Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 septembre 1914 13 septembre 1914
Description : 1914/09/13 (A34,N12089). 1914/09/13 (A34,N12089).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172252h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
84“ Année — fl# iz.OK» 5 Centimes — Ce journal ne peut être crie — § Centimes Wmancüe 13 Septembre 1914
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Le Petit Havre
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\ NOS LECTEURS
La guerre a, pendant plusieurs
semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. Il semblait ce-
pendant que les journaux de Paris
fussent plus favorisés et c’est ce
qui explique la vogue dont ils ont
S joui.
Aucun effort ne nous a coûté pour
essayer de remédier à ia situation
et nous avons fini par obtenir satis-
faction, du moins dans une large
\ mesure. Nos lecteurs ont remar-
j què que depuis plusieurs jours
/ déjà nous recommençons à rece-
voir les nouvelles de la nuit qui
nous permettent de les tenir exac-
tement au courant des événements,
sous la seule réserve de la censure
officiels^ devant laquelle toute la
presse s'incline avec une résigna-
tion patriotique.
Nous n’avons pas besoin d’insis-
ter sur le fait que notre journal,qui
s’imprime après trois heures du
matin, est nécessairement mieux
informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,
A pour être mises en Vente au Havre
' dans ia matinée, doivent être tirées
la veille dans l’après-midi.
LEUR RETRAITE
Nos succès continuent ; pour que la
victoire que nous pressentons depuis
plusieurs jours soit complète, il fau-
dra peut-être, encore bien des efforts à
nos troupes, et à nous-mêmes bien de
la pàttènce; mais ces efforts héroïques
et cette patience moins méritoire sont
encouragés chaque jour par les pro-
grès constants de nos armes.
A notre aile gauche, le mouvement
de retraite des Allemands, depuis que
les alliés ont franchi la Marne, est
devenu général, c'est-à-dire qu'il n'y
a plus d’ennemis au Sud de la Marne,
jusque vers Chatons., en tout cas, si
nous comprenons bien.
Vendredi, l’extrême droite de leur
front reculait jusqu’à Soissons, qui
.an, erm.sem.ent des trois routes
d’invasion qu ïis om ■ prises 'ei qccw
leur sera bientôt sans doute urgent de
reprendre, si encore nous leur en lais-
sons le loisir, pour un retour moins
glorieux : la route de Saint-Quentin,
puis les vallées de l’Oise et la Sam-
bre, la route de Vervins, enfin la
route de Retliel en remontant la val-
lée de l’Aisne.
Au centre, où la lutte était si chaude
depuis le début desengagements, c’est
de nouveau un beau succès que nous
avons la joie d’enregistrer aujourd’hui.
On sait que la bataille continuait ven-
dredi encore entre le camp de Mailly
et Vitry-le-François et sur l’Ornain
et son affluent la Saulx. Sur tout ce
front l’ennemi a été repoussé hier.
Sermaize, dont parle le communi-
qué, est une petite ville d’eaux sur la
Saulx ; Revigny, où les Allemands
ont été également battus, est sur l’Or-
nain. Mais ce qui marque toute l’im-
portance de cette action, c’est que
nos adversaires ont dû évacuer Vitry-
le-François où ils s’étaient fortifiés et
qui constituait à la fois le pivot et la
pointe avancée de leur offensive de-
puis huit jours.
Battue à leur droite, ■battus au cen-
tre, les Allemands, quelle que soit la
furie qu’ils y mettent grâce à la pré-
sence du Kronprinz, ne pourront pas
longtemps tenir à leur gauche ; et,
déjà, en effet, on nous dit qu’ils com-
mencent à céder au Sud de VArgonne.
La forêt de Bélnoue où ils battaient
en retraite hier se trouve au Nord de
Revigny.
Cette retraite de l’armée allemande
de VArgonne, si elle se poursuit, pa-
raît bien périlleuse, car elle n’est
guère praticable à l'intérieur de la
forêt pour de si formidables unités ;
or, si elle se fait à l’Est, l’ennemi tom-
bera sons le feu des canons de Ver-
dun, si elle se fait à l’Ouest, il se
heurtera à la Pyramide de Valmy où
tous nos soldats, de l’aile gauche, du
centre et de la droite, enivrés de leurs
succès de ces derniers jours, accoure-
ront pour consacrer à nouveau les
idées de la Révolution en écrasant
l’oppresseur.
Il y a une semaine exactement, la
ligne de bataille de Champagne pas-
sait par Nanteuil-le-IIaudouin, Meaux,
Sézanne, Vitry-le-François, Bar-le-
Duc et Verdun ; maintenant, elle pas-
se, si nous ne nous trompons pas, par
Soissons, Br aine et Fismes sur la
Vesle, la montagne de Reims, au Sud
du camp retranché, Chalons-sur-Mar-
ne, la pointe Sud de VArgonne et Ver-
dun. C’est bien la retraite générale
de l’ennemi que décrivent éloquem-
ment ces deux tracés ; bientôt ce sera
sa déroute que nous enregistrerons.
GASPAR-JORDAN.
Le Début ties
Opérations Anglaises
12 septembre.
Dans une longue dépêche,le général French
fait le récit des opérations des forces en
campagne qu’il commanda jasqu’an 7 sep-
tembre.
Le général French dit qne le transport des
tronpes s’effectua sans à-coop. La concentra-
tion était presque complète dans la matinée
du 31 août. Le 33 août, le général French
put les porter snr les positions qn’il consi-
dérait comme les pins favorables pour com-
mencer les opérations. Les positions s’éten-
daient le long du canal de Condé jnsqn’à
Mons à l’Onest et Binche à l’Est.
Le général French ne croyait avoir devant
lni que deux corps d’armée allemands, mais
le 33 août, à cinq heures du soir, il apprit
soudain qne trois corps ennemis s’avan-
çaient contre ses positions et qn’nn antre
corps allemand dessinait un vaste mouve-
ment tournant en partant de Tournai.
Snr la droite du général French, l’armée
française se repliait, ce qui décida le com-
mandant anglais à se retirer snr une posi-
tion s’étendant de Maubeuge à Janlain et à
Valenciennes.
Des engagements eurent lien tonte la nuit.
Cependant, le 34, la retraite s’effectua avec
succès dans nn combat continuel.
Les efforts énergiques des Allemands ponr
tourner son flanc gauche convainauirent le
général French que l’intention de l’ennemi
était de le cerner par Maubenge, aussi esti-
ma-t-ii qu’il n’avait pas de temps à perdre
ponr sè retirer sur une antre position.
Cette opération était pleine de dangers,
non seulement en raison de la supériorité
numérique marquée des forces qui se trou-
vaient en face des Anglais, mais encore en
raison de l’état de fatigue des tronpes britan-
niques.
La retraite commença à l’aube le 85 août.
Bien que les troupes eussent reçu l’ordre
d’occuper la position Cambrai-Cateau-Lan-
drecies et qne Je terrain ent été partielle-
ment préparé, le général French ne crut
pas possible de combattre dans de bonnes
conditions^ sur cette ligue.
Il résolut donc do taire un grand effort et
de poursuivre son mouvement de repli jus-
qu’au moment où l’on pourrait mettre entre
i ennemi et lai an obstacle important, la
Somme ou Guise, afin de donner aux trou-
pes l’occasion de se reposer et de se réorga-
niser. ^
Les commandants de corps ordonnèrent
donc la retraite le plus rapidement ppssi-
ble sur une ligue générale passant par Var-
mand-Saint-Quentin- Ribémont.
Le général French décrit la marche pen-
dant toute la journée du 86 août et jusqu’à
une heure tardive de la soirée.
Les troupes étaient harcelées sans cesse
par l’ennemi qui continua jusque dans la
nuit ses attaques contre les Anglais épuisés
par les combats des 33 et 34 août.
