Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-17
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 septembre 1914 17 septembre 1914
Description : 1914/09/17 (A34,N12093). 1914/09/17 (A34,N12093).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722561
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
34" innt* — H' JlOSî 8 tournes — Ce Journal né peut être crié •— 8 Centimes Jeudi 17 SepMra 1914
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OFFENSIVE
OU DÉFENSIVE »
Les communiqués que nous avons
reçus hier n'apportent pas de grandes
Simodifications à la position des armées
en présence, mais, avec les notes offi-
cieuses Havas qui les accompagnent,
Us nous permettent de mieux com-
prendre peut-être la situation.
Les Allemands tiennent toujours
au Nord de l’Aisne, toutejois il est
clair maintenant que nous sommes
maîtres de la rive droite de la rivière
et que leurs positions ont été reculées
à quelques kilomètres en arrière.
Noyon, qui marque l’extrême droite
de leur iront, d’après le communiqué
de dix-neuj heures, est tout-à-fait au
Nord de la forêt de Laigue dont on
flous parlait mardi. De même, le mas-
sif de Laon (au Sud de la ville) qui
jalonne ce front plus à l’Est,_est au-
dessus de Craonne. La Ville-sur-Tour-
be que l’on nous donne maintenant
comme point d’arrivée à l’Ouest de
\VArgonne, est située tout-à-côté de
Vienne-la- Ville indiquée précédem-
ment! c’est seulement une localité plus
importante.
De Vautre côté de VArgonne, la si-
tuation est également à peu près la
même que mardi (le bois de Forges
est tout près de Consenvoye), sauf que
le Kronprinz a dù abandonner Va-
vennes et reculer encore son quartier
général sous la menace de nos troupes
qui continuent as’avancer vers le Nord
entre l’Argonne et la Meuse.
C’est ici que nous touchons au
noeud de la question posée par notre
litre : Offensive ou défensive ? La
bataille de l’Aisne est-elle bien un
retour offensif de l’ennemi, ou seule-
ment une manoeuvre défensive pour
protéger la dangereuse retraite de
T armée du Kronprinz ?
ZJne note officieuse Havas nous laisse
K croire, en tout cas, que cette dernière
version est bien celle de VEtat-Major :
« L’aile droite allemande, nous dit-on,
a opposé hier une résistance à nos
SroufiZa,. Mfin, surtout Ae. permettre à.
son centre de se replier sur le nouveau
front ; la retraite des 3e et 4c armées
iallemandes s’est faite avec hâte. On a
trouvé dans beaucoup de localités éva-
cuées des cantines, des bagages, des
correspondances à distribuer aux sol-
dats, etc ».
Un examen attentif de la situation
et des événements de ces derniers jours
nous montre, en effet,- que Varmée du
Kronprinz était dans la situation la
plus périlleuse et qu’il y avilit urgence
de la sauver par une diversion.
Nous savons qu’au début de là gran-
de bataille cette armée se trouvait au
Sud de VArgonne, avec son quartier
général à l’Ouest, à Sainte-Mene-
Jiould. Elle a tenu tant qu’elle a pu,
mais il lui a fallu céder aussi devant
’ l’élan de nos troupes et la route de
V Ouest lui était déjà barrée par notre
centre qui avait franchi la Marne ;
elle s’est repliée vers le Nord-Est.
G'est alors que le Kronprinz a fait
sa tentative contre le fort de Troyon
qui commande la ligne de la Meuse
entre Verdun et Saint-Mihiel. S’il
avait réussi, il se serait assuré la
retraite la plus rapide la plus sûre
par les chemins qui descendent sur
Conflans et Mars-îa- Tour et de là à
Metz. Cette manoeuvre audacieuse
ayant échoué, il ne lui restait plus
qu’à se hâter vers la trouée de Ste-
nay ; aucune autre issue, en effet,
n'est possible entre VArgonne et la
Meuse, le long de laquelle nos places
fortes font bonne garde.
Mais il n’y a pas loin de Reims à
Stcnay et les progrès rapides de no-
tre aile gauche tournant vérs l’Est
devenaient singulièrement menaçants
L pour l’armée du Kronprinz qui aurait
yju se voir la porte fermée an nez,
tandis que notre aile droite la pressait
de plus en plus par derrière ; c'eût
été le désastre complet où le trône im- \
périal lui-même aurait chancelé !
On comprend dès lors que le mot
d’ordre supérieur ait été donné aux
généraux von Kluck et von Biilow de
se retourner et de résister coûte que
coûte vers l’Aisne et au Nord de Reims.
Cette résistance durera-t-elle, si en-
core nous le permettons, seulement
jusqu’à ce que l’armée du Kronprinz
soit hors d’affaire,ou bien dégénèrera-
t-elle en une grande bataille lorsque
tontes les forces allemandes qui sub-
sistent seront concentrées sur cette
fioucelle ligne qui va de l’Oise au
Nord de VArgonne ? Cette dernière
hypothèse est très vraisemblable,
mais nous serons bientôt fixés.
En tout cas, il nous suffit de compa-
rer le front de l’ennemi maintenant
rectiligne et refoulé au Nord avec le
t. front débordant qu’il avançait na-
guère an coeur de notre pays pour
attendre avec confiance la suite des
événements.
CASPAR - J ÜUC AN.
Les Régions reprises
On signale que dans les villages de Pea-
chard, Okambry, Marcy, Etrepiiey, évacués
par tes habitants, les Allemands se sont li-
vras à des déprédations. A Etrepiiey, les
cinquante maisons qui formaient l’agglomé-
ration sont en ruine. A Yiacy-Manoeuvre,
tous les bà'iments ont été incendiés, seule
l’église est restée debout. Près delà, le il 8
régiment d’ir.fanterie allemande a été à demi
anéanti. Partout, sur le plateau de Meaux,
on trouvait des monceaux de cadavres alle-
mands et, dans les fermes, il y avait de nom-
breux blessés.
Un de nos confrères a parcouru tout le
département de l’Oise.
Voici, nous dit-il, une localité où règn8 un
silence lugubre, c’est la Chapelle-en-Serval.
Dans la rue principale, quasi déserte, quel-
ques vieillards, fidèles à la terre qui les a vus
naifre, devisent d’un air morne. Toutes les
maisons sont closes ; mais portes et fenê-
tres portent la trace de coups de crosses.
Les vandales sont passés là. Près de chaque
maison, un régiment de bouteilles s’aligne ;
ils avaient soif l
C'est maintenant la forêt de Pontarmé. La
flèche de la cathédrale de S- nlis se détache
là-bas scr le front de la forêt d’Haiiatte. A
mesure que nous approchons, les traces de
la récente bataille deviennent plus visibles.
Enfin, voici la ville ; un pen avant l’hôpital,
un monticule de terre fraîchement remuée,
surmonté d’une croix taillée dans Un cou-
vercle de caisse, attire notre attention. Nous
y lisons cette inscription en allemand : « Ici
moururent pour la patrie Berg et Wolff, de
la 10e compagnie dn 149« d’infanterie, enter-
rés par la 28 compagnie du 278 d’infanterie.»
Tonies les agglomérations situées à
à l’Ouest de Senlis ont peu ou point souffert.
Courieuil, Avilly-Saiut-Léonard, Vineoil-
Saint-Firmin, Chantilly, sont intacts. Au Sud,
Pontarmé, Thicrs, la Cbapelle-en-Serval,
Orry-ia-Vtlle, Survilliers, Gouvienx, Lamar-
laye ; au Nord-Est, Montlévêque, Barbery,
diamant, ont été pillés, mais non incendiés.
Borest, Montepitloy, Fortains-les-Cornus,
tonte la région de Nantenit ont, par contre,
beaucoup souffert, par ce fait que ces loca-
tés ont été les points centraux de la bataille.
Remontons maintenant vers le Nord.
Voici ie champ de bataille de Chaînant.
Dans la plaine, encore des tombes et des
tombes. Sur la route, des tranchées ; dans les
fossés, des camions automobiles gisent, la-
mentables amas de ferrailles tordues. De loin
en loin, un cheval mort.
Après Vitlers-Saint-Frambourg et Ville-
neuve, gui sont intacts, à part l’habituel pil-
lage, voici, au bas d’une falaise, Verberie,
au-dessus de laquelle les armées ennemies
se livrèrent un furieux combat d’arfilierie.
Est-il utile de dire que Verberie a été,
elle aussi, pillée de fond en comble ï ;
cm -p tfV 'Aw—ràilu^ti)
çoivent encore les traces d’un campement.
