Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 septembre 1914 10 septembre 1914
Description : 1914/09/10 (A34,N12086). 1914/09/10 (A34,N12086).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172249t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
54” Année — fl* J2,0Kfi (££ Pages) § Ceniifffftff — BIHTÏOW PU .tfrim — 5 Centimes ■ (23 ïfagefl| ton io seDiemnre 1014
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Administration, Impressions et Annonces, TEL. 10.47
SS, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : EANDQLET Havre
Le Petit Havre
, ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR ETN CHEF
£.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone « 14.80
Secrétaire Général : TE. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Té!. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE.. , U BUREAU DU JOURNAL,-112, bout* de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN Au
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,( « -
l’Oise et la Somme .\ 4 • **■ *'• F*-
Autres Départements... ...1 O Fr. A4 SSO 2SS »
Union Postale ...|AO » 20 Fr. -40 »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Posta de Francs
A NOS LECTEURS
La guerre a, pendant plusieurs
Semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. Il semblait ce-
pendant que les journaux de Paris
fussent plus favorisés et c'est ce
qui explique la vogue dont ils ont
joui.
Aucun effort ne nous a coûté pour
essaÿer de remédier à ia situation
iet nous avons fini par obtenir satis-
faction,' du mbins dans une large
mesure-,Nos lecteurs ont remar-
que que depuis plusieurs jours
déjà nous recommençons à rece-
voir les - nouvelles de ia nuit qui
gnous permettent de les tenir exac-
tement au courant des événements,
soüs ia seule réserve de la censure
officielle devant laquelle toute la
presse s'incline avec une résigna-
tion patriotique.
Nous n’avons pas besoin d'insis-
ter sur le fait que notre journal, qui
s’imprime après trois heures du
tjmatin, est nécessairement mieux
Informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,
pour être mises en vente au Havre
dans ia matinée, doivent être tirées
Ta veille dans l'après-midi.
LA SITUATION
Le communiqué d’aujourd’hui est
bref mais • satisjaisant puisque nos
troupes n’ont Jait que continuer le
mouvement qui depuis'samedi dernier
est à leur avantage.
A notre aile droite, Nancy et les
Vosges, la situation, qui était bonne
hier, ne s’est pas modifiée. Nos troupes
Ont là en face d’elles l’armée du
prince royal de Bavière. Au centre,
entre la Fère Champenoise et la
partie Sud de VArgonne, « notre
Avance est lente mais générale ». Nous
aurons là à faire à forte partie car
l'armée adverse semble bien être celle
du kronprinz lui-même, armée qui
s’était concentrée dans le Luxem-
'bOUT’g % .iMftitn ixaAEL-t3MziJ;iAr>£ Jff,
’rudes combats au passage de la Meuse
et qui s’est glissée dans la haute vallée
de l’Aisne. Quant à notre gauche,
c’est sans doute elle qui a donné le
plus grand effort dans la journée qui
vient de s’écouler.
« Bien que les Allemands aient ren-
forcé leurs troupes, la situation de-
meure satisfaisante, dit le communi-
qué ; l’ennemi se replie devant far-
inée anglaise ». Déjà les nouvelles
’ïeçues dans le courant de la nuit der-
nière nous disaient que les Allemands,
dans leur mouvement de retraite vers
la Marne, s’étaient livrés à de violen-
tes mais infructueuses attaques contre
celles de nos forces qui occupent la
rive droite de l’Ourcq. Ces efforts de
Vennemi sur la gauche se compren-
nent admirablement, car là nos trou-
pes sont dans une position telle
qu’elles pourraient, le cas échéant, le
tourner et couper ses communica-
tions.
Nôtre extrême gauche forme une
sortp.de boucle,, comme on peut s’en
refbdre compte ën suivant sur la carte
le cours de l'Ôurcqpuis celui du Petit
Morin sur la rive t droite duquel les
Allemands ont été rejetés dans la soi-
réègde mardi. Après quelques heu-
reuses opérations nous pourrions fa-
cilfment couper leur meilleure ligne
ravitaillement et de retraite par
Epérnay et Reims, ce qui les mettrait
alors aàflÈ la situation la plus cri-
tique.
L’armée allemande qui est à notre
gauçhe, est celle venue par la Sambre
‘et l’Oise et commandée par le général
von Kluck ; elle doit être singulière-
ment affaiblie par les énormes pertes
subies à Charleroi, à Saint-Quentin et
dans les combats qui ont suivi ; aussi,
Plie a sans doute fait appel pour ren-
forcer ses rangs à la quatrième ar-
mée à laquelle nous nous soyions
heurtés et qui est descendue par Ro-
croy, Mézières et Rethél ; elle est
commandée, dit-on, par le général
von Hansen. Nul doute que la lutte
doive être chaude sur cette gauche,
çomme partout, d’ailleurs, car avec
l'impudence qu'a eue l’ennemi de s’ex-
poser si loin de ses bases, il s’agit
pour lui de vaincre ou de périr.
Nous patienterons autant qu'il le
‘faudra, il périra.
CASPAR-JORDAN.
La Campagne Allemande au Chili
Le ministre allemand de Santiago publie
continuellement dans la presse locale des
4/dliétins sur ,1a guerre qui sont contraires
aux nouvelles officielles reçues par la presse
jfet venant de France et d’Angleterre.
; Sa source d'information est supposée être
b l'ambassade allemande de Washington.
Le Congrès continue ses sessions ordinai-
rement closes à ia fin du mois d’août afiu de
prendre des mesures économiques et finan-
cières permettant d’attendre les événe-
ment!. .:sv,
X-. A.
SIMM tMOfllQi
Une Première Victoire des Alliés
Pendant que nos vaillantes armées sont
aux prises avec les hordes ennemies, nne
guerre économique sans merci est engagée
contre l’Allemagne. Dès la première heure
elle a tourné nettement à notre avantage
et chaque jour nous apporte une nouvelle
victoire.
Le conflit européen a certes partout para-
lysé le commerce. Mais si notre production
s’est tout à coup ralentie, nos moyens n’ont
en rien diminue. La mer est libre autour
de nous, les trains circulent régulièrement
sur presque tout le territoire, les canaux et
les voies fluviales sont libres, les ateliers,
les chantiers et les usines reprennent peu
à peu leur animation d’antan. Il avait fallu
d’abord tout subordonner anx nécessités de
la mobilisation, mais maintenant le gouver-
nement et les communautés commerciales
et industrielles recherchent — et trouvent
— les moyens de donner une impulsion
nouvelle aux affaires.
On a adouci les conditions du moratorium
et, déjà, sur bien des points, les dangers du
chômage s’atténuent. La situation n’ira qà’en
s’améliorant, soyons-en sûrs 1
Parmi les plus sûrs indices de notre excel-
lente position, on peut, ce nous semble,
citer les prix des denrées. I s n’ont subi qu’u-
ne légère hausse et certains ont même fléchi
dans plusieurs régions, et encore y a-t-il lieu
de faire remarquer que par ses nécessaires
et urgentes réquisitions, l’administration
militaire a entrai îé une inévitable raréfac-
tion des produits qui disparaîtra lorsque les
achats s’effectueront d’une façon moins pré-
cipitée.
Quand nous nous tournons vers nos alliés,
nous voyons qu’ils ont, eux aussi, de gran-
des ressources. Jointes aux nôtres, elles per-
mettront de secourir cette héroïque Belgique
appauvrie par suite de l’arrêt brusque de sa
vie presque exclusivement industrielle.
Eu Angleterre il n’y a qu’ane Inactivité
apparente car si la plupart des marchés sont
fermés, le pays ne reste pas inerte.Ces jours-
ci les directeurs de la « Liverpool Cotton as-
sociation » se sont rencontrés avec les re-
présentants de la « Fédération of Master
Cotlon Spinners » sous la présidence de
sir Charles Macara dans le but de discuter
les différentes questions concernant le Lan-
cashire et Liverpool. La discussion fut très
amicale et féconde en résultats. L’accord
suivant a été ensuite publié: «Jusqu’à ce
que le marché de Liverpool puisse être
ouvert,les représentants de la « Fédération»
et de la « Liverpool, Cotton Association » se
consulteront pour établir les prix, etc. Tous
bruits concernant des changement de quote
devront donc être reçus avec réserve. »
^ciosT âvêîTunA,
rauté prend encore livraison des meilleurs
charbons, mais il en reste toujours de gran-
des quantités secondaires à la disposition dn
commerce. A Newcastle la situation est sta-
tionnaire.
D'autre part le trafic maritime, quoique
réduit, est susceptible de progresser rapide-
ment dans l’Atlantique et dans la Méditerra-
née en particulier. Dans le Pacifique, ies Al-
lemands sont dorénavant privés de toute
base d’appui. La Russie, grande puissance
exportatrice, ne souffrira nullement de la
mesure de la Turquie qui vient d’interdire
le passage de ses navires dans les Darda-
nelles.
