Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-20
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 août 1914 20 août 1914
Description : 1914/08/20 (A34,N12065). 1914/08/20 (A34,N12065).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172228r
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Il On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste do France
LES AFFAIRES VONT REPRENDRE
L’AUTRE DEVOIR
Se battre est en ce moment le pre-
mier des devoirs ; c’est peut-être aussi,
sinon le plus facile, du moins le plus
tentant. Lorsqu'on est là à attendre,
le coeur gonflé à éclater, des nouvelles
de la partie décisive où se décide le
sort de la patrie,que l’on se sent séparé,
comme par un continent des champs
de bataille paraissant d'autant plus
lointains que le secret des opérations
militaires est mieux gardé, on ne vou-
drait qu’une chose c’est partir aussi,
laisser là cette vie quotidienne trop
terre à terre, trop en inharmonie avec
les événements inouïs qui bouleversent
le monde et aller vivre de la vie In-
tense de ceux qui affrontent la mort t
Et cependant, ceux qui restent ont_
un autre devoir à remplir, sinon aussi
urgent, du moins aussi nécessaire
pour le salut de la Patrie,' c’est de J
travailler. Le plaisir palpitant des I
armes ne nous étant pas donné, il I
nous reste la joie austère du travail, I
du moins en attendant que nous I
soyons mobilisés à notre tour. S’il I
est permis qu’un certain nombre de I
citoyens se fassent tuer pour la Pa-1
trie, la Patrie, elle, doit continuer à
vivre ; il faut donc que nous Valimen-1
tions par l'agriculture, le commerce
et l’industrie qui ne sauraient être
suspendus sans grave péril. Il ne faut
pas que notre pays soit anémié pour
jouir des fruits de la victoire que nos j
soldats nous préparent t
Grâce à notre situation géogra-
phique et grâce à la liberté des mers
que nous assurent notre flotte et celle
de l'Angleterre, nous avons cette
chance énorme au milieu d’une guerre
qui paralyse éeonoirüquement presque
toute l’Europe, de rester en relation
à peu près avec le monde entier, aussi
bien pour nos approvisionnements que
pour nos exportations, ce qui favorise
singulièrement la reprise nécessaire
des affaires.
De plus, nous avons maintenant à
notre disposition, comnie l’Angleterre
elle-même, les immenses marchés ac-
caparés un peu partout par l’Alle-
magne qui, pour le moment en tout
cas, ne peut absolument rien faire.
Nul doute qu’avec un peu d’ingéniosité
nous saurons en profiter.
Sans doute, la soudaineté de la
guerre qui a mobilisé du jour au len-
demain toute l’Europe, a déterminé
une crise financière sans exemple à
laquelle il a fallu remédier d’urgence
par des mesures exceptionnelles dont
Tt T . _ _• _•* X -s A* A 1 ~ OI'AM
les puis irritantes ont eieia suspensiun i
de l’escompte et l’application du mo-1
ratortum aux dépôts en banque; |
£t, certes, il n'est pas commode de
faire des affaires dans ces conditions. I
Mais l’affolement des premiers jours
a cessé et le calme revient avec une I
plus juste compréhension des choses. I
De tous côtés, dans les milieux com-1
pélents, on formule des voeux et des I
propositions intelligentes et raisonna- 1
Mes en vue de la reprise du travail. I
Bien entendu, notre ville ne devait I
pas être la dernière à entrer dans J
cette voie ; nos lecteurs verront plus
loin que hier même la Chambre de J
Commerce a pris une délibération que I
notre municipalité a faite sienne, ten-1
dant à ce qu’à la fin du mois le renou-
vellement du moratorium serait accor-1
dé aux banques qu’à la condition I
qu’elles remboursent jusqu’à 5 o/o j
par semaine des dépôts et soldes cré- I
diteurs en compte-courant du com- I
merce et de l’industrie.
La Chambre de Commerce a de-
mandé de plus que la Banque de
Erance consente à escompter les effets
de commerce dans les conditions re-
glementaires sous la garantie des trois
signatures. Or, au moment ou nous
achevons ces lignes nous avons la bonne
fortune de recevoir une dépêche Havas ]
nous annonçant, d’après le ministre
des finances, que « pour favoriser les
affaires, la Banque de France allaitI
escompter le papier commercial aussi
largement que possible. »
La dépêche ajoute que grâce au
ministre des Travaux publics, pris
d'émulation, « le trafic des marchan-
dises reprendra dès aujourd hui de
façon à permettre une reprise des
affaires. » Tout cela est d excellent
augure et pendant que nos fils et nos
frères vont au feu retournons donc
au travail, les uns et les autres pour
la Patrie l
CASPAR-JQBDAN.
La Hotte Anglaise
a nettoyé les Mers
LE DRAPEAU COMMERCIAL DE L'ALLEMAGNE
NE FLOTTE PLUS NULLE PART
Du collaborateur naval du Times :
Les mers sont ouvertes au commerce bri-
tannique. Le drapeau commercial de l’Alle-
magne ne flotte plus nulle part. La nation
anglaise se rendra compte de la signification
de ces deux laits.
Ils prouvent l'efficacité des mesures que
l’amirauté britannique a prises ponr entra-
ver l’oeuvre des corsaires du commerce.
Ils attestent la vigilance des croiseurs an-
glais qui ont balayé des mers tons les navi-
res marchands de l’ennemi, les ont capturés
ou enfermés dans des ports neutres.
* IIS montrent l’excellence de cette pression
silencieuse dont nous parlions l’autre jour,
de cette « force statique » invisible exercée
par nos navires de guerre.
Que les mers soient libres an commerce
anglais, cela nerésulte pas seulement du rap-
port officiel visant les routes maritimes com-
merciales, cela résulte de rapports qui arri-
vent chaque jour à Londres de tons points
du globe. Les neutres aussi bien que notre
pays ressentiront les bienfaits de ce contrôle
naval.
Il n’y a que dans la Baltique et dans la mer
Noire que notre contrôle ne s’exerce pas,
cela par suite de circonstances géographiques
particulières. ;
Si la Russie avait pu mobiliser sa flotte
aussi rapidement que nous avons mobilisé
la nôtre, la Baltique eile-môme n’échapperait
pas à la règle générale.
Même dans la mer du Nord, dans l’« Océan
allemand » comme on l’appelle sur certaines
cartes, les bateaux de pêche anglais s’aven-
j tarent librement, les paquebots vont- et
viennent d’Angleterre en Norvège ; nne bar-
que norvégienne, VIngrid, est arrivée mer-
credi de la Baltique à Douvres, sans avoir re-
marqué aucun signe de gaerre.
Rien de semblable ne s’est jamais produit
dans l’histoire dû monde. Voici à peine une
I semaine que la guerre est déclarée ; cer-
I tains indices prouvent que l’Allemagne avait
[ fait dès préparatifs en vue-d’une « guerre de
[ course » ; or, ces préparatifs n’ont servi à
| rien car une guerre de course ne peut dqn-
| ner des résultats que si elle est entreprise
[ sur l’heure et énergiquement.
| A remarquer qn’outre le Goeben et le Bres-
| lau, qui circulaient dans la Méditerranée,
| une douzaine de grands croiseurs allemands
| se trouvaient çà et là, dans les océans, ponr
| veiller sur le commerce maritime allemand.
