Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 août 1914 23 août 1914
Description : 1914/08/23 (A34,N12068). 1914/08/23 (A34,N12068).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172231f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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BRUXELLES
Nous avons dit hier que du point de
vue stratégique la prise de Bruxelles
par les Allemands ne devait pas nous
inquiéter outre mesure ; nous vou-
drions dire aujourd’hui que du point
de vue sentimental nous avons le coeur
serré que cette douleur n’ait pas été
épargnée à nos amis les Belges.
Depuis plus de quinze jours leurs
admirables troupes entravaient la mar-
che des armées allemandes et après
cet inappréciable service qu’ils nous
avaient rendu, les Belges pouvaient
espérer que nous parviendrions à
temps sur la ligne de combat pour em-
pêcher la horde ennemie de fouler
leur chère cité de son pas ignomi-
nieux. Qu’il y ailehez eux de la dé-
ception en même temps qu’une peine
amère, nous ne pouvons pas en dou-
ter ; on ne se résigne pas à voir sa
capitale envahie par l’ennemi.
Cependant, sur un appel de leur
t gouvernement, ils ont compris et, fai-
sant un nouvel effort d’abnégation, ils
ont accepté vaillamment cette nou-
velle épreuve. Ils ont compris qu’ils
devaient Jaire abstraction de leurs
plus légitimes préjêrences nationales;
que dans la grande action à laquelle
ils sont mêles,la couverture de Bruxel-
les n"était que chose secondaire ; que
l’essentiel, est que l’armée belge soit
bien à la place qui lui a été assignée
sur l'échiquier tragique où nos stra-
tèges disposent également l’armée
française et l’armée anglaise et pré-
parent ainsi la victoire.
L’appel du gouvernement belge,
sous Jorme de communiqué à la presse,
honore le peuple auquel on peut s'a-
dresser ainsi dans un moment de
Crise grave pour conjurer toute pani-
que : v II ne s’agit pas actuellement
de manoeuvrer ou de combattre seule,
dit ce communiqué. La couverture de
telle ou telle partie du pays, de telle
ou telle ville devient secondaire ; la
poursuite du but assigné à nos troupes
dans le dispositif général devient pré-
pondérante... . jl,;, ,
(( En résimïé, il rie jaiït pas penser
seulement à ce qui se passe à nos
portes, »
Cette phrâse lapidaire passera à la
postérité ; braves Bruxellois, vous ne
pensez seulement, en effet, à ce qui se
passe à vos portes et dans vos rues ;
élevant vos coeurs, vous subissez l’ou-
trage, nous le savons, avec le senti-
ment que voire sacrifice est utile pour
votre patrie, utile pour le succès des
armées alliées, utile pour le triomphe
final des idées de liberté et de droit
qui sont inscrites sur leurs drapeaux !
Mais nous, nous ne pouvons nous
délivrer de l’obsession de èe qui se
passe à vos portes et dans vos rues ;
est-il possible que votre ville aimable
et hospitalière, Joyer d’intelligence et
de progrès, gardienne de tant de tré-
sors artistiques, rendez-vous favori
des esprits libres et curieux, soit en
ce moment la rançon de nos luttes
avec le germanisme déchaîné !
Nous avons le coeur ulcéré en son-
geant à cette surprise inouïe du des-
sin, à celte effroyable injustice et cer-
tes nous nous associons de tout coeur à
cette* proclamation du gouvernement,
dont le télégraphe nous apporte l’écho,
que la France ne considérera son de-
voir accompli que lorsqu’il ne l'estera
plus un seul Allemand en Belgique. %
: Pour stimuler l'ardeur de nos sol-
dats, nous avons désormais à délivrer
non plus seulement Metz et Stras-
bourg, mais, d'un même coeur,
Bruxelles, dont nous nous sentons
citoyens par sympathie dans les
épreuves qu’elle subit pour nous.
CASPAR-JORDAN.
Dite Interview de M. Doumetgue
La Tribuna publie une interview de M. Gas-
ton Dommrgae, ministre des affaires étran-
gères,
M. Donmergue dit tout d’abord qn’il est
heureux de saisir l’occasion qui loi est offerte
pour exprimer les sentiments qne lui inspire
l’Italie :
• — Son attitude a été telle qne nous l'atten-
dions tous. Nous n’avons jamais supposé
'qu’elle pût agir différemment. Moi, le pre-
mier, je n’en aurais jamais douté, la con-
naissant autant que je l’admire et que je
l’aime.
! U existe, continue M. Donmergue, entre
l’Italie bt nous, cette sympathie innée, cette
affinité qu’on rencontre entre gens du même
sang. Notre voisine s’est immédiatement
rendu compte dp caractère détensif de la
guerre que nous avons entreprise. En enga-
geant les hostilités contre la S rbie, l’Autri-
che a commis une agression. Comment
l’Italie n’eût-elle pas conservé sa neutralité ?
le n’ignore pas ia nature dn courant politi-
que qni prévaut dans l’opinion publique de
votre pays, et je sais que cette neutralité a
rencontré une approbation unanime.
» Cette guerre ne met pas aux prises des
groupements fictifs créés par la diplomatie ;
c’est une guerre qne je qualifierai de « ten-
dance ». La plupart des peuples se sont sou-
levés contre la constitution de l’hégémonie
allemande et ceux qni n'ont paspn prendre
une attitude aussi militante se sont sage-
ment abstenus de coopérer & un acte qui pût
être interprété comme une approbation de
cette hégémonie. »
twnn ci mm
Cnrat le général Pau
a repris lolloase
Nos Troupes se mettent en marohe
Paris, 21 août.
Les premiers rapports reçus permettent
aujourd’hui d’exposer les phases des opéra-
tions en deux actes qui eurent lieu dans la
région de Mulhouse.
Nous savions, par une reconnaissance
aérienne, que les Allemands avaient laissé
entre ia frontière française et Mulhouse des
forces relativement peu importantes, ie gros
des troupes allemandes s’étant replié sur la
rive droite du Rhin.
Notre objectif était d’attaquer ces forces et
de les rejeier en arrière afin de prendra les
ponts dn Rhin et de pouvoir y repousser la
contre-attaque ennemie.
Les troupes de Beltort sa mirent en mar-
che le 7, par la trouée de Belfort et la vallée
de la Thur.
Les troupes allemandes étaient à Thann et
à Allktrch, sur deux positions. Les Alle-
mands avaient installé leur artillerie derrière
des ouvrages de campagne.
L’attaqne fut tout à fait brillante et vigou-
reuse.
Les Français chassent l’ennemi
Les effectifs engagés étaient sensiblement
égaux, et les Allemands étant fortifiés, le
succès des Français n’en a que plus de va-
leur.
L’ennemi a subi des pertes très impor-
tantes, mais la nuit venant, la cavalerie,
malgré une active poursuite, dut lé laisser
se replier sans pouvoir lui conper la re-
traite ni l’anéantir,ce qui était notre objectif.
Le lendemain, 8 août, dès l’aob;, la pro-
gression des Français continua, rencontrant
une résistance très sérieuse.
Les troupes allemandes débouchèrent de
la vaste forêt de H trd, qui a trente kilomè-
tres de longueur.
Les Français eurent néanmoins. le dessus,
et à la nuit tombante ils entrèrent dms
Mulhouse, aux acclamations des Alsaciens.
11 y eut alors des heures d’allégresse au
cours desquelles on oublia un peu trop que
l’on était en pays ennemi.
