Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-21
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 septembre 1914 21 septembre 1914
Description : 1914/09/21 (A34,N12097). 1914/09/21 (A34,N12097).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722603
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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LE GÉNÉRAL
DE CASTELNAU
t Nos lecteurs savent que le général
'Dde Castelnau vient d'être promu grand
officier de la Légion-d’Honneur, voici
en quels termes cette nomination à
été publiée au Journal Officiel ;
Article unique. — Est inscrit au ta-
bleau spécial de la Légion-d’Honneur
pour la dignité de grand officier pour
prendre rang, du 18 septembre 1914,
l’officier général dont le nom suit : de
Curières de Castelnau, général de di-
vision (depuis le début de la guerre
son armée n’a pas cessé de combattre
et il a obtenu de ses troupes des efforts
soutenus et des résultats importants.
Le général de Castelnau a eu, depuis
le début de la guerre, deux de ses fils
tués et un troisième blessé ; il n’en a
pas moins continué à exercer son com-
mandement avec énergie).
Nous ne voudrions pas diluer par
un commentaire la sobriété émouvante
SH ce témoignage qui se suffit à lui-
même. Cependant, il faut bien que
nous ayons l’orgueil de nos héros et
que nous leur exprimions notre res-
pectueuse gratitude. Après le général
Joffre, et en attendant que nous
soyons renseignés sur les autres, nul
ne mérite mieux notre admiration et
notre reconnaissance que le général
de Castelnau.
Il est à la tête, on le sait, de notrë
mrméede Lorraine et c’est à lui que
revient l’honneur d'avoir empêché Ven-
nemi de pénétrer dans Nancy, comme
le déclarait publiquement le généra-
lissime dans l’ordre du jour que nous
avons publié.
Les Allemands se vantaient de con-
quérir en trois jours la belle capitale
de l'antique Lorraine qu'ils nous
avaient èmpêchés de fortifier autre-
fois, au moment de la construction.de
notre ligne de défense de l’Est, sous
la menace d'un casus belli ; le prétexte
était que nos canons portéraient jus-
qu’vn tcrr-9 allemande. „
Cependant, à chaque menace de
guerre, on fortifiait hâtivement les
hauteurs environnante# ; cette fois, le
général de Castelnau a si bien em-
ployé son temps que la ville est en-
tourée d’une couronne d’acier, et qu’a-
!près six semaines de vains efforts,
« d'attaques furieuses », dit le géné-
ral Joffre, l'ennemi a dû renoncer,
du moins pour l’instant, à forcer le
« Grand-Couronné » désormais fa-
meïix.
Mais l’armée de Lorraine, stimulée
par son chef éminent, n’a pas seule-
ment défendu Nancy ; elle a encore
et surtout protégé, après Charleroi,
la retraite de nos armées, dont elle
. constituait à l’extrême-gauche le pivot
fixe, et assuré la sécurité de toutes nos
k opérations de la Marne. Si l’ennemi a
attaqué si furieusement Nancy, ce
n’était pas seulement pour s’en empa-
rer, mais surtout pour opérer sa jonc-
tion avec celles de ses armées descen-
dues par les vallées de la Sambre et
de la Meuse en essayant de nous pren-
dre entre les deux pinces de cette
« colossale » tenaille.
Enfin, notre respect, plein de sym-
pathie, est acquis au général de Cas-
telnau parce qu’il n’est pas seulement
un grand chef, mais aussi un père en
deuil. Dans son épreuve il donne la
main aux pères des milliérs de soldats
qui sont tombés humblement sur le
champ de bataille et il communie avec
toute la nation qui se sacrifie pour le
salut de la patrie.
Deux de ses fils ont été tués, un
troisième. est blessé et « il n’en a pas
moins continué à exercer son comman-
dement avec énergie ». Cet héroïsme
kn'est pas-à la portée de tout le monde
et il nous faut bien admirer ceux qui
assument un devoir patriotique si haut
qu’ils se retirent le droit de pleurer
sur les plus cruels déchirements de
leur chair.
Ces larmes qui n'ont pas été ver-
sées, nous en connaissons cependant
le prix ; il s’ajoutera à tout ce que
devra à un de ses plus nobles défen-
seurs la Patrie reconnaissante.
CASPAR-JORDAN.
Les communiqués d’hier nous confir-
ment que, malgré la résistance opi-
niâtre de l’ennemi, nous continuons à
progresser à peu près sur tout le front.
Ils nous confirment, hélas, en même
temps, que par un nouvel acte de pur
vandalisme, les Allemands ont bom-
bardé cl brûlé la cathédrale de Reims,
ce pur joyau de l’art gothique /
f t. Sus aux barbares ! Ce sera bientôt
le moi d'ordre de toute l’humanité ci-
vilisée
NOS SOLDATS
Il s'agit aujourd’hui d’un soldat qui
nous touche de près ; chaque famille
de notre cité a quelqu’un des siens sur
le champ de bataille; la famille qu’est
la rédaction de notre journal y est re-
présentée pour sa part.
Le fils de notre si dévoué secrétaire
général vient d’être blessé et il a écrit
à ses parents une lettre que nos lec-
teurs nous sauront sans doute gré de
reproduire, car elle montre sur le vif
avec quel courage tranquille et quelle
bonne humeur persistante nos soldats
font leur devoir et exposent leur vie.
C.-J.
Sîint-Maixent, 17 septembre.
Me? chers Parents,
Je vois déjà vos figures étonnées si vous
avez regardé l’enlêle de cette lettre. On plu-
tôt, cela ne vous dit rien. Procédons par
ordre. Avez-vous reçu la lettre qne je vous
ai écrite un peu avant Reims ?
Nous étions à 20 kilomètres de cette ville,
à 10'kilomètres de l’arrière-garde de l’armée
allemande qui, occupant la capitale de U
Champagne, était retranchée et nous atten-
dait.
Nous l’avons attaquée le samedi 12.
Une bouteille de champagne, et nons
-voilà partis I
Us nons attendaient donc, à il me de co-
tean, devant nn bois, bien abrités en des
tranchées, et ce n’est que le soir que nous
avons pu les déloger. Grâce à leur costume,
comme d’habitnde, on ne les voyait pas.
Il en est tombé un grand nombre parmi
nous, — et moi-même, tout à la fin de la
journée, j’ai été gratifié d’une balle qui
est entrée dans le haut ce la cuisse gauche,
vers la hanche, et qui est sortie par der-
rière, un peu à gauche, presque sur le
côté.
J’étais en position de tireur à genou quand
j'ai été atteint, et nous étions en train de les
déloger de ta corne du bois. J’ai été, je crois,
le dernier touché de la compagnie.
Rassnrez-vons tout de suite. La blessure
est plus gênante que grave.
Je continue. Les nôtres avançaient et je
ne pouvais marcher. Trois de mes cama-
rades me prirent et me portèrent sur le
bord d’une route, à une cinquantaine de
mètres de là.
Il pleuvait depuis le matin, et, dans le
fossé où ils me déposèrent, il y avait 30 cen-
timètres d’eau.
J’y suis resté jusqu’à minuit et demi en-
viron sous ia pluie battante.
Vers dix heures, il était passé nn convoi
que nous avons appelé. Une voiture, aussi-
tôt déchargée, revint nous chercher à cinq
a'lîeureusenien'(, carTîomBreùx sont ceux
qui n’ont pu être relevés que le lendemain
dans la matinée.
Nombreux d’ailleurs sont ceux que “l’on
n’a pas relevés...
Donc, pour en revenir à moi, la voiture
nous a mis à l’église d’un petit pays nom-
mé G.où était l’ambulance. J’ai été pansé
et suis resté sur un peu de paiiie jusqu’au
lundi matin.
Lundi matin, des autos sont venus nous
prendre pour nous porter à la gare où nous
devions être évacués.
Là encore, un accident. Nous étions dans
une auto de livraison, deux en dessus, deux
en dessous ; j’étais en-dessous. Uu cahot de
la route fit tomber les deux civières dd des-
sus sur nous. Heureusement que je n’étais
pas blessé au bras !
