Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 septembre 1914 23 septembre 1914
Description : 1914/09/23 (A34,N12099). 1914/09/23 (A34,N12099).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172262v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Havre, la Seine-Infériéure, l'Eure,'! . _
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NOTRE OFFENSIVE
ET LA LEUR
Ces derniers jours, notre attention
a été surtout attirée du côté de l'aile
g auche de notre armée qui va de Com-
pïègne à Reims ; nous n’avons pas de
modifications essentielles à y consta-
ter, si ce n’est que l’extrême gauche
eantinue à progresser sur la rive droite
de V Oise au delà de Compïègne et à
V Ouest de Noyon où se trouve encore
l’ennemi. Lundi nos troupes s’étaient
portées jusqu’à Lassigny, situé à une
dizaine de kilomètres de cette ville,
et depuis les Allemands ont encore dû
céder du terrain devant notre attaque.
IPessayons pas de percer le mys-
tère du mouvement tournant qui sem-
ble s’accomplir de ce côté ; souhaitons
seulement voir bientôt de grandes
choses et, en attendant, rendons-nous
compte de l’importance des opérations
qui nous ont été signalées au centre
et en Woëvre.
Entre Reims et l'Argonne, nous ne
cessons de gagner du terrain depuis
quelques jours, et ceci est d’autant
plus méritoire que l ennemi s’était
fortement retranché dans cette ré-
gion. C’est le pays plat et dénudé de
la Champagne poüilteüse, mais les
Allemands avaient profité du répit
que le mauvais temps avait imposé à
tous pour sc livrer au travail de tau-
pes pour lequel ils sont particulière-
ment doués ; ils étaient donc là, à
Vabri de profonds retranchements,
organisés et perfectionnés comme
pour un siège.
Malgré cela, nos troupes massées
au camp de Châlons ont pris l’offen-
sive et ont réussi, dos dimanche, à dé-
loger l'ennemi du village de Souain,
à quelques kilomètres au Nord. Si
Souain n’est qu’une bourgade, c’est
cependant un croisement important de
routes ; la route nationale de Nevers
à Sedan le traverse, conduisant par
conséquent de Châlons-sur-Marne à
Vouziers ; d’autres routes mènent
l’une à Reims, l’autre à la trouée de
Grand-Pré, en Argonne.
D’autre part, notre position à
Souain nous assure désormais la
maîtrise de la ligne qui conduit de
RetTtS UŸZ C.hninne h Sinirt 1p. \f
hould et à Verdun ; Souain est en
effet à 6 kilomètres au Nord de la
station de Suippe, sur cette ligne. De
là nous pouvons menacer et peut-être
occuper bientôt la ligne stratégique
parallèle de Bazancourt à Apremont
que l’ennemi a eu jusqu’à présent à
sa disposition pour appuyer sa déjense
entre Reims et l’Argonne, et pour
opérer sa jonction, par delà, VAr-
gonne, avec l’armée du Kronprinz.
Souain n’est qu’à y kilomètres au
Sud de Somme-Py, station de cette
dernière ligne.
Cette occupation de Souain a dû
être le résultat d’une véritable ba-
taille dont l’importance, ainsi que
celle de notre succès est soulignée par
ce fait que nous avons pris là un mil-
lier de prisonniers.
Nous avons d’ailleurs continué im-
médiatement notre marche en avant
et lundi nous nous sommes emparés
de Mesnils-les-Hurlus et de Massiges,
sur la route qui conduit à Yille-sur-
lourbe que l’on nous donnait, il y a
huit jours comme point où les lignes
allemandes atteignaient le versant
occidental de l’Argonne. Elles n’y
sont plus sans doute,, car Massiges
n’est guère qu’à trois kilomètres de
Vüle-sur-Tourbe. On comprend que,
du même coup, l’armée du Kronprinz,
sur le versant oriental de l’Argonne,
se sente menacée dans sa retraite et
quelle continue à se replier vers la
trouée de Stenay.
Mais si l’ennemi cède en Argonne,
à l’Ouest de Verdun, par contre il
semble vouloir reprendre une vigou-
reuse offensive en Woëvre, à l’Est de
celte place porte, et même en Lor-
raine.
Nous avons déjà remarqué qu’au
plus fort de la bataille de la Marne,
une poussée a été faite à notre fron-
iière de l’Est, et que l’attaque contre
Nancy a redoublé ; nous allons sans
doute assister à la même diversion.
Dès jeudi dernier on nous avait si-
gnalé que des J or ces allemandes, par-
tant de Metz, s’étaient de nouveau
avancées dans la plaine de la Woëvre
eà nous avons pris contact avec elles
entre Etain et Thiaucourt ; elles se
sont portées maintenant sur un front
passant par Tresauvaux, Vigneulles et
Meudicourt, sur la petite ligne allant
de Commercy à Montmédy par Vaux,
devant Damloup.
De là, l’ennemi attaque furieuse-
ment les Hauts de Meuse, nous dit le
communiqué. Les Hauts de Meuse, ou
Côtes de la Meuse, sont les collines
aux pentes abruptes dont le chaînon
sépare la profonde et sinueuse vallée
etc la Meuse, à l’Ouest, de la plaine
dp la Woëvre, à l’Est, entre Verdun,
au Nord, et Joui, au Sud. Ces côtes
gpnt couverte* ée grands bois et dé-
coupées par des vallons au fond des-
quels passent les chemins conduisant
à Pont-à-Mousson, Thiaucourt, Mars-
la-Tour, Conflans et de là à la fron-
tière.
Tous ces chemins allant de la
Woëvre à la Meuse sont barrés par
une chaîne de forts dont l’ensemble
forme ce que l’on appelle en topogra-
phie militaire la position des côtes de
Meuse ; le fort de Troyon dont il a
été beaucoup question précédemment
est un des plus importants de cette
ligne de défense.
L’intention de l’ennemi ne fait donc
pas de doute ; il voudrait forcer le
passage de la Meuse, en évitant à la
fois la place de Verdun et celle de
Toul, pour prendre par derrière no-
tre armée de l’Argonne et renverser
l’équilibre de nos forces en Champa-
gne. Mais dffà le Kronprinz a fait
cette tentative de franchir la trouée
delà Meuse, de l’Ouest à l’Est, il est
vrai ; il s’est heurté contre le fort de
Troyon; l’armée venant de l’Est ne
passera pas davantage.
Quant à l’armée qui pénètre pour
ta seconde fois en Lorraine, si elle se
risque de nouveau vers Nancy, elle
y retrouvera la couronne de fer et la
division de fer ; nous savons mainte-
nant que rien ne peut les briser.
CASPAR-JORDAN.
La Bataille de l’Aisne
Les Combats de Nuit. — Charges
à la baïonnettte. — Le Duel
de l’Artillerie.
Il ya juste une semaine que l’aile droite
du front allemand fut culbutée au Sud de la
Marne et que sous la poussée des armées
française et britannique avec, notamment,
les corps algérien et tunisien sur le fl.«ic, les
Allemands poursuivis gagnèrent eh hâte lés
hauteurs de l’Aisne.
Tout ce qui put alourdir cette retraite pré-
cipitée fut sacrifié, munitions, vivres, blessés
et non blessés qui n'avaient plus la force de
s livre assez vite.
Aujourd’hui, les plateaux de la Marne et
les forêts aux alentours de Viilers Cotterets
sont encombrés de voi’ures, d’ant imobt es
bris !s. Ou rencontre encore dans tes bois des
soldats allemands affamés qui sont jour-
nellement capturés par les bataillons de ré-
serve français.
à temps pour fortifier les hauteurs et h, de-
puis six jours, üs se tiennent et résistent
aux charges de l’infanterie des alliés.
Journellement, l’artillerie a résonné à tra-
vers la vallée, la fusillade a crépité, mais
e’est seulement lentement, pied à pied, que
Us Allemands ont Cédé le terrain, et à l’heure
où ces lignes sont écrites, ils occupent en-
core ies hauteurs.
La lutte dans ces circonstances a été ter-
rible. Chaque soir, de longs convois de trente
wagons remplis de blessés étaient mis en
route.
Dimanche,les Français traversèrent l’Aisne
à Vie et au Fontenay, tandis que ies Anglais
passaient à Soissons et au-dessus.
A partir de ce jour, les alliée durent ga-
gner leur terrain pied: à pied jusque sur les
plateaux d’Autrèches et de Nouvron.
Mardi et mercredi, les contre-attaques al-
lemandes furent lancées avec furie dans le
but de regagner le terrain qui avait été
perdu.
