Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-30
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 août 1914 30 août 1914
Description : 1914/08/30 (A34,N12075). 1914/08/30 (A34,N12075).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722383
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
34“ Ane* — 8* 12,071 ,2 Pages) s Mimes — EDITION DE MATIN — S (Mmes (2 Pages) Dimancne 30 AoAl 4914
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CONCISION
MAIS CLARTÉ
Nous avons loué, hier, le manifeste
du gouvernement et son style lapi-
daire et nous nous félicitions du chan-
gement de rédaction des communiqués
officiels ; mais il ne faut pas exagérer ) j
la vertu car les extrêmes se touchent :
les derniers communiqués étaient ver-
beux et obscurs, celui d’hier (fait à
Paris le vendredi soir) est tout aussi
obscur dans sa concision,
« La situation de notre front de la
Somme aux Vosges est restée aujour- ]
d’hui (vendredi) ce qu’elle était hier.
Les forces allemandes paraissent avoir
ralenti leur marche. » C’est d’une
brièveté toute militaire, mais qu’est-
ce que cela veut dire exactement, sur-
tout étant donné les communiqués pré-
cédents ? Pour les Vosges, passe en-
core, nous savions à peu près où nous ,
en étions, mais qu’est-çe que notre
front vient faire tout à coup sur la
Somme ? Et c’est une question d’un
intérêt tout particulier pour notre ré-
gion.
De la veille, jeudi, voici ce que nous
savions, toujours d’après les commu-
niqués officiels : « Dans le Nord, l’ar-
mée anglaise, attaquée par dés forces
très supérieures en nombre, a dù,
après une brillante résistance, se re-
porter un peu en arrière ; à sa droite
nos armées ont maintenu leurs posi-
tions. » Un peu en arrière de quoi ?
peut-on se demander. Les communi-
qués nous apprennent qu’après la ba-
taille de Çharleroi (du samedi 22 au
lundi 24} nos troupes avaient prie po-
sition sur les emplacements de couver-
ture et que le mardi soir a ies troupes
franco-anglaises occupaient une ligne
de front passant dans le voisinage de
Civet ». Un peu en arrière de Givet,
i’est encore loin de la Somme, semble-
t-il.
Il est vrai qu’entre temps on nous
avait appris que des partis de cavale-
rie ennemie s'étalent montrés dans la
région de Lille, Roubaix, Tourcoing,
Doiiai, mais une note officieuse de
jeudi nous disait que « ces incursions
passagères, qui peuvent se produire
en toute guerre, à des distances par- ;
fois très grandes des opérations im-
portantes, ne doivent pas alarmer, car
elles n’indiquent nullement d’occupa-
tion imminente ».
Bref, rien dans les communiqués
antérieurs ne nous permet de compren-
dre cette information énigmatique ;
« La situation de notre front de la
Somme... est restée aujourd’hui ce
qu’elle était hier. » Nous aimons à
croire que ce n’est qu’une conséquence
encore des anciens errements et que
le nouveau ministre de la guerre, si
avare qu’il soit avec raison de phrases,
aura à coeur à l’avenir de nous rensei-
gner à la fois avec exactitude et clar-
té. Nous ne nous frappons pas, mais
nous avons besoin de savoir, précisé-
ment pour être prêt à toute éventualité..
Plutôt que de tirer des conclusions
qui risqueraient d'être ou trop opti-
mistes ou trop pessimistes, nous atten-
drons donc que l’on nous renseigne sur
le sort des départements du Nord et
du Pas; de Calais et sur les événe-
ments dont ils ont pu être le théâtre.
Il y a un proverbe qui dit : « recu-
ler pour mieux sauter » ; si nous
avons reculé notre ligne de front
jusqu’à la Somme nous espérons bien
que c’est pour pouvoir mieux sauter à
la gorge de l’ennemi.
Un communiqué de jeudi, toujours
obscur mais encourageant, nous di-
sait que les événements de la région
du Nord (qui ne sont pas précisés da-
vantage) « n’ont à aucun degré com-
promis ni modifié les dispositions pri-
ses en vue du développement ultérieur
des opérations. » Nous en acceptons
l’augure de tout coeur, sachant qu’en
stratégie il faut savoir sacrifier cer-
taines positions.
S’il faut sacrifier davantage, et
bien, nous sommes prêts ! Nous som-
mes prêts à toutes les épreuves pour
la Patrie ; il n’y a qu’une chose dont
nous ne ferons pas le sacrifice, c’est
notre ferme et tranquille espoir dans
le triomphe, qui nous attend tôt ou
tard !
CASPAB-JOBDAN.
L’AGITATION A PRAGUE
D’après un létégrammo de Saint-Péters-
bourg au Po’iUUen, des Tchèques habitant
Saint-Pétersbourg ont reçu de leurs parents
et amis de Bohême des lettres annonçant
que les soldats tchèques et polonais ont tiré
sur leurs officiers de nationalité allemande
en criant : « A bas Guillaume i A bas l’Autri-
che 1 Vive la Rassis ! »
Prague a été pendant toute une journée
au pouvoir des insurgés ; mais le lende-
main, les troupes autrichiennes renioreées,
sont entrées dans la ville et se sont vengées
cruellement. Les Tchèques ont été pris et
; fusillés,
■ Lé Svmska Bqqbladel reproduit cette infor-
< malien en fais.mt remarquer qu’elle est
peut-ilre esagéiée.'
Les Publications Tendancieuses
IDE LA
CiimilerlB Impériale lltande
Le Daily Mail écrit :
La Gazette, 4e TAlhmagne du Nord du 20
août donne Je prétendu texie de certains té-
légrammes échangés entre le roi George V
et le kaiser, le roi George V et le prince
Henri de Prusse et entre llamù3ssadeür alle-
mand à Londres et Je chancelier impérial,
immédiatement avant la déclaration de
guerre de l’Allemagne à la Russie.
Une üâpeohs du frère de Guillaume II
La correspondance débute par nn télé-
gramme du prince Henri de Prusse à,Gnorg V,
en date du 30 juillet. Le prince déclare qu’il
a remis an kaiser le message du roi et ajou-
te : « Guillaume, qui est ennuyé, fait son
possible pour faire droit à la requête de Ni-
colas tendant à travailler au maintien de Ja
paix. »
Le prince Henri parle ensuite d’informa-
tions reçues de Russie et de France au sujet
des préparatifs militaires faits par ces deux
paissances. U déclare:
Nous n’avons pris aucune mesure d’aucune
sorte, bien que nous puissions être contraints à
le (aire si nos voisins continuent les leurs. Il en
résulterait une guerre européenne. Si vous dési-
rez réellement et sincèrement empêcher cette
épouvantable catastrophe, puis-j'e vous.proposer-
d’user de votre influence sur la France et aussi
sur la Russie pour obtenir qu’elles restent neu-
tres? Dans mon opinion, votre intervention se-
rait de la plus grande valeur.
Le frère de Guillaume II ajoute que plus,
que jamais l’Allemagne et l'Angleterre de-
vraient agir en commun pour éviter un dé-
sastre épouvantable et aue l’empereur d'Al-
lemagne est extrêmement sincère dans seis
tentatives pour assurer le maintien delà
paix.
Réponse du Roi d’Angleterre
Le roi George répondit le jour même au
prince Henri :
Merci de votre télégramme. Très heureux des
efforts de Guillaume pour s’entendre avec Nieq-
1-5s en faveur du maintien de la paix. J’ai le plus
vif désir qu’une aussi effroyable calamité qu’une
guerre européenne puisse êlre évitée. Mon
gouvernement fait de son mieux pour que la Rus-
sie et la France ajournent leurs mouvements de
troupes si l’Auirîche se contente d’occuper Bel-
grade et le territoire serbe avoisinant on garantie
d’un règlement satisfaisant de ses réclamations,
tandis que tes autres pays arrêteront simultané-
ment leurs préparatifs de guerre.
J’ai la conviction que Guillaume.usera de son
influence sur l’Autriche pour lui Taire accepter
cette proposition II montrerait ainsi que l’Allema-
gne et.TAngleterre travaillent ensemble à empê-
cher ce qui serait unie catastrophé îhtferhàtionalé.
Assurez, Je vpus prie, Guillaume, que je fais et
que je continuerai de faire tout ce qui est eh
mon ppuvoir pour conserver la paix de l’Europe.
GEORGE.
Une dépê&ta de Guillaume II
Le 31 juillet l’empereur allemand télégra-
phiait de Potsdam air roi d’Angleterre, di-
sant que les propoutions de Georges V
étaient d’accord avèç se* propres sentiments,
mais qu’il venait précisément de recevoir ' la
nouvelle que Nicolas II Mobilisait sa flotte
et son armée.
