Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-20
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 septembre 1914 20 septembre 1914
Description : 1914/09/20 (A34,N12096). 1914/09/20 (A34,N12096).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722595
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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EN AVANT I
Le généralissime Jofire commence à
se départir de sa réserve de ces der-
niers jours; c’est bon signe. A vrai
dire il n'est pas encore très loquace,
pour autant qu’il puisse l'être ; mais
il nous a appris à peser la valeur de
ses mots. Si nous nous souvenons de la
sobriété de ses épithètes dans le cou-
rant de la semaine dernière, alors
qu’une grande victoire était déjà en
pleine réalisation, nous avo ns tout
lieu d’être satisfaits du communiqué
d'hier.
« Sur la rive droite de l’Oise, nous
progressons dans la direction de
Noyon... nous tenons toutes les hau-
teurs delà rive droite de l’Aisne...
l'armée du Kronprinz continue son I
mouvement de retraite... nous avan- J
çôns régulièrement en Lorraine ». J
Celte « régularité » nous suffit ; I
qu'elle soit observée pendant quelques I
jours seulement sur tous ces points et I
nous enregistrerons la plus belle des J
victoires parce que ce sera celle qui I
libérera notre territoire.
La progression de notre aile gau-1
che sur la rive droite de l'Oise est Tin-1
dieation du mouvement enveloppant I
dont, sans être stratège, nous avions I
envisagé l’éventualité comme tout le J
monde pouvait le Jaire, pour tourner j
lajorte position de Laon difficile à I
prendre de Jront.
Le /ait le plus précis que nous ré-1
çele le communiqué, c’est que nous I
tenons désormais toutes les hauteurs J
de la rive droite de l’Aisne ; il im-1
porté donc que nous sachions ce que I
sont ces hauteurs qu'avec son laco-1
nisme habituel T Etat-Major ne décrit I
pas davantage ; cela nous permettra I
d’apprécier d’autant mieux les succès I
déjà remportés.
On sait qu'après la bataille de la I
Marne., qui a duré du 5 au la sep-1
tembre, nous avions rejeté l’ennémi
sur la rive droité de l’Aisne. Dès le\
lendemain nous avons jranchi cette
rivière en avàl de Soissons, et c’est
hindi dernier, i£, que la nouvelle !
bataille iciàvnrïtcrixré-T L
nemi était alors jalonné, dans la ré-1 j
gion qui nous occupe, par la forêt de I
Laigue, par les plateaux au Nord I i
de Vic-sur-Aisne et de Soissons, par 11
Graonne et par Berry-au-Bac, sur I <
l’Aisne ; nous avons déià donné quel- I *
ques précisions sur la plupart de ces I 1
points. I ’
Jusqu’à présent nous savions seule- !
ment avec quelque certitude que les I \
Allemands avaient été repoussés depuis ! (
lundi au Nord de la Jorêt de Laigue I (
jusqu’à Noyon ; pour le reste nous res-1 t
fions dans le vague sur le progrès de (
nos troupes. Aujourd’hui nous savons c
donc qu’elles occupent tout le plateau I 1
qui s’étend en face de l'Aisne depuis I
Vie jusqu’à Graonne. 11
Lorsqu’on va de Soissons à Laon, à
quelques kilomètres de la ville, la voie 4
monte et le pays devient de plus en I 1
plus accidenté, jusqu’à ce qu’on arrive I
à Amzy-le- Château d’où la voie re-18
descend pour traverser la vallée ma-1J
récageuse de la Lette (affluent de s
l’Oise) ; elle remonte ensuite pour re-1t
descendre dans la vallée de l’Ardon c
(affluent de la Lette) qui coule au J s
pied de la montagne, à pic, de Laon J
dont nous avons parlé. C'est le plateau r
entre l’Aisne et la Lette que nous I d
avons repris et d’où nous pourrons J 11
faire Jace énergiquement à l’ennemi
jfatiguê sur le massif opposé. | 81
f L’historien Henri Houssajye auquel a
'[nous avions emprunté une description a,
de la montagne de Laon, a aussi J f,
■décrit ce plateau ; nous lui laisse-1 a,
rons de nouveau la parole pour bien p
montrer la valeur stratégique des ! pi
positions occupées et en même temps I
la valeur des troupes qui ont réussi à I cl
s’en emparer : I sc
! « Entre l’Aisne et la Lette », écrit 111
Henry Hoüssaye, « parallèlement au £
» cours de ces deux rivières, s’élève I ce
» un long plateau qui tantôt vaste I
» comme une plaine, tantôt resserré ! re
» comme un défilé, s’étend des envi- (
> rons de Gorbény à l’Est jusque pas- I ac
» sé Soissons à l’Ouest. A son extré- I ce
|* mité orientale, ce platean projette I *’<
» au milieu de la campagne, ainsi I
» qu’un fort avancé, un promontoire I
» d’une altitude de cent cinquante I j,,
» mètres au dessus de l’Aisne. Ce J yc
» promontoire, qni s’appelle le petit I ja
j» plateau de Craonne, se relie au
[p grand plateau par une sorte d’isthme
î» qui dans sa partie la plus étroite,
I» n’a que cent trente mètres de lar-1
1» geur. Il faut passer par là pour at-1
( » teindre le grand plateau dont le !
terrain est légèrement en contre-l>as
» des deux sommets. La position n’a
|>as d’autre accès. En arrière de i’é-
j» tranglement. de cet isthme, les flancs !
i » de la montagne tombent presque à '
y» pic au Nord, dans la marécageuse !
j» vallée de la Lette, où se creuse an
i>» raVÎn qui porte le nom de Trou de
,» la Demoiselle, au Sud, dans la val-
» lée Foulon, où le précipice plus
» roide et plus profond encore s’ap-
» pelle le Trou d’Enfer. »
Le dernier Jait saillant signalé par
le communiqué, c’est que l armée du
Kronprinz reprend à nouveau son
mouvement de retraite; ceci est fait
pour nous réjouir mais ce qui nous
intrigue c'est la direction que va pren-
dre cette retraite qui de tonte Jaçon
semble Jaciliter un mouvement tour-
nant de notre aile droite ; nous sou-
haitons en tout cas qu’elle s’accentue
jusqu'en Prusse orientale où, dit-on,
le Kronprinz doit prendre un nouveau
commandement, dans le vain espoir,
sans doute, d'éviter la honte d’être
battu.
CASPAR-JORDAN.
Notre article était sous presse lors-
que nous est parvenu le communiqué
de nuit. Le brillant succès remporté
sur le plateau de Craonne confirme
d’ailleurs l’explication que nous avons
donnée du premier communiqué.
PARMI LES AUTRES
I Le capitaine ennemi t...
Je le revoyais avec sa large et grosse figu-
I re, son collier de barbe ronsse, ses yeux
I menaçants, tel il était resté dans mes sonve-
I nirs d’enfant, tel il m’apparnt ce matin de
décembre 70, quand il poussa la porte de la
I maison familiale, àFécamp, où il venait exi-
ger un gîte.
Casque à pointe et barbe ronsse : c'est
ainsi qu’il passe, au théâtre, le capitaine
ennemi, à travers les fictions tragiques de
VAttaque du Moulin, fictions devenues, hélas,
j de douloureuses réalités.
Le capitaine ennemi que j’ai aujourd’hui,
devant moi est jeune encore. Des yeux très j
bleus illuminent une figure ronde aux joues
rasées de près.
La moustache aux poils hérissés et coupés
court donnerait peut-être à ce masque un
air hargneux, rébarbatif. Mais l’homme a
maintenant calmé ses ardeurs de haine et de I
sauvagerie. C’est un blessé, c’est un prison-1
nier. Il est maîtrisé et deux fois vaincu. Sur |
son lit d’ambulance, où la vie le reprend I
peu à peu, ses yeux bleus fixés au plafond, |
suivent des vois de chimères...