Les Allemands partaient en chantant, les
tambours battant derrière eux. Même pen-
dant ia nuit, ils avaient leur musique pour
ies entraîner à l’attaque.
Nous les recevions A la baïonnette, dit un
chasseur alpin et sur ee point nous avons
toujours- l’avantage, notre baïonnette est
plus longue que la leur; les Allemands là
redoutent. Ils s’arrêtent puis font demi-tour,
mais à peine sont-ils tournés qu’un nouveau
iot arrive et ii en est toujours ainsi. C’est
un terrible travail.
Les chasseurs alpins qni parlent ainsi
combattaient à Mulhouse sou3 les ordres du
générai Pau. « Mulhouse n’était rien, ajou-
tent-ils, à côté de celà, » •
La position de l’ennemi est une grande
force et de gros canons sont nécessaires
pour la rendre intenable.
Les pièces anglaises placées à l’Est le long
d’une crête, ont fait d’excellent travail. Ils
ont commence-par réduire au silence neuf
canons allemands qui furent amenés à l’in-
térieur de nos lignes à Soissons.
La présence du 1S« corps allemand de ba-
taille témoigne d’un renforcement de l’ar-
mée d’envahissement.
Selon le TOnrs, les rapports montrent clai-
rement que les alliés gagnent du terrain sur
ies flancs.
La bataille prend maintenant lè caractère
d’on siège j les deux côtés sont fortement
retranchés et les. batailles de nuit sont pres-
que continues.
De lourds canons ont été apportés pour
combattre de lourds canons.
Les constantes allusions à l’artillerie alle-
mande cous oblige à examiner ce que i’on
peut croire de cette arme.
Le Times dit que chaque corps d’armée al-
lemande active devait comprendre 21 batte-
ries de campagne composées de 6 pièces
chaque, 3 batteries de légers obusiers et
4 lourdes batteries, faisant 160 canons en
tout.
Il y a différentes sortes de canons, ce sont
le 8, 7 eent.de caropigne, le fi cent, obu-
sier léger et le 15 cent, obusier lourd ; tous
ceux-ci ont été vus aux manoeuvres.
Oa sait aussi qu’il y a avec chaque corps
quelques 21 cent, mortiers rayés.
Quelques obusiers ou mortiers de 25 ceu-
timètres étaient connus comme existant à
partir de 1910, en outre des mortiers de 28
centimètres lançant un orojectile de 345 kii.
à une distance ue 10.600 mètres. Cette der-
nière arme est naturellement employée con-
tre les fortifications permanentes et excep-
tionnellement contre les positions fortifiées.
D’après le rapport officiel belge expliquant
ia chute do Namur, ii apparaît clairement
que le» Allemands n’ont pas empoyé des
«busfers supérieurs, au ©Site» go 28 ç.çufi-
» "mètres. -
LA OIJERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
I»F, L’OISE A. X,A. MOSELLE
22 Septembre. — A notre aile gauche, sur’ la rivé droite de l’Oise, les Allemands ont
cédé du terrain. De l’Oise à l’Aisne, la situation reste la même.
Au centre, l’offensive ennemie est repoussée entre Reims et Souain. Nous avançons
entre Souain et l’Argonne,
Dans la Woëvre, contre les Hauts-de-Meuse, violent effort de l’ennemi qui né- peut
prendre pied sur les hauteurs.
A notre aile droite, l’ennemi franchit’de nouveau la frontière et réoeeupe Domèvre,
au Sud de Blamont et au Nord de Baccarat.
EUT BELGIQUE
S2 Septembre. — Les Allemands se retranchent entre Wavre, Louvain et GetfiBloüx.
EX PRUSSE ORIENTALE
c2 Septembre. — Les troupes russes se sont retirées en ordre parfait sur dés posi-
tions de résistance.
ETO AUTRI€aR-HOXGRIE
ici Septembre. — L’offensive russe, sur le front autrichien, continue avec succès.
Jaroslaw est bombardée et deux forts sont enlevés d’assaut. La ville de Przemysïest
prise par les Russes et les Autrichiens se replient derrière les forts de cette forteresse,
JEiW ®KK?.I5EE
21 Septembre. — Les Serbes ont remporté une nouvelle victoire à Rroupan, sur les
Autrichiens. Leur liberté d’action en Bosnie; est maintenant complète.
Le canon allemand, officiellement connu
sons la desi g dation M. 96 n/A 7 7c, est très
en main et très facile â mouvoir, et la pro-
tection assurée par ses plaqués de blindage
est bonne, maie sur chaque antre point, il
est réellement inferieur au 75 français. Sa
rapidité n’< st pas égalé à celte du canon
français et sa trajectoire n’est pas aussi
basse. Il apparaît que notre artillerie tien-
drait aisément rêle à ces pièces, le français
75 devant déclasser i'AHemand. Les succès
de i’ârtrilerie allemande ne sont dus qu'à
i’occision où elle s’est trouvée dans fa possi-
bilité de uéployer un grand nombre de
pièces.
L'obosier léger, adopté en 1909, lance nn
simple projectile de 3 livres avec une vitesse
de 985 pieds et la fusée peut être préparée
pour s’actionner au moment dè la percus-
sion, ou sans délai d’action ou à moment
choisi. Le canon est blindé et facilement
maniable. Le projectile contient un gra d
nombre de balles. La largeur du terrain
couverte par l’éclatement est d’environ 150
mètres, mais cet avantage est compensé par
te peu de hauteur de ente zone.
I! apparaît qu’un projectile bien placé de
ce canon produit son effet contre le person-
nel des canons abrités, mais c’est seulement
lorsque Je cercle aura été très bon-que l'effet
totai de a protection sera perdu.
C’est là un fait connu et bien établi que
les obus sont inférieurs à ceux des fran-
iuaroes imeiira[ia3 ae ïffcênt.
lancmi des obus explosifs à 7.500 mètres. La
particularité de ces projectiles est que la
plupart de leurs éclats frappent en arrière
du point d’explosion et avec une force assez
grande pour traverser une piaqne de blin-
dage;
Le teo dè cet obusier parait être lent et
d’nne direction difficilement réglable. Ces
batteries sont lourdes <»t sont tenues généra-
lement très en arrière des colonnes do
marche.
Il se pourrait dit encore le Times que la
préférence marquée des Français pour ie 75
sur l’obusier leur oceasionne quelque désa-
vantagé dans l’attaque d’une position for-
tifi- e ij iis ils voudront sans coûte apporter
leur 120 et leur iSBpendant que les Anglais,,
de leur côté, sont bien armés pour se mej
snrer avec l’armement normal de campagne
allemand. Leur excellent 18 pr. tire un pro-
jectile plus lourd que l’allemand et le
shrapnel anglais contient 364 pour l'alle-
mand 300.
Le 11 cent, obusier anglais est nne arme
excellente et lire à 7,200 mètres un obus de
35 livres, qui est malmenant sans doute en
train de pénétrer et de dévaster les tran-
chées allemandes au Nord de l’Aisne,* pen-
dant que leur lourd 13 cent, tire un projec-
tile de 60 livres à H,o00 tnètres, que l’enne-
mi ne doit pas trouver agreaboe à rencon-
trer.
Enfin, si les Allemands commencent à
nous combattre en campagne avec des ca-
nons de siège, les auglais pourront apporter
les leurs et nul doute que les trains de siège
français et anglais sont prêts pour le service
■et peuvent prendre leur p;rt dans n’impone
quelle guerre de position qui peut se pré-
senter.
Une Réponse de Romain Rolland
à Sarhart Haopimann
Notrs avons publié la lettre ouverte de RÔTI aie
Rolland a Gérard Uauptmann. A uae réponse d»
ce deraieF, l'écrivain connu réplique eu ces- ter-
mes dans le iownai de Genève :
Gerhart Hauptm >nn m'annexe à l'Allema-
gne; tout comme si j’étais pue simple Belgi-
que. Mais ni elle, ni moi, nous né nous lais-
serons taire.
Je n’ai plus une goutte de sang allemand,
— à moins que l’on ne reinoate peut-être
anx g auds-s invasions, dont la « splendide
lantiwehr», comme dit lLttptmanu, repro-
duit avec succès (es procédés de guerre.
