Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 septembre 1914 09 septembre 1914
Description : 1914/09/09 (A34,N12085). 1914/09/09 (A34,N12085).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172248f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
*HHec — " 5 (Mîmes - EDITION Pli lAUl— 5 Centimes (2 Stages) to.remr, o ^Bu .«u
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O. RANDQLET
âdmlalslratlBa, Impressions st Annonces, TEL. 10.47
36j Ras Fontenelle, 36
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Le Petit Havre
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le -plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CREP'
Î.-J. CASPAR - JORDAN
Télé|jlione i 14,80
Secrétaire Général.: TE VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
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AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasoourg.
(L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( Je Journal.
L» PETIT HAVRE est désigné pour las Annonces Judiciaires et légcles
ABONNEMENTS TBOIS MOIS SIX MOIS UN A*
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, . __ -
l’Oise et la Somme "*■ «Fr. fl S r».
Autres Départements.« Fr.' fl fl 50 sa ,
Union Postale XO » 250 Fr. AO » '
On s’abonna également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franet
\ A NOS LECTEURS
La guerre a, pendant plusieurs
semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. IL semblait ee-
• pendant que les journaux de Paris
fussent plus favorisés et c’çst ce
qui explique la vogue dqnt ils ont
joui.
Aucun effort ne nbus a coûté pour
essayer de retâédier à la situation
evvtous avons fini par obtenir satis-
faet-/ >n, du moins dans une large
mesure. Nos lecteurs ont remar-
qué que depuis plusieurs jours
déjà nous recevons à nouveau les
nouvelles de la nuit qui nous per-
mettent de les tenir exactement au
Courant des événements, sous la
seule réserve de la censure offi-
cielle devant laquelle toute la presse
s’incline avec une résignation pa-
triotique.
Nous n’avons pas besoin d’insis-
ter sur le fait que notre journal, qui
s’imprime après trois heures du
*natin, est nécessairement mieux
informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,
pour être mises en vente au Havre
dans la matinée, doivent être tirées
\à veille dans l’après-midi.
HEUREUX PRÉSAGES
les nouvelles qui nous parviennent
de la grandet bataillé, peut-être la
plus grandé que le monde ait vue, en-
couragent f Qiis les espoirs. L’expérien-
ce des communiqués officiels nous a
d’ailleurs appris que le seul fait d'a-
voir des renseignements sur les opéra-
tions en çpurs est de bon augure ;
lorsqu’elles ne sont pas satisfaisantes,
on se tait en génêral.
À. vrai dire, JJTI JQ^LAO-CVS t?~ tû, au courjSeàe cette descente des Alle-
mands vers Paris qui n’a pas été sans
impressionner le pays ; sans trahir de
secrets on aurait pu, semble-t-il, nous
parler un peu et de la vaillance de nos
soldats dans les combats qui ont été
livrés et de l’ordre parfait avec lequel
nos troupes, toujours bien dans la
main du généralissime, ont pris leurs
positions de retraite au far et à me-
sure des événements pour ne jamais
se laisser couper ni traverser par l’en-
nemi,
Une lettre Jort intéressante du fils
d’un de nos collaborateurs nous a mon-
tré sur le vif Vexcellent état de nos
troupes qui, après la bataille de Saint-
Quentin, étaient en si bonne forme,
qu’elles ne comprenaient pas pourquoi
elles reculaient. Nous non plus nous
ne comprenons pas toüt-à-fait pour-
quoi ce mouvement de retrait s’est
prononcé si loin; mais nous attendons
avec confiance le moment où on pour-
ra nous éclairer sur ce point *et, avec
l’espoir du succès prochain qui sera la
meilleure explication, nous admire-
rons pour le moment comment d’im-
menses corps d’armée ont pu être dé-
placés comme s’il s’agissait, en effet,
d’une manoeuvre voulue.
Donc, l’armée allemande qui, ve-
nant du Nord, avait cru pouvoir par
un, rapide mouvement vers le Sud et
l’Est, couper nos armées, en encercler
une ou deux, ce qui l'aurait dégagée
d’autant pour le siège de Paris,a trouvé
devant elle toutes nos troupes en
liaison étroite et décidées à lui barrer
la route ; de ce fait elle ratait égale-
ment le coup qui consistait à isoler
Paris, par le Sud et elle voyait sin-
gulièrement compromise sa ligne di-
recte de ravitaillement qu’elle s’effor-
cait d’établir par Meaux, Reims Rc-
thel et Mézières.
C’est samedi dernier, 5 septembre,
que l’offensive a été prise par nos
troupes de la défense avancée de Pa-
ris contre l’aile droite allemande ;
le communiqué d’aujourd'hui nous
prouve que le front de bataille ne
s’étend pas seulement jusqu'à Verdun,
mais jusqu’à Nancy et la frontière
de l’Est vers Saint-Dié ; c’est donc
un front de plus de quatre cents kilo-
mètres l
Nous ne pouvons pas savoir quels
sont les effectifs engagés de part et
d’autre, mais il y a certainement là
près d’un million d’hommes aux pri-
ses ; nous ne nous étonnerons donc
pas qu’une pareille bataille doive du-
rer assez longtemps et qu’elle puisse
comporter des alternatives diverses
avant l’action décisive ; nous comptons
seulement que lafin sera conforme au
débat.
Dimanche dernier, notre extrême-
gauche s’est portés sur l’Oarcq, lundi
Pi hier elle sfist ayantes jusque dans
la région de Montmirail, repoussant
les Allemands dans la direction de la
Marne vers Epernày et Châlons. Pen-
dant ce temps^ plus au Nord, notre
gauche, composée de troupes franco-
anglaises-, refoulait dans la même di-
rectidfi les ennemis qu’elle avait de-
vant elle ; dans la journée de diman-
che, elle les avait forcés d’évacuer
Coulommiers et la Ferté-Gaucher ;
hier, elle leur infligea une vraie dé-
faite entre Meaux et Sêzane, faisant
de nombreux prisonniers dont un ba-
taillon d’infanterie et une compagnie
de mitrailleuses avec de nombreux
caissons.
Au centre, nous avons de même
fait reculer l’adversaire aux abords
de Vitry-le-François ; enfin, à droite,
nous l’avons repoussé au delà de la
forêt de Champenoux, au Nord-Est de
Nancy, et, à l’extrémité du front,
nous avons repris, au Sud-Est de
Saint-Dié, la crête de Mandray et le
col des Journaux.
Ainsi, sur toute la ligne l’offensive
de nos troupes à été heureuse ; décidé-
ment l’heure d’Attila semble être enfin
sonnée !
CASPAR-JORDAN.
LES COMBATS 1 BELGIQUE
Autour de Gharleroi
Un de nos amis qui a assisté aux combats en
Belgique, et s’est replié avec les troupes fran-
çaises dans l’Aisne, nous a adressé la lettre sui-
vante :
Chers Amis,
C’est avec plaisir que j’ai reçu vos cartes,
la dernière du 21 août, m’apportant de Don-
nes nouvelles des amis et des encourage-
ments, ce qui, après la semaine que nous
venons de passer, n’est pas superfln.
Maman vous aura peut-être communiqué
la lettre dans laquelle je lui raconte la ma-
nière dont nous reçûmes le baptême du feu
au Châtelet, près de Charleroi, le 22 août.
Notre division se heurtait au gro3 des forces
allemandes. La bataille commencée le 21 au
soir, fut poursuivie dès le lendemain matin,
de 9 heures à 2 heures, nous vécûmes sous
une pluie de mitraille avançant par bonds à
l’abn des sacs. Par trois fois, nous livrâmes
des assauts nous arrêtant à 20 mètres sous le
feu des mitraiileüses. Celles-ci étaient dans
les étages des maisons et nous fauchaient
littéralement, brisant nôtre élan. Finalement
vers trois heures nous battîmes en retraite
-migftHSfiar notre artillerie et un régiment
des cibles.
Nous avions avec nous un bataillon de
zouaves et un autre bataillon de tiraillëurs ;.
ces intrépides camarades ne pensaient qu’à
l’assaut et se replièrent comme nous à re-
gret.
Nos pertes furent importantes, celles des
Allemands furent d’ailleurs plus énormes,
car les maisons dans lesquelles ils s’abri-
ta/nt étaient une à une démolies et incen-
diées par notre artillerie. (Tétait effrayant.
Ceux qui ont échappé aux baiies ennemies
pendant la retraite ont eu une chance inouïe
car je ne psux pas vous décrire l’enter que
c’était. S’il est vrai que les obus à balles des
Allemands ne sont pas terribles et éclatent
trop haut, les obus percutants sont par
contre effrayants. Quand par malheur ils
tombent au milieu des hommes, ils les fan-
chent.