Si les Alsaciens lêtaient les soldats fran-
çais, les immigrés s’employaient à fournir
aux troupes allemandes des renseignements
précis snr la situation et les effectifs des
Français, — une brigade environ.
Un Retour offensif des Allemands
Mulhouse, difficile à défendre contre des
troupes venant de l’Est et du Nord, était
relativement facile à reconquérir en y met-
tant le prix.
C’est ce qne firent les Allemands par une
attaque de nait.
Les Allemands s’avancèrent vers la ville,ve-
nant de la forêt de Hard, de Neuf Brisach et
de Colmar, marchant dans la direction de
Cernay pour nous conper la retraite.
Ea restant à Mulhouse avec des torces in-
suffisantes nous risquions de perdre notre
ligne de retour sur Belfort. L’ordre fut donc
donné de revenir ein arrière.
Une autre hypothèse aurait pu être réali-
sée.
Si les troupes que nous avions à Altkirch
n’avaient pas été attaquées, il eut été possi-
ble de contre-attaquer l’ennemi en mer
chant sur Cernay et ep utilisant les réser-
ves, mais ponr des causes mai connues,cette
conception ne prévalut point.
La gauche étant attaquée vers Cernay par
des forces nettement supérieures, le centre
attaqué par Mulhouse et la droite restant
inactive, la bataille était mal engagée et la
retraite était la plus sage solution.
Nous avions désormais la certitude que tes
Allemands n’entendaient pas abandonner
sans combat la Haute Alsace et disposaient
de forces importantes.
Nos Troupiers bousculent les Allemands
L’opération lut reprise sur de nouvelles
bases et sous la direction du général Pau.
L’ennemi avait beaucoup souffert du feu
de l’artillerie française.
Les Français avaient été gênés par les obu-
siers allemands. Se défilant dans les" ravins,
ils étaient difficiles à repérer et lanr effica-
cité était pins morale que matérielle.
Le général Pau ayant reçu des renforls
importants pour un effort décisif et non plus
pour une reconnaissance, les Français par
tirent de Belfort et se portèrent snr Thann,
Dannemarie,menaçant la retraite allemande.
L’action snr Dannemarie et snr Thann
bien préparée et bien conduite, fut rapide et
décisive. Les Allemands brûlèrent nue gran-
de partie de Dannemarie avant d’abandon-
ner ia ville.
Mulhouse reprise à la baïonnette
Le général Pan donna alors l’ordre d'atta-
qner dans la direction de Malhouse. Le com-
bat s'engagea avec une grande vigueur de-
vant Mnlhonse.
Dans le faubourg de Dornacb, les chevaux
des. batteries ^Demandes furent tués à la
baïonnette. 24 canons furent pris.
La lotte continua dans la ville que l’enne-
mi, découragé, abandonna.
Le gros des Français se rabattit alors sur
l’ennemi qni fuyait en grand désordre.
Les Allemands ont été vivement poursui-
vis par les Français qni restent maitres des
débouchés des ponts et tiennent la partie
supérieure de la Haute Alsace.
La troupe tenant les crêtes principales des
vallées dos Vosges est en bonne position
pour poursuivre le succès dans la direction
de Colmar.
LA GUERRE!
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Bavas.
A )F2*.0]VTIÉ:iaE: SME L'EST
21 Août. — Nos troupes, en Lorraine, protègent à leur gauelie les ouvrages avan-
cés de Nancy ; leur droite est solidement installée dans le massif du Donon.
— Le but initial fixé à nos troupes, en Haute-Alsace, est atteint : les forces alle-
mandes sont rejetées sur la rive droite du Rhin.
— En prévision de l’investissement de Metz, les autorités allemandes ont pris
toutes mesures en vue d’un blocus de six mois.
EIN «IÏEAE-IQUAE:
21 Août.- Bruxelles est frappée, par les Allemands, d’une contribution de guerre
de 200 millions. *
— Namur est partiellement investie.
22 Août. — Les troupes belges ont achevé leur concentration à Anvers.
— Une grande bataille serait imminente en Belgique,
A XJA FBONTIÈRE BUSSO-ALLBItlAIVnE
22 Août. — La bataille autour de Gumbinnen (Prusse Orientale), à l’Ouest de
Eydtkuhnen, continue avéc succès pour les Russes.
EN SBESSBSÏÎS
21 Août. — Victoire complète des Serbes, après quatre jours de bataille, près de
Lojnusa. sur la rive droite de la Urina. Les Autrichiens repassent, le fleuve. De part et
d’autre, les pertes sont Considérables. Un énorme butin reste aux mains des Serbes.
S3IV AUTRICHE
22 Août. — La mobilisation autrichienne subit des dificultés réelles, par suite de
rivalités entre peuples de nationalités diverses. :
EIV ITALIE
22 Août. — On assure que la mobilisation générale serait décidée et qu’elle serait
promulguée dans deux eu trois jours.
EN HOLLANDE
22 A oût. — Le gouvernement hollandais a renouvelé à Paris et à Londres l’assu-
rance qu’il défendra vigoureusement sa neutralité.
SUR RIEK
22 Août. — Une canonnière anglaise, à'Périm,à l’entrée Sud de là Mer Bouge, au-
rait capturé deux gros bâtiments allemands.
Commuitlpés
dn Sainement
22 août, 8 heures.
LES OPÉRATIONS EN LORRAINE ET EN
ALSACE
Nous avons annoncé hier, d’après des dépê■ ■
ohes sommaires, que nos troupes d’Alsace
avaient réoccupé Mulhouse et que nos troupes
de Lorraine, devant un ennemi supérieur en
nombre, s’étaient repliées. On trouvera ci-des-
sous des détails sur cas deux séries d’opéra-
tions.
EN LORRAINE, NOS TROUPES SE REPLIENT
On sait qu’après avoir reconquis la frontière,
nos troupes s’étaient avancées en Lorraine, sur
tout le front du Donon, jusqu’à. Château-Salin ;
elles avaient refoulé dans la vallée de la Seille
et la région des Etangs, les troupes allemandes
et nos avant-gardes avaient atteint Delme, Dieu<■
ze et Morhange.
Dans la journée d’hier, plusieurs corps d’ar-
mée allemands ont engagé sur tout le front
une vigoureuse . contre-attaque ; nos avant-
gardes s’étant repliées sur le gros, le combat a
commencé extrêmement vif de part et d’autre.
En raison de la supériorité numérique de l’en-'
nemi, nos troupes, qui se battaient depuis six
jours sans interruption, ont été ramenées en
arrière. Notre gauche .couvre les ouvrages
avancés de Nancy ; notre droite est solidement
installée dans le massif du Donon. L’impor-
tance des forces ennemies engagées ne nous
eût permis de nous maintenir en Lbrraine
qu’au prix d’une imprudence inutile.
