Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-26
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 septembre 1914 26 septembre 1914
Description : 1914/09/26 (A34,N12102). 1914/09/26 (A34,N12102).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172264m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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LA GROSSE PARTIE
ILe communiqué d’hier est plus four-
ni que les précédents et nous permet
de nous rendre mieux compte de la
situation ; après bien des jours de
tâtonnements, nous approchons évi-
demment du moment décisif.
jk Notre aile gauche, dans son mouve-
ment tournant que nous suivons avec
tant d'attention depuis quelques jours,
est entrée en contact avec le gros de
l’ennemi ; jeudi on ne nous annonçait
que des combats d’avant-garde jus-
qu’à Péronne, maintenant « une ac-
tion générale et très violente est en-
gagée » entre la Somme et l’Oise.
A vrai dire, l’ennemi n'a pas été
pris an dépourvu ; il ne pouvait pas
s’imaginer que nous nous contente-
rions de nous débattre dans les fils
de fer de ses retranchements ou d'es-
calader à la baïonnette, par un trop
glorieux sacrifice, les plateaux d’où
ses pièces crachent à coups sûrs du fer
et du jeu. D’ailleurs en dehors de son
service d’observation et d’espionnage,
il était instruit par ses stratèges mê-
pies, dont un des plus Jameux, le gé-
t^néral Bernhardi, avait écrit, à propos
etc la « guerre Juture » ces lignes qui
sont de circonstance :
« L’assaillant », dit-il, « ne doit pas
» se laisser attacher par les positions
» fortifiées, quand il peut l’éviter. Il
» ne ferait que se soumettre à la loi
» de l’adversaire. Il doit, au contraire, !
» tâcher d’entourer la position et, par
» là, de la rendre inoffensive... C’est
» en procédant de cette manière que
» l’on peut garder le fier privilège de
Jé l’initiative, môme en présence d’un
» ennemi terré. »
Donc., les Allemands se sont prému-
nis contre notre attaque sur l’Oise;
on peut s'étonner loutejois qu’en jace
de notre front qui va de Noyon à
Péronne, ils aient pu amener plusieurs
corps d’armée entre Tergnier et Saint-
Quentin. Une partie de ceux-ci pro-
|gênaient, nous dit-on, de Lorraine et
TSmême des Vosges, via Liège, Valen-
ciennes, Cambrai rendons leur cette
1 justice qu’ils ont l’art de se déplacer et
d’être partout à la. fois.
I Mais nous croyons savoîF que nous
avons nous-mêmes des forces considé-
rables sur celte partie du champ de
bataille marquée dès le début par le
généralissime pour l'action qui s’y dé-
roule aujourd’hui. Ces forces seront
décuplées parce qu’en jace d’un enne-
mi découvert, nos soldats pourront
enfin donner libre cours à leur élan
contenu depuis trop longtemps.
A côté de ce qui se passe en Picar-
die, tout le reste est secondaire. Au
l centre, notre progression vers Berru
et Moronvilliev (8 et ao kilomètres
à l’Est de Reims) nous permettra de
couper bientôt la ligne stratégique
Bazancourt-Apremont dont nous avons
souvent parlé. A l'Est, quelle que soit
la gravité des opérations qui ont lieu
É autour des forts de la Meuse, cela ne
r comptera pour rien si nous culbutons
par ailleurs l'ennemi; dès qu’il com-
mencera son mouvement de retraite
'par V Oise et l'Aisne, il devra céder de
partout de peur de laisser envelopper
l’une ou Vautre de ses armées.
En particulier ses troupes qui ont
réussi à s'avancer dans la région de
SainC-Mihiel et qui bombardent ses
forts avancés; pourraient bien être
prises de flanc par nos forces fraîches
qui, sorties de Toul, s’avancent par
Beaumont (une vingtaine de kilomè-
tres au Nord de Toul) dans la direc-
tion d’IIattonchatel.
Quoi qu’il en soit, tournons nos re-
gards vers la Somme et l’Oise et at-
tendons le suprême coup de canon qui
nous annoncera la victoire.
CASPAR-JORDAN.
Déboire du Kaiser
10,000 Cavaliers harnachés pour rien
On a raconté que l’empereur Guillaume
avait assisté à une attaque contre Nancy.
Voici, d'après one lettre d’an magistrat
de l’Est, qui a été témoin du fait, quelques
détails nouveaux sur cet acte du souverain
allemand :
« L’acharnement des Allemands à vouloir
passer par Champenoux et Crénic pour ga-
gner Nancy s’explique par ce fait que Guil-
laume II se trouvait à Amance, à 20 kilomè-
tres de Nancy, pendant la bataille.
. » 11 avait avec lui dix mille cavaliers en
tenue de parade, avec lesquels il devait faire
fine entrée triomphale dans la vieille capi-
tale de la Lorraine.
» Soudain, sous ia poussée formidable de
nos vaillantes troupes, les Allemands se mi-
rent à battre en retraite.
» Alors l'Empereur, qui avait mis pied à
terre et avait suivi les évolutions de son ar-
mée avec une lorgnette, sauta à cheval et
tourna le dos à Nancy, suivi de sa ,brillante
©avalerie.
4 » Les rares Français qui se. trou valent à
proximité d'Amance purent assister de loin
à cette retraite qui était impressionnante. »
POUR NOS SOLDATS
Le Comité, dont nous avons annoncé ces
jours-ci la formation, est définitivement
constitué et nous sommes heureux de pu-
blier l’appel que nous avons reçu de lui :
Havre, le 25 septembre 1914.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Un Comité s’est constitué au Havre, sous
le titre de « Pour nos Soldats » ;■ son but
est de collaborer avec l’Administration et
l’Intendance pour fournir à nos troupes des
elïets d’hiver.
L’énumération de ces effets nous est four-
nie par une récente circulaire ministérielle
qui sanctionne à l’avance notre entreprise :
tricots, chaussettes de laine, gants de lai-
ne, ceintures de flanelle ou de laine, cou-
vertures.
Notre Comité accepte soit les dons en na-
ture (indiqner clairement les pointures)
soit des dons en argent qui lui permettent
de faire les acquisitions nécessaires.
Tous ces objets .seront remis par nos
soins à l’intendance qui se chargera de les
faire parvenir aux régiments en campa-
gne.
Le siégé du Comité est à l'Hôtel de la
Sous Préfecture, où l’on est prié de remet-
tre les dons.
Nous, vous remercions, Monsieur le ré-
dacteur en chef, de l’hospitalité que vous
voudrez Lien donner à notre appel dans vos
colonnes et nous sommes convaincus que,
sans qu’il soit besoin d’insister, il sera com-
pris de tous. -
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance
de notre considération.
La Présidente La Vice-Présidente,
M. BENOIST. T. MURGÀND.
Voici un extrait de la circulaire du minis-
tre de la guerre à laquelle fait allusion la
e tre de Mmes Benoist et Morgand.
« Il paraît possible —écrit M. Millerand
— de se procurer rapidement des tricots,
des chaussettes de laine, des gants de laine,
des couvertures, des ceintures de flanelle
ou de laine du modèle des troupes d’Afri-
que, en faisant appel soit aux industries
locales, soit à la main-d’oeuvre particulière.
Cette question a également un intérêt so-
cial, évident, puisque les. mesures doiTt il
s’agit doivent permettre de procurer du
travail à un grand nombre de personnes
que l’état de guerre a pu réduire au chô-
magè. Il ne paraît, du Teste, pas douteux
que les femmes françaises qui, presque
toutes, ont, en ce moment, sous les dra-
peaux, un mari, un fils ou un frère, vou-
dront apporter leur contribution à l’oeuvre
qu’il-Vagit d’emiepreudre, alors meme
qu’elles seraient personnellement à l’abri
du besoin ».
Le ministre invite donc les préfets à pren-
dre, de leur propre initiative* toutes les
dispositions de nature à obtenir le résnltat
cherché, en se concertant avec le service
local de l'intendance.
