Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 septembre 1914 08 septembre 1914
Description : 1914/09/08 (A34,N12084). 1914/09/08 (A34,N12084).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722472
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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AUX CHAMPS
CATAIAUNIQUES
Minuit. j
Pour la troisième Jois depuis le dé- j
Liait de la guerre, nous passons, tous '■
nerfs et tous nos espoirs tendus, :
la veillée des armes, en communion
profonde avec ceux qui ont l’honneur
et le privilège d’être sur le Jront.
Sans doute, à la frontière de l’Est,
I" de multiples combats se sont livrés de- ;
puis un mois avec les chances diverses
de la j or tune des armes et beaucoup ■
' de hérosjy sont tombés ; mais si notre \
coeur vibrait à l’écho de tous ces épiso-
des de In guerre, nous savions que la
a grande partie », comme disent les
communiqués officiels, ne se jouait
pas là.
Elle s’est jouée une première jois, ;
du moins en ce' qui concerne les trou-
pes Jranco-anglaises> sur « la vaste
ligne allant de Mons à la Jmnlière
luxembourgeoise » ; cela se passait
le 22 août et les jours suivants. Pen-
dant les jours qui avaient précédé,
Snous asnions appris que d’énormes for-
ces allemandes ffranchissaient la Meu-
se, ce qui nous Jaisoit prévoir le choc
qui devait se produire,
\ Appès la retraite de Charleroi, les
réticences voulues des communiqués
nous laissèrent deviner la poussée des
Allemands dans le Nord et nous fî-
mes en pensée, avec nos troupes, la
seconde veillée des armes vers la lig ne
* de la Somme : c’était dans la nuit du
i a 8 au a Q août.
, Depuis, la bataille de Saint-Quentin,
où tant des nôtres ont Jait des pro-
diges de valeur et se sont sacrifiés de-
vant un ennemi innombrable, l’armée
ennemie paraissait se diriger sûr Paris
où nous l’attendions de pied Jerme,
mais avant-hier nous apprenions
A qu’elle tentait un large mouvement dé-
f bordant vers VArgonne par la Ferté-
■ sous-Jouarre et Reims.
f 4 vrai dire cette manoeuvre n’était
pas sans être préoccupante, car si les
Allemands pouvaient paraître redou-
ter le camp retranché de la capitale,
par contre ils semblaient bien aussi
vouloir exxtljpg»-* r»oo UBI inot/U Jv
l’Est. Mais nos généraux veillaient et
le mouvement tournant n’a pu réus-
sir ; toutes nos troupes se tiennent sur
un seul front et le communiqué qui
vient de nous parvenir nous apprend
que l’action générale est engagée en-
tre Paris et Verdun sur la ligne
passant par Nanteuil-le-Haudouin,
Meaux, Sézane et Vitry-le-François.
Cette Jois nos armées du Nord et de
l’Est sont engagées dans la même ba-
taille ; sans que l’avenir ne puisse
être lié en aucun cas, c’est donc une
action décisive.
En cette troisième et solennelle
veillée des armes, nous tenons à affir-
mer une Jois de plus notre confiance
^ dans le droit, notre confiance dans le
génie de la France, notre confiance
dans les troupes qui incarnent ce droit
et ce génie.
Des lieux historiques où se livre la
bataille aussi bien que la barbarie
dont le kaiser allemand s’est Jait le
héros, nous rappellent irrésistiblement
qu’à l'aurore de la civilisation euro-
péenne, aujourd’hui menacée, les hor-
des, innombrables aussi, de l’orgueil-
leux Attila Jurent définitivement mi-
’ ses en déroute aux champs catalau-
niques.
CASPAR-JORDAN.
Le Nouïei Ambassadeur
des Etats-Unis à Paris
M. Shap, le nouvel ambassadeur dos
Etats-Unis à Paris, vient d’arriver an Havre.
Il succède à M. Myron Herrick, dont les sym-
pathies pour la France se sont affirmées h
maintes reprises en ces temps derniers. M.
Ilerrick a assisté au début des événements
actuels, il en connaît les origines et, avec la
vision juste qu’il sait avoir des choses et la
noblesse de ses sentiments, il n’a pas man-
qué d’éclairer le Gouvernement américain et
vopinson publique aux Etats-Unis sur la
mauvaise roi et sur l’iBfamie allemande. Ne
s’est-il pas préoccupé officiellement de réu-
nir les preuves des attentats commis sur
Paris par des aviateurs allemands ?
M. Shap arrive à point, en sa qualité de re-
présentant d’un Etat neutre, pour continuer
cette observation aiguë et pleine de sang-
froid qui permettra de faire chaque jour ta
preuve de la loyauté des puissances alliées
en Lee des procédés barbares d’adversaires
îrffolés et sans scrupules,.
M. Shap, M. M. Ilerrick qui restent parmi
nous et M. Bacon, ancien ambassadeur à
Paris qui vient de revenir en France,, re-
présentent pour notre pays les informateurs
Impartiaux de cette grande république amé-
ricaine dont l'influence pèse d’un si grand
poids dans les affaires de i'Europe,
Nous n’avons plu3 besoin désormais, écrit
M. Gabriel Salanson, dans La inous préoccuper de la campagne violente
menée par l’ambassadeur d'Allemagne à
Washington. Le comte Bernsdortf et ses
acolytes ne reculent devant rien pour exer-
cer une pression sur i’opinion publique.
Leurs négations intéressées et leurs expli-
cations insuffisantes ou maladroites des cri-
mes commis par les retires germains ne
liiomperont plus personne désormais. Les
.faits sont là ; M. Shap, ilerrick et Bacon les
$DBJ teteroaî-
LES SOCIALISTES
Attestent que la France
a iout fait pour la paix
L’Humanité publie te manifeste suivant, qui a
paru en trois langues, et dont l’importance ne
peut échapper à personne :
Si évident que nous apparaisse le bon
droit des nations française et belge luttant
jour leur existence contre l’agression bru- 1
liale de l’impérialisme allemand ;
Si certains que nous soyons, sections fran-
çaise et belge, d’avoir fait tout notre devoir .
internationaliste contre la guerre et pour la
paix, il importe que, par un exposé rapide,
témoignage impartial des faits, nous eu
donnions aux autres sections de l’interna- ‘
tionale la démonstration.
En ce qui concerne la section française, j
nous n’avons pas à revenir sur la période
antérieure à la guerre, alors que croissait
la fureur générale de politique coloniale et
d’armements, alors que nous nous oppo- ;
sions à la politique marocaine et à la lot de
trois ans, suite et conséquence de la loi mi- j
litaire allemande des accroissements d’effee-
tifs.
C’est de la crise génératrice de la guerre
actuelle qu’il s’agit. Cette crise a éclaté com- ;
me un complot par i’uliimatam de l’Autri-
clie à la Serbie : et tout d’abord, et plus en- ;
core quand l’Antriche eut rejeté la réponse :
pacifique et conciliante de la Serbie, il n’y i
eut plus de doute que l’Allemagne impéria- j
liste l’inspirait et voulait la guerre.
Dans ce3 heures critiques et afin d’ac-
coraplir le mandat de l’Internationale, nous
nous sommes tenus en contact avec le gou-
vernement Irançiis, à qui nous demandions
surtout de seconder de tous ses efforts la ;
médiation anglaise, ia meilleure clunce de
paix, et de faire, en laveur de cette média- j
tion, une pression sur le gouvernement I
tusse.
Nous nous sommes rendu compte que le
gouvernement français voulait sincèrement
ia paix et donnait, comme nous le deman- ;
dioos, tous ses efforts à son maintien.
