Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-09-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 septembre 1914 04 septembre 1914
Description : 1914/09/04 (A34,N12080). 1914/09/04 (A34,N12080).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172243j
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
34" Année — fl* 12,080 (£5 Pages) g CeHlftmss — MWM BD lÂTift: — 5 CëiilM (AE Fages». Veniredi 4 Septembre 1014
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Le Petit Havre
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AUTREFOIS
ET AUJOURD’HUI
Les pouvoirs publies ont quitté Paris
pour Bordeaux. Dans la situation ac-
tuelle cette détermination était la
sagesse même. Paris devient un camp
retranché, le gouverneur militaire
qui n’a que la responsabilité de sa
défense y est à sa place, certes ;
mais le gouvernement qui a la res-
ponsabilité de la dèjense du pays tout •
entier ne doit ni rester enfermé dans
ce camp, ni lier ses destinées aux
siennes. Il doit rester invulnérable,
quoi qu’il arrive, libre de ses mouve-
ments et en contact direct avec l’en-
semble du territoire où la levée des
troupes ie poursuivra normalement et
tant qu’il le faudra.
En s’éloignant de Paris, les pouvoirs
publics ne fuient donc pas la lutte ;
bien au contraire, ils s’y préparent
avec une opiniâtreté telle que quelle
que soit la marche en avant des Alle-
mands, ils trouveront toujours en face
d’eux une armée intacte et qu’il sera
impossible d’atteindre au coeur, parce
que ce sera le coeur « innombrable »
de la nation renouvelant sans cesse
ses forces vives.
Le transf ert des pouvoirs publics à
Bordeaux a cependant cette significa-
tion, dont nous ne pouvons pas atté-
nuer la gravité, que les ennemis sont
bien près de Paris. Sans doute le gou-
yernement n’a pas attendu la menace
tf'un investissement, paraissant d’ail-
leurs impossible, et en cela il a été in-
finiment plus avisé que celui de la
*Défense nationale qui, il y a quaran-
te-quatre ans, se laissa enfermer dans
Paris. C’est ce qui ne lui permit de
n’envoyer à Tours d’abord, puis à Bor-
deaux qu’une délégation et ne fut pas
sans créer de regrettables conflits en-
tre Jules Simon et Gambetta.
Nos gouvernants, eux, sont partis
à leur heure, en toute dignité et libres
de prendre les meilleures dispositions
pour la conduite des affaires publiques;
mais cependant le fait brutal est là :
les Prussiens ne sont pas loin ; dans
quel esprit devons-nous donc l'envisa-
Ÿ _ -y • .
® uroas parlions tout à l’heure d’il y
a quarante-quatre ans ; et, en effet, il
n’est point besoin d’avoir été, comme
lés aînés d’entre nous, témoin des évé-
nements de l’année terrible pour être
hanté des souvenirs qu’elle évoque ;
nos ennemis sont lés mêmes et par
une fantaisie du sort les dates aussi
sont les mêmes ; les hostilités ont
commencé, en r8po, le a août et c’est
au début de septembre que les Alle-
mands s’approchèrent de Paris.
Mais il faut s’empresser de dire que
là s’arrête la similitude et si nous ne
pouvons nous empêcher de faire des
comparaisons, elles sont, par bonheur,
tout à notre avantage. En septembre
iSpo, après la capitulation de Sedan
et l’investissement de Metz, la France
était sans armée. Aujourd’hui, nous
avons sans doute subi des revers, mais
nos armées, oà les vides douloureux
ont été comblés au fur et à mesure
par les dépôts, restent entières et tou-
jours prêtes à la lutte.
D’autre part, en iSjo, les Alle-
mands avaient la libre disposition de
la grande ligne Strasbourg-Paris qui
leur permettait de se ravitailler rapi-
dement et en toute sécurité. Aujour-
d’hui, leur ligne de communication,qui
passe uniquement par la Belgique
puisque notre front de l’Est n’a pas
été ébranlé, traverse un immense ter-
ritoire qui n'est pas même réellement
occupé par eux et qui n’est rien moins
que sûr pour eux.
On ne peut pas leur refuser le
témoignage qu’ils font preuve de
beaucoup d’audace ; mais ils pour-
raient être punis par là même ; mar-
cher tout droit en avant, sans se pré-
occuper de conquérir le territoire
par la défaite des armées ennemies,
étendre sans fin une colonne, si
formidable soit-elle, c’est vraiment
tenter le destin au delà de ce qui* est
permis ; nous ne pouvons pas ne pas
croire qtie nos troupes se préparent à
‘A imer aux Allemands la leçon que
n 'nie leur impudence en coupant
.niât leur route si précaire.
v Enfin, en iSpo, nos ennemis pou-
vaient indéfiniment s’acharner contre
nous ; ils ont dû et pii assiéger Bai
ris pendant cinq mois. Mais aujour-
d’hui, il leur faut bien songer aussi
la leur propre défense ; et bientôt
peut-être la présence de leurs armées
'sera d’une utilité plus urgente, pour
le salut de l’empire, devant Berlin
que' devant Paris.
, . Nous avons donc bien des raisons
d’envisager avec sang-froid et con-
fiance la situation actuelle, si grave
soit-elle. Le seul point sur lequel notre
espoir peut être déçu c’est sur la ra-
pidité du retour de la fortune ; mais
s’il la faut nous aurons à honneur de
prouver au monde, que le temps ne
pmt nser notre fenneté d’âme.
CASPAS-JORDAN.
PS’OJS
Combien d’actes d’héror-me, de clievale-
resquo bravoure s’accomplissent chaque
jour dans les rangs de nos années et res-
tent ignorés ?
Le tableau de proposions pour la Légion-
d’Honneur et la Médaille Militaire que pu-
bliait, hier matin, le Journal Officiel, em-
prunte aux circonstances actuelles un inté-
rêt tout particulier. On ta en jugar.-
bfliciers
M. Daverin, chef de batàilîôn an i09« régi-
ment doutante™ : À entraîné, par son
exemple son bataillon à l’attaque d’une po-
sition' paissamment organisée. Grièvement
blessé, a eu l’énergie ue conserver le com-
mandement jusqu’à la réussite du mouve-
ment.
M. Desothez, capitaine an 109e régiment
d’infanterie : À, TOUS un feu violent et très
efficace, su assurer la liaison, pendant plu-
sieurs heures, entre les bataillons de son
régiment et a été blessé grièvement en ac-
complissant ce dangereux devoir.
Chevaliers
M. Bôreau de Roïnce, chef de bataillon an
109e régiment d’infanterie : remarquable
ascendant sur sa troupe, sang-froid digne
d’éioges dans un assaut sous on feu violent
et très efficace.
M. Quiljiard-, lieutenant an 21e régiment
d’infanterie : grièvement blessé en interve-
nant avec sa section de mitrailleuses pour
protéger un corps voisin éprouvé.
M. de Kermel-, chef de bataillon an 109e ré-
giment d’infanterie, a montré des qualités
de vigueur et d'énergie remarquables dans
la conduite de son bataillon dans des cir-
constances difficiles.
M. Chavüley, capitaine an 2l« régiment
d’infanterie : a conduit sa compagnie d’une
façon remarquable' dans un combat à la
baïonnette sous bois.
M. Charpentier, capitaine au 109e régiment
d’iniantèrie : biessé, a conservé le comman-
dement de sa compagnie très éprouvée, pen-
dant tout le combat.
M. Viraigne, capitaine an 24e bataillon de
chasseurs : observateur en aéroplane, a fait
preuve, an cours de reconnaissances en aé-
roplane, nombreuses et particulièrement
difficiles, des plus rares qualités d’audace et
d’énergie.
M. Singery, capitaine an 20e bataillon de
chasseurs : Blessé, a. conservé le comman-
dement de sa compagnie pendant tout le
combat et l’a maintenue malgré les attaques
de l’ennemi sur sa position jusqu’à la nuit.