A l’aube du 36, il devenait évident qne
l’ennemi jetait la plus grande partie dé ses
- ÂW -A-*—.--
xième et la quatrième divisions.
Les canons des quatre corps allemands
étaient en position contre elles et le général
Smith Dorrien signala que l'on ne pouvait
pas se retirer en tace d’ane telle attaque
dans les conditions qui lui étaient indi-
quées.'
N’ayant pas eu le temps de faire ses pro-
pres retranchements, Je général French se
trouvait hors d’état d’appuyer le général
Smith Dorrien, mais les troupes firent face de
façon magnifique à un feu terrible. 11 était
évident que si on voulait éviter des pertes
considérables, il fallait essayer de se replier.
A trois heures de l’après-midi, l’ordre fat
donné de commencer le mouvement en
arrière.
Ce mouvement fut admirablement proté-
gé par l’artillerie, qui subit des pertes sé-
rieuses et la cavalerie qui compléta une
opération très dangereuse.
Heureusement, l’ennemi éprouva pour sa
part des pertes si élevées, qu’il ne pat pas
se livrer a une poursuite énergique.
Le général French fait un très vif éloge du
général Smith Dorrien, ponr la façon dont,
dans la matinée du 36 août, il protégea l’aile
droite de l’armée.
Le mouvement de repli se continua le 36
jusqu’à une heure tardive, puis le 37 et le
38, jusqu’au moment où les troupes firent
halte sur la ligne Noyon-Chauny-La Fère
après s’être débarrassés d’une grande partie
des ennemis qni les poursuivaient.
Le général French déclare qu’il dut beau-
coup, durant les journées des 27 et 28 août,
aux troupes françaises, notamment à la ca-
valerie.
Ces tronpes contribuèrent à alléger la
pression enaemie en attaquant sur le flanc
droit.
Le général French termine en faisant l’élo-
ge dn corps des aviateurs, qui donne des
renseignements complets et exacts, d’une
valeur incalculable, et qui, dans les com-
bats sérieux ont détruit cinq aéroplanes alle-
mands.
X_. 333
RAPPORT OFFICIEL
du Général French
Nos Alliés sont remplis de confiance
Le commudiqué officiel suivant vient d’étre pu
blié à Londres :
On est à présent en mesure de faire une
revue générale des opérations de l’armée
britannique au cours de la semaine der-'
nière, comme suite à celle publiée le 30
août.
Il ne s’est produit aucune action considé-
rable. Il s’est livré, sur différents points de
l’immense front de combat, des batailles
qui, dans d’autres guerres, auraient été con-
sidérées comme des opérations de première
importance, mais dans la guerre actuelle
ces batailles ne sont que des incidents de la
retraite stratégique et de la concentration
des forces alliées rendues nécessaires par le
choc initial sur les frontières et en Belgique,
ainsi que par les forces énormes que les
Allemands ont jetées sur le théâtre occi-
dental de la guerre, tandis qu’ils souffraient
beaucoup de leur faiblesse du côté de l’E3t.
Une retraite utratégkqwe
L’armée expéditionnaire britanniqueï’est
conformée au mouvement général des for-
ces françaises et a agi en harmonie avec les
cqafigpUftttfi «tratéaiauee de l'état-mgior gé-
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
I»JE PARIS A VERDUN
12 Septembre. — A l’aile gauche, les Allemands ont commencé un mouvement de
retraite générale au delà de l’Aisne et de la Vesle, entre Soissons et Reims.
Au centre et à l’aile droite, l’ennemi a évacué Vitry-le-François et la vallée de la
Saulx.
Les forces allemandes occupant l’Argonne ont commencé à céder, battant en retraite
vers le Nord.
A l’extrême-droite, en Lorraine, nous avons progressé légèrement. Nous occupons
la lisière Est de la forêt de Champenoux, commandant la route de Château-Salins à
Nancy.'
Les Allemands ont évacué Saint-Dié.
EJV BELCIQUn
12 Septembre.— L’armée belge continue d’agirvigoureusement contre les Allemands
en observation devant le camp retranché d’Anvers,
— Les Belges ont réoccupé Termonde.
EIV PRUSSE ORIENTALE
12 Septembre. — La cavalerie russe opère depuis deux jours devant Posen et
Breslau.
EIV POLOGNE
11 Septembre. — La seconde armée autrichienne attaquée par les Busses, à Tomas-
zow, près de la frontière austro-polonaise, a été contrainte à la retraite.
12 Septembre. — La défaite subie ces jours-ci par les Autrichiens à Lublin et à
Kholm a été complète!
L’aile gauche de l’armée autrichienne a été coupée. Tomaszoyv a été pris par les
Russes.
EIV AUTRICHE
11 Septembre. — Les troupes serbes ont franchi la Save à Chabatz et à Obrenovatz,
à l’Ouest de Belgrade.
Elles ont pris l’offensive à Visegrad, dans le bassin supérieur de la Drina.
12 Septembre. — Plusieurs villages de Transylvanie sont occupés par les Russes
avec lesquels les Serbes vont s’efforcer d’opérer leur jonction.
8iUIt AXER
11 Septembre. — L’Amirauté anglaise fait connaître que des escadres et flotilles ont
complètement balayé la mer du Nord jusqu’à Heligoiand.
néral français. Depuis la bataille de Cambrai,
qni s’est livrée le 20 août, et où les tronpes
anglaises ont protégé avec succès le flanc
gauche de la ligné des armées françaises
tout entière contre un mouvement tournant
furieux appuyé par des forces énormes, la
septième armée française opère snr notre
gauche et cela en conjonction avec la cin-
quième armée snr notre droite, ce qui a
considérablement soalagé nos hommes de
la pression et de l’effort qui se portaient sur
eux. La cinquième armée française, spécia-
lement, s’est portée le 29 août en avant de
la ligne de l’Oise pour arrêter ie mouvement
des Allemands en avant et une grande ba-
taille s’est livrée an Sud de Guise. Dans cette
affaire, ia cinquième armée française a rem-
Bn drAnftnaca ni
dè fortes pertes,Trois corps alarmée alle-
mands, le dixième, la garde et un corps de
réserve qui ont reculé en désordre. On croit
que le Commandant du dixième corps d’ar-
mée allemand se trouve parmi les morts.
Malgré ce succès et tous les avantages qni
en résultaient, le mouvement de retraite
générale vers le Sud a continué et, les ar-
mées allemandes cherchant constamment à
attaquer, les troupes britanniques sont res-
tées en contact à peu près constant avec nos
arrières-gardes. Les 30 et 3i août, les trou-
pes de couverture britannique ont été fré-
quemment engagées et, le 1er septembre, nn
effort très vigoureux fut fait par les Alle-
mands, qni livrèrent un vil combat aux enr
virons de Compiègne. Ce combat fut soutenu
principalement par la première brigade de
cavalerie anglaise et la quatrième brigade
des gardes ; U fut tout à fait satisfaisant pour
les Anglais. L’attaque des Allemands, vigou-1
reusement pressée, ne fut arrêtée qu après
qu’ils eurent subi de très fortes pertes et
qu’on lenr eut pris dix canons. Le poids de
cet honorable combat a porté sur notre bri-
gade des gardes.
Xrs violes sont comblé»
Après cet engagement, nos troupes n’ont
plus été molestées. Le mercredi 2 septembre
t'ut la première journée de tranqnillité qu’el-
les aient eue depuis la bataille de Mons, li-
vrée le 23 août. Pendant toute cette période,
elles ont marché et se sont battues conti-
nuellement.
Les combats se livrant en ordre dispersé
sur un front étendu et avec des mouve-
ments de retraite réitérés, un grand nombre
d’officiers et soldats, et même de petites uni-
tés, ont perdu leur voie et se sont trouvés
séparés du gros des forces ; en conséquence,
nn très grand nombre de ceux qni sont
compris dans le total des pertes rejoindront
certainement leurs régiments sains et sanfs.