INTERROGATOIRE
du Meurtrier de Jaurès
Paris, 19 août.
M. Driou, juge d’instruction, a interrogé
aujourd'hui Raoul Villaia, l’assassin de
Jaurès, sur l’emploi de son temps dans la
journée dn crime. Villaia a déclaré qn il
acheta dans la matinée un numéro de l'Hu-
manité et du Journal ; l’après-midi il rentra
se reposer et trouva dans sa chambre un
garçon d’hôtel, snjetallemand, qui lisait l'Hu-
manité avec un véritable plaisir.
Villaia sortit en projetant d’essayer un
revolver et de faire differentes courses. A la
fin de l’après-midi, il acheta le Temps et fut
effrayé de lire la liste que donnait ce journal
des préparatifs que l’Allemagne faisait jour
par four depuis les derniers incidents di-
plomatiques. La lecture de cette liste l’ir-
rita.
Après dîner il se promena sur les grauus
boulevards et écrivit deox lettres. La non- j
velle parue dans les journaux annonçant la I
mobilisation partielle accrut sa surexcita- J
tion. Viilain oensa à passer sa colère en ti-1
rant sur Jaurès et il se dirigea me de Mont-1
martre. Il s’enqnit à l'Humanité si Jaurès I
était arrivé. Il lui fut répondu que Jaurès
était absent. Il pensa alors à regarder par la
fenêtre du restaurant où il savait que Jaurès I
dînait habituellement. L’apercevant alors,
Viilain hésita, s’emportant tour à tour con- I
tre Jaurès qni, dit-il, fit-tout pour nuire au |
pays et contre l’indécision de lui-même. Se I
décidant enfin, il sonleva brusquement le
rideau derrière lequel Jaurès dînait et tira
deux coups de revolver.
Viilain ignore ce que devint ensuite son re-
volver ; il fut arrêté aussitôt. Viilain a décla-
ré qu’il fut seul durant toute la jqurnée ou il j
! accomplit son crime sans complice. Il n a-
i dressa la parole à personne et recoupait
qu’au moment du crime il avait deux revol-
vers. Il dit aussi que le gendre du proprié-
taire de l’hôtel où il habitait parlait souvent
en allemand avec le domestique, mais lai-
même n’adressa jamais la parole au domes-
tique qu’il détestait parce qu’il était alle-
mand.
La Santé du Pape
Rome, 19 août.
Le bulletin de la santé dn par», Publié à
trois heures de l’après-midi, disait que létat
empirait. Les symptômes de faiblesse du
coeur étaient si menaçants qu on crat que
Pie X était en danger immédiat. Peu après
on constata une légère amélioration, mais
l’état reste grave.
Rome, 19 août.
Tons les cardinaux actuellement à Rome
furent avertis de l’aggravation de 1 état du
pape. La plupart arrivèrent au Vatican.
La soeur et le frère du pontif furent éga-
lement mandés.
Mgr Ziîmpmi auuuuiaua au
niers sacrements. . . _ . .
A la basilique Saint-Pierre et dans toutes
les églises, le Saint-Sacrement fut exposé.
De nombreux fidèles s’empressèrent de prier
pour la santé du souverain pontif.
Une fonle considérable vint stationner sur
la place Saint-Pierre-
T n A C3rTLTJEIï3K.Î^.JE
Sommaire des nrincipaûx faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A LA. FRONTIÈRE I»E L’EST
18 Août.— Le maire de Badonviller (Meurthe-et-Moselle), M. Joseph-Edmond Be-
noît, dont la conduite fut admirable, est nommé chevalier (le la Légion-d’Honneur.
ETV BELGIQUE
18 Août. — Les Allemands tentent de passer la Meuse sur un pont, à Deshoux.
L’artillerie française les repousse en leur faisant subir des pertes considérables.
19 Août. — Un combat violent est engagé du côté de Dinant.
— Le bruit court, mais il n’est pas confirmé officiellement, que le gouvernement
belge se serait retiré à Anvers.
A LA FRONTIÈRE RUSSE
J6 Août. — Les Allemands sont repoussés par les Russes, à Eydtkuhnen.
— Les Autrichiens tentent de-s’emparer-de Wtedimit-Volinsky. Repoussés, ils su-
bissent de grosses pertes.
UE BRÉSIL ET L’ALLEMAUn*fir
19 Août. Le Brésil aurait demandé des explications à l’Allemagne au sujet de
l’attaque dont fut victime M. Bernardino Campos, président de l’état de Saint-Paul.
Communiqués
du Eoronement
Paris, 19 août, 22 heures.
^/HÉROÏSME
d’un Maire français
Le Journal Officiel publie le décret sui-
vant :
Est nommé au grade de chevalier
dans l’ordre nàtîônai ne ta tegtow
d’honneur, M. Joseph-Edmond Be-
noît, maire de Badonviller (Meur-
the-et-IVIoselle) : conduite héroïque
dans l’exercice de ses fonctions. A
la suite des actes de sauvagerie et
de meurtres commis par les soldats
allemands dans la commune, sa
femme ayant été assassinée et sa
maison incendiée, il a, avec un
sang-froid et une fermeté admira-
bles, continué à assurer sans dé-
faillance la protection et la sécurité
dé la population. A sauvé par la
suite la vie d’un prisonnier alle-
mand menacé par la juste coière
des habitants, donnant ainsi un
magnifique exemple d’énergie et
de grandeur d'âme.
Un Aviateur Allemand prisonnier
Près de Dinant, nos troupes ont abattu un
avion allemand. Le pilote a été tué, I observa-
teur prisonnier, l’appareil est intact.
Dépêches Havas
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessus.
Foui la Reprise des Affaires
Paris, 19 août.
Le ministre des Finances a an-
noncé au Conseil des Ministres
que pour favoriser les affaires, la
Banque de France va escompter le
papier commercial aussi largement
que possible.
Le ministre de la Querre et le
ministre des Travaux publics ont
annoncé que le trafic des marchan-
dises allait reprendre demain, de
façon à permettre la reprise très
I sérieuse des affaires.
Les Réquisitions militaires
vont être payées
Paris, (9 août.
| Le Conseil a décidé que les réquisitions
militaires seront désormais payées, moitié
en argent et moitié en bons du trésor, avec
effet rétroactif.
Les Bues Jean-Jaurès et de Liège
Paris-, 19 août.
Le Conseil des ministres a approuvé l’ar-
rêté du préfet de la Seine donnant le nom de
Jean Jaurès à l’avenue d’Allemagne et le
nom de Liège à la rue de Berlin.
Le sort des AIsaoleus-Lorralns militants
Paris, 19 août
Des nouvelles dignes de foi noos annon-
cent que M. Blumenthal, ancien manu de
Colmar, a réussi à quitter l Alsace et gu ii
l MI an beu sûr. Moins heureux serait M.
Léon Bol!,'directeur du Journal d’Alsace-Lor-
raine, et ie docteur Bûcher, directeur de
la Revue d Alsace, qui sont, dit-on, incarcérés
on internés dans nne forteresse.