Enfin on nons mit dans le train. A douze
couchés sur un centimètre de paille, dans
uu wagon à bestiaux, avec une boule de
jain. Jusqu’à Javisy, le voyage tut pénible ;
e train marchait avec une r lenteur désespé-
rante.
Mais après, cela fut beaucoup mieux. On
nons remit de la paiiie, et les Dames de
France nous ravitaillèrent.
Enfin, Orléans, Poitiers, et me voici à
Saint-Maixent.
Nous sommes soignés, dorlotés même par
des Dames de la Croix Rouge qui sont véri-
tablement « épatantes ».
Pour moi, je crois en avoir pour quinze
jours on trois semaines. Puis j’espère avoir
un pen de convalescence pour pouvoir vous
embrasser...
J i voudrais que mes frères m’envoient
quelques cartes postales du Havre pour les
donner aux Dames qui me soignent.
J’embrasse bien tout le monde.
Votre fils affectueux,
CLAUDE VALLÉE.
LA DURÉE DE LA GUERRE
Le correspondant du Daily Telegraph à Co-
penhague télégraphie :
Un de mes amis de Berlin demandait, quel-
ques jours avant ia batai le de la Marne, à un
officier du grand état-major allemand combien
dé temps U estimait que la guerre pouvait en-
core durer : « Six semaines pour la France, lui
fut-ii répondu, six mois pour la Russie et une
année pour l’Angleterre. Dans cet espace ae
temps, nous aurons défait la coalition mon-
diale. »
Encore nn mécompte de pins qui les at-
tend puisque les alliés ont proclamé, dans
la déclaration de Londres, qu’ils ne signe-
raient à aucune condition, ia paix séparé-
ment, qu’ils dicteraient ensemble la paix à
l’Allemagne après son écrasement complet.
Et pour la France, l’Angleterre et la Rus-
sie, les traités qu’elles signent ne sont pas
de « simples chiffons de papier ».
Commission des Prisonniers do Guerre
A la suite d’une entente établie entre le
Comité Central de la Croix-Rouge Française
et le Comité International de ia Croix-Rou-
ge à Genève, il a été constitué une Commis-
sion dite des Prisonnières de Guerre.
Son but est de centraliser tons les rensei-
gnements et demandes de secours concer-
nant ies prisonniers français en Allemagne
et de ies faire parvenir aux intéressés, et
par réciprocité de rendre le même service
aux familles des prisonniers allemands eu
France.
Pour la France, toutes ces demandes se-
ront centralisées au siège social de la Croix
Rouge Franchise : 56, quai des Çbartront. à
T , A fg-T TT=T.T=3 T=g TT!
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
DE L’ASStVE A. I.A MO SUBI-, 1.15
20 Septembre. — A notre aile gauche, nous avançons sur l’Oise. Une division de
nos troupes d’Algérie a pris un drapeau à l’ennemi. Les tentatives allemandes sont re-
poussées entre Graonne et Reims.
Les Allemands ont repris la hauteur de Brimont, mais nous nous sommes emparés
du massif de ia Pompelle.
Au centre, nojis obtenons de nouveaux succès.
A notre aile droite, l’ennemi s’est replié au-delà de notre frontière. L’offensive
allemande aux abords de Saint-Dié a subi uu échec.
EN BELGIQUE
20 Septembre. — Les troupes belges ont obtenu des succès sur plusieurs points.
EN AUTRICHE
20 Septembre. — A Sandomierz, non loin du confluent de la Vistule et du San, et
sur la frontière Nord de Galicie, les Russes ont battu les corps d’armée du général alle-
mand Weirach.
Communiqués
tin Eoronemt
20 Septembre, reçu à 18 h. 40.
A NOTRE AILE GAUCHE
Nous avons encore réalisé sur la rive droite
de l’Oise de légers progrès. L’honneur de la
prise d’un nouveau drapeau revient à une di-
vision d’Algérie. Toutes les tentatives faites par
les Allemands, appuyés par une nombreuse
artillerie, pour rompre notre front entre
Craonne et Reims ont été repoussées.
AUTOUR DE REIMS
La hauteur de Brimont, dont nous avons con-
quis une partie a été reprise par l'ennemi ; en
revanche, nous nous sommes emparés du massif
de la Pompelle. Les Allemands se sont achar-
nés, sans raison militaire, à tirer sur la Cathé-
drale de Reims, qui est en flammes.
AU CENTRE
Entre Reims et l’Argonne, nous avons enlevé
le village de Souain et fait un millier de prison-
niers. Sur le revers occidental de l'Àrgonne, nos
progrès sont confirmés ; en Woevre, rien à si-
gnaler.
A L'AILE DROITE, EN LORRAINE '
L’ennemi s’est replié au delà de notre fron-
mrxr, cvauaarrt an particulier là région d Avri-
court.
Dans les Vosges, il a tenté de prendre T offen-
sive aux abords de Saint-Dié, mais sans succès.
Nos attaques progressent lentement de ce côté
en raison des difficultés du terrain, des orga-
nisations défensives qu’elles rencontrent et du
mauvais temps.
21 Septembre, reçu à 2 h. 30.
A L’AILE GAUCHE
Au Nord de l'Aisne et en aval de Soissons,
nos troupes, violemment contre attaquées par
de forces supérieures, cédèrent quelque ter-
rain qu'elles ont reconquis presque immôdia-
ment.
En outre, sur la rive droite de l’Oise nous
avons continué à progresser.
Au Nord de Reims, nous avons repoussé tou-
tes les attaques ennemies bien qu’elles fussent
très vigoureusement menées.
AU CENTRE
A l’Est de Reims, nos attaques ont fait de
nouveaux progrès.
Dans l'Argonne la situation est sans change-
ment.
EN WCEVRE
Les dernières pluies ont détrempé le terrain
rendant tout mouvement de troupes difficile.
Le général Mau'dhuy a reçu sur le champ de
bataille ia croix de commandeur de ia Légion-
d’Honneur.
QëpAs Havas
Conseil de3 Ministres
Bordeaux, 20 septembre.
Le Conseil des ministres a décidé qne des
améliorations importantes seront apportées
an régime des correspondances militaires.
M. Viviani informa ses collègues de la
nomination d’nne Commission chargée d’en-
quêter dans les départements reconquis’sur
les importantes atrocités allemandes.
Le gouvernement a décidé d’adresser im-
médiatement,par voie diplomatique à tontes
les puissances,sa protestation indignée contre
le bombardement et la destruction de la
cathédrale de Reims.
M. Doumergue dans les régions reconquises
Paris, 20 septembre.
M. Doumergoe est arrivé hier soir à Paris.
Il était parti le matin de Meaux et visita tout
cet arrondissement. Puis il se rendit à Senlis
et à Compiègne et s’enqnit partout auprès
des autorités des besoins les plus urgents
des localités.
Au cours des journées précédentes, il
avait visité toute la région de la bataille de la
Marne où il s’occupa des mesures à prendre
pour le rétablissement de la vie économique
et l’eulèvement des récoltes.
M. Doumergue visita également tous les
hôpitaux et les ambulances militaires. Il
repartira demain à ia première heure pour
Bordeaux.
Ncs Héros
Alger, 20 septembre.
Le colonel Dubnjadoux, directeur du cabi-
net militaire du gouverneur de l’Algérie, qui
avait pris le commandement du second régi-
ment de marche de zouaves, a été tné le
t septembre en chargeant en. tête de son
I régiment.
Pendant l'Occupation Allemande
ARRAS ET LUNÉVILLE
Courageuse attitude
des Dames de la Croix-Rouge
Bordeaux, 20 septembre.
M. Malvy, ministre de l’intérieur, a com-
muniqué au Conseil des ministres des ex-
traits des documents qui lui sont parvenus
sur l’attitude des populations devant l’occu-
pation allemande.
Le rapport du préfet du Pas-de Calais rela-
tif à l’occupation d’Arras, déclare que cer-
tains établissements publics furent le
théâtre d’une véritable piraterie. La gare, les
casernes furent saccagées ; les installations
électriques du bureau de poste ont été bri-
sées à coups de hache.