M. Chatsanx, capitaine au 109e régiment
d’infanterie : Blesse, a conservé le comman-
dement de sa compagnie très éprouvés pen-
dant le combat.
M. LâVlgaOD, ntnmriiHDi iirt %{,- x>Bs'üfiiüir
de chasseurs, a affirmé pendant ies eombats
des 10,11 et 12 août dê belles qualités de
bravoure et d’énergie, a été blessé griève-
ment ie 12 août.
M. Mniier, maréchal des logis an 12e régi-
ment d’artiileiie : Ayant eu les deux jambes
broyées par un projectile, encourageait ses
servants, sous un feu vioiant, à rester à
leurs postes.
A été amputé des deux jambes (journée
du 14 août).
M. Orthiieb, capitaine d’infanterie, obser-
vateur en aéroplane : A été grièvement
blessé dans une chute d’aéroplane survenue
au cours d’une reconnaissance. A fait preu-
ve à la suite de celte chute d’une grande
énergie et des plus belles qualités de sang-
froid.
Médaille Militaire
M. Dormoy, adjudant an 109e régiment
d’infanterie : blessé a continué à comman-
der sa section jusqu’à ce qn'une deuxième
blessure l’ait mis hors de combat.
M. Saloeont, sergent an 21e d’infanterie,
| n'a pas hésité à’traverser une route battue
par an feu violent de mitrailiéuses pour
mettre à l’abri ie colonel du régiment blessé.
M. Brnchon, adjudant au 109e régiment
d'infanterie, a tait preuve au feu d’on sang-
froid et d’un courage qui iui ont donné sur
scs hommes un ascendant exceptionnel.
M. Dopais, adjudant au i« bataillon de
chasseurs : a, par son calme et son sang-
froid, maintenu le moral de sa section prise
sous un leu violent et a été blessé.
M. Abadie, caporal au 7e bataillon de chas-
seurs : s’est porté sous un feu violent au se-
cours d’un officier blessé, exposé en un point
très dangereux, est tombé, biessé lui-même,
aux côtés de cat officier.
M. Arcon, sergent-major au 7e bataillon de
chasseurs : a été grièvement blessé en se
portant bravementà l’attaque, à la tête de sa
sec ion,de 13 août 1914, au combat du Col
des Bagenettes.
M. Cresson, sergent an 20e bataillon de
chasseurs : étant aux avant-postes, a conser-
vé, blessé, le commandement de sa section,
avec laquelle il a énergiquement résisté à
une attaque conduite par un ennemi nette-
ment supérieur.
UN FIER DEMENTI
du Bourgmestre de Bruxelles
A la date dn 31 août, le bourgmestre,
M. Max, a fait afficher l’avis suivant sur les
murs de Bruxelles :
« Le gouvernement allemand de la ville de
Liège, p lieutenant général von Koîow, a
ffiit afficher l’avis suivant :
« Aux habitants de la ville de Liège,
« Le bourgmestre de Bruxelles a lait sa-
voir au commandant allemand que ie gou-
vernement français avait déclaré an gouver-
nement belge son impuissance à l’assister
dans l'offensive eu aucune manière, attendu
qu’il se voit forcé lui-même de s’en tenir à
la défensive.
» J’oppose à cette affirmation la démenti
le plus formel.
» Signé i MAX. »
La dernière phrase est imprimée en gros
caractères.
L.A. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas,
3 Septembre. — Le Président de la République et le Gouvernement sont installés à
Bordeaux. -
Air ïwoxiï»
2 Septembre. — Sur le front, aux environs de Gompiègne, les Allemands ont été
refoulés : ils ont subi des pertes sérieuses. | f
Ils ont reculé à notre aile gauche.
EN DAllTE-AESACE
3 Septembre. — Suivant une dépêche dé Bâle, les Allemands auraient été repoussés
sur le Rhin.
J3JV PRUSSE OHÏENTAI.E
2 Septembre. — Les troupes russes, poursuivant les Allemands, auraient pénétré
dans Koenigsberg. (Sous réserves.)
E1V POEOGJîE
3 Septembre. — Sur le front, au Sud de ia circonscription de Varsovie, toutes les
attaques des troupes autrichiennes sont repoussées avec succès.
EW AUTRICHE
3 Septembre.— Les troupes autrichiennes envoyées en Alsace auraient été rappe-
lées à la frontière italienne.
— En Galicie, les troupes russes poursuivent leur marche sur Lemberg. Elles infli-
gent des pertes sérieuses aux Autrichiens qui battaient en retraite de la Ghiialipa, leui*
prenant un drapeau, 32 canons et de nombreux prisonniers, dont un général,
EN ABRÏATIQEE
3r Septembre.— La flotte française a démantelé complètement Caftaro et, par un tir
indirect, elle a atteint-les navires autrichiens réfugiés dans la baie de Teodo, endom
mageant les forts.
Désêdrcs Hans
Le GeuvemeiiieM à Bordeaux
Pâtis, 3 septembre.
Le président de la République
et le gouvernement ont quitté Pa-
ris cette nuit pour Bordeaux.
Le Gouvernement est arrivé 4 Bordeaux
Bordeaux, 3 septembre.
Le train spécial, transportant M. Poin-
caré, président de la République, et les mi-
nistres, est arrivé à midi.
La fouie a poussé des cris chaleureux dé :
Vive Poincaré 1 Vive la France 1
M. Poincaré s’est installé à îâ préfecture;
Les services des ministères de ia guerre et
de l’intérieur sont dès maintenant aména-
Praelsmation du Général Gaiiiêni
à la Population parisiens
Paris, 3 septembre.
Le général Gallrénl, gouverneur militaire
de ia ville de Paris, a adressé à l'armée el
aux habitants de Paris la proclamation sui-
vante :
Les membres du gouvernement
ont quitté Paris pour donner une
impulsion nouvelle à la défense na-
tionale.
J’ai reçu mandat de défendre
Paris contre l’envahisseur. Go mam
dat je le remplirai jusqu’au bout.
GALLIÉNI.
L’afleasîva fmnco-angialse a repris
Nos Troupes fout reculer l’eauemi
Paris, 3 septembre.
La Liberté raconte qu’un officier anglais,
blessé hier dans un combat aux environs de
Compïègne, rapporte de bonnes nonvelles
du front. Les Allemands, dit-ii, furent re-
foulés hier à plusieurs reprises et subirent
des pertes sérieuses. Au moment où il fut
blessé, l'offensive tranco-anglaisa 38 conti-
nuait victorieuse sur un front de plusieurs
kilomètres.
L’armée allemande recalait vers la gauche.
Les divers succès que nous avons rempor-
tés depuis 48 heures sont nn précieux ré-
confort pour nos troupes dont ia vaillance
et l'entrain sont admirables.
Bourse do Paris
Paris, 3 septembre.
Le marché a été suspendu mercredi jus-
qu’à nouvel ordre.
À là Préfecture de Polios
Paris, 3 septembre.
M. Laurent, secrétaire général de la pré-
fecture de polies, est nommé préfet de po-
lice en remplacement de M. Hennion, mis
en congé, sur sa demande, pour raisons de
santé.
Los gympatMss. Espagnoles
Paris, 3 septembre,
La député espagnol Lerranx est arrivé à.
Paris pour faire savoir an gouvernement et
au peuple français ce que l’Espagne pense
de l’attaque germanique.
« La grande majorité, pour ne pas dire la
totalité dn peuple espagnol, y compris le
grand ami de la France qu’est le roi, pense
que l’Espagne ne peut se confluer plus long-
temps dans une neutralité lâche, ne corres-
pondant ni à ses intérêts, ni à ses senti--
ments.
» Tout nous pousse, dit-il, à nous ranger
aux côtés de la France.
