Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-15
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 septembre 1914 15 septembre 1914
Description : 1914/09/15 (A34,N12091). 1914/09/15 (A34,N12091).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722548
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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LA POURSUITE
Après notre victoire sur la Marne,
le front de bataille s’est trouvé repor-
té. samedi soir, sur une ligne passant
approximativement, on le sait, par j
Boissons, la montagne de Reims (au
Sud de la Ville), Chalons-sur-Marne,
le Sud de l’Argonne et Verdun. Si
notre place forte de l’Est reste le pi-
vot de celte ligne, par contre, hier \
à midi, son écartement vers le Nord- \
Est s’était encore largement dessiné :
sa pointe extrême, qui avait déjà
poussé de Meaux à Soissons, a dù
remonter jusque vers Saint-Quentin.
Les Allemands, tout en poursuivant
ail début du mois, leur marche vers la
Marne, avaient préparé une. ligne de
défense sur l’Aisne, appliquant en cela
les leçons de leur fameux théoricien
de la guerre von Bcrnhardi. Dans son
livre, La Guerre d'aujourd'hui, celui-ci
disait en effet : « Il faut préparer et en-
tamer la poursuite aussitôt après la
bataille avec tonie la masse de l’ar-
mée. Mais il est encore plus important
de préparer la retraite à temps, pen-
dant ta bataille. An dernier moment,
on se trouvera sous l'influence écra-
sante de la défaite et soumis à la pres-
sion dé l’adversaire. »
Après avoir été repoussé sur la
Marne, l’ennemi s'est replié sur le
cours inférieur de l’Aisne et, plus à
l'est sur son affluent la Veste. Riais dès
samedi soir nos troupes atteignaient
l’Aisne qu’elles franchissaient le len-
demain matin en aval de Soissons. De-
vant leur élan irrésistible les Alle-
mands durent, malgré leurs précau-
tions prises, abandonner leurs posi-
tions entre Compïègne et Soissons et
Continuer leur retraite, saiïs doute par
le plus court chemin, Laon, Vervins,
Hirson.
Nous avions eru, sur la foi de renset- ,
gnements sérieux, que nos places for-
tes du Nord tenaient toujours et pou-
vaient empêcher l'ennemi de repasser
par ïà; mais depuis nous avons, en
connaissance d’un communiqué de
l’état-major allemand, en date du \
septembre, qu’un récit de la Liberté
d'hièr est venu confirmer, sans parler
dit mutisme ne nacre gvurci ncincnc,- +
il en résulte que, sauf erreur que nous
serions trop heureux de reconnaître,
la voie est libre pour les Allemands.
Mais nous comptons bien que nos trou-
pes qui les poursuivent avec tant d’ar-
deur ne les laisseront pas profiter de
cette liberté!
Les détachements allemands laissés
à Amiens se sont empressés de suivre
le mouvement de la droite de leur ar-
■mée et de se replier d’abord sur Saint-
Quentin; notre rêgionest donc débar-
rassée. Nous espérons même que les
troupes françaises, très importantes,
qui occupaient naguère le Pays de
Bray ont pris aussi le chemin de l'Est
ù la poursuite de l’ennemi qui aura
ainsi la surprise de lui voir tomber
sur le dos une armée fraîche sur la-
quelle il ne comptait pas.
Les Allemands qui s’étaient repliés
sur la Vesle et en arrière de Beims,
oii ils avaient également préparé à
l’avance des positions de retraite,
n’ont pas été plus heureux que ceux
de leur droite qui s’étaient retran-
chés en aval de Boissons. Samedi soir,
notre armée du centre a franchi la
Marne entre Epernay et Châlons sans
que l’ennemi essayât même de s’y
opposer ; continuant sa route vers le
Nord, elle a délogé l’ennemi des
lignes où il croyait pouvoir se refaire
et l’a obligé à prendre un peu vite sa
roule de retour qui doit passer par
Relhel et Rfézièrcs.
C'est seulement à notre droite que
l'ennemi continue à résister avec quel-
que vigueur, et encore reculs-t-il cha-
que jour. Samedi soir il battait en
retraite par la forêt de Belnoue au
Nord (le Rçvigny ; dimanche il était
mulçlà dv celte forêt ; hier à midi il
se repliait au Nord de Triauconrt, vers
Sainle-Menehould semble-t-il. Triaù-
conrl, dont parle le communiqué, est
une petite commune an pied des der-
niers contre-forts Ouest de l Argonne,
non loin de la source de l’Aisne. Mais,
celle marché en arrière, si elle est plus
tente qriailleurs, devient fatale: Sain-
te-Mcnéhonld est à dix Idlomèlres
de Vulny !...
Si maintenant nous passons en Lor-
raine et dans les Vosges, nous devons
enregistrer encore un beau succès
pour nos armes : les Allemands qui
tenaient la Moselle, jusque vers
Frauard. puis la Meurlhe et même la
Morlagne. et qui. et ces derniers
jours, avaient reimirile un grand
effort contre Nancy, ont dà évacuer
toute celle région et notre territoire
est désormais libéré de ce côté. Nous ■
voulons voir là le gage de la libéra-
tion prochaine d* tant le territoire
envahi.
CASPAB JORDAN.
Notre article était sous presse quand
nous est parvenu le communiqué de
a 3 heures ; nous y renvoyons le lec-
teur pour compléter et corriger les s
explications qui précèdent.
Les dernières nouvelles modifient,
en particulier, celles du communiqué
de IQ heures en ce qui concerne la
résistance de l'ennemi au Nord de j
Reims ; il semble bien qu’il se pré- \
pare là une action importante qui ra- \
lenlira sa retraite.
Au Chevet (tes Braves
Guidé par ceux et par celles qui les entou-
rent de tant de soins et et de tant de solii- - '
citude, je suis allé m’incliner,avec tout le
respect ému que nous leur devons, devant
les braves et dignes .fils de France que les
hasards de la guerre ont frappés.
Le Havre ch a déjà reçu un grand
nombre. Il a transformé pour eux ses Ly-
cées, ses Ecoles, ses hôtels particuliers en
grandes salles silencieuses où la douleur
s’apaise, où l’esprit se ressaisit.
Et des attentions faîtes de délicatesse ma-
ternelle, de douceur attentive et de bdnté
se sont penchées sur ces vies renaissantes;
et le sourire a refleuri.
Je reviens de ce pèlerinage, l’âme rayon-
nante d’espoir et de foi, avec ['impression
profonde et vive dé tout ce que peuvent re-
eéier, en ces heures tragiques, un coeur de
femme et un coeur de soldat.
C’est entre ces mffrs nus qu’habitent en
ce moment chez nous le dévouement et la
vaillance, la compassion et l’héroïsme, une
des fondes les plus touchantes, les plus
hautes, les pins belles de cette fraternité
humaine que les poètes rêvaient hier d’é-
tcndie par le monde, à l’instant même où
l’autre, là-bas, tapi dan3 son hypocrisie et
son mensonge, s’impatientait de ne pas voir
son glaive ensanglanté.
Cesscèms de bataille, ponr certains de
nos soldats au chevet desquels je me suis
arrêté, remontent à quelques jours à peine.
II semble que la vision qu’ils en gardent se
soit déjà quelque peu ternie et que le temps
ail mis entre eux et leur souvenir comme
une gaze légère qui estompe les mauvaises
pensées.
L'existence a telle meut entassé en leur
pauvre tète d'images rapides et d’impres-
sions diverses ! Les braves garçons ne sont
plus aujourd’hui qu’au bonheur infini du
refuge. m couchent dans un lit, ils repo-
sent sur des draps.
- DCA mains de maman ont glbsé sous leur
tète alourdie un oreiller moelleux qui a des
douceurs exquises. Ils s’étendent avec une
joie immense de grands entants : ia joie de
se reprendre à vivre. Les yeux s’ouvrent
maintenant à des spectacles berceurs de
misères et d’angoisses.
