Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-19
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 août 1914 19 août 1914
Description : 1914/08/19 (A34,N12064). 1914/08/19 (A34,N12064).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172227c
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Nous avons conquis la majeure partie des Vallées des Vosges
sur le versant d9Alsace, (fois nous atteindrons bientôt la plaine
[Télégnnas du Général JOFfRE au Ministre de la Guerre]
POUR LES
BLESSÉS MILITAIRES
EN BELGIQUE
Nous avons reçu l’appel suivant que
nom ne pouvons mieux publier qu’à
ceUtt place :
ï/accord avec la Croix Rouge Fran-
çaise, je viens faire un pressant appel
à la générosité et à la compassion de
la population havraise en faveur des
blessés militaires en Belgique où l'af-
fluence est si grande et les moyens
sont malheureusement si lirai tés.per-
sonne ne s’y étant attendu aux hor-
reurs d’une invasion brusquée.
Il y a là une extrême urgence et Le
Havre qui fait un si admirable effort
pour ses hôpitaux militaires de la
Croix Rouge entendra, je n’en doute
pas, l’angoissant appel que je lui
adresse au nom de mes compatriotes.
Les dons en nature dont iL s’agit :
vieux linge, draps, compresses, cein-
tures de flanélle, coton hydrophile,
doivent être remis d’urgence, 9, rue
Mexico, à la permanence de la Société
de Secours aux blessés militaires qui
le charge de les leur faire parvenir.
Le Consul de Belgique,
H. HOEFKENS.
Qui ne sera ému de l’angoisse de
ceux qui s’adressent à nous / Situation
tragique, en effet, que celle d’un petit
pays qui se trouve tout-à-coup le ren-
dez-vous des plus grandes armées du
monde et qui veut assumer généreuse-
ment sa tâche vis-à-vis des victimes de
ccs luttes de géants.
Mais il y a cependant quelque humi-
liation pour nous à ce que nos amis
belges soient obligés de nous adresser
cet « appel angoissant ». S’ils sont
dans la peine c’est à cause de nous,
à cause de nos démêlés avec l’Allema-
gne qui rie les concernaient nulle-
ment ; et tous ces blessés qui sont tom-
bés ont héroïquement ojffert leur corps
comme lin rempart vivant qui a arrêté
la marche des Allemands vers nos
frontières; si nous avons bientôt la vic-
toire, c’est en grande partie à eux que
nous la devrons puisqu’ils nous auront
garantis de toute surprise et. nous au-
ront permis de nous préparer complè-
tement à l'offensive.
Nous devons donc une reconnais-
sance infinie à la Belgique et bien
loin qn’çlle ait à faire appel à notre
générosité c’est nous qui avons une
dette à lui payer et qui aurions dû
dès le premier jour lui offrir large-
ment tous les concours possibles. Quoi
que nous Jussions d'ailleurs te prix
du sang versé pour nous ne s’acquit-
tera jamais !
Ajouterons-nous que nous avons en
plus. un.motif égoïste pour agir: se-
lon toute vraisemblance, bien des no-
ires sont: maintenant sur les champs
de bataille belges ; ce que nous
croyons faire pour p.os alliés nous le
ferons peut-être en réalité pour nos
compatriotes et pour nos proches....
Quoi qu’il en soit, nous sommes
convaincus qu’il suffira que l'appel de
l'honorable consul de Belgique ait
etc signalé pour que nos concitoyens
se fassent un devoir d'y répmndrc.
C\si’An-Jonp.vN.
LE
topas Allai jfMiiiisr
(Di noire Correspondant particulier)
Paris, I8acût
Je viens devoir !o drapeau du K!2" régi-
rnervt d’infanterie allemande pris û Saint-
biaise, dans la vallée de la Bruche, par le
40*- bataillon de chasseurs à pied.
Gc drapeau a étc placé dans la cour, au-
dossnsda l’tntréé de l’hôtel du ministre. Il
est tout en soie, violet, frangé d’or et parta-
gé par deux. bandes blanches croisées por-
tant, dans leur centre, nn aigle brodé en
noir. U hampe est surmontée de l’aigle al-
lemand.
Lo trophée a été enlevé de hante lutte.
H est déchiqueté aux deux coins et l’on sent
qu’il a fallu tuer celui qui le portait et d'au-
tres. Le 10« bataillon de chasseurs, qui s’est,
A Soi ferma, emparé d’un drapeau autri-
chien, ce qui a lait décorer le drapeau dos
chasseurs à pied, a renouvelé son exploit an
début do la nouvelle campagne. 11 doit, à
jeette heure, être bien lier et c’est naturel.
LES portes du ministère ayant resté ou-
vertes, la foule a pu à son aise, considérer
Je drapeau du 132* allemand, de ia rue
Saint-Dominique.
j Appelé auprès de 1 honorable comman-
tdanl Durai, chargé «tes relations avec ï»
presse, j’ai pu contempler le drapeau
de plus près et, je dois l’avouer, j’ai ;
ressenti malgré moi une impression plutôt
pénible.
L’aigle noir a l’air d’è'.re cloué dans
l'étoffe, Cet oiseau de proie m’a semb'é gri- ’
maçant et menaçant. Il est impuissant, il
est vrai, mais combien faudra-t-il de sang
pour réduire ses frères, arracher l’Alsace-
Lorraine à leurs griffes ?...
Et puis je me suis rappelé qu’en 1870 le
misérable Bazaine livra les drapeaux trico-
lores de l’armée de Metz, sauf ceux que le
général Lapasset fit btûler et ceux qne plu-
sieurs colonels coupèrent en morceaux et
distribuèrent à leurs officiers.
Les autres glorieux étendards sont captifs
à Berlin II faudra aller les y chercher pour
qu’ils ne so ent plus l’objet de la curiosité
injurieuse des allemands.
Cette guerre est à la fois une guerre de
délivrance et de résurrection.
Noies d'un Territorial Normand
Habillés, équipés en vingt-quatre heures,
les gars normands du l(i° territorial par-
taient ie surlendemain de leur arrivée pour
une destination nouvelle. Après tonte une :
nuit de chemin d8 fer, ils faisaient 22 kilo-
mètres sac au dos, et pas un homme ne fut
laissé en arrière.
L’aîcooüsme et ses tares faisaient redou-
ter un terrible déchet dès que l’on deman-
derait aux hommes nn effort sérieux; et
quel effort est comparableà celoid'une mar- ,
ch9 immédiate avec le sac surchargé ! L'a-
mour-propre, autant que l’aiguillon natio-
nal, a fait des miracles.
Nous n’avons pas eu un seul cas d’ivresse
depuis la mobilisation. L’alcool est évidem-
ment interdit dans ie casernement, nuis il
pourrait y être introduit par fraude ; les
hommes qui sorlent en ville en corvée ou
en permission de quelques heures pour-
raient fars de dangereuses stations chez les
mastroqhels tentateurs ou accepter les liba-
tions. de civils fraternels,. Une sorte de res-
pect personnel a modifié les déplorables dis-
positions habituelles.
Phénomène assez intéressant : l’absence
d’alcool a provoqué une fringale d’aliments.
