Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 septembre 1914 07 septembre 1914
Description : 1914/09/07 (A34,N12083). 1914/09/07 (A34,N12083).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172246p
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
lar'lawf.—, ,2Pag^) S-mam-—HHTHffl PB IATM — S tmiiatu (a Pages» 4HII#I 7 êqtmm |«(4
Administrateur-Délégué-Gérant
O* RANDOLET
idaMstraîios, Impressions it Annonces, RL. 10.47
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : BANDOLET Sarre
Le Petit Havre
OBGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
?.-j. CASPAR - JORDAN
Téléphone i 14,80
Secrétaire Général TH. VALLÈS
Rédaction, 35, ru® Fonteneüe - Tél. 7.60
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL; 112, bout* de Strasnourg.
1 L’AGENOE HAVAS, 8, place de ta Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pota? las Annonces Judiciaires tt légalas
ABONNEMENTS TROIS Mors Six Mois On An
Le Havre, la Seine-Iafôrieure, i’Eure. . _... „ „
l’Oise et la Somme 4 80 ® **• *• ».
Autres Départements...........,,,,...,. 8 Fr. Ri SO 28 ,
Union Postale RO » 80 Fr i -S.O »
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous-les Bureaux de Poste de Franco
LA DÉCLARATION
DE LONDRES
Nous disions, hier, que nous de-
vions avoir une large vision des cho-
ses, que nous ne devions pas nous
laisser aller à nos inquiétudes pTopros
ni nous laisser hypnotiser par les re-
vers passagers de notre pays , ail
moment même où nous écrivions il se
signait à Londres un acte par lequel
notre sort était de nouveau confondu,
pour le présent et pour l’avenir, avec
celui de nos alliés ; l’affirmation écla-
tante de cette solidarité est une
raison de plus pour nous d’avoir con-
fiance.
On conçoit qu’un pays isolé, si va-
leureux soit-il, puisse être vaincu ,
Y imagination la plus pessimiste se
refuserait à admettre que des puis-
sances comme l'Angleterre, la Russie
■ et la France se tenant jusqu’au bout,
puissent être humiliées ; avec leur
clientèle d’Etats sympathiques elles
représentent l’univers entier.
Il y a quelque ironie à entendre
déjà parler de paix alors que nous
ne songeons qu’à nous battre avec
plus d'ardeur que jamais pour chasser
V étranger. «r 11 n’y a pas de fumée
sans feu », dit un même proverbe ;
devons-nous en conclure que quel-
qu’un a déjà fait allusion à des éven-
tualités de paix ? Si oui, nous ne
voyons nue T Allemagne où cette sug-
gestion a pu se produire et nous ne
serions pas autrement surpris que
dans sa duplicité, elle ait cru pouvoir
essayer de détacher VAngleterre de
la Triple-Entente en traitant séparé-
ment avêc elle.
Si notre hypothèse est fondée, VAn-
gleterre aura donné à VAllemagne-
la réponse et le soufflet qu’elle mérite
en prenant l’initiative de cette décla-
ration de Londres qui ne laisse plus
possible, pour l’avenir, la moindre ha-
bileté ou fourberie de la diplomatie
germanique.
Les trois gouvernements lutteront
et traiteront donc ensemble et, qui
plus est, ils poseront ensemble les
conditions de paix. Qu’on relise bien
le texte que nous avons publié hier et
qu’on goûte la saveur de ces mots H
« poser ' (tes concluions tie paix »V7T
n'est certes pas question ^'accepter
des conditions, mais il ne s’agit même
pas de les discuter : les alliés poseront
les conditions que l’Allemagne devra
subir.
La fière déclaration de Londres est
donc plus encore que l’affirmation de
l’accord qui régnera ail sein de la
Triple-Entente jusqu’au bout, elle est
le solennel engagement que les alliés
n’accepteront de traiter que quand
l’ennemi commun sera écrasé.
CÀSPAR-JORDAN.
le Oouveniemeni à Bardeaux
L’arrivée des membres du gouvernement,
des corps constitués, des fonctionnaires et
de nombreux Parisiens dont i’exode vers le
Sud-Ouest continue, donne à Bordeaux une
animation très grande. Le3 cours de Tour-
ny, de l’Intendance et des Quinconces re-
gorgent de promeneurs en quête de nou-
velles et de journaux.
Pour loger tous les fonctionnaires et les
autorités, on a réquisitionné des chambres
dans les hôtels principaux et les voyageurs
qui les occupaient ont dû chercher des lo-
gements improvisés chez les habitants.
Les restaurants et cafés regorgent de con-
lommatenrs, tes cochers font des altaires
i’or et les tramways sont toujours combles.
Le président de la République réside à la
préfecture.
AI. René Viviani s’est installé à l'Hôtel de
Ville, où il occupe le cabinet du maire.
JI. Briand demeure à i’Hôtel de Bayonne.
Les services du ministère fonctionnent au
Palais de Justice.
Le domicile du ministre de la guerre est
au siège du corps d’armée ; le ministre de ta
marine est à l’Ecole de santé navale, ceiui
des affaires étrangères à l'hôtel Samazeuilh,
celui de l’intérieur dam les bureaux de la
préfecture, rue Esprit-des-Lois, etc.
Les ambassades sont installées à Bordeaux,
les légations étrangères à Ârcachon.
De nombreux parlementaires continuent
d’arriver par chemin de fer ou automobiles.
Plusieurs ont eu des conversations avec des
membres du gouvernement.
MM. Deschanel et A. Dubost sont égale-
ment installés à Bordeaux.
LE SERVICE DE LA PRESSE
Le commandant Klotz, ancien ministre
des finances, vient d’ôtre désigné comme
chef du service do ia presse au gouverné
ment militaire de Paris. M. Bouréiy, député
de l’Ardèche, est adjoint à ce service, qui
relève désormais du gouverneur militaire
de Paris et non du cabinet du ministre de ia
guerre.
Le 2° bureau do l’étal-miijor de l’armée de
Paris, auquel, par sa lettre de service, est
préposé le ehet d’escadron d'artillerie L.-L.
KIGIZ, comprend parmi ses attributions,
outre les rapports avec la presse, les rela-
tions avec les autorités civiles. C’est do l’en-
semble de ce service que M. Klotz a donc
issumé la direcdu».
Les communiqués à la presse se feront
Chaque jour, à la heures et à 23 heures.
Ils sont nécessairement laconiques. Les
termes en sont étudiés, pesés, véridiques et
finalement écrits après qu’il a été bien cons-
taté par ceux qui eu assument la responsa-
bilité que rien de Ce qui est dit ne peut être
jUiiisé par nos adversaires^ -
UN RÉCIT
de la Bataille de Saint-Qaeatia
Un correspondant de guerre du journal
anglais Tke Daily Chronicle, M. Philip Gibts,
vient d’écrire un récit émouvant des événe-
ments qui se sont déroulés dans le Nord et
plus particulièrement en Picardie. îl u as-'
sisté a la retraite en excellent ordre de nos
troupes. « Nous sommes dans de parfaites
conditions, lui répétaient soldats et offi-
ciers. Vous pouvez appeler notre mouve-
ment une retraite si vous le voulez. Mais
nous sommes en bon ordre et nos arrière-
gardes tiennent bien. »
Ce mouvement de retraite en bon ordre
devant un million d’hommes est la chose ia
plus extraordinaire qu’on puisse concevoir
et M. Philip Gibbs ie souligne.
Marchant au milieu de nos vaillantes
troupes françaises et anglaises, il est allé
jusqu’à Amiens où il a va le tuanei dé-
truit. Les Allemands sont entrés dans la
vieille capitale picarde le 28 août. Le front
des troupes alliées s’étendait à ce moment-là
vers Abbeville et au Sud d’Amiens.
Les troupes anglaises, sous le commande-
ment de sir John French, étaient au centre
gauche ralentissant la marche des armées
allemandes pendant que l’aile droite ma-
noeuvrait sous les ordres du général Pan.
Le samedi après-midi (29 août) on se bat-
tait sur toute la ligne. Les avant-gardes alle-
mandes étaient appuyées par un corps d’ar-
mée composé de troupes fraîches. Au moins
un million d'hommes étaient en mouvement
pressant les forces alliées, avec une violence
d’attaque qui n’a jamais été égalée. Leur ca-
valerie se répandait sur la campagne. Leur
très nombreuse artillerie couvrait Tes colon-
nes d'infanterie eu marche. Ce flot rencon-
trait cependant, de ci de là, des barrages so-
lides. C’est ainsi que de vifs combats furent
livrés à Saint-Quentin, à Pérou ne et à Ham.
Le reporter anglais parle du bon effet
de l^truiterie de nos alliés. Mais un
officier lui a dit : «A peine avions-nous
anéanti uns colonne qu’une autre surgis-
sait ; noos ne pouvions mettre en échec ce
flot humain grossissant. »
Poursuivant son voyage pendant que le
canon grondait, le correspondant du Daily
Chronicle a constaté que ta voie ferrée et les
ponts forent détruits sur la ligne d'Amiens à
Paris et sur l’embranchement de Dieppe par
les Anglais qui, après avoir pris ces pré-
cautions, combattirent en se dirigeant vers
Compïègne.
Le général d’Àmade avait établi son quar-
tier général lundi à Aumale, soutenant
l’extiême gauche des armées alliées. Quel-
ques-unes de ses réserves étaient en liai-
son avec la cavalerie britannique.