Partout on se prépare à occuper les mar-
chés sur lesquels les Allemands déversaient
leur camelote « mada in germany » et leurs
« articles de Paris » grossièrement imités.
Les Etats-Unis, par 1 intermédiaire de leur
Chambre de commerce à Paris, nous ont
déjà réservé plusieurs millions de francs de
commandés.
Notre situation monétaire est bonne. L'or
est rare, mais la monnaie fiduciaire n’est
point dépréciée. Le billet de banque fran-
çais fait prime en Angleterre ; chez nous,
le banknote anglais se négocie comme avant
la guerre.La livre vant 25 fr. 20, et le chèque
sur Londres 25 fr. 30. De plus, les billets de
banque belges sont acceptés chez les alliés.
Le crédit de Triple Entente demeure intact.
Chez nos ennemis qne se passe-t-il ?
Les prix des denrées augmentent de jour
en jour. Des ports comme Hambourg souf-
frent du manque de vivres. La marine mar-
chande est aujourd’hui réduite à l’impuis-
sance absolae. Ce n’est pas encore la famine,
mais c’est le marasme complet, sans issue.
D’autre part, les billets de banque subissent
nne dépréciât on de 30 0/0.
On estime que l’Allemagne perd au moins
un million de livres (25 millions de francs)
par jonr, par suite de l’impossibilité où se
tronve sa marine marchande de continuer à
sillonner les mers qui sont occapées actuel-
lement par les navires de guerre anglais et
français.
Si ia guerre durait un an, on affirme qne
ies pertes causées à l’Allemagne s’élèveraient
à plus de neuf milliards.
Les mesures prises par le ministère du
commerce en Angleterre, tendent toutes
à augmenter les gains du commerce anglais
dans de grandes proportions, et il engage
tons ses concitoyens à faire tout ce qui leur
est possible pour précipiter la ruine écono-
mique de l’Allemagne. Aidons-les i
Quelque heureuse que soit l'issue de la
guerre, il aura fallu dépenser des sommes
considérables pour l'entretien des armées
en campagae. L’Allemagne et l’Autriche-
Hongrie auront inévitablement à payer une
indemnité énorme anx Ailhs et elles n'au-
ront presque pas d’argent disponible. On
sait qne, en temps ordiaaire, leurs affaires
sont basées sur le crédit. Aujourd’hui que
tout est arrêté chez eux presque toute leur
fortune est sans valeur. L’Autriche-Hongrie,
moins riche que l’Allemague, a été la pre-
mière à s’en apercevoir et elle a dû, ces
jours-ci, taper à la porte de sa voisine pour
obtenir un emprunt. Mais celle-ci s’est vue
dans la dure nécessité de refuser toute avan-
ce. N'est-ce pas symptômatique, et ne som-
mes-nous pas fondés à tirer quelque fierté
de cette première victoire ?
H. HOLLAENDER.
Le « Bateau de Noël »
On annonce que M. James Keeley, l’édi-
teur du Chicago Herald, aidé par d’autres'
éditeurs, va ouvrir une souscription pour
permettre aux enfants américains d’envoyer
en Europe un «.Bateau de Noël » rempli de
présents qui seront offerts «lut enfant*.
1L.A. G-IJERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
DE PARIS A XrERDUN
9 Septembre. — A l’Aile gauche, situation satisfaisante. L’ennemi se réîrik- devant
l’armée anglaise,
Deux drapeaux ont été enlevés à l’ennemi au cours dés combats engagés suf
l’Ourcq.
Au Centre, notre avance est lente, mais générale.
SBIV AUTRICHE __
8 Septembre. — L’armée serbe, après avoir franchi la frontière, potirsait son offen-
sive sur Visegrad (Bosnie).
P Septembre. — Les Monténégrins occupent d’importantes positions au Sud de Sera-
jevo (Bosnie).
Communiqués
du Gouvernement
P Septembre, 19 h. 20
A L’AILE G\UCHE
Bien que les Allemands aient renforcé leurs
forces, ia situation demeure satisfaisante ; l'en-
nemi se replie devant l'armée anglaise.
AU CENTRE
Notre avance est lente mais générale.
A L’AILE DROITE
Aucune action de l'ennemi contre le Grand
Couronné de Nancy.
DANS LES VOSGES ET EN ALSACE
Pas de modification.
Dépêches Hans
Bordeaux, 10 septembre.
Sur le Front
Sur tout le front les Allemands
semblent esquisser un mouvement de
retraite assez sensible.
La situation stratégique des trou-
pes françaises paraît meilleure.
JW- I O » ,, «« /. JbMtksjr-jptCjttgur
du résultat final, la bataille s’éten-
dant sur plusieurs centaines de kilo-
mètres.
11 semble que les allemands éprou-
vent certaines difficultés pour le ravi-
taillement.
En résumé il paraît y avoir progres-
sion générale des troupes françaises.
CONSEIL DES MINISTRES
US EXEMPTÉS ET RÉFORMÉS
Bordeaux, 10 Septembre.
Au Conseil des Ministres, le minis-
tre de la guerre fit signer un décret
soumettant à une nouvelle visite mé-
dicale tous les hommes exemptés ou
réformés du service militaire.
Ceux qui seront reconnus apte3 au
service militaire seront immédiate,
ment soumis aux obligations de leurs
classes de recrutement.
Ceux qui ne se rendraient pas à la
convocation seront considérés comme
aptes au service armé.
Conseil des Ministres
Bordeaux, 8 septembre.
Le Conseil des ministres s’est réuni dans
la matinée, sons la présidence de M. Poin-
caré. Il s’est entretenu de la situation diplo-
matique et militaire.
M. Ribot a fait savoir qu’il avait donné des
ordres pour que, en attendant la refonte
des dispositions réglementaires, les alloca-
tions aux familles dés militaires sous les
drapeaux soient payées dans la France en-
tière, sur simple présentation dn certificat
d’admission délivré par les autorités locales
de leur résidence habituelle.
La coopération des troupes franco-anglaises
Bordeaux, 9 septembre.
Lord Kitchener a télégraphié à M. Mille-
rand pour loi dire de croire et de faire dire
au généralissime Joffre combien l’armée an-
glaise était heureuse de coopérer avec l’ar-
mée française et combien les Anglais étaient
fiers de la digne tâche de lui porter un appui
sur leqnel la France peut toujours compter
avec une pleine confiance.
Deux drapeaux pris à l’ennemi
Paris, 9 septembre.
Denx drapeaux ont été enlevés à l’ennemi
an cours des combats engagéssur. l’Ourcq.
La médaille militaire a été remise au fan-
tassin réserviste Gnilmard qui conquit de
vive lorce celui du 360° régiment d'infante-
rie de fusilriers de Magdebourg décoré de la
croix de fer en 1870.
Le Kaiser sur ls Champ de Bataille
Paris, 9 septembre.
Selon des indications fournies par le grand
quartier général allemand, le kaiser a assisté
(e 5 aux combats qui se sont déroulés à l’Est
de Nancy '..
Leurs Prooédés
Paris, 9 septembre.
Le Journal siguale que parmi les blessés
^arrivée hier, ona trouvé une jeune infirmiè-
re anglaise qu’une balie prussienne avait
blessée au moment où elle pansait un blessé
allemand,
Promeüoas militaires
Bordeaux, 8 septembre.
Sont promus ou nommés, dans la pre-
mière et seconde sections du cadre de l’état-
major de l’armée, à titre temporaire :
Au grade de général de division, le général
de brigade Delfgny, les généraux Alby, Bla-
zer, D0 mus et Legros, du cadre de réserve.
Au grade de général de brigade, le colonel.
Barajtion.
Les services auxiliaires
Bordeaux, 9 septembre.
Le ministre a donné l’ordre d affecter au
service armé les hommes du service auxi-
liaire dont l'âge et là santé permettent le
changement d affectation.
Les Allemands en Belgique
Ostende, 7 septembre.
Les Allemands s’avancèrent dimanche
dans la direction Nord-Ouest de Bruxelles,
entre Gand et Anvers. Toutes les communi-
cations sont interrompues entre les deux
villes.
Une rencontre a eu lien dimanche à Oor-
degen, près de Wattoreu. Les Belges durent
sa replier devant nn ennemi supérieur.
Le commandant Combinck fut tné d’une
balie à la tête.
Un Eohec allemand à Anvers
Une tentative faite contre Anvers a com-
plètement échoué ; quelques soldats alle-
mands qui, revêtas d’uniformes belges,
s’eupent introduits dans un fort, ont été
tués. ■ » , ’.îljIJI'.Iliai
r - ‘n.j J—MasoiaifiW
Pêtrograd, 8 septembre.
Les fortifications de Mikolaïow prisas par
l’armée russe ont nne grande importance
stratégique, la ville se trouvant au point
d’intersection des voies ferrées conduisant
aux Kàrpates.