» Nous sommes dé ia même race, le mênte-
sang coule dans nos veines, nous avons la
môme mentalité et de pins, ia France et ses
alliés combattent pour le triomphe du droit,
de là raison et du progrès, contre là bar-
barie.
• » 11 a affirmé savoir que le roi ne deman-
dait qu’à voir son gouvernement sortir de ia
neutralité peur intervenir en faveur des
alliés.
» Il aimerait fort pouvoir se mettre à la
tête de plusieurs corps d'urmée pour venir
se ranger aux côtés de ceux qui combattent
pour nde si bonne cause, contre les bordes
sans nom.
» Son-retour victoriens, ajouta le député,
ne pourra que le rendre plus populaire en-
core et, de ce fait, retarder: là réalisation de
HOS espoirs- républicains.
Le Récit d’un Blessé
Quimper, 3 septembre.
, Un blessé arrivé ici a déclaré que le
28 août, an cours de la bataille qui: se dé-
roula dans les environs de Neufchâteau, les
Allemands ayant été obligés de se retirer,
ont fait protéger leurs fantassins par nne
section de mitrailleuses composée d’élé-
ments alsaciens.
Lorsque les Allemands forent à une cer-
taine distance, cette section fit demi-tour et
dirigea son feu sur les Allemands, au grand
étonnement de nos soldàts, qui n’en pou-
vaient croire leurs yeux.
Le commandant français, très ému, a
donné l’accolade à tous ces braves, qui
n’avaient pas oublié leur mère-patrie.
Les Combats de la Hauts-Alsace
Rome, 3 septembre.
Le Mcssag'erù publie une dépêche de Bâle
démentant la bruit suivant lequel les com-
bats livrés en HaD te-Aisaceauraieut été mal-
heureux pour les Français.
La dépêche ajoute .uw>- w -nnemands ont
- wiihdd' Ùftr IP KIllll •
La Situation en Belgique
Asvers, 3 septembre.
La situation est sans changement à An-
vers et dans les provinces.
A Limbtmrg, tes Allemands ont incendié
quelques fermes.
Les Atrocités Allemandes
Amsterdam, 3 septembre.
Le ministre des Etats-Unis a envoyé à son
gouvernement nn long rapport télégraphi-
que an sujet des atrocités allemandes en Bel-
gique.
Le Manque de Vivres à Bruxelles
Londres, 3 septembre.
Le Daily Telegraph dit savoir que le manque
de vivres commence à se taire sentir à
Bruxelles.
Le quartier général Allemand se déplace
Amsterdam, 3 septembre (source allemande)
Le quartier général allemand, situé à Cô-
bleniz, jusqu'à dimanche dernier, s’est trans-
porté ailleurs. Mais l’eadroit est inconnu.
Saint-Pétersbourg s’appelle désormais
Petrograd
Nous avons annoncé que le tsar a décidé
que la capitale de la Russie s’appellerait dé-
sormais Petrograd.
Lë sentiment populaire a accueilli en
Rnssie avec nn grand enthousiasme ia recti-
fication du nom de la capitale, dont l’an-
cienne appellation à terminologie germani-
que (Peler Pierre et Burg château-fort) deve-
nait pénible dans les circonstances ac-
tuelles.
L’Attaque de Hcesigsberg
Londres, 3 septembre.
Le Daily Chrontcleannonce que le bruit cir-
cule à Petrograd (Saint-Pétersbourg), que les
troupes russes auraient réussi, à ia laveur
dé la déroute des Allemands, à pénétrer
dans Koenigsberg sur les talons de l’armée
allemande et que d’ores et déjà iis seraient
maîtres de la forteresse centrale et de la
ville.
Cette nouvelle n’est pas encore confirmée.
Les Rosses Infiipnt
m noüïslls défaite
aux Âütflcüns
Us ont pris 32 canons
Petrograd (St-Pêlersbourg), 3 septembre.
Dépêche officielle. —-Nosarmées ayant en-
Vahi la Galic 6, elles ont continué leur mar-
che dans la direction replier graduellement i’ennemi. La poursui-
te continué.
Nous avons reponssô près de la Ghiialipa,
après un combat acharné, l’attaque des au-
I trichieus qui occupaient une position très
forte, leur infligeant des pertes sérieuses.
Nous avons enterré 4,800 cadavres autri-
chiens sur le champ de bataille. Nous avons
pris 32 canons, un drapeau et de nombreux
prisonniers dont un général.
Snr le front, au Sud de la circonscription
de Varsovie, nous avons repoussé avec
succès toutes les attaques des Autrichiens,
les faisant reculer. Nous avons capturé plus
de mille prisonniers.
Explosion d’un Vapeur
Londres, 3 septembre
Un vapeur anglais a touché une mine dans
îâ Mer du NOrd et a coulé.
Trois boâunes sur case ont péri.
Les Fortifications de Cattaro
sont démantelées
Paris, 3 septembre.
Une dépêche de Rome au Temps dit qu’on
mande de Cettigné au. Messagero que la flotte
française a démantelé complètement les for
tifications de Cattâro.
Le tir indirect des canonniers a atteint éga-
lement les navires autrichiens réfugiés dans
la baie de Teodo et a endommagé gravement
les farts intérieurs.
Les Autrichiens se retournent vers l’Italie
Amsterdam, 3 septembre.
On assure qne les troupes autrichiennes
qui se trouvaient à la frontière d'Alsace ont
été envoyées à ia frontière itaiienne.
Le Prince de Wieà est parti
Durszzo, 3 septembre.
Le prince de Wied est parti dans ia matinée
à bord dn navire italien" Afïsttrafa à destina-
tion de Venise.
Les Allemands au Maroc
Rome, 3 septembre;
Selon un journal de Turin, là police fran-
çaise aurait arrêté à Casablanca un certain
nombre d’Altemands et saisi dix mille fusils
ainsi que de nombreuses proclamations in-
vitant les Marocains à la révolte.
Les Journalistes patriotes
Paris, 3 septembre.
Le i< igaro dit qne ie gouvernement autri-
chien a expulsé de Vienne sept correspon-
dants de journaux italiens qui ne mar-
quaient pas assez de complaisance pour les
communiqués fantaisistes de i'état-msjor.
En Sripolitaiae
M8lle, 3 septembre.
On annonce que les autorités italiennes de
Tripoli ont fait arrêter le consul d’Allema-
gne, nommé Bilzew,. qu’elles accusent de
favoriser les excitations antiitaliennes parmi
les indigènes.
L’ÉLECTION DU PAPE
Rome, 3 septembre.
Les cardinaux américains OHlonnele et
Gibbons sont attendus pour aujourd’hui à
Naples.
Il est certain; que si le pape n’est pas en-
core élu, les deux cardinaux pourront pren-
dro part aux- scrutins-qui auront lieu cet
TTp-tniV» ■' —
1AE PAPE EST ÉLU
Rome, 4 heures 30.
Le cardinal Délia Cbiesa a été élu Pape.
Giacomo Délia Chiesa est néàPegli ie 21
novembre 1834.
Archevêque de Bologne, il a été créé car-
dinal le 2B mai 1914.
Ii prendra le nom de Beuedicte XV.
MINI» ■■■■Il I IC
LES FAMILLES
vont recevoir des nouvelles de là santé
des Soldats blessés hospitalisés
A l’instigation de la direction dn service
de santé an ministère de la Guerre, l'Uniou
des Femmes de Frauea avait étudié l’éta-
blissement d’une fiche sanitaire destinée à
être envoyée, en franchise, aux familles des
malades et blessés soignés dans ses hôpi-
taux.
Le ministre de là Guerre, sur la proposi-
tion du directeur du service de santé, vient,
de décider l’application de cette mesure
pour tous les blessés et tous les malades de
l’armée.