Que d’amis restés là I
Il paraît que ces opérations étaient pré-
vues, que nous étions là pour en amorcer
d’autres plus décisives, ce qui tait que mal-
gré notre mouvement de retraite nous avons
toujours confiance dans le résultat final.
Depuis nous nous sommes trouvés quel-
ques fois dans des conditions critiques mais
sans que cela prennent les proportions dn
combat dn 22 août, maintenant noos som-
mes sur la ligne de résistance et nous sou-
haitons ardemment de refaire la route que
nous avons déjà parcourue deux fois.
Inutile de vous dire n’est-ce pas que cette
Période de violents combats a été très péni-
ble. On ne mangeait presque pas, souvent
parce qn’on n’avait pa3 le temps d’y penser
et i'on dormait encore moins. Lorsqu’il nous
arrivait de bous reposer un peu c’était na-
turellement en plein air, pour ne pas que
l’artillerie adverse incendie le village où
nous nous serions trouvés.
Les avions allemands ont en effet vite fait
de nous découvrir. Ah ! cette guerre moderne
avec cet enfer de feu, ces exodes de gens
échappant à ia mitraille 1 Espérons que nous
serons à jamais débarrassés de cet impéria-
lisme prussien qui l’a déchaînée.
Vous craignez, me dites-vous, que les
Français s'exposent parfois trop généreu-
sement, certes ils ont une crâne assurance.
Pensez, l’autre jour pendant que nous étions
immobilisés derrière nos sacs accablés par
la mitraille et on soleil de plomb, il y en
avait qui ronflaient.-Il est vrai que nous
avions du sommeil en retard. L’autre jour,
j’ai rencontré un clairon, un de nos ami»,
îi l’a échappé belle. lia en un (Jpigt labouré
par uu éclat d’obas et tous ses vêtements
ont été déchirés. Mais combien n’en seront
pas quittes à si boa compte. Ayons confiance
quand même, ia victoire finaie ne peut nous
échapper.
Je termine ma lettre, accroupi dans une
tranchée à un kilomètre environ de la ligne
de feu, mais diable que le canon gronde ; on
en est tout assourdi.
Votre ami dévoué,
)3.,
LA PRESSE PARISIENNE
La situation actuelle de ia presse parisienne
est la suivante j Ont suspendu leur publica-
tion : le Gil Blas, le Rappel, la Lanterne, l’Au-
torité, le Radical, la Petite République, ia Ré-
publique Française, l’Homme Libre.
Nous avons' annoncé le départ du Temps
pour Bordeaux. La Bataille Syndicaliste va s’y
installer également. l/Echo de Paris fait une
édition à Paris et une autre à Bordeaux.
L’Action Française et l’Intransigeant conti-
nuent d’être imprimés à Paris mais transfè-
rent une partie de leur rédaction à Bor-
ds&as.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
»E PAttlS A. VEEtOXJItf .
8 Septembre. — À l’aile gauche, les armées alliées, y compris les éléments de la
défense avancée de Paris, refoulent l’ennemi jusqu’à Montmirail et font de nombreux
prisonniers.
— Sur notre centre, après de violents combats, l’ennemi perd du terrain à Vitry-le-
François, et son mouvement de recul s’accuse nettement.
— A l’aile droite, une attaque des Allemands sur l’axe Château-Salins-Nancy est
repoussée au Nord ; nos troupes, plus à l’Est, rëpren nent la crête de Mandray.
EN BELGIQUE
7 Septembre. — Les Allemands ont attaqué Termonde, à l’Est de Gaad. Us ont dû
se retirer en désordre.
ENT AUTRICHE
8 Septembre. — En Galicie, la ville forte de Nicolàïeff, au Sud de Lemberg, est
prise. La cavalerie russe est sur les crêtes des Karpathes.
EN POLOGNE
8 Septembre.— La deuxième armée autrichienne a été fortement éprouvée dans la
région de Lublin. Au Sud de cette ville, à Krasnostaw, un régiment tout entier s’est
rendu.
EN MER
8 Septembre. — Le croiseur anglais Banadian a capturé, non loin des Canaries le
vapeur allemand Woei'mann, chargé de canons et de troupes. ■
Communiqués
du Gouvernement
LA GRANDS BATAILLE
8 Septembre, 80 h. 50.
A L’AILE GAUCHE
Les armées alliées, y compris les éléments
de la défense avancée de -Paris, sont en pro-
gression continue, depuis les rives de l’Ourcq
jusque dans la région de Montmirail. L’ennemi
se replie dans la direction de la Marne. Entre
Meaux et Sézanne, les troupes franco-anglaises
ont fait de nombreux prisonniers, dont un ba-
taillon d’infanterie, une compagnie mitrailleuse
et de nombreux caissons.
A NOTRE CENTRE
De violents combats se sont livrés entre Fère-
Champendse, Vitry-le-François et la pointe
Sud de l’Argonne. Nous n’avons été nulle part
refoulés et l’ennemi a perdu du terrain aux
%^pari a'fflfnetiement constaté.
A NOTRE DROITE
Une division allemande a attaqué sur l’axe
Château-Salins, Nancy, mais elle a été repous-
sée au Nord de la Forêt de Champenoux.; d’au-
tre part, plus à l’Est, nos troupes ont repris la
crête de Mandray et le col des Journaux.
Pas de modification à la situation d’Alsace.
THÉÂTRE D’OPÉRATIONS AUSTRO-RUSSE
En Galicie, l’offensive russe contre les Autri-
chiens se continue avec succès. Malgré ses fou-
relles à coupole cuirassées et ses trois lignes
de fortifications, Nicolaïéff, 'au Sud de Lemberg,
a été pris par l’armée russe qui y a capturé 40
canons et une grande quantité de munitions.
Les Autrichiens se replient en abandonnant un
nombre considérable de canons, de trains et de
prisonniers. La cavalerie russe est déjà sur les
crêtes des Karpathes.
La deuxième armée autrichienne, opérant
dans la région de Lublin,a ôté fortement éprou-
vée; à l’Ouest de Krasnostaw, un régiment d’in-
fanterie, le 45», s’est rendu en entier.
8 Septembre, Oh. 50
{reçue à 3 heures du matin).
A L’AILE GXUCHE
Les Allemands ayant franchi dans leur mou-
vement de retraite le Petit-Morin se sont livrés,
en vue de protéger leurs communications à
des violences et infructueuses attaques contre
celles de nos forces qui occupent ta rive droite
de l’Ourcq.
Nos alliés, les Anglais, poursuivent leur
offensive dans la direction de la Marne.
Sur les plateaux, au Nord de Sézanne, nos
troupes progressent bien que péniblement.
AU CENTRE
Violents combats, avec alternatives d’avance
et de recul partiels.
A NOTRE DROITE
La situation est bonne en avant de Nancy et
dans les Vosges.
Dfyfcta Huas
L’Héroïsme de nos Soldats
Paris, 8 septembre.
Un jeune sergent du lîi= d8 ligne annonce
à ses parents que ie 114» et le 125° ont été
cités à l’ordre du jour de l’armée pour nue
charge à la baïonnette qu’ils ont effectuée
devant un ennemi quatre lois supérieur.
Le Programme allemand a’a pas été exécuté
Londres, 3 septembre.
Dorant la première phase de la guerre, le
programme allemand n’a pas pu être exé-
cuté. Nous pouvons attendre ia seconde
phase de la campagne avec confiance.
Uu Echec Allemand en Belgique
Londres, 8 septembre.
Dans l’attaque qu’ils ont faite sur Termon-
de les allemands eurent mille tués. Ils se
retirèrent en désordre après un échec com-
plet de ieur tentative.
Ce résultat est -dû à l’action très efficace de
l’aftuerie beige de campagne. .
Ostende, 8 septembre.
On annonce que Termonde a été inondé.
Le Kaiser eu Belgique
Londres, 8 septembre
, Le correspondant du Times à Ostende ap-
prend de bonne source que le kaiser, qui
était à Bruxelles mercredi dernier, descendit
à l’hôtel Bellevue.
Le kromprinz donna le même jour un
banquet au palais royal de Laeken.
Autour de Malinec
Ostende, 8 septembre.
Suivant la Flandre libérale, du 2 courant,
des réfugiés arrivés ce jour-là à Gand. de
Malines, déclarent que les Belges ont inondé
le pays autour de Malines afin d’empêcher
les Allemands (ramener leur lourde ariiiie-
rie de siège.