L’administration civile russe fonctionne
régulièrement dans toutes les localités occu-
pées par les Busses dans la Frusse orien-
tale.
Un Nouveau Dirigeable Allemand
Romanshorn, 8 septembre.
Les chantiers de Friedriehashafen ont
achevé la constrnctiOn d’un nouveau Zeppe-
lin qui porte le numéro 26.
Les Armements Navals en Allemagne
Amsterdam, 8 septembre.
On mande de Berlin qne les chefs des
groupes bourgeois du Beichtag se sont dé-
clarés prêts à approuver la mise immédiate
eu chantiers d’unités navales nouvelles pour
remplacer les navires perdus depuis le dé-
but de la guerre.
ils ont émis le voeu que le programme de
1913 fut achevé le plus vite possible et que
le programme de 1915 prévoit la rédaction
delà durée du service des bâtiments à quin-
ze années.
Les Pertes allemandes
Paris, 8 septembre.
Le Figaro publie une dépêche selon la-
quelle les Allemands, indépendamment des
89,000 morts signalés hier, ont perdu dans
toute la Belgique, environ 150,000 morts et
blessés.
En y ajoutant les pertes qu’ils ont snbies
en Haute-Alsace, on peut-estimer à 300,000
le nombre des hommes mis hors de combat.
Londres, 9 septembre.
Dans l’attaque qui s’est produite cette se-
maine au sud de Termonue, les Allemands
ont e'u 1,000 tués et se sont retirés en désor-
sordre après l’échec complet de leur ten-
tative.
Ce résultat est dû à l’action très efficace de
l’artillerie belge de campagne.
Londres, 8 septembre.
L’Observer publie nne dépêche d’Anvers si-
gnalant qu’un sac contenant 62.000 plaques
d’identité d’Allemands tués, a été envoyé de
France à Bruxelles, à destination de Berlin.
Deux Navires allemands ooulés
Paris, 9 septembre.
Les croiseurs-cuirassés Condé et Descartes,
assistés du croiseur Bristol, ont conlé dans
l’Océan-Atlantique, deux navires de com-
merce allemands.
Mort du Prince de Bavière
Paris, 9 septembre.
Le Berliner Tageblatt annonce la mort dn
priace Luitpold ae Bavière, fils ainé dn prin-
ce Bupprech, héritier de la couronne.
Le jenne prince était âgé de treize ans.
L’Impératrice à Dantzig
(Source allemande)
On mande qne l’impératrice est partie le
6 septembre ponr Dantzig.
L’Offensive Serbe s’aosentue
Nich, 8 septembre.
L’armée serbe poursuit l’offensive vers
Vichegrade (Visegrad). Le 6 septembre les
serbes ont franchi ia frontière. Lear offensi-
ve continue sur tous les peints avec succès.
A l’Ouest les autriohiens forent rejetés sur
la rire gauche.
Mouvements de Troupe
Home, 9 septembre.
Les trains de marchandises ont cessé de
fonctionner depuis le 6 septembre, dans la
région de Chiasso, en raison des mouve-
ments de troupes qui se produisent actuel-
lement.
La Bade d’Antivari dégagée de Mines
Rome, 9 septembre.
De nombreuses torpilles et mines flot-
fautes qui se trouvaient dans la rade d’Anti-
vari, ont été enlevées par dragages opérés
par les bâtiments français.
Les Combats
autour fie Meaux
Récits (Tuo Sergent et d’un Officier
Un certain nombre de soldats blessés dans
les combats qui se sont déroulés dam la
région Meaux-Coulommiers, La Ferté-Gau-
cber, ont été transportés à Paris par des au-
tobus militaires.
Un de nos confrères a pu s’entretenir avec
plusieurs d’entre eux ; ils lui ont donné
des détails fort intéressants sur les engage-
ments de ces jours derniers.
Voici l’impressionnant récit d’an sergent
^d’infanterie, blessé près de la Ferté-Gaucher.
Ce brave n’a vu qu’un coin de ia bataille,
mais son récit montre bien quand même ce
que fut cette série de combats qui tournè-
rent â l’avantage de nos armes.
— « Depuis vendredi soir, nous avions
pris position ; le bruit du canon se rappro-
cha sans cesse au cours de la journée de sa-
medi sans que, toutefois, nous ayons eu à
combattre. Dans ia soirée, nous'reçûmes
l’ordre de nous replier au delà de G...; mais
dans la nuit, nous avançâmes de nouveau
et notre régiment se massa sur le flanc d’une
colline. C’est au petit jour, dimanche ma-
tin, que nous sommes entrés en contact.
L’ennemi tentait un mouvement débordant
sur notre gauche. Nous reçûmes la mission
de tenir obstinément jusqu’à ce que iss trou-
pes alliées, agissant dans la région de Meaux,
aient repoussé les forces allemandes opérant
de ce côté. Nous n’eûmes guère de mal à
nous conformer aux instructions de nos
chefs car, dès ie début de l’après-midi, l’en-
nemi se repliait en désordre vers l’Est. Il y
eut néanmoins nn très vif engagement au
Nord de la Ferté-Gaucher ; il se poursuivit
toute la nuit et atteiguit sou maximum d’in-
tensité lundi matin. A partir de ce mo-
ment, l’ennemi n’opposa plus qu’une faible
résistance.
-Nawf PATI nn ni oni* rvi*Ao JA ÎIÛ..L1JA„
mètres deux régiments allemands, appuyés
par un parti de cavalerie et un détachement
d’artillerie. Durant cette retraite précipitée,
pas un coup de feu ne fut tiré du côté allemand,
alors que de notre côte nous entretenions
an feu violent qui causa dans les rangs en-
nemis de terribles ravages. A E..., nous
avions réussi à couper une partie du déta-
chement ; nous nous sommes emparés de
7 canons et de 2 mitrailleuses et nous avons
fait de nombreux prisonniers. L’un d’eux,
sergent d’infanterie prussienne, parlant à peu
près le français, nous a avoué que ses hommes
n’ava>ent presque plus de munitions et qu’ils
avaient l’ordre formel de les ménager jusqu'à la
Imite du possible.
» C’est au cours de ce dernier combat que
j’ai été atteint à la caisse d’un coup de sabre
par un officier allemand que je cherchais à
désarmer. Je suis le seul blesse de ma com-
pagnie. Ma blessure n’est pas grave, et d’ail-
leurs une grande satisfaction me ia fait ou-
blier. J’ai appris, en effet, qu'un ordre du
jour avait été lu hier soir aux troupes, an-
nonçant que « les journées des 6 et 7 sep-
tembre avaient été bonnes pour la France I »
Un officier d’infanterie blessé dans les en-
gagements au Nord de Meanx a dit : « J’es-
time que les troupes allemandes que nous
avons repoussées après nne vraie bataille de
deux jours, comprennent deux corps d’ar-
mée. Elles ont subi des pertes énormes : j'ai
constaté plus da 600 cadavres dans une seule
tranchée.
» Nos hommes ont été d’un élan superbe,
trop superbe même, car malgré les ordres
de leurs officiers, un bataillon des nôtres a
chargé, de même qu’à Charleroi, contre des
mitrailleuses. Mais ils ont enfoncé les lignes
prussiennes, malgré que les positions de
celles-ci fussent très fortes.
» Nous avons constaté que les munitions
ont manqué à nue partie des corps enne-
mis. Leur retraite vers le Nord-Est fût pré-
cipitée. Ils évitaient ies agglomérations, tra-
versant ies villages sans même tirer. Leur
fatigue est extrême. »
Le Passage des Allemands
Dans le Noyd
U u Boubaisien a adressé à nu de nos con-
frères une relation du passage des alle-
mands.
Le dimanche 23 août, écrit-il, la plupart des
Houbalsiens qui chaque dimanche se rendent en
Belgique pour y faire leurs petites provisions en
étaient revenus avec des nouvelles alarmantes.
Les Allemands étalent arrivés, disait-on, très nom-
breux, la nuit précédente, sur toute la ligne fron-
tière. Il y en avait des milliers à Nicbin, & Tem-
p.euve, à Blandain et des gens dignes de foi an-
nonçaient que l’état-major s’était Installé au Pecq,
c’est-à-dire aux portes de Tournai.
Ces bruits, comme on pense, se répandirent
comme une traînée de poudre dans toute la ré-.
gion et amenèrent, dès le dimanche soir, l’exode
d’une quantité de Lillois, de Roubaisiens et de
Tourquennais.
La journée de lundi se passa sans qu’aucun
uhlan ne fit son apparition ; toutefois, 1e départ
précipité des Lillois, Roubaisiens et Tourquen-
nois se continuait sans relâche. Ce qui est vrai,
c’est que des patrouilles de cavalerie allemande,
composées de 6, 10 et 15 hommes, avaient, le ?&
août, de très bonne heure, franchi la frontière du
cô’é de Tempieuve et avaient pris des directions
différentes.