L’après-midi du jour même de ia rupture
des négociations, la délégation du groupe so-
cialiste de la Chambre allait trouver le prési-
dent da Conseil, M. Viviani.
M. Viviani ne nous cachait pas que, mal-
gré ses efforts, l’agressivité impérialiste alle-
mande rendait à chaque instant le maintien
de ia paix plus improbable. Mais il affirmait
que jusqu’au dernier moment, té gouverne-
ment français ferait tout le possible pour
ménager les darnièreschances de paix; que,
; malgré les incursions des troupes alleman-
des sur le sol français, les troupes françai-
ses restaient à hui| kilomètres en deçà de ia
frontière ; et que nen ne serait fait, do côté
français, qui pût nuire à la continuation des
_nécnçiatinns da paix, désirée et toujours
POSSlD Ie la II L (J M o rdlut/&offÛd*
M. de Schoen, restait à Paris.
Nous insistions et demandions avec torce
qu’ane nouvelle et démonstrative manifes- !
tation de ia volonté de paix de la France 1
tut faite immédiatement. <
Qu’une demande expresse d’intervention <
nouvelle et de médiation fût adressée à l’An-
gleterre, avec déclaration formelle du con- 1
cours entier et énergique de la France.
M. Viviani nous y parut décidé et nous
promit de soumettre, le soir même, ia pro-
position au conseil des ministres. Mais nous
ne l’avions pas quitté depuis une heure que
M. de Schoeù venait le voir au ministère
des affaires étrangères et demandait ses pas-
seports.
Les socialistes allemands dn Lese Club,
vivant à Paris, témoins quotidiens des évé-
nements et de nos efforts, ont pleinement
approuvé notre attitude et partagé nos espé-
rances.
Nous avons, au contraire, lieu de craindre
que la classe ouvrière allemande, trompée
par les nouvelles officielles, n’ait pas une
connaissance exacte des faits.
Nous soumettons à ses réflexions le grand
fait significatif qui établit de quel coté lut la
volonté agressive : la violation du territoire
belge.
Après avoir affirmé faussement qu’avant
la déclaration de guerre, des aviateurs fran-
çais avaient jeté des bombes sur Nurem-
berg, le gouvernement impérial allemand
affirma, sans plus de fondement, que les
troupes françaises avaient envahi on se dis-
posaient à envahir la Belgique. A ce moment
même, la France venait de renouveler en- ;
vers l'Angleterre l’engagement formel, pris
déjà envers la Belgique, de respecter sa neu-
tralité.
Sous ce prétexte, l’Allemagne elle-même a
sommé la Belgique de livrer passage à son
armée ; et, sur son refus, elle lui a déclaré
la guerre, a mis le siège devant Liège, et en-
vahi son territoire.
Le Luxembourg, lui aussi, a été envahi
par les armées allemandes.
Ces faits que nous soumettons au juge-
ment du prolétariat international suffisent
à établir de quel côté vint l'agression, de
quel côté on a voulu la guerre. Si dans cette
heure de crise nous nous sommes trouvés
unis, dans le Parlement et dans le pays à
tous les autres partis de la nation, c’est que
nous avions conscience de lutter pour les
principes que nous avons si souvent affir-
més en commun.
Ce n’e&t pas dans une pensée d’agression,
ce n’est même pas parce qu’il sentait autour
de lui des sentiments de malveillance et
d’hostilité que notre gouvernement s’est ré-
solu à la guerre.
Nous avons tous La certitude de défendre
l'indépendance et l’autonomie de notre na-
tion contre l’impérialisme allemand.
Nous ne luttons pas contre le peuple alle-
mand, dont noos respectons également l’au-
tonomie et l’indépendance.
C’est avec la certitude de soutenir le prin-
cipe de liberté, le droit des peuples à dispo-
ser d’eux-mêmes, que les socialistes fran-
çais et belges subissent la dure nécessité de
la guerre.
lis ont la certitude qu’une fois la vérité
établie ils seront approuvés et rejoints par
les socialistes d’Allemagne.
Pour le Parti socialiste français :
Les délégués au bureau socialiste in-
tei'national ; Jules GUESDE, Jean
LONGUET, Marcel SEMBAT, Edouard
VAILLANT.
Pour le Parti ouvrier belge :
Les délégués au bureau socialiste in-
- 1er national : Edouard ANSEELE,
Louis BERTRAND, Camille HUÏS.
* IIANS, Emile YÀNDERYELPS, t
UsA. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
DE PARIS A VEBDÜN
6 Septembre.-— A l’aile gauche de notre armée, lé contact s’établit avec l’aile droite
allemande, sur les rives du Grand-Morin, et nous avançons jusqu’à l’Ouroq.
7 Septembre.— Une action générale est engagé^ sur une ligne partant de Nanteuil-
le-Haudouin, passant par Meaux, Vitry et s’étendant jusqu’à Verdun.
L’ennemi, qui s’était avancé dimanche dans la région de Coulommiers, a dû re-
culer.
— Au Nord, Maubeuge assiégé continue de résister énergiquement.
EN ALSACE LORRAINE
' Septembre.— Le Kaiser et le grand état-major allemand sont installés à Metz.
EN POLOGNE
7 Septembre.— Une armée autrichienne, opérant dans la région de Lublin, a subi
de grosses pertes et, par endroits, a battu en retraite.
EN AUTRICHE
6'Septembre. — Les Russes ayant fait un butin considérable à Lvow (Lemberg),
capitale de la Galicie, prennent une offensive générale sur la Vistule.
Ils occupent la région de Stryi, au Sud de Lemberg.
Leur cavalerie aborde déjà les cols des larpathçs.
Communiqués
du OQUVBPEiement
7 septembre, 8 h. 30.
A NOTRE AILE GAUCHE
Nos armées ont repris contact dans de bon-
nes conditions avec l'aile droite ennemie sur
les rives du Grand-Morin.
SUR NOTRE CENTRE ET A DROITE (LORRAINE
ET VOSGES)
On continue à se battre sans aucun change-
ment signalé.
L’engagement qui s’est produit hier entre des
éléments de la défense avancée de Paris et le
flanc garde de l'armée d’aile droite allemande a
pris aujourd’hui plus d’ampleur. Nous nous
sommes avancés jusqu’à l’Ourcq sans rencon-
trer une grande résistance.
La situation des armées alliées paraît bonne
dans son-ensemble.
Maubeuge continue à résister héroïquement.
Dans un récent combat, deux militaires du
137« régiment d’infanterie, les soldats Brous-
sards et Turtot, ont enlevé le drapeau du 2€e
régiment d’infanterie allemande, dont .IB. OAIO-
noi, au meme m cru uni, eiaït tait prison nier. En
récompense de ce brillant tait d’armes, le pré-
sident de la République, sur la proposition du
ministre de la guerre, vient de signer un décret
conférant la croix de la Légionrd'Honneur au
drapeau du 137e.
Bepêdies HORS
La Fanion du 1er Uhlans
Grenoble, 6 septembre.
Un nouveau convoi de 880 blessés, de dif- i
férentes armes, est arrivé à Grenoble. La I
plupart sont peu grièvement atteints. Tous
ont été évacués sur divers hôpitaux de la
ville.
L'un d’entre eux, le sergent Dueasse, du
f 4e chasseur alpine, blessé à l’épaule seule-
ment, est sorti de la gare en arborant le fa-
nion du premier uhlans pris par lui à l’en-
nemi, à Sainte-Marie-les-Mînes. La foule,
très nombreuse, contenue par les agents, a,
en le voyant, éciaté en applaudissements
enthousiastes.
Ce trophée, sur lequel sont épinglées trois
médailles en argent, vient d’être exposé.
Les Allemands à Lille
Paris, 0 septembre.
