Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-06
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 septembre 1914 06 septembre 1914
Description : 1914/09/06 (A34,N12082). 1914/09/06 (A34,N12082).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722459
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2020
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Le Petit Havre
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( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est !
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La PETIT HAVRE est désigné poeï las Annonças Judiciaires st légales
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Union Postale ÎO » so Fr. 40 »
| On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
UNE RECTIFICATION
DE L’AGENCE HAVAS
Une très regrettable erreur de transmis-
sion dans le communiqué officiel de ven-
dredi, nous a fait dire hier dans le Petit
Havre que « dans la Lorraine et dans les
Vosges, les Allemands ont remporté de nou-
veaux succès partiels ».
La rupture de notre service téléphonique
nous a empêché de vérifier immédiatement
la dépêche que nous avions reçue en ces
termes ; mais nous sommes heureux d’enre-
gistrer, après avoir reçu le texte rectifié de
l’agence Havas, que ee sont au contraire
nos troupes qui ont remporté ces succès.
Nos dispositions sont prises pour éviter
le retour de pareilles erreurs. Nos lecteurs
nous rendront d’ailleurs cette justice que
c’est la première fois que nous en sommes
victime et que tout notre effort tend à ies
renseiguer avec exactitude.
LARGE VISION
M. Ernest Lavisse, dans sa belle
lettre que nous avons publiée hier,
nous a donné comme précepte : Ne
pas se préoccuper de soi, regarder la
carte du monde. Le conseil nous pa-
raît si excellent que nous le -répéte-
rons aujourd’hui et que nous nous en
inspirerons tous les jours. Nous de-
vrions tous l’inscrire en lettres d’or à
notre chevet pour qu’il nous dicte cha-
que matin notre conduite, en dépit de
tous les événements. Si nous le met-
tons en pratique, non seulement nous
serons allégés de bien des soucis,
mais nous aurons une occupation pas-
sionnante qui réagira sur le désoeu-
vrement pessimiste de beaucoup. Ap-
prendre ou réapprendre sa géogra-
phie est en ce moment une tâche d’une
haute portée morale.
En général notre pays haime pas
moraliser ; mais qu’on le veuille ou
non, l’heure est venue où le ressort
moral est la conditionprimordiale de
notre existence quotidienne. Les temps
sont durs pour Les satisfactions indi-
viduelles, même les plus légitimes ;
si nous ne songions qu’à nos intérêts
et à nos ayeclions, si nous tenions
encore à nos aises, si nom nous obsti-
nions à voir la vie en rose, ou sim-
plement à croire, polir notre quié-
tude, que tout va pour le mieux, nous
serions vraiment bien mal servis par
les circonstances et la réalité risque-
rait de nous plonger dans le pessi-
misme le plus noir.
Mais si nous savons suivre le pré-
cepte « ne pas se préoccuper de soi »,
la vie nous offre aujourd’hui des satis-
factions magnifiques ; elle nous tire de
T ornière de l’existence terre a terre
que nous menions, elle nous fait par-
ticiper à l’Histoire dont s’écrivent en
ce moment les pages peut-être les plus
importantes depuis que l’humanité
existe. Il n’était pas donné à chacun
d’être héroïque, maintenant chacun
peut l'être en étant à la place qu!exige
de lai le salut de la patrie. Le fils,
par exemple, ardent et vaillant à la
guerre, la mère, stoïque et paisible
dans son foyer.
S’il n’y a pas grand chose à faire
dans notre intérêt propre, il y a tout
à faire dans l'intérêt de notre pays et
les périls mêmes de la situation ne sont
qu’un stimulant pour notre zèle; si
nous devons subir des sacrifices, tant
pis; nous savons bien que la patrie,
elle, ne sera pas sacrifiée et ce senti-
ment d’être associé anonymement mais
étroitement à ses destinées éternelles,
nous donne, en définitive, tin opti-
misme que rien ne pourra briser.
Cet optimisme nous vient aussi dit
fait que le monde entier combat avec
nous, tant il est vrai qu’il s’agit ici de
l’humanité et de son histoire. Quand;
sortant de nous-même, nous regardons
la carte du monde, nous voyons, com-
me M. Ernest Lavisse nous y invitait,
des armées sortir de toutes parts, pour
venir appuyer les vaillants efforts
des nôtres. On dit même que bien*
tôt un coup décisif serait frappé
par une coalition que l’ennemi ne
pouvait prévoir... En tout cas, pour
nous en tenir aux certitudes et aux
événements du jour, la confirmation
officielle de la magnifique entrée des
Russes à Lemberg nous prouve que,
sur Vimmense champ de bataille où
toutes les operations se tiennent, la
victoire nous sourit également.
Les informations publiées par ail-
leurs ont montré toute l’importance
« numérique » de celte victoire ; mais
Ce qu’il faut que l’on sache bien
aussi c’est son importance stratégi-
que. Nos lecteurs, qui certainement
ont déjà repris ces études de géogra-
phie dont nous parlions plus haut, ont
vu sur la carte que la Pologne russe
s’avance comme un coin entre la
Prusse orientale et la Galicie aulri-
«htenne. Ne ce fait et pour ne pas
«lexposer à- un enveloppement, les
troupes du tzar ne pouvaient s’avait-
sgr. en Pologne prussienne et de là
sur Berlin qù'après avoir dégagé
leurs deux flancs.
Cette opération est désormais com-
plètement réalisée au Sud grâce à la
prise de Lemberg et à l’écrasement
des Autrichiens ; au Nord, on sait
qu'elle est en bonne voie, puisque Koe-
nigsberg est déjà encerclée et que les
Allemands ont battu en refaite sur
la Vistule. Attendons-nous donc à
voir bientôt le gros de l’armée russe
marcher sur Posen qui est à o jo ki-
lomètres de Berlin.
Nous ajouterons, mais sans avoir
encore sur ce point de renseignements
précis, que l’occupation de Lemberg
pourrait bien avoir une influence dé-
cisive sur l’attitude des Polonais des
trois Polognes qui seraient gagnés
désormais à la cause russe. Lemberg,
qu’on ne devrait d’ailleurs plus appe-
ler ainsi, était de tout temps le centre
de l’agitation polonaise ; son vrai nom
est « LwofV » (prononcez «Lvouf»)
et les Polonais n'acceptent pas que
.l’on dise autrement ; Lemberg est
un nom allemand, comme Pétersbourg,
avec cette différence qu’il a été imposé
par les vainqueurs. C’est donc à Livotv
que siégeait le Conseil national polo-
nais qui soutenait les revendications
polonaises aussi bien en Russie qu’en
.Allemagne et enAiitriche et qui entre-
tenait les aspirations vers une restau-
ration de la nation.
Nous espérons ardemment que le
gouvernement russe est désormais en
communion étroite avec ce Conseil na-
tional et que par lui, il a déjà réalisé,
avant la lettre, l’unité polonaise; ce
sera un formidable atout dans sa
main... Et la délivrance de la Polo-
gne nous sera un gage béni de la dé-
livrance de VAlsace-Lorraine; sceau
j de notre victoire finale.
CASPAR-JORDAN.
Déclaration de H. Aspitl
An cours d’une grande manifestation pa-
triotique qui a eu lieu au Gmidhall, à Lon-
dres, le premier ministre, M. Àsquith, a par-
lé avec une chaleureuse éloquence devant
des milliers d’auditeurs enthousiastes.
«-=- «MM, ww fatnea^a-t-il diL en PQ-
tre boa droit en ce moment ou contre notre
gré, mais la conscience nette, nons nous
trouvons impliqués avec toutes les forces de
l’empire dans un' conflit sanglant entre la
force et le droit.
» Queile serait aujourd’hui notre position
si par timidité ou par des calculs égoïstes
ou pervers, ou par un affaiblissement du
sens de l’honneur et du devoir, nous avions
été assez vils pour renier notre parole et
trahir nos amis.