On ies soigne, on les sauve. La Patrie les
veille qui les retrouvera un jour, le plus
grand nombre, debout, prêts à reprendre la
grande OEuvre..,
Oui, ils se sentent bien là, nos soldats,
dans celte salle commune où les souffrances
se font de mutuelles confidences, où parmi
les allées et venues des médecins, des da-
mes de fa Croix Rouge, s’envolent vers le
foyer ioinlain des légions de chers espoirs.
* »
Mais je voudrais dire, avec assez d’émo-
tion subtile pour que vous puissiez à votre
tour en être pénétré, tout ce qu’il y a de gé-
néreux, de digne ét dé beau dans ces gestes,
dans ces attentions, dans ces réflexions de
soldats blessés.
Toute la bonne âme française est là avec
ce qu’elie contient de plus délicat et de plus
pur. Notez que l’éducation n’interviént ici
pour très peu de chose. Ces hommes arri-
vent de tons içs coins de notre territoire. Ce
sont pour la plupart des simples, des gens
de la terre, des frustres. Ils n’ont pour s’ex-
primer que des mots peu étendus. Et ils di-
sent, pourtant, des choses sublimes, d’ùn
ton familier et doux, presque timide.
— Oui, le champ de bataille. Je revois. Ça
chauffait, J’ai reçu d’abord un éclat sur
mon bidon. Ça a fait « clac !» Je me suis
dit : « Attention aux pruneaux t » Alors on
s’est couché pour tirer encore. Comme on
repartait, une balle est venue me frapper là,
dans le côté. On est tombé, mon camarade
de lit et moi ; mais lui, le pauvre gars,
atteint brutalement, dans la tète. Et la com-
pagnie filait devant nous, courant sur les
Prussiens 1
« On est resté par terre, tons les deux.au
milieu de la plaine. J’ai essayé de le relever ;
je suis retombé à côté de lui. Pleure pas
mon pays, pleure pas. On va nous secourir.
La nuit est venue. Le pauvre gas gémissait
toujours, il appelait « Maman 1 Maman 1 »
avec une voix qui devenait sourde. Je l’ai
pris par la main, longtemps, longtemps. H a
fini d’appeler, an matin. Il est mort. Et je
me suis endormi 1... »
Le petit fantassin qui me dit ces mots que
j’entends encore est demeuré deux jours et
deux nuits perdu sur le champ de carnage.
Des larmes brillent dans ses yeux. Le regard
est pensif et vagabonde. Aucune allusion à
sa propre douleur, à ses angoisses. Il se
borne à ajouter, avec un soupir, en rame*
uant doucement son drap de lit.
— Le pailvre gars 1
Et celoi-cf qui, ce malin, se sentant mou-
rir, u fait appeler auprès de son lit, la dame
de la Croix Rouge, lui a remis soa argent et
glissé dans un dernier souffle : « Ecrivez
chez umi, Madame, voulez-vous ? »
El cet autre qui se souvient des plus infi-
mes détails de l’engagement : la maison de
briques reuges cù les Allemands avaient
dissimulé leurs mitrailleuses, le saut rapide
dans la tranchée, la surprise par un avion
ennemi qui les révéla aux batteries, et l’épou-
vantable grêle qui les poursuivit, eloua sur
place ia moitié du peloton.,>,
JL.A GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Bavas.
DE PARIS A. VEBDBW ET NANCV
14 Septembre. — A l’aile gauche, nos troupes ont franchi l’Aisne, où l’ennemi
semble vouloir résister.
Nous avons réoccupé Amiens.
Au centre, en arrière de Reims, les Allemands ont dû abandonner une position
défensive ; mais ils semblent vouloir résister au Nord-Ouest et au Nord, sur les hau-
teurs. Du côté de l’Argonne, ils ont dû se replier au Nord.
A l’aile droite, le mouvement de retraite est général dé Nancy aux Vosges. Dans cette
région qu’ils ont dû évacuer, après dix jours de luttes opiniâtres, les Allemands ont subi
des pertes considérables.
E1V ÈREiSSE ORIENTALE
14 Septembre. — D’importants renforts allemands ont été amenés par mer à Memel,
sur la Baltique, à l’extrême pointe de ia Prusse orientaient menacent les Russes établis
à Tilsitt.
— Une offensive générale de l’armée allemande s’est produite. Les Russes résis-
tent sur ia ligne Gerdauen-Larvian.
EN ADRIATIQUE
14 Septembre. — Le bombardement de Cattaro a gravement endommagé le port.
Des officiers français, arrivés à Lovoon, dirigent les opérations du siège.
Et cet antre encore. H était blessé, H avait
été fait prisonnier avec deux de ses camara-
des. Une sentinellè allemande les gardait. 8
tua la sentinelle et s’évada. Les antres de-
vaient suivre, c’était convenu. Mais l’éveil
avait été donné. Des uhlans surgirent. Les
deux amis n’enrent pas le temps de pren-
dre le large. Quel sort, bêlas, dut leur être
fait.
Mais de ces minutes affreuses, émouvantes
et terribles, nos soldats ont déjà chassé le
mauvais souvei ir. Ils sont aujourd'hui à
l’ivresse du succès. Un journal a circulé de
fils en lits ; il lenr a appris, ce matin, le sort
heureux de nos armes.
La proclamation du général Joffre les a
remplis d’un enthousiasme qui vibre encore
au moment où je viens lenr serrer la main.
| La joie flotte même autour des moribonds,
une joie sereine et magnifique, une joie
parée de la plus ardente, de ta pins ferme
des espérances, une joie qui fait monter le
coeur aux lèvres et jaillir la noblesse des
âmes :
— Et quelle déveine, nous n’en étions pas I
-***
Par nos boulevard», souvent maintenant
elles passent, les voitures qui transportent
dé ia gare a nos amDuiances ies braves qui
sont tombés ponr nous.
Que l’accoutumance, de grâce, n’émousse
point nos sensibilités. Tournons toujours
vers ces convois de tristesse, et parfois de
mort, des regards émus et fraternels. Et,
devant ces héros obscurs, de toute ia grati-
tude de notre âme française, saluons, Fran-
çais, chapeau bas (
ALBERT-HERRENSCHMR>T.
Communiqués
du Eouuernement
14 Septembre, 3 h. 30.
Aucune communication n'est arrivée ce soir
du grand quartier général.
Les communiqués d'hier et de cet après-midi
ont montré la vigueur avec laquelle nos troupes
poursuivent les Allemands en retraite. U est
naturel que, dans ces conditions, le grand quar-
tier général ne puisse, deux fois par jour, en- :
voyer des détails sur les incidents de cette
poursuite. Tout ce que nous savons, c'eàt que
la marche en avant des armées alliées se conti-
nue sur tout le front et que le contact avec
l’ennemi est maintenu à notre aile gauche.
Nous avons franchi l’Aisne.
14 Septembre, 19 heures.
A NOTRE AILE GAUCHE
L'ennemi avait préparé au Nord de l'Aisne,
entre Compiégne et Soissons, une ligne de dé-
fense qu’il a dû abandonner ; lés détachements
qu'il avait à Amiens se sont retirés sur Pérenne
et Saint-Quentin.
AU CENTRE
Les Allemands avaient êgaiemerit organisé en
arrière de Reims Une position défensive sur la-
quelle ils n’ont pu tenir.
Dans VArgonne, ils se sont repliés vers le
Nord au-delà de la forêt de Belnoue et de Triau-
o ourt.
A L'AILE DROITE
Leur mouvement de retraite est général dé
Nancy aux Vosges.
A la Un de la journée d’hier le territoire fran-
çais était, de ce côté, totalement évacué.
14 Septembre, 23 h. 03.
A NOTRE AILE GAUCHE
Nous avons partout rejoint les arrière-gardes
et même les gros de l’ennemi. Nos troupes sont
rentrées à Amiens, abandonné par les forces
allemandes, m
L'ennemi semble faire tête sur le front jalon-
né par l'Aisne.
AU CENTRE
L'ennemi semble également vouloir résister
sur les hauteurs au Nord Ouest et au Nord de
Reims. Entre l’Argonne et la Meuse, il a conti-
nué à se replier.
A NOTRE AILE DROITE
En Woevre, nous avons réussi à dégager
le fort de Troyon, violemment attaqué i plu-
sieurs reprises ces jours derniers.