- L’impression la plus douloureuse a été
causée par l’enlèvement de tous les blessés
français transportables qui étaient soignés
dans les Hôpitaux. Iis tarent dirigés péiles-
trement sur Cambrai, encadrés par dés sol-
dats en armes. Les médecins majors, les
dames de la Croix Rouge obtinrent d'accom-
pagner les blessés eu captivité.
Le préfet de Meurthe-et-Moselle dit que
l’occupation allemande fut vaillamment
supportée par la population de Lunéville.
Le bilan des pertes est de douze tués et
d’une centaine de maisons brûlées. La
Sous-Prefisctüre est détruite. Les actes de
pillage furent innombrables. Une contribu-
tion de 630,009 francs a été payée Dat Ji>
-rxttOf
Le maire, M. Keller; le sons-préfet, M.
Minir, et le député, M. Mequillet, ont eu une
conduite digue d’éloges à tous égards.
Les Trophées de la Bataille de la Marne
Les Canons pris aux Allemands
Londres, 20 septembre.
Une dépêche officielle de Londres à la Tri-
buna, de Rome, dit que dans la bataille du
12, la troisième armée française aurait, à
elle seule, pris 160 canons aux Allemands.
Pendant la poursuite, ies troupes anglaises
auraient pris 6,000 prisonniers et 13 canons.
Les Allemands ont Incendié
la Gathédrals de Reims
Bordeaux, 20 septembre.
Après avoir procédé au bombardement de
la cathédrale de Reims depuis_ plusieurs
jours les Allemands sont parvenus samedi à
mettre le feu à l’édifice.
Le vandalisme allemand s’est acharné sur
la cathédrale de Reims et ce fait suffirait, s’il
n’y en avait déjà beaucoup d’autres, à mon-
trer la tarbane de ce peuple affalé par la
perspective de la déiaite et dont le bas ins-
tinct de destruction s’exerce avec une telle
rage.
La cathédrale de Reims que les projectiles
allemands ont pris pour cible, était uu des
plus beaux édifices de la France historique.
Elle fut commencée en 1212, sous ia direc-
tion de l’architecte Robert de Coucy. Deux
tours s’élèvent sur la façade occidentale,
quatre tours surmontent les quatre angles'
des transeps. Les sculptures abondent cur la
taçade splendide.
Lés plus remarquables vitraux de la ca-
thédrale datent du XIII? siècle. Ceux du
choeur sont d’nne richesse inouïe.
Ajoutons à cela, les tapisseries, l’orgue, les
boiseries, etc. qui constituaient une richesse
artistique et archéologique inestimable.
Après i’iuceudie de Louvain et le sac de
Maliues, après la destruction ds Senlis et de
Soissons, les allemands ont continué encore
leur lugubre besogne.
C’est là nue nouvelle honte qui s’ajoute
aujourd’hui à toutes les hontes dont est dé-
sormais marquée l’armée allemande, à ja-
mais déshonorée.
E i présence d'un tel acte de vandalisme,
toutes les âmes françaises frémiront, ceites,
d’une douloureuse indignation, qui trouvera
sa répercussion dans le monde entier. Mais
le monde entier se dira, en même temps,
que le3 Barbares ont voulu ainsi se venger,
en véritables sauvages, d’uue défaits qu’ils
pressentent irrémédiable.
Les forts de Maubectge
Paris, 20 septembre.
On ne possède encore aucune confirma-
tion sur la reddition des forts non détruits
de Maubeuge.
Mais la presse allemande annonce la prise
de cette ville et indique même que son gou-
verneur serait interné à Torgau.
Les Défions autour de Nancy
Nancy, 20 septembre.
Plusieurs individus viennent d’être surpris
se livrant à l’espionnage aux environs de
Nancy. L’un coupait des fils télégraphiques ;
un autre installait une antenne destinée à
la télégraphie sans fii. Un autre enfin ten-
tait de correspondre avec l'ennemi dn haut
d'un clocher. G&s espions ont été .eassés par
’ tes armes.
Communiqué de l'Etat-Major Anglais
Londres, 20 septembre.
Communiqué officiel. — Aucun changement
dans la situation. Le temps est très mau-
vais.
Les contre-attaques de l’ennemi, hier soir
et durant la nuit, tarent aisément refoulées
avec des pertes pour les Allemands.
Une Cérémonie franco-belge à Paris
Paris, 20 septembre.
Une cérémonie franco-belge a eu Heu cet
après-midi à l’église de ia Trinité, à l’issue
des vêpres, sous la présidence du cardinal
Amette.
L'églisé était décorée de drapeaax franco-
belges. Elle était pleine de fidèles et d’en-
fants réfugiés qui étaient placés aux pre-
miers rangs, à côté des représentants de la
légation de Belgique et du président du Con-
seil municipal.
Mgr Amette arriva à quatre heures. II fut
reçu sous le porche par la garde d’honneur
composée des réfugiés, notamment par plu-
sieurs soldats blessés.
Le sermon de charité fut prêché par le
dominicain Deior, qui exprima l’admiration
enthousiaste et la fraternelle affection de la
France pour la Belgique. Le prédicateur
exhorta ies assistants à venir en aide aux
nombreux Beiges qui se réfugient en France.
Mgr Amette adressa ensuite un salut au
cardinal Mercier qui ne put pas présider ia
cérémonie ayant tenu và regagner immédia-
tement son diocèse dé asté.
Une quête faite ensaite a produit la som-
me de 6,000 le. .qui a été remise à ia léga-
tion de Belgique.
Six millions de fers à cheval
pour la Franoe et la Russie
New-York, 18 septembre.
Les forges de Pittsburg travaillent jour et
nuit à l’exécution de six millions de fers à
cheval pour la France et la Russie.
Lancement d’un Cuirassé français
Lorient, 20 septembre.
Le superdreadnought Gascogne a été lancé
avec plein succès en présence de M. Auga-
gneur, ministre de la marine.
Les Atrocités Allemandes en Belgique
Anvers, 20 septembre.
Le troisième rapport au tribunal do la
justice signale de nouvelles dévastations
commises par les Allemands.
Yisé fut entièrement livré aux flammes.
Les localités dans ies régions de Vilvôrde,'
Matines et Louvain furent pillées partielle-
ment ou totalement incendiées.
Les femmes qui ne purent pas fuir furent
en butte aux instincts brutaux des Aile-
^A WavrêTchaquante-six maisons farent in-
cendiées.
Matines fat bombardée pendant plusieurs
jours sans qu’il y eut la moindre provoca-
tion de la part des civils.
Les Allemands en retraite
Rome, 19 septembre.
Suivant des informations parvenues ici,
les Allemands auraient commencé leur
mouvement de retraite vers la frontière
belge.
Four Fabriquer des Munitions
Anvers, 20 septembre.
Les Allemands font travailler le personnel
allemand dans ies manutactures d’armes
belges pour fabriquer des munitions.
La Ravis el la Bilgaris
AUX COTÉS DE LA RUSSIE
Rome, 20 septembre.
On confirme de Berlin au Giornale d’ItaUa
que le ministre d’Allemagne à Bucarest est
parti pour Berlin pour entretenir le gouver-
nement allemand des dispositions actuelles
de la Roumanie, qui inspirent des inquiétu-
des.
Rome, 20 septembre.
Le mouvement en faveur de la participa-
tion de la Roumanie aux côtés de la Russie
s'accentue.
On croit que le gouvernement devra cé-
der à l’opinion publique, notamment à i’oc-
cupation de la Transylvanie, réclamée par
l’union roumaine.
Londres, 20 septembre.
Suivant nne dépêche de Washington, ta
Roumanie et la Bulgarie participeraient
bientôt à la guerre et se rangeraient aux
côtés de la Russie.
A ce sujet le Secolo, de Milan, a publié ces
jours-ci un article dont voici quelques ex-
traits :
A des signes maintenant indubitables on recon-
naît que la Roumanie est à la veille de sortir de
la neutralité et d'entrer résolument en lice, non
point par une tardive ambition de faire preuve de
la force, mais pour défendre les Roumains qui
vivent dans la Hongrie et qui implorent à grands
cris un prompt secours.
