Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-18
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 septembre 1914 18 septembre 1914
Description : 1914/09/18 (A34,N12094). 1914/09/18 (A34,N12094).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172257d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
frmnaee — N* 12,094 S Centimes, — Ce Journal ne peut être crié — S Centimes Vendredi 18 Membre 1914
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O. RANDOLET
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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AU HAVRE - BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasoourg.
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Le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
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j] l’Oise et la Somme 1 ' 'J
I Autres Départements C Fr. 1150 33S » |
II Union Postale ÎO » 30 Fr. ao » jj
LA BATAILLE
DE L’AISNE
L’armée du Kronprinz ne bat plus
en retraite ; elle a établi son contact
avec l’aile droite allemande qui con-
tinue à résister ; c’est donc bien désor-
mais une nouvelle bataille qui se livre
sur tout le Jront entre l'Oise et la
Meuse.
Le communiqué reçu hier à 19 heu-
res nous dit qu’entre VArgonne et la
Meuse l’ennemi se retranche à la hau-
teur de Montfaucon. Montfaucon est
an chef-lieu de canton de la Meuse où
le roi Eudes battit en 888 les Nor-
mands que l’on est peut-être étonné
de rencontrer dans cette région. Il est
situé un peu au Nord-Est de Varennes
que les Allemands avaient dû évacuer
et à un croisement de routes très im-
portant.
De Montfaucon partent, en parti-
culier, plusieurs voies qui permettent
de franchir rapidement la Meuse à
Consenvoye (dix kilomètres du der-
nier fort de Verdun), et plus au
Nord, à Sivry, Vilosnes, Brieulles
et Dun-sur-Meuse qui marque l’entrée
de la trouée de Stenay. D’autre part,
vers l’Ouest, on peut, sans trop de
difficulté, traverser l’Argonne par
Apremont et la trouée du Grand-Pré
où passe un embranchement qui re-
joint, à Bazancourt, la ligne de
Reims à Mèzières.
Il n’est pas sans intérêt de noter
que par cette voie l’armée du Kron-
prinz est en contact avec les lignes
allemandes qui s’étendent de l’Aisne
a VArgonne ; le nouveau point cité
par le communiqué, Berry-au-Bac, se
trouve au confluent de l’Aisne et du
canal de l’Aisne à la Marne.
La position occupée par l’ennemi à
la hauteur de Montfaucon ne nous
oppose pas une ligne de défense con-
tinue et inexpugnable; le pays moyen-
nement accidenté, présente un chape-
let de collines séparées par des dépres-
sions dont l’attaque peut aisément ti-
rer parti.
Nos troupes qni progressent entre
V Argonne et la Meuse et qui ont désor-
mais derrière elles l’appui du camp
retranché de Verdun ne tarderont
sans aoutepuis à—JHHW -m.
couloir étroit l’armée du Kronprinz ;
celle-ci, protégée maintenant contre
un mouvement tournant de notre aile
gauche, a, il est vrai, la possibilité de
s’évader au delà de la Meuse, mais
alors, elle nous laisserait le champ li-
tre pour un autre mouvement tour-
nant, par le Nord de VArgonne, Vou-
ziers et Rethel, qui menacerait singu-
lièrement l'aile droite allemande.
A vrai dire, il faudrait, en effet,
pouvoir compter sur un mouvement
tournant, de gauche ou de droite,
pour réussir à déloger rapidement
celle aile droite ennemie des très
fortes positions qu’elle a su prendre
au Nord de l’Aisne. Le communiqué
ne nous cache pas que Vorganisation
de ces défenses, munies d’artillerie
lourde, nous a obligé à ralentir notre
offensive.
Nous savons que lé centre de résis-
tance des Allemands, dans cette ré-
gion, est le massif de Laon ; or, voici
comme le décrit l’historien Henry
Jloussaye, à propos de la campagne
de iSij qui vit le même théâtre :
« D’une altitude de cent mètres au-
» dessus de la rivière d’Ardon, qui
>; coule à ses pieds», écrit Henry
JOEonssaye, « la montagne de Laon s’é-
» lève au milieu d’une grande plaine,
» boisée et légèrement ondulée de
» l’Est à l’Ouest, absolument plate et
» découverte au Nord, où les vastes
» champs de blé s’étendent à perte de
» vue. De loin, la montagne se pro-
» file sur l’horizon comme une im-
» mense redoute, plane à son sommet,
» et inclinant sesi pentes à 45 degrés.
» Ce massif affecte en réalité la forme
» la plus irrégulière. Il résulte de
» cette configuration que la montagne
» présente sur plusieurs points une
» suite de bastions naturels. Partout
» se creusent des ravins à pic. »
Il faut, ajouter à cela que cette po-
sition naturelle s’appuie sur le noeud
très important de roules et de voies
ferrées de Laon ; roules et lignes de
Saint-Quentin- Valenciennes, Guise-
Maubcuge. Vervins-IIirson, Mézières-
Bcêroi, qui fournissent autant de voies
de ravitaillement et de dégagement.
On nous dit que l’ennemi a dèjc
mrofîlé de cette situation favorable
pour recevoir des renforts ; ce n'est
en tout cas pas de Belgique, car, com-
me le dit fort lien tie communiqué
belge que nous avons reproduit hier,
les sorties opportunes de l’armée
ft Anvers ont en pour effet de retenir
loin de nos frontières les J or ces alle-
mandes du Nord de la Meuse. Il faut
bien plulôi penser que ces renforts, si
renforts il y a, viennent de la Lor-
raine qui. on le sait, a été évacuée
par l’armee dirigée d’abord sur
l\'ancyt
Mais nous aussi, nous avons reçu
des renforts ; l’armée anglaise ne
cesse de recevoir des contingents nou-
veaux et nos troupes fraîches qui ont
occupé Amiens pourraient bien pren-
dre sur l’Oise une position envelop-
pante inquiétante pour l’ennemi. D’ail-
leurs, et en attendant que notre droite
débouche du Nord de l’Argonne, no-
tre centre pourrait aussi tourner l’aile
droite allemande en débouchant au
Nord de l’Aisne, dans le camp de
Sissonne.
La ligne ennemie qui lui est oppo-
sée entre Berry-au-Bac, sur l’Aisne,
et La Ville-sur-Tourbe, en Argonne,
traverse les plaines à peine marne-
lonèes de la Champagne pouilleuse
où il n’y a que quelques pauvres vil-
lages exploitant de rares cultures en-
tre d’innombrables plantations de pins.
C’est une région nulle pour la dé-
fense et excellente pour un assaillant
tout animé, comme le dit le commu-
niqué, d’un esprit d’offensive et plein
de vigueur et d’entrain.
Quoi qu’il en soit, notre état-ma-
jor possède dans Soissons, en face de
Laon, une position de concentration
de premier ordre, reliée par une
quantité de voies à Paris et à tout le
front; cela lui permet donc de pous-
ser vigoureusement Vattaque et d’at-
tendre autant qu’il le faudra les éven-
tualités qui peuvent se produire à sa
droite ou à sa gauche.
Nous ne nous dissimulons pas que la
nouvelle bataille qui se livre sera peut-
être aussi dure que la précédente —
sinon plus, car l’ennemi se bat main-
tenant avec l’énergie du désespoir.
Mais quelles que soient les alternatives
de la lutte, nous savons trop bien
maintenant de quoi nos vaillantes
troupes sont capables pour douter du
résultat.
CASPAR-JORDAN.
Communiqués
du Gouvernement
17 Septembre, 19 heures. ;
—n iigfmr7m.c Gnui/nc—
' La résistance de l'ennemi sur les hauteurs au
Nord de l'Aisne a continué, bien qu'elle ait
légèrement fléchi sur certains points.