- Hiupunann ne peut comprendre qu’un
Français soit plus fidèle que loi au vi- ii
idéalisme allemand',, qu’écrase t’impériaus-
m» prussien. Tandis que jô me refuse à‘
rendre responsab e l’ensemble de l’A tema-
gno des crimes de ses maîtres, Ifautpoeanu
préfère se- solidariser avec eux. Il pros-
terne-le droit aux pieds- de la force. La
guerre’est ta guerre, dit-il...- Not Icennt hein
GrboV. Ii ne voit pas que ses paroles se re-
tourneront contre son pays et contre lui.
Que dira-t-il, si ies Alliés, vainqueurs, en-
vahissant l’Allemagne, loi opposent sa loi
d’airavn ? Il aime mieux qu’en appelle « fils
d’Atlila » les Allemands- vainquenrs que
d’écrire : « fiis de Goethe » snr ia tombe des
Allemands vaincus. Que dira-t-il si sur cette
tombe on inscrit : « fils d’Attila’ ». Et qne
reste-t-il à ia défaite, si ses mains sont
souillées ?
Pauvre Allemagne t Trahie par tes maî-
tres de la pensée, comme par ceux de l’ac-
tion l Faudra t-il donc la pire épreuve, pour
briser ie joug «ni t’opprime et arracher à sa
léthargie ta vivifie grande âme éprise de
.justice et de foi J
Romain ROUANS-
Communiqués
du Bonnement
22 Septembre, reçu à 19 h. 15.
SUR TOUT LE FRONT
De l’Oise à la Woevro, les Allemands ont ma-
nifesté dans la journée du 21 une certaine acti-
vité, sans obtenir de résultat appréciable.
A NOTRE AILE GAUCHE
Sur la rive droite de l’Oise, les Allemands ont
dû céder du terrain devant les attaques fran-
çaises.
Entre l’Oise et l’Aisne, situation sans change-
ment. L’ennemi n’a pas-attaqué sérieusement,
se bornant hier soir à une longue canonnade.
AU CENTRE
Entre Reims et Souainr il a tenté une offen-
sive qui a été repoussée, tandis qu’entre Souain
et l’Argonne,‘nous avons fait quelques progrès.
Entre l’A rgonne et la Meuse, aucun changement.
EN WOEVRE
~ Wonnemfa fait un vTolent"effort. Il a attaqué
les Hauts de Meuse sur le front Tresauvaüx,
Vigneulles, Heudicourt, sans pouvoir prendre
pied sur les hauteurs.
A NOTRE DROITE (en LorraineJ:
11 a de nouveau franchi la frontière’avec une
série de petites colonnes. // a réocoupé Domè-
vre, au Sud de Biamont.
Dans les journées des 20 et 21, nous avons
pris 20 autos de ravitaillement aveu tout le
personnel et de nombreux prisonniers appar-
tenant notamment aux 4», fis, 7«, 8e, 9e, 13»,
14* et 16e corps allemands, à la fandwehr ba-
varoise et à des corps de réserve.
RUSSIE
En Galioie, les arrière-gardes des armées au-
trichiennes ont été poursuivies et ont subi des
pertes importantes.
Lee troupes russes ont pris le contact avec
la garnison autrichienne de Przamysl . L’artil-
lerie lourde russe bombarde les ouvrages de
Jarozlaw.
Dépêches Hans
La tactique Allemands
Paris, 22 septembre.
II apparaît çomme certain qu8 les Alle-
mands, par leur attitude actuelle dans
l'Aisne, sont abrités simplement ponr pou-
voir reprendre haleine.
Les Communications téléphoniques
Paris-, 22' septembre.
--Les communications téléphoniques inter-
urbaines, à l’intérieur d’an même- départe-
ment, sont rétablies, sauf dans les departe-
ments situés dans la.zone- des armées et aux
frontières terrestres.
Bravo le Taureau !
Paris, 22 septembre 1.
On signale qu’à Môfitcaau, jÿ-ès de Sé-
zamîef un taureau fonçant sur une compa-
gnie aHèmaude a tué 18 hommes à coups do
cornes- avant d’être abattu.
Ce que disent lés Soldats allemands
Bordeaux, 22 septembre.
Extraits des notes on lettres recueillies sur
dès blessé# ou prisonniers allemands :
D’un médecin militaire allemand :
III septembre:— J’ai une aitn- terrible. SI seule-
ment on pouvait être rassasié uae fois ; depuis
butt jours nous n’avoas pa# reçu un morceau de
pain. Combien de fois faut-il s’endormir l’èsunwe
vide et repartir le matin sans avoir #u de café.
Nous n'ayons pas le temps de faire la cuisine.
D'an sous-officier branswickois :
10 septembre.
A Epermry-, notre vie n’est pas gaie. Depuis
einq jours, ncus campons dans l’eau ; nous nous
nourrissons de betterave et de sucre volé. Le
pain est; un article dè iüx’è. La tension est effrayan--
te et nos pertes sont énormes, 11-d’y a- plus-un
seul officier dans ma- compagnie et notre effectif
de 283 hommes est réduit-a 60. Nous ne voyons
pas la solution : nous ne recevons pas de ren-
forts.
D’on soldat du f0« corps allemand :
Nous avons, une vie de bohémiens. Nons avons
mangé une seule fols dtt pain et cela me fait 1 l'ef-
fet d’un i# en Si nous revenons, ce sera miracle,
Notfe-sempqjfolç «te*îèhe»®«â es» rédidfo fr-sô.
D’nn cavalier (9 septembre) :
Nous n’avons rien mangé depuis trois jours. II
n’y a pas de pain, par oontre, nous avons du vin
à volonté.
Nous avons eu de nouveau une grande bataille;
les Français firent si bien que nous avons eu de
grosses pertes. ,
Nous étions à cheval, à une demi-lieue de ca-
non. Mon cheval a été tué. Grèce à Dieu, je suis
indemne. Depuis le commencement de la cam-
pagne, je n’ai pas dormi dans un lit ; j’ai toujours
été en plein air.
D’nn soldat, 9 septembre :
Nous sommes assis sur la paille. Les pommes
de terre sont cuites ; nous allons faire un repas
royal, car depuis ci q semaines on nous* a dis-
tribué trois fois du pain. Nous nous battons de-
puis cinq jours sans obtenir de résultat, avan-
çant et reculant alternativement. Nous espérons
que cette misère disparaîtra bientôt de ce monde.
Les Allemands se retranchent
en Belgique
Ostende, 22 septembre.
Les Allemands se retranchent entre Wa-
vre, Louvàin et Gembfôux.
Depuis vendredi la circulation an delà de
Gembioux est complètement arrêtée.
De nombreux villages anx environs de
Philippevilie et Givet sont entièrement brû-
les.
Hervé et Bittide sont complètement dé-
truites.
Les Allemands ont en des pertes énor-
mes.
Ils ont réquisitionné cinquante civils aux-
quels ils firent enterrer les morts alle-
mands.
Le travail dara quatre jours.
Les Trempes de l’Inde
Marseille, 22 septembre.
Dn Petit Provençal ;
On remarque depuis plusieurs jours des
officiers 1 d’état-major anglais qni parcourent
notre ville eir automobile. Les mystérieuses
allées et venues de ces officiers ont fort’
intrigué nos concitoyens qni' se perdent en
conjectures sur lear compte.
Rien pourtant n’est moins mystérieux
dans le cas de pas représentants de l’ar-
mée alliée. Les officiers anglais que i’on
peut voir et que l’on verra encore durant
quelques semaines, sont chargés de prépa-
rer à Marseille le cantonnement ries troupes
de l’Inde qni arriveront incessamment dans
notre ville.
- Ces cantonnements, qui seront éablis sur
divers points- choisis par tes Anglais eux-
mêmes, d’accord avec l’autorité militaire
française, nécessitent certains travaux d’a-
ménagement qui ne peuvent être laits en ,
quelques heures. Ce n’est donc que lorsque
les' cantonnements seront prêts, que les
tronpy.s de Ilnde dont il serait- téméraire de
préciser le nombre, débarqueront très pro-
bablement ati cap Pinède. Mais ce que nous
pouvons affirmer sans enfreindre la consi-
gne de dit^c,J»°~-ucu nom fst imnûïéè, o’est
qntnedébarquement de ces troupes a niées
ne saurait tarder.
A ce propos, il nous parait boa de deman- ,
derà la population de pavoiser atix couleurs
anglaises en vue de cette arrivée, Il eu bon
qu’en posant lè pied' sur le sol de France,
nos amis voient palpiter à- nos façades leurs
couleurs nationales étroitement Unies anx
couleurs françaises.
Les Rapatriements
Bt me, 22 septembre
Le Conseil fédéral a autorisé ie départe-
ment politique à organiser nn barean ser-
vant d’intermédiaire pour le rapatriement
des internes civils retenus par les belligé-
rants depuis le début de la mobtlisation.