» Quoi! Nous aurions admiré avec déta-
chement ie siège de Liège, la résistance vi-
ri e de la superbe armée beige, l’occupation
de la capitale de la Belgique, la retraite gra-
duelle des forces de la défense belge sons
les remparts d’Anvers, les outrages innom-
brables, la taxation malhonnête d’unepopu-
iation inoffensive et finalement ieplos grand
crime commis contre la civilisation depuis
la guerre de Trente ans : le sac de Louvain?
» Pour ma part; plutôt que de rester le
témoin silencieux, c’est-à-dire, en d’autres
mots, un complice conscient do triomphe
tragique de la force sur la justice, de la bru-
talité sur la liberté^ je consentirais à voir
notre pays rayé de l’Histoire.
» Le conflit actuel n’est pas seulement ma-
tériel. La responsabilité terrible du sang
versé, des souffrance» imméritées que subit
actuellement le monde pèse seulement sur
une puissance. Cette puissance, c’est l’Alle-
magne.
« Ce serait une erreur criminelle de dé-
précier les qualités combatives de la puis-
sance de résistance des forces réunies contre
nous, mais il serait également stupide et
néfaste de déprécier nos ressources de résis-
tance.
» La Belgique a donné un exemple mé-
morable et glorieux. Bu la France et la Rus-
sie, nous avcn3 pour alliés deux des plus
grandes puissances du monde, qui n’enten-
dent pas plus se séparer de nous que nous
n’entendons nous séparer d’elles. Selon moi,
quel que soit le point vers lequel se tournent
nos regards, nous avons de nombreuses rai-
sons d’être fiers. Nous devons être patients,
prêts à tout endurer, mais fermes dans nos
desseins.
» Déjà 250,000 à 300,000 hommes ont ré-
pondu à t’appe! aux volontaires de lord Kit-
ehener. Deux divisions magnifiques de far-
inée des Indes sont déjà en route et, avec
une spontanéité et une unanimité sans exem-
ple, le Canada, l’Australie, ta Nouvelle-Zé-
lande, l’Afrique du Sud, Terre-Neuve, ies
Indes ont demandé à exercer leur droit d’ai-
der l’empire briîahnique en mettant à sa
disposition de l’argent, du matériel et leurs
meilleurs hommes. »
M. Asquith termine en disant que l’An-
gleterre ne remettra pas l’épée au fourreau
avant que la liberté de l’Europe ait été assu-
rée.
L’Allemagne et les Neutres
Le correspondant de l’agence Vsz Dias, à
Bruxelles, annonce que des difficultés se sont
élevées entre les ministres des Etats-Unis ét
d’Espagne d’une part, et le généraUakowski,
gouverneur allemand de Bruxelles d’autre
part.
Le général demandait que les ministres
n’envoyassent pas de télégrammes chiffrés
et les ministres ont refnsé de se soumettre à
cette exigence.
Les deux diplomates ont éprouvé aussi de
grandes difficultés-dans- l'envoi de leurs VÜ-
| lises diplomatiques.
’ Le ministre des États-Unis a dèfelarê
qu’aussi longtemps qu’il resterait à son poste,
il défendrait 1$ hop drgjt du peuple belge.
1LuA* GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
AV ÎVOÏIT» EX TV L'EST
5 Septembre. —• Les Allemands; laissant le camp retranché de Paris à leur droite,
marchent vers le Sud-Est, atteignent la Ferté-sous-Jouarre,. dépassent Reims et descen-
dent le long et à l'Ouest de l’Argonne, mais la manoeuvre débordante de l’ennemi semble
définitivement conjurée.
— Maubeuge est bombardée et résiste vigoureusement»
— En Lorraine et dans les Vosges, on lutte pied à pied, avec des alternatives
diverses*
EK AUTRICHE
4 Sèptembre. — Après la prise de Lemberg et la pleine retraite des Autrichiens
qui ont subi une terrible défaite, l’armée russe occupa Czernovilz, capitale de la
Bukowine.
— Les Serbes, ayant remporté sur lés Autrichiens, auJadar, une victoire des plus
brillante, ont tait un énorme butin.
Communiqués
du Boumeinenî
5 Septembre, 17 h. 4p.
A NOTRE AILE GAUOHE
L’ennemi paraît négliger Paris pour poursui-
;vre sa tentative de mouvement débordant; il a
iatteint Laferté-sOus-Jouarre, dépasse Reims et
descend le long et à l’Ouest de l’Argonne. Cette
manoeuvre n’a pas plus atteint son but aujour-
d’hui que les jours précédents.
A NOTRE DROITE : LORRAINE, VOSGES
On se bat pied à pied avec des alternatives
i diverses.
MAUBEUGE
Maubeuge violemment bombardée ré-
jsiste avec vigueur.
LE CONSEIL DES MINISTRES
! S’est réuni vendredi matin, à dix heures, sous
j/a présidence de M. R. Poincaré, président de
la République, à l’Hôtei de la Préfecture, rue
Vital-Carles. Le Ministre des Affaires étrangè-
res a fait part au Conseil des nouvelles par-
venues de Russie, qui relatent une victoire
russe à Lemberg, après une bataille qui dura
sept jours.
Les Autrichiens sont en pleine déroute, aban-
donnant un grand nombre de canons de cam-
pagne et de gros calibre, une quantité eonsi-
aidêrahie de fusils et de mitrailleuses. Les
Russes ont fait des milliers de prisonniers ; un
nouup,sif iéiftfiramnw» a
été pris par les Russes.
6 septembre, 2 h. 30.
A L’AILE GAUCHE
A notre aile gauche la situation respective
de s armées françaises et allemandes n’a subi
aucune modification importante.
La manoeuvre débordante de l’ennemi
semble définitivement conjurée.
SUR NOTRE CENTRE ET A DROITS
(LORRAINE ET VOSGES)
La situation est inchangée.
PARIS
Tout l’ennemi reste actuellement éloigné. Lesr
travaux de défense sa poursuivent avec activité.
MAUBEUGE
Le bombardement continue avec une extrême
violence. La place résiste malgré la destruction
de trois forts.
Dépêches Havas
L’Etat d’esprit en France
Bordeaux, 5 septembre.
Au Conseifdes ministres, présidé parM.
Poincaré, M. Maivy a donné connaissance
des rapports des préfets signalant partout
l’excellent état d’esprit des populations, leur
calme, leur confiance et leur étroite com-
munion de sentiment avec 1e gouverne-
ment.
Le gouvernement s’occupa des mesures à
prendre en vue d’assum' le ravitaillement
de la population civile.
Armée de Paris
Paris, S septembre.
D’après un communiqué du ministère de
la guerre, les mouvements des armées op-
posées se sont poursuivis sans qu’aucune
tentative n’ait été faite aujourd’hui par l’en-
nemi contre nos diverses positions.
Les avions allemands se sont abstenus
comme hier, de survoler Paris.
Autour do Compïègne
Londres, 2 septembre.
Suivant les récits des correspondants des
journaux, le combat de Compïègne ne fut
qu’une affaire de cavalerie.
Selon le Daily Telegraph, les allemands évi-
teraient soigneusement pendant ces derniers
jours toute mêiôe de cavalerie.
Les Ambassadeurs à Parla
Paris, 4 septembre.
Les journaux se félicitent des témoigna-
ges de haute sympathie que donnent à la
France, en restant à P .ris, les am bassadeurs
des Etats-Unis et d’Espagne et le ministre de
la Coniédération suisse.
Ls Gouvernement et les Parlementaires
Bordeaux, S septembre.
La présidence dn Conseil déclare que le
décret de clôture du Parlement pris par le
j gouvernement a pour unique but de remet-
■ tre entre ses mains le droit de convoquer iss
Chambres. Il n'a donc palpeur conséquence
d’âittèuer le gouvernement à se priver da
concours éventuel da parlement.
