Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-19
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 septembre 1914 19 septembre 1914
Description : 1914/09/19 (A34,N12095). 1914/09/19 (A34,N12095).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172258s
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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l’Oise et la Somme.... .) ® Fr * ® "
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|| On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Peste de Frano» j [
NOTRE PRESTIGE
— —
La bataille a continué sans modifi-
cation importante de la situation sur
aucun point, nous dit le communiqué
'd'hier ; nous n’avons donc rien à ajou-
ter aux explications que nous avons
données pour exposer aussi clairement
que possible, à l’aide des données of-
ficielles, la position des forces en pré-
sence. Vouloir faire plus, essayer de
deviner les marches et contre-marches
de chacune de nos armées, ce serait
faire oeuvre de stratège en chambre
pour laquelle nous ne nous sentons ni
compétence ni envie.
; Nous noterons seulement que la ba-
taille « chauffe » surtout non seule-
ment au Sud de Laon, mais aussi au
Nord de Reims que les Allemands
sont sans doute particulièrement irri-
tés de voir réoccupée par nous. Certes
nos braves soldats sont à une rude
épreuve, mais ils en ont déjà vu d’au-
tres et cette fois ils ont le stimulant
1souverain de la victoire qu’ils viennent
de remporter.
Ce stimulant réagit sur nous tous
et nous permet d’attendre patiemment
des nouvelles. L’effet de cette victoire
’ se fait d'ailleurs sentir bien au delà
■de notre pays et, puisque nous en
avons le loisir, nous enregistrerons
aujourd’hui ses heureuses conséquen-
ces pour notre diplomatie.
La victoire de la Marne a eu un
double effet ; à l’Etranger, c’est d'ex-
citer les sympathies qui existaient
déjà pour nous et de ruiner la légende
de l’invincible force allemande. Même
si l’Allemagne bénéficie d’un retour
de fortune et retrouve quelques suc-
cès, son prestige, qu’elte avait soi-
gneusement entretenu depuis cinquan-
te ans est perdu : nous avons fait la
preuve,d’une manière éclatante, qu’elle
peut être battue et c’est là pour beau-
coup de pays, il faut bien s’en rendre
compte, une nouveauté qui donne à
réfléchir aux hésitants et aux timorés.
On ,sait que notre victoire a été
l’occasion de manifestations enthou-
siastes dans presque tous les pars
neutres, en particulier en Italie, en
Espagne, en Suisse, en Roumanie et
en Grèce, sans parler des Etats- Unis.
Parmi CES or*
l’attitude actuelle nous intéresse au
plus haut degré, c’est l’Italie et la
Roumanie ; or il semble bien que leur
neutralité sympathique évolue plus
rapidement depuis quelques jours
dans un sens qui ne peut que nous
être agréable.
L’entrée en jeu de l’Italie et de la
Roumanie aurait certainement pour
effet de précipiter l’écrasement de
l'Autriche et de l’Allemagne, et par
conséquent de hâter les préliminaires
de paix. On sait que l’Italie est une
puissance militaire de premier ordre ;
si la Roumanie n’est pas une des
grandes puissances, cependant, elle
dispose de 65o,ooo hommes qu’elle a
mobilisés l’année dernière au moment
de la seconde guerre balkanique, avec
une promptitude et une sûreté qui a
fait l'admiration de tous. L’Italie à
nos côtés, la Roumanie aux côtés de
la Russie, feraient donc d’utile be-
sogne !
A vraidire.ee n’est pas seulement
par sympathie naturelle pour leur
soeur latine, la France, que ces deux
pays marcheraient. (On sait, en effet,
que par une singularité ethnique,
les Roumains, enclavés üu milieu de
Slaves et Hongrois, descendent des lé-
gionnaires romains de l’empereur
Trajan). L’intérêt national les pousse
tous deux contre l’Autriche, à un mo-
ment où va se régler le compte de
chaque nationalité.
L’Autriche qui est une mosaïque de
peuples et de morceaux de peuples,
retient indûment dans ses liens les
Italiens de Trieste et du Trentin
ainsi que les Roumains de la Tran-
sylvanie et de la Bacovine. Sans
doute, quand nous traiterons avec
elle et l’Allemagne, il faudra bien
qu’elle rende gorge, pour le plus
grand bonheur de tous les peuples dé-
livrés ; mais les Italiens et les Rou-
mains considéreront sans doute com-
me plus honorable d’avoir été à la
peine avant d’être au plaisiT !
Or l’Italie qui a déjà montré sa dé-
sinvolture vis-à-vis de la Triple-Al-
liance en restant neutre, vient de nous
donner une preuve capitale de son dé-
sir de se ranger du côté de la Triple-
Entente. On sait que toutes les puis-
sances ont protesté auprès de la Su-
blime-Porte contre son intention d’a-
broger les capitulations qui mettaient
les chrétiens, en Orient, à l'abri de la
juridiction turque ; or, pour la pre-
mière fois dans une manifestation
internationale, l’Italie s'est détachée
de l’Allemagne cl de l'Autriche qui
,ont été réduites à agir isolément de
de leur côté ; la note italienne a été
remise à la Porte en même temps et
dans les mêmes termes que celles de
la France, de l'Angleterre et de la
Russie, El à Rome on orie tous les
jours : vive la France ! à bas l’Au-
triche / vive la guerre !... jj
La même effervescence règne en
Roumanie et finira sans doute par
avoir raison des hésitations du souve-
rain qui se souvient peut-être trop
encore qu’il est un Hohenzollern
(George V est bien le propre cousin-
germain de Guillaume II !). Une dé-
pêche nous apprend un changement
de - ministère ; pour qui connaît les
moeurs politiques roumaines c'est l’in-
dice d’une orientation nouvelle du roi
qui va sans doute choisir, par consé-
quent, des ministres décidés à l’in-
tervention ; nous en aurons bientôt la
confirmation.
Le prince Cantacuzène, ancien di-
plomate roumain, vient d’exprimer,
dans le Figaro, les sentiments chaleu-
reux de ses compatriotes qui aspirent
à prendre part à cette guerre de libé-
ration ét il s’écriait, avec le lyrisme
de sa race : « L’âme française, par
sa grande victoire remportée sur l Al-
lemagne dans la bataille de la Mar-
ne, s’est affirmée la tutrice de l’huma-
nité / »
Honneur à nos soldats, qui ont élevé
si haut le prestige de la France l
CASPAR-JORDAN.
LA MORT DE TROIS BRAVES
Trois gendarmes, dont le maréchal des
logis-chef Grosnier, ont été tués à l’ennemi,
la semaine dernière, alors qu’ils étaient en
tournée à l’extrême limite du département
de la Seine-Jnferieure.
C’était mercredi après-midi, le maréchal
des logis-chef Grosnier, qui commandait le
poste établi à Gournay, était informé que des
militaires vraisemblablement égarés, Séjour-
naient dans la forêt de Lyons Accompagne
de deux gendarmes, il se rendit immédia-
tement à la forêt afin de se rendre compte
de la véracité de cette information.
Les trois gendarmes avaient commencé
leur ronde depuis un certain temps lors-
qu’ils aperçurent tout à coup un groupe de
personnes qui stationnaient à nne certaine
distance. Ils se dirigèrent de lenr côté, mais
à peine avaient-ils fait quelques pas qne des
coups de feu retentirent ; les trois gendar-
mes tombèrent aussitôt mortellement frap-
pés. Les militaires en question étaient des
soldats allemands, nne patronilie très cer-
tainement, qni s’étaient égarés.
Leur mauvais coup accompli, les Alle-
mands, dont l'un parait-il avait revêtu un
uirlfut nuv d*plïlv;mt 1 frnTryutwy—h ■sAwrrxg
deux automobiles et filèrent dans la direc-
tion de Flenry-sur-Andelle.
Le maréchal des logis chef Grosnier, dont
nous avons à déplorer la fin tragique, était
bien connu au Havre, où il possédait de
nombreuses sympathies. C’est seulement au
début de cette année qu’ii prit sa retraite, il
quitta la caserne de la gendarmerie pour
entrer an service de la ville du Havre, qni
l’avqit choisi comme gérant de l’établissement
de bains douches du quartier de l’Eure. Il ce
tarda pas à s’y faire heureusement appré-
cier par les habitants du quartier, grâce à
son activité, sa bienveillance, son désir d’être
agréable.