« En dehors des confections rémunérées
et des achats, il conviendra, dit-il, de faire
appel aux personnes qui voudront faire des
dons gracieux des objets dont elles pour-
ront disposer, et tout particulièrement des
couvertures. »
Nous sommes convaincus que l’appel du
ministre, aussi b en que celui du Comité
local, qui s’eiforcera de répondre à son dé-
sir, sera entendu de nos lecteurs.
Nous avons versé à la Sous-Préfecture les
dons qui nous ont été remis par avance et
nous publierons les listes de donateurs que
le Comité voudra bien nous communiquer.
**JS3ËË!5Ë!!î!5î!!!5Ë5*5ËHBE5H*BB5S5ËBS5!iï«B
Communiqués
È iammenf
LA SITUATION
25 septembre, 8 h. matin.
A NOTRE AILE GAUCHE
Développement de la bataille.
AU CENTRE
Accalmie.
A NOTRE AILE DROITE
Les attaques allemandes paraissent enrayées.
î 25 Septembre, reçu à 19 h.
A NOTRE AILE GAUCHE
Une action très violente est engagée entre
celles de nos forces qui opèrent entre la
Somme et l’Oise et les corps d’armée que l'en-
nemi a groupés dans la région Tergnier-Saint-
Quentm. Ces corps d’armée proviennent, les
uns du centre de la ligne ennemie, les autres
de Lorraine et des Vosges. Ces derniers ont été
transportés en chemin de fer sur Cambrai,
par Liège et Valenciennes. Au Nord de l’Aisne,
et jusqu'à Berry-au-Bac, pas de modification
importante.
AU CENTRE
Nous avons progressé h l’Est de Reims vers
Berru-Moronvilliers, Plus à l’Est et jusqu’à
l'Argonne, situation sans changement. A l’Est
de TArgonne, l’ennemi n'a pu déboucher de Pa-
rémies ; sur la riva droite de la Meuse, Il est
parvenu à prendre pied sur les Hauts de Meuse
dans la région du promontoire d’Hattonchatel
et a poussé dans la direction de Saint-Mihiel,
il a canonné les forts des Paroches et du camp
des Romains. Par contre, au Sud de Verdun,
nous restons maîtres des Hauts de Meuse. Nos
troupes, débouchant de Toul, se sont avancées
jusque dans la région ds Beaumont.
A NOTRE DROITE (LORRAINE ET VOSGES)
Nous avons repoussé des attaques peu impor-
tantes sur Nomeny. A l'Est de Lunéville, l'en-
nemi a fait quelques démonstrations sur la ligne
de la Pesouze et de la BiettOc
LA GUERRE '
Sommaire des principaux faits relatifs à la guçrre,'dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et .les dépêches Havas.
»E L’OISE A. MOSELLE
25 Septembre. — A notre aile gauche, les troupes allemandes sont renforcées par
des contingents venus du centre de la ligne de combat, de la Lorraine et des Vosges. Une
action très violente est engagée dans la région de Tergnier, près de La Fère, et Saint-
Quentin.
Au centre, nous avons progressé à l’Est de Reims vers Berru-Moronvilliers. A l’Est
de l’Argonne, l’ennemi ne peut déboucher de Varennes. Sur la rive droite de la Meuse,
il prend pied sur les Hauts de Meuse ; mais fiu Sud de Verdun, nous restons maîtres
des Hauts de Meuse et nos troupes, débouchant de Toul, se sont avancées jusqu’à la ré-
gion de Beaumont.
A notre aile droite, l’ennemi est repoussé, à Nomeny.
EW BELGIQUE
25 Septembre. — Un zeppelin a survolé Ostende et a lancé trois bombes.
SUIS MER
25 Septembre. — Une dépêche de Copenhague assure que trente navires de guerre,
de nationalité inconnue, furent signalés dans le Cattigat, près de l’îie danoise d’AnnoIo,'
marchant dans la direction du Sund, seule entrée de la Baltique pour les grands navi-
res. Le Sund serait semé de mines.
Un Zeppelin a effectué une reconnaissance au-dessus de la mer.
— On apprend que le transatlantique SpreewaldK de la Ilambourg-America, a été
capturé par un navire anglais, le 12, au Nord de l’Atlantique.
QépêsliBs HIHS
UN COMMUNIQUÉ OE
L’ÉTÂT-MAJOR ANGLAIS
« Nous sentons que nous sommes victorieux »
Londres, 25 septembre. '
Une longue dépêche du quartier gé-
néral anglais en France donne le récit
des événements qui se sont déroulés
jusqu’au 20 septembre.
Elle dit notamment que les progrès
ont été lents mais que, dans certaines
directions, ils ont été continuels.
On peut dire que la bataille a pris
un caractère de combats de siège.
La dépêche ajoute que, comme dit
le commandant de- Farinée française,
qui se bat à nos côtés et a repoussé
les contre attaques violentes répétées
des Allemands, nous sentons que nous
sommes victorieux
Les canons anglais ont fait tomber
un aéroplane allemand.
La cavalerie française a coupé dans
le Nord la voie ferrée, interrompant
ainsi les communications de l’ennemi.
Un deuxieftne aéroplane a été dé-
truit samedi par les aviateurs anglais
qui ont jeté deux bombes sur un con-
voi allemand près de La Fère, lui oc-
casionnant des dégâts.
La dépêche fait l’éloge de l’enthou-
siasme dont font preuve les alliés, en
dépit du mauvais temps.
Médecins et Infirmiers Allemands
Bordeaux, 25 septembre.
Notre confrère le Sud-Ouest publie des ex-
traits de lettres de blessés allemands hospi-
talisés à Tarbes.
Un sous-officier écrit à sa mère :
« Je suis tombé sur le champ de bataille
et fus transporté dans une ambulance alle-
mande avec 350 camarades. Dans ia soirée,
nous avons appris que les Allemands bu-
taient eu retraite. Les médecins s’enfuirent,
naturellement. Heureusement, cinq curés et
cinq soeurs restèrent auprès de nous. Sans
leur assistance, nous serions tous mo ts de
faim.
» Le lendemain, des cavaliers français
nous firent prisonniers. Le médecin fran-
çais nous pansa soigneusement. »
Un autre soldat écrit :
« Nos ambulanciers se couvrirent de
honte et nous laissèrent pendant deux jours
sans secours, sans boire ni manger. Heu-
reusement, les Français nous secoururent
et nous soignèrent parfaitement ; aussi, je
t’en prie, soigne bien les blessés français.»
Toutes les autres lettres stigmatisent la
conduite des médecins ambulanciers alle-
mands qui abandonnèrent les blessés en
danger.
Un soldat allemand écrit à sa mère, habi-
tant Munich, que la lâcheté des médecins
allemands coûte aux Allemands des milliers
de morts.
Paris, 25 septembre.
Hait médecins majors et trente huit infir-
miers allemands, restés à Lizy-sur-Otircq
jour soigner les blessés allemands, se sont
ivrés à des déprédations et à des actes de
pillage.
Sur ia plainte des habitants, un détache-
ment de la garde républicaine les fit prison-
niers eü les ramena à Paris.
Le Vandalisme Allemand
Le Bombardement de la Cathédrale
a repris
Reims, 25 septembre,
Les Allemands ont recommencé hier le
bombardement de la cathédrale de Reims.
Destruction d’un Monument français
Ostende, 25 septembre.
Sur l’ordre d’un officier, des soldats alle-
mands ont détruit le monument commémo-
ratif français de Jemmapes.
50,000 Blessés allemands
Maestricb, 25 septembre.
On signale le passage à Liège de 60,00*0
blessés allemands revenant de France^
Les Pertes austro-allemandes
Bâle, 25 septembre.
Selon le récit de fuyards allemands, ve-
nant de Lorraine, les austro-allemands, au
cours de leur attaque du camp retranché de
Verdun, amaient laissé sur le terrain 10,000
morts et 16,1)00 blessés.
Les Pertes allemandes
Ostende, 25 septembre.
Suivant le Matin, d’Anvers, les pertes alle-
mandes devant Maubeuge seraient de 40,000
hommes.
Un sous-préfet blessé par le3 Allemands
Soissons, 23 septembre.