EN LORRAINE
Nos détachements de poursuite gardent, coin- '
me partout ailleurs, le contact avec Tes Alle-
mands.
La situation morale et sanitaire de nos ar-
mées demeure excellente.
Dépêches Haiias
La Région de Nancy est évacuée
Londres, il septembre.
On mande de Dijon au Times qû’aprês dix
jours d’assauts continuels, tes Allemands
ont évacué la région de Nancy où ils ëprou- i
vèrent des perles élevées.
Les Conseils Généraux
Paris, 14 septembre.
Les conseils généraux actuellement réunis j
i ont voté des adresses de confiance aa gou- -
< vernement et dés félicitations aux armées |
: alliées.
Le conseil générai de l’Ailier a voté une
motion adressant au gouvernement de. la_ L
Défense national®. LMP**5*”” 1 ue sa côn-
üinr.« vuèofre dé commune défense de
i ta Patne et de l'indépendance des peuples.
! Il a envoyé au général Joffre le témoignage
dê son admiration et de sa confiance dans
î l’exécution des plans de campagne qui pré-
; pare la victoire de 1a France, et félicité les
: vaillantes armées françaises et alliées de leur
entrain et de leur ardeur qui assureront la
victoire définitive du d/oit et de fa liberté
contre les forces d’oppression du militarisme
| allemand.
Le Conseil général de la Haute-Vianne a
I adopté à l’unanimité un ordrs do jour ex-
primant son absolue confiance dans le gou-
: vernement de la défense nationale et s’ine’i-
nant respectueusement et fièrement devant
; ceux qui sont tombés ponr ia défense de la
i Patrie et glorifient, dans cette guerre d’inva-
> sion voulue par l’Allemagne, fa vaillance et
la bravoure de l’armée française et celle des
alliés qui sauront nous donner la victoire
définitive et assurer ainsi le triomphe de la
paix et du droit, de la liberté et de la civili-
sation humaine contre la barbarie et le van-
dalisme.
Le Conseil général du Lot-et-Garonne a
voté nne adressedeconfiance.de félicitations
: et d’adanration dans les armées alliées.
L’Inutilité présente des Conférences
patriotiques
Bordeaux, 14 septembre.
M. Clémeneeau, dans ['Homme Libre, s’élève
I contre l’intention parlementaire d’organiser
| des conférences dans la France envahie.
La situation, explique-t-il, est très diffé-
; rente en France et en Angleterre,
Si Tord Kitchener et M. Asquith eurent
parfaitement raison d’organiser des eonfé-
rences dans le Royaume-Uni pour faire ap-
pel aux volontaires, en France, actuelle-
ment,les discours sont parfaitement inutiles.
Nous devons, au contraire, concentrer la
volonté populaire sur cette idée très simple
que pour vaincre, il faut de l’action et que
les joutes oratoires sont des déguisements de
TiaertSe.
Un Rapport du général Freneh
Londres, 13 septembre.
Le War Office communique un rapport du
général French sur les opérations françaises
et anglaises durant ces derniers jours.
II confirme les communiqués français à ce
sujet, notamment ia retraite rapide, et note
que l’ennemi a subi de lourdes pertes en
personnel et matériel. Il ajoute qu il souffrit
gravement au point de vue moral.
Ce que dît la Presse anglaise
Londres, 14 septembre.
La Pall Mail Gazette dit que les armées
allemandes ne purent pas écraser la France.
Leur échec constitue nn vif encouragement
pour les nations combattant en faveur de la
liberté mondiale.
Mais c’est seulement le commencement de
la tâche à laquelle l’Angleterre, tout comme
la France et ia Russie, s’engagea.
La Westminster Gazette écrit que la tacti-
! que do mouvement brusqué en avant que
t l'état-major allemand pensait essentiel à la
i guerre sur deux fronts échoua. Cependant il
se petit que l’armée allemande veuille es-
sayer de livrer une autre bataille avant de
se retirer définitivement sur son territoire.
Les Intentions de la Turquie
, Bordeaux, 13 septembre,
i Le Journal des Débats qualifie de véritable
. extravagance l’intention d’Euver padha d’a-
broger les décrets sur la Dette publique otto-
mane et les cap tulations.
Les Débats ajoutent qu’on saura faire en-
tendre à Constantinople le langage qui con-
II vient. „
Si les protestations diplomatiques ne suffi-
sent pas. on récourra à dos actes décisifs. Ce
sera tant pis pour la Tarquie, dont les po- <
pulations laborieuses, soumises à un joug <
odieux, sont dignes d’uu meilleur sort:, i
Mais ia mesure est comble.
Espion déguisé en prêtre
Fiers, Il septembre, j j
Mardi soir, dans nn train de passage en {
gare de Fiers, on remarquait un prêtre en- ,
tré deux gendarmes. Il s’agissait d’un offi- ,
cier allemand — ies papiers trouvés sur lui
le prouvaient — qui s’était déguisé en prê-
tre. Il fat découvert au Havre et arrêté. Les
gendarmes te conduisaient à ràutoriîé miii- |
taire, au Mans, quand il a été vu à notre
gare.
Séduits à manger de l’avoine
Troycs, 14 septembre.
Un médecin-major a constaté qu’un pri- i
sonnier allemand nlessé qu’il soignait avait
mangé une certaine quantité d’avoine. Ce
malheureux n’avait pas eu d’autre nourri-
ture. jl
L’Honneur des Alliés
Bordeaux, 14 septembre.
Du Temps : [
L’éternelle gloire des Belges, des Français,
des Anglais, des Russes, des Serbes, dés
Monténégrins et des lointains Japonais sera
d’avoir été les défenseurs du droit après
avoir évité la guerre aussi longtemps qne
l’honneur le permît.
Le conflit mondial est un crime prémé-
dité de deux empires de proie.
An profit d’avoir échappé à l’oppression
germanique sè joindra pour lès peuples al-
liés niernaenr- d’avoir instauré parmi ies
nations un régime de libertëët tregatité, d’a-
voir été ies champions dé l’hamamté.
La Politique de la Grées
Bordeaux, 14 septembre.
Le Temps, commentant la démission de ;
M. Sheit et son remplacement an ministère ’
des affaires étrangères de Grèce par M. Ye-
nizelos, se félicite de voir la politique exté-
i rieure de la Grèce confiée à ta haute expé-
rience de AL Venizsios.
Le Temps attend avec confiance la déci- !
: sion nu’en toute liberté le nouveau ministre
des affaires étrangères prendra ponr ses re-
lations avec l’Europe, car il sait que la neu-
tralité de laGrècedemeurera entière et qu’on
n’y renoncerait à Athènes qu’en notre fa-
; veur.
Un Echange de Télégrammes
entre Albert Ier et H. Poincaré
Bordeaux, !4 septembre.
| An Conseil qui s’est tenu dans la matinée,
M- Poincaré a fait connaître qu’il avait reçu
! du roi des Belges un télégramme dans le.-
quel il se réjouit de la grande victoire des
armées alliées et félicite, au nom de la na-
--tid» belge, ter «nntea T5t tetmr ehofe.—II .
ajoute qu’il garde une confiance inébranla-
ble dans te succès final de la lutte.
Les cruautés abominables des Allemands,
loin dé terroriser fes Belges, ne l’ont qu’ac-
croître leur énergie et l’ardeur des troupes.
M. Poincaré a répondn en remerciant cha-
leureusement et en ajoutant que les trou-
pes françaises étaient iières de combattre aux
côtés des vaillantes armées belge et anglaise
ponr la civilisation et la liberté. Il conclut
en disant qu’à l’heure de la justice répara-
trice, personne n’onbiiera ce què Sa Majesté
et l’admirable peuple belge ont fait pour le
. triomphe de la cause commune.
Querelles entre Soldats allemands
Londres, 14 septembre.
Le Times dit qu’à Ostendé on apprend qu»
ides rixes se sont produites entre soldats
prussiens et bavarois à Bruxelles. Au cours
d’une de ces rixes, 10 hommes sont morts.