A l’ordre de môbiiisation, le maréchal des
logis Crosnier, comme tous ses camarades
retraités depuis peu, était encore aux ordres
duministredeiaguerre.il reprit donc du
service et fut nommé chef du poste de
Gournay. C’est là qu’il devait faire à la Patrie
le suprême sacrifice de sa vie...
Nous adressons à la famille de ce brave
nos bien vives condoléances.
Les Exemptés et Réformés
(Décret du 9 Septembre 1914)
ARTICLE PREMIER. — Tons les hommes pla-
cés , aans la position de réforme par congé
n» i on n° 2 ou dans la position de réforme
temporaire, ainsi qne les hommes exemptés
par les conseils de révision, appartenant par
leur âge à une classe encore soumise aux
obligations miiitaTes, seront convoqués de-
vant les conseils de révision réunis, pour
examiner le contingent de la classe 1915, à
l’exception de ceux qui ont contracté un
engagement ponr la durée de la guerre.
ARTICLE 2. — Ceux d’entre eux qui seront
reconnus, à la snite de cet examen, aptes au
service militaire, seront immédiatement
soumis aux obligations de leur classe de
recrutement.
Ceux qui ne se rendront pas à la convo-
cation seront considérés comme aptes au
service armé.
ARTICLE 3. —
*?*
Aux termes de ce décret, tous les hommes
placés dans la position de réform- par congé
«o i ou par congé n° 2 ; ainsi que les hommes
exemptés par les conseils de révision, apparte-
nant par ienr âge à une classe encore son-
mise aux obligations militaires devront faire
dans un délai de 8 jours à dater de la réception
des présentes instructions la déclaration de
lenr situation militaire à la mairie du lieu de
leur résidence actuelle. Cette déclaration poarra
être faite par lettre recommandée adressée
an Maire.
Eila énoncera les nom et prénoms du dé-
clarant, les dates et lien de sa naissance, et,
autant que possible, le motif d’exemption
ou de reforme.
Sont dispensés de cette déclaration : I» Les
hommes qui ont contracté nn engagement
ponr la durée de la guerre ; 2* Les hommes
réformés postérieurement à l’ordre de mo-
bilisation générale.
La liste des déclarations reçues dans cha-
que commune sera établie en 4 colonnes ;
ire colonne : nom et prénoms ; 2« colonne :
date et lieu de naissance, classe ; 3e colonne :
motif d’exemption ou de réforme ; 4e co-
lonne en blanc. Cette liste sera adressée par
le maire au préfet aussitôt établie.
Le préfet convoquera autant que possible par
voie d’appel individuel les intéressés devant
le Conseil de révision cantonal ; mais com-
me il est à craindre que toutes les convoca-
tions ne puissent parvenir en temps utiie,
TLsA G-UE3KRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Bavas.
B>13 L'ASSNE A. LA MOSELLE
J 7 Septembre. — A nôtre aile gauche, dans la journée, nous avons légèrement pro-
gressé sur les hauteurs au Nord de l’Aisne.
Cette progression s’est encore accentuée dans la soirée.
Des contre-attaques ont été repoussées par les Anglais à Craonne et par les Fran-
çais à Reims.
Au centre, l’ennemi adopte une attitude purement défensive.
A l’aile droite, la situation reste la même dans l’Argonne et la Woevre. L’ennemi
s’organise défensivement dans Je voisinage de là frontière.
J3IW BELGIQUE
16 Septembre. — Echec des Allemands à Termonde. Ils subissent de grosses
pertes.
EN POLOGNE
17 Septembre. — Les troupes allemandes abandonnent peu à peu la province de
Kielce et se dirigent au Sud, vers la frontière, pour rejoindre et soutenir les Autri-
hiens battus eu Galicie.
EN AUTRICHE-HOIVGRIE
17 Septembre. — Lès Russes ont pris Sandomir, enlevé d’assaut Krzaschow, en
Galicie, et capturé d’importants convois.
les maires auront soin d’aviser à plusieurs re-
prises les assujettis du jour et de l'heure ou ils
devront se présenter devant le Conseil de Révi-
sion.
Jusqu’à nouvel oidre, devront seulement com-
paraître devant le Conseil de révision dont la
session commencera le 7 octobre les hommes dis
Classes 1914, 1913, 19i2, 1911 et 1910.
Des instructions ultérieures, disposeront
pour les autres classes. Sont dispensés de se
présenter personnellement devant les Con-
seils de révision les hommes ayant perdu un
membre, nne main ou un pied ; ceux ayant
totalement perdu le pouce d!nne main ou
ceux atteints de paralysie ou d’atrophie d’on
membre, les hommes atteints de déviation
de la colonne vertébrale, ceux ayant perdu
la vue d’un oeil, ceux atteints d’idiotie ou
d’aliénation mentale et enfin les obèses ayant
un poids supérieur à 100 kilogrammes. Les
hommes qui rentrent dans ces catégories
devront, en se faisant inscrive, faire établir
par le maire on la gendarmerie un certificat
attestant la natnre de l’infirmité. Ces certifi-
cats devront être joints à la liste envoyée à
ia Préfecture^
Les hommes appelés à se présenter depant le
Conseil de révision seront indemnisés de leurs
frais de voyage.
MM. les maires sont invités à porter les pris-
critlions ci-dessus à la connaissance de leurs
administrés : ils renouvelle! ont fréquemment les
avis afin que tous lés hommes rentrant dans les
c mditions prévu-s soient inscrits.
Le pre-fet compte sur leur zèle patriotique
pour apporter tous leurs soins à l’application
du déortHi cUa—©—ooptcnaÉro itH^nluIU lTS COiH
prendront l’importance, importance qu’ils
feront eux-même3 comprendre à leurs admi-
nistrés.
Les Marchés ne sont pas annulés par la guerre
De nombreux industriels et commerçants
ont reçu des lettres par lesquelles leurs
clients déclarent annuler les marchas qu’ils
avaient conclus avec eux. La chambre de
commerce de Toulouse s’est préoccupée de
cette question. Elle editne que les événe-
ments de la guerre, les réquisitions, les ar-
rêts des transports et même l’invasion ne
sont des cas de force majeure que s’ils pro-
duisent des imposi-ibilités absolues d’agir.
Les hostilités n’entraînent donc pas l’an-
nulation des marchés, même dans les pays
investis, et à pins forte raison dans les ré-
gions non envahies.. Tout le monde reste
tenu, non seulement d’exécuter ses engage-
ments antérieurs, mais encore d’y apporter
le surcroît de soins et d’activité dont la si-
tuation fait une obligation nouvelle, tant du
côté des vendeurs que du côté des ache-
teurs.
La jurisprudence, notamment celle éta-
blie à la snite de la guerre de 1870-71, ne
laisse aucun doute à cet égard. Les marchés
et contrats ne sont pas annulés par la
gnerre.
Ce que (ont nos Avions
Si les Taubes semblent rendre de grands
services aux Allemands, nos avions spnt
aussi pour nos armées de précieux aûxi-
liaires. Ils ont rendu depuis les débuts de ia
guerre les services qu’on attendait d’eux an
point de vne des reconnaissances générales
auxquelles on s’est principalement attaché.
Le but de .ces reconnaissances générales
échappe en toute évidence au troupier qni,
voyant passer les avisas français a plus de
1.500 mètres, ne se fait pas toejeurs nne juste
idée de la valeur des renseignements que
l’oiseau porte vers un point ignoré mais qui
détermineront un mouvement dont lui—
tronpier, cavalier ou artilleur — sera l’exé-
cutant pour la cause commune.
Mains heureux que nous dans les recon-
naissances générales, semble-t-il, les Prus-
siens ont jusqu’à présent montré un zèle
tenace dans les petites reconnaissances d’ar-
mée. Ils vont, viennent, évoluent, retour-
nent, reviennent, si bien que les troupiers
s’écrient : « On n‘e voit gu’enx » et se per-
suadent que les avions français n’exisieat
pas on ne volent pins. Bien à tort, d’ail-
leurs...