Toutes ces patrouilles appartenaient au même
régiment de dragons. On peut affirmer qu’il ne pé-
nétra ainsi pas plus de 400 soldats, dans l’arron-
dissement ae Lille, par petits paquets.
Le mardi 25, grand émoi, ver» dix heures. Trois
dragons allemands sont signalés à Roubaix, dans
la rue d’Alger. La foule les environne. Ils vont,
vionnent, s’entretiennent avec les femmes et
dans l’un des « patrouillards » on reconnaît le di-
recteur d’un des grands établissements industriels
du quartier : il conduit d’ailleurs les deux autres.
Le trio se promène ensuite dans la parue de la
grande-rue se dlrigeant vers le « Laboureur », pé-
nètre dans la cour du dépôt des tramways (ce qui
YAt dire à tort aue la caisse avait été pillée), re-
brousse ensuite chemin el s’engage dans la rue da
la Conférence pour gagner de là Tourcoing, par
le hameau du Crétinier. 11 était alors midi.
Jusqu’au lendemain, les Roubaisiens ne de-
vaient plus revoir les casques a pointe des dra-
gons.
Ce même jour, un pMo'oa d'hommes — on en
compta dix-sept — arrivait à Lannoy et mettait en
coupe réglée les épiceries, boulangeries, etc... ne
se livrant .toutefois A—aucune violence contre la
population, qui prit le sage parti de leur donner
tout ce qu’ils demandaient
Les dragons profilèrent de leur séjour à Lannoy
et à Lys-lcz-Lsnnoy, pour s’emparer de quelques 1
voilures, automobiles, bicyclettes, chevaux,etc...
S’étant présentés chez une notabilité ,de la ville,
ils exigèrent qu’on sortît les chevaux de l’écuria
et comme ils se disposaient à en prendre un, le
gradé qui les conduisait dit en excellent français :
« C t n’est pas la peine de vous embarrasser pour
si peu, vous trouverez mieux chez M. X .. » et il
désigna un industriel important de ta localité. Le
conseil fut suivi.
A six fleures, le 25 aoû*. un groupe de 150 dra-
gons — le plus nombreux qu’on ait vu — station-
nait à proximité des établissements Boutenuy, à
Lys-les Lannoy. A cet endroit avait été fixé le
point de réunion de toutes les patrouilles qui
avaient circulé depuis vingt-quatre heures à ia
frontière.
Des cyclistes étaient accourus de toute la vites-
se de leurs pédales annoncer à Roubaix qu’un
corps d’armée allemand marchait sur fa ville, ve-
nant de Toufilers el de Lannoy. Et de fait on pou-
vait croire que les Allemands étaient très nom-
breux, car ils formaient, alignés par «eux, une
longue file que l’illusion des lances rendait inter-
minable.
C’est à ce moment que se produisit un tragique
événement dont la population de Lys-lez Lannoy,
gardera toujours un souvenir indigné.
Un peloton de dix dragons qui rejoignait le gros
de la colonne, enlre la gare de Lys-lez Lannoy,et
les usines Boutemy, passait au lieu dit le « Bon
Poste». Qu’advint-il exactement? Nul ne le sait
au juste. Les uns prétendent qu’un coup de feu
fut tfré sur la patrouille, d’autres affirment qu’au-
cune détonation ne fut entendue. Toujours est-il
que les Allemands s’anêièrent net. Deux soldats
se détachèrent ; l’un d’eux sonna chez M. Salem-
bier, filateur de lin, dont la ma’son était fermée.
Ce fut le fils, un beau garçon de dix-neuf ans qui
vint ouvrir, derrière lui se trouvaient sa mère ef
sa soeur. Les dragons s'emparèrent des trois per-
sonnes, leur firent traverser la route et les con-
duisirent dans un champ. La, Mme et Mlle Salem-
hier furent contraintes de se mettre à genoux, et
sous leurs yeux, leur.fils et frère fut fusillé à bout
portant.
Les soldats retournèrent dans les trois maisons
attenantes à celle de M. Satembier, lequel avait
réussi à fuir en escaladant le mur de sa cour. Iis
saisirent au collet trois braves ouvriers, dont un
ancien gendarme, décoré de la médaille militaire
et veilleur de nuit à la fabrique de M. Deffrennes,
à Lannoy, rites ayant conduits dans le cbamp où
ils venaient de commettre leur épouvantable for-
fait, ils déchargèrent leurs armes sur leurs inno-
centes victimes. Les quatre cadavres furent lais-
sés sur place et la colonne qui s’etait arrêtés
pendant cette lâche exécution, se remit en marche.
Vers sept heures, les 150 Allemands donnèrent
l’ordre d’ouvrir la barrière du passage à niveau
derrière laquelle ils se tenaient groupés et ils
partirent pour Roubaix, à une ailure. très modé-
rée. Les officiers avaient le revolver au ..poing ;
les soldats tenaient leur carabine inciinéo vers
les maisons.
__ Après avoir dépassé le bureau d’octroi de la
-g OoInnnn.fifHQT—finOf* il O
minutes.-Un groupe de onze dragons,sous les
ordres d’un capitaine, se détacha et continua à
marcher dans la direction de Roubaix ; le reste jde
la colonne s’engagea dans l’avenue Aifred-Molle,
gagna l’avenue des Villas, où il se disloqua par
patrouille de dix à douze hommes, lesquels parti-
rent dans les directions de Croix, Fiers, Hem et
Hellemmes.
Les onze dragons, suivis par une foule de plu-
sieurs milliers de curieux q ii observèrent le plus
grand silence, traversèrent tonte la ville, en pas-
sant par la rue de Lamoy, la place de la Liberté,
la Grande-Rue, la Grand’Place, où l’on s’attendait
à ce qu’ils se présentassent devant l’Hôtel de
Ville, les rues Sûnt-Georges, du Grand-Chemin et
de Mouvaux. Ls patrouille avait atteint le pont du
B anc-Seau, quand, au lieu de continuer la route
de Mouvaax, elle prit le chemin de halage du
canal et emprunta ensuite un sentier qui mène
aux briqueteries de Wasquehal.
A l’angle de la grand’place de Roubaix un inci-
dent très remarqué se produisit. Le capitaine des
dragons avait déjà fait quelques mètres dins la
rue de la Gare, quand un do ses hommes ie rejoi-
gnit et lui cria en français de manière à être en-
tendu par tout le monde : « Par ici, en arrière,
pour prendre la rue Saint-G orges. »
L’émotion provoquée par ie passage de l’ennemi
audacieux, on en conviendra, pour oser s’aventu-
rer en si petit nombre dans une ville de 120,006
habitmts, fut à son comble et elle augmenta en-
core lorsque, vers deux heures et demie de l’a-
près-midi, un autre groupe qui comprenait cette
fois 14 dragons, ayant à leur lôte un officier supé-
rieur, traversa Roubaix une seconde fois. Il tra-
versa également là rue de Lannoy, mais au Leu
de poursuivre sa marche vers la Grand’place,
comme le matin, il suivit le boulevard Gambetta,
le boulevard de Paris, le Parc de Barbieux et dis-
parut par le nouveau Boulevard qui relie Ro’Jbaii
à Lille.
On se rend très bien compte, à présent,
que l’arrondissement de Lille est complète-
ment débarrassé des dragons allemands,
que les patrouilles avaient pour unique mis-
sion de-s’-assurer qu’il n’y avait pas ae trou-
pes françaises à l’extrême-frontière.
Uu de nos confrères du Nord a, d’autre
part, publié une note dans laquelle il dit que
le prêtât du Nord a été fait prisonnier à
l’hôtel de la Préfecture. Les Allemands au-
raient demandé une rançon de 7.000.000 fr,
A Armentières, ils se sont contentés de
500.000 fr. A Amiens, ils ont demandé
1.000.000 et 100.000 cigares.
Lens a été rançonné de 700.000 fr. Quel-
ques uhlans ont été aperçus à proximité de
Bail leul.
Mais les Allemands qui occupaient ains?
Lille, Armentières, Valenciennes, Douai et
Baillent, sont partis précipitamment samedi
après-midi.
Ôn a, en outre, téléphoné de Saint-Poi au
Télégramme du Pas-de-Calais et de la Somme F
« 1.200 Allemands ont occupé Arras dty
manche après-midi et ont fait prisonnier M.:
Briens, préfet du Pas-de-Caiais. »
MORT DE M. POGNON
M. Pognon, administrateur de l’AgencY
Havas, est décédé.
Le Canada envoie de la farine
en Angleterre
Le gouvernement anglais s’occupe d(
l’emploi du don de 1 million de sacs ae fa-
rine qu’a fait le Canada.
Ii est probable qu’une partie sera em-
ployée pour faciliter le marché et i’autrs
pour secourir ies malheureux.
C’est ie navire Ruthenian qui a apporté le
premier envoi des Canadiens. Il comprenait
47,000 sacs pour Londres.