Péndant ce temps, « le général Pau soute-
nait une terrible attaque, au centre, dan3
ia région de Guise, sur la rivière de l’Oise,
au Nord-Est de Saint-Quentin, où la rivière,
qui court à travers de belles prairies, était
mninüfi flucatayreg etrooea de sang ». Les
Allemands furent,lue ce corn, trev eprûuTe»
par l’ariiUërie française, lès assauts à la
baïonnette et les charges de cavalerie. « Les
Allemands, dit-on, avaient engagé leurs
meilleures armées, y compris le 10® corps
et ia garde impériale. Mais l’héroïsme de
nos troupes fat sublime. Chaque homme
savait que la défense de la France dépendait
de lui et était prêt à sacrifier sa vie avec un
joyeux enthousiasme. »
Nos troupes ne résistèrent pas seulement
à l’attaque de l’ennemi mais elles prirent
l’offensive et, en dépit des forces très consi-
dérables, eiles infligèrent à l’envahisseur de
terribles pertes.
Peu à peu le général Pau se replia vers
Laon et La Fère, et le mardi l’artillerie lé-
gère allemande vint dans la région de Beau-
vais. Lès troupes françaises se fortifièrent
vers l’Ouest, tandis que les habitants de ces
régions évacuaient leurs demeures, dau3 la
crainte de combats prochains. Quand M.
Philip Gibbs quitta Beauvais par le train, la
ville était vide et le canon grondait. Ii fila
sur Creil où s’était installé le quartier gé-
néral anglais.
La région était remplie de soldats fran-
çais qui soulevaient l’admiration générale
par leur bravoure. De Creil, le reporter an-
glais se dirigea sur Paris et, de là. partit
pour Dieppe. Ii a emporté, de ce voyage par-
mi les troupes alliées, l’impression que tous
les hommes faisaient leur devoir avec une
extrême vaillance. Il rend aussi hommage
aux populations qn’ii a vues. « Elles se met-
taient en route, dit-il, sans la moindre
plainte et quand I03 femmes s'en allaient
avec leurs enfants, elles ne laissaient point
percer leur désespoir. Lès femmes de France
sont braves ! Dieu 1 que je connais leur cou-
rage depuis dix jours ! »
Comment incorporer
la classe dans le Iford?
Au sujet de l’appel sous les drapevux de
•la classe 1914, un lectéar signale des faits
sur lesquels ou doit attirer l’attention de
l’autorité militaire.
Ces faits intéressent particulièrement les
jeunes soldats appelés à faire partie des 1er
et 2e corps d’armée, c’est-à-dire à rejoindre
leurs régiments dans le Nord et les départe-
ments limitrophes.
Voici quelques extraits d’une lettre qu’a-
dresse, à ce propos, i’un des habitants de
ces régions :
J’ai un fils qui fait partie de la classe 1914,
ncrulement de Cambrai. J’étsis avec lui dans la
Somme, vers Roye, quand j’appris l’appel de sa
classe.
Je voulus retourner à Cambrai pour le mettre à
la disposition de fautoriié militaire, mais impos-
sible de passer dans tes lignes de Péronne â Cam-
brai. Je dus retourner sur mes pas. Je signalai
mon cas à la gendarmerie de Roye et de Monldi-
dier... Pas de renseignements concernant le re-
crutement de Cambrai. Je n’en eus pas davantage
à la gendarmerie de Breteuil.
A la mairie de Breteuil où je me présentai
également, je me fis délivrer une déclaration re-
lative a mon càs. On me conseilla 4’a!lcr dans
un bureau de recrutement, Beauvais, par exem-
ple. J'y allai. Le bureau de recrutement était
évacué de la veille. Au bureau de ia place,on me
délivra un laissez-passer pour Rouén ou Paris. Je
suis en route pour la première de ces villes, et
pondant ce temps, mon lits n’est pas là, c’est-à-
dire à son poste.
Le signataire conclut en remarquant que
le ministère de la Guerre pourrait aisément
remédier à cet état de choses en faisant con-
naître par la voie de la presse les bureaux
de recrutement, où doivent rejoindre -les
jeunes gens appelés do la classe 1914, et
qui appartieffBgBt aas r&ms des et 2®
JL,A. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
6 Septembre. — L’Officiel publie un décret aux termes duquel les tableaux de la
classe 1915 seront dressés sans délai. Ils seront publiés et affichés au plus tard le troi-
sième dimanche suivant la publication de ce décret.
A. PARIS
5 Septembre. — Les troupes de la défense avancée ont en un contact avec une force
ennemie paraissant couvrir le mouvement de l’aile droite allemande vers le S.-E.
L’engagement tourna à notre avantage.
— La région Gompiègne-Senlis est évacuée par l’ennemi, qui continue son mouve-
ment vers le Sud-Est. .
ÉJS ALSACE
6 Septembre. —• Les Allemands, dit-on, renonceraient à assiéger Belfort ; les
troupes amenées dans la Forêt Noire iraient vers le Nord remplacer les troupes dirigées
vers la frontière russe.
EÎV PRUSSE: ORIENTALE
5 Septembre. — Les Russes ont investi Koenigsberg.
Dépêches Haras
Un Engagement autour de Paris
Paris, 6 septembre, 16 heures 10.
Le gouvernement militaire communique
que les troupes de la défense avancée sur
Paris, ont eu samedi an contact avec nne
force adverse paraissant Couvrir sur l’Ourcq
et vers le Sad-Eit ie mouvement du gros de
l’aile droite allemande. Le petit engagement
qui suivit tourna à notre avantage.
L’Armée allemande s’éloigne de Paris
Paris, 6 septembre.
Communiqué du gouvernement militaire. —
L’armée allemande, continuant à s’éloi-
gner de Paris, poursuit encore vers le Sud-
Est le mouvement entamé par elle depuis
deux jours.
Il résulte des renseignements recueillis que
les troupes ennemies ont évacué la région
Compiègne-Seniis.
Un Drapeau pria à l’Ennemi
Bordeaux, 6 septembre.
M. Millerand a adressé à ïï. Poincaré le
drapeau du 60® prussien, pris récemment à
i'eunemi.
Les Vaillants
Marseille, 3 septembre.
Soixante-dix soldats, complètement remis
de leurs blessures et provenant de l’hôpital
auxiliaire du Lycée sont partis, mercredi ma-
tin, pour leurs dépôts resQacüfm,
inmrl imaessaurorëfat ia ligne de leu. Leur
moral est excellent.
Un Biplan allemand desoendu à Cambrai
La Haye, 6 septembre.
Un biplan allemand a survolé Cambrai et
a laissé tomber des bombes dans le voisinage
de la station de chemin de fer.
Le biplan a été descendu par le feu de la
garnison ; de ses deux occupants, l’un a été
blessé, l’autre fait prisonnier.
Le Conseil des Ministres
Bordeaux, 6 septembre
Le Conseil des ministres qui s’est tenu à
Bordeaux, s'est entretenu de ia situation
diplomatique et militaire. Il a réglé diffé-
rentes questions relatives au ravitaillement
des populations.
L’Espagne et la France
Paris, 6 septembre.
Une personnalité autorisée a déclaré que
le nouvel ambassadeur d’Espagne à Paris va
remettre à M. Poincaré un message qui fera
une excellente impression dans toute la
France.
X»a Classe 1915
Paris, 6 septembre.
L’Officiel publie un décret aux termes du-
quel ies tableaux de la classe de 1915 seront
dressés sans délai. Ils seront publies et affi-
chés au plus tard le troisième dimanche sui-
vant la publication de ce decret à l'Officiel.
Le délai de un mois prévu par la loi du 21
mars 1905 est, par exception, réduit à dix
jours. Par dérogation a la loi du 7 juillet
1913, il ne sera pas constitué de commissions
de réforme ni de commissions médicales
militaires pour la révision de ia classe 1915.
Un rapport précédant ce décret dit que les
hommes da la classe 1914 devant être appe-
lés le mois prochain seront instruits dans
les dépôts et pourront être vraisemblable-
ment mobilisés an bont de quelques mois
d’instruction. Ils seraient remplacés dans
les dépôts par le contingent 1915 dont les
hommes recevraient à leur tour une instruc-
tion militaire leur permettant d’entrer en
campagne dans un délai aussi restreint que
possible.
Une charge héroïque
Londres, 3 septembre
Le correspondant spécial du Daily Mail,
télégraphiant d’an point de France situé
derrière les troupes anglaises, raconte une
charge faite par le 9® lanciers, qui serait
analogue à celle de Balaklava.
Pendant l’action qui eut lieu près de la
{routière belge, des pertes terribles étaient
causées aux troupes anglaises par les obus
de onze canons placés dans nn bois, lesquels
tiraient sans interruption, il paraissait im-
possible d’arrêter cette canonnade, lorsque
les lanciers firent une charge héroïque ; le
régiment chargea droit sur les canons, su-
bissant en même temps le fen d’autres bat-
teries allemandes. Rien ne put arrêter cette
charge impétueuse. Les lanciers arrivèrent
sur les canons, sabrèrent les canonniers,
mirent les canons hors d’usage, puis s’en
retournèrent. Au retour, ils subirent des
pertes plus grandes encore que pendant la
charge.
Saê par un Èàct’csnaire
Dieppe, 8 septembre.