Le sous-préfet de Saint-Quentin a été bles-
sé d’un coup de feu tiré par un soldat alle-
mand.
Le sous-préfet, dont l’état est grave, a été
hospitalisé.
Un Emprunt de guerre
Londres, 25 septembre.
Suivant le Times, on télégraphie de Pékin
qu’un accord est signé entre le gouverne-
ment chinois et la Banque de Londres pour
un emprunt de dix millions de livres ster-
ling dont les conditions seront réglées après
la guerre* • ■- —’, «mau-—
LA GUERRE AERIENNE
Raid d’Aviateurs anglais
Londres, 25 septembre.
Le Daily Telegraph raconte le raid d'avia-
teurs anglais dont nous avons déjà parlé. Il
dit que ies aéroplanes s’élevèrent d’un point
frontière dont les ennemis avaient été chas-
sés par les troupes alliées. Aussitôt les avia-
teurs se divisèrent en deux sections. L vpre-
mière se rendit à Goiogne et vola au-dessus
de la ville pendant une heure et demie,mais
en raison du brouillard elle ne lança pas de
bombe pour ne pas endommager les églises
et les maisons particulières. Les aviateurs
revinrent ensuite à leur base d’opération.
La seconde section survola Dusseldorf.
Un Zeppelin au-dessus d’Ostsnde
O.tende, 24 septembre.
Uu Z jppelin a survoté la ville hier, à onze
heures du soir. Il a lancé trois bombes. Les
dégâts sont peu importants. Il n’y' a aucun
blessé.
O .tende 25 septembre.
Une bombe, lancée par le Zeppelin, est
tombée dans le Bois de Boulogne.
Uae antre sur le marché aux poissons, une
troisième dans un bassin.
L’aéronat, quf était venu de Thielt, par
Thoucourt, est reparti par Thielt.
Un grand combat naval se prépare
Londres, 25 septembre.
Le Standard, de Copenhague, dit que des
marins pêcheurs, arrivant de Falkenberg,
racontent qu’une flotte de trente navires de
guerre de nationalité inconnue a été signa-
lée dans le Kattegat, près de l’ile danoise
Amolo, marchant dans la direction du Sund
qui est, pour de grands navires, la seule
entrée dans la Baltique.
Le Sund serait seine de mines.
Les Alliés débarquent à Lissa
Rome, 25 septembre
On mande de Eiunie au Mmaggero, à la
date du 24, qu’après le bombardement du
.Phare de Lissa, les forces franco-anglaises
ont débarqué des troupes qui ont occupé
Lissa.
Les drapeaux des alliés ont été hissés sur
le Phare au milieu des hueras des équi-
pages.
Cette action semble avoir pour but de
provoquer la sortie do ia flotte autrichienne
et l’obliger à accepter un combat.
La flotte autrichienne est divi ée en trois
escadres. Fhie est cachée dans le canal Fa-
sana, en face de Poia, dans la petite baie de
Sebeaico et au large de Rovigno.
Navire coulé par une mine
Londres, 25 septembre.
On mande de Soutbshields à la date du 24
que le vapeur llerwicle a été détruit par une
mine dans la mer du Nord.
Il y a deux morts.
Un Zeppelin sur m?r
Londres, 25 septembre.
Une dépêche de Copenhague au Daily
Express annonce qu’un .Zeppelin survola
hier Thyholm, puis alla vers le Sud, effec-
tuant une reconnaissance? au-dessus de (a
mer.
L’Inde envoie des Troupes
Londres, 25 septembre.
Le secrétaire d’Etat pour les Indes a reçu
de nouvelles offres de service de la part des
habitants des Indes.
Il a accepté celles du Maharadjar Idar. Il a
accepté anssi celles des autres contingents
des troupes de l’armée impériale apparte-
nant à trois Etats, ce qui fait actuellement
quinze Etats.
Les contingents des troupes impériales de
dix autres Etats seront encore acceptés si ie
besoin s’en lait sentir.
Les tribus de la frontière sont prêtes à
fournir des corps.
Des officiers arabes, voisins d’Aden, ex-
priment également Je désir d’apporter leur
concours aux troupes alliées.
Nouvelles Victoires Eusses
Petrograd, 25 septembre.
Un communiqué du généralissime, dit que
les troupes russes te sont emparées, au
Iront Sud-Ouest, des positions fortifiées de
Cayscbky, Foulstyn et de la position de
Radymno, avec tonte l’artillerie.
La garnison de P zemysl a été évacuée. La
bourgade de Med y lu a été repoussée dans le
secteur Est, vers la ligne des forts.
Aucun combat sur le front allemand.
Prêtres pendus par des Autrichiens
Petrograd, 25 septembre.
Les troupes russes en avançant en Galicie,
ont rencontré des prêtres pendus par les
autrichiens.
Les Eusses ont livré uu brillant assaut
Petrograd, 23 septembre.
Un combat, plu3 acharné que celui qui
précéda la prise de Jaroslaw, a eu lieu à
Sadvaya-Wabnya et a duré une semaine.
Les Autrichiens occupaient une longueur
de plusieurs milles sur ies hauteurs occupant
la campagne, ils s’opposèrent à la marche
des Busses par un feu terrible d’artillerie et
de mitrailleuses.
Les Busses ne cédèrent pas cependant et,
ie cinquième jour, ayant réussi à mettre des
canons en position, ils maîtrisèrent l’artille-
rie ennemie et enlevèrent les positions au-
trichiennes par une impétueuse charge à la
baïonnette.
Les prisonniers autrichiens ont déclaré
qu’ils manquaient de vivres depuis quatre
jours et ne disposaient seulement que de
fruits et de pommes de terre ramassées dans
les champs.
Dublin sans journaux
Lubliu, 25 septembre.
Le papier manquant, les journaux ont
cessé de paraître.
Les nouvelles de la guerre sont annoncées
par un crieur public.
les sympathies américaines
vont aux alliés
Londres, 25 septembre.
Le Times publie une longue dépêche de
Washington, exprimant l'indignation que
soulève en Amériqne le bombardement de
la cathédrale de Reims.
Les journaux américains déclarent que
les protestations allemandes sont inutiles
après la destruction de la cathédrale.
M. Roosevelt a publié une déclaration di-
sant que la paix consacrant ie militarisme
serait peu utile.
M. Roosevelt approuve l’Angleterre d’être
venue au secours de la Belgique et ajoute
que les Etats-Unis doivent être préparés à
toute éventualité. Ce qui s’est produit en
Belgique pourrait se produire pour ies Etats-
Unis, si l’on ne peut pas démontrer qu’un
tel acte serait dangereux pour son auteur.
L’Appui du Canada
Montréal, 25 septembre.
Au cours d’un banquet offert aujourd’hui
au Club canadien en l’honneur de la déléga-
tion belg8, une l'ésoiutioa fut présentée ten-
dant à expulser le chef nationaliste Henri
Bourassa, qui avait déclaré publiquement
que le Canada n’avait aucun intérêt dans le
conflit actuel.
En Roumanie
Bucarest, 25 septembre.
Le nouveau ministre d’Allemagne est très
mal accueilli dans la haute société roumaine.
Eevue de troupes en Italie
Rome, 25 septembre.
Le roi partaitement guéri des contusions
reçues à la jambe gauche à la suite d’une
récente chute de cheval, a assisté dans la
matinée, pendant plusieurs heures, à l’exer-
cice des troupes de la division de Rome.
Ces manoeuvres ont été effectuées sur les
hauteurs aux environs de Ttvoli.
La guerre -aux Colonies
Prêtons, 25 septembre (officiel;.
Le poste allemand de Schnckmannebourg,
près de la Zambezie, en Afrique Orientale,
s’est rendu ie 21 à la force de police rhode-
sienne.
Les Troupes anglaises
dans la baie de Loo-Han
Tvkio, 24 septembre.
On annonce officiellement que les troupes
anglaises, sous ia direction du commandant
des forces anglaises du Nord de la Chine, ont
été débarquées hier aux environs de la baie
de Loo-Han, afin de participer aux opéra-
tions de Tsing-Tao, avec les Japonais, contre
les Allemands.