Qu’y a-t-il an fond de cette pansée, der-J
rrert-ce nom qu unirirane iraiiçaisjr a froié!
pendant qu’une autre brisait undembre î... |
Je me suis approché du lit, je me suis I
penché, et nos regards se sont croisés. C’est |
nn moment d'émotion étrange que j’ai |
quelque peine à analyser, mais, dont je I
conserve cependant l’impression vive : |
l’homme que j’ai devant moi est de la race |
de ceux qui ont fusillé des enfants t
L’officier s’est arraché à ses pensées. Il I
sourit. II s’efforce d’incliner la fête pour
saluer le directeur de'l’Hospice, la soeur de
charité qui m’accompagnent. Il sourit en- |
core en promenant snr nous nn oeil où je j
devine à la fois de la reconnaissance, de la I
colère, de l’inquiétude, un désir d’exprimer J
des mots qu’une volonté plus forte jugule et |
retient au fond de la gorge.
Mais il a dit pourtant, à mi-voix, sur un
ton très doux :
— Je vous remercie, Monsieur le direc-
| teur. Je suis bien soigné ici... oui, je vous
| remercie...
Alors, comme si la montée de gratitude
I avait eu le don d’accomplir un soudain mi-
| racle, le visage s’est rasséréné, les yeux sont
| devenus moins brillants et moins durs, le
sourire plus naturel, pins franc. C’est un
homme que le mal a cloué sur sa couche :
ce n’e3i presque plus le soldat. Nous cau-
sons.
Commandant d’ane compagnie d’infante-
rie prussienne, il se battit dans les plaines
de la Marne, il y reçut deux balles qni
l’étendirent.
[ Pendant six jours et six nuits, il demeura
sur le champ de bataille, sans nourriture,
avec beaucoup d’autres des siens. L’armée
allemande battait en retraite. Il se dit. qne
c’en était fait de lui, qne la mort viendrait
le prendre. Il l’attendit. Et ce furent des
ambulanciers français qni vinrent à sa
place. Ils le déposèrent snr une civière,l’em-
portèrent, le mirent en lien sûr.
Le voilà maintenant sur nn lit, dans une
chambre lumineuse et claire, entouré de
soins attentifs et dévoués, dans une atmo-
sphère de compassion, de fraternité, de
paix.., Pour la première fois,depuis cinq
jours qu’il est ici, des larmes fartives ont
conlé.
— Je vous remercie encore, Monsieur le di- J
recteur i
Le remerciaient est dit en français, sans I
accent. Comme je souligne celte parfaite |
connaissance de la langue, le capitaine |
s’empresse d’ajouter :
— 0h ! mais je parie aussi le russe... J’ai I
appris cela tout seul, dans les livres, quand |
j’étais en garnison à Erfurt. Quand on a le |
désir de connaître, on finit nn jonr par sa- |
voir. Tout est une question de volonté. Ponr |
la langue française, cependant, j’ai été très |
aidé. J’avais dans ma compagnie des soldats |
alsaciens-lorrains. Je causais souvent avec |
eux. Iis m’ont appris la prononciation... |
Un mot me brûle les lèvres : la guerre f
Je l’ai à peine prononcé, qne l’officier me (
regarde un instant avec une expression de
gravité impressionnante. Pais ses yeux vont |
à nouveau chercher le plafond, descendent |
lentement le long des murs, se fixent dans |
le vague. Et, simplement, d’une voix qui se |
fait plus discrète :
— La guerre 1... C’est la France qui l’a
déclarée t I
J’essaie de le dissuader, de combattre l’o- I
dieuse légende. L’homme feint d’écouter, I
mais il n’entend pas. L’idée fansse, l’idée |
mauvaise, l’idée qa’on fit entrer dans cette J
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
E>E L’AISNE A LA MO®E1L,Ï_,I3
J9 Septembre. — A notré aile gauche, nous avons avancé dans la direction de
^oyon, ou nous avons pris un drapeau. Nous tenons les hauteurs de la rive droite de
1 Aisne. Sur le plateau de Graonne, nous avons fait de nombreux.prîsonniers.
Au Centre, 1 ennemi était d’abord resté dans ses profondes tranchées, mais nous
avons ensuite réussi a progresser sur le revers occidental de l’Argonne.
A notre droite, nous avançons d’une façon régulière en Lorraine
D’une manière générale, la situation est favorable.
EIV I* OL OGNE
„„ # sfPtembre- - A l’Ouest de Kielce, non loin de la frontière de Silésie, les avant-
garues allemandes construisent des fortifications sur le front à Czenstochowa.
EIV AUTRICHE
19 Septembre. — En Galicie, les troupes autrichiennes ont été repoussées sur de
nouveaux points au delà du San. Les Russes ont pris vingt-deux canons et trois mille
caissons aux environs de Nemirow.
tête à coups de mensonges, demeure vivace,
enracinée, inébranlable. .
Qaand sonnera donc pour l’Humanité ré-
novée, le réveil du Droit, de la Justice et de
la Vérité î...
Dans la même chambre, de l’autre côté
de la fenêtre, est étendu un autre blessé
allemand, un élève-officier qui, lui aussi,
parle correctement le français et sait très
bien traduire sa reconnaissance pour la la-
I Ç.OÎJ dont il est traité.
Les deux grandes salies voisines qui oc-
cupent tout l’étage ne sont remplies que
par dés soldats. Ce sont pour la plupart des
réservistes, tombés aux combats de Meaux
et de Coulommiers ; des barbes blondes et
encore des yenx bleus, d’un bleu transpa-
rent. Il y a là des plaies bénignes à guérison
rapide, mais il en est d’antres aussi que la
gangrène a prises et qui ont fait de ces mal-
heureux des êtres douloureux, gémissants
et pitoyables. Et'je veux dire ici le beau
dévouement de nos médecins, l’ample et
savant effort foarni par tous, par i’ua d’eux,
notamment, le docteur Dehelly, dont on
m’a cité des traits admirables. Mais je m'ex-
cuse bien vite d’avoir avancé nn nom, tous
seraient à retenir.
— Ti ■v..a„...I J—tfr-pBnsirsTrvîéis à
l’angoissant inconnu de leur nouveau sort,
les blessés allemands reposent.
Certains, moins menrtris, se sont accou-
dés et feuillettent des livres d’images.
J’en aperçois nn qni tire d’ane grosse pipe
de porcelaine des bouffées de fumée qu’il
s’ingénie à faire discrètes...
^ .Et comme jerepassais par là,àpasfeu-
trés, avec le pieux respect qui nous escorte
toujours en ces salles de doulear, je vis la
soeur de charité s’incliner devant nn chevet,
demeurer un moment figée dans la ferveur
de la prière, puis doucement, doucement,
d’an geste tendrement maternel, ramener le
dfrap de toiie bise sur la figure d’an mort.
ALBERT-HERRENSCHKIDT.
Dépêches Havas
Au Conseil des Ministres
Bordeaux, 19. septembre.
An Conseil des ministres, M. Malvy a com-
muniqué des rapports et des documents
émanant des autorités civiles et militaires
des départements évacués, mettant ea relief
le courage et le sang-froid déployés par di-
vers représentants élus, par la population
et les fonctionnaires en face de l’occupation
allemande.
Une Allocution patriotique
de l’abbé Watterlé
Bordeaux, 19 septembre.
Dans la matinée, une messe a été célébrée
à la cathédrale de Saint-André pour les suc-
cès des années alliées.