Un Monoplan Allemand à Lunéville
Paris, 19 août.
H cr matin, nn monoplan allemand arbo-
rant les couleurs françaises, a laissé tomber
d’une hauteur d’environ 1,300 mètres, trois
bombes sur Lunéville.
Ces projectiles sont tombés dans le jardin
public sans causer aucun accident de per-
sonne. Les dégâts matériels sont insigni-
fiants.
Le Gouvernement Belge
Paris, 19 août. J
Un comfnuniqué officiel, publié à 10 heu- I
res ce matin* dit que le béait a Gouru, à di- |
verses reprises, que la gouvernement belge j
se serait retiré à Anvers. [
Ce bruit n’a pas encore été confirmé offi- j
ciellement. 1
Quand bien même cette nouvelle serait |
exacte, elle ne surprendrait nullement les j
autorités militaires. I
Dans l’organisation de la défense de la |
Belgique, il a toujours été supposé que ie
centre de résistance du pays voisin et allié
serait Anvers.
Les Allemands tentent de traverser la
Meuse
Bruxelles, 19 août.
Le Vingtième Siècle dit que les Allemands
tentèrent de passer la Meuse sur le pont à
Deshoux, mais que les batteries françaises
leurs causèrent de grands ravages.
La canonnade est également engagée dn
côté de Dinant.
Bruxelles, 19 août.
Les Allemands ont fait nne nouvelle ten-
tative pour franchir la Meuse. Ils furent re-
poussés par l'artillerie française, qui leur
infligea des pertes considérables.
La violente canonnade se poursuit du côté
de Dinant.
Le quartier de la gare a été évacué.
Les Réquisitions en Belgique
Bruxelles, 19 août.
Les armées alliées auront le même pou-
voir de réquisitionner, excepté pour les den-
rées alimentaires.
Dans l’Armée anglaise
Paris, 19 août.
Le général Grierson, commandant la par-
tie des forces anglaisas débarquées en Fran-
ce, a succombé à nne congestion. Il sera
remplacé par le général Smithderrien.
Une Proclamation de lord Kitohaner
Londres, 19 août.
Lord Kitchener a adressé aux soldats dn
corps expéditionnaire une proclamation leur
recommandant de montrer l’exemple de la
discipline et d’nne fermeté parfaite sous le
fen, mais aussi de maintenir les relations les
pins amicales avec les mations alliées ; d’être
invariablement courtois et aimables et de
regarder le pillage comme an acte indi-
gne.
atrocités s Mensonges
A F,T/reftgAjrpi»
Lettres de Soldats allemands
Paris, 18 août.
Les troupes françaises saisirent de nom-
breuses lettres de soldats allemands prove-
nant de Badonviller, à quelques kilomètres
de la frontière. Plusieurs disent que les Al-
lemands firent soixante kilomètres en Fran-
ce ; une antre dit : « Nous serons à Paris à
la fin dn mois » ; nne autre dit : « Nous
sommes dans le Sndde la France. »
La plupart de ces lettres injurient lès sol-
dats français. Il convient de remarquer que
les soldats allemands qui écrivirent ces let-
tres reculent depuis quatre jours devant les
Français.
Les soldats allemands déclarent qn'ils ne
manquent pas d’argent ; qu’ils en obtien-
nent sous la menace du revolver. Avant
l'incendio dw villages, les Allemands em-
portent tont ce qni est mangeable oo bu-
vable.
Un antre soldat écrit : « La première ville
rencontrée à la frontière fat complètement
détraite. Tons les Français civils sont fusil-
lés s’ils ont seulement nne mine suspecte on
malveillante. On fusille tons les hommes,
les jeunes garçons non adultes. »
Une antre lettre dit : « Je vis passer trois
convois de paysans français prisonniers.
Tous seront fnsillés ».
Une aatre lettre dit : « Noas fusillâmes les
habitants de quatorze à soixante ans ; nous
abattîmes trente pièces ».
Vingt antres lettres contiennent des phra-
ses disant : « Tout fut fusillé ou l’on tne tout
— nous ne laissâmes ancun habitant vivant,
sauf les femmes ».
Cette furenr est motivée par l’accnsation
que des civils tirèrent sur les Allemands et
que le gouvernement françii» leur fit distri-
buer des armes et des munitions.
Tout le monde, même en Allemagne, sait
que cela est tant . '
Les lettres saisies indiquent qne de nom-
breux réservistes allemands moururent de
chaleur sur les routes.
Un régiment bavarois engagé dans la ré-
gion snbit des pertes colossales.
Le maire et les notables de Blamont ont
été condamnés à mort par les Allemands.
L’arrivée rapide des troupes françaises ame-
nant le désordre et la retraite des Allemands,
leur sauva la vie.
Le dépouillement des lettres des soldats
allemands a permis d’établir irréfutable-
ment que les incendies de villages et la mise
à mort des habitants furent nne mesure gé-
nérale ; que ces babitants n’avaient pas tiré
de coups de fusil et enfin qne l’ordre d’exé-
cution fut donné par un commandant.
Le steamer français « Saghalien » menacé
Paris, 19 août.
Un des passagers dn navire français Sagha-
ïfen fit au Matïnle récit des difficultés ren-
contrées par ce bâtiment pour sortir des»
eaux turques dans la nuit du II au 12 cou-
rant. ...
Comme le Saghalien s’apprêtait a quitter
les Dardanelles, il se vit barrer la ronte par
le Breslau et le Goeben qui lui signifièrent
qu’au.moindre signe d’appareillage, ils le
couleraient.
Le lieutenant du Saghalien se Tendit au-
près dn gouverneur et Ini fit comprendre la
responsabilité que faisait peser sur lui la
menace des navires allemands. Ii lui dé-
clara qu’il acceptait de quitter les eaux tur-
ques, aux seules conditions qu’un remor-
queur prendrait le navire à la remorque.
De plus, il serait convoyé par un contre-
torpilleur tare qni se tiendrait constamment
entre lni et les navires allemands et lai-
même serait son passager jusqu’à la sortie
des Dardanelles.
Le gouverneur s’inclina. Le lendemain, le
Saghalien pouvait quitter les eaux turques
sans que les bâtiments allemands tentent
la moindre chose contre lui.
Un Appel du grand-duc Nicolas
aux peuples slaves de Galioie
Saint-Pétersbourg, 18 août.
L’appel suivant a été adressé par le géné-
ralissime grand-duc Nicolas an peuple
russe de Galicie :
« Frères, le jugement de Dieu est pour les
chrétiens qui font preuve de patience et
d’abnégation.
» Le peuple russe languissait depuis des
siècles sons le joug étranger; mais m la
flatterie ni les persécutions ne pouvaient
briser en lui l’espoir de ia liberté.
» Comme un torrent grossi par l’orage
emporte les rochers qui lui font obstable
ponr aller se fusionner avec la mer, de
même il n’y a pas de force capable d’arreter
le peuple russe dans son élan vers Panifica-
tion. Qu’il n’existe pins de Russie subju-
guée. Que le pays formant l’héritage de saint
Wiadimir, le patrimoine de Yaroslaw Osmo-
mist et des princes Danilo et Roman rejette
I le joug et qu’il lève la bannière de la Rassie
unifiée, grande et indivisible.