Le gouvernement, en mitant les membrei
du parlement à ne pas demeurer éloignés de
lui, a en au contraire pour but de leur per-
mettre de se tenir, le cas échéant, à la dis-
position de la nation et de rendre matérielle-
ment possible leur réunion;
L’Impression à Saigon
Marseille, 4 septembre.
Le journal le Courrier■ Saïgonnais, arrivé à
Marseille et portanrta-date du 3 août,^publie
un premier article empreint du plus prir pa-
triotisme sur ia nouvelle de la déclaration
de guerre par l’Allemagne à la France.
La France, dit* if, est face à. face avec le
destin. Loin d’elle, sur une terre à elle,non»
allons commencer à vivre ici les heures de
la plus pathétique des attentes. Nous les
vivrons, toutes et nous les vivrons tons avec
l’intrépid té du calme, avec i’endarance da
sang-froid, résolus à ne faire qu’un seul
esprit, une seule âme, une pensée commune
jet unique, ne regardant pins qne haut, puis-
[que nous allons regarder la patrie,
j Après avoir rappelé tout ce qne la Répu-
blique a fait pour son vaste empire colonial
:d’Exirême-Orient où ton» actuellement sont
groupés autour de l’image de la France, le
j Courrier Saïgonnais termine ainsi :
; « Notre union de colonisateurs et de colo-
nisés, qne son histoire épiqae et sa tutélaire
iaefion scellèrent, est passionnément éprise
de sa grandeur. Elle en est altière et con-
fiante ; elle sera patiente et ferme. En atten-
dant que nul ne puisse avec plus d'enthou-
siasme et de ferveur lancer dans le grand
ciel bien qui va de nos monts annamitiques
jaux Vosges, sa clameur et son baiser : « Vi-
ve la France 1 Vive la République 1 »
f Ce journal publie les nouvelles sui-
! vantes :
? Le gouverneur a pris toutes les mesures
utiles sur la frontière et dans tons- 1
de l’Annam pour naroo x *<>a[ événement.
L AU cunseir munlcipar d’Haïphong, le con-
seiller Seun, parlant au nom des indigènes,
a prié le gouverneur de transmettre au gou-
vernement leurs voeux les plus ardents en
faveur des armes françaises.
Autour de Mulhouse
Bâle, 3 septembre.
Un journal suisse publie les impressions
d'un Allemand qui â pu circuler autour de
Mulhouse avec la plus grande facilité et qni
rend hommage à la parfaite courtoisie des
officiers français. Cet Allemand donne en-
suite des détails sur des actes de brutalité
commis par ses compatriotes après la pre-
mière occupation de Mulhouse paries trou-
pes françaises.
Par contre, il tient à signaler le fait que
nos soldats partageaient fraternellement
leurs repas avec la population affamée.
Le 24 août, il vit près da jardin zooiegique
de forts détachements d’artillerie qui prépa-
raient la soupe dans leur campement. Ces
grands et vigoureux gaillards étaient entou-
rés d'une nuée de femmes et d’enfants à qui
ils distribuaient libéralement des quartiers
de viande.
Un Zeppelin jette des bemhss
sur la Croir-Bcuge
Londres, 2 septembre.
Une dépêche spéciale provenant d’Anvers
dit qu'un Zeppelin a plané dans la matinée
sur les fortifications extérieures de la ville et
a jeté sept bombes»
Douze personnes, dont deux gardes-mala-
des et deux.autres femmes ont été blessées.
Une douzaine de maisons qui avaient été
converties en hôpitaux et qni étaient sur-
montées du drapeau do la Croix-Rouge ont
été très endommagées.
Le roi Albert a conduit lé consul des
Etats-Unis aux endroits attaqués et lai a
montré les dommages causés aux établisse-
ments de ia Croix-Rouge.
Le Dernier Effort de l’Autriche
Londres, 1" septembre! parvenue le 4).
Du Central News i:
« L'état major général roumain considère
qne la bataille de Lemberg sera décisive. La
défaite de l’Autriche sera indubitablement
suivie de l’insurrection générale.
» Les Autrichiens font leur dernier effort
en rappelant même les tronpes engagées
contre la Serbie et contre la France. »
Lé Succès russe à Lemberg
Pélrograd, 3 septembre.
t’armée autrichienne battue à Lemberg
dépassait 200 000 hommes. Elle comprenait
les meilleures unités.
Les Succès serbes ont découragé l’Autriche
Milan, 2 septembre.
Les troubles intérieurs, en Autriche, de-
viennent de jour en jour- pins graves. Les
échecs continuels de leurs troupes, surtout
dans le Sud, soDt attribués au manque do
confiance dans les officiers, qui ont mêlé,
dans leurs compagnies, des soldats de di-
verses nationalités à on degré tel qn’iis
n’ont aucun esprit de corps.
Les officiers autrichiens ont été déconcer-
tés par les méthodes de guérillas des soldats
serbes et monténégrin*. Les troupes ont sup-
porté des partes énormes, ne se trouvant
plus en présence de leurs habitudes de conir
battre en-formation serrée.
Une significative indlcaiion des divergen-
ces de races est ce fait que ies commerçants
<|e jijt/çî-
Unis jusqu’au bout
Paris, 6 septembre, 2 h. 30.
La déclaration suivaute a été signée ce matin à Londres, au Foreign Office :
« Les soussignés dûment autorisés par leurs gouvernements respectifç
font la déclaration suivanté :
» Les gouvernements de Grande-Bretagne, de France et de Russie s’en-
gagent mutuellement à ne pas conclure de paix séparée au cours de la pré-
sente guerre. ;
» Les trois gouvernements conviennent que lorsqu’il y aura lieu de dis-
cuter les termes de la paix aucune des puissances alliées ne pourra poser des
conditions de paix sans accord préalable avec chacun des autres alliés.
Ont signée
Sir EDWAUB GREY, ministre des affaires étrangères de la Grande-Bretagne i
PAUL CAMBON, ambassadeur de France à Londres ;
Comte de BENKENDORFF, ambassadeur de Russie à Londres.
per au boycottage des produits étrangers, dé-
crété en Autriche-Hongrie.
; Les voyageurs, dans la capitale, se trou-
vent dans une position précaire. Des « Bou-
tons de Nationalité » ont été distribués par
l’ambassade emnoise pour protéger ses na-
lionaux contre les insultes dirigées par le
public contre bw Japonais.
La police de Vienne a demande au publie
de ne pas confondre les Américains avec ies
Anglais.
Le Butin des Serbes
Nich, 3 septembre.
Voici, d’après le rapport officiel,l’énumé-
ration da butin dont s’em parèrent les Ser-
bes à l’issue de la bataille du Jadar :
Cent canons, dont 92 de campagne et 8
grosses pièces de sièges, trois hôpitaux ds
trois mille lits, 37 mitrailleuses, 37,000 Mau-
sers, 114 caissons chargés et 57,000 obus,cinq
trains de manillons, 4,600 prisonniers parmi
lesquels de nombreux officiers, une musi-
que militaire complète, avec son chef, trois
caissons régimentaires pleins d'argent et un
avion.
D anlre part, on évalue de 30 à 32,000 le
nombre des Autrichiens tués.
Le général Yourichitch rapporte qu’à lui
seul; il fit enterrer 10,000 cadavres ennemis.
Les Monténégrins contre l’Autriche
Londres, 3 septembre,
L’Excltange Telegraph publie la note sui-
vante :
« A fiettiené. les Autrichiens, appuyés par
toimattertes fie Uâtiaro et par redr «ou*
abritée dans la baie, ont attaqué le mont
Lotchen et Budua.
Ces positions monténégrines avaient beau-
coup souffert, lorsque la flotte tranco-an-
glaise réduisit au silence les batteries et força
les navires autrich ens à fuir promptement.
Les Monténégrins étaient commandés par
le prince Pierre. Ils fîrentune contre-attaque
et repoussèrent les Autrichiens, leur tuant
430 hommes, faisant de nombreux prison-
niers, prenant deux canons.
Les Protestations de l’Italie
Rome, 5 septembre.