Le Télégramme du Pas-de-Calais publie cette
information :
Lille se trouvant dans le passage d’invasion de
Tournai-Valeneieiines-Camnrai et étant déclarée
ville ouverte, a reçu mercredi soir ISO soldats al-
lemands venant de Cambrai. — 8,000 autres les
ont rejoints la nuit. Les Allemands ont installé
une commandalure. On ne signala aucun inci-
dent.
Gn assure, d’autre part, que les Allemands
établissent des ouvrages de fortification au-
tour de la ville, comme ils Font fait à
Bruxelles.
La résolution de l’Angleterre
Londres, 6 septembre
Le correspondant militaire du Times écrit :
« Les Allemands ont certains talents qu’il
est juste de reconnaître Î ils possèdent no-
tamment l’heureuse inspiration de préparer
la guerre avant qu’elle commence au lieu de
le faire après, comme nous. Mais le point
faible des Allemands est qu’ils apportent
dans l’élaboration de leurs plans une telle
minutie que si quelque incident inattendu
se produit, l’édifice s'écroule. Quoi qu’il arri-
ve dans l’Ouest, la Russie et nous continue-
rons, si besoin est, pendant vingt ans, parce
qu8 nous n’avons pas l’intention d’être ger-
manisés et écrasés sous le talon prussien.
Nous savons ce qui se passe en Allemagne :
les usines allemandes sont fermées,les hauts
fourneaux sont éteints. Des centaines de na-
vires allemands encombrent les ports alle-
mands.
» L’industrie allemande, en France et à
l’étranger, est réduite à l’impuissance. Très
peu d’hommes sont employés aux travaux
des champs. Nous avons l’inteniion de voir
durer cette situation, non point pendant les
six on douze mois que comporte le plan al-
lemand, mais juste assez longtemps pour
que l’Allemagne se soumette et rende les
territoires dont elle pourra s’être emparée,
indépendamment d’ane ample compensa-
tion pour lés pertes et les désagréments
qu’elle aura causés.
» Ce n’est pas ta tout à fait la conception
allemande, mais il se trouve que c’est la
nôtre, et aucune des victoires que l'Allema-
gne pourra remporter sur ia France ne mo-
difiera à un degré quelconque notre déter-
mination oa peüedeia Russie. »- k
Une déclaration de
i’Ambassadeur de Turquie
Bordeaux, 8 septembre.
L’ambassadeur de Tarquie, Rifaat pacha,
déclare que les mesures de mobilisation
irises par la Turquie ne sont que la suite
ogique de la déclaration officielle de mobi-
lisation faite par le gouvernement ottoman
il y a plusieurs semaines ; étant donné la
gravité de la situation actuelle, la Tarquie
prend des mesures de précaution qui ne
menacent personne : cette mobilisation'
s’effectue d’ailleurs aveo la plus grande len-
teur.
Rifaat pacha ajoute que les Turcs ne de-
manderont jamaisaux Bulgares l’autorisa-
tion de traverser les territoires de ia nou-
velle Bulgarie pour attaquer la Grèce.
Rifaat pacha fera, cette semaine, une dé-
claration officielle concernant la neutralité
de laf Turquie.
Les Maronites
New-York, 7 septembre.
VHerald publie une dépêche de Port-Saïd
suivant laquelle M.Hoyek, patriarche, des
Maronites, a déclaré à une agence française
que 0,009 Maronites attendent le premier ap-
pel pour servir dans les rangs français.
T,fl RésimA en Belgique
Os tende, A septembre.
Les Allemands ont affiché à Bruxelles une i
prociamation garantissant la vie et la pro- i
priété privée des habitants, à condition que
ceux-ci s’abstiennent de toute manifestation
contre les troupes et que des vivres et des
fourrages soient fournis ; les habitants doi- -
vent aussi loger les soldats, tes chevaux,
éclairer leurs maisons pendant là nuit, tenir
les voies publiques daris un état permettant :
de conduire facilement les voitures, d’écar-
ter tous les obstacles et aider de leur mieux
les troupes, afin que les soldats puissent
remplir leur devoir, doublement difficile en
pays ennemi.
Défense de s’assembler, de se mettre en
relations avec l’ennemi de n’importe quelle
façon, ni de sonner les cloches. Le maire, le
curé et quatre citoyens doivent servir d’ota-
ges responsables.
Chaque habitant trouvé avec des armes
dans nne maison, on qui attaquera les trou-
pes, sera tusitlé. Toute la ville est respon-
sable pour chacun de ses habitants.
De son côté, le bourgmestre de Saint-
Josse-ten-Noode (faubourg de Bruxelles) a
i reçu du gouverneur allemand la circulaire
! suivante :
« Il est entendu avec le bourgmestre de
Bruxelles que vous êtes responsables du
maintien ae l’ordre dans le quartier dont
vous êtes le premier fonctionnaire. J'ai le
terme espoir que vous prendrez tontes les
mesures nécessaires afin d’éviter les ras-
semblements. An cas où il serait con-
trevenu à ces ordres, le gouverneur se-
rait forcé de prendre les mesures les plus
dures contre les inculpés et contre le quar-
: tier entier.»
Une circulaire semblable a été envoyée
aux bourgmestres des autres taubourgs.
11 n’est plus permis de sortir de Bruxelles
du côté Nord.
Les généraux russes retenus à Berlin
Berlin, 7 septembre.
Nous avons dit qu’un certain nombre de
généraux russes étaient retenus à Berlin.
Ces généraux et leurs familles se trou-
vaient en Allemagne, dans diverses stations
d’eau, au moment où éclata la guerre.
Ces 23 généraux et autres hauts militaires
sont détenus ici, pendant que leurs femmes
sont dans au hôtel. Ils ne peuvent pas se
plaindre de. mauvais traitements. Tous les
jours on leur permet de se réunir pendant
quelques heures.
Le Diplomate Allemand a manqué de Flair
Londres, 3 septembre.
D’après un télégramme de Berlin, le prince
Lichnewsky, ancien ambassadeur allemand
à Londres, serait en disgrâce auprès de l'em-
pereur et du gouvernement pour avoir
laissé croire au cabinet de Berlin que l'An-
gleterre n’interviendrait pas dans le conflit
actuel et dqnné l’impression que la question
irlandaise e'mpêoherait toute unité d’action
de -la part de l’Angleterre.
Les Diplomates d’Autriche et d’Allemagne
en Egypte
Le Caire, 7 septembre.
Le commandant militaire anglais a sommé
les représentants diplomatiques d’Autriche
et d’Allemagne auprès du khédive d’avoir
à quitter l’Egypte dans les vingt-quatre
heures. : »
Le Kaiser à Metz
Bâle, 7 septembre.
| Le kaiser et le grand état-major se sont
I ÿMteHAsA Meta. ,• -4
ON SE BAT EN CHAMPAGNE
Le ministère de l’intérieur télégraphie :
Paris, 7 Septembre, 2J h. 9.
Une action générale est engagée sur une ligne passant par Nanteuil*
Le-Haudcuin, Meaux, Sézanne, Vitry-le-François et s’étendant jusqu’à
Verdun.
Grâce à une action très vigoureuse de nos troupes, puissamment
aidées par l’armée britannique, les forces allemandes, qui s’étaient avan-
cées avant-hier et hier jusque dans la région de Coulommiers-Lafertés
Gaucher, ont dû, dans la soirée d'hier, marquer un mouvement de recul,
DOUBLE DÉFAITE DES AUTRICHIENS
Douze divisions de l’armée autrichienne de Lemberg ont été com-
piètement détruites. Une seconde armée autrichienne, qui opérait sur le
front Krasnostas* Opole (région de Lublin), a subi de très grosses
pertes ; elle se tient maintenant sur la défensive et a, par endroits, battu
en retraite.