On se prépara en Belgique
Anvers, 9 septembre.
Les changements qui viennent d’être opé-
: rés dans la haute direction militaire ont pour
but d’àccïoître encore l’énergie de l’armée.
1 L’opinion générale est qù’ôn peut être cer-
tain qne la Belgique jouera nn rôle impor-
tant lors de la débâcle prévue des ârméas
allemandes. H ne reste, croit-on, que 50,000
soldats allemands entre Anvers et Bruxelles,
appartenant ponr la plupart à la landsturm.
Les dommages causés en Belgique jusqu’à
; présent, par la guerre, sont évalues à un
| milliard de francs.
Noble Réponse
pacîs. ii sep le mbre.
Le Figdro annonce que le maréchal vôn
der Goltz, réprésentant du kaiser en Belgi-
que, s’est rendu avec un sauf-conduit dô
Bruxelles à Anvers pour faire au gouverne-
! ment belge des propositions d’arrangement,
s La Belgique n’a même pas voulu prendre
i connaissance de ces Ouvertures.
Le Figaro ajoute que ce sont les trois
puissances signataires de la déclaration de
Londres qui ont pris en main la défense de
la neutralité de la Belgique, qui dicteront,
l’heure venue, les réparations que FAlIema-
1 gne doit à no3 héroïques amis et alliés.
L’Allemagne appreni ses revers
Londres, 14 septembre.
Le Daily Express publie nne dépêche de
Genève disant que malgré toutes les précau-
tions des autorités, la nouvelle de la défaite
des Allemands a pénétré en Allemagne par
la Suisse et a causé un désespoir profond dans
de nombreuses villas où la foule a manifesté
en réclamant des nouvelles.
Les Allemands vont-ils se reformer ?
Genève, i4 septembre.
La retraite de l’armée allemande a pro-
duit une impression considérable.
On a croyance que les Allemands, con-
traints de se retirer sur la Meuse, seront
obligés d’appliquer eux-mêmes la tactique
du général Joffre.
Les Combats en Prusse orientale
Pelrograd, 14 septembre.
Uu communiqué du grand état-major ex-
plique que les opérations énergiques des
Russes en Galicie nécessitant une attention
toute particulière ont empêché momentané-
ment la Rassie de disposer de forces suffi-
santes en Prusse orientale afin de poursuivre
l’envahissement heureusement commencé.
En conséquence, l’armée du général Ren-
nenkamp dut stationner au début de sep-
tembre sur la ligne Gerdauen-Lavian.
Les Allemands prirent le 7 septembre nne
offensive générale contre cette armée fit exé-
cutèrent un mouvement d’extension dans la
direction de ia frontière méridionale de Ras-
sie.
Eu raison du caractère accidenté de la ré-
gion des lacs majeurs, c’est seulement le
lt septembre que les Russes, ayant pu éva-
luer la forte supériorité numérique des
forces allemandes, entreprirent des opéra-
tions actives sur certains points dans le but
d’entraver l’oflensive ennemie. Les combat»
continuent sur ce front.
Position msnaoés
Pelrograd (St-Pélersbourg), 14 septembre.
Les Allemands font venir par mer d’im-
portants renforts à ia forteresse de Memel,
qui menace Tilsitt.
Un Moment de Répit
Petrograd, 14 septembre.
En Prnsfe Orientale, les Rnsses restent
provisoirement sur la défensive, afin de
pouvoir, après l’écrasement complet des
Autrichiens, se retourner contre l’Allema-
gne, avec l’ensemble de leurs forces.
L’Impression chez les Russes
Pelrograd, 13 septembre.
La victoire française provoque partout le
plus grand enthousiasme, qui est encore ac-
cru par les excellentes nouvelles parvenues
de Gallicie.
Depuis le désastre de Lembêrg, les armées
autrichiennes subissent nne poussée con-
centrique des Russes qui ne tardera pas à
amener la désagrégation totale de ces forees.
Leurs Procédés
- • Pelrograd, 13 septembre.
11 y a quelques mois, dans plusieurs usi-
i nés, de nombreux ouvriers éprouvaient col*
lectivement des symptômes d’empoisonne-
i rnént par vapeurs délétères. L’origine de
Icelles-çi demeura mystérieuse.
La policé a arrêté aujourd’hui un chimiste
^allemand qui serait convaincu d’être l’an»
teùr de ces empoisonnements par lesquels iî
, avait l’intention de provoquer des désordres
: parmi les ouvriers.
La Capitulation des Autrichiens
Paris, U septembre.
Lè Malin publie une dépêche de Petro-
grad disant qne le bruit persistant court
que la plus grande partie des armées autri-
chiennes aurait capitulé le 13.
L’Ecroulement de la Monarchie austro-
hongroise
Petrograd, 14 septembre.
Lés journaux estiment que là défaite des
Allemands dans la Marne est d’àùtant pins
grande qu’ils ont été battus en même temps
que leurs alliés.
Pour la Nimnie Vreniui. c’est réeronlenrettl
de la monarcme dualiste dont les premiers
débris viennent de tomber.
Manifestation en Suisse
Genève, 14 septembre.
A la suite des nouvelles reçues de la ba<
taille de la Marne, une manifestation cha-
leureuse eut lieu, hier, à Genève, en hon-
neur de la victoire française.
Un Ministère de la Défense National»
en Italie
Rome, 14 septembre.
Le Messagero crott que l’heure est venue de
donner à l’italie un ministère plus grand,
entouré de parlèmentaii es pins éminents de
tous les partis.
Le Messagero espère que cè ministère sera'
présidé par M. Salandra.
Cette raformation confirme lé bruit pro-
chain d’un remaniement ministériel sur un»
base érargïe ët que l’Italie, qui se prépare à
une action, désirerait inaugurer une politC
que nouvelle sous les auspices d’un Cabinet
national. . .
On parle de la. collaboration du parti sociar
liste au prochain ministère.
L’Gifeûaive Serbe
Niscb, 14 septembre.
L’offensiVe serbe continue avec succès su»
i la rive gauche de la Save. La situation ésv
[ sans changement sur tout le front.
Le Bombardement de Cattaro
Londres, 14 septembre.
- TeUgraph dit savoir de Rome que
le bombardement de Cattaro endommagea
gravement le port. .
Des officiers français sont arrivés à Lo-
voon ponr diriger là position des grands ca-
nons de siège. La situation des Autrichien»
est très grave.
Là Traversée du « Lutetia »
•. Bordeaux, t2 septembre.
Lè transatlantique Lutetia, venant de Mon-
tevideo, est arrivé à Bordeaux à 11 heures de
mâtin. _
Au moment où le Lutetia appareillait, un
cargo allemand, en rade de Montevideo,
avisa, par télégraphie sans fil, lè croiseul
allemand Dresden. Le commandant da Lu-
tetia intereepta heureusement le message
et put éviter le Dresden. Il réussit égale-
ment à éviter deux croiseurs auxiliaires
allemands, ainsi que le Kaiser-Willtem-der-
Grosse, qui lut coulé depuis par le croiseu*
anglais fhgh-lfyer.
Le Lutetia est arrivé à Samt-Ymcent, le 3
septembre, sans incident ; la dernière parti»
de son voyage do Saint-Vincent à Bordeaux,
s’est effectuée normalement.
L’Aîtitudo de la Turque
Petrograd, ii sepiemDre.
On annonce de Tiflis à la Novoie Vremi*
qu’un courant de germanisme peut entrai
ner la Turquie dans une aventure dont l’w
sue est claire. La Russie ne craint rien, cat
Les musulmans d'Egypte, du Caucase e
de Tunisie ont déclaré au Comité Union s
Progrès que la Turquie ne doit pas compte)
sur oux si elle décide de faire la guerres il
Triple Entente.
Une Révocation
Bordeaux, U septembre.
M Du Gast, directeur de la Station agro
nomique à Alger, est révoqué pour avmn
sans motifs valables, refusé d assurer R
service dont H était chargé,
Adminîslrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Iflmiiüslratlon, Impressions si ÏÉËBÉî. TEL. I0.4T
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR ÊN CHEF'
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Secrétaire Général : TH. VALLÈS
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ANNONCES
AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, bout 1 de Strasoourg.