On télégraphie que quinze députés, parmi
lesquels M. Bissolati, chef du parti socialiste
réformiste, et M. Mosti, secrétaire du parti
radical, ont adressé an présidant de ia
Chambre une pétition demandant au gou-
vernement de se joindre aux Etats-Unis penr
protester contre la violation des lois inter-
nationales commise au cours de là guerre
par lès Allemands.
La Navigation dans le Bosphore
Constantinople, 3. septembre.
La navigation a été avisée officiellement
qne lé passage dn Bosphore est autorisée
après le lever du soleil jusque une heure
avant le coucher.
La reddition de Tsin-Tao est proche
Tokio, 3 septembre.
Les Allemands de Tsin-Tao, complètement
isolés du monde extérieur, sont dans une si-
tuation désespérée. La reddition «le la place
est attendue incessamment.
Un Gouverneur allemand prisonnier
■Wellington, 5 septembre.
Le gouverneur allemand de Samoa, après
avoir capitulé, a été envoyé comme prison-
nier aux ites Fidji.
Les Pertes allemandes
Copenhague, 3 septembre.
D’après le New-York Herald, les journaux
allemands publient la treizième liste annon-
çant des pertes importantes. Tout le régi-
ment d’infanterie de réserve de Saverne
semble être anéanti ou disparu. Parmi les
morts du 43» d’infanterie prussienne se trou-
vent le général de division Hoffgarten et l’aide
de camp de la brigade à laquelle appartenait
ce régiment.
m ALLEMANDS A A1IENS
Nous trouvons dans le Messager Eudois de
mercredi dernier,, les détails suivants sur les
circonstances du passage des Allemands à
Amiens :
Hier après-midi, un de nos concitoyens,
M. Edmond Lavernot, adjoint au maire de
la ville d’Eu, est ailé en automobile à
Amiens, accompagné de MM. Sannier et
Obry.
Son voyage se passa très normalement.
La grande capitale picarde était dans le
calme le plus absolu. Les femmes sur. leurs
portes tricotaient tranquillement : rien n’in-
diquait là présence des Allemands dans; la
ville Çl’est seulement en arrivant à la mairie
ane M- Lavernot apprit que i’êtat-major al-
lemand s’y trouvait, parlementant avee- M.
Piquet-, maire d’Amiens.
L'ennemi était acrivé vers neuf heures du
malin.
J|, Lajerpot, jiéàBmQlos» pE| a|l|r KSSfc
dre copie de l’afficha suivante, placardée
sur les naarâ de la mairie :
VILLE D’AMIENS
L’armée ennemie est dans notre vîile.
Nous sommes avisés par décommandant des
troupes que l’artillerie allemande occupe ies
hauteurs environnantes, prêts à bombarder
etincendier la ville au premier acte d’Hos-
tilité qui serait commis contre les troupes.
Au contraire*, si aucun acte de ce genre ne
se produit, la ville, et les habitants resteront
absolument intacts.
Signé : Le maire, FJOUET.
Le commandant des Troupes Allemandes,
VON STOCEOUSSER.
M. Lavernot remonta ensuite dans l’auto-
mobile et vit arrêter des fiacres remplis de
boites de gâteaux réquisitionnés par i’auto-
rité militaire allemande.
L’imposition de guerre infligée à Amiens
est de deux millions.
Nous croyons savoir que l’ennemi a réqui-
sitionné également du tabac et du vin.
Les Allemands ont été très corrects an
cours de c;s operations. Au retour comme à
l’arrivée, M. Lavernot pat se rendre compte
da calme parfait qui régnait dans la ville. IL
repartit. A la sortie d'Amiens, des cria de :
« Hoep I Hoep I retentirent ; fauta fila et re-
vint à Eu sans encombre.
D’autre part le Messager Eadois publie les infor-
mations suivantes sur la situation dans la ré-
gion : .
LES làux-brtiits les plus invraisemblables
continuent à-courir, trop facilement col por-
tés par des personnes imprudentes. II faut
nous mettre en garde contre ces nouvelles.
Il est faux par exemple que la circulation
cesse entre Le Tréport et Dieppe. Il n'y a au-
cune raison à cela.
Les trains entre Boulogne et Abbeville,
entre Abbeville et Le Tréport fonctionnent
toujours.
j Par route, les communications se tont en-
icore normalement entre Le Tréport et Àbbe-
ivitiè.
! — Mercredi matin, des gens certainement
bien intentionnés ont fait courir le brait
qu’une colonne importante d’Allemands
i marchait de Saint-Pol sur Abbeville. Or, à
;1-h. 1/2 de l’après-midi, M. Bignon, maire,
j recevait la visite dé M. Béghin, le grand fa-
bricant de sucre de Thumeries, qui était
* parti le matin même de Thumeries peut
j venir visiter ses usines de Beau champs. Ii
retourne le soir chez lui par le même che-
min.
Dos IÉ ÈJioirailsESii
Le général Joffre vient de s'adresser une
[fois encore aux armées. 11 fa fait'dans ce
‘langage clair, vigoureux, net qui permet
au plus hnmhle des combattants de saisir
lia pensée du grand chef : l’avis impératif
i qu’il donne a été compris de tons et sera
| suivi'à la lettre.
i Dans un ordre du jour, intitulé : « Note
\pour toutes les Armées » et qui, sur les ias-
1 tractions du général Galliéni, a été lu traie
f fois, trois jours de suite à tous les officiers
»et soldats da camp retranché de Paris, le
j généralissime indique d’abord ies raisons
ides pertes éprouvées par certains corps d’ar-
|mées. t -V
\ « Toutes les fois, écrit le général Joffre, que
> l’an a voulu lances' l'infanterie à l’attaque de
j trop loin,, avant que l'artillerie ait. fait sentir.
\ son action, l’infanterie est tombée sous le feu des
j mitrailleuses et a subi dès pertes qu’elle aurait
i pu éviter. »
i D’antre part, ie combat d’infanterie n’a
S pas toujours été livré en ordre suffisamment
I dispersé» « Jetant de suite, en ligne, des unités
1 nombreuses et denses, dit le généralissime, l’in-
| fantene ies eafpiisà immédiatement au feu de
! l’adversaire, qui lès décime, arrête ainsi net
I leur offensive et les laisse souvent à la met ci
\ d’une contre-attaque. »
En conséquence, ii va être porté la plus
i grande attention à ce point essentiel ; le
; règlement sur le combat da l’infanterie sera
[désormais strictement observé,et fon veilla-
; ra surtout à ce que, dès qa’un point d’apput
jaura été conquis, ii soit fortifié et on y
j amène de l'arallerie pour empêcher tout ra»
: tour offensif de fenn mi. Par ailleurs, l’or-
i dre du jour contient l’intéressant renseigne»
! ment que voici sur les procédés c& tactiqua
i allemande :
j « Les divisions de cavalerie allemande agissent
j ton joui s précédées de quelques bataillons d'in-
j fanterie transportes en automobiles. Jusqu’ici les
\ gros de cavalerie progressent derrière leur in-
i fanterie et, de là; lancent des éléments de caca-
| lerie (patrouilles et reconnaissances) qui viennent
chercher appui auprès de leur infanterie aussitôt
qu'ils sont attaqués. Notre cavalerie poursuit ces
l éléments et vient se heurter à des bai rages solide-
■ ment tenus. »
I! importe, en conséquence, que nos divi-
sions de cavalerie aient désormais toujours
des soutiens d’infanterie pour les appuyer et
augmenter leur capacité offensive. ‘
Los instructions du générai Joffre ont été
strictement mises en pratique depuis plu-
sieurs jours déjà et elles ont» donné, datas le*
combats livrés cette semaine dans le Nordt
_ les piua heureux résultats»
Administrateur - Délégué-Gérant
Ok RANDOLET
ldminislfütion, ïmpresaiaDS et Amooe, TEL. 10.17
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : EANDOLET Eavre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
.e plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
Ï.-J. e ASP AH - JORDAN
Téléphone i 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fonteneüe - Tél. 7.60
ANNONCES j
AU HAVRE.....' BUREAU DU JOURNAL, 112, bcrnl* de Strasoourg. |
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est !