AU CENTRE
Entre Berry au Bac (sur l’Aisne) et /'Argonne,
situation sans changement, l'ennemi continue
à se fortifier sur la ligne précédemment indi-
quée. Entre l'Argonne et la Meuse, ils se s ont
retranchés à la hauteur de Montfaucon. Dans
la Woevre, nous ayons pris le contact de plu-
sieurs détachements d'ennemis entre Etain et
Thiaucourt.
A NOTRE AILE DROITE
Lorraine-Vosges, aucune modification.
En résumé, la bataille se poursuit sur tout le
front entre l'Oise et la Meuse.
Les Allemands occupant des positions organi-
sées défensivement et armées d’artillerie lourT
de, notre progression ne peut être que lente,
mais l'esprit d’offensive anime nos troupes qui
font preuve de vigueur et d'entrain, Elles ont
repoussé avec succès les contre-attaques que
l’er.nemi a tentées do jour et de nuit, leur état
moral est excellent.
THEATRE D'OPÉRATIONS AUSTRO-RUSSES
Les armées autrichiennes évacuant la Galicie
sont en pleine déroute, on dévalue à plusieurs
centaines de mille hommes leurs pertes en
tués, blessés et prisonniers, /es corps allemands
venus à leurs secours battent en retraite.
La Défense de Manbeuge
La Ville est occupée par les Allemands,
mais certains forts peuvent encore
tenir.
Do la Dipêche de Lille :
Le bruit s’est répandu à Lüle, depuis quel-
ques jours, que la place de Maubeuge serait
tombée lundi dernier entre les mains des
Allemands, grâca au concoars do ienr grosse
artillerie.
Eu ce qui concerne le corps de place- en
lai-mêmo et les forts situés au Nord, les
moins impartants et les plus anciens, la
nouvelle serait exacte, mais les communica-
tions étant interrompues entre les secteurs
1 et la télégraphie sans fit ne fonctionnant
plus, il est impossible de savoir si tous les
forts Ont succombé.
Tout ce que l’on peut dire, c’est qne le 6
septembre les quatre forts de Boissons, des
Ecarts, de Gertontaine et l’ouvrage de Rocq,
attaqués successivement, furent anéantis par
les feux convergents des énormes obusiers
allemands. Le premier résista plus de deux
jours et les autres succombèrent au bout
do vinat-qaatre heures.
La ville elle-môme souffrit énormément 1
du bombardement ; dans une seule nuit,
plus de mille obus tombèrent aux environs
de la gare. Le lundi soir, le drapeau blanc
était hissé sur l’église et sur les édifices les
pins élevés et les troupes allemandes pre-
naient possession de la ville.
Malgré cette défense héroïque, le chiffre
des tué3 et des blessés serait relativement
peu important. Uue grande partie de la
garnison a pu se retirer et échapper à l’en-
nemi. * . ....
On ne sait rien sur la situation des forts
du Sud de la ville, de construction récente
et qui peuvent tenir encore. Les Allemands
OiU-du reste établi un barrage à Valencien-
nes et personne ne peut pénétrer dans Mau-
., beuM
T-.A OETJJEZESJEOEi
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
»E L’AISNE A. JL. A. MOSELLE
17 Septembre. — A notre aile gauche, la résistance de l’ennemi persiste au Nord de
l’Aisne. Elle a fléchi cependant.sür certains points.
— Au centre, entre l’Aisne et l’Argonne, de même qu’entre l’Argonne et la Meuse,
l’ennemi s’est retranché.
— Dans la Woevre, contacts avec l’ennemi entre Étain, au N.-E. du camp retranché
de Verdun, et Thiaucourt, un peu à l’Ouest de Pagny-sur-Moselle.
EW PRUSSE OIIÏEIVTALE
16 Septembre. — Les Allemands n’ont pu réussir à entourer les Russes.
EÎV AUTKICHE-HONGRIE
16 Septembre§ — Les avant-gardes russes approchent de Przemysl. Les Autrichiens
sont en plein désordre. Leurs perles sont considérables en hommes et en matériel de
guerre.
— Les Serbes poussent une offensive heureuse en Hongrie.
— Les Monténégrins avancent en Bosnie. Ils ont pris Gorazda, sur la Drina,à 50 ki-
lomètres de Sarajevo. |
Dépêches luis
I MTMIiisE I LIME
Une Bataille de plusieurs Jours
Paris, !6 Sepiembre, 23 heures.
Le grand quartier général n’a communi-
qué aucun détail nouveau sur l’action en-
gagée sur le front.
Ainsi que la remarque en fut faite pre -
cédemment, rien n’est moins surprenant
au cours d’une bataille durant plusieurs
jours, et il n’y a pas à en inférer aucune
conclusion dans aucun sens.
Nous savons toutefois qu’à six heures
nous n’avions fléchi sur aucun front.
Lee Positions des Adversaires
Paris. 17 septembre
On constate que la position alleman-
de au Nord de l’Aisne, n’est pas seu-
lement géographiquement bonne, mais
qu’elle s’appuie sur un noeud très impor-
tant de voies ferrées et des routes de Laon,
qui fournissent des lignes de ravitaillement
et de dégagement. ...
Le général von Kluck donna ici la mar-
que de son excellent coup d’oeil, mais si
pAr.it T nn ïlo y
la nôtre est excellente.
Le général .(offre dispose dans Soissons
d’un centre de concentration d’une grande
valeur et, d’autre par, des renforts de trou-
pes fraîches, qui sont un appoint* capital
dans une semblable partie.
Les Allemands ne peuvent raisonnable-
ment pas espérer prendre leur revanche de
la bataille de la Marne.
Il s’agit seulement pour eux de savoir
dans quelle mesure de sécurité et de di-
gnité ils couvriront leur retraite et four-
niront un appui à l’évasion de cette armée
de l’Argonne qui renonce de le rejoindre,
voire même de se sauver par ses propres
moyens.
Maintenant, nous avons aussi un nou-
vel allié dans la pluie, qui a défoncé les
routes à tel point que l’artillerie ennemie
s’y scelle.
L'Ennemi cède légèrement du terrain
Londres, 16 Septembre.
(Communiqué Officiel)
La position générale de nos forces
I le long de l’Aisne est toujours favora-
ble.
L’ennemi a fait plusieurs contre-
attaques, principalement contre le
premier corps d’armée anglais. Il a
été repoussé et même a cédé légère-
ment du terrain devant nos troupes et
les corps français qui sont à notre
droite et à notre gauche.
Les pertes de l’ennemi sont élevées.
Nous avons fait 200 prisonniers.
Kous Progressons en Alsace
Paris, U septembre.
Dslemost (source italienne).
Oa apprend que de violents combats ont
eu lieu en Alsace, au cours desquels les
Franç tis ont gagné du terrain.
Attitude de Héros
Paris, 17 septembre.
Après la reddition de Longwy, le com-
mandant de la place avait dû remettre son
épée an kronprinz. Ce!oi-ci l’a loi avait ren-
due. Mais, se ravisant, sons prétexte que nos
avions auraient jeté des balles dum-dnm, il
redemandaau commandant Larcher son épée.
L’officier français se contenta de la bnser
sur son genou, en laissant tomber les mor-
ceaux à terre.
L’Armée Allemande quitterait Bruxelles
Le Maréchal von der Goltz annonce
dans une proclamation le retrait
de ses troupes
Londres, 16 septembre.
L’Evening News publie une dépêche d’An-
vers annonçant que les Allemands évacue-
raient Bruxelles.
Le gouverneur militaire maréchal von
der Goltz, dans une proclamation adressée
• à la population, informerait les habitants
du départ'des troupes. Il les remercierait
de leur attitude pacifique et les prévien-
drait d’avoir à s’abstenir de tout acte hos-
tile contre les Allemands en retraite.
L’état-major belge croit que les Alle-
mands sont obligés de se retirer pour cou-
vrir la retraite de leurs armées de France
et défet‘J'A les lignes de communication.
Destruction d’un Pont
Ostende, 18 septembre.