Ce chargement a été aussitôt débarqué
sans que les services du port n’aient récia'
iné aucun frais, à la suite d’une décisia
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Administration, Impressions et Annonces, TEL. 10.47
SS, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : EANDQLET Havre
Le Petit Havre
, ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR ETN CHEF
£.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone « 14.80
Secrétaire Général : TE. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Té!. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE.. , U BUREAU DU JOURNAL,-112, bout* de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN Au
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,( « -
l’Oise et la Somme .\ 4 • **■ *'• F*-
Autres Départements... ...1 O Fr. A4 SSO 2SS »
Union Postale ...|AO » 20 Fr. -40 »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Posta de Francs
A NOS LECTEURS
La guerre a, pendant plusieurs
Semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. Il semblait ce-
pendant que les journaux de Paris
fussent plus favorisés et c'est ce
qui explique la vogue dont ils ont
joui.
Aucun effort ne nous a coûté pour
essaÿer de remédier à ia situation
iet nous avons fini par obtenir satis-
faction,' du mbins dans une large
mesure-,Nos lecteurs ont remar-
que que depuis plusieurs jours
déjà nous recommençons à rece-
voir les - nouvelles de ia nuit qui
gnous permettent de les tenir exac-
tement au courant des événements,
soüs ia seule réserve de la censure
officielle devant laquelle toute la
presse s'incline avec une résigna-
tion patriotique.
Nous n’avons pas besoin d'insis-
ter sur le fait que notre journal, qui
s’imprime après trois heures du
tjmatin, est nécessairement mieux
Informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,
pour être mises en vente au Havre
dans ia matinée, doivent être tirées
Ta veille dans l'après-midi.
LA SITUATION
Le communiqué d’aujourd’hui est
bref mais • satisjaisant puisque nos
troupes n’ont Jait que continuer le
mouvement qui depuis'samedi dernier
est à leur avantage.
A notre aile droite, Nancy et les
Vosges, la situation, qui était bonne
hier, ne s’est pas modifiée. Nos troupes
Ont là en face d’elles l’armée du
prince royal de Bavière. Au centre,
entre la Fère Champenoise et la
partie Sud de VArgonne, « notre
Avance est lente mais générale ». Nous
aurons là à faire à forte partie car
l'armée adverse semble bien être celle
du kronprinz lui-même, armée qui
s’était concentrée dans le Luxem-
'bOUT’g % .iMftitn ixaAEL-t3MziJ;iAr>£ Jff,
’rudes combats au passage de la Meuse
et qui s’est glissée dans la haute vallée
de l’Aisne. Quant à notre gauche,
c’est sans doute elle qui a donné le
plus grand effort dans la journée qui
vient de s’écouler.
« Bien que les Allemands aient ren-
forcé leurs troupes, la situation de-
meure satisfaisante, dit le communi-
qué ; l’ennemi se replie devant far-
inée anglaise ». Déjà les nouvelles
’ïeçues dans le courant de la nuit der-
nière nous disaient que les Allemands,
dans leur mouvement de retraite vers
la Marne, s’étaient livrés à de violen-
tes mais infructueuses attaques contre
celles de nos forces qui occupent la
rive droite de l’Ourcq. Ces efforts de
Vennemi sur la gauche se compren-
nent admirablement, car là nos trou-
pes sont dans une position telle
qu’elles pourraient, le cas échéant, le
tourner et couper ses communica-
tions.
Nôtre extrême gauche forme une
sortp.de boucle,, comme on peut s’en
refbdre compte ën suivant sur la carte
le cours de l'Ôurcqpuis celui du Petit
Morin sur la rive t droite duquel les
Allemands ont été rejetés dans la soi-
réègde mardi. Après quelques heu-
reuses opérations nous pourrions fa-
cilfment couper leur meilleure ligne
ravitaillement et de retraite par
Epérnay et Reims, ce qui les mettrait
alors aàflÈ la situation la plus cri-
tique.
L’armée allemande qui est à notre
gauçhe, est celle venue par la Sambre
‘et l’Oise et commandée par le général
von Kluck ; elle doit être singulière-
ment affaiblie par les énormes pertes
subies à Charleroi, à Saint-Quentin et
dans les combats qui ont suivi ; aussi,
Plie a sans doute fait appel pour ren-
forcer ses rangs à la quatrième ar-
mée à laquelle nous nous soyions
heurtés et qui est descendue par Ro-
croy, Mézières et Rethél ; elle est
commandée, dit-on, par le général
von Hansen. Nul doute que la lutte
doive être chaude sur cette gauche,
çomme partout, d’ailleurs, car avec
l'impudence qu'a eue l’ennemi de s’ex-
poser si loin de ses bases, il s’agit
pour lui de vaincre ou de périr.
Nous patienterons autant qu'il le
‘faudra, il périra.
CASPAR-JORDAN.
La Campagne Allemande au Chili
Le ministre allemand de Santiago publie
continuellement dans la presse locale des
4/dliétins sur ,1a guerre qui sont contraires
aux nouvelles officielles reçues par la presse
jfet venant de France et d’Angleterre.
; Sa source d'information est supposée être
b l'ambassade allemande de Washington.
Le Congrès continue ses sessions ordinai-
rement closes à ia fin du mois d’août afiu de
prendre des mesures économiques et finan-
cières permettant d’attendre les événe-
ment!. .:sv,
X-. A.
SIMM tMOfllQi
Une Première Victoire des Alliés
Pendant que nos vaillantes armées sont
aux prises avec les hordes ennemies, nne
guerre économique sans merci est engagée
contre l’Allemagne. Dès la première heure
elle a tourné nettement à notre avantage
et chaque jour nous apporte une nouvelle
victoire.
Le conflit européen a certes partout para-
lysé le commerce. Mais si notre production
s’est tout à coup ralentie, nos moyens n’ont
en rien diminue. La mer est libre autour
de nous, les trains circulent régulièrement
sur presque tout le territoire, les canaux et
les voies fluviales sont libres, les ateliers,
les chantiers et les usines reprennent peu
à peu leur animation d’antan. Il avait fallu
d’abord tout subordonner anx nécessités de
la mobilisation, mais maintenant le gouver-
nement et les communautés commerciales
et industrielles recherchent — et trouvent
— les moyens de donner une impulsion
nouvelle aux affaires.
On a adouci les conditions du moratorium
et, déjà, sur bien des points, les dangers du
chômage s’atténuent. La situation n’ira qà’en
s’améliorant, soyons-en sûrs 1
Parmi les plus sûrs indices de notre excel-
lente position, on peut, ce nous semble,
citer les prix des denrées. I s n’ont subi qu’u-
ne légère hausse et certains ont même fléchi
dans plusieurs régions, et encore y a-t-il lieu
de faire remarquer que par ses nécessaires
et urgentes réquisitions, l’administration
militaire a entrai îé une inévitable raréfac-
tion des produits qui disparaîtra lorsque les
achats s’effectueront d’une façon moins pré-
cipitée.
Quand nous nous tournons vers nos alliés,
nous voyons qu’ils ont, eux aussi, de gran-
des ressources. Jointes aux nôtres, elles per-
mettront de secourir cette héroïque Belgique
appauvrie par suite de l’arrêt brusque de sa
vie presque exclusivement industrielle.
Eu Angleterre il n’y a qu’ane Inactivité
apparente car si la plupart des marchés sont
fermés, le pays ne reste pas inerte.Ces jours-
ci les directeurs de la « Liverpool Cotton as-
sociation » se sont rencontrés avec les re-
présentants de la « Fédération of Master
Cotlon Spinners » sous la présidence de
sir Charles Macara dans le but de discuter
les différentes questions concernant le Lan-
cashire et Liverpool. La discussion fut très
amicale et féconde en résultats. L’accord
suivant a été ensuite publié: «Jusqu’à ce
que le marché de Liverpool puisse être
ouvert,les représentants de la « Fédération»
et de la « Liverpool, Cotton Association » se
consulteront pour établir les prix, etc. Tous
bruits concernant des changement de quote
devront donc être reçus avec réserve. »
^ciosT âvêîTunA,
rauté prend encore livraison des meilleurs
charbons, mais il en reste toujours de gran-
des quantités secondaires à la disposition dn
commerce. A Newcastle la situation est sta-
tionnaire.
D'autre part le trafic maritime, quoique
réduit, est susceptible de progresser rapide-
ment dans l’Atlantique et dans la Méditerra-
née en particulier. Dans le Pacifique, ies Al-
lemands sont dorénavant privés de toute
base d’appui. La Russie, grande puissance
exportatrice, ne souffrira nullement de la
mesure de la Turquie qui vient d’interdire
le passage de ses navires dans les Darda-
nelles.
Partout on se prépare à occuper les mar-
chés sur lesquels les Allemands déversaient
leur camelote « mada in germany » et leurs
« articles de Paris » grossièrement imités.