Le Suseès français en Alsace
Les détails arrivés aujourd’hui
sur l’occupation de Mulhouse, mon-
trent que nos troupes y ont obtenu
un gros succès. L’offensive, d’abord
sur fe frontThann et Dannemarie,
ensuite sur Mulhouse, a été menée
avec une extrême vigueur par un
mouvement audacieux. Le générai
Pau, une fois maître de Thann et
Dannemarie a porté ses troupes à
l’Ouest de IVIulhouse, laissant à
l’ennemi la liberté de s’engager en-
tre nos lignes et la frontière Suisse;
puis, par un deuxième effort, les
Allemands ont été rejetés sur Mul-
house. En même temps que notre
droite se portait sur Altkirch, notre
gauche s’est avancée dans la direc-
tion de Colmar et de Neuf-3risach,
menaçant ia ligne de retraite de
l’ennemi : les Allemands ont été
alors contraints d’accepter le com-
bat qui a été dos plus chauds. Dans
un faubourg de Mulhouse, à Dor-
nach, notre infanterie a enlevé à la
baïonnette 24 canons et fait plu-
sieurs milliers de prisonniers. La
lutte s’est poursuivie dans les rues,
de maison en maison ; les pertes
allemandes sont énormes.
Continuant son succès, une par-
tie de notre armée a occupé Mul-
house, tandis que tout le reste se
rabattait sur Altkirch et forçait les
Allemands à se replier vers le Rhin
qu’ils ont passé en désordre.
Ainsi est atteint le but initial fixé
à nos troupes dans ia Haute-Alsace:
le rejet des forces allemandes sur
la rive droite d» RJiin.
EN BELGIQUE
Le mouvement de retraite de l’armée belge
a continué sans incident. Des forces de cavale-
rie allemande ont traversé Bruxelles, se por-
tant vers l’Ouest ; elles ont été suivies par un
corps d’arm se. La ville a été frappée d’une
contribution de guerre de 200 millions de
francs.
' Naihitr est partiellement investi et le feu de
l’artillerie lourde a été ouvert vers midi.
Le mouvement vers l’Ouest des colonne s alle-
mandes continue sur les deux rives de la Meuse,
en dehors du rayon d'action de Namur.
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessus.
Notre Recul en Lorraine
Paris, Si août.
Des télégrammes officiels allemands ont
annoncé que l’échec subi par nous en Lor-
raine le 20 août s’était transformé ie 21 en
une déroute au cours de laquelle nous au-
rions perdu dix mille prisonniers et cin-
quante canons.
Ce sont ià des exagérations ridicules. Les
succès allemands en Lorraine ne dépassent
pas celui remporté par nous en A’sice.
D ores et déjà, le nombre de canons laissés
par nous entre les mains des Allemands est
certainement inférieur à celui que nous
leur avons pris en Alsace, et le total des
morls, des blessés, de» prisonniers et des
disparus n’atteindra pas de beaucoup dix
mille, chiffra donné comme nombre des pri-
sonniers seuls.
Au cours de leur retraite aucun élément
n’a iranchi ia Meurthe et les forces françai-
ses sont restées au Nord de Nancy.
Ce recul momentané, consécutïf'à un vi-
goureux mouvement en avant, n’est qu’un
épisode de la lutte qui entraînera nécessai-
rement de nombreuses alternatives de re-
flux.
Nos troupes de Lorraine restent pleines
d’ârdeur, de volonté de vaincre et n’aspirent
qu’à venger leurs morts.
L’emploi' des halles dum-dum
Paris. 22 août.
Le gouvernement français a adressé aux
puissances signataires de ia Convention de
La Haye, une protestation contre l'emploi,
fait par les Allemands, des balles dum-dum.
H rappelle que l’Allemagne avait signé la
Convention condamnant l’emploi des balles
explosives.
BÉpÈches Havas
La Concentration des troupes
belges à Anvers
Anvers, 22 août.
Le cqtnmuhi jué publié à dix heures ce
matin, dit que les troupes beiges ont achevé
norrnak ment leur concentration à Anvers.
Le moral de l’armée est demeuré intact.
Une grande Bataille en Belgique
Paris, 22 août.
Selon la Liberté, une grande bataille se-
rait commencée en Belgique.
Four la Libération de la Belgique
Paris, 22 août.
Un communiqué officiel dit que la France
est résolue S tout faire pour libérer le terri-
toire de la Belgique. Elle considère que son
devoir n’aura ete entièrement accompli que
lorsqu’il ne restera plus un soldat allemand
en Belgique.
Les causes des deux pays sont indissolu-
blement liées.
Il ne nous fut ças possible, en raison des
nécessités stratégiques, de participer plus tôt
à la défense de la Belgique avec l’armée
belge, mais les engagements une nous pû-
mes n’en sont que pins solennels. Noire
coopération n’en sera que plus étroite et
plus énergique.
La Belgique va recevoir
un seoours financier
Londres, 22 août.
Les gouvernements alliés à la Belgique
examinent les moyens d’aider financière-
ment cette nation.
Le fils de M, Clémsnceau blessé en Belgique
Anvers, 22 août,
M. Clémenceau, fi's de l’ex-ministre, sol-
dat dans l’armée française en Belgique, a été
blessé à la caisse. li a uié à coups de revol-
ver l’officier de chasseurs allemand qui l’a-
vait frappé.
Un Aéroplane allemand détruit
Londres, 22 août.
Le Daily Telegraph publie une dépêche de
Rotterdam d’après laquelle des patrouilles
zélandaises ont descendu à coups de fusil un
aéroplane allemand.
L’aviateur, qui est lieutenant a été fait pri-
sonnier.
La Captura dss navires de oommeros
Le Gaulois croit savoir, d’apt ès des rensei-
gnements de source italienne, ou’une vieille
canonnière anglaise-, -faisant fe service de
Perim, à l’entrëé de la môr Rouge, a cap-
turé deux gros bâtiments allemands qu’elle
a conduits à Aden.
La Mobilisation autiiohiense
Paris, 22 août.
Les renseignements les pins récents sur
la mobilisation autrichienne montrent que
les questions des nationalités jouèrent un
rôle important.
La division tyrolienne, d’abord transportée
an Nord dn lac de Constance, tut ensuite
ramenée dans le Tyrol. Les chasseurs tyro-
liens furent alors envoyés contre la Russie
et remplacés par le 13e corps composé de
Slaves.
D’autre part, l’Autriche envoya contre la
France des formations d’artillerie lourde de
siège et des automobiles,
On signa’e qu’il y a sept mille Autrichiens
à Strasbourg.
La Mobilisation Busse est en bonne voie
Copenhague, 22 août.
Un membre du Congrès américain arrivé
récemment à Copenhague venant de Tokio
par ia Sibérie, la Russie et la Finlande, pos-
térieurement à la déclaration de guerre, a
constaté, au cours de son voyage, que l’en-
thousiasme rossé est partout à son comble.
Les Polonais ne sont pas moins ardents.
t’officier américain l’accompagnant a dé-
claré qne la mobilisation et la préparation
de l’armée rnsse dépassent les prévisions les
plus optimistes.
La Famille Impériale Busse
Moscou, ïi août.
La famille impériale est partie ponr
Tsaikoie Seio.
Les Troupes russes sa Autriche
Saint-Pétersbourg, 2i août.
L’élat major annonce que les troupes rus-
ses ont passé.le ?û août,la rivière Sbroutsch,
et qu’elles sont entrées en territoire autri-
chien.
Ua Eaid des Aviateurs russes
Saint-Pétersbourg, 22 août.
Des aviateurs russes ont jeté des projec-
tiles sur des établissements de la Prusse
orientale.
Les Succès Busses
Anvers, 22 août.
La légation de Rassie communique que
les Russes s’emparèrent de nombreux pri-
sonniers et d’une batterie d’artillerie au com-
bat de Bildervel (Prusse orientale).
Les Autrichiens furent battus sous Kras-
nik (Ga'ic'c) et subirent des pertes sérieuses.