Ces pertes, quoique considérables ponr des
forces si peu nombreuses, n’ont nullement
affecté ie moral des troupes. Nos pertes
d’ailleurs ne s’élèvent pas au tiers de celles
infligées par l’armée anglaise à l’ennemi, et
les sacrifices demandés à l’armée n’ont pas
été hors de proportion avec ses exploits.
Des détachements, dont l’effectif total est de
19,000 hommes, ont rejoint on sont prêts à
rejoindre notre armée, et l’on a profité des
cinq journées de calme qui se sont écoulées
depais le combat dn 1er septembre, ponr
remplir les vides, renforcer et consolider les
unités.
L’armée britanniqne est maintenant an
Sud de la Marne, en ligne avec les forces
françaises sur sa droite et sur sa gauche. Les
plus récentes informations sur l’ennemi
apprennent qn’il néglige Paris et marche
dans la direction dn Sud-Est vers la Marne
et vers la gauche et le centre des lignes fran-
çaises. On rapporte que la première armée
allemande se trouve entre la Ferté-sous-
Jouarre et Essises-Viffort. La deuxième ar-
mée allemande s’est avancée jusqu’à Château-
Thierry et l’Est de cette ville. Pour la qua-
trième armée allemande, on rapporte qu'elle
marche vers le Snd, à l’Ouest ae l’Argonne,
entre Suippes et Viile-sur-Tourbe. Les Alle-
mands sont arrivés sur tous ces points le
3 septembre.
MJ Infériorité tle» Alternant!»
La septième armée allemande a été ré-
poussée par un corps d’armée français, près
a’Einville. Il semblerait donc que le mou-
vement enveloppant dirigé sur le flanc gau-
che de l’armée anglo-française ait été aban-
donné par les Allemands, soit parce qu’il ne
leur est plus possible de continuer à étendre
aussi considérablement leurs lignes, soit
parce qu’ils préfèrent opérer une attaque
directe sur les lignes alliées.
Le cours des événements montrera si ce
changeaient du pian des Allemands est vo-
lontaire, ou s’il leur a été imposé par la si-
tuation stratégique et la force considérable
des armées alliées qui sont en face d’eux.
Il n’y a aucnn doute sur ceci : Que nos
hommes ont fait preuve d’une supériorité
personnelle sur les Allemands et qu’ils ont
conscience qu’à nombres à: peu prés égaux,
le résultat de leurs rencontres ne serait pas
douteux. Le tir.de l’infanterie allemande est
médiocre, tandis que celui des Anglais a dé-
cimé toutes les colonnes d’attaque qui se
sont présentées. La su périori «uA» J--en -
traînement et d* «nüeiugence a permis
aui Anglais a agir utilement en formation
étendue, et ainsi de faire face aux gros effec-
tifs employés par l’ennemi. La cavalerie qui
a eu encore plus d’occasions que les autres
armes de déployer son adresse, a étab'i défi-
nitivement sa supériorité. Les rapports de
sir John Freach appuyent sur cette supério-
rité marquée des troupes anglaises de tou-
tes armes sur les Allemands.
« La cavalerie, dit il, fait ce qu’elle veut de
l’ennemi jusqu’à ce qu’elle se trouve en pré-
sence d’adversaires trois fois pins nombreux.
Les patrouilles allemandes prennent tout
simplement la fuite devant nos cavaliers.
Les troupes allemandes ne soutiennent pas
le feu de notre infanterie et, en ce qni con-
cerne notre artillerie, elle s’est toujours trou-
vée en face d’ennemis trois ou quatre fois
plus nombreux. »
LETTRES DE SOLDATS
M. Jules Siegfried, député, vient de recevoir de
deux de ses fils qui ont pris part aux dernières
batailles les lettres suivantes datées'toutes deux
du 8 septembre.
. La première, de son fils Ernest, sergent au
274<>, est ainsi conçue :
« Ce petitmot vient te donner d’excellen-
tes nouvelles de ton soldat. Ma mine est ma-
gnifique, et cependant de ma vie je n’ai au-
tant travaillé. Les quinze derniers jours, je
n’ai pas dormi en moyenne plus de trois
heures par nuit ; nous avons eu une jour-
née de 23 heures de marché I II y a eu deux
jours de grande bataille, hier et avant-hier,
et je pois le dire de grande victoire.
» Les Allemands maintenant s’enfaient
à tonte vitesse ponr échapper aux cauous
et à la cavalerie. Dans cette bataille l’action
de notre régiment n’a pas été très active ;
nous avons été en réserve et, à part quel-
ques obus,n’avons pas couru de grands dan-
gers. Mais les régiments d’active ont sérieu-
sement souffert. Quant aux Allemands ienrs
pertes ont été énormes. Nous avons un
grand nombre de canons.
» Mais la vne d’un champ de bataille est
une chose bien lamentable.
» Le temps continue à être très beau, heu-
reusement, car nous ne couchons pins que
dehors. Pour ce qui est de la nourriture,
nous ne pouvons pas nous plaindre ; l’ap-
provisionnement est relativement très régu-
lier. Et vous, comment allez-vous ?... »
De la seconde lettre, qui est de M. Robert
Siegfried, du 228e, nous extrayons le pas-
sage suivant :
« Partis d’Evreux il y a quelques jours,
nous avons été droit à l’ennemi, à ma grande
joie. Il est vrai que le rôle de notre régiment
se borne à l’occupation des points reconquis
par notre artillerie sur les Allemands. Voici
cinq jours que nous marchons, pleins d’en-
thousiasme, au son du canon.
» Le jour où l’artillerie ennemie nous a le
plus menacés, à nn moment où nous étions
dissimulés dans nn bois pour échapper aux
regards d’un aviateur allemand, je me suis
tranquillement endormi et j’ai dormi com-
me jamais je ne l’ai fait.-
» Après avoir bivouaqué,.- hier, nous
avons occupé un village que les Allemands
tenaient encore la veille. Tont était saccagé.
Nous leur avons fait 400 prisonniers et pris
6 pièces de canon. Les maisons étaient éven-
trées et l’église en ruine. Quelques cadavres
ça et là. Tout cela sous un coucher de soleil
puis par un clair de lune merveilleux, et ce
matin par l’aube la plus pure, dans un pays
délicieux, calme, presque idyllique.
» Au revoir, ma chère mère, je suis pro-
îondémssî heureux,,,»
Retraite générale de l’ennemi
Paris, 12 septembre, 3 h. 45.
A L’AILE GAUCHE
Notre succès s’accentue, nos progrès ont
continué au Nord de la Marne et dans les direc-
tions de Soissons et de Compiègne. Les Alle-
mands nous ont abandonné de nombreuses
munitions, du matériel, des blessés et des pri-
sonniers ; nous avons pris un nouveau dra-
peau.
L'armée britannique s’est emparée de onze
canons et d’un matériel important et a fait
douze cents k quinze cents prisonniers.
AU CENTRE
L’ennemi a cédé sur tout le front, entre
Sézanne et Revigny.
DANS L'ARGON NE
Les Allemands n’ont pas encore reculé.
Malgré les efforts fournis par les troupes, au
cours de ces cinq journées de batailles, elles
trouvent encore l'énergie de poursuivre l'en-
nemi.
A L'AILE DROITE : LORRAINE ET VOSGES
Rien de nouveau. .
THÉÂTRE D'OPÉRATIONS AUSTRO-RUSSES
L’armée autrichienne, defaRo-à-Lembërg, n'a
pu reprendre l’offensive ; malgré des renforts'
importants, elle est restée sur le front, jalon-
née par Kurta-Ruska et le Dniester. Les Russes
assiègent la position fortifiée de Grodrek.
La seconde armée autrichienne, attaquéo aux
environs de Tomaschow, a été contrainte à la
retraite.