La France et l’Aiiemagne se sont déslaréès
prêtes à rapatrier les-internes civils non mo-
bilisables, les femmes, les enfants, les hom-
m°s au-dessous de 18 ans et au-deSsus de
50 ans. *
Elles ont accepté avec reconnaissance
l’offre de l’intermediaire suisse.
. La réponse de t’Auir-chs n’est pas encore
parvenne, mais on croit qu’elle 1 sera affir-
mative.
Un Espion’
Genève, 22 septembre.
L’Allemagee invoquant à1 l'appui de ses
accusations contre la population belge, le 1
témoignage d'un certain B«rmatm Consteim,
qui se prêiend le représentant 1 de la Croix•
llouge helvétique. Le chef de la police suisse
a établi que cet individu est uü policier alle-
mand d’erne réputation déplorable, expulsé
de Belgique pour espionnage, et à qnï la na-
turalisation 1 suisse a été refusée. '-
La Situation des Susses en Prusse Orientale
Pelrograd, 22 septembre.
Dans la Prusse orientale les troupes russes
se replient en bon ordre. Ce qui ne put pas
êtrffemporté fut incendié et- les allemands
ne parent pas profiter même d’nne livre de
farine.
Soixante circassiens ont opéré nn raid
brillant à Tchenstowksove qni était occupé
par lés allemands. Ils y pénétrèrentfia nuit,
sabrant an' préalable toutes les patrouilles
rencontrées. ï!s-firent irruption dans les ca-
fés et les restaurants et tuèrent les officiers
allemands qui faisaient ripaille. MB coupè-
rent tes fiis reliant les casernes aux camps
et se retirèrent ensuite rapidement.
Les Busses poursuivent les Autrichiens
Petrograd, 21 septembre.
L’oflensive rnsse snr le- front autrichien
continue avec 1® même succès, malgré les
tentatives de résistance de l’enn8mi. L’artil-
lerie de siège russe a bombardé énergiqne-
ment Jirozmv dont' deux forts sitnes au-
Nord-Ouest furent déjà ealev -s d’assaut.
Le raiiway conduisant à Praermysi est aux
mains des russes.
Les autrichiens se replient derrière les
forteresses.
Les rapports interceptés montrent qne
Przesmyi n’était pas préparée.
On annonce que les restes des forces au-
trichiennes se recueillent et se reforment
sur nn large front de oent verstes allant de
Crascovie à Ÿalo. Le riche réseau de chemins
de fer facilita aux autrichiens cette impor-
tante opération.
Les Travaux en Bussie
Petrograd, 21 septembre.
Le’ gouvernement russe a décidé de profi-
ter dè la présence d’une quantité énorme'
(le prisonniers pour réaliser ies grands pro-,
fête, notamment là construction de canaux
Irl’exéçatiQg: d&ièfeés Iravaux publies.
Le Parti unifié italien
Rome, 22 septembre.
le Comité directeur dn parti unifié et tes
parlementaires adhérents, adressent aux
travailleurs un manifeste en faveur dn main-
tien de ia neutralité absolue de l’Italie.
K ajoute aüe l’Italie doit jouer le rôle dé
médiatrice pour obtenir à la fin du conflit, la
limitation des armements et la proclamation
des principes de plébiscité et do justice arbi-
trale.
L’Autriche insiste auprès de l'Italia
Rome, 22 septembre.
Ou assure que l’Autriche a offert à l’Italia
l’abandon du Trentin et d'importantes ga-
ranties en Albanie en échange de son inter-
vention.
Ces offres ayant été repoussées, l’Autricha-
les a renouvelées pour s’assurer du maintien
de la neutralité italienne.
Un Aveu de l’Autriche
Rome, 22 septembre.
On apprend qne Pétat-major antrichien a
envoyé au bourgmestre de Vienne un télé-
gramme disant qne ies Autrichiens combat-
tent pour l’honneur contre nn ennemi qui
leur est trop supérieur.
Get aven est commenté comme une preuve
de l’impuissance de l'Autriche.
Une Nouvelle Victoire Serbe
Nieh, 22 septembre-
Les Serbes ont remporté nne nouvelle et
importante victoire contre 250 000 Autri-
chiens massés snr la' Drina, près de Kroupa-
gne, avec une nombreuse artillerie.
La liberté des mouvements serbes en Bos-
nie est maintenant complète.
En Bcumacie
Rome, 23 septembre
La légation de Roumanie dément formel-
lement tes bruits de démission dn Cabinet
roumain.
Torpilleur coulé
Pékin, 21 septembre.
Selon nne nouvelle de Tsimo, un crmeeav
allemand aurait oooié-Tni torpilleur japonais
a la hauteur de Kiao-Tcheou.
Djémal-Pacha décoré par Guillaume ZZ
Salonique, 21 septembre.
Le 1 kaiser a décoré de l’ordre de l’aigle
rouge Djémal-Pacha; ministre de la marina
ottomane!.
Cétte décoration imprévue parait avoir
eausé à son bénéficiaire plus de surprise que
de satisfaction.
13 B* ïliOff5l®S6.Ill€i
A l’exemple de Nancy, la population de’
Mèurihe-et Moselle, si éprouvée pourtant et-
qui artatit Souffert, est demeurée calme, di-
fue, Courageuse et Hère sons l’assaut des
ïîbâres ; elle n’a point tretnbié devant eux.
Un homme est là, il est vrai, qui l’a soute-
nue de son sang-froid, de son énergie et de
son courage : c’est te préfet de Meurthe-
et-Moselle, c’est M. Mirman. Il est la pro-
vidence de ces pauvres gens. Il est alîé
à eux, il tes a consolés, il les a récon-
fortés, il les a secourus gènérensement et iï
leur a insufflé cette belle confiance qni est
en lui et qui ne i’à jamais abandonné. Il
n’ést point de jonr qu'il ne soit allé visiter
quelques-unes de ces malheureuses com-
munes que la guerre a dévastées. Mme Mir-
man l'accompagne dans ces dou loureux pè-
lerinages. C’est une fée bienfaisante dont le
sonrire atteasri, là grâce compatissante et
le coeur charitable consolent bien des afflic-
tions, atténuent discrètement bien des dou-
leurs.
M. Mirinan est atléà Fiainval.à Iludiviiler,
à Antgeiupt, à Vitrjmont, pauvres villages
qui portent an coeur lès blessures terribles
reçues dans les derniers combats. Quelques
habitants étaient revenus; il leur a distribué
dès secours tildes a félicités des efforts qu’ils
faisaient pour reconstituer leur foyer écrou-
lé ; ii a dissipé les inquiétudes que quelques-
uns éprouvaient à la pensée du retour possi-
ble des Barbares ; il leur a montré que lès
mauvais jours étaient'finis et-qu’il fallait
maintenant travailler, le coeur délivré dé
toute crainte, à la réorganisation de la com-
mune Lorraine.
La SesWisn tfe
ia üaMHe de Reims
ü PROTESTATION DE U PRESSE ÉTRANGÈRE
| De partout s’élèvent des protestations con*
tre le bombardement dé la cathédrale de
Reims.
i La presse anglaise exprime son indigna-
! tion.
La Pall MitU Gazelle dit notamment :
l « Si tes hordes dn kaiser sont incapables
I de conquérir la France, elles montrent
j qu’elles peuvent l’atteindre dans ses aiïec-
tions et ses souvenirs.
; » La destruction de la cathédrale de Reims
| est la dernière monstruosité de la bête aile—
; mande avant qu’elle ne soit enchaînée. »
De TEvenmg Standard :
« Les hômmes d’Etat allemands ayant ac-
; compii leur tâche de telle façon que l’huma-
' nite ne peut pas placer sa confiance dans
l’Allemagne, tes soldats ont complété l’en-
treprise en démontrant que tes Allemands
ne pourront plus prendre place parmi les
: peuples civilisés. »
Les organes italiens sont particulièrement
: indignés du vandalisme stnpide des Ailu-
i mands.
Le (homale Allai ia croit savoir qne l’or-
! dre d’épargner la cathédrale, est parvenu 1
I trop tard.
Le Tribma signale que le pape a télégra-
phié au cardinal Luçon ses condoléances et
son indignution.