L'abbé Wetterié, ex-député an Reichstag,
a prononcé une allocution patriotique, im-
pressionnant vivement le nombreux audi-
toire emplissant l’immense cathédrale.
L’abbé Wetterié montra la France inno-
cente du crime collectif qni se commet ac-
tuellement. Dieu lui doit la victoire, car elle
montra dans la crise sans exemple les pins
héroïques vertus.
Le prédicateur termina en disant qne le
pays, dont l’histoire fut une longue épopée
et qui se montra capable d’ane telle reprise
d’énergie, ne saurait pas mourir.
Malgré la sainteté an lieu des applaudis»
sements répétés saluèrent le prédicateur.
Comment ils se retranchent
Bordeaux, 18 septembre.
Il résulte des renseignements parvenus
du front que les tranchées allemandes, dans
toute la région an Nord de Châlons-sur-
Marne, sont très fortement constituées. Elles
sont profondes d’un mètre environ, com-
portent des pare-éclats de 20 mètres en 20
mètres et des chambres de repos, qni sont
couvertes par des portes de maisons, elles-
mêmes recouvertes de terre. Elles compren-
nent plusieurs rangées parallèles, flanquées
d’autres tranchées perpendiculaires avec des
mitrailleuses enterrées.. On comprend qne,
dans ces conditions, notre avance ne puisse
être très rapide.
Les Prouesses de nos Aviateurs
Bordeaux, 18 septembre.
Près la gare de S..., nn aviateur français
a fait sauter la voie ferrée, immobilisant
ainsi dix trains pleins de soldats allemands,
prêts à partir ; nn antre aviateur a détruit
deux trains de ravitaillement.
Les Renforts allemands
Paris, 19 septembre.
On évalue à près de 50,000 le chiffre des
renforts reçus bar les Allemands, après la
bataille de la Marne. -r—-
Communiques
du Gouvernement
19 Septembre, reçu à 19 heures.
A NOTRE AILE GAUCHE
Sur la rive droite de l’Oise, nous avons pro-
gressé dans la direction de Noyon.
Nous tenons toutes les hauteurs
de la rive droite de l’Aieste, en face
de I ennemi qui paiatt se renforcer par l’ap- 1
port de troupes venues de Lorraine.
AU CENTRE
Les Allemands n’ont pas bougé des profondes |
tranchées qu’ils ont construites.
A NOTRE AILE DROITE
L’armée du Kronprinz continue son mouve- |
ment de retraite.
Notre avance en Lorraine est régulière j
Dans l’ensemble, les deux partis, fortement I
retranchés, se livrent à des attaques partielles j
sur tout le front sans qu’on ait à signaler, d’un |
côié ni dé l’autre, de résultat décisif.
Un Bon Tour
Amsterdam, 19 septembre.
300 prisonniers français ont réussi à s’é-
chapper du train qui les avaient amenés à
Bruxelles, où les habitants leur ont fourni
des vêtements civils avec lesquels ils ont pu
gagner Amsterdam.
SA départ du «r Lutetia »
Bordeaux, 19 septembre.
Le transatlantique Lutetia est parti à trois
heures de l’après-midi avec 700 passagers, la
plupart argentins et brésiliens. Il fera escaie
à Dakar et à Rio-Santos.
Paquebot allemand capturé
Marseille, 18 septembre.
Nous avons annoncé que vendredi matin
est entré dans notre port, le paquebot
allemand Juit, capturé dans les eanx de Bi-
rerte, et qui se rendait de Braïla à Ham-
bourg en battant pavillon roumain. Il était
conduit par des marins français.
Sous nue certaine quantité de planches,
les elles dissimulaient nue cargaison de fa-
rine, alors que les papiers du bord indi-
quaient exclusivement un chargormni de
bois.
L’Emprunt anglais couvert trois fois
Londres. 18 septembre.
Un emprunt de 15 millions de livres ster-
ling (375 millions de francs) en bons dn
Trésor a été émis aujourd’hui; Il a été sous-
crit plus de trois fois au taux moyen de
3 livres 3 shillings 0/0.
L’Organisation du Meurtre et du Pillage
Anvers, 19 septembre.
Un officier commandant les troupes alle-
mandes d’Aerschot, qui a été fait prisonnier
et qui est arrivé-ici, dit que selon lui, les
atrocités commises en Belgique furent com-
mandées par des ordres écrits signés von der
Goltz.
11 a indiqué l’endroit où on pourrait trou-
ver la preuve de ces dire3.
D’autre part, des prisonniers affirment
qu’il existait dans les rangs de l’armee alle-
mande un détachement -spécial chargé de
piller et de massacrer.
Encore un « Tattbe » eur Anvers
Anvers, 18 septembre.
Un aéroplane allemand ayant survolé de
nouveau la ville a laissé tomber nn projec-
tile, dont la nature n’est pas encore nette-
ment établie.
Un maraicher, allant au marché, a été
blessé.
Patrouille allemande décimée
Ostende, 19 septembre.
Mercredi dernier nne automobile blindée
anglaise rencontra une patrouille de cinq
uhians dont quatre tarent taés. Le cin-
quième fat tait prisonnier. Les Anglais n’eu-
rent aucune perte.
La formidable Armée russe
Rome, 19 septembre.
Le Tribuna dit tenir de source sûre que la
Russie a actuellement six millions d’hom-
mes sons les drapeaux et en tient quatre
autres millions en réserve.
L'Aotion russe
Petrograd, 18 septembre (communiqué officiel).
Sur le front de la Prusse orientale, les,
Basses ont arrêté définitivement, le 17 sep-
tembre, l’offensive des Allemands qni, snr
plnsienrs points, se replient qu des
déplacements.
M liimiii i l'in
L’ennemi a été chassé de tontes les hauteurs de la
rive droite de l’Aisne. — Nous avons fait
de nombreux prisonniers.
20 Septembre, reçu à 1 h. 45.
«A L’AILE GAUCHE
Nous avons prïls un drapeau au Sud de Noyon.
A 1» suite d’une affaire assez sérieuse sur le plateau de Craonne, noua
avons fait de nombreux prisonniers aux 12® et 15= corps et à la garde
Les Allemands qui,, malgré leurs attaques d’une extrême violence ne
purent pas gagner le moindre terrain devant Reims, ont bombardé toute la
journée la cathédrale.
La situation est sans changement dans l’ensemble.
A-U CENTRE
Nous avons progressé sur le revers occidental de l’Argonne.
■A. L’AILE DROITE
Rien de nouveau.
La situation générale reste favorable.
■ (Communiqué officiel.)
LE RÉCIT D'UN COMBATTANT
j Quelques officiers blessés au cours des
I combats de ces jours derniers sont arrivés à
I Paris.
I L’un d’eux, le capitaine L..., de l’infante-
I rie, a communiqué ses impressions sur la
j bataille de l’Aisne, « la plus formidable, a-t-
| il affirmé, de tontes celles qui ont été livrées
I jusqu'ici ».
I — Après la bataille de la Marne, les Alle-
I mands cherchaient nn terrain défensif pour
j mettre nn terme à leur retraite. A partir du
1 moment où, sons l’irrésistible poussée angto-
I française, iis ont franchi i’Ourcq, leur mon-
I vement de recnl a pris des proportions dé-
I sastreuses. Le nombre de traînards que nous
I avons faits prisonniers est énorme, de même
que la quantité de fourgons, décaissons, de
tracteurs automobiles, de cuisines roulan-
tes, etc., qu’ils nous ont abandonnés est con-
sidérable. ’*■ ,
» Dans nn seul village, à la limite des dé-
.nartpmant. «le-Seine-efrBiatiie et up-ferac—
nous ayons pris 21 fourgons et 7 canons
Des habitants nous ont affirmé qu’i s avaient
jeté dans la rivière plusieurs centaines de
| caisses de munitions et de vivres.