LA GUERRE AERIENNE
En Aviateur Français
échappe à
—«rcatïx, ? septembre
On rapporte que le 22 août dernier, à
H h.30, fe lieutenant Boeckel partait avec ie
capitaine Simon, de l’état-major de l’armée,
comme observateur, du terrain d’atterrissa-
ge du poste de commandement de Marvilie,
pour reconnaître les mouvements ennemis
dans la région de Longwy, Arlon et Virton.
L’appareil se trouvait à une altitude d8
U800 mètres, au-dessus du bois de Masson,
à 13 kilomètres au Nord-Ouest de Longwy,
lorsqu'il se trouva subitement sous le feu
bien réglé d’une batterie contre aéronef, qui
gardait un dirigeable allemand ancré près
dHalenzy. Sous le souffle d’une explosion
très rapprochée, l’aéroplane lut eomolète-
ment chaviré et le moteur s’arrêta ; Uappa-
reil, déséquilibré, entama une descente ver-
tigineuse en vrille, qui ne put être enrayée
qu’à 200 mètres du sol.
Le lieutenant était résigné à ne pas tom-
ber entre les mains de rennemi, à descen-
dre au milieu des flammes sur la citadelle
de Longwy, où il se serait infailliblement
écrasé ; mais, sur l’insistance de son obser-
vateur, il atterrit à 300 mètres au Sud-Ouest
de Longwy, en avant de la ligne de fea
française qui se repliait momentanément
sous les rafales de l’infanterie et de l’arttlle-
rle allemandes.
Après quelques secondes de réflexion,
ayant examiné l’appareil sous une grêle de
balles et d’obus, le lieutenant Boeckel, avec
un admirable sang-froid, explique à son Ob-
servateur la façon de lancer l’hélice, et tons
deux repartent.
Une heure après, l’appareil rentrait au
terrain d’attemssage du poste de corrfman-
dement, ramenant les deux passagers sains
.et saufs.
L’adieu de deux Aviateurs anglais
Londres, 8 septembre.
John Baker, de la flottille royale, qui est à
î hôpital de Netheravon, a écrità ses parents.
Il leur raconte comment se produisit Pacci-
"dent au cours duquel il eut une jambe cas-
sée et des contusions. Fais il ajoute :
« Pendant que nous volions à 3,000 pieds
au-dessus de Boulogne, notre moteur s’arrê-
ta et l’aéroplane piqua vers le sol. L’officier
observateur me dit : « Baker, notre dernière
minute est venue. Sois brave et meurs
comme un homme. Adieu 1 » Et il me serra
la main. Je n'oublierai jamais cette minute
angoissante. A peine avions-nous cessé de
nous étreindre les malus que nous tombions
dans un champ. »
M. Baker, encore vivant, fut dirigé sur
Southampton et delà sur Netheravon.
Un Ssppsîin capturé avec son équipage
Pétrograd, 6 septembre.
ASeradz, un Zeppelin a été pris avec un
équipage de trente hommes, dont plusieurs
officiers d’état-majôr porteurs de plans et de
dessins.
Ces aéronautes, autrichiens et allemands,
s’enquirent tout d’abord s’ils seraient traités
en espions ou en prisonniers de guerre, et
ayant appris qu’ils seraient traites en pri-
sonniers, iis en manifestèrent une grande
joie. .
Un sous-marin Anglais capture un
hydropiane Allemand
Londres, 7 septembre.
Un sous-rosrin a capturé.à soixante milles
au large d’Harwicb, un hydropiane alle-
mand, tombé à ia mer par suite d’nne panne
fie moteur.
L’hydroplane fut coulé. Le pilote et l’cb-
servateur, laits prisonniers, ont été conduits
sous escorte militaire à la redoute d'Har-
wicü. e« Us êoat emoriseqnés.
Un Aviateur Allemand Fusillé
Copenhague, 8 septembre.
Un des meilleurs aviateurs allemands, le
pilote Hollmuth Hirt, a été fusillé, samedi, à
Berlin, sons i’inculpaiion de haute trahison,
pour avoir conservé des rapports avec Gar-
ros.
Les Eusses ont réparé leur échec de
Tanenberg
Ou mande de Pétrograd, au Times, d'après
la Noroïé Vrémia, au sujet dn succès rempor-
té, mercredi dernier, par les Allemands,
dans la Prusse Orientale :
On sait maintenant comment les choses
se sont passées véritablement. Les corps
russes demeurés intacts se sont réunis
aux troupes du général Bennenkampf, ont
résisté vigoureusement à l’ennemi et finale-
ment ont effectué une contre-attaque.
Le fait de cette contre-attaque permet de
supposer que les Allemands ont été repous-
sés avec de fortes pertes. Les journaux rus-
ses annoncent la mort dans cette bataille dn
général Samsonof, qui s’illustra dans la
guerre russo-japonaise ; du lieutenant-géné-
ral Martos et da major-général Pestich.
Prétendues Viotoires des Autrichiens
Pétrograd, 6 septembre, j
Les agences officielles de Berlin et de I
Vienne ont annoncé de prétendues victoires I
des Autrichiens dans la région de Zamoslie |
et de Tyschovtsy.
A Pétrograd, on déelare de source auto- I
usée que ces nouvelles sont fausses. On I
constate qne les troupes russes, soutenant !
depuis le 21 août une offensive incessante I
contre l’ennemi, entre la Vistuie et le Boug, I
ont défait complètement, le 28, près de I
Lostcbovo, la 15° division autrichienne, et I
que, poursuivant ia lutte jusqu’au 4 septem- j
bre dans eette directionn elles ont pris 3 j
drapeaux, 23 canons, 48 mitrailleuses, 2
aéroplanes, plus 459 officiers et 42,009 sol-
dats.
■ Depuis le 4 septembre, ayant brisé la ré-1
sistance des Autrichiens, les troupes russes I
ont continué leur offensive vers le Sud.Tou- I
tes les nonvelles relatives à de prétendues I
victoires du général Auffenberg, près de |
Zamostie et de Tyschovtsy sont, répète-t-on, j
sciemment fausses et n’ont pour but qne |
d’aUénuer l’importance des succès des Rus- I
ses eu Galicie, ou rien que dans la direction j
de LembeFg, les Russes ont fait 70,000 pri-;|
sonniers et pris 300 bouches à leu, 30 loeo j
motives, 450 wagons, sans compter de nom- [
breux convois.
L’Empereur François-Joseph gravement j
malade {
Pétrograd, 6 septembre, j
... On annonce que l’empereur -François-1
attaque de
paralysie et il est privé de tout sentiment, 1
Son état est soigneusement caché au I
ueuule. I
Les causes de la maladie du monarque se-
raient attribuées, par Fentourage du souve-H
ràin, au fait que pendant un entretien qu’il
a eu avec l’archiduc François, il a eu la
preuve que la victime.de Sarajevo avait par-
ticipé au drame de Meyerliqg.
Gette preuve aurait été trouvée dans des
papiers.
Un Vapeur Allemand Capturé
Las-Pslmas, 8 septembre.
Le croiseur anglais Banadian a capturé le |
vapeur allemand Woertnann, qui transpor- j
tait un important chargement de canons et I
de troupes.
Le Woermann a été reconduit àLas-Palmas. I
La Triple Alliance et la Grèce
Athènes, 8 septembre.
On annonce que durant la crise actuelle,
la triple alliance n’abrait procédé à aucune
démarche auprè3 du gouvernement helléni-
que en vue de là concession de Cavalla à la
Bulgarie.
Eiie n'aurait pas Conseillé davantage à la
Grèce deprocéder à des concessions qnei- ’
conques au sujet des îles.
Les concessions que fit la Grèce sur ht
question des îles émane de sa propre ini-
tiative.
L’Attitude des Etats-Unis
Washington, 8-septembre, i
M. Wilson a donné an département de ia
marine des instructions pour qu’on s’em-
pare de la station de T. S. F. dé Tuckertonn,
qui sera utilisée dans des conditions égales j
par les représentants de3 belligérants et des
pays neutres sous un contrôle sévère.
Le Nouvel Ambassadeur d’Espagne
IS remet ses lettres de créance
En remettant ses lettres de Créance au
président de la Répubtiaue, le lieatenant-
genéfal marquis de Valliarra a prononcé les
paroles suivantes :
DISCOURS DE L'AMBASSADEUR
Monsieur le président,
AU moment de vous remettre tes lettres roya-
les par lesquelles té roi d’Espagfle, mon auguste <
souverain, a daigné m’accréditer comme son am-
bassadeur extraordinaire et ministre plénipoten-
tiaire près le gouvernement de la République
française, c’est un très gradd honneur pour moi ,
que de pouvoir réitérer une fois déplus à Votre
Excellence ses sentiments de cordiale amitié pour |
le Chef de i’Etat, sentiments partagés par son
; gouvernement et ie peuple espagnol.