Il n’a pss même attendu les résultats de la mê
dation a laquelle je m'employais, et fl m’a laissé
sans nouvelles. .Je vais a Berlin ^ur assurer la
sécurité de mes frontières de Tes,. où déjà de
grosses forces russes ont pris posithp. 1
Le roi George V répondit le l<*août qu’il
avait télégraphié au tsar sa volonttvde faire
ce qu’il pourrait pour-empêcher la rupture
des relations entre les puissances en vau se.
« Neutralité Française? »
Le même jour, le prince Lichnowsky, av
bassadeur d’Allemagne à Londres, a envoya
ig dépêche suivante au chancelier de .Beth-
mann-Holhveg :
Sir Edward Grey vient dé m’appeler au télé-
phone et mt* demandé si je pensais pouvoir dé-
clarer que nous n'attaquerons pas la France si la'
France restait neutre dans la guerre germano-
russe. J’«i dit que je pensais pouvoir assumer la
responsabilité de cette déclaration.
LICHNOWSKY.
Guillaume II essaie d’engager l'Angleterre
Le 1er août, l’empereur d’Allemagne télé-
graphiait à George Y :
Je viens de recevoir la communication de votre
gouvernement m’offrant la neutralité de la France
avec la garantie de La Grande-Bretagne. A cette
offre était liée la question de savoir si, à cette
condition, l’Allemagne.n’attaquerait pas la Frangé,
pour des raisons techniques, ma mobilisation qui
a été ordonnée cet après midi sur les deux fronts,
Est et Ouest, doit s’accomplir selon les prépara-
tifs commencés.
Des contre ordres ne peuvent être donnés et-
votre télégramme est malheureusement venu trop
tard. Mais si la France offre sa neutralité, qui seija;
alors garantie par L'armée et la flotte anglaises,
je m’abstiendrai d’altaqucr la France et j’cmplciè-'
rai mes troupes ailleurs. Je souhaite que ta Fran-
ce ne montre aucune nervosité. Les troupes, sur
ms frontière, sont en ce moment arrêtées par
ordres télégraphiques et téléphoniques, dans leur
marchç en avant au-delà dn la frontière française.
eetLiAUME.
Le même jour, le chancelier allemand té-
légraphiait à l’ambassadeur de Londres,
prince Lichnowsky :
L’Allemagne est, prête à acquiescer aux proposi-
tions anglaises si l’Angleterre garantit avec' ses
forces militaires ,et navales, ia.nealraiité française
(Uns le conflit russô-altemahd. La mobilisation
allemande s’est effectuée aujourd’hui, en réponse .
aux provocations russe?, et avant l’arrivée dçs
propositions anglaises. Par conséquent, notre
concentration à la frontière française ne peut êlfe
modifiée. Nous garantissons d’ailleurs que d’ici
au lundi 3 août, à sept heures du soir, la fron-
tière française ne sera pas franchie si l'assenti-
ment de l’Angleterre nous est parvenu à ce mo-
ment.
BLTHMAÎVN- HOLIWEG.
Et le roi George Y répondait à Guil-
laume II :
En réponse à votre télégramme qui vient de
me parvenir, je pense qù’il s’est produit' un
malentendu à propos de la suggestion qui aurait
été faite au cours u’une oonversatkcn amicaje féa-
tre le prince Lichnowsky et sir Edward Grey,ils discutaient comment un conflit armé entre
l’Allemagne et la France pourrait être retarpé
ju»qn’à ce qu’on ait trouvé un moyen d’entente
entre l’Autrtche-HoBgrie et to Russie. Sir Edward
-Grey verra le prince.Lichnowsky demain matin
pour déterminer .qu'il y à bien eu maientendu.de la
part de çe dernier.
GEORGE.
IsA. G-UEÏ^RE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A. LA FKOISTIÊ RE DU NORD
28 août.— Les troupes allemandes semblent avoir-ralenti leur marche. Notre front
s’étend de la Somme aux Vosges.
JE IV BELGIQUE
29 Août.— Malines est pris, mais les forts tiennent toujours.
— lues atrocités allemandes continuent. Les allemands ont détruit, par l’incendie,
Louvain, ville ouverte. Des notables ont été fusillés. Un grand nombre d’hommes ont
été fait prisonniers. Les femmes et les enfants ont été embarqués dans des trains pour
des destinations inconnues.
EN PRUSSjB ORIENTALE
29 Août. — Des fugitifs provenant de la Prusse orientale sont arrivés à Berlin»
s**' Les Russes ont battu de nouveau les Allemands à Osterode. Les Allemands sont
en .pleine retraite. Ils ont perdu un drapeau.
— L’état-major russe prend toutes dispositions pour activer la marche de son armée
de Pologne sur Posen et Berlin.
EK AUTRICHE-HONGRIE
$9 Août. —On se bat entre Lemberg et la Vistule sur un iront de 3Û0 kilomètres.
sur» AI»»
27 août. — L’escadre anglo-française et les canons monténégrins ont continué le
bombardement des forts de Cattaro. Deux de ces forts sont démantelés.
2.8 Août. — Des contre-torpilleurs et des croiseurs anglais ont coulé, dans la baie
de Héligolandjdeux croiseurs allemands et en ont incendié un troisième qui prit la fuite.
Le 2 août, le prince Lichnowsky télégra-
phiait à M. de Bethmann-RÔIiweg l'explica-
tion suivante :
Les suggestions de sir Edward Grey, basées sur
le désir de garder la neutralité, de la part de
l'Angleterre, ont été faites sans accord préalable
avec la France et ont été, depuis, abandonnées
comme futiles.
En parcourant cette correspondance, re-
marque ie Daily Mail, on est frappé de ce
fait que le prince Lichnowsky donne une
version iuexacte de sa conversation avec sir
Edward Grey et que le télégramme envoyé
par ce dernier à Berlin,expliquant le malen-
tendu, a été supprimé de propos délibéré
dans la correspondance.
Sir Edward Grey n’a jamais proposé d’ac-
cueillir une proposition aussi indigna que
celle faite par i’èmpereur allemand, à savoir
que la Grande-Bretagne devrait contenir la
France tandis qne l'Allemagne attaquerait
la Russie avec la totalité de ses forces. Ce
que sir Edward Grey a dit, c’est que la
Grande-Bretagne pourrait obtenir la neutra-
lité de la France si l’Allemagne consentait
à rester neutre en cas d’une guerre austro-
russe. C’est là une vérité si évidente qu’il
n’était besoin d’aucune conversation à Lon-
dres pour la meure en lumière.
L’OFFENSIVE RUSSE
Pour bien comprendre, au fur et à me-
sure qn’eiie se déroule, l’intérêt de l’offen- ’
sive russe en Allemagne, il est nécessaire
d’avoir toujours présents à l'esprit cë qd’oa
pourrait appeler Tes éléments géographiques
au problème.
Nous allons essayer d’en donner un très
bref résumé.
Frontières. — L’enchevêtremepf des terri-
toires, allemand, russe et autrichien ressem-’
ble assez à celui des pierres de taille dans
deux maisons contiguës : la Prusse orientale
et la Galicie autrichienne constituent en
quelque sorte deux « pierres d’attente »
entre lesquelles se Iqge la Pologne russe. U
en résulte qu’avant de franchir leur fron-
tière de Pologne, qui pénètre profondément
en territoire germanique, les Russes sont
obligés de « niveler » leur front en attaquant
les deux positions avancées de l’Allemagne
et de l’Autriche : la Prusse orientale et la
Galicie. C’est ce qu’ils font en ce moment.
Distance. — A vol d’oiseau, la frontière
russe est à 700 kilomètres environ de Berlin
S l’on se place à l’extrémité de la « pierre
uSitente » allemande, c’est-à-dire à la limite
Esvde la Prusse orientale. Mais elle n’est
qu’a^jjo kilomètres environ de Berlin si l’on
se pKge à l’endroit où la Pologne russe
pénètre comme un coin entre la Prusse et
la Gilicy autrichienae.