Eu conséquence, les parents de tons les
militaires en traitement dans les hôpitaux
du territoire recevront, dè3 l’entrée et en-
suite chaque semaine, des divers établisse-
ments hospitaliers des indications qui au-
ront la valeur, à la fois, d’un bulletin de
santé et d’une lettre, puisqu’elles leur fe-
ront connaître eu même temps sous la si-
gnature du médecin-traitant, l’état de leur
malade ou de leur blessé et les désirs que
celui ci aura pu exprimer à leur sujet.
Cette correspondance, qui procurera ainsi
une efficace Exténuation à l’anxiété des fa-
milles, revêtira ia forme de ia carte postale
que noos reproduisons ci dessous et dont le
modèle vient d’être arrêté par la direction
du service de santé :
RECTO
Franchise postale RÉPUBLIQUE FSANCAIRE
Loi du 30 Mai 1871 * .
Décret dn 3 Août 19i4 Ministère delà Guerre
Correspondance Militaire
Envoi du (1)..
En traitement à (2)
A i’hôpitat : -
militaire (3) I §5
mixte (S) ;
civil (3) ;
de complément (3) ;
auxiliaire (3) ;
Adresse de la famille
M.
• ••••■ 4 • • • •• » « I • * • I • « • » • • • • t • 1 V * * * *
(1) Nom, prénom et situation militaire.dn
malade on blessé.
(2) Nom de là ville et du département.
(3) Compléter la désignation de l’établisse-
ment où l’intéressé est en traitement. Biffer
les autres désignations.
VERSO
Bulletin de santé d’an militaire en traitement
Ce buiiô in, destiné à la famille, doit être
envoyé avec l’assentiment de {‘intéressé et à
la personne désignée par lui.
Il doit être établi et expédié « chaque se-
maine » par les soins du médecin traitant.
a) Nature et caractère dé la blessure ou de
la matadie :
b) Désirs exprimés par le biessé en le ma-
lade :
■ v 'îiîiW"'
Aff médecin traitant
(Signature),
Pour quelques-uns
et beaucoup d’autres
Il y a décidément par nos rues trop d’autos
affolées en quête de la porte de sortie, trop de
bagages en souffrance, la nuit, devant les hôtels
bondés, trop de mines inquiètes, sur le quai de
départ, à la nouvelle que le bateau pôur l'An-
gleterre est comble d'avance pour plusieurs
jours,
Je sais qu’il esc parmi ces voyageurs enfié-
vrés beaucoup de femmes, beaucoup d’enfants,
dès vieillards. Et je m’incline avec respect de-
vant ces fronts qui redoutent la souffrance
pour ne l’avoir pas éprouvée encore, somme
devant ceux qui l’eurent assez longtemps en
partage pour demander au sort d’en être épar-
gnés.
Mais il y a aussi des hommes, des valides, da
ceux qui pourraient, qui devraient avoir ie joli
geste, et dont l’exemple aurait le pouvoir rayon-
nant du réconfort.
C’est surtout oeux-lk, pour qui la destinée fut
douce, qui devraient montrer comment le pur
acier d'un caractère se retrempe au bain des
jours d’épreuve. Et leur fugue d'aujourd’hui
n’est pas digne dé nous.
Que lès coeurs amollis se retrouvent et si
1 ressaisissent. Malgré toutes ses tristesses ef
malgré ses-angoisses, l’heure présente est bien-
celle qui fait nos âmes plus hautes et nos cons-
ciences plus saines. Elle pose devant nos esprits
la rigueur du saint Devoir que les circonstances
exigent de nous.
Et, vraiment, vous, les hommes, qui vous
: hâtez de déguerpir, en vous bouchant les oreil-
les avec l’effroi imaginaire d’entendre déjk h
canon, seriez-vous moins crânes et moins réso-
lus que vos frères, vos fils, vos amis qui affron-
tent depuis un mois la formidable pluie-de feu
et de mitrailla ou s’apprêtent à se jeter à leur
tour dans la fournaise, et qui, héros obscurs
dans l’horrible mêlée, ne font ainsi, pour la
grande cause, que leur sublime et obscur de-
. voir ?
Allons, reprenez-vous, âme fléchissante !
Dressez-vous devant les menaces du danger
et d6 la douleur de toute la noblesse radieuse
de votre pensée, et, libre et fière, prête à tous
les sacrifices, simplement régénérée, âme re-
conquise et mieux française, vous vous sentirez
grandie.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
la Corse srae 40,000 Homes
Le correspondant dn Daily Mail à Bastfl
dit que depuis l’ouverture des hostilités, lai
ville présente une animation inaccoutumée,
car elle est le centre d’enrôlement et d’équi-
pement des 40,009 hommes envoyés par la
Corse à la mère-patrie.
L’état de siège y existe comme en France
rt elfe est sous le commandement du gé-
néral Brnndeanx, gouverneur militaire de
| i’iie.
Dès le début de la mobilisation, les trou-
Des avaient été massées à Cortès, mais
de crainte d’nne attaque itaiienne passif
bie, elles furent fractionnées en deux sec-
tions dirigées sur Ajaccio et Bonifacid
pour y défendre les stations radioléiégra-
phiquës.
Il y a déjà actuellement plus de 20,00(1
Corses sur le front de bataille, et des trou-
pes quittent l'ile journellement par paque-
bots.
Deux des principaux hôtels de la région
montagneuse entre Bastia et Ajaccio, ont été
transformés en hôpitaux pour les. blessés qui
pourront supporter la traversée de Marseille
en Corse ; d’autre part, des prisonniers da
guerre seront envoyés, dans la vieille forte-
resse d’Aleria.
L’Esprit Militaire
augmente en Italie
Aucun changement dans la situation n’est
à signaler et il n'est pas opportun dé parler
des mesures militaires qui sont prises, sauf
à mentionner ie taitque l’Italie est à présent
dans la situation la plus favorable pouf or-
donner une mobilisation générale.
Les leaders diplomatiques continuent à'
éviter de pencher d’an côté ou de l’autre,
insensibles aux avances qui leur sont faites
par les deux groupes de belligérants. Lé con-
clave leur fournit actuellement un excellent
alibi. -
L'opinion publique 63t quelque peu divi-
sée. Q iclques politiciens commencent à
craindre les conséquences que pourraient
avoir, pour l’italie, une observation de ia
nentraiité qui ne serait pas absolument
stricte à ia fin de la guerre.
Entre temps, la popularité de l’armée aug-
mente graduellement. Cüacnn est sur que
l'ordre « d avancer » sera donné tôt ou tard
et chacun s’engage.
il y a quelques jonrs, M. Bisrolaii, chef da
parti socialiste réformiste, s;est engagé com-
me sergent dans les troupes alpines.
Tous tes matins, des écrivains, des profes-
seurs, des journalistes, vont s’exercer au tir
an stand de la Farnesina.
La garde qui, tous les soirs, va prsndre
son service au Quirinal, est chaque fois ac-
compagnée à l’àiler et au retour, d’une toute
dont les vivats étouffent les sons de la musi-
oue militaire. Tout ie monde trouve la nejjK
tralité pénible. Tout le monde se rend comp-
te que cette guerre ne représente pas seule-
ment un soulèvement politique foudroyant
mais prépare une nouvelle répartition des
nationalités dont lltali8 ne peut pas ôue
exclue. En outre, le sentiment de la légalité,
si profondément ancré dans ia nature des
Italiens est épouvanté par les innombrables
iniractions à ta loi internationale, commise t
par les Allemands. Ce n’est là, actuellement?
qu’un détail psychologique, mais il a beau-
coup de poids sur la grande majorité des Ita-
liens et il sera certainement pris en considéa
ration par ie gouvernement dont la situatio '
est maintenant très renforcée an point cia
vue parlement lorsque vU^dra i@ moment
de prendre ene décision.
Admaislrateiir - Délégué - Géras!
