Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 septembre 1914 05 septembre 1914
Description : 1914/09/05 (A34,N12081). 1914/09/05 (A34,N12081).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172244x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS t seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
la PETIT HAVRE est désigné pour les Annonças Judiciaires et légales
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Le Havre, la Seine-ïnférieure, l’Eure,) ^ so O Fr * @ Fr
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I On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France .
4LE DEVOIR DES CIVILS
il/. Ernest Lavîsse a adressé au Temps la j1
belle lettre qui suit, dont nos lecteurs feront
aussi leur profit, En voyant les choses de '
haut, en regardant la carte de l'Europe tout :
entière comme vous le conseille l'éminent écri-1
vain, la grande victoire que les Russes vien- I
vient de remporter à Lemberg ne peut que
justifier l'attitude résolue et confiante dont il I
fait à si juste titre le devoir des civils. I
Trouver en soi un point d’appui sûr : le J
devoir très clair de ne pas se préoccuper I
de soi.
i Mettre sa personne, ses intérêts, ses J
aises, ses dangers en comparaison avec les I
intérêts, l'honneur et le péril de la patrie, r
Penser à la patrie pieusement.
Ne pas croire que le point où l’on est, ce J
point fût-il Paris, est celui où sera prononcé -J
le jugement dernier. |
Regarder une carte de la France et de la
Belgique, pas seulement l’Oise et la Seine,
mais la Meuse, la Moselle, les Yosges, An-
vers. : , ' I
Regarder une carte de l’Europe, le Da- I
nube, la Vistule. l’empire russe. |
Sur l’Oise, la Meuse, la Moselle, au pied I
des Yosges, autour d’Anvers, sur le Danu-
ble, sur la Yistule, s’échelonnent les I
champs de la même immense bataille.
Regarder une carte du monde, le Cana-1
da, PAuslralie, les Indes, d’où volontaires |
et soldats arrivent à la rescousse, et le Ja- I
pon qui, en attendant mieux, attaque l’em-
pire que l’Allemagne avait commencé de se I
tailler en Chine.
Partout le fusil, la mitrailleuse, le ca-I
non, l’avion, le dirigeable, les blessures, I
la mort. .
Penser d’autre part à la raison de cet.j
événement prodigieux. I
Un peuple aspire à la domination sur le
monde ; ses écrivains et ses penseurs le 1
disent et le proclament. I
Ce peuple croit être le seul qui mérite de 1
vivre pleinement ; il ne reconnaît aüx au-
tres le droit de vivre qu’autant qu’ils ne I
gênent aucun de ses mouvements et ne j
contrarient aucun des desseins de son ambi- J
tion sans limites. . |
Aucune parole jurée, aucun scrupule j
d’honneur ne l’arrête ; comme il n’a point J
en luile sentimentderhonneur,ils’étonnede J
le trouver chez autrui: «Qu’est-ce que c’est j
que cela ? », a dit M. de Bethmann-Hollweg,
quand l'ambassadeur du roi George lui a I
parlé de l'honneur de l’Angleterre. I
Ce peuple a pour chef le descendant de J
ces Hohenzoliern qui, ayant créé par la I
■ foree-rElul pi
comme l’unique vertu. ... I
Tout Ilolienzollern est avant tout un i
Jùieqshcrr le clief de guerre. Il n’a de con-1
sidération que pour l’uniforme de la guerre.
Dans son palais, des rangées d’armoires
sont pleines d’uniformes. Réfléchissez sur I
ce petit fait ; les petits faits souvent en J
disent long sur les grandes choses. Lorsque
‘ l’empereur Guillaume apprit que 1 Angle- J
terre lui déclarait la guerre, il trouva tout |
de suite une façon, la plus cruelle et la |
plus offensante à son avis, de se venger : il
envoya à l’ambassadeur un de ses officiers,
qui déclara d’un ton raide que jamais Sa
Majesté ne porterait plus l’uniforme de ma-
réchal ni celui d’amiral anglais.
Ce militarisme, qui n’existe nul part ail-
leurs, s’appuie sur une caste prussienne,
hautaine et dont les idées et les sentiments
sont .d’un autre âge, très reculé.
Indépendance des peuples, honneur des
peuples, intérêts des peuples, liberté, jus-
tice, voilà ce qui est menacé. Voila pour-
quoi le champ de bataille s’étend à toute la
1 terre. ; . ,
Penser ces choses aux heures noires, for-
tifler son âme dans les crises d’inquiétude,
conclure parla délibération de sa conscience
qu’il vaut la peine de combattre, de souffrir,
de mourir pour de telles causes, croire que
les défenseurs de ces causes ne peuvent
être vaincus. Où bien, si l’on s’affole, si,
étant terrorisé, on devient terronseur, si,
par la diffusion de sa peur, on ajoute, au
péril public, conclure que l’on est un très
pauvre homme.
ERNEST LAVISSE.
Qui dirige à Paris
nos ministères
Les ministres partis, qui dirige les minis-
tèzes? Pour les services des postes, télégra-
phes et téléphones, et ceux du ministère du
commerce et de l’industrie, la question a été
réglée par décret à l’Officiel.
Le service des postes, des télégraphes et
des téléphones sera placé, an point de vue
civil, dans l’enceinte du camp retranché de
Paris, sous tes ordres de M. Marty, inspec-
teur général des postes et des télégraphes.
M. Charmeil, directeur du personnel, des
expéditions et des transports, est chargé de
ta direction des services du ministère du
commerce, de l’industrie, des postes et des
télégraphes (lr« section, commerce et in-
dustrie) dans la Seine et le territoire com-
pris dans la zone des armées de Paris, telle
qu’elle est définie par arrêté du ministre de
ia guerre du 29 août 1914.
M. Pignerol, inspecteur des dépenses, con-
trôleur de3 dépenses engagées, au ministère
du commerce de l’industrie, des postes et
des télégraphes, est chargé à Paris, en
l’absence du chel du cabinet du ministre, de
i la direction des services du cabinet.
I Au ministère de l’intérieur, c’est M. Peiltz,
j aous-directeur des affaires départementales,
qui assure la direction des services,
i Au ministère de la justice, le même soin
a été confié à M. Corneroy, sous-directeur
aux affaires civiles.
BENOIT
Lorsqu’on 1903 l’exclusive de rAutrich9,
inspirée par l'Allemagne, éloigna du souve-
rain pontificat le cardinal Rampolla, soup-
çonné de sympathies pour la France, nul
peut-être ne dut ressentir plus d’indignation
que son collaborateur de tous les instants,
Mgr delta Chiesa. Il ne pouvait se douter
alors qu’il lui serait réservé d’apporter à la
mémoire et à la politique de son chef une
éclatante revanche.
Du vivant de Pie X quand, à Rome, on
parlait du prochain conclave, on disait :
« Rampolla f » Pais la mort de l’ancien se-
crétaire d’Etat vint briser ces espérances —
ou du moins parât les briser. Elles ne l’é-
taient pas tout à fait puisque Mgr délia Gliie-
sa qui, précisément, recueillit la succession
cardinalice du cardinal Rampolla, vient d’ê-
tre élu pape.
Giacomo délia Chiesa naquit à Pegli, dans
le diocèse de Gênes, le 21 novembre 1854,
d’une famille ornée du marquisat. Il est
donc dans sa soixantième année.
C’est à Rome qu’il vint faire ses études de
philosophie et de théologie. Il reçut au sé-
minaire Capranica, — comme le cardinal
Rampolla lui-même et les cardinaux Vanu-
telli, — la formation ecclésiastique ; il suivit
ensuite les cours du collège romain, où il
obtint de brillants succès.
Le jeune prêtre séjourna ensuite à l’Aca-
démie des nobles ecclésiastiques, où il com-
pléta sa formation par les études spéciales
requises pour la carrière diplomatique.
Ordonné prêtre le 21 uéeembre 1878, il
était camérier secret le 28 mai 1883, puis se-
crétaire de la nonciature de Madrid de 1883 à
1887, époque à laquelle il fut appelé à la
secrétairerie d’Etat comme « minutente » et
secrétaire du cardinal Rampolla. Celui-ci le
faisait nommer « prélat de Si Sainteté » le
18 juillet 1900 et lui confiait, en avril 1901,
les fonctions de substitut du secrétaire
d’Etat.
Mgr délia Chiesa les conserva, après la
mort de Léon XIII, quand le cartiiuat Merry
del Val succéda, comme prosecrétaire d’Etat
d’abord, et bientôt comms secrétaire d’Etat,
au cardinal Rampolla. Il les remplit dorant
près de quatre ans, sous le pontificat de
Pie X, jusqu’à la mort du cardinal Svampa,
qu’il remplaça le 16 décembre 1907, comme
j archevêque de Bologne.