» C’est à partir du il que notre marche
en avant s’est ralentie ; néanmoins, ce jour-
là et le lendemain,nous avons encore avancé
d’une vingtaine de kilomètres. Le 13, ce fat
une journée de repos, employée des deux
côtés à se préparer à manoeuvrer. Le 14, au
matin, nous avons de nouveau pris contact
avec l’ennemi ; au début de l’après-midi, la
bataille était générale.
» Elle tut tout d’abord défensive de la part
des Allemands, leur souci manifeste étant de
tenir jusqu’à l’arrivée des renforts qu’ils
attendaient. Il en fat ainsi toute la journée
du 15, marquée par des alternatives d’avan-
ces et de recuis partiels, sans qu’un résultat
décisif ait été obteuu.
» Dans la nuit du 15 au 16, les Allemands
tentèrent un effort formidable, en particu-
lier sur notre extrême gauche. Il fallut à
nos troupes et à l’armée anglaise qui opé-
rait à notre centre gauche une vaillance et
un courage extrêmes pour résister à la pres-
sion ennemie. Repoussés dix fois avec des
pertes cependant sensibles, dix fois ils re-
vinrent à la charge, s’efforçant en vain de
rompre notre ligne. Les combats qui se dé-
roulèrent jusqa au jour sont les plus vio-
le nts et les plus meurtriers auxquels j’ai as-
sisté depuis !e début de la campagne. Les
Allemands ont, à mon avis, dépense là tout
ce qui leur restait d'énergie, et la prodigalité
avec laquelle le3 chefs sacrifiaient leurs
hommes indiquait bien leur résolution dé-
sespérée.
» Nulle nart..fie n’ont réussi a nous en-
tamer sérieusement. Un léger fléchissement
tut compensé par nne vigoureuse contre-
attaque, qui nous permit de rattraper les
quelques pouces de terrain perdu. La jour-
née du 16 s’écoula sans gu’nn changement
notable se lut produit dans nos positions
respectives. La nuit du 16 au 17 fat relative-
ment calme; mais, à l’aube, le combat reprit
avec line nouvelle intensité et notre vigou-
reuse offensive produisit, çette fois, un ré-
sultat appréciable. L’ennemi dut reculer
d une dizaine de kilomètres nous abandon-
nant 600 prisonniers et piuïieurAEHiitràiHeu-
ses. Ce tut là le premier signe d’une iassi-
-;Ude OUI. dans la matinée, manifesta sur
tout le front.^ Lorsqu’à 11 heures, blessé
a une balle à 1 omoplate, j’ai quitté la ligne
ae teu, j avais 1 impression qne la résistance
®‘PJlen\le samoil ssait et qu’elle finirait par
cfr*r I élan admirable des troupes
La Coopération Anglaise
Le Bureau d8 la Presse anglaise a publié
jeudi an rapport sur les opérations des
tronpes britanniques du 10 au 13 septembre.
Celles-ci eurent à faire face à de très fortes
positions occupées par l'ennemi avec lequel
elles entrèrent en contact le 12. Un long duel
d artillerie fut d’abord engagé.
Uaé partie des troupes anglaises parvint
â franchir l’Aisne dans la journée de diman-
cae dernier. Le gros du corps expédition-
naire réussit à passer à son tour dans la
nuit du 13 par un pont qui n’avait pas été
détruit.
A la gauche, les troupes françaises étaient
précédées de l’artillerie qui protégeait la
construction d’un pont. A Soissons, ona
masse d’infanterie parvint cependant a tra-
verser la rivière ; les hommes passant à la
tue indienne sur nne simple poutre du pont
de chemin de fer.
Pendant les trois ou quatre d erniers jours,
des détachements allemands isolés ont été
découverts dans les bois, Les hommes sa
rendirent.
Sur le front autrichien, la poursuite se
continue. Les Russes s’approchent des posi-
tions défensives de Siniava, Yarosiaw et
Przrmyszl.
Les snceès russes continuent
Petrograd, 19 septembre.
Communication de l'Etat-Major. — Les trou-
pes russes s’emparèrent des positions forti-
fiées de Siniava, de Simbor.
Les tronpes d’arrière-garde des Autrichiens
farent repoussées à Vichaia, au-delà du San.
Dans le rayon de Radymo et de Medyka,
les Autrichiens détruisirent les ponts da
San.
Yarcelaw est en flammes.
Le 15 septembre, dans le rayon de Sando-
mir et de Badomysi, les Busses firent trois
mille prisonniers. Ils prirent vingt-deux ca-
nons et capturèrent trois mille caissons aux
environs de Nemirow. Beaucoup de soldats
ennemis se rendirent individuellement.
Un Officier serbe décoré
Petrograd, 18 septembre.
Le général Poulnik, commandant en chef
des tronpes serbes, est nommé chevalier de
l’ordre rnsse de Saint-Georges.
On Fortifie Vienne
Odessa, 18 septembre.
On annonce que les fortifications de Vien-
ne ne seront prêtes qne dans deux mois.
L’inqniétude de la popnlation augmente.
La Fuite de la Cavalerie Autrichienne
Petrograd 18 septembre.
La cavalerie autrichienne, si durement
éprouvée déjà an début de la guerre, a dis-
paru entièrement du champ de bataille.
Pendant la seconde moitié de la bataille
de Galicie nnlle part on n’essaya de déli-
vrer ies tronpes d'arrière-garde, entourées
par les Basses.
Au delà de ia Vistnle, les troupes d’avant-
gardes allemandes construisent des fortifica-
tions sur le front Centochow-Wnosesins.
Les Allemands en Turquie
Petrograd, 18 septembre.
La Gazette de la Bourse de Constantinople
dit qne le nombre des militaires allemands
actuellement en Turauie dénasse 7,000
La Boumanie et l'Allemagne
Bucarest, 19 septembre
M. Waldlhausen, ministre d’AIiemagne en
Roumanie est rappelé ; son influence n'ayant
■pas eu le succès que souhaitait la Wilhelm-
strasse.
Une Manifestation en Italie
Rome, 1D septembre.
Hier soir des groupes, sortis d’une salle
ou des orateurs nationalistes avaient honoré
la mémoire des italiens et des sujets autri-
chiens morts dans la bataille de Galirie, ten-
tèrent de se livrer à nne manifestation en
faveur de l’abandon de la neutralité de
l'Italie.
Ils se heurtèrent à des barrages de trou-
pes. Les manifestants parcoururent quel-
ques rues en poussant des cris divers et se
dispersèrent sans autre inc dent sur Tordra
de la police.
Dans la Haute-Alsace
Besançon, 10 septembre.
Le correspondant du Times a fait un tour
en antomobile dans le district auprès de
Thann et la vallée de Vesserlingen, dans 1%
Haute-Alsace et Ta tronvée évacuée. Quel-
ques éclairenrs allemands seulement la par-
couraient.
Laissant Alt Munsterol, la première station
de chemin de 1er snr ie côté allemand, lundi
soir, 14 septembre, il s’est ensuite dirigé
vers Ferrette viâ Moos et Hirsingen, qu’il a
trouvé également évacuées par les alle-
mands.
Tout le long de cette région il n’y a pas
d’armée allemande, seulement trois ou qua-
tre bataillons de Landwehr appuyés par l’ar-
tillerie qui occupent maintenant la contrée,
ies Allemands laissent une distance consi-
dérable entre leurs avant-postes et les lignes
françaises, distance qn’il a traversée sans
obstacles.