Des Allemands avaient réquisitionné mate-
las, couvertures, vaisselle, lessiveuses, etc.,
pour avoir leurs aises. Tout cela est resté là,
épaves lamentables que les propriétaires ne
songent même pas à venir rechercher. Plus
loin, la Croix-Saint-Gaen, le Meux, Jaux,
Yenette ont été outrageusement pillés.
A Compïègne même, ô miracle, pas une
maison n’a été incendiée. Les derniers Alle-
mands ont quitté la ville dimanche dernier
seulement ; mais le gros des forces enne-
mies avait repris dès vendredi la direction
du Nord.
Le pont, le bon vieux pont de Compïègne,
construit sous Louis XV, n’est plus mainte-
nant qu’une ruine qni va entraver pour
longtemps notre navigation. Le génie fran-
çais l’a fait sauter en se retirant. Les Alle-
mands avaient construit à côté un pont de
bateaux qu’ils détruisirent à leur tour le
jour de leur départ.
Dans les rues, les habitants ont repris Un
peu de gaivé.
L'occupation allemande avait commencé à
Compïègne dè3 le lundi soir 31 août. La ville
était privée de son maire, M. Robert Four-
nier- Sariovèze, qui sert comme capitaine
dans un régiment de dragons territorial. Ses
adjoints, MM. de Ssronx et Martin, qni ie
remplaçaient firent preuve d’un dévouement
admirable.
Dès l’arrivée des Allemands, M. de Se-
roux fat retenu comme otage, aveG M.
Le Barbier et M. Sarrazin, adjoint au
maire de Marguy-lès-Compiègne. Tous trois
tarent prévenus que si la population civile
taisait la moindre résistance à l’occupation,
ils seraient passés par les armes. De fait, les
ennemis ne mirent pas leur menace à exé-
i catiOD. Un sons officier, cependant, ayant
été blessé à Margay, les Allemands incen- !
(lièrent les deux fermes qui se trouvent sur
les hauteurs. i
Le vendredi li, les Allemands repassèrent
en grand nombre par Compïègne, se re-
pliant sur le Nord. La ville subit un bombar- 1
dementde la part des troupes franco-an-
glaises.
Furieux d’êlre iorcés à fa retraite, les Al-
lemands ne voulurent pas partir sans mo-
lester quelque peu la population civile. Un
huissier, M. Le Bargy, fut arrêté et menacé
d'être fasillô comme espion, sous prétexte
qu’il regardait les phases du combat. Il fut
relâché peu après. M. Laconr, agent voyer,
et M. Caron, directeur d’école, eurent le
malheur de sortir dans la rue. Iis furent
traînes devant la troupe et exposés au feu
des Français. Un conseiller municipal et le
concierge de i’hôlel de ville furent brutalisés
par des officiers.
Peu à peu, malgré tout, les Allemands
évacuaient la ville, et dimanche matin les
troupes françaises taisaient leur entrée à
Compicgne.
A part Choisy et Saint-Sauveur, les villages
environnants ne paraissent pas avoir souffert
d’autre chose que du pillage.
Plus au sud, cependant, si Poni-Sainte-
Maxenoe est presque indemne, Creil et No-
gent-sur-Oisé*, que relie un pont, ont subi a
peu près le même sort aue Senlis.
Le maire de Nagent, M. Ducrocq, fnt leur
prisonnier pendant seize heures, ainsi que
M. Véret, pharmacien, et plusieurs conseil-
lers municipaux.
On vit plusieurs ménagères faire du café
pour les soldats allemands, sous la menace
du revolver.
A Chantilly, la vilie est intacte.
Pourtant les Allemands y sont venus. Un
régiment d’infanterie, le 3 septembre est ar-
rivé annonçant sa venue par une salve.. .de
mitrailleuses. Peu après, l’avant-garde se
présenta à la mairie. Le major s’adressant
au maire, M. Vallon, lui dit :
— On a tiré sur nos troupes. Vous êtes
otage ; suivez moi.
Et le maire tut emmené vers te château
de üiantiliy, non sans avoir déclaré que
LA G-UERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Bavas.
IVAISTOE A. JLA. MEV8B
16 Septembre. — A notre aile gauche, contact étroit avec l’ennemi.
Le front de résistance des Allemands suit la ligne suivante : Noyon ; plateaux Nord
de Vie sur Aisne et Soissons : massif de Laon ; hauteurs au Nord et à l’Est de Reims ;
Ville-sur-Tourbe ; le Nord de Varennes pour atteindre la Meuse vers le bois de Forges,
au Nord de Verdun,
Verdun n’a jamais été attaqué, ni bombardé! Le fort de Troyon, plus au Sud du
camp retranché de Verdun, est dégagé de toute attaque depuis mardi.
Au centre, notre marche en avant continue entre la Meuse et l’Argonne.
E1W PERÇUSSE ORIENTALE
16 Septembre. — Le Kaiser doit prendre le commandement des armées allemandes
qui opèrent contre les Russes.
EIV ACTIUCHE
16 Septembre.—De Roumanie et de Serbie, on annonce que le gouvernement de
Bucarest aurait décidé l’envoi de troupes en Hongrie afin de protéger ses nationaux me-
nacés par les Autrichiens en Transylvanie.
SUR »IER
16 Septembre. — Une dépêche de Copenhagae annonce que le croiseur allemand
Hela a été coulé par une torpille sous-marine.
tous les habitants de la commune avaient
fait le dépôt réglementaire des armes qu’ils
pouvaient posséder.
Le gros du régiment, officiers et soldats,
s’installèrent dans le château, dont iis ont
levé les ponts-levis, enchantés, ont-ils décla-
ré, de se trouver « dans une forteresse. »
Le soir venu, ils délivrèrent M. Vallon,
La vie normale va enfin reprendre dans
toute cette région si riche de File de France
et Re Picardie. Certes, les pertes subies sont
énormes, mais si l’arrachage des betteraves,
et si les semailles pouvaient se faire, le mal
serait moins grand qu’on pouvait le crain-
dre.
D’après le Times, le département de l’Ais-
ne a particulièrement souffert, dans le nord
surtout, de l’attaque allemande, à Hirson, à
Wassigny, Bohâin et Vervins.
Guise a été entièrement dévastée. Elle fut
prise une première lois par les Allemands,
reprise par les alliés après un autre bom-
bardement et prise à nouveau par les Alle-
mands. Pendant ces attaques 12,000 obus sont
tombés sur Guise.
u&ai$r&aeuneHi ^.Wo&^îëMurenm
a été sauvé. Laon résista vigoureusement,
arrêtant Ja marche de l’ennemi. Les autori-
tés civiles ont pu sauver 12 millions. Sois-
sons et Compiègne n’ont pas été endomma-
gées. La .banlieue de Senlis a été brûlée.
La. forêt de Compiègne n'a pas été incen-
diée, comme on l’avait dit. Avant de se reti-
rer, les alliés mirent le feu à une certaine
quantité de bidons d’essence qu’ils avaient
pu enlever et qu’ils ne voulurent pas laisser
dans les mains de l’ennemi.
Les nuages de fumée noire firent supposer
que ia forêt était en feu.
A propos du bombardement de Nancy,
Y Echo de Paris publie une lettre dont voici
quelques extraits :
On peut évaluer à une cinquantaine le
nombre des obus qui se sont abattus sur
notre ville ehtre H heures et minuit 45.
Dans l’intervalle on avait pu entendre à
partir de minuit la réponse très nette de
noire artillerie. Puis tout s’était tu en même
temps-que cessait également l’orage.
Ce fut bientôt de toutes parts une ruée
des habitants dans les rues. Insouciants du
danger, nos concitoyens étaient avides de se
rendre compte des dégâts.
Rue Sainte-Anne, deux boulets sont tom-
bés. L’un, a mis le feu à ia fabrique de
brosses ; l'autre a enfoncé un mur. Il y
aurait eu malheureusement là des vic-
times. Une femme aurait été tuée, ainsi
que son bébé qu’elle portait sur les bras ;
un antre enfant suivait, mais il n’a pas eu de
mal. Au n» 32 de ia rue Saint-Nieolas, la
charcuterie Louis a beaucoup souffert. Une
dizaine de personnes s’étaient réfugiées dans
les caves. Soudain un nouvel obus éclate,
défonce le trottoir et brise une conduite
d’eau ; un torrent s'en échappe aussitôt et,
tar un soupirail, inonde la cave que tous
tes réfugiés doiventévacner au plus vite sous
peine d’être noyés. Deux bombes aussi rue
de la Faïencerie, à l’angle de ia rue Saint-
Nicolas. L’an a ébréché la corniche, l’antre
n’a pas éclaté ; elle ést restée dans le gre-
nier.