Le Libéral, de Madrid, proteste énergique-
ment contre la destruction de la cathédrale
| duReims. Dans an article,il dit notamment:
1 II semblait qne l'anathème universel lancé?
contre les Allemands après la nesiructioa de
I Louvain aurait ÜÙ coalemr iettr* açies de dé»
Administrateur* Délégué - Gérant
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NOTRE OFFENSIVE
ET LA LEUR
Ces derniers jours, notre attention
a été surtout attirée du côté de l'aile
g auche de notre armée qui va de Com-
pïègne à Reims ; nous n’avons pas de
modifications essentielles à y consta-
ter, si ce n’est que l’extrême gauche
eantinue à progresser sur la rive droite
de V Oise au delà de Compïègne et à
V Ouest de Noyon où se trouve encore
l’ennemi. Lundi nos troupes s’étaient
portées jusqu’à Lassigny, situé à une
dizaine de kilomètres de cette ville,
et depuis les Allemands ont encore dû
céder du terrain devant notre attaque.
IPessayons pas de percer le mys-
tère du mouvement tournant qui sem-
ble s’accomplir de ce côté ; souhaitons
seulement voir bientôt de grandes
choses et, en attendant, rendons-nous
compte de l’importance des opérations
qui nous ont été signalées au centre
et en Woëvre.
Entre Reims et l'Argonne, nous ne
cessons de gagner du terrain depuis
quelques jours, et ceci est d’autant
plus méritoire que l ennemi s’était
fortement retranché dans cette ré-
gion. C’est le pays plat et dénudé de
la Champagne poüilteüse, mais les
Allemands avaient profité du répit
que le mauvais temps avait imposé à
tous pour sc livrer au travail de tau-
pes pour lequel ils sont particulière-
ment doués ; ils étaient donc là, à
Vabri de profonds retranchements,
organisés et perfectionnés comme
pour un siège.
Malgré cela, nos troupes massées
au camp de Châlons ont pris l’offen-
sive et ont réussi, dos dimanche, à dé-
loger l'ennemi du village de Souain,
à quelques kilomètres au Nord. Si
Souain n’est qu’une bourgade, c’est
cependant un croisement important de
routes ; la route nationale de Nevers
à Sedan le traverse, conduisant par
conséquent de Châlons-sur-Marne à
Vouziers ; d’autres routes mènent
l’une à Reims, l’autre à la trouée de
Grand-Pré, en Argonne.
D’autre part, notre position à
Souain nous assure désormais la
maîtrise de la ligne qui conduit de
RetTtS UŸZ C.hninne h Sinirt 1p. \f
hould et à Verdun ; Souain est en
effet à 6 kilomètres au Nord de la
station de Suippe, sur cette ligne. De
là nous pouvons menacer et peut-être
occuper bientôt la ligne stratégique
parallèle de Bazancourt à Apremont
que l’ennemi a eu jusqu’à présent à
sa disposition pour appuyer sa déjense
entre Reims et l’Argonne, et pour
opérer sa jonction, par delà, VAr-
gonne, avec l’armée du Kronprinz.
Souain n’est qu’à y kilomètres au
Sud de Somme-Py, station de cette
dernière ligne.
Cette occupation de Souain a dû
être le résultat d’une véritable ba-
taille dont l’importance, ainsi que
celle de notre succès est soulignée par
ce fait que nous avons pris là un mil-
lier de prisonniers.
Nous avons d’ailleurs continué im-
médiatement notre marche en avant
et lundi nous nous sommes emparés
de Mesnils-les-Hurlus et de Massiges,
sur la route qui conduit à Yille-sur-
lourbe que l’on nous donnait, il y a
huit jours comme point où les lignes
allemandes atteignaient le versant
occidental de l’Argonne. Elles n’y
sont plus sans doute,, car Massiges
n’est guère qu’à trois kilomètres de
Vüle-sur-Tourbe. On comprend que,
du même coup, l’armée du Kronprinz,
sur le versant oriental de l’Argonne,
se sente menacée dans sa retraite et
quelle continue à se replier vers la
trouée de Stenay.
Mais si l’ennemi cède en Argonne,
à l’Ouest de Verdun, par contre il
semble vouloir reprendre une vigou-
reuse offensive en Woëvre, à l’Est de
celte place porte, et même en Lor-
raine.
Nous avons déjà remarqué qu’au
plus fort de la bataille de la Marne,
une poussée a été faite à notre fron-
iière de l’Est, et que l’attaque contre
Nancy a redoublé ; nous allons sans
doute assister à la même diversion.
Dès jeudi dernier on nous avait si-
gnalé que des J or ces allemandes, par-
tant de Metz, s’étaient de nouveau
avancées dans la plaine de la Woëvre
eà nous avons pris contact avec elles
entre Etain et Thiaucourt ; elles se
sont portées maintenant sur un front
passant par Tresauvaux, Vigneulles et
Meudicourt, sur la petite ligne allant
de Commercy à Montmédy par Vaux,
devant Damloup.
De là, l’ennemi attaque furieuse-
ment les Hauts de Meuse, nous dit le
communiqué. Les Hauts de Meuse, ou
Côtes de la Meuse, sont les collines
aux pentes abruptes dont le chaînon
sépare la profonde et sinueuse vallée
etc la Meuse, à l’Ouest, de la plaine
dp la Woëvre, à l’Est, entre Verdun,
au Nord, et Joui, au Sud. Ces côtes
gpnt couverte* ée grands bois et dé-
coupées par des vallons au fond des-
quels passent les chemins conduisant
à Pont-à-Mousson, Thiaucourt, Mars-
la-Tour, Conflans et de là à la fron-
tière.
Tous ces chemins allant de la
Woëvre à la Meuse sont barrés par
une chaîne de forts dont l’ensemble
forme ce que l’on appelle en topogra-
phie militaire la position des côtes de
Meuse ; le fort de Troyon dont il a
été beaucoup question précédemment
est un des plus importants de cette
ligne de défense.
L’intention de l’ennemi ne fait donc
pas de doute ; il voudrait forcer le
passage de la Meuse, en évitant à la
fois la place de Verdun et celle de
Toul, pour prendre par derrière no-
tre armée de l’Argonne et renverser
l’équilibre de nos forces en Champa-
gne. Mais dffà le Kronprinz a fait
cette tentative de franchir la trouée
delà Meuse, de l’Ouest à l’Est, il est
vrai ; il s’est heurté contre le fort de
Troyon; l’armée venant de l’Est ne
passera pas davantage.
Quant à l’armée qui pénètre pour
ta seconde fois en Lorraine, si elle se
risque de nouveau vers Nancy, elle
y retrouvera la couronne de fer et la
division de fer ; nous savons mainte-
nant que rien ne peut les briser.
CASPAR-JORDAN.
La Bataille de l’Aisne
Les Combats de Nuit. — Charges
à la baïonnettte. — Le Duel
de l’Artillerie.
Il ya juste une semaine que l’aile droite
du front allemand fut culbutée au Sud de la
Marne et que sous la poussée des armées
française et britannique avec, notamment,
les corps algérien et tunisien sur le fl.«ic, les
Allemands poursuivis gagnèrent eh hâte lés
hauteurs de l’Aisne.
Tout ce qui put alourdir cette retraite pré-
cipitée fut sacrifié, munitions, vivres, blessés
et non blessés qui n'avaient plus la force de
s livre assez vite.
Aujourd’hui, les plateaux de la Marne et
les forêts aux alentours de Viilers Cotterets
sont encombrés de voi’ures, d’ant imobt es
bris !s. Ou rencontre encore dans tes bois des
soldats allemands affamés qui sont jour-
nellement capturés par les bataillons de ré-
serve français.
à temps pour fortifier les hauteurs et h, de-
puis six jours, üs se tiennent et résistent
aux charges de l’infanterie des alliés.
Journellement, l’artillerie a résonné à tra-
vers la vallée, la fusillade a crépité, mais
e’est seulement lentement, pied à pied, que
Us Allemands ont Cédé le terrain, et à l’heure
où ces lignes sont écrites, ils occupent en-
core ies hauteurs.
La lutte dans ces circonstances a été ter-
rible. Chaque soir, de longs convois de trente
wagons remplis de blessés étaient mis en
route.
Dimanche,les Français traversèrent l’Aisne
à Vie et au Fontenay, tandis que ies Anglais
passaient à Soissons et au-dessus.
A partir de ce jour, les alliée durent ga-
gner leur terrain pied: à pied jusque sur les
plateaux d’Autrèches et de Nouvron.
Mardi et mercredi, les contre-attaques al-
lemandes furent lancées avec furie dans le
but de regagner le terrain qui avait été
perdu.