Quand il télégraphia Inndi de Belfort, les
Français Occupaient toujours ie Haut-Rhin,
Thann, Dornach, Dannemarie, Hirsingen et
Ferrette - - j
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IJnj abonne égelsment, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Francs
EN AVANT I
Le généralissime Jofire commence à
se départir de sa réserve de ces der-
niers jours; c’est bon signe. A vrai
dire il n'est pas encore très loquace,
pour autant qu’il puisse l'être ; mais
il nous a appris à peser la valeur de
ses mots. Si nous nous souvenons de la
sobriété de ses épithètes dans le cou-
rant de la semaine dernière, alors
qu’une grande victoire était déjà en
pleine réalisation, nous avo ns tout
lieu d’être satisfaits du communiqué
d'hier.
« Sur la rive droite de l’Oise, nous
progressons dans la direction de
Noyon... nous tenons toutes les hau-
teurs delà rive droite de l’Aisne...
l'armée du Kronprinz continue son I
mouvement de retraite... nous avan- J
çôns régulièrement en Lorraine ». J
Celte « régularité » nous suffit ; I
qu'elle soit observée pendant quelques I
jours seulement sur tous ces points et I
nous enregistrerons la plus belle des J
victoires parce que ce sera celle qui I
libérera notre territoire.
La progression de notre aile gau-1
che sur la rive droite de l'Oise est Tin-1
dieation du mouvement enveloppant I
dont, sans être stratège, nous avions I
envisagé l’éventualité comme tout le J
monde pouvait le Jaire, pour tourner j
lajorte position de Laon difficile à I
prendre de Jront.
Le /ait le plus précis que nous ré-1
çele le communiqué, c’est que nous I
tenons désormais toutes les hauteurs J
de la rive droite de l’Aisne ; il im-1
porté donc que nous sachions ce que I
sont ces hauteurs qu'avec son laco-1
nisme habituel T Etat-Major ne décrit I
pas davantage ; cela nous permettra I
d’apprécier d’autant mieux les succès I
déjà remportés.
On sait qu'après la bataille de la I
Marne., qui a duré du 5 au la sep-1
tembre, nous avions rejeté l’ennémi
sur la rive droité de l’Aisne. Dès le\
lendemain nous avons jranchi cette
rivière en avàl de Soissons, et c’est
hindi dernier, i£, que la nouvelle !
bataille iciàvnrïtcrixré-T L
nemi était alors jalonné, dans la ré-1 j
gion qui nous occupe, par la forêt de I
Laigue, par les plateaux au Nord I i
de Vic-sur-Aisne et de Soissons, par 11
Graonne et par Berry-au-Bac, sur I <
l’Aisne ; nous avons déià donné quel- I *
ques précisions sur la plupart de ces I 1
points. I ’
Jusqu’à présent nous savions seule- !
ment avec quelque certitude que les I \
Allemands avaient été repoussés depuis ! (
lundi au Nord de la Jorêt de Laigue I (
jusqu’à Noyon ; pour le reste nous res-1 t
fions dans le vague sur le progrès de (
nos troupes. Aujourd’hui nous savons c
donc qu’elles occupent tout le plateau I 1
qui s’étend en face de l'Aisne depuis I
Vie jusqu’à Graonne. 11
Lorsqu’on va de Soissons à Laon, à
quelques kilomètres de la ville, la voie 4
monte et le pays devient de plus en I 1
plus accidenté, jusqu’à ce qu’on arrive I
à Amzy-le- Château d’où la voie re-18
descend pour traverser la vallée ma-1J
récageuse de la Lette (affluent de s
l’Oise) ; elle remonte ensuite pour re-1t
descendre dans la vallée de l’Ardon c
(affluent de la Lette) qui coule au J s
pied de la montagne, à pic, de Laon J
dont nous avons parlé. C'est le plateau r
entre l’Aisne et la Lette que nous I d
avons repris et d’où nous pourrons J 11
faire Jace énergiquement à l’ennemi
jfatiguê sur le massif opposé. | 81
f L’historien Henri Houssajye auquel a
'[nous avions emprunté une description a,
de la montagne de Laon, a aussi J f,
■décrit ce plateau ; nous lui laisse-1 a,
rons de nouveau la parole pour bien p
montrer la valeur stratégique des ! pi
positions occupées et en même temps I
la valeur des troupes qui ont réussi à I cl
s’en emparer : I sc
! « Entre l’Aisne et la Lette », écrit 111
Henry Hoüssaye, « parallèlement au £
» cours de ces deux rivières, s’élève I ce
» un long plateau qui tantôt vaste I
» comme une plaine, tantôt resserré ! re
» comme un défilé, s’étend des envi- (
> rons de Gorbény à l’Est jusque pas- I ac
» sé Soissons à l’Ouest. A son extré- I ce
|* mité orientale, ce platean projette I *’<
» au milieu de la campagne, ainsi I
» qu’un fort avancé, un promontoire I
» d’une altitude de cent cinquante I j,,
» mètres au dessus de l’Aisne. Ce J yc
» promontoire, qni s’appelle le petit I ja
j» plateau de Craonne, se relie au
[p grand plateau par une sorte d’isthme
î» qui dans sa partie la plus étroite,
I» n’a que cent trente mètres de lar-1
1» geur. Il faut passer par là pour at-1
( » teindre le grand plateau dont le !
terrain est légèrement en contre-l>as
» des deux sommets. La position n’a
|>as d’autre accès. En arrière de i’é-
j» tranglement. de cet isthme, les flancs !
i » de la montagne tombent presque à '
y» pic au Nord, dans la marécageuse !
j» vallée de la Lette, où se creuse an
i>» raVÎn qui porte le nom de Trou de
,» la Demoiselle, au Sud, dans la val-
» lée Foulon, où le précipice plus
» roide et plus profond encore s’ap-
» pelle le Trou d’Enfer. »
Le dernier Jait saillant signalé par
le communiqué, c’est que l armée du
Kronprinz reprend à nouveau son
mouvement de retraite; ceci est fait
pour nous réjouir mais ce qui nous
intrigue c'est la direction que va pren-
dre cette retraite qui de tonte Jaçon
semble Jaciliter un mouvement tour-
nant de notre aile droite ; nous sou-
haitons en tout cas qu’elle s’accentue
jusqu'en Prusse orientale où, dit-on,
le Kronprinz doit prendre un nouveau
commandement, dans le vain espoir,
sans doute, d'éviter la honte d’être
battu.
CASPAR-JORDAN.
Notre article était sous presse lors-
que nous est parvenu le communiqué
de nuit. Le brillant succès remporté
sur le plateau de Craonne confirme
d’ailleurs l’explication que nous avons
donnée du premier communiqué.
PARMI LES AUTRES
I Le capitaine ennemi t...
Je le revoyais avec sa large et grosse figu-
I re, son collier de barbe ronsse, ses yeux
I menaçants, tel il était resté dans mes sonve-
I nirs d’enfant, tel il m’apparnt ce matin de
décembre 70, quand il poussa la porte de la
I maison familiale, àFécamp, où il venait exi-
ger un gîte.
Casque à pointe et barbe ronsse : c'est
ainsi qu’il passe, au théâtre, le capitaine
ennemi, à travers les fictions tragiques de
VAttaque du Moulin, fictions devenues, hélas,
j de douloureuses réalités.
Le capitaine ennemi que j’ai aujourd’hui,
devant moi est jeune encore. Des yeux très j
bleus illuminent une figure ronde aux joues
rasées de près.
La moustache aux poils hérissés et coupés
court donnerait peut-être à ce masque un
air hargneux, rébarbatif. Mais l’homme a
maintenant calmé ses ardeurs de haine et de I
sauvagerie. C’est un blessé, c’est un prison-1
nier. Il est maîtrisé et deux fois vaincu. Sur |
son lit d’ambulance, où la vie le reprend I
peu à peu, ses yeux bleus fixés au plafond, |
suivent des vois de chimères...