Il y a du reste des régions entières où les
Taubes n’osent plus s'aventurer. Un aviateur
bavrais, le sous-otîicier De levai, dont nous
avons déjà eu l’occasion de parler de ses
raids an Maroc, l’écrivait encore à ses pa-
rents il y a quelques jours.
Certains de nos pilotes sont d’ane hardiesse
insoupçonnable et font nne besogne fort
u.ile quoique ignorée. Tel tut le cas dans la
région de B... s/-A. Le célèbre Brindejonc
des Moulinais lance jeurnellement des bom-
bes avec nne précision remarquable. Véchi-
nés, snr son appareil muni d’une mitrail-
leuse, livre une chasse acharnée aux Taubes
qui n’osent pins affronter la zone où il évo-
lue. Les Chanteloup, les Robiliot, les Gastin-
eer et les Skoll et tant d’autres, ont, pendant
la bataille de Marne, accompli des exploits
dont on nous dira pins tard tout l’éclat* Qu'il
nous suffise de aire qu'en quatre jours,
dans un sent secteur, 7 avions allemands
ont été descendu» ..
Communiqués
du isolement
17 Septembre, 23 heures.
LA SITUATION
La situation est sans changement.
18 septembre, 19 h. 15.
SUR LE FRONT
La bataille a continué sur tout le front de
l’Oise à /a, Woevre pendant la journée du 17
sans modification importante de la> situation
sur aucun point. A noire aile gauche, sur les
hauteurs au Nord de l'Aisne, nous avons légè-
rement progressé sur certains points. Trois
retours offensifs tentés par les Allemands con-
tre l’armée anglaise ont échoué de Craonne à
Reims.
Nous avons nous-mêmes repoussé de très
violentes contre-attaques exécutées la nuit ;
i!ennemi a et) vain essayé de prendre l’offen-
sive contre Reims.
AU CENTRE
uéneims a l‘A rgarme~;~Fêffiiénu se renforce
par des travaux de fortification importants et
adopte une attitude purement défensive.
A L’EST DE L’ARGONNE ET
DANS LA WOEVRE
Situation sans changement.
A NOTRE AILE DROITE (Lorraine et Vosges)
L’ennemi occupe des positions organisées
défensivement dans le voisinage de la frontière.
Nous continuons à progresser
à notre aile gauche
19 septembre, reçu àl h. 45.
Aucun changement dans la si»
tuation d’ensemble, sinon que nous
continuons à progresser à notre
aile gauche et qu’on constate une
légère accalmie dans la bataille.
Dépêches Hans
Conseil des Ministres
Bordeaux, 17 septembre.
L.e Conseil des ministres s’est réuni ce
matin, sons ia présidence de M. Poincaré.
N’assistaient pas à la délibération, M. Dou-
mergue, parti, comme on le sait, dans la
Marne, et M. Thomson, qui a quitté Bordeaux
cette nuit, pour aller dans les départements
du Nord et du Pas-de-Calais, procéder à nne
enquête sur la situation et les besoins im-
médiats des populations victimes de l’inva-
sion allemande.
Le Conseil s’est exclusivement entretenu
de la situation diplomatique et militaire.
Bordeaux, 18 septembre.
M. Viviani a communiqué au Conseil des
ministres un télégramme de félicitations du
président du Conseil au Monténégro au nom
dn gouvernement royal, disant que la vic-
toire éclatante remportée par la glorieuse
armée française remplit de joie l’armée et le
peuple monténégrin, et taisant des voeux
pour la victoire finale de la France, de la
liberté et de ia civilisation contre la sauva-
gerie allemande.
L’Instruction des jeunes recrues
Paris, 18 septembre.
M. Millerand, ministre de la guerre, a dé-
cidé l’envoi des recrues de la classe 1914
dans les camps dans le but de rendre l’ins-
truction pins pratique, plus efficace et plus
rapide.
Viotlmes de la Consigne
Dreux, 17 septembre.
Mercredi soir, MM. Prévost, économe, et
Champagne, administrateur de l’hôpital, en
arrivant en automobile au passage à niveau
des Osmeaux, près de Dreux, ont été tués
par une sentinelle dont ils n’avaient pas en-
tendu les sommations.
Mort au Champ d’Honneur
Bordeaux, 17 septembre,
On annonce la mort du gén«WL Bataille,
. qui a été tué devant i’eaneutà
Médecins incarcérés
Bordeaux, 17 septembre.
On signale l'odyssée de trois médecins
majors français.
Arrêtés le 17 août après un combat dans
la vallée de la Broche,alors qu’ils soignaient
des blessés, ils forent, an mépris de ia èon-
vention de Généré, incarcérés avec des pri-
sonniers de droit commun et relâchés après
quinze jours de captivité.
Distribution de Secours
Paris, 17 septembre.
M. Gaston Menier, sénateur de Seiue-et-
Marne, après avoir visité un grand nombre
de communes de ce département plus parti-
culièrement éprouvées au cours des der-
niers combats, vient d’appeler l’attention du
gouvernement sur la situation faite aux ha-
bitants et de l’inviter à procéder d’urgence à
une première distribution de seconrs indis-
pensables.
Un Jeune Héros
Bordeaux, 17 septembre.
Un rapport allemand signale que le 22
août, à Burgond, près de Sainte-Marie-aux-
Mines, les Allemands, en entrant dans le
village, demandèrent à un jeune Alsacien,
Théophile Jaogoat, âgé de 18 ans, si les
Français occupaient le village ; Jaogoat ré-
pondit négativement.
Les Allemands entrèrent alors dans le
pays, mais ils furent accueillis par une très
vive fusillade partant des premières mai-
sons, occupées par les Français.
Après un violent combat, les Allemands
se retirèrent et aperçurent le jeune homme
qni déclara qu’il connaissait parfaitement la
préseoce des Français et que c’était en con-
naissance de cause qu’il avatt trompé les
Allemands.
Ceux-ci considérant qne Jaogoat, sujet
allemand, avait commis uu acte de haute
trahison, le fusillèrent.
L’Impression de M. Bourgeois
Paris, 17 septembre.
Le nom de M. Léon Bourgeois a été mêlé
à un certain nombre de récits publiés par
les journaux après son voyage dans le dé-
partement de la Marne.
M Bourgeois a déclaré qu’il était étranger
à la plupart Urî cca récita üt noua pria rla rA-
prendre les déclarations suivantes qui, seu-
les, traduisent- exactement ses impressions :
« Nous avons vu hier M. Léon Bourgeois,
ancien président du Conseil, qni a bien vou-
ln nons donner quelques impressions au
sujet de ia visite qu’il vient de faire, en
compagnie de M. le docteur Pécbadre, dé-
puté d’Epernay, sur le théâtre de la grande
bataille de la Marne.
» Tout d’abord, nous dit M. Léon Bour-
geois, j’ai en la satisfaction de pouvoir dis-
tribuer, ce qui était le but principal de mon
voyage, les seconrs les plus urgents à quel-
ques-unes des victimes les plus éprouvées
-de eeUe-IhcgtngustM égluu, "~ei‘
aux subsides dont m’avait muni le Comité
du secours national.
L’ancien président du Conseil nous déclare
ensuite que s’il a éprouvé une dgulonreuse
émotion à la vne de tant de ravages, de rui-
nes, de souffrances, il a rapporté, par contre,
l’impression la plus satisfaisante causée par
le bel élan de nos troupes, la fermeté de
leurs chefs, là parfaite organisation des
convois, ia volonté de tous de marcher en
avant.
Il a voyagé dans les limites assignées par
,1’antorite militaire, visitant snccessivement
les cantons d’Anglure, d’Esternay et de Sé-
zanne. Le lendemain, ceux de Montmirail et
de Fère-Chatnpenoise ; le troisième, jour,
Vervins, Cbâlons et Yitry-le-François, pour
revenir par la vallée du Petit-Morin. C’est
dans toute cette étendue, sur un front d’en-
viron 100 kilomètres de longueur et de 20 à
30 kilomètres de profondeur qn’on s’est
battu pendant quatre jours. La lutte a été
rude et les peries nombreuses de part et
d’autre, mais surtout du côté allemand.