On affirmé que te ministère actuel trop engagé
par ses précédentes déc arations est déjà démis-
sionnaire et qu’il lui sera substitué un ministère
de concentration qui pourra couper les ponts avec
l’Autriche, et agir résolument — en plein accord
avec la Russie, — dans le sens des aspirations
nationales de la Roumanie. Il s'agit d’affranebir du
joug austro-hongrois les trois millions de Roumè-
nes qui habitent la Hongrie et qui n’ont jamais
abandonné l’espoir d’être réunis à leur patrie.
Spécialement la Transylvanie qui confine au Nord
de l’actuelle Roumanie est peuplée de Roumènes
qui Rravitent beaucoup pius vers Bucarest que
vers Buda-Pest, d’autant mieux qu’ils ont toujours
trouvé dans l’autorité des Madgyars une lourde
oppression.
La Roumanie, unique pays latin resté sur le Da-
nube a dû manoeuvrer continuellement pour
maintenir ses traditions < t son indépendance
enfle les Slaves et les Maï’g ars sans se faire un
ennemi des deux grandes nees voisines, la
Rassie et l’Autriche.
Quand éctala la guerre de l’Autriche avec la
Serbie et la Russie, ia Roumanie déclara sa pro-
pre neutralité en raison surtout de son grand dé-
sir de maintenir la tranquillité parmi les peuples
balkaniques, et pour retenir la Bulgarie d’une
attaque éventuelle contre la Serbie.
Mais étant donnée ta Situation présente, la neu-
tralité ne peut plus subsister contre l'élan du
sentiment populaire et les suprêmes intérêts de
la race.
Les Autrichiens battus par les Russes en Galicte
et par les Serbes sur la Save, la Hongrie est sous
la main des Slaves et la Transylvanie le pays des
Roumènes pourrait d'un joui' à l’autre Cire occu-
AJ#Ô9 par les Russes. Dans ouei là Ropeianie
assisterait-elle à ce fait, slors qu’elle n’a qu’à
passer la frontière pour entrer en Transylvanie et
réaliser ainsi son ancien rêve ?
Voiià pourquoi la Roumanie n’hésitera plus à
envoyer ses troupes au-delà des frontières, là où
elles sont attendues avec anxiété par un peuple
de frères aspirant à sa libération.
Les succès russes en Prusse orientale
*
Pelrograd, 18 septembre. .
Une division de cavalerie saxonne, opé-
rant en Prusse orientale, a été terriblement
décimée par ies Russes qui s’emparèrent
d’an parc d’artillerie, de 36 obusiers à lon-
gue portés détachés de Breslau en vue da
siège «t’Ivangorod.
Sons Sandomir; ies corps d’armée du gé-
néral Weirach déjà décimés furent battus
une deuxiem8 fois.
Dans ies banques de Kieff, les Russes con-
fisquèrent quatre millions de ronbies appar-
tenant à des Sociétés industrielles alleman-
des.
Aviateur Busse fusillé
Petrograd, 20 septembre.
Les Allemands ont fusillé, à Berlin, l'avia-
teur russe Vorohieft, employé dans la fabri-
que d’aéroplanes.
Distribution de Farine
Petrograd, 20 septembre.
Dans les régions de Bukovine, occupées
par les Russes, de la farine est distribuée
gratuitement aux habitants souffrant delà
disette.
Un Débarquement japonais
.. - Tokio, 19 septembre.
Officiel. — Les troupes japonaises coopé-
rant avec la flotte ont débarqué hier dans la
baie de Haosban.
La Défense allemande à Tsing-Tao
Pékin, <9 septembre.
Le baron Eisenbach, deuxième secrétaire
de la légation allemande à Pàkin, engagé
volontaire dans la garnison de Tsing-Tao, a
été tué dans un engagement aux avant-
postes.
Les Allemands rapportent qu’an de leurs
avions jeta hier nne bombe qui tua trente
Japonais ©t on blcooa pluaitSUFS.
Les Japonais approchent graduellement de
la forteresse de Tsing-Tao.
La Garnison de Tsing-Tao
manque de Vivres
Wladivostock, 20 septembre.
On annonce que la garnison de Tsing-Tao,
assiégée, meurt de faim.
La Neutralité du Danemark
Le Passage des Détroit*
Bordeaux, 20 septembre. ■
-JUJ&ÜIIDS dit ring las mines naxâas par U
Danemark dans le Fëtit Belt constituent une
mesure de précaution légitime exigée par
la protectection de la neutralité, de même
que les devoirs de neutralité interdisent
aux Danois de guider les flattes belligérantes
dans les détroits.
Le Temps ajoute que le Dinemark, dont
les sympathies ne font d’ailleurs pas de
doute pour personne, ne reviendra donc
pas sur les mesures de précaution prises
par lui.
Toutefois, le gouvernement de Copenha-
gue ne s’opposerait pas à une résistance im-
possible à ceux qui, sans secours de ses pi-
lotes, tenteraient de franchir les barrières
qui se trouvent sur la route que leurs flottes
auraient à franchir pour établir le h ocus
effectif de ia Baltique.
L’Avance russe continue
Petrograd, 20 septembre.
L’état-major annonce aue les Autrichiens
essayant d’arrêter l’avance russe sur le front
de Bàranaw-IIanichez, ont été repoussés avec
de grandes pertes. L’artillerie de siège a
bombardé les fortifications de Przsmyzt.
Des combats sonterigagés contre la garni-
son de Przemyzl dont l'artillerie ouvrit le
feu. Les Russes trouvèregt, en traversant
des forêts, des batteries abandonnées par les
Autrichiens.
La Capture des Meurtriers
des Gendarmes
Nous avons relaté les tragiques circon-
stances dans lesquelles ont trouvé la mort
le maréchal des logis chef de gendarmerie
Crosnier et deux gendarmes.
Ces braves turent tués par des Allemands
qui s'étaient avancés en automobile sur
les limites de notre département.
Les gendarmes s’étaient mis à la recher-
che des soldats allemands signalés. Ils
avaient également pris place dans une auto,
accompagnés d’nn instituteur et d’un chanf-
feur, lequel lut tué par l’ennemi au mo-
ment de l’attaqué.
Ea se défendaut, les gendarmes tuèrent
nn soldat allemand et en blessèrent deux
autres.
Immédiatement après leur odieuse agres-
sion, les ennemis, an nombre de douze, qui
étaient cachés dans le bois avec deux voi-
tures automobiles, s’enfuirent en plein JOUI
à une allare vertigineuse sur la route de
Paris à Rouen, par Etrépagny et Eeouis.
Ils portaient Friniforme du genie alle-
mand.
Signalés par le préfet de l’Eure à tous les
postes et dans toutes les communes limi-
trophes avec ordre d’arrestation par tous
les moyens, ils ont été aperçus vers minuit
sur la route de Pont-de-l’Arcne par des
gardes des voies de corninunication qui tirè-
rent sur les autos et s’emparèrent dis pas*
sagers grièvement atteints. Trois ou quatre
d’entre eux ont pu s’échapper dans les bois
de Pont-de-l’Arche, près d’Igoville (Eure).
L’un d’eux, un sous-officier, vient d’être fait
prisonnier ; les autres sont activement re-
cherchés. '
Le préfet de l’Eure et le commandant de-
là gendarmerie se sont rendus sur les lieux.
Les autos capturées recéiaient une quan-
tité considérable de munitions et de cartou-
ches do dynamite. .
11 est établi que ce détachement du gémi
allemand, voyageant la nuit et se dissimu-
lant sous bois pendant le jour, avait pour
mission de faire sauter les ponts en parti-
culier sur la ligne de Paris au Havre.
Les mesures qui ont été prises par Fauta-
rité préfectorale, secondée par le courage
des gendarmes et des gardes des voies, ont
assuré l’échec d’un projet conçu avec une
audace inouïe, et pouvant oûtraiaçr des con-
séquences incalculables.