Qu’y a-t-il an fond de cette pansée, der-J
rrert-ce nom qu unirirane iraiiçaisjr a froié!
pendant qu’une autre brisait undembre î... |
Je me suis approché du lit, je me suis I
penché, et nos regards se sont croisés. C’est |
nn moment d'émotion étrange que j’ai |
quelque peine à analyser, mais, dont je I
conserve cependant l’impression vive : |
l’homme que j’ai devant moi est de la race |
de ceux qui ont fusillé des enfants t
L’officier s’est arraché à ses pensées. Il I
sourit. II s’efforce d’incliner la fête pour
saluer le directeur de'l’Hospice, la soeur de
charité qui m’accompagnent. Il sourit en- |
core en promenant snr nous nn oeil où je j
devine à la fois de la reconnaissance, de la I
colère, de l’inquiétude, un désir d’exprimer J
des mots qu’une volonté plus forte jugule et |
retient au fond de la gorge.
Mais il a dit pourtant, à mi-voix, sur un
ton très doux :
— Je vous remercie, Monsieur le direc-
| teur. Je suis bien soigné ici... oui, je vous
| remercie...
Alors, comme si la montée de gratitude
I avait eu le don d’accomplir un soudain mi-
| racle, le visage s’est rasséréné, les yeux sont
| devenus moins brillants et moins durs, le
sourire plus naturel, pins franc. C’est un
homme que le mal a cloué sur sa couche :
ce n’e3i presque plus le soldat. Nous cau-
sons.
Commandant d’ane compagnie d’infante-
rie prussienne, il se battit dans les plaines
de la Marne, il y reçut deux balles qni
l’étendirent.
[ Pendant six jours et six nuits, il demeura
sur le champ de bataille, sans nourriture,
avec beaucoup d’autres des siens. L’armée
allemande battait en retraite. Il se dit. qne
c’en était fait de lui, qne la mort viendrait
le prendre. Il l’attendit. Et ce furent des
ambulanciers français qni vinrent à sa
place. Ils le déposèrent snr une civière,l’em-
portèrent, le mirent en lien sûr.
Le voilà maintenant sur nn lit, dans une
chambre lumineuse et claire, entouré de
soins attentifs et dévoués, dans une atmo-
sphère de compassion, de fraternité, de
paix.., Pour la première fois,depuis cinq
jours qu’il est ici, des larmes fartives ont
conlé.
— Je vous remercie encore, Monsieur le di- J
recteur i
Le remerciaient est dit en français, sans I
accent. Comme je souligne celte parfaite |
connaissance de la langue, le capitaine |
s’empresse d’ajouter :
— 0h ! mais je parie aussi le russe... J’ai I
appris cela tout seul, dans les livres, quand |
j’étais en garnison à Erfurt. Quand on a le |
désir de connaître, on finit nn jonr par sa- |
voir. Tout est une question de volonté. Ponr |
la langue française, cependant, j’ai été très |
aidé. J’avais dans ma compagnie des soldats |
alsaciens-lorrains. Je causais souvent avec |
eux. Iis m’ont appris la prononciation... |
Un mot me brûle les lèvres : la guerre f
Je l’ai à peine prononcé, qne l’officier me (
regarde un instant avec une expression de
gravité impressionnante. Pais ses yeux vont |
à nouveau chercher le plafond, descendent |
lentement le long des murs, se fixent dans |
le vague. Et, simplement, d’une voix qui se |
fait plus discrète :
— La guerre 1... C’est la France qui l’a
déclarée t I
J’essaie de le dissuader, de combattre l’o- I
dieuse légende. L’homme feint d’écouter, I
mais il n’entend pas. L’idée fansse, l’idée |
mauvaise, l’idée qa’on fit entrer dans cette J
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
E>E L’AISNE A LA MO®E1L,Ï_,I3
J9 Septembre. — A notré aile gauche, nous avons avancé dans la direction de
^oyon, ou nous avons pris un drapeau. Nous tenons les hauteurs de la rive droite de
1 Aisne. Sur le plateau de Graonne, nous avons fait de nombreux.prîsonniers.
Au Centre, 1 ennemi était d’abord resté dans ses profondes tranchées, mais nous
avons ensuite réussi a progresser sur le revers occidental de l’Argonne.
A notre droite, nous avançons d’une façon régulière en Lorraine
D’une manière générale, la situation est favorable.
EIV I* OL OGNE
„„ # sfPtembre- - A l’Ouest de Kielce, non loin de la frontière de Silésie, les avant-
garues allemandes construisent des fortifications sur le front à Czenstochowa.
EIV AUTRICHE
19 Septembre. — En Galicie, les troupes autrichiennes ont été repoussées sur de
nouveaux points au delà du San. Les Russes ont pris vingt-deux canons et trois mille
caissons aux environs de Nemirow.
tête à coups de mensonges, demeure vivace,
enracinée, inébranlable. .
Qaand sonnera donc pour l’Humanité ré-
novée, le réveil du Droit, de la Justice et de
la Vérité î...
Dans la même chambre, de l’autre côté
de la fenêtre, est étendu un autre blessé
allemand, un élève-officier qui, lui aussi,
parle correctement le français et sait très
bien traduire sa reconnaissance pour la la-
I Ç.OÎJ dont il est traité.
Les deux grandes salies voisines qui oc-
cupent tout l’étage ne sont remplies que
par dés soldats. Ce sont pour la plupart des
réservistes, tombés aux combats de Meaux
et de Coulommiers ; des barbes blondes et
encore des yenx bleus, d’un bleu transpa-
rent. Il y a là des plaies bénignes à guérison
rapide, mais il en est d’antres aussi que la
gangrène a prises et qui ont fait de ces mal-
heureux des êtres douloureux, gémissants
et pitoyables. Et'je veux dire ici le beau
dévouement de nos médecins, l’ample et
savant effort foarni par tous, par i’ua d’eux,
notamment, le docteur Dehelly, dont on
m’a cité des traits admirables. Mais je m'ex-
cuse bien vite d’avoir avancé nn nom, tous
seraient à retenir.
— Ti ■v..a„...I J—tfr-pBnsirsTrvîéis à
l’angoissant inconnu de leur nouveau sort,
les blessés allemands reposent.
Certains, moins menrtris, se sont accou-
dés et feuillettent des livres d’images.
J’en aperçois nn qni tire d’ane grosse pipe
de porcelaine des bouffées de fumée qu’il
s’ingénie à faire discrètes...
^ .Et comme jerepassais par là,àpasfeu-
trés, avec le pieux respect qui nous escorte
toujours en ces salles de doulear, je vis la
soeur de charité s’incliner devant nn chevet,
demeurer un moment figée dans la ferveur
de la prière, puis doucement, doucement,
d’an geste tendrement maternel, ramener le
dfrap de toiie bise sur la figure d’an mort.
ALBERT-HERRENSCHKIDT.
Dépêches Havas
Au Conseil des Ministres
Bordeaux, 19. septembre.
An Conseil des ministres, M. Malvy a com-
muniqué des rapports et des documents
émanant des autorités civiles et militaires
des départements évacués, mettant ea relief
le courage et le sang-froid déployés par di-
vers représentants élus, par la population
et les fonctionnaires en face de l’occupation
allemande.
Une Allocution patriotique
de l’abbé Watterlé
Bordeaux, 19 septembre.
Dans la matinée, une messe a été célébrée
à la cathédrale de Saint-André pour les suc-
cès des années alliées.
L'abbé Wetterié, ex-député an Reichstag,
a prononcé une allocution patriotique, im-
pressionnant vivement le nombreux audi-
toire emplissant l’immense cathédrale.