L’Attitude de la Turquie
Constantinople, 25 septembre.
Le Comité Union et Progrès a répandu télé-
graphiquement dans les provinces turques
un article du Tanin annonçant qqe la Tur-
quie est prête à la guerre.
Départ de l’Ambassadeur de Turquie
aux Etats-Unis
Washington, 25 septembre.
Riostom b B y, ambassadeur de Turquie, a
informé M. Wilson qu'il quittera les Etats-
Unis dans une quinzaine de jours.
11 aurait blâmé le gouvernement améri-
cain d’avoir protesté contre l'abrogation des
\caoUulations en Tarquia
MAUBEUGE
A travers les Lignes allemandes
Une personne qui a réussi à s’échapper d»
Maubeuge au moment de la reddition de la
place, après un bombardement et un siège
de quinze jours,' donne quelques détails sur
la vigoureuse défense accomplie par ia ville
et lait un intéressant récit de son évasion à
travers les lignes allemandes.
Le témoin se trouvait dans un fort oui fut
le dernaer attaqué, tous 1 ;s autres ayant suc-
combé, après avoir tenu plusieurs semaines
grâce â leu-s coupoles bétonnées Ce der-
nier fort, pris à revers, subit pendant neuf
heures ie terrible feu des gros mortiers da
siège.
Bien que plusieurs assauts allemands
aient été heureusement repoussés, la ville
dat arborer le drapeau blanc ; l’arsenal a
santé, divers monuments, le collège, les
églises ont beaucoup souffert, plusieurs ha-
bitants ont été blessés grièvement ou tués
Le tir allemand avait été repéré d’avance
et très soigneusement. Les cuponnières du
fort eu se trouvait le soldat dont nous rap-
pelons les impressions, ont été détruites dès
les premiers coups de canon.
Les grosse, pièces de siège employées par
les Allemands reposaient sur des plates-
formes bétonnées laites avant la guerre,
sous le couvert de constructions d’induâtries
privées : l’écartement des écrous correspon-
dait â celai des mortiers.
La vilieelle-même était pleine d’espions.Oa
a découvert nn petit téléphone souterrain
qui reliait Maubeuge à Jeumoat, et qui ser-
vait à renseigner l’ennemi sur tous les mou-
vements qui se préparaient à l’intérieur de
la place. C’est ainsi que pas une des sorties
delà garnison n’a pu avoir de résultat effi-
cace, toutes étant annoncées par avance
aux Allemands qui prenaient aussitôt lenrs
dispositions pour ies recevoir.
Néanmoins, Maubeuge, en tenant le temps
qui lui avait été assigné, a rempli jusqu’au
bout sa tâche et accompli son mandat, qui
était d'immobiliser un important corps d’ar-
mée allemand occupé à l’investir, et de dé-
fendre la libre disposition des voies de com-
munication ennemies avec ses bases de ravi-
taillement.
Lorsque le témoin apprit que le fort où il
se trouvait allait être rendu, il décida de
s’évader avant même d’être pris par les Al-
lemands. Avec qaatre autres hommes de sa
compagnie, il prévint ses Chefs de son projet,
puis, dans la soirée, à la faveur de l’obscu-
rité, il put gagner, ave cses compagnons, un
petit village voisin, où il échangea ses effets
militaires contre des vêtements civils.
Là, s’étant séparé des trois autres, l’évaié
et un de ses camarades, restés:, seuls*
demeurèrent cachés dans la paille peyidant
deux jours et échappèrent ainsi aux recher-
ches des Allemands qui occupaient ie vil-
lage ; ils purent enfin se procurer des bicy-
clette» et par Ja^amjyagûe, se diriger dans la
direction dn Nord.
N'ayant aucun papier d’identité, ils s’en
fabriquèrent et les revêtirent de tampons,
dans une usine abandonnée, dont Us feigni-
rent d’être des employés licenciés,
Par la grand’route, tranquillement, les
deux so'dats partirent; rencontrant sur leur
chemin plusieurs automobiles allemandes,
chargées d’officiers, et sans être une seule
minute inquiétés, ils poursuivirent leur che-
min, où iis coupèrent même une colonne
d’artillerie ennemie ; en se cachant dans les
fossés et sous des, liaies, ils évitèrent heu-
reusement plusieurs patrouilles.
Un officier français, sorti facilement d#
Maubeuge avant l’entrés des Allemands, t
donné de son côté les détails suivants sui
l’investissement et le bombardement de it
place
Le premier obus, lancé le 27 août, par les Aile
mands, tomba au centre du champ d’aviation, i
250 mètres environ de la butte.
L’avalanche de mitraille se poursuivit alors sans
interruption ée nuit et de jour, réduisant succes-
sivement au silence tous les forts protégeant le
Nord et l’Est de la place.
Dans la ville, la rue de France f it en paciia
détruite; la façade du collège a disparu, de mêma
que la salle Siroh L’hospice civil, l’arsenal, l’a-
baitoir ont particulièrement souffert. La mairie
et lé bureau de la place, où le général Fournier,
gouverneur, avait installé ses services d’état-ma-
jor, ont été préservés.
J.0 bombardement, d’une violence inouïe, se
continua pendant douze jours, sans que les forts
modernes, attaqués par derrière ou de flanc, pus
sent répondre efficacement au tir convergeai des
énormes obusiers allemands dissimulés à plus de
quatorze kilomètres.
La canonnade ne s’arrêta définitivement que le
7 septembre, à trois heures de l’après-m di •; mais,
ajoute notre informateur, je n’ai pu savoir si eus
derniers coups de canon provenaient de nos forts
ou des lignes eu Demies.
A partir de midi, une grande partie de la popu-
lation militaire évacua la ville. A 7 heures du
soir, les troupes allemandes : infanterie, artille-
rie, lanciers, entrèrent à Maubeuge par les portes
deMonsel de France. Le lendemain, lo générât
allemand Andercorn affichait sa proclamation sut
les principaux édificès de ia ville.
Je ne sais rien de précis sur la situation des
foris du sud et du nord-ouest qui, dit-on, tiennent
toujours.
Il m’est assez difficile d’évaluer le chiffre de
nos soldais faits prisonniers, ajoute notre inter-
locuteur, car le plus grand nombre des soldats
de la garnison ont pu s’échapper. Du seul fort
d’Haulmont un millier d'hommes se sont évadés.
Le sort des officiers et soldats des services de
santé et de l’intendance devait êire definitive-
ment réglé par les autorités allemandes le ven-
dredi ti.
Sans attendre la décision du général Andercorn,
je cachai soigneusement mon uuiforme et mon
épée, et, revalu d’habits civils, je me présentai à
la porie de France, gardée par deux sentinelles.
La vie normale ayant repris dans la ville, U
circulation des civils avait été autorisée entre la
ville et les faubourgs.
Je sertis sans encombre et a pied je gagnai
Feignics, puis Marctz. Je quittai rapidement cette
localité, dont le séjour était dangereux.
L’officier commandant les troupes allemandes
qui l’occupaient avait, parait-il, menacé le curé
d’une exécution sommaire, une lumière ayant
été aperçue dans le clocher de l’église.
Je parvins aisément à Ligny, où je trouvai uua
voilure pour me conduire à Cambrai.
A quelque distance de ceUe ville, mon coch r,
que l'Sgo mettait à i’abride toute inquiétude, m»
céda sa place.
Après avoir convenu d'un rendez-vous do l’ou-
tre côîé de ta vlitc, ie brave homme me remit s»
houppelande et son chapeau et, en c.icher impro--
visé, j'entrai sans eucombre à Cambrai.