Chmirti — Deux grandes voies ferrées
mènent dknagsîe à Berlin : i’unei au Nord,
vient de aint-Pétersboarg et traverse la
Prusse oriente par Koealgsberg et Eibing ;
l’autre, au Su, vient de Varsovie, traverse
la Pologne rus^ et passe en Allemagne par
Thorn (sur la Vhu)e) et Bromberg. Elles se
réunissent à §çhÂmemni]l, à 280 kilomètres
environ dé Berlin une autre voie ferrée
joint les deux prêchantes en diagonale, de
Thorn à Insterboort jes Russes l’ont déjà
atteinte sur une grand, partie dé son par-
cours, en même tempx,,ue sur la ligne dn
Nord ils s’avançaient kjjne part jusqu’au
voisinage de Koenjgsberg^t d’autre part ($i
l’occupation de Marienbouw est bien exacte)
jasqu’au voisinage de la vitale. Enfin, si
l’on passe la frontière de lapologne russe !
tout à fait à l’Ouest, à Strzaypw'o, près de
Posen par exemple, ou à ÇatUi, on trouve
des voies ferrées qui conduisenlÿjrectemeat
à Berlin via Francfort-sur-l’Oder.\
Obstacles. — Comme obstacles nk^rels, on
ne peut guère citer qne :
En Prusse orientale, les lacs que 'armée
russe a déjà dépassés, et, à Tentrékye ^
Prusse occidentale, la Vistule que les Basses
ont toujours la ressource de passer sur ^ur
propre territoire.
Aux abords de Berlin, l’Oder.
Il existe en outre de nombreuses placé,
fortes : Koenisberg ; Graudenz et Thorn sui
la Vistule ; Posen, Glogatr; etc... Une ar-
mée assez nombreuse pour les « masquer 1
(et c’est naturellement le cas de l’armée ras
se) doit, semble-t-il, passer entre elles sau
er,combre.
st*
Si incomplètes que soient les indications
qui précèdent, ou peut en conclure avec
qiielqué vraisemblance :
p Qu]à très bref délai les Russes auront à
;peu près « nivelé » leur bases d’opérations
suivant une ligne formée par la Vistnle (de
son embouchure à Thorn) et pa»la frontière
do Pologne ; 1
2° Qu’une fois ce résultat atteint,, il faudra
que l'Allemagne se résigne à leur opposer
une armée extrêmement nombreuse, si elle
veut les empêcher de Tranëhir les deux à
trois cents kilomètres de plat pays aoi sépa-
reront' lèür basetd’opératiogl rte. d®r-
1 nier obstacle avant Berlin..
Communiqués
du Gouvernement
29 Août, 8 h. 15.
la situation de notre front do la Somme aux
Vosges est restée aujourd’hui ce qu'elle était
hier. Les forces allemandes paraissent avoir
ralenti leur marche,
29 août, à 19 heures.
CITÉS A L'ORDRE DE L’ARMÉE
Le général commandant l’armée a cité à
l'ordre de l'armée le lieutenant Viala, du 4»
bataillon de chasseurs, qui est tombé mortelle-
ment blessé le 28 août, au moment où, à la
tête de sa section, il prononçait une contre-
attaque à la baïonnette ; le sous-lieutenant
de Castelnau, du 4e bataillon de chasseurs, qui
a fait preuve du plqs.grand, courage au cours
du combat du 2.0 août ,- ayant pris le comman-
dement de sa compagnie, a tenu tête à l’en-
nemi pendant 5 heures et a été tué au moment
où il venait de le rejeter en arrière par une
vigoureuse contre-attaque,; les sous-lieutenant
Dévie, Picard, Mummer et Guiliemin, du même
bataillon, qui ont été tués au cours du combat
du 20 août à la tête de leur troupe.
Les citations à l'ordre du jour de l'armée de
ces officiers sont les suprêmes récompenses
qui puissent être accordées à eux et à leurs fa-
milles.
LES COMBATS SUR MER
On confirme que trois croiseurs allemands,
dont le « Mainz'» et le « Coin », ont été dé-
truits par l’escadre anglaise ; ces deux croi-
seurs ont été lancés en 1909 ; ils ont 4,300
tonnes de déplacement ; leur pont cuirassé a
une épaisseur de 50 cm., leur vitesse maximum
atteint de 26 à 27 noeuds ; ils sont armés de
12 canons de 105 de deux tubes lance-
torpilles sous-marins. Leur équipage se com-
posa de 15 officiers et de 347 hommes d’équi-
page.
EN PRUSSE ORIENTALE
L’armée russe a investi complètement Koe-
nigsberg et s’est emparée d’Allenstein; les trou-
pes allemandes sont en retraite.
EN GALICIE
Les combats commencés le 26 août du côté
de Lemberg se sont transformés en une bataille
générale sur un front de plus dtT 300 kilo-
mètres.
EN POLOGNE
A Pétrokof, les Russes ont mis complètement
en déroute trois escadrons allemands et une
compagnie cycliste.
Déyêskes Havas
La Destruction de Louvain
Londres, 29 août.
Un commuiqué du ministère des affaires
étrangères de Belgique annonce que, mardi,
uu corps allemand ayant éprouve un échec,
se replia en désordre sur Louvain.
Les Allemands de garde à l’entrée du vil-
lage s'imaginant que c’étaient des Belges qui
arrivaient, firent feu sur leurs compatriotes
qui fuyaient. Par la suite, Jes Allemands,
pour couvrir leur erreur, prétendirent que
c’étaient les habitants qni avaient tiré, alors
que tous les habitants et la police elle-même
avaient été désarmés depuis plus d’ane se-
maine.
Sans faire d'enquête ni écouter les protes-
tations, le commandant allemand déclara
Vue la ville serait détruite sur-le champ.
Ordre fut donné aux habitants de quitter
‘krs habitations.
Are partie des hommes furent fait prison-
“pyemmes et les enfants furent embar-
qués V)S qes trains pour des distinations
mconSgg.
Les sojnts, au moyen, de grenades incen-
diaires, Ureut le feu à tous Tes quartiers de
ia ville. \
Plu8î.e,urÉ\pjakiüg furent fasillés.
. t^vlie v\oùvain, qui comptait 45,000
habitants et (N fut ja métropole intellec-
tuelle des PaVhjjg depuis le XVe siècle,
n ert pins aujdyd’jmi qu’un monceau de
cendres.
Au P9Wt .4e vue1 Mtêologigue, Louvain était
V’uae des villes les Plu%érâ7a3les de la Belgi-i
9ùê-fou P,*jis beau monX.efl[ çhêf-d’oeuvrp de
iarciiItéCteMàUdeu.de ià «ni teJ»ianJu,L
payé oécus Guillaume, environ 48 francs), était
l’Hôtel de Ville, édifice gothique 11448-1463) à trois
étages garnis de fenêtres ogivales et planqué de
six gracieuses tourelles que terminaient des flè-
ches percées à jour. Les façades étaient ornées
de sculptures d’un goût parfait qui contribuaient à
faire de ce palais communal l’un des plus intéres-
sants que l’on connaisse. Vis-à-vis se trouvait
t’é,: lise Saint-Pfcrre, qui avait été rebâtie au Xy*
siècle. ’ ' • ' ■ - i
L’intérieur abondait en oeuvres d'art remarqua-
bles [Tabernacle dessiné par Mathieu de Laeyenk,
XV* siècle) ; beau jubé à trois arcades séparant
là nef du choeur.
L’église Sainte-Gertrude était aussi du XV? siè-
cle ; elle possédait de magnifiques si ailes, oeuvre
de Wayer, exécutées durant la première moitié
du XVI* siècle ; c’étaient les plus bettes sculptu-
res sur bois de la Belgique.
Les haltes, construites en 1317, ancien entrepôt
de la corporation des drapiers, occupées depuis
1679 par füniversité dont Juste Lisse fut Tan des
plus illustres professeurs. La hibliothèquè était
l’une des plus riches du pays.
Louvain abondait en coins anciens qui évo-
quaient son giofieux passé. De beaux boulevards
s’élargissant en parcs en plusieurs endroits, en-
touraient la ville d’une superbe promenade tracée
sur i’èmplacement a’snciens remparts. Signalons
enfin le cbarmant parc Saint-Donat. '
Le Bombardement de Malines
Oslende, 23 août.
Jeudi soir, à onze heures, l’artillerie alle-
mande bombarda Malines pendant quarante
minutes.
La plupart des monuments publies fu-
rent atteints.
Le bourgmestre et les échevins siégeant à
l'Hôtel de Ville durent se réfugier dans
les caves.
L’autorité communale, dès la cessation du
bombardement, invita la population à éva-
cuer la ville. L’exode des habitants se fit en
bon ordre. De nombreux Malinois se réfu-
gièrent à Duffel, où iis passèrent la nuit dans
une église. Parmi eux se trouvaient de nom-
breux prêtres habillés en civil.
Le bombardement recommença le matin
à huit heures et dnra jusqu’à midi, faisant
iuir les derniers habitants.
Parmi les monuments les plus endomma-
gés, on signale i’üôtel de Ville et l’église
Saint-Pierre, qui sont totalement en ruines j
ia Justice de Paix, la Collégiale de Saint-
Rombaux, dont ia tour tient toujours, mais
dont le célèbre carillon est détroit.