Ils ont faim, mangeraient, si on les laissait
taire, trois ou quatre rations. Les officiers
territoriaux de mon bataillon, par une gé-
néreuse autant qu’intelligente initiative, ont
constamment offert — de leur poche — le
quart de vin aux hommes. La privaiion d’al-
coot est ainsi devenue progressivement
moins pénible pour ces intoxiqués. Il de-
meure cependant évident qu’au lendemain
de cette guerre il en faudra déclarer une
antre presque aussi nécessaire pour l’avenir
de notre race : la guerre à l’alcool dans nos
provinces do l’Ouest.
L’esprit de nos territoriaux est pareil à ce-
lui des premiers jours : ils voudraient aller
à JaJiataille et ont nn peu honte de consa-
crer leur temps au service des places, à la
police dés voies ferrées, à la protection des
réservoirs d’eau, fabriques et entrepôts
d’utilité publique ; mais leur sentiment da
devoir est au-dessus de tout éloge. Us se
résignent, font plus qu’on no leur en de-
mande (et pourtant l’exercice dans l’inter-.
valie des gardes, qa’On prend un jour sur
deux, paraîtrait amer aux soldats durant
: leur temps d'activité) et ne désirent qu’une
chose : ne pas rentrer dans leurs foyers sans
avoir foulé le sol de l’Alsace Lorraine recon-
quise.
le voudrais citer quelques anecdotes qui
, montrent le caractère français dans son en-
thousiasme naturel, dans sa noblesse fonda-
mentale.
Une de ces dernières nuits, j’avais relevé
! les sentinelles, et un ouvrier parisien, une
« forte tète », se trouvait, par le roulement
du,service, placé an pont-levis du fort. A
trois heures du matin, le caporal lit la relè-
ve. A quatre heures, j-e lis une ronde. Je fus
assez étonné de trouver mon soldat toujours
l’arme au pied, là où je l’avais piacé trois
heures auparavant.
— Qa’est-ce que tu fais là ? Le caporal a
donc oublié de faire la relève ?
— Non, sergent, mais Lefèvre qui devait
me remplacer était un peu fatigué, je l’ai
renvoyé se coucher.
Il faut avoir pris des gardes de huit, dans
des moments de tension grave (un malan-
drin a tiré sur une de nos sentinelles la
nuit dernière) pour savoir ce que cela re-
présente dé i'aiigue et apprécier le geste,
fait si simplement, naturellement, par celui
dont on suspectait les sentiments patrioti-
ques.
la sais nn de mes camarades, un sergent,
chef de posle qui, voyant ses hommes éreia-
lés par des factions en plein soleil sur un
bastion, a, dans la nuit, alors que personne
r.e pouvait ie voir, pris le fusil de l’un
d’outre eux et monté la garde jusqu’au petit
jour à leur place ,; ce qui loi valut cette re-
marque d’une des sentinelles éloignées qui
rentrait et passait devant lui : « Eh ben 1
j’ai attendu trente-six ans pour voir ça : un
gradé qui monte la garde ! »
11 n’est pas jusqu'à un lieutenant qui s’est
spontanément offert à suivre cet exemple
pour soulager un peu les hommes dont ie
service est réellement intensif. Cet instinct
de solidarité est caractéristique da tempé-
rament français, et cette guerre l’a remis en
lumière. Officiers, sous-officiers, soldats ne
sont pins que les artisans d’une même cau-
se, sans distinction de grades où de situa-
tions sociales.
Et pour finir, ce petit trait. Nous avons vu
l’autre jour revenir l’ua des noires de la
ville avec un paquet sous le bras.-« J’ai ache-
té un drapeau neuf pour le fort, dit-il, celui
qui flotte sur la porte d'entrée e3t déchiré et
n’a plus de couleurs, il m’est plus digne de
la France d'aujourd'hui, réveillée ét agissan-
te. U faut des couleurs claires et vivantes, un
étendard sans déchirures pour symboliser
aujourd'hui notre pays. »
Voilà l’esprit des territoriaux normands.
(Le Tetimj
T . A C3KÜ3S3FÏ.3EÏ.3EÎ!
Sommaire des Brincipam faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
iS AmU.—Un communiqué officiel signale la persistance dû bruit suivant lequel
le kronprinz aurait été grièvement blessé.
— Le drapeau bavarois enlevé à l’ennemi a été transporté, dans la matinée, aux
invalides.
— Les journaux allemands confirment la mort du général von Emmich.
JV Ï.A. FRONTIÈRE 1>E XVJEST
17 Août.— Lamarche progressive de nos troupes s’accentue en Ilaute-Àlsace. R®,
même dans la vallée de la Bruche, vers Strasbourg.
De Ghambley (à la hauteur de Metz) jusqu’à Belfort, nous avans-pvis piedforte-
ment en Lorraine annexée et en Alsace. Nous avons conquis les vallées des Vosges, sur
le versant Est, d’où nous atteindrons bientôt la plaine.
Partout les Allemands ont subi des pertes importantes et battent en retraite en
complet désordre. Ils se vengent en fusillant les femmes et les enfants.
A T. A irfitOIVTXÊSfiïK
18 Août.— La mobilisation autrichienne s’effectue difficilement. On signale des
mutineries dans les régiments tchèques.
«t* L’offensive russe se poursuit avec méthode et précision,
EN SEttBIE ’
17-Août. — Victoire des Serbes à Chabats, à la frontière N.-O. Us détruisent trois
régiments autrichiens et prennent quatorze canons.
— Le bombardement de Belgrade par les Autrichiens continue, depuis une se-
maine, très intense,, mais sans grande efficacité.
EÎV EXTRÈaiE-ORIENT
18 A oût. — On apprend à Saint-Pétersbourg qu’une canonnière allemandes été
désarmée à l’embouchure du Yang-Tsé, par les autorités chinoises.
Retour d’Amérique
Plusieurs journaux de Paris ont parlé de la
dernière traversée de La-forrame. il peut être
intéressant d’en parler aussi dans le Petit
Havre.
La guerre avait éclaté le samedi I«r août et
La-Lorraine devait régulière ment quitter New- f
York le mercredi fi août. Mais le pouvait-elle
matériellement ? C’est ce que chacun ss de-
mandait, non sans quelque inquiétude.Deux
croiseurs allemands veillaient juste au dehors
de la limite des eaux territoriales ; on les di-
sait décidés à arrêter, à tout prix, les bateaux
français, anglais ou russes. La menace était
réelle ; le iAisitania (Clinard), inscrit pour
prendre ia mer le mardi 4 août, avait retar-
dé son départ, puis était parti subitement, à
minuit, escorté de deux vaisseaux de guerre
anglais. — «Vous ne partirez pas!» nous
disaient, sceptiques, tous les Américains à
qui nous disions au revoir.
Le commandant Maurras, capitaine de
La-Lorraine, ne partageait aucune de ces hé-
sitations. En vrai français, sûr de lui, de
son équipage et de son batean, il annonça
que La-Lorraine ne craignait pas les unités
allemandes et qu’elie partirait ie jour dit, en
plein midi.