» Que se manifeste la providence de Dieq
qui a béni l’oeuvre des grands hommes qui
ont travaille à l’unité de la Russie.- „. -
» Que Dieu aide son oint, 1 empereur Nico-
las de toutes les Rossies, pour achever 1 oeu-
vre commencée par le grand-duc Ivan.
» l égp.tni fraternelle Russie galicienne
qui a tant souffert, lève-toi à l’arrivée de
Farinée russe 1 Pour vous tous, frères qni
serez délivrés, il y aura place au sein de la
mère Rassie.
» Sans vouloir blesser les gens paisibles,
quelle que soit leur nationalité, sans cher-
cher votre bonheur dans la persécution des
étrangers, comme l’ont fait les Schwabes,
levez votre glaive contre les ennemis, élevez
vos coeurs vers Dieu, en lui adressant votre
prière pour la Russie et ponr le tsar russe!»
Cérémonie religieuse en Russie
Moscou, 19 août.
Une cérémonie religieuse a en lien aujour-
d’hui an Kremlin, en présence du tzar et de
ia famille impériale.
Elle a revêtu un éclat incomparable.
Elle était destinée à attirer les bénédïc-
‘ tions de Dieu sur les armées russes et al-
liéos*
Les ambassadeurs de France et d’Angle-
terre, qui étaient aux côtés du tzar, ont été
acclamés par la fonle.
Les Autrichiens refoulés
Saint-Pétersbourg, 19 août.
Un communiqué officiel dit que, le 16
août, la deuxième division de cavalerie au-
trichienne renforcée de deux bataillons d in-
fanterie et de deux batteries d artillerie, a
taolùtiA rtaifl#r«r 46 Y ladimir-V oltnsky.
L’ennemi a été repoussé avec de grosses
pertes. . ■_ .
Les Russes ont repoussé en outre à Eyfltt-
knhnen la première division d’infanterie
allemande avec trente-six canons.
Les Pertes autrichiennes
Saint-Pétersbourg, 19 août.
La cavalerie rosse repoussa une division
de cavalerie autrichienne sur la ligne Goro-
dok Konzimine. Les Autrichiens subirent
de graves pertes. Ils se replièrent, pour-
suivis.
Les perles russes sont insignifiantes.
Le Brésil et l’Allemagne
Le Journal dit qae le Brésil, par l’intermé-
diaire de son ministre à Berlin, a demandi
des explications au sujet de l’attaque don
fut victime Bernardino Campos, président d(
l’Etat de Saint-Paul.
L’AuiHlê Oréco-Française
Athènes, 18 août.
A la suite du rappel de la mission mili-
taire française, M. Venizelos a adressé an
chargé d'affaires de France, une lettre disant
que la Grèce entière gardera le souvenir im-
périssable des éminents services qu’il rendit
et des grands enseignements qu’il donna.
Le concours donné par la France à la Grèce
constituera un chaînon de plus pour la sé-
culaire etjmmuable amitié que tant, de sou-
venirs ef d’intérêts communs greffèrent el
sans cesse développèrent entre les deux
pays. ’
Turquie
Vallons, 19 août.
Les insurgés musulmans ont incendié
Bérat. Ils ont occnpé Fiéri.
Valions est sans défense.
La Bataille de Melin
d’après les journaux
Italiens et Suisses
De Milan :
Le correspondant dn Secolo à Bâle a re-
cueilli d’an témoin ocnlaire les détails sui-
vants sur les combats quise-sont-iirrés- au-
tour de Mulhouse :
« Les Français s’étaient mis en marche en
longeant la ligne du Rhin dans la direction
de Bâle à Strasbourg. C’était an spectacle
imposant. , *,
» L’attaqae fat commencée par 1 aile
droite. ' E'.‘
» Pendant ce temps, s’opérait le déploie-
ment d’autres troupes dans la direction de
Colmar.
» Le premier contact avec les tronpes al-
lemandes, qui avaient reçu des renforts ba-
varois, s’était fait arec le 14® corps d’armée
(de Bade) et avec le Ier corps d’armée bava-
rois. *
» Les deux composaient l'aile gauche, qui
avait la mission particulière de s’opposer à
la marche en avant des Français. Bien ôt
après, furent engagés les antres corps d’ar-
mée qui suivaient, disposés en forme d’é-
ventau entre Colmar et Strasbourg, tandis
que l’aile gauche avançait en tournant et eu
débouchant an pont de Huningue.
» Le choc lut terrible.
» On se battait jusque dans les rues de
Mulhouse. v ■ ., •
> on a transporté les morts et les blessés
dans les hôpitaux, les écoles, les salles pu-
bliques ».
La Stampa de Tarin reçoit de Bâle, en date
du 12 août, cette antre dépêche :
« Hier soir, quelques troupes françaises
descendant des collines de Mulhouse ont ten-
té une offensive dans la ville, dont les Alle-
mands occupent non seulement les positions
du Nord, mais aussi les quartiers. L’alarme
donnée, les Allemands courent à la défense.
L’action de l’infanterie est appuyée par l’ar-
tillerie. Une mêlée horrible s’engage dans
tontes les rues et l’on s’y bat toute la nuit.
» Plusieurs maisons ont été incendiées et
les flammes étaient visibles à une très gran-
de distance ».
Un Anglais germanoptiile Mut
Le professeur Ramsay est un esprit des
pins distingués de l'Angleterre, qui sé-
journa dernièrement parmi nous.
C'est lui, en effet, qui présida le Congrès
des Sociétés gavantes tenn dans notre ville,
le mois dernier.
Avant ia déclaration des hostilités, il avait
été nn des signataires dn manifeste deman-
dant constamment que l’Angleterre n’entràt
pas en gaerre contre l’Allemagne.
Le professeur Ramsay apprécié aujour-
d’hui autrement les choses. Voici la lettre
que le Times publiait le 13 août du savant
anglais :
« L’admiration que m’inspire l'Allemagne
en tant que puissance civilisatrice d’après
sa méthode (qui diffère de la nôtre),se trans-
forme en nn sentiment de répulsion lors-
qu’elle fait injustement servir son influence
légitime dans le monde de la pensée à fouler
aux pieds l’équité et le droit, et à contrain-
dre un Etat neutre à subir les, horreurs de
la gaerre. „
» Par les mêmes raisons qui me firent
signer le manifeste, je reconnais maintenant
que l’Allemagne cherche à asservir l Europe et
qu’il faut résister à tout prix à cette tent itive.
» Ma conviction personnelle que la guerre
serait rendue inévitable dans un coart déla?
me rendait encore plus décidé à manifester
la protonde répulsion qu’elle m’inspirait.