LS SITUATION GÉNÉRALE HIER SOIR
.7 Septembre, 23 h. 50.
A notre aille gauche
Les armées alliées ont progressé sans que l’ennemi s'y soit énergique-
mënt opposé.
A notre centre. (Région de» Verdlun)
ny? eu des alternatives d'avance et de recul. La situation n’est pas
changée.
A. droite. (Vosges)
Quelques succès partiels.
A Paris
Les éléments de la défense avancée ont livré, dans le voisinage de
l’Ourcq, des combats dont l'issue a été favorable.
A Miautoeuge
Le Ministre de la guerre a adressé au Gouverneur de Maubeuge ïa:
dépêche suivante :
« Au T»r>m du Gouvernement de la République et du Pays tout entier,
j’envoie aux héroïques défenseurs de Maubeuge et à sa vaillante population
l’expression de ma profonde admiration.
» Je gafg que vous ne reculerez devant rien pour prolonger la résistance
jusqu’à l’heure que j’espère prochaine de votre délivrance. »
n'»ii«.ir poi'lj, lo Ouiiiiuaullaul ou 4hef a cité À l’onfilV des VCOTuéeS ÏS"
Gouverneur de Maubeuge, pour sa belle, défense.
L’Allemagne et la Chine
Pékin, 7 septembre.
Le ministre d’Allemagne a protesté au-
près de la Chine contre l’extension de la
zone de guerre, par le Japon, au voisinage
de Tsing-Tao.
La Chine a répondu en appelant l’atten-
tion de F Allemagne sur le tait que ce fut
elle qui la première a violé la neutralité de
la Chine en fortifiant Tsing-Tao et en mena-
çant d’entreprendre des opérations mili-
taires si la Chine s’opposait à de telles me-
sures.
En terminant, la Chine a fait remarquer
que Tsing-Tao n’avait nullement été cédé à
l’Allemagne, mais simplement donné a
bail.
L’Autriche a besoin d’Argent
Zurich. 6 septembre.
La Nouvelle Gazette apprend que l’Autri-
che s’est adressée à l’Allemagne et aux ban-
ques pour un emprunt.
C cite demande a été repoussée.
Les Combats autour de Lemberg
Pétrograd, 7 septembre.
Le Nevoie Vremia annonce que le 4 septem-
bre les Russes commencèrent une offensive
générale entre la Vistule et le Boug. Les Au-
trichiens s’attendaient p.as l’offensive géné-
rale à Lvow (Lemberg). Ils espéraient y ré-
sister •
Les Russes prirent des approvisionnements
considérables, les Galiciens prisonniers à
(Lemberg) ont été remis en liberté, les Tchè-
ques refusèrent de marcher contre les
Slaves. Les blessés sont rentrés à Pétrograd
(Saint Pétersboura),
Les Allemands basent surtout leur action
sur l’artillerie mais cèdent devant les atta-
ques à la baïonnette.
Mis Défaits des Autrichiens
Un Régiment entier est fait prisonnier
Pétrograd, 7 septembre.
Un communiqué de Fétat-major du géné-
ralissime dit que sur toute la ligne de ia ba-
taille livrée aux Autrichiens, les Russes pour-
suivirent le 4 une offensive énergique à FEst.
Mais l’ennemi souffrit davantage de.s atta-
ques russes dans la région Ouest de Kras-
notaw.
Le 48e régiment d’infanterie, étroitement
enveloppé se rendit tout entier avec son
commandant, 44 officiers et t,900 soldats.
Une division allemande marehant au se-
cours des Autrichiens fut attaquée sur la
rive gauche de la Vistule.
Les Russes occupèrent la région de Stryg.
Iis abordent déjà les cols des Karpathes.
Dans la Prusse orientale, on ne signale sur
le front que des escarmouches.
La Franoo approvisionne le Monténégro
Rome, 7 septembre.
On mande à la Corriere Ltalia, à la date du
0 septembre qu’un navire français décou-
vrit sur la cote d’Antivari et de Duicigno
deux lignes de mines qu’il fit sauter. Il ne
paraît plus exister de mines sur la côte mon-
ténégrine. On embarquera demain à Anti-
vari des batteries de sièg8 qui seront placées
sur Levoen pour bombarder les bouches de
Cattaro concurremment avec l’artillerie mon-
ténégrine.
On a débarqué deux stations ne télégra-
phie sans fil.
La France a envoyé au Monténégro de
K des quantités dejariuea 4^o.a îacrainiq
MWj g§jg| | 1
Les Succès Monténégrins
Rame, 6 septembre.
Le Messagero publie la dépêche suivante :
« Getligse, 8 septembre.
» Les troupes monténégrines, sous le
commandement du générai Voukotitch, mi-
nistre de la guerre, ont battu les Autrichiens
à Boijani.za, en Herzégovine ; elles se sont
emparées de tontes les munitions, des vi-
vres et du matériel de guerre.
» Les troupes autrichiennes ont laissé sur
le terrain nn grand nombre de morts ou de
blessés.
» Le général Voukotitch a repoussé aussi
les Aatniehiens vers Glanitza, où il est entré
victorieusement; la ville a été trouvée en
grande partie incendiée et pillée.
» Des combats sanglants continuent. De
grandes forces autrichiennes, supérieures à
celles des Monténégrins, s’efforcent d’occu-
per Grabovo. »
Une Proclamation dn Sultan du Maroo
Tanger, 7 septembre.
Dans la proclamation adressée par le sul-
tan du Marec aux troupes chérifiennes en-
voyées sur nos frontières, Mouiay Youssef,
constate qne la France est intervenue an
Maroc dans le but de prêter son bienveillant
concours pour L’amélioration de la situation
du pays.
Les excellents procédés employés par les
autorités françaises font un devoir an Ma-
roc d’être reconnaissant envers la France.
En terminant, 1e sultan fait remarquer que:
l’envoi de troupes marocaines en France a
été motivé par le fait que cette nation, s’est
trouvée dans l’obligation de défendre son
honneur national.
Le Parti socialiste italien
et la Neutralité italienne
Rome, 6 septembre.
Le Comité directeur dn parti socialiste-
réformiste et dix députés de ce parti, parmi
lesquels M. Bissolati, tinrent dans la soirée
une réunion, au cours de laquelle ils ont
adopté un ordre du jour approuvant la neu-
tralité italienne, qui prouve que le traité do
la Triplice a perdu toute sa valeur effective.
Considérant que par sa déclaration de
neutralité, le peuple italien ne se désinté-
resse ai des évènements ni des résultats du
conflit, et qu’il s’aperçoit au contraire quo
le triomphe anstro-aiiemaad menacerait le
développement de la démocratie en Europe,
alors que la victoire de la Tfipie Entente
ouvrirait la possibilité d’ixn désarmement
général ; que; d’autre part, une victoire
austro-allemande nuirait à l’Italie en assu-
rant la prédominance de l’Autriche dans les
Balkans ;
En conséquence, H exprime le voeu que
le gouvernement italien interprète dans ses
actes la neutralité proclamée, non comme
une renonciation préalable et absolue à
toute intervention dans le conflit, mais
comme revendication de sa liberté d’action ;
La Neutralité de la Suède
Stockholm, 8 septembre,
La campagne électorale bat son plein ac-
tuellement en Suède. Les élections pour la
seconde Chambre auront lieu dans peu de
jours» Dap s les différents meetings, la . dis-
cussion s’étend aussi à la politique extérieure
de la Suède. Les leaders de tous les partis
ont, d’une voie commune, approuvé la potiw
tique de neutralité absolue»
Adminislra lear- Délégué - Gérant
O. RANDOLET
ftWslrstits, ImpFtssiûis et Auncaees. îÉL. 10.4?
35, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit Havre
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AUX CHAMPS
CATAIAUNIQUES
Minuit. j
Pour la troisième Jois depuis le dé- j
Liait de la guerre, nous passons, tous '■
nerfs et tous nos espoirs tendus, :
la veillée des armes, en communion
profonde avec ceux qui ont l’honneur
et le privilège d’être sur le Jront.
Sans doute, à la frontière de l’Est,
I" de multiples combats se sont livrés de- ;
puis un mois avec les chances diverses
de la j or tune des armes et beaucoup ■
' de hérosjy sont tombés ; mais si notre \
coeur vibrait à l’écho de tous ces épiso-
des de In guerre, nous savions que la
a grande partie », comme disent les
communiqués officiels, ne se jouait
pas là.
Elle s’est jouée une première jois, ;
du moins en ce' qui concerne les trou-
pes Jranco-anglaises> sur « la vaste
ligne allant de Mons à la Jmnlière
luxembourgeoise » ; cela se passait
le 22 août et les jours suivants. Pen-
dant les jours qui avaient précédé,
Snous asnions appris que d’énormes for-
ces allemandes ffranchissaient la Meu-
se, ce qui nous Jaisoit prévoir le choc
qui devait se produire,
\ Appès la retraite de Charleroi, les
réticences voulues des communiqués
nous laissèrent deviner la poussée des
Allemands dans le Nord et nous fî-
mes en pensée, avec nos troupes, la
seconde veillée des armes vers la lig ne
* de la Somme : c’était dans la nuit du
i a 8 au a Q août.
, Depuis, la bataille de Saint-Quentin,
où tant des nôtres ont Jait des pro-
diges de valeur et se sont sacrifiés de-
vant un ennemi innombrable, l’armée
ennemie paraissait se diriger sûr Paris
où nous l’attendions de pied Jerme,
mais avant-hier nous apprenions
A qu’elle tentait un large mouvement dé-
f bordant vers VArgonne par la Ferté-
■ sous-Jouarre et Reims.
f 4 vrai dire cette manoeuvre n’était
pas sans être préoccupante, car si les
Allemands pouvaient paraître redou-
ter le camp retranché de la capitale,
par contre ils semblaient bien aussi
vouloir exxtljpg»-* r»oo UBI inot/U Jv
l’Est. Mais nos généraux veillaient et
le mouvement tournant n’a pu réus-
sir ; toutes nos troupes se tiennent sur
un seul front et le communiqué qui
vient de nous parvenir nous apprend
que l’action générale est engagée en-
tre Paris et Verdun sur la ligne
passant par Nanteuil-le-Haudouin,
Meaux, Sézane et Vitry-le-François.
Cette Jois nos armées du Nord et de
l’Est sont engagées dans la même ba-
taille ; sans que l’avenir ne puisse
être lié en aucun cas, c’est donc une
action décisive.
En cette troisième et solennelle
veillée des armes, nous tenons à affir-
mer une Jois de plus notre confiance
^ dans le droit, notre confiance dans le
génie de la France, notre confiance
dans les troupes qui incarnent ce droit
et ce génie.
Des lieux historiques où se livre la
bataille aussi bien que la barbarie
dont le kaiser allemand s’est Jait le
héros, nous rappellent irrésistiblement
qu’à l'aurore de la civilisation euro-
péenne, aujourd’hui menacée, les hor-
des, innombrables aussi, de l’orgueil-
leux Attila Jurent définitivement mi-
’ ses en déroute aux champs catalau-
niques.
CASPAR-JORDAN.
Le Nouïei Ambassadeur
des Etats-Unis à Paris
M. Shap, le nouvel ambassadeur dos
Etats-Unis à Paris, vient d’arriver an Havre.
Il succède à M. Myron Herrick, dont les sym-
pathies pour la France se sont affirmées h
maintes reprises en ces temps derniers. M.
Ilerrick a assisté au début des événements
actuels, il en connaît les origines et, avec la
vision juste qu’il sait avoir des choses et la
noblesse de ses sentiments, il n’a pas man-
qué d’éclairer le Gouvernement américain et
vopinson publique aux Etats-Unis sur la
mauvaise roi et sur l’iBfamie allemande. Ne
s’est-il pas préoccupé officiellement de réu-
nir les preuves des attentats commis sur
Paris par des aviateurs allemands ?
M. Shap arrive à point, en sa qualité de re-
présentant d’un Etat neutre, pour continuer
cette observation aiguë et pleine de sang-
froid qui permettra de faire chaque jour ta
preuve de la loyauté des puissances alliées
en Lee des procédés barbares d’adversaires
îrffolés et sans scrupules,.
M. Shap, M. M. Ilerrick qui restent parmi
nous et M. Bacon, ancien ambassadeur à
Paris qui vient de revenir en France,, re-
présentent pour notre pays les informateurs
Impartiaux de cette grande république amé-
ricaine dont l'influence pèse d’un si grand
poids dans les affaires de i'Europe,
Nous n’avons plu3 besoin désormais, écrit
M. Gabriel Salanson, dans La i
menée par l’ambassadeur d'Allemagne à
Washington. Le comte Bernsdortf et ses
acolytes ne reculent devant rien pour exer-
cer une pression sur i’opinion publique.
Leurs négations intéressées et leurs expli-
cations insuffisantes ou maladroites des cri-
mes commis par les retires germains ne
liiomperont plus personne désormais. Les
.faits sont là ; M. Shap, ilerrick et Bacon les
$DBJ teteroaî-
LES SOCIALISTES
Attestent que la France
a iout fait pour la paix
L’Humanité publie te manifeste suivant, qui a
paru en trois langues, et dont l’importance ne
peut échapper à personne :
Si évident que nous apparaisse le bon
droit des nations française et belge luttant
jour leur existence contre l’agression bru- 1
liale de l’impérialisme allemand ;
Si certains que nous soyons, sections fran-
çaise et belge, d’avoir fait tout notre devoir .
internationaliste contre la guerre et pour la
paix, il importe que, par un exposé rapide,
témoignage impartial des faits, nous eu
donnions aux autres sections de l’interna- ‘
tionale la démonstration.
En ce qui concerne la section française, j
nous n’avons pas à revenir sur la période
antérieure à la guerre, alors que croissait
la fureur générale de politique coloniale et
d’armements, alors que nous nous oppo- ;
sions à la politique marocaine et à la lot de
trois ans, suite et conséquence de la loi mi- j
litaire allemande des accroissements d’effee-
tifs.
C’est de la crise génératrice de la guerre
actuelle qu’il s’agit. Cette crise a éclaté com- ;
me un complot par i’uliimatam de l’Autri-
clie à la Serbie : et tout d’abord, et plus en- ;
core quand l’Antriche eut rejeté la réponse :
pacifique et conciliante de la Serbie, il n’y i
eut plus de doute que l’Allemagne impéria- j
liste l’inspirait et voulait la guerre.
Dans ce3 heures critiques et afin d’ac-
coraplir le mandat de l’Internationale, nous
nous sommes tenus en contact avec le gou-
vernement Irançiis, à qui nous demandions
surtout de seconder de tous ses efforts la ;
médiation anglaise, ia meilleure clunce de
paix, et de faire, en laveur de cette média- j
tion, une pression sur le gouvernement I
tusse.
Nous nous sommes rendu compte que le
gouvernement français voulait sincèrement
ia paix et donnait, comme nous le deman- ;
dioos, tous ses efforts à son maintien.