Quaat aux blessés, ceux que M. Bourgeois
a rencontrés étaient dans un état d’esprit
excellent, avides de savoir, impatients de
marcher à nouveau et remplis de fierté
quand i! leur disait : « Ce sont vos blessures
qui ont fait notre victoire ».
M. Bourgeois nous parle encore du triste
exode des habitants qui reviennent aujour-
d’hui voir ce qui reste de leur foyer aban-
donné, mais pleins d’espoir anssi dans la
victoire définitive.
Nouvel échec Allemand en Belgique
Anvers, 18 septembre (officiel).
Mercredi soir les troupes allemandes re-
vinrent de Bruxelles à Termonde et pendant
la nuit nne canonnade ininterrompue se
produisit.
Jeudi un duel d’artillerie s'engagea entre
les Allemands et les Belges qui détendent le
débouché dans le Nord de cette localité.
L’infanterie allemande s'étant présentée
devant le pont détrait par les belges fut ac-
cueillie par un fen intense des mitrailleu-
ses. Les- Allemands durent se replier en dé-
sordre. . . -
Le correspondant dn Daily Télegraph, à
Rotterdam dit apprendre de bonne stnrce
que les Allemands ont perdu chaque jour de
la dernière quinzaine environ 3,200 tués ou
blessés ou prisonniers. Il estime le nombre
des tués à 1,400.
Les Blessés Allemands
Paris, 18 septembre.
Dans une note, le ministre de la guerre
rappelle que l’obligation de donner aux
blessés allemands des soins appropriés, à leur
situation est nn devoir impérieux qui s’im-
pose, non seulement par la législation inter-
nationale et les règles de la convention de
Genève, mais encore par nn sentiment d’ha-
manité dont nous devons désirer la parfaite
réciprocité pour les blessés français prison-
niers en Allemagne.
Le ministre reconnaît l’élévation des sen-
timents du personnel médical et auxiliaire
appelé éventuellement à donner ses soins
aux prisonniers blessés et il est certain qu’il
accomplira son devoir avec tout le dévoue-
ment désirable, mais le ministre n’hésitera
pas à se priver dès services, mêmes volon-
taires, des personnes qui ne se conforme-
raient pas a l’égard des blessés aux règles
d’humanité imposées par la convention de
Genève.
L’Allemagne voulut la Guerre
Londres, 17 septembre.
On nons communique une dépêche de
, l’ambassadeur ^Angleterre à Vienn®. ra-
contant les événements qni précédèrent la
gnerre.
L’ambassadeur démontre que même après
le rejet par l’Autriche de la réponse Serbe à
l'ultimatum autrichien, les négociations en-
tre l’Autriche et la Rassie se poursuivirent
toujours d’ane manière parfaitement ami-
cale jusqu’au 1»' août. L’accord paraissait
presque tait.
Le même jou* l’ambassadeur de Rassis
annonça à l’ambassadeur d’Angleterre que
l’ambassadeur d’Autriche à Saint-Peters-
bourg avait informé M. Sazonoff que l’Autri-
che consentirait à soumettre à une média-
tion les trois points de sa note à ia Serbie
qui paraissaient violer le maintien de l’indé-
pendance serbe.
Malheureusement les conversations aus-
tro-russes furent interrompues par l’Allema-
gne qui intervint le 31 juillet par l’ultima-
tum qu’eliè adressa à Saint-Pétersbourg et à
Paris.
L’ambassadeur constate qu’au délai de
quelques jours aurait probablement épargné
à l’Europe une des plus grandes calamités
de l’histoire.
Un Message anglais
Londres, 17 septembre.
Lord Chnrcbill, dans un message qui a été
lu au cours d’une réunion de recrutement,
dans nne soirée, à Chatham, a dit qne te kai-
ser, avait pressé les troupes d’anéantir les An-
glais, et qu’il a traité de « petite », l’armée du
général French. La ville de Chatham saura
quelle réponse loi faire.
On ne devra conclure la paix aussi long-
temps que le militarisme prussien ne sera
pas écrasé.
Appel au Peuple d’Irlande
Londres, 18 septembre.
Le nationaliste irlandais Redmond publie
un manifeste émouvant adressé au peuple
irlandais, dans lequel ii lui demande de lor-
mer une brigade irlandaise qqj représentera
l’Irlande dans la lutte h siorique engagée
pour les droits sacrés des petites nations
comme d’autres parties de l’Empire sont re-
présentées.
Après le Combat
Londres, 17 septembre,
. L’amimutA annonce que le SUUS-rniinn na-9
est revenu sain et sauf après avoir torpillé
un croisear allemand qne l’on suppose être
le Hela, à 6 milles an Sud de Heligoiand.
Capture d’un Navire de commerce
Marseille, 17 septembre.
On a amené dans la matinée le cargo-boat
Huit, qni a été capturé au large dans la Mé-
diterranée. Ce navire battait pavillon rou-
main, mais il est de nationalité allemande.
Perte d’un Navire anglais
Londres, 18 septembre.
lt Am ii nul.,' unnoaeetprefe Ftsyuto, navire
d’instruction maritime anglais, a coulé dani
la Manche.
21 hommes de l’éqnipage snr 64 ont péri.
43 survivants ont été débarqués à Portland.
Les Succès russes s'affirment
Petrograd, 17 septembre.
Continuant la poursuite de l’ennemi, les
Russes ODt remporté sur tout ie front d’im-
portants succès sur les arrières gardes au-
trichiennes.
Ils ont pris Sandomir, enlevé à l’assaut
une position très puissante près ds Krzos-
choff, puis passant la San, ont talonné les
Autrichiens en déroute.
Dans ia région d’Iavorovo, ils ont pris le#
colonnes de convois des 6« et 14® corps au-
trichiens, auxquels iis ont enlevé plus di
trente canons et d’énormes quantités de
munitions ; iis ont en outre fait 5,000 pri-
sonniers.
Sur le front de la Prusse Orientale, on ne
signale que des combats insignifiants.
Les Allemands se replient en Pologne
Petrograd, 17 septembre.
On annonce qne les troupes allemande*
qui opéraient dans la province de Kielce,
ayant appris les défaites de Krasnik et du
Toraaschoff, se sont repliées rapidement vers
le Sud dans le but de rallier les armées bat-
tues.
Démenti officiel
Petrograd, 18 septembre.
On dément que les Russes aient incendié
des villages de la Prusse orientale.
La Commission belge en Amérique
Washington, 17 septembre.
La Commission belge venue pour protes-
ter contre les atrocités commises par les
Allemands a été reçue à la Maissn Blanche
par le président Wilson, à qni elle a remit
le rapport officiel belge.
Une Victoire Monténégrine
• Cetligne, 13 septembre.
On eongrme que c’est une colonne monté-
négrine qui en opérant en Hertzegovine sons
le cemmandement du général Voukotitch
est parvenue, après un combat acharné, à
prendre la ville fortifiée de Goradza située
entre Fotcba et Yichegrad.
En Turquie
Odessa, 17 Septembre.
Le Bureau de la Presse de Constantinople
a interdit aux journaux de se servir du mot
Petrograde en remplacement de Saint-Péters-
bourg.
Le directeur de l’agence télégraphique otto*
mane Goordji a été arrêté en raison des sen-
timents francophiles. *
Il est accusé d’avoir publié des nouvelles
favorables à la Triple-Entente, spécialement
des télégrammes de l’agence officielle de
Russie.
Les Sympathies Espagnoles
Perpignan, 18 septembre.
Un groupe de personnalités catalanes
espagnoles, dont plusieurs parlementaires,
ont télégraphié au général Joffre, leurs féli-
citations respectueuses et enthousiastes,
ajoutant qu’elles sont fières de constater
qu’il est le grand homme de leur race, qui
fit reculer l’impérialisme germanique près
des champs historiques de Châlons, ou tut
jadis sauvée la.
Administrateur- Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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35, Rue Fontanelle, 35
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Le Petit Havre
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Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
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AU HAVRE,. ,Tt BUREAU DU JOURNAL, 112, bout 1 de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
{ le Journal.