Le 28 mai dernier il fut créé cardinal.
La carrière du nouveau pape se confond,
comme nous l’avons dit, avec celle du car-
dinal Rampolla, dont il fat le collaborateur,
l’élève, le confident et l’ami.
On vante à Rome ses qualités d’intelli-
gence, de prudence et de finesse.
I Le cardinal délia Chiesa a choisi comme
| titre le nom de Benoît XV.
I Le dernier pape qui portait le nom de
I Benoît, Benoit XIV, était, comme le cardinal
I délia Chiesa, archevêque de Bologne quand
| il fut élu pape le 20 août 1740.
| C’est vraisemblablement cette analogie de
j situation qui a inspiré le cardinal délia
I Chiesa dans le choix de son titre.
L- c.„.nninir p^ire auelle sera l’attitude
I du successeur duFxô A, H
i térêt de rappeler que Benoît XIV, dont
peut-être Benoit XV pourra reprendre ia
1 tradition, était surtout apprécié, même par
I les hérétiques, pour son esprit de concilia-
1 tion.
Voltaire lui avait dédié sa tragédie de Ma-
I homet ou Le Fanatisme.
I Le nouveau papa est le 265e des chefs de
I la catholicité.
L'Impression dans la Pressa
Tous les journaux se réjouissent de l’élec-
tion du pape et ils sont d'avis qu’elle tient
tontes les promesses que donnait l’intelli-
gence du Sacré-Collège.
Ils se réjouissent de l’avènement de l’an-
cien collaborateur de Mgr Rampolla, celui
qui sut le mieux comprendre sa pensée et
ils sont persuadés qu’eu l’élisant, le Concla-
ve a voulu rendre nommage à i’ancien se-
crétaire d’Etat de Léon XIII.
L’élection du cardinal délia Chiesa est bien
celle que pouvait désirer ia France catholi-
que.
LE COUPON DE LA RENTE
Le payement des coupons de la Rente
française 3 0/0 aura lieu régulièrement à
l'échéance du 1er octobre 1914. Un arrêté du
ministre des Finances, publié au Journal
officiel, indique à quelle date devront être
effectués les dépôts des inscriptions de rente,
les quittances visées et délivrées par la di-
rection de la Dette inscrite et les coupons.
Ne sont pas admis au dépôt : 1» les cou-
pons afférents à des trimestres antérieurs ;
2e les inscriptions snr lesquelles un ou plu-
sieurs trimestres échus ne sont pas encais-
sés ; 3° les inscriptions émises postérieure-
ment au 6 juin ; 4» les inscriptions dont le
dernier trimestre était payable dans un dé-
partement ; 8» les inscriptions assignées
payables chez les receveurs-percepteurs de
Paris, ou chez les percepteurs de la ban-
lieue.
Mise en disponibilité du
directeur des postes de Nancy
Le Journal Officiel vient de publier un dé-
cret aux termes duquel M. Anne-Marie-Emi-
le-Stéphan Husson, directeur des postes et
des télégraphes, est mis en disponibilité
d’office. ■ ■ „ . ,,
Cette mesure est la sanction officielle d in-
cidents regrettables qui se sont produits
dans le service postal de Nancy vers le dé-
but de la guerre.
L'IMPRESSION EN SUÈDE
Le Svenska Dagbladet, parlant de la guerre,
constate que les journaux suédois, pendant
toute la crise actuelle, ont cherché, à quel-
ques exceptions près, à observer la neutra-
lité que le gouvernement a déclarée.
Quant à la France, dit ce journal, il est
hors de donte que les Suédois, qui sont unis
par tant de liens d’ancienne confraternité
d’armes et de cuiture intellectuelle aux
Français, voient avec an profond chagrin
une guerre qui est un malneur pour toute
la civilisation. Les Suédois apprécient parfai-
tement les nombreuses qualités de la sym-
pathique nation française et tont en se te-
nant parfaitement hors de la lutte, ils n é-
touffant pas leurs sentiments de sympathie
qui sont toujours vifs et sincères,, ■*
LA G-TJEUFt-IElLEÏ
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A. PARIS
2 Septembre. — Dans la soirée, deux avions allemands survolent Paris, sans grand
dommage. L’un passe au-dessus de l’Hôtel de Ville puis se dirige vers le Luxembourg
et disparaît ; l’autre, circulant près de la Tour-Eiffel, est mis en fuite vers l’Est et s’écra-
se sur le sol, à Champigny, avec un équipage de deux hommes.
AU NORD JET A. L’EST
4 Septembre. — Les mouvements des armées opposées, dans la région de Paris,
continuèrent sans qu’il y ait eu encore aucun contact.
— Dans la région de Verdun, les Allemands subirent plusieurs échecs.
— Dans la Lorraine et les Vosges, les Allemands ont obtenu des succès partiels.
E1V AUTRICHE
3 Septembre. — A onze heures du matin, l’armée russe du général Rouzsky a pris
Lemberg, capitale de la Galicie.
— L’armée russe du général Broussiloff a pris Halicz, au Sud de Lemberg.
— Les armées autrichiennes opérant sur la frontière polonaise ont été rappelées
pour assurer la défense de Vienne.
EIW CHINE
3 Septembre. — Les Japonais ont occupé les sept îles de la baie de Kiao-Tchéou,
possession allemande, et ont relevé de nombreuses mines.
BÉpëebes Haias
Le Çonseil des Ministres
Bordeaux, 3 septembre. I
Les ministres se sont réunis en Conseil, à
l’Hôtel de Ville, sous la présidence de M.
Viviani. . , . .. _ |
M. Millerand a rendu compte de la. situa- I
tion militaire. . „„„
Les ministres ont examiné ensuite un cer-
tain nombre de questions, notamment en
ce qui concerne le ravitaillement.
Le Transfert du Gouvernement et la
Presse
Paris, 4 septembre.
Tous les journaux sont unanimes à ap-
prouver le transfert du gouvernement.
Tous, ils expriment la certitude que ia
copulation parisienne saura, en 1 absence
des Pouvoirs publics, conserver le calme
qui jusqu’ici a fait l’admiration du monde
pnt.iar.
LA SITUATION
Paris, 4 septembre.
D’après un communiqué du ministère de j
la guerre, I03 mouvements des armées op- j
posées dans la région de Paris ont continué
sans qu’il y ait eu encore de contact. I
ont subi certains échecs. Dans la Lorraine et I
dans les Vosges ils ont remporté de nou-
veaux succès partiels.
Les Avions sur Paris
Paris, 3 septembre. 1
Hier, vers six heures et demie du soir, I
deux avions allemands sont venus de non-1
veau survoler Paris et ont jeté quelques j
bombes sans grand dommage.
Pendant que l’un, après avoir passé au-1
dessus de l’Hôtel de Ville où il tut accueilli
par une grêle de balles, allait évoluer dn
côté du Luxembourg, le second décrivait un
large cercle autour de la Tour Eiffel, et
fuyant bientôt devant les salves de mitrail-
leuses qu’on avait braquées sur lui dès qu il j
fut signalé, il se hâta de disparaître dans ia j
direction de l’Est. .. , . ,
Mais il ne devait pas aller bien loin ; U
s’est écrasé sur le sol à Champigny, avec les
deux Allemands qui le montaient.
L’Aviateur Oslerich, capturé
Tours, 4 septembre.
On signale que parmi les prisonniers alle-
mands arrivés à Tours, se trouve le lieute-
nant aviateur Oslerich, recordman du monde
de la hauteur, qui a été capturé au moment
où il venait de survoler Paris.
Tous les prisonniers se plaignent d avoir
beaucoup souffert de la faim.
La plupart expriment 1 opinion que la
partie est perdue pour l’Allemagne etils at-
tribuent cct échec & l«i défection do 1 Itolio •_
U O JL LA O VOS utyl U U.t» 9i'C n -r .J_, ,, ■
tribuent cct échec & lo défection do 1 Itolio •_ J
•j/aidna du Commets Allemands
Marseille, 3 septembre, j
Dans la matinée, 19 marins de commerce J
allemands prisonniers, sont arrivés.
La Session parlementaire est close
Paris, 4 septembre, 11 h. 30.
L'Officiel publie ce matin le décret de clô-
tura ne la session parlementaire.
L’Intervention Anglaise
Londres, 4 septembre.