THEATRE D’OPÉRATIONS AUSTRO-SERBES
Les troupes serbes ont franchi la Save à Cha-
batz et à Obrenovatz, en Bosnie ; elles ont pris
l'offensive vers Visograd.
12 Septembre, 20 h. 30.
A NOTRE AILE GAUCHE
Les Allemands ont entamé un mou-
vement de retraite général entre l’Oise
et la Marne. Hier, leur front était ja-
lonné par Soissons, Braine, Fismes et
la Montagne de Reims. Leur cavalerie
semble épuisée. Les forces anglo-fran-
çaises qui les ont poursuivies, n’ont
trouvé devant elles, dans la journée
du 11, que de faibles résistances.
AU CENTRE ET A NOTRE AILE DROITE
Les Allemands ont évaeav Vitry-
le-François, où ils s’étaient fortifiés,
et le cours de la Saulx. Attaqués à
Sermaize et à Revigny, ils ont aban-
donné un nombreux matériel.
Les forces allemandes occupant l’Ar-
gonne ont commencé à céder ; elles
battent en retraite vers le Nord, par
la forêt de Belnoue.
EN LORRAINE
Nous avons légèrement progressé ;
nous occupons la lisière Est. de la forêt
de Champenoux, Rehamviller et Ger-
beviller. Les Allemands ont évacué
Saint-Dié,
BELGIQUE
L’armée belge agit vigoureusement
contre les troupes allemandes qut
observent le camp retranché d’An-
vers.
SERBIE
Les Serbes ont occupé Semlin.
A la demande du général Joffre et
sur la proposition dn ministre de la
guerre, le gouvernement a décidé de
conférer la dignité de grand-croix de
la Légion-d’Honneur aux généraux
Maunoury et Dubail et celle dé grand-
officier au général Foch.
Le Conseil des ministres a pris des
mesures pour améliorer les communi-
cations postales-
Dépêches Havas
Les Français n’emploient pas
de Balles dum-dum
Bordeaux, 12 septembre.
M. Poincaré a adressé à M.Wilson, un télé-
gramme mettant la bonne foi américaine en
garde contre la calomnie du gouvernement
allemand, cherchant à intervertir les rôes
en accusant les Français de se servir des
balles dum-dum, afin de se préparer des
prétextes mensongers à de nouveaux actes
ae barbarie.
An nom du Droit méconnu et de la civili-
sation outragée, M. Poincaré envoie sa pro-
testation indignée.
Mort du Colonel Rochas
Paris, 12 septembre.
Le Temps annonce le décès du colonel Ro-
chas, ex-administratecr de l’Ecole polytech-
nique, auteur de nombreux ouvrages sur le
spiritisme.
Les Droits d’Entrêe sur les Bestiaux
Bordeaux, U septembre.
Un décret supprime provisoirement, à
partir du 9 septembre inclusivement, les
droits d’entré* sur les bestiaux des espèces
bovine, ovine, caprine et porcine. Cette me-
sure est applicable à l’Algérie.
La Blanchisseuse héroïque
Paris, 12 septembre.
Le Petit Parisien apprend qu’une blan-
chisseuse de 28 ans vient d*amvetLàJSojsy-
le-Sec avec nn convoi de blessés.
La conragense jeune fille avait suivi un
régiment de zouaves, était parvenue à se
procurer un équipement complet et avait
pris part aux engagements de Meaux où les
chefs avaient découvert la supercherie et
l’avaient contrainte à réintégrer son loyer,
non sans l’avoir félicitée de son héroïsme.
Les Réfugiés du Nord
Marseille, 12 septembre
Dans l’après-midi, six cents réfugiés des
départements du Nord-Est, arrivés à Mar-
seille depuis quelques jours, out été dirigés
sur Arles, Salon et Miramas, où ils seront
hospitalisés.
Les Belges ont repris Termonde
Ostende, 11 septembre.
Un engagement s’est produit jeudi aux en-
virons d’Audemarde, Courtrai et Reuaix, en-
tre les Allemands et les Belges. Les détails
manquent, les lignes télégraphiques étant
coupées.
Les Allemands cherchent a éviter le com-
bat et s’efforcent de gagner en hâte la fron-
tière française.
Les Belges ont réoccupé Termonde.
Capture d’Aviateurs allemands
Paris, 12 septembre.
On annonce qn’un avion allemand, qni
opérait une reconnaissance snr ie derrière
de nos tronpes, en Brie, a été criblé de
balles et a dû atterrir brutalement.
Les aviateurs, légèrement blessés, ont été
faits prisonniers.
Passage de Blessés allemands
Marseille, Il septembre.
Cinquante blessés bavarois sont passés
dans la matinée, allant à l’hôpital militaire
de Toulon. -
L’Allemagne ne télégraphie plus
—r ' — Ïwnttres, TT SeplêmEfèT
Depuis trois jours l'Allemagne n’a publié
aucune nouvelle par télégraphie sans fil.
Ce silence est considéré comme très carac-
téristique.
25,000 Cadavres allemands
Bellegarde, 11 septembre.
Plusieurs ouvriers italiens arrivés de Bel-
linzone, racontent qu’après la bataille de
Lunéville, ils durent enterrer 25,000 cada-
vres allemands.
Ils disent aussi que le manque de vivres
se fait cruellement sentir dans plusieurs
villages alsaciens.
Les Allemands regagnent la Frontière"*
Londres, il septembre
Le correspondant du Daily Express en Bel-
gique télégraphie de Middlekerke que les
mouvements des troupes allemandes de
l’arrière vers l’Est pour protéger Berlin onl
été très marqués. Des efiectifs considérables
ont passé près de Huy, entre le 29 et le 3i
août, regagnant l’Allemagne pour faire face
aux Russes.
L'Angleterre augmente ses effeotlfe
Londres, 12 septembre.
A la Chambre des Communes, M. Asquith
a déposé une résolution pour augmenter de
500,000 hommes les efiectifs de l’armée.
11 a dit que quand la guerre éclata l’An
gleterre avait 400,000 hommes, y compris
les réserves et les colonies.
Le 5, il - proposa nue augmentation de
500.000 hommes, ce qui portait le total à
900,000.
Jusqn’à hier, le nombre des engagements
a été de 439,999, et si la résolntion est adop-
tée, le pays sera en mesure de mettre en
ligne 1,200,000 hommes pour la mère-patrie,
à l’exclusion des territoriaux de la réserva
nationale et de la magnifique contribution
promise par les Indes et les autres colonies.
En ce qui concerne les crédits nécessaires,
lord Asquith a dit qu’il était sûr que l’As-
semblée les votera sans hésitation, lorsque
cela sera nécessaire, car il tient surtout à
affirmer à ceux qui répondent à l’appel dn
pays, à une époque critique, qn’ils seront
traités généreusement et qu'ils peuvent être
assurés que le confort absoln leur sera don-
né, afin qu’ils puissent accomplir pins faci-
lement lenr tâche patriotique dans une ar-
mée si magnifique, aui s’est montrée si di-
gne de sa tradition durant la dernière quin-
zaine.
. Des applaudissements nourris ont répondu
aux paroles du ministre. .
M. Bonarlan a assuré le gouvernement dt
l'appui de l’opposition.
L’Appui des Indes
Londres, U septembre.
A la Chambre des Communes le sous*
secrétaire d'Etat des Indes a donné lecture
d’un long télégramme dans lequel le vice-
roi donne le témoignage émouvant du loya-
lisme des Indes entière. Tous les chefs, en-
viron 700, dans nn môme accord ont offert
pour la guerre leurs services personnels et
les ressources de leurs états.
Les députés profondément impressionné*
applaudirent continuellement.
La Mer du Nord «r balayée a .
par 1% Flotte anglaise
Londres, U septembre.
L’Amiranté annonce que deâ escadres et
des flottilles ont balayé complètement jeudi
et vendredi la mer du Nord, jusqu’à la bai*
d'Heligoland.