Deux personnes auraient été tuées ou
grièvement blessées au n« 57 de la rue Cio-
dion. On parle d’une femme qui a en les
jambes broyées.
Sar-plusieurs points on retrouve la mar-
que des projectiles. Mais leurs anilieurs doi-
vent à présent savoir le prix de leur traî-
trise. Nos pièces, en effet, ont en raison des
leurs et notre infanterie a chassé tous ces
criminels la baïonnette dans les reins...
Les sarvica des trains sur le Nord et l’Est
avait été ces jours derniers considérable-
ment réduit. Il nè s’étendait guère à un
rayon supérieur à une quinzaine de kilo-
mètres.
A la gare du Nord, à Paris, on vient de
placarder une affiche jaune qui remplace
les petits « p ipiüons » écrits à la main et
donne l’horaire du service provisoire.
Des trains réguliers, mais en nombre res-
treint, circulent maintenant jusqu’à Snrvil-
iiers (ligna de Chantiliy-Creif), Pontoise,
Méry-snr-Oise (par Saint-cea), MOnsoult-Mat-
fiers, Sevran (ligne de Crépy-en-ValOis), Àr-
genteuii (par Eoghien-Ermont).
A la gare de i’Est, deux trains sont établis
snr ia ligne de Belfort jusqu’à Bas-Evette,
desservant Nogent-sur-Seine, Troyes, Bar-
sur-Aub9, Chauoeour, Langres, Vesou! et
Lure.. Deux trains également vont sur Sé-
zanne par Coulommiers et Esternay. Plu-
sieurs convois sont établis sur les lignes de
Greiz, Lagny, Gargan etNogent.
Déjà de nombreux réfugiés habitant ces
régions ont pu prendre ces trains pour ren-
trer chez eux, et il y a lien de se féliciter de
cet ensemble de mesures heureuses.
Communiqués
du Boronement
16 septembre, 9 h. matin.
A NOTRE AILE GAUCHE
Nos armées sont on contact étroit avec Yen-
nemi, sur tout le front jalonné par les hauteurs
s’étendant au Nord de l'Aisne, ainsi qu’à l’Ouest
et au Nord do Reims.
Ail CENTRE
Notre marche en avant entre l’Argonne et la
Meuse continue.
A NOTRE AILE DROITE
Rien â signaler.
16 septembre, reçu à 19ffi,jLû-
jj*. irooo ues TA et 15 septembre,
/es arrière-gardes ennemies atteintes par nos
éléments de poursuite ont dû faire tête et ont
été renforcées par le gros des armées alleman-
des. L'ennemi livre une bataille défensive sur
tout le front dont certaines parties ont été for-
tement organisées par lui. Ce front est jalonné
par la région de Noyon, les plateaux au Nord
de Vic-sur-Atsne et de Soissons, le massif de
Laon, les hauteurs au Nord et à l’Ouest d»
Reims, et une trtne qui vient aboutir au Nord
de Ville-Sur-Tourhe (à l’Ouest de l’Argonne),
prolongée au delà de l’Argonne par une autre
qui passe au Nord de Varennes (oe dernier
point abandonné par l’ennemi) et atteint la
Meuse vers le bois do Forges (au Nord de
Verdun).
Rien de nouveau en avant de Nancy et dans
les Vosges.
Au cours do la poursuite que nous avons
exécutée après la bataille de la Marne, les Alle-
mands nous ont abandonné de nombreux pri-
sonniers auxquels viennent s'ajouter une feule
de trainards cachés dans les bois. Le décompte
de ces prisonniers et du matériel capturé n' a
pu encore être fait exactement. C’est pourquoi
le Ministère de la Guerre ne voulant pas pro-
duire de chiffres fantaisistes, s’abstient encore
de donner des précisions.
Dépêches Havas
Quelques prêchions
Bordeaux, 15 septembre,
L’aile droite allemande a opposé hier une
résistance à nos troupes afin surtout de per-
mettre à son centre de se replier sur le nou-
veau front. La retraite des 3 allemandes s’est faite avec hâte. On a trouvé
dans beaucoup de localités évacuées des
cantines, des bagages, des correspondances
à distribuer aux soldats, etc.
La Situation de Verdun
Paris, io septembre.
Il est absolument inexact, comme l’a an-
noncé à plusieurs reprises l’Agence officieuse
Wolf, que l’armée du Kronpîtuz assiège et
bombarde la place de Verdun.
Jamais Verdun ne fut attaqué, seul le fort
de Troyon, qui appartient non à la défense
de Verdun, mais à celle des Hauts de la Mo-
selle fui bombardé à plusieurs reprises.
On sait que les attaques violentes dont il
lut l’objet ne réussirent pas et que depuis
mardi le fort est dégagé.
Un Communiqué de l’Etat-Major Anglais
Londres, 15 septembre.
L’ennemi occupe toujours une forte posi-
tion au Nord de l’Aisne. Le combat continue
sur toute la li.gne.
L’armée du Kronprinz a été repoussée et
est maintenant sur une ligne passant par
Varennes-Convoyé.
Les alliés occupent Reims.
Les troupes françaises qui sont à la droite
de la ligne des anglais ont capturé 600 pri-
sonniers et douze canons.
La pluie qui a détrempé les routes rend la
retraite des allemands difficile.
Aviateur Anglais décoré
Londres, 15 septembre.
Le capitaine aviateur Robin Grey, du Royal
Flyiog Corps et de la Wanvlckshire Horse
Artiïlery, a été décoré de la Légion-d’Hon-
neur pour ses distingués services sué le
champ de batailla. (Times*.
L'Année Beige immobilise
des Corps Allemands
Anvers, 14 septembre.
(Officiel Belge). — Après quatre jours de
combats aeharnés, nos troupes de campa-
gne, qui étaient sorties de la position forti-
fiée d’Anvers pour attaquer les forces alle-
mandes stationnées dans le triangle formé
par ies villes de Bruxelles, Louvain et Mati-
nes, se sont replacées sous la protection des
loris de première ligne.
Le but de leur sortie, qui avait semblé
tout d’abord n’êire qu’une opération contre
les troupes d’observation laissées par- l’en-
nemi en face de nous, s’est développé dans
de grandes proportions. La position défen-
sive de l’adversaire était très iorte, grâce à la
topographie de la région et aux travaux de
terrassement exécutés depuis quinze jeun.
L'obligation, poar ies Allemands, de con-
server à tout prix cett9 position, ies avait
forcés à y atteler toutes les forces dont ils
pouvaient encore disposer dans le pays ;
c’est ainsi qne le troisième corps allemand,
qui avait déjà pris la route de Ninove à Ne-
derbraeckel-, revint en toute bâte pour sou-
tenir le choc de nos troupes et que te neu-
vième corps allemand, déjà engagé sur la
route d’Audenarde à Ruyen, fut également
rappelé vers le champ de bataille. Les déta-
chements de iandwenr et de landsturm, qui
occupaient ie Sud de Bruxelles, coopérèrent
aussi à l’action, ainsi que 15,000 fusiliers
marins arrivés à Bruxelles depuis quelques
jours.
Le résultat atteint est donc, an. point, de
vue des opérations conduites par les états-
majors français et anglais, d’une importance
capitale, puisque, par notre intervention,
deux corps d’armée se sont trouvés dans
l'impassibilité de se porter an secours des
armées allemandes en retraite dans le Nord
de la France.
Par suite de cette concentration de toutes
les forces allemandes disponibles dans le
pays, notre armée s’est trouvée, à la fin de
ta quatrième journée, en présence d’un en-
nemi supérieur en nombre.
Notre armée de campagne continue à être
pour i’ennemi nne menace constante qai
l’obligera à immobiliser des forces impor-
tantes, dont il a en France le pins pressant
betoin.
Les pertes de ces quatre journées, qui
sont importantes, montrent l’acharnement
de la latte. Le tir de6 Allemands s’est mon-
tré très inférieur au nôtre : les blessures
sont également peu graves parmi nos bles-
sés ; il n’en est pas de même dn côté alle-
mand, car notre tir, très juste, a été très
meurtrier.
Echange de Télégrammes
~~Bordeaux, 16 septembre.
Le tsar a adressé de ïarkoesselo le télé-
gramme suivant à M. Poincaré :
« La nouvelle et brillante victoire rempor-
tée par l’armée française me remplit de joie
et je vôus adresse mes pins cordiales félici-
tations.
» La valeur éprouvée des troupes, le talent
des chefs sont dignes de la grande nation à
laquelle ils appartiennent.