Le Morning Post déclare que l’Angleterre
participera à toutes les bonnes on mauvaises
fortunes de l’armée française. Une division
quelconque des deux forces serait un com-
mencement de défaite.
Ua Espion allemand à Londres
Londres, 4 septembre.
Le Times annonce que lundi, la police an-
glaise a arrêté une haute personnalité alle-
mande , sous l’inculpation d’espionnage.
Les Pertes allemandes
Londres, 4 septembre.
Le Daily Telegraph, de New-York, annonce
que des dépêches chiffrées allemandes re-
çues à New-York disent que les pertes alle-
mandes sont colossales.
Les cercles industriels sont profondément
mécontents de l’impuissance de la flotte
allemande à protéger les navires marchands
et à‘empêcher la perte de riches marchés
qui tombent dans les mains anglaises ou
américaines.
Georga V reçoit la Délégation Belge
Londres, 4 septembre.
Le roi, recevant la mission belge qni se
rend aux Etats-Unis pour protester contre
les procédés allemands, a déclaré qu il ap-
puierait la Belgique ; il a déclaré egalement
qu’il était reconnaissant de la belle résistan-
, ce donliv^lMt preuve Tarage belge. _
Un Zsppelin au-dessus d’Anvers
Anvers, 4 septembre.
Un^Zeppêlin fit une nouvelle apparition sur
la ville, à 3 h. 55 du ma:in. 11 fut accueilli
par une fusillade et une canonnade très
vives.
Le Voyage de la Famille royale
de Belgique
Ostende, % septembre.
La reine des Belges et ses enfants ont été
convéyés pendant tout le trajet jusqu’à Lon-
dres par deux croiseurs et deux torpilleurs
anglais qui ont constamment tourné de très
près autour de la malle Jean-Breydel afin que
celle-ci ne pût être atteinte par des mines
flottantes.
Les Russes sont entrés
à Lemberg
Pêtrograd (St-Pêterbourg), 4 septembre.
Les Russes se sont empa-
rés le 3, à onze heures du
matin, de Lemberg et de
Halicz.
(Uémberg'est la “capitulé de'laGaiîeîer
sur les bords du Peltew, à 440 kilomètres
de Vienne. Les Autrichimis^AK0"***-/^^
fj^^ejrtrtLf&“-fraaTq6fenclre cette iïïi-
portante Ville, qui se dressait comme un
rempart sur la route de Vienne.)
(Halicz est une grande ville de Galicie
au Sud de Lemberg, sur la rive droite du
Dniester.)
Pêtrograd, i septembre.
Le grand-duc Nicolas a adressé au tsar
le télégramme suivant :
€ Avec une joie extrême et en re-
merciant Dieu, j'annonce que Votre
Majesté a été victorieuse aujourd'hui,
à 11 heures du matin.
j L’armée du général Rouzsky s’est
emparée de Lemberg et l’armée du
général Brussilofif a pris Halicz.
» Je sollicite pour le général Rouzs-
ky, une récompense, en raison de sa
conduite dans les précédentes batail-
les, et la croix de Saint-Georges pour
la prise de Lemberg.
» Je demande pour Brussiloff la
même décoration de troisième classe,
I en raison de sa conduite dans tous les
combats et la croix de quatrième
classe pour la prise d’Halicz
» NICOLAS. »
Les détails manquent.
Paris, 4 septembre.
La prisé de la forteresse de Lemberg par
les Russes est officiellement confirmée.
La Bataille du Jadar
Nich, 2 septembre.
D’après les renseignements complémen-
taires qui peu à peu arrivent sur la bataille
du ïadar, cette bataille semble avoir une
Importance qu’on ne soupçonnait pas tout
d’abord. Les forces des Autrichiens compre-
naient dix divisions, soit 200,000 hommes,
les nôtses étaient de beaucoup inférieures,
te front d’attaque s’étendait pour les forces
ennemies sur 150 à 180 kilomètres et ses
flancs étaient appuyés par la ligne Lioubo-
via-Srèbrnitza-Chabatz-Klenac.
L'ennemi avait à sa disposition les moyens
de communication et de transport par rail-
way les pins favorables, non seulement der-
rière lui, mais jusqu’à sa ligne d’attaque. Il
était dans les meilleures conditions pour tra-
verser la Save et la Drina san3 pertes sensi-
bles. . .
An point de vue tactique, sa marche en
avant pour la concentration présentait da
danger pour nous, car nous risquions d être
enveloppés dans un cercle de fer.
Le 8e corps ennemi s’avançait sur Credi-
Tzor ; le 13e, avec une division et demi»,
marchait dans la vallée du Jadar ; une autre
division vers Kroupagne, une brigade à
travers la Matchva ; trois brigades de mon-
tagne marchaient de Lioubovia vers Petz-
koje, le 9e et le 4e corps vers Chabatz.
L’ennemi occupait des positions si fortes
et si favorables que sa retraite est 1 aveu de
sa complète défaite, il laissa sur le champ
de bataille dix mille morts.
Au total, l’ennemi eut quarante mule
hommes hors de combat.
Nous avons dispersé plus de quatre mi'ie
hommes que pous avons fait prisonniers.
Outre soixante canons et de nombreux cais-
sons, nous avons pris du matériel de ponts
I des voitures. . .
( Celte bataille, comme on voit, est de
' "V 1 .4*.
grande importance, parce qu’elle est déci-
sive.
Le résultat de cette défaite tnt d’apporter
le découragement dans les rangs de l’ennemi
et d’amener sa retraite snbite du Sandjak.
Une Défaite autrichienne
Pêtrograd (Saint-Pétersbourg), 4 septembre
(Officielle).
Les Russes ont défait complètement la
|8« division autrichienne près de Lastchoff.
Le commandant en cher, le commandant
d’une des brigades et in chef d’état-major de
cette division ont été tnés.
Les Russes se sont emparés de vingt ca-
nons et du drapeau du 6se régiment.
100 officiers et 4,000 soldats blessés ont été
faits prisonniers.
Le champ de bataille est complètement
recouvert ae cadavres ennemis.
Le Bombardement de Belgrade
Belgrade, 4 septembre, i
Les Antrichiens ont recommencé & boni-1
barder violemment les quartiers Ouest de la j
ville. (
Les canons serbes ont répondu énergique-1
ment et ils ont réduit les canons antrichiens I
au silence.
Le bombardement ne causa aucun dom-1
mage.
La mobilisation turque
Ourmiah, 4 septembre. J
La mobilisation turque dans la région Ii-1
mitrophe de la Pers9 rencontre de grandes j
difficultés.
De nombreux chrétiens et Kurdes refusent I
de répondre à l’ordre de mobilisation.
Les Turcs enrôlent de force tous les hom- j
mes en état de faire campagne.
A Van, une sérieuse rencontre a eu lieu |
entre les Turcs et les Arméniens.
A Bitiis, on signale un nouveau soulève- j
ment de Kurdes.
Le départ du prinoe de Wied ’
Durazzo, 4 septembre. |
Le prince de Wied et sa famille se sont I
embarqués dans la soirée à bord du bâti* I
ment italien Misurata qui a pris la direction I
de YsnisG»
Avant de quitter l’Albanie, le prince a
remis ses pouvoirs à une commission de
contrôle.
Los Prises des Japonais
Tokio, 4 seplembre.
Les Japonais occupèrent les sept îles Kiao-
Tchéou ; ils ont retiré pins de mille mines
dans les eaux du voisinage.
Dflfi éémafche âes Socialistes
aiiemanüs a Home
Un événement politique, très commenté et J
caractéristique s’est produit à Rome par suite j
d'ane manoeuvre assez maladroite des socia- I
listes allemands.
Depuis quelque temps, les socialistes au- j
trichiens et allemands faisaient tous leurs
leurs efforts pour avoir des entretiens se-
crets avec les chefs socialistes italiens sur la 1
question de la neutralité. Une première mis- I
sion autrichienne qui s'ôtait présentée à Mi-1
lan avait été repoussée purement et simple-1
ment sans un seul échange de paroles. Alors |
les allemands vinrent à la rescousse et firent I
annoncer à ia direction da parti socialisée j
de Rome qu’une délégation officielle du parti I
socialiste allemand se présenterait devant
elle pour discuter la question de la neutra- I
L» premier mouvement des socialistes mi-1
litaristes fut de refuser tout contact et même I
auelques jeunes socialistes voulaient aller à j
la gare pour siffler les Allemands, mais la
direction du parti déclara que mieux valait I
recevoir le délégué Sudekum, député socia- |
liste allemand. On lui imposa les conditions I
que dans l’entretien qui devait avoir lieu il I
ne serait nullement parlé de neutralité sous I
aucune forme, car cela regardait seulement
les socialistes italiens lesquels étaient maî-
tres de la garder ou non. Les Italiens vou-
laient aussi qu’il fût publié un procès-verbal
de la séance que le délégué allemand s en-
gagerait à signer afin de ne laisser nulle in-
certitude sur les décisions prises.