Lt PETIT HA VRE est désigne pour Iss Annonces Judiciaires et légales
t_ IIIIM.I—MIMII ■ iii.ii■■■^MT—iiinuamunnÉn—miâïrrfi*ii
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois ON An 1
! Le Havre, la Seine-Inférieure: l’Eure,r * n « « v*
l’Oise et la Somme.... .) ® Fr * ® "
1 Autres Départements.................... 1 «5 Fr. 11 SO 23 »
[ union Postale Il O » 30 Fr. | -40 »
|| On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Peste de Frano» j [
NOTRE PRESTIGE
— —
La bataille a continué sans modifi-
cation importante de la situation sur
aucun point, nous dit le communiqué
'd'hier ; nous n’avons donc rien à ajou-
ter aux explications que nous avons
données pour exposer aussi clairement
que possible, à l’aide des données of-
ficielles, la position des forces en pré-
sence. Vouloir faire plus, essayer de
deviner les marches et contre-marches
de chacune de nos armées, ce serait
faire oeuvre de stratège en chambre
pour laquelle nous ne nous sentons ni
compétence ni envie.
; Nous noterons seulement que la ba-
taille « chauffe » surtout non seule-
ment au Sud de Laon, mais aussi au
Nord de Reims que les Allemands
sont sans doute particulièrement irri-
tés de voir réoccupée par nous. Certes
nos braves soldats sont à une rude
épreuve, mais ils en ont déjà vu d’au-
tres et cette fois ils ont le stimulant
1souverain de la victoire qu’ils viennent
de remporter.
Ce stimulant réagit sur nous tous
et nous permet d’attendre patiemment
des nouvelles. L’effet de cette victoire
’ se fait d'ailleurs sentir bien au delà
■de notre pays et, puisque nous en
avons le loisir, nous enregistrerons
aujourd’hui ses heureuses conséquen-
ces pour notre diplomatie.
La victoire de la Marne a eu un
double effet ; à l’Etranger, c’est d'ex-
citer les sympathies qui existaient
déjà pour nous et de ruiner la légende
de l’invincible force allemande. Même
si l’Allemagne bénéficie d’un retour
de fortune et retrouve quelques suc-
cès, son prestige, qu’elte avait soi-
gneusement entretenu depuis cinquan-
te ans est perdu : nous avons fait la
preuve,d’une manière éclatante, qu’elle
peut être battue et c’est là pour beau-
coup de pays, il faut bien s’en rendre
compte, une nouveauté qui donne à
réfléchir aux hésitants et aux timorés.
On ,sait que notre victoire a été
l’occasion de manifestations enthou-
siastes dans presque tous les pars
neutres, en particulier en Italie, en
Espagne, en Suisse, en Roumanie et
en Grèce, sans parler des Etats- Unis.
Parmi CES or*
l’attitude actuelle nous intéresse au
plus haut degré, c’est l’Italie et la
Roumanie ; or il semble bien que leur
neutralité sympathique évolue plus
rapidement depuis quelques jours
dans un sens qui ne peut que nous
être agréable.
L’entrée en jeu de l’Italie et de la
Roumanie aurait certainement pour
effet de précipiter l’écrasement de
l'Autriche et de l’Allemagne, et par
conséquent de hâter les préliminaires
de paix. On sait que l’Italie est une
puissance militaire de premier ordre ;
si la Roumanie n’est pas une des
grandes puissances, cependant, elle
dispose de 65o,ooo hommes qu’elle a
mobilisés l’année dernière au moment
de la seconde guerre balkanique, avec
une promptitude et une sûreté qui a
fait l'admiration de tous. L’Italie à
nos côtés, la Roumanie aux côtés de
la Russie, feraient donc d’utile be-
sogne !
A vraidire.ee n’est pas seulement
par sympathie naturelle pour leur
soeur latine, la France, que ces deux
pays marcheraient. (On sait, en effet,
que par une singularité ethnique,
les Roumains, enclavés üu milieu de
Slaves et Hongrois, descendent des lé-
gionnaires romains de l’empereur
Trajan). L’intérêt national les pousse
tous deux contre l’Autriche, à un mo-
ment où va se régler le compte de
chaque nationalité.
L’Autriche qui est une mosaïque de
peuples et de morceaux de peuples,
retient indûment dans ses liens les
Italiens de Trieste et du Trentin
ainsi que les Roumains de la Tran-
sylvanie et de la Bacovine. Sans
doute, quand nous traiterons avec
elle et l’Allemagne, il faudra bien
qu’elle rende gorge, pour le plus
grand bonheur de tous les peuples dé-
livrés ; mais les Italiens et les Rou-
mains considéreront sans doute com-
me plus honorable d’avoir été à la
peine avant d’être au plaisiT !
Or l’Italie qui a déjà montré sa dé-
sinvolture vis-à-vis de la Triple-Al-
liance en restant neutre, vient de nous
donner une preuve capitale de son dé-
sir de se ranger du côté de la Triple-
Entente. On sait que toutes les puis-
sances ont protesté auprès de la Su-
blime-Porte contre son intention d’a-
broger les capitulations qui mettaient
les chrétiens, en Orient, à l'abri de la
juridiction turque ; or, pour la pre-
mière fois dans une manifestation
internationale, l’Italie s'est détachée
de l’Allemagne cl de l'Autriche qui
,ont été réduites à agir isolément de
de leur côté ; la note italienne a été
remise à la Porte en même temps et
dans les mêmes termes que celles de
la France, de l'Angleterre et de la
Russie, El à Rome on orie tous les
jours : vive la France ! à bas l’Au-
triche / vive la guerre !... jj
La même effervescence règne en
Roumanie et finira sans doute par
avoir raison des hésitations du souve-
rain qui se souvient peut-être trop
encore qu’il est un Hohenzollern
(George V est bien le propre cousin-
germain de Guillaume II !). Une dé-
pêche nous apprend un changement
de - ministère ; pour qui connaît les
moeurs politiques roumaines c'est l’in-
dice d’une orientation nouvelle du roi
qui va sans doute choisir, par consé-
quent, des ministres décidés à l’in-
tervention ; nous en aurons bientôt la
confirmation.
Le prince Cantacuzène, ancien di-
plomate roumain, vient d’exprimer,
dans le Figaro, les sentiments chaleu-
reux de ses compatriotes qui aspirent
à prendre part à cette guerre de libé-
ration ét il s’écriait, avec le lyrisme
de sa race : « L’âme française, par
sa grande victoire remportée sur l Al-
lemagne dans la bataille de la Mar-
ne, s’est affirmée la tutrice de l’huma-
nité / »
Honneur à nos soldats, qui ont élevé
si haut le prestige de la France l
CASPAR-JORDAN.
LA MORT DE TROIS BRAVES
Trois gendarmes, dont le maréchal des
logis-chef Grosnier, ont été tués à l’ennemi,
la semaine dernière, alors qu’ils étaient en
tournée à l’extrême limite du département
de la Seine-Jnferieure.
C’était mercredi après-midi, le maréchal
des logis-chef Grosnier, qui commandait le
poste établi à Gournay, était informé que des
militaires vraisemblablement égarés, Séjour-
naient dans la forêt de Lyons Accompagne
de deux gendarmes, il se rendit immédia-
tement à la forêt afin de se rendre compte
de la véracité de cette information.
Les trois gendarmes avaient commencé
leur ronde depuis un certain temps lors-
qu’ils aperçurent tout à coup un groupe de
personnes qui stationnaient à nne certaine
distance. Ils se dirigèrent de lenr côté, mais
à peine avaient-ils fait quelques pas qne des
coups de feu retentirent ; les trois gendar-
mes tombèrent aussitôt mortellement frap-
pés. Les militaires en question étaient des
soldats allemands, nne patronilie très cer-
tainement, qni s’étaient égarés.
Leur mauvais coup accompli, les Alle-
mands, dont l'un parait-il avait revêtu un
uirlfut nuv d*plïlv;mt 1 frnTryutwy—h ■sAwrrxg
deux automobiles et filèrent dans la direc-
tion de Flenry-sur-Andelle.