Vendredi soir, Ig. sijMSt'lsmîOfiât Emile
Laurent, dejjtetfon à l’entrée du tunnel de
Saiüt-Piepfé dEpioay, ligne de Dieppe à
Bousa;' voyait sortir da côté droit de la
ag iaffiyjda qqi travem l.ej ypiffi Te-
nant dans sa direction. Il fit alors les som-
mations d’asage, mais n’ayant reçu aucune
réponse, il tira quelque peu en Pair, vers le
talus pour intimider le personnage en ques-
tion.
A ce moment, ce dernier se cacha derrière
la cabine se trouvant à gauche de l’entrée du
tunnel. Il n’y resta que quelques instants et
revint à nouveau sur la voie marchant vers
ie factionnaire. Celui-ci fit alors nne non- '
velié sommation, qni n’eut pas plus de ré-
sultat que la première et l’homme continua
à avancer sur le soldat. Celui-ci alors épaula
et fit feu. Le coup porta, car l’individn tour-
noya et s’affaissa sur lui-même.
Aux appels lancés, le poste de garde sortit
et le sergent Lanchou se porta avec plu-
sieurs hommes du côté du tunnel. Quand ils
relevèrent celai qui venait d’être atteint, il
respirait encore. Transporté aussitôt à l’hô-
pital, il y est mort presque en arrivant. Il
avait été atteint au Côté gauche.
Le capitaine de gendarmerie ayant été
prévenu, une enquête fut aussitôt ouverte.
Elle a établi que celui qui avait été tué:
était un nommé Léger-Emile Grnsson, né
le 25 avril 1868, à Richabonrg-l’Avoué, can-
ton de Cambrai (NordJ, exerçant la profes-
sion de cultivateur. Il était affecté à un esca-
dron territorial de cavalerie légère à Lille,
mais ne devait rejoindre son corps que sur
un ordre d’appel,
Comment s’est-il trouvé sous le tunnel?
Ou ne peut que se livrer à des supposi-
tions, car ii a été impossible d’interro-
ger le blessé.
On croit que ce cultivateur, parti sur la
seule indication du maire de son pays, était
dans le train parti dans le courant de l’a-
près-midi pour Rouen, et qu'il sera tombé,
du compartiment ou du wagon où u-yo-*rov-
YflîtiPil 8fi ponohaMt-
nei. IT aura dû rester étourdi de sa chute
et c’est alors que revenu à lui, au bout de
plusieurs heures, il se sera dirigé vers Feu-
trée du tunnel, et à ce moment le drame
s’est déroulé.
Les témoins entendus ont tous affirmé quo
le soldat Emile Laurent avait bien lait les
sommations d’usage avant de tirer.
La Presse anglaise
Londres, 6 septembre.
Le Daily Telegraph approuve le transfert
du gouvernement français à Bordeaux où il
aura le plein appui de la défense navale an-
glaise.
Un Train militaire allemand anéanti
Anvers, 6 septembre.
Le bruit a été répandu à Anvers qu’un
train militaire allemand aurait été anéanti
dimanche dernier par une explosion dans la
Belgique septentrionale.
Encore 150,000 Allemands rappelés en
Prusse
New-York, 3 septembre.
Un télégramme de Bâte annonce qus les
préparatifs faits par les Allemands pour as-
siéger Belfort, ont cessé tout à coup.
Une armée allemande forte ne 150,000
hommes, qui venait d'arriver de la forêt
Noire, a été rapidement dirigée vers le Nord,
pour remplocer les troups3 envoyées du
front Ouest sur la frontière russe.
Il ne reste que 40 000 réservistes allemands
en Alsace, et les Français sont complètement
les maîtres dans cette région.
Les sujets russes et allemands
Petrograd, 6 septembre.
Les gouvernements russe et allemand ont
conclu un accord autorisant leurs sujets res-
pectifs à quitter le pays ennemi, excepté ies
officiers en activité ou retraités, les person-
nes âgées de 17 à 45 ans et les individns
suspects.
Otages Eusses en Allemagne
Berlin, 9 septembre.
Parmi ies personnalités militaires russes
retenues à Berlin se trouvent l’amiral russe
Skrydioft, gouverneur général de Moscou et
23 generaux ; tous sont traités avec égards.
Bataille Navale dans la Baltique
Un Désastre allemand.— Une Flottille
de Tsrpilieurs avariée on coulée
Londres, s septembre,
Hier après-midi, le Bureau de la Presse a
communiqué cette nouvelle :
« Suivant une information de source auto-
risée, sept confre-torpiilèiirs fet torpilleurs
allemands sont arrivés à Kiei en état d’ava-
rie, et ie bruit court que d’autres ont été
coulés dans le voisinage du canal. »
Capture de navires
Brest, 7 septembre.
Le croiseur Lavoisier a capturé et amené à
Brest ie cargo-boat Tambora, allant de Batavia
à Rotterdam.
Le vapeur hollandais Atlas, capturé quel-
ques jours auparavant-par le même croiseur,
a été remorque dans le poçt do guerre où
l’on procède à son déchargement.
Le paquebot hollandais NieUw-Amsterdam,
â6 17,000 tonnes, a été capturé par le traité-
atiac'iqua La-Savoie, actuellement transfor-
mé ep v*;risp«r aawüftjrsyk fegjsLdg Emw-
Amsterdam se trouvaient quatre cents sujets
allemands et deux cent cinquante Autrichiens
allant prendre du service dans leur pays.
Ils ont été internés au Bouguen et au fort
de Crozon.
Le navire hollandais Fortune, venant des
Antilles avec du café, des marchandises et
quelques lingots d’argent, a été arrêté par le
croiseur Friant et conduit à Brest.
Le Fortuna était destiné au port du Havre.
La Capture du ” Kronprinz-Wilhelm „
New-York, 2 septembre.
Sir Courtenay Bennett, consul général
d’Angleterre à New-York, a annoncé qu’il
avait été Informé que le Krenpr-inz-W il
helm avait été capturé par une flottille
anglaise.
( Le Kronprinz-Wilhe'm, commandé par le
capitaine Richter, jauge 14,908 tonnes, lon-
gueur 637 pieds (194 mètres environ). Cons-
truit en 1901 à Stettin par la Société Volcan,
il a deux hélices ; ses machines développent
une puissance de 30,000 chevaux. H appar-
tient au Norddeutscher Llyod. Son port d’at-
tache était Brème).
Londres, 4 septembre.
Toute la flotte allemande,.,qai de Ham-
bourg et Brême, taisait le service pour
l’Amerique, avait emprunté ses noms a 4a
iamitle impériale.
On a vu le sort fâcheux du Kaiser-Wil-
ketm, coulé récemment au large ce Rio del
Oro, et celui de la Kronprinzessm-Cecilie, cap-
turée au début de la guerre. Et c’est ie tour
aujourd’hui du Kronprinz-Wilhclm.
Les Mines sons-marines et les ÎTeutres
Londres, 6 septembre. ,
Le vapeur suédois Saint-Paul a été détruit
par une mine dans la mer du Nord.
Le capitaine et les 25 hommes de l’équi-
page ont été débarqués à North Shields.
La Victoire russe à Lentbsrg
Londres, 6 septembre.
On apprend que les Russes ont mis en
déroute quatre corps autrichiens et non trois,
près de Lemberg.
L’Iavastissement de Kcenigsberg
Londres, 6 septembre.
On annonce que les Russes ont investi la
place de Koenigsberg.
Levant Poses
Petrugrad, 2 septembre
L’offensive des troupes russes continue
sans arrêt.
Ses divisions de cavalerie ont. .pénétré au.
loin dans i’intêrieûr delà Prusse orientale,
détruisant les voies de communications et
occupant la station de Kostscbia (à 21 kilo-
mètres de Posen).
Hqnn-lfl- ibôffl^tt-do Oplduu- cfr dü flcmolïTafig.
les troupes allemandes restent inactives.
A PROPOS DE LOUVAIN
Nous reproduisons d’après lé Journal de Genève
la belle lettre ouverte que M. Romain Rolland
adresse à M. Gerhart Bauptmann, un des écrivains
tes plus notoires d’Allemagne et do t certaines
pièces ont même été représentées â Paris.
Celte lettre aura d’autant nias de portée et de
retenues.'aient, que M. Romain Rolland, l’auieur
tie Jean Ghristophle, rappelle que, dans la période
qui précéda la guerre, il a fait tous ses efforts
pour rapprocher la France et l'Allemagne. a
Samedi 29 août 19*4.
Je ne suis pas, Gerhart Hauptinaiin, de ces
Français qui traitent l-'AHemagne de barbare.
Je connais la grandeur intellectuelle et mo-
rale de votre puissante race. Je sais- tout ce
que je dois aux penseurs de ia vieille Alle-
magne ; et encore, à l’heure présente, je me
souviens del’exetaple et des paroles d6 noire
Goethe — il est à l’humanité entière — répu-
diant toute haine nationale et maintenantson
âme calme, à ces hauteurs « où l’on ressent
le bonheur ou le maiheur des autres peuples
Comme le sien propre ». J’ai travaillé, tonte
ma vie, à rapprocher les esprits de nos deux
nations ; et les atrocités de la guerre impie
qui tes met aux prises, pour la ruine de la
civilisation européenne, ne m’amèneront ja-
mais à souiller de haine mon esprit.
Quelques raisons que j’aie donc de souffrir
aujourd’hui par votre Allemagne et de juger
criminelle la politique allemande et les
moyens qu’elle emploie, je n’en rends point
responsable, le peuple qui la-subit et s’en
fait l’aveugle inslrumeht. Ce n’est pas que
je regarde, ainsi que vous, ia guerre comme
une fatalité. Un Français ne croit pas à la
fatalité. La -fatalité, c’est i’excass des âmes
sans volonté. La guerre est le fruit de la
faiblesse des peuples et de leur stupidité.