Ainsi fut fait et ce fut nn magnifique dé-
part. Manifestement la sympathie unanime
des Américains nous entourait.« Good luck »
disaient en nous serrant la main les em-
ployés de l’hôtel ; « good luck » répétait le
conducteur du laxi. Et de tontes parts une
foule agitée entourait le quai de départ où
se pressaient des milliers de Français qui t
appelés au service se rendaient à leur de-
voir. Il en était venu de partout de ces Fran-
çais, de Chicago, de Montréal, de Winnipeg,
de Vancouver, de Los Angèles. L’on d’eux
dégringolant de la passerelle avec la petite
valise du mobilisé alors que déjà les amar-
res étaient détachées tomba dans nos bras
an milieu des rires en criant ce simple mot
héroïque : « J’arrive de loin I »
Il était temps en effet, car La-Lorraine
commençait dans la rade dé New-York une
sortie que ses passagers n’oublieront jamais.
De tous les bateaux anglais où se massaient
les équipages s’élevaient d’interminables
hurrohs. Les innombrables bateaux améri-
cains ( ferry-boa t surchargés de passagers,
remorqueurs, bateaux de plaisance, cargos),
nous saluaient de trois coups do sirène ; le
Yacht-Club do New York tirait en noire
honneur une salve de trois coups de canon.
Dans ce magnifique panorama, ie brait était
assourdissant et ie spectacle grandiose. Seuls
sur la rive droite de i’IIudson, à Iloboken où
les bateaux allemands de la llamburg Ame-
rika et du Norddeoïscher Lloyd ont dû re-
léguer leurs dorks faute de pouvoir les éta-
blir à New-York-où personne ne veut d’eux,
régnait un morne silence. Voilà des bateaux
qui sont bloqués pour longtemps 1
Mais voilà l’Océan. Désormais abandonnés
à no3 propres forces et sous la direction
énergique du commandant Maurras en qui
tous nous avons nne aveugle confiance nous
pointons vers le Nord à grande vitesse. Le
soir, pas de feux, tous les hublots calfeutrés,
nous avançons comme un ombre, peu sou-
cieux de3 mauvaises rencontres, mais cela
simplement parce que nous ne sommes pas
armés. Avons-nous fait de mauvaises ren-
contres, je n’ea sais rien, parce que le com-
mandant ne nous i’a pas dit. Ge que je sais,
c’est que l’ttnîcn des coeurs qui fait en ce
moment Ja force supérieure de la patrie ré-
gnait déjà sur La-Lorraine et que nous avons
eu l’impression de poser te pied sur le soi
de France à l'heure même où nous embar-
quions sur le valeureux transatlantique.
Un Haïrais passager de « La-Lorraine »
■m—i—l.. Il ....il. , — ■—
Les Forces en présence
Des renseignements dignes de foi annon-
cent que les forces allemandes atteignent
quinze cent mille hommes ; les Français et
les Belges ont en première ligne douze cent
mille hommes avec une seconde ligne attei-
gnant environ un million d’hommes.
Ces chüïres ne comprennent pas l’armée
anglaise. (La Jourmii
Cotnmunips
ie OgfiMmt
Paris, 18 août-, 8 k. 10.
Noire Flotte coule m
Croiseisr Âslricliien
Le ministre de la guerre a fait connaître que
la flotte commandée par l'amiral Boué de La-
peyrèro a, devant Antivàri, coulé un croiseur
autrichien qui tenailleblocus de ce part. L’opé-
ration s’est accomplie sous les yeux des Monté-
négrins.
À Dînant
Ce matin, , à Dînant, vers six heures, sept
uhlans faisant partie d’une patrouille de dix
cavaliers, ont été tués ; le s autres se sont enfuis
du côté de Roohefort.
Chute d’im Avion Allemand
Un avion allemand est venu, dans la mati-
née, faire une reconnaissance au dessus de
Givet ; des coups de feu ont été tirés et l’avion
est tombé à HasUères, peu après.
Renseignements Généraux
Notre Marche en avant en h\%m et en Lorraine
La situation continue à être bonne et notre
progression méthodique s’accentue en Haute-
Alsace: les forces allemandes se retirent en grand
désordre, les unes vers le Nord, hs autres vers
l'Est. La preuve de ce désordre se trouve dans
l'abandon d’un énorme matériel tombé entre
nos mains, (approvisionnements dobus, voitu-
res fourragères, etc.)
Il se confirme que dans les engagements qui
ont eu lieu depuis le début da la campagne dans
cette légion, l'ennemi a subi des pertes beau-
coup plus élevées que nous ne l’avions cru au
premier abord ton s'en rend compte, tant par
les cadavres retrouvés que par le témoignage
des prisonniers.
Nous progressons également dans les vallées
de Sainte-Marie et de Villé.
Dans la vallée de la Bruche,nous continuons,
fortement appuyés sur le Donon, à nous avan-
cer dans la direction de Strasbourg.
Il se confirme que les troupes allemandes
rencontrées devant nous dans cette région sont
complètement désorganisées.
Sur la ligne Lorquin, Azoudange, Marsal, nos
troupes gagnent du terrain. Nous avons donc
sur la ligne frontière, depuis Chambrey jusqu’à
Belfort, gagné sur l'ennemi une distance qui
varie de 10 à 20 kilomètres et pris pied forte-
ment en Alsace aussi bien qu’en Lorraine.
1S août, 21 heures.
Le premier Drapeau ennemi
Le ministre de la guerre a chargé un oapi-
taine de phasseurs à pied de présenter au pré-
sident de la République le drapeau qui a été
pris au 132e régiment allemand par le 10e ba-
taillon.
En recevant le drapeau ennemi, M. Poincaré
a dit combien H était heureux, lui ancien capi-
taine de chasseurs à pied, que ce fut un batail-r
Ion de chasseurs qui eut enlevé le premier dra-
peau à l’ennemi. U a adressé de vives félicita-
tions à tous ses anciens camarades. Le drapeau
a été remis ce matin, à 8 h. 1/2, à une compa-
gnie de ta Garde Républicaine qui l’a porté aux
invalide».
--.TT'-V- zs’ 1 1 - T” ■*--==3-
Un Télégramme du Commandant en chef des Aimées
Françaises an Ministre de ta Guerre
Le Ministre de la Guerre a reçu du Commandant en chef le télégramme suivant :
Grand quartier général des armées de l’Est le 18 août 9 heures 151
Pendant toute la journée d’hier 17 août, nous n’avons cessé de
progresser en Haute-Alsace. La retraite de l’ennemi s’effectue de ce
côté en désordre j il abandonne partout des blessés et du matériel.
Nous avons conquis la majeure partie des vallées des Vosges sur le
versant d’Alsace, d’où nous atteindrons bientôt la plaine.
Au Sud de Sarrebourg, l’ennemi avait organisé devant nous une
position fortifiée solidement tenue avec de l’artillerie lourde. Les Aile-,
mands se sont repliés précipitamment dans l’après-midi d’hier; actuel-
lement notre cavalerie les poursuit. Nous avons, d’autre part, occupé
toute la région des Etangs jusque vers l’Ouest de Fenetrange.
Nos troupes débouchent de laSeille dont une partie des passages
ont été évacués par les Allemands ; notre cavalerie est à Châteausaiins.