La flotte allemande n’est pas intervenue.
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
iîmnistralion, Impressions it ànnoness, TEL. 10.17
35, Rue Foutenelle, 35
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Le Petit Havre
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ANNONCES
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Antres Départements O Fr. M JL 50 îî SS »
Union Postale io » 20 Fr. -AO »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franco
\ NOS LECTEURS
La guerre a, pendant plusieurs
semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. Il semblait ce-
pendant que les journaux de Paris
fussent plus favorisés et c’est ce
qui explique la vogue dont ils ont
S joui.
Aucun effort ne nous a coûté pour
essayer de remédier à ia situation
et nous avons fini par obtenir satis-
faction, du moins dans une large
\ mesure. Nos lecteurs ont remar-
j què que depuis plusieurs jours
/ déjà nous recommençons à rece-
voir les nouvelles de la nuit qui
nous permettent de les tenir exac-
tement au courant des événements,
sous la seule réserve de la censure
officiels^ devant laquelle toute la
presse s'incline avec une résigna-
tion patriotique.
Nous n’avons pas besoin d’insis-
ter sur le fait que notre journal,qui
s’imprime après trois heures du
matin, est nécessairement mieux
informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,
A pour être mises en Vente au Havre
' dans ia matinée, doivent être tirées
la veille dans l’après-midi.
LEUR RETRAITE
Nos succès continuent ; pour que la
victoire que nous pressentons depuis
plusieurs jours soit complète, il fau-
dra peut-être, encore bien des efforts à
nos troupes, et à nous-mêmes bien de
la pàttènce; mais ces efforts héroïques
et cette patience moins méritoire sont
encouragés chaque jour par les pro-
grès constants de nos armes.
A notre aile gauche, le mouvement
de retraite des Allemands, depuis que
les alliés ont franchi la Marne, est
devenu général, c'est-à-dire qu'il n'y
a plus d’ennemis au Sud de la Marne,
jusque vers Chatons., en tout cas, si
nous comprenons bien.
Vendredi, l’extrême droite de leur
front reculait jusqu’à Soissons, qui
.an, erm.sem.ent des trois routes
d’invasion qu ïis om ■ prises 'ei qccw
leur sera bientôt sans doute urgent de
reprendre, si encore nous leur en lais-
sons le loisir, pour un retour moins
glorieux : la route de Saint-Quentin,
puis les vallées de l’Oise et la Sam-
bre, la route de Vervins, enfin la
route de Retliel en remontant la val-
lée de l’Aisne.
Au centre, où la lutte était si chaude
depuis le début desengagements, c’est
de nouveau un beau succès que nous
avons la joie d’enregistrer aujourd’hui.
On sait que la bataille continuait ven-
dredi encore entre le camp de Mailly
et Vitry-le-François et sur l’Ornain
et son affluent la Saulx. Sur tout ce
front l’ennemi a été repoussé hier.
Sermaize, dont parle le communi-
qué, est une petite ville d’eaux sur la
Saulx ; Revigny, où les Allemands
ont été également battus, est sur l’Or-
nain. Mais ce qui marque toute l’im-
portance de cette action, c’est que
nos adversaires ont dû évacuer Vitry-
le-François où ils s’étaient fortifiés et
qui constituait à la fois le pivot et la
pointe avancée de leur offensive de-
puis huit jours.
Battue à leur droite, ■battus au cen-
tre, les Allemands, quelle que soit la
furie qu’ils y mettent grâce à la pré-
sence du Kronprinz, ne pourront pas
longtemps tenir à leur gauche ; et,
déjà, en effet, on nous dit qu’ils com-
mencent à céder au Sud de VArgonne.
La forêt de Bélnoue où ils battaient
en retraite hier se trouve au Nord de
Revigny.
Cette retraite de l’armée allemande
de VArgonne, si elle se poursuit, pa-
raît bien périlleuse, car elle n’est
guère praticable à l'intérieur de la
forêt pour de si formidables unités ;
or, si elle se fait à l’Est, l’ennemi tom-
bera sons le feu des canons de Ver-
dun, si elle se fait à l’Ouest, il se
heurtera à la Pyramide de Valmy où
tous nos soldats, de l’aile gauche, du
centre et de la droite, enivrés de leurs
succès de ces derniers jours, accoure-
ront pour consacrer à nouveau les
idées de la Révolution en écrasant
l’oppresseur.
Il y a une semaine exactement, la
ligne de bataille de Champagne pas-
sait par Nanteuil-le-IIaudouin, Meaux,
Sézanne, Vitry-le-François, Bar-le-
Duc et Verdun ; maintenant, elle pas-
se, si nous ne nous trompons pas, par
Soissons, Br aine et Fismes sur la
Vesle, la montagne de Reims, au Sud
du camp retranché, Chalons-sur-Mar-
ne, la pointe Sud de VArgonne et Ver-
dun. C’est bien la retraite générale
de l’ennemi que décrivent éloquem-
ment ces deux tracés ; bientôt ce sera
sa déroute que nous enregistrerons.
GASPAR-JORDAN.
Le Début ties
Opérations Anglaises
12 septembre.
Dans une longue dépêche,le général French
fait le récit des opérations des forces en
campagne qu’il commanda jasqu’an 7 sep-
tembre.
Le général French dit qne le transport des
tronpes s’effectua sans à-coop. La concentra-
tion était presque complète dans la matinée
du 31 août. Le 33 août, le général French
put les porter snr les positions qn’il consi-
dérait comme les pins favorables pour com-
mencer les opérations. Les positions s’éten-
daient le long du canal de Condé jnsqn’à
Mons à l’Onest et Binche à l’Est.
Le général French ne croyait avoir devant
lni que deux corps d’armée allemands, mais
le 33 août, à cinq heures du soir, il apprit
soudain qne trois corps ennemis s’avan-
çaient contre ses positions et qn’nn antre
corps allemand dessinait un vaste mouve-
ment tournant en partant de Tournai.
Snr la droite du général French, l’armée
française se repliait, ce qui décida le com-
mandant anglais à se retirer snr une posi-
tion s’étendant de Maubeuge à Janlain et à
Valenciennes.
Des engagements eurent lien tonte la nuit.
Cependant, le 34, la retraite s’effectua avec
succès dans nn combat continuel.
Les efforts énergiques des Allemands ponr
tourner son flanc gauche convainauirent le
général French que l’intention de l’ennemi
était de le cerner par Maubenge, aussi esti-
ma-t-ii qu’il n’avait pas de temps à perdre
ponr sè retirer sur une antre position.
Cette opération était pleine de dangers,
non seulement en raison de la supériorité
numérique marquée des forces qui se trou-
vaient en face des Anglais, mais encore en
raison de l’état de fatigue des tronpes britan-
niques.
La retraite commença à l’aube le 85 août.
Bien que les troupes eussent reçu l’ordre
d’occuper la position Cambrai-Cateau-Lan-
drecies et qne Je terrain ent été partielle-
ment préparé, le général French ne crut
pas possible de combattre dans de bonnes
conditions^ sur cette ligue.
Il résolut donc do taire un grand effort et
de poursuivre son mouvement de repli jus-
qu’au moment où l’on pourrait mettre entre
i ennemi et lai an obstacle important, la
Somme ou Guise, afin de donner aux trou-
pes l’occasion de se reposer et de se réorga-
niser. ^
Les commandants de corps ordonnèrent
donc la retraite le plus rapidement ppssi-
ble sur une ligue générale passant par Var-
mand-Saint-Quentin- Ribémont.
Le général French décrit la marche pen-
dant toute la journée du 86 août et jusqu’à
une heure tardive de la soirée.
Les troupes étaient harcelées sans cesse
par l’ennemi qui continua jusque dans la
nuit ses attaques contre les Anglais épuisés
par les combats des 33 et 34 août.
A l’aube du 36, il devenait évident qne
l’ennemi jetait la plus grande partie dé ses
- ÂW -A-*—.--
xième et la quatrième divisions.