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour !
( le Journal.
La PETIT HAVRE est désigné poeï las Annonças Judiciaires st légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure» l'Eure, 1 « _ __ _ _
[ l’Oise et la Somme 3j * SO s Fr- **•
Autres Départements G Fr. il so SS »
Union Postale ÎO » so Fr. 40 »
| On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
UNE RECTIFICATION
DE L’AGENCE HAVAS
Une très regrettable erreur de transmis-
sion dans le communiqué officiel de ven-
dredi, nous a fait dire hier dans le Petit
Havre que « dans la Lorraine et dans les
Vosges, les Allemands ont remporté de nou-
veaux succès partiels ».
La rupture de notre service téléphonique
nous a empêché de vérifier immédiatement
la dépêche que nous avions reçue en ces
termes ; mais nous sommes heureux d’enre-
gistrer, après avoir reçu le texte rectifié de
l’agence Havas, que ee sont au contraire
nos troupes qui ont remporté ces succès.
Nos dispositions sont prises pour éviter
le retour de pareilles erreurs. Nos lecteurs
nous rendront d’ailleurs cette justice que
c’est la première fois que nous en sommes
victime et que tout notre effort tend à ies
renseiguer avec exactitude.
LARGE VISION
M. Ernest Lavisse, dans sa belle
lettre que nous avons publiée hier,
nous a donné comme précepte : Ne
pas se préoccuper de soi, regarder la
carte du monde. Le conseil nous pa-
raît si excellent que nous le -répéte-
rons aujourd’hui et que nous nous en
inspirerons tous les jours. Nous de-
vrions tous l’inscrire en lettres d’or à
notre chevet pour qu’il nous dicte cha-
que matin notre conduite, en dépit de
tous les événements. Si nous le met-
tons en pratique, non seulement nous
serons allégés de bien des soucis,
mais nous aurons une occupation pas-
sionnante qui réagira sur le désoeu-
vrement pessimiste de beaucoup. Ap-
prendre ou réapprendre sa géogra-
phie est en ce moment une tâche d’une
haute portée morale.
En général notre pays haime pas
moraliser ; mais qu’on le veuille ou
non, l’heure est venue où le ressort
moral est la conditionprimordiale de
notre existence quotidienne. Les temps
sont durs pour Les satisfactions indi-
viduelles, même les plus légitimes ;
si nous ne songions qu’à nos intérêts
et à nos ayeclions, si nous tenions
encore à nos aises, si nom nous obsti-
nions à voir la vie en rose, ou sim-
plement à croire, polir notre quié-
tude, que tout va pour le mieux, nous
serions vraiment bien mal servis par
les circonstances et la réalité risque-
rait de nous plonger dans le pessi-
misme le plus noir.
Mais si nous savons suivre le pré-
cepte « ne pas se préoccuper de soi »,
la vie nous offre aujourd’hui des satis-
factions magnifiques ; elle nous tire de
T ornière de l’existence terre a terre
que nous menions, elle nous fait par-
ticiper à l’Histoire dont s’écrivent en
ce moment les pages peut-être les plus
importantes depuis que l’humanité
existe. Il n’était pas donné à chacun
d’être héroïque, maintenant chacun
peut l'être en étant à la place qu!exige
de lai le salut de la patrie. Le fils,
par exemple, ardent et vaillant à la
guerre, la mère, stoïque et paisible
dans son foyer.
S’il n’y a pas grand chose à faire
dans notre intérêt propre, il y a tout
à faire dans l'intérêt de notre pays et
les périls mêmes de la situation ne sont
qu’un stimulant pour notre zèle; si
nous devons subir des sacrifices, tant
pis; nous savons bien que la patrie,
elle, ne sera pas sacrifiée et ce senti-
ment d’être associé anonymement mais
étroitement à ses destinées éternelles,
nous donne, en définitive, tin opti-
misme que rien ne pourra briser.
Cet optimisme nous vient aussi dit
fait que le monde entier combat avec
nous, tant il est vrai qu’il s’agit ici de
l’humanité et de son histoire. Quand;
sortant de nous-même, nous regardons
la carte du monde, nous voyons, com-
me M. Ernest Lavisse nous y invitait,
des armées sortir de toutes parts, pour
venir appuyer les vaillants efforts
des nôtres. On dit même que bien*
tôt un coup décisif serait frappé
par une coalition que l’ennemi ne
pouvait prévoir... En tout cas, pour
nous en tenir aux certitudes et aux
événements du jour, la confirmation
officielle de la magnifique entrée des
Russes à Lemberg nous prouve que,
sur Vimmense champ de bataille où
toutes les operations se tiennent, la
victoire nous sourit également.
Les informations publiées par ail-
leurs ont montré toute l’importance
« numérique » de celte victoire ; mais
Ce qu’il faut que l’on sache bien
aussi c’est son importance stratégi-
que. Nos lecteurs, qui certainement
ont déjà repris ces études de géogra-
phie dont nous parlions plus haut, ont
vu sur la carte que la Pologne russe
s’avance comme un coin entre la
Prusse orientale et la Galicie aulri-
«htenne. Ne ce fait et pour ne pas
«lexposer à- un enveloppement, les
troupes du tzar ne pouvaient s’avait-
sgr. en Pologne prussienne et de là
sur Berlin qù'après avoir dégagé
leurs deux flancs.
Cette opération est désormais com-
plètement réalisée au Sud grâce à la
prise de Lemberg et à l’écrasement
des Autrichiens ; au Nord, on sait
qu'elle est en bonne voie, puisque Koe-
nigsberg est déjà encerclée et que les
Allemands ont battu en refaite sur
la Vistule. Attendons-nous donc à
voir bientôt le gros de l’armée russe
marcher sur Posen qui est à o jo ki-
lomètres de Berlin.
Nous ajouterons, mais sans avoir
encore sur ce point de renseignements
précis, que l’occupation de Lemberg
pourrait bien avoir une influence dé-
cisive sur l’attitude des Polonais des
trois Polognes qui seraient gagnés
désormais à la cause russe. Lemberg,
qu’on ne devrait d’ailleurs plus appe-
ler ainsi, était de tout temps le centre
de l’agitation polonaise ; son vrai nom
est « LwofV » (prononcez «Lvouf»)
et les Polonais n'acceptent pas que
.l’on dise autrement ; Lemberg est
un nom allemand, comme Pétersbourg,
avec cette différence qu’il a été imposé
par les vainqueurs. C’est donc à Livotv
que siégeait le Conseil national polo-
nais qui soutenait les revendications
polonaises aussi bien en Russie qu’en
.Allemagne et enAiitriche et qui entre-
tenait les aspirations vers une restau-
ration de la nation.
Nous espérons ardemment que le
gouvernement russe est désormais en
communion étroite avec ce Conseil na-
tional et que par lui, il a déjà réalisé,
avant la lettre, l’unité polonaise; ce
sera un formidable atout dans sa
main... Et la délivrance de la Polo-
gne nous sera un gage béni de la dé-
livrance de VAlsace-Lorraine; sceau
j de notre victoire finale.
CASPAR-JORDAN.
Déclaration de H. Aspitl
An cours d’une grande manifestation pa-
triotique qui a eu lieu au Gmidhall, à Lon-
dres, le premier ministre, M. Àsquith, a par-
lé avec une chaleureuse éloquence devant
des milliers d’auditeurs enthousiastes.
«-=- «MM, ww fatnea^a-t-il diL en PQ-
tre boa droit en ce moment ou contre notre
gré, mais la conscience nette, nons nous
trouvons impliqués avec toutes les forces de
l’empire dans un' conflit sanglant entre la
force et le droit.