Pendant ces deux bombardements, les
forts de AVaihem, de AVavr® et de Sainte-
Catherine ne cessèrent pas de répondre.
L’ennemi n’entra pas dans Malines.
L’Impôt de Guerre à Bruxelles
Ostende, 28 août.
Sur l’impôt de guerre dont Bruxelles fut
frappé, un million seulement tut payé ; les
Allemands déclarèrent que si le restant
■n’était pas versé, ils prendraient les tableaux
et les oeuvres d’art des Musées.
Le fil télégraphique réunissant l’état-major
allemand à Bruxelles et les troupes se trou-
vant devant Matines ayant été coupé, ie chef
de corps allemand remit une protestation
disant que si pareil fait se renouvelait, tout
le quartier où cela se produirait, serait rendu
responsable et des mesures énergiques se-
raient prises.
Une Escarmouche à Ostende
Ostende, 29 août.
Des chasseurs cyclistes en patrouillé ren-
contrèrent des patrouilles ds uhlans. Deux
ublans furent tués. L’un d’eux resta accro-
ché à l’étrier pendant què son cheval s’em-
ballait.
Les autres uhlans s’enfuirent.
Le Japon offre à li Rassie
sa force armée
Saint-Pétersbourg, 29 août.
Le gouvernement japonais a fait savoir à
la Russie qu’il mettait à sa disposition son
matériel du génie et, si cela était nécessaire,
plusieurs corps d’armée.
L’Action Busse
Saint-Pétersbourg, 29 août (officiel).
Les Russes occupèrent Allenstein, après
avoir reioulé les Allemands, malgré les ren-
forts reçus par ceux-ci.
En Galicie, les Russes continuant à pro-
gresser, décimèrent un régiment autrichien,
dont ils prirent le drapeau.
La Marche des Busses sur Posen
et Berlin
Rome, 29 août.
Qn mande de Saint-Tétersbourg à la Tri-
bune que l’état-major russe a pris tontes ses
dispositions pour activer la marche de son
armée de Pologne sur Posen et Berlin.
L’Avance Busse continue
Saint-Pétersbourg, 29 août.
L’armée russe de Galicie continue sa mar-
che sur Lamberg,
On se bat entre Lemberg et la Vistule, sur
un front de 300 kilomètres.
L’excde vers Berlin
Amsterdam, 29 août.
On mande de Berlin :
Des milliers de fugitifs provenant de la
Prusse Orientale 8t fuyant devant les troupes
russes, sont arrivés à Berlin.
Les Russes ont occupé Allenstein, après
avoir battu à nouveau les Allemands entre
Neidenbourg et Osterode.
Çes derniers, qui ont éprouvé des pertes
considérables, à Mulhen, sont en pleine re-
traite.
Eu Angleterre
Londres, 29 août.
Lord Crewe dit que ie gouvernement a été
profondément impressionné par l’immense
vague d’enthousiasme et de loyalisme tra-
versant les Indes; elle est,due sans doute
au désir de la population de l’Inde de voir
ses soldats hindous combattre à côté de
leurs camarades de l’armée anglaise.
On sait, aux Indes, què les troupas afri-
caines coopérèrent avec l’armée française.
Ce serait un désappointement pour les In-
des de ne pas être admises à participer à la
lutte en Europe.
L’armée serait ainsi renforcée par des
troupes possédant un entrainement excel-
lent, qui fourniront certainement l& meil-
leure preuve de leur valeur!
Les positions aux Iodes seraient sauve-
gardées.
Lord Crewe ne croit pas que des troubles
intérieurs soient possibles en raison de l'en-
thousiasme qui prévaut dans toutes ie»
classes de la population.
Dana l’Adriatique
Milan, 29 août.
Lu (terrien! délia Sera annonce que. ie fen
combiné des navires anglais et français et
des canons monténégrins, reprit dans la
nuit du au 27 août, contre les forts autri-
chiens de Cattaro, dont deux auraient été
démantelés, sprès un bombardement de six
heures,
Une petjLe escadrille autrichienne aurai!
vainement tenté de sortir de l’üe de Cbersoi,
Dana la Baie de E&ligoland
.Londres, 29 août.
Des contre-torpilleurs et des croiseurs an-
glais coulèrent dans la baie de Héligoland
deux croiseurs allemands et en incendiè-
rent un troisième qui s’enfuit avec de graves
avaries. “
La Situation à Pola
Rome, 29 août.
Ôn mande de Trieste an Messagero, que la
situation actuelle à Pola (Autriche), serait
très grave.
Le manque de vivres se fait cruellement
sentir ; les rations des soldats ont dû être
réduites de moitié.
D’autre part, des voyageurs arrivés d’AlIes-
magne, tracent un tableau sombre de la
situation économique du pays.
La disette constatée depuis plusieurs
jours prend des proportions inquiétantes.
On craint un mouvement socialiste contre
la guerre.
Le bombardement dé Belgrade
Nisch, 29 août.
Les Autrichiens continuent à bombarde!
systématiquement Belgrade.
lie Conflit Gréeo-Turo
Salonique, 29 août.
On annonce qne les rapports gréco-turcs
se sont aggravés subitemènt.
La Grèce serait sur le point do prendre
des mesures très graves.
Le Blocus de Kiao-Tohéou
Londres, 28 août. .
L’amirauté japonaise annonce le blocus
de toute la côte du territoire allemand de
KiaO-TcMod:
LA TÉLÉPHONISTE D'ÉTAIN
La petite ville d’Etain a subi deux bombar-
dements. Le premier eut lieu lundi, de i 11
heures du matin à il heures du soir. U fit
de nombreuses victimes. Le second com-
mença le mardi matin, à il heures. La ville
fut bientôt en flammes. De nombreuses
personnes périrent dans t’incendie.
Le bureau de poste était resté confié à. la
garde d’une jeune employée.Loin de cédër à
une terreur bien compréhensible, cette jeu-
ne femme ne quitta pas son poste. Pendant
que les obus pouvaient sur la ville, elle sa
tenait dans son bureau, téléphonant de'
quart d'heure en qaart d'heure à Verdun
pour rendre compte de ce qui se passait,
Le directeur des postes de Verdun étai{
en train d’écouter cette courageuse jeune
fille ; tout d’un coup celle-ci s’interrompit et
cria : « Une bombe vient de tomber dans le
bureau. »
Et tout rentra dans le silence.
Les employés des postes ont eu, en 1870,
Mlle Dodu. La téléphoniste d’Etain, en 1914,
montré que le courage de la célèbre télégra-
phiste de Pithiviers anime toujours celles
qni l’ont suivie dans la carrière. ’
La Disette prochaine
en Allemagne
D’un artiple publié par le professeur Karl Eise-
nach, dans le numéro du 22 août de El Mundo, le
grand quotidien de Madrid, nous détachons le
passage suivant :
Berlin, 13 août.
Tout patriote qui dénonce un Russe com-
me espion reçoit une indemnité de vingt
marks ; mais encore plus que la question
de l’espionnage, celle des vivres préoccupe
la population. Ils ont* en effet, terriblement
renchéri.
Un oeut coûte aujourd’hui trois marks, un
kilo de sel, deux. Tout le reste est à l’ave-
nant. Il y a à peine de la viande. Le pain,
dont le prix a quadruplé depuis les réquisi-
tions de farine laites par l’administration
militaire, 63t si rare que c’est une grande
chance d’en trouver. C’est là ce qui effraie
tout le monde, car l’Allemagne, pays de,
grande importation en matières alimentai-
res, est complètement isolée.
Un seul fait suffit pour préciser la situa-
tion : l’année dernière, l’Allemagne a im-
porté 25,127,913 quintaux de blé. De ceux-ci
23,240,590 provenaient de la Russie et le reste
de la Roumanie. Aujourd’hui que la Russie
a interdit l’exportation et que la Roumanie
ne peut la faire, par où recevoir des fa-
rines? L’année dernière l’Italie a dû importée
environ 22 millions de quintaux, l’Auti iche a
consommé une grande partie des 4,546,9?.»
quintaux exportés par ia Hongrie, et, i
rheure actuelle, elle en manque an poin»
d’avoir dû faire une démarche officielle au-;
pièîde l’Italie pouf qu’elle autorise la four-l
niture. . j
C’est là le problème. Il y a des vivres,)
quoique chers, pour deux ou trois mois,
mais si la guerre se prolonge et que le blo-
cus anglais continue ? Voilà Tunique point!
noir de la situation pour l'Allemagne.