Pour sortir, je me trouvai face à face avec une
sentinelle d'aspect plus sévère. « Il ne fait pas
chaud », lui dis-je en al cmand. « Non », me ré-
pondit lu soldat, qui me laissa passer sans ey^et
de moiaucuae-pieced’identité., ,
Je trouvai au rendez-vous mon aimable co ,’uer
à qui je rendis son attelage et, pédestyment, je
gagnai Oisy-le-Verger à 5 heures du 8départ d’une trentaine d'AUeman£s arrivés la,
malin même,
l™- ~ «lomnai ne peut etre crié - 5 fenimcs Samedi !« terni.» im
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LA GROSSE PARTIE
ILe communiqué d’hier est plus four-
ni que les précédents et nous permet
de nous rendre mieux compte de la
situation ; après bien des jours de
tâtonnements, nous approchons évi-
demment du moment décisif.
jk Notre aile gauche, dans son mouve-
ment tournant que nous suivons avec
tant d'attention depuis quelques jours,
est entrée en contact avec le gros de
l’ennemi ; jeudi on ne nous annonçait
que des combats d’avant-garde jus-
qu’à Péronne, maintenant « une ac-
tion générale et très violente est en-
gagée » entre la Somme et l’Oise.
A vrai dire, l’ennemi n'a pas été
pris an dépourvu ; il ne pouvait pas
s’imaginer que nous nous contente-
rions de nous débattre dans les fils
de fer de ses retranchements ou d'es-
calader à la baïonnette, par un trop
glorieux sacrifice, les plateaux d’où
ses pièces crachent à coups sûrs du fer
et du jeu. D’ailleurs en dehors de son
service d’observation et d’espionnage,
il était instruit par ses stratèges mê-
pies, dont un des plus Jameux, le gé-
t^néral Bernhardi, avait écrit, à propos
etc la « guerre Juture » ces lignes qui
sont de circonstance :
« L’assaillant », dit-il, « ne doit pas
» se laisser attacher par les positions
» fortifiées, quand il peut l’éviter. Il
» ne ferait que se soumettre à la loi
» de l’adversaire. Il doit, au contraire, !
» tâcher d’entourer la position et, par
» là, de la rendre inoffensive... C’est
» en procédant de cette manière que
» l’on peut garder le fier privilège de
Jé l’initiative, môme en présence d’un
» ennemi terré. »
Donc., les Allemands se sont prému-
nis contre notre attaque sur l’Oise;
on peut s'étonner loutejois qu’en jace
de notre front qui va de Noyon à
Péronne, ils aient pu amener plusieurs
corps d’armée entre Tergnier et Saint-
Quentin. Une partie de ceux-ci pro-
|gênaient, nous dit-on, de Lorraine et
TSmême des Vosges, via Liège, Valen-
ciennes, Cambrai rendons leur cette
1 justice qu’ils ont l’art de se déplacer et
d’être partout à la. fois.
I Mais nous croyons savoîF que nous
avons nous-mêmes des forces considé-
rables sur celte partie du champ de
bataille marquée dès le début par le
généralissime pour l'action qui s’y dé-
roule aujourd’hui. Ces forces seront
décuplées parce qu’en jace d’un enne-
mi découvert, nos soldats pourront
enfin donner libre cours à leur élan
contenu depuis trop longtemps.
A côté de ce qui se passe en Picar-
die, tout le reste est secondaire. Au
l centre, notre progression vers Berru
et Moronvilliev (8 et ao kilomètres
à l’Est de Reims) nous permettra de
couper bientôt la ligne stratégique
Bazancourt-Apremont dont nous avons
souvent parlé. A l'Est, quelle que soit
la gravité des opérations qui ont lieu
É autour des forts de la Meuse, cela ne
r comptera pour rien si nous culbutons
par ailleurs l'ennemi; dès qu’il com-
mencera son mouvement de retraite
'par V Oise et l'Aisne, il devra céder de
partout de peur de laisser envelopper
l’une ou Vautre de ses armées.
En particulier ses troupes qui ont
réussi à s'avancer dans la région de
SainC-Mihiel et qui bombardent ses
forts avancés; pourraient bien être
prises de flanc par nos forces fraîches
qui, sorties de Toul, s’avancent par
Beaumont (une vingtaine de kilomè-
tres au Nord de Toul) dans la direc-
tion d’IIattonchatel.
Quoi qu’il en soit, tournons nos re-
gards vers la Somme et l’Oise et at-
tendons le suprême coup de canon qui
nous annoncera la victoire.
CASPAR-JORDAN.
Déboire du Kaiser
10,000 Cavaliers harnachés pour rien
On a raconté que l’empereur Guillaume
avait assisté à une attaque contre Nancy.
Voici, d'après one lettre d’an magistrat
de l’Est, qui a été témoin du fait, quelques
détails nouveaux sur cet acte du souverain
allemand :
« L’acharnement des Allemands à vouloir
passer par Champenoux et Crénic pour ga-
gner Nancy s’explique par ce fait que Guil-
laume II se trouvait à Amance, à 20 kilomè-
tres de Nancy, pendant la bataille.
. » 11 avait avec lui dix mille cavaliers en
tenue de parade, avec lesquels il devait faire
fine entrée triomphale dans la vieille capi-
tale de la Lorraine.
» Soudain, sous ia poussée formidable de
nos vaillantes troupes, les Allemands se mi-
rent à battre en retraite.
» Alors l'Empereur, qui avait mis pied à
terre et avait suivi les évolutions de son ar-
mée avec une lorgnette, sauta à cheval et
tourna le dos à Nancy, suivi de sa ,brillante
©avalerie.
4 » Les rares Français qui se. trou valent à
proximité d'Amance purent assister de loin
à cette retraite qui était impressionnante. »
POUR NOS SOLDATS
Le Comité, dont nous avons annoncé ces
jours-ci la formation, est définitivement
constitué et nous sommes heureux de pu-
blier l’appel que nous avons reçu de lui :
Havre, le 25 septembre 1914.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Un Comité s’est constitué au Havre, sous
le titre de « Pour nos Soldats » ;■ son but
est de collaborer avec l’Administration et
l’Intendance pour fournir à nos troupes des
elïets d’hiver.
L’énumération de ces effets nous est four-
nie par une récente circulaire ministérielle
qui sanctionne à l’avance notre entreprise :
tricots, chaussettes de laine, gants de lai-
ne, ceintures de flanelle ou de laine, cou-
vertures.
Notre Comité accepte soit les dons en na-
ture (indiqner clairement les pointures)
soit des dons en argent qui lui permettent
de faire les acquisitions nécessaires.
Tous ces objets .seront remis par nos
soins à l’intendance qui se chargera de les
faire parvenir aux régiments en campa-
gne.
Le siégé du Comité est à l'Hôtel de la
Sous Préfecture, où l’on est prié de remet-
tre les dons.
Nous, vous remercions, Monsieur le ré-
dacteur en chef, de l’hospitalité que vous
voudrez Lien donner à notre appel dans vos
colonnes et nous sommes convaincus que,
sans qu’il soit besoin d’insister, il sera com-
pris de tous. -
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance
de notre considération.
La Présidente La Vice-Présidente,
M. BENOIST. T. MURGÀND.
Voici un extrait de la circulaire du minis-
tre de la guerre à laquelle fait allusion la
e tre de Mmes Benoist et Morgand.
« Il paraît possible —écrit M. Millerand
— de se procurer rapidement des tricots,
des chaussettes de laine, des gants de laine,
des couvertures, des ceintures de flanelle
ou de laine du modèle des troupes d’Afri-
que, en faisant appel soit aux industries
locales, soit à la main-d’oeuvre particulière.
Cette question a également un intérêt so-
cial, évident, puisque les. mesures doiTt il
s’agit doivent permettre de procurer du
travail à un grand nombre de personnes
que l’état de guerre a pu réduire au chô-
magè. Il ne paraît, du Teste, pas douteux
que les femmes françaises qui, presque
toutes, ont, en ce moment, sous les dra-
peaux, un mari, un fils ou un frère, vou-
dront apporter leur contribution à l’oeuvre
qu’il-Vagit d’emiepreudre, alors meme
qu’elles seraient personnellement à l’abri
du besoin ».
Le ministre invite donc les préfets à pren-
dre, de leur propre initiative* toutes les
dispositions de nature à obtenir le résnltat
cherché, en se concertant avec le service
local de l'intendance.