» Queile serait aujourd’hui notre position
si par timidité ou par des calculs égoïstes
ou pervers, ou par un affaiblissement du
sens de l’honneur et du devoir, nous avions
été assez vils pour renier notre parole et
trahir nos amis.
» Quoi! Nous aurions admiré avec déta-
chement ie siège de Liège, la résistance vi-
ri e de la superbe armée beige, l’occupation
de la capitale de la Belgique, la retraite gra-
duelle des forces de la défense belge sons
les remparts d’Anvers, les outrages innom-
brables, la taxation malhonnête d’unepopu-
iation inoffensive et finalement ieplos grand
crime commis contre la civilisation depuis
la guerre de Trente ans : le sac de Louvain?
» Pour ma part; plutôt que de rester le
témoin silencieux, c’est-à-dire, en d’autres
mots, un complice conscient do triomphe
tragique de la force sur la justice, de la bru-
talité sur la liberté^ je consentirais à voir
notre pays rayé de l’Histoire.
» Le conflit actuel n’est pas seulement ma-
tériel. La responsabilité terrible du sang
versé, des souffrance» imméritées que subit
actuellement le monde pèse seulement sur
une puissance. Cette puissance, c’est l’Alle-
magne.
« Ce serait une erreur criminelle de dé-
précier les qualités combatives de la puis-
sance de résistance des forces réunies contre
nous, mais il serait également stupide et
néfaste de déprécier nos ressources de résis-
tance.
» La Belgique a donné un exemple mé-
morable et glorieux. Bu la France et la Rus-
sie, nous avcn3 pour alliés deux des plus
grandes puissances du monde, qui n’enten-
dent pas plus se séparer de nous que nous
n’entendons nous séparer d’elles. Selon moi,
quel que soit le point vers lequel se tournent
nos regards, nous avons de nombreuses rai-
sons d’être fiers. Nous devons être patients,
prêts à tout endurer, mais fermes dans nos
desseins.
» Déjà 250,000 à 300,000 hommes ont ré-
pondu à t’appe! aux volontaires de lord Kit-
ehener. Deux divisions magnifiques de far-
inée des Indes sont déjà en route et, avec
une spontanéité et une unanimité sans exem-
ple, le Canada, l’Australie, ta Nouvelle-Zé-
lande, l’Afrique du Sud, Terre-Neuve, ies
Indes ont demandé à exercer leur droit d’ai-
der l’empire briîahnique en mettant à sa
disposition de l’argent, du matériel et leurs
meilleurs hommes. »
M. Asquith termine en disant que l’An-
gleterre ne remettra pas l’épée au fourreau
avant que la liberté de l’Europe ait été assu-
rée.
L’Allemagne et les Neutres
Le correspondant de l’agence Vsz Dias, à
Bruxelles, annonce que des difficultés se sont
élevées entre les ministres des Etats-Unis ét
d’Espagne d’une part, et le généraUakowski,
gouverneur allemand de Bruxelles d’autre
part.
Le général demandait que les ministres
n’envoyassent pas de télégrammes chiffrés
et les ministres ont refnsé de se soumettre à
cette exigence.
Les deux diplomates ont éprouvé aussi de
grandes difficultés-dans- l'envoi de leurs VÜ-
| lises diplomatiques.
’ Le ministre des États-Unis a dèfelarê
qu’aussi longtemps qu’il resterait à son poste,
il défendrait 1$ hop drgjt du peuple belge.
1LuA* GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
AV ÎVOÏIT» EX TV L'EST
5 Septembre. —• Les Allemands; laissant le camp retranché de Paris à leur droite,
marchent vers le Sud-Est, atteignent la Ferté-sous-Jouarre,. dépassent Reims et descen-
dent le long et à l'Ouest de l’Argonne, mais la manoeuvre débordante de l’ennemi semble
définitivement conjurée.
— Maubeuge est bombardée et résiste vigoureusement»
— En Lorraine et dans les Vosges, on lutte pied à pied, avec des alternatives
diverses*
EK AUTRICHE
4 Sèptembre. — Après la prise de Lemberg et la pleine retraite des Autrichiens
qui ont subi une terrible défaite, l’armée russe occupa Czernovilz, capitale de la
Bukowine.
— Les Serbes, ayant remporté sur lés Autrichiens, auJadar, une victoire des plus
brillante, ont tait un énorme butin.
Communiqués
du Boumeinenî
5 Septembre, 17 h. 4p.
A NOTRE AILE GAUOHE
L’ennemi paraît négliger Paris pour poursui-
;vre sa tentative de mouvement débordant; il a
iatteint Laferté-sOus-Jouarre, dépasse Reims et
descend le long et à l’Ouest de l’Argonne. Cette
manoeuvre n’a pas plus atteint son but aujour-
d’hui que les jours précédents.
A NOTRE DROITE : LORRAINE, VOSGES
On se bat pied à pied avec des alternatives
i diverses.
MAUBEUGE
Maubeuge violemment bombardée ré-
jsiste avec vigueur.
LE CONSEIL DES MINISTRES
! S’est réuni vendredi matin, à dix heures, sous
j/a présidence de M. R. Poincaré, président de
la République, à l’Hôtei de la Préfecture, rue
Vital-Carles. Le Ministre des Affaires étrangè-
res a fait part au Conseil des nouvelles par-
venues de Russie, qui relatent une victoire
russe à Lemberg, après une bataille qui dura
sept jours.
Les Autrichiens sont en pleine déroute, aban-
donnant un grand nombre de canons de cam-
pagne et de gros calibre, une quantité eonsi-
aidêrahie de fusils et de mitrailleuses. Les
Russes ont fait des milliers de prisonniers ; un
nouup,sif iéiftfiramnw» a
été pris par les Russes.
6 septembre, 2 h. 30.
A L’AILE GAUCHE
A notre aile gauche la situation respective
de s armées françaises et allemandes n’a subi
aucune modification importante.
La manoeuvre débordante de l’ennemi
semble définitivement conjurée.
SUR NOTRE CENTRE ET A DROITS
(LORRAINE ET VOSGES)
La situation est inchangée.
PARIS
Tout l’ennemi reste actuellement éloigné. Lesr
travaux de défense sa poursuivent avec activité.
MAUBEUGE
Le bombardement continue avec une extrême
violence. La place résiste malgré la destruction
de trois forts.
Dépêches Havas
L’Etat d’esprit en France
Bordeaux, 5 septembre.
Au Conseifdes ministres, présidé parM.
Poincaré, M. Maivy a donné connaissance
des rapports des préfets signalant partout
l’excellent état d’esprit des populations, leur
calme, leur confiance et leur étroite com-
munion de sentiment avec 1e gouverne-
ment.
Le gouvernement s’occupa des mesures à
prendre en vue d’assum' le ravitaillement
de la population civile.
Armée de Paris
Paris, S septembre.
D’après un communiqué du ministère de
la guerre, les mouvements des armées op-
posées se sont poursuivis sans qu’aucune
tentative n’ait été faite aujourd’hui par l’en-
nemi contre nos diverses positions.
Les avions allemands se sont abstenus
comme hier, de survoler Paris.
Autour do Compïègne
Londres, 2 septembre.
Suivant les récits des correspondants des
journaux, le combat de Compïègne ne fut
qu’une affaire de cavalerie.
Selon le Daily Telegraph, les allemands évi-
teraient soigneusement pendant ces derniers
jours toute mêiôe de cavalerie.
Les Ambassadeurs à Parla
Paris, 4 septembre.
Les journaux se félicitent des témoigna-
ges de haute sympathie que donnent à la
France, en restant à P .ris, les am bassadeurs
des Etats-Unis et d’Espagne et le ministre de
la Coniédération suisse.
Ls Gouvernement et les Parlementaires
Bordeaux, S septembre.
La présidence dn Conseil déclare que le
décret de clôture du Parlement pris par le
j gouvernement a pour unique but de remet-
■ tre entre ses mains le droit de convoquer iss
Chambres. Il n'a donc palpeur conséquence
d’âittèuer le gouvernement à se priver da
concours éventuel da parlement.