Dan3 toutes les actions engagées au cours de ces dernières jour-
nées en Lorraine et en Alsace, les Allemands ont subi des pertes impor-
tantes ; notre artillerie a des effets démoralisants et foudroyants
pour l’adversaire. D’une façon générale, nous avons donc obtenu, au
cours des journées précédentes, des succès importants et qui font le
plus grand honneur à la troupe dont l’ardeur est incomparable et aux
chefs qui la conduisent au combat.
Signé : JOFFRE.
Bépêciies Haïra
Pour éviter les doubla emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêcha Havas reçues que
celles qut complètent k Communiqué officiel ci-
dessus.
Lé Corps expéditionnaire anglais
en France
Lomlres, fSaoàl.
Lo débarquement du corps expédùioa-
naire sur le territoire français s'effectue
avec une grande précision.
Les Conseils Qêacraux
Paris, 17 soüt.
Plusieurs Conseils généraux ouvrirent la
session par de patriotiques allocutions expri-
mant leur admiration pour les vaillants sol-
dats et leur entière confiance dans lé gou-
vernement, qu’ils assurent de leur concours
le plus absolu pour toutes les mesures ju-
gées nécessaires pour la défense nationale et
le triomphe des armées.
A La Rochelle, M. Combes dit que le nom
du tsar sera inscrit sur Je Livre a’Or do i’IIis-
ïîoire. En exprimant le désir de reconstituer
le Royaume de Pologne, Nicolas II a toi dans
le succès parce que l’heure de la justice im-
manente est enfin arrivée.
Plusieurs Conseils généraux ont voté des
crédits à titre de premiers secours pour les
familles des mobilisés et des chômeurs.
Charieville, 18 août.
Le Conseil générai a acclamé les paroles
patriotiques dé son président, M. Domaine,
et celles du préfet se félicitant de l’union de
toutes les classes de la société dans les gra-
ves circonstances actuelles ainsi que du pa-
triotisme de la population des Ardennes.
La session a été ajournée après le vote du
budget.
La Rareté ds la Monnaie
Lyoa, 17 aofll.
La Chambre de commerce a décidé d’é-
mettre par tranches de 500,000 francs, deux
millions de billets de un franc afin de re-
médier à la rareté de la monnaie. Les billets
remis contre billets de la Banque de France
seront remboursés dans les memes condi-
tions.
Pour les prisonniers alsadans-lcrrains
et polonais
Communiqué officiel, 17 août, 17 h. 30. *■
11 a été établi uns entente entre les états-
majors français et russes pour que des me-
sures de faveur spéciales soient prises vis-à-
vis des prisonniers aisaciens-iorrains par
l’état-major russe, vis-à-vis des prisonniers
polonais oarJ^tet-jpajer français.
Les couvres pour les blessés
Paris, 13 août.
La Journal Officiel publia un décret autori-
sant les Sociétés de courses parisiennes à
affecter à la création et lonclionhemen't des
oeuvres pour les blessés militaires une partie
des ressources provenant du prélèvement
sur le pari mutuel.
Âlrociîês et Mensonges alkmaiids
Comment les Allemands •
traitent hs Prisonniers
Paris, 13 août.
Dans la région de Belfort, un grand nom-
bre de prisonniers fareht traités avec la der-
nière sauvagerie. Les Allemands les désha-
billèrent, les poussèrent devant leurs lignes,
lès exposant presque nus aux balles fran-
çaises. Us jetèrent les autres dans le canal,
les retirèrent pour les y rejeter encore.
Un blessé français en traitement à Besan-
çon rapporte qu’il fut frappé à ta tête et an
côté à’coups de crosse et de talon. Un soldat
allemand le traîna sur ie sol.
Un autre blessé français fat achevé à coups
de baïonnette.
Quelques officiers,essayant de retenir leurs
hommes, ne purent y parvenir.
Un enfant de sept ans, qui s’amusait à Ma-
gny à mettre en jouo nno patrouille avec un
Jusii de bois, fut fusillé par les Allemands,
Un dsa ûls du Kaiser qualifie
les Français de « Sauvages »
Paris, 18 août.
On confirme que les Allemands incendiè-
rent Badonviller (Meurthe-et-Moselle) où iis
fusillèrent des forantes et des enfants.
Un iüs du kaiser est allé à Badonviller. Il
O dit à ses trouves que les Français sont des.
sauvages et il U ajouté : « Frappez fort i Fg*
tes des exemples I »
Les Mensonges allemands
Paris, f8 août.' :
Les blessés allemands manifestent leur
étonnement que l’Italie ne déclare pas la
guerre à la France.
Les carnets trouvés sur les prisonniers ou
morts allemands démontrent la démoralisa-
tion de l’ennemtse muant en sauvagerie. Ils
font état de nombreuses arrestations d’otages
ou d’espions, tous invariablement fusillés.
Les carnets mentionnent toujours dés bruits
tendancieux d’après lesquels tes sources et
les farines seraient empoisonnées. Ils indi-
quent que les médecins et les meuniers sont
en conséquence fusillés.
Ils achèvent les blessés
Bruxelles, iSaoût.
Le comité d’enquête sur l’observation. des
lois de la guer< e signale que le 12, après le
combat de Ilaeten,' les allemands achevè-
rent à coups do révolver dans la bouche le,
commandant Vandamnao blessé. Le 9, ia
achevèrent le commandant Knaepen blessé.
Ils achevèrent encore et maltraitèrent, à di-
vers endroits, de nombreux soldats.
Les Civils allemands font h coup de feu
Paris, 18 août.
Des Allemands civils, en Alsace, tirent sur
Je3 Français.
A Cerna y, une section française déployée
perdit 38 hommes. Iis avaient été atteints
par des coups do fou tirés du village avant
qu’aucun soldat allemand n’y eût pénétré.
A Lntreau, l’instituteur tira sur une pa-
trouille de cavalerie française, tuant deux
tchevaux.
EiplïSMl
Deux aviateurs français
échappent aux Allemands
Paris, 18 août
Un de nos aviateurs, faute d’essence, avait
dû atterrir dans un village du territoire ao-
’nexé.
U remplissait son réservoir quand nne
forte patrouille allemande fut signalée. Sans
se troubler, l’ollicier continua à vider ses
bidons ; les Allemands étoanés, no compre-
nant pas, s’arrêtèrent à 209 mètres sans
tirer, craignant peat-ctre ira piège. Le réser-
voir plein, l’aviatear mit en marche et
partit. A ce moment, les Allemands se voyant
joués, tirèrent sur lai. Il était trop tard, l’ap-
pareil es son pilote sont rentrés sains et
saufs.
Suivant le Figaro, nn capitaine avlateu*
revenant d’ano longue reconnaissance fut
obligé, par suite d’une panne, d’atterrir à 20
kilomètres de la frontière française.
1! vit alors arriver, au loin, un peloton de
uhlans.
Noire officier brisa rapidement le tuyan de
son réservoir d’essence, puis attendit, immo-
bile, l'arrivée de l’ennemi.
Lorsque l’officier allemand fut près de loi,
l’officier français, sans hésitation, lui brûla
la cervelle, puis mit le feu à son aéro-
plane.
Rapidement, il sauta sur le cheval de
rofliçter allemand, puis s’enflilt, poursuivi,
en vain, par les uhlans moins bien montés
qqeltû.