Le maréchal des logis chef Grosnier, dont
nous avons à déplorer la fin tragique, était
bien connu au Havre, où il possédait de
nombreuses sympathies. C’est seulement au
début de cette année qu’ii prit sa retraite, il
quitta la caserne de la gendarmerie pour
entrer an service de la ville du Havre, qni
l’avqit choisi comme gérant de l’établissement
de bains douches du quartier de l’Eure. Il ce
tarda pas à s’y faire heureusement appré-
cier par les habitants du quartier, grâce à
son activité, sa bienveillance, son désir d’être
agréable.
A l’ordre de môbiiisation, le maréchal des
logis Crosnier, comme tous ses camarades
retraités depuis peu, était encore aux ordres
duministredeiaguerre.il reprit donc du
service et fut nommé chef du poste de
Gournay. C’est là qu’il devait faire à la Patrie
le suprême sacrifice de sa vie...
Nous adressons à la famille de ce brave
nos bien vives condoléances.
Les Exemptés et Réformés
(Décret du 9 Septembre 1914)
ARTICLE PREMIER. — Tons les hommes pla-
cés , aans la position de réforme par congé
n» i on n° 2 ou dans la position de réforme
temporaire, ainsi qne les hommes exemptés
par les conseils de révision, appartenant par
leur âge à une classe encore soumise aux
obligations miiitaTes, seront convoqués de-
vant les conseils de révision réunis, pour
examiner le contingent de la classe 1915, à
l’exception de ceux qui ont contracté un
engagement ponr la durée de la guerre.
ARTICLE 2. — Ceux d’entre eux qui seront
reconnus, à la snite de cet examen, aptes au
service militaire, seront immédiatement
soumis aux obligations de leur classe de
recrutement.
Ceux qui ne se rendront pas à la convo-
cation seront considérés comme aptes au
service armé.
ARTICLE 3. —
*?*
Aux termes de ce décret, tous les hommes
placés dans la position de réform- par congé
«o i ou par congé n° 2 ; ainsi que les hommes
exemptés par les conseils de révision, apparte-
nant par ienr âge à une classe encore son-
mise aux obligations militaires devront faire
dans un délai de 8 jours à dater de la réception
des présentes instructions la déclaration de
lenr situation militaire à la mairie du lieu de
leur résidence actuelle. Cette déclaration poarra
être faite par lettre recommandée adressée
an Maire.
Eila énoncera les nom et prénoms du dé-
clarant, les dates et lien de sa naissance, et,
autant que possible, le motif d’exemption
ou de reforme.
Sont dispensés de cette déclaration : I» Les
hommes qui ont contracté nn engagement
ponr la durée de la guerre ; 2* Les hommes
réformés postérieurement à l’ordre de mo-
bilisation générale.
La liste des déclarations reçues dans cha-
que commune sera établie en 4 colonnes ;
ire colonne : nom et prénoms ; 2« colonne :
date et lieu de naissance, classe ; 3e colonne :
motif d’exemption ou de réforme ; 4e co-
lonne en blanc. Cette liste sera adressée par
le maire au préfet aussitôt établie.
Le préfet convoquera autant que possible par
voie d’appel individuel les intéressés devant
le Conseil de révision cantonal ; mais com-
me il est à craindre que toutes les convoca-
tions ne puissent parvenir en temps utiie,
TLsA G-UE3KRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Bavas.
B>13 L'ASSNE A. LA MOSELLE
J 7 Septembre. — A nôtre aile gauche, dans la journée, nous avons légèrement pro-
gressé sur les hauteurs au Nord de l’Aisne.
Cette progression s’est encore accentuée dans la soirée.
Des contre-attaques ont été repoussées par les Anglais à Craonne et par les Fran-
çais à Reims.
Au centre, l’ennemi adopte une attitude purement défensive.
A l’aile droite, la situation reste la même dans l’Argonne et la Woevre. L’ennemi
s’organise défensivement dans Je voisinage de là frontière.
J3IW BELGIQUE
16 Septembre. — Echec des Allemands à Termonde. Ils subissent de grosses
pertes.
EN POLOGNE
17 Septembre. — Les troupes allemandes abandonnent peu à peu la province de
Kielce et se dirigent au Sud, vers la frontière, pour rejoindre et soutenir les Autri-
hiens battus eu Galicie.
EN AUTRICHE-HOIVGRIE
17 Septembre. — Lès Russes ont pris Sandomir, enlevé d’assaut Krzaschow, en
Galicie, et capturé d’importants convois.
les maires auront soin d’aviser à plusieurs re-
prises les assujettis du jour et de l'heure ou ils
devront se présenter devant le Conseil de Révi-
sion.
Jusqu’à nouvel oidre, devront seulement com-
paraître devant le Conseil de révision dont la
session commencera le 7 octobre les hommes dis
Classes 1914, 1913, 19i2, 1911 et 1910.
Des instructions ultérieures, disposeront
pour les autres classes. Sont dispensés de se
présenter personnellement devant les Con-
seils de révision les hommes ayant perdu un
membre, nne main ou un pied ; ceux ayant
totalement perdu le pouce d!nne main ou
ceux atteints de paralysie ou d’atrophie d’on
membre, les hommes atteints de déviation
de la colonne vertébrale, ceux ayant perdu
la vue d’un oeil, ceux atteints d’idiotie ou
d’aliénation mentale et enfin les obèses ayant
un poids supérieur à 100 kilogrammes. Les
hommes qui rentrent dans ces catégories
devront, en se faisant inscrive, faire établir
par le maire on la gendarmerie un certificat
attestant la natnre de l’infirmité. Ces certifi-
cats devront être joints à la liste envoyée à
ia Préfecture^
Les hommes appelés à se présenter depant le
Conseil de révision seront indemnisés de leurs
frais de voyage.
MM. les maires sont invités à porter les pris-
critlions ci-dessus à la connaissance de leurs
administrés : ils renouvelle! ont fréquemment les
avis afin que tous lés hommes rentrant dans les
c mditions prévu-s soient inscrits.
Le pre-fet compte sur leur zèle patriotique
pour apporter tous leurs soins à l’application
du déortHi cUa—©—ooptcnaÉro itH^nluIU lTS COiH
prendront l’importance, importance qu’ils
feront eux-même3 comprendre à leurs admi-
nistrés.
Les Marchés ne sont pas annulés par la guerre
De nombreux industriels et commerçants
ont reçu des lettres par lesquelles leurs
clients déclarent annuler les marchas qu’ils
avaient conclus avec eux. La chambre de
commerce de Toulouse s’est préoccupée de
cette question. Elle editne que les événe-
ments de la guerre, les réquisitions, les ar-
rêts des transports et même l’invasion ne
sont des cas de force majeure que s’ils pro-
duisent des imposi-ibilités absolues d’agir.
Les hostilités n’entraînent donc pas l’an-
nulation des marchés, même dans les pays
investis, et à pins forte raison dans les ré-
gions non envahies.. Tout le monde reste
tenu, non seulement d’exécuter ses engage-
ments antérieurs, mais encore d’y apporter
le surcroît de soins et d’activité dont la si-
tuation fait une obligation nouvelle, tant du
côté des vendeurs que du côté des ache-
teurs.
La jurisprudence, notamment celle éta-
blie à la snite de la guerre de 1870-71, ne
laisse aucun doute à cet égard. Les marchés
et contrats ne sont pas annulés par la
gnerre.
Ce que (ont nos Avions
Si les Taubes semblent rendre de grands
services aux Allemands, nos avions spnt
aussi pour nos armées de précieux aûxi-
liaires. Ils ont rendu depuis les débuts de ia
guerre les services qu’on attendait d’eux an
point de vne des reconnaissances générales
auxquelles on s’est principalement attaché.
Le but de .ces reconnaissances générales
échappe en toute évidence au troupier qni,
voyant passer les avisas français a plus de
1.500 mètres, ne se fait pas toejeurs nne juste
idée de la valeur des renseignements que
l’oiseau porte vers un point ignoré mais qui
détermineront un mouvement dont lui—
tronpier, cavalier ou artilleur — sera l’exé-
cutant pour la cause commune.