D Je me lais un plaisir d’exprimer haute-
ment l’admiration qu’ils m’inspirent.
» NICOLAS. »
M. Poincaré a répondu en ces termes :
« Je remercie Votre Majesté des félicita-
tions dont ia France et l’armée sont profon-
dément touchée*.
» La grande victoire que les troupes rns-
ses remportèrent en Galicie réjouit tous les
coeurs français et le gouvernement ne doute
pas qu’elie ne soit bientôt suivie en Allema-
gne et en Autriche d’autres succès écla-
tants.
» La France, résolue à poursuivre F Allema-
gne, lutte avec toute son énergie et envoie à
Fa noble nation alliée l’expression de toute
son admiration et ies voeux les plus
confiants.
» POINCARÉ ».
Le prince régent de Serbie a adressé à M.
Poincaré le télégramme de félicitations sui-
vant :
« Vallons, tt septembre.
» Apprenant la nonvelte et brillante vic-
toire remportée par l’armée française, je
m’empresse, Monsieur le Président, de vous
transmettre mes félicitations ies plus cha-
leureuses et l’expression de mon admira-
tion pour l’héroïsme traditionnel dos Fran-
çais.
» ALEXANDRE. »
M. Poincaré a répondu :
« Je remercie Votre Altesse Royale de ses
félicitations et la prie de recevoir les mien-
nes et celles du gouvernement de la Répu-
blique, pour la bravoure et les belles qua-
lités militaires dont l'armée serbe donne ia
preuve quotidiennement.
» POINCARÉ. »
Les Emblèmes pris
Bordeaux, 16 septembre.
Trois nouveaux drapeaux, ceux des 368,
72e et 94e d’infanterie prussienne ont été
apportés à M. Poincaré.
Iis ont été placés à la préfecture avec les
drapeaux des 68« et 728 d'inianterie prus-
sienne.
On sait que les antres drapeaux pris par
i’armée de Paris ont été déposés aux Inva-
lides.
La Japon ne fera pas la pa!x
Pelrograd, IB septembre.
Un télégramme de Tokio annonce que le
Japon a acquiescé au pacte de Londres par
lequel la France, l’Angleterre et la Russie
s’engagent à ne signer Ta paix que d’un com-
mun accord.
Le Japon ne fera pas la paix avec l’Alle-
magne avant la fin de la guerre européenne,
même si, avant, il s’est emparé de Kiao-
îohéou.
L’Impression d’un Infirmier allemand
Troyes, 16 septembre.
Un infirmier allemand, arrivé ici en com-
pagnie d’on convoi de blessés et de prison-
niers, a déclaré que la bataille de Reims a
été extrêmement meurtière pour les Alle-
mands.
Il a ajouté qu’ils sont démoralisés et trèî
déprimés ; ils savent aussi maintenant qu’ils
n’ont pas seulement affaire qu’aux Français.
. oeaiîi aussi à leurs alliés.
L’Horrible Muraille
Paris, 15 septembre.
Un commandant, de retour du départe*
ment de la Marne, dit qu’au cours de la vio-
lente bataille qui eut lieu, les Allemands
voulaient à tout prix résister aux furieuses
attaques françaises, et que résolus à ne pas
çîder de terrain a l’adversaire, iis ont édi-
fié un véritable mur de 2 mètres de haut en
entassant les uns snr les antres les cada-
vres et les corps des blessés et des tués alle-
mands.
Ce sont les turcos qui les délogèrent de cet
horrible rempart ou les ennemis laissèrent
7,000 morts.
Sur le Champ de Bataille
Paris, (8 septembre.
Huit cents sapeBrs-pompiers de la Ville
de Paris sont partis dans ia direction du ser-
vice de santé militaire pour opérer sur toute
l’étendue du dernier champ de bataille des
mesures d’assainissqment destinées à éloi-
gner de la région de Paris tout danger d’in-
fection et de contamination.
Leurs Dépouilles
Paris, 15 septembre.
La retraite précipitée de l’armée alleman-
de devant nos troupes a eu pour résultat*
outre la capture de prisonniers nombreux,
l’abandon a’nn matériel de guerre considé-
rable. Depuis deux jours, pics de vingt-
cinq trains chargés de ces dépouilles de
l’ennemi sont arrivés par la ligne de l'E3t
on la ligne du Nord.
il y a là de nombreux canons ramassés sur
1e champ de bataille ou glorieusement con-
quis, les armes à la main, des affûts, des
caissons, des fourgons d’artillerie automo-
biles chargés de munitions. On y trouve des
camions automobiles servant à l'intendance
et an ravitaillement, aujourd’hui remplis
d’armes, de casques, d’effets d'équipement
de tonte nature entassés par monceanx. Un
de ces trains, enfin, apportait à Paris, trois
aéroplanes, dont l’un, dn type « Taube » est
troué de projectilles nombreux.
on estime que, depuis ia semaine derniè-
re, nos prises de guerre comportent plus de
80 canot», 30 mitrailleuses et 40 fourgons
automobiles. Il est impossible d’évaluer en-
core, même approximativement, la quan- .
tité des munitions enlevées à l’ennemi. C’est '
dans fes établissements militaires deVin-
eennes qne le gouvernement de Paris a
résolu, jusqu’à nouvel .ordre, de centralise!
ces trophées.
Une Illusion des Saxons
Bordeaux, <6 septembre.
Mardi, sont arrivés de nombreux blessés
saxons. Us ont déclaré qu’ils étaient partis
de Dresde croyant aller aux manoeuvres. Iis
Jurent dirigés sur le Jaixemboarg via Co-
blence, et ignorèrent jusqu’au dernier mo-
ment ia déclaration de guerre.
Us furent énormément surpris d’appren-
dre que ia Belgique, l’Angleterre et la Russie
se battaient contre l’Allemagne.
Tous demandent ia cessation des hostili-
tés.
La Mort d’un triste héros
Amsterdam, 16 septembre.
Le colonel von Reuter, le héros (1) de Sa*
verne, a été tué en Belgique.
Général allemand prisonnier
Bordeaux, 15 septembre.
C’est lè général Freisé, commandant de la
division hessoise de cavalerie, qûi tenta de
se suicider en recevant l’ordre de battre eh
retraite qui a été fait prisonnier par les
Français. -
L’Opinion Américaine
contre la Paix immédiate
New-York, 15 septembre.
La presse américaine s’étend heanconp
snr l'initiative — d’ailleurs non officielle —
en faveur de la paix, émanant du président
Wilson.
U faut admettre qne dans l’état actuel de
la crise européenne, le zèle admirable dé-
ployé par le chef de l’Etat en faveur d’une
médiation, bien qn’ii soit tacitement ap-
prouvé, ne reçoit pas l’agrément enthou-
siaste des Américains en général, sauf celai
de la partie assez considérable de la popula-
tion qui est de descendance on de naissance
allemande, et qui commence à reconnaître,
qne la grande machine militaire n’est peut-
être plus aussi invincible qne certains se
i’imàgtnaient.
D’après les diplomates de Washington, re-
placer l’Europe dans l’état d’un camp armé,
ne serait pas établir ia paix, mais un simple
armistice que l’aristocratie germanique pour-
rait violer à volonté.
Le spectre du militarisme serait encore
suspendu au-dessus des nations.
Le World écrit à ce sujet : « L’Europe ne
peut être libre, FAilemagae ne peut être
libre, le peuple allemand ne peut être
libre que lorsque ie militarisme allemand
aura été détruit, ie monstre anéanti » .
(New-York Herald),
Télégrammes pour les militaires
Bordeaux, 15 septembre.
Par exception aux dispositions de la cir-
culaire du 17 août, relative à la non accep-
tation de3 télégrammes privés pour la
M urtbe-et-Moselle et les Vosges, les télé-
grammes à destination de ces départemental
adressés à des militaires hospitalisés ou con-
cernant ies militaires blessés ou décédés,
peuvent être acceptés.
Une Bataille en Alsaoe
Dimanche (retardée dans ta transmission).
La nouvelle vient de Bâle que, entre Than»
et Ensisheim, une terrible bataille a on lieu,
Les Allemands occupaient la vallée de
Guebwiller, au pied des Vosges.
Des deux côtes il y a eu de nombreuse!
charges à ia baïonnette.
La Vie chère en Aliemagne
Londres, 15 septembre.
La presse viennoise dit une le prix def
deurées alimentaires s’est élevé de 15 0/0 es
Allemagne. , .