L’abbé Wetterié montra la France inno-
cente du crime collectif qni se commet ac-
tuellement. Dieu lui doit la victoire, car elle
montra dans la crise sans exemple les pins
héroïques vertus.
Le prédicateur termina en disant qne le
pays, dont l’histoire fut une longue épopée
et qui se montra capable d’ane telle reprise
d’énergie, ne saurait pas mourir.
Malgré la sainteté an lieu des applaudis»
sements répétés saluèrent le prédicateur.
Comment ils se retranchent
Bordeaux, 18 septembre.
Il résulte des renseignements parvenus
du front que les tranchées allemandes, dans
toute la région an Nord de Châlons-sur-
Marne, sont très fortement constituées. Elles
sont profondes d’un mètre environ, com-
portent des pare-éclats de 20 mètres en 20
mètres et des chambres de repos, qni sont
couvertes par des portes de maisons, elles-
mêmes recouvertes de terre. Elles compren-
nent plusieurs rangées parallèles, flanquées
d’autres tranchées perpendiculaires avec des
mitrailleuses enterrées.. On comprend qne,
dans ces conditions, notre avance ne puisse
être très rapide.
Les Prouesses de nos Aviateurs
Bordeaux, 18 septembre.
Près la gare de S..., nn aviateur français
a fait sauter la voie ferrée, immobilisant
ainsi dix trains pleins de soldats allemands,
prêts à partir ; nn antre aviateur a détruit
deux trains de ravitaillement.
Les Renforts allemands
Paris, 19 septembre.
On évalue à près de 50,000 le chiffre des
renforts reçus bar les Allemands, après la
bataille de la Marne. -r—-
Communiques
du Gouvernement
19 Septembre, reçu à 19 heures.
A NOTRE AILE GAUCHE
Sur la rive droite de l’Oise, nous avons pro-
gressé dans la direction de Noyon.
Nous tenons toutes les hauteurs
de la rive droite de l’Aieste, en face
de I ennemi qui paiatt se renforcer par l’ap- 1
port de troupes venues de Lorraine.
AU CENTRE
Les Allemands n’ont pas bougé des profondes |
tranchées qu’ils ont construites.
A NOTRE AILE DROITE
L’armée du Kronprinz continue son mouve- |
ment de retraite.
Notre avance en Lorraine est régulière j
Dans l’ensemble, les deux partis, fortement I
retranchés, se livrent à des attaques partielles j
sur tout le front sans qu’on ait à signaler, d’un |
côié ni dé l’autre, de résultat décisif.
Un Bon Tour
Amsterdam, 19 septembre.
300 prisonniers français ont réussi à s’é-
chapper du train qui les avaient amenés à
Bruxelles, où les habitants leur ont fourni
des vêtements civils avec lesquels ils ont pu
gagner Amsterdam.
SA départ du «r Lutetia »
Bordeaux, 19 septembre.
Le transatlantique Lutetia est parti à trois
heures de l’après-midi avec 700 passagers, la
plupart argentins et brésiliens. Il fera escaie
à Dakar et à Rio-Santos.
Paquebot allemand capturé
Marseille, 18 septembre.
Nous avons annoncé que vendredi matin
est entré dans notre port, le paquebot
allemand Juit, capturé dans les eanx de Bi-
rerte, et qui se rendait de Braïla à Ham-
bourg en battant pavillon roumain. Il était
conduit par des marins français.
Sous nue certaine quantité de planches,
les elles dissimulaient nue cargaison de fa-
rine, alors que les papiers du bord indi-
quaient exclusivement un chargormni de
bois.
L’Emprunt anglais couvert trois fois
Londres. 18 septembre.
Un emprunt de 15 millions de livres ster-
ling (375 millions de francs) en bons dn
Trésor a été émis aujourd’hui; Il a été sous-
crit plus de trois fois au taux moyen de
3 livres 3 shillings 0/0.
L’Organisation du Meurtre et du Pillage
Anvers, 19 septembre.
Un officier commandant les troupes alle-
mandes d’Aerschot, qui a été fait prisonnier
et qui est arrivé-ici, dit que selon lui, les
atrocités commises en Belgique furent com-
mandées par des ordres écrits signés von der
Goltz.
11 a indiqué l’endroit où on pourrait trou-
ver la preuve de ces dire3.
D’autre part, des prisonniers affirment
qu’il existait dans les rangs de l’armee alle-
mande un détachement -spécial chargé de
piller et de massacrer.
Encore un « Tattbe » eur Anvers
Anvers, 18 septembre.
Un aéroplane allemand ayant survolé de
nouveau la ville a laissé tomber nn projec-
tile, dont la nature n’est pas encore nette-
ment établie.
Un maraicher, allant au marché, a été
blessé.
Patrouille allemande décimée
Ostende, 19 septembre.
Mercredi dernier nne automobile blindée
anglaise rencontra une patrouille de cinq
uhians dont quatre tarent taés. Le cin-
quième fat tait prisonnier. Les Anglais n’eu-
rent aucune perte.
La formidable Armée russe
Rome, 19 septembre.
Le Tribuna dit tenir de source sûre que la
Russie a actuellement six millions d’hom-
mes sons les drapeaux et en tient quatre
autres millions en réserve.
L'Aotion russe
Petrograd, 18 septembre (communiqué officiel).
Sur le front de la Prusse orientale, les,
Basses ont arrêté définitivement, le 17 sep-
tembre, l’offensive des Allemands qni, snr
plnsienrs points, se replient qu des
déplacements.
M liimiii i l'in
L’ennemi a été chassé de tontes les hauteurs de la
rive droite de l’Aisne. — Nous avons fait
de nombreux prisonniers.
20 Septembre, reçu à 1 h. 45.
«A L’AILE GAUCHE
Nous avons prïls un drapeau au Sud de Noyon.
A 1» suite d’une affaire assez sérieuse sur le plateau de Craonne, noua
avons fait de nombreux prisonniers aux 12® et 15= corps et à la garde
Les Allemands qui,, malgré leurs attaques d’une extrême violence ne
purent pas gagner le moindre terrain devant Reims, ont bombardé toute la
journée la cathédrale.
La situation est sans changement dans l’ensemble.
A-U CENTRE
Nous avons progressé sur le revers occidental de l’Argonne.
■A. L’AILE DROITE
Rien de nouveau.
La situation générale reste favorable.
■ (Communiqué officiel.)
LE RÉCIT D'UN COMBATTANT
j Quelques officiers blessés au cours des
I combats de ces jours derniers sont arrivés à
I Paris.
I L’un d’eux, le capitaine L..., de l’infante-
I rie, a communiqué ses impressions sur la
j bataille de l’Aisne, « la plus formidable, a-t-
| il affirmé, de tontes celles qui ont été livrées
I jusqu'ici ».
I — Après la bataille de la Marne, les Alle-
I mands cherchaient nn terrain défensif pour
j mettre nn terme à leur retraite. A partir du
1 moment où, sons l’irrésistible poussée angto-
I française, iis ont franchi i’Ourcq, leur mon-
I vement de recnl a pris des proportions dé-
I sastreuses. Le nombre de traînards que nous
I avons faits prisonniers est énorme, de même
que la quantité de fourgons, décaissons, de
tracteurs automobiles, de cuisines roulan-
tes, etc., qu’ils nous ont abandonnés est con-
sidérable. ’*■ ,
» Dans nn seul village, à la limite des dé-
.nartpmant. «le-Seine-efrBiatiie et up-ferac—
nous ayons pris 21 fourgons et 7 canons
Des habitants nous ont affirmé qu’i s avaient
jeté dans la rivière plusieurs centaines de
| caisses de munitions et de vivres.