Mains heureux que nous dans les recon-
naissances générales, semble-t-il, les Prus-
siens ont jusqu’à présent montré un zèle
tenace dans les petites reconnaissances d’ar-
mée. Ils vont, viennent, évoluent, retour-
nent, reviennent, si bien que les troupiers
s’écrient : « On n‘e voit gu’enx » et se per-
suadent que les avions français n’exisieat
pas on ne volent pins. Bien à tort, d’ail-
leurs...
Il y a du reste des régions entières où les
Taubes n’osent plus s'aventurer. Un aviateur
bavrais, le sous-otîicier De levai, dont nous
avons déjà eu l’occasion de parler de ses
raids an Maroc, l’écrivait encore à ses pa-
rents il y a quelques jours.
Certains de nos pilotes sont d’ane hardiesse
insoupçonnable et font nne besogne fort
u.ile quoique ignorée. Tel tut le cas dans la
région de B... s/-A. Le célèbre Brindejonc
des Moulinais lance jeurnellement des bom-
bes avec nne précision remarquable. Véchi-
nés, snr son appareil muni d’une mitrail-
leuse, livre une chasse acharnée aux Taubes
qui n’osent pins affronter la zone où il évo-
lue. Les Chanteloup, les Robiliot, les Gastin-
eer et les Skoll et tant d’autres, ont, pendant
la bataille de Marne, accompli des exploits
dont on nous dira pins tard tout l’éclat* Qu'il
nous suffise de aire qu'en quatre jours,
dans un sent secteur, 7 avions allemands
ont été descendu» ..
Communiqués
du isolement
17 Septembre, 23 heures.
LA SITUATION
La situation est sans changement.
18 septembre, 19 h. 15.
SUR LE FRONT
La bataille a continué sur tout le front de
l’Oise à /a, Woevre pendant la journée du 17
sans modification importante de la> situation
sur aucun point. A noire aile gauche, sur les
hauteurs au Nord de l'Aisne, nous avons légè-
rement progressé sur certains points. Trois
retours offensifs tentés par les Allemands con-
tre l’armée anglaise ont échoué de Craonne à
Reims.
Nous avons nous-mêmes repoussé de très
violentes contre-attaques exécutées la nuit ;
i!ennemi a et) vain essayé de prendre l’offen-
sive contre Reims.
AU CENTRE
uéneims a l‘A rgarme~;~Fêffiiénu se renforce
par des travaux de fortification importants et
adopte une attitude purement défensive.
A L’EST DE L’ARGONNE ET
DANS LA WOEVRE
Situation sans changement.
A NOTRE AILE DROITE (Lorraine et Vosges)
L’ennemi occupe des positions organisées
défensivement dans le voisinage de la frontière.
Nous continuons à progresser
à notre aile gauche
19 septembre, reçu àl h. 45.
Aucun changement dans la si»
tuation d’ensemble, sinon que nous
continuons à progresser à notre
aile gauche et qu’on constate une
légère accalmie dans la bataille.
Dépêches Hans
Conseil des Ministres
Bordeaux, 17 septembre.
L.e Conseil des ministres s’est réuni ce
matin, sons ia présidence de M. Poincaré.
N’assistaient pas à la délibération, M. Dou-
mergue, parti, comme on le sait, dans la
Marne, et M. Thomson, qui a quitté Bordeaux
cette nuit, pour aller dans les départements
du Nord et du Pas-de-Calais, procéder à nne
enquête sur la situation et les besoins im-
médiats des populations victimes de l’inva-
sion allemande.
Le Conseil s’est exclusivement entretenu
de la situation diplomatique et militaire.
Bordeaux, 18 septembre.
M. Viviani a communiqué au Conseil des
ministres un télégramme de félicitations du
président du Conseil au Monténégro au nom
dn gouvernement royal, disant que la vic-
toire éclatante remportée par la glorieuse
armée française remplit de joie l’armée et le
peuple monténégrin, et taisant des voeux
pour la victoire finale de la France, de la
liberté et de ia civilisation contre la sauva-
gerie allemande.
L’Instruction des jeunes recrues
Paris, 18 septembre.
M. Millerand, ministre de la guerre, a dé-
cidé l’envoi des recrues de la classe 1914
dans les camps dans le but de rendre l’ins-
truction pins pratique, plus efficace et plus
rapide.
Viotlmes de la Consigne
Dreux, 17 septembre.
Mercredi soir, MM. Prévost, économe, et
Champagne, administrateur de l’hôpital, en
arrivant en automobile au passage à niveau
des Osmeaux, près de Dreux, ont été tués
par une sentinelle dont ils n’avaient pas en-
tendu les sommations.
Mort au Champ d’Honneur
Bordeaux, 17 septembre,
On annonce la mort du gén«WL Bataille,
. qui a été tué devant i’eaneutà
Médecins incarcérés
Bordeaux, 17 septembre.
On signale l'odyssée de trois médecins
majors français.
Arrêtés le 17 août après un combat dans
la vallée de la Broche,alors qu’ils soignaient
des blessés, ils forent, an mépris de ia èon-
vention de Généré, incarcérés avec des pri-
sonniers de droit commun et relâchés après
quinze jours de captivité.
Distribution de Secours
Paris, 17 septembre.
M. Gaston Menier, sénateur de Seiue-et-
Marne, après avoir visité un grand nombre
de communes de ce département plus parti-
culièrement éprouvées au cours des der-
niers combats, vient d’appeler l’attention du
gouvernement sur la situation faite aux ha-
bitants et de l’inviter à procéder d’urgence à
une première distribution de seconrs indis-
pensables.
Un Jeune Héros
Bordeaux, 17 septembre.
Un rapport allemand signale que le 22
août, à Burgond, près de Sainte-Marie-aux-
Mines, les Allemands, en entrant dans le
village, demandèrent à un jeune Alsacien,
Théophile Jaogoat, âgé de 18 ans, si les
Français occupaient le village ; Jaogoat ré-
pondit négativement.
Les Allemands entrèrent alors dans le
pays, mais ils furent accueillis par une très
vive fusillade partant des premières mai-
sons, occupées par les Français.
Après un violent combat, les Allemands
se retirèrent et aperçurent le jeune homme
qni déclara qu’il connaissait parfaitement la
préseoce des Français et que c’était en con-
naissance de cause qu’il avatt trompé les
Allemands.
Ceux-ci considérant qne Jaogoat, sujet
allemand, avait commis uu acte de haute
trahison, le fusillèrent.
L’Impression de M. Bourgeois
Paris, 17 septembre.
Le nom de M. Léon Bourgeois a été mêlé
à un certain nombre de récits publiés par
les journaux après son voyage dans le dé-
partement de la Marne.
M Bourgeois a déclaré qu’il était étranger
à la plupart Urî cca récita üt noua pria rla rA-
prendre les déclarations suivantes qui, seu-
les, traduisent- exactement ses impressions :
« Nous avons vu hier M. Léon Bourgeois,
ancien président du Conseil, qni a bien vou-
ln nons donner quelques impressions au
sujet de ia visite qu’il vient de faire, en
compagnie de M. le docteur Pécbadre, dé-
puté d’Epernay, sur le théâtre de la grande
bataille de la Marne.
» Tout d’abord, nous dit M. Léon Bour-
geois, j’ai en la satisfaction de pouvoir dis-
tribuer, ce qui était le but principal de mon
voyage, les seconrs les plus urgents à quel-
ques-unes des victimes les plus éprouvées
-de eeUe-IhcgtngustM égluu, "~ei‘
aux subsides dont m’avait muni le Comité
du secours national.
L’ancien président du Conseil nous déclare
ensuite que s’il a éprouvé une dgulonreuse
émotion à la vne de tant de ravages, de rui-
nes, de souffrances, il a rapporté, par contre,
l’impression la plus satisfaisante causée par
le bel élan de nos troupes, la fermeté de
leurs chefs, là parfaite organisation des
convois, ia volonté de tous de marcher en
avant.
Il a voyagé dans les limites assignées par
,1’antorite militaire, visitant snccessivement
les cantons d’Anglure, d’Esternay et de Sé-
zanne. Le lendemain, ceux de Montmirail et
de Fère-Chatnpenoise ; le troisième, jour,
Vervins, Cbâlons et Yitry-le-François, pour
revenir par la vallée du Petit-Morin. C’est
dans toute cette étendue, sur un front d’en-
viron 100 kilomètres de longueur et de 20 à
30 kilomètres de profondeur qn’on s’est
battu pendant quatre jours. La lutte a été
rude et les peries nombreuses de part et
d’autre, mais surtout du côté allemand.