5 (Mîmes — Ce «Tournai rie peut être crie — 5 termines Lindi 21 SepîeufWem*
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LE GÉNÉRAL
DE CASTELNAU
t Nos lecteurs savent que le général
'Dde Castelnau vient d'être promu grand
officier de la Légion-d’Honneur, voici
en quels termes cette nomination à
été publiée au Journal Officiel ;
Article unique. — Est inscrit au ta-
bleau spécial de la Légion-d’Honneur
pour la dignité de grand officier pour
prendre rang, du 18 septembre 1914,
l’officier général dont le nom suit : de
Curières de Castelnau, général de di-
vision (depuis le début de la guerre
son armée n’a pas cessé de combattre
et il a obtenu de ses troupes des efforts
soutenus et des résultats importants.
Le général de Castelnau a eu, depuis
le début de la guerre, deux de ses fils
tués et un troisième blessé ; il n’en a
pas moins continué à exercer son com-
mandement avec énergie).
Nous ne voudrions pas diluer par
un commentaire la sobriété émouvante
SH ce témoignage qui se suffit à lui-
même. Cependant, il faut bien que
nous ayons l’orgueil de nos héros et
que nous leur exprimions notre res-
pectueuse gratitude. Après le général
Joffre, et en attendant que nous
soyons renseignés sur les autres, nul
ne mérite mieux notre admiration et
notre reconnaissance que le général
de Castelnau.
Il est à la tête, on le sait, de notrë
mrméede Lorraine et c’est à lui que
revient l’honneur d'avoir empêché Ven-
nemi de pénétrer dans Nancy, comme
le déclarait publiquement le généra-
lissime dans l’ordre du jour que nous
avons publié.
Les Allemands se vantaient de con-
quérir en trois jours la belle capitale
de l'antique Lorraine qu'ils nous
avaient èmpêchés de fortifier autre-
fois, au moment de la construction.de
notre ligne de défense de l’Est, sous
la menace d'un casus belli ; le prétexte
était que nos canons portéraient jus-
qu’vn tcrr-9 allemande. „
Cependant, à chaque menace de
guerre, on fortifiait hâtivement les
hauteurs environnante# ; cette fois, le
général de Castelnau a si bien em-
ployé son temps que la ville est en-
tourée d’une couronne d’acier, et qu’a-
!près six semaines de vains efforts,
« d'attaques furieuses », dit le géné-
ral Joffre, l'ennemi a dû renoncer,
du moins pour l’instant, à forcer le
« Grand-Couronné » désormais fa-
meïix.
Mais l’armée de Lorraine, stimulée
par son chef éminent, n’a pas seule-
ment défendu Nancy ; elle a encore
et surtout protégé, après Charleroi,
la retraite de nos armées, dont elle
. constituait à l’extrême-gauche le pivot
fixe, et assuré la sécurité de toutes nos
k opérations de la Marne. Si l’ennemi a
attaqué si furieusement Nancy, ce
n’était pas seulement pour s’en empa-
rer, mais surtout pour opérer sa jonc-
tion avec celles de ses armées descen-
dues par les vallées de la Sambre et
de la Meuse en essayant de nous pren-
dre entre les deux pinces de cette
« colossale » tenaille.
Enfin, notre respect, plein de sym-
pathie, est acquis au général de Cas-
telnau parce qu’il n’est pas seulement
un grand chef, mais aussi un père en
deuil. Dans son épreuve il donne la
main aux pères des milliérs de soldats
qui sont tombés humblement sur le
champ de bataille et il communie avec
toute la nation qui se sacrifie pour le
salut de la patrie.
Deux de ses fils ont été tués, un
troisième. est blessé et « il n’en a pas
moins continué à exercer son comman-
dement avec énergie ». Cet héroïsme
kn'est pas-à la portée de tout le monde
et il nous faut bien admirer ceux qui
assument un devoir patriotique si haut
qu’ils se retirent le droit de pleurer
sur les plus cruels déchirements de
leur chair.
Ces larmes qui n'ont pas été ver-
sées, nous en connaissons cependant
le prix ; il s’ajoutera à tout ce que
devra à un de ses plus nobles défen-
seurs la Patrie reconnaissante.
CASPAR-JORDAN.
Les communiqués d’hier nous confir-
ment que, malgré la résistance opi-
niâtre de l’ennemi, nous continuons à
progresser à peu près sur tout le front.
Ils nous confirment, hélas, en même
temps, que par un nouvel acte de pur
vandalisme, les Allemands ont bom-
bardé cl brûlé la cathédrale de Reims,
ce pur joyau de l’art gothique /
f t. Sus aux barbares ! Ce sera bientôt
le moi d'ordre de toute l’humanité ci-
vilisée
NOS SOLDATS
Il s'agit aujourd’hui d’un soldat qui
nous touche de près ; chaque famille
de notre cité a quelqu’un des siens sur
le champ de bataille; la famille qu’est
la rédaction de notre journal y est re-
présentée pour sa part.
Le fils de notre si dévoué secrétaire
général vient d’être blessé et il a écrit
à ses parents une lettre que nos lec-
teurs nous sauront sans doute gré de
reproduire, car elle montre sur le vif
avec quel courage tranquille et quelle
bonne humeur persistante nos soldats
font leur devoir et exposent leur vie.
C.-J.
Sîint-Maixent, 17 septembre.
Me? chers Parents,
Je vois déjà vos figures étonnées si vous
avez regardé l’enlêle de cette lettre. On plu-
tôt, cela ne vous dit rien. Procédons par
ordre. Avez-vous reçu la lettre qne je vous
ai écrite un peu avant Reims ?
Nous étions à 20 kilomètres de cette ville,
à 10'kilomètres de l’arrière-garde de l’armée
allemande qui, occupant la capitale de U
Champagne, était retranchée et nous atten-
dait.
Nous l’avons attaquée le samedi 12.
Une bouteille de champagne, et nons
-voilà partis I
Us nons attendaient donc, à il me de co-
tean, devant nn bois, bien abrités en des
tranchées, et ce n’est que le soir que nous
avons pu les déloger. Grâce à leur costume,
comme d’habitnde, on ne les voyait pas.
Il en est tombé un grand nombre parmi
nous, — et moi-même, tout à la fin de la
journée, j’ai été gratifié d’une balle qui
est entrée dans le haut ce la cuisse gauche,
vers la hanche, et qui est sortie par der-
rière, un peu à gauche, presque sur le
côté.
J’étais en position de tireur à genou quand
j'ai été atteint, et nous étions en train de les
déloger de ta corne du bois. J’ai été, je crois,
le dernier touché de la compagnie.
Rassnrez-vons tout de suite. La blessure
est plus gênante que grave.
Je continue. Les nôtres avançaient et je
ne pouvais marcher. Trois de mes cama-
rades me prirent et me portèrent sur le
bord d’une route, à une cinquantaine de
mètres de là.
Il pleuvait depuis le matin, et, dans le
fossé où ils me déposèrent, il y avait 30 cen-
timètres d’eau.
J’y suis resté jusqu’à minuit et demi en-
viron sous ia pluie battante.
Vers dix heures, il était passé nn convoi
que nous avons appelé. Une voiture, aussi-
tôt déchargée, revint nous chercher à cinq
a'lîeureusenien'(, carTîomBreùx sont ceux
qui n’ont pu être relevés que le lendemain
dans la matinée.
Nombreux d’ailleurs sont ceux que “l’on
n’a pas relevés...
Donc, pour en revenir à moi, la voiture
nous a mis à l’église d’un petit pays nom-
mé G.où était l’ambulance. J’ai été pansé
et suis resté sur un peu de paiiie jusqu’au
lundi matin.
Lundi matin, des autos sont venus nous
prendre pour nous porter à la gare où nous
devions être évacués.
Là encore, un accident. Nous étions dans
une auto de livraison, deux en dessus, deux
en dessous ; j’étais en-dessous. Uu cahot de
la route fit tomber les deux civières dd des-
sus sur nous. Heureusement que je n’étais
pas blessé au bras !