Unique, vous ôtes modeste, Monsieur le profes-i
seur Eisenach. Vous avez encore cinq millions'
de Russes éht z vous êt, autour de vous, 1 nerois*(
me des nations alitées.
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANPOLET
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Secrétaire Général : TH. VALLÈS
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Rosie de Franc»
CONCISION
MAIS CLARTÉ
Nous avons loué, hier, le manifeste
du gouvernement et son style lapi-
daire et nous nous félicitions du chan-
gement de rédaction des communiqués
officiels ; mais il ne faut pas exagérer ) j
la vertu car les extrêmes se touchent :
les derniers communiqués étaient ver-
beux et obscurs, celui d’hier (fait à
Paris le vendredi soir) est tout aussi
obscur dans sa concision,
« La situation de notre front de la
Somme aux Vosges est restée aujour- ]
d’hui (vendredi) ce qu’elle était hier.
Les forces allemandes paraissent avoir
ralenti leur marche. » C’est d’une
brièveté toute militaire, mais qu’est-
ce que cela veut dire exactement, sur-
tout étant donné les communiqués pré-
cédents ? Pour les Vosges, passe en-
core, nous savions à peu près où nous ,
en étions, mais qu’est-çe que notre
front vient faire tout à coup sur la
Somme ? Et c’est une question d’un
intérêt tout particulier pour notre ré-
gion.
De la veille, jeudi, voici ce que nous
savions, toujours d’après les commu-
niqués officiels : « Dans le Nord, l’ar-
mée anglaise, attaquée par dés forces
très supérieures en nombre, a dù,
après une brillante résistance, se re-
porter un peu en arrière ; à sa droite
nos armées ont maintenu leurs posi-
tions. » Un peu en arrière de quoi ?
peut-on se demander. Les communi-
qués nous apprennent qu’après la ba-
taille de Çharleroi (du samedi 22 au
lundi 24} nos troupes avaient prie po-
sition sur les emplacements de couver-
ture et que le mardi soir a ies troupes
franco-anglaises occupaient une ligne
de front passant dans le voisinage de
Civet ». Un peu en arrière de Givet,
i’est encore loin de la Somme, semble-
t-il.
Il est vrai qu’entre temps on nous
avait appris que des partis de cavale-
rie ennemie s'étalent montrés dans la
région de Lille, Roubaix, Tourcoing,
Doiiai, mais une note officieuse de
jeudi nous disait que « ces incursions
passagères, qui peuvent se produire
en toute guerre, à des distances par- ;
fois très grandes des opérations im-
portantes, ne doivent pas alarmer, car
elles n’indiquent nullement d’occupa-
tion imminente ».
Bref, rien dans les communiqués
antérieurs ne nous permet de compren-
dre cette information énigmatique ;
« La situation de notre front de la
Somme... est restée aujourd’hui ce
qu’elle était hier. » Nous aimons à
croire que ce n’est qu’une conséquence
encore des anciens errements et que
le nouveau ministre de la guerre, si
avare qu’il soit avec raison de phrases,
aura à coeur à l’avenir de nous rensei-
gner à la fois avec exactitude et clar-
té. Nous ne nous frappons pas, mais
nous avons besoin de savoir, précisé-
ment pour être prêt à toute éventualité..
Plutôt que de tirer des conclusions
qui risqueraient d'être ou trop opti-
mistes ou trop pessimistes, nous atten-
drons donc que l’on nous renseigne sur
le sort des départements du Nord et
du Pas; de Calais et sur les événe-
ments dont ils ont pu être le théâtre.
Il y a un proverbe qui dit : « recu-
ler pour mieux sauter » ; si nous
avons reculé notre ligne de front
jusqu’à la Somme nous espérons bien
que c’est pour pouvoir mieux sauter à
la gorge de l’ennemi.
Un communiqué de jeudi, toujours
obscur mais encourageant, nous di-
sait que les événements de la région
du Nord (qui ne sont pas précisés da-
vantage) « n’ont à aucun degré com-
promis ni modifié les dispositions pri-
ses en vue du développement ultérieur
des opérations. » Nous en acceptons
l’augure de tout coeur, sachant qu’en
stratégie il faut savoir sacrifier cer-
taines positions.
S’il faut sacrifier davantage, et
bien, nous sommes prêts ! Nous som-
mes prêts à toutes les épreuves pour
la Patrie ; il n’y a qu’une chose dont
nous ne ferons pas le sacrifice, c’est
notre ferme et tranquille espoir dans
le triomphe, qui nous attend tôt ou
tard !
CASPAB-JOBDAN.
L’AGITATION A PRAGUE
D’après un létégrammo de Saint-Péters-
bourg au Po’iUUen, des Tchèques habitant
Saint-Pétersbourg ont reçu de leurs parents
et amis de Bohême des lettres annonçant
que les soldats tchèques et polonais ont tiré
sur leurs officiers de nationalité allemande
en criant : « A bas Guillaume i A bas l’Autri-
che 1 Vive la Rassis ! »
Prague a été pendant toute une journée
au pouvoir des insurgés ; mais le lende-
main, les troupes autrichiennes renioreées,
sont entrées dans la ville et se sont vengées
cruellement. Les Tchèques ont été pris et
; fusillés,
■ Lé Svmska Bqqbladel reproduit cette infor-
< malien en fais.mt remarquer qu’elle est
peut-ilre esagéiée.'
Les Publications Tendancieuses
IDE LA
CiimilerlB Impériale lltande
Le Daily Mail écrit :
La Gazette, 4e TAlhmagne du Nord du 20
août donne Je prétendu texie de certains té-
légrammes échangés entre le roi George V
et le kaiser, le roi George V et le prince
Henri de Prusse et entre llamù3ssadeür alle-
mand à Londres et Je chancelier impérial,
immédiatement avant la déclaration de
guerre de l’Allemagne à la Russie.
Une üâpeohs du frère de Guillaume II
La correspondance débute par nn télé-
gramme du prince Henri de Prusse à,Gnorg V,
en date du 30 juillet. Le prince déclare qu’il
a remis an kaiser le message du roi et ajou-
te : « Guillaume, qui est ennuyé, fait son
possible pour faire droit à la requête de Ni-
colas tendant à travailler au maintien de Ja
paix. »
Le prince Henri parle ensuite d’informa-
tions reçues de Russie et de France au sujet
des préparatifs militaires faits par ces deux
paissances. U déclare:
Nous n’avons pris aucune mesure d’aucune
sorte, bien que nous puissions être contraints à
le (aire si nos voisins continuent les leurs. Il en
résulterait une guerre européenne. Si vous dési-
rez réellement et sincèrement empêcher cette
épouvantable catastrophe, puis-j'e vous.proposer-
d’user de votre influence sur la France et aussi
sur la Russie pour obtenir qu’elles restent neu-
tres? Dans mon opinion, votre intervention se-
rait de la plus grande valeur.
Le frère de Guillaume II ajoute que plus,
que jamais l’Allemagne et l'Angleterre de-
vraient agir en commun pour éviter un dé-
sastre épouvantable et aue l’empereur d'Al-
lemagne est extrêmement sincère dans seis
tentatives pour assurer le maintien delà
paix.
Réponse du Roi d’Angleterre
Le roi George répondit le jour même au
prince Henri :
Merci de votre télégramme. Très heureux des
efforts de Guillaume pour s’entendre avec Nieq-
1-5s en faveur du maintien de la paix. J’ai le plus
vif désir qu’une aussi effroyable calamité qu’une
guerre européenne puisse êlre évitée. Mon
gouvernement fait de son mieux pour que la Rus-
sie et la France ajournent leurs mouvements de
troupes si l’Auirîche se contente d’occuper Bel-
grade et le territoire serbe avoisinant on garantie
d’un règlement satisfaisant de ses réclamations,
tandis que tes autres pays arrêteront simultané-
ment leurs préparatifs de guerre.
J’ai la conviction que Guillaume.usera de son
influence sur l’Autriche pour lui Taire accepter
cette proposition II montrerait ainsi que l’Allema-
gne et.TAngleterre travaillent ensemble à empê-
cher ce qui serait unie catastrophé îhtferhàtionalé.
Assurez, Je vpus prie, Guillaume, que je fais et
que je continuerai de faire tout ce qui est eh
mon ppuvoir pour conserver la paix de l’Europe.
GEORGE.
Une dépê&ta de Guillaume II
Le 31 juillet l’empereur allemand télégra-
phiait de Potsdam air roi d’Angleterre, di-
sant que les propoutions de Georges V
étaient d’accord avèç se* propres sentiments,
mais qu’il venait précisément de recevoir ' la
nouvelle que Nicolas II Mobilisait sa flotte
et son armée.