La presse bei linoise avoue que l’industna
allemande va être paralysée faute de ma-
tières premières, la flotte anglaise. étant
maîtresse des mers et arrêtant toute impor-
tation en Allemagne. Le chômage apgméaU
rouit»-' «pL
Atbninisirateur- Délégué-Gérant
O. RANDQLET
ifiiniBistraîion, Impressions st Amcss, Tfit. 10.4?
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Le Petit Havre
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OFFENSIVE
OU DÉFENSIVE »
Les communiqués que nous avons
reçus hier n'apportent pas de grandes
Simodifications à la position des armées
en présence, mais, avec les notes offi-
cieuses Havas qui les accompagnent,
Us nous permettent de mieux com-
prendre peut-être la situation.
Les Allemands tiennent toujours
au Nord de l’Aisne, toutejois il est
clair maintenant que nous sommes
maîtres de la rive droite de la rivière
et que leurs positions ont été reculées
à quelques kilomètres en arrière.
Noyon, qui marque l’extrême droite
de leur iront, d’après le communiqué
de dix-neuj heures, est tout-à-fait au
Nord de la forêt de Laigue dont on
flous parlait mardi. De même, le mas-
sif de Laon (au Sud de la ville) qui
jalonne ce front plus à l’Est,_est au-
dessus de Craonne. La Ville-sur-Tour-
be que l’on nous donne maintenant
comme point d’arrivée à l’Ouest de
\VArgonne, est située tout-à-côté de
Vienne-la- Ville indiquée précédem-
ment! c’est seulement une localité plus
importante.
De Vautre côté de VArgonne, la si-
tuation est également à peu près la
même que mardi (le bois de Forges
est tout près de Consenvoye), sauf que
le Kronprinz a dù abandonner Va-
vennes et reculer encore son quartier
général sous la menace de nos troupes
qui continuent as’avancer vers le Nord
entre l’Argonne et la Meuse.
C’est ici que nous touchons au
noeud de la question posée par notre
litre : Offensive ou défensive ? La
bataille de l’Aisne est-elle bien un
retour offensif de l’ennemi, ou seule-
ment une manoeuvre défensive pour
protéger la dangereuse retraite de
T armée du Kronprinz ?
ZJne note officieuse Havas nous laisse
K croire, en tout cas, que cette dernière
version est bien celle de VEtat-Major :
« L’aile droite allemande, nous dit-on,
a opposé hier une résistance à nos
SroufiZa,. Mfin, surtout Ae. permettre à.
son centre de se replier sur le nouveau
front ; la retraite des 3e et 4c armées
iallemandes s’est faite avec hâte. On a
trouvé dans beaucoup de localités éva-
cuées des cantines, des bagages, des
correspondances à distribuer aux sol-
dats, etc ».
Un examen attentif de la situation
et des événements de ces derniers jours
nous montre, en effet,- que Varmée du
Kronprinz était dans la situation la
plus périlleuse et qu’il y avilit urgence
de la sauver par une diversion.
Nous savons qu’au début de là gran-
de bataille cette armée se trouvait au
Sud de VArgonne, avec son quartier
général à l’Ouest, à Sainte-Mene-
Jiould. Elle a tenu tant qu’elle a pu,
mais il lui a fallu céder aussi devant
’ l’élan de nos troupes et la route de
V Ouest lui était déjà barrée par notre
centre qui avait franchi la Marne ;
elle s’est repliée vers le Nord-Est.
G'est alors que le Kronprinz a fait
sa tentative contre le fort de Troyon
qui commande la ligne de la Meuse
entre Verdun et Saint-Mihiel. S’il
avait réussi, il se serait assuré la
retraite la plus rapide la plus sûre
par les chemins qui descendent sur
Conflans et Mars-îa- Tour et de là à
Metz. Cette manoeuvre audacieuse
ayant échoué, il ne lui restait plus
qu’à se hâter vers la trouée de Ste-
nay ; aucune autre issue, en effet,
n'est possible entre VArgonne et la
Meuse, le long de laquelle nos places
fortes font bonne garde.
Mais il n’y a pas loin de Reims à
Stcnay et les progrès rapides de no-
tre aile gauche tournant vérs l’Est
devenaient singulièrement menaçants
L pour l’armée du Kronprinz qui aurait
yju se voir la porte fermée an nez,
tandis que notre aile droite la pressait
de plus en plus par derrière ; c'eût
été le désastre complet où le trône im- \
périal lui-même aurait chancelé !
On comprend dès lors que le mot
d’ordre supérieur ait été donné aux
généraux von Kluck et von Biilow de
se retourner et de résister coûte que
coûte vers l’Aisne et au Nord de Reims.
Cette résistance durera-t-elle, si en-
core nous le permettons, seulement
jusqu’à ce que l’armée du Kronprinz
soit hors d’affaire,ou bien dégénèrera-
t-elle en une grande bataille lorsque
tontes les forces allemandes qui sub-
sistent seront concentrées sur cette
fioucelle ligne qui va de l’Oise au
Nord de VArgonne ? Cette dernière
hypothèse est très vraisemblable,
mais nous serons bientôt fixés.
En tout cas, il nous suffit de compa-
rer le front de l’ennemi maintenant
rectiligne et refoulé au Nord avec le
t. front débordant qu’il avançait na-
guère an coeur de notre pays pour
attendre avec confiance la suite des
événements.
CASPAR - J ÜUC AN.
Les Régions reprises
On signale que dans les villages de Pea-
chard, Okambry, Marcy, Etrepiiey, évacués
par tes habitants, les Allemands se sont li-
vras à des déprédations. A Etrepiiey, les
cinquante maisons qui formaient l’agglomé-
ration sont en ruine. A Yiacy-Manoeuvre,
tous les bà'iments ont été incendiés, seule
l’église est restée debout. Près delà, le il 8
régiment d’ir.fanterie allemande a été à demi
anéanti. Partout, sur le plateau de Meaux,
on trouvait des monceaux de cadavres alle-
mands et, dans les fermes, il y avait de nom-
breux blessés.
Un de nos confrères a parcouru tout le
département de l’Oise.
Voici, nous dit-il, une localité où règn8 un
silence lugubre, c’est la Chapelle-en-Serval.
Dans la rue principale, quasi déserte, quel-
ques vieillards, fidèles à la terre qui les a vus
naifre, devisent d’un air morne. Toutes les
maisons sont closes ; mais portes et fenê-
tres portent la trace de coups de crosses.
Les vandales sont passés là. Près de chaque
maison, un régiment de bouteilles s’aligne ;
ils avaient soif l
C'est maintenant la forêt de Pontarmé. La
flèche de la cathédrale de S- nlis se détache
là-bas scr le front de la forêt d’Haiiatte. A
mesure que nous approchons, les traces de
la récente bataille deviennent plus visibles.
Enfin, voici la ville ; un pen avant l’hôpital,
un monticule de terre fraîchement remuée,
surmonté d’une croix taillée dans Un cou-
vercle de caisse, attire notre attention. Nous
y lisons cette inscription en allemand : « Ici
moururent pour la patrie Berg et Wolff, de
la 10e compagnie dn 149« d’infanterie, enter-
rés par la 28 compagnie du 278 d’infanterie.»
Tonies les agglomérations situées à
à l’Ouest de Senlis ont peu ou point souffert.
Courieuil, Avilly-Saiut-Léonard, Vineoil-
Saint-Firmin, Chantilly, sont intacts. Au Sud,
Pontarmé, Thicrs, la Cbapelle-en-Serval,
Orry-ia-Vtlle, Survilliers, Gouvienx, Lamar-
laye ; au Nord-Est, Montlévêque, Barbery,
diamant, ont été pillés, mais non incendiés.
Borest, Montepitloy, Fortains-les-Cornus,
tonte la région de Nantenit ont, par contre,
beaucoup souffert, par ce fait que ces loca-
tés ont été les points centraux de la bataille.
Remontons maintenant vers le Nord.
Voici ie champ de bataille de Chaînant.
Dans la plaine, encore des tombes et des
tombes. Sur la route, des tranchées ; dans les
fossés, des camions automobiles gisent, la-
mentables amas de ferrailles tordues. De loin
en loin, un cheval mort.
Après Vitlers-Saint-Frambourg et Ville-
neuve, gui sont intacts, à part l’habituel pil-
lage, voici, au bas d’une falaise, Verberie,
au-dessus de laquelle les armées ennemies
se livrèrent un furieux combat d’arfilierie.
Est-il utile de dire que Verberie a été,
elle aussi, pillée de fond en comble ï ;
cm -p tfV 'Aw—ràilu^ti)
çoivent encore les traces d’un campement.