Les canons des quatre corps allemands
étaient en position contre elles et le général
Smith Dorrien signala que l'on ne pouvait
pas se retirer en tace d’ane telle attaque
dans les conditions qui lui étaient indi-
quées.'
N’ayant pas eu le temps de faire ses pro-
pres retranchements, Je général French se
trouvait hors d’état d’appuyer le général
Smith Dorrien, mais les troupes firent face de
façon magnifique à un feu terrible. 11 était
évident que si on voulait éviter des pertes
considérables, il fallait essayer de se replier.
A trois heures de l’après-midi, l’ordre fat
donné de commencer le mouvement en
arrière.
Ce mouvement fut admirablement proté-
gé par l’artillerie, qui subit des pertes sé-
rieuses et la cavalerie qui compléta une
opération très dangereuse.
Heureusement, l’ennemi éprouva pour sa
part des pertes si élevées, qu’il ne pat pas
se livrer a une poursuite énergique.
Le général French fait un très vif éloge du
général Smith Dorrien, ponr la façon dont,
dans la matinée du 36 août, il protégea l’aile
droite de l’armée.
Le mouvement de repli se continua le 36
jusqu’à une heure tardive, puis le 37 et le
38, jusqu’au moment où les troupes firent
halte sur la ligne Noyon-Chauny-La Fère
après s’être débarrassés d’une grande partie
des ennemis qni les poursuivaient.
Le général French déclare qu’il dut beau-
coup, durant les journées des 27 et 28 août,
aux troupes françaises, notamment à la ca-
valerie.
Ces tronpes contribuèrent à alléger la
pression enaemie en attaquant sur le flanc
droit.
Le général French termine en faisant l’élo-
ge dn corps des aviateurs, qui donne des
renseignements complets et exacts, d’une
valeur incalculable, et qui, dans les com-
bats sérieux ont détruit cinq aéroplanes alle-
mands.
X_. 333
RAPPORT OFFICIEL
du Général French
Nos Alliés sont remplis de confiance
Le commudiqué officiel suivant vient d’étre pu
blié à Londres :
On est à présent en mesure de faire une
revue générale des opérations de l’armée
britannique au cours de la semaine der-'
nière, comme suite à celle publiée le 30
août.
Il ne s’est produit aucune action considé-
rable. Il s’est livré, sur différents points de
l’immense front de combat, des batailles
qui, dans d’autres guerres, auraient été con-
sidérées comme des opérations de première
importance, mais dans la guerre actuelle
ces batailles ne sont que des incidents de la
retraite stratégique et de la concentration
des forces alliées rendues nécessaires par le
choc initial sur les frontières et en Belgique,
ainsi que par les forces énormes que les
Allemands ont jetées sur le théâtre occi-
dental de la guerre, tandis qu’ils souffraient
beaucoup de leur faiblesse du côté de l’E3t.
Une retraite utratégkqwe
L’armée expéditionnaire britanniqueï’est
conformée au mouvement général des for-
ces françaises et a agi en harmonie avec les
cqafigpUftttfi «tratéaiauee de l'état-mgior gé-
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
I»JE PARIS A VERDUN
12 Septembre. — A l’aile gauche, les Allemands ont commencé un mouvement de
retraite générale au delà de l’Aisne et de la Vesle, entre Soissons et Reims.
Au centre et à l’aile droite, l’ennemi a évacué Vitry-le-François et la vallée de la
Saulx.
Les forces allemandes occupant l’Argonne ont commencé à céder, battant en retraite
vers le Nord.
A l’extrême-droite, en Lorraine, nous avons progressé légèrement. Nous occupons
la lisière Est de la forêt de Champenoux, commandant la route de Château-Salins à
Nancy.'
Les Allemands ont évacué Saint-Dié.
EJV BELCIQUn
12 Septembre.— L’armée belge continue d’agirvigoureusement contre les Allemands
en observation devant le camp retranché d’Anvers,
— Les Belges ont réoccupé Termonde.
EIV PRUSSE ORIENTALE
12 Septembre. — La cavalerie russe opère depuis deux jours devant Posen et
Breslau.
EIV POLOGNE
11 Septembre. — La seconde armée autrichienne attaquée par les Busses, à Tomas-
zow, près de la frontière austro-polonaise, a été contrainte à la retraite.
12 Septembre. — La défaite subie ces jours-ci par les Autrichiens à Lublin et à
Kholm a été complète!
L’aile gauche de l’armée autrichienne a été coupée. Tomaszoyv a été pris par les
Russes.
EIV AUTRICHE
11 Septembre. — Les troupes serbes ont franchi la Save à Chabatz et à Obrenovatz,
à l’Ouest de Belgrade.
Elles ont pris l’offensive à Visegrad, dans le bassin supérieur de la Drina.
12 Septembre. — Plusieurs villages de Transylvanie sont occupés par les Russes
avec lesquels les Serbes vont s’efforcer d’opérer leur jonction.
8iUIt AXER
11 Septembre. — L’Amirauté anglaise fait connaître que des escadres et flotilles ont
complètement balayé la mer du Nord jusqu’à Heligoiand.
néral français. Depuis la bataille de Cambrai,
qni s’est livrée le 20 août, et où les tronpes
anglaises ont protégé avec succès le flanc
gauche de la ligné des armées françaises
tout entière contre un mouvement tournant
furieux appuyé par des forces énormes, la
septième armée française opère snr notre
gauche et cela en conjonction avec la cin-
quième armée snr notre droite, ce qui a
considérablement soalagé nos hommes de
la pression et de l’effort qui se portaient sur
eux. La cinquième armée française, spécia-
lement, s’est portée le 29 août en avant de
la ligne de l’Oise pour arrêter ie mouvement
des Allemands en avant et une grande ba-
taille s’est livrée an Sud de Guise. Dans cette
affaire, ia cinquième armée française a rem-
Bn drAnftnaca ni
dè fortes pertes,Trois corps alarmée alle-
mands, le dixième, la garde et un corps de
réserve qui ont reculé en désordre. On croit
que le Commandant du dixième corps d’ar-
mée allemand se trouve parmi les morts.
Malgré ce succès et tous les avantages qni
en résultaient, le mouvement de retraite
générale vers le Sud a continué et, les ar-
mées allemandes cherchant constamment à
attaquer, les troupes britanniques sont res-
tées en contact à peu près constant avec nos
arrières-gardes. Les 30 et 3i août, les trou-
pes de couverture britannique ont été fré-
quemment engagées et, le 1er septembre, nn
effort très vigoureux fut fait par les Alle-
mands, qni livrèrent un vil combat aux enr
virons de Compiègne. Ce combat fut soutenu
principalement par la première brigade de
cavalerie anglaise et la quatrième brigade
des gardes ; U fut tout à fait satisfaisant pour
les Anglais. L’attaque des Allemands, vigou-1
reusement pressée, ne fut arrêtée qu après
qu’ils eurent subi de très fortes pertes et
qu’on lenr eut pris dix canons. Le poids de
cet honorable combat a porté sur notre bri-
gade des gardes.
Xrs violes sont comblé»
Après cet engagement, nos troupes n’ont
plus été molestées. Le mercredi 2 septembre
t'ut la première journée de tranqnillité qu’el-
les aient eue depuis la bataille de Mons, li-
vrée le 23 août. Pendant toute cette période,
elles ont marché et se sont battues conti-
nuellement.
Les combats se livrant en ordre dispersé
sur un front étendu et avec des mouve-
ments de retraite réitérés, un grand nombre
d’officiers et soldats, et même de petites uni-
tés, ont perdu leur voie et se sont trouvés
séparés du gros des forces ; en conséquence,
nn très grand nombre de ceux qni sont
compris dans le total des pertes rejoindront
certainement leurs régiments sains et sanfs.