Il n’a pss même attendu les résultats de la mê
dation a laquelle je m'employais, et fl m’a laissé
sans nouvelles. .Je vais a Berlin ^ur assurer la
sécurité de mes frontières de Tes,. où déjà de
grosses forces russes ont pris posithp. 1
Le roi George V répondit le l<*août qu’il
avait télégraphié au tsar sa volonttvde faire
ce qu’il pourrait pour-empêcher la rupture
des relations entre les puissances en vau se.
« Neutralité Française? »
Le même jour, le prince Lichnowsky, av
bassadeur d’Allemagne à Londres, a envoya
ig dépêche suivante au chancelier de .Beth-
mann-Holhveg :
Sir Edward Grey vient dé m’appeler au télé-
phone et mt* demandé si je pensais pouvoir dé-
clarer que nous n'attaquerons pas la France si la'
France restait neutre dans la guerre germano-
russe. J’«i dit que je pensais pouvoir assumer la
responsabilité de cette déclaration.
LICHNOWSKY.
Guillaume II essaie d’engager l'Angleterre
Le 1er août, l’empereur d’Allemagne télé-
graphiait à George Y :
Je viens de recevoir la communication de votre
gouvernement m’offrant la neutralité de la France
avec la garantie de La Grande-Bretagne. A cette
offre était liée la question de savoir si, à cette
condition, l’Allemagne.n’attaquerait pas la Frangé,
pour des raisons techniques, ma mobilisation qui
a été ordonnée cet après midi sur les deux fronts,
Est et Ouest, doit s’accomplir selon les prépara-
tifs commencés.
Des contre ordres ne peuvent être donnés et-
votre télégramme est malheureusement venu trop
tard. Mais si la France offre sa neutralité, qui seija;
alors garantie par L'armée et la flotte anglaises,
je m’abstiendrai d’altaqucr la France et j’cmplciè-'
rai mes troupes ailleurs. Je souhaite que ta Fran-
ce ne montre aucune nervosité. Les troupes, sur
ms frontière, sont en ce moment arrêtées par
ordres télégraphiques et téléphoniques, dans leur
marchç en avant au-delà dn la frontière française.
eetLiAUME.
Le même jour, le chancelier allemand té-
légraphiait à l’ambassadeur de Londres,
prince Lichnowsky :
L’Allemagne est, prête à acquiescer aux proposi-
tions anglaises si l’Angleterre garantit avec' ses
forces militaires ,et navales, ia.nealraiité française
(Uns le conflit russô-altemahd. La mobilisation
allemande s’est effectuée aujourd’hui, en réponse .
aux provocations russe?, et avant l’arrivée dçs
propositions anglaises. Par conséquent, notre
concentration à la frontière française ne peut êlfe
modifiée. Nous garantissons d’ailleurs que d’ici
au lundi 3 août, à sept heures du soir, la fron-
tière française ne sera pas franchie si l'assenti-
ment de l’Angleterre nous est parvenu à ce mo-
ment.
BLTHMAÎVN- HOLIWEG.
Et le roi George Y répondait à Guil-
laume II :
En réponse à votre télégramme qui vient de
me parvenir, je pense qù’il s’est produit' un
malentendu à propos de la suggestion qui aurait
été faite au cours u’une oonversatkcn amicaje féa-
tre le prince Lichnowsky et sir Edward Grey,
l’Allemagne et la France pourrait être retarpé
ju»qn’à ce qu’on ait trouvé un moyen d’entente
entre l’Autrtche-HoBgrie et to Russie. Sir Edward
-Grey verra le prince.Lichnowsky demain matin
pour déterminer .qu'il y à bien eu maientendu.de la
part de çe dernier.
GEORGE.
IsA. G-UEÏ^RE
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A. LA FKOISTIÊ RE DU NORD
28 août.— Les troupes allemandes semblent avoir-ralenti leur marche. Notre front
s’étend de la Somme aux Vosges.
JE IV BELGIQUE
29 Août.— Malines est pris, mais les forts tiennent toujours.
— lues atrocités allemandes continuent. Les allemands ont détruit, par l’incendie,
Louvain, ville ouverte. Des notables ont été fusillés. Un grand nombre d’hommes ont
été fait prisonniers. Les femmes et les enfants ont été embarqués dans des trains pour
des destinations inconnues.
EN PRUSSjB ORIENTALE
29 Août. — Des fugitifs provenant de la Prusse orientale sont arrivés à Berlin»
s**' Les Russes ont battu de nouveau les Allemands à Osterode. Les Allemands sont
en .pleine retraite. Ils ont perdu un drapeau.
— L’état-major russe prend toutes dispositions pour activer la marche de son armée
de Pologne sur Posen et Berlin.
EK AUTRICHE-HONGRIE
$9 Août. —On se bat entre Lemberg et la Vistule sur un iront de 3Û0 kilomètres.
sur» AI»»
27 août. — L’escadre anglo-française et les canons monténégrins ont continué le
bombardement des forts de Cattaro. Deux de ces forts sont démantelés.
2.8 Août. — Des contre-torpilleurs et des croiseurs anglais ont coulé, dans la baie
de Héligolandjdeux croiseurs allemands et en ont incendié un troisième qui prit la fuite.
Le 2 août, le prince Lichnowsky télégra-
phiait à M. de Bethmann-RÔIiweg l'explica-
tion suivante :
Les suggestions de sir Edward Grey, basées sur
le désir de garder la neutralité, de la part de
l'Angleterre, ont été faites sans accord préalable
avec la France et ont été, depuis, abandonnées
comme futiles.
En parcourant cette correspondance, re-
marque ie Daily Mail, on est frappé de ce
fait que le prince Lichnowsky donne une
version iuexacte de sa conversation avec sir
Edward Grey et que le télégramme envoyé
par ce dernier à Berlin,expliquant le malen-
tendu, a été supprimé de propos délibéré
dans la correspondance.
Sir Edward Grey n’a jamais proposé d’ac-
cueillir une proposition aussi indigna que
celle faite par i’èmpereur allemand, à savoir
que la Grande-Bretagne devrait contenir la
France tandis qne l'Allemagne attaquerait
la Russie avec la totalité de ses forces. Ce
que sir Edward Grey a dit, c’est que la
Grande-Bretagne pourrait obtenir la neutra-
lité de la France si l’Allemagne consentait
à rester neutre en cas d’une guerre austro-
russe. C’est là une vérité si évidente qu’il
n’était besoin d’aucune conversation à Lon-
dres pour la meure en lumière.
L’OFFENSIVE RUSSE
Pour bien comprendre, au fur et à me-
sure qn’eiie se déroule, l’intérêt de l’offen- ’
sive russe en Allemagne, il est nécessaire
d’avoir toujours présents à l'esprit cë qd’oa
pourrait appeler Tes éléments géographiques
au problème.
Nous allons essayer d’en donner un très
bref résumé.
Frontières. — L’enchevêtremepf des terri-
toires, allemand, russe et autrichien ressem-’
ble assez à celui des pierres de taille dans
deux maisons contiguës : la Prusse orientale
et la Galicie autrichienne constituent en
quelque sorte deux « pierres d’attente »
entre lesquelles se Iqge la Pologne russe. U
en résulte qu’avant de franchir leur fron-
tière de Pologne, qui pénètre profondément
en territoire germanique, les Russes sont
obligés de « niveler » leur front en attaquant
les deux positions avancées de l’Allemagne
et de l’Autriche : la Prusse orientale et la
Galicie. C’est ce qu’ils font en ce moment.
Distance. — A vol d’oiseau, la frontière
russe est à 700 kilomètres environ de Berlin
S l’on se place à l’extrémité de la « pierre
uSitente » allemande, c’est-à-dire à la limite
Esvde la Prusse orientale. Mais elle n’est
qu’a^jjo kilomètres environ de Berlin si l’on
se pKge à l’endroit où la Pologne russe
pénètre comme un coin entre la Prusse et
la Gilicy autrichienae.