On ne peut que les plaiudre, on ne peut
leur en vouloir. Je ne vous reproche pas nos
deuils ; les vôtres ne seront pas moindres.
Si la France est ruinée, l’Allemagne le sera
aussi. Je n’ai même pas élevé la voix, quand
j’ai vu vos armées violer la neutralité de la
noble Belgique. Ce forfait contre l’honneur,
qui soulève le mépris dans toute conscience
uroi-e, est trop dans la tradition politique de
vos rois de Prusse ; il ne m’a pas surpris.
Mais la furenr avec laquelle vous traïlez
catte nation magnanime, dont le seul crime
est de défendrè jusqu’au désespoir son in-
dépendance et la justice, comme vous mê-
mes, Allemands, l’avez fait en 1813... c'en
est trop ! L’indignation du mouds se ré-
volte. Réservez-nous ces violences à nous.
Français, vos vrais ennemis 1 Mais vous
acharner contre vos victimes, contre ce pe-
tit peuple belge infortuné et innocent!...
quelle honte 1
Et non contents dé vous en prendre à la
Belgique vivante, vous faites la guerre aux
morts, à la gloire des siècles. Vous bom-
bardez Malines, vous incendiez Rubens, Lou-
vain n’est plus qu’un raouCeau de cendres
— Louvain avec ses trésors d’art, de scien-
ce, la viile sainte ! — Mais qui doue êtes-
vous î et do quel nom voalez-vods qu’on
vous appelle à présent, Hiuptmaan, qui re-
poussez le titre de barbares ? Etes-vous iê3
petits fils de Goeiha ou ceux d’Attila ? Est-ce
aux armées que vous faites la guerre ou
bien à l’esprit humain î Tuez les hommes,
mais respectez ies oeuvres 1 C’est le patri-
moine do genre humain. Vous en êtes com-
me nous tous, les dépositaires. En le sacca-
geant, comme vous faites, vous vous mon-
trez indignes de ce grand héritage, indignes
de prendre rang dans la petite armée euro-
péenne qui est la garde d’honneur de la ci-
vilisation.
Ce n’est pas à l’opinion dn reste de l’uni-
vers que je m'adresse contre vous. G’ëSt à
vous-même, Hauptmaaa. Au Rom M umti
Europe, dont vous avez été jusqu’à cetU
heure un des plus il lustres champions,—
au nom de cette civilisation pour laquelle
les plus grands hommes luttent depuis des
siècles, — au nom de l'honneur môme de
yo re raee germanique, Gerhart Hauptmann.
je vous adjure, je vous somme, vous et l’élite
intellectuelle allemande où je compte tant
d'amis, d8 protester avec la dernière énergie
contre ce crime qui rejaillit sur vous.
Si vous ne le faites point, vous montrez
de deux choses l’une : ou bien que vous
l’approuvez — et, alors, que l’opinion du
monde vous écrase 1 — ou bien que voue
êtes impuissants à élever la voix contre les
Huns qui vous commandent. Et alors, de
quel droit pouvez-vous encore prétendre,
comme vous l’avez écrit, que vous combattes
pour la caase de la liberté et du progrès hu-
mains ? Vous donnez au monde la preuve
que, incapables de défendre la liberté du
monde, vous l’êtes même de détendre la vô-
tre, et que l’élite allemande est asservie au
pire despotisme, à celui qui mutile te3 chefs-
d’oeuvre et assassine l’Esprit humain.
J’attends de vous une réponse, Haupt-
mann, une réponse qui soit un acte. L’opi-
nion européenne l’attend comme moi. Son-
gez-y : en nn pareil moment, lé silence mê-
me est un acte.
Romain ROLLAND.
Les Socialistes allemands
Le Voruxerts, organe de la soriâldemokra-
itie, publie à la date du 23 août, en tête du
journal, une protestation vigoureuse contre
ces actes de barbarie germaniqUe.
« Nous voulons être humains, écrit le
journal allemand, non seulement avec nos
prisonniers de guerre, mais aussi avec les
ICD'tnbàttants. ' Faire ta guerre ne veut,pas dira
ussassinir ni être cruel Nous, prolétaires, ne
devons pas oublier que nous avons en face
de nôus des camarades. Hs se battent contra
nous non par plaisir, mais pour défendre
leur patrie.
» H est vrai que les journaux nous parlent
des atrocités commises par Feanemi. Des
cas isolés peuvent avoir lieu. Mais ii faut
Taire la part d'exagération, volontaire et in-
volontaire. Il ne faut pas, en outre, oublier
;qu’en temps ds guerre les bruits les plus
(fantaisistes sont pris comme des vérités in-
icontestables. Il faut s’interdire, dans Ce cas,
toute généralisation.
» Il est absolument inadmissible de punir
les innocents pour des crimes commis pat
■les autres, si réellement ils ont été com-
mis. »
Et le Vorwaeerls cite les passages abomina-
bles d’un organe militariste ayant pour titre
-a Journal dis officiers allemands^ Cet organe
demande qu’« on ne tue qu’a moitié les
fraucs-lireurs en les abandonnant à leur
sort ». Ce même journal exige ia destruction
des localités entières pour « un seul grena-
« Ce sont, dit le Vorwoerts, des propos de
fanatiques sanguinaires. Et l’on a honte de
savoir que notre nation peut compter des
hommes tenant un pareil langage. »
Le Vorwoerts, après avoir expliqué certains
abus de guerre par la réputation de barba-
res faite à l’étranger aux Allemands, criti-
que avec véhémence la législation prussien-
ne de 1813, déclarant « tous ies moyens per-
mis » après la convocation du ianosturm.
« Noua avons Fait quelques progrès depuis
4813, ajoute le Vorwoerts. Cherchons à dé-
bouiller la guerre de tonte cruauté, de toute
barbarie. Montrons notre esprit chevaleres-
que quoique ou plutôt parce que prolétai-
res 1 Tâchons de rendre possible, une lois la
guerre finie, la solidarité entre les membres
d’une même classe. »
LA DRAGONNE BLANGÏÏF
M. de GorbiaCj capitaine commandant le
18® chasseurs à cheval, vient d’adresser à ia
la mille Zwilier, de Luneville, la lettre sui-
vante, pour lui annoncer la mort de l’an de
ses enfants :
« U août 1914.
» Monsieur,
» J’ai le triste devoir de vous faire savoir
qu’au cours d’une reconnaissance qn’ii ac-
complissait avee son officier de peloton, M.
Laftmteiae, votre fils Rene Zwilier a été tué
car les Prussiens, avec un g aud courage. Ii
s’ôtait porté au galop sur une crête où il dé-
couvrait la présence de i’ennemi. Eu se reti-
rant son cheval est tombé ; désarçonné et se
voyant sur le point de tomber aux mains de
l’ennemi, au ben de s’enfuir ou do se ren-
dre, comme tous les Allemands qae cous
voyons tous les jours implorer le pardon
des Français et jeter bas ies armes, lui
s’est mis à genoux et a tiré tant qu’il a pu
sur ies Allemands (50 ou 60) qui couraient
sur lui.;
» Il a été tué presque à bout .portant par
plusieurs de ses ennemis en même temps.
» Il n’a donc pas souffert et a donné SA vie
éu héros. Vous serez justement fier, mon-
sieur, d’apprendre la mon glorieuse de
votre vaillant garçon, .qui honore grande-
ment sa famille, son eseadren et son régi-
ment Le nom de votre fils a été mis à l’br-
dré du régiment, de la division, et le récit
de sa mort glorieuse a été lu devant les
troupes assemblées.
» J’ai recueilli la dragonne blanche do son
sabre-; il l’avait gagnée dernièrement par
son habileté et son énergie à l’emploi des
armes. Je l’ai mise à mon sabre. Lorsque
mes chasseurs me verront lever le sabre
pour commander l’attaque, ils verront en
même temps ce'souvehir précieux de notre
pauvre compagnon disparu et leur ardeur se
doublera du désir de le venger.
» Tout ie monde, et moi tout le premier,
aimait votre fils pour sa droiture, sa loyauté
et son courage. C’était le type du soldat
français avec le patriotisme bl ûlant des en-
fants d’Alsace. La veiile de sa mort il me
disait : a Mon capitaine, si les Prussiens ont
ma peau, je vous assure qu’ils la paieront
cher ! » Il Va bien montré.
» Il est tombé â côté du poleau frontière,
et j’ai lait repérer l’endroit où les Allemands
Fom inhume. Après la guerre, s’il plaît A
Dieu da m’en donner la possibilité, j’irai
avec mon escadron rechercher cette place,
je ferai exhumer la dépouilts mortelle et je
vous rendrai le corps do votre fils.
» Je vous demande jusque-là, monsieur,
dé me laisser sa dragonne blanche, qui à
nous tous donnera an courage et portera
bonheur. Je vous la remettrai alors commo
lia précisas souvenir d’un beau et valeureux
soldat de la France dont je suis fier d’avoir
été îs ca'piîÈtho.
■ » Veuillez agrée?, etc.
A PgCOftSIAÇij» i.