{ L’AGENCE HAVAS, 8, place de ta Bourse, est
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Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
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Union Postale XO » 30 Fr. 40 >
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franc»
LA POURSUITE
Après notre victoire sur la Marne,
le front de bataille s’est trouvé repor-
té. samedi soir, sur une ligne passant
approximativement, on le sait, par j
Boissons, la montagne de Reims (au
Sud de la Ville), Chalons-sur-Marne,
le Sud de l’Argonne et Verdun. Si
notre place forte de l’Est reste le pi-
vot de celte ligne, par contre, hier \
à midi, son écartement vers le Nord- \
Est s’était encore largement dessiné :
sa pointe extrême, qui avait déjà
poussé de Meaux à Soissons, a dù
remonter jusque vers Saint-Quentin.
Les Allemands, tout en poursuivant
ail début du mois, leur marche vers la
Marne, avaient préparé une. ligne de
défense sur l’Aisne, appliquant en cela
les leçons de leur fameux théoricien
de la guerre von Bcrnhardi. Dans son
livre, La Guerre d'aujourd'hui, celui-ci
disait en effet : « Il faut préparer et en-
tamer la poursuite aussitôt après la
bataille avec tonie la masse de l’ar-
mée. Mais il est encore plus important
de préparer la retraite à temps, pen-
dant ta bataille. An dernier moment,
on se trouvera sous l'influence écra-
sante de la défaite et soumis à la pres-
sion dé l’adversaire. »
Après avoir été repoussé sur la
Marne, l’ennemi s'est replié sur le
cours inférieur de l’Aisne et, plus à
l'est sur son affluent la Veste. Riais dès
samedi soir nos troupes atteignaient
l’Aisne qu’elles franchissaient le len-
demain matin en aval de Soissons. De-
vant leur élan irrésistible les Alle-
mands durent, malgré leurs précau-
tions prises, abandonner leurs posi-
tions entre Compïègne et Soissons et
Continuer leur retraite, saiïs doute par
le plus court chemin, Laon, Vervins,
Hirson.
Nous avions eru, sur la foi de renset- ,
gnements sérieux, que nos places for-
tes du Nord tenaient toujours et pou-
vaient empêcher l'ennemi de repasser
par ïà; mais depuis nous avons, en
connaissance d’un communiqué de
l’état-major allemand, en date du \
septembre, qu’un récit de la Liberté
d'hièr est venu confirmer, sans parler
dit mutisme ne nacre gvurci ncincnc,- +
il en résulte que, sauf erreur que nous
serions trop heureux de reconnaître,
la voie est libre pour les Allemands.
Mais nous comptons bien que nos trou-
pes qui les poursuivent avec tant d’ar-
deur ne les laisseront pas profiter de
cette liberté!
Les détachements allemands laissés
à Amiens se sont empressés de suivre
le mouvement de la droite de leur ar-
■mée et de se replier d’abord sur Saint-
Quentin; notre rêgionest donc débar-
rassée. Nous espérons même que les
troupes françaises, très importantes,
qui occupaient naguère le Pays de
Bray ont pris aussi le chemin de l'Est
ù la poursuite de l’ennemi qui aura
ainsi la surprise de lui voir tomber
sur le dos une armée fraîche sur la-
quelle il ne comptait pas.
Les Allemands qui s’étaient repliés
sur la Vesle et en arrière de Beims,
oii ils avaient également préparé à
l’avance des positions de retraite,
n’ont pas été plus heureux que ceux
de leur droite qui s’étaient retran-
chés en aval de Boissons. Samedi soir,
notre armée du centre a franchi la
Marne entre Epernay et Châlons sans
que l’ennemi essayât même de s’y
opposer ; continuant sa route vers le
Nord, elle a délogé l’ennemi des
lignes où il croyait pouvoir se refaire
et l’a obligé à prendre un peu vite sa
roule de retour qui doit passer par
Relhel et Rfézièrcs.
C'est seulement à notre droite que
l'ennemi continue à résister avec quel-
que vigueur, et encore reculs-t-il cha-
que jour. Samedi soir il battait en
retraite par la forêt de Belnoue au
Nord (le Rçvigny ; dimanche il était
mulçlà dv celte forêt ; hier à midi il
se repliait au Nord de Triauconrt, vers
Sainle-Menehould semble-t-il. Triaù-
conrl, dont parle le communiqué, est
une petite commune an pied des der-
niers contre-forts Ouest de l Argonne,
non loin de la source de l’Aisne. Mais,
celle marché en arrière, si elle est plus
tente qriailleurs, devient fatale: Sain-
te-Mcnéhonld est à dix Idlomèlres
de Vulny !...
Si maintenant nous passons en Lor-
raine et dans les Vosges, nous devons
enregistrer encore un beau succès
pour nos armes : les Allemands qui
tenaient la Moselle, jusque vers
Frauard. puis la Meurlhe et même la
Morlagne. et qui. et ces derniers
jours, avaient reimirile un grand
effort contre Nancy, ont dà évacuer
toute celle région et notre territoire
est désormais libéré de ce côté. Nous ■
voulons voir là le gage de la libéra-
tion prochaine d* tant le territoire
envahi.
CASPAB JORDAN.
Notre article était sous presse quand
nous est parvenu le communiqué de
a 3 heures ; nous y renvoyons le lec-
teur pour compléter et corriger les s
explications qui précèdent.
Les dernières nouvelles modifient,
en particulier, celles du communiqué
de IQ heures en ce qui concerne la
résistance de l'ennemi au Nord de j
Reims ; il semble bien qu’il se pré- \
pare là une action importante qui ra- \
lenlira sa retraite.
Au Chevet (tes Braves
Guidé par ceux et par celles qui les entou-
rent de tant de soins et et de tant de solii- - '
citude, je suis allé m’incliner,avec tout le
respect ému que nous leur devons, devant
les braves et dignes .fils de France que les
hasards de la guerre ont frappés.
Le Havre ch a déjà reçu un grand
nombre. Il a transformé pour eux ses Ly-
cées, ses Ecoles, ses hôtels particuliers en
grandes salles silencieuses où la douleur
s’apaise, où l’esprit se ressaisit.
Et des attentions faîtes de délicatesse ma-
ternelle, de douceur attentive et de bdnté
se sont penchées sur ces vies renaissantes;
et le sourire a refleuri.
Je reviens de ce pèlerinage, l’âme rayon-
nante d’espoir et de foi, avec ['impression
profonde et vive dé tout ce que peuvent re-
eéier, en ces heures tragiques, un coeur de
femme et un coeur de soldat.
C’est entre ces mffrs nus qu’habitent en
ce moment chez nous le dévouement et la
vaillance, la compassion et l’héroïsme, une
des fondes les plus touchantes, les plus
hautes, les pins belles de cette fraternité
humaine que les poètes rêvaient hier d’é-
tcndie par le monde, à l’instant même où
l’autre, là-bas, tapi dan3 son hypocrisie et
son mensonge, s’impatientait de ne pas voir
son glaive ensanglanté.
Cesscèms de bataille, ponr certains de
nos soldats au chevet desquels je me suis
arrêté, remontent à quelques jours à peine.
II semble que la vision qu’ils en gardent se
soit déjà quelque peu ternie et que le temps
ail mis entre eux et leur souvenir comme
une gaze légère qui estompe les mauvaises
pensées.
L'existence a telle meut entassé en leur
pauvre tète d'images rapides et d’impres-
sions diverses ! Les braves garçons ne sont
plus aujourd’hui qu’au bonheur infini du
refuge. m couchent dans un lit, ils repo-
sent sur des draps.
- DCA mains de maman ont glbsé sous leur
tète alourdie un oreiller moelleux qui a des
douceurs exquises. Ils s’étendent avec une
joie immense de grands entants : ia joie de
se reprendre à vivre. Les yeux s’ouvrent
maintenant à des spectacles berceurs de
misères et d’angoisses.