« En dehors des confections rémunérées
et des achats, il conviendra, dit-il, de faire
appel aux personnes qui voudront faire des
dons gracieux des objets dont elles pour-
ront disposer, et tout particulièrement des
couvertures. »
Nous sommes convaincus que l’appel du
ministre, aussi b en que celui du Comité
local, qui s’eiforcera de répondre à son dé-
sir, sera entendu de nos lecteurs.
Nous avons versé à la Sous-Préfecture les
dons qui nous ont été remis par avance et
nous publierons les listes de donateurs que
le Comité voudra bien nous communiquer.
**JS3ËË!5Ë!!î!5î!!!5Ë5*5ËHBE5H*BB5S5ËBS5!iï«B
Communiqués
È iammenf
LA SITUATION
25 septembre, 8 h. matin.
A NOTRE AILE GAUCHE
Développement de la bataille.
AU CENTRE
Accalmie.
A NOTRE AILE DROITE
Les attaques allemandes paraissent enrayées.
î 25 Septembre, reçu à 19 h.
A NOTRE AILE GAUCHE
Une action très violente est engagée entre
celles de nos forces qui opèrent entre la
Somme et l’Oise et les corps d’armée que l'en-
nemi a groupés dans la région Tergnier-Saint-
Quentm. Ces corps d’armée proviennent, les
uns du centre de la ligne ennemie, les autres
de Lorraine et des Vosges. Ces derniers ont été
transportés en chemin de fer sur Cambrai,
par Liège et Valenciennes. Au Nord de l’Aisne,
et jusqu'à Berry-au-Bac, pas de modification
importante.
AU CENTRE
Nous avons progressé h l’Est de Reims vers
Berru-Moronvilliers, Plus à l’Est et jusqu’à
l'Argonne, situation sans changement. A l’Est
de TArgonne, l’ennemi n'a pu déboucher de Pa-
rémies ; sur la riva droite de la Meuse, Il est
parvenu à prendre pied sur les Hauts de Meuse
dans la région du promontoire d’Hattonchatel
et a poussé dans la direction de Saint-Mihiel,
il a canonné les forts des Paroches et du camp
des Romains. Par contre, au Sud de Verdun,
nous restons maîtres des Hauts de Meuse. Nos
troupes, débouchant de Toul, se sont avancées
jusque dans la région ds Beaumont.
A NOTRE DROITE (LORRAINE ET VOSGES)
Nous avons repoussé des attaques peu impor-
tantes sur Nomeny. A l'Est de Lunéville, l'en-
nemi a fait quelques démonstrations sur la ligne
de la Pesouze et de la BiettOc
LA GUERRE '
Sommaire des principaux faits relatifs à la guçrre,'dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et .les dépêches Havas.
»E L’OISE A. MOSELLE
25 Septembre. — A notre aile gauche, les troupes allemandes sont renforcées par
des contingents venus du centre de la ligne de combat, de la Lorraine et des Vosges. Une
action très violente est engagée dans la région de Tergnier, près de La Fère, et Saint-
Quentin.
Au centre, nous avons progressé à l’Est de Reims vers Berru-Moronvilliers. A l’Est
de l’Argonne, l’ennemi ne peut déboucher de Varennes. Sur la rive droite de la Meuse,
il prend pied sur les Hauts de Meuse ; mais fiu Sud de Verdun, nous restons maîtres
des Hauts de Meuse et nos troupes, débouchant de Toul, se sont avancées jusqu’à la ré-
gion de Beaumont.
A notre aile droite, l’ennemi est repoussé, à Nomeny.
EW BELGIQUE
25 Septembre. — Un zeppelin a survolé Ostende et a lancé trois bombes.
SUIS MER
25 Septembre. — Une dépêche de Copenhague assure que trente navires de guerre,
de nationalité inconnue, furent signalés dans le Cattigat, près de l’îie danoise d’AnnoIo,'
marchant dans la direction du Sund, seule entrée de la Baltique pour les grands navi-
res. Le Sund serait semé de mines.
Un Zeppelin a effectué une reconnaissance au-dessus de la mer.
— On apprend que le transatlantique SpreewaldK de la Ilambourg-America, a été
capturé par un navire anglais, le 12, au Nord de l’Atlantique.
QépêsliBs HIHS
UN COMMUNIQUÉ OE
L’ÉTÂT-MAJOR ANGLAIS
« Nous sentons que nous sommes victorieux »
Londres, 25 septembre. '
Une longue dépêche du quartier gé-
néral anglais en France donne le récit
des événements qui se sont déroulés
jusqu’au 20 septembre.
Elle dit notamment que les progrès
ont été lents mais que, dans certaines
directions, ils ont été continuels.
On peut dire que la bataille a pris
un caractère de combats de siège.
La dépêche ajoute que, comme dit
le commandant de- Farinée française,
qui se bat à nos côtés et a repoussé
les contre attaques violentes répétées
des Allemands, nous sentons que nous
sommes victorieux
Les canons anglais ont fait tomber
un aéroplane allemand.
La cavalerie française a coupé dans
le Nord la voie ferrée, interrompant
ainsi les communications de l’ennemi.
Un deuxieftne aéroplane a été dé-
truit samedi par les aviateurs anglais
qui ont jeté deux bombes sur un con-
voi allemand près de La Fère, lui oc-
casionnant des dégâts.
La dépêche fait l’éloge de l’enthou-
siasme dont font preuve les alliés, en
dépit du mauvais temps.
Médecins et Infirmiers Allemands
Bordeaux, 25 septembre.
Notre confrère le Sud-Ouest publie des ex-
traits de lettres de blessés allemands hospi-
talisés à Tarbes.
Un sous-officier écrit à sa mère :
« Je suis tombé sur le champ de bataille
et fus transporté dans une ambulance alle-
mande avec 350 camarades. Dans ia soirée,
nous avons appris que les Allemands bu-
taient eu retraite. Les médecins s’enfuirent,
naturellement. Heureusement, cinq curés et
cinq soeurs restèrent auprès de nous. Sans
leur assistance, nous serions tous mo ts de
faim.
» Le lendemain, des cavaliers français
nous firent prisonniers. Le médecin fran-
çais nous pansa soigneusement. »
Un autre soldat écrit :
« Nos ambulanciers se couvrirent de
honte et nous laissèrent pendant deux jours
sans secours, sans boire ni manger. Heu-
reusement, les Français nous secoururent
et nous soignèrent parfaitement ; aussi, je
t’en prie, soigne bien les blessés français.»
Toutes les autres lettres stigmatisent la
conduite des médecins ambulanciers alle-
mands qui abandonnèrent les blessés en
danger.
Un soldat allemand écrit à sa mère, habi-
tant Munich, que la lâcheté des médecins
allemands coûte aux Allemands des milliers
de morts.
Paris, 25 septembre.
Hait médecins majors et trente huit infir-
miers allemands, restés à Lizy-sur-Otircq
jour soigner les blessés allemands, se sont
ivrés à des déprédations et à des actes de
pillage.
Sur ia plainte des habitants, un détache-
ment de la garde républicaine les fit prison-
niers eü les ramena à Paris.
Le Vandalisme Allemand
Le Bombardement de la Cathédrale
a repris
Reims, 25 septembre,
Les Allemands ont recommencé hier le
bombardement de la cathédrale de Reims.
Destruction d’un Monument français
Ostende, 25 septembre.
Sur l’ordre d’un officier, des soldats alle-
mands ont détruit le monument commémo-
ratif français de Jemmapes.
50,000 Blessés allemands
Maestricb, 25 septembre.
On signale le passage à Liège de 60,00*0
blessés allemands revenant de France^
Les Pertes austro-allemandes
Bâle, 25 septembre.
Selon le récit de fuyards allemands, ve-
nant de Lorraine, les austro-allemands, au
cours de leur attaque du camp retranché de
Verdun, amaient laissé sur le terrain 10,000
morts et 16,1)00 blessés.
Les Pertes allemandes
Ostende, 25 septembre.
Suivant le Matin, d’Anvers, les pertes alle-
mandes devant Maubeuge seraient de 40,000
hommes.
Un sous-préfet blessé par le3 Allemands
Soissons, 23 septembre.