Administrateur-Délégué-Gérant
O* RANDOLET
idaMstraîios, Impressions it Annonces, RL. 10.47
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : BANDOLET Sarre
Le Petit Havre
OBGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
?.-j. CASPAR - JORDAN
Téléphone i 14,80
Secrétaire Général TH. VALLÈS
Rédaction, 35, ru® Fonteneüe - Tél. 7.60
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL; 112, bout* de Strasnourg.
1 L’AGENOE HAVAS, 8, place de ta Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pota? las Annonces Judiciaires tt légalas
ABONNEMENTS TROIS Mors Six Mois On An
Le Havre, la Seine-Iafôrieure, i’Eure. . _... „ „
l’Oise et la Somme 4 80 ® **• *• ».
Autres Départements...........,,,,...,. 8 Fr. Ri SO 28 ,
Union Postale RO » 80 Fr i -S.O »
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous-les Bureaux de Poste de Franco
LA DÉCLARATION
DE LONDRES
Nous disions, hier, que nous de-
vions avoir une large vision des cho-
ses, que nous ne devions pas nous
laisser aller à nos inquiétudes pTopros
ni nous laisser hypnotiser par les re-
vers passagers de notre pays , ail
moment même où nous écrivions il se
signait à Londres un acte par lequel
notre sort était de nouveau confondu,
pour le présent et pour l’avenir, avec
celui de nos alliés ; l’affirmation écla-
tante de cette solidarité est une
raison de plus pour nous d’avoir con-
fiance.
On conçoit qu’un pays isolé, si va-
leureux soit-il, puisse être vaincu ,
Y imagination la plus pessimiste se
refuserait à admettre que des puis-
sances comme l'Angleterre, la Russie
■ et la France se tenant jusqu’au bout,
puissent être humiliées ; avec leur
clientèle d’Etats sympathiques elles
représentent l’univers entier.
Il y a quelque ironie à entendre
déjà parler de paix alors que nous
ne songeons qu’à nous battre avec
plus d'ardeur que jamais pour chasser
V étranger. «r 11 n’y a pas de fumée
sans feu », dit un même proverbe ;
devons-nous en conclure que quel-
qu’un a déjà fait allusion à des éven-
tualités de paix ? Si oui, nous ne
voyons nue T Allemagne où cette sug-
gestion a pu se produire et nous ne
serions pas autrement surpris que
dans sa duplicité, elle ait cru pouvoir
essayer de détacher VAngleterre de
la Triple-Entente en traitant séparé-
ment avêc elle.
Si notre hypothèse est fondée, VAn-
gleterre aura donné à VAllemagne-
la réponse et le soufflet qu’elle mérite
en prenant l’initiative de cette décla-
ration de Londres qui ne laisse plus
possible, pour l’avenir, la moindre ha-
bileté ou fourberie de la diplomatie
germanique.
Les trois gouvernements lutteront
et traiteront donc ensemble et, qui
plus est, ils poseront ensemble les
conditions de paix. Qu’on relise bien
le texte que nous avons publié hier et
qu’on goûte la saveur de ces mots H
« poser ' (tes concluions tie paix »V7T
n'est certes pas question ^'accepter
des conditions, mais il ne s’agit même
pas de les discuter : les alliés poseront
les conditions que l’Allemagne devra
subir.
La fière déclaration de Londres est
donc plus encore que l’affirmation de
l’accord qui régnera ail sein de la
Triple-Entente jusqu’au bout, elle est
le solennel engagement que les alliés
n’accepteront de traiter que quand
l’ennemi commun sera écrasé.
CÀSPAR-JORDAN.
le Oouveniemeni à Bardeaux
L’arrivée des membres du gouvernement,
des corps constitués, des fonctionnaires et
de nombreux Parisiens dont i’exode vers le
Sud-Ouest continue, donne à Bordeaux une
animation très grande. Le3 cours de Tour-
ny, de l’Intendance et des Quinconces re-
gorgent de promeneurs en quête de nou-
velles et de journaux.
Pour loger tous les fonctionnaires et les
autorités, on a réquisitionné des chambres
dans les hôtels principaux et les voyageurs
qui les occupaient ont dû chercher des lo-
gements improvisés chez les habitants.
Les restaurants et cafés regorgent de con-
lommatenrs, tes cochers font des altaires
i’or et les tramways sont toujours combles.
Le président de la République réside à la
préfecture.
AI. René Viviani s’est installé à l'Hôtel de
Ville, où il occupe le cabinet du maire.
JI. Briand demeure à i’Hôtel de Bayonne.
Les services du ministère fonctionnent au
Palais de Justice.
Le domicile du ministre de la guerre est
au siège du corps d’armée ; le ministre de ta
marine est à l’Ecole de santé navale, ceiui
des affaires étrangères à l'hôtel Samazeuilh,
celui de l’intérieur dam les bureaux de la
préfecture, rue Esprit-des-Lois, etc.
Les ambassades sont installées à Bordeaux,
les légations étrangères à Ârcachon.
De nombreux parlementaires continuent
d’arriver par chemin de fer ou automobiles.
Plusieurs ont eu des conversations avec des
membres du gouvernement.
MM. Deschanel et A. Dubost sont égale-
ment installés à Bordeaux.
LE SERVICE DE LA PRESSE
Le commandant Klotz, ancien ministre
des finances, vient d’ôtre désigné comme
chef du service do ia presse au gouverné
ment militaire de Paris. M. Bouréiy, député
de l’Ardèche, est adjoint à ce service, qui
relève désormais du gouverneur militaire
de Paris et non du cabinet du ministre de ia
guerre.
Le 2° bureau do l’étal-miijor de l’armée de
Paris, auquel, par sa lettre de service, est
préposé le ehet d’escadron d'artillerie L.-L.
KIGIZ, comprend parmi ses attributions,
outre les rapports avec la presse, les rela-
tions avec les autorités civiles. C’est do l’en-
semble de ce service que M. Klotz a donc
issumé la direcdu».
Les communiqués à la presse se feront
Chaque jour, à la heures et à 23 heures.
Ils sont nécessairement laconiques. Les
termes en sont étudiés, pesés, véridiques et
finalement écrits après qu’il a été bien cons-
taté par ceux qui eu assument la responsa-
bilité que rien de Ce qui est dit ne peut être
jUiiisé par nos adversaires^ -
UN RÉCIT
de la Bataille de Saint-Qaeatia
Un correspondant de guerre du journal
anglais Tke Daily Chronicle, M. Philip Gibts,
vient d’écrire un récit émouvant des événe-
ments qui se sont déroulés dans le Nord et
plus particulièrement en Picardie. îl u as-'
sisté a la retraite en excellent ordre de nos
troupes. « Nous sommes dans de parfaites
conditions, lui répétaient soldats et offi-
ciers. Vous pouvez appeler notre mouve-
ment une retraite si vous le voulez. Mais
nous sommes en bon ordre et nos arrière-
gardes tiennent bien. »
Ce mouvement de retraite en bon ordre
devant un million d’hommes est la chose ia
plus extraordinaire qu’on puisse concevoir
et M. Philip Gibbs ie souligne.
Marchant au milieu de nos vaillantes
troupes françaises et anglaises, il est allé
jusqu’à Amiens où il a va le tuanei dé-
truit. Les Allemands sont entrés dans la
vieille capitale picarde le 28 août. Le front
des troupes alliées s’étendait à ce moment-là
vers Abbeville et au Sud d’Amiens.
Les troupes anglaises, sous le commande-
ment de sir John French, étaient au centre
gauche ralentissant la marche des armées
allemandes pendant que l’aile droite ma-
noeuvrait sous les ordres du général Pan.
Le samedi après-midi (29 août) on se bat-
tait sur toute la ligne. Les avant-gardes alle-
mandes étaient appuyées par un corps d’ar-
mée composé de troupes fraîches. Au moins
un million d'hommes étaient en mouvement
pressant les forces alliées, avec une violence
d’attaque qui n’a jamais été égalée. Leur ca-
valerie se répandait sur la campagne. Leur
très nombreuse artillerie couvrait Tes colon-
nes d'infanterie eu marche. Ce flot rencon-
trait cependant, de ci de là, des barrages so-
lides. C’est ainsi que de vifs combats furent
livrés à Saint-Quentin, à Pérou ne et à Ham.
Le reporter anglais parle du bon effet
de l^truiterie de nos alliés. Mais un
officier lui a dit : «A peine avions-nous
anéanti uns colonne qu’une autre surgis-
sait ; noos ne pouvions mettre en échec ce
flot humain grossissant. »
Poursuivant son voyage pendant que le
canon grondait, le correspondant du Daily
Chronicle a constaté que ta voie ferrée et les
ponts forent détruits sur la ligne d'Amiens à
Paris et sur l’embranchement de Dieppe par
les Anglais qui, après avoir pris ces pré-
cautions, combattirent en se dirigeant vers
Compïègne.
Le général d’Àmade avait établi son quar-
tier général lundi à Aumale, soutenant
l’extiême gauche des armées alliées. Quel-
ques-unes de ses réserves étaient en liai-
son avec la cavalerie britannique.