Chmirti — Deux grandes voies ferrées
mènent dknagsîe à Berlin : i’unei au Nord,
vient de aint-Pétersboarg et traverse la
Prusse oriente par Koealgsberg et Eibing ;
l’autre, au Su, vient de Varsovie, traverse
la Pologne rus^ et passe en Allemagne par
Thorn (sur la Vhu)e) et Bromberg. Elles se
réunissent à §çhÂmemni]l, à 280 kilomètres
environ dé Berlin une autre voie ferrée
joint les deux prêchantes en diagonale, de
Thorn à Insterboort jes Russes l’ont déjà
atteinte sur une grand, partie dé son par-
cours, en même tempx,,ue sur la ligne dn
Nord ils s’avançaient kjjne part jusqu’au
voisinage de Koenjgsberg^t d’autre part ($i
l’occupation de Marienbouw est bien exacte)
jasqu’au voisinage de la vitale. Enfin, si
l’on passe la frontière de lapologne russe !
tout à fait à l’Ouest, à Strzaypw'o, près de
Posen par exemple, ou à ÇatUi, on trouve
des voies ferrées qui conduisenlÿjrectemeat
à Berlin via Francfort-sur-l’Oder.\
Obstacles. — Comme obstacles nk^rels, on
ne peut guère citer qne :
En Prusse orientale, les lacs que 'armée
russe a déjà dépassés, et, à Tentrékye ^
Prusse occidentale, la Vistule que les Basses
ont toujours la ressource de passer sur ^ur
propre territoire.
Aux abords de Berlin, l’Oder.
Il existe en outre de nombreuses placé,
fortes : Koenisberg ; Graudenz et Thorn sui
la Vistule ; Posen, Glogatr; etc... Une ar-
mée assez nombreuse pour les « masquer 1
(et c’est naturellement le cas de l’armée ras
se) doit, semble-t-il, passer entre elles sau
er,combre.
st*
Si incomplètes que soient les indications
qui précèdent, ou peut en conclure avec
qiielqué vraisemblance :
p Qu]à très bref délai les Russes auront à
;peu près « nivelé » leur bases d’opérations
suivant une ligne formée par la Vistnle (de
son embouchure à Thorn) et pa»la frontière
do Pologne ; 1
2° Qu’une fois ce résultat atteint,, il faudra
que l'Allemagne se résigne à leur opposer
une armée extrêmement nombreuse, si elle
veut les empêcher de Tranëhir les deux à
trois cents kilomètres de plat pays aoi sépa-
reront' lèür basetd’opératiogl rte. d®r-
1 nier obstacle avant Berlin..
Communiqués
du Gouvernement
29 Août, 8 h. 15.
la situation de notre front do la Somme aux
Vosges est restée aujourd’hui ce qu'elle était
hier. Les forces allemandes paraissent avoir
ralenti leur marche,
29 août, à 19 heures.
CITÉS A L'ORDRE DE L’ARMÉE
Le général commandant l’armée a cité à
l'ordre de l'armée le lieutenant Viala, du 4»
bataillon de chasseurs, qui est tombé mortelle-
ment blessé le 28 août, au moment où, à la
tête de sa section, il prononçait une contre-
attaque à la baïonnette ; le sous-lieutenant
de Castelnau, du 4e bataillon de chasseurs, qui
a fait preuve du plqs.grand, courage au cours
du combat du 2.0 août ,- ayant pris le comman-
dement de sa compagnie, a tenu tête à l’en-
nemi pendant 5 heures et a été tué au moment
où il venait de le rejeter en arrière par une
vigoureuse contre-attaque,; les sous-lieutenant
Dévie, Picard, Mummer et Guiliemin, du même
bataillon, qui ont été tués au cours du combat
du 20 août à la tête de leur troupe.
Les citations à l'ordre du jour de l'armée de
ces officiers sont les suprêmes récompenses
qui puissent être accordées à eux et à leurs fa-
milles.
LES COMBATS SUR MER
On confirme que trois croiseurs allemands,
dont le « Mainz'» et le « Coin », ont été dé-
truits par l’escadre anglaise ; ces deux croi-
seurs ont été lancés en 1909 ; ils ont 4,300
tonnes de déplacement ; leur pont cuirassé a
une épaisseur de 50 cm., leur vitesse maximum
atteint de 26 à 27 noeuds ; ils sont armés de
12 canons de 105 de deux tubes lance-
torpilles sous-marins. Leur équipage se com-
posa de 15 officiers et de 347 hommes d’équi-
page.
EN PRUSSE ORIENTALE
L’armée russe a investi complètement Koe-
nigsberg et s’est emparée d’Allenstein; les trou-
pes allemandes sont en retraite.
EN GALICIE
Les combats commencés le 26 août du côté
de Lemberg se sont transformés en une bataille
générale sur un front de plus dtT 300 kilo-
mètres.
EN POLOGNE
A Pétrokof, les Russes ont mis complètement
en déroute trois escadrons allemands et une
compagnie cycliste.
Déyêskes Havas
La Destruction de Louvain
Londres, 29 août.
Un commuiqué du ministère des affaires
étrangères de Belgique annonce que, mardi,
uu corps allemand ayant éprouve un échec,
se replia en désordre sur Louvain.
Les Allemands de garde à l’entrée du vil-
lage s'imaginant que c’étaient des Belges qui
arrivaient, firent feu sur leurs compatriotes
qui fuyaient. Par la suite, Jes Allemands,
pour couvrir leur erreur, prétendirent que
c’étaient les habitants qni avaient tiré, alors
que tous les habitants et la police elle-même
avaient été désarmés depuis plus d’ane se-
maine.
Sans faire d'enquête ni écouter les protes-
tations, le commandant allemand déclara
Vue la ville serait détruite sur-le champ.
Ordre fut donné aux habitants de quitter
‘krs habitations.
Are partie des hommes furent fait prison-
“pyemmes et les enfants furent embar-
qués V)S qes trains pour des distinations
mconSgg.
Les sojnts, au moyen, de grenades incen-
diaires, Ureut le feu à tous Tes quartiers de
ia ville. \
Plu8î.e,urÉ\pjakiüg furent fasillés.
. t^vlie v\oùvain, qui comptait 45,000
habitants et (N fut ja métropole intellec-
tuelle des PaVhjjg depuis le XVe siècle,
n ert pins aujdyd’jmi qu’un monceau de
cendres.
Au P9Wt .4e vue1 Mtêologigue, Louvain était
V’uae des villes les Plu%érâ7a3les de la Belgi-i
9ùê-fou P,*jis beau monX.efl[ çhêf-d’oeuvrp de
iarciiItéCteMàUdeu.de ià «ni teJ»ianJu,L
payé oécus Guillaume, environ 48 francs), était
l’Hôtel de Ville, édifice gothique 11448-1463) à trois
étages garnis de fenêtres ogivales et planqué de
six gracieuses tourelles que terminaient des flè-
ches percées à jour. Les façades étaient ornées
de sculptures d’un goût parfait qui contribuaient à
faire de ce palais communal l’un des plus intéres-
sants que l’on connaisse. Vis-à-vis se trouvait
t’é,: lise Saint-Pfcrre, qui avait été rebâtie au Xy*
siècle. ’ ' • ' ■ - i
L’intérieur abondait en oeuvres d'art remarqua-
bles [Tabernacle dessiné par Mathieu de Laeyenk,
XV* siècle) ; beau jubé à trois arcades séparant
là nef du choeur.
L’église Sainte-Gertrude était aussi du XV? siè-
cle ; elle possédait de magnifiques si ailes, oeuvre
de Wayer, exécutées durant la première moitié
du XVI* siècle ; c’étaient les plus bettes sculptu-
res sur bois de la Belgique.
Les haltes, construites en 1317, ancien entrepôt
de la corporation des drapiers, occupées depuis
1679 par füniversité dont Juste Lisse fut Tan des
plus illustres professeurs. La hibliothèquè était
l’une des plus riches du pays.
Louvain abondait en coins anciens qui évo-
quaient son giofieux passé. De beaux boulevards
s’élargissant en parcs en plusieurs endroits, en-
touraient la ville d’une superbe promenade tracée
sur i’èmplacement a’snciens remparts. Signalons
enfin le cbarmant parc Saint-Donat. '
Le Bombardement de Malines
Oslende, 23 août.
Jeudi soir, à onze heures, l’artillerie alle-
mande bombarda Malines pendant quarante
minutes.
La plupart des monuments publies fu-
rent atteints.
Le bourgmestre et les échevins siégeant à
l'Hôtel de Ville durent se réfugier dans
les caves.
L’autorité communale, dès la cessation du
bombardement, invita la population à éva-
cuer la ville. L’exode des habitants se fit en
bon ordre. De nombreux Malinois se réfu-
gièrent à Duffel, où iis passèrent la nuit dans
une église. Parmi eux se trouvaient de nom-
breux prêtres habillés en civil.
Le bombardement recommença le matin
à huit heures et dnra jusqu’à midi, faisant
iuir les derniers habitants.
Parmi les monuments les plus endomma-
gés, on signale i’üôtel de Ville et l’église
Saint-Pierre, qui sont totalement en ruines j
ia Justice de Paix, la Collégiale de Saint-
Rombaux, dont ia tour tient toujours, mais
dont le célèbre carillon est détroit.