Enfin on nons mit dans le train. A douze
couchés sur un centimètre de paille, dans
uu wagon à bestiaux, avec une boule de
jain. Jusqu’à Javisy, le voyage tut pénible ;
e train marchait avec une r lenteur désespé-
rante.
Mais après, cela fut beaucoup mieux. On
nons remit de la paiiie, et les Dames de
France nous ravitaillèrent.
Enfin, Orléans, Poitiers, et me voici à
Saint-Maixent.
Nous sommes soignés, dorlotés même par
des Dames de la Croix Rouge qui sont véri-
tablement « épatantes ».
Pour moi, je crois en avoir pour quinze
jours on trois semaines. Puis j’espère avoir
un pen de convalescence pour pouvoir vous
embrasser...
J i voudrais que mes frères m’envoient
quelques cartes postales du Havre pour les
donner aux Dames qui me soignent.
J’embrasse bien tout le monde.
Votre fils affectueux,
CLAUDE VALLÉE.
LA DURÉE DE LA GUERRE
Le correspondant du Daily Telegraph à Co-
penhague télégraphie :
Un de mes amis de Berlin demandait, quel-
ques jours avant ia batai le de la Marne, à un
officier du grand état-major allemand combien
dé temps U estimait que la guerre pouvait en-
core durer : « Six semaines pour la France, lui
fut-ii répondu, six mois pour la Russie et une
année pour l’Angleterre. Dans cet espace ae
temps, nous aurons défait la coalition mon-
diale. »
Encore nn mécompte de pins qui les at-
tend puisque les alliés ont proclamé, dans
la déclaration de Londres, qu’ils ne signe-
raient à aucune condition, ia paix séparé-
ment, qu’ils dicteraient ensemble la paix à
l’Allemagne après son écrasement complet.
Et pour la France, l’Angleterre et la Rus-
sie, les traités qu’elles signent ne sont pas
de « simples chiffons de papier ».
Commission des Prisonniers do Guerre
A la suite d’une entente établie entre le
Comité Central de la Croix-Rouge Française
et le Comité International de ia Croix-Rou-
ge à Genève, il a été constitué une Commis-
sion dite des Prisonnières de Guerre.
Son but est de centraliser tons les rensei-
gnements et demandes de secours concer-
nant ies prisonniers français en Allemagne
et de ies faire parvenir aux intéressés, et
par réciprocité de rendre le même service
aux familles des prisonniers allemands eu
France.
Pour la France, toutes ces demandes se-
ront centralisées au siège social de la Croix
Rouge Franchise : 56, quai des Çbartront. à
T , A fg-T TT=T.T=3 T=g TT!
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
DE L’ASStVE A. I.A MO SUBI-, 1.15
20 Septembre. — A notre aile gauche, nous avançons sur l’Oise. Une division de
nos troupes d’Algérie a pris un drapeau à l’ennemi. Les tentatives allemandes sont re-
poussées entre Graonne et Reims.
Les Allemands ont repris la hauteur de Brimont, mais nous nous sommes emparés
du massif de ia Pompelle.
Au centre, nojis obtenons de nouveaux succès.
A notre aile droite, l’ennemi s’est replié au-delà de notre frontière. L’offensive
allemande aux abords de Saint-Dié a subi uu échec.
EN BELGIQUE
20 Septembre. — Les troupes belges ont obtenu des succès sur plusieurs points.
EN AUTRICHE
20 Septembre. — A Sandomierz, non loin du confluent de la Vistule et du San, et
sur la frontière Nord de Galicie, les Russes ont battu les corps d’armée du général alle-
mand Weirach.
Communiqués
tin Eoronemt
20 Septembre, reçu à 18 h. 40.
A NOTRE AILE GAUCHE
Nous avons encore réalisé sur la rive droite
de l’Oise de légers progrès. L’honneur de la
prise d’un nouveau drapeau revient à une di-
vision d’Algérie. Toutes les tentatives faites par
les Allemands, appuyés par une nombreuse
artillerie, pour rompre notre front entre
Craonne et Reims ont été repoussées.
AUTOUR DE REIMS
La hauteur de Brimont, dont nous avons con-
quis une partie a été reprise par l'ennemi ; en
revanche, nous nous sommes emparés du massif
de la Pompelle. Les Allemands se sont achar-
nés, sans raison militaire, à tirer sur la Cathé-
drale de Reims, qui est en flammes.
AU CENTRE
Entre Reims et l’Argonne, nous avons enlevé
le village de Souain et fait un millier de prison-
niers. Sur le revers occidental de l'Àrgonne, nos
progrès sont confirmés ; en Woevre, rien à si-
gnaler.
A L'AILE DROITE, EN LORRAINE '
L’ennemi s’est replié au delà de notre fron-
mrxr, cvauaarrt an particulier là région d Avri-
court.
Dans les Vosges, il a tenté de prendre T offen-
sive aux abords de Saint-Dié, mais sans succès.
Nos attaques progressent lentement de ce côté
en raison des difficultés du terrain, des orga-
nisations défensives qu’elles rencontrent et du
mauvais temps.
21 Septembre, reçu à 2 h. 30.
A L’AILE GAUCHE
Au Nord de l'Aisne et en aval de Soissons,
nos troupes, violemment contre attaquées par
de forces supérieures, cédèrent quelque ter-
rain qu'elles ont reconquis presque immôdia-
ment.
En outre, sur la rive droite de l’Oise nous
avons continué à progresser.
Au Nord de Reims, nous avons repoussé tou-
tes les attaques ennemies bien qu’elles fussent
très vigoureusement menées.
AU CENTRE
A l’Est de Reims, nos attaques ont fait de
nouveaux progrès.
Dans l'Argonne la situation est sans change-
ment.
EN WCEVRE
Les dernières pluies ont détrempé le terrain
rendant tout mouvement de troupes difficile.
Le général Mau'dhuy a reçu sur le champ de
bataille ia croix de commandeur de ia Légion-
d’Honneur.
QëpAs Havas
Conseil de3 Ministres
Bordeaux, 20 septembre.
Le Conseil des ministres a décidé qne des
améliorations importantes seront apportées
an régime des correspondances militaires.
M. Viviani informa ses collègues de la
nomination d’nne Commission chargée d’en-
quêter dans les départements reconquis’sur
les importantes atrocités allemandes.
Le gouvernement a décidé d’adresser im-
médiatement,par voie diplomatique à tontes
les puissances,sa protestation indignée contre
le bombardement et la destruction de la
cathédrale de Reims.
M. Doumergue dans les régions reconquises
Paris, 20 septembre.
M. Doumergoe est arrivé hier soir à Paris.
Il était parti le matin de Meaux et visita tout
cet arrondissement. Puis il se rendit à Senlis
et à Compiègne et s’enqnit partout auprès
des autorités des besoins les plus urgents
des localités.
Au cours des journées précédentes, il
avait visité toute la région de la bataille de la
Marne où il s’occupa des mesures à prendre
pour le rétablissement de la vie économique
et l’eulèvement des récoltes.
M. Doumergue visita également tous les
hôpitaux et les ambulances militaires. Il
repartira demain à ia première heure pour
Bordeaux.
Ncs Héros
Alger, 20 septembre.
Le colonel Dubnjadoux, directeur du cabi-
net militaire du gouverneur de l’Algérie, qui
avait pris le commandement du second régi-
ment de marche de zouaves, a été tné le
t septembre en chargeant en. tête de son
I régiment.
Pendant l'Occupation Allemande
ARRAS ET LUNÉVILLE
Courageuse attitude
des Dames de la Croix-Rouge
Bordeaux, 20 septembre.
M. Malvy, ministre de l’intérieur, a com-
muniqué au Conseil des ministres des ex-
traits des documents qui lui sont parvenus
sur l’attitude des populations devant l’occu-
pation allemande.
Le rapport du préfet du Pas-de Calais rela-
tif à l’occupation d’Arras, déclare que cer-
tains établissements publics furent le
théâtre d’une véritable piraterie. La gare, les
casernes furent saccagées ; les installations
électriques du bureau de poste ont été bri-
sées à coups de hache.