Péndant ce temps, « le général Pau soute-
nait une terrible attaque, au centre, dan3
ia région de Guise, sur la rivière de l’Oise,
au Nord-Est de Saint-Quentin, où la rivière,
qui court à travers de belles prairies, était
mninüfi flucatayreg etrooea de sang ». Les
Allemands furent,lue ce corn, trev eprûuTe»
par l’ariiUërie française, lès assauts à la
baïonnette et les charges de cavalerie. « Les
Allemands, dit-on, avaient engagé leurs
meilleures armées, y compris le 10® corps
et ia garde impériale. Mais l’héroïsme de
nos troupes fat sublime. Chaque homme
savait que la défense de la France dépendait
de lui et était prêt à sacrifier sa vie avec un
joyeux enthousiasme. »
Nos troupes ne résistèrent pas seulement
à l’attaque de l’ennemi mais elles prirent
l’offensive et, en dépit des forces très consi-
dérables, eiles infligèrent à l’envahisseur de
terribles pertes.
Peu à peu le général Pau se replia vers
Laon et La Fère, et le mardi l’artillerie lé-
gère allemande vint dans la région de Beau-
vais. Lès troupes françaises se fortifièrent
vers l’Ouest, tandis que les habitants de ces
régions évacuaient leurs demeures, dau3 la
crainte de combats prochains. Quand M.
Philip Gibbs quitta Beauvais par le train, la
ville était vide et le canon grondait. Ii fila
sur Creil où s’était installé le quartier gé-
néral anglais.
La région était remplie de soldats fran-
çais qui soulevaient l’admiration générale
par leur bravoure. De Creil, le reporter an-
glais se dirigea sur Paris et, de là. partit
pour Dieppe. Ii a emporté, de ce voyage par-
mi les troupes alliées, l’impression que tous
les hommes faisaient leur devoir avec une
extrême vaillance. Il rend aussi hommage
aux populations qn’ii a vues. « Elles se met-
taient en route, dit-il, sans la moindre
plainte et quand I03 femmes s'en allaient
avec leurs enfants, elles ne laissaient point
percer leur désespoir. Lès femmes de France
sont braves ! Dieu 1 que je connais leur cou-
rage depuis dix jours ! »
Comment incorporer
la classe dans le Iford?
Au sujet de l’appel sous les drapevux de
•la classe 1914, un lectéar signale des faits
sur lesquels ou doit attirer l’attention de
l’autorité militaire.
Ces faits intéressent particulièrement les
jeunes soldats appelés à faire partie des 1er
et 2e corps d’armée, c’est-à-dire à rejoindre
leurs régiments dans le Nord et les départe-
ments limitrophes.
Voici quelques extraits d’une lettre qu’a-
dresse, à ce propos, i’un des habitants de
ces régions :
J’ai un fils qui fait partie de la classe 1914,
ncrulement de Cambrai. J’étsis avec lui dans la
Somme, vers Roye, quand j’appris l’appel de sa
classe.
Je voulus retourner à Cambrai pour le mettre à
la disposition de fautoriié militaire, mais impos-
sible de passer dans tes lignes de Péronne â Cam-
brai. Je dus retourner sur mes pas. Je signalai
mon cas à la gendarmerie de Roye et de Monldi-
dier... Pas de renseignements concernant le re-
crutement de Cambrai. Je n’en eus pas davantage
à la gendarmerie de Breteuil.
A la mairie de Breteuil où je me présentai
également, je me fis délivrer une déclaration re-
lative a mon càs. On me conseilla 4’a!lcr dans
un bureau de recrutement, Beauvais, par exem-
ple. J'y allai. Le bureau de recrutement était
évacué de la veille. Au bureau de ia place,on me
délivra un laissez-passer pour Rouén ou Paris. Je
suis en route pour la première de ces villes, et
pondant ce temps, mon lits n’est pas là, c’est-à-
dire à son poste.
Le signataire conclut en remarquant que
le ministère de la Guerre pourrait aisément
remédier à cet état de choses en faisant con-
naître par la voie de la presse les bureaux
de recrutement, où doivent rejoindre -les
jeunes gens appelés do la classe 1914, et
qui appartieffBgBt aas r&ms des et 2®
JL,A. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
6 Septembre. — L’Officiel publie un décret aux termes duquel les tableaux de la
classe 1915 seront dressés sans délai. Ils seront publiés et affichés au plus tard le troi-
sième dimanche suivant la publication de ce décret.
A. PARIS
5 Septembre. — Les troupes de la défense avancée ont en un contact avec une force
ennemie paraissant couvrir le mouvement de l’aile droite allemande vers le S.-E.
L’engagement tourna à notre avantage.
— La région Gompiègne-Senlis est évacuée par l’ennemi, qui continue son mouve-
ment vers le Sud-Est. .
ÉJS ALSACE
6 Septembre. —• Les Allemands, dit-on, renonceraient à assiéger Belfort ; les
troupes amenées dans la Forêt Noire iraient vers le Nord remplacer les troupes dirigées
vers la frontière russe.
EÎV PRUSSE: ORIENTALE
5 Septembre. — Les Russes ont investi Koenigsberg.
Dépêches Haras
Un Engagement autour de Paris
Paris, 6 septembre, 16 heures 10.
Le gouvernement militaire communique
que les troupes de la défense avancée sur
Paris, ont eu samedi an contact avec nne
force adverse paraissant Couvrir sur l’Ourcq
et vers le Sad-Eit ie mouvement du gros de
l’aile droite allemande. Le petit engagement
qui suivit tourna à notre avantage.
L’Armée allemande s’éloigne de Paris
Paris, 6 septembre.
Communiqué du gouvernement militaire. —
L’armée allemande, continuant à s’éloi-
gner de Paris, poursuit encore vers le Sud-
Est le mouvement entamé par elle depuis
deux jours.
Il résulte des renseignements recueillis que
les troupes ennemies ont évacué la région
Compiègne-Seniis.
Un Drapeau pria à l’Ennemi
Bordeaux, 6 septembre.
M. Millerand a adressé à ïï. Poincaré le
drapeau du 60® prussien, pris récemment à
i'eunemi.
Les Vaillants
Marseille, 3 septembre.
Soixante-dix soldats, complètement remis
de leurs blessures et provenant de l’hôpital
auxiliaire du Lycée sont partis, mercredi ma-
tin, pour leurs dépôts resQacüfm,
inmrl imaessaurorëfat ia ligne de leu. Leur
moral est excellent.
Un Biplan allemand desoendu à Cambrai
La Haye, 6 septembre.
Un biplan allemand a survolé Cambrai et
a laissé tomber des bombes dans le voisinage
de la station de chemin de fer.
Le biplan a été descendu par le feu de la
garnison ; de ses deux occupants, l’un a été
blessé, l’autre fait prisonnier.
Le Conseil des Ministres
Bordeaux, 6 septembre
Le Conseil des ministres qui s’est tenu à
Bordeaux, s'est entretenu de ia situation
diplomatique et militaire. Il a réglé diffé-
rentes questions relatives au ravitaillement
des populations.
L’Espagne et la France
Paris, 6 septembre.
Une personnalité autorisée a déclaré que
le nouvel ambassadeur d’Espagne à Paris va
remettre à M. Poincaré un message qui fera
une excellente impression dans toute la
France.
X»a Classe 1915
Paris, 6 septembre.
L’Officiel publie un décret aux termes du-
quel ies tableaux de la classe de 1915 seront
dressés sans délai. Ils seront publies et affi-
chés au plus tard le troisième dimanche sui-
vant la publication de ce decret à l'Officiel.
Le délai de un mois prévu par la loi du 21
mars 1905 est, par exception, réduit à dix
jours. Par dérogation a la loi du 7 juillet
1913, il ne sera pas constitué de commissions
de réforme ni de commissions médicales
militaires pour la révision de ia classe 1915.
Un rapport précédant ce décret dit que les
hommes da la classe 1914 devant être appe-
lés le mois prochain seront instruits dans
les dépôts et pourront être vraisemblable-
ment mobilisés an bont de quelques mois
d’instruction. Ils seraient remplacés dans
les dépôts par le contingent 1915 dont les
hommes recevraient à leur tour une instruc-
tion militaire leur permettant d’entrer en
campagne dans un délai aussi restreint que
possible.
Une charge héroïque
Londres, 3 septembre
Le correspondant spécial du Daily Mail,
télégraphiant d’an point de France situé
derrière les troupes anglaises, raconte une
charge faite par le 9® lanciers, qui serait
analogue à celle de Balaklava.
Pendant l’action qui eut lieu près de la
{routière belge, des pertes terribles étaient
causées aux troupes anglaises par les obus
de onze canons placés dans nn bois, lesquels
tiraient sans interruption, il paraissait im-
possible d’arrêter cette canonnade, lorsque
les lanciers firent une charge héroïque ; le
régiment chargea droit sur les canons, su-
bissant en même temps le fen d’autres bat-
teries allemandes. Rien ne put arrêter cette
charge impétueuse. Les lanciers arrivèrent
sur les canons, sabrèrent les canonniers,
mirent les canons hors d’usage, puis s’en
retournèrent. Au retour, ils subirent des
pertes plus grandes encore que pendant la
charge.
Saê par un Èàct’csnaire
Dieppe, 8 septembre.
Vendredi soir, Ig. sijMSt'lsmîOfiât Emile
Laurent, dejjtetfon à l’entrée du tunnel de
Saiüt-Piepfé dEpioay, ligne de Dieppe à
Bousa;' voyait sortir da côté droit de la
ag iaffiyjda qqi travem l.ej ypiffi Te-
nant dans sa direction. Il fit alors les som-
mations d’asage, mais n’ayant reçu aucune
réponse, il tira quelque peu en Pair, vers le
talus pour intimider le personnage en ques-
tion.