Pendant ces deux bombardements, les
forts de AVaihem, de AVavr® et de Sainte-
Catherine ne cessèrent pas de répondre.
L’ennemi n’entra pas dans Malines.
L’Impôt de Guerre à Bruxelles
Ostende, 28 août.
Sur l’impôt de guerre dont Bruxelles fut
frappé, un million seulement tut payé ; les
Allemands déclarèrent que si le restant
■n’était pas versé, ils prendraient les tableaux
et les oeuvres d’art des Musées.
Le fil télégraphique réunissant l’état-major
allemand à Bruxelles et les troupes se trou-
vant devant Matines ayant été coupé, ie chef
de corps allemand remit une protestation
disant que si pareil fait se renouvelait, tout
le quartier où cela se produirait, serait rendu
responsable et des mesures énergiques se-
raient prises.
Une Escarmouche à Ostende
Ostende, 29 août.
Des chasseurs cyclistes en patrouillé ren-
contrèrent des patrouilles ds uhlans. Deux
ublans furent tués. L’un d’eux resta accro-
ché à l’étrier pendant què son cheval s’em-
ballait.
Les autres uhlans s’enfuirent.
Le Japon offre à li Rassie
sa force armée
Saint-Pétersbourg, 29 août.
Le gouvernement japonais a fait savoir à
la Russie qu’il mettait à sa disposition son
matériel du génie et, si cela était nécessaire,
plusieurs corps d’armée.
L’Action Busse
Saint-Pétersbourg, 29 août (officiel).
Les Russes occupèrent Allenstein, après
avoir reioulé les Allemands, malgré les ren-
forts reçus par ceux-ci.
En Galicie, les Russes continuant à pro-
gresser, décimèrent un régiment autrichien,
dont ils prirent le drapeau.
La Marche des Busses sur Posen
et Berlin
Rome, 29 août.
Qn mande de Saint-Tétersbourg à la Tri-
bune que l’état-major russe a pris tontes ses
dispositions pour activer la marche de son
armée de Pologne sur Posen et Berlin.
L’Avance Busse continue
Saint-Pétersbourg, 29 août.
L’armée russe de Galicie continue sa mar-
che sur Lamberg,
On se bat entre Lemberg et la Vistule, sur
un front de 300 kilomètres.
L’excde vers Berlin
Amsterdam, 29 août.
On mande de Berlin :
Des milliers de fugitifs provenant de la
Prusse Orientale 8t fuyant devant les troupes
russes, sont arrivés à Berlin.
Les Russes ont occupé Allenstein, après
avoir battu à nouveau les Allemands entre
Neidenbourg et Osterode.
Çes derniers, qui ont éprouvé des pertes
considérables, à Mulhen, sont en pleine re-
traite.
Eu Angleterre
Londres, 29 août.
Lord Crewe dit que ie gouvernement a été
profondément impressionné par l’immense
vague d’enthousiasme et de loyalisme tra-
versant les Indes; elle est,due sans doute
au désir de la population de l’Inde de voir
ses soldats hindous combattre à côté de
leurs camarades de l’armée anglaise.
On sait, aux Indes, què les troupas afri-
caines coopérèrent avec l’armée française.
Ce serait un désappointement pour les In-
des de ne pas être admises à participer à la
lutte en Europe.
L’armée serait ainsi renforcée par des
troupes possédant un entrainement excel-
lent, qui fourniront certainement l& meil-
leure preuve de leur valeur!
Les positions aux Iodes seraient sauve-
gardées.
Lord Crewe ne croit pas que des troubles
intérieurs soient possibles en raison de l'en-
thousiasme qui prévaut dans toutes ie»
classes de la population.
Dana l’Adriatique
Milan, 29 août.
Lu (terrien! délia Sera annonce que. ie fen
combiné des navires anglais et français et
des canons monténégrins, reprit dans la
nuit du au 27 août, contre les forts autri-
chiens de Cattaro, dont deux auraient été
démantelés, sprès un bombardement de six
heures,
Une petjLe escadrille autrichienne aurai!
vainement tenté de sortir de l’üe de Cbersoi,
Dana la Baie de E&ligoland
.Londres, 29 août.
Des contre-torpilleurs et des croiseurs an-
glais coulèrent dans la baie de Héligoland
deux croiseurs allemands et en incendiè-
rent un troisième qui s’enfuit avec de graves
avaries. “
La Situation à Pola
Rome, 29 août.
Ôn mande de Trieste an Messagero, que la
situation actuelle à Pola (Autriche), serait
très grave.
Le manque de vivres se fait cruellement
sentir ; les rations des soldats ont dû être
réduites de moitié.
D’autre part, des voyageurs arrivés d’AlIes-
magne, tracent un tableau sombre de la
situation économique du pays.
La disette constatée depuis plusieurs
jours prend des proportions inquiétantes.
On craint un mouvement socialiste contre
la guerre.
Le bombardement dé Belgrade
Nisch, 29 août.
Les Autrichiens continuent à bombarde!
systématiquement Belgrade.
lie Conflit Gréeo-Turo
Salonique, 29 août.
On annonce qne les rapports gréco-turcs
se sont aggravés subitemènt.
La Grèce serait sur le point do prendre
des mesures très graves.
Le Blocus de Kiao-Tohéou
Londres, 28 août. .
L’amirauté japonaise annonce le blocus
de toute la côte du territoire allemand de
KiaO-TcMod:
LA TÉLÉPHONISTE D'ÉTAIN
La petite ville d’Etain a subi deux bombar-
dements. Le premier eut lieu lundi, de i 11
heures du matin à il heures du soir. U fit
de nombreuses victimes. Le second com-
mença le mardi matin, à il heures. La ville
fut bientôt en flammes. De nombreuses
personnes périrent dans t’incendie.
Le bureau de poste était resté confié à. la
garde d’une jeune employée.Loin de cédër à
une terreur bien compréhensible, cette jeu-
ne femme ne quitta pas son poste. Pendant
que les obus pouvaient sur la ville, elle sa
tenait dans son bureau, téléphonant de'
quart d'heure en qaart d'heure à Verdun
pour rendre compte de ce qui se passait,
Le directeur des postes de Verdun étai{
en train d’écouter cette courageuse jeune
fille ; tout d’un coup celle-ci s’interrompit et
cria : « Une bombe vient de tomber dans le
bureau. »
Et tout rentra dans le silence.
Les employés des postes ont eu, en 1870,
Mlle Dodu. La téléphoniste d’Etain, en 1914,
montré que le courage de la célèbre télégra-
phiste de Pithiviers anime toujours celles
qni l’ont suivie dans la carrière. ’
La Disette prochaine
en Allemagne
D’un artiple publié par le professeur Karl Eise-
nach, dans le numéro du 22 août de El Mundo, le
grand quotidien de Madrid, nous détachons le
passage suivant :
Berlin, 13 août.
Tout patriote qui dénonce un Russe com-
me espion reçoit une indemnité de vingt
marks ; mais encore plus que la question
de l’espionnage, celle des vivres préoccupe
la population. Ils ont* en effet, terriblement
renchéri.
Un oeut coûte aujourd’hui trois marks, un
kilo de sel, deux. Tout le reste est à l’ave-
nant. Il y a à peine de la viande. Le pain,
dont le prix a quadruplé depuis les réquisi-
tions de farine laites par l’administration
militaire, 63t si rare que c’est une grande
chance d’en trouver. C’est là ce qui effraie
tout le monde, car l’Allemagne, pays de,
grande importation en matières alimentai-
res, est complètement isolée.
Un seul fait suffit pour préciser la situa-
tion : l’année dernière, l’Allemagne a im-
porté 25,127,913 quintaux de blé. De ceux-ci
23,240,590 provenaient de la Russie et le reste
de la Roumanie. Aujourd’hui que la Russie
a interdit l’exportation et que la Roumanie
ne peut la faire, par où recevoir des fa-
rines? L’année dernière l’Italie a dû importée
environ 22 millions de quintaux, l’Auti iche a
consommé une grande partie des 4,546,9?.»
quintaux exportés par ia Hongrie, et, i
rheure actuelle, elle en manque an poin»
d’avoir dû faire une démarche officielle au-;
pièîde l’Italie pouf qu’elle autorise la four-l
niture. . j
C’est là le problème. Il y a des vivres,)
quoique chers, pour deux ou trois mois,
mais si la guerre se prolonge et que le blo-
cus anglais continue ? Voilà Tunique point!
noir de la situation pour l'Allemagne.
Unique, vous ôtes modeste, Monsieur le profes-i
seur Eisenach. Vous avez encore cinq millions'
de Russes éht z vous êt, autour de vous, 1 nerois*(
me des nations alitées.
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