Le sous-préfet de Saint-Quentin a été bles-
sé d’un coup de feu tiré par un soldat alle-
mand.
Le sous-préfet, dont l’état est grave, a été
hospitalisé.
Un Emprunt de guerre
Londres, 25 septembre.
Suivant le Times, on télégraphie de Pékin
qu’un accord est signé entre le gouverne-
ment chinois et la Banque de Londres pour
un emprunt de dix millions de livres ster-
ling dont les conditions seront réglées après
la guerre* • ■- —’, «mau-—
LA GUERRE AERIENNE
Raid d’Aviateurs anglais
Londres, 25 septembre.
Le Daily Telegraph raconte le raid d'avia-
teurs anglais dont nous avons déjà parlé. Il
dit que ies aéroplanes s’élevèrent d’un point
frontière dont les ennemis avaient été chas-
sés par les troupes alliées. Aussitôt les avia-
teurs se divisèrent en deux sections. L vpre-
mière se rendit à Goiogne et vola au-dessus
de la ville pendant une heure et demie,mais
en raison du brouillard elle ne lança pas de
bombe pour ne pas endommager les églises
et les maisons particulières. Les aviateurs
revinrent ensuite à leur base d’opération.
La seconde section survola Dusseldorf.
Un Zeppelin au-dessus d’Ostsnde
O.tende, 24 septembre.
Uu Z jppelin a survoté la ville hier, à onze
heures du soir. Il a lancé trois bombes. Les
dégâts sont peu importants. Il n’y' a aucun
blessé.
O .tende 25 septembre.
Une bombe, lancée par le Zeppelin, est
tombée dans le Bois de Boulogne.
Uae antre sur le marché aux poissons, une
troisième dans un bassin.
L’aéronat, quf était venu de Thielt, par
Thoucourt, est reparti par Thielt.
Un grand combat naval se prépare
Londres, 25 septembre.
Le Standard, de Copenhague, dit que des
marins pêcheurs, arrivant de Falkenberg,
racontent qu’une flotte de trente navires de
guerre de nationalité inconnue a été signa-
lée dans le Kattegat, près de l’ile danoise
Amolo, marchant dans la direction du Sund
qui est, pour de grands navires, la seule
entrée dans la Baltique.
Le Sund serait seine de mines.
Les Alliés débarquent à Lissa
Rome, 25 septembre
On mande de Eiunie au Mmaggero, à la
date du 24, qu’après le bombardement du
.Phare de Lissa, les forces franco-anglaises
ont débarqué des troupes qui ont occupé
Lissa.
Les drapeaux des alliés ont été hissés sur
le Phare au milieu des hueras des équi-
pages.
Cette action semble avoir pour but de
provoquer la sortie do ia flotte autrichienne
et l’obliger à accepter un combat.
La flotte autrichienne est divi ée en trois
escadres. Fhie est cachée dans le canal Fa-
sana, en face de Poia, dans la petite baie de
Sebeaico et au large de Rovigno.
Navire coulé par une mine
Londres, 25 septembre.
On mande de Soutbshields à la date du 24
que le vapeur llerwicle a été détruit par une
mine dans la mer du Nord.
Il y a deux morts.
Un Zeppelin sur m?r
Londres, 25 septembre.
Une dépêche de Copenhague au Daily
Express annonce qu’un .Zeppelin survola
hier Thyholm, puis alla vers le Sud, effec-
tuant une reconnaissance? au-dessus de (a
mer.
L’Inde envoie des Troupes
Londres, 25 septembre.
Le secrétaire d’Etat pour les Indes a reçu
de nouvelles offres de service de la part des
habitants des Indes.
Il a accepté celles du Maharadjar Idar. Il a
accepté anssi celles des autres contingents
des troupes de l’armée impériale apparte-
nant à trois Etats, ce qui fait actuellement
quinze Etats.
Les contingents des troupes impériales de
dix autres Etats seront encore acceptés si ie
besoin s’en lait sentir.
Les tribus de la frontière sont prêtes à
fournir des corps.
Des officiers arabes, voisins d’Aden, ex-
priment également Je désir d’apporter leur
concours aux troupes alliées.
Nouvelles Victoires Eusses
Petrograd, 25 septembre.
Un communiqué du généralissime, dit que
les troupes russes te sont emparées, au
Iront Sud-Ouest, des positions fortifiées de
Cayscbky, Foulstyn et de la position de
Radymno, avec tonte l’artillerie.
La garnison de P zemysl a été évacuée. La
bourgade de Med y lu a été repoussée dans le
secteur Est, vers la ligne des forts.
Aucun combat sur le front allemand.
Prêtres pendus par des Autrichiens
Petrograd, 25 septembre.
Les troupes russes en avançant en Galicie,
ont rencontré des prêtres pendus par les
autrichiens.
Les Eusses ont livré uu brillant assaut
Petrograd, 23 septembre.
Un combat, plu3 acharné que celui qui
précéda la prise de Jaroslaw, a eu lieu à
Sadvaya-Wabnya et a duré une semaine.
Les Autrichiens occupaient une longueur
de plusieurs milles sur ies hauteurs occupant
la campagne, ils s’opposèrent à la marche
des Busses par un feu terrible d’artillerie et
de mitrailleuses.
Les Busses ne cédèrent pas cependant et,
ie cinquième jour, ayant réussi à mettre des
canons en position, ils maîtrisèrent l’artille-
rie ennemie et enlevèrent les positions au-
trichiennes par une impétueuse charge à la
baïonnette.
Les prisonniers autrichiens ont déclaré
qu’ils manquaient de vivres depuis quatre
jours et ne disposaient seulement que de
fruits et de pommes de terre ramassées dans
les champs.
Dublin sans journaux
Lubliu, 25 septembre.
Le papier manquant, les journaux ont
cessé de paraître.
Les nouvelles de la guerre sont annoncées
par un crieur public.
les sympathies américaines
vont aux alliés
Londres, 25 septembre.
Le Times publie une longue dépêche de
Washington, exprimant l'indignation que
soulève en Amériqne le bombardement de
la cathédrale de Reims.
Les journaux américains déclarent que
les protestations allemandes sont inutiles
après la destruction de la cathédrale.
M. Roosevelt a publié une déclaration di-
sant que la paix consacrant ie militarisme
serait peu utile.
M. Roosevelt approuve l’Angleterre d’être
venue au secours de la Belgique et ajoute
que les Etats-Unis doivent être préparés à
toute éventualité. Ce qui s’est produit en
Belgique pourrait se produire pour ies Etats-
Unis, si l’on ne peut pas démontrer qu’un
tel acte serait dangereux pour son auteur.
L’Appui du Canada
Montréal, 25 septembre.
Au cours d’un banquet offert aujourd’hui
au Club canadien en l’honneur de la déléga-
tion belg8, une l'ésoiutioa fut présentée ten-
dant à expulser le chef nationaliste Henri
Bourassa, qui avait déclaré publiquement
que le Canada n’avait aucun intérêt dans le
conflit actuel.
En Roumanie
Bucarest, 25 septembre.
Le nouveau ministre d’Allemagne est très
mal accueilli dans la haute société roumaine.
Eevue de troupes en Italie
Rome, 25 septembre.
Le roi partaitement guéri des contusions
reçues à la jambe gauche à la suite d’une
récente chute de cheval, a assisté dans la
matinée, pendant plusieurs heures, à l’exer-
cice des troupes de la division de Rome.
Ces manoeuvres ont été effectuées sur les
hauteurs aux environs de Ttvoli.
La guerre -aux Colonies
Prêtons, 25 septembre (officiel;.
Le poste allemand de Schnckmannebourg,
près de la Zambezie, en Afrique Orientale,
s’est rendu ie 21 à la force de police rhode-
sienne.
Les Troupes anglaises
dans la baie de Loo-Han
Tvkio, 24 septembre.
On annonce officiellement que les troupes
anglaises, sous ia direction du commandant
des forces anglaises du Nord de la Chine, ont
été débarquées hier aux environs de la baie
de Loo-Han, afin de participer aux opéra-
tions de Tsing-Tao, avec les Japonais, contre
les Allemands.