Des Allemands avaient réquisitionné mate-
las, couvertures, vaisselle, lessiveuses, etc.,
pour avoir leurs aises. Tout cela est resté là,
épaves lamentables que les propriétaires ne
songent même pas à venir rechercher. Plus
loin, la Croix-Saint-Gaen, le Meux, Jaux,
Yenette ont été outrageusement pillés.
A Compïègne même, ô miracle, pas une
maison n’a été incendiée. Les derniers Alle-
mands ont quitté la ville dimanche dernier
seulement ; mais le gros des forces enne-
mies avait repris dès vendredi la direction
du Nord.
Le pont, le bon vieux pont de Compïègne,
construit sous Louis XV, n’est plus mainte-
nant qu’une ruine qni va entraver pour
longtemps notre navigation. Le génie fran-
çais l’a fait sauter en se retirant. Les Alle-
mands avaient construit à côté un pont de
bateaux qu’ils détruisirent à leur tour le
jour de leur départ.
Dans les rues, les habitants ont repris Un
peu de gaivé.
L'occupation allemande avait commencé à
Compïègne dè3 le lundi soir 31 août. La ville
était privée de son maire, M. Robert Four-
nier- Sariovèze, qui sert comme capitaine
dans un régiment de dragons territorial. Ses
adjoints, MM. de Ssronx et Martin, qni ie
remplaçaient firent preuve d’un dévouement
admirable.
Dès l’arrivée des Allemands, M. de Se-
roux fat retenu comme otage, aveG M.
Le Barbier et M. Sarrazin, adjoint au
maire de Marguy-lès-Compiègne. Tous trois
tarent prévenus que si la population civile
taisait la moindre résistance à l’occupation,
ils seraient passés par les armes. De fait, les
ennemis ne mirent pas leur menace à exé-
i catiOD. Un sons officier, cependant, ayant
été blessé à Margay, les Allemands incen- !
(lièrent les deux fermes qui se trouvent sur
les hauteurs. i
Le vendredi li, les Allemands repassèrent
en grand nombre par Compïègne, se re-
pliant sur le Nord. La ville subit un bombar- 1
dementde la part des troupes franco-an-
glaises.
Furieux d’êlre iorcés à fa retraite, les Al-
lemands ne voulurent pas partir sans mo-
lester quelque peu la population civile. Un
huissier, M. Le Bargy, fut arrêté et menacé
d'être fasillô comme espion, sous prétexte
qu’il regardait les phases du combat. Il fut
relâché peu après. M. Laconr, agent voyer,
et M. Caron, directeur d’école, eurent le
malheur de sortir dans la rue. Iis furent
traînes devant la troupe et exposés au feu
des Français. Un conseiller municipal et le
concierge de i’hôlel de ville furent brutalisés
par des officiers.
Peu à peu, malgré tout, les Allemands
évacuaient la ville, et dimanche matin les
troupes françaises taisaient leur entrée à
Compicgne.
A part Choisy et Saint-Sauveur, les villages
environnants ne paraissent pas avoir souffert
d’autre chose que du pillage.
Plus au sud, cependant, si Poni-Sainte-
Maxenoe est presque indemne, Creil et No-
gent-sur-Oisé*, que relie un pont, ont subi a
peu près le même sort aue Senlis.
Le maire de Nagent, M. Ducrocq, fnt leur
prisonnier pendant seize heures, ainsi que
M. Véret, pharmacien, et plusieurs conseil-
lers municipaux.
On vit plusieurs ménagères faire du café
pour les soldats allemands, sous la menace
du revolver.
A Chantilly, la vilie est intacte.
Pourtant les Allemands y sont venus. Un
régiment d’infanterie, le 3 septembre est ar-
rivé annonçant sa venue par une salve.. .de
mitrailleuses. Peu après, l’avant-garde se
présenta à la mairie. Le major s’adressant
au maire, M. Vallon, lui dit :
— On a tiré sur nos troupes. Vous êtes
otage ; suivez moi.
Et le maire tut emmené vers te château
de üiantiliy, non sans avoir déclaré que
LA G-UERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Bavas.
IVAISTOE A. JLA. MEV8B
16 Septembre. — A notre aile gauche, contact étroit avec l’ennemi.
Le front de résistance des Allemands suit la ligne suivante : Noyon ; plateaux Nord
de Vie sur Aisne et Soissons : massif de Laon ; hauteurs au Nord et à l’Est de Reims ;
Ville-sur-Tourbe ; le Nord de Varennes pour atteindre la Meuse vers le bois de Forges,
au Nord de Verdun,
Verdun n’a jamais été attaqué, ni bombardé! Le fort de Troyon, plus au Sud du
camp retranché de Verdun, est dégagé de toute attaque depuis mardi.
Au centre, notre marche en avant continue entre la Meuse et l’Argonne.
E1W PERÇUSSE ORIENTALE
16 Septembre. — Le Kaiser doit prendre le commandement des armées allemandes
qui opèrent contre les Russes.
EIV ACTIUCHE
16 Septembre.—De Roumanie et de Serbie, on annonce que le gouvernement de
Bucarest aurait décidé l’envoi de troupes en Hongrie afin de protéger ses nationaux me-
nacés par les Autrichiens en Transylvanie.
SUR »IER
16 Septembre. — Une dépêche de Copenhagae annonce que le croiseur allemand
Hela a été coulé par une torpille sous-marine.
tous les habitants de la commune avaient
fait le dépôt réglementaire des armes qu’ils
pouvaient posséder.
Le gros du régiment, officiers et soldats,
s’installèrent dans le château, dont iis ont
levé les ponts-levis, enchantés, ont-ils décla-
ré, de se trouver « dans une forteresse. »
Le soir venu, ils délivrèrent M. Vallon,
La vie normale va enfin reprendre dans
toute cette région si riche de File de France
et Re Picardie. Certes, les pertes subies sont
énormes, mais si l’arrachage des betteraves,
et si les semailles pouvaient se faire, le mal
serait moins grand qu’on pouvait le crain-
dre.
D’après le Times, le département de l’Ais-
ne a particulièrement souffert, dans le nord
surtout, de l’attaque allemande, à Hirson, à
Wassigny, Bohâin et Vervins.
Guise a été entièrement dévastée. Elle fut
prise une première lois par les Allemands,
reprise par les alliés après un autre bom-
bardement et prise à nouveau par les Alle-
mands. Pendant ces attaques 12,000 obus sont
tombés sur Guise.
u&ai$r&aeuneHi ^.Wo&^îëMurenm
a été sauvé. Laon résista vigoureusement,
arrêtant Ja marche de l’ennemi. Les autori-
tés civiles ont pu sauver 12 millions. Sois-
sons et Compiègne n’ont pas été endomma-
gées. La .banlieue de Senlis a été brûlée.
La. forêt de Compiègne n'a pas été incen-
diée, comme on l’avait dit. Avant de se reti-
rer, les alliés mirent le feu à une certaine
quantité de bidons d’essence qu’ils avaient
pu enlever et qu’ils ne voulurent pas laisser
dans les mains de l’ennemi.
Les nuages de fumée noire firent supposer
que ia forêt était en feu.
A propos du bombardement de Nancy,
Y Echo de Paris publie une lettre dont voici
quelques extraits :
On peut évaluer à une cinquantaine le
nombre des obus qui se sont abattus sur
notre ville ehtre H heures et minuit 45.
Dans l’intervalle on avait pu entendre à
partir de minuit la réponse très nette de
noire artillerie. Puis tout s’était tu en même
temps-que cessait également l’orage.
Ce fut bientôt de toutes parts une ruée
des habitants dans les rues. Insouciants du
danger, nos concitoyens étaient avides de se
rendre compte des dégâts.
Rue Sainte-Anne, deux boulets sont tom-
bés. L’un, a mis le feu à ia fabrique de
brosses ; l'autre a enfoncé un mur. Il y
aurait eu malheureusement là des vic-
times. Une femme aurait été tuée, ainsi
que son bébé qu’elle portait sur les bras ;
un antre enfant suivait, mais il n’a pas eu de
mal. Au n» 32 de ia rue Saint-Nieolas, la
charcuterie Louis a beaucoup souffert. Une
dizaine de personnes s’étaient réfugiées dans
les caves. Soudain un nouvel obus éclate,
défonce le trottoir et brise une conduite
d’eau ; un torrent s'en échappe aussitôt et,
tar un soupirail, inonde la cave que tous
tes réfugiés doiventévacner au plus vite sous
peine d’être noyés. Deux bombes aussi rue
de la Faïencerie, à l’angle de ia rue Saint-
Nicolas. L’an a ébréché la corniche, l’antre
n’a pas éclaté ; elle ést restée dans le gre-
nier.