- L’impression la plus douloureuse a été
causée par l’enlèvement de tous les blessés
français transportables qui étaient soignés
dans les Hôpitaux. Iis tarent dirigés péiles-
trement sur Cambrai, encadrés par dés sol-
dats en armes. Les médecins majors, les
dames de la Croix Rouge obtinrent d'accom-
pagner les blessés eu captivité.
Le préfet de Meurthe-et-Moselle dit que
l’occupation allemande fut vaillamment
supportée par la population de Lunéville.
Le bilan des pertes est de douze tués et
d’une centaine de maisons brûlées. La
Sous-Prefisctüre est détruite. Les actes de
pillage furent innombrables. Une contribu-
tion de 630,009 francs a été payée Dat Ji>
-rxttOf
Le maire, M. Keller; le sons-préfet, M.
Minir, et le député, M. Mequillet, ont eu une
conduite digue d’éloges à tous égards.
Les Trophées de la Bataille de la Marne
Les Canons pris aux Allemands
Londres, 20 septembre.
Une dépêche officielle de Londres à la Tri-
buna, de Rome, dit que dans la bataille du
12, la troisième armée française aurait, à
elle seule, pris 160 canons aux Allemands.
Pendant la poursuite, ies troupes anglaises
auraient pris 6,000 prisonniers et 13 canons.
Les Allemands ont Incendié
la Gathédrals de Reims
Bordeaux, 20 septembre.
Après avoir procédé au bombardement de
la cathédrale de Reims depuis_ plusieurs
jours les Allemands sont parvenus samedi à
mettre le feu à l’édifice.
Le vandalisme allemand s’est acharné sur
la cathédrale de Reims et ce fait suffirait, s’il
n’y en avait déjà beaucoup d’autres, à mon-
trer la tarbane de ce peuple affalé par la
perspective de la déiaite et dont le bas ins-
tinct de destruction s’exerce avec une telle
rage.
La cathédrale de Reims que les projectiles
allemands ont pris pour cible, était uu des
plus beaux édifices de la France historique.
Elle fut commencée en 1212, sous ia direc-
tion de l’architecte Robert de Coucy. Deux
tours s’élèvent sur la façade occidentale,
quatre tours surmontent les quatre angles'
des transeps. Les sculptures abondent cur la
taçade splendide.
Lés plus remarquables vitraux de la ca-
thédrale datent du XIII? siècle. Ceux du
choeur sont d’nne richesse inouïe.
Ajoutons à cela, les tapisseries, l’orgue, les
boiseries, etc. qui constituaient une richesse
artistique et archéologique inestimable.
Après i’iuceudie de Louvain et le sac de
Maliues, après la destruction ds Senlis et de
Soissons, les allemands ont continué encore
leur lugubre besogne.
C’est là nue nouvelle honte qui s’ajoute
aujourd’hui à toutes les hontes dont est dé-
sormais marquée l’armée allemande, à ja-
mais déshonorée.
E i présence d'un tel acte de vandalisme,
toutes les âmes françaises frémiront, ceites,
d’une douloureuse indignation, qui trouvera
sa répercussion dans le monde entier. Mais
le monde entier se dira, en même temps,
que le3 Barbares ont voulu ainsi se venger,
en véritables sauvages, d’uue défaits qu’ils
pressentent irrémédiable.
Les forts de Maubectge
Paris, 20 septembre.
On ne possède encore aucune confirma-
tion sur la reddition des forts non détruits
de Maubeuge.
Mais la presse allemande annonce la prise
de cette ville et indique même que son gou-
verneur serait interné à Torgau.
Les Défions autour de Nancy
Nancy, 20 septembre.
Plusieurs individus viennent d’être surpris
se livrant à l’espionnage aux environs de
Nancy. L’un coupait des fils télégraphiques ;
un autre installait une antenne destinée à
la télégraphie sans fii. Un autre enfin ten-
tait de correspondre avec l'ennemi dn haut
d'un clocher. G&s espions ont été .eassés par
’ tes armes.
Communiqué de l'Etat-Major Anglais
Londres, 20 septembre.
Communiqué officiel. — Aucun changement
dans la situation. Le temps est très mau-
vais.
Les contre-attaques de l’ennemi, hier soir
et durant la nuit, tarent aisément refoulées
avec des pertes pour les Allemands.
Une Cérémonie franco-belge à Paris
Paris, 20 septembre.
Une cérémonie franco-belge a eu Heu cet
après-midi à l’église de ia Trinité, à l’issue
des vêpres, sous la présidence du cardinal
Amette.
L'églisé était décorée de drapeaax franco-
belges. Elle était pleine de fidèles et d’en-
fants réfugiés qui étaient placés aux pre-
miers rangs, à côté des représentants de la
légation de Belgique et du président du Con-
seil municipal.
Mgr Amette arriva à quatre heures. II fut
reçu sous le porche par la garde d’honneur
composée des réfugiés, notamment par plu-
sieurs soldats blessés.
Le sermon de charité fut prêché par le
dominicain Deior, qui exprima l’admiration
enthousiaste et la fraternelle affection de la
France pour la Belgique. Le prédicateur
exhorta ies assistants à venir en aide aux
nombreux Beiges qui se réfugient en France.
Mgr Amette adressa ensuite un salut au
cardinal Mercier qui ne put pas présider ia
cérémonie ayant tenu và regagner immédia-
tement son diocèse dé asté.
Une quête faite ensaite a produit la som-
me de 6,000 le. .qui a été remise à ia léga-
tion de Belgique.
Six millions de fers à cheval
pour la Franoe et la Russie
New-York, 18 septembre.
Les forges de Pittsburg travaillent jour et
nuit à l’exécution de six millions de fers à
cheval pour la France et la Russie.
Lancement d’un Cuirassé français
Lorient, 20 septembre.
Le superdreadnought Gascogne a été lancé
avec plein succès en présence de M. Auga-
gneur, ministre de la marine.
Les Atrocités Allemandes en Belgique
Anvers, 20 septembre.
Le troisième rapport au tribunal do la
justice signale de nouvelles dévastations
commises par les Allemands.
Yisé fut entièrement livré aux flammes.
Les localités dans ies régions de Vilvôrde,'
Matines et Louvain furent pillées partielle-
ment ou totalement incendiées.
Les femmes qui ne purent pas fuir furent
en butte aux instincts brutaux des Aile-
^A WavrêTchaquante-six maisons farent in-
cendiées.
Matines fat bombardée pendant plusieurs
jours sans qu’il y eut la moindre provoca-
tion de la part des civils.
Les Allemands en retraite
Rome, 19 septembre.
Suivant des informations parvenues ici,
les Allemands auraient commencé leur
mouvement de retraite vers la frontière
belge.
Four Fabriquer des Munitions
Anvers, 20 septembre.
Les Allemands font travailler le personnel
allemand dans ies manutactures d’armes
belges pour fabriquer des munitions.
La Ravis el la Bilgaris
AUX COTÉS DE LA RUSSIE
Rome, 20 septembre.
On confirme de Berlin au Giornale d’ItaUa
que le ministre d’Allemagne à Bucarest est
parti pour Berlin pour entretenir le gouver-
nement allemand des dispositions actuelles
de la Roumanie, qui inspirent des inquiétu-
des.
Rome, 20 septembre.
Le mouvement en faveur de la participa-
tion de la Roumanie aux côtés de la Russie
s'accentue.
On croit que le gouvernement devra cé-
der à l’opinion publique, notamment à i’oc-
cupation de la Transylvanie, réclamée par
l’union roumaine.
Londres, 20 septembre.
Suivant nne dépêche de Washington, ta
Roumanie et la Bulgarie participeraient
bientôt à la guerre et se rangeraient aux
côtés de la Russie.
A ce sujet le Secolo, de Milan, a publié ces
jours-ci un article dont voici quelques ex-
traits :
A des signes maintenant indubitables on recon-
naît que la Roumanie est à la veille de sortir de
la neutralité et d'entrer résolument en lice, non
point par une tardive ambition de faire preuve de
la force, mais pour défendre les Roumains qui
vivent dans la Hongrie et qui implorent à grands
cris un prompt secours.