O. RANDOLET
àdsiîMat îffipressrâns 8l tances, TSL. 10.47
36, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : EA1IDQLET Havre
Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Secrétaire Général ; TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontanelle - Té!. 7.60
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AU HAVRE..... BUREAU BU JOURNAL, 112, boul‘ de Strasnourg. |
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est |
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Le PETIT HA VUE est désigné pets? les Annor.ees Judiciaires et légales |j
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous Iss Bureaux ds Poste de France
AUTREFOIS
ET AUJOURD’HUI
Les pouvoirs publies ont quitté Paris
pour Bordeaux. Dans la situation ac-
tuelle cette détermination était la
sagesse même. Paris devient un camp
retranché, le gouverneur militaire
qui n’a que la responsabilité de sa
défense y est à sa place, certes ;
mais le gouvernement qui a la res-
ponsabilité de la dèjense du pays tout •
entier ne doit ni rester enfermé dans
ce camp, ni lier ses destinées aux
siennes. Il doit rester invulnérable,
quoi qu’il arrive, libre de ses mouve-
ments et en contact direct avec l’en-
semble du territoire où la levée des
troupes ie poursuivra normalement et
tant qu’il le faudra.
En s’éloignant de Paris, les pouvoirs
publics ne fuient donc pas la lutte ;
bien au contraire, ils s’y préparent
avec une opiniâtreté telle que quelle
que soit la marche en avant des Alle-
mands, ils trouveront toujours en face
d’eux une armée intacte et qu’il sera
impossible d’atteindre au coeur, parce
que ce sera le coeur « innombrable »
de la nation renouvelant sans cesse
ses forces vives.
Le transf ert des pouvoirs publics à
Bordeaux a cependant cette significa-
tion, dont nous ne pouvons pas atté-
nuer la gravité, que les ennemis sont
bien près de Paris. Sans doute le gou-
yernement n’a pas attendu la menace
tf'un investissement, paraissant d’ail-
leurs impossible, et en cela il a été in-
finiment plus avisé que celui de la
*Défense nationale qui, il y a quaran-
te-quatre ans, se laissa enfermer dans
Paris. C’est ce qui ne lui permit de
n’envoyer à Tours d’abord, puis à Bor-
deaux qu’une délégation et ne fut pas
sans créer de regrettables conflits en-
tre Jules Simon et Gambetta.
Nos gouvernants, eux, sont partis
à leur heure, en toute dignité et libres
de prendre les meilleures dispositions
pour la conduite des affaires publiques;
mais cependant le fait brutal est là :
les Prussiens ne sont pas loin ; dans
quel esprit devons-nous donc l'envisa-
Ÿ _ -y • .
® uroas parlions tout à l’heure d’il y
a quarante-quatre ans ; et, en effet, il
n’est point besoin d’avoir été, comme
lés aînés d’entre nous, témoin des évé-
nements de l’année terrible pour être
hanté des souvenirs qu’elle évoque ;
nos ennemis sont lés mêmes et par
une fantaisie du sort les dates aussi
sont les mêmes ; les hostilités ont
commencé, en r8po, le a août et c’est
au début de septembre que les Alle-
mands s’approchèrent de Paris.
Mais il faut s’empresser de dire que
là s’arrête la similitude et si nous ne
pouvons nous empêcher de faire des
comparaisons, elles sont, par bonheur,
tout à notre avantage. En septembre
iSpo, après la capitulation de Sedan
et l’investissement de Metz, la France
était sans armée. Aujourd’hui, nous
avons sans doute subi des revers, mais
nos armées, oà les vides douloureux
ont été comblés au fur et à mesure
par les dépôts, restent entières et tou-
jours prêtes à la lutte.
D’autre part, en iSjo, les Alle-
mands avaient la libre disposition de
la grande ligne Strasbourg-Paris qui
leur permettait de se ravitailler rapi-
dement et en toute sécurité. Aujour-
d’hui, leur ligne de communication,qui
passe uniquement par la Belgique
puisque notre front de l’Est n’a pas
été ébranlé, traverse un immense ter-
ritoire qui n'est pas même réellement
occupé par eux et qui n’est rien moins
que sûr pour eux.
On ne peut pas leur refuser le
témoignage qu’ils font preuve de
beaucoup d’audace ; mais ils pour-
raient être punis par là même ; mar-
cher tout droit en avant, sans se pré-
occuper de conquérir le territoire
par la défaite des armées ennemies,
étendre sans fin une colonne, si
formidable soit-elle, c’est vraiment
tenter le destin au delà de ce qui* est
permis ; nous ne pouvons pas ne pas
croire qtie nos troupes se préparent à
‘A imer aux Allemands la leçon que
n 'nie leur impudence en coupant
.niât leur route si précaire.
v Enfin, en iSpo, nos ennemis pou-
vaient indéfiniment s’acharner contre
nous ; ils ont dû et pii assiéger Bai
ris pendant cinq mois. Mais aujour-
d’hui, il leur faut bien songer aussi
la leur propre défense ; et bientôt
peut-être la présence de leurs armées
'sera d’une utilité plus urgente, pour
le salut de l’empire, devant Berlin
que' devant Paris.
, . Nous avons donc bien des raisons
d’envisager avec sang-froid et con-
fiance la situation actuelle, si grave
soit-elle. Le seul point sur lequel notre
espoir peut être déçu c’est sur la ra-
pidité du retour de la fortune ; mais
s’il la faut nous aurons à honneur de
prouver au monde, que le temps ne
pmt nser notre fenneté d’âme.
CASPAS-JORDAN.
PS’OJS
Combien d’actes d’héror-me, de clievale-
resquo bravoure s’accomplissent chaque
jour dans les rangs de nos années et res-
tent ignorés ?
Le tableau de proposions pour la Légion-
d’Honneur et la Médaille Militaire que pu-
bliait, hier matin, le Journal Officiel, em-
prunte aux circonstances actuelles un inté-
rêt tout particulier. On ta en jugar.-
bfliciers
M. Daverin, chef de batàilîôn an i09« régi-
ment doutante™ : À entraîné, par son
exemple son bataillon à l’attaque d’une po-
sition' paissamment organisée. Grièvement
blessé, a eu l’énergie ue conserver le com-
mandement jusqu’à la réussite du mouve-
ment.
M. Desothez, capitaine an 109e régiment
d’infanterie : À, TOUS un feu violent et très
efficace, su assurer la liaison, pendant plu-
sieurs heures, entre les bataillons de son
régiment et a été blessé grièvement en ac-
complissant ce dangereux devoir.
Chevaliers
M. Bôreau de Roïnce, chef de bataillon an
109e régiment d’infanterie : remarquable
ascendant sur sa troupe, sang-froid digne
d’éioges dans un assaut sous on feu violent
et très efficace.
M. Quiljiard-, lieutenant an 21e régiment
d’infanterie : grièvement blessé en interve-
nant avec sa section de mitrailleuses pour
protéger un corps voisin éprouvé.
M. de Kermel-, chef de bataillon an 109e ré-
giment d’infanterie, a montré des qualités
de vigueur et d'énergie remarquables dans
la conduite de son bataillon dans des cir-
constances difficiles.
M. Chavüley, capitaine an 2l« régiment
d’infanterie : a conduit sa compagnie d’une
façon remarquable' dans un combat à la
baïonnette sous bois.
M. Charpentier, capitaine au 109e régiment
d’iniantèrie : biessé, a conservé le comman-
dement de sa compagnie très éprouvée, pen-
dant tout le combat.
M. Viraigne, capitaine an 24e bataillon de
chasseurs : observateur en aéroplane, a fait
preuve, an cours de reconnaissances en aé-
roplane, nombreuses et particulièrement
difficiles, des plus rares qualités d’audace et
d’énergie.