Les Etats-Unis, par 1 intermédiaire de leur
Chambre de commerce à Paris, nous ont
déjà réservé plusieurs millions de francs de
commandés.
Notre situation monétaire est bonne. L'or
est rare, mais la monnaie fiduciaire n’est
point dépréciée. Le billet de banque fran-
çais fait prime en Angleterre ; chez nous,
le banknote anglais se négocie comme avant
la guerre.La livre vant 25 fr. 20, et le chèque
sur Londres 25 fr. 30. De plus, les billets de
banque belges sont acceptés chez les alliés.
Le crédit de Triple Entente demeure intact.
Chez nos ennemis qne se passe-t-il ?
Les prix des denrées augmentent de jour
en jour. Des ports comme Hambourg souf-
frent du manque de vivres. La marine mar-
chande est aujourd’hui réduite à l’impuis-
sance absolae. Ce n’est pas encore la famine,
mais c’est le marasme complet, sans issue.
D’autre part, les billets de banque subissent
nne dépréciât on de 30 0/0.
On estime que l’Allemagne perd au moins
un million de livres (25 millions de francs)
par jonr, par suite de l’impossibilité où se
tronve sa marine marchande de continuer à
sillonner les mers qui sont occapées actuel-
lement par les navires de guerre anglais et
français.
Si ia guerre durait un an, on affirme qne
ies pertes causées à l’Allemagne s’élèveraient
à plus de neuf milliards.
Les mesures prises par le ministère du
commerce en Angleterre, tendent toutes
à augmenter les gains du commerce anglais
dans de grandes proportions, et il engage
tons ses concitoyens à faire tout ce qui leur
est possible pour précipiter la ruine écono-
mique de l’Allemagne. Aidons-les i
Quelque heureuse que soit l'issue de la
guerre, il aura fallu dépenser des sommes
considérables pour l'entretien des armées
en campagae. L’Allemagne et l’Autriche-
Hongrie auront inévitablement à payer une
indemnité énorme anx Ailhs et elles n'au-
ront presque pas d’argent disponible. On
sait qne, en temps ordiaaire, leurs affaires
sont basées sur le crédit. Aujourd’hui que
tout est arrêté chez eux presque toute leur
fortune est sans valeur. L’Autriche-Hongrie,
moins riche que l’Allemague, a été la pre-
mière à s’en apercevoir et elle a dû, ces
jours-ci, taper à la porte de sa voisine pour
obtenir un emprunt. Mais celle-ci s’est vue
dans la dure nécessité de refuser toute avan-
ce. N'est-ce pas symptômatique, et ne som-
mes-nous pas fondés à tirer quelque fierté
de cette première victoire ?
H. HOLLAENDER.
Le « Bateau de Noël »
On annonce que M. James Keeley, l’édi-
teur du Chicago Herald, aidé par d’autres'
éditeurs, va ouvrir une souscription pour
permettre aux enfants américains d’envoyer
en Europe un «.Bateau de Noël » rempli de
présents qui seront offerts «lut enfant*.
1L.A. G-IJERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
DE PARIS A XrERDUN
9 Septembre. — A l’Aile gauche, situation satisfaisante. L’ennemi se réîrik- devant
l’armée anglaise,
Deux drapeaux ont été enlevés à l’ennemi au cours dés combats engagés suf
l’Ourcq.
Au Centre, notre avance est lente, mais générale.
SBIV AUTRICHE __
8 Septembre. — L’armée serbe, après avoir franchi la frontière, potirsait son offen-
sive sur Visegrad (Bosnie).
P Septembre. — Les Monténégrins occupent d’importantes positions au Sud de Sera-
jevo (Bosnie).
Communiqués
du Gouvernement
P Septembre, 19 h. 20
A L’AILE G\UCHE
Bien que les Allemands aient renforcé leurs
forces, ia situation demeure satisfaisante ; l'en-
nemi se replie devant l'armée anglaise.
AU CENTRE
Notre avance est lente mais générale.
A L’AILE DROITE
Aucune action de l'ennemi contre le Grand
Couronné de Nancy.
DANS LES VOSGES ET EN ALSACE
Pas de modification.
Dépêches Hans
Bordeaux, 10 septembre.
Sur le Front
Sur tout le front les Allemands
semblent esquisser un mouvement de
retraite assez sensible.
La situation stratégique des trou-
pes françaises paraît meilleure.
JW- I O » ,, «« /. JbMtksjr-jptCjttgur
du résultat final, la bataille s’éten-
dant sur plusieurs centaines de kilo-
mètres.
11 semble que les allemands éprou-
vent certaines difficultés pour le ravi-
taillement.
En résumé il paraît y avoir progres-
sion générale des troupes françaises.
CONSEIL DES MINISTRES
US EXEMPTÉS ET RÉFORMÉS
Bordeaux, 10 Septembre.
Au Conseil des Ministres, le minis-
tre de la guerre fit signer un décret
soumettant à une nouvelle visite mé-
dicale tous les hommes exemptés ou
réformés du service militaire.
Ceux qui seront reconnus apte3 au
service militaire seront immédiate,
ment soumis aux obligations de leurs
classes de recrutement.
Ceux qui ne se rendraient pas à la
convocation seront considérés comme
aptes au service armé.
Conseil des Ministres
Bordeaux, 8 septembre.
Le Conseil des ministres s’est réuni dans
la matinée, sons la présidence de M. Poin-
caré. Il s’est entretenu de la situation diplo-
matique et militaire.
M. Ribot a fait savoir qu’il avait donné des
ordres pour que, en attendant la refonte
des dispositions réglementaires, les alloca-
tions aux familles dés militaires sous les
drapeaux soient payées dans la France en-
tière, sur simple présentation dn certificat
d’admission délivré par les autorités locales
de leur résidence habituelle.
La coopération des troupes franco-anglaises
Bordeaux, 9 septembre.
Lord Kitchener a télégraphié à M. Mille-
rand pour loi dire de croire et de faire dire
au généralissime Joffre combien l’armée an-
glaise était heureuse de coopérer avec l’ar-
mée française et combien les Anglais étaient
fiers de la digne tâche de lui porter un appui
sur leqnel la France peut toujours compter
avec une pleine confiance.
Deux drapeaux pris à l’ennemi
Paris, 9 septembre.
Denx drapeaux ont été enlevés à l’ennemi
an cours des combats engagéssur. l’Ourcq.
La médaille militaire a été remise au fan-
tassin réserviste Gnilmard qui conquit de
vive lorce celui du 360° régiment d'infante-
rie de fusilriers de Magdebourg décoré de la
croix de fer en 1870.
Le Kaiser sur ls Champ de Bataille
Paris, 9 septembre.
Selon des indications fournies par le grand
quartier général allemand, le kaiser a assisté
(e 5 aux combats qui se sont déroulés à l’Est
de Nancy '..
Leurs Prooédés
Paris, 9 septembre.
Le Journal siguale que parmi les blessés
^arrivée hier, ona trouvé une jeune infirmiè-
re anglaise qu’une balie prussienne avait
blessée au moment où elle pansait un blessé
allemand,
Promeüoas militaires
Bordeaux, 8 septembre.
Sont promus ou nommés, dans la pre-
mière et seconde sections du cadre de l’état-
major de l’armée, à titre temporaire :
Au grade de général de division, le général
de brigade Delfgny, les généraux Alby, Bla-
zer, D0 mus et Legros, du cadre de réserve.
Au grade de général de brigade, le colonel.
Barajtion.
Les services auxiliaires
Bordeaux, 9 septembre.
Le ministre a donné l’ordre d affecter au
service armé les hommes du service auxi-
liaire dont l'âge et là santé permettent le
changement d affectation.
Les Allemands en Belgique
Ostende, 7 septembre.
Les Allemands s’avancèrent dimanche
dans la direction Nord-Ouest de Bruxelles,
entre Gand et Anvers. Toutes les communi-
cations sont interrompues entre les deux
villes.
Une rencontre a eu lien dimanche à Oor-
degen, près de Wattoreu. Les Belges durent
sa replier devant nn ennemi supérieur.
Le commandant Combinck fut tné d’une
balie à la tête.
Un Eohec allemand à Anvers
Une tentative faite contre Anvers a com-
plètement échoué ; quelques soldats alle-
mands qui, revêtas d’uniformes belges,
s’eupent introduits dans un fort, ont été
tués. ■ » , ’.îljIJI'.Iliai
r - ‘n.j J—MasoiaifiW
Pêtrograd, 8 septembre.
Les fortifications de Mikolaïow prisas par
l’armée russe ont nne grande importance
stratégique, la ville se trouvant au point
d’intersection des voies ferrées conduisant
aux Kàrpates.
L’administration civile russe fonctionne
régulièrement dans toutes les localités occu-
pées par les Busses dans la Frusse orien-
tale.
Un Nouveau Dirigeable Allemand
Romanshorn, 8 septembre.