Le délégué allemand demanda à réfléchir,
et après quelques heures de réflexion il dé-
clara accepter la réunion, qui eut lien hier j
soir à sept heures an siège de la direction du
parti socialiste italien.
La discussion tnt courtoise, mais extrême-
ment sévère de la part des socialistes italiens.
Ces derniers reprochèrent vivement à leurs
camarades allemands leur attitude dans une
guerre d’agression par deux empires féodaux
et militaristes contre une république libé-
rale qui descend des principes de la Révolu-
tion. Le socialiste allemand a tenté de se dis-
culper en disant que l’Allemagne ne com-
battait pas la France, mais le tsarisme dé-
fendu par la France. . ,
Les socialistes italiens ont réfuté vigoureu-
sement ce sophisme, prouvant par maints
arguments que depuis de longues années
l’Allemagne féodale et militariste préparait
l'anéantissement de la France et dôs idées
françaises et qu©, d*autre part, étant donné
les idées du parti militaire allemand et les
horreurs commises par les armées alleman-
des en Belgique et en France, on peut affir-
mer aujourd’hui que le « kaisensme » est
beaucoup plus odieux et redoutable que le
tsarisme et que lés socialistes se déshonorent
en le défendant. ..
Comme on voit la séance n’a pas ete am-
iante pour le délégué allemand. Les italiens,
en terminant, ne lui ont pas dissimulé
au’ils étaient profondément émus par les
malheurs de la Belgique si barbarement fou-
lée aux pieds contre tout droit et que leurs j
sympathies étaient pour la France qui dé-
fendait les principes de la grande Révolution
contre les armées des deux kaisers repré-
sentant la réaction féodale et militariste ; et
nue leurs sentiments étaient partagés par
immense majorité dn parti socialiste
italien.
Un procès-verbal de cette séance a été ré-
digé en français. II constitue un document
historique. . .
Il a été signé meme par le délégué alle-
A ce propos a eu lieu une discussion très
serrée sur les atrocités de Louvain. Le so-
cialiste allemand t— de vagues justifica-
tions, parlant de nécessités de la guerre et
faisant allusion aux citoyens qui tiraient des
fenêties. Les Italiens répondirent que dan»
une bataille en pays envahi, les citoyens
ont le droit de se défendre. Au surplus, si
on lirait sur les soldats des fenêtres des
maisons, ces soldats pouvaient assaillir la
maison, trouver les coupables, mais qu’en
aucune manière ils ne devaient faire des
massacres de tont an peuple, femmes, en-
fants, vieillards, et détraire les chefs-d’oeu-
vre produits par la civilisation. Cela était
on crime égal à celai des antiqaes hordes
barbares.
Sudtkam, fort embarrassé, cherchait des
excuses ; alors les socialistes italiens lui ont
demandé ce qne le socialisme allemand pen-
sait faire ponr protester contre ces horreurs,
de même qu’il avait protesté autrefois con-
tre les camus de concentration dn Transvaal
et la pendaison des Arabes de Tripolitaine.
XTIV RECORD
Voici la liste des déclarations de guerre
qui ont été échangées dans le courant da
mois dernier. C’est an document à conser-
ver, « ponr mémoire ».
Exactement, c’est le 28 juillet que com-
mença cette série... rouge, par la déclara-
tion de guerre de l’Autriche à la Serbie.
A ce guet-apens, par lequel l’empereur
François-Joseph préludait à ia célébration de
son quatre-vingt-cinquième anniversaire de
naissance, succédaient les déclarations de
guerre :
De l’Allemagne à la Russie, Ier août.
De l’Allemagne à la France, 3 août.
De l’Allemagne à la Belgique; 3 août. ,
Da l’Angleterre à l’Allemagne, 4 août.
De l’Autriche-Hongrie à la Russie, 5 août. 1
Du Monténégro à l’Autriche. 5 août.
Da la. Serbie à l’Allemagne, 6 août.
Da Monténégro à l’Allemagne, il août.
De la France à l’Autriche-Hongrie, 13 août.
De l’Angleterre à l’Àutriche-Hongrie, 13
août
Du Japon à l’Allemagne, 23 août.
De l’Aatriche à la Belgique, 29 août.
Et nous aurons peut-être une Géclaration
de guerre de la Turquie à la Grèce, dans
quelques jours i
LE HAVRE
HSElt M
Séance du 4 Septembre
Présidence de M. MORGAND, : Maire
Le Conseil municipal s’est réuni hier après-
midi, à six heure», pour délibérer snr plu-
sieurs questions dont certaines étaient rela-
tives à la mobilisation. Ces dernières ont été
discutées en Comité secret.
M. Morgand, maire, présidait, entouré de
MM Serrurier. Visaê. Badonrfl3»* ot v* inn.-
un, aufomis.
Etaient présents : MM. Gênestal, GnpoiS,
Coty, Darand-Viel, Begouen-Demeaux, Gre-
nier-Lemarchand, Dero, Encontre, Maillart,
Masquelier, Lang, Auger, Basset, Beurrier,
de Grandmaison, Bricka, Brot, Windes-
heim, Mey er, Couion. .
Absents et excusés : MM. Jennequm, Le-
normand, Cherfils, Sohoux, Allan, Le Cha-
pelain, Combes, Salacrou, Déliot, Masselin
et Langlois..
Conmmnications
M. Morgand, maire, rappelle que, dans
une précédente séance, le Conseil a décidé
de verser aux familles des employés munici-
paux appelés sous les drapeaux l’intégralité
des traitements ou salaires. Or, plusieurs
femmes d’employés se sont fait inscrire afin
de toucher la subvention allouée par l’Etat
aux familles nécessiteuses. Il y a là un abus
des plus blâmables. L’Administration muni-
cipale est d’avis de supprimer le traitement
ou salaire octroyé par la Ville à toutes celles
qui auraient usé d’un pareil procédé. Il tant
un exemple. ... .
M. Basset : Certains malentendus se sont
produits, des hommes ayant été appelés,
puis renvoyés dans leurs foyers, puis rappe-
lés sous les drapeaux. En pareilles circons-
tances, des retenues ont été faites en déduc-
tion des sommes allouées par la ville.
M. Vignô, adjoint : Les femmes d’employés
municipaux n’avaient aucun droit à récla-
mer les secours alloués par i Etat aux ta—
milles nécessiteuses. Voilà le principe. Les
questions d’espèces devraient être exami-
I nées en Comité secret.
M.Morgand, maire : Puisque les personnes
dont il est question touchaient intégralement
le traitement on salaire de lenrs maris, fils»
n’avaient pas à réclamer les secours destines
aux familles « nécessiteuses ». _
M. Meyer : Puisqu’elles touchaient les ap-
pointements de leurs maris, elles ne devaient
oas, en effet, se faire inscrire à l’assistance.
Sous le bénéfice de ces observations et j»
principe étant nettement dégagé, on décide
de renvoyer l’examen des cas particuliers en
I Comité secret.
I Ecole Pratique d’industrie
de Jeunes Filles
M. Serrurier, adjoint, fait connaître qne
le Conseil de perfectionnement de 1 Ecole
pratiaue d’industrie de jeunes filles a décida
de prélever, sur les produits des travaux
d’élèves, une somme de 2,000 francs, en fa-
veur des hôpitaux militaires temporaires, et
un© somme de 500 francs ©n faveur d®
l’OEuvre maternelle.
L’Administration prie le Conseil de donner
un avis favorable à cette décision et d auto*
riser les affectations déterminées.
Le Conseil émet un avis conforme.
Hospices du Havre
Sur la proposition de M. Vignô,' adjoint, e(
conformement à une délibération du Conseil
d’administration des Hospices, le Conseil
vote un crédit supplémentaire da 18.000 tr.
pour l’acquisition de divers objets mobiliers,
pour l’acquisition de lingerie, pour frais du
culte et d’inhumation. Ce cfédit sera récu-
péré par des recettes correspondantes.
Des remboursements de cautionnements
à divers adjudicataires sont autorisés.
Usine à briques
Sur ia proposition de M. Morgand, maire,
les clauses d’une adjudication amiable,pour
fourniture de chaux à l’usine à briques, sont
ratifiées par le Conseil.