Ceux qui ont traversé l’Allemagne dans les
premiers jours de juillet ont eu l’impression
que les nuages de la guerre étaient suspen-
dus au-dessus du pays ; on pouvait sentir
la guerre dans l’air. C’est ce que j ai dit U
jour où je ana rentré A Londres. *
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
iémiratinii impressions et Annonces, TEL. 10.47
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II Union Postale 1.40 » iSO Fr. 4-0 »
Il On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste do France
LES AFFAIRES VONT REPRENDRE
L’AUTRE DEVOIR
Se battre est en ce moment le pre-
mier des devoirs ; c’est peut-être aussi,
sinon le plus facile, du moins le plus
tentant. Lorsqu'on est là à attendre,
le coeur gonflé à éclater, des nouvelles
de la partie décisive où se décide le
sort de la patrie,que l’on se sent séparé,
comme par un continent des champs
de bataille paraissant d'autant plus
lointains que le secret des opérations
militaires est mieux gardé, on ne vou-
drait qu’une chose c’est partir aussi,
laisser là cette vie quotidienne trop
terre à terre, trop en inharmonie avec
les événements inouïs qui bouleversent
le monde et aller vivre de la vie In-
tense de ceux qui affrontent la mort t
Et cependant, ceux qui restent ont_
un autre devoir à remplir, sinon aussi
urgent, du moins aussi nécessaire
pour le salut de la Patrie,' c’est de J
travailler. Le plaisir palpitant des I
armes ne nous étant pas donné, il I
nous reste la joie austère du travail, I
du moins en attendant que nous I
soyons mobilisés à notre tour. S’il I
est permis qu’un certain nombre de I
citoyens se fassent tuer pour la Pa-1
trie, la Patrie, elle, doit continuer à
vivre ; il faut donc que nous Valimen-1
tions par l'agriculture, le commerce
et l’industrie qui ne sauraient être
suspendus sans grave péril. Il ne faut
pas que notre pays soit anémié pour
jouir des fruits de la victoire que nos j
soldats nous préparent t
Grâce à notre situation géogra-
phique et grâce à la liberté des mers
que nous assurent notre flotte et celle
de l'Angleterre, nous avons cette
chance énorme au milieu d’une guerre
qui paralyse éeonoirüquement presque
toute l’Europe, de rester en relation
à peu près avec le monde entier, aussi
bien pour nos approvisionnements que
pour nos exportations, ce qui favorise
singulièrement la reprise nécessaire
des affaires.
De plus, nous avons maintenant à
notre disposition, comnie l’Angleterre
elle-même, les immenses marchés ac-
caparés un peu partout par l’Alle-
magne qui, pour le moment en tout
cas, ne peut absolument rien faire.
Nul doute qu’avec un peu d’ingéniosité
nous saurons en profiter.
Sans doute, la soudaineté de la
guerre qui a mobilisé du jour au len-
demain toute l’Europe, a déterminé
une crise financière sans exemple à
laquelle il a fallu remédier d’urgence
par des mesures exceptionnelles dont
Tt T . _ _• _•* X -s A* A 1 ~ OI'AM
les puis irritantes ont eieia suspensiun i
de l’escompte et l’application du mo-1
ratortum aux dépôts en banque; |
£t, certes, il n'est pas commode de
faire des affaires dans ces conditions. I
Mais l’affolement des premiers jours
a cessé et le calme revient avec une I
plus juste compréhension des choses. I
De tous côtés, dans les milieux com-1
pélents, on formule des voeux et des I
propositions intelligentes et raisonna- 1
Mes en vue de la reprise du travail. I
Bien entendu, notre ville ne devait I
pas être la dernière à entrer dans J
cette voie ; nos lecteurs verront plus
loin que hier même la Chambre de J
Commerce a pris une délibération que I
notre municipalité a faite sienne, ten-1
dant à ce qu’à la fin du mois le renou-
vellement du moratorium serait accor-1
dé aux banques qu’à la condition I
qu’elles remboursent jusqu’à 5 o/o j
par semaine des dépôts et soldes cré- I
diteurs en compte-courant du com- I
merce et de l’industrie.
La Chambre de Commerce a de-
mandé de plus que la Banque de
Erance consente à escompter les effets
de commerce dans les conditions re-
glementaires sous la garantie des trois
signatures. Or, au moment ou nous
achevons ces lignes nous avons la bonne
fortune de recevoir une dépêche Havas ]
nous annonçant, d’après le ministre
des finances, que « pour favoriser les
affaires, la Banque de France allaitI
escompter le papier commercial aussi
largement que possible. »
La dépêche ajoute que grâce au
ministre des Travaux publics, pris
d'émulation, « le trafic des marchan-
dises reprendra dès aujourd hui de
façon à permettre une reprise des
affaires. » Tout cela est d excellent
augure et pendant que nos fils et nos
frères vont au feu retournons donc
au travail, les uns et les autres pour
la Patrie l
CASPAR-JQBDAN.
La Hotte Anglaise
a nettoyé les Mers
LE DRAPEAU COMMERCIAL DE L'ALLEMAGNE
NE FLOTTE PLUS NULLE PART
Du collaborateur naval du Times :
Les mers sont ouvertes au commerce bri-
tannique. Le drapeau commercial de l’Alle-
magne ne flotte plus nulle part. La nation
anglaise se rendra compte de la signification
de ces deux laits.
Ils prouvent l'efficacité des mesures que
l’amirauté britannique a prises ponr entra-
ver l’oeuvre des corsaires du commerce.
Ils attestent la vigilance des croiseurs an-
glais qui ont balayé des mers tons les navi-
res marchands de l’ennemi, les ont capturés
ou enfermés dans des ports neutres.
* IIS montrent l’excellence de cette pression
silencieuse dont nous parlions l’autre jour,
de cette « force statique » invisible exercée
par nos navires de guerre.
Que les mers soient libres an commerce
anglais, cela nerésulte pas seulement du rap-
port officiel visant les routes maritimes com-
merciales, cela résulte de rapports qui arri-
vent chaque jour à Londres de tons points
du globe. Les neutres aussi bien que notre
pays ressentiront les bienfaits de ce contrôle
naval.
Il n’y a que dans la Baltique et dans la mer
Noire que notre contrôle ne s’exerce pas,
cela par suite de circonstances géographiques
particulières. ;
Si la Russie avait pu mobiliser sa flotte
aussi rapidement que nous avons mobilisé
la nôtre, la Baltique eile-môme n’échapperait
pas à la règle générale.
Même dans la mer du Nord, dans l’« Océan
allemand » comme on l’appelle sur certaines
cartes, les bateaux de pêche anglais s’aven-
j tarent librement, les paquebots vont- et
viennent d’Angleterre en Norvège ; nne bar-
que norvégienne, VIngrid, est arrivée mer-
credi de la Baltique à Douvres, sans avoir re-
marqué aucun signe de gaerre.
Rien de semblable ne s’est jamais produit
dans l’histoire dû monde. Voici à peine une
I semaine que la guerre est déclarée ; cer-
I tains indices prouvent que l’Allemagne avait
[ fait dès préparatifs en vue-d’une « guerre de
[ course » ; or, ces préparatifs n’ont servi à
| rien car une guerre de course ne peut dqn-
| ner des résultats que si elle est entreprise
[ sur l’heure et énergiquement.
| A remarquer qn’outre le Goeben et le Bres-
| lau, qui circulaient dans la Méditerranée,
| une douzaine de grands croiseurs allemands
| se trouvaient çà et là, dans les océans, ponr
| veiller sur le commerce maritime allemand.