On ies soigne, on les sauve. La Patrie les
veille qui les retrouvera un jour, le plus
grand nombre, debout, prêts à reprendre la
grande OEuvre..,
Oui, ils se sentent bien là, nos soldats,
dans celte salle commune où les souffrances
se font de mutuelles confidences, où parmi
les allées et venues des médecins, des da-
mes de fa Croix Rouge, s’envolent vers le
foyer ioinlain des légions de chers espoirs.
* »
Mais je voudrais dire, avec assez d’émo-
tion subtile pour que vous puissiez à votre
tour en être pénétré, tout ce qu’il y a de gé-
néreux, de digne ét dé beau dans ces gestes,
dans ces attentions, dans ces réflexions de
soldats blessés.
Toute la bonne âme française est là avec
ce qu’elie contient de plus délicat et de plus
pur. Notez que l’éducation n’interviént ici
pour très peu de chose. Ces hommes arri-
vent de tons içs coins de notre territoire. Ce
sont pour la plupart des simples, des gens
de la terre, des frustres. Ils n’ont pour s’ex-
primer que des mots peu étendus. Et ils di-
sent, pourtant, des choses sublimes, d’ùn
ton familier et doux, presque timide.
— Oui, le champ de bataille. Je revois. Ça
chauffait, J’ai reçu d’abord un éclat sur
mon bidon. Ça a fait « clac !» Je me suis
dit : « Attention aux pruneaux t » Alors on
s’est couché pour tirer encore. Comme on
repartait, une balle est venue me frapper là,
dans le côté. On est tombé, mon camarade
de lit et moi ; mais lui, le pauvre gars,
atteint brutalement, dans la tète. Et la com-
pagnie filait devant nous, courant sur les
Prussiens 1
« On est resté par terre, tons les deux.au
milieu de la plaine. J’ai essayé de le relever ;
je suis retombé à côté de lui. Pleure pas
mon pays, pleure pas. On va nous secourir.
La nuit est venue. Le pauvre gas gémissait
toujours, il appelait « Maman 1 Maman 1 »
avec une voix qui devenait sourde. Je l’ai
pris par la main, longtemps, longtemps. H a
fini d’appeler, an matin. Il est mort. Et je
me suis endormi 1... »
Le petit fantassin qui me dit ces mots que
j’entends encore est demeuré deux jours et
deux nuits perdu sur le champ de carnage.
Des larmes brillent dans ses yeux. Le regard
est pensif et vagabonde. Aucune allusion à
sa propre douleur, à ses angoisses. Il se
borne à ajouter, avec un soupir, en rame*
uant doucement son drap de lit.
— Le pailvre gars 1
Et celoi-cf qui, ce malin, se sentant mou-
rir, u fait appeler auprès de son lit, la dame
de la Croix Rouge, lui a remis soa argent et
glissé dans un dernier souffle : « Ecrivez
chez umi, Madame, voulez-vous ? »
El cet autre qui se souvient des plus infi-
mes détails de l’engagement : la maison de
briques reuges cù les Allemands avaient
dissimulé leurs mitrailleuses, le saut rapide
dans la tranchée, la surprise par un avion
ennemi qui les révéla aux batteries, et l’épou-
vantable grêle qui les poursuivit, eloua sur
place ia moitié du peloton.,>,
JL.A GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Bavas.
DE PARIS A. VEBDBW ET NANCV
14 Septembre. — A l’aile gauche, nos troupes ont franchi l’Aisne, où l’ennemi
semble vouloir résister.
Nous avons réoccupé Amiens.
Au centre, en arrière de Reims, les Allemands ont dû abandonner une position
défensive ; mais ils semblent vouloir résister au Nord-Ouest et au Nord, sur les hau-
teurs. Du côté de l’Argonne, ils ont dû se replier au Nord.
A l’aile droite, le mouvement de retraite est général dé Nancy aux Vosges. Dans cette
région qu’ils ont dû évacuer, après dix jours de luttes opiniâtres, les Allemands ont subi
des pertes considérables.
E1V ÈREiSSE ORIENTALE
14 Septembre. — D’importants renforts allemands ont été amenés par mer à Memel,
sur la Baltique, à l’extrême pointe de ia Prusse orientaient menacent les Russes établis
à Tilsitt.
— Une offensive générale de l’armée allemande s’est produite. Les Russes résis-
tent sur ia ligne Gerdauen-Larvian.
EN ADRIATIQUE
14 Septembre. — Le bombardement de Cattaro a gravement endommagé le port.
Des officiers français, arrivés à Lovoon, dirigent les opérations du siège.
Et cet antre encore. H était blessé, H avait
été fait prisonnier avec deux de ses camara-
des. Une sentinellè allemande les gardait. 8
tua la sentinelle et s’évada. Les antres de-
vaient suivre, c’était convenu. Mais l’éveil
avait été donné. Des uhlans surgirent. Les
deux amis n’enrent pas le temps de pren-
dre le large. Quel sort, bêlas, dut leur être
fait.
Mais de ces minutes affreuses, émouvantes
et terribles, nos soldats ont déjà chassé le
mauvais souvei ir. Ils sont aujourd'hui à
l’ivresse du succès. Un journal a circulé de
fils en lits ; il lenr a appris, ce matin, le sort
heureux de nos armes.
La proclamation du général Joffre les a
remplis d’un enthousiasme qui vibre encore
au moment où je viens lenr serrer la main.
| La joie flotte même autour des moribonds,
une joie sereine et magnifique, une joie
parée de la plus ardente, de ta pins ferme
des espérances, une joie qui fait monter le
coeur aux lèvres et jaillir la noblesse des
âmes :
— Et quelle déveine, nous n’en étions pas I
-***
Par nos boulevard», souvent maintenant
elles passent, les voitures qui transportent
dé ia gare a nos amDuiances ies braves qui
sont tombés ponr nous.
Que l’accoutumance, de grâce, n’émousse
point nos sensibilités. Tournons toujours
vers ces convois de tristesse, et parfois de
mort, des regards émus et fraternels. Et,
devant ces héros obscurs, de toute ia grati-
tude de notre âme française, saluons, Fran-
çais, chapeau bas (
ALBERT-HERRENSCHMR>T.
Communiqués
du Eouuernement
14 Septembre, 3 h. 30.
Aucune communication n'est arrivée ce soir
du grand quartier général.
Les communiqués d'hier et de cet après-midi
ont montré la vigueur avec laquelle nos troupes
poursuivent les Allemands en retraite. U est
naturel que, dans ces conditions, le grand quar-
tier général ne puisse, deux fois par jour, en- :
voyer des détails sur les incidents de cette
poursuite. Tout ce que nous savons, c'eàt que
la marche en avant des armées alliées se conti-
nue sur tout le front et que le contact avec
l’ennemi est maintenu à notre aile gauche.
Nous avons franchi l’Aisne.
14 Septembre, 19 heures.
A NOTRE AILE GAUCHE
L'ennemi avait préparé au Nord de l'Aisne,
entre Compiégne et Soissons, une ligne de dé-
fense qu’il a dû abandonner ; lés détachements
qu'il avait à Amiens se sont retirés sur Pérenne
et Saint-Quentin.
AU CENTRE
Les Allemands avaient êgaiemerit organisé en
arrière de Reims Une position défensive sur la-
quelle ils n’ont pu tenir.
Dans VArgonne, ils se sont repliés vers le
Nord au-delà de la forêt de Belnoue et de Triau-
o ourt.
A L'AILE DROITE
Leur mouvement de retraite est général dé
Nancy aux Vosges.
A la Un de la journée d’hier le territoire fran-
çais était, de ce côté, totalement évacué.
14 Septembre, 23 h. 03.
A NOTRE AILE GAUCHE
Nous avons partout rejoint les arrière-gardes
et même les gros de l’ennemi. Nos troupes sont
rentrées à Amiens, abandonné par les forces
allemandes, m
L'ennemi semble faire tête sur le front jalon-
né par l'Aisne.
AU CENTRE
L'ennemi semble également vouloir résister
sur les hauteurs au Nord Ouest et au Nord de
Reims. Entre l’Argonne et la Meuse, il a conti-
nué à se replier.