Achat de farine
M. Morgand, maire, fait connaître qu*f
l’Administration municipale a cru devoir^
; PS
Administraient • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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35, Rue Fontenelle, 35
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Secrétaire Général : TH. VALLÉB
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la PETIT HAVRE est désigné pour les Annonças Judiciaires et légales
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I On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France .
4LE DEVOIR DES CIVILS
il/. Ernest Lavîsse a adressé au Temps la j1
belle lettre qui suit, dont nos lecteurs feront
aussi leur profit, En voyant les choses de '
haut, en regardant la carte de l'Europe tout :
entière comme vous le conseille l'éminent écri-1
vain, la grande victoire que les Russes vien- I
vient de remporter à Lemberg ne peut que
justifier l'attitude résolue et confiante dont il I
fait à si juste titre le devoir des civils. I
Trouver en soi un point d’appui sûr : le J
devoir très clair de ne pas se préoccuper I
de soi.
i Mettre sa personne, ses intérêts, ses J
aises, ses dangers en comparaison avec les I
intérêts, l'honneur et le péril de la patrie, r
Penser à la patrie pieusement.
Ne pas croire que le point où l’on est, ce J
point fût-il Paris, est celui où sera prononcé -J
le jugement dernier. |
Regarder une carte de la France et de la
Belgique, pas seulement l’Oise et la Seine,
mais la Meuse, la Moselle, les Yosges, An-
vers. : , ' I
Regarder une carte de l’Europe, le Da- I
nube, la Vistule. l’empire russe. |
Sur l’Oise, la Meuse, la Moselle, au pied I
des Yosges, autour d’Anvers, sur le Danu-
ble, sur la Yistule, s’échelonnent les I
champs de la même immense bataille.
Regarder une carte du monde, le Cana-1
da, PAuslralie, les Indes, d’où volontaires |
et soldats arrivent à la rescousse, et le Ja- I
pon qui, en attendant mieux, attaque l’em-
pire que l’Allemagne avait commencé de se I
tailler en Chine.
Partout le fusil, la mitrailleuse, le ca-I
non, l’avion, le dirigeable, les blessures, I
la mort. .
Penser d’autre part à la raison de cet.j
événement prodigieux. I
Un peuple aspire à la domination sur le
monde ; ses écrivains et ses penseurs le 1
disent et le proclament. I
Ce peuple croit être le seul qui mérite de 1
vivre pleinement ; il ne reconnaît aüx au-
tres le droit de vivre qu’autant qu’ils ne I
gênent aucun de ses mouvements et ne j
contrarient aucun des desseins de son ambi- J
tion sans limites. . |
Aucune parole jurée, aucun scrupule j
d’honneur ne l’arrête ; comme il n’a point J
en luile sentimentderhonneur,ils’étonnede J
le trouver chez autrui: «Qu’est-ce que c’est j
que cela ? », a dit M. de Bethmann-Hollweg,
quand l'ambassadeur du roi George lui a I
parlé de l'honneur de l’Angleterre. I
Ce peuple a pour chef le descendant de J
ces Hohenzoliern qui, ayant créé par la I
■ foree-rElul pi
comme l’unique vertu. ... I
Tout Ilolienzollern est avant tout un i
Jùieqshcrr le clief de guerre. Il n’a de con-1
sidération que pour l’uniforme de la guerre.
Dans son palais, des rangées d’armoires
sont pleines d’uniformes. Réfléchissez sur I
ce petit fait ; les petits faits souvent en J
disent long sur les grandes choses. Lorsque
‘ l’empereur Guillaume apprit que 1 Angle- J
terre lui déclarait la guerre, il trouva tout |
de suite une façon, la plus cruelle et la |
plus offensante à son avis, de se venger : il
envoya à l’ambassadeur un de ses officiers,
qui déclara d’un ton raide que jamais Sa
Majesté ne porterait plus l’uniforme de ma-
réchal ni celui d’amiral anglais.
Ce militarisme, qui n’existe nul part ail-
leurs, s’appuie sur une caste prussienne,
hautaine et dont les idées et les sentiments
sont .d’un autre âge, très reculé.
Indépendance des peuples, honneur des
peuples, intérêts des peuples, liberté, jus-
tice, voilà ce qui est menacé. Voila pour-
quoi le champ de bataille s’étend à toute la
1 terre. ; . ,
Penser ces choses aux heures noires, for-
tifler son âme dans les crises d’inquiétude,
conclure parla délibération de sa conscience
qu’il vaut la peine de combattre, de souffrir,
de mourir pour de telles causes, croire que
les défenseurs de ces causes ne peuvent
être vaincus. Où bien, si l’on s’affole, si,
étant terrorisé, on devient terronseur, si,
par la diffusion de sa peur, on ajoute, au
péril public, conclure que l’on est un très
pauvre homme.
ERNEST LAVISSE.
Qui dirige à Paris
nos ministères
Les ministres partis, qui dirige les minis-
tèzes? Pour les services des postes, télégra-
phes et téléphones, et ceux du ministère du
commerce et de l’industrie, la question a été
réglée par décret à l’Officiel.
Le service des postes, des télégraphes et
des téléphones sera placé, an point de vue
civil, dans l’enceinte du camp retranché de
Paris, sous tes ordres de M. Marty, inspec-
teur général des postes et des télégraphes.
M. Charmeil, directeur du personnel, des
expéditions et des transports, est chargé de
ta direction des services du ministère du
commerce, de l’industrie, des postes et des
télégraphes (lr« section, commerce et in-
dustrie) dans la Seine et le territoire com-
pris dans la zone des armées de Paris, telle
qu’elle est définie par arrêté du ministre de
ia guerre du 29 août 1914.
M. Pignerol, inspecteur des dépenses, con-
trôleur de3 dépenses engagées, au ministère
du commerce de l’industrie, des postes et
des télégraphes, est chargé à Paris, en
l’absence du chel du cabinet du ministre, de
i la direction des services du cabinet.
I Au ministère de l’intérieur, c’est M. Peiltz,
j aous-directeur des affaires départementales,
qui assure la direction des services,
i Au ministère de la justice, le même soin
a été confié à M. Corneroy, sous-directeur
aux affaires civiles.
BENOIT
Lorsqu’on 1903 l’exclusive de rAutrich9,
inspirée par l'Allemagne, éloigna du souve-
rain pontificat le cardinal Rampolla, soup-
çonné de sympathies pour la France, nul
peut-être ne dut ressentir plus d’indignation
que son collaborateur de tous les instants,
Mgr delta Chiesa. Il ne pouvait se douter
alors qu’il lui serait réservé d’apporter à la
mémoire et à la politique de son chef une
éclatante revanche.
Du vivant de Pie X quand, à Rome, on
parlait du prochain conclave, on disait :
« Rampolla f » Pais la mort de l’ancien se-
crétaire d’Etat vint briser ces espérances —
ou du moins parât les briser. Elles ne l’é-
taient pas tout à fait puisque Mgr délia Gliie-
sa qui, précisément, recueillit la succession
cardinalice du cardinal Rampolla, vient d’ê-
tre élu pape.
Giacomo délia Chiesa naquit à Pegli, dans
le diocèse de Gênes, le 21 novembre 1854,
d’une famille ornée du marquisat. Il est
donc dans sa soixantième année.
C’est à Rome qu’il vint faire ses études de
philosophie et de théologie. Il reçut au sé-
minaire Capranica, — comme le cardinal
Rampolla lui-même et les cardinaux Vanu-
telli, — la formation ecclésiastique ; il suivit
ensuite les cours du collège romain, où il
obtint de brillants succès.
Le jeune prêtre séjourna ensuite à l’Aca-
démie des nobles ecclésiastiques, où il com-
pléta sa formation par les études spéciales
requises pour la carrière diplomatique.
Ordonné prêtre le 21 uéeembre 1878, il
était camérier secret le 28 mai 1883, puis se-
crétaire de la nonciature de Madrid de 1883 à
1887, époque à laquelle il fut appelé à la
secrétairerie d’Etat comme « minutente » et
secrétaire du cardinal Rampolla. Celui-ci le
faisait nommer « prélat de Si Sainteté » le
18 juillet 1900 et lui confiait, en avril 1901,
les fonctions de substitut du secrétaire
d’Etat.
Mgr délia Chiesa les conserva, après la
mort de Léon XIII, quand le cartiiuat Merry
del Val succéda, comme prosecrétaire d’Etat
d’abord, et bientôt comms secrétaire d’Etat,
au cardinal Rampolla. Il les remplit dorant
près de quatre ans, sous le pontificat de
Pie X, jusqu’à la mort du cardinal Svampa,
qu’il remplaça le 16 décembre 1907, comme
j archevêque de Bologne.