Ces pertes, quoique considérables ponr des
forces si peu nombreuses, n’ont nullement
affecté ie moral des troupes. Nos pertes
d’ailleurs ne s’élèvent pas au tiers de celles
infligées par l’armée anglaise à l’ennemi, et
les sacrifices demandés à l’armée n’ont pas
été hors de proportion avec ses exploits.
Des détachements, dont l’effectif total est de
19,000 hommes, ont rejoint on sont prêts à
rejoindre notre armée, et l’on a profité des
cinq journées de calme qui se sont écoulées
depais le combat dn 1er septembre, ponr
remplir les vides, renforcer et consolider les
unités.
L’armée britanniqne est maintenant an
Sud de la Marne, en ligne avec les forces
françaises sur sa droite et sur sa gauche. Les
plus récentes informations sur l’ennemi
apprennent qn’il néglige Paris et marche
dans la direction dn Sud-Est vers la Marne
et vers la gauche et le centre des lignes fran-
çaises. On rapporte que la première armée
allemande se trouve entre la Ferté-sous-
Jouarre et Essises-Viffort. La deuxième ar-
mée allemande s’est avancée jusqu’à Château-
Thierry et l’Est de cette ville. Pour la qua-
trième armée allemande, on rapporte qu'elle
marche vers le Snd, à l’Ouest ae l’Argonne,
entre Suippes et Viile-sur-Tourbe. Les Alle-
mands sont arrivés sur tous ces points le
3 septembre.
MJ Infériorité tle» Alternant!»
La septième armée allemande a été ré-
poussée par un corps d’armée français, près
a’Einville. Il semblerait donc que le mou-
vement enveloppant dirigé sur le flanc gau-
che de l’armée anglo-française ait été aban-
donné par les Allemands, soit parce qu’il ne
leur est plus possible de continuer à étendre
aussi considérablement leurs lignes, soit
parce qu’ils préfèrent opérer une attaque
directe sur les lignes alliées.
Le cours des événements montrera si ce
changeaient du pian des Allemands est vo-
lontaire, ou s’il leur a été imposé par la si-
tuation stratégique et la force considérable
des armées alliées qui sont en face d’eux.
Il n’y a aucnn doute sur ceci : Que nos
hommes ont fait preuve d’une supériorité
personnelle sur les Allemands et qu’ils ont
conscience qu’à nombres à: peu prés égaux,
le résultat de leurs rencontres ne serait pas
douteux. Le tir.de l’infanterie allemande est
médiocre, tandis que celui des Anglais a dé-
cimé toutes les colonnes d’attaque qui se
sont présentées. La su périori «uA» J--en -
traînement et d* «nüeiugence a permis
aui Anglais a agir utilement en formation
étendue, et ainsi de faire face aux gros effec-
tifs employés par l’ennemi. La cavalerie qui
a eu encore plus d’occasions que les autres
armes de déployer son adresse, a étab'i défi-
nitivement sa supériorité. Les rapports de
sir John Freach appuyent sur cette supério-
rité marquée des troupes anglaises de tou-
tes armes sur les Allemands.
« La cavalerie, dit il, fait ce qu’elle veut de
l’ennemi jusqu’à ce qu’elle se trouve en pré-
sence d’adversaires trois fois pins nombreux.
Les patrouilles allemandes prennent tout
simplement la fuite devant nos cavaliers.
Les troupes allemandes ne soutiennent pas
le feu de notre infanterie et, en ce qni con-
cerne notre artillerie, elle s’est toujours trou-
vée en face d’ennemis trois ou quatre fois
plus nombreux. »
LETTRES DE SOLDATS
M. Jules Siegfried, député, vient de recevoir de
deux de ses fils qui ont pris part aux dernières
batailles les lettres suivantes datées'toutes deux
du 8 septembre.
. La première, de son fils Ernest, sergent au
274<>, est ainsi conçue :
« Ce petitmot vient te donner d’excellen-
tes nouvelles de ton soldat. Ma mine est ma-
gnifique, et cependant de ma vie je n’ai au-
tant travaillé. Les quinze derniers jours, je
n’ai pas dormi en moyenne plus de trois
heures par nuit ; nous avons eu une jour-
née de 23 heures de marché I II y a eu deux
jours de grande bataille, hier et avant-hier,
et je pois le dire de grande victoire.
» Les Allemands maintenant s’enfaient
à tonte vitesse ponr échapper aux cauous
et à la cavalerie. Dans cette bataille l’action
de notre régiment n’a pas été très active ;
nous avons été en réserve et, à part quel-
ques obus,n’avons pas couru de grands dan-
gers. Mais les régiments d’active ont sérieu-
sement souffert. Quant aux Allemands ienrs
pertes ont été énormes. Nous avons un
grand nombre de canons.
» Mais la vne d’un champ de bataille est
une chose bien lamentable.
» Le temps continue à être très beau, heu-
reusement, car nous ne couchons pins que
dehors. Pour ce qui est de la nourriture,
nous ne pouvons pas nous plaindre ; l’ap-
provisionnement est relativement très régu-
lier. Et vous, comment allez-vous ?... »
De la seconde lettre, qui est de M. Robert
Siegfried, du 228e, nous extrayons le pas-
sage suivant :
« Partis d’Evreux il y a quelques jours,
nous avons été droit à l’ennemi, à ma grande
joie. Il est vrai que le rôle de notre régiment
se borne à l’occupation des points reconquis
par notre artillerie sur les Allemands. Voici
cinq jours que nous marchons, pleins d’en-
thousiasme, au son du canon.
» Le jour où l’artillerie ennemie nous a le
plus menacés, à nn moment où nous étions
dissimulés dans nn bois pour échapper aux
regards d’un aviateur allemand, je me suis
tranquillement endormi et j’ai dormi com-
me jamais je ne l’ai fait.-
» Après avoir bivouaqué,.- hier, nous
avons occupé un village que les Allemands
tenaient encore la veille. Tont était saccagé.
Nous leur avons fait 400 prisonniers et pris
6 pièces de canon. Les maisons étaient éven-
trées et l’église en ruine. Quelques cadavres
ça et là. Tout cela sous un coucher de soleil
puis par un clair de lune merveilleux, et ce
matin par l’aube la plus pure, dans un pays
délicieux, calme, presque idyllique.
» Au revoir, ma chère mère, je suis pro-
îondémssî heureux,,,»
Retraite générale de l’ennemi
Paris, 12 septembre, 3 h. 45.
A L’AILE GAUCHE
Notre succès s’accentue, nos progrès ont
continué au Nord de la Marne et dans les direc-
tions de Soissons et de Compiègne. Les Alle-
mands nous ont abandonné de nombreuses
munitions, du matériel, des blessés et des pri-
sonniers ; nous avons pris un nouveau dra-
peau.
L'armée britannique s’est emparée de onze
canons et d’un matériel important et a fait
douze cents k quinze cents prisonniers.
AU CENTRE
L’ennemi a cédé sur tout le front, entre
Sézanne et Revigny.
DANS L'ARGON NE
Les Allemands n’ont pas encore reculé.
Malgré les efforts fournis par les troupes, au
cours de ces cinq journées de batailles, elles
trouvent encore l'énergie de poursuivre l'en-
nemi.
A L'AILE DROITE : LORRAINE ET VOSGES
Rien de nouveau. .
THÉÂTRE D'OPÉRATIONS AUSTRO-RUSSES
L’armée autrichienne, defaRo-à-Lembërg, n'a
pu reprendre l’offensive ; malgré des renforts'
importants, elle est restée sur le front, jalon-
née par Kurta-Ruska et le Dniester. Les Russes
assiègent la position fortifiée de Grodrek.
La seconde armée autrichienne, attaquéo aux
environs de Tomaschow, a été contrainte à la
retraite.