Les chantiers de Friedriehashafen ont
achevé la constrnctiOn d’un nouveau Zeppe-
lin qui porte le numéro 26.
Les Armements Navals en Allemagne
Amsterdam, 8 septembre.
On mande de Berlin qne les chefs des
groupes bourgeois du Beichtag se sont dé-
clarés prêts à approuver la mise immédiate
eu chantiers d’unités navales nouvelles pour
remplacer les navires perdus depuis le dé-
but de la guerre.
ils ont émis le voeu que le programme de
1913 fut achevé le plus vite possible et que
le programme de 1915 prévoit la rédaction
delà durée du service des bâtiments à quin-
ze années.
Les Pertes allemandes
Paris, 8 septembre.
Le Figaro publie une dépêche selon la-
quelle les Allemands, indépendamment des
89,000 morts signalés hier, ont perdu dans
toute la Belgique, environ 150,000 morts et
blessés.
En y ajoutant les pertes qu’ils ont snbies
en Haute-Alsace, on peut-estimer à 300,000
le nombre des hommes mis hors de combat.
Londres, 9 septembre.
Dans l’attaque qui s’est produite cette se-
maine au sud de Termonue, les Allemands
ont e'u 1,000 tués et se sont retirés en désor-
sordre après l’échec complet de leur ten-
tative.
Ce résultat est dû à l’action très efficace de
l’artillerie belge de campagne.
Londres, 8 septembre.
L’Observer publie nne dépêche d’Anvers si-
gnalant qu’un sac contenant 62.000 plaques
d’identité d’Allemands tués, a été envoyé de
France à Bruxelles, à destination de Berlin.
Deux Navires allemands ooulés
Paris, 9 septembre.
Les croiseurs-cuirassés Condé et Descartes,
assistés du croiseur Bristol, ont conlé dans
l’Océan-Atlantique, deux navires de com-
merce allemands.
Mort du Prince de Bavière
Paris, 9 septembre.
Le Berliner Tageblatt annonce la mort dn
priace Luitpold ae Bavière, fils ainé dn prin-
ce Bupprech, héritier de la couronne.
Le jenne prince était âgé de treize ans.
L’Impératrice à Dantzig
(Source allemande)
On mande qne l’impératrice est partie le
6 septembre ponr Dantzig.
L’Offensive Serbe s’aosentue
Nich, 8 septembre.
L’armée serbe poursuit l’offensive vers
Vichegrade (Visegrad). Le 6 septembre les
serbes ont franchi ia frontière. Lear offensi-
ve continue sur tous les peints avec succès.
A l’Ouest les autriohiens forent rejetés sur
la rire gauche.
Mouvements de Troupe
Home, 9 septembre.
Les trains de marchandises ont cessé de
fonctionner depuis le 6 septembre, dans la
région de Chiasso, en raison des mouve-
ments de troupes qui se produisent actuel-
lement.
La Bade d’Antivari dégagée de Mines
Rome, 9 septembre.
De nombreuses torpilles et mines flot-
fautes qui se trouvaient dans la rade d’Anti-
vari, ont été enlevées par dragages opérés
par les bâtiments français.
Les Combats
autour fie Meaux
Récits (Tuo Sergent et d’un Officier
Un certain nombre de soldats blessés dans
les combats qui se sont déroulés dam la
région Meaux-Coulommiers, La Ferté-Gau-
cber, ont été transportés à Paris par des au-
tobus militaires.
Un de nos confrères a pu s’entretenir avec
plusieurs d’entre eux ; ils lui ont donné
des détails fort intéressants sur les engage-
ments de ces jours derniers.
Voici l’impressionnant récit d’an sergent
^d’infanterie, blessé près de la Ferté-Gaucher.
Ce brave n’a vu qu’un coin de ia bataille,
mais son récit montre bien quand même ce
que fut cette série de combats qui tournè-
rent â l’avantage de nos armes.
— « Depuis vendredi soir, nous avions
pris position ; le bruit du canon se rappro-
cha sans cesse au cours de la journée de sa-
medi sans que, toutefois, nous ayons eu à
combattre. Dans ia soirée, nous'reçûmes
l’ordre de nous replier au delà de G...; mais
dans la nuit, nous avançâmes de nouveau
et notre régiment se massa sur le flanc d’une
colline. C’est au petit jour, dimanche ma-
tin, que nous sommes entrés en contact.
L’ennemi tentait un mouvement débordant
sur notre gauche. Nous reçûmes la mission
de tenir obstinément jusqu’à ce que iss trou-
pes alliées, agissant dans la région de Meaux,
aient repoussé les forces allemandes opérant
de ce côté. Nous n’eûmes guère de mal à
nous conformer aux instructions de nos
chefs car, dès ie début de l’après-midi, l’en-
nemi se repliait en désordre vers l’Est. Il y
eut néanmoins nn très vif engagement au
Nord de la Ferté-Gaucher ; il se poursuivit
toute la nuit et atteiguit sou maximum d’in-
tensité lundi matin. A partir de ce mo-
ment, l’ennemi n’opposa plus qu’une faible
résistance.
-Nawf PATI nn ni oni* rvi*Ao JA ÎIÛ..L1JA„
mètres deux régiments allemands, appuyés
par un parti de cavalerie et un détachement
d’artillerie. Durant cette retraite précipitée,
pas un coup de feu ne fut tiré du côté allemand,
alors que de notre côte nous entretenions
an feu violent qui causa dans les rangs en-
nemis de terribles ravages. A E..., nous
avions réussi à couper une partie du déta-
chement ; nous nous sommes emparés de
7 canons et de 2 mitrailleuses et nous avons
fait de nombreux prisonniers. L’un d’eux,
sergent d’infanterie prussienne, parlant à peu
près le français, nous a avoué que ses hommes
n’ava>ent presque plus de munitions et qu’ils
avaient l’ordre formel de les ménager jusqu'à la
Imite du possible.
» C’est au cours de ce dernier combat que
j’ai été atteint à la caisse d’un coup de sabre
par un officier allemand que je cherchais à
désarmer. Je suis le seul blesse de ma com-
pagnie. Ma blessure n’est pas grave, et d’ail-
leurs une grande satisfaction me ia fait ou-
blier. J’ai appris, en effet, qu'un ordre du
jour avait été lu hier soir aux troupes, an-
nonçant que « les journées des 6 et 7 sep-
tembre avaient été bonnes pour la France I »
Un officier d’infanterie blessé dans les en-
gagements au Nord de Meanx a dit : « J’es-
time que les troupes allemandes que nous
avons repoussées après nne vraie bataille de
deux jours, comprennent deux corps d’ar-
mée. Elles ont subi des pertes énormes : j'ai
constaté plus da 600 cadavres dans une seule
tranchée.
» Nos hommes ont été d’un élan superbe,
trop superbe même, car malgré les ordres
de leurs officiers, un bataillon des nôtres a
chargé, de même qu’à Charleroi, contre des
mitrailleuses. Mais ils ont enfoncé les lignes
prussiennes, malgré que les positions de
celles-ci fussent très fortes.
» Nous avons constaté que les munitions
ont manqué à nue partie des corps enne-
mis. Leur retraite vers le Nord-Est fût pré-
cipitée. Ils évitaient ies agglomérations, tra-
versant ies villages sans même tirer. Leur
fatigue est extrême. »
Le Passage des Allemands
Dans le Noyd
U u Boubaisien a adressé à nu de nos con-
frères une relation du passage des alle-
mands.
Le dimanche 23 août, écrit-il, la plupart des
Houbalsiens qui chaque dimanche se rendent en
Belgique pour y faire leurs petites provisions en
étaient revenus avec des nouvelles alarmantes.
Les Allemands étalent arrivés, disait-on, très nom-
breux, la nuit précédente, sur toute la ligne fron-
tière. Il y en avait des milliers à Nicbin, & Tem-
p.euve, à Blandain et des gens dignes de foi an-
nonçaient que l’état-major s’était Installé au Pecq,
c’est-à-dire aux portes de Tournai.
Ces bruits, comme on pense, se répandirent
comme une traînée de poudre dans toute la ré-.
gion et amenèrent, dès le dimanche soir, l’exode
d’une quantité de Lillois, de Roubaisiens et de
Tourquennais.
La journée de lundi se passa sans qu’aucun
uhlan ne fit son apparition ; toutefois, 1e départ
précipité des Lillois, Roubaisiens et Tourquen-
nois se continuait sans relâche. Ce qui est vrai,
c’est que des patrouilles de cavalerie allemande,
composées de 6, 10 et 15 hommes, avaient, le ?&
août, de très bonne heure, franchi la frontière du
cô’é de Tempieuve et avaient pris des directions
différentes.
Toutes ces patrouilles appartenaient au même
régiment de dragons. On peut affirmer qu’il ne pé-
nétra ainsi pas plus de 400 soldats, dans l’arron-
dissement ae Lille, par petits paquets.