A ce moment, ce dernier se cacha derrière
la cabine se trouvant à gauche de l’entrée du
tunnel. Il n’y resta que quelques instants et
revint à nouveau sur la voie marchant vers
ie factionnaire. Celui-ci fit alors nne non- '
velié sommation, qni n’eut pas plus de ré-
sultat que la première et l’homme continua
à avancer sur le soldat. Celui-ci alors épaula
et fit feu. Le coup porta, car l’individn tour-
noya et s’affaissa sur lui-même.
Aux appels lancés, le poste de garde sortit
et le sergent Lanchou se porta avec plu-
sieurs hommes du côté du tunnel. Quand ils
relevèrent celai qui venait d’être atteint, il
respirait encore. Transporté aussitôt à l’hô-
pital, il y est mort presque en arrivant. Il
avait été atteint au Côté gauche.
Le capitaine de gendarmerie ayant été
prévenu, une enquête fut aussitôt ouverte.
Elle a établi que celui qui avait été tué:
était un nommé Léger-Emile Grnsson, né
le 25 avril 1868, à Richabonrg-l’Avoué, can-
ton de Cambrai (NordJ, exerçant la profes-
sion de cultivateur. Il était affecté à un esca-
dron territorial de cavalerie légère à Lille,
mais ne devait rejoindre son corps que sur
un ordre d’appel,
Comment s’est-il trouvé sous le tunnel?
Ou ne peut que se livrer à des supposi-
tions, car ii a été impossible d’interro-
ger le blessé.
On croit que ce cultivateur, parti sur la
seule indication du maire de son pays, était
dans le train parti dans le courant de l’a-
près-midi pour Rouen, et qu'il sera tombé,
du compartiment ou du wagon où u-yo-*rov-
YflîtiPil 8fi ponohaMt-
nei. IT aura dû rester étourdi de sa chute
et c’est alors que revenu à lui, au bout de
plusieurs heures, il se sera dirigé vers Feu-
trée du tunnel, et à ce moment le drame
s’est déroulé.
Les témoins entendus ont tous affirmé quo
le soldat Emile Laurent avait bien lait les
sommations d’usage avant de tirer.
La Presse anglaise
Londres, 6 septembre.
Le Daily Telegraph approuve le transfert
du gouvernement français à Bordeaux où il
aura le plein appui de la défense navale an-
glaise.
Un Train militaire allemand anéanti
Anvers, 6 septembre.
Le bruit a été répandu à Anvers qu’un
train militaire allemand aurait été anéanti
dimanche dernier par une explosion dans la
Belgique septentrionale.
Encore 150,000 Allemands rappelés en
Prusse
New-York, 3 septembre.
Un télégramme de Bâte annonce qus les
préparatifs faits par les Allemands pour as-
siéger Belfort, ont cessé tout à coup.
Une armée allemande forte ne 150,000
hommes, qui venait d'arriver de la forêt
Noire, a été rapidement dirigée vers le Nord,
pour remplocer les troups3 envoyées du
front Ouest sur la frontière russe.
Il ne reste que 40 000 réservistes allemands
en Alsace, et les Français sont complètement
les maîtres dans cette région.
Les sujets russes et allemands
Petrograd, 6 septembre.
Les gouvernements russe et allemand ont
conclu un accord autorisant leurs sujets res-
pectifs à quitter le pays ennemi, excepté ies
officiers en activité ou retraités, les person-
nes âgées de 17 à 45 ans et les individns
suspects.
Otages Eusses en Allemagne
Berlin, 9 septembre.
Parmi ies personnalités militaires russes
retenues à Berlin se trouvent l’amiral russe
Skrydioft, gouverneur général de Moscou et
23 generaux ; tous sont traités avec égards.
Bataille Navale dans la Baltique
Un Désastre allemand.— Une Flottille
de Tsrpilieurs avariée on coulée
Londres, s septembre,
Hier après-midi, le Bureau de la Presse a
communiqué cette nouvelle :
« Suivant une information de source auto-
risée, sept confre-torpiilèiirs fet torpilleurs
allemands sont arrivés à Kiei en état d’ava-
rie, et ie bruit court que d’autres ont été
coulés dans le voisinage du canal. »
Capture de navires
Brest, 7 septembre.
Le croiseur Lavoisier a capturé et amené à
Brest ie cargo-boat Tambora, allant de Batavia
à Rotterdam.
Le vapeur hollandais Atlas, capturé quel-
ques jours auparavant-par le même croiseur,
a été remorque dans le poçt do guerre où
l’on procède à son déchargement.
Le paquebot hollandais NieUw-Amsterdam,
â6 17,000 tonnes, a été capturé par le traité-
atiac'iqua La-Savoie, actuellement transfor-
mé ep v*;risp«r aawüftjrsyk fegjsLdg Emw-
Amsterdam se trouvaient quatre cents sujets
allemands et deux cent cinquante Autrichiens
allant prendre du service dans leur pays.
Ils ont été internés au Bouguen et au fort
de Crozon.
Le navire hollandais Fortune, venant des
Antilles avec du café, des marchandises et
quelques lingots d’argent, a été arrêté par le
croiseur Friant et conduit à Brest.
Le Fortuna était destiné au port du Havre.
La Capture du ” Kronprinz-Wilhelm „
New-York, 2 septembre.
Sir Courtenay Bennett, consul général
d’Angleterre à New-York, a annoncé qu’il
avait été Informé que le Krenpr-inz-W il
helm avait été capturé par une flottille
anglaise.
( Le Kronprinz-Wilhe'm, commandé par le
capitaine Richter, jauge 14,908 tonnes, lon-
gueur 637 pieds (194 mètres environ). Cons-
truit en 1901 à Stettin par la Société Volcan,
il a deux hélices ; ses machines développent
une puissance de 30,000 chevaux. H appar-
tient au Norddeutscher Llyod. Son port d’at-
tache était Brème).
Londres, 4 septembre.
Toute la flotte allemande,.,qai de Ham-
bourg et Brême, taisait le service pour
l’Amerique, avait emprunté ses noms a 4a
iamitle impériale.
On a vu le sort fâcheux du Kaiser-Wil-
ketm, coulé récemment au large ce Rio del
Oro, et celui de la Kronprinzessm-Cecilie, cap-
turée au début de la guerre. Et c’est ie tour
aujourd’hui du Kronprinz-Wilhclm.
Les Mines sons-marines et les ÎTeutres
Londres, 6 septembre. ,
Le vapeur suédois Saint-Paul a été détruit
par une mine dans la mer du Nord.
Le capitaine et les 25 hommes de l’équi-
page ont été débarqués à North Shields.
La Victoire russe à Lentbsrg
Londres, 6 septembre.
On apprend que les Russes ont mis en
déroute quatre corps autrichiens et non trois,
près de Lemberg.
L’Iavastissement de Kcenigsberg
Londres, 6 septembre.
On annonce que les Russes ont investi la
place de Koenigsberg.
Levant Poses
Petrugrad, 2 septembre
L’offensive des troupes russes continue
sans arrêt.
Ses divisions de cavalerie ont. .pénétré au.
loin dans i’intêrieûr delà Prusse orientale,
détruisant les voies de communications et
occupant la station de Kostscbia (à 21 kilo-
mètres de Posen).
Hqnn-lfl- ibôffl^tt-do Oplduu- cfr dü flcmolïTafig.
les troupes allemandes restent inactives.
A PROPOS DE LOUVAIN
Nous reproduisons d’après lé Journal de Genève
la belle lettre ouverte que M. Romain Rolland
adresse à M. Gerhart Bauptmann, un des écrivains
tes plus notoires d’Allemagne et do t certaines
pièces ont même été représentées â Paris.
Celte lettre aura d’autant nias de portée et de
retenues.'aient, que M. Romain Rolland, l’auieur
tie Jean Ghristophle, rappelle que, dans la période
qui précéda la guerre, il a fait tous ses efforts
pour rapprocher la France et l'Allemagne. a
Samedi 29 août 19*4.
Je ne suis pas, Gerhart Hauptinaiin, de ces
Français qui traitent l-'AHemagne de barbare.
Je connais la grandeur intellectuelle et mo-
rale de votre puissante race. Je sais- tout ce
que je dois aux penseurs de ia vieille Alle-
magne ; et encore, à l’heure présente, je me
souviens del’exetaple et des paroles d6 noire
Goethe — il est à l’humanité entière — répu-
diant toute haine nationale et maintenantson
âme calme, à ces hauteurs « où l’on ressent
le bonheur ou le maiheur des autres peuples
Comme le sien propre ». J’ai travaillé, tonte
ma vie, à rapprocher les esprits de nos deux
nations ; et les atrocités de la guerre impie
qui tes met aux prises, pour la ruine de la
civilisation européenne, ne m’amèneront ja-
mais à souiller de haine mon esprit.
Quelques raisons que j’aie donc de souffrir
aujourd’hui par votre Allemagne et de juger
criminelle la politique allemande et les
moyens qu’elle emploie, je n’en rends point
responsable, le peuple qui la-subit et s’en
fait l’aveugle inslrumeht. Ce n’est pas que
je regarde, ainsi que vous, ia guerre comme
une fatalité. Un Français ne croit pas à la
fatalité. La -fatalité, c’est i’excass des âmes
sans volonté. La guerre est le fruit de la
faiblesse des peuples et de leur stupidité.
On ne peut que les plaiudre, on ne peut
leur en vouloir. Je ne vous reproche pas nos
deuils ; les vôtres ne seront pas moindres.