O. RANDOLET
iMsiratîas, Imprassions et Annonces, TÎL. 10.47
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Le Petit Havre
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous, les Bureaux de Poste de Frame
Nous avons conquis la majeure partie des Vallées des Vosges
sur le versant d9Alsace, (fois nous atteindrons bientôt la plaine
[Télégnnas du Général JOFfRE au Ministre de la Guerre]
POUR LES
BLESSÉS MILITAIRES
EN BELGIQUE
Nous avons reçu l’appel suivant que
nom ne pouvons mieux publier qu’à
ceUtt place :
ï/accord avec la Croix Rouge Fran-
çaise, je viens faire un pressant appel
à la générosité et à la compassion de
la population havraise en faveur des
blessés militaires en Belgique où l'af-
fluence est si grande et les moyens
sont malheureusement si lirai tés.per-
sonne ne s’y étant attendu aux hor-
reurs d’une invasion brusquée.
Il y a là une extrême urgence et Le
Havre qui fait un si admirable effort
pour ses hôpitaux militaires de la
Croix Rouge entendra, je n’en doute
pas, l’angoissant appel que je lui
adresse au nom de mes compatriotes.
Les dons en nature dont iL s’agit :
vieux linge, draps, compresses, cein-
tures de flanélle, coton hydrophile,
doivent être remis d’urgence, 9, rue
Mexico, à la permanence de la Société
de Secours aux blessés militaires qui
le charge de les leur faire parvenir.
Le Consul de Belgique,
H. HOEFKENS.
Qui ne sera ému de l’angoisse de
ceux qui s’adressent à nous / Situation
tragique, en effet, que celle d’un petit
pays qui se trouve tout-à-coup le ren-
dez-vous des plus grandes armées du
monde et qui veut assumer généreuse-
ment sa tâche vis-à-vis des victimes de
ccs luttes de géants.
Mais il y a cependant quelque humi-
liation pour nous à ce que nos amis
belges soient obligés de nous adresser
cet « appel angoissant ». S’ils sont
dans la peine c’est à cause de nous,
à cause de nos démêlés avec l’Allema-
gne qui rie les concernaient nulle-
ment ; et tous ces blessés qui sont tom-
bés ont héroïquement ojffert leur corps
comme lin rempart vivant qui a arrêté
la marche des Allemands vers nos
frontières; si nous avons bientôt la vic-
toire, c’est en grande partie à eux que
nous la devrons puisqu’ils nous auront
garantis de toute surprise et. nous au-
ront permis de nous préparer complè-
tement à l'offensive.
Nous devons donc une reconnais-
sance infinie à la Belgique et bien
loin qn’çlle ait à faire appel à notre
générosité c’est nous qui avons une
dette à lui payer et qui aurions dû
dès le premier jour lui offrir large-
ment tous les concours possibles. Quoi
que nous Jussions d'ailleurs te prix
du sang versé pour nous ne s’acquit-
tera jamais !
Ajouterons-nous que nous avons en
plus. un.motif égoïste pour agir: se-
lon toute vraisemblance, bien des no-
ires sont: maintenant sur les champs
de bataille belges ; ce que nous
croyons faire pour p.os alliés nous le
ferons peut-être en réalité pour nos
compatriotes et pour nos proches....
Quoi qu’il en soit, nous sommes
convaincus qu’il suffira que l'appel de
l'honorable consul de Belgique ait
etc signalé pour que nos concitoyens
se fassent un devoir d'y répmndrc.
C\si’An-Jonp.vN.
LE
topas Allai jfMiiiisr
(Di noire Correspondant particulier)
Paris, I8acût
Je viens devoir !o drapeau du K!2" régi-
rnervt d’infanterie allemande pris û Saint-
biaise, dans la vallée de la Bruche, par le
40*- bataillon de chasseurs à pied.
Gc drapeau a étc placé dans la cour, au-
dossnsda l’tntréé de l’hôtel du ministre. Il
est tout en soie, violet, frangé d’or et parta-
gé par deux. bandes blanches croisées por-
tant, dans leur centre, nn aigle brodé en
noir. U hampe est surmontée de l’aigle al-
lemand.
Lo trophée a été enlevé de hante lutte.
H est déchiqueté aux deux coins et l’on sent
qu’il a fallu tuer celui qui le portait et d'au-
tres. Le 10« bataillon de chasseurs, qui s’est,
A Soi ferma, emparé d’un drapeau autri-
chien, ce qui a lait décorer le drapeau dos
chasseurs à pied, a renouvelé son exploit an
début do la nouvelle campagne. 11 doit, à
jeette heure, être bien lier et c’est naturel.
LES portes du ministère ayant resté ou-
vertes, la foule a pu à son aise, considérer
Je drapeau du 132* allemand, de ia rue
Saint-Dominique.
j Appelé auprès de 1 honorable comman-
tdanl Durai, chargé «tes relations avec ï»
presse, j’ai pu contempler le drapeau
de plus près et, je dois l’avouer, j’ai ;
ressenti malgré moi une impression plutôt
pénible.
L’aigle noir a l’air d’è'.re cloué dans
l'étoffe, Cet oiseau de proie m’a semb'é gri- ’
maçant et menaçant. Il est impuissant, il
est vrai, mais combien faudra-t-il de sang
pour réduire ses frères, arracher l’Alsace-
Lorraine à leurs griffes ?...
Et puis je me suis rappelé qu’en 1870 le
misérable Bazaine livra les drapeaux trico-
lores de l’armée de Metz, sauf ceux que le
général Lapasset fit btûler et ceux qne plu-
sieurs colonels coupèrent en morceaux et
distribuèrent à leurs officiers.
Les autres glorieux étendards sont captifs
à Berlin II faudra aller les y chercher pour
qu’ils ne so ent plus l’objet de la curiosité
injurieuse des allemands.
Cette guerre est à la fois une guerre de
délivrance et de résurrection.
Noies d'un Territorial Normand
Habillés, équipés en vingt-quatre heures,
les gars normands du l(i° territorial par-
taient ie surlendemain de leur arrivée pour
une destination nouvelle. Après tonte une :
nuit de chemin d8 fer, ils faisaient 22 kilo-
mètres sac au dos, et pas un homme ne fut
laissé en arrière.
L’aîcooüsme et ses tares faisaient redou-
ter un terrible déchet dès que l’on deman-
derait aux hommes nn effort sérieux; et
quel effort est comparableà celoid'une mar- ,
ch9 immédiate avec le sac surchargé ! L'a-
mour-propre, autant que l’aiguillon natio-
nal, a fait des miracles.
Nous n’avons pas eu un seul cas d’ivresse
depuis la mobilisation. L’alcool est évidem-
ment interdit dans ie casernement, nuis il
pourrait y être introduit par fraude ; les
hommes qui sorlent en ville en corvée ou
en permission de quelques heures pour-
raient fars de dangereuses stations chez les
mastroqhels tentateurs ou accepter les liba-
tions. de civils fraternels,. Une sorte de res-
pect personnel a modifié les déplorables dis-
positions habituelles.
Phénomène assez intéressant : l’absence
d’alcool a provoqué une fringale d’aliments.