Le pont et trois voies ferrées, à Iost-sur-
Dendre n’ayant pas été Complètement dé-
truits samedi_ dernier par le genie balge, le
forent definitivement hiiir afin dg_çouper
tontes communications avec Anvers et
Bruxelles.
L'opération fut effectuée par surprise afiu
de ne pas attirer l’attention de l’ennemi. Les
maisons environnantes turent sérieusement
endommagées.
N03 Troupes remportent un Succès
dans la Flandre Belge
Oilende, 13 Septembre.
Lundi, à Rousbrugge, entre Hoogstade et
Poparinghe, une colonne au repos d’environ
3,000 cavaliers allemands, avec des mitrail-
leuses, de nombreux camions automobiles
transportant du ravitaillement, fut surprise
par un millier de cavaliers français. Un vio-
lent comnat s’engagea pendant deux heures:
les Français, malgré leur infériorité, mirent
l’ennemi en déroute ; 110 Allemands furent
laits prisonniers et de nombreuses automo-
biles, chargées de mitrailleuses, de muni-
tions et de vivres, turent capturées. Les
pertes françaises sont d’une trentaine d'hom-
mes, dont 2 officiêrs tués.
(Poparinghe se trouve en Belgique, dans
la Flandre occidentale, sur la ligne* d’IIaze-
brotick à Ypres.)
Morts tous deux__
—ta HaÿêTT7 septembre.
On confirme la mort du colonel von Rent-
ier et on signale égaiemenlque le lieutenant
von Fortsner, qui était prisonnier en Belgi-
que et qai s’était écbappé, a été tué ie même
jour près die Dixmude.
La Presse allemande
Bellegarde, 17 septembre.
La presse allemande s'abstient de parler
des dernières opérations en France et cher-
che à cacher ses récents insuccès eu attirant
l'attention des iecteurs sur ia Prusse orien-
tale.
Le but de l’Allemagne est, dit-elle, non
pas de combattre la France, mais la Russie
et le tsarisme.
Fanfaronnade allemande
Pékin, 17 septembre.
Le chargé d’affiire3 de l’Allemagne a fait
connaître à la Chine que ie gouvernement
allemand se réserve de traiter avec la Chine,
actuellement ou ultérieurement, suivant
qu’elle ie jugera convenable, la qaestion de
la prétendue violation de ia neutralité com-
mise par la Chine, qui aurait permis aux
troupes japonaises de débarquer. Le gouver-
nement se réserve également d’exiger une
compensation pour le dommage que cette
violation lui a causé.
Hypocrisie teutonne
Rome, 17.septembre.
Suivant ie Reichpost, l’empereur s'adres-
sant à l’archiduc Charles-Albert qui partait
pour l’armée, lui aurait dit au sujet de la
guerre : « Jamais de ma vie rien ne me coûta
autant de peine que ie devoir de prendre une
si grave decision. »
Pourquoi 1’Attaohê militaire italien quitta
Berlin
Milan, 17 septembre.
L’Avanti, dans un long article, examine
les raisons qui déterminèrent le départ de
Berlin de l’attaché militaire italien, le comte
Calderi.
Il aurait été grossièrement insulté et au-
rait eu de graves difficultés avec i’état-major
allemand, il aurait aussi vertement relevé
des propos injurieux tenus dans les salons
berlinois à l’adresse de l’Italie.
Le journal conclut, en affirmant que son
départ offre un caractère très anormal.
L’Italie va-t-elle rester neutre ?
La Situation internationale et l’Italie
Rome, 16 septembre.
Une note officieuse dit que relativement
aux publications de certains journaux con-
cernant ia situation internationale, le gou-
vernement n’autorise personne à se faire
l’interprète des intentions de la nation sur
la politique étrangère.
Le gouvernement, qui a actuellement la
force que lui donne l’approbation de la
grande majorité du pays, connaît la gravité
de ia responsabilité des devoirs élevés qui
lui incombent.
Il compte accomplir ces devoirs suivant
sa conscience en s’inspirant exclusivement
des intérêts des Italiens.
L'Opinion Italienne
Rome, 47 septembre.
Une polémique très vive fàit le tour de la
presse, au sujet de la neutralité italienne.
La note dominante est que la neutralité,
„.qui fut une mesure provisoire — et, comme
le dit le Messaggero un tour d'adresse diplo-
1 mattque — ses» insuffisants pour affronter
! la situation nouvelle qui se décide sur les
champs de bataille.
Le Messaggero dit que la Triplice a été vio-
lée par les alliés de l’Italie, mais qa’elle est
encore vivante, au point de vue purement
formel. Elle n’a plus d’autre fonction que
d’embouteiller l’Italie an moment où se dé-
cide, d’une manière irréparable le sort d’un
siècle d'histoire.
La neutralité fut un pont jeté snr un car-
refour dont les routes sont ouvertes aujour-
d’hui et pourraient bien être fermées de-
main.
Le journal italien invoque, comme un
phare qui devrait infailliblement guider les
dirigeants de son pays, l’amitié désintéres-
sée et sincère de l’Angleterre dont la con-
duite actuelle est une assurance contre une
hégémonie quelconque qui menacerait l’é-
quilibre européen.
Cette amitié devrait être le point fixe au-
tour duquel se tisserait la trame de la poli-
tique qui serait dans le cerveau des diri-
geants comme dans le coeur du peuple ita-
lien.
Le Corrïere d’italia, organe auslrophile
s’élève contre les manifestations populaires
capables de troubler la liberté de décision
du gouvernement.
Nous ne savons pas ce que l’Italie devra
faire demain, dit-il, mais nous sommes
d’avis que, devant toute éventualité, le de-
voir élémentaire du patriotisme est de ne
pas troubler l’attente sereine de l’opinion
publique, de ne pas contrecarrer l’oeuvre du
gouvernement indubitablement difficile.
L’Attitude de la Roumanie
Home, 17 septembre.
Le député roumain Diamondy a déclaré
ap Carxiere d’italia que la Roumanie entend
suivre l’attitude-dé l'Itatie, sautant plus que
jamais combien les Italiens et Roumains sont
identiques.
« L’Italie doit être la grande nation ba'ka-
niqne et la Roumanie met tout à la disposi-
tion de l’Italie pour que celle-ci atteigne
ce but. »
M. Diamondy a ajouté que la Russie ne
désire rien tant que d’ouvrir ses portes à
l’industrie et au commerce italien. Il a af-
firmé que les rapports de la Roumanie, de
ia Bulgarie, de la Serbie et de la Grèce sont
excellents.
M. Diamondy a terminé en disant que la
mission Talnat-Bey a échoué. Celui-ci ve-
nait demander la coopération immédiate de
la Roumanie à une action en faveur des
deux empires.
La Roumanie a repoussé énergiquement
cette proposition qui ne tendait qu’à mettre
à nouveau les Balkans à feu et à sang.
Concentration de la Flotte italienne
Venise, 17 septembre.
Le croiseur Piemonle k Slè rappelé de So-
maliiand.
Tentative 'gaina ' \ :
Petrograd, 16 septembre.
Tous les efforts des Allemands pour enve-
lopper le front russe ont échoué en Prusse,
orUniale.
Une Proclamation russe
Petrograd 16 septembre.
Sur l’ordre du généralissime russe, l’ap-
pei suivant, rédigé dans les langues prati-
quées par les nationalités principales de
l'Autriche-Hongrie, a été répandu dans les
régions conquises par les.Russes :
« Peuples d’Autriche-Hongrie,
» Le gouvernement de Vienne a déclaré la
guerre â la Russie parce que ce grand em-
pire, fidèle à ses traditions historiques, ne
pouvait pas abandonner la Serbie inoilen- j
sive et admettre son asservissement.