L’Attitude de la Turquie
Constantinople, 25 septembre.
Le Comité Union et Progrès a répandu télé-
graphiquement dans les provinces turques
un article du Tanin annonçant qqe la Tur-
quie est prête à la guerre.
Départ de l’Ambassadeur de Turquie
aux Etats-Unis
Washington, 25 septembre.
Riostom b B y, ambassadeur de Turquie, a
informé M. Wilson qu'il quittera les Etats-
Unis dans une quinzaine de jours.
11 aurait blâmé le gouvernement améri-
cain d’avoir protesté contre l'abrogation des
\caoUulations en Tarquia
MAUBEUGE
A travers les Lignes allemandes
Une personne qui a réussi à s’échapper d»
Maubeuge au moment de la reddition de la
place, après un bombardement et un siège
de quinze jours,' donne quelques détails sur
la vigoureuse défense accomplie par ia ville
et lait un intéressant récit de son évasion à
travers les lignes allemandes.
Le témoin se trouvait dans un fort oui fut
le dernaer attaqué, tous 1 ;s autres ayant suc-
combé, après avoir tenu plusieurs semaines
grâce â leu-s coupoles bétonnées Ce der-
nier fort, pris à revers, subit pendant neuf
heures ie terrible feu des gros mortiers da
siège.
Bien que plusieurs assauts allemands
aient été heureusement repoussés, la ville
dat arborer le drapeau blanc ; l’arsenal a
santé, divers monuments, le collège, les
églises ont beaucoup souffert, plusieurs ha-
bitants ont été blessés grièvement ou tués
Le tir allemand avait été repéré d’avance
et très soigneusement. Les cuponnières du
fort eu se trouvait le soldat dont nous rap-
pelons les impressions, ont été détruites dès
les premiers coups de canon.
Les grosse, pièces de siège employées par
les Allemands reposaient sur des plates-
formes bétonnées laites avant la guerre,
sous le couvert de constructions d’induâtries
privées : l’écartement des écrous correspon-
dait â celai des mortiers.
La vilieelle-même était pleine d’espions.Oa
a découvert nn petit téléphone souterrain
qui reliait Maubeuge à Jeumoat, et qui ser-
vait à renseigner l’ennemi sur tous les mou-
vements qui se préparaient à l’intérieur de
la place. C’est ainsi que pas une des sorties
delà garnison n’a pu avoir de résultat effi-
cace, toutes étant annoncées par avance
aux Allemands qui prenaient aussitôt lenrs
dispositions pour ies recevoir.
Néanmoins, Maubeuge, en tenant le temps
qui lui avait été assigné, a rempli jusqu’au
bout sa tâche et accompli son mandat, qui
était d'immobiliser un important corps d’ar-
mée allemand occupé à l’investir, et de dé-
fendre la libre disposition des voies de com-
munication ennemies avec ses bases de ravi-
taillement.
Lorsque le témoin apprit que le fort où il
se trouvait allait être rendu, il décida de
s’évader avant même d’être pris par les Al-
lemands. Avec qaatre autres hommes de sa
compagnie, il prévint ses Chefs de son projet,
puis, dans la soirée, à la faveur de l’obscu-
rité, il put gagner, ave cses compagnons, un
petit village voisin, où il échangea ses effets
militaires contre des vêtements civils.
Là, s’étant séparé des trois autres, l’évaié
et un de ses camarades, restés:, seuls*
demeurèrent cachés dans la paille peyidant
deux jours et échappèrent ainsi aux recher-
ches des Allemands qui occupaient ie vil-
lage ; ils purent enfin se procurer des bicy-
clette» et par Ja^amjyagûe, se diriger dans la
direction dn Nord.
N'ayant aucun papier d’identité, ils s’en
fabriquèrent et les revêtirent de tampons,
dans une usine abandonnée, dont Us feigni-
rent d’être des employés licenciés,
Par la grand’route, tranquillement, les
deux so'dats partirent; rencontrant sur leur
chemin plusieurs automobiles allemandes,
chargées d’officiers, et sans être une seule
minute inquiétés, ils poursuivirent leur che-
min, où iis coupèrent même une colonne
d’artillerie ennemie ; en se cachant dans les
fossés et sous des, liaies, ils évitèrent heu-
reusement plusieurs patrouilles.
Un officier français, sorti facilement d#
Maubeuge avant l’entrés des Allemands, t
donné de son côté les détails suivants sui
l’investissement et le bombardement de it
place
Le premier obus, lancé le 27 août, par les Aile
mands, tomba au centre du champ d’aviation, i
250 mètres environ de la butte.
L’avalanche de mitraille se poursuivit alors sans
interruption ée nuit et de jour, réduisant succes-
sivement au silence tous les forts protégeant le
Nord et l’Est de la place.
Dans la ville, la rue de France f it en paciia
détruite; la façade du collège a disparu, de mêma
que la salle Siroh L’hospice civil, l’arsenal, l’a-
baitoir ont particulièrement souffert. La mairie
et lé bureau de la place, où le général Fournier,
gouverneur, avait installé ses services d’état-ma-
jor, ont été préservés.
J.0 bombardement, d’une violence inouïe, se
continua pendant douze jours, sans que les forts
modernes, attaqués par derrière ou de flanc, pus
sent répondre efficacement au tir convergeai des
énormes obusiers allemands dissimulés à plus de
quatorze kilomètres.
La canonnade ne s’arrêta définitivement que le
7 septembre, à trois heures de l’après-m di •; mais,
ajoute notre informateur, je n’ai pu savoir si eus
derniers coups de canon provenaient de nos forts
ou des lignes eu Demies.
A partir de midi, une grande partie de la popu-
lation militaire évacua la ville. A 7 heures du
soir, les troupes allemandes : infanterie, artille-
rie, lanciers, entrèrent à Maubeuge par les portes
deMonsel de France. Le lendemain, lo générât
allemand Andercorn affichait sa proclamation sut
les principaux édificès de ia ville.
Je ne sais rien de précis sur la situation des
foris du sud et du nord-ouest qui, dit-on, tiennent
toujours.
Il m’est assez difficile d’évaluer le chiffre de
nos soldais faits prisonniers, ajoute notre inter-
locuteur, car le plus grand nombre des soldats
de la garnison ont pu s’échapper. Du seul fort
d’Haulmont un millier d'hommes se sont évadés.
Le sort des officiers et soldats des services de
santé et de l’intendance devait êire definitive-
ment réglé par les autorités allemandes le ven-
dredi ti.
Sans attendre la décision du général Andercorn,
je cachai soigneusement mon uuiforme et mon
épée, et, revalu d’habits civils, je me présentai à
la porie de France, gardée par deux sentinelles.
La vie normale ayant repris dans la ville, U
circulation des civils avait été autorisée entre la
ville et les faubourgs.
Je sertis sans encombre et a pied je gagnai
Feignics, puis Marctz. Je quittai rapidement cette
localité, dont le séjour était dangereux.
L’officier commandant les troupes allemandes
qui l’occupaient avait, parait-il, menacé le curé
d’une exécution sommaire, une lumière ayant
été aperçue dans le clocher de l’église.
Je parvins aisément à Ligny, où je trouvai uua
voilure pour me conduire à Cambrai.
A quelque distance de ceUe ville, mon coch r,
que l'Sgo mettait à i’abride toute inquiétude, m»
céda sa place.
Après avoir convenu d'un rendez-vous do l’ou-
tre côîé de ta vlitc, ie brave homme me remit s»
houppelande et son chapeau et, en c.icher impro--
visé, j'entrai sans eucombre à Cambrai.
Pour sortir, je me trouvai face à face avec une
sentinelle d'aspect plus sévère. « Il ne fait pas
chaud », lui dis-je en al cmand. « Non », me ré-
pondit lu soldat, qui me laissa passer sans ey^et
de moiaucuae-pieced’identité., ,
Je trouvai au rendez-vous mon aimable co ,’uer
à qui je rendis son attelage et, pédestyment, je
gagnai Oisy-le-Verger à 5 heures du 8
malin même,
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