Le 28 mai dernier il fut créé cardinal.
La carrière du nouveau pape se confond,
comme nous l’avons dit, avec celle du car-
dinal Rampolla, dont il fat le collaborateur,
l’élève, le confident et l’ami.
On vante à Rome ses qualités d’intelli-
gence, de prudence et de finesse.
I Le cardinal délia Chiesa a choisi comme
| titre le nom de Benoît XV.
I Le dernier pape qui portait le nom de
I Benoît, Benoit XIV, était, comme le cardinal
I délia Chiesa, archevêque de Bologne quand
| il fut élu pape le 20 août 1740.
| C’est vraisemblablement cette analogie de
j situation qui a inspiré le cardinal délia
I Chiesa dans le choix de son titre.
L- c.„.nninir p^ire auelle sera l’attitude
I du successeur duFxô A, H
i térêt de rappeler que Benoît XIV, dont
peut-être Benoit XV pourra reprendre ia
1 tradition, était surtout apprécié, même par
I les hérétiques, pour son esprit de concilia-
1 tion.
Voltaire lui avait dédié sa tragédie de Ma-
I homet ou Le Fanatisme.
I Le nouveau papa est le 265e des chefs de
I la catholicité.
L'Impression dans la Pressa
Tous les journaux se réjouissent de l’élec-
tion du pape et ils sont d'avis qu’elle tient
tontes les promesses que donnait l’intelli-
gence du Sacré-Collège.
Ils se réjouissent de l’avènement de l’an-
cien collaborateur de Mgr Rampolla, celui
qui sut le mieux comprendre sa pensée et
ils sont persuadés qu’eu l’élisant, le Concla-
ve a voulu rendre nommage à i’ancien se-
crétaire d’Etat de Léon XIII.
L’élection du cardinal délia Chiesa est bien
celle que pouvait désirer ia France catholi-
que.
LE COUPON DE LA RENTE
Le payement des coupons de la Rente
française 3 0/0 aura lieu régulièrement à
l'échéance du 1er octobre 1914. Un arrêté du
ministre des Finances, publié au Journal
officiel, indique à quelle date devront être
effectués les dépôts des inscriptions de rente,
les quittances visées et délivrées par la di-
rection de la Dette inscrite et les coupons.
Ne sont pas admis au dépôt : 1» les cou-
pons afférents à des trimestres antérieurs ;
2e les inscriptions snr lesquelles un ou plu-
sieurs trimestres échus ne sont pas encais-
sés ; 3° les inscriptions émises postérieure-
ment au 6 juin ; 4» les inscriptions dont le
dernier trimestre était payable dans un dé-
partement ; 8» les inscriptions assignées
payables chez les receveurs-percepteurs de
Paris, ou chez les percepteurs de la ban-
lieue.
Mise en disponibilité du
directeur des postes de Nancy
Le Journal Officiel vient de publier un dé-
cret aux termes duquel M. Anne-Marie-Emi-
le-Stéphan Husson, directeur des postes et
des télégraphes, est mis en disponibilité
d’office. ■ ■ „ . ,,
Cette mesure est la sanction officielle d in-
cidents regrettables qui se sont produits
dans le service postal de Nancy vers le dé-
but de la guerre.
L'IMPRESSION EN SUÈDE
Le Svenska Dagbladet, parlant de la guerre,
constate que les journaux suédois, pendant
toute la crise actuelle, ont cherché, à quel-
ques exceptions près, à observer la neutra-
lité que le gouvernement a déclarée.
Quant à la France, dit ce journal, il est
hors de donte que les Suédois, qui sont unis
par tant de liens d’ancienne confraternité
d’armes et de cuiture intellectuelle aux
Français, voient avec an profond chagrin
une guerre qui est un malneur pour toute
la civilisation. Les Suédois apprécient parfai-
tement les nombreuses qualités de la sym-
pathique nation française et tont en se te-
nant parfaitement hors de la lutte, ils n é-
touffant pas leurs sentiments de sympathie
qui sont toujours vifs et sincères,, ■*
LA G-TJEUFt-IElLEÏ
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A. PARIS
2 Septembre. — Dans la soirée, deux avions allemands survolent Paris, sans grand
dommage. L’un passe au-dessus de l’Hôtel de Ville puis se dirige vers le Luxembourg
et disparaît ; l’autre, circulant près de la Tour-Eiffel, est mis en fuite vers l’Est et s’écra-
se sur le sol, à Champigny, avec un équipage de deux hommes.
AU NORD JET A. L’EST
4 Septembre. — Les mouvements des armées opposées, dans la région de Paris,
continuèrent sans qu’il y ait eu encore aucun contact.
— Dans la région de Verdun, les Allemands subirent plusieurs échecs.
— Dans la Lorraine et les Vosges, les Allemands ont obtenu des succès partiels.
E1V AUTRICHE
3 Septembre. — A onze heures du matin, l’armée russe du général Rouzsky a pris
Lemberg, capitale de la Galicie.
— L’armée russe du général Broussiloff a pris Halicz, au Sud de Lemberg.
— Les armées autrichiennes opérant sur la frontière polonaise ont été rappelées
pour assurer la défense de Vienne.
EIW CHINE
3 Septembre. — Les Japonais ont occupé les sept îles de la baie de Kiao-Tchéou,
possession allemande, et ont relevé de nombreuses mines.
BÉpëebes Haias
Le Çonseil des Ministres
Bordeaux, 3 septembre. I
Les ministres se sont réunis en Conseil, à
l’Hôtel de Ville, sous la présidence de M.
Viviani. . , . .. _ |
M. Millerand a rendu compte de la. situa- I
tion militaire. . „„„
Les ministres ont examiné ensuite un cer-
tain nombre de questions, notamment en
ce qui concerne le ravitaillement.
Le Transfert du Gouvernement et la
Presse
Paris, 4 septembre.
Tous les journaux sont unanimes à ap-
prouver le transfert du gouvernement.
Tous, ils expriment la certitude que ia
copulation parisienne saura, en 1 absence
des Pouvoirs publics, conserver le calme
qui jusqu’ici a fait l’admiration du monde
pnt.iar.
LA SITUATION
Paris, 4 septembre.
D’après un communiqué du ministère de j
la guerre, I03 mouvements des armées op- j
posées dans la région de Paris ont continué
sans qu’il y ait eu encore de contact. I
ont subi certains échecs. Dans la Lorraine et I
dans les Vosges ils ont remporté de nou-
veaux succès partiels.
Les Avions sur Paris
Paris, 3 septembre. 1
Hier, vers six heures et demie du soir, I
deux avions allemands sont venus de non-1
veau survoler Paris et ont jeté quelques j
bombes sans grand dommage.
Pendant que l’un, après avoir passé au-1
dessus de l’Hôtel de Ville où il tut accueilli
par une grêle de balles, allait évoluer dn
côté du Luxembourg, le second décrivait un
large cercle autour de la Tour Eiffel, et
fuyant bientôt devant les salves de mitrail-
leuses qu’on avait braquées sur lui dès qu il j
fut signalé, il se hâta de disparaître dans ia j
direction de l’Est. .. , . ,
Mais il ne devait pas aller bien loin ; U
s’est écrasé sur le sol à Champigny, avec les
deux Allemands qui le montaient.
L’Aviateur Oslerich, capturé
Tours, 4 septembre.
On signale que parmi les prisonniers alle-
mands arrivés à Tours, se trouve le lieute-
nant aviateur Oslerich, recordman du monde
de la hauteur, qui a été capturé au moment
où il venait de survoler Paris.
Tous les prisonniers se plaignent d avoir
beaucoup souffert de la faim.
La plupart expriment 1 opinion que la
partie est perdue pour l’Allemagne etils at-
tribuent cct échec & l«i défection do 1 Itolio •_
U O JL LA O VOS utyl U U.t» 9i'C n -r .J_, ,, ■
tribuent cct échec & lo défection do 1 Itolio •_ J
•j/aidna du Commets Allemands
Marseille, 3 septembre, j
Dans la matinée, 19 marins de commerce J
allemands prisonniers, sont arrivés.
La Session parlementaire est close
Paris, 4 septembre, 11 h. 30.
L'Officiel publie ce matin le décret de clô-
tura ne la session parlementaire.
L’Intervention Anglaise
Londres, 4 septembre.
Le Morning Post déclare que l’Angleterre
participera à toutes les bonnes on mauvaises
fortunes de l’armée française. Une division
quelconque des deux forces serait un com-
mencement de défaite.