Six officiers et douze cent cinquante soldats
furent faits prisonniers.
Saint-Pétersbourg, 22 aoû'.
La bataille autour de Gumbinnen (Prusse
orientale) continue avec succès pour les
russes dont la cavalerie a pris deux canons.
Quatorze régiments d’infanterie allemande
avec artillerie lourde participent au combat.
L'Autriche et les Anglais
Zurich, 21 août.
Des voyageurs provenant de Munich rap-
portent que l’entrée en ligue des Anglais
causa dans ia capitale bavaroise ■urr’seniî-
ment de profonde déception.
La population réserve maintenant ses ma-
ni t'esta lions lesjekjS. xigoa—d'hostilité contre
lêsAngtatr.
Un Cauchemar autrichien
Le Figaro reproduit une dépêche de Trieste
de source italienne, d’après laquelle, au
cours de la nuit dn 20, la flotte autrichienne
croyant se trouver devant une flotte enne-
mie, a ouvert une violente canonnade qui
ne dura pas moins de six heures, après les-
quelles les navires autrichiens se sont aper-
çus qu’ils avaient attaqué un adversaire’
imaginaire.
Une Bataille de quatre jours
Niscb, H août.
Le quartier général annonce la victoire
complète des Serbes dans ia bataille qni dare
depuis quatre jours près de Lognusa.
Cent cinquante mille Autrichiens et autant
de Serbes y participèrent.
L’armée autrichienne qui avait passé la
Drina, fut culbutée par tes Serbes.
Les pertes des deux côtés sont énormes.
Les vainqueurs emportèrent un butin im-
portant et firent plusieurs milliers de pri-
sonniers.
L’Intervention italienne
Paris, 22 août.
Une personne récemment revenue de
Rome a assuré à Excelsior que l’opinion pn-
(iliaue italienne est unanime à réclamer
une intervention oftensive contre l’Autri-
che.
Le correspondant de l’« Eclair « à
Rome télégraphie, par voie détour-
née, que la mobilisation générale
italienne est décidée et que la nou-
velle en sera officielle pans trois
ou quatre jours.
Le Commandement de h Clarine
Londres, 22 août.
Les journaux de Rome annoncent qui
le duc des Abrozzes serait nommé com-
mandant en chef de la marine italienne
Lts Etats-Unis et le Japon
Washington, 22 août.
L’attitude des Etats-Unis à l’égard de Fui»
timatum du Japon à l’Allemagne a été ex-
posée dans la réponse faite aux assnrancee
japonaises suivant lesquelles l’intégrité de ia
Chine serait respectée.
La réponse américaine, fout en regrettant
le différend germano-japonais, prend l’occa-
sion de cet ultimatum pour constater que
la manière de voir des Etats-Unis, concer-
nant la situation, à savoir que le Japon ns
cherche pas nn agrandissement territorial
puisqu’il a promis de restituer Kiao Tchéoo
à la Chine, en maintenant l'intégrité de la
Chine et en agissant conformément à 1’al-
tiance anglo japonaise, dont le but est de
sauvegardai’ également les intérêts commer-
ciaux de toutes les puissances en Chine, et
enfin, qu’en cas de désordres ultérieur.; en
Chine, le Japon consulterait les Etats Unis
avant de prendre dss mesures au-de à dei
frontières de Kiao-Tchéou.
LES PRISONNIERS
Les Convois de Prisonniers allemands
Belfort, 21 août.
Ou vient d'amener ici 533 soldats et sons-
officiers et 15 officiers des régiments d’m*
fanterie badoise qni ont été faits prisonniers
hier à Dornach, près de Mulhouse. On en
attend un convoi pareil dans la journée de
demain. Ils sont tous dirigés sur ie Contre,
Parmi les otages pris à Mulhouse, on sb
gnate le directeur et le caissier de la succur-
sale de la Reicbsbank.
Les Prisonniers envoyés en Angleterre
Bruges, 21 août.
444 prisonniers allemands dont 12 officier!
ont été expédiés en Angleterre, via Dunker
que.
LES PILLARDS
Clermont-Fer.aLd, 2i août.
Ou vient de diriger sur Clermont-Ferrand
83 Allemands arrêtés aux en y irons da
Mulhouse, lors des premiers combats. Ceux-
ci suivaient nos soldats et dévalisaient les
morts et même les blessés sur les champs de
bataille.
Conduits à pied jusqu’à la frontière, ces
prisonniers ont été transportés à Clermont-
Ferrand, où ils comparaîtront devant le Con-
seil de guerre du 13e corps. On a trouvé sur
eux de nombreux bijoux et des sommes im-
portantes. Quelques-uns avaeat même gar-
dé des portefeuilles et des porte-monnaie
ayant appartenu à nos soldats et renter-
mant des souvenirs.
Bien que les autorités aient tenn secrète
l’arrivée de ces misérables individus, celle-
ci n’a pas tardé à se répandre parmi la po-
pulation, et une foule considérable station-
nait aux abords de a gare, où un service
d’ordre important avait été établi.
C’est avec les plus grandes d fficultés que
l’on a réussi à taire entrer cés bandits dans
les bâtiments de la caserne de ia Chasse, en
raison de ia surexcitation de la foule, qui
poussait des cris hostiles.
A signaler que plusieurs des pillards — la
fait a été tfliimé de la façon la plus formelle
— avaient en leur possession des brassard*
de la Croix Rouge ; il leur était facile ainsi
de parcourir les champs de bataille pour
exercer leur ignoble métier. Ils ont été
transportés à Clermont-Ferrand dans un
wagon et deux fourgons allemands portant
l’aigle impérial.
Le Traitement des prisonniers
Paris, 52 août
M. Messimy envoya des instruction? im-
périeuses aux commandements de régions
pour veiller à ce que les prisonniers alle-
mands, officiers comme soldats, ne soient
pas traités avec les égards et les faveurs
qui doivent être réservés aux nôtres. Nous
leur devons uniquement la vie" assurée ma-
tériellement.
Les Enrôlements volontaires
Paris, 21 août.
Lés bureaux de recrutement pour les en-
gagements volontaires fonctionnèrent sans
interruption-pendant toute la journée d'hier,
examinant un très grand nombre d’hom-
mes.
Parmi les groupes qui se présentèrent, on
en remarquait un, important, précédé d’uns
grande pancarte tricolore portant l'inscrip-
tion : « Jnifs français ».
Au nombre de 4,500 ils ont demandé à con-
tracter un engagement volontaire.
Le Général Lamothe
Paris, 21 août
Le général de division Lamothe, inspec-
teur des études et expériences techniques de
l’artillerie, président de la Commission des
études pour la défense dn littoral, est placé
dans la réserve à daler du 22 août et main-
tenu jusqu’à nouvel ordre dans son emploi
actuel.
La Question des Faillites
Paris, 21 août.
Au cours du Conseil des ministres, le mi-
nistre du commerce a fait signer un décret
relatit à la cessation des paiements relatifs
anx faillites et liquidations judiciaires.
Aucuneiustancaen déclaration de faillite ne
ponrra être engagée contre les citoyens pré-
sents sous les drapeaux.
Ea ce qui concerne les non-mobiiisés, les
cessations de paiement continueront à être
réglées par les dispositions du Code de com-
merce relatives aux faillites, mais ne rece-
vront pas la qualification de « faillites », A,
moins que le Tribunal de commercé nespé-J
ci fie qu'il en sera autrement.