Ils ont faim, mangeraient, si on les laissait
taire, trois ou quatre rations. Les officiers
territoriaux de mon bataillon, par une gé-
néreuse autant qu’intelligente initiative, ont
constamment offert — de leur poche — le
quart de vin aux hommes. La privaiion d’al-
coot est ainsi devenue progressivement
moins pénible pour ces intoxiqués. Il de-
meure cependant évident qu’au lendemain
de cette guerre il en faudra déclarer une
antre presque aussi nécessaire pour l’avenir
de notre race : la guerre à l’alcool dans nos
provinces do l’Ouest.
L’esprit de nos territoriaux est pareil à ce-
lui des premiers jours : ils voudraient aller
à JaJiataille et ont nn peu honte de consa-
crer leur temps au service des places, à la
police dés voies ferrées, à la protection des
réservoirs d’eau, fabriques et entrepôts
d’utilité publique ; mais leur sentiment da
devoir est au-dessus de tout éloge. Us se
résignent, font plus qu’on no leur en de-
mande (et pourtant l’exercice dans l’inter-.
valie des gardes, qa’On prend un jour sur
deux, paraîtrait amer aux soldats durant
: leur temps d'activité) et ne désirent qu’une
chose : ne pas rentrer dans leurs foyers sans
avoir foulé le sol de l’Alsace Lorraine recon-
quise.
le voudrais citer quelques anecdotes qui
, montrent le caractère français dans son en-
thousiasme naturel, dans sa noblesse fonda-
mentale.
Une de ces dernières nuits, j’avais relevé
! les sentinelles, et un ouvrier parisien, une
« forte tète », se trouvait, par le roulement
du,service, placé an pont-levis du fort. A
trois heures du matin, le caporal lit la relè-
ve. A quatre heures, j-e lis une ronde. Je fus
assez étonné de trouver mon soldat toujours
l’arme au pied, là où je l’avais piacé trois
heures auparavant.
— Qa’est-ce que tu fais là ? Le caporal a
donc oublié de faire la relève ?
— Non, sergent, mais Lefèvre qui devait
me remplacer était un peu fatigué, je l’ai
renvoyé se coucher.
Il faut avoir pris des gardes de huit, dans
des moments de tension grave (un malan-
drin a tiré sur une de nos sentinelles la
nuit dernière) pour savoir ce que cela re-
présente dé i'aiigue et apprécier le geste,
fait si simplement, naturellement, par celui
dont on suspectait les sentiments patrioti-
ques.
la sais nn de mes camarades, un sergent,
chef de posle qui, voyant ses hommes éreia-
lés par des factions en plein soleil sur un
bastion, a, dans la nuit, alors que personne
r.e pouvait ie voir, pris le fusil de l’un
d’outre eux et monté la garde jusqu’au petit
jour à leur place ,; ce qui loi valut cette re-
marque d’une des sentinelles éloignées qui
rentrait et passait devant lui : « Eh ben 1
j’ai attendu trente-six ans pour voir ça : un
gradé qui monte la garde ! »
11 n’est pas jusqu'à un lieutenant qui s’est
spontanément offert à suivre cet exemple
pour soulager un peu les hommes dont ie
service est réellement intensif. Cet instinct
de solidarité est caractéristique da tempé-
rament français, et cette guerre l’a remis en
lumière. Officiers, sous-officiers, soldats ne
sont pins que les artisans d’une même cau-
se, sans distinction de grades où de situa-
tions sociales.
Et pour finir, ce petit trait. Nous avons vu
l’autre jour revenir l’ua des noires de la
ville avec un paquet sous le bras.-« J’ai ache-
té un drapeau neuf pour le fort, dit-il, celui
qui flotte sur la porte d'entrée e3t déchiré et
n’a plus de couleurs, il m’est plus digne de
la France d'aujourd'hui, réveillée ét agissan-
te. U faut des couleurs claires et vivantes, un
étendard sans déchirures pour symboliser
aujourd'hui notre pays. »
Voilà l’esprit des territoriaux normands.
(Le Tetimj
T . A C3KÜ3S3FÏ.3EÏ.3EÎ!
Sommaire des Brincipam faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
iS AmU.—Un communiqué officiel signale la persistance dû bruit suivant lequel
le kronprinz aurait été grièvement blessé.
— Le drapeau bavarois enlevé à l’ennemi a été transporté, dans la matinée, aux
invalides.
— Les journaux allemands confirment la mort du général von Emmich.
JV Ï.A. FRONTIÈRE 1>E XVJEST
17 Août.— Lamarche progressive de nos troupes s’accentue en Ilaute-Àlsace. R®,
même dans la vallée de la Bruche, vers Strasbourg.
De Ghambley (à la hauteur de Metz) jusqu’à Belfort, nous avans-pvis piedforte-
ment en Lorraine annexée et en Alsace. Nous avons conquis les vallées des Vosges, sur
le versant Est, d’où nous atteindrons bientôt la plaine.
Partout les Allemands ont subi des pertes importantes et battent en retraite en
complet désordre. Ils se vengent en fusillant les femmes et les enfants.
A T. A irfitOIVTXÊSfiïK
18 Août.— La mobilisation autrichienne s’effectue difficilement. On signale des
mutineries dans les régiments tchèques.
«t* L’offensive russe se poursuit avec méthode et précision,
EN SEttBIE ’
17-Août. — Victoire des Serbes à Chabats, à la frontière N.-O. Us détruisent trois
régiments autrichiens et prennent quatorze canons.
— Le bombardement de Belgrade par les Autrichiens continue, depuis une se-
maine, très intense,, mais sans grande efficacité.
EÎV EXTRÈaiE-ORIENT
18 A oût. — On apprend à Saint-Pétersbourg qu’une canonnière allemandes été
désarmée à l’embouchure du Yang-Tsé, par les autorités chinoises.
Retour d’Amérique
Plusieurs journaux de Paris ont parlé de la
dernière traversée de La-forrame. il peut être
intéressant d’en parler aussi dans le Petit
Havre.
La guerre avait éclaté le samedi I«r août et
La-Lorraine devait régulière ment quitter New- f
York le mercredi fi août. Mais le pouvait-elle
matériellement ? C’est ce que chacun ss de-
mandait, non sans quelque inquiétude.Deux
croiseurs allemands veillaient juste au dehors
de la limite des eaux territoriales ; on les di-
sait décidés à arrêter, à tout prix, les bateaux
français, anglais ou russes. La menace était
réelle ; le iAisitania (Clinard), inscrit pour
prendre ia mer le mardi 4 août, avait retar-
dé son départ, puis était parti subitement, à
minuit, escorté de deux vaisseaux de guerre
anglais. — «Vous ne partirez pas!» nous
disaient, sceptiques, tous les Américains à
qui nous disions au revoir.
Le commandant Maurras, capitaine de
La-Lorraine, ne partageait aucune de ces hé-
sitations. En vrai français, sûr de lui, de
son équipage et de son batean, il annonça
que La-Lorraine ne craignait pas les unités
allemandes et qu’elie partirait ie jour dit, en
plein midi.