M. Singery, capitaine an 20e bataillon de
chasseurs : Blessé, a. conservé le comman-
dement de sa compagnie pendant tout le
combat et l’a maintenue malgré les attaques
de l’ennemi sur sa position jusqu’à la nuit.
M. Chatsanx, capitaine au 109e régiment
d’infanterie : Blesse, a conservé le comman-
dement de sa compagnie très éprouvés pen-
dant le combat.
M. LâVlgaOD, ntnmriiHDi iirt %{,- x>Bs'üfiiüir
de chasseurs, a affirmé pendant ies eombats
des 10,11 et 12 août dê belles qualités de
bravoure et d’énergie, a été blessé griève-
ment ie 12 août.
M. Mniier, maréchal des logis an 12e régi-
ment d’artiileiie : Ayant eu les deux jambes
broyées par un projectile, encourageait ses
servants, sous un feu vioiant, à rester à
leurs postes.
A été amputé des deux jambes (journée
du 14 août).
M. Orthiieb, capitaine d’infanterie, obser-
vateur en aéroplane : A été grièvement
blessé dans une chute d’aéroplane survenue
au cours d’une reconnaissance. A fait preu-
ve à la suite de celte chute d’une grande
énergie et des plus belles qualités de sang-
froid.
Médaille Militaire
M. Dormoy, adjudant an 109e régiment
d’infanterie : blessé a continué à comman-
der sa section jusqu’à ce qn'une deuxième
blessure l’ait mis hors de combat.
M. Saloeont, sergent an 21e d’infanterie,
| n'a pas hésité à’traverser une route battue
par an feu violent de mitrailiéuses pour
mettre à l’abri ie colonel du régiment blessé.
M. Brnchon, adjudant au 109e régiment
d'infanterie, a tait preuve au feu d’on sang-
froid et d’un courage qui iui ont donné sur
scs hommes un ascendant exceptionnel.
M. Dopais, adjudant au i« bataillon de
chasseurs : a, par son calme et son sang-
froid, maintenu le moral de sa section prise
sous un leu violent et a été blessé.
M. Abadie, caporal au 7e bataillon de chas-
seurs : s’est porté sous un feu violent au se-
cours d’un officier blessé, exposé en un point
très dangereux, est tombé, biessé lui-même,
aux côtés de cat officier.
M. Arcon, sergent-major au 7e bataillon de
chasseurs : a été grièvement blessé en se
portant bravementà l’attaque, à la tête de sa
sec ion,de 13 août 1914, au combat du Col
des Bagenettes.
M. Cresson, sergent an 20e bataillon de
chasseurs : étant aux avant-postes, a conser-
vé, blessé, le commandement de sa section,
avec laquelle il a énergiquement résisté à
une attaque conduite par un ennemi nette-
ment supérieur.
UN FIER DEMENTI
du Bourgmestre de Bruxelles
A la date dn 31 août, le bourgmestre,
M. Max, a fait afficher l’avis suivant sur les
murs de Bruxelles :
« Le gouvernement allemand de la ville de
Liège, p lieutenant général von Koîow, a
ffiit afficher l’avis suivant :
« Aux habitants de la ville de Liège,
« Le bourgmestre de Bruxelles a lait sa-
voir au commandant allemand que ie gou-
vernement français avait déclaré an gouver-
nement belge son impuissance à l’assister
dans l'offensive eu aucune manière, attendu
qu’il se voit forcé lui-même de s’en tenir à
la défensive.
» J’oppose à cette affirmation la démenti
le plus formel.
» Signé i MAX. »
La dernière phrase est imprimée en gros
caractères.
L.A. GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas,
3 Septembre. — Le Président de la République et le Gouvernement sont installés à
Bordeaux. -
Air ïwoxiï»
2 Septembre. — Sur le front, aux environs de Gompiègne, les Allemands ont été
refoulés : ils ont subi des pertes sérieuses. | f
Ils ont reculé à notre aile gauche.
EN DAllTE-AESACE
3 Septembre. — Suivant une dépêche dé Bâle, les Allemands auraient été repoussés
sur le Rhin.
J3JV PRUSSE OHÏENTAI.E
2 Septembre. — Les troupes russes, poursuivant les Allemands, auraient pénétré
dans Koenigsberg. (Sous réserves.)
E1V POEOGJîE
3 Septembre. — Sur le front, au Sud de ia circonscription de Varsovie, toutes les
attaques des troupes autrichiennes sont repoussées avec succès.
EW AUTRICHE
3 Septembre.— Les troupes autrichiennes envoyées en Alsace auraient été rappe-
lées à la frontière italienne.
— En Galicie, les troupes russes poursuivent leur marche sur Lemberg. Elles infli-
gent des pertes sérieuses aux Autrichiens qui battaient en retraite de la Ghiialipa, leui*
prenant un drapeau, 32 canons et de nombreux prisonniers, dont un général,
EN ABRÏATIQEE
3r Septembre.— La flotte française a démantelé complètement Caftaro et, par un tir
indirect, elle a atteint-les navires autrichiens réfugiés dans la baie de Teodo, endom
mageant les forts.
Désêdrcs Hans
Le GeuvemeiiieM à Bordeaux
Pâtis, 3 septembre.
Le président de la République
et le gouvernement ont quitté Pa-
ris cette nuit pour Bordeaux.
Le Gouvernement est arrivé 4 Bordeaux
Bordeaux, 3 septembre.
Le train spécial, transportant M. Poin-
caré, président de la République, et les mi-
nistres, est arrivé à midi.
La fouie a poussé des cris chaleureux dé :
Vive Poincaré 1 Vive la France 1
M. Poincaré s’est installé à îâ préfecture;
Les services des ministères de ia guerre et
de l’intérieur sont dès maintenant aména-
Praelsmation du Général Gaiiiêni
à la Population parisiens
Paris, 3 septembre.
Le général Gallrénl, gouverneur militaire
de ia ville de Paris, a adressé à l'armée el
aux habitants de Paris la proclamation sui-
vante :
Les membres du gouvernement
ont quitté Paris pour donner une
impulsion nouvelle à la défense na-
tionale.
J’ai reçu mandat de défendre
Paris contre l’envahisseur. Go mam
dat je le remplirai jusqu’au bout.
GALLIÉNI.
L’afleasîva fmnco-angialse a repris
Nos Troupes fout reculer l’eauemi
Paris, 3 septembre.
La Liberté raconte qu’un officier anglais,
blessé hier dans un combat aux environs de
Compïègne, rapporte de bonnes nonvelles
du front. Les Allemands, dit-ii, furent re-
foulés hier à plusieurs reprises et subirent
des pertes sérieuses. Au moment où il fut
blessé, l'offensive tranco-anglaisa 38 conti-
nuait victorieuse sur un front de plusieurs
kilomètres.
L’armée allemande recalait vers la gauche.
Les divers succès que nous avons rempor-
tés depuis 48 heures sont nn précieux ré-
confort pour nos troupes dont ia vaillance
et l'entrain sont admirables.
Bourse do Paris
Paris, 3 septembre.
Le marché a été suspendu mercredi jus-
qu’à nouvel ordre.
À là Préfecture de Polios
Paris, 3 septembre.
M. Laurent, secrétaire général de la pré-
fecture de polies, est nommé préfet de po-
lice en remplacement de M. Hennion, mis
en congé, sur sa demande, pour raisons de
santé.
Los gympatMss. Espagnoles
Paris, 3 septembre,
La député espagnol Lerranx est arrivé à.
Paris pour faire savoir an gouvernement et
au peuple français ce que l’Espagne pense
de l’attaque germanique.
« La grande majorité, pour ne pas dire la
totalité dn peuple espagnol, y compris le
grand ami de la France qu’est le roi, pense
que l’Espagne ne peut se confluer plus long-
temps dans une neutralité lâche, ne corres-
pondant ni à ses intérêts, ni à ses senti--
ments.