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Union Postale |*0 » 30 ' Fr 40 »
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BRUXELLES
Nous avons dit hier que du point de
vue stratégique la prise de Bruxelles
par les Allemands ne devait pas nous
inquiéter outre mesure ; nous vou-
drions dire aujourd’hui que du point
de vue sentimental nous avons le coeur
serré que cette douleur n’ait pas été
épargnée à nos amis les Belges.
Depuis plus de quinze jours leurs
admirables troupes entravaient la mar-
che des armées allemandes et après
cet inappréciable service qu’ils nous
avaient rendu, les Belges pouvaient
espérer que nous parviendrions à
temps sur la ligne de combat pour em-
pêcher la horde ennemie de fouler
leur chère cité de son pas ignomi-
nieux. Qu’il y ailehez eux de la dé-
ception en même temps qu’une peine
amère, nous ne pouvons pas en dou-
ter ; on ne se résigne pas à voir sa
capitale envahie par l’ennemi.
Cependant, sur un appel de leur
t gouvernement, ils ont compris et, fai-
sant un nouvel effort d’abnégation, ils
ont accepté vaillamment cette nou-
velle épreuve. Ils ont compris qu’ils
devaient Jaire abstraction de leurs
plus légitimes préjêrences nationales;
que dans la grande action à laquelle
ils sont mêles,la couverture de Bruxel-
les n"était que chose secondaire ; que
l’essentiel, est que l’armée belge soit
bien à la place qui lui a été assignée
sur l'échiquier tragique où nos stra-
tèges disposent également l’armée
française et l’armée anglaise et pré-
parent ainsi la victoire.
L’appel du gouvernement belge,
sous Jorme de communiqué à la presse,
honore le peuple auquel on peut s'a-
dresser ainsi dans un moment de
Crise grave pour conjurer toute pani-
que : v II ne s’agit pas actuellement
de manoeuvrer ou de combattre seule,
dit ce communiqué. La couverture de
telle ou telle partie du pays, de telle
ou telle ville devient secondaire ; la
poursuite du but assigné à nos troupes
dans le dispositif général devient pré-
pondérante... . jl,;, ,
(( En résimïé, il rie jaiït pas penser
seulement à ce qui se passe à nos
portes, »
Cette phrâse lapidaire passera à la
postérité ; braves Bruxellois, vous ne
pensez seulement, en effet, à ce qui se
passe à vos portes et dans vos rues ;
élevant vos coeurs, vous subissez l’ou-
trage, nous le savons, avec le senti-
ment que voire sacrifice est utile pour
votre patrie, utile pour le succès des
armées alliées, utile pour le triomphe
final des idées de liberté et de droit
qui sont inscrites sur leurs drapeaux !
Mais nous, nous ne pouvons nous
délivrer de l’obsession de èe qui se
passe à vos portes et dans vos rues ;
est-il possible que votre ville aimable
et hospitalière, Joyer d’intelligence et
de progrès, gardienne de tant de tré-
sors artistiques, rendez-vous favori
des esprits libres et curieux, soit en
ce moment la rançon de nos luttes
avec le germanisme déchaîné !
Nous avons le coeur ulcéré en son-
geant à cette surprise inouïe du des-
sin, à celte effroyable injustice et cer-
tes nous nous associons de tout coeur à
cette* proclamation du gouvernement,
dont le télégraphe nous apporte l’écho,
que la France ne considérera son de-
voir accompli que lorsqu’il ne l'estera
plus un seul Allemand en Belgique. %
: Pour stimuler l'ardeur de nos sol-
dats, nous avons désormais à délivrer
non plus seulement Metz et Stras-
bourg, mais, d'un même coeur,
Bruxelles, dont nous nous sentons
citoyens par sympathie dans les
épreuves qu’elle subit pour nous.
CASPAR-JORDAN.
Dite Interview de M. Doumetgue
La Tribuna publie une interview de M. Gas-
ton Dommrgae, ministre des affaires étran-
gères,
M. Donmergue dit tout d’abord qn’il est
heureux de saisir l’occasion qui loi est offerte
pour exprimer les sentiments qne lui inspire
l’Italie :
• — Son attitude a été telle qne nous l'atten-
dions tous. Nous n’avons jamais supposé
'qu’elle pût agir différemment. Moi, le pre-
mier, je n’en aurais jamais douté, la con-
naissant autant que je l’admire et que je
l’aime.
! U existe, continue M. Donmergue, entre
l’Italie bt nous, cette sympathie innée, cette
affinité qu’on rencontre entre gens du même
sang. Notre voisine s’est immédiatement
rendu compte dp caractère détensif de la
guerre que nous avons entreprise. En enga-
geant les hostilités contre la S rbie, l’Autri-
che a commis une agression. Comment
l’Italie n’eût-elle pas conservé sa neutralité ?
le n’ignore pas ia nature dn courant politi-
que qni prévaut dans l’opinion publique de
votre pays, et je sais que cette neutralité a
rencontré une approbation unanime.
» Cette guerre ne met pas aux prises des
groupements fictifs créés par la diplomatie ;
c’est une guerre qne je qualifierai de « ten-
dance ». La plupart des peuples se sont sou-
levés contre la constitution de l’hégémonie
allemande et ceux qni n'ont paspn prendre
une attitude aussi militante se sont sage-
ment abstenus de coopérer & un acte qui pût
être interprété comme une approbation de
cette hégémonie. »
twnn ci mm
Cnrat le général Pau
a repris lolloase
Nos Troupes se mettent en marohe
Paris, 21 août.
Les premiers rapports reçus permettent
aujourd’hui d’exposer les phases des opéra-
tions en deux actes qui eurent lieu dans la
région de Mulhouse.
Nous savions, par une reconnaissance
aérienne, que les Allemands avaient laissé
entre ia frontière française et Mulhouse des
forces relativement peu importantes, ie gros
des troupes allemandes s’étant replié sur la
rive droite du Rhin.
Notre objectif était d’attaquer ces forces et
de les rejeier en arrière afin de prendra les
ponts dn Rhin et de pouvoir y repousser la
contre-attaque ennemie.
Les troupes de Beltort sa mirent en mar-
che le 7, par la trouée de Belfort et la vallée
de la Thur.
Les troupes allemandes étaient à Thann et
à Allktrch, sur deux positions. Les Alle-
mands avaient installé leur artillerie derrière
des ouvrages de campagne.
L’attaqne fut tout à fait brillante et vigou-
reuse.
Les Français chassent l’ennemi
Les effectifs engagés étaient sensiblement
égaux, et les Allemands étant fortifiés, le
succès des Français n’en a que plus de va-
leur.
L’ennemi a subi des pertes très impor-
tantes, mais la nuit venant, la cavalerie,
malgré une active poursuite, dut lé laisser
se replier sans pouvoir lui conper la re-
traite ni l’anéantir,ce qui était notre objectif.
Le lendemain, 8 août, dès l’aob;, la pro-
gression des Français continua, rencontrant
une résistance très sérieuse.
Les troupes allemandes débouchèrent de
la vaste forêt de H trd, qui a trente kilomè-
tres de longueur.
Les Français eurent néanmoins. le dessus,
et à la nuit tombante ils entrèrent dms
Mulhouse, aux acclamations des Alsaciens.
11 y eut alors des heures d’allégresse au
cours desquelles on oublia un peu trop que
l’on était en pays ennemi.