Les relations traditionnelles qui lient nos deux
nations, unies encore davantage par la mission
commune qu’elles réalisent au Nord de l’Afrique,
sont profondément appréciées par le peuple es-
pagnol, qdl souhaite ardemment que la noble na-
.ion française puisse continuer dans le sein d’une
paix bienfaisante son développement progressif.
Plaise au Ciel que l’Espagne puisse contribuer
à accélérer cet heureux moment.
Sa Majesté se souvenant sans doute de la
mission élevée que j’ai eu l’honneur'de remplir à
vos ordres l’année dernière et à ceux de M. Lou-
bet quelques années avant, a cru devoir m’accor-
der fe grand honneur de le représenter, lui et la
nation espagnole, auprès du gouvernement de la
République. J’ai pu, au cours de ees agréables
missions, apprécier les grandes et remarquables
qualités qui parent les chefs de l’Etat français et
votre sympathique bienveillance a éveillé chez
moi des sentiments d’une respecieeuse et réelle
affection. Que ces sentiments soient ie gage de ia
volonté ferme que jelfns à démontrer dans l’ae-
^ompiisseiae&t aç ma ücke, qui aura uuur but de
j maintenir et.de développer encore davantage les,
| bonnes relations qui existent ai heureusement
| entre nos deux pays.
I Pour accomplir celte mission, je ne doute
l pas, Monsieur le président, que je pourrai comp-
iler sur votre haute bienveillance, avec le pre-
j oieux concours du gouvernement français, et je
I termine, Monsieur le président, en remettant entra
vos mains les lettres qui mettent fiu â la mission
I digne prédécesseur, le marquis de Villa
BËP0BSE DE M. POINCARÉ
Le président de la République a réponds
I en ces termes :
Monsieur l’ambassadeur,
Je suis très heureux de recevoir de vos mains
les lettres par lesquelles Sa Majesté Catholique
vous accrédite auprès du gouvernement de la Ré-
publique. Je suis profondément touché de la déli-
cate attention qu’a eue votre auguste souverain
de choisir pour le représenter en France un hom-
me éminent, avec qui j’ai eu le plaisir de nouer
aes relations personnelles etdont i’ai pu apprécier
les hautes qualités. Je sais. Monsieur l’ambassa*
| deur, quels sont ces sentiments pour la France ;
[ je sais qu’ils, reflètent exactement ceux de la no-
! ble nation espagnole ; je sais en particulier q l’iis
I sont en parfaite harmonie avec ceux de Si Majesté
le roi Alphonse XIII, qui n’a cessé de donner à
mon pays les témoignages de sa fidèle amitié. Je
vous remercie des voeux que vous formez pour
le rétablissement de la paix. La France n*a pas
voulu la guerre ; elle a tout fait pour l’éviter ;
elle a maintenant le devoir de la poursuivre av^d
ses alliés jusqu’à la victoire et jusqu’à la répara-
tion du droit.
Je vous prie de vouloir bien être, auprès de vo-
tre auguste souverain, l’interprète de ma recon-
naissance et de mon affection et de lui transmet-
tre mes souhaits les plus sincères pour la pros-
périté de l’Espagne.
L’ANGLETERRE DOIT FRAPPER FORT
Du correspondant militalre du Times :
Le moment est arrivé où nous devrions
nous demander si nous nous proposons de
subir docilement plus longtemps l’initiative
allemande ou d’y substituer notre initiative
propre.'Nous avons une grande masse de
troupes réunies ou en formation dans nos
lies et nous avons le commandement de la
mer, en ce sens qne notre ennemi ne nous
i’a pas disputé et a aceepté avec résignation
tous les desavantages qu’entraîne ponr lui la
perte de cette maîtrise de la mer,
Il est temps de profiter de èette situation,
et puisque toutes ies troupes dô première
ligne de l'Allemagne sont massées, d’une
part dans le centre delà France, d’autre
part sur l’Oder et la Vist-ule, d’ouvrir une
campagne vigoureuse des points de la côte
de France, de Belgique et d'Allemagne, où
nous avons le plus chance de porter un
coup dur à l’ennemi.
Nons avons eu parfaitement raison d’en,
voyer notre corps expéditionnaire sur la
point décisif à l’ouverture de la guerre ;
mais en raison dn c.arapt4co pajUeqlier
ta guerre a maintenant assumé, nous pou-
vons causer de plus grands ennuis, plus
daxiété et de confusion à notre ennemi
par des opérations ayant la côte pour base,
au’en envoyant de3 renforts à noire armée
j qui opère au milieu des masses françaises.
I En partant de ce point de vue, il vaudrait
j mieux ramener notre corps expéditionnaire,
1 ce qui nous permettrait de poursuivre cette
j nouvelle stratégie avec plus de vigueur. Si
I cependant les Français ont encore besoin de
I conserver nôtre petite armée, nous sommes
I ténus de l’ÿ laisser et de maintenir cônti-
I mieliement ses effectifs.
La question de savoir si la mer du Nord, la
Baltique ou ia Manche seraient le théâtre le
plus profitable de cette offensive, concerne
/é haut commandement. Il faut que nous
tenions toute la ligne côtière Sotis ia menace
constante d’une attaque, et que nous ’ frap-
pions avec force au point où nous sommes
susceptibles d’obteair les meilleurs résultats
dans î’iütéf êt des alliés et de leur cause.
A l’heure actuelle, l’Allemagne est en me-
sure de laisser toutes les côtes pour ainsi
| dire dégarnies et d’emplover tontes ses
i forcés mobiles à l’Est et a l’Ouest. Un-mou-
vement d’offensive énergtquesotis la protec-
tion de nôtre Hotte pourrait facilement rete-
nir le long de la côte dont Us sont maîtres
actuellement, 500,000 soldats allemands oa
même-davantage, et, si une attaque ainsi
conduite, faisait sortir la flotte allemande de
son ancre, aucun de nous n’en éprouverait
un grand regret.
Chez nos Amis les Belges
L’Héroïsme fie leurs Bourgmestres
Nous avons déjà signalé la fier démenti
opposé publiquement par lè bourgmestre de
Bruxelles, M. Adolphe MaX, à Brie proclama-
tion dn gouverneur générai allemand itnpo-'
sé à la ville de Liège.
installé en permanence dans son Hôtel da
Ville, M. Max y montra 4 tout instant le
ssnci de ne rien laisser passer qüi puisse
blesser la dignité des Belges ses compatrio-
tes,
Denx exemples caractéristiques sont cités
par*des correspondants anglais :
• Un major prussien vmt, l’un des jours derniers,
.présenter un bon. de réquisition à l’Hôtel de Ville.
I! s’adressa à un fonctionnaire, qui refusa d’ac-
‘ cepter le bon, là pièbe'n’étant:pats en réglé.
Lo prussien insistant, le fonctionnaire le pria
de s’adresser au bourgmestre.
L’insolent personnage pénétra alors dans le
cabket de M. Max, sans se faire annoncer, cou-
vert et le cigare aux lèvres.
Le bourgmestre se leva et très froidement dit
à l'officier : « Monsieur, vous êtes ia première
personne qtii ose pénétrer chez moi sans se faire
annoncer», et pressant sur un bouton d’appel,
M. MaX dit à l’huissier qui avait paru : * Veuillez
prier M. le générai von Arnim, de m’accorde»
cinq minutes d’entretien».
Le résultat de l’entrevue ne se fit pas attendre.
Le général infligea au grossier personnage onze
jours d’arrêts et puis, se tournant vers M. Max,
il dit : « Maintenant, la conversation peut conll-
fiuér. »
— Pardon, mon général, répliqua M. Max, elle
peut commencer. »
Voici le deuxième fait :
Un autre jour, les Allemands s’avisèrent d’épa-
ter les Bruxellois en offrant aux badauds 1e spec-
tacle de leur disgracieuse « parade-inârsch ».
M. Max n’y fit point d’obstàcle, mais il convo-
qua tonte la police de la capitale et loi exposa
que, durant la parade tudésque, elle aurait pour
mission de tenir le public à cent mètres des trou-
pes.
— Pourquoi cette mesure? demanda l’une des
fortes têtes a’oulre-Rhin.
— Parce qu’il faut éviter les incidents t répliqua
le bourgmestre.