Ainsi fut fait et ce fut nn magnifique dé-
part. Manifestement la sympathie unanime
des Américains nous entourait.« Good luck »
disaient en nous serrant la main les em-
ployés de l’hôtel ; « good luck » répétait le
conducteur du laxi. Et de tontes parts une
foule agitée entourait le quai de départ où
se pressaient des milliers de Français qui t
appelés au service se rendaient à leur de-
voir. Il en était venu de partout de ces Fran-
çais, de Chicago, de Montréal, de Winnipeg,
de Vancouver, de Los Angèles. L’on d’eux
dégringolant de la passerelle avec la petite
valise du mobilisé alors que déjà les amar-
res étaient détachées tomba dans nos bras
an milieu des rires en criant ce simple mot
héroïque : « J’arrive de loin I »
Il était temps en effet, car La-Lorraine
commençait dans la rade dé New-York une
sortie que ses passagers n’oublieront jamais.
De tous les bateaux anglais où se massaient
les équipages s’élevaient d’interminables
hurrohs. Les innombrables bateaux améri-
cains ( ferry-boa t surchargés de passagers,
remorqueurs, bateaux de plaisance, cargos),
nous saluaient de trois coups do sirène ; le
Yacht-Club do New York tirait en noire
honneur une salve de trois coups de canon.
Dans ce magnifique panorama, ie brait était
assourdissant et ie spectacle grandiose. Seuls
sur la rive droite de i’IIudson, à Iloboken où
les bateaux allemands de la llamburg Ame-
rika et du Norddeoïscher Lloyd ont dû re-
léguer leurs dorks faute de pouvoir les éta-
blir à New-York-où personne ne veut d’eux,
régnait un morne silence. Voilà des bateaux
qui sont bloqués pour longtemps 1
Mais voilà l’Océan. Désormais abandonnés
à no3 propres forces et sous la direction
énergique du commandant Maurras en qui
tous nous avons nne aveugle confiance nous
pointons vers le Nord à grande vitesse. Le
soir, pas de feux, tous les hublots calfeutrés,
nous avançons comme un ombre, peu sou-
cieux de3 mauvaises rencontres, mais cela
simplement parce que nous ne sommes pas
armés. Avons-nous fait de mauvaises ren-
contres, je n’ea sais rien, parce que le com-
mandant ne nous i’a pas dit. Ge que je sais,
c’est que l’ttnîcn des coeurs qui fait en ce
moment Ja force supérieure de la patrie ré-
gnait déjà sur La-Lorraine et que nous avons
eu l’impression de poser te pied sur le soi
de France à l'heure même où nous embar-
quions sur le valeureux transatlantique.
Un Haïrais passager de « La-Lorraine »
■m—i—l.. Il ....il. , — ■—
Les Forces en présence
Des renseignements dignes de foi annon-
cent que les forces allemandes atteignent
quinze cent mille hommes ; les Français et
les Belges ont en première ligne douze cent
mille hommes avec une seconde ligne attei-
gnant environ un million d’hommes.
Ces chüïres ne comprennent pas l’armée
anglaise. (La Jourmii
Cotnmunips
ie OgfiMmt
Paris, 18 août-, 8 k. 10.
Noire Flotte coule m
Croiseisr Âslricliien
Le ministre de la guerre a fait connaître que
la flotte commandée par l'amiral Boué de La-
peyrèro a, devant Antivàri, coulé un croiseur
autrichien qui tenailleblocus de ce part. L’opé-
ration s’est accomplie sous les yeux des Monté-
négrins.
À Dînant
Ce matin, , à Dînant, vers six heures, sept
uhlans faisant partie d’une patrouille de dix
cavaliers, ont été tués ; le s autres se sont enfuis
du côté de Roohefort.
Chute d’im Avion Allemand
Un avion allemand est venu, dans la mati-
née, faire une reconnaissance au dessus de
Givet ; des coups de feu ont été tirés et l’avion
est tombé à HasUères, peu après.
Renseignements Généraux
Notre Marche en avant en h\%m et en Lorraine
La situation continue à être bonne et notre
progression méthodique s’accentue en Haute-
Alsace: les forces allemandes se retirent en grand
désordre, les unes vers le Nord, hs autres vers
l'Est. La preuve de ce désordre se trouve dans
l'abandon d’un énorme matériel tombé entre
nos mains, (approvisionnements dobus, voitu-
res fourragères, etc.)
Il se confirme que dans les engagements qui
ont eu lieu depuis le début da la campagne dans
cette légion, l'ennemi a subi des pertes beau-
coup plus élevées que nous ne l’avions cru au
premier abord ton s'en rend compte, tant par
les cadavres retrouvés que par le témoignage
des prisonniers.
Nous progressons également dans les vallées
de Sainte-Marie et de Villé.
Dans la vallée de la Bruche,nous continuons,
fortement appuyés sur le Donon, à nous avan-
cer dans la direction de Strasbourg.
Il se confirme que les troupes allemandes
rencontrées devant nous dans cette région sont
complètement désorganisées.
Sur la ligne Lorquin, Azoudange, Marsal, nos
troupes gagnent du terrain. Nous avons donc
sur la ligne frontière, depuis Chambrey jusqu’à
Belfort, gagné sur l'ennemi une distance qui
varie de 10 à 20 kilomètres et pris pied forte-
ment en Alsace aussi bien qu’en Lorraine.
1S août, 21 heures.
Le premier Drapeau ennemi
Le ministre de la guerre a chargé un oapi-
taine de phasseurs à pied de présenter au pré-
sident de la République le drapeau qui a été
pris au 132e régiment allemand par le 10e ba-
taillon.
En recevant le drapeau ennemi, M. Poincaré
a dit combien H était heureux, lui ancien capi-
taine de chasseurs à pied, que ce fut un batail-r
Ion de chasseurs qui eut enlevé le premier dra-
peau à l’ennemi. U a adressé de vives félicita-
tions à tous ses anciens camarades. Le drapeau
a été remis ce matin, à 8 h. 1/2, à une compa-
gnie de ta Garde Républicaine qui l’a porté aux
invalide».
--.TT'-V- zs’ 1 1 - T” ■*--==3-
Un Télégramme du Commandant en chef des Aimées
Françaises an Ministre de ta Guerre
Le Ministre de la Guerre a reçu du Commandant en chef le télégramme suivant :
Grand quartier général des armées de l’Est le 18 août 9 heures 151
Pendant toute la journée d’hier 17 août, nous n’avons cessé de
progresser en Haute-Alsace. La retraite de l’ennemi s’effectue de ce
côté en désordre j il abandonne partout des blessés et du matériel.
Nous avons conquis la majeure partie des vallées des Vosges sur le
versant d’Alsace, d’où nous atteindrons bientôt la plaine.
Au Sud de Sarrebourg, l’ennemi avait organisé devant nous une
position fortifiée solidement tenue avec de l’artillerie lourde. Les Aile-,
mands se sont repliés précipitamment dans l’après-midi d’hier; actuel-
lement notre cavalerie les poursuit. Nous avons, d’autre part, occupé
toute la région des Etangs jusque vers l’Ouest de Fenetrange.
Nos troupes débouchent de laSeille dont une partie des passages
ont été évacués par les Allemands ; notre cavalerie est à Châteausaiins.