» C’est à partir du il que notre marche
en avant s’est ralentie ; néanmoins, ce jour-
là et le lendemain,nous avons encore avancé
d’une vingtaine de kilomètres. Le 13, ce fat
une journée de repos, employée des deux
côtés à se préparer à manoeuvrer. Le 14, au
matin, nous avons de nouveau pris contact
avec l’ennemi ; au début de l’après-midi, la
bataille était générale.
» Elle tut tout d’abord défensive de la part
des Allemands, leur souci manifeste étant de
tenir jusqu’à l’arrivée des renforts qu’ils
attendaient. Il en fat ainsi toute la journée
du 15, marquée par des alternatives d’avan-
ces et de recuis partiels, sans qu’un résultat
décisif ait été obteuu.
» Dans la nuit du 15 au 16, les Allemands
tentèrent un effort formidable, en particu-
lier sur notre extrême gauche. Il fallut à
nos troupes et à l’armée anglaise qui opé-
rait à notre centre gauche une vaillance et
un courage extrêmes pour résister à la pres-
sion ennemie. Repoussés dix fois avec des
pertes cependant sensibles, dix fois ils re-
vinrent à la charge, s’efforçant en vain de
rompre notre ligne. Les combats qui se dé-
roulèrent jusqa au jour sont les plus vio-
le nts et les plus meurtriers auxquels j’ai as-
sisté depuis !e début de la campagne. Les
Allemands ont, à mon avis, dépense là tout
ce qui leur restait d'énergie, et la prodigalité
avec laquelle le3 chefs sacrifiaient leurs
hommes indiquait bien leur résolution dé-
sespérée.
» Nulle nart..fie n’ont réussi a nous en-
tamer sérieusement. Un léger fléchissement
tut compensé par nne vigoureuse contre-
attaque, qui nous permit de rattraper les
quelques pouces de terrain perdu. La jour-
née du 16 s’écoula sans gu’nn changement
notable se lut produit dans nos positions
respectives. La nuit du 16 au 17 fat relative-
ment calme; mais, à l’aube, le combat reprit
avec line nouvelle intensité et notre vigou-
reuse offensive produisit, çette fois, un ré-
sultat appréciable. L’ennemi dut reculer
d une dizaine de kilomètres nous abandon-
nant 600 prisonniers et piuïieurAEHiitràiHeu-
ses. Ce tut là le premier signe d’une iassi-
-;Ude OUI. dans la matinée, manifesta sur
tout le front.^ Lorsqu’à 11 heures, blessé
a une balle à 1 omoplate, j’ai quitté la ligne
ae teu, j avais 1 impression qne la résistance
®‘PJlen\le samoil ssait et qu’elle finirait par
cfr*r I élan admirable des troupes
La Coopération Anglaise
Le Bureau d8 la Presse anglaise a publié
jeudi an rapport sur les opérations des
tronpes britanniques du 10 au 13 septembre.
Celles-ci eurent à faire face à de très fortes
positions occupées par l'ennemi avec lequel
elles entrèrent en contact le 12. Un long duel
d artillerie fut d’abord engagé.
Uaé partie des troupes anglaises parvint
â franchir l’Aisne dans la journée de diman-
cae dernier. Le gros du corps expédition-
naire réussit à passer à son tour dans la
nuit du 13 par un pont qui n’avait pas été
détruit.
A la gauche, les troupes françaises étaient
précédées de l’artillerie qui protégeait la
construction d’un pont. A Soissons, ona
masse d’infanterie parvint cependant a tra-
verser la rivière ; les hommes passant à la
tue indienne sur nne simple poutre du pont
de chemin de fer.
Pendant les trois ou quatre d erniers jours,
des détachements allemands isolés ont été
découverts dans les bois, Les hommes sa
rendirent.
Sur le front autrichien, la poursuite se
continue. Les Russes s’approchent des posi-
tions défensives de Siniava, Yarosiaw et
Przrmyszl.
Les snceès russes continuent
Petrograd, 19 septembre.
Communication de l'Etat-Major. — Les trou-
pes russes s’emparèrent des positions forti-
fiées de Siniava, de Simbor.
Les tronpes d’arrière-garde des Autrichiens
farent repoussées à Vichaia, au-delà du San.
Dans le rayon de Radymo et de Medyka,
les Autrichiens détruisirent les ponts da
San.
Yarcelaw est en flammes.
Le 15 septembre, dans le rayon de Sando-
mir et de Badomysi, les Busses firent trois
mille prisonniers. Ils prirent vingt-deux ca-
nons et capturèrent trois mille caissons aux
environs de Nemirow. Beaucoup de soldats
ennemis se rendirent individuellement.
Un Officier serbe décoré
Petrograd, 18 septembre.
Le général Poulnik, commandant en chef
des tronpes serbes, est nommé chevalier de
l’ordre rnsse de Saint-Georges.
On Fortifie Vienne
Odessa, 18 septembre.
On annonce que les fortifications de Vien-
ne ne seront prêtes qne dans deux mois.
L’inqniétude de la popnlation augmente.
La Fuite de la Cavalerie Autrichienne
Petrograd 18 septembre.
La cavalerie autrichienne, si durement
éprouvée déjà an début de la guerre, a dis-
paru entièrement du champ de bataille.
Pendant la seconde moitié de la bataille
de Galicie nnlle part on n’essaya de déli-
vrer ies tronpes d'arrière-garde, entourées
par les Basses.
Au delà de ia Vistnle, les troupes d’avant-
gardes allemandes construisent des fortifica-
tions sur le front Centochow-Wnosesins.
Les Allemands en Turquie
Petrograd, 18 septembre.
La Gazette de la Bourse de Constantinople
dit qne le nombre des militaires allemands
actuellement en Turauie dénasse 7,000
La Boumanie et l'Allemagne
Bucarest, 19 septembre
M. Waldlhausen, ministre d’AIiemagne en
Roumanie est rappelé ; son influence n'ayant
■pas eu le succès que souhaitait la Wilhelm-
strasse.
Une Manifestation en Italie
Rome, 1D septembre.
Hier soir des groupes, sortis d’une salle
ou des orateurs nationalistes avaient honoré
la mémoire des italiens et des sujets autri-
chiens morts dans la bataille de Galirie, ten-
tèrent de se livrer à nne manifestation en
faveur de l’abandon de la neutralité de
l'Italie.
Ils se heurtèrent à des barrages de trou-
pes. Les manifestants parcoururent quel-
ques rues en poussant des cris divers et se
dispersèrent sans autre inc dent sur Tordra
de la police.
Dans la Haute-Alsace
Besançon, 10 septembre.
Le correspondant du Times a fait un tour
en antomobile dans le district auprès de
Thann et la vallée de Vesserlingen, dans 1%
Haute-Alsace et Ta tronvée évacuée. Quel-
ques éclairenrs allemands seulement la par-
couraient.
Laissant Alt Munsterol, la première station
de chemin de 1er snr ie côté allemand, lundi
soir, 14 septembre, il s’est ensuite dirigé
vers Ferrette viâ Moos et Hirsingen, qu’il a
trouvé également évacuées par les alle-
mands.
Tout le long de cette région il n’y a pas
d’armée allemande, seulement trois ou qua-
tre bataillons de Landwehr appuyés par l’ar-
tillerie qui occupent maintenant la contrée,
ies Allemands laissent une distance consi-
dérable entre leurs avant-postes et les lignes
françaises, distance qn’il a traversée sans
obstacles.
Quand il télégraphia Inndi de Belfort, les
Français Occupaient toujours ie Haut-Rhin,
Thann, Dornach, Dannemarie, Hirsingen et
Ferrette - - j
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