La forte tête n’inststa pas et 2g parade teutoanfr
tt’efit pas lieu,
Adm ioislralenr - Délégué - Gérant
O. RANDQLET
âdmlalslratlBa, Impressions st Annonces, TEL. 10.47
36j Ras Fontenelle, 36
Adresse Télégraphique : EANEQLET Havre
Le Petit Havre
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Le -plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CREP'
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Secrétaire Général.: TE VALLÉE
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AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasoourg.
(L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( Je Journal.
L» PETIT HAVRE est désigné pour las Annonces Judiciaires et légcles
ABONNEMENTS TBOIS MOIS SIX MOIS UN A*
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, . __ -
l’Oise et la Somme "*■ «Fr. fl S r».
Autres Départements.« Fr.' fl fl 50 sa ,
Union Postale XO » 250 Fr. AO » '
On s’abonna également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franet
\ A NOS LECTEURS
La guerre a, pendant plusieurs
semaines, désorganisé notre ser-
vice d’informations, comme celui de
tous les journaux. IL semblait ee-
• pendant que les journaux de Paris
fussent plus favorisés et c’çst ce
qui explique la vogue dqnt ils ont
joui.
Aucun effort ne nbus a coûté pour
essayer de retâédier à la situation
evvtous avons fini par obtenir satis-
faet-/ >n, du moins dans une large
mesure. Nos lecteurs ont remar-
qué que depuis plusieurs jours
déjà nous recevons à nouveau les
nouvelles de la nuit qui nous per-
mettent de les tenir exactement au
Courant des événements, sous la
seule réserve de la censure offi-
cielle devant laquelle toute la presse
s’incline avec une résignation pa-
triotique.
Nous n’avons pas besoin d’insis-
ter sur le fait que notre journal, qui
s’imprime après trois heures du
*natin, est nécessairement mieux
informé que les éditions de pro-
vince des journaux de Paris qui,
pour être mises en vente au Havre
dans la matinée, doivent être tirées
\à veille dans l’après-midi.
HEUREUX PRÉSAGES
les nouvelles qui nous parviennent
de la grandet bataillé, peut-être la
plus grandé que le monde ait vue, en-
couragent f Qiis les espoirs. L’expérien-
ce des communiqués officiels nous a
d’ailleurs appris que le seul fait d'a-
voir des renseignements sur les opéra-
tions en çpurs est de bon augure ;
lorsqu’elles ne sont pas satisfaisantes,
on se tait en génêral.
À. vrai dire, JJTI JQ^LAO-CVS t?~ tû, au courjSeàe cette descente des Alle-
mands vers Paris qui n’a pas été sans
impressionner le pays ; sans trahir de
secrets on aurait pu, semble-t-il, nous
parler un peu et de la vaillance de nos
soldats dans les combats qui ont été
livrés et de l’ordre parfait avec lequel
nos troupes, toujours bien dans la
main du généralissime, ont pris leurs
positions de retraite au far et à me-
sure des événements pour ne jamais
se laisser couper ni traverser par l’en-
nemi,
Une lettre Jort intéressante du fils
d’un de nos collaborateurs nous a mon-
tré sur le vif Vexcellent état de nos
troupes qui, après la bataille de Saint-
Quentin, étaient en si bonne forme,
qu’elles ne comprenaient pas pourquoi
elles reculaient. Nous non plus nous
ne comprenons pas toüt-à-fait pour-
quoi ce mouvement de retrait s’est
prononcé si loin; mais nous attendons
avec confiance le moment où on pour-
ra nous éclairer sur ce point *et, avec
l’espoir du succès prochain qui sera la
meilleure explication, nous admire-
rons pour le moment comment d’im-
menses corps d’armée ont pu être dé-
placés comme s’il s’agissait, en effet,
d’une manoeuvre voulue.
Donc, l’armée allemande qui, ve-
nant du Nord, avait cru pouvoir par
un, rapide mouvement vers le Sud et
l’Est, couper nos armées, en encercler
une ou deux, ce qui l'aurait dégagée
d’autant pour le siège de Paris,a trouvé
devant elle toutes nos troupes en
liaison étroite et décidées à lui barrer
la route ; de ce fait elle ratait égale-
ment le coup qui consistait à isoler
Paris, par le Sud et elle voyait sin-
gulièrement compromise sa ligne di-
recte de ravitaillement qu’elle s’effor-
cait d’établir par Meaux, Reims Rc-
thel et Mézières.
C’est samedi dernier, 5 septembre,
que l’offensive a été prise par nos
troupes de la défense avancée de Pa-
ris contre l’aile droite allemande ;
le communiqué d’aujourd'hui nous
prouve que le front de bataille ne
s’étend pas seulement jusqu'à Verdun,
mais jusqu’à Nancy et la frontière
de l’Est vers Saint-Dié ; c’est donc
un front de plus de quatre cents kilo-
mètres l
Nous ne pouvons pas savoir quels
sont les effectifs engagés de part et
d’autre, mais il y a certainement là
près d’un million d’hommes aux pri-
ses ; nous ne nous étonnerons donc
pas qu’une pareille bataille doive du-
rer assez longtemps et qu’elle puisse
comporter des alternatives diverses
avant l’action décisive ; nous comptons
seulement que lafin sera conforme au
débat.
Dimanche dernier, notre extrême-
gauche s’est portés sur l’Oarcq, lundi
Pi hier elle sfist ayantes jusque dans
la région de Montmirail, repoussant
les Allemands dans la direction de la
Marne vers Epernày et Châlons. Pen-
dant ce temps^ plus au Nord, notre
gauche, composée de troupes franco-
anglaises-, refoulait dans la même di-
rectidfi les ennemis qu’elle avait de-
vant elle ; dans la journée de diman-
che, elle les avait forcés d’évacuer
Coulommiers et la Ferté-Gaucher ;
hier, elle leur infligea une vraie dé-
faite entre Meaux et Sêzane, faisant
de nombreux prisonniers dont un ba-
taillon d’infanterie et une compagnie
de mitrailleuses avec de nombreux
caissons.
Au centre, nous avons de même
fait reculer l’adversaire aux abords
de Vitry-le-François ; enfin, à droite,
nous l’avons repoussé au delà de la
forêt de Champenoux, au Nord-Est de
Nancy, et, à l’extrémité du front,
nous avons repris, au Sud-Est de
Saint-Dié, la crête de Mandray et le
col des Journaux.
Ainsi, sur toute la ligne l’offensive
de nos troupes à été heureuse ; décidé-
ment l’heure d’Attila semble être enfin
sonnée !
CASPAR-JORDAN.
LES COMBATS 1 BELGIQUE
Autour de Gharleroi
Un de nos amis qui a assisté aux combats en
Belgique, et s’est replié avec les troupes fran-
çaises dans l’Aisne, nous a adressé la lettre sui-
vante :
Chers Amis,
C’est avec plaisir que j’ai reçu vos cartes,
la dernière du 21 août, m’apportant de Don-
nes nouvelles des amis et des encourage-
ments, ce qui, après la semaine que nous
venons de passer, n’est pas superfln.
Maman vous aura peut-être communiqué
la lettre dans laquelle je lui raconte la ma-
nière dont nous reçûmes le baptême du feu
au Châtelet, près de Charleroi, le 22 août.
Notre division se heurtait au gro3 des forces
allemandes. La bataille commencée le 21 au
soir, fut poursuivie dès le lendemain matin,
de 9 heures à 2 heures, nous vécûmes sous
une pluie de mitraille avançant par bonds à
l’abn des sacs. Par trois fois, nous livrâmes
des assauts nous arrêtant à 20 mètres sous le
feu des mitraiileüses. Celles-ci étaient dans
les étages des maisons et nous fauchaient
littéralement, brisant nôtre élan. Finalement
vers trois heures nous battîmes en retraite
-migftHSfiar notre artillerie et un régiment
des cibles.
Nous avions avec nous un bataillon de
zouaves et un autre bataillon de tiraillëurs ;.
ces intrépides camarades ne pensaient qu’à
l’assaut et se replièrent comme nous à re-
gret.
Nos pertes furent importantes, celles des
Allemands furent d’ailleurs plus énormes,
car les maisons dans lesquelles ils s’abri-
ta/nt étaient une à une démolies et incen-
diées par notre artillerie. (Tétait effrayant.
Ceux qui ont échappé aux baiies ennemies
pendant la retraite ont eu une chance inouïe
car je ne psux pas vous décrire l’enter que
c’était. S’il est vrai que les obus à balles des
Allemands ne sont pas terribles et éclatent
trop haut, les obus percutants sont par
contre effrayants. Quand par malheur ils
tombent au milieu des hommes, ils les fan-
chent.