THEATRE D’OPÉRATIONS AUSTRO-SERBES
Les troupes serbes ont franchi la Save à Cha-
batz et à Obrenovatz, en Bosnie ; elles ont pris
l'offensive vers Visograd.
12 Septembre, 20 h. 30.
A NOTRE AILE GAUCHE
Les Allemands ont entamé un mou-
vement de retraite général entre l’Oise
et la Marne. Hier, leur front était ja-
lonné par Soissons, Braine, Fismes et
la Montagne de Reims. Leur cavalerie
semble épuisée. Les forces anglo-fran-
çaises qui les ont poursuivies, n’ont
trouvé devant elles, dans la journée
du 11, que de faibles résistances.
AU CENTRE ET A NOTRE AILE DROITE
Les Allemands ont évaeav Vitry-
le-François, où ils s’étaient fortifiés,
et le cours de la Saulx. Attaqués à
Sermaize et à Revigny, ils ont aban-
donné un nombreux matériel.
Les forces allemandes occupant l’Ar-
gonne ont commencé à céder ; elles
battent en retraite vers le Nord, par
la forêt de Belnoue.
EN LORRAINE
Nous avons légèrement progressé ;
nous occupons la lisière Est. de la forêt
de Champenoux, Rehamviller et Ger-
beviller. Les Allemands ont évacué
Saint-Dié,
BELGIQUE
L’armée belge agit vigoureusement
contre les troupes allemandes qut
observent le camp retranché d’An-
vers.
SERBIE
Les Serbes ont occupé Semlin.
A la demande du général Joffre et
sur la proposition dn ministre de la
guerre, le gouvernement a décidé de
conférer la dignité de grand-croix de
la Légion-d’Honneur aux généraux
Maunoury et Dubail et celle dé grand-
officier au général Foch.
Le Conseil des ministres a pris des
mesures pour améliorer les communi-
cations postales-
Dépêches Havas
Les Français n’emploient pas
de Balles dum-dum
Bordeaux, 12 septembre.
M. Poincaré a adressé à M.Wilson, un télé-
gramme mettant la bonne foi américaine en
garde contre la calomnie du gouvernement
allemand, cherchant à intervertir les rôes
en accusant les Français de se servir des
balles dum-dum, afin de se préparer des
prétextes mensongers à de nouveaux actes
ae barbarie.
An nom du Droit méconnu et de la civili-
sation outragée, M. Poincaré envoie sa pro-
testation indignée.
Mort du Colonel Rochas
Paris, 12 septembre.
Le Temps annonce le décès du colonel Ro-
chas, ex-administratecr de l’Ecole polytech-
nique, auteur de nombreux ouvrages sur le
spiritisme.
Les Droits d’Entrêe sur les Bestiaux
Bordeaux, U septembre.
Un décret supprime provisoirement, à
partir du 9 septembre inclusivement, les
droits d’entré* sur les bestiaux des espèces
bovine, ovine, caprine et porcine. Cette me-
sure est applicable à l’Algérie.
La Blanchisseuse héroïque
Paris, 12 septembre.
Le Petit Parisien apprend qu’une blan-
chisseuse de 28 ans vient d*amvetLàJSojsy-
le-Sec avec nn convoi de blessés.
La conragense jeune fille avait suivi un
régiment de zouaves, était parvenue à se
procurer un équipement complet et avait
pris part aux engagements de Meaux où les
chefs avaient découvert la supercherie et
l’avaient contrainte à réintégrer son loyer,
non sans l’avoir félicitée de son héroïsme.
Les Réfugiés du Nord
Marseille, 12 septembre
Dans l’après-midi, six cents réfugiés des
départements du Nord-Est, arrivés à Mar-
seille depuis quelques jours, out été dirigés
sur Arles, Salon et Miramas, où ils seront
hospitalisés.
Les Belges ont repris Termonde
Ostende, 11 septembre.
Un engagement s’est produit jeudi aux en-
virons d’Audemarde, Courtrai et Reuaix, en-
tre les Allemands et les Belges. Les détails
manquent, les lignes télégraphiques étant
coupées.
Les Allemands cherchent a éviter le com-
bat et s’efforcent de gagner en hâte la fron-
tière française.
Les Belges ont réoccupé Termonde.
Capture d’Aviateurs allemands
Paris, 12 septembre.
On annonce qn’un avion allemand, qni
opérait une reconnaissance snr ie derrière
de nos tronpes, en Brie, a été criblé de
balles et a dû atterrir brutalement.
Les aviateurs, légèrement blessés, ont été
faits prisonniers.
Passage de Blessés allemands
Marseille, Il septembre.
Cinquante blessés bavarois sont passés
dans la matinée, allant à l’hôpital militaire
de Toulon. -
L’Allemagne ne télégraphie plus
—r ' — Ïwnttres, TT SeplêmEfèT
Depuis trois jours l'Allemagne n’a publié
aucune nouvelle par télégraphie sans fil.
Ce silence est considéré comme très carac-
téristique.
25,000 Cadavres allemands
Bellegarde, 11 septembre.
Plusieurs ouvriers italiens arrivés de Bel-
linzone, racontent qu’après la bataille de
Lunéville, ils durent enterrer 25,000 cada-
vres allemands.
Ils disent aussi que le manque de vivres
se fait cruellement sentir dans plusieurs
villages alsaciens.
Les Allemands regagnent la Frontière"*
Londres, il septembre
Le correspondant du Daily Express en Bel-
gique télégraphie de Middlekerke que les
mouvements des troupes allemandes de
l’arrière vers l’Est pour protéger Berlin onl
été très marqués. Des efiectifs considérables
ont passé près de Huy, entre le 29 et le 3i
août, regagnant l’Allemagne pour faire face
aux Russes.
L'Angleterre augmente ses effeotlfe
Londres, 12 septembre.
A la Chambre des Communes, M. Asquith
a déposé une résolution pour augmenter de
500,000 hommes les efiectifs de l’armée.
11 a dit que quand la guerre éclata l’An
gleterre avait 400,000 hommes, y compris
les réserves et les colonies.
Le 5, il - proposa nue augmentation de
500.000 hommes, ce qui portait le total à
900,000.
Jusqn’à hier, le nombre des engagements
a été de 439,999, et si la résolntion est adop-
tée, le pays sera en mesure de mettre en
ligne 1,200,000 hommes pour la mère-patrie,
à l’exclusion des territoriaux de la réserva
nationale et de la magnifique contribution
promise par les Indes et les autres colonies.
En ce qui concerne les crédits nécessaires,
lord Asquith a dit qu’il était sûr que l’As-
semblée les votera sans hésitation, lorsque
cela sera nécessaire, car il tient surtout à
affirmer à ceux qui répondent à l’appel dn
pays, à une époque critique, qn’ils seront
traités généreusement et qu'ils peuvent être
assurés que le confort absoln leur sera don-
né, afin qu’ils puissent accomplir pins faci-
lement lenr tâche patriotique dans une ar-
mée si magnifique, aui s’est montrée si di-
gne de sa tradition durant la dernière quin-
zaine.
. Des applaudissements nourris ont répondu
aux paroles du ministre. .
M. Bonarlan a assuré le gouvernement dt
l'appui de l’opposition.
L’Appui des Indes
Londres, U septembre.
A la Chambre des Communes le sous*
secrétaire d'Etat des Indes a donné lecture
d’un long télégramme dans lequel le vice-
roi donne le témoignage émouvant du loya-
lisme des Indes entière. Tous les chefs, en-
viron 700, dans nn môme accord ont offert
pour la guerre leurs services personnels et
les ressources de leurs états.
Les députés profondément impressionné*
applaudirent continuellement.
La Mer du Nord «r balayée a .
par 1% Flotte anglaise
Londres, U septembre.
L’Amiranté annonce que deâ escadres et
des flottilles ont balayé complètement jeudi
et vendredi la mer du Nord, jusqu’à la bai*
d'Heligoland.
La flotte allemande n’est pas intervenue.
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