A NOTRE AILE DROITE
En Woevre, nous avons réussi à dégager
le fort de Troyon, violemment attaqué i plu-
sieurs reprises ces jours derniers.
EN LORRAINE
Nos détachements de poursuite gardent, coin- '
me partout ailleurs, le contact avec Tes Alle-
mands.
La situation morale et sanitaire de nos ar-
mées demeure excellente.
Dépêches Haiias
La Région de Nancy est évacuée
Londres, il septembre.
On mande de Dijon au Times qû’aprês dix
jours d’assauts continuels, tes Allemands
ont évacué la région de Nancy où ils ëprou- i
vèrent des perles élevées.
Les Conseils Généraux
Paris, 14 septembre.
Les conseils généraux actuellement réunis j
i ont voté des adresses de confiance aa gou- -
< vernement et dés félicitations aux armées |
: alliées.
Le conseil générai de l’Ailier a voté une
motion adressant au gouvernement de. la_ L
Défense national®. LMP**5*”” 1 ue sa côn-
üinr.« vuèofre dé commune défense de
i ta Patne et de l'indépendance des peuples.
! Il a envoyé au général Joffre le témoignage
dê son admiration et de sa confiance dans
î l’exécution des plans de campagne qui pré-
; pare la victoire de 1a France, et félicité les
: vaillantes armées françaises et alliées de leur
entrain et de leur ardeur qui assureront la
victoire définitive du d/oit et de fa liberté
contre les forces d’oppression du militarisme
| allemand.
Le Conseil général de la Haute-Vianne a
I adopté à l’unanimité un ordrs do jour ex-
primant son absolue confiance dans le gou-
: vernement de la défense nationale et s’ine’i-
nant respectueusement et fièrement devant
; ceux qui sont tombés ponr ia défense de la
i Patrie et glorifient, dans cette guerre d’inva-
> sion voulue par l’Allemagne, fa vaillance et
la bravoure de l’armée française et celle des
alliés qui sauront nous donner la victoire
définitive et assurer ainsi le triomphe de la
paix et du droit, de la liberté et de la civili-
sation humaine contre la barbarie et le van-
dalisme.
Le Conseil général du Lot-et-Garonne a
voté nne adressedeconfiance.de félicitations
: et d’adanration dans les armées alliées.
L’Inutilité présente des Conférences
patriotiques
Bordeaux, 14 septembre.
M. Clémeneeau, dans ['Homme Libre, s’élève
I contre l’intention parlementaire d’organiser
| des conférences dans la France envahie.
La situation, explique-t-il, est très diffé-
; rente en France et en Angleterre,
Si Tord Kitchener et M. Asquith eurent
parfaitement raison d’organiser des eonfé-
rences dans le Royaume-Uni pour faire ap-
pel aux volontaires, en France, actuelle-
ment,les discours sont parfaitement inutiles.
Nous devons, au contraire, concentrer la
volonté populaire sur cette idée très simple
que pour vaincre, il faut de l’action et que
les joutes oratoires sont des déguisements de
TiaertSe.
Un Rapport du général Freneh
Londres, 13 septembre.
Le War Office communique un rapport du
général French sur les opérations françaises
et anglaises durant ces derniers jours.
II confirme les communiqués français à ce
sujet, notamment ia retraite rapide, et note
que l’ennemi a subi de lourdes pertes en
personnel et matériel. Il ajoute qu il souffrit
gravement au point de vue moral.
Ce que dît la Presse anglaise
Londres, 14 septembre.
La Pall Mail Gazette dit que les armées
allemandes ne purent pas écraser la France.
Leur échec constitue nn vif encouragement
pour les nations combattant en faveur de la
liberté mondiale.
Mais c’est seulement le commencement de
la tâche à laquelle l’Angleterre, tout comme
la France et ia Russie, s’engagea.
La Westminster Gazette écrit que la tacti-
! que do mouvement brusqué en avant que
t l'état-major allemand pensait essentiel à la
i guerre sur deux fronts échoua. Cependant il
se petit que l’armée allemande veuille es-
sayer de livrer une autre bataille avant de
se retirer définitivement sur son territoire.
Les Intentions de la Turquie
, Bordeaux, 13 septembre,
i Le Journal des Débats qualifie de véritable
. extravagance l’intention d’Euver padha d’a-
broger les décrets sur la Dette publique otto-
mane et les cap tulations.
Les Débats ajoutent qu’on saura faire en-
tendre à Constantinople le langage qui con-
II vient. „
Si les protestations diplomatiques ne suffi-
sent pas. on récourra à dos actes décisifs. Ce
sera tant pis pour la Tarquie, dont les po- <
pulations laborieuses, soumises à un joug <
odieux, sont dignes d’uu meilleur sort:, i
Mais ia mesure est comble.
Espion déguisé en prêtre
Fiers, Il septembre, j j
Mardi soir, dans nn train de passage en {
gare de Fiers, on remarquait un prêtre en- ,
tré deux gendarmes. Il s’agissait d’un offi- ,
cier allemand — ies papiers trouvés sur lui
le prouvaient — qui s’était déguisé en prê-
tre. Il fat découvert au Havre et arrêté. Les
gendarmes te conduisaient à ràutoriîé miii- |
taire, au Mans, quand il a été vu à notre
gare.
Séduits à manger de l’avoine
Troycs, 14 septembre.
Un médecin-major a constaté qu’un pri- i
sonnier allemand nlessé qu’il soignait avait
mangé une certaine quantité d’avoine. Ce
malheureux n’avait pas eu d’autre nourri-
ture. jl
L’Honneur des Alliés
Bordeaux, 14 septembre.
Du Temps : [
L’éternelle gloire des Belges, des Français,
des Anglais, des Russes, des Serbes, dés
Monténégrins et des lointains Japonais sera
d’avoir été les défenseurs du droit après
avoir évité la guerre aussi longtemps qne
l’honneur le permît.
Le conflit mondial est un crime prémé-
dité de deux empires de proie.
An profit d’avoir échappé à l’oppression
germanique sè joindra pour lès peuples al-
liés niernaenr- d’avoir instauré parmi ies
nations un régime de libertëët tregatité, d’a-
voir été ies champions dé l’hamamté.
La Politique de la Grées
Bordeaux, 14 septembre.
Le Temps, commentant la démission de ;
M. Sheit et son remplacement an ministère ’
des affaires étrangères de Grèce par M. Ye-
nizelos, se félicite de voir la politique exté-
i rieure de la Grèce confiée à ta haute expé-
rience de AL Venizsios.
Le Temps attend avec confiance la déci- !
: sion nu’en toute liberté le nouveau ministre
des affaires étrangères prendra ponr ses re-
lations avec l’Europe, car il sait que la neu-
tralité de laGrècedemeurera entière et qu’on
n’y renoncerait à Athènes qu’en notre fa-
; veur.
Un Echange de Télégrammes
entre Albert Ier et H. Poincaré
Bordeaux, !4 septembre.
| An Conseil qui s’est tenu dans la matinée,
M- Poincaré a fait connaître qu’il avait reçu
! du roi des Belges un télégramme dans le.-
quel il se réjouit de la grande victoire des
armées alliées et félicite, au nom de la na-
--tid» belge, ter «nntea T5t tetmr ehofe.—II .
ajoute qu’il garde une confiance inébranla-
ble dans te succès final de la lutte.
Les cruautés abominables des Allemands,
loin dé terroriser fes Belges, ne l’ont qu’ac-
croître leur énergie et l’ardeur des troupes.
M. Poincaré a répondn en remerciant cha-
leureusement et en ajoutant que les trou-
pes françaises étaient iières de combattre aux
côtés des vaillantes armées belge et anglaise
ponr la civilisation et la liberté. Il conclut
en disant qu’à l’heure de la justice répara-
trice, personne n’onbiiera ce què Sa Majesté
et l’admirable peuple belge ont fait pour le
. triomphe de la cause commune.
Querelles entre Soldats allemands
Londres, 14 septembre.