Quaat aux blessés, ceux que M. Bourgeois
a rencontrés étaient dans un état d’esprit
excellent, avides de savoir, impatients de
marcher à nouveau et remplis de fierté
quand i! leur disait : « Ce sont vos blessures
qui ont fait notre victoire ».
M. Bourgeois nous parle encore du triste
exode des habitants qui reviennent aujour-
d’hui voir ce qui reste de leur foyer aban-
donné, mais pleins d’espoir anssi dans la
victoire définitive.
Nouvel échec Allemand en Belgique
Anvers, 18 septembre (officiel).
Mercredi soir les troupes allemandes re-
vinrent de Bruxelles à Termonde et pendant
la nuit nne canonnade ininterrompue se
produisit.
Jeudi un duel d’artillerie s'engagea entre
les Allemands et les Belges qui détendent le
débouché dans le Nord de cette localité.
L’infanterie allemande s'étant présentée
devant le pont détrait par les belges fut ac-
cueillie par un fen intense des mitrailleu-
ses. Les- Allemands durent se replier en dé-
sordre. . . -
Le correspondant dn Daily Télegraph, à
Rotterdam dit apprendre de bonne stnrce
que les Allemands ont perdu chaque jour de
la dernière quinzaine environ 3,200 tués ou
blessés ou prisonniers. Il estime le nombre
des tués à 1,400.
Les Blessés Allemands
Paris, 18 septembre.
Dans une note, le ministre de la guerre
rappelle que l’obligation de donner aux
blessés allemands des soins appropriés, à leur
situation est nn devoir impérieux qui s’im-
pose, non seulement par la législation inter-
nationale et les règles de la convention de
Genève, mais encore par nn sentiment d’ha-
manité dont nous devons désirer la parfaite
réciprocité pour les blessés français prison-
niers en Allemagne.
Le ministre reconnaît l’élévation des sen-
timents du personnel médical et auxiliaire
appelé éventuellement à donner ses soins
aux prisonniers blessés et il est certain qu’il
accomplira son devoir avec tout le dévoue-
ment désirable, mais le ministre n’hésitera
pas à se priver dès services, mêmes volon-
taires, des personnes qui ne se conforme-
raient pas a l’égard des blessés aux règles
d’humanité imposées par la convention de
Genève.
L’Allemagne voulut la Guerre
Londres, 17 septembre.
On nons communique une dépêche de
, l’ambassadeur ^Angleterre à Vienn®. ra-
contant les événements qni précédèrent la
gnerre.
L’ambassadeur démontre que même après
le rejet par l’Autriche de la réponse Serbe à
l'ultimatum autrichien, les négociations en-
tre l’Autriche et la Rassie se poursuivirent
toujours d’ane manière parfaitement ami-
cale jusqu’au 1»' août. L’accord paraissait
presque tait.
Le même jou* l’ambassadeur de Rassis
annonça à l’ambassadeur d’Angleterre que
l’ambassadeur d’Autriche à Saint-Peters-
bourg avait informé M. Sazonoff que l’Autri-
che consentirait à soumettre à une média-
tion les trois points de sa note à ia Serbie
qui paraissaient violer le maintien de l’indé-
pendance serbe.
Malheureusement les conversations aus-
tro-russes furent interrompues par l’Allema-
gne qui intervint le 31 juillet par l’ultima-
tum qu’eliè adressa à Saint-Pétersbourg et à
Paris.
L’ambassadeur constate qu’au délai de
quelques jours aurait probablement épargné
à l’Europe une des plus grandes calamités
de l’histoire.
Un Message anglais
Londres, 17 septembre.
Lord Chnrcbill, dans un message qui a été
lu au cours d’une réunion de recrutement,
dans nne soirée, à Chatham, a dit qne te kai-
ser, avait pressé les troupes d’anéantir les An-
glais, et qu’il a traité de « petite », l’armée du
général French. La ville de Chatham saura
quelle réponse loi faire.
On ne devra conclure la paix aussi long-
temps que le militarisme prussien ne sera
pas écrasé.
Appel au Peuple d’Irlande
Londres, 18 septembre.
Le nationaliste irlandais Redmond publie
un manifeste émouvant adressé au peuple
irlandais, dans lequel ii lui demande de lor-
mer une brigade irlandaise qqj représentera
l’Irlande dans la lutte h siorique engagée
pour les droits sacrés des petites nations
comme d’autres parties de l’Empire sont re-
présentées.
Après le Combat
Londres, 17 septembre,
. L’amimutA annonce que le SUUS-rniinn na-9
est revenu sain et sauf après avoir torpillé
un croisear allemand qne l’on suppose être
le Hela, à 6 milles an Sud de Heligoiand.
Capture d’un Navire de commerce
Marseille, 17 septembre.
On a amené dans la matinée le cargo-boat
Huit, qni a été capturé au large dans la Mé-
diterranée. Ce navire battait pavillon rou-
main, mais il est de nationalité allemande.
Perte d’un Navire anglais
Londres, 18 septembre.
lt Am ii nul.,' unnoaeetprefe Ftsyuto, navire
d’instruction maritime anglais, a coulé dani
la Manche.
21 hommes de l’éqnipage snr 64 ont péri.
43 survivants ont été débarqués à Portland.
Les Succès russes s'affirment
Petrograd, 17 septembre.
Continuant la poursuite de l’ennemi, les
Russes ODt remporté sur tout ie front d’im-
portants succès sur les arrières gardes au-
trichiennes.
Ils ont pris Sandomir, enlevé à l’assaut
une position très puissante près ds Krzos-
choff, puis passant la San, ont talonné les
Autrichiens en déroute.
Dans ia région d’Iavorovo, ils ont pris le#
colonnes de convois des 6« et 14® corps au-
trichiens, auxquels iis ont enlevé plus di
trente canons et d’énormes quantités de
munitions ; iis ont en outre fait 5,000 pri-
sonniers.
Sur le front de la Prusse Orientale, on ne
signale que des combats insignifiants.
Les Allemands se replient en Pologne
Petrograd, 17 septembre.
On annonce qne les troupes allemande*
qui opéraient dans la province de Kielce,
ayant appris les défaites de Krasnik et du
Toraaschoff, se sont repliées rapidement vers
le Sud dans le but de rallier les armées bat-
tues.
Démenti officiel
Petrograd, 18 septembre.
On dément que les Russes aient incendié
des villages de la Prusse orientale.
La Commission belge en Amérique
Washington, 17 septembre.
La Commission belge venue pour protes-
ter contre les atrocités commises par les
Allemands a été reçue à la Maissn Blanche
par le président Wilson, à qni elle a remit
le rapport officiel belge.
Une Victoire Monténégrine
• Cetligne, 13 septembre.
On eongrme que c’est une colonne monté-
négrine qui en opérant en Hertzegovine sons
le cemmandement du général Voukotitch
est parvenue, après un combat acharné, à
prendre la ville fortifiée de Goradza située
entre Fotcba et Yichegrad.
En Turquie
Odessa, 17 Septembre.
Le Bureau de la Presse de Constantinople
a interdit aux journaux de se servir du mot
Petrograde en remplacement de Saint-Péters-
bourg.
Le directeur de l’agence télégraphique otto*
mane Goordji a été arrêté en raison des sen-
timents francophiles. *
Il est accusé d’avoir publié des nouvelles
favorables à la Triple-Entente, spécialement
des télégrammes de l’agence officielle de
Russie.
Les Sympathies Espagnoles
Perpignan, 18 septembre.
Un groupe de personnalités catalanes
espagnoles, dont plusieurs parlementaires,
ont télégraphié au général Joffre, leurs féli-
citations respectueuses et enthousiastes,
ajoutant qu’elles sont fières de constater
qu’il est le grand homme de leur race, qui
fit reculer l’impérialisme germanique près
des champs historiques de Châlons, ou tut
jadis sauvée la.
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