Que d’amis restés là I
Il paraît que ces opérations étaient pré-
vues, que nous étions là pour en amorcer
d’autres plus décisives, ce qui tait que mal-
gré notre mouvement de retraite nous avons
toujours confiance dans le résultat final.
Depuis nous nous sommes trouvés quel-
ques fois dans des conditions critiques mais
sans que cela prennent les proportions dn
combat dn 22 août, maintenant noos som-
mes sur la ligne de résistance et nous sou-
haitons ardemment de refaire la route que
nous avons déjà parcourue deux fois.
Inutile de vous dire n’est-ce pas que cette
Période de violents combats a été très péni-
ble. On ne mangeait presque pas, souvent
parce qn’on n’avait pa3 le temps d’y penser
et i'on dormait encore moins. Lorsqu’il nous
arrivait de bous reposer un peu c’était na-
turellement en plein air, pour ne pas que
l’artillerie adverse incendie le village où
nous nous serions trouvés.
Les avions allemands ont en effet vite fait
de nous découvrir. Ah ! cette guerre moderne
avec cet enfer de feu, ces exodes de gens
échappant à ia mitraille 1 Espérons que nous
serons à jamais débarrassés de cet impéria-
lisme prussien qui l’a déchaînée.
Vous craignez, me dites-vous, que les
Français s'exposent parfois trop généreu-
sement, certes ils ont une crâne assurance.
Pensez, l’autre jour pendant que nous étions
immobilisés derrière nos sacs accablés par
la mitraille et on soleil de plomb, il y en
avait qui ronflaient.-Il est vrai que nous
avions du sommeil en retard. L’autre jour,
j’ai rencontré un clairon, un de nos ami»,
îi l’a échappé belle. lia en un (Jpigt labouré
par uu éclat d’obas et tous ses vêtements
ont été déchirés. Mais combien n’en seront
pas quittes à si boa compte. Ayons confiance
quand même, ia victoire finaie ne peut nous
échapper.
Je termine ma lettre, accroupi dans une
tranchée à un kilomètre environ de la ligne
de feu, mais diable que le canon gronde ; on
en est tout assourdi.
Votre ami dévoué,
)3.,
LA PRESSE PARISIENNE
La situation actuelle de ia presse parisienne
est la suivante j Ont suspendu leur publica-
tion : le Gil Blas, le Rappel, la Lanterne, l’Au-
torité, le Radical, la Petite République, ia Ré-
publique Française, l’Homme Libre.
Nous avons' annoncé le départ du Temps
pour Bordeaux. La Bataille Syndicaliste va s’y
installer également. l/Echo de Paris fait une
édition à Paris et une autre à Bordeaux.
L’Action Française et l’Intransigeant conti-
nuent d’être imprimés à Paris mais transfè-
rent une partie de leur rédaction à Bor-
ds&as.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
»E PAttlS A. VEEtOXJItf .
8 Septembre. — À l’aile gauche, les armées alliées, y compris les éléments de la
défense avancée de Paris, refoulent l’ennemi jusqu’à Montmirail et font de nombreux
prisonniers.
— Sur notre centre, après de violents combats, l’ennemi perd du terrain à Vitry-le-
François, et son mouvement de recul s’accuse nettement.
— A l’aile droite, une attaque des Allemands sur l’axe Château-Salins-Nancy est
repoussée au Nord ; nos troupes, plus à l’Est, rëpren nent la crête de Mandray.
EN BELGIQUE
7 Septembre. — Les Allemands ont attaqué Termonde, à l’Est de Gaad. Us ont dû
se retirer en désordre.
ENT AUTRICHE
8 Septembre. — En Galicie, la ville forte de Nicolàïeff, au Sud de Lemberg, est
prise. La cavalerie russe est sur les crêtes des Karpathes.
EN POLOGNE
8 Septembre.— La deuxième armée autrichienne a été fortement éprouvée dans la
région de Lublin. Au Sud de cette ville, à Krasnostaw, un régiment tout entier s’est
rendu.
EN MER
8 Septembre. — Le croiseur anglais Banadian a capturé, non loin des Canaries le
vapeur allemand Woei'mann, chargé de canons et de troupes. ■
Communiqués
du Gouvernement
LA GRANDS BATAILLE
8 Septembre, 80 h. 50.
A L’AILE GAUCHE
Les armées alliées, y compris les éléments
de la défense avancée de -Paris, sont en pro-
gression continue, depuis les rives de l’Ourcq
jusque dans la région de Montmirail. L’ennemi
se replie dans la direction de la Marne. Entre
Meaux et Sézanne, les troupes franco-anglaises
ont fait de nombreux prisonniers, dont un ba-
taillon d’infanterie, une compagnie mitrailleuse
et de nombreux caissons.
A NOTRE CENTRE
De violents combats se sont livrés entre Fère-
Champendse, Vitry-le-François et la pointe
Sud de l’Argonne. Nous n’avons été nulle part
refoulés et l’ennemi a perdu du terrain aux
%^pari a'fflfnetiement constaté.
A NOTRE DROITE
Une division allemande a attaqué sur l’axe
Château-Salins, Nancy, mais elle a été repous-
sée au Nord de la Forêt de Champenoux.; d’au-
tre part, plus à l’Est, nos troupes ont repris la
crête de Mandray et le col des Journaux.
Pas de modification à la situation d’Alsace.
THÉÂTRE D’OPÉRATIONS AUSTRO-RUSSE
En Galicie, l’offensive russe contre les Autri-
chiens se continue avec succès. Malgré ses fou-
relles à coupole cuirassées et ses trois lignes
de fortifications, Nicolaïéff, 'au Sud de Lemberg,
a été pris par l’armée russe qui y a capturé 40
canons et une grande quantité de munitions.
Les Autrichiens se replient en abandonnant un
nombre considérable de canons, de trains et de
prisonniers. La cavalerie russe est déjà sur les
crêtes des Karpathes.
La deuxième armée autrichienne, opérant
dans la région de Lublin,a ôté fortement éprou-
vée; à l’Ouest de Krasnostaw, un régiment d’in-
fanterie, le 45», s’est rendu en entier.
8 Septembre, Oh. 50
{reçue à 3 heures du matin).
A L’AILE GXUCHE
Les Allemands ayant franchi dans leur mou-
vement de retraite le Petit-Morin se sont livrés,
en vue de protéger leurs communications à
des violences et infructueuses attaques contre
celles de nos forces qui occupent ta rive droite
de l’Ourcq.
Nos alliés, les Anglais, poursuivent leur
offensive dans la direction de la Marne.
Sur les plateaux, au Nord de Sézanne, nos
troupes progressent bien que péniblement.
AU CENTRE
Violents combats, avec alternatives d’avance
et de recul partiels.
A NOTRE DROITE
La situation est bonne en avant de Nancy et
dans les Vosges.
Dfyfcta Huas
L’Héroïsme de nos Soldats
Paris, 8 septembre.
Un jeune sergent du lîi= d8 ligne annonce
à ses parents que ie 114» et le 125° ont été
cités à l’ordre du jour de l’armée pour nue
charge à la baïonnette qu’ils ont effectuée
devant un ennemi quatre lois supérieur.
Le Programme allemand a’a pas été exécuté
Londres, 3 septembre.
Dorant la première phase de la guerre, le
programme allemand n’a pas pu être exé-
cuté. Nous pouvons attendre ia seconde
phase de la campagne avec confiance.
Uu Echec Allemand en Belgique
Londres, 8 septembre.
Dans l’attaque qu’ils ont faite sur Termon-
de les allemands eurent mille tués. Ils se
retirèrent en désordre après un échec com-
plet de ieur tentative.
Ce résultat est -dû à l’action très efficace de
l’aftuerie beige de campagne. .
Ostende, 8 septembre.
On annonce que Termonde a été inondé.
Le Kaiser eu Belgique
Londres, 8 septembre
, Le correspondant du Times à Ostende ap-
prend de bonne source que le kaiser, qui
était à Bruxelles mercredi dernier, descendit
à l’hôtel Bellevue.
Le kromprinz donna le même jour un
banquet au palais royal de Laeken.
Autour de Malinec
Ostende, 8 septembre.
Suivant la Flandre libérale, du 2 courant,
des réfugiés arrivés ce jour-là à Gand. de
Malines, déclarent que les Belges ont inondé
le pays autour de Malines afin d’empêcher
les Allemands (ramener leur lourde ariiiie-
rie de siège.