Le Times dit qu’à Ostendé on apprend qu»
ides rixes se sont produites entre soldats
prussiens et bavarois à Bruxelles. Au cours
d’une de ces rixes, 10 hommes sont morts.
On se prépara en Belgique
Anvers, 9 septembre.
Les changements qui viennent d’être opé-
: rés dans la haute direction militaire ont pour
but d’àccïoître encore l’énergie de l’armée.
1 L’opinion générale est qù’ôn peut être cer-
tain qne la Belgique jouera nn rôle impor-
tant lors de la débâcle prévue des ârméas
allemandes. H ne reste, croit-on, que 50,000
soldats allemands entre Anvers et Bruxelles,
appartenant ponr la plupart à la landsturm.
Les dommages causés en Belgique jusqu’à
; présent, par la guerre, sont évalues à un
| milliard de francs.
Noble Réponse
pacîs. ii sep le mbre.
Le Figdro annonce que le maréchal vôn
der Goltz, réprésentant du kaiser en Belgi-
que, s’est rendu avec un sauf-conduit dô
Bruxelles à Anvers pour faire au gouverne-
! ment belge des propositions d’arrangement,
s La Belgique n’a même pas voulu prendre
i connaissance de ces Ouvertures.
Le Figaro ajoute que ce sont les trois
puissances signataires de la déclaration de
Londres qui ont pris en main la défense de
la neutralité de la Belgique, qui dicteront,
l’heure venue, les réparations que FAlIema-
1 gne doit à no3 héroïques amis et alliés.
L’Allemagne appreni ses revers
Londres, 14 septembre.
Le Daily Express publie nne dépêche de
Genève disant que malgré toutes les précau-
tions des autorités, la nouvelle de la défaite
des Allemands a pénétré en Allemagne par
la Suisse et a causé un désespoir profond dans
de nombreuses villas où la foule a manifesté
en réclamant des nouvelles.
Les Allemands vont-ils se reformer ?
Genève, i4 septembre.
La retraite de l’armée allemande a pro-
duit une impression considérable.
On a croyance que les Allemands, con-
traints de se retirer sur la Meuse, seront
obligés d’appliquer eux-mêmes la tactique
du général Joffre.
Les Combats en Prusse orientale
Pelrograd, 14 septembre.
Uu communiqué du grand état-major ex-
plique que les opérations énergiques des
Russes en Galicie nécessitant une attention
toute particulière ont empêché momentané-
ment la Rassie de disposer de forces suffi-
santes en Prusse orientale afin de poursuivre
l’envahissement heureusement commencé.
En conséquence, l’armée du général Ren-
nenkamp dut stationner au début de sep-
tembre sur la ligne Gerdauen-Lavian.
Les Allemands prirent le 7 septembre nne
offensive générale contre cette armée fit exé-
cutèrent un mouvement d’extension dans la
direction de ia frontière méridionale de Ras-
sie.
Eu raison du caractère accidenté de la ré-
gion des lacs majeurs, c’est seulement le
lt septembre que les Russes, ayant pu éva-
luer la forte supériorité numérique des
forces allemandes, entreprirent des opéra-
tions actives sur certains points dans le but
d’entraver l’oflensive ennemie. Les combat»
continuent sur ce front.
Position msnaoés
Pelrograd (St-Pélersbourg), 14 septembre.
Les Allemands font venir par mer d’im-
portants renforts à ia forteresse de Memel,
qui menace Tilsitt.
Un Moment de Répit
Petrograd, 14 septembre.
En Prnsfe Orientale, les Rnsses restent
provisoirement sur la défensive, afin de
pouvoir, après l’écrasement complet des
Autrichiens, se retourner contre l’Allema-
gne, avec l’ensemble de leurs forces.
L’Impression chez les Russes
Pelrograd, 13 septembre.
La victoire française provoque partout le
plus grand enthousiasme, qui est encore ac-
cru par les excellentes nouvelles parvenues
de Gallicie.
Depuis le désastre de Lembêrg, les armées
autrichiennes subissent nne poussée con-
centrique des Russes qui ne tardera pas à
amener la désagrégation totale de ces forees.
Leurs Procédés
- • Pelrograd, 13 septembre.
11 y a quelques mois, dans plusieurs usi-
i nés, de nombreux ouvriers éprouvaient col*
lectivement des symptômes d’empoisonne-
i rnént par vapeurs délétères. L’origine de
Icelles-çi demeura mystérieuse.
La policé a arrêté aujourd’hui un chimiste
^allemand qui serait convaincu d’être l’an»
teùr de ces empoisonnements par lesquels iî
, avait l’intention de provoquer des désordres
: parmi les ouvriers.
La Capitulation des Autrichiens
Paris, U septembre.
Lè Malin publie une dépêche de Petro-
grad disant qne le bruit persistant court
que la plus grande partie des armées autri-
chiennes aurait capitulé le 13.
L’Ecroulement de la Monarchie austro-
hongroise
Petrograd, 14 septembre.
Lés journaux estiment que là défaite des
Allemands dans la Marne est d’àùtant pins
grande qu’ils ont été battus en même temps
que leurs alliés.
Pour la Nimnie Vreniui. c’est réeronlenrettl
de la monarcme dualiste dont les premiers
débris viennent de tomber.
Manifestation en Suisse
Genève, 14 septembre.
A la suite des nouvelles reçues de la ba<
taille de la Marne, une manifestation cha-
leureuse eut lieu, hier, à Genève, en hon-
neur de la victoire française.
Un Ministère de la Défense National»
en Italie
Rome, 14 septembre.
Le Messagero crott que l’heure est venue de
donner à l’italie un ministère plus grand,
entouré de parlèmentaii es pins éminents de
tous les partis.
Le Messagero espère que cè ministère sera'
présidé par M. Salandra.
Cette raformation confirme lé bruit pro-
chain d’un remaniement ministériel sur un»
base érargïe ët que l’Italie, qui se prépare à
une action, désirerait inaugurer une politC
que nouvelle sous les auspices d’un Cabinet
national. . .
On parle de la. collaboration du parti sociar
liste au prochain ministère.
L’Gifeûaive Serbe
Niscb, 14 septembre.
L’offensiVe serbe continue avec succès su»
i la rive gauche de la Save. La situation ésv
[ sans changement sur tout le front.
Le Bombardement de Cattaro
Londres, 14 septembre.
- TeUgraph dit savoir de Rome que
le bombardement de Cattaro endommagea
gravement le port. .
Des officiers français sont arrivés à Lo-
voon ponr diriger là position des grands ca-
nons de siège. La situation des Autrichien»
est très grave.
Là Traversée du « Lutetia »
•. Bordeaux, t2 septembre.
Lè transatlantique Lutetia, venant de Mon-
tevideo, est arrivé à Bordeaux à 11 heures de
mâtin. _
Au moment où le Lutetia appareillait, un
cargo allemand, en rade de Montevideo,
avisa, par télégraphie sans fil, lè croiseul
allemand Dresden. Le commandant da Lu-
tetia intereepta heureusement le message
et put éviter le Dresden. Il réussit égale-
ment à éviter deux croiseurs auxiliaires
allemands, ainsi que le Kaiser-Willtem-der-
Grosse, qui lut coulé depuis par le croiseu*
anglais fhgh-lfyer.
Le Lutetia est arrivé à Samt-Ymcent, le 3
septembre, sans incident ; la dernière parti»
de son voyage do Saint-Vincent à Bordeaux,
s’est effectuée normalement.
L’Aîtitudo de la Turque
Petrograd, ii sepiemDre.
On annonce de Tiflis à la Novoie Vremi*
qu’un courant de germanisme peut entrai
ner la Turquie dans une aventure dont l’w
sue est claire. La Russie ne craint rien, cat
Les musulmans d'Egypte, du Caucase e
de Tunisie ont déclaré au Comité Union s
Progrès que la Turquie ne doit pas compte)
sur oux si elle décide de faire la guerres il
Triple Entente.
Une Révocation
Bordeaux, U septembre.
M Du Gast, directeur de la Station agro
nomique à Alger, est révoqué pour avmn
sans motifs valables, refusé d assurer R
service dont H était chargé,
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