Si les Alsaciens lêtaient les soldats fran-
çais, les immigrés s’employaient à fournir
aux troupes allemandes des renseignements
précis snr la situation et les effectifs des
Français, — une brigade environ.
Un Retour offensif des Allemands
Mulhouse, difficile à défendre contre des
troupes venant de l’Est et du Nord, était
relativement facile à reconquérir en y met-
tant le prix.
C’est ce qne firent les Allemands par une
attaque de nait.
Les Allemands s’avancèrent vers la ville,ve-
nant de la forêt de Hard, de Neuf Brisach et
de Colmar, marchant dans la direction de
Cernay pour nous conper la retraite.
Ea restant à Mulhouse avec des torces in-
suffisantes nous risquions de perdre notre
ligne de retour sur Belfort. L’ordre fut donc
donné de revenir ein arrière.
Une autre hypothèse aurait pu être réali-
sée.
Si les troupes que nous avions à Altkirch
n’avaient pas été attaquées, il eut été possi-
ble de contre-attaquer l’ennemi en mer
chant sur Cernay et ep utilisant les réser-
ves, mais ponr des causes mai connues,cette
conception ne prévalut point.
La gauche étant attaquée vers Cernay par
des forces nettement supérieures, le centre
attaqué par Mulhouse et la droite restant
inactive, la bataille était mal engagée et la
retraite était la plus sage solution.
Nous avions désormais la certitude que tes
Allemands n’entendaient pas abandonner
sans combat la Haute Alsace et disposaient
de forces importantes.
Nos Troupiers bousculent les Allemands
L’opération lut reprise sur de nouvelles
bases et sous la direction du général Pau.
L’ennemi avait beaucoup souffert du feu
de l’artillerie française.
Les Français avaient été gênés par les obu-
siers allemands. Se défilant dans les" ravins,
ils étaient difficiles à repérer et lanr effica-
cité était pins morale que matérielle.
Le général Pau ayant reçu des renforls
importants pour un effort décisif et non plus
pour une reconnaissance, les Français par
tirent de Belfort et se portèrent snr Thann,
Dannemarie,menaçant la retraite allemande.
L’action snr Dannemarie et snr Thann
bien préparée et bien conduite, fut rapide et
décisive. Les Allemands brûlèrent nue gran-
de partie de Dannemarie avant d’abandon-
ner ia ville.
Mulhouse reprise à la baïonnette
Le général Pan donna alors l’ordre d'atta-
qner dans la direction de Malhouse. Le com-
bat s'engagea avec une grande vigueur de-
vant Mnlhonse.
Dans le faubourg de Dornacb, les chevaux
des. batteries ^Demandes furent tués à la
baïonnette. 24 canons furent pris.
La lotte continua dans la ville que l’enne-
mi, découragé, abandonna.
Le gros des Français se rabattit alors sur
l’ennemi qni fuyait en grand désordre.
Les Allemands ont été vivement poursui-
vis par les Français qni restent maitres des
débouchés des ponts et tiennent la partie
supérieure de la Haute Alsace.
La troupe tenant les crêtes principales des
vallées dos Vosges est en bonne position
pour poursuivre le succès dans la direction
de Colmar.
LA GUERRE!
Sommaire des principaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Bavas.
A )F2*.0]VTIÉ:iaE: SME L'EST
21 Août. — Nos troupes, en Lorraine, protègent à leur gauelie les ouvrages avan-
cés de Nancy ; leur droite est solidement installée dans le massif du Donon.
— Le but initial fixé à nos troupes, en Haute-Alsace, est atteint : les forces alle-
mandes sont rejetées sur la rive droite du Rhin.
— En prévision de l’investissement de Metz, les autorités allemandes ont pris
toutes mesures en vue d’un blocus de six mois.
EIN «IÏEAE-IQUAE:
21 Août.- Bruxelles est frappée, par les Allemands, d’une contribution de guerre
de 200 millions. *
— Namur est partiellement investie.
22 Août. — Les troupes belges ont achevé leur concentration à Anvers.
— Une grande bataille serait imminente en Belgique,
A XJA FBONTIÈRE BUSSO-ALLBItlAIVnE
22 Août. — La bataille autour de Gumbinnen (Prusse Orientale), à l’Ouest de
Eydtkuhnen, continue avéc succès pour les Russes.
EN SBESSBSÏÎS
21 Août. — Victoire complète des Serbes, après quatre jours de bataille, près de
Lojnusa. sur la rive droite de la Urina. Les Autrichiens repassent, le fleuve. De part et
d’autre, les pertes sont Considérables. Un énorme butin reste aux mains des Serbes.
S3IV AUTRICHE
22 Août. — La mobilisation autrichienne subit des dificultés réelles, par suite de
rivalités entre peuples de nationalités diverses. :
EIV ITALIE
22 Août. — On assure que la mobilisation générale serait décidée et qu’elle serait
promulguée dans deux eu trois jours.
EN HOLLANDE
22 A oût. — Le gouvernement hollandais a renouvelé à Paris et à Londres l’assu-
rance qu’il défendra vigoureusement sa neutralité.
SUR RIEK
22 Août. — Une canonnière anglaise, à'Périm,à l’entrée Sud de là Mer Bouge, au-
rait capturé deux gros bâtiments allemands.
Commuitlpés
dn Sainement
22 août, 8 heures.
LES OPÉRATIONS EN LORRAINE ET EN
ALSACE
Nous avons annoncé hier, d’après des dépê■ ■
ohes sommaires, que nos troupes d’Alsace
avaient réoccupé Mulhouse et que nos troupes
de Lorraine, devant un ennemi supérieur en
nombre, s’étaient repliées. On trouvera ci-des-
sous des détails sur cas deux séries d’opéra-
tions.
EN LORRAINE, NOS TROUPES SE REPLIENT
On sait qu’après avoir reconquis la frontière,
nos troupes s’étaient avancées en Lorraine, sur
tout le front du Donon, jusqu’à. Château-Salin ;
elles avaient refoulé dans la vallée de la Seille
et la région des Etangs, les troupes allemandes
et nos avant-gardes avaient atteint Delme, Dieu<■
ze et Morhange.
Dans la journée d’hier, plusieurs corps d’ar-
mée allemands ont engagé sur tout le front
une vigoureuse . contre-attaque ; nos avant-
gardes s’étant repliées sur le gros, le combat a
commencé extrêmement vif de part et d’autre.
En raison de la supériorité numérique de l’en-'
nemi, nos troupes, qui se battaient depuis six
jours sans interruption, ont été ramenées en
arrière. Notre gauche .couvre les ouvrages
avancés de Nancy ; notre droite est solidement
installée dans le massif du Donon. L’impor-
tance des forces ennemies engagées ne nous
eût permis de nous maintenir en Lbrraine
qu’au prix d’une imprudence inutile.