Deux personnes auraient été tuées ou
grièvement blessées au n« 57 de la rue Cio-
dion. On parle d’une femme qui a en les
jambes broyées.
Sar-plusieurs points on retrouve la mar-
que des projectiles. Mais leurs anilieurs doi-
vent à présent savoir le prix de leur traî-
trise. Nos pièces, en effet, ont en raison des
leurs et notre infanterie a chassé tous ces
criminels la baïonnette dans les reins...
Les sarvica des trains sur le Nord et l’Est
avait été ces jours derniers considérable-
ment réduit. Il nè s’étendait guère à un
rayon supérieur à une quinzaine de kilo-
mètres.
A la gare du Nord, à Paris, on vient de
placarder une affiche jaune qui remplace
les petits « p ipiüons » écrits à la main et
donne l’horaire du service provisoire.
Des trains réguliers, mais en nombre res-
treint, circulent maintenant jusqu’à Snrvil-
iiers (ligna de Chantiliy-Creif), Pontoise,
Méry-snr-Oise (par Saint-cea), MOnsoult-Mat-
fiers, Sevran (ligne de Crépy-en-ValOis), Àr-
genteuii (par Eoghien-Ermont).
A la gare de i’Est, deux trains sont établis
snr ia ligne de Belfort jusqu’à Bas-Evette,
desservant Nogent-sur-Seine, Troyes, Bar-
sur-Aub9, Chauoeour, Langres, Vesou! et
Lure.. Deux trains également vont sur Sé-
zanne par Coulommiers et Esternay. Plu-
sieurs convois sont établis sur les lignes de
Greiz, Lagny, Gargan etNogent.
Déjà de nombreux réfugiés habitant ces
régions ont pu prendre ces trains pour ren-
trer chez eux, et il y a lien de se féliciter de
cet ensemble de mesures heureuses.
Communiqués
du Boronement
16 septembre, 9 h. matin.
A NOTRE AILE GAUCHE
Nos armées sont on contact étroit avec Yen-
nemi, sur tout le front jalonné par les hauteurs
s’étendant au Nord de l'Aisne, ainsi qu’à l’Ouest
et au Nord do Reims.
Ail CENTRE
Notre marche en avant entre l’Argonne et la
Meuse continue.
A NOTRE AILE DROITE
Rien â signaler.
16 septembre, reçu à 19ffi,jLû-
jj*. irooo ues TA et 15 septembre,
/es arrière-gardes ennemies atteintes par nos
éléments de poursuite ont dû faire tête et ont
été renforcées par le gros des armées alleman-
des. L'ennemi livre une bataille défensive sur
tout le front dont certaines parties ont été for-
tement organisées par lui. Ce front est jalonné
par la région de Noyon, les plateaux au Nord
de Vic-sur-Atsne et de Soissons, le massif de
Laon, les hauteurs au Nord et à l’Ouest d»
Reims, et une trtne qui vient aboutir au Nord
de Ville-Sur-Tourhe (à l’Ouest de l’Argonne),
prolongée au delà de l’Argonne par une autre
qui passe au Nord de Varennes (oe dernier
point abandonné par l’ennemi) et atteint la
Meuse vers le bois do Forges (au Nord de
Verdun).
Rien de nouveau en avant de Nancy et dans
les Vosges.
Au cours do la poursuite que nous avons
exécutée après la bataille de la Marne, les Alle-
mands nous ont abandonné de nombreux pri-
sonniers auxquels viennent s'ajouter une feule
de trainards cachés dans les bois. Le décompte
de ces prisonniers et du matériel capturé n' a
pu encore être fait exactement. C’est pourquoi
le Ministère de la Guerre ne voulant pas pro-
duire de chiffres fantaisistes, s’abstient encore
de donner des précisions.
Dépêches Havas
Quelques prêchions
Bordeaux, 15 septembre,
L’aile droite allemande a opposé hier une
résistance à nos troupes afin surtout de per-
mettre à son centre de se replier sur le nou-
veau front. La retraite des 3
dans beaucoup de localités évacuées des
cantines, des bagages, des correspondances
à distribuer aux soldats, etc.
La Situation de Verdun
Paris, io septembre.
Il est absolument inexact, comme l’a an-
noncé à plusieurs reprises l’Agence officieuse
Wolf, que l’armée du Kronpîtuz assiège et
bombarde la place de Verdun.
Jamais Verdun ne fut attaqué, seul le fort
de Troyon, qui appartient non à la défense
de Verdun, mais à celle des Hauts de la Mo-
selle fui bombardé à plusieurs reprises.
On sait que les attaques violentes dont il
lut l’objet ne réussirent pas et que depuis
mardi le fort est dégagé.
Un Communiqué de l’Etat-Major Anglais
Londres, 15 septembre.
L’ennemi occupe toujours une forte posi-
tion au Nord de l’Aisne. Le combat continue
sur toute la li.gne.
L’armée du Kronprinz a été repoussée et
est maintenant sur une ligne passant par
Varennes-Convoyé.
Les alliés occupent Reims.
Les troupes françaises qui sont à la droite
de la ligne des anglais ont capturé 600 pri-
sonniers et douze canons.
La pluie qui a détrempé les routes rend la
retraite des allemands difficile.
Aviateur Anglais décoré
Londres, 15 septembre.
Le capitaine aviateur Robin Grey, du Royal
Flyiog Corps et de la Wanvlckshire Horse
Artiïlery, a été décoré de la Légion-d’Hon-
neur pour ses distingués services sué le
champ de batailla. (Times*.
L'Année Beige immobilise
des Corps Allemands
Anvers, 14 septembre.
(Officiel Belge). — Après quatre jours de
combats aeharnés, nos troupes de campa-
gne, qui étaient sorties de la position forti-
fiée d’Anvers pour attaquer les forces alle-
mandes stationnées dans le triangle formé
par ies villes de Bruxelles, Louvain et Mati-
nes, se sont replacées sous la protection des
loris de première ligne.
Le but de leur sortie, qui avait semblé
tout d’abord n’êire qu’une opération contre
les troupes d’observation laissées par- l’en-
nemi en face de nous, s’est développé dans
de grandes proportions. La position défen-
sive de l’adversaire était très iorte, grâce à la
topographie de la région et aux travaux de
terrassement exécutés depuis quinze jeun.
L'obligation, poar ies Allemands, de con-
server à tout prix cett9 position, ies avait
forcés à y atteler toutes les forces dont ils
pouvaient encore disposer dans le pays ;
c’est ainsi qne le troisième corps allemand,
qui avait déjà pris la route de Ninove à Ne-
derbraeckel-, revint en toute bâte pour sou-
tenir le choc de nos troupes et que te neu-
vième corps allemand, déjà engagé sur la
route d’Audenarde à Ruyen, fut également
rappelé vers le champ de bataille. Les déta-
chements de iandwenr et de landsturm, qui
occupaient ie Sud de Bruxelles, coopérèrent
aussi à l’action, ainsi que 15,000 fusiliers
marins arrivés à Bruxelles depuis quelques
jours.
Le résultat atteint est donc, an. point, de
vue des opérations conduites par les états-
majors français et anglais, d’une importance
capitale, puisque, par notre intervention,
deux corps d’armée se sont trouvés dans
l'impassibilité de se porter an secours des
armées allemandes en retraite dans le Nord
de la France.
Par suite de cette concentration de toutes
les forces allemandes disponibles dans le
pays, notre armée s’est trouvée, à la fin de
ta quatrième journée, en présence d’un en-
nemi supérieur en nombre.
Notre armée de campagne continue à être
pour i’ennemi nne menace constante qai
l’obligera à immobiliser des forces impor-
tantes, dont il a en France le pins pressant
betoin.
Les pertes de ces quatre journées, qui
sont importantes, montrent l’acharnement
de la latte. Le tir de6 Allemands s’est mon-
tré très inférieur au nôtre : les blessures
sont également peu graves parmi nos bles-
sés ; il n’en est pas de même dn côté alle-
mand, car notre tir, très juste, a été très
meurtrier.
Echange de Télégrammes
~~Bordeaux, 16 septembre.
Le tsar a adressé de ïarkoesselo le télé-
gramme suivant à M. Poincaré :
« La nouvelle et brillante victoire rempor-
tée par l’armée française me remplit de joie
et je vôus adresse mes pins cordiales félici-
tations.
» La valeur éprouvée des troupes, le talent
des chefs sont dignes de la grande nation à
laquelle ils appartiennent.
D Je me lais un plaisir d’exprimer haute-
ment l’admiration qu’ils m’inspirent.