INTERROGATOIRE
du Meurtrier de Jaurès
Paris, 19 août.
M. Driou, juge d’instruction, a interrogé
aujourd'hui Raoul Villaia, l’assassin de
Jaurès, sur l’emploi de son temps dans la
journée dn crime. Villaia a déclaré qn il
acheta dans la matinée un numéro de l'Hu-
manité et du Journal ; l’après-midi il rentra
se reposer et trouva dans sa chambre un
garçon d’hôtel, snjetallemand, qui lisait l'Hu-
manité avec un véritable plaisir.
Villaia sortit en projetant d’essayer un
revolver et de faire differentes courses. A la
fin de l’après-midi, il acheta le Temps et fut
effrayé de lire la liste que donnait ce journal
des préparatifs que l’Allemagne faisait jour
par four depuis les derniers incidents di-
plomatiques. La lecture de cette liste l’ir-
rita.
Après dîner il se promena sur les grauus
boulevards et écrivit deox lettres. La non- j
velle parue dans les journaux annonçant la I
mobilisation partielle accrut sa surexcita- J
tion. Viilain oensa à passer sa colère en ti-1
rant sur Jaurès et il se dirigea me de Mont-1
martre. Il s’enqnit à l'Humanité si Jaurès I
était arrivé. Il lui fut répondu que Jaurès
était absent. Il pensa alors à regarder par la
fenêtre du restaurant où il savait que Jaurès I
dînait habituellement. L’apercevant alors,
Viilain hésita, s’emportant tour à tour con- I
tre Jaurès qni, dit-il, fit-tout pour nuire au |
pays et contre l’indécision de lui-même. Se I
décidant enfin, il sonleva brusquement le
rideau derrière lequel Jaurès dînait et tira
deux coups de revolver.
Viilain ignore ce que devint ensuite son re-
volver ; il fut arrêté aussitôt. Viilain a décla-
ré qu’il fut seul durant toute la jqurnée ou il j
! accomplit son crime sans complice. Il n a-
i dressa la parole à personne et recoupait
qu’au moment du crime il avait deux revol-
vers. Il dit aussi que le gendre du proprié-
taire de l’hôtel où il habitait parlait souvent
en allemand avec le domestique, mais lai-
même n’adressa jamais la parole au domes-
tique qu’il détestait parce qu’il était alle-
mand.
La Santé du Pape
Rome, 19 août.
Le bulletin de la santé dn par», Publié à
trois heures de l’après-midi, disait que létat
empirait. Les symptômes de faiblesse du
coeur étaient si menaçants qu on crat que
Pie X était en danger immédiat. Peu après
on constata une légère amélioration, mais
l’état reste grave.
Rome, 19 août.
Tons les cardinaux actuellement à Rome
furent avertis de l’aggravation de 1 état du
pape. La plupart arrivèrent au Vatican.
La soeur et le frère du pontif furent éga-
lement mandés.
Mgr Ziîmpmi auuuuiaua au
niers sacrements. . . _ . .
A la basilique Saint-Pierre et dans toutes
les églises, le Saint-Sacrement fut exposé.
De nombreux fidèles s’empressèrent de prier
pour la santé du souverain pontif.
Une fonle considérable vint stationner sur
la place Saint-Pierre-
T n A C3rTLTJEIï3K.Î^.JE
Sommaire des nrincipaûx faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A LA. FRONTIÈRE I»E L’EST
18 Août.— Le maire de Badonviller (Meurthe-et-Moselle), M. Joseph-Edmond Be-
noît, dont la conduite fut admirable, est nommé chevalier (le la Légion-d’Honneur.
ETV BELGIQUE
18 Août. — Les Allemands tentent de passer la Meuse sur un pont, à Deshoux.
L’artillerie française les repousse en leur faisant subir des pertes considérables.
19 Août. — Un combat violent est engagé du côté de Dinant.
— Le bruit court, mais il n’est pas confirmé officiellement, que le gouvernement
belge se serait retiré à Anvers.
A LA FRONTIÈRE RUSSE
J6 Août. — Les Allemands sont repoussés par les Russes, à Eydtkuhnen.
— Les Autrichiens tentent de-s’emparer-de Wtedimit-Volinsky. Repoussés, ils su-
bissent de grosses pertes.
UE BRÉSIL ET L’ALLEMAUn*fir
19 Août. Le Brésil aurait demandé des explications à l’Allemagne au sujet de
l’attaque dont fut victime M. Bernardino Campos, président de l’état de Saint-Paul.
Communiqués
du Eoronement
Paris, 19 août, 22 heures.
^/HÉROÏSME
d’un Maire français
Le Journal Officiel publie le décret sui-
vant :
Est nommé au grade de chevalier
dans l’ordre nàtîônai ne ta tegtow
d’honneur, M. Joseph-Edmond Be-
noît, maire de Badonviller (Meur-
the-et-IVIoselle) : conduite héroïque
dans l’exercice de ses fonctions. A
la suite des actes de sauvagerie et
de meurtres commis par les soldats
allemands dans la commune, sa
femme ayant été assassinée et sa
maison incendiée, il a, avec un
sang-froid et une fermeté admira-
bles, continué à assurer sans dé-
faillance la protection et la sécurité
dé la population. A sauvé par la
suite la vie d’un prisonnier alle-
mand menacé par la juste coière
des habitants, donnant ainsi un
magnifique exemple d’énergie et
de grandeur d'âme.
Un Aviateur Allemand prisonnier
Près de Dinant, nos troupes ont abattu un
avion allemand. Le pilote a été tué, I observa-
teur prisonnier, l’appareil est intact.
Dépêches Havas
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessus.
Foui la Reprise des Affaires
Paris, 19 août.
Le ministre des Finances a an-
noncé au Conseil des Ministres
que pour favoriser les affaires, la
Banque de France va escompter le
papier commercial aussi largement
que possible.
Le ministre de la Querre et le
ministre des Travaux publics ont
annoncé que le trafic des marchan-
dises allait reprendre demain, de
façon à permettre la reprise très
I sérieuse des affaires.
Les Réquisitions militaires
vont être payées
Paris, (9 août.
| Le Conseil a décidé que les réquisitions
militaires seront désormais payées, moitié
en argent et moitié en bons du trésor, avec
effet rétroactif.
Les Bues Jean-Jaurès et de Liège
Paris-, 19 août.
Le Conseil des ministres a approuvé l’ar-
rêté du préfet de la Seine donnant le nom de
Jean Jaurès à l’avenue d’Allemagne et le
nom de Liège à la rue de Berlin.
Le sort des AIsaoleus-Lorralns militants
Paris, 19 août
Des nouvelles dignes de foi noos annon-
cent que M. Blumenthal, ancien manu de
Colmar, a réussi à quitter l Alsace et gu ii
l MI an beu sûr. Moins heureux serait M.
Léon Bol!,'directeur du Journal d’Alsace-Lor-
raine, et ie docteur Bûcher, directeur de
la Revue d Alsace, qui sont, dit-on, incarcérés
on internés dans nne forteresse.