On affirmé que te ministère actuel trop engagé
par ses précédentes déc arations est déjà démis-
sionnaire et qu’il lui sera substitué un ministère
de concentration qui pourra couper les ponts avec
l’Autriche, et agir résolument — en plein accord
avec la Russie, — dans le sens des aspirations
nationales de la Roumanie. Il s'agit d’affranebir du
joug austro-hongrois les trois millions de Roumè-
nes qui habitent la Hongrie et qui n’ont jamais
abandonné l’espoir d’être réunis à leur patrie.
Spécialement la Transylvanie qui confine au Nord
de l’actuelle Roumanie est peuplée de Roumènes
qui Rravitent beaucoup pius vers Bucarest que
vers Buda-Pest, d’autant mieux qu’ils ont toujours
trouvé dans l’autorité des Madgyars une lourde
oppression.
La Roumanie, unique pays latin resté sur le Da-
nube a dû manoeuvrer continuellement pour
maintenir ses traditions < t son indépendance
enfle les Slaves et les Maï’g ars sans se faire un
ennemi des deux grandes nees voisines, la
Rassie et l’Autriche.
Quand éctala la guerre de l’Autriche avec la
Serbie et la Russie, ia Roumanie déclara sa pro-
pre neutralité en raison surtout de son grand dé-
sir de maintenir la tranquillité parmi les peuples
balkaniques, et pour retenir la Bulgarie d’une
attaque éventuelle contre la Serbie.
Mais étant donnée ta Situation présente, la neu-
tralité ne peut plus subsister contre l'élan du
sentiment populaire et les suprêmes intérêts de
la race.
Les Autrichiens battus par les Russes en Galicte
et par les Serbes sur la Save, la Hongrie est sous
la main des Slaves et la Transylvanie le pays des
Roumènes pourrait d'un joui' à l’autre Cire occu-
AJ#Ô9 par les Russes. Dans ouei là Ropeianie
assisterait-elle à ce fait, slors qu’elle n’a qu’à
passer la frontière pour entrer en Transylvanie et
réaliser ainsi son ancien rêve ?
Voiià pourquoi la Roumanie n’hésitera plus à
envoyer ses troupes au-delà des frontières, là où
elles sont attendues avec anxiété par un peuple
de frères aspirant à sa libération.
Les succès russes en Prusse orientale
*
Pelrograd, 18 septembre. .
Une division de cavalerie saxonne, opé-
rant en Prusse orientale, a été terriblement
décimée par ies Russes qui s’emparèrent
d’an parc d’artillerie, de 36 obusiers à lon-
gue portés détachés de Breslau en vue da
siège «t’Ivangorod.
Sons Sandomir; ies corps d’armée du gé-
néral Weirach déjà décimés furent battus
une deuxiem8 fois.
Dans ies banques de Kieff, les Russes con-
fisquèrent quatre millions de ronbies appar-
tenant à des Sociétés industrielles alleman-
des.
Aviateur Busse fusillé
Petrograd, 20 septembre.
Les Allemands ont fusillé, à Berlin, l'avia-
teur russe Vorohieft, employé dans la fabri-
que d’aéroplanes.
Distribution de Farine
Petrograd, 20 septembre.
Dans les régions de Bukovine, occupées
par les Russes, de la farine est distribuée
gratuitement aux habitants souffrant delà
disette.
Un Débarquement japonais
.. - Tokio, 19 septembre.
Officiel. — Les troupes japonaises coopé-
rant avec la flotte ont débarqué hier dans la
baie de Haosban.
La Défense allemande à Tsing-Tao
Pékin, <9 septembre.
Le baron Eisenbach, deuxième secrétaire
de la légation allemande à Pàkin, engagé
volontaire dans la garnison de Tsing-Tao, a
été tué dans un engagement aux avant-
postes.
Les Allemands rapportent qu’an de leurs
avions jeta hier nne bombe qui tua trente
Japonais ©t on blcooa pluaitSUFS.
Les Japonais approchent graduellement de
la forteresse de Tsing-Tao.
La Garnison de Tsing-Tao
manque de Vivres
Wladivostock, 20 septembre.
On annonce que la garnison de Tsing-Tao,
assiégée, meurt de faim.
La Neutralité du Danemark
Le Passage des Détroit*
Bordeaux, 20 septembre. ■
-JUJ&ÜIIDS dit ring las mines naxâas par U
Danemark dans le Fëtit Belt constituent une
mesure de précaution légitime exigée par
la protectection de la neutralité, de même
que les devoirs de neutralité interdisent
aux Danois de guider les flattes belligérantes
dans les détroits.
Le Temps ajoute que le Dinemark, dont
les sympathies ne font d’ailleurs pas de
doute pour personne, ne reviendra donc
pas sur les mesures de précaution prises
par lui.
Toutefois, le gouvernement de Copenha-
gue ne s’opposerait pas à une résistance im-
possible à ceux qui, sans secours de ses pi-
lotes, tenteraient de franchir les barrières
qui se trouvent sur la route que leurs flottes
auraient à franchir pour établir le h ocus
effectif de ia Baltique.
L’Avance russe continue
Petrograd, 20 septembre.
L’état-major annonce aue les Autrichiens
essayant d’arrêter l’avance russe sur le front
de Bàranaw-IIanichez, ont été repoussés avec
de grandes pertes. L’artillerie de siège a
bombardé les fortifications de Przsmyzt.
Des combats sonterigagés contre la garni-
son de Przemyzl dont l'artillerie ouvrit le
feu. Les Russes trouvèregt, en traversant
des forêts, des batteries abandonnées par les
Autrichiens.
La Capture des Meurtriers
des Gendarmes
Nous avons relaté les tragiques circon-
stances dans lesquelles ont trouvé la mort
le maréchal des logis chef de gendarmerie
Crosnier et deux gendarmes.
Ces braves turent tués par des Allemands
qui s'étaient avancés en automobile sur
les limites de notre département.
Les gendarmes s’étaient mis à la recher-
che des soldats allemands signalés. Ils
avaient également pris place dans une auto,
accompagnés d’nn instituteur et d’un chanf-
feur, lequel lut tué par l’ennemi au mo-
ment de l’attaqué.
Ea se défendaut, les gendarmes tuèrent
nn soldat allemand et en blessèrent deux
autres.
Immédiatement après leur odieuse agres-
sion, les ennemis, an nombre de douze, qui
étaient cachés dans le bois avec deux voi-
tures automobiles, s’enfuirent en plein JOUI
à une allare vertigineuse sur la route de
Paris à Rouen, par Etrépagny et Eeouis.
Ils portaient Friniforme du genie alle-
mand.
Signalés par le préfet de l’Eure à tous les
postes et dans toutes les communes limi-
trophes avec ordre d’arrestation par tous
les moyens, ils ont été aperçus vers minuit
sur la route de Pont-de-l’Arcne par des
gardes des voies de corninunication qui tirè-
rent sur les autos et s’emparèrent dis pas*
sagers grièvement atteints. Trois ou quatre
d’entre eux ont pu s’échapper dans les bois
de Pont-de-l’Arche, près d’Igoville (Eure).
L’un d’eux, un sous-officier, vient d’être fait
prisonnier ; les autres sont activement re-
cherchés. '
Le préfet de l’Eure et le commandant de-
là gendarmerie se sont rendus sur les lieux.
Les autos capturées recéiaient une quan-
tité considérable de munitions et de cartou-
ches do dynamite. .
11 est établi que ce détachement du gémi
allemand, voyageant la nuit et se dissimu-
lant sous bois pendant le jour, avait pour
mission de faire sauter les ponts en parti-
culier sur la ligne de Paris au Havre.
Les mesures qui ont été prises par Fauta-
rité préfectorale, secondée par le courage
des gendarmes et des gardes des voies, ont
assuré l’échec d’un projet conçu avec une
audace inouïe, et pouvant oûtraiaçr des con-
séquences incalculables.
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