Le gouvernement, en mitant les membrei
du parlement à ne pas demeurer éloignés de
lui, a en au contraire pour but de leur per-
mettre de se tenir, le cas échéant, à la dis-
position de la nation et de rendre matérielle-
ment possible leur réunion;
L’Impression à Saigon
Marseille, 4 septembre.
Le journal le Courrier■ Saïgonnais, arrivé à
Marseille et portanrta-date du 3 août,^publie
un premier article empreint du plus prir pa-
triotisme sur ia nouvelle de la déclaration
de guerre par l’Allemagne à la France.
La France, dit* if, est face à. face avec le
destin. Loin d’elle, sur une terre à elle,non»
allons commencer à vivre ici les heures de
la plus pathétique des attentes. Nous les
vivrons, toutes et nous les vivrons tons avec
l’intrépid té du calme, avec i’endarance da
sang-froid, résolus à ne faire qu’un seul
esprit, une seule âme, une pensée commune
jet unique, ne regardant pins qne haut, puis-
[que nous allons regarder la patrie,
j Après avoir rappelé tout ce qne la Répu-
blique a fait pour son vaste empire colonial
:d’Exirême-Orient où ton» actuellement sont
groupés autour de l’image de la France, le
j Courrier Saïgonnais termine ainsi :
; « Notre union de colonisateurs et de colo-
nisés, qne son histoire épiqae et sa tutélaire
iaefion scellèrent, est passionnément éprise
de sa grandeur. Elle en est altière et con-
fiante ; elle sera patiente et ferme. En atten-
dant que nul ne puisse avec plus d'enthou-
siasme et de ferveur lancer dans le grand
ciel bien qui va de nos monts annamitiques
jaux Vosges, sa clameur et son baiser : « Vi-
ve la France 1 Vive la République 1 »
f Ce journal publie les nouvelles sui-
! vantes :
? Le gouverneur a pris toutes les mesures
utiles sur la frontière et dans tons- 1
de l’Annam pour naroo x *<>a[ événement.
L AU cunseir munlcipar d’Haïphong, le con-
seiller Seun, parlant au nom des indigènes,
a prié le gouverneur de transmettre au gou-
vernement leurs voeux les plus ardents en
faveur des armes françaises.
Autour de Mulhouse
Bâle, 3 septembre.
Un journal suisse publie les impressions
d'un Allemand qui â pu circuler autour de
Mulhouse avec la plus grande facilité et qni
rend hommage à la parfaite courtoisie des
officiers français. Cet Allemand donne en-
suite des détails sur des actes de brutalité
commis par ses compatriotes après la pre-
mière occupation de Mulhouse paries trou-
pes françaises.
Par contre, il tient à signaler le fait que
nos soldats partageaient fraternellement
leurs repas avec la population affamée.
Le 24 août, il vit près da jardin zooiegique
de forts détachements d’artillerie qui prépa-
raient la soupe dans leur campement. Ces
grands et vigoureux gaillards étaient entou-
rés d'une nuée de femmes et d’enfants à qui
ils distribuaient libéralement des quartiers
de viande.
Un Zeppelin jette des bemhss
sur la Croir-Bcuge
Londres, 2 septembre.
Une dépêche spéciale provenant d’Anvers
dit qu'un Zeppelin a plané dans la matinée
sur les fortifications extérieures de la ville et
a jeté sept bombes»
Douze personnes, dont deux gardes-mala-
des et deux.autres femmes ont été blessées.
Une douzaine de maisons qui avaient été
converties en hôpitaux et qni étaient sur-
montées du drapeau do la Croix-Rouge ont
été très endommagées.
Le roi Albert a conduit lé consul des
Etats-Unis aux endroits attaqués et lai a
montré les dommages causés aux établisse-
ments de ia Croix-Rouge.
Le Dernier Effort de l’Autriche
Londres, 1" septembre! parvenue le 4).
Du Central News i:
« L'état major général roumain considère
qne la bataille de Lemberg sera décisive. La
défaite de l’Autriche sera indubitablement
suivie de l’insurrection générale.
» Les Autrichiens font leur dernier effort
en rappelant même les tronpes engagées
contre la Serbie et contre la France. »
Lé Succès russe à Lemberg
Pélrograd, 3 septembre.
t’armée autrichienne battue à Lemberg
dépassait 200 000 hommes. Elle comprenait
les meilleures unités.
Les Succès serbes ont découragé l’Autriche
Milan, 2 septembre.
Les troubles intérieurs, en Autriche, de-
viennent de jour en jour- pins graves. Les
échecs continuels de leurs troupes, surtout
dans le Sud, soDt attribués au manque do
confiance dans les officiers, qui ont mêlé,
dans leurs compagnies, des soldats de di-
verses nationalités à on degré tel qn’iis
n’ont aucun esprit de corps.
Les officiers autrichiens ont été déconcer-
tés par les méthodes de guérillas des soldats
serbes et monténégrin*. Les troupes ont sup-
porté des partes énormes, ne se trouvant
plus en présence de leurs habitudes de conir
battre en-formation serrée.
Une significative indlcaiion des divergen-
ces de races est ce fait que ies commerçants
<|e jijt/çî-
Unis jusqu’au bout
Paris, 6 septembre, 2 h. 30.
La déclaration suivaute a été signée ce matin à Londres, au Foreign Office :
« Les soussignés dûment autorisés par leurs gouvernements respectifç
font la déclaration suivanté :
» Les gouvernements de Grande-Bretagne, de France et de Russie s’en-
gagent mutuellement à ne pas conclure de paix séparée au cours de la pré-
sente guerre. ;
» Les trois gouvernements conviennent que lorsqu’il y aura lieu de dis-
cuter les termes de la paix aucune des puissances alliées ne pourra poser des
conditions de paix sans accord préalable avec chacun des autres alliés.
Ont signée
Sir EDWAUB GREY, ministre des affaires étrangères de la Grande-Bretagne i
PAUL CAMBON, ambassadeur de France à Londres ;
Comte de BENKENDORFF, ambassadeur de Russie à Londres.
per au boycottage des produits étrangers, dé-
crété en Autriche-Hongrie.
; Les voyageurs, dans la capitale, se trou-
vent dans une position précaire. Des « Bou-
tons de Nationalité » ont été distribués par
l’ambassade emnoise pour protéger ses na-
lionaux contre les insultes dirigées par le
public contre bw Japonais.
La police de Vienne a demande au publie
de ne pas confondre les Américains avec ies
Anglais.
Le Butin des Serbes
Nich, 3 septembre.
Voici, d’après le rapport officiel,l’énumé-
ration da butin dont s’em parèrent les Ser-
bes à l’issue de la bataille du Jadar :
Cent canons, dont 92 de campagne et 8
grosses pièces de sièges, trois hôpitaux ds
trois mille lits, 37 mitrailleuses, 37,000 Mau-
sers, 114 caissons chargés et 57,000 obus,cinq
trains de manillons, 4,600 prisonniers parmi
lesquels de nombreux officiers, une musi-
que militaire complète, avec son chef, trois
caissons régimentaires pleins d'argent et un
avion.
D anlre part, on évalue de 30 à 32,000 le
nombre des Autrichiens tués.
Le général Yourichitch rapporte qu’à lui
seul; il fit enterrer 10,000 cadavres ennemis.
Les Monténégrins contre l’Autriche
Londres, 3 septembre,
L’Excltange Telegraph publie la note sui-
vante :
« A fiettiené. les Autrichiens, appuyés par
toimattertes fie Uâtiaro et par redr «ou*
abritée dans la baie, ont attaqué le mont
Lotchen et Budua.
Ces positions monténégrines avaient beau-
coup souffert, lorsque la flotte tranco-an-
glaise réduisit au silence les batteries et força
les navires autrich ens à fuir promptement.