» Peuples d’Autriche-Hongrie,
» Etr faisant mon entrée sur le territoire
de l’Autriche-Hongrie, je vous déclare, au
nom du tsar, que la Rassie, qui versa main-
tes fois son sang pour que les nations soient
émancipées du joug de l’étranger, ne cher-
che que le rétablissement du droit et de ia
justice.:
A vous, aussi, peuples d’Autriche-Hongrie,
la Russie apporte la liberté, la réalisation de
vos voeux nationaux.
» Durant de longs siècles, le gouverne-
ment austro-hongrois sema parmi vous la
discorde, l’inimitié, câr il savait que vos
querelles étaient la base de l’empire qu’il
avait sur vous.
» La Russie, au contraire, ne tendit qu’à
un but, qui est que chacun de vous puisse
se développer et prospérer tout en gardant
ie précieux héritage de ses pères, leur- lan-
gue, leur foi, et que chacun de vous, uni à
ses frères, puisse vivre en paix et en accord
avec ses voisins en respectant leurs droits
nationaux.
» Etant sûr que vous contribuerez de tou-
tes vos forces à la réalisation de ce but, je
vous appelle à accueillir les troupe3 russes
comme des amies fidèles combattant pour
vos rêves les plus chers.
» Signé :
» Le généralissime général, aide de camp,
» Nice LAS ».
A la poursuite des Autrichiens
Petrograd, 16 septexbre.
La poursuite énergique des troupss autri-
chiennes défaites se continue.
Certains corps ennemis sont presque
anéantis. , „
Les forces russes passent le fleuve San.
Leurs avant-gardes approchent de Przemyszl.
La rapidité des opérations militaires ôte
tonte possibilité de préciser le nombre des
pertes des ennemis.
D’après les renseignements recueillis, les
Autrichiens auraient perdu environ 230.000
tnés ou blessés, pins de 100,000 prisonniers,
plus de 400 canons, une quantité de dra-
peaux. , 1
Partout les routes sont encombrées par
les parcs d’artillerie, les armes, le3 muni-
tions abandonnés dans cette retraita préci-
pitée des Autrichiens.
Sur la Vistnlo, les Russes se sont emparés
d’un matériel accumulé pour la construc-
tion de ponts ; ils détruisirent plusieurs va-
peurs dont l’un était cuirassé.
Il importe de constater les efforts désespé-
rés faits par les Allemands pour sauver l’ar-
mée autrichienne de la débâcle.
La participation des corps d’armée alle-
mands a été relevée sur de nombreux
points du front autrichien.
A Touobine et Trentesia, des canons alle-
mands à longue portée ont été pris avec
5,000 piUonniejs allemands.
Sur le front des antres armées, un certain
nombre de gros canons allemands sont tom-
bés également entre les mains des Russes ;
beaucoup n’avaient pas eu le temps de par-
ticiper au combat.
L’aide des Allemands ne sauva pas les
Autrichiens de la défaite écrasante, mais
contribua à rehausser l’éclat de la victoire
russe.
La Mobilisation en Autriche
Rome, 17 septembre.
On mande de Vienne à la Nouvelle Presse
libre qu’on annonce comme très prochaine
la levée de la classe 1914 qui devait être ap-
pelée l’an prochain, ainsi que de tous lès
réformés des classes 1894 et 1893. Il s’agit en
somme de la levée en masse.
Les Fugitifs de Galicie
Vienne, 17 sepiembre.
Des trains bondés de fugitifs continuent
d’arriver à Vienne. Ces fugitifs quittent ia
Galicie hâtivement, devant l’invasion russe.
Pour rendre du courage à la population
qu’inquiètent les incessantes arrivées de fu-
gitifs, le Giorngle d’Ittlia dit qu’on expose
quelques canons pris aux Russes.
Encore des projectiles sur Belgrade
Nich, 16 septembre.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre, un
obus autrichien atteignit le premier étage de
la légation de France à Belgrade. Il éclata
sans causer de grands dommages.
Les monitors autrichiens ne cessèrent,
malgré l’occupation de Semlim p\r las ser-
bes,"de jeter des projectiles sur Belgrade.
L’Action Serbe et Monténégrine
Nich, 16 septembre.
On donne comme officiel une l’armée mon-
ténégrine a infTgé une défaite aux Autri-
chiens près de Koulilovo, dans la direction
de Krastatz-Gatzka. »
Nicb, 13 sepiembre.
Les troupes serbes ont pris, mercredi,
Visegrade, après une lutte acharnée. Les
Serbes ont poursuivi avec succès leur offen-
sive sur la rive gauche dff TaTDrfha.
Après avoir franchi la Drina près de Bay-
nabatcha, ils avancent dans l’intérieur de la
Bosnie.
Des combats acharnés continuent dans ia
direction de Kroupagne.
Sur le front de Jonbeyiazwornik, la situa-
tion devient de plus en plus favorable aux
armées serbes.
Sur le front Lostifzalchhitza, les Serbes
enlevèrent à l’ennemi, qui avait franchi la
Drina, près de Konriachitza, la possibilité dé
se développer, en les tenant acculés à la
rivière.
Sur le front de Lachnitzabacha, les Antrï-
gliifln» tentèrent da franchir la Drina. près
de Kitchavina, mais la tentative occasionna
à l’ennemi la perte de deux compagnies en-
tières. Les Serbes firent 60 prisonniers dont
un officier.
Sur le front Nord, au delà de la Save, mal-
gré une offensive couronnée de succès, les
Serbes forent rappelés pour des raisons stra-
tégiques.
L'Avancé des Serbes
Londres, 17 septembre.
Dans les milieux serbes bien informés, on
croit que les Serbes marcheront de Semlia
sur Budapest.
Déjà 150,000 Serbes poussent une offensive
hardie et heureuse en Hongrie.
On estime qu’ils pourront prendre bientôt
contact avec les Russes.
La Marche dss Monténégrins
Celligno, 16 septembre.
Les Monténégrins prirent Goradla à cin-
quante kilomètres de Serajevo.
La Paiz?
Christiania, 16 sepiembre.
VAfltnposten publie uue dépêche de Ber-
lin, visée par la censure allemande, disant
qu’une conférence se réunira prochaine-
ment à Washington pour trouver les bases
d’ua projet de paix.
L'Impression à Athènes
Athènes, 16 septembre.
Les journaux grecs exaltent avec enthou-
siasme la victoire des alliés, lis considèrent
que la défaite de l’Allemagne ouvrira une
ère nouvelle de bonheur pour l’humanité.
Le Général Dslaray victime de la consigne
Le C»p, 16 septembre.
Le général Delaray, accompagné du géné-
ral Beyers, rentrait hier soir chez lui en au-
;omobile, lorsqu’il rencontra, également en
automobile, un poiieeman chargé de sur-
veiller la route contre las pillards. Le po-
iiceman le somma de s’arrêter.
Le général Delaray n’obéissant pas, le po-
liceman tira et l’atteignit au coeur.
La mort du général Delaray a causé une
émotion considérable dans le pays.
Un Déraillement
Paris, 17 sepiembre.
Uo accident de chemin de fer s’est pro-
duit à Mary-sur-Marne. Plusieurs wagons
d’un tTalrr&airitaire furent dirigés sur une
voie brusquement interrompue par la des-
truction d'un pont et tombèrent dans la ri-
vière.
La très grande majorité des blessés ef
des soldats occupant ce train furent sauvés.
Les détails manquent.
En Afrique centrais
Balnlyre (Afrique ventrale).
Onmsnde de Karonga que l'officier alle-
mand, qui serait le baron Langenaer. com-
mandant en chef les forces allemandes, se-
rait mort. . à
Les troupes ennemies battent en retrait»
par petits détachements, thics détruisirent
un pont sur le Songoae.
L'Action jo^nsise
Tokio, lïf septembre
> Officiel.)
Le 12 septembre, la cavalerie japonais»
s'empara de Tsimo, à 16 kilomètres hors do
la zone de Kuo-Tch o.,..