Un Monoplan Allemand à Lunéville
Paris, 19 août.
H cr matin, nn monoplan allemand arbo-
rant les couleurs françaises, a laissé tomber
d’une hauteur d’environ 1,300 mètres, trois
bombes sur Lunéville.
Ces projectiles sont tombés dans le jardin
public sans causer aucun accident de per-
sonne. Les dégâts matériels sont insigni-
fiants.
Le Gouvernement Belge
Paris, 19 août. J
Un comfnuniqué officiel, publié à 10 heu- I
res ce matin* dit que le béait a Gouru, à di- |
verses reprises, que la gouvernement belge j
se serait retiré à Anvers. [
Ce bruit n’a pas encore été confirmé offi- j
ciellement. 1
Quand bien même cette nouvelle serait |
exacte, elle ne surprendrait nullement les j
autorités militaires. I
Dans l’organisation de la défense de la |
Belgique, il a toujours été supposé que ie
centre de résistance du pays voisin et allié
serait Anvers.
Les Allemands tentent de traverser la
Meuse
Bruxelles, 19 août.
Le Vingtième Siècle dit que les Allemands
tentèrent de passer la Meuse sur le pont à
Deshoux, mais que les batteries françaises
leurs causèrent de grands ravages.
La canonnade est également engagée dn
côté de Dinant.
Bruxelles, 19 août.
Les Allemands ont fait nne nouvelle ten-
tative pour franchir la Meuse. Ils furent re-
poussés par l'artillerie française, qui leur
infligea des pertes considérables.
La violente canonnade se poursuit du côté
de Dinant.
Le quartier de la gare a été évacué.
Les Réquisitions en Belgique
Bruxelles, 19 août.
Les armées alliées auront le même pou-
voir de réquisitionner, excepté pour les den-
rées alimentaires.
Dans l’Armée anglaise
Paris, 19 août.
Le général Grierson, commandant la par-
tie des forces anglaisas débarquées en Fran-
ce, a succombé à nne congestion. Il sera
remplacé par le général Smithderrien.
Une Proclamation de lord Kitohaner
Londres, 19 août.
Lord Kitchener a adressé aux soldats dn
corps expéditionnaire une proclamation leur
recommandant de montrer l’exemple de la
discipline et d’nne fermeté parfaite sous le
fen, mais aussi de maintenir les relations les
pins amicales avec les mations alliées ; d’être
invariablement courtois et aimables et de
regarder le pillage comme an acte indi-
gne.
atrocités s Mensonges
A F,T/reftgAjrpi»
Lettres de Soldats allemands
Paris, 18 août.
Les troupes françaises saisirent de nom-
breuses lettres de soldats allemands prove-
nant de Badonviller, à quelques kilomètres
de la frontière. Plusieurs disent que les Al-
lemands firent soixante kilomètres en Fran-
ce ; une antre dit : « Nous serons à Paris à
la fin dn mois » ; nne autre dit : « Nous
sommes dans le Sndde la France. »
La plupart de ces lettres injurient lès sol-
dats français. Il convient de remarquer que
les soldats allemands qui écrivirent ces let-
tres reculent depuis quatre jours devant les
Français.
Les soldats allemands déclarent qn'ils ne
manquent pas d’argent ; qu’ils en obtien-
nent sous la menace du revolver. Avant
l'incendio dw villages, les Allemands em-
portent tont ce qni est mangeable oo bu-
vable.
Un antre soldat écrit : « La première ville
rencontrée à la frontière fat complètement
détraite. Tons les Français civils sont fusil-
lés s’ils ont seulement nne mine suspecte on
malveillante. On fusille tons les hommes,
les jeunes garçons non adultes. »
Une antre lettre dit : « Je vis passer trois
convois de paysans français prisonniers.
Tous seront fnsillés ».
Une aatre lettre dit : « Noas fusillâmes les
habitants de quatorze à soixante ans ; nous
abattîmes trente pièces ».
Vingt antres lettres contiennent des phra-
ses disant : « Tout fut fusillé ou l’on tne tout
— nous ne laissâmes ancun habitant vivant,
sauf les femmes ».
Cette furenr est motivée par l’accnsation
que des civils tirèrent sur les Allemands et
que le gouvernement françii» leur fit distri-
buer des armes et des munitions.
Tout le monde, même en Allemagne, sait
que cela est tant . '
Les lettres saisies indiquent qne de nom-
breux réservistes allemands moururent de
chaleur sur les routes.
Un régiment bavarois engagé dans la ré-
gion snbit des pertes colossales.
Le maire et les notables de Blamont ont
été condamnés à mort par les Allemands.
L’arrivée rapide des troupes françaises ame-
nant le désordre et la retraite des Allemands,
leur sauva la vie.
Le dépouillement des lettres des soldats
allemands a permis d’établir irréfutable-
ment que les incendies de villages et la mise
à mort des habitants furent nne mesure gé-
nérale ; que ces babitants n’avaient pas tiré
de coups de fusil et enfin qne l’ordre d’exé-
cution fut donné par un commandant.
Le steamer français « Saghalien » menacé
Paris, 19 août.
Un des passagers dn navire français Sagha-
ïfen fit au Matïnle récit des difficultés ren-
contrées par ce bâtiment pour sortir des»
eaux turques dans la nuit du II au 12 cou-
rant. ...
Comme le Saghalien s’apprêtait a quitter
les Dardanelles, il se vit barrer la ronte par
le Breslau et le Goeben qui lui signifièrent
qu’au.moindre signe d’appareillage, ils le
couleraient.
Le lieutenant du Saghalien se Tendit au-
près dn gouverneur et Ini fit comprendre la
responsabilité que faisait peser sur lui la
menace des navires allemands. Ii lui dé-
clara qu’il acceptait de quitter les eaux tur-
ques, aux seules conditions qu’un remor-
queur prendrait le navire à la remorque.
De plus, il serait convoyé par un contre-
torpilleur tare qni se tiendrait constamment
entre lni et les navires allemands et lai-
même serait son passager jusqu’à la sortie
des Dardanelles.
Le gouverneur s’inclina. Le lendemain, le
Saghalien pouvait quitter les eaux turques
sans que les bâtiments allemands tentent
la moindre chose contre lui.
Un Appel du grand-duc Nicolas
aux peuples slaves de Galioie
Saint-Pétersbourg, 18 août.
L’appel suivant a été adressé par le géné-
ralissime grand-duc Nicolas an peuple
russe de Galicie :
« Frères, le jugement de Dieu est pour les
chrétiens qui font preuve de patience et
d’abnégation.
» Le peuple russe languissait depuis des
siècles sons le joug étranger; mais m la
flatterie ni les persécutions ne pouvaient
briser en lui l’espoir de ia liberté.
» Comme un torrent grossi par l’orage
emporte les rochers qui lui font obstable
ponr aller se fusionner avec la mer, de
même il n’y a pas de force capable d’arreter
le peuple russe dans son élan vers Panifica-
tion. Qu’il n’existe pins de Russie subju-
guée. Que le pays formant l’héritage de saint
Wiadimir, le patrimoine de Yaroslaw Osmo-
mist et des princes Danilo et Roman rejette
I le joug et qu’il lève la bannière de la Rassie
unifiée, grande et indivisible.