Le Suseès français en Alsace
Les détails arrivés aujourd’hui
sur l’occupation de Mulhouse, mon-
trent que nos troupes y ont obtenu
un gros succès. L’offensive, d’abord
sur fe frontThann et Dannemarie,
ensuite sur Mulhouse, a été menée
avec une extrême vigueur par un
mouvement audacieux. Le générai
Pau, une fois maître de Thann et
Dannemarie a porté ses troupes à
l’Ouest de IVIulhouse, laissant à
l’ennemi la liberté de s’engager en-
tre nos lignes et la frontière Suisse;
puis, par un deuxième effort, les
Allemands ont été rejetés sur Mul-
house. En même temps que notre
droite se portait sur Altkirch, notre
gauche s’est avancée dans la direc-
tion de Colmar et de Neuf-3risach,
menaçant ia ligne de retraite de
l’ennemi : les Allemands ont été
alors contraints d’accepter le com-
bat qui a été dos plus chauds. Dans
un faubourg de Mulhouse, à Dor-
nach, notre infanterie a enlevé à la
baïonnette 24 canons et fait plu-
sieurs milliers de prisonniers. La
lutte s’est poursuivie dans les rues,
de maison en maison ; les pertes
allemandes sont énormes.
Continuant son succès, une par-
tie de notre armée a occupé Mul-
house, tandis que tout le reste se
rabattait sur Altkirch et forçait les
Allemands à se replier vers le Rhin
qu’ils ont passé en désordre.
Ainsi est atteint le but initial fixé
à nos troupes dans ia Haute-Alsace:
le rejet des forces allemandes sur
la rive droite d» RJiin.
EN BELGIQUE
Le mouvement de retraite de l’armée belge
a continué sans incident. Des forces de cavale-
rie allemande ont traversé Bruxelles, se por-
tant vers l’Ouest ; elles ont été suivies par un
corps d’arm se. La ville a été frappée d’une
contribution de guerre de 200 millions de
francs.
' Naihitr est partiellement investi et le feu de
l’artillerie lourde a été ouvert vers midi.
Le mouvement vers l’Ouest des colonne s alle-
mandes continue sur les deux rives de la Meuse,
en dehors du rayon d'action de Namur.
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessus.
Notre Recul en Lorraine
Paris, Si août.
Des télégrammes officiels allemands ont
annoncé que l’échec subi par nous en Lor-
raine le 20 août s’était transformé ie 21 en
une déroute au cours de laquelle nous au-
rions perdu dix mille prisonniers et cin-
quante canons.
Ce sont ià des exagérations ridicules. Les
succès allemands en Lorraine ne dépassent
pas celui remporté par nous en A’sice.
D ores et déjà, le nombre de canons laissés
par nous entre les mains des Allemands est
certainement inférieur à celui que nous
leur avons pris en Alsace, et le total des
morls, des blessés, de» prisonniers et des
disparus n’atteindra pas de beaucoup dix
mille, chiffra donné comme nombre des pri-
sonniers seuls.
Au cours de leur retraite aucun élément
n’a iranchi ia Meurthe et les forces françai-
ses sont restées au Nord de Nancy.
Ce recul momentané, consécutïf'à un vi-
goureux mouvement en avant, n’est qu’un
épisode de la lutte qui entraînera nécessai-
rement de nombreuses alternatives de re-
flux.
Nos troupes de Lorraine restent pleines
d’ârdeur, de volonté de vaincre et n’aspirent
qu’à venger leurs morts.
L’emploi' des halles dum-dum
Paris. 22 août.
Le gouvernement français a adressé aux
puissances signataires de ia Convention de
La Haye, une protestation contre l'emploi,
fait par les Allemands, des balles dum-dum.
H rappelle que l’Allemagne avait signé la
Convention condamnant l’emploi des balles
explosives.
BÉpÈches Havas
La Concentration des troupes
belges à Anvers
Anvers, 22 août.
Le cqtnmuhi jué publié à dix heures ce
matin, dit que les troupes beiges ont achevé
norrnak ment leur concentration à Anvers.
Le moral de l’armée est demeuré intact.
Une grande Bataille en Belgique
Paris, 22 août.
Selon la Liberté, une grande bataille se-
rait commencée en Belgique.
Four la Libération de la Belgique
Paris, 22 août.
Un communiqué officiel dit que la France
est résolue S tout faire pour libérer le terri-
toire de la Belgique. Elle considère que son
devoir n’aura ete entièrement accompli que
lorsqu’il ne restera plus un soldat allemand
en Belgique.
Les causes des deux pays sont indissolu-
blement liées.
Il ne nous fut ças possible, en raison des
nécessités stratégiques, de participer plus tôt
à la défense de la Belgique avec l’armée
belge, mais les engagements une nous pû-
mes n’en sont que pins solennels. Noire
coopération n’en sera que plus étroite et
plus énergique.
La Belgique va recevoir
un seoours financier
Londres, 22 août.
Les gouvernements alliés à la Belgique
examinent les moyens d’aider financière-
ment cette nation.
Le fils de M, Clémsnceau blessé en Belgique
Anvers, 22 août,
M. Clémenceau, fi's de l’ex-ministre, sol-
dat dans l’armée française en Belgique, a été
blessé à la caisse. li a uié à coups de revol-
ver l’officier de chasseurs allemand qui l’a-
vait frappé.
Un Aéroplane allemand détruit
Londres, 22 août.
Le Daily Telegraph publie une dépêche de
Rotterdam d’après laquelle des patrouilles
zélandaises ont descendu à coups de fusil un
aéroplane allemand.
L’aviateur, qui est lieutenant a été fait pri-
sonnier.
La Captura dss navires de oommeros
Le Gaulois croit savoir, d’apt ès des rensei-
gnements de source italienne, ou’une vieille
canonnière anglaise-, -faisant fe service de
Perim, à l’entrëé de la môr Rouge, a cap-
turé deux gros bâtiments allemands qu’elle
a conduits à Aden.
La Mobilisation autiiohiense
Paris, 22 août.
Les renseignements les pins récents sur
la mobilisation autrichienne montrent que
les questions des nationalités jouèrent un
rôle important.
La division tyrolienne, d’abord transportée
an Nord dn lac de Constance, tut ensuite
ramenée dans le Tyrol. Les chasseurs tyro-
liens furent alors envoyés contre la Russie
et remplacés par le 13e corps composé de
Slaves.
D’autre part, l’Autriche envoya contre la
France des formations d’artillerie lourde de
siège et des automobiles,
On signa’e qu’il y a sept mille Autrichiens
à Strasbourg.
La Mobilisation Busse est en bonne voie
Copenhague, 22 août.
Un membre du Congrès américain arrivé
récemment à Copenhague venant de Tokio
par ia Sibérie, la Russie et la Finlande, pos-
térieurement à la déclaration de guerre, a
constaté, au cours de son voyage, que l’en-
thousiasme rossé est partout à son comble.
Les Polonais ne sont pas moins ardents.
t’officier américain l’accompagnant a dé-
claré qne la mobilisation et la préparation
de l’armée rnsse dépassent les prévisions les
plus optimistes.
La Famille Impériale Busse
Moscou, ïi août.
La famille impériale est partie ponr
Tsaikoie Seio.
Les Troupes russes sa Autriche
Saint-Pétersbourg, 2i août.
L’élat major annonce que les troupes rus-
ses ont passé.le ?û août,la rivière Sbroutsch,
et qu’elles sont entrées en territoire autri-
chien.
Ua Eaid des Aviateurs russes
Saint-Pétersbourg, 22 août.
Des aviateurs russes ont jeté des projec-
tiles sur des établissements de la Prusse
orientale.
Les Succès Busses
Anvers, 22 août.
La légation de Rassie communique que
les Russes s’emparèrent de nombreux pri-
sonniers et d’une batterie d’artillerie au com-
bat de Bildervel (Prusse orientale).
Les Autrichiens furent battus sous Kras-
nik (Ga'ic'c) et subirent des pertes sérieuses.