» Tout nous pousse, dit-il, à nous ranger
aux côtés de la France.
» Nous sommes dé ia même race, le mênte-
sang coule dans nos veines, nous avons la
môme mentalité et de pins, ia France et ses
alliés combattent pour le triomphe du droit,
de là raison et du progrès, contre là bar-
barie.
• » 11 a affirmé savoir que le roi ne deman-
dait qu’à voir son gouvernement sortir de ia
neutralité peur intervenir en faveur des
alliés.
» Il aimerait fort pouvoir se mettre à la
tête de plusieurs corps d'urmée pour venir
se ranger aux côtés de ceux qui combattent
pour nde si bonne cause, contre les bordes
sans nom.
» Son-retour victoriens, ajouta le député,
ne pourra que le rendre plus populaire en-
core et, de ce fait, retarder: là réalisation de
HOS espoirs- républicains.
Le Récit d’un Blessé
Quimper, 3 septembre.
, Un blessé arrivé ici a déclaré que le
28 août, an cours de la bataille qui: se dé-
roula dans les environs de Neufchâteau, les
Allemands ayant été obligés de se retirer,
ont fait protéger leurs fantassins par nne
section de mitrailleuses composée d’élé-
ments alsaciens.
Lorsque les Allemands forent à une cer-
taine distance, cette section fit demi-tour et
dirigea son feu sur les Allemands, au grand
étonnement de nos soldàts, qui n’en pou-
vaient croire leurs yeux.
Le commandant français, très ému, a
donné l’accolade à tous ces braves, qui
n’avaient pas oublié leur mère-patrie.
Les Combats de la Hauts-Alsace
Rome, 3 septembre.
Le Mcssag'erù publie une dépêche de Bâle
démentant la bruit suivant lequel les com-
bats livrés en HaD te-Aisaceauraieut été mal-
heureux pour les Français.
La dépêche ajoute .uw>- w -nnemands ont
- wiihdd' Ùftr IP KIllll •
La Situation en Belgique
Asvers, 3 septembre.
La situation est sans changement à An-
vers et dans les provinces.
A Limbtmrg, tes Allemands ont incendié
quelques fermes.
Les Atrocités Allemandes
Amsterdam, 3 septembre.
Le ministre des Etats-Unis a envoyé à son
gouvernement nn long rapport télégraphi-
que an sujet des atrocités allemandes en Bel-
gique.
Le Manque de Vivres à Bruxelles
Londres, 3 septembre.
Le Daily Telegraph dit savoir que le manque
de vivres commence à se taire sentir à
Bruxelles.
Le quartier général Allemand se déplace
Amsterdam, 3 septembre (source allemande)
Le quartier général allemand, situé à Cô-
bleniz, jusqu'à dimanche dernier, s’est trans-
porté ailleurs. Mais l’eadroit est inconnu.
Saint-Pétersbourg s’appelle désormais
Petrograd
Nous avons annoncé que le tsar a décidé
que la capitale de la Russie s’appellerait dé-
sormais Petrograd.
Lë sentiment populaire a accueilli en
Rnssie avec nn grand enthousiasme ia recti-
fication du nom de la capitale, dont l’an-
cienne appellation à terminologie germani-
que (Peler Pierre et Burg château-fort) deve-
nait pénible dans les circonstances ac-
tuelles.
L’Attaque de Hcesigsberg
Londres, 3 septembre.
Le Daily Chrontcleannonce que le bruit cir-
cule à Petrograd (Saint-Pétersbourg), que les
troupes russes auraient réussi, à ia laveur
dé la déroute des Allemands, à pénétrer
dans Koenigsberg sur les talons de l’armée
allemande et que d’ores et déjà iis seraient
maîtres de la forteresse centrale et de la
ville.
Cette nouvelle n’est pas encore confirmée.
Les Rosses Infiipnt
m noüïslls défaite
aux Âütflcüns
Us ont pris 32 canons
Petrograd (St-Pêlersbourg), 3 septembre.
Dépêche officielle. —-Nosarmées ayant en-
Vahi la Galic 6, elles ont continué leur mar-
che dans la direction
te continué.
Nous avons reponssô près de la Ghiialipa,
après un combat acharné, l’attaque des au-
I trichieus qui occupaient une position très
forte, leur infligeant des pertes sérieuses.
Nous avons enterré 4,800 cadavres autri-
chiens sur le champ de bataille. Nous avons
pris 32 canons, un drapeau et de nombreux
prisonniers dont un général.
Snr le front, au Sud de la circonscription
de Varsovie, nous avons repoussé avec
succès toutes les attaques des Autrichiens,
les faisant reculer. Nous avons capturé plus
de mille prisonniers.
Explosion d’un Vapeur
Londres, 3 septembre
Un vapeur anglais a touché une mine dans
îâ Mer du NOrd et a coulé.
Trois boâunes sur case ont péri.
Les Fortifications de Cattaro
sont démantelées
Paris, 3 septembre.
Une dépêche de Rome au Temps dit qu’on
mande de Cettigné au. Messagero que la flotte
française a démantelé complètement les for
tifications de Cattâro.
Le tir indirect des canonniers a atteint éga-
lement les navires autrichiens réfugiés dans
la baie de Teodo et a endommagé gravement
les farts intérieurs.
Les Autrichiens se retournent vers l’Italie
Amsterdam, 3 septembre.
On assure qne les troupes autrichiennes
qui se trouvaient à la frontière d'Alsace ont
été envoyées à ia frontière itaiienne.
Le Prince de Wieà est parti
Durszzo, 3 septembre.
Le prince de Wied est parti dans ia matinée
à bord dn navire italien" Afïsttrafa à destina-
tion de Venise.
Les Allemands au Maroc
Rome, 3 septembre;
Selon un journal de Turin, là police fran-
çaise aurait arrêté à Casablanca un certain
nombre d’Altemands et saisi dix mille fusils
ainsi que de nombreuses proclamations in-
vitant les Marocains à la révolte.
Les Journalistes patriotes
Paris, 3 septembre.
Le i< igaro dit qne ie gouvernement autri-
chien a expulsé de Vienne sept correspon-
dants de journaux italiens qui ne mar-
quaient pas assez de complaisance pour les
communiqués fantaisistes de i'état-msjor.
En Sripolitaiae
M8lle, 3 septembre.
On annonce que les autorités italiennes de
Tripoli ont fait arrêter le consul d’Allema-
gne, nommé Bilzew,. qu’elles accusent de
favoriser les excitations antiitaliennes parmi
les indigènes.
L’ÉLECTION DU PAPE
Rome, 3 septembre.
Les cardinaux américains OHlonnele et
Gibbons sont attendus pour aujourd’hui à
Naples.
Il est certain; que si le pape n’est pas en-
core élu, les deux cardinaux pourront pren-
dro part aux- scrutins-qui auront lieu cet
TTp-tniV» ■' —
1AE PAPE EST ÉLU
Rome, 4 heures 30.
Le cardinal Délia Cbiesa a été élu Pape.
Giacomo Délia Chiesa est néàPegli ie 21
novembre 1834.
Archevêque de Bologne, il a été créé car-
dinal le 2B mai 1914.
Ii prendra le nom de Beuedicte XV.
MINI» ■■■■Il I IC
LES FAMILLES
vont recevoir des nouvelles de là santé
des Soldats blessés hospitalisés
A l’instigation de la direction dn service
de santé an ministère de la Guerre, l'Uniou
des Femmes de Frauea avait étudié l’éta-
blissement d’une fiche sanitaire destinée à
être envoyée, en franchise, aux familles des
malades et blessés soignés dans ses hôpi-
taux.
Le ministre de là Guerre, sur la proposi-
tion du directeur du service de santé, vient,
de décider l’application de cette mesure
pour tous les blessés et tous les malades de
l’armée.