Aucun eunemi U’ISL signalé au Nord de la
rivière Pi»ha, mai! les sérqplanes ennemit
plMèroat à plusieurs reprises.
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
iWstratioi, Impressions et Annonças, TEL. 10.47
SB, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : EANDQLBT Havre
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( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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j] l’Oise et la Somme 1 ' 'J
I Autres Départements C Fr. 1150 33S » |
II Union Postale ÎO » 30 Fr. ao » jj
LA BATAILLE
DE L’AISNE
L’armée du Kronprinz ne bat plus
en retraite ; elle a établi son contact
avec l’aile droite allemande qui con-
tinue à résister ; c’est donc bien désor-
mais une nouvelle bataille qui se livre
sur tout le Jront entre l'Oise et la
Meuse.
Le communiqué reçu hier à 19 heu-
res nous dit qu’entre VArgonne et la
Meuse l’ennemi se retranche à la hau-
teur de Montfaucon. Montfaucon est
an chef-lieu de canton de la Meuse où
le roi Eudes battit en 888 les Nor-
mands que l’on est peut-être étonné
de rencontrer dans cette région. Il est
situé un peu au Nord-Est de Varennes
que les Allemands avaient dû évacuer
et à un croisement de routes très im-
portant.
De Montfaucon partent, en parti-
culier, plusieurs voies qui permettent
de franchir rapidement la Meuse à
Consenvoye (dix kilomètres du der-
nier fort de Verdun), et plus au
Nord, à Sivry, Vilosnes, Brieulles
et Dun-sur-Meuse qui marque l’entrée
de la trouée de Stenay. D’autre part,
vers l’Ouest, on peut, sans trop de
difficulté, traverser l’Argonne par
Apremont et la trouée du Grand-Pré
où passe un embranchement qui re-
joint, à Bazancourt, la ligne de
Reims à Mèzières.
Il n’est pas sans intérêt de noter
que par cette voie l’armée du Kron-
prinz est en contact avec les lignes
allemandes qui s’étendent de l’Aisne
a VArgonne ; le nouveau point cité
par le communiqué, Berry-au-Bac, se
trouve au confluent de l’Aisne et du
canal de l’Aisne à la Marne.
La position occupée par l’ennemi à
la hauteur de Montfaucon ne nous
oppose pas une ligne de défense con-
tinue et inexpugnable; le pays moyen-
nement accidenté, présente un chape-
let de collines séparées par des dépres-
sions dont l’attaque peut aisément ti-
rer parti.
Nos troupes qni progressent entre
V Argonne et la Meuse et qui ont désor-
mais derrière elles l’appui du camp
retranché de Verdun ne tarderont
sans aoutepuis à—JHHW -m.
couloir étroit l’armée du Kronprinz ;
celle-ci, protégée maintenant contre
un mouvement tournant de notre aile
gauche, a, il est vrai, la possibilité de
s’évader au delà de la Meuse, mais
alors, elle nous laisserait le champ li-
tre pour un autre mouvement tour-
nant, par le Nord de VArgonne, Vou-
ziers et Rethel, qui menacerait singu-
lièrement l'aile droite allemande.
A vrai dire, il faudrait, en effet,
pouvoir compter sur un mouvement
tournant, de gauche ou de droite,
pour réussir à déloger rapidement
celle aile droite ennemie des très
fortes positions qu’elle a su prendre
au Nord de l’Aisne. Le communiqué
ne nous cache pas que Vorganisation
de ces défenses, munies d’artillerie
lourde, nous a obligé à ralentir notre
offensive.
Nous savons que lé centre de résis-
tance des Allemands, dans cette ré-
gion, est le massif de Laon ; or, voici
comme le décrit l’historien Henry
Jloussaye, à propos de la campagne
de iSij qui vit le même théâtre :
« D’une altitude de cent mètres au-
» dessus de la rivière d’Ardon, qui
>; coule à ses pieds», écrit Henry
JOEonssaye, « la montagne de Laon s’é-
» lève au milieu d’une grande plaine,
» boisée et légèrement ondulée de
» l’Est à l’Ouest, absolument plate et
» découverte au Nord, où les vastes
» champs de blé s’étendent à perte de
» vue. De loin, la montagne se pro-
» file sur l’horizon comme une im-
» mense redoute, plane à son sommet,
» et inclinant sesi pentes à 45 degrés.
» Ce massif affecte en réalité la forme
» la plus irrégulière. Il résulte de
» cette configuration que la montagne
» présente sur plusieurs points une
» suite de bastions naturels. Partout
» se creusent des ravins à pic. »
Il faut, ajouter à cela que cette po-
sition naturelle s’appuie sur le noeud
très important de roules et de voies
ferrées de Laon ; roules et lignes de
Saint-Quentin- Valenciennes, Guise-
Maubcuge. Vervins-IIirson, Mézières-
Bcêroi, qui fournissent autant de voies
de ravitaillement et de dégagement.
On nous dit que l’ennemi a dèjc
mrofîlé de cette situation favorable
pour recevoir des renforts ; ce n'est
en tout cas pas de Belgique, car, com-
me le dit fort lien tie communiqué
belge que nous avons reproduit hier,
les sorties opportunes de l’armée
ft Anvers ont en pour effet de retenir
loin de nos frontières les J or ces alle-
mandes du Nord de la Meuse. Il faut
bien plulôi penser que ces renforts, si
renforts il y a, viennent de la Lor-
raine qui. on le sait, a été évacuée
par l’armee dirigée d’abord sur
l\'ancyt
Mais nous aussi, nous avons reçu
des renforts ; l’armée anglaise ne
cesse de recevoir des contingents nou-
veaux et nos troupes fraîches qui ont
occupé Amiens pourraient bien pren-
dre sur l’Oise une position envelop-
pante inquiétante pour l’ennemi. D’ail-
leurs, et en attendant que notre droite
débouche du Nord de l’Argonne, no-
tre centre pourrait aussi tourner l’aile
droite allemande en débouchant au
Nord de l’Aisne, dans le camp de
Sissonne.
La ligne ennemie qui lui est oppo-
sée entre Berry-au-Bac, sur l’Aisne,
et La Ville-sur-Tourbe, en Argonne,
traverse les plaines à peine marne-
lonèes de la Champagne pouilleuse
où il n’y a que quelques pauvres vil-
lages exploitant de rares cultures en-
tre d’innombrables plantations de pins.
C’est une région nulle pour la dé-
fense et excellente pour un assaillant
tout animé, comme le dit le commu-
niqué, d’un esprit d’offensive et plein
de vigueur et d’entrain.
Quoi qu’il en soit, notre état-ma-
jor possède dans Soissons, en face de
Laon, une position de concentration
de premier ordre, reliée par une
quantité de voies à Paris et à tout le
front; cela lui permet donc de pous-
ser vigoureusement Vattaque et d’at-
tendre autant qu’il le faudra les éven-
tualités qui peuvent se produire à sa
droite ou à sa gauche.
Nous ne nous dissimulons pas que la
nouvelle bataille qui se livre sera peut-
être aussi dure que la précédente —
sinon plus, car l’ennemi se bat main-
tenant avec l’énergie du désespoir.
Mais quelles que soient les alternatives
de la lutte, nous savons trop bien
maintenant de quoi nos vaillantes
troupes sont capables pour douter du
résultat.
CASPAR-JORDAN.
Communiqués
du Gouvernement
17 Septembre, 19 heures. ;
—n iigfmr7m.c Gnui/nc—
' La résistance de l'ennemi sur les hauteurs au
Nord de l'Aisne a continué, bien qu'elle ait
légèrement fléchi sur certains points.
AU CENTRE
Entre Berry au Bac (sur l’Aisne) et /'Argonne,
situation sans changement, l'ennemi continue
à se fortifier sur la ligne précédemment indi-
quée. Entre l'Argonne et la Meuse, ils se s ont
retranchés à la hauteur de Montfaucon. Dans
la Woevre, nous ayons pris le contact de plu-
sieurs détachements d'ennemis entre Etain et
Thiaucourt.