Le mardi 25, grand émoi, ver» dix heures. Trois
dragons allemands sont signalés à Roubaix, dans
la rue d’Alger. La foule les environne. Ils vont,
vionnent, s’entretiennent avec les femmes et
dans l’un des « patrouillards » on reconnaît le di-
recteur d’un des grands établissements industriels
du quartier : il conduit d’ailleurs les deux autres.
Le trio se promène ensuite dans la parue de la
grande-rue se dlrigeant vers le « Laboureur », pé-
nètre dans la cour du dépôt des tramways (ce qui
YAt dire à tort aue la caisse avait été pillée), re-
brousse ensuite chemin el s’engage dans la rue da
la Conférence pour gagner de là Tourcoing, par
le hameau du Crétinier. 11 était alors midi.
Jusqu’au lendemain, les Roubaisiens ne de-
vaient plus revoir les casques a pointe des dra-
gons.
Ce même jour, un pMo'oa d'hommes — on en
compta dix-sept — arrivait à Lannoy et mettait en
coupe réglée les épiceries, boulangeries, etc... ne
se livrant .toutefois A—aucune violence contre la
population, qui prit le sage parti de leur donner
tout ce qu’ils demandaient
Les dragons profilèrent de leur séjour à Lannoy
et à Lys-lcz-Lsnnoy, pour s’emparer de quelques 1
voilures, automobiles, bicyclettes, chevaux,etc...
S’étant présentés chez une notabilité ,de la ville,
ils exigèrent qu’on sortît les chevaux de l’écuria
et comme ils se disposaient à en prendre un, le
gradé qui les conduisait dit en excellent français :
« C t n’est pas la peine de vous embarrasser pour
si peu, vous trouverez mieux chez M. X .. » et il
désigna un industriel important de ta localité. Le
conseil fut suivi.
A six fleures, le 25 aoû*. un groupe de 150 dra-
gons — le plus nombreux qu’on ait vu — station-
nait à proximité des établissements Boutenuy, à
Lys-les Lannoy. A cet endroit avait été fixé le
point de réunion de toutes les patrouilles qui
avaient circulé depuis vingt-quatre heures à ia
frontière.
Des cyclistes étaient accourus de toute la vites-
se de leurs pédales annoncer à Roubaix qu’un
corps d’armée allemand marchait sur fa ville, ve-
nant de Toufilers el de Lannoy. Et de fait on pou-
vait croire que les Allemands étaient très nom-
breux, car ils formaient, alignés par «eux, une
longue file que l’illusion des lances rendait inter-
minable.
C’est à ce moment que se produisit un tragique
événement dont la population de Lys-lez Lannoy,
gardera toujours un souvenir indigné.
Un peloton de dix dragons qui rejoignait le gros
de la colonne, enlre la gare de Lys-lez Lannoy,et
les usines Boutemy, passait au lieu dit le « Bon
Poste». Qu’advint-il exactement? Nul ne le sait
au juste. Les uns prétendent qu’un coup de feu
fut tfré sur la patrouille, d’autres affirment qu’au-
cune détonation ne fut entendue. Toujours est-il
que les Allemands s’anêièrent net. Deux soldats
se détachèrent ; l’un d’eux sonna chez M. Salem-
bier, filateur de lin, dont la ma’son était fermée.
Ce fut le fils, un beau garçon de dix-neuf ans qui
vint ouvrir, derrière lui se trouvaient sa mère ef
sa soeur. Les dragons s'emparèrent des trois per-
sonnes, leur firent traverser la route et les con-
duisirent dans un champ. La, Mme et Mlle Salem-
hier furent contraintes de se mettre à genoux, et
sous leurs yeux, leur.fils et frère fut fusillé à bout
portant.
Les soldats retournèrent dans les trois maisons
attenantes à celle de M. Satembier, lequel avait
réussi à fuir en escaladant le mur de sa cour. Iis
saisirent au collet trois braves ouvriers, dont un
ancien gendarme, décoré de la médaille militaire
et veilleur de nuit à la fabrique de M. Deffrennes,
à Lannoy, rites ayant conduits dans le cbamp où
ils venaient de commettre leur épouvantable for-
fait, ils déchargèrent leurs armes sur leurs inno-
centes victimes. Les quatre cadavres furent lais-
sés sur place et la colonne qui s’etait arrêtés
pendant cette lâche exécution, se remit en marche.
Vers sept heures, les 150 Allemands donnèrent
l’ordre d’ouvrir la barrière du passage à niveau
derrière laquelle ils se tenaient groupés et ils
partirent pour Roubaix, à une ailure. très modé-
rée. Les officiers avaient le revolver au ..poing ;
les soldats tenaient leur carabine inciinéo vers
les maisons.
__ Après avoir dépassé le bureau d’octroi de la
-g OoInnnn.fifHQT—finOf* il O
minutes.-Un groupe de onze dragons,sous les
ordres d’un capitaine, se détacha et continua à
marcher dans la direction de Roubaix ; le reste jde
la colonne s’engagea dans l’avenue Aifred-Molle,
gagna l’avenue des Villas, où il se disloqua par
patrouille de dix à douze hommes, lesquels parti-
rent dans les directions de Croix, Fiers, Hem et
Hellemmes.
Les onze dragons, suivis par une foule de plu-
sieurs milliers de curieux q ii observèrent le plus
grand silence, traversèrent tonte la ville, en pas-
sant par la rue de Lamoy, la place de la Liberté,
la Grande-Rue, la Grand’Place, où l’on s’attendait
à ce qu’ils se présentassent devant l’Hôtel de
Ville, les rues Sûnt-Georges, du Grand-Chemin et
de Mouvaux. Ls patrouille avait atteint le pont du
B anc-Seau, quand, au lieu de continuer la route
de Mouvaax, elle prit le chemin de halage du
canal et emprunta ensuite un sentier qui mène
aux briqueteries de Wasquehal.
A l’angle de la grand’place de Roubaix un inci-
dent très remarqué se produisit. Le capitaine des
dragons avait déjà fait quelques mètres dins la
rue de la Gare, quand un do ses hommes ie rejoi-
gnit et lui cria en français de manière à être en-
tendu par tout le monde : « Par ici, en arrière,
pour prendre la rue Saint-G orges. »
L’émotion provoquée par ie passage de l’ennemi
audacieux, on en conviendra, pour oser s’aventu-
rer en si petit nombre dans une ville de 120,006
habitmts, fut à son comble et elle augmenta en-
core lorsque, vers deux heures et demie de l’a-
près-midi, un autre groupe qui comprenait cette
fois 14 dragons, ayant à leur lôte un officier supé-
rieur, traversa Roubaix une seconde fois. Il tra-
versa également là rue de Lannoy, mais au Leu
de poursuivre sa marche vers la Grand’place,
comme le matin, il suivit le boulevard Gambetta,
le boulevard de Paris, le Parc de Barbieux et dis-
parut par le nouveau Boulevard qui relie Ro’Jbaii
à Lille.
On se rend très bien compte, à présent,
que l’arrondissement de Lille est complète-
ment débarrassé des dragons allemands,
que les patrouilles avaient pour unique mis-
sion de-s’-assurer qu’il n’y avait pas ae trou-
pes françaises à l’extrême-frontière.
Uu de nos confrères du Nord a, d’autre
part, publié une note dans laquelle il dit que
le prêtât du Nord a été fait prisonnier à
l’hôtel de la Préfecture. Les Allemands au-
raient demandé une rançon de 7.000.000 fr,
A Armentières, ils se sont contentés de
500.000 fr. A Amiens, ils ont demandé
1.000.000 et 100.000 cigares.
Lens a été rançonné de 700.000 fr. Quel-
ques uhlans ont été aperçus à proximité de
Bail leul.
Mais les Allemands qui occupaient ains?
Lille, Armentières, Valenciennes, Douai et
Baillent, sont partis précipitamment samedi
après-midi.
Ôn a, en outre, téléphoné de Saint-Poi au
Télégramme du Pas-de-Calais et de la Somme F
« 1.200 Allemands ont occupé Arras dty
manche après-midi et ont fait prisonnier M.:
Briens, préfet du Pas-de-Caiais. »
MORT DE M. POGNON
M. Pognon, administrateur de l’AgencY
Havas, est décédé.
Le Canada envoie de la farine
en Angleterre
Le gouvernement anglais s’occupe d(
l’emploi du don de 1 million de sacs ae fa-
rine qu’a fait le Canada.
Ii est probable qu’une partie sera em-
ployée pour faciliter le marché et i’autrs
pour secourir ies malheureux.
C’est ie navire Ruthenian qui a apporté le
premier envoi des Canadiens. Il comprenait
47,000 sacs pour Londres.
Ce chargement a été aussitôt débarqué
sans que les services du port n’aient récia'
iné aucun frais, à la suite d’une décisia
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.21%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.21%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172249t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172249t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172249t/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172249t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172249t