Ua Espion allemand à Londres
Londres, 4 septembre.
Le Times annonce que lundi, la police an-
glaise a arrêté une haute personnalité alle-
mande , sous l’inculpation d’espionnage.
Les Pertes allemandes
Londres, 4 septembre.
Le Daily Telegraph, de New-York, annonce
que des dépêches chiffrées allemandes re-
çues à New-York disent que les pertes alle-
mandes sont colossales.
Les cercles industriels sont profondément
mécontents de l’impuissance de la flotte
allemande à protéger les navires marchands
et à‘empêcher la perte de riches marchés
qui tombent dans les mains anglaises ou
américaines.
Georga V reçoit la Délégation Belge
Londres, 4 septembre.
Le roi, recevant la mission belge qni se
rend aux Etats-Unis pour protester contre
les procédés allemands, a déclaré qu il ap-
puierait la Belgique ; il a déclaré egalement
qu’il était reconnaissant de la belle résistan-
, ce donliv^lMt preuve Tarage belge. _
Un Zsppelin au-dessus d’Anvers
Anvers, 4 septembre.
Un^Zeppêlin fit une nouvelle apparition sur
la ville, à 3 h. 55 du ma:in. 11 fut accueilli
par une fusillade et une canonnade très
vives.
Le Voyage de la Famille royale
de Belgique
Ostende, % septembre.
La reine des Belges et ses enfants ont été
convéyés pendant tout le trajet jusqu’à Lon-
dres par deux croiseurs et deux torpilleurs
anglais qui ont constamment tourné de très
près autour de la malle Jean-Breydel afin que
celle-ci ne pût être atteinte par des mines
flottantes.
Les Russes sont entrés
à Lemberg
Pêtrograd (St-Pêterbourg), 4 septembre.
Les Russes se sont empa-
rés le 3, à onze heures du
matin, de Lemberg et de
Halicz.
(Uémberg'est la “capitulé de'laGaiîeîer
sur les bords du Peltew, à 440 kilomètres
de Vienne. Les Autrichimis^AK0"***-/^^
fj^^ejrtrtLf&“-fraaTq6fenclre cette iïïi-
portante Ville, qui se dressait comme un
rempart sur la route de Vienne.)
(Halicz est une grande ville de Galicie
au Sud de Lemberg, sur la rive droite du
Dniester.)
Pêtrograd, i septembre.
Le grand-duc Nicolas a adressé au tsar
le télégramme suivant :
€ Avec une joie extrême et en re-
merciant Dieu, j'annonce que Votre
Majesté a été victorieuse aujourd'hui,
à 11 heures du matin.
j L’armée du général Rouzsky s’est
emparée de Lemberg et l’armée du
général Brussilofif a pris Halicz.
» Je sollicite pour le général Rouzs-
ky, une récompense, en raison de sa
conduite dans les précédentes batail-
les, et la croix de Saint-Georges pour
la prise de Lemberg.
» Je demande pour Brussiloff la
même décoration de troisième classe,
I en raison de sa conduite dans tous les
combats et la croix de quatrième
classe pour la prise d’Halicz
» NICOLAS. »
Les détails manquent.
Paris, 4 septembre.
La prisé de la forteresse de Lemberg par
les Russes est officiellement confirmée.
La Bataille du Jadar
Nich, 2 septembre.
D’après les renseignements complémen-
taires qui peu à peu arrivent sur la bataille
du ïadar, cette bataille semble avoir une
Importance qu’on ne soupçonnait pas tout
d’abord. Les forces des Autrichiens compre-
naient dix divisions, soit 200,000 hommes,
les nôtses étaient de beaucoup inférieures,
te front d’attaque s’étendait pour les forces
ennemies sur 150 à 180 kilomètres et ses
flancs étaient appuyés par la ligne Lioubo-
via-Srèbrnitza-Chabatz-Klenac.
L'ennemi avait à sa disposition les moyens
de communication et de transport par rail-
way les pins favorables, non seulement der-
rière lui, mais jusqu’à sa ligne d’attaque. Il
était dans les meilleures conditions pour tra-
verser la Save et la Drina san3 pertes sensi-
bles. . .
An point de vue tactique, sa marche en
avant pour la concentration présentait da
danger pour nous, car nous risquions d être
enveloppés dans un cercle de fer.
Le 8e corps ennemi s’avançait sur Credi-
Tzor ; le 13e, avec une division et demi»,
marchait dans la vallée du Jadar ; une autre
division vers Kroupagne, une brigade à
travers la Matchva ; trois brigades de mon-
tagne marchaient de Lioubovia vers Petz-
koje, le 9e et le 4e corps vers Chabatz.
L’ennemi occupait des positions si fortes
et si favorables que sa retraite est 1 aveu de
sa complète défaite, il laissa sur le champ
de bataille dix mille morts.
Au total, l’ennemi eut quarante mule
hommes hors de combat.
Nous avons dispersé plus de quatre mi'ie
hommes que pous avons fait prisonniers.
Outre soixante canons et de nombreux cais-
sons, nous avons pris du matériel de ponts
I des voitures. . .
( Celte bataille, comme on voit, est de
' "V 1 .4*.
grande importance, parce qu’elle est déci-
sive.
Le résultat de cette défaite tnt d’apporter
le découragement dans les rangs de l’ennemi
et d’amener sa retraite snbite du Sandjak.
Une Défaite autrichienne
Pêtrograd (Saint-Pétersbourg), 4 septembre
(Officielle).
Les Russes ont défait complètement la
|8« division autrichienne près de Lastchoff.
Le commandant en cher, le commandant
d’une des brigades et in chef d’état-major de
cette division ont été tnés.
Les Russes se sont emparés de vingt ca-
nons et du drapeau du 6se régiment.
100 officiers et 4,000 soldats blessés ont été
faits prisonniers.
Le champ de bataille est complètement
recouvert ae cadavres ennemis.
Le Bombardement de Belgrade
Belgrade, 4 septembre, i
Les Antrichiens ont recommencé & boni-1
barder violemment les quartiers Ouest de la j
ville. (
Les canons serbes ont répondu énergique-1
ment et ils ont réduit les canons antrichiens I
au silence.
Le bombardement ne causa aucun dom-1
mage.
La mobilisation turque
Ourmiah, 4 septembre. J
La mobilisation turque dans la région Ii-1
mitrophe de la Pers9 rencontre de grandes j
difficultés.
De nombreux chrétiens et Kurdes refusent I
de répondre à l’ordre de mobilisation.
Les Turcs enrôlent de force tous les hom- j
mes en état de faire campagne.
A Van, une sérieuse rencontre a eu lieu |
entre les Turcs et les Arméniens.
A Bitiis, on signale un nouveau soulève- j
ment de Kurdes.
Le départ du prinoe de Wied ’
Durazzo, 4 septembre. |
Le prince de Wied et sa famille se sont I
embarqués dans la soirée à bord du bâti* I
ment italien Misurata qui a pris la direction I
de YsnisG»
Avant de quitter l’Albanie, le prince a
remis ses pouvoirs à une commission de
contrôle.
Los Prises des Japonais
Tokio, 4 seplembre.
Les Japonais occupèrent les sept îles Kiao-
Tchéou ; ils ont retiré pins de mille mines
dans les eaux du voisinage.
Dflfi éémafche âes Socialistes
aiiemanüs a Home
Un événement politique, très commenté et J
caractéristique s’est produit à Rome par suite j
d'ane manoeuvre assez maladroite des socia- I
listes allemands.
Depuis quelque temps, les socialistes au- j
trichiens et allemands faisaient tous leurs
leurs efforts pour avoir des entretiens se-
crets avec les chefs socialistes italiens sur la 1
question de la neutralité. Une première mis- I
sion autrichienne qui s'ôtait présentée à Mi-1
lan avait été repoussée purement et simple-1
ment sans un seul échange de paroles. Alors |
les allemands vinrent à la rescousse et firent I
annoncer à ia direction da parti socialisée j
de Rome qu’une délégation officielle du parti I
socialiste allemand se présenterait devant
elle pour discuter la question de la neutra- I
L» premier mouvement des socialistes mi-1
litaristes fut de refuser tout contact et même I
auelques jeunes socialistes voulaient aller à j
la gare pour siffler les Allemands, mais la
direction du parti déclara que mieux valait I
recevoir le délégué Sudekum, député socia- |
liste allemand. On lui imposa les conditions I
que dans l’entretien qui devait avoir lieu il I
ne serait nullement parlé de neutralité sous I
aucune forme, car cela regardait seulement
les socialistes italiens lesquels étaient maî-
tres de la garder ou non. Les Italiens vou-
laient aussi qu’il fût publié un procès-verbal
de la séance que le délégué allemand s en-
gagerait à signer afin de ne laisser nulle in-
certitude sur les décisions prises.