Si la France est ruinée, l’Allemagne le sera
aussi. Je n’ai même pas élevé la voix, quand
j’ai vu vos armées violer la neutralité de la
noble Belgique. Ce forfait contre l’honneur,
qui soulève le mépris dans toute conscience
uroi-e, est trop dans la tradition politique de
vos rois de Prusse ; il ne m’a pas surpris.
Mais la furenr avec laquelle vous traïlez
catte nation magnanime, dont le seul crime
est de défendrè jusqu’au désespoir son in-
dépendance et la justice, comme vous mê-
mes, Allemands, l’avez fait en 1813... c'en
est trop ! L’indignation du mouds se ré-
volte. Réservez-nous ces violences à nous.
Français, vos vrais ennemis 1 Mais vous
acharner contre vos victimes, contre ce pe-
tit peuple belge infortuné et innocent!...
quelle honte 1
Et non contents dé vous en prendre à la
Belgique vivante, vous faites la guerre aux
morts, à la gloire des siècles. Vous bom-
bardez Malines, vous incendiez Rubens, Lou-
vain n’est plus qu’un raouCeau de cendres
— Louvain avec ses trésors d’art, de scien-
ce, la viile sainte ! — Mais qui doue êtes-
vous î et do quel nom voalez-vods qu’on
vous appelle à présent, Hiuptmaan, qui re-
poussez le titre de barbares ? Etes-vous iê3
petits fils de Goeiha ou ceux d’Attila ? Est-ce
aux armées que vous faites la guerre ou
bien à l’esprit humain î Tuez les hommes,
mais respectez ies oeuvres 1 C’est le patri-
moine do genre humain. Vous en êtes com-
me nous tous, les dépositaires. En le sacca-
geant, comme vous faites, vous vous mon-
trez indignes de ce grand héritage, indignes
de prendre rang dans la petite armée euro-
péenne qui est la garde d’honneur de la ci-
vilisation.
Ce n’est pas à l’opinion dn reste de l’uni-
vers que je m'adresse contre vous. G’ëSt à
vous-même, Hauptmaaa. Au Rom M umti
Europe, dont vous avez été jusqu’à cetU
heure un des plus il lustres champions,—
au nom de cette civilisation pour laquelle
les plus grands hommes luttent depuis des
siècles, — au nom de l'honneur môme de
yo re raee germanique, Gerhart Hauptmann.
je vous adjure, je vous somme, vous et l’élite
intellectuelle allemande où je compte tant
d'amis, d8 protester avec la dernière énergie
contre ce crime qui rejaillit sur vous.
Si vous ne le faites point, vous montrez
de deux choses l’une : ou bien que vous
l’approuvez — et, alors, que l’opinion du
monde vous écrase 1 — ou bien que voue
êtes impuissants à élever la voix contre les
Huns qui vous commandent. Et alors, de
quel droit pouvez-vous encore prétendre,
comme vous l’avez écrit, que vous combattes
pour la caase de la liberté et du progrès hu-
mains ? Vous donnez au monde la preuve
que, incapables de défendre la liberté du
monde, vous l’êtes même de détendre la vô-
tre, et que l’élite allemande est asservie au
pire despotisme, à celui qui mutile te3 chefs-
d’oeuvre et assassine l’Esprit humain.
J’attends de vous une réponse, Haupt-
mann, une réponse qui soit un acte. L’opi-
nion européenne l’attend comme moi. Son-
gez-y : en nn pareil moment, lé silence mê-
me est un acte.
Romain ROLLAND.
Les Socialistes allemands
Le Voruxerts, organe de la soriâldemokra-
itie, publie à la date du 23 août, en tête du
journal, une protestation vigoureuse contre
ces actes de barbarie germaniqUe.
« Nous voulons être humains, écrit le
journal allemand, non seulement avec nos
prisonniers de guerre, mais aussi avec les
ICD'tnbàttants. ' Faire ta guerre ne veut,pas dira
ussassinir ni être cruel Nous, prolétaires, ne
devons pas oublier que nous avons en face
de nôus des camarades. Hs se battent contra
nous non par plaisir, mais pour défendre
leur patrie.
» H est vrai que les journaux nous parlent
des atrocités commises par Feanemi. Des
cas isolés peuvent avoir lieu. Mais ii faut
Taire la part d'exagération, volontaire et in-
volontaire. Il ne faut pas, en outre, oublier
;qu’en temps ds guerre les bruits les plus
(fantaisistes sont pris comme des vérités in-
icontestables. Il faut s’interdire, dans Ce cas,
toute généralisation.
» Il est absolument inadmissible de punir
les innocents pour des crimes commis pat
■les autres, si réellement ils ont été com-
mis. »
Et le Vorwaeerls cite les passages abomina-
bles d’un organe militariste ayant pour titre
-a Journal dis officiers allemands^ Cet organe
demande qu’« on ne tue qu’a moitié les
fraucs-lireurs en les abandonnant à leur
sort ». Ce même journal exige ia destruction
des localités entières pour « un seul grena-
« Ce sont, dit le Vorwoerts, des propos de
fanatiques sanguinaires. Et l’on a honte de
savoir que notre nation peut compter des
hommes tenant un pareil langage. »
Le Vorwoerts, après avoir expliqué certains
abus de guerre par la réputation de barba-
res faite à l’étranger aux Allemands, criti-
que avec véhémence la législation prussien-
ne de 1813, déclarant « tous ies moyens per-
mis » après la convocation du ianosturm.
« Noua avons Fait quelques progrès depuis
4813, ajoute le Vorwoerts. Cherchons à dé-
bouiller la guerre de tonte cruauté, de toute
barbarie. Montrons notre esprit chevaleres-
que quoique ou plutôt parce que prolétai-
res 1 Tâchons de rendre possible, une lois la
guerre finie, la solidarité entre les membres
d’une même classe. »
LA DRAGONNE BLANGÏÏF
M. de GorbiaCj capitaine commandant le
18® chasseurs à cheval, vient d’adresser à ia
la mille Zwilier, de Luneville, la lettre sui-
vante, pour lui annoncer la mort de l’an de
ses enfants :
« U août 1914.
» Monsieur,
» J’ai le triste devoir de vous faire savoir
qu’au cours d’une reconnaissance qn’ii ac-
complissait avee son officier de peloton, M.
Laftmteiae, votre fils Rene Zwilier a été tué
car les Prussiens, avec un g aud courage. Ii
s’ôtait porté au galop sur une crête où il dé-
couvrait la présence de i’ennemi. Eu se reti-
rant son cheval est tombé ; désarçonné et se
voyant sur le point de tomber aux mains de
l’ennemi, au ben de s’enfuir ou do se ren-
dre, comme tous les Allemands qae cous
voyons tous les jours implorer le pardon
des Français et jeter bas ies armes, lui
s’est mis à genoux et a tiré tant qu’il a pu
sur ies Allemands (50 ou 60) qui couraient
sur lui.;
» Il a été tué presque à bout .portant par
plusieurs de ses ennemis en même temps.
» Il n’a donc pas souffert et a donné SA vie
éu héros. Vous serez justement fier, mon-
sieur, d’apprendre la mon glorieuse de
votre vaillant garçon, .qui honore grande-
ment sa famille, son eseadren et son régi-
ment Le nom de votre fils a été mis à l’br-
dré du régiment, de la division, et le récit
de sa mort glorieuse a été lu devant les
troupes assemblées.
» J’ai recueilli la dragonne blanche do son
sabre-; il l’avait gagnée dernièrement par
son habileté et son énergie à l’emploi des
armes. Je l’ai mise à mon sabre. Lorsque
mes chasseurs me verront lever le sabre
pour commander l’attaque, ils verront en
même temps ce'souvehir précieux de notre
pauvre compagnon disparu et leur ardeur se
doublera du désir de le venger.
» Tout ie monde, et moi tout le premier,
aimait votre fils pour sa droiture, sa loyauté
et son courage. C’était le type du soldat
français avec le patriotisme bl ûlant des en-
fants d’Alsace. La veiile de sa mort il me
disait : a Mon capitaine, si les Prussiens ont
ma peau, je vous assure qu’ils la paieront
cher ! » Il Va bien montré.
» Il est tombé â côté du poleau frontière,
et j’ai lait repérer l’endroit où les Allemands
Fom inhume. Après la guerre, s’il plaît A
Dieu da m’en donner la possibilité, j’irai
avec mon escadron rechercher cette place,
je ferai exhumer la dépouilts mortelle et je
vous rendrai le corps do votre fils.
» Je vous demande jusque-là, monsieur,
dé me laisser sa dragonne blanche, qui à
nous tous donnera an courage et portera
bonheur. Je vous la remettrai alors commo
lia précisas souvenir d’un beau et valeureux
soldat de la France dont je suis fier d’avoir
été îs ca'piîÈtho.
■ » Veuillez agrée?, etc.
A PgCOftSIAÇij» i.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Auteurs similaires Vie maritime Vie maritime /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BmLHav021"Chronique d'histoire maritime / Commission française d'histoire maritime /ark:/12148/bpt6k5327394j.highres Recueil de jurisprudence commerciale et maritime du Havre : ouvrage contenant : 1° les décisions du Tribunal de commerce du Havre et 2° les décisions importantes de la Cour de cassation des cours impériales et des autres tribunaux de France en matière commerciale et maritime ; avec table chronologique... / par J. Guerrand,... /ark:/12148/bpt6k63729062.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172246p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172246p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172246p/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172246p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172246p