Six officiers et douze cent cinquante soldats
furent faits prisonniers.
Saint-Pétersbourg, 22 aoû'.
La bataille autour de Gumbinnen (Prusse
orientale) continue avec succès pour les
russes dont la cavalerie a pris deux canons.
Quatorze régiments d’infanterie allemande
avec artillerie lourde participent au combat.
L'Autriche et les Anglais
Zurich, 21 août.
Des voyageurs provenant de Munich rap-
portent que l’entrée en ligue des Anglais
causa dans ia capitale bavaroise ■urr’seniî-
ment de profonde déception.
La population réserve maintenant ses ma-
ni t'esta lions lesjekjS. xigoa—d'hostilité contre
lêsAngtatr.
Un Cauchemar autrichien
Le Figaro reproduit une dépêche de Trieste
de source italienne, d’après laquelle, au
cours de la nuit dn 20, la flotte autrichienne
croyant se trouver devant une flotte enne-
mie, a ouvert une violente canonnade qui
ne dura pas moins de six heures, après les-
quelles les navires autrichiens se sont aper-
çus qu’ils avaient attaqué un adversaire’
imaginaire.
Une Bataille de quatre jours
Niscb, H août.
Le quartier général annonce la victoire
complète des Serbes dans ia bataille qni dare
depuis quatre jours près de Lognusa.
Cent cinquante mille Autrichiens et autant
de Serbes y participèrent.
L’armée autrichienne qui avait passé la
Drina, fut culbutée par tes Serbes.
Les pertes des deux côtés sont énormes.
Les vainqueurs emportèrent un butin im-
portant et firent plusieurs milliers de pri-
sonniers.
L’Intervention italienne
Paris, 22 août.
Une personne récemment revenue de
Rome a assuré à Excelsior que l’opinion pn-
(iliaue italienne est unanime à réclamer
une intervention oftensive contre l’Autri-
che.
Le correspondant de l’« Eclair « à
Rome télégraphie, par voie détour-
née, que la mobilisation générale
italienne est décidée et que la nou-
velle en sera officielle pans trois
ou quatre jours.
Le Commandement de h Clarine
Londres, 22 août.
Les journaux de Rome annoncent qui
le duc des Abrozzes serait nommé com-
mandant en chef de la marine italienne
Lts Etats-Unis et le Japon
Washington, 22 août.
L’attitude des Etats-Unis à l’égard de Fui»
timatum du Japon à l’Allemagne a été ex-
posée dans la réponse faite aux assnrancee
japonaises suivant lesquelles l’intégrité de ia
Chine serait respectée.
La réponse américaine, fout en regrettant
le différend germano-japonais, prend l’occa-
sion de cet ultimatum pour constater que
la manière de voir des Etats-Unis, concer-
nant la situation, à savoir que le Japon ns
cherche pas nn agrandissement territorial
puisqu’il a promis de restituer Kiao Tchéoo
à la Chine, en maintenant l'intégrité de la
Chine et en agissant conformément à 1’al-
tiance anglo japonaise, dont le but est de
sauvegardai’ également les intérêts commer-
ciaux de toutes les puissances en Chine, et
enfin, qu’en cas de désordres ultérieur.; en
Chine, le Japon consulterait les Etats Unis
avant de prendre dss mesures au-de à dei
frontières de Kiao-Tchéou.
LES PRISONNIERS
Les Convois de Prisonniers allemands
Belfort, 21 août.
Ou vient d'amener ici 533 soldats et sons-
officiers et 15 officiers des régiments d’m*
fanterie badoise qni ont été faits prisonniers
hier à Dornach, près de Mulhouse. On en
attend un convoi pareil dans la journée de
demain. Ils sont tous dirigés sur ie Contre,
Parmi les otages pris à Mulhouse, on sb
gnate le directeur et le caissier de la succur-
sale de la Reicbsbank.
Les Prisonniers envoyés en Angleterre
Bruges, 21 août.
444 prisonniers allemands dont 12 officier!
ont été expédiés en Angleterre, via Dunker
que.
LES PILLARDS
Clermont-Fer.aLd, 2i août.
Ou vient de diriger sur Clermont-Ferrand
83 Allemands arrêtés aux en y irons da
Mulhouse, lors des premiers combats. Ceux-
ci suivaient nos soldats et dévalisaient les
morts et même les blessés sur les champs de
bataille.
Conduits à pied jusqu’à la frontière, ces
prisonniers ont été transportés à Clermont-
Ferrand, où ils comparaîtront devant le Con-
seil de guerre du 13e corps. On a trouvé sur
eux de nombreux bijoux et des sommes im-
portantes. Quelques-uns avaeat même gar-
dé des portefeuilles et des porte-monnaie
ayant appartenu à nos soldats et renter-
mant des souvenirs.
Bien que les autorités aient tenn secrète
l’arrivée de ces misérables individus, celle-
ci n’a pas tardé à se répandre parmi la po-
pulation, et une foule considérable station-
nait aux abords de a gare, où un service
d’ordre important avait été établi.
C’est avec les plus grandes d fficultés que
l’on a réussi à taire entrer cés bandits dans
les bâtiments de la caserne de ia Chasse, en
raison de ia surexcitation de la foule, qui
poussait des cris hostiles.
A signaler que plusieurs des pillards — la
fait a été tfliimé de la façon la plus formelle
— avaient en leur possession des brassard*
de la Croix Rouge ; il leur était facile ainsi
de parcourir les champs de bataille pour
exercer leur ignoble métier. Ils ont été
transportés à Clermont-Ferrand dans un
wagon et deux fourgons allemands portant
l’aigle impérial.
Le Traitement des prisonniers
Paris, 52 août
M. Messimy envoya des instruction? im-
périeuses aux commandements de régions
pour veiller à ce que les prisonniers alle-
mands, officiers comme soldats, ne soient
pas traités avec les égards et les faveurs
qui doivent être réservés aux nôtres. Nous
leur devons uniquement la vie" assurée ma-
tériellement.
Les Enrôlements volontaires
Paris, 21 août.
Lés bureaux de recrutement pour les en-
gagements volontaires fonctionnèrent sans
interruption-pendant toute la journée d'hier,
examinant un très grand nombre d’hom-
mes.
Parmi les groupes qui se présentèrent, on
en remarquait un, important, précédé d’uns
grande pancarte tricolore portant l'inscrip-
tion : « Jnifs français ».
Au nombre de 4,500 ils ont demandé à con-
tracter un engagement volontaire.
Le Général Lamothe
Paris, 21 août
Le général de division Lamothe, inspec-
teur des études et expériences techniques de
l’artillerie, président de la Commission des
études pour la défense dn littoral, est placé
dans la réserve à daler du 22 août et main-
tenu jusqu’à nouvel ordre dans son emploi
actuel.
La Question des Faillites
Paris, 21 août.
Au cours du Conseil des ministres, le mi-
nistre du commerce a fait signer un décret
relatit à la cessation des paiements relatifs
anx faillites et liquidations judiciaires.
Aucuneiustancaen déclaration de faillite ne
ponrra être engagée contre les citoyens pré-
sents sous les drapeaux.
Ea ce qui concerne les non-mobiiisés, les
cessations de paiement continueront à être
réglées par les dispositions du Code de com-
merce relatives aux faillites, mais ne rece-
vront pas la qualification de « faillites », A,
moins que le Tribunal de commercé nespé-J
ci fie qu'il en sera autrement.
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