Eu conséquence, les parents de tons les
militaires en traitement dans les hôpitaux
du territoire recevront, dè3 l’entrée et en-
suite chaque semaine, des divers établisse-
ments hospitaliers des indications qui au-
ront la valeur, à la fois, d’un bulletin de
santé et d’une lettre, puisqu’elles leur fe-
ront connaître eu même temps sous la si-
gnature du médecin-traitant, l’état de leur
malade ou de leur blessé et les désirs que
celui ci aura pu exprimer à leur sujet.
Cette correspondance, qui procurera ainsi
une efficace Exténuation à l’anxiété des fa-
milles, revêtira ia forme de ia carte postale
que noos reproduisons ci dessous et dont le
modèle vient d’être arrêté par la direction
du service de santé :
RECTO
Franchise postale RÉPUBLIQUE FSANCAIRE
Loi du 30 Mai 1871 * .
Décret dn 3 Août 19i4 Ministère delà Guerre
Correspondance Militaire
Envoi du (1)..
En traitement à (2)
A i’hôpitat : -
militaire (3) I §5
mixte (S) ;
civil (3) ;
de complément (3) ;
auxiliaire (3) ;
Adresse de la famille
M.
• ••••■ 4 • • • •• » « I • * • I • « • » • • • • t • 1 V * * * *
(1) Nom, prénom et situation militaire.dn
malade on blessé.
(2) Nom de là ville et du département.
(3) Compléter la désignation de l’établisse-
ment où l’intéressé est en traitement. Biffer
les autres désignations.
VERSO
Bulletin de santé d’an militaire en traitement
Ce buiiô in, destiné à la famille, doit être
envoyé avec l’assentiment de {‘intéressé et à
la personne désignée par lui.
Il doit être établi et expédié « chaque se-
maine » par les soins du médecin traitant.
a) Nature et caractère dé la blessure ou de
la matadie :
b) Désirs exprimés par le biessé en le ma-
lade :
■ v 'îiîiW"'
Aff médecin traitant
(Signature),
Pour quelques-uns
et beaucoup d’autres
Il y a décidément par nos rues trop d’autos
affolées en quête de la porte de sortie, trop de
bagages en souffrance, la nuit, devant les hôtels
bondés, trop de mines inquiètes, sur le quai de
départ, à la nouvelle que le bateau pôur l'An-
gleterre est comble d'avance pour plusieurs
jours,
Je sais qu’il esc parmi ces voyageurs enfié-
vrés beaucoup de femmes, beaucoup d’enfants,
dès vieillards. Et je m’incline avec respect de-
vant ces fronts qui redoutent la souffrance
pour ne l’avoir pas éprouvée encore, somme
devant ceux qui l’eurent assez longtemps en
partage pour demander au sort d’en être épar-
gnés.
Mais il y a aussi des hommes, des valides, da
ceux qui pourraient, qui devraient avoir ie joli
geste, et dont l’exemple aurait le pouvoir rayon-
nant du réconfort.
C’est surtout oeux-lk, pour qui la destinée fut
douce, qui devraient montrer comment le pur
acier d'un caractère se retrempe au bain des
jours d’épreuve. Et leur fugue d'aujourd’hui
n’est pas digne dé nous.
Que lès coeurs amollis se retrouvent et si
1 ressaisissent. Malgré toutes ses tristesses ef
malgré ses-angoisses, l’heure présente est bien-
celle qui fait nos âmes plus hautes et nos cons-
ciences plus saines. Elle pose devant nos esprits
la rigueur du saint Devoir que les circonstances
exigent de nous.
Et, vraiment, vous, les hommes, qui vous
: hâtez de déguerpir, en vous bouchant les oreil-
les avec l’effroi imaginaire d’entendre déjk h
canon, seriez-vous moins crânes et moins réso-
lus que vos frères, vos fils, vos amis qui affron-
tent depuis un mois la formidable pluie-de feu
et de mitrailla ou s’apprêtent à se jeter à leur
tour dans la fournaise, et qui, héros obscurs
dans l’horrible mêlée, ne font ainsi, pour la
grande cause, que leur sublime et obscur de-
. voir ?
Allons, reprenez-vous, âme fléchissante !
Dressez-vous devant les menaces du danger
et d6 la douleur de toute la noblesse radieuse
de votre pensée, et, libre et fière, prête à tous
les sacrifices, simplement régénérée, âme re-
conquise et mieux française, vous vous sentirez
grandie.
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
la Corse srae 40,000 Homes
Le correspondant dn Daily Mail à Bastfl
dit que depuis l’ouverture des hostilités, lai
ville présente une animation inaccoutumée,
car elle est le centre d’enrôlement et d’équi-
pement des 40,009 hommes envoyés par la
Corse à la mère-patrie.
L’état de siège y existe comme en France
rt elfe est sous le commandement du gé-
néral Brnndeanx, gouverneur militaire de
| i’iie.
Dès le début de la mobilisation, les trou-
Des avaient été massées à Cortès, mais
de crainte d’nne attaque itaiienne passif
bie, elles furent fractionnées en deux sec-
tions dirigées sur Ajaccio et Bonifacid
pour y défendre les stations radioléiégra-
phiquës.
Il y a déjà actuellement plus de 20,00(1
Corses sur le front de bataille, et des trou-
pes quittent l'ile journellement par paque-
bots.
Deux des principaux hôtels de la région
montagneuse entre Bastia et Ajaccio, ont été
transformés en hôpitaux pour les. blessés qui
pourront supporter la traversée de Marseille
en Corse ; d’autre part, des prisonniers da
guerre seront envoyés, dans la vieille forte-
resse d’Aleria.
L’Esprit Militaire
augmente en Italie
Aucun changement dans la situation n’est
à signaler et il n'est pas opportun dé parler
des mesures militaires qui sont prises, sauf
à mentionner ie taitque l’Italie est à présent
dans la situation la plus favorable pouf or-
donner une mobilisation générale.
Les leaders diplomatiques continuent à'
éviter de pencher d’an côté ou de l’autre,
insensibles aux avances qui leur sont faites
par les deux groupes de belligérants. Lé con-
clave leur fournit actuellement un excellent
alibi. -
L'opinion publique 63t quelque peu divi-
sée. Q iclques politiciens commencent à
craindre les conséquences que pourraient
avoir, pour l’italie, une observation de ia
nentraiité qui ne serait pas absolument
stricte à ia fin de la guerre.
Entre temps, la popularité de l’armée aug-
mente graduellement. Cüacnn est sur que
l'ordre « d avancer » sera donné tôt ou tard
et chacun s’engage.
il y a quelques jonrs, M. Bisrolaii, chef da
parti socialiste réformiste, s;est engagé com-
me sergent dans les troupes alpines.
Tous tes matins, des écrivains, des profes-
seurs, des journalistes, vont s’exercer au tir
an stand de la Farnesina.
La garde qui, tous les soirs, va prsndre
son service au Quirinal, est chaque fois ac-
compagnée à l’àiler et au retour, d’une toute
dont les vivats étouffent les sons de la musi-
oue militaire. Tout ie monde trouve la nejjK
tralité pénible. Tout le monde se rend comp-
te que cette guerre ne représente pas seule-
ment un soulèvement politique foudroyant
mais prépare une nouvelle répartition des
nationalités dont lltali8 ne peut pas ôue
exclue. En outre, le sentiment de la légalité,
si profondément ancré dans ia nature des
Italiens est épouvanté par les innombrables
iniractions à ta loi internationale, commise t
par les Allemands. Ce n’est là, actuellement?
qu’un détail psychologique, mais il a beau-
coup de poids sur la grande majorité des Ita-
liens et il sera certainement pris en considéa
ration par ie gouvernement dont la situatio '
est maintenant très renforcée an point cia
vue parlement lorsque vU^dra i@ moment
de prendre ene décision.
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