Les Allemands partaient en chantant, les
tambours battant derrière eux. Même pen-
dant ia nuit, ils avaient leur musique pour
ies entraîner à l’attaque.
Nous les recevions A la baïonnette, dit un
chasseur alpin et sur ee point nous avons
toujours- l’avantage, notre baïonnette est
plus longue que la leur; les Allemands là
redoutent. Ils s’arrêtent puis font demi-tour,
mais à peine sont-ils tournés qu’un nouveau
iot arrive et ii en est toujours ainsi. C’est
un terrible travail.
Les chasseurs alpins qni parlent ainsi
combattaient à Mulhouse sou3 les ordres du
générai Pau. « Mulhouse n’était rien, ajou-
tent-ils, à côté de celà, » •
La position de l’ennemi est une grande
force et de gros canons sont nécessaires
pour la rendre intenable.
Les pièces anglaises placées à l’Est le long
d’une crête, ont fait d’excellent travail. Ils
ont commence-par réduire au silence neuf
canons allemands qui furent amenés à l’in-
térieur de nos lignes à Soissons.
La présence du 1S« corps allemand de ba-
taille témoigne d’un renforcement de l’ar-
mée d’envahissement.
Selon le TOnrs, les rapports montrent clai-
rement que les alliés gagnent du terrain sur
ies flancs.
La bataille prend maintenant lè caractère
d’on siège j les deux côtés sont fortement
retranchés et les. batailles de nuit sont pres-
que continues.
De lourds canons ont été apportés pour
combattre de lourds canons.
Les constantes allusions à l’artillerie alle-
mande cous oblige à examiner ce que i’on
peut croire de cette arme.
Le Times dit que chaque corps d’armée al-
lemande active devait comprendre 21 batte-
ries de campagne composées de 6 pièces
chaque, 3 batteries de légers obusiers et
4 lourdes batteries, faisant 160 canons en
tout.
Il y a différentes sortes de canons, ce sont
le 8, 7 eent.de caropigne, le fi cent, obu-
sier léger et le 15 cent, obusier lourd ; tous
ceux-ci ont été vus aux manoeuvres.
Oa sait aussi qu’il y a avec chaque corps
quelques 21 cent, mortiers rayés.
Quelques obusiers ou mortiers de 25 ceu-
timètres étaient connus comme existant à
partir de 1910, en outre des mortiers de 28
centimètres lançant un orojectile de 345 kii.
à une distance ue 10.600 mètres. Cette der-
nière arme est naturellement employée con-
tre les fortifications permanentes et excep-
tionnellement contre les positions fortifiées.
D’après le rapport officiel belge expliquant
ia chute do Namur, ii apparaît clairement
que le» Allemands n’ont pas empoyé des
«busfers supérieurs, au ©Site» go 28 ç.çufi-
» "mètres. -
LA OIJERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
I»F, L’OISE A. X,A. MOSELLE
22 Septembre. — A notre aile gauche, sur’ la rivé droite de l’Oise, les Allemands ont
cédé du terrain. De l’Oise à l’Aisne, la situation reste la même.
Au centre, l’offensive ennemie est repoussée entre Reims et Souain. Nous avançons
entre Souain et l’Argonne,
Dans la Woëvre, contre les Hauts-de-Meuse, violent effort de l’ennemi qui né- peut
prendre pied sur les hauteurs.
A notre aile droite, l’ennemi franchit’de nouveau la frontière et réoeeupe Domèvre,
au Sud de Blamont et au Nord de Baccarat.
EUT BELGIQUE
S2 Septembre. — Les Allemands se retranchent entre Wavre, Louvain et GetfiBloüx.
EX PRUSSE ORIENTALE
c2 Septembre. — Les troupes russes se sont retirées en ordre parfait sur dés posi-
tions de résistance.
ETO AUTRI€aR-HOXGRIE
ici Septembre. — L’offensive russe, sur le front autrichien, continue avec succès.
Jaroslaw est bombardée et deux forts sont enlevés d’assaut. La ville de Przemysïest
prise par les Russes et les Autrichiens se replient derrière les forts de cette forteresse,
JEiW ®KK?.I5EE
21 Septembre. — Les Serbes ont remporté une nouvelle victoire à Rroupan, sur les
Autrichiens. Leur liberté d’action en Bosnie; est maintenant complète.
Le canon allemand, officiellement connu
sons la desi g dation M. 96 n/A 7 7c, est très
en main et très facile â mouvoir, et la pro-
tection assurée par ses plaqués de blindage
est bonne, maie sur chaque antre point, il
est réellement inferieur au 75 français. Sa
rapidité n’< st pas égalé à celte du canon
français et sa trajectoire n’est pas aussi
basse. Il apparaît que notre artillerie tien-
drait aisément rêle à ces pièces, le français
75 devant déclasser i'AHemand. Les succès
de i’ârtrilerie allemande ne sont dus qu'à
i’occision où elle s’est trouvée dans fa possi-
bilité de uéployer un grand nombre de
pièces.
L'obosier léger, adopté en 1909, lance nn
simple projectile de 3 livres avec une vitesse
de 985 pieds et la fusée peut être préparée
pour s’actionner au moment dè la percus-
sion, ou sans délai d’action ou à moment
choisi. Le canon est blindé et facilement
maniable. Le projectile contient un gra d
nombre de balles. La largeur du terrain
couverte par l’éclatement est d’environ 150
mètres, mais cet avantage est compensé par
te peu de hauteur de ente zone.
I! apparaît qu’un projectile bien placé de
ce canon produit son effet contre le person-
nel des canons abrités, mais c’est seulement
lorsque Je cercle aura été très bon-que l'effet
totai de a protection sera perdu.
C’est là un fait connu et bien établi que
les obus sont inférieurs à ceux des fran-
iuaroes imeiira[ia3 ae ïffcênt.
lancmi des obus explosifs à 7.500 mètres. La
particularité de ces projectiles est que la
plupart de leurs éclats frappent en arrière
du point d’explosion et avec une force assez
grande pour traverser une piaqne de blin-
dage;
Le teo dè cet obusier parait être lent et
d’nne direction difficilement réglable. Ces
batteries sont lourdes <»t sont tenues généra-
lement très en arrière des colonnes do
marche.
Il se pourrait dit encore le Times que la
préférence marquée des Français pour ie 75
sur l’obusier leur oceasionne quelque désa-
vantagé dans l’attaque d’une position for-
tifi- e ij iis ils voudront sans coûte apporter
leur 120 et leur iSBpendant que les Anglais,,
de leur côté, sont bien armés pour se mej
snrer avec l’armement normal de campagne
allemand. Leur excellent 18 pr. tire un pro-
jectile plus lourd que l’allemand et le
shrapnel anglais contient 364 pour l'alle-
mand 300.
Le 11 cent, obusier anglais est nne arme
excellente et lire à 7,200 mètres un obus de
35 livres, qui est malmenant sans doute en
train de pénétrer et de dévaster les tran-
chées allemandes au Nord de l’Aisne,* pen-
dant que leur lourd 13 cent, tire un projec-
tile de 60 livres à H,o00 tnètres, que l’enne-
mi ne doit pas trouver agreaboe à rencon-
trer.
Enfin, si les Allemands commencent à
nous combattre en campagne avec des ca-
nons de siège, les auglais pourront apporter
les leurs et nul doute que les trains de siège
français et anglais sont prêts pour le service
■et peuvent prendre leur p;rt dans n’impone
quelle guerre de position qui peut se pré-
senter.
Une Réponse de Romain Rolland
à Sarhart Haopimann
Notrs avons publié la lettre ouverte de RÔTI aie
Rolland a Gérard Uauptmann. A uae réponse d»
ce deraieF, l'écrivain connu réplique eu ces- ter-
mes dans le iownai de Genève :
Gerhart Hauptm >nn m'annexe à l'Allema-
gne; tout comme si j’étais pue simple Belgi-
que. Mais ni elle, ni moi, nous né nous lais-
serons taire.
Je n’ai plus une goutte de sang allemand,
— à moins que l’on ne reinoate peut-être
anx g auds-s invasions, dont la « splendide
lantiwehr», comme dit lLttptmanu, repro-
duit avec succès (es procédés de guerre.
- Hiupunann ne peut comprendre qu’un
Français soit plus fidèle que loi au vi- ii
idéalisme allemand',, qu’écrase t’impériaus-
m» prussien. Tandis que jô me refuse à‘
rendre responsab e l’ensemble de l’A tema-
gno des crimes de ses maîtres, Ifautpoeanu
préfère se- solidariser avec eux. Il pros-
terne-le droit aux pieds- de la force. La
guerre’est ta guerre, dit-il...- Not Icennt hein
GrboV. Ii ne voit pas que ses paroles se re-
tourneront contre son pays et contre lui.