LA GUERRE AERIENNE
En Aviateur Français
échappe à
—«rcatïx, ? septembre
On rapporte que le 22 août dernier, à
H h.30, fe lieutenant Boeckel partait avec ie
capitaine Simon, de l’état-major de l’armée,
comme observateur, du terrain d’atterrissa-
ge du poste de commandement de Marvilie,
pour reconnaître les mouvements ennemis
dans la région de Longwy, Arlon et Virton.
L’appareil se trouvait à une altitude d8
U800 mètres, au-dessus du bois de Masson,
à 13 kilomètres au Nord-Ouest de Longwy,
lorsqu'il se trouva subitement sous le feu
bien réglé d’une batterie contre aéronef, qui
gardait un dirigeable allemand ancré près
dHalenzy. Sous le souffle d’une explosion
très rapprochée, l’aéroplane lut eomolète-
ment chaviré et le moteur s’arrêta ; Uappa-
reil, déséquilibré, entama une descente ver-
tigineuse en vrille, qui ne put être enrayée
qu’à 200 mètres du sol.
Le lieutenant était résigné à ne pas tom-
ber entre les mains de rennemi, à descen-
dre au milieu des flammes sur la citadelle
de Longwy, où il se serait infailliblement
écrasé ; mais, sur l’insistance de son obser-
vateur, il atterrit à 300 mètres au Sud-Ouest
de Longwy, en avant de la ligne de fea
française qui se repliait momentanément
sous les rafales de l’infanterie et de l’arttlle-
rle allemandes.
Après quelques secondes de réflexion,
ayant examiné l’appareil sous une grêle de
balles et d’obus, le lieutenant Boeckel, avec
un admirable sang-froid, explique à son Ob-
servateur la façon de lancer l’hélice, et tons
deux repartent.
Une heure après, l’appareil rentrait au
terrain d’attemssage du poste de corrfman-
dement, ramenant les deux passagers sains
.et saufs.
L’adieu de deux Aviateurs anglais
Londres, 8 septembre.
John Baker, de la flottille royale, qui est à
î hôpital de Netheravon, a écrità ses parents.
Il leur raconte comment se produisit Pacci-
"dent au cours duquel il eut une jambe cas-
sée et des contusions. Fais il ajoute :
« Pendant que nous volions à 3,000 pieds
au-dessus de Boulogne, notre moteur s’arrê-
ta et l’aéroplane piqua vers le sol. L’officier
observateur me dit : « Baker, notre dernière
minute est venue. Sois brave et meurs
comme un homme. Adieu 1 » Et il me serra
la main. Je n'oublierai jamais cette minute
angoissante. A peine avions-nous cessé de
nous étreindre les malus que nous tombions
dans un champ. »
M. Baker, encore vivant, fut dirigé sur
Southampton et delà sur Netheravon.
Un Ssppsîin capturé avec son équipage
Pétrograd, 6 septembre.
ASeradz, un Zeppelin a été pris avec un
équipage de trente hommes, dont plusieurs
officiers d’état-majôr porteurs de plans et de
dessins.
Ces aéronautes, autrichiens et allemands,
s’enquirent tout d’abord s’ils seraient traités
en espions ou en prisonniers de guerre, et
ayant appris qu’ils seraient traites en pri-
sonniers, iis en manifestèrent une grande
joie. .
Un sous-marin Anglais capture un
hydropiane Allemand
Londres, 7 septembre.
Un sous-rosrin a capturé.à soixante milles
au large d’Harwicb, un hydropiane alle-
mand, tombé à ia mer par suite d’nne panne
fie moteur.
L’hydroplane fut coulé. Le pilote et l’cb-
servateur, laits prisonniers, ont été conduits
sous escorte militaire à la redoute d'Har-
wicü. e« Us êoat emoriseqnés.
Un Aviateur Allemand Fusillé
Copenhague, 8 septembre.
Un des meilleurs aviateurs allemands, le
pilote Hollmuth Hirt, a été fusillé, samedi, à
Berlin, sons i’inculpaiion de haute trahison,
pour avoir conservé des rapports avec Gar-
ros.
Les Eusses ont réparé leur échec de
Tanenberg
Ou mande de Pétrograd, au Times, d'après
la Noroïé Vrémia, au sujet dn succès rempor-
té, mercredi dernier, par les Allemands,
dans la Prusse Orientale :
On sait maintenant comment les choses
se sont passées véritablement. Les corps
russes demeurés intacts se sont réunis
aux troupes du général Bennenkampf, ont
résisté vigoureusement à l’ennemi et finale-
ment ont effectué une contre-attaque.
Le fait de cette contre-attaque permet de
supposer que les Allemands ont été repous-
sés avec de fortes pertes. Les journaux rus-
ses annoncent la mort dans cette bataille dn
général Samsonof, qui s’illustra dans la
guerre russo-japonaise ; du lieutenant-géné-
ral Martos et da major-général Pestich.
Prétendues Viotoires des Autrichiens
Pétrograd, 6 septembre, j
Les agences officielles de Berlin et de I
Vienne ont annoncé de prétendues victoires I
des Autrichiens dans la région de Zamoslie |
et de Tyschovtsy.
A Pétrograd, on déelare de source auto- I
usée que ces nouvelles sont fausses. On I
constate qne les troupes russes, soutenant !
depuis le 21 août une offensive incessante I
contre l’ennemi, entre la Vistuie et le Boug, I
ont défait complètement, le 28, près de I
Lostcbovo, la 15° division autrichienne, et I
que, poursuivant ia lutte jusqu’au 4 septem- j
bre dans eette directionn elles ont pris 3 j
drapeaux, 23 canons, 48 mitrailleuses, 2
aéroplanes, plus 459 officiers et 42,009 sol-
dats.
■ Depuis le 4 septembre, ayant brisé la ré-1
sistance des Autrichiens, les troupes russes I
ont continué leur offensive vers le Sud.Tou- I
tes les nonvelles relatives à de prétendues I
victoires du général Auffenberg, près de |
Zamostie et de Tyschovtsy sont, répète-t-on, j
sciemment fausses et n’ont pour but qne |
d’aUénuer l’importance des succès des Rus- I
ses eu Galicie, ou rien que dans la direction j
de LembeFg, les Russes ont fait 70,000 pri-;|
sonniers et pris 300 bouches à leu, 30 loeo j
motives, 450 wagons, sans compter de nom- [
breux convois.
L’Empereur François-Joseph gravement j
malade {
Pétrograd, 6 septembre, j
... On annonce que l’empereur -François-1
attaque de
paralysie et il est privé de tout sentiment, 1
Son état est soigneusement caché au I
ueuule. I
Les causes de la maladie du monarque se-
raient attribuées, par Fentourage du souve-H
ràin, au fait que pendant un entretien qu’il
a eu avec l’archiduc François, il a eu la
preuve que la victime.de Sarajevo avait par-
ticipé au drame de Meyerliqg.
Gette preuve aurait été trouvée dans des
papiers.
Un Vapeur Allemand Capturé
Las-Pslmas, 8 septembre.
Le croiseur anglais Banadian a capturé le |
vapeur allemand Woertnann, qui transpor- j
tait un important chargement de canons et I
de troupes.
Le Woermann a été reconduit àLas-Palmas. I
La Triple Alliance et la Grèce
Athènes, 8 septembre.
On annonce que durant la crise actuelle,
la triple alliance n’abrait procédé à aucune
démarche auprè3 du gouvernement helléni-
que en vue de là concession de Cavalla à la
Bulgarie.
Eiie n'aurait pas Conseillé davantage à la
Grèce deprocéder à des concessions qnei- ’
conques au sujet des îles.
Les concessions que fit la Grèce sur ht
question des îles émane de sa propre ini-
tiative.
L’Attitude des Etats-Unis
Washington, 8-septembre, i
M. Wilson a donné an département de ia
marine des instructions pour qu’on s’em-
pare de la station de T. S. F. dé Tuckertonn,
qui sera utilisée dans des conditions égales j
par les représentants de3 belligérants et des
pays neutres sous un contrôle sévère.
Le Nouvel Ambassadeur d’Espagne
IS remet ses lettres de créance
En remettant ses lettres de Créance au
président de la Répubtiaue, le lieatenant-
genéfal marquis de Valliarra a prononcé les
paroles suivantes :
DISCOURS DE L'AMBASSADEUR
Monsieur le président,
AU moment de vous remettre tes lettres roya-
les par lesquelles té roi d’Espagfle, mon auguste <
souverain, a daigné m’accréditer comme son am-
bassadeur extraordinaire et ministre plénipoten-
tiaire près le gouvernement de la République
française, c’est un très gradd honneur pour moi ,
que de pouvoir réitérer une fois déplus à Votre
Excellence ses sentiments de cordiale amitié pour |
le Chef de i’Etat, sentiments partagés par son
; gouvernement et ie peuple espagnol.