Dan3 toutes les actions engagées au cours de ces dernières jour-
nées en Lorraine et en Alsace, les Allemands ont subi des pertes impor-
tantes ; notre artillerie a des effets démoralisants et foudroyants
pour l’adversaire. D’une façon générale, nous avons donc obtenu, au
cours des journées précédentes, des succès importants et qui font le
plus grand honneur à la troupe dont l’ardeur est incomparable et aux
chefs qui la conduisent au combat.
Signé : JOFFRE.
Bépêciies Haïra
Pour éviter les doubla emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêcha Havas reçues que
celles qut complètent k Communiqué officiel ci-
dessus.
Lé Corps expéditionnaire anglais
en France
Lomlres, fSaoàl.
Lo débarquement du corps expédùioa-
naire sur le territoire français s'effectue
avec une grande précision.
Les Conseils Qêacraux
Paris, 17 soüt.
Plusieurs Conseils généraux ouvrirent la
session par de patriotiques allocutions expri-
mant leur admiration pour les vaillants sol-
dats et leur entière confiance dans lé gou-
vernement, qu’ils assurent de leur concours
le plus absolu pour toutes les mesures ju-
gées nécessaires pour la défense nationale et
le triomphe des armées.
A La Rochelle, M. Combes dit que le nom
du tsar sera inscrit sur Je Livre a’Or do i’IIis-
ïîoire. En exprimant le désir de reconstituer
le Royaume de Pologne, Nicolas II a toi dans
le succès parce que l’heure de la justice im-
manente est enfin arrivée.
Plusieurs Conseils généraux ont voté des
crédits à titre de premiers secours pour les
familles des mobilisés et des chômeurs.
Charieville, 18 août.
Le Conseil générai a acclamé les paroles
patriotiques dé son président, M. Domaine,
et celles du préfet se félicitant de l’union de
toutes les classes de la société dans les gra-
ves circonstances actuelles ainsi que du pa-
triotisme de la population des Ardennes.
La session a été ajournée après le vote du
budget.
La Rareté ds la Monnaie
Lyoa, 17 aofll.
La Chambre de commerce a décidé d’é-
mettre par tranches de 500,000 francs, deux
millions de billets de un franc afin de re-
médier à la rareté de la monnaie. Les billets
remis contre billets de la Banque de France
seront remboursés dans les memes condi-
tions.
Pour les prisonniers alsadans-lcrrains
et polonais
Communiqué officiel, 17 août, 17 h. 30. *■
11 a été établi uns entente entre les états-
majors français et russes pour que des me-
sures de faveur spéciales soient prises vis-à-
vis des prisonniers aisaciens-iorrains par
l’état-major russe, vis-à-vis des prisonniers
polonais oarJ^tet-jpajer français.
Les couvres pour les blessés
Paris, 13 août.
La Journal Officiel publia un décret autori-
sant les Sociétés de courses parisiennes à
affecter à la création et lonclionhemen't des
oeuvres pour les blessés militaires une partie
des ressources provenant du prélèvement
sur le pari mutuel.
Âlrociîês et Mensonges alkmaiids
Comment les Allemands •
traitent hs Prisonniers
Paris, 13 août.
Dans la région de Belfort, un grand nom-
bre de prisonniers fareht traités avec la der-
nière sauvagerie. Les Allemands les désha-
billèrent, les poussèrent devant leurs lignes,
lès exposant presque nus aux balles fran-
çaises. Us jetèrent les autres dans le canal,
les retirèrent pour les y rejeter encore.
Un blessé français en traitement à Besan-
çon rapporte qu’il fut frappé à ta tête et an
côté à’coups de crosse et de talon. Un soldat
allemand le traîna sur ie sol.
Un autre blessé français fat achevé à coups
de baïonnette.
Quelques officiers,essayant de retenir leurs
hommes, ne purent y parvenir.
Un enfant de sept ans, qui s’amusait à Ma-
gny à mettre en jouo nno patrouille avec un
Jusii de bois, fut fusillé par les Allemands,
Un dsa ûls du Kaiser qualifie
les Français de « Sauvages »
Paris, 18 août.
On confirme que les Allemands incendiè-
rent Badonviller (Meurthe-et-Moselle) où iis
fusillèrent des forantes et des enfants.
Un iüs du kaiser est allé à Badonviller. Il
O dit à ses trouves que les Français sont des.
sauvages et il U ajouté : « Frappez fort i Fg*
tes des exemples I »
Les Mensonges allemands
Paris, f8 août.' :
Les blessés allemands manifestent leur
étonnement que l’Italie ne déclare pas la
guerre à la France.
Les carnets trouvés sur les prisonniers ou
morts allemands démontrent la démoralisa-
tion de l’ennemtse muant en sauvagerie. Ils
font état de nombreuses arrestations d’otages
ou d’espions, tous invariablement fusillés.
Les carnets mentionnent toujours dés bruits
tendancieux d’après lesquels tes sources et
les farines seraient empoisonnées. Ils indi-
quent que les médecins et les meuniers sont
en conséquence fusillés.
Ils achèvent les blessés
Bruxelles, iSaoût.
Le comité d’enquête sur l’observation. des
lois de la guer< e signale que le 12, après le
combat de Ilaeten,' les allemands achevè-
rent à coups do révolver dans la bouche le,
commandant Vandamnao blessé. Le 9, ia
achevèrent le commandant Knaepen blessé.
Ils achevèrent encore et maltraitèrent, à di-
vers endroits, de nombreux soldats.
Les Civils allemands font h coup de feu
Paris, 18 août.
Des Allemands civils, en Alsace, tirent sur
Je3 Français.
A Cerna y, une section française déployée
perdit 38 hommes. Iis avaient été atteints
par des coups do fou tirés du village avant
qu’aucun soldat allemand n’y eût pénétré.
A Lntreau, l’instituteur tira sur une pa-
trouille de cavalerie française, tuant deux
tchevaux.
EiplïSMl
Deux aviateurs français
échappent aux Allemands
Paris, 18 août
Un de nos aviateurs, faute d’essence, avait
dû atterrir dans un village du territoire ao-
’nexé.
U remplissait son réservoir quand nne
forte patrouille allemande fut signalée. Sans
se troubler, l’ollicier continua à vider ses
bidons ; les Allemands étoanés, no compre-
nant pas, s’arrêtèrent à 209 mètres sans
tirer, craignant peat-ctre ira piège. Le réser-
voir plein, l’aviatear mit en marche et
partit. A ce moment, les Allemands se voyant
joués, tirèrent sur lai. Il était trop tard, l’ap-
pareil es son pilote sont rentrés sains et
saufs.
Suivant le Figaro, nn capitaine avlateu*
revenant d’ano longue reconnaissance fut
obligé, par suite d’une panne, d’atterrir à 20
kilomètres de la frontière française.
1! vit alors arriver, au loin, un peloton de
uhlans.
Noire officier brisa rapidement le tuyan de
son réservoir d’essence, puis attendit, immo-
bile, l'arrivée de l’ennemi.
Lorsque l’officier allemand fut près de loi,
l’officier français, sans hésitation, lui brûla
la cervelle, puis mit le feu à son aéro-
plane.
Rapidement, il sauta sur le cheval de
rofliçter allemand, puis s’enflilt, poursuivi,
en vain, par les uhlans moins bien montés
qqeltû.
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