Le délégué allemand demanda à réfléchir,
et après quelques heures de réflexion il dé-
clara accepter la réunion, qui eut lien hier j
soir à sept heures an siège de la direction du
parti socialiste italien.
La discussion tnt courtoise, mais extrême-
ment sévère de la part des socialistes italiens.
Ces derniers reprochèrent vivement à leurs
camarades allemands leur attitude dans une
guerre d’agression par deux empires féodaux
et militaristes contre une république libé-
rale qui descend des principes de la Révolu-
tion. Le socialiste allemand a tenté de se dis-
culper en disant que l’Allemagne ne com-
battait pas la France, mais le tsarisme dé-
fendu par la France. . ,
Les socialistes italiens ont réfuté vigoureu-
sement ce sophisme, prouvant par maints
arguments que depuis de longues années
l’Allemagne féodale et militariste préparait
l'anéantissement de la France et dôs idées
françaises et qu©, d*autre part, étant donné
les idées du parti militaire allemand et les
horreurs commises par les armées alleman-
des en Belgique et en France, on peut affir-
mer aujourd’hui que le « kaisensme » est
beaucoup plus odieux et redoutable que le
tsarisme et que lés socialistes se déshonorent
en le défendant. ..
Comme on voit la séance n’a pas ete am-
iante pour le délégué allemand. Les italiens,
en terminant, ne lui ont pas dissimulé
au’ils étaient profondément émus par les
malheurs de la Belgique si barbarement fou-
lée aux pieds contre tout droit et que leurs j
sympathies étaient pour la France qui dé-
fendait les principes de la grande Révolution
contre les armées des deux kaisers repré-
sentant la réaction féodale et militariste ; et
nue leurs sentiments étaient partagés par
immense majorité dn parti socialiste
italien.
Un procès-verbal de cette séance a été ré-
digé en français. II constitue un document
historique. . .
Il a été signé meme par le délégué alle-
A ce propos a eu lieu une discussion très
serrée sur les atrocités de Louvain. Le so-
cialiste allemand t— de vagues justifica-
tions, parlant de nécessités de la guerre et
faisant allusion aux citoyens qui tiraient des
fenêties. Les Italiens répondirent que dan»
une bataille en pays envahi, les citoyens
ont le droit de se défendre. Au surplus, si
on lirait sur les soldats des fenêtres des
maisons, ces soldats pouvaient assaillir la
maison, trouver les coupables, mais qu’en
aucune manière ils ne devaient faire des
massacres de tont an peuple, femmes, en-
fants, vieillards, et détraire les chefs-d’oeu-
vre produits par la civilisation. Cela était
on crime égal à celai des antiqaes hordes
barbares.
Sudtkam, fort embarrassé, cherchait des
excuses ; alors les socialistes italiens lui ont
demandé ce qne le socialisme allemand pen-
sait faire ponr protester contre ces horreurs,
de même qu’il avait protesté autrefois con-
tre les camus de concentration dn Transvaal
et la pendaison des Arabes de Tripolitaine.
XTIV RECORD
Voici la liste des déclarations de guerre
qui ont été échangées dans le courant da
mois dernier. C’est an document à conser-
ver, « ponr mémoire ».
Exactement, c’est le 28 juillet que com-
mença cette série... rouge, par la déclara-
tion de guerre de l’Autriche à la Serbie.
A ce guet-apens, par lequel l’empereur
François-Joseph préludait à ia célébration de
son quatre-vingt-cinquième anniversaire de
naissance, succédaient les déclarations de
guerre :
De l’Allemagne à la Russie, Ier août.
De l’Allemagne à la France, 3 août.
De l’Allemagne à la Belgique; 3 août. ,
Da l’Angleterre à l’Allemagne, 4 août.
De l’Autriche-Hongrie à la Russie, 5 août. 1
Du Monténégro à l’Autriche. 5 août.
Da la. Serbie à l’Allemagne, 6 août.
Da Monténégro à l’Allemagne, il août.
De la France à l’Autriche-Hongrie, 13 août.
De l’Angleterre à l’Àutriche-Hongrie, 13
août
Du Japon à l’Allemagne, 23 août.
De l’Aatriche à la Belgique, 29 août.
Et nous aurons peut-être une Géclaration
de guerre de la Turquie à la Grèce, dans
quelques jours i
LE HAVRE
HSElt M
Séance du 4 Septembre
Présidence de M. MORGAND, : Maire
Le Conseil municipal s’est réuni hier après-
midi, à six heure», pour délibérer snr plu-
sieurs questions dont certaines étaient rela-
tives à la mobilisation. Ces dernières ont été
discutées en Comité secret.
M. Morgand, maire, présidait, entouré de
MM Serrurier. Visaê. Badonrfl3»* ot v* inn.-
un, aufomis.
Etaient présents : MM. Gênestal, GnpoiS,
Coty, Darand-Viel, Begouen-Demeaux, Gre-
nier-Lemarchand, Dero, Encontre, Maillart,
Masquelier, Lang, Auger, Basset, Beurrier,
de Grandmaison, Bricka, Brot, Windes-
heim, Mey er, Couion. .
Absents et excusés : MM. Jennequm, Le-
normand, Cherfils, Sohoux, Allan, Le Cha-
pelain, Combes, Salacrou, Déliot, Masselin
et Langlois..
Conmmnications
M. Morgand, maire, rappelle que, dans
une précédente séance, le Conseil a décidé
de verser aux familles des employés munici-
paux appelés sous les drapeaux l’intégralité
des traitements ou salaires. Or, plusieurs
femmes d’employés se sont fait inscrire afin
de toucher la subvention allouée par l’Etat
aux familles nécessiteuses. Il y a là un abus
des plus blâmables. L’Administration muni-
cipale est d’avis de supprimer le traitement
ou salaire octroyé par la Ville à toutes celles
qui auraient usé d’un pareil procédé. Il tant
un exemple. ... .
M. Basset : Certains malentendus se sont
produits, des hommes ayant été appelés,
puis renvoyés dans leurs foyers, puis rappe-
lés sous les drapeaux. En pareilles circons-
tances, des retenues ont été faites en déduc-
tion des sommes allouées par la ville.
M. Vignô, adjoint : Les femmes d’employés
municipaux n’avaient aucun droit à récla-
mer les secours alloués par i Etat aux ta—
milles nécessiteuses. Voilà le principe. Les
questions d’espèces devraient être exami-
I nées en Comité secret.
M.Morgand, maire : Puisque les personnes
dont il est question touchaient intégralement
le traitement on salaire de lenrs maris, fils»
n’avaient pas à réclamer les secours destines
aux familles « nécessiteuses ». _
M. Meyer : Puisqu’elles touchaient les ap-
pointements de leurs maris, elles ne devaient
oas, en effet, se faire inscrire à l’assistance.
Sous le bénéfice de ces observations et j»
principe étant nettement dégagé, on décide
de renvoyer l’examen des cas particuliers en
I Comité secret.
I Ecole Pratique d’industrie
de Jeunes Filles
M. Serrurier, adjoint, fait connaître qne
le Conseil de perfectionnement de 1 Ecole
pratiaue d’industrie de jeunes filles a décida
de prélever, sur les produits des travaux
d’élèves, une somme de 2,000 francs, en fa-
veur des hôpitaux militaires temporaires, et
un© somme de 500 francs ©n faveur d®
l’OEuvre maternelle.
L’Administration prie le Conseil de donner
un avis favorable à cette décision et d auto*
riser les affectations déterminées.
Le Conseil émet un avis conforme.
Hospices du Havre
Sur la proposition de M. Vignô,' adjoint, e(
conformement à une délibération du Conseil
d’administration des Hospices, le Conseil
vote un crédit supplémentaire da 18.000 tr.
pour l’acquisition de divers objets mobiliers,
pour l’acquisition de lingerie, pour frais du
culte et d’inhumation. Ce cfédit sera récu-
péré par des recettes correspondantes.
Des remboursements de cautionnements
à divers adjudicataires sont autorisés.
Usine à briques
Sur ia proposition de M. Morgand, maire,
les clauses d’une adjudication amiable,pour
fourniture de chaux à l’usine à briques, sont
ratifiées par le Conseil.
Achat de farine
M. Morgand, maire, fait connaître qu*f
l’Administration municipale a cru devoir^
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