A NOTRE AILE DROITE
Lorraine-Vosges, aucune modification.
En résumé, la bataille se poursuit sur tout le
front entre l'Oise et la Meuse.
Les Allemands occupant des positions organi-
sées défensivement et armées d’artillerie lourT
de, notre progression ne peut être que lente,
mais l'esprit d’offensive anime nos troupes qui
font preuve de vigueur et d'entrain, Elles ont
repoussé avec succès les contre-attaques que
l’er.nemi a tentées do jour et de nuit, leur état
moral est excellent.
THEATRE D'OPÉRATIONS AUSTRO-RUSSES
Les armées autrichiennes évacuant la Galicie
sont en pleine déroute, on dévalue à plusieurs
centaines de mille hommes leurs pertes en
tués, blessés et prisonniers, /es corps allemands
venus à leurs secours battent en retraite.
La Défense de Manbeuge
La Ville est occupée par les Allemands,
mais certains forts peuvent encore
tenir.
Do la Dipêche de Lille :
Le bruit s’est répandu à Lüle, depuis quel-
ques jours, que la place de Maubeuge serait
tombée lundi dernier entre les mains des
Allemands, grâca au concoars do ienr grosse
artillerie.
Eu ce qui concerne le corps de place- en
lai-mêmo et les forts situés au Nord, les
moins impartants et les plus anciens, la
nouvelle serait exacte, mais les communica-
tions étant interrompues entre les secteurs
1 et la télégraphie sans fit ne fonctionnant
plus, il est impossible de savoir si tous les
forts Ont succombé.
Tout ce que l’on peut dire, c’est qne le 6
septembre les quatre forts de Boissons, des
Ecarts, de Gertontaine et l’ouvrage de Rocq,
attaqués successivement, furent anéantis par
les feux convergents des énormes obusiers
allemands. Le premier résista plus de deux
jours et les autres succombèrent au bout
do vinat-qaatre heures.
La ville elle-môme souffrit énormément 1
du bombardement ; dans une seule nuit,
plus de mille obus tombèrent aux environs
de la gare. Le lundi soir, le drapeau blanc
était hissé sur l’église et sur les édifices les
pins élevés et les troupes allemandes pre-
naient possession de la ville.
Malgré cette défense héroïque, le chiffre
des tué3 et des blessés serait relativement
peu important. Uue grande partie de la
garnison a pu se retirer et échapper à l’en-
nemi. * . ....
On ne sait rien sur la situation des forts
du Sud de la ville, de construction récente
et qui peuvent tenir encore. Les Allemands
OiU-du reste établi un barrage à Valencien-
nes et personne ne peut pénétrer dans Mau-
., beuM
T-.A OETJJEZESJEOEi
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
»E L’AISNE A. JL. A. MOSELLE
17 Septembre. — A notre aile gauche, la résistance de l’ennemi persiste au Nord de
l’Aisne. Elle a fléchi cependant.sür certains points.
— Au centre, entre l’Aisne et l’Argonne, de même qu’entre l’Argonne et la Meuse,
l’ennemi s’est retranché.
— Dans la Woevre, contacts avec l’ennemi entre Étain, au N.-E. du camp retranché
de Verdun, et Thiaucourt, un peu à l’Ouest de Pagny-sur-Moselle.
EW PRUSSE OIIÏEIVTALE
16 Septembre. — Les Allemands n’ont pu réussir à entourer les Russes.
EÎV AUTKICHE-HONGRIE
16 Septembre§ — Les avant-gardes russes approchent de Przemysl. Les Autrichiens
sont en plein désordre. Leurs perles sont considérables en hommes et en matériel de
guerre.
— Les Serbes poussent une offensive heureuse en Hongrie.
— Les Monténégrins avancent en Bosnie. Ils ont pris Gorazda, sur la Drina,à 50 ki-
lomètres de Sarajevo. |
Dépêches luis
I MTMIiisE I LIME
Une Bataille de plusieurs Jours
Paris, !6 Sepiembre, 23 heures.
Le grand quartier général n’a communi-
qué aucun détail nouveau sur l’action en-
gagée sur le front.
Ainsi que la remarque en fut faite pre -
cédemment, rien n’est moins surprenant
au cours d’une bataille durant plusieurs
jours, et il n’y a pas à en inférer aucune
conclusion dans aucun sens.
Nous savons toutefois qu’à six heures
nous n’avions fléchi sur aucun front.
Lee Positions des Adversaires
Paris. 17 septembre
On constate que la position alleman-
de au Nord de l’Aisne, n’est pas seu-
lement géographiquement bonne, mais
qu’elle s’appuie sur un noeud très impor-
tant de voies ferrées et des routes de Laon,
qui fournissent des lignes de ravitaillement
et de dégagement. ...
Le général von Kluck donna ici la mar-
que de son excellent coup d’oeil, mais si
pAr.it T nn ïlo y
la nôtre est excellente.
Le général .(offre dispose dans Soissons
d’un centre de concentration d’une grande
valeur et, d’autre par, des renforts de trou-
pes fraîches, qui sont un appoint* capital
dans une semblable partie.
Les Allemands ne peuvent raisonnable-
ment pas espérer prendre leur revanche de
la bataille de la Marne.
Il s’agit seulement pour eux de savoir
dans quelle mesure de sécurité et de di-
gnité ils couvriront leur retraite et four-
niront un appui à l’évasion de cette armée
de l’Argonne qui renonce de le rejoindre,
voire même de se sauver par ses propres
moyens.
Maintenant, nous avons aussi un nou-
vel allié dans la pluie, qui a défoncé les
routes à tel point que l’artillerie ennemie
s’y scelle.
L'Ennemi cède légèrement du terrain
Londres, 16 Septembre.
(Communiqué Officiel)
La position générale de nos forces
I le long de l’Aisne est toujours favora-
ble.
L’ennemi a fait plusieurs contre-
attaques, principalement contre le
premier corps d’armée anglais. Il a
été repoussé et même a cédé légère-
ment du terrain devant nos troupes et
les corps français qui sont à notre
droite et à notre gauche.
Les pertes de l’ennemi sont élevées.
Nous avons fait 200 prisonniers.
Kous Progressons en Alsace
Paris, U septembre.
Dslemost (source italienne).
Oa apprend que de violents combats ont
eu lieu en Alsace, au cours desquels les
Franç tis ont gagné du terrain.
Attitude de Héros
Paris, 17 septembre.
Après la reddition de Longwy, le com-
mandant de la place avait dû remettre son
épée an kronprinz. Ce!oi-ci l’a loi avait ren-
due. Mais, se ravisant, sons prétexte que nos
avions auraient jeté des balles dum-dnm, il
redemandaau commandant Larcher son épée.
L’officier français se contenta de la bnser
sur son genou, en laissant tomber les mor-
ceaux à terre.
L’Armée Allemande quitterait Bruxelles
Le Maréchal von der Goltz annonce
dans une proclamation le retrait
de ses troupes
Londres, 16 septembre.
L’Evening News publie une dépêche d’An-
vers annonçant que les Allemands évacue-
raient Bruxelles.
Le gouverneur militaire maréchal von
der Goltz, dans une proclamation adressée
• à la population, informerait les habitants
du départ'des troupes. Il les remercierait
de leur attitude pacifique et les prévien-
drait d’avoir à s’abstenir de tout acte hos-
tile contre les Allemands en retraite.
L’état-major belge croit que les Alle-
mands sont obligés de se retirer pour cou-
vrir la retraite de leurs armées de France
et défet‘J'A les lignes de communication.
Destruction d’un Pont
Ostende, 18 septembre.
Le pont et trois voies ferrées, à Iost-sur-
Dendre n’ayant pas été Complètement dé-
truits samedi_ dernier par le genie balge, le
forent definitivement hiiir afin dg_çouper
tontes communications avec Anvers et
Bruxelles.