» NICOLAS. »
M. Poincaré a répondu en ces termes :
« Je remercie Votre Majesté des félicita-
tions dont ia France et l’armée sont profon-
dément touchée*.
» La grande victoire que les troupes rns-
ses remportèrent en Galicie réjouit tous les
coeurs français et le gouvernement ne doute
pas qu’elie ne soit bientôt suivie en Allema-
gne et en Autriche d’autres succès écla-
tants.
» La France, résolue à poursuivre F Allema-
gne, lutte avec toute son énergie et envoie à
Fa noble nation alliée l’expression de toute
son admiration et ies voeux les plus
confiants.
» POINCARÉ ».
Le prince régent de Serbie a adressé à M.
Poincaré le télégramme de félicitations sui-
vant :
« Vallons, tt septembre.
» Apprenant la nonvelte et brillante vic-
toire remportée par l’armée française, je
m’empresse, Monsieur le Président, de vous
transmettre mes félicitations ies plus cha-
leureuses et l’expression de mon admira-
tion pour l’héroïsme traditionnel dos Fran-
çais.
» ALEXANDRE. »
M. Poincaré a répondu :
« Je remercie Votre Altesse Royale de ses
félicitations et la prie de recevoir les mien-
nes et celles du gouvernement de la Répu-
blique, pour la bravoure et les belles qua-
lités militaires dont l'armée serbe donne ia
preuve quotidiennement.
» POINCARÉ. »
Les Emblèmes pris
Bordeaux, 16 septembre.
Trois nouveaux drapeaux, ceux des 368,
72e et 94e d’infanterie prussienne ont été
apportés à M. Poincaré.
Iis ont été placés à la préfecture avec les
drapeaux des 68« et 728 d'inianterie prus-
sienne.
On sait que les antres drapeaux pris par
i’armée de Paris ont été déposés aux Inva-
lides.
La Japon ne fera pas la pa!x
Pelrograd, IB septembre.
Un télégramme de Tokio annonce que le
Japon a acquiescé au pacte de Londres par
lequel la France, l’Angleterre et la Russie
s’engagent à ne signer Ta paix que d’un com-
mun accord.
Le Japon ne fera pas la paix avec l’Alle-
magne avant la fin de la guerre européenne,
même si, avant, il s’est emparé de Kiao-
îohéou.
L’Impression d’un Infirmier allemand
Troyes, 16 septembre.
Un infirmier allemand, arrivé ici en com-
pagnie d’on convoi de blessés et de prison-
niers, a déclaré que la bataille de Reims a
été extrêmement meurtière pour les Alle-
mands.
Il a ajouté qu’ils sont démoralisés et trèî
déprimés ; ils savent aussi maintenant qu’ils
n’ont pas seulement affaire qu’aux Français.
. oeaiîi aussi à leurs alliés.
L’Horrible Muraille
Paris, 15 septembre.
Un commandant, de retour du départe*
ment de la Marne, dit qu’au cours de la vio-
lente bataille qui eut lieu, les Allemands
voulaient à tout prix résister aux furieuses
attaques françaises, et que résolus à ne pas
çîder de terrain a l’adversaire, iis ont édi-
fié un véritable mur de 2 mètres de haut en
entassant les uns snr les antres les cada-
vres et les corps des blessés et des tués alle-
mands.
Ce sont les turcos qui les délogèrent de cet
horrible rempart ou les ennemis laissèrent
7,000 morts.
Sur le Champ de Bataille
Paris, (8 septembre.
Huit cents sapeBrs-pompiers de la Ville
de Paris sont partis dans ia direction du ser-
vice de santé militaire pour opérer sur toute
l’étendue du dernier champ de bataille des
mesures d’assainissqment destinées à éloi-
gner de la région de Paris tout danger d’in-
fection et de contamination.
Leurs Dépouilles
Paris, 15 septembre.
La retraite précipitée de l’armée alleman-
de devant nos troupes a eu pour résultat*
outre la capture de prisonniers nombreux,
l’abandon a’nn matériel de guerre considé-
rable. Depuis deux jours, pics de vingt-
cinq trains chargés de ces dépouilles de
l’ennemi sont arrivés par la ligne de l'E3t
on la ligne du Nord.
il y a là de nombreux canons ramassés sur
1e champ de bataille ou glorieusement con-
quis, les armes à la main, des affûts, des
caissons, des fourgons d’artillerie automo-
biles chargés de munitions. On y trouve des
camions automobiles servant à l'intendance
et an ravitaillement, aujourd’hui remplis
d’armes, de casques, d’effets d'équipement
de tonte nature entassés par monceanx. Un
de ces trains, enfin, apportait à Paris, trois
aéroplanes, dont l’un, dn type « Taube » est
troué de projectilles nombreux.
on estime que, depuis ia semaine derniè-
re, nos prises de guerre comportent plus de
80 canot», 30 mitrailleuses et 40 fourgons
automobiles. Il est impossible d’évaluer en-
core, même approximativement, la quan- .
tité des munitions enlevées à l’ennemi. C’est '
dans fes établissements militaires deVin-
eennes qne le gouvernement de Paris a
résolu, jusqu’à nouvel .ordre, de centralise!
ces trophées.
Une Illusion des Saxons
Bordeaux, <6 septembre.
Mardi, sont arrivés de nombreux blessés
saxons. Us ont déclaré qu’ils étaient partis
de Dresde croyant aller aux manoeuvres. Iis
Jurent dirigés sur le Jaixemboarg via Co-
blence, et ignorèrent jusqu’au dernier mo-
ment ia déclaration de guerre.
Us furent énormément surpris d’appren-
dre que ia Belgique, l’Angleterre et la Russie
se battaient contre l’Allemagne.
Tous demandent ia cessation des hostili-
tés.
La Mort d’un triste héros
Amsterdam, 16 septembre.
Le colonel von Reuter, le héros (1) de Sa*
verne, a été tué en Belgique.
Général allemand prisonnier
Bordeaux, 15 septembre.
C’est lè général Freisé, commandant de la
division hessoise de cavalerie, qûi tenta de
se suicider en recevant l’ordre de battre eh
retraite qui a été fait prisonnier par les
Français. -
L’Opinion Américaine
contre la Paix immédiate
New-York, 15 septembre.
La presse américaine s’étend heanconp
snr l'initiative — d’ailleurs non officielle —
en faveur de la paix, émanant du président
Wilson.
U faut admettre qne dans l’état actuel de
la crise européenne, le zèle admirable dé-
ployé par le chef de l’Etat en faveur d’une
médiation, bien qn’ii soit tacitement ap-
prouvé, ne reçoit pas l’agrément enthou-
siaste des Américains en général, sauf celai
de la partie assez considérable de la popula-
tion qui est de descendance on de naissance
allemande, et qui commence à reconnaître,
qne la grande machine militaire n’est peut-
être plus aussi invincible qne certains se
i’imàgtnaient.
D’après les diplomates de Washington, re-
placer l’Europe dans l’état d’un camp armé,
ne serait pas établir ia paix, mais un simple
armistice que l’aristocratie germanique pour-
rait violer à volonté.
Le spectre du militarisme serait encore
suspendu au-dessus des nations.
Le World écrit à ce sujet : « L’Europe ne
peut être libre, FAilemagae ne peut être
libre, le peuple allemand ne peut être
libre que lorsque ie militarisme allemand
aura été détruit, ie monstre anéanti » .
(New-York Herald),
Télégrammes pour les militaires
Bordeaux, 15 septembre.
Par exception aux dispositions de la cir-
culaire du 17 août, relative à la non accep-
tation de3 télégrammes privés pour la
M urtbe-et-Moselle et les Vosges, les télé-
grammes à destination de ces départemental
adressés à des militaires hospitalisés ou con-
cernant ies militaires blessés ou décédés,
peuvent être acceptés.
Une Bataille en Alsaoe
Dimanche (retardée dans ta transmission).
La nouvelle vient de Bâle que, entre Than»
et Ensisheim, une terrible bataille a on lieu,
Les Allemands occupaient la vallée de
Guebwiller, au pied des Vosges.
Des deux côtes il y a eu de nombreuse!
charges à ia baïonnette.
La Vie chère en Aliemagne
Londres, 15 septembre.
La presse viennoise dit une le prix def
deurées alimentaires s’est élevé de 15 0/0 es
Allemagne. , .
La presse bei linoise avoue que l’industna
allemande va être paralysée faute de ma-
tières premières, la flotte anglaise. étant
maîtresse des mers et arrêtant toute impor-
tation en Allemagne. Le chômage apgméaU
rouit»-' «pL
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