Les Monténégrins étaient commandés par
le prince Pierre. Ils fîrentune contre-attaque
et repoussèrent les Autrichiens, leur tuant
430 hommes, faisant de nombreux prison-
niers, prenant deux canons.
Les Protestations de l’Italie
Rome, 5 septembre.
On télégraphie que quinze députés, parmi
lesquels M. Bissolati, chef du parti socialiste
réformiste, et M. Mosti, secrétaire du parti
radical, ont adressé an présidant de ia
Chambre une pétition demandant au gou-
vernement de se joindre aux Etats-Unis penr
protester contre la violation des lois inter-
nationales commise au cours de là guerre
par lès Allemands.
La Navigation dans le Bosphore
Constantinople, 3. septembre.
La navigation a été avisée officiellement
qne lé passage dn Bosphore est autorisée
après le lever du soleil jusque une heure
avant le coucher.
La reddition de Tsin-Tao est proche
Tokio, 3 septembre.
Les Allemands de Tsin-Tao, complètement
isolés du monde extérieur, sont dans une si-
tuation désespérée. La reddition «le la place
est attendue incessamment.
Un Gouverneur allemand prisonnier
■Wellington, 5 septembre.
Le gouverneur allemand de Samoa, après
avoir capitulé, a été envoyé comme prison-
nier aux ites Fidji.
Les Pertes allemandes
Copenhague, 3 septembre.
D’après le New-York Herald, les journaux
allemands publient la treizième liste annon-
çant des pertes importantes. Tout le régi-
ment d’infanterie de réserve de Saverne
semble être anéanti ou disparu. Parmi les
morts du 43» d’infanterie prussienne se trou-
vent le général de division Hoffgarten et l’aide
de camp de la brigade à laquelle appartenait
ce régiment.
m ALLEMANDS A A1IENS
Nous trouvons dans le Messager Eudois de
mercredi dernier,, les détails suivants sur les
circonstances du passage des Allemands à
Amiens :
Hier après-midi, un de nos concitoyens,
M. Edmond Lavernot, adjoint au maire de
la ville d’Eu, est ailé en automobile à
Amiens, accompagné de MM. Sannier et
Obry.
Son voyage se passa très normalement.
La grande capitale picarde était dans le
calme le plus absolu. Les femmes sur. leurs
portes tricotaient tranquillement : rien n’in-
diquait là présence des Allemands dans; la
ville Çl’est seulement en arrivant à la mairie
ane M- Lavernot apprit que i’êtat-major al-
lemand s’y trouvait, parlementant avee- M.
Piquet-, maire d’Amiens.
L'ennemi était acrivé vers neuf heures du
malin.
J|, Lajerpot, jiéàBmQlos» pE| a|l|r KSSfc
dre copie de l’afficha suivante, placardée
sur les naarâ de la mairie :
VILLE D’AMIENS
L’armée ennemie est dans notre vîile.
Nous sommes avisés par décommandant des
troupes que l’artillerie allemande occupe ies
hauteurs environnantes, prêts à bombarder
etincendier la ville au premier acte d’Hos-
tilité qui serait commis contre les troupes.
Au contraire*, si aucun acte de ce genre ne
se produit, la ville, et les habitants resteront
absolument intacts.
Signé : Le maire, FJOUET.
Le commandant des Troupes Allemandes,
VON STOCEOUSSER.
M. Lavernot remonta ensuite dans l’auto-
mobile et vit arrêter des fiacres remplis de
boites de gâteaux réquisitionnés par i’auto-
rité militaire allemande.
L’imposition de guerre infligée à Amiens
est de deux millions.
Nous croyons savoir que l’ennemi a réqui-
sitionné également du tabac et du vin.
Les Allemands ont été très corrects an
cours de c;s operations. Au retour comme à
l’arrivée, M. Lavernot pat se rendre compte
da calme parfait qui régnait dans la ville. IL
repartit. A la sortie d'Amiens, des cria de :
« Hoep I Hoep I retentirent ; fauta fila et re-
vint à Eu sans encombre.
D’autre part le Messager Eadois publie les infor-
mations suivantes sur la situation dans la ré-
gion : .
LES làux-brtiits les plus invraisemblables
continuent à-courir, trop facilement col por-
tés par des personnes imprudentes. II faut
nous mettre en garde contre ces nouvelles.
Il est faux par exemple que la circulation
cesse entre Le Tréport et Dieppe. Il n'y a au-
cune raison à cela.
Les trains entre Boulogne et Abbeville,
entre Abbeville et Le Tréport fonctionnent
toujours.
j Par route, les communications se tont en-
icore normalement entre Le Tréport et Àbbe-
ivitiè.
! — Mercredi matin, des gens certainement
bien intentionnés ont fait courir le brait
qu’une colonne importante d’Allemands
i marchait de Saint-Pol sur Abbeville. Or, à
;1-h. 1/2 de l’après-midi, M. Bignon, maire,
j recevait la visite dé M. Béghin, le grand fa-
bricant de sucre de Thumeries, qui était
* parti le matin même de Thumeries peut
j venir visiter ses usines de Beau champs. Ii
retourne le soir chez lui par le même che-
min.
Dos IÉ ÈJioirailsESii
Le général Joffre vient de s'adresser une
[fois encore aux armées. 11 fa fait'dans ce
‘langage clair, vigoureux, net qui permet
au plus hnmhle des combattants de saisir
lia pensée du grand chef : l’avis impératif
i qu’il donne a été compris de tons et sera
| suivi'à la lettre.
i Dans un ordre du jour, intitulé : « Note
\pour toutes les Armées » et qui, sur les ias-
1 tractions du général Galliéni, a été lu traie
f fois, trois jours de suite à tous les officiers
»et soldats da camp retranché de Paris, le
j généralissime indique d’abord ies raisons
ides pertes éprouvées par certains corps d’ar-
|mées. t -V
\ « Toutes les fois, écrit le général Joffre, que
> l’an a voulu lances' l'infanterie à l’attaque de
j trop loin,, avant que l'artillerie ait. fait sentir.
\ son action, l’infanterie est tombée sous le feu des
j mitrailleuses et a subi dès pertes qu’elle aurait
i pu éviter. »
i D’antre part, ie combat d’infanterie n’a
S pas toujours été livré en ordre suffisamment
I dispersé» « Jetant de suite, en ligne, des unités
1 nombreuses et denses, dit le généralissime, l’in-
| fantene ies eafpiisà immédiatement au feu de
! l’adversaire, qui lès décime, arrête ainsi net
I leur offensive et les laisse souvent à la met ci
\ d’une contre-attaque. »
En conséquence, ii va être porté la plus
i grande attention à ce point essentiel ; le
; règlement sur le combat da l’infanterie sera
[désormais strictement observé,et fon veilla-
; ra surtout à ce que, dès qa’un point d’apput
jaura été conquis, ii soit fortifié et on y
j amène de l'arallerie pour empêcher tout ra»
: tour offensif de fenn mi. Par ailleurs, l’or-
i dre du jour contient l’intéressant renseigne»
! ment que voici sur les procédés c& tactiqua
i allemande :
j « Les divisions de cavalerie allemande agissent
j ton joui s précédées de quelques bataillons d'in-
j fanterie transportes en automobiles. Jusqu’ici les
\ gros de cavalerie progressent derrière leur in-
i fanterie et, de là; lancent des éléments de caca-
| lerie (patrouilles et reconnaissances) qui viennent
chercher appui auprès de leur infanterie aussitôt
qu'ils sont attaqués. Notre cavalerie poursuit ces
l éléments et vient se heurter à des bai rages solide-
■ ment tenus. »
I! importe, en conséquence, que nos divi-
sions de cavalerie aient désormais toujours
des soutiens d’infanterie pour les appuyer et
augmenter leur capacité offensive. ‘
Los instructions du générai Joffre ont été
strictement mises en pratique depuis plu-
sieurs jours déjà et elles ont» donné, datas le*
combats livrés cette semaine dans le Nordt
_ les piua heureux résultats»
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