L'opération fut effectuée par surprise afiu
de ne pas attirer l’attention de l’ennemi. Les
maisons environnantes turent sérieusement
endommagées.
N03 Troupes remportent un Succès
dans la Flandre Belge
Oilende, 13 Septembre.
Lundi, à Rousbrugge, entre Hoogstade et
Poparinghe, une colonne au repos d’environ
3,000 cavaliers allemands, avec des mitrail-
leuses, de nombreux camions automobiles
transportant du ravitaillement, fut surprise
par un millier de cavaliers français. Un vio-
lent comnat s’engagea pendant deux heures:
les Français, malgré leur infériorité, mirent
l’ennemi en déroute ; 110 Allemands furent
laits prisonniers et de nombreuses automo-
biles, chargées de mitrailleuses, de muni-
tions et de vivres, turent capturées. Les
pertes françaises sont d’une trentaine d'hom-
mes, dont 2 officiêrs tués.
(Poparinghe se trouve en Belgique, dans
la Flandre occidentale, sur la ligne* d’IIaze-
brotick à Ypres.)
Morts tous deux__
—ta HaÿêTT7 septembre.
On confirme la mort du colonel von Rent-
ier et on signale égaiemenlque le lieutenant
von Fortsner, qui était prisonnier en Belgi-
que et qai s’était écbappé, a été tué ie même
jour près die Dixmude.
La Presse allemande
Bellegarde, 17 septembre.
La presse allemande s'abstient de parler
des dernières opérations en France et cher-
che à cacher ses récents insuccès eu attirant
l'attention des iecteurs sur ia Prusse orien-
tale.
Le but de l’Allemagne est, dit-elle, non
pas de combattre la France, mais la Russie
et le tsarisme.
Fanfaronnade allemande
Pékin, 17 septembre.
Le chargé d’affiire3 de l’Allemagne a fait
connaître à la Chine que ie gouvernement
allemand se réserve de traiter avec la Chine,
actuellement ou ultérieurement, suivant
qu’elle ie jugera convenable, la qaestion de
la prétendue violation de ia neutralité com-
mise par la Chine, qui aurait permis aux
troupes japonaises de débarquer. Le gouver-
nement se réserve également d’exiger une
compensation pour le dommage que cette
violation lui a causé.
Hypocrisie teutonne
Rome, 17.septembre.
Suivant ie Reichpost, l’empereur s'adres-
sant à l’archiduc Charles-Albert qui partait
pour l’armée, lui aurait dit au sujet de la
guerre : « Jamais de ma vie rien ne me coûta
autant de peine que ie devoir de prendre une
si grave decision. »
Pourquoi 1’Attaohê militaire italien quitta
Berlin
Milan, 17 septembre.
L’Avanti, dans un long article, examine
les raisons qui déterminèrent le départ de
Berlin de l’attaché militaire italien, le comte
Calderi.
Il aurait été grossièrement insulté et au-
rait eu de graves difficultés avec i’état-major
allemand, il aurait aussi vertement relevé
des propos injurieux tenus dans les salons
berlinois à l’adresse de l’Italie.
Le journal conclut, en affirmant que son
départ offre un caractère très anormal.
L’Italie va-t-elle rester neutre ?
La Situation internationale et l’Italie
Rome, 16 septembre.
Une note officieuse dit que relativement
aux publications de certains journaux con-
cernant ia situation internationale, le gou-
vernement n’autorise personne à se faire
l’interprète des intentions de la nation sur
la politique étrangère.
Le gouvernement, qui a actuellement la
force que lui donne l’approbation de la
grande majorité du pays, connaît la gravité
de ia responsabilité des devoirs élevés qui
lui incombent.
Il compte accomplir ces devoirs suivant
sa conscience en s’inspirant exclusivement
des intérêts des Italiens.
L'Opinion Italienne
Rome, 47 septembre.
Une polémique très vive fàit le tour de la
presse, au sujet de la neutralité italienne.
La note dominante est que la neutralité,
„.qui fut une mesure provisoire — et, comme
le dit le Messaggero un tour d'adresse diplo-
1 mattque — ses» insuffisants pour affronter
! la situation nouvelle qui se décide sur les
champs de bataille.
Le Messaggero dit que la Triplice a été vio-
lée par les alliés de l’Italie, mais qa’elle est
encore vivante, au point de vue purement
formel. Elle n’a plus d’autre fonction que
d’embouteiller l’Italie an moment où se dé-
cide, d’une manière irréparable le sort d’un
siècle d'histoire.
La neutralité fut un pont jeté snr un car-
refour dont les routes sont ouvertes aujour-
d’hui et pourraient bien être fermées de-
main.
Le journal italien invoque, comme un
phare qui devrait infailliblement guider les
dirigeants de son pays, l’amitié désintéres-
sée et sincère de l’Angleterre dont la con-
duite actuelle est une assurance contre une
hégémonie quelconque qui menacerait l’é-
quilibre européen.
Cette amitié devrait être le point fixe au-
tour duquel se tisserait la trame de la poli-
tique qui serait dans le cerveau des diri-
geants comme dans le coeur du peuple ita-
lien.
Le Corrïere d’italia, organe auslrophile
s’élève contre les manifestations populaires
capables de troubler la liberté de décision
du gouvernement.
Nous ne savons pas ce que l’Italie devra
faire demain, dit-il, mais nous sommes
d’avis que, devant toute éventualité, le de-
voir élémentaire du patriotisme est de ne
pas troubler l’attente sereine de l’opinion
publique, de ne pas contrecarrer l’oeuvre du
gouvernement indubitablement difficile.
L’Attitude de la Roumanie
Home, 17 septembre.
Le député roumain Diamondy a déclaré
ap Carxiere d’italia que la Roumanie entend
suivre l’attitude-dé l'Itatie, sautant plus que
jamais combien les Italiens et Roumains sont
identiques.
« L’Italie doit être la grande nation ba'ka-
niqne et la Roumanie met tout à la disposi-
tion de l’Italie pour que celle-ci atteigne
ce but. »
M. Diamondy a ajouté que la Russie ne
désire rien tant que d’ouvrir ses portes à
l’industrie et au commerce italien. Il a af-
firmé que les rapports de la Roumanie, de
ia Bulgarie, de la Serbie et de la Grèce sont
excellents.
M. Diamondy a terminé en disant que la
mission Talnat-Bey a échoué. Celui-ci ve-
nait demander la coopération immédiate de
la Roumanie à une action en faveur des
deux empires.
La Roumanie a repoussé énergiquement
cette proposition qui ne tendait qu’à mettre
à nouveau les Balkans à feu et à sang.
Concentration de la Flotte italienne
Venise, 17 septembre.
Le croiseur Piemonle k Slè rappelé de So-
maliiand.
Tentative 'gaina ' \ :
Petrograd, 16 septembre.
Tous les efforts des Allemands pour enve-
lopper le front russe ont échoué en Prusse,
orUniale.
Une Proclamation russe
Petrograd 16 septembre.
Sur l’ordre du généralissime russe, l’ap-
pei suivant, rédigé dans les langues prati-
quées par les nationalités principales de
l'Autriche-Hongrie, a été répandu dans les
régions conquises par les.Russes :
« Peuples d’Autriche-Hongrie,
» Le gouvernement de Vienne a déclaré la
guerre â la Russie parce que ce grand em-
pire, fidèle à ses traditions historiques, ne
pouvait pas abandonner la Serbie inoilen- j
sive et admettre son asservissement.
» Peuples d’Autriche-Hongrie,
» Etr faisant mon entrée sur le territoire
de l’Autriche-Hongrie, je vous déclare, au
nom du tsar, que la Rassie, qui versa main-
tes fois son sang pour que les nations soient
émancipées du joug de l’étranger, ne cher-
che que le rétablissement du droit et de ia
justice.:
A vous, aussi, peuples d’Autriche-Hongrie,
la Russie apporte la liberté, la réalisation de
vos voeux nationaux.