L’après-midi du jour même de ia rupture
des négociations, la délégation du groupe so-
cialiste de la Chambre allait trouver le prési-
dent da Conseil, M. Viviani.
M. Viviani ne nous cachait pas que, mal-
gré ses efforts, l’agressivité impérialiste alle-
mande rendait à chaque instant le maintien
de ia paix plus improbable. Mais il affirmait
que jusqu’au dernier moment, té gouverne-
ment français ferait tout le possible pour
ménager les darnièreschances de paix; que,
; malgré les incursions des troupes alleman-
des sur le sol français, les troupes françai-
ses restaient à hui| kilomètres en deçà de ia
frontière ; et que nen ne serait fait, do côté
français, qui pût nuire à la continuation des
_nécnçiatinns da paix, désirée et toujours
POSSlD Ie la II L (J M o rdlut/&offÛd*
M. de Schoen, restait à Paris.
Nous insistions et demandions avec torce
qu’ane nouvelle et démonstrative manifes- !
tation de ia volonté de paix de la France 1
tut faite immédiatement. <
Qu’une demande expresse d’intervention <
nouvelle et de médiation fût adressée à l’An-
gleterre, avec déclaration formelle du con- 1
cours entier et énergique de la France.
M. Viviani nous y parut décidé et nous
promit de soumettre, le soir même, ia pro-
position au conseil des ministres. Mais nous
ne l’avions pas quitté depuis une heure que
M. de Schoeù venait le voir au ministère
des affaires étrangères et demandait ses pas-
seports.
Les socialistes allemands dn Lese Club,
vivant à Paris, témoins quotidiens des évé-
nements et de nos efforts, ont pleinement
approuvé notre attitude et partagé nos espé-
rances.
Nous avons, au contraire, lieu de craindre
que la classe ouvrière allemande, trompée
par les nouvelles officielles, n’ait pas une
connaissance exacte des faits.
Nous soumettons à ses réflexions le grand
fait significatif qui établit de quel coté lut la
volonté agressive : la violation du territoire
belge.
Après avoir affirmé faussement qu’avant
la déclaration de guerre, des aviateurs fran-
çais avaient jeté des bombes sur Nurem-
berg, le gouvernement impérial allemand
affirma, sans plus de fondement, que les
troupes françaises avaient envahi on se dis-
posaient à envahir la Belgique. A ce moment
même, la France venait de renouveler en- ;
vers l'Angleterre l’engagement formel, pris
déjà envers la Belgique, de respecter sa neu-
tralité.
Sous ce prétexte, l’Allemagne elle-même a
sommé la Belgique de livrer passage à son
armée ; et, sur son refus, elle lui a déclaré
la guerre, a mis le siège devant Liège, et en-
vahi son territoire.
Le Luxembourg, lui aussi, a été envahi
par les armées allemandes.
Ces faits que nous soumettons au juge-
ment du prolétariat international suffisent
à établir de quel côté vint l'agression, de
quel côté on a voulu la guerre. Si dans cette
heure de crise nous nous sommes trouvés
unis, dans le Parlement et dans le pays à
tous les autres partis de la nation, c’est que
nous avions conscience de lutter pour les
principes que nous avons si souvent affir-
més en commun.
Ce n’e&t pas dans une pensée d’agression,
ce n’est même pas parce qu’il sentait autour
de lui des sentiments de malveillance et
d’hostilité que notre gouvernement s’est ré-
solu à la guerre.
Nous avons tous La certitude de défendre
l'indépendance et l’autonomie de notre na-
tion contre l’impérialisme allemand.
Nous ne luttons pas contre le peuple alle-
mand, dont noos respectons également l’au-
tonomie et l’indépendance.
C’est avec la certitude de soutenir le prin-
cipe de liberté, le droit des peuples à dispo-
ser d’eux-mêmes, que les socialistes fran-
çais et belges subissent la dure nécessité de
la guerre.
lis ont la certitude qu’une fois la vérité
établie ils seront approuvés et rejoints par
les socialistes d’Allemagne.
Pour le Parti socialiste français :
Les délégués au bureau socialiste in-
tei'national ; Jules GUESDE, Jean
LONGUET, Marcel SEMBAT, Edouard
VAILLANT.
Pour le Parti ouvrier belge :
Les délégués au bureau socialiste in-
- 1er national : Edouard ANSEELE,
Louis BERTRAND, Camille HUÏS.
* IIANS, Emile YÀNDERYELPS, t
UsA. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
DE PARIS A VEBDÜN
6 Septembre.-— A l’aile gauche de notre armée, lé contact s’établit avec l’aile droite
allemande, sur les rives du Grand-Morin, et nous avançons jusqu’à l’Ouroq.
7 Septembre.— Une action générale est engagé^ sur une ligne partant de Nanteuil-
le-Haudouin, passant par Meaux, Vitry et s’étendant jusqu’à Verdun.
L’ennemi, qui s’était avancé dimanche dans la région de Coulommiers, a dû re-
culer.
— Au Nord, Maubeuge assiégé continue de résister énergiquement.
EN ALSACE LORRAINE
' Septembre.— Le Kaiser et le grand état-major allemand sont installés à Metz.
EN POLOGNE
7 Septembre.— Une armée autrichienne, opérant dans la région de Lublin, a subi
de grosses pertes et, par endroits, a battu en retraite.
EN AUTRICHE
6'Septembre. — Les Russes ayant fait un butin considérable à Lvow (Lemberg),
capitale de la Galicie, prennent une offensive générale sur la Vistule.
Ils occupent la région de Stryi, au Sud de Lemberg.
Leur cavalerie aborde déjà les cols des larpathçs.
Communiqués
du OQUVBPEiement
7 septembre, 8 h. 30.
A NOTRE AILE GAUCHE
Nos armées ont repris contact dans de bon-
nes conditions avec l'aile droite ennemie sur
les rives du Grand-Morin.
SUR NOTRE CENTRE ET A DROITE (LORRAINE
ET VOSGES)
On continue à se battre sans aucun change-
ment signalé.
L’engagement qui s’est produit hier entre des
éléments de la défense avancée de Paris et le
flanc garde de l'armée d’aile droite allemande a
pris aujourd’hui plus d’ampleur. Nous nous
sommes avancés jusqu’à l’Ourcq sans rencon-
trer une grande résistance.
La situation des armées alliées paraît bonne
dans son-ensemble.
Maubeuge continue à résister héroïquement.
Dans un récent combat, deux militaires du
137« régiment d’infanterie, les soldats Brous-
sards et Turtot, ont enlevé le drapeau du 2€e
régiment d’infanterie allemande, dont .IB. OAIO-
noi, au meme m cru uni, eiaït tait prison nier. En
récompense de ce brillant tait d’armes, le pré-
sident de la République, sur la proposition du
ministre de la guerre, vient de signer un décret
conférant la croix de la Légionrd'Honneur au
drapeau du 137e.
Bepêdies HORS
La Fanion du 1er Uhlans
Grenoble, 6 septembre.
Un nouveau convoi de 880 blessés, de dif- i
férentes armes, est arrivé à Grenoble. La I
plupart sont peu grièvement atteints. Tous
ont été évacués sur divers hôpitaux de la
ville.
L'un d’entre eux, le sergent Dueasse, du
f 4e chasseur alpine, blessé à l’épaule seule-
ment, est sorti de la gare en arborant le fa-
nion du premier uhlans pris par lui à l’en-
nemi, à Sainte-Marie-les-Mînes. La foule,
très nombreuse, contenue par les agents, a,
en le voyant, éciaté en applaudissements
enthousiastes.
Ce trophée, sur lequel sont épinglées trois
médailles en argent, vient d’être exposé.
Les Allemands à Lille
Paris, 0 septembre.