Que dira-t-il, si ies Alliés, vainqueurs, en-
vahissant l’Allemagne, loi opposent sa loi
d’airavn ? Il aime mieux qu’en appelle « fils
d’Atlila » les Allemands- vainquenrs que
d’écrire : « fiis de Goethe » snr ia tombe des
Allemands vaincus. Que dira-t-il si sur cette
tombe on inscrit : « fils d’Attila’ ». Et qne
reste-t-il à ia défaite, si ses mains sont
souillées ?
Pauvre Allemagne t Trahie par tes maî-
tres de la pensée, comme par ceux de l’ac-
tion l Faudra t-il donc la pire épreuve, pour
briser ie joug «ni t’opprime et arracher à sa
léthargie ta vivifie grande âme éprise de
.justice et de foi J
Romain ROUANS-
Communiqués
du Bonnement
22 Septembre, reçu à 19 h. 15.
SUR TOUT LE FRONT
De l’Oise à la Woevro, les Allemands ont ma-
nifesté dans la journée du 21 une certaine acti-
vité, sans obtenir de résultat appréciable.
A NOTRE AILE GAUCHE
Sur la rive droite de l’Oise, les Allemands ont
dû céder du terrain devant les attaques fran-
çaises.
Entre l’Oise et l’Aisne, situation sans change-
ment. L’ennemi n’a pas-attaqué sérieusement,
se bornant hier soir à une longue canonnade.
AU CENTRE
Entre Reims et Souainr il a tenté une offen-
sive qui a été repoussée, tandis qu’entre Souain
et l’Argonne,‘nous avons fait quelques progrès.
Entre l’A rgonne et la Meuse, aucun changement.
EN WOEVRE
~ Wonnemfa fait un vTolent"effort. Il a attaqué
les Hauts de Meuse sur le front Tresauvaüx,
Vigneulles, Heudicourt, sans pouvoir prendre
pied sur les hauteurs.
A NOTRE DROITE (en LorraineJ:
11 a de nouveau franchi la frontière’avec une
série de petites colonnes. // a réocoupé Domè-
vre, au Sud de Biamont.
Dans les journées des 20 et 21, nous avons
pris 20 autos de ravitaillement aveu tout le
personnel et de nombreux prisonniers appar-
tenant notamment aux 4», fis, 7«, 8e, 9e, 13»,
14* et 16e corps allemands, à la fandwehr ba-
varoise et à des corps de réserve.
RUSSIE
En Galioie, les arrière-gardes des armées au-
trichiennes ont été poursuivies et ont subi des
pertes importantes.
Lee troupes russes ont pris le contact avec
la garnison autrichienne de Przamysl . L’artil-
lerie lourde russe bombarde les ouvrages de
Jarozlaw.
Dépêches Hans
La tactique Allemands
Paris, 22 septembre.
II apparaît çomme certain qu8 les Alle-
mands, par leur attitude actuelle dans
l'Aisne, sont abrités simplement ponr pou-
voir reprendre haleine.
Les Communications téléphoniques
Paris-, 22' septembre.
--Les communications téléphoniques inter-
urbaines, à l’intérieur d’an même- départe-
ment, sont rétablies, sauf dans les departe-
ments situés dans la.zone- des armées et aux
frontières terrestres.
Bravo le Taureau !
Paris, 22 septembre 1.
On signale qu’à Môfitcaau, jÿ-ès de Sé-
zamîef un taureau fonçant sur une compa-
gnie aHèmaude a tué 18 hommes à coups do
cornes- avant d’être abattu.
Ce que disent lés Soldats allemands
Bordeaux, 22 septembre.
Extraits des notes on lettres recueillies sur
dès blessé# ou prisonniers allemands :
D’un médecin militaire allemand :
III septembre:— J’ai une aitn- terrible. SI seule-
ment on pouvait être rassasié uae fois ; depuis
butt jours nous n’avoas pa# reçu un morceau de
pain. Combien de fois faut-il s’endormir l’èsunwe
vide et repartir le matin sans avoir #u de café.
Nous n'ayons pas le temps de faire la cuisine.
D'an sous-officier branswickois :
10 septembre.
A Epermry-, notre vie n’est pas gaie. Depuis
einq jours, ncus campons dans l’eau ; nous nous
nourrissons de betterave et de sucre volé. Le
pain est; un article dè iüx’è. La tension est effrayan--
te et nos pertes sont énormes, 11-d’y a- plus-un
seul officier dans ma- compagnie et notre effectif
de 283 hommes est réduit-a 60. Nous ne voyons
pas la solution : nous ne recevons pas de ren-
forts.
D’on soldat du f0« corps allemand :
Nous avons, une vie de bohémiens. Nons avons
mangé une seule fols dtt pain et cela me fait 1 l'ef-
fet d’un i# en Si nous revenons, ce sera miracle,
Notfe-sempqjfolç «te*îèhe»®«â es» rédidfo fr-sô.
D’nn cavalier (9 septembre) :
Nous n’avons rien mangé depuis trois jours. II
n’y a pas de pain, par oontre, nous avons du vin
à volonté.
Nous avons eu de nouveau une grande bataille;
les Français firent si bien que nous avons eu de
grosses pertes. ,
Nous étions à cheval, à une demi-lieue de ca-
non. Mon cheval a été tué. Grèce à Dieu, je suis
indemne. Depuis le commencement de la cam-
pagne, je n’ai pas dormi dans un lit ; j’ai toujours
été en plein air.
D’nn soldat, 9 septembre :
Nous sommes assis sur la paille. Les pommes
de terre sont cuites ; nous allons faire un repas
royal, car depuis ci q semaines on nous* a dis-
tribué trois fois du pain. Nous nous battons de-
puis cinq jours sans obtenir de résultat, avan-
çant et reculant alternativement. Nous espérons
que cette misère disparaîtra bientôt de ce monde.
Les Allemands se retranchent
en Belgique
Ostende, 22 septembre.
Les Allemands se retranchent entre Wa-
vre, Louvàin et Gembfôux.
Depuis vendredi la circulation an delà de
Gembioux est complètement arrêtée.
De nombreux villages anx environs de
Philippevilie et Givet sont entièrement brû-
les.
Hervé et Bittide sont complètement dé-
truites.
Les Allemands ont en des pertes énor-
mes.
Ils ont réquisitionné cinquante civils aux-
quels ils firent enterrer les morts alle-
mands.
Le travail dara quatre jours.
Les Trempes de l’Inde
Marseille, 22 septembre.
Dn Petit Provençal ;
On remarque depuis plusieurs jours des
officiers 1 d’état-major anglais qni parcourent
notre ville eir automobile. Les mystérieuses
allées et venues de ces officiers ont fort’
intrigué nos concitoyens qni' se perdent en
conjectures sur lear compte.
Rien pourtant n’est moins mystérieux
dans le cas de pas représentants de l’ar-
mée alliée. Les officiers anglais que i’on
peut voir et que l’on verra encore durant
quelques semaines, sont chargés de prépa-
rer à Marseille le cantonnement ries troupes
de l’Inde qni arriveront incessamment dans
notre ville.
- Ces cantonnements, qui seront éablis sur
divers points- choisis par tes Anglais eux-
mêmes, d’accord avec l’autorité militaire
française, nécessitent certains travaux d’a-
ménagement qui ne peuvent être laits en ,
quelques heures. Ce n’est donc que lorsque
les' cantonnements seront prêts, que les
tronpy.s de Ilnde dont il serait- téméraire de
préciser le nombre, débarqueront très pro-
bablement ati cap Pinède. Mais ce que nous
pouvons affirmer sans enfreindre la consi-
gne de dit^c,J»°~-ucu nom fst imnûïéè, o’est
qntnedébarquement de ces troupes a niées
ne saurait tarder.
A ce propos, il nous parait boa de deman- ,
derà la population de pavoiser atix couleurs
anglaises en vue de cette arrivée, Il eu bon
qu’en posant lè pied' sur le sol de France,
nos amis voient palpiter à- nos façades leurs
couleurs nationales étroitement Unies anx
couleurs françaises.
Les Rapatriements
Bt me, 22 septembre
Le Conseil fédéral a autorisé ie départe-
ment politique à organiser nn barean ser-
vant d’intermédiaire pour le rapatriement
des internes civils retenus par les belligé-
rants depuis le début de la mobtlisation.