Les relations traditionnelles qui lient nos deux
nations, unies encore davantage par la mission
commune qu’elles réalisent au Nord de l’Afrique,
sont profondément appréciées par le peuple es-
pagnol, qdl souhaite ardemment que la noble na-
.ion française puisse continuer dans le sein d’une
paix bienfaisante son développement progressif.
Plaise au Ciel que l’Espagne puisse contribuer
à accélérer cet heureux moment.
Sa Majesté se souvenant sans doute de la
mission élevée que j’ai eu l’honneur'de remplir à
vos ordres l’année dernière et à ceux de M. Lou-
bet quelques années avant, a cru devoir m’accor-
der fe grand honneur de le représenter, lui et la
nation espagnole, auprès du gouvernement de la
République. J’ai pu, au cours de ees agréables
missions, apprécier les grandes et remarquables
qualités qui parent les chefs de l’Etat français et
votre sympathique bienveillance a éveillé chez
moi des sentiments d’une respecieeuse et réelle
affection. Que ces sentiments soient ie gage de ia
volonté ferme que jelfns à démontrer dans l’ae-
^ompiisseiae&t aç ma ücke, qui aura uuur but de
j maintenir et.de développer encore davantage les,
| bonnes relations qui existent ai heureusement
| entre nos deux pays.
I Pour accomplir celte mission, je ne doute
l pas, Monsieur le président, que je pourrai comp-
iler sur votre haute bienveillance, avec le pre-
j oieux concours du gouvernement français, et je
I termine, Monsieur le président, en remettant entra
vos mains les lettres qui mettent fiu â la mission
I digne prédécesseur, le marquis de Villa
BËP0BSE DE M. POINCARÉ
Le président de la République a réponds
I en ces termes :
Monsieur l’ambassadeur,
Je suis très heureux de recevoir de vos mains
les lettres par lesquelles Sa Majesté Catholique
vous accrédite auprès du gouvernement de la Ré-
publique. Je suis profondément touché de la déli-
cate attention qu’a eue votre auguste souverain
de choisir pour le représenter en France un hom-
me éminent, avec qui j’ai eu le plaisir de nouer
aes relations personnelles etdont i’ai pu apprécier
les hautes qualités. Je sais. Monsieur l’ambassa*
| deur, quels sont ces sentiments pour la France ;
[ je sais qu’ils, reflètent exactement ceux de la no-
! ble nation espagnole ; je sais en particulier q l’iis
I sont en parfaite harmonie avec ceux de Si Majesté
le roi Alphonse XIII, qui n’a cessé de donner à
mon pays les témoignages de sa fidèle amitié. Je
vous remercie des voeux que vous formez pour
le rétablissement de la paix. La France n*a pas
voulu la guerre ; elle a tout fait pour l’éviter ;
elle a maintenant le devoir de la poursuivre av^d
ses alliés jusqu’à la victoire et jusqu’à la répara-
tion du droit.
Je vous prie de vouloir bien être, auprès de vo-
tre auguste souverain, l’interprète de ma recon-
naissance et de mon affection et de lui transmet-
tre mes souhaits les plus sincères pour la pros-
périté de l’Espagne.
L’ANGLETERRE DOIT FRAPPER FORT
Du correspondant militalre du Times :
Le moment est arrivé où nous devrions
nous demander si nous nous proposons de
subir docilement plus longtemps l’initiative
allemande ou d’y substituer notre initiative
propre.'Nous avons une grande masse de
troupes réunies ou en formation dans nos
lies et nous avons le commandement de la
mer, en ce sens qne notre ennemi ne nous
i’a pas disputé et a aceepté avec résignation
tous les desavantages qu’entraîne ponr lui la
perte de cette maîtrise de la mer,
Il est temps de profiter de èette situation,
et puisque toutes ies troupes dô première
ligne de l'Allemagne sont massées, d’une
part dans le centre delà France, d’autre
part sur l’Oder et la Vist-ule, d’ouvrir une
campagne vigoureuse des points de la côte
de France, de Belgique et d'Allemagne, où
nous avons le plus chance de porter un
coup dur à l’ennemi.
Nons avons eu parfaitement raison d’en,
voyer notre corps expéditionnaire sur la
point décisif à l’ouverture de la guerre ;
mais en raison dn c.arapt4co pajUeqlier
ta guerre a maintenant assumé, nous pou-
vons causer de plus grands ennuis, plus
daxiété et de confusion à notre ennemi
par des opérations ayant la côte pour base,
au’en envoyant de3 renforts à noire armée
j qui opère au milieu des masses françaises.
I En partant de ce point de vue, il vaudrait
j mieux ramener notre corps expéditionnaire,
1 ce qui nous permettrait de poursuivre cette
j nouvelle stratégie avec plus de vigueur. Si
I cependant les Français ont encore besoin de
I conserver nôtre petite armée, nous sommes
I ténus de l’ÿ laisser et de maintenir cônti-
I mieliement ses effectifs.
La question de savoir si la mer du Nord, la
Baltique ou ia Manche seraient le théâtre le
plus profitable de cette offensive, concerne
/é haut commandement. Il faut que nous
tenions toute la ligne côtière Sotis ia menace
constante d’une attaque, et que nous ’ frap-
pions avec force au point où nous sommes
susceptibles d’obteair les meilleurs résultats
dans î’iütéf êt des alliés et de leur cause.
A l’heure actuelle, l’Allemagne est en me-
sure de laisser toutes les côtes pour ainsi
| dire dégarnies et d’emplover tontes ses
i forcés mobiles à l’Est et a l’Ouest. Un-mou-
vement d’offensive énergtquesotis la protec-
tion de nôtre Hotte pourrait facilement rete-
nir le long de la côte dont Us sont maîtres
actuellement, 500,000 soldats allemands oa
même-davantage, et, si une attaque ainsi
conduite, faisait sortir la flotte allemande de
son ancre, aucun de nous n’en éprouverait
un grand regret.
Chez nos Amis les Belges
L’Héroïsme fie leurs Bourgmestres
Nous avons déjà signalé la fier démenti
opposé publiquement par lè bourgmestre de
Bruxelles, M. Adolphe MaX, à Brie proclama-
tion dn gouverneur générai allemand itnpo-'
sé à la ville de Liège.
installé en permanence dans son Hôtel da
Ville, M. Max y montra 4 tout instant le
ssnci de ne rien laisser passer qüi puisse
blesser la dignité des Belges ses compatrio-
tes,
Denx exemples caractéristiques sont cités
par*des correspondants anglais :
• Un major prussien vmt, l’un des jours derniers,
.présenter un bon. de réquisition à l’Hôtel de Ville.
I! s’adressa à un fonctionnaire, qui refusa d’ac-
‘ cepter le bon, là pièbe'n’étant:pats en réglé.
Lo prussien insistant, le fonctionnaire le pria
de s’adresser au bourgmestre.
L’insolent personnage pénétra alors dans le
cabket de M. Max, sans se faire annoncer, cou-
vert et le cigare aux lèvres.
Le bourgmestre se leva et très froidement dit
à l'officier : « Monsieur, vous êtes ia première
personne qtii ose pénétrer chez moi sans se faire
annoncer», et pressant sur un bouton d’appel,
M. MaX dit à l’huissier qui avait paru : * Veuillez
prier M. le générai von Arnim, de m’accorde»
cinq minutes d’entretien».
Le résultat de l’entrevue ne se fit pas attendre.
Le général infligea au grossier personnage onze
jours d’arrêts et puis, se tournant vers M. Max,
il dit : « Maintenant, la conversation peut conll-
fiuér. »
— Pardon, mon général, répliqua M. Max, elle
peut commencer. »
Voici le deuxième fait :
Un autre jour, les Allemands s’avisèrent d’épa-
ter les Bruxellois en offrant aux badauds 1e spec-
tacle de leur disgracieuse « parade-inârsch ».
M. Max n’y fit point d’obstàcle, mais il convo-
qua tonte la police de la capitale et loi exposa
que, durant la parade tudésque, elle aurait pour
mission de tenir le public à cent mètres des trou-
pes.
— Pourquoi cette mesure? demanda l’une des
fortes têtes a’oulre-Rhin.
— Parce qu’il faut éviter les incidents t répliqua
le bourgmestre.
La forte tête n’inststa pas et 2g parade teutoanfr
tt’efit pas lieu,
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