Le Télégramme du Pas-de-Calais publie cette
information :
Lille se trouvant dans le passage d’invasion de
Tournai-Valeneieiines-Camnrai et étant déclarée
ville ouverte, a reçu mercredi soir ISO soldats al-
lemands venant de Cambrai. — 8,000 autres les
ont rejoints la nuit. Les Allemands ont installé
une commandalure. On ne signala aucun inci-
dent.
Gn assure, d’autre part, que les Allemands
établissent des ouvrages de fortification au-
tour de la ville, comme ils Font fait à
Bruxelles.
La résolution de l’Angleterre
Londres, 6 septembre
Le correspondant militaire du Times écrit :
« Les Allemands ont certains talents qu’il
est juste de reconnaître Î ils possèdent no-
tamment l’heureuse inspiration de préparer
la guerre avant qu’elle commence au lieu de
le faire après, comme nous. Mais le point
faible des Allemands est qu’ils apportent
dans l’élaboration de leurs plans une telle
minutie que si quelque incident inattendu
se produit, l’édifice s'écroule. Quoi qu’il arri-
ve dans l’Ouest, la Russie et nous continue-
rons, si besoin est, pendant vingt ans, parce
qu8 nous n’avons pas l’intention d’être ger-
manisés et écrasés sous le talon prussien.
Nous savons ce qui se passe en Allemagne :
les usines allemandes sont fermées,les hauts
fourneaux sont éteints. Des centaines de na-
vires allemands encombrent les ports alle-
mands.
» L’industrie allemande, en France et à
l’étranger, est réduite à l’impuissance. Très
peu d’hommes sont employés aux travaux
des champs. Nous avons l’inteniion de voir
durer cette situation, non point pendant les
six on douze mois que comporte le plan al-
lemand, mais juste assez longtemps pour
que l’Allemagne se soumette et rende les
territoires dont elle pourra s’être emparée,
indépendamment d’ane ample compensa-
tion pour lés pertes et les désagréments
qu’elle aura causés.
» Ce n’est pas ta tout à fait la conception
allemande, mais il se trouve que c’est la
nôtre, et aucune des victoires que l'Allema-
gne pourra remporter sur ia France ne mo-
difiera à un degré quelconque notre déter-
mination oa peüedeia Russie. »- k
Une déclaration de
i’Ambassadeur de Turquie
Bordeaux, 8 septembre.
L’ambassadeur de Tarquie, Rifaat pacha,
déclare que les mesures de mobilisation
irises par la Turquie ne sont que la suite
ogique de la déclaration officielle de mobi-
lisation faite par le gouvernement ottoman
il y a plusieurs semaines ; étant donné la
gravité de la situation actuelle, la Tarquie
prend des mesures de précaution qui ne
menacent personne : cette mobilisation'
s’effectue d’ailleurs aveo la plus grande len-
teur.
Rifaat pacha ajoute que les Turcs ne de-
manderont jamaisaux Bulgares l’autorisa-
tion de traverser les territoires de ia nou-
velle Bulgarie pour attaquer la Grèce.
Rifaat pacha fera, cette semaine, une dé-
claration officielle concernant la neutralité
de laf Turquie.
Les Maronites
New-York, 7 septembre.
VHerald publie une dépêche de Port-Saïd
suivant laquelle M.Hoyek, patriarche, des
Maronites, a déclaré à une agence française
que 0,009 Maronites attendent le premier ap-
pel pour servir dans les rangs français.
T,fl RésimA en Belgique
Os tende, A septembre.
Les Allemands ont affiché à Bruxelles une i
prociamation garantissant la vie et la pro- i
priété privée des habitants, à condition que
ceux-ci s’abstiennent de toute manifestation
contre les troupes et que des vivres et des
fourrages soient fournis ; les habitants doi- -
vent aussi loger les soldats, tes chevaux,
éclairer leurs maisons pendant là nuit, tenir
les voies publiques daris un état permettant :
de conduire facilement les voitures, d’écar-
ter tous les obstacles et aider de leur mieux
les troupes, afin que les soldats puissent
remplir leur devoir, doublement difficile en
pays ennemi.
Défense de s’assembler, de se mettre en
relations avec l’ennemi de n’importe quelle
façon, ni de sonner les cloches. Le maire, le
curé et quatre citoyens doivent servir d’ota-
ges responsables.
Chaque habitant trouvé avec des armes
dans nne maison, on qui attaquera les trou-
pes, sera tusitlé. Toute la ville est respon-
sable pour chacun de ses habitants.
De son côté, le bourgmestre de Saint-
Josse-ten-Noode (faubourg de Bruxelles) a
i reçu du gouverneur allemand la circulaire
! suivante :
« Il est entendu avec le bourgmestre de
Bruxelles que vous êtes responsables du
maintien ae l’ordre dans le quartier dont
vous êtes le premier fonctionnaire. J'ai le
terme espoir que vous prendrez tontes les
mesures nécessaires afin d’éviter les ras-
semblements. An cas où il serait con-
trevenu à ces ordres, le gouverneur se-
rait forcé de prendre les mesures les plus
dures contre les inculpés et contre le quar-
: tier entier.»
Une circulaire semblable a été envoyée
aux bourgmestres des autres taubourgs.
11 n’est plus permis de sortir de Bruxelles
du côté Nord.
Les généraux russes retenus à Berlin
Berlin, 7 septembre.
Nous avons dit qu’un certain nombre de
généraux russes étaient retenus à Berlin.
Ces généraux et leurs familles se trou-
vaient en Allemagne, dans diverses stations
d’eau, au moment où éclata la guerre.
Ces 23 généraux et autres hauts militaires
sont détenus ici, pendant que leurs femmes
sont dans au hôtel. Ils ne peuvent pas se
plaindre de. mauvais traitements. Tous les
jours on leur permet de se réunir pendant
quelques heures.
Le Diplomate Allemand a manqué de Flair
Londres, 3 septembre.
D’après un télégramme de Berlin, le prince
Lichnewsky, ancien ambassadeur allemand
à Londres, serait en disgrâce auprès de l'em-
pereur et du gouvernement pour avoir
laissé croire au cabinet de Berlin que l'An-
gleterre n’interviendrait pas dans le conflit
actuel et dqnné l’impression que la question
irlandaise e'mpêoherait toute unité d’action
de -la part de l’Angleterre.
Les Diplomates d’Autriche et d’Allemagne
en Egypte
Le Caire, 7 septembre.
Le commandant militaire anglais a sommé
les représentants diplomatiques d’Autriche
et d’Allemagne auprès du khédive d’avoir
à quitter l’Egypte dans les vingt-quatre
heures. : »
Le Kaiser à Metz
Bâle, 7 septembre.
| Le kaiser et le grand état-major se sont
I ÿMteHAsA Meta. ,• -4
ON SE BAT EN CHAMPAGNE
Le ministère de l’intérieur télégraphie :
Paris, 7 Septembre, 2J h. 9.
Une action générale est engagée sur une ligne passant par Nanteuil*
Le-Haudcuin, Meaux, Sézanne, Vitry-le-François et s’étendant jusqu’à
Verdun.
Grâce à une action très vigoureuse de nos troupes, puissamment
aidées par l’armée britannique, les forces allemandes, qui s’étaient avan-
cées avant-hier et hier jusque dans la région de Coulommiers-Lafertés
Gaucher, ont dû, dans la soirée d'hier, marquer un mouvement de recul,
DOUBLE DÉFAITE DES AUTRICHIENS
Douze divisions de l’armée autrichienne de Lemberg ont été com-
piètement détruites. Une seconde armée autrichienne, qui opérait sur le
front Krasnostas* Opole (région de Lublin), a subi de très grosses
pertes ; elle se tient maintenant sur la défensive et a, par endroits, battu
en retraite.