» Que se manifeste la providence de Dieq
qui a béni l’oeuvre des grands hommes qui
ont travaille à l’unité de la Russie.- „. -
» Que Dieu aide son oint, 1 empereur Nico-
las de toutes les Rossies, pour achever 1 oeu-
vre commencée par le grand-duc Ivan.
» l égp.tni fraternelle Russie galicienne
qui a tant souffert, lève-toi à l’arrivée de
Farinée russe 1 Pour vous tous, frères qni
serez délivrés, il y aura place au sein de la
mère Rassie.
» Sans vouloir blesser les gens paisibles,
quelle que soit leur nationalité, sans cher-
cher votre bonheur dans la persécution des
étrangers, comme l’ont fait les Schwabes,
levez votre glaive contre les ennemis, élevez
vos coeurs vers Dieu, en lui adressant votre
prière pour la Russie et ponr le tsar russe!»
Cérémonie religieuse en Russie
Moscou, 19 août.
Une cérémonie religieuse a en lien aujour-
d’hui an Kremlin, en présence du tzar et de
ia famille impériale.
Elle a revêtu un éclat incomparable.
Elle était destinée à attirer les bénédïc-
‘ tions de Dieu sur les armées russes et al-
liéos*
Les ambassadeurs de France et d’Angle-
terre, qui étaient aux côtés du tzar, ont été
acclamés par la fonle.
Les Autrichiens refoulés
Saint-Pétersbourg, 19 août.
Un communiqué officiel dit que, le 16
août, la deuxième division de cavalerie au-
trichienne renforcée de deux bataillons d in-
fanterie et de deux batteries d artillerie, a
taolùtiA rtaifl#r«r 46 Y ladimir-V oltnsky.
L’ennemi a été repoussé avec de grosses
pertes. . ■_ .
Les Russes ont repoussé en outre à Eyfltt-
knhnen la première division d’infanterie
allemande avec trente-six canons.
Les Pertes autrichiennes
Saint-Pétersbourg, 19 août.
La cavalerie rosse repoussa une division
de cavalerie autrichienne sur la ligne Goro-
dok Konzimine. Les Autrichiens subirent
de graves pertes. Ils se replièrent, pour-
suivis.
Les perles russes sont insignifiantes.
Le Brésil et l’Allemagne
Le Journal dit qae le Brésil, par l’intermé-
diaire de son ministre à Berlin, a demandi
des explications au sujet de l’attaque don
fut victime Bernardino Campos, président d(
l’Etat de Saint-Paul.
L’AuiHlê Oréco-Française
Athènes, 18 août.
A la suite du rappel de la mission mili-
taire française, M. Venizelos a adressé an
chargé d'affaires de France, une lettre disant
que la Grèce entière gardera le souvenir im-
périssable des éminents services qu’il rendit
et des grands enseignements qu’il donna.
Le concours donné par la France à la Grèce
constituera un chaînon de plus pour la sé-
culaire etjmmuable amitié que tant, de sou-
venirs ef d’intérêts communs greffèrent el
sans cesse développèrent entre les deux
pays. ’
Turquie
Vallons, 19 août.
Les insurgés musulmans ont incendié
Bérat. Ils ont occnpé Fiéri.
Valions est sans défense.
La Bataille de Melin
d’après les journaux
Italiens et Suisses
De Milan :
Le correspondant dn Secolo à Bâle a re-
cueilli d’an témoin ocnlaire les détails sui-
vants sur les combats quise-sont-iirrés- au-
tour de Mulhouse :
« Les Français s’étaient mis en marche en
longeant la ligne du Rhin dans la direction
de Bâle à Strasbourg. C’était an spectacle
imposant. , *,
» L’attaqae fat commencée par 1 aile
droite. ' E'.‘
» Pendant ce temps, s’opérait le déploie-
ment d’autres troupes dans la direction de
Colmar.
» Le premier contact avec les tronpes al-
lemandes, qui avaient reçu des renforts ba-
varois, s’était fait arec le 14® corps d’armée
(de Bade) et avec le Ier corps d’armée bava-
rois. *
» Les deux composaient l'aile gauche, qui
avait la mission particulière de s’opposer à
la marche en avant des Français. Bien ôt
après, furent engagés les antres corps d’ar-
mée qui suivaient, disposés en forme d’é-
ventau entre Colmar et Strasbourg, tandis
que l’aile gauche avançait en tournant et eu
débouchant an pont de Huningue.
» Le choc lut terrible.
» On se battait jusque dans les rues de
Mulhouse. v ■ ., •
> on a transporté les morts et les blessés
dans les hôpitaux, les écoles, les salles pu-
bliques ».
La Stampa de Tarin reçoit de Bâle, en date
du 12 août, cette antre dépêche :
« Hier soir, quelques troupes françaises
descendant des collines de Mulhouse ont ten-
té une offensive dans la ville, dont les Alle-
mands occupent non seulement les positions
du Nord, mais aussi les quartiers. L’alarme
donnée, les Allemands courent à la défense.
L’action de l’infanterie est appuyée par l’ar-
tillerie. Une mêlée horrible s’engage dans
tontes les rues et l’on s’y bat toute la nuit.
» Plusieurs maisons ont été incendiées et
les flammes étaient visibles à une très gran-
de distance ».
Un Anglais germanoptiile Mut
Le professeur Ramsay est un esprit des
pins distingués de l'Angleterre, qui sé-
journa dernièrement parmi nous.
C'est lui, en effet, qui présida le Congrès
des Sociétés gavantes tenn dans notre ville,
le mois dernier.
Avant ia déclaration des hostilités, il avait
été nn des signataires dn manifeste deman-
dant constamment que l’Angleterre n’entràt
pas en gaerre contre l’Allemagne.
Le professeur Ramsay apprécié aujour-
d’hui autrement les choses. Voici la lettre
que le Times publiait le 13 août du savant
anglais :
« L’admiration que m’inspire l'Allemagne
en tant que puissance civilisatrice d’après
sa méthode (qui diffère de la nôtre),se trans-
forme en nn sentiment de répulsion lors-
qu’elle fait injustement servir son influence
légitime dans le monde de la pensée à fouler
aux pieds l’équité et le droit, et à contrain-
dre un Etat neutre à subir les, horreurs de
la gaerre. „
» Par les mêmes raisons qui me firent
signer le manifeste, je reconnais maintenant
que l’Allemagne cherche à asservir l Europe et
qu’il faut résister à tout prix à cette tent itive.
» Ma conviction personnelle que la guerre
serait rendue inévitable dans un coart déla?
me rendait encore plus décidé à manifester
la protonde répulsion qu’elle m’inspirait.
Ceux qui ont traversé l’Allemagne dans les
premiers jours de juillet ont eu l’impression
que les nuages de la guerre étaient suspen-
dus au-dessus du pays ; on pouvait sentir
la guerre dans l’air. C’est ce que j ai dit U
jour où je ana rentré A Londres. *
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