» Durant de longs siècles, le gouverne-
ment austro-hongrois sema parmi vous la
discorde, l’inimitié, câr il savait que vos
querelles étaient la base de l’empire qu’il
avait sur vous.
» La Russie, au contraire, ne tendit qu’à
un but, qui est que chacun de vous puisse
se développer et prospérer tout en gardant
ie précieux héritage de ses pères, leur- lan-
gue, leur foi, et que chacun de vous, uni à
ses frères, puisse vivre en paix et en accord
avec ses voisins en respectant leurs droits
nationaux.
» Etant sûr que vous contribuerez de tou-
tes vos forces à la réalisation de ce but, je
vous appelle à accueillir les troupe3 russes
comme des amies fidèles combattant pour
vos rêves les plus chers.
» Signé :
» Le généralissime général, aide de camp,
» Nice LAS ».
A la poursuite des Autrichiens
Petrograd, 16 septexbre.
La poursuite énergique des troupss autri-
chiennes défaites se continue.
Certains corps ennemis sont presque
anéantis. , „
Les forces russes passent le fleuve San.
Leurs avant-gardes approchent de Przemyszl.
La rapidité des opérations militaires ôte
tonte possibilité de préciser le nombre des
pertes des ennemis.
D’après les renseignements recueillis, les
Autrichiens auraient perdu environ 230.000
tnés ou blessés, pins de 100,000 prisonniers,
plus de 400 canons, une quantité de dra-
peaux. , 1
Partout les routes sont encombrées par
les parcs d’artillerie, les armes, le3 muni-
tions abandonnés dans cette retraita préci-
pitée des Autrichiens.
Sur la Vistnlo, les Russes se sont emparés
d’un matériel accumulé pour la construc-
tion de ponts ; ils détruisirent plusieurs va-
peurs dont l’un était cuirassé.
Il importe de constater les efforts désespé-
rés faits par les Allemands pour sauver l’ar-
mée autrichienne de la débâcle.
La participation des corps d’armée alle-
mands a été relevée sur de nombreux
points du front autrichien.
A Touobine et Trentesia, des canons alle-
mands à longue portée ont été pris avec
5,000 piUonniejs allemands.
Sur le front des antres armées, un certain
nombre de gros canons allemands sont tom-
bés également entre les mains des Russes ;
beaucoup n’avaient pas eu le temps de par-
ticiper au combat.
L’aide des Allemands ne sauva pas les
Autrichiens de la défaite écrasante, mais
contribua à rehausser l’éclat de la victoire
russe.
La Mobilisation en Autriche
Rome, 17 septembre.
On mande de Vienne à la Nouvelle Presse
libre qu’on annonce comme très prochaine
la levée de la classe 1914 qui devait être ap-
pelée l’an prochain, ainsi que de tous lès
réformés des classes 1894 et 1893. Il s’agit en
somme de la levée en masse.
Les Fugitifs de Galicie
Vienne, 17 sepiembre.
Des trains bondés de fugitifs continuent
d’arriver à Vienne. Ces fugitifs quittent ia
Galicie hâtivement, devant l’invasion russe.
Pour rendre du courage à la population
qu’inquiètent les incessantes arrivées de fu-
gitifs, le Giorngle d’Ittlia dit qu’on expose
quelques canons pris aux Russes.
Encore des projectiles sur Belgrade
Nich, 16 septembre.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre, un
obus autrichien atteignit le premier étage de
la légation de France à Belgrade. Il éclata
sans causer de grands dommages.
Les monitors autrichiens ne cessèrent,
malgré l’occupation de Semlim p\r las ser-
bes,"de jeter des projectiles sur Belgrade.
L’Action Serbe et Monténégrine
Nich, 16 septembre.
On donne comme officiel une l’armée mon-
ténégrine a infTgé une défaite aux Autri-
chiens près de Koulilovo, dans la direction
de Krastatz-Gatzka. »
Nicb, 13 sepiembre.
Les troupes serbes ont pris, mercredi,
Visegrade, après une lutte acharnée. Les
Serbes ont poursuivi avec succès leur offen-
sive sur la rive gauche dff TaTDrfha.
Après avoir franchi la Drina près de Bay-
nabatcha, ils avancent dans l’intérieur de la
Bosnie.
Des combats acharnés continuent dans ia
direction de Kroupagne.
Sur le front de Jonbeyiazwornik, la situa-
tion devient de plus en plus favorable aux
armées serbes.
Sur le front Lostifzalchhitza, les Serbes
enlevèrent à l’ennemi, qui avait franchi la
Drina, près de Konriachitza, la possibilité dé
se développer, en les tenant acculés à la
rivière.
Sur le front de Lachnitzabacha, les Antrï-
gliifln» tentèrent da franchir la Drina. près
de Kitchavina, mais la tentative occasionna
à l’ennemi la perte de deux compagnies en-
tières. Les Serbes firent 60 prisonniers dont
un officier.
Sur le front Nord, au delà de la Save, mal-
gré une offensive couronnée de succès, les
Serbes forent rappelés pour des raisons stra-
tégiques.
L'Avancé des Serbes
Londres, 17 septembre.
Dans les milieux serbes bien informés, on
croit que les Serbes marcheront de Semlia
sur Budapest.
Déjà 150,000 Serbes poussent une offensive
hardie et heureuse en Hongrie.
On estime qu’ils pourront prendre bientôt
contact avec les Russes.
La Marche dss Monténégrins
Celligno, 16 septembre.
Les Monténégrins prirent Goradla à cin-
quante kilomètres de Serajevo.
La Paiz?
Christiania, 16 sepiembre.
VAfltnposten publie uue dépêche de Ber-
lin, visée par la censure allemande, disant
qu’une conférence se réunira prochaine-
ment à Washington pour trouver les bases
d’ua projet de paix.
L'Impression à Athènes
Athènes, 16 septembre.
Les journaux grecs exaltent avec enthou-
siasme la victoire des alliés, lis considèrent
que la défaite de l’Allemagne ouvrira une
ère nouvelle de bonheur pour l’humanité.
Le Général Dslaray victime de la consigne
Le C»p, 16 septembre.
Le général Delaray, accompagné du géné-
ral Beyers, rentrait hier soir chez lui en au-
;omobile, lorsqu’il rencontra, également en
automobile, un poiieeman chargé de sur-
veiller la route contre las pillards. Le po-
iiceman le somma de s’arrêter.
Le général Delaray n’obéissant pas, le po-
liceman tira et l’atteignit au coeur.
La mort du général Delaray a causé une
émotion considérable dans le pays.
Un Déraillement
Paris, 17 sepiembre.
Uo accident de chemin de fer s’est pro-
duit à Mary-sur-Marne. Plusieurs wagons
d’un tTalrr&airitaire furent dirigés sur une
voie brusquement interrompue par la des-
truction d'un pont et tombèrent dans la ri-
vière.
La très grande majorité des blessés ef
des soldats occupant ce train furent sauvés.
Les détails manquent.
En Afrique centrais
Balnlyre (Afrique ventrale).
Onmsnde de Karonga que l'officier alle-
mand, qui serait le baron Langenaer. com-
mandant en chef les forces allemandes, se-
rait mort. . à
Les troupes ennemies battent en retrait»
par petits détachements, thics détruisirent
un pont sur le Songoae.
L'Action jo^nsise
Tokio, lïf septembre
> Officiel.)
Le 12 septembre, la cavalerie japonais»
s'empara de Tsimo, à 16 kilomètres hors do
la zone de Kuo-Tch o.,..
Aucun eunemi U’ISL signalé au Nord de la
rivière Pi»ha, mai! les sérqplanes ennemit
plMèroat à plusieurs reprises.
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