La France et l’Aiiemagne se sont déslaréès
prêtes à rapatrier les-internes civils non mo-
bilisables, les femmes, les enfants, les hom-
m°s au-dessous de 18 ans et au-deSsus de
50 ans. *
Elles ont accepté avec reconnaissance
l’offre de l’intermediaire suisse.
. La réponse de t’Auir-chs n’est pas encore
parvenne, mais on croit qu’elle 1 sera affir-
mative.
Un Espion’
Genève, 22 septembre.
L’Allemagee invoquant à1 l'appui de ses
accusations contre la population belge, le 1
témoignage d'un certain B«rmatm Consteim,
qui se prêiend le représentant 1 de la Croix•
llouge helvétique. Le chef de la police suisse
a établi que cet individu est uü policier alle-
mand d’erne réputation déplorable, expulsé
de Belgique pour espionnage, et à qnï la na-
turalisation 1 suisse a été refusée. '-
La Situation des Susses en Prusse Orientale
Pelrograd, 22 septembre.
Dans la Prusse orientale les troupes russes
se replient en bon ordre. Ce qui ne put pas
êtrffemporté fut incendié et- les allemands
ne parent pas profiter même d’nne livre de
farine.
Soixante circassiens ont opéré nn raid
brillant à Tchenstowksove qni était occupé
par lés allemands. Ils y pénétrèrentfia nuit,
sabrant an' préalable toutes les patrouilles
rencontrées. ï!s-firent irruption dans les ca-
fés et les restaurants et tuèrent les officiers
allemands qui faisaient ripaille. MB coupè-
rent tes fiis reliant les casernes aux camps
et se retirèrent ensuite rapidement.
Les Busses poursuivent les Autrichiens
Petrograd, 21 septembre.
L’oflensive rnsse snr le- front autrichien
continue avec 1® même succès, malgré les
tentatives de résistance de l’enn8mi. L’artil-
lerie de siège russe a bombardé énergiqne-
ment Jirozmv dont' deux forts sitnes au-
Nord-Ouest furent déjà ealev -s d’assaut.
Le raiiway conduisant à Praermysi est aux
mains des russes.
Les autrichiens se replient derrière les
forteresses.
Les rapports interceptés montrent qne
Przesmyi n’était pas préparée.
On annonce que les restes des forces au-
trichiennes se recueillent et se reforment
sur nn large front de oent verstes allant de
Crascovie à Ÿalo. Le riche réseau de chemins
de fer facilita aux autrichiens cette impor-
tante opération.
Les Travaux en Bussie
Petrograd, 21 septembre.
Le’ gouvernement russe a décidé de profi-
ter dè la présence d’une quantité énorme'
(le prisonniers pour réaliser ies grands pro-,
fête, notamment là construction de canaux
Irl’exéçatiQg: d&ièfeés Iravaux publies.
Le Parti unifié italien
Rome, 22 septembre.
le Comité directeur dn parti unifié et tes
parlementaires adhérents, adressent aux
travailleurs un manifeste en faveur dn main-
tien de ia neutralité absolue de l’Italie.
K ajoute aüe l’Italie doit jouer le rôle dé
médiatrice pour obtenir à la fin du conflit, la
limitation des armements et la proclamation
des principes de plébiscité et do justice arbi-
trale.
L’Autriche insiste auprès de l'Italia
Rome, 22 septembre.
Ou assure que l’Autriche a offert à l’Italia
l’abandon du Trentin et d'importantes ga-
ranties en Albanie en échange de son inter-
vention.
Ces offres ayant été repoussées, l’Autricha-
les a renouvelées pour s’assurer du maintien
de la neutralité italienne.
Un Aveu de l’Autriche
Rome, 22 septembre.
On apprend qne Pétat-major antrichien a
envoyé au bourgmestre de Vienne un télé-
gramme disant qne ies Autrichiens combat-
tent pour l’honneur contre nn ennemi qui
leur est trop supérieur.
Get aven est commenté comme une preuve
de l’impuissance de l'Autriche.
Une Nouvelle Victoire Serbe
Nieh, 22 septembre-
Les Serbes ont remporté nne nouvelle et
importante victoire contre 250 000 Autri-
chiens massés snr la' Drina, près de Kroupa-
gne, avec une nombreuse artillerie.
La liberté des mouvements serbes en Bos-
nie est maintenant complète.
En Bcumacie
Rome, 23 septembre
La légation de Roumanie dément formel-
lement tes bruits de démission dn Cabinet
roumain.
Torpilleur coulé
Pékin, 21 septembre.
Selon nne nouvelle de Tsimo, un crmeeav
allemand aurait oooié-Tni torpilleur japonais
a la hauteur de Kiao-Tcheou.
Djémal-Pacha décoré par Guillaume ZZ
Salonique, 21 septembre.
Le 1 kaiser a décoré de l’ordre de l’aigle
rouge Djémal-Pacha; ministre de la marina
ottomane!.
Cétte décoration imprévue parait avoir
eausé à son bénéficiaire plus de surprise que
de satisfaction.
13 B* ïliOff5l®S6.Ill€i
A l’exemple de Nancy, la population de’
Mèurihe-et Moselle, si éprouvée pourtant et-
qui artatit Souffert, est demeurée calme, di-
fue, Courageuse et Hère sons l’assaut des
ïîbâres ; elle n’a point tretnbié devant eux.
Un homme est là, il est vrai, qui l’a soute-
nue de son sang-froid, de son énergie et de
son courage : c’est te préfet de Meurthe-
et-Moselle, c’est M. Mirman. Il est la pro-
vidence de ces pauvres gens. Il est alîé
à eux, il tes a consolés, il les a récon-
fortés, il les a secourus gènérensement et iï
leur a insufflé cette belle confiance qni est
en lui et qui ne i’à jamais abandonné. Il
n’ést point de jonr qu'il ne soit allé visiter
quelques-unes de ces malheureuses com-
munes que la guerre a dévastées. Mme Mir-
man l'accompagne dans ces dou loureux pè-
lerinages. C’est une fée bienfaisante dont le
sonrire atteasri, là grâce compatissante et
le coeur charitable consolent bien des afflic-
tions, atténuent discrètement bien des dou-
leurs.
M. Mirinan est atléà Fiainval.à Iludiviiler,
à Antgeiupt, à Vitrjmont, pauvres villages
qui portent an coeur lès blessures terribles
reçues dans les derniers combats. Quelques
habitants étaient revenus; il leur a distribué
dès secours tildes a félicités des efforts qu’ils
faisaient pour reconstituer leur foyer écrou-
lé ; ii a dissipé les inquiétudes que quelques-
uns éprouvaient à la pensée du retour possi-
ble des Barbares ; il leur a montré que lès
mauvais jours étaient'finis et-qu’il fallait
maintenant travailler, le coeur délivré dé
toute crainte, à la réorganisation de la com-
mune Lorraine.
La SesWisn tfe
ia üaMHe de Reims
ü PROTESTATION DE U PRESSE ÉTRANGÈRE
| De partout s’élèvent des protestations con*
tre le bombardement dé la cathédrale de
Reims.
i La presse anglaise exprime son indigna-
! tion.
La Pall MitU Gazelle dit notamment :
l « Si tes hordes dn kaiser sont incapables
I de conquérir la France, elles montrent
j qu’elles peuvent l’atteindre dans ses aiïec-
tions et ses souvenirs.
; » La destruction de la cathédrale de Reims
| est la dernière monstruosité de la bête aile—
; mande avant qu’elle ne soit enchaînée. »
De TEvenmg Standard :
« Les hômmes d’Etat allemands ayant ac-
; compii leur tâche de telle façon que l’huma-
' nite ne peut pas placer sa confiance dans
l’Allemagne, tes soldats ont complété l’en-
treprise en démontrant que tes Allemands
ne pourront plus prendre place parmi les
: peuples civilisés. »
Les organes italiens sont particulièrement
: indignés du vandalisme stnpide des Ailu-
i mands.
Le (homale Allai ia croit savoir qne l’or-
! dre d’épargner la cathédrale, est parvenu 1
I trop tard.
Le Tribma signale que le pape a télégra-
phié au cardinal Luçon ses condoléances et
son indignution.
Le Libéral, de Madrid, proteste énergique-
ment contre la destruction de la cathédrale
| duReims. Dans an article,il dit notamment:
1 II semblait qne l'anathème universel lancé?
contre les Allemands après la nesiructioa de
I Louvain aurait ÜÙ coalemr iettr* açies de dé»
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