LS SITUATION GÉNÉRALE HIER SOIR
.7 Septembre, 23 h. 50.
A notre aille gauche
Les armées alliées ont progressé sans que l’ennemi s'y soit énergique-
mënt opposé.
A notre centre. (Région de» Verdlun)
ny? eu des alternatives d'avance et de recul. La situation n’est pas
changée.
A. droite. (Vosges)
Quelques succès partiels.
A Paris
Les éléments de la défense avancée ont livré, dans le voisinage de
l’Ourcq, des combats dont l'issue a été favorable.
A Miautoeuge
Le Ministre de la guerre a adressé au Gouverneur de Maubeuge ïa:
dépêche suivante :
« Au T»r>m du Gouvernement de la République et du Pays tout entier,
j’envoie aux héroïques défenseurs de Maubeuge et à sa vaillante population
l’expression de ma profonde admiration.
» Je gafg que vous ne reculerez devant rien pour prolonger la résistance
jusqu’à l’heure que j’espère prochaine de votre délivrance. »
n'»ii«.ir poi'lj, lo Ouiiiiuaullaul ou 4hef a cité À l’onfilV des VCOTuéeS ÏS"
Gouverneur de Maubeuge, pour sa belle, défense.
L’Allemagne et la Chine
Pékin, 7 septembre.
Le ministre d’Allemagne a protesté au-
près de la Chine contre l’extension de la
zone de guerre, par le Japon, au voisinage
de Tsing-Tao.
La Chine a répondu en appelant l’atten-
tion de F Allemagne sur le tait que ce fut
elle qui la première a violé la neutralité de
la Chine en fortifiant Tsing-Tao et en mena-
çant d’entreprendre des opérations mili-
taires si la Chine s’opposait à de telles me-
sures.
En terminant, la Chine a fait remarquer
que Tsing-Tao n’avait nullement été cédé à
l’Allemagne, mais simplement donné a
bail.
L’Autriche a besoin d’Argent
Zurich. 6 septembre.
La Nouvelle Gazette apprend que l’Autri-
che s’est adressée à l’Allemagne et aux ban-
ques pour un emprunt.
C cite demande a été repoussée.
Les Combats autour de Lemberg
Pétrograd, 7 septembre.
Le Nevoie Vremia annonce que le 4 septem-
bre les Russes commencèrent une offensive
générale entre la Vistule et le Boug. Les Au-
trichiens s’attendaient p.as l’offensive géné-
rale à Lvow (Lemberg). Ils espéraient y ré-
sister •
Les Russes prirent des approvisionnements
considérables, les Galiciens prisonniers à
(Lemberg) ont été remis en liberté, les Tchè-
ques refusèrent de marcher contre les
Slaves. Les blessés sont rentrés à Pétrograd
(Saint Pétersboura),
Les Allemands basent surtout leur action
sur l’artillerie mais cèdent devant les atta-
ques à la baïonnette.
Mis Défaits des Autrichiens
Un Régiment entier est fait prisonnier
Pétrograd, 7 septembre.
Un communiqué de Fétat-major du géné-
ralissime dit que sur toute la ligne de ia ba-
taille livrée aux Autrichiens, les Russes pour-
suivirent le 4 une offensive énergique à FEst.
Mais l’ennemi souffrit davantage de.s atta-
ques russes dans la région Ouest de Kras-
notaw.
Le 48e régiment d’infanterie, étroitement
enveloppé se rendit tout entier avec son
commandant, 44 officiers et t,900 soldats.
Une division allemande marehant au se-
cours des Autrichiens fut attaquée sur la
rive gauche de la Vistule.
Les Russes occupèrent la région de Stryg.
Iis abordent déjà les cols des Karpathes.
Dans la Prusse orientale, on ne signale sur
le front que des escarmouches.
La Franoo approvisionne le Monténégro
Rome, 7 septembre.
On mande à la Corriere Ltalia, à la date du
0 septembre qu’un navire français décou-
vrit sur la cote d’Antivari et de Duicigno
deux lignes de mines qu’il fit sauter. Il ne
paraît plus exister de mines sur la côte mon-
ténégrine. On embarquera demain à Anti-
vari des batteries de sièg8 qui seront placées
sur Levoen pour bombarder les bouches de
Cattaro concurremment avec l’artillerie mon-
ténégrine.
On a débarqué deux stations ne télégra-
phie sans fil.
La France a envoyé au Monténégro de
K des quantités dejariuea 4^o.a îacrainiq
MWj g§jg| | 1
Les Succès Monténégrins
Rame, 6 septembre.
Le Messagero publie la dépêche suivante :
« Getligse, 8 septembre.
» Les troupes monténégrines, sous le
commandement du générai Voukotitch, mi-
nistre de la guerre, ont battu les Autrichiens
à Boijani.za, en Herzégovine ; elles se sont
emparées de tontes les munitions, des vi-
vres et du matériel de guerre.
» Les troupes autrichiennes ont laissé sur
le terrain nn grand nombre de morts ou de
blessés.
» Le général Voukotitch a repoussé aussi
les Aatniehiens vers Glanitza, où il est entré
victorieusement; la ville a été trouvée en
grande partie incendiée et pillée.
» Des combats sanglants continuent. De
grandes forces autrichiennes, supérieures à
celles des Monténégrins, s’efforcent d’occu-
per Grabovo. »
Une Proclamation dn Sultan du Maroo
Tanger, 7 septembre.
Dans la proclamation adressée par le sul-
tan du Marec aux troupes chérifiennes en-
voyées sur nos frontières, Mouiay Youssef,
constate qne la France est intervenue an
Maroc dans le but de prêter son bienveillant
concours pour L’amélioration de la situation
du pays.
Les excellents procédés employés par les
autorités françaises font un devoir an Ma-
roc d’être reconnaissant envers la France.
En terminant, 1e sultan fait remarquer que:
l’envoi de troupes marocaines en France a
été motivé par le fait que cette nation, s’est
trouvée dans l’obligation de défendre son
honneur national.
Le Parti socialiste italien
et la Neutralité italienne
Rome, 6 septembre.
Le Comité directeur dn parti socialiste-
réformiste et dix députés de ce parti, parmi
lesquels M. Bissolati, tinrent dans la soirée
une réunion, au cours de laquelle ils ont
adopté un ordre du jour approuvant la neu-
tralité italienne, qui prouve que le traité do
la Triplice a perdu toute sa valeur effective.
Considérant que par sa déclaration de
neutralité, le peuple italien ne se désinté-
resse ai des évènements ni des résultats du
conflit, et qu’il s’aperçoit au contraire quo
le triomphe anstro-aiiemaad menacerait le
développement de la démocratie en Europe,
alors que la victoire de la Tfipie Entente
ouvrirait la possibilité d’ixn désarmement
général ; que; d’autre part, une victoire
austro-allemande nuirait à l’Italie en assu-
rant la prédominance de l’Autriche dans les
Balkans ;
En conséquence, H exprime le voeu que
le gouvernement italien interprète dans ses
actes la neutralité proclamée, non comme
une renonciation préalable et absolue à
toute intervention dans le conflit, mais
comme revendication de sa liberté d’action ;
La Neutralité de la Suède
Stockholm, 8 septembre,
La campagne électorale bat son plein ac-
tuellement en Suède. Les élections pour la
seconde Chambre auront lieu dans peu de
jours» Dap s les différents meetings, la . dis-
cussion s’étend aussi à la politique extérieure
de la Suède. Les leaders de tous les partis
ont, d’une voie commune, approuvé la potiw
tique de neutralité absolue»
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