Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-18
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 août 1914 18 août 1914
Description : 1914/08/18 (A34,N12063). 1914/08/18 (A34,N12063).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722260
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
Î4“ tarte — K* iM6ï ,23 Pages) 5 («unes — tDITlûif fil' MATIN — S Centime» Q3 Pages) Mardi 18 Août 1914
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O. RANDOUET
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35, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
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AU HAVRE. ..T. BUREAU DO JOURNAL, 112, bouF de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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L» PETIT HAVRE est désigné pouf les Annonces Judiciaires et légales
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NOS SUCCES DANS LEST ET EN BELGIQUE
Le Premier Drapeau pris aus Allemands
L’ULTIMATUM DU JAPON A L’ALLEMAGNE
JUSQU’AU JAPON r :
U Allemagne, punie dans son or-
gueil même, boit la coupe jusqu’à la
lie; dans la ligue des peuples qui
combattent contre elle pour le droit, \
pour la liberté, pour la civilisation, i
entre désormais un peuple d'Extrême- 1
Orient, que naguère encore elle trai- '
tait sans doute de barbare. Même '
après les succès et les progrès de toute
sorte qui ont classé le Japon au rang (
des grandes nations, qu’il doit être ,
humiliant pour le pays des fiers habe- ,
reaux et des savants docteurs de se <
faire don- ner la leçon par de petits
jaunes aux yeux brides 1
Et le comble c’est que les Japonais, i
qui sont des pince-sans-rire, retour-
nent contre l’Allemagne les procédés
mêmes de la diplomatie austro-alle-
mande ; l’ultiinatam japonais au
grand empire allemand est aussi im- '
périeux et injurieux que celui que j
ïAutriche-Hongrie avait cru pouvoir
se permettre à l’égard de la petite :
Serbie. \
Le Japon exige le rappel ou le dé-
sarmement immédiat de tous les navi-
res de guerre allemands qui se trou-
vent dans les eaux chinoises ou japo-
naises, et de plus l’abandon, dans le
délai d’un mois, sans conditions ni
compensations d’aucune sorti^! du pro-
tectorat allemand de Kiao-Tchéau en
vue d’une restitution éventuelle à la
Chine. Enfin le gouvernement japo- "
nais réclame une réponse immédiate,
sans laquelle il commencera aussitôt
les hostilités. On ne peut pas se mo-
quer. du monde plus diplomatique-
ment qu’en exigeant une capitulation
aussi complète.
Le protectorat de Kiao-Tcheou est
le plus beau fleuron du domaine colo-
nial de VAllemagne ; elle l’a acquis,
en I8QJ par la concession du Chan-
Toung arrachée à la Chine sous forme
d’un bail amphythéotique et dont
elle a étendu les effets au mépris du
droit des gens ; c’est de cette époque
que date son entrée dans le champ de
la politique mondiale.
Le grand port allemand de Tsing-
Tao est le point de départ d'un réseau
envahissant. de chemin de Jèr qui
compte déjà cinq cents kilomètres aux-
quels devaient s’ajouter deux mille
kilomètres concédés; il assure la pé-
nétration économique d’un territoire
aussi grand que le Japon et peuplé de
vingt millions d’âmes. Enfin c’est une
position stratégique de premier ordre,
en face de Port-Arthur, et comman-
dant le Petchili, lu province la plus
importante de la Chine.
Ces détails suffisent pour que l’on
comprenne que VAllemagne n’aban-
donnera pas sans lutte le Kiao-Tchéou,
Elle y a des forces militaires impor-
tantes, tant sur terre que sur mer,
mais dans sa hâte présomptueuse de
tirer l’épée, elle les a abandonnées là
sans ravitaillements ni renforts pos-
sibles ; leur sort, en face du Japon
qui a fait ses preuves, est donc bien
clair à l’avance et sera sans doute vite
réglé.
Même si l’intervention du Japon et
l’effet de son alliance avec l'Angle-
terre devait se limiter à cette opéra-
tion d’Extrême-Orient, ce serait déjà
très important pour nous car cette
défaite subie par VAllemagne sera
d’un effet moral considérable ; elle
prendra déjà figura de vaincue et
tandis que ses soldats, se sentant tra-
qués de toutes paris, hésiteront, les
nôtres auront l’élan des vainqueurs,
Mais, s’il le fallait, les Japonais,
mis ên goût, enverraient sans doute
volontiers leurs escadres jusque dans
nos mers européennes ; il n’y a que le
premier pas qui coûte /
CASPAR-JORDAN.
La Reprise du Trafic
sur les Chemins de fer
U a été dit que le trafic commercial des
ihemins de fer serait repris normalement
snr la plupart des ligÀss à partir du mercre-
di 19 août. .
Présentée sons celte forme, information
est inexacte.
La reprise complète ne pouvant être envi-
sagée que progressivement, des affiches ap-
posées périodiquement dans les gares indi-
queront les heures des trains mis à la dispo-
sition des voyageurs et les limites du trafic
des marchandises
H.-G. Wells
et la Guerre
Nos lecteurs savent que H.-G. Wells est un des
plus grands romanciers de l’Angleterre, c’est le
Jules Verne britannique, mais un Jules Verne
pour adultes. Bien qu’il ait écrit la Guerre
dans les Airs, U était un pacifiste militant ;
mais il n’en est que plus intéressant de connaî-
tre son jugement sur la guerre actuelle.
L’article, dont nous publions en partie la tra-
duction, a paru dans le New-York Times et a
été écrit à Londres le 4 août, la veille de la dé-
claration de guerre de l’Angleterre à l’Allema-
gne.
— Enfin l’intolérable tension est passée.
L’Europe est en guerre. La vanité mons-
trueuse engendrée par les tacites victoires
de 1870-71 a provoqué le monde. L’Allema-
gne se prépare à récolter la moisson semée
jar Bismarck. Cette folie de préparation mi-
itaire au Coeur de l'Europe qui a arrêté la
civilisation et assombri les espoirs de l’hu-
manité pendant 40 ans — l’impérialisme et
le militarisme allemands — a frappé son
coup inévitable.
La victoire de l’Allemagne signifierait le
règne définitif du dieu de ta guerre sur les
affaires humaines. La défaite de l’Allemagne
peut ouvrir la voie au désarmement et a la
iaix au monde entier. Pour ceux qui aiment
a paix il n’y a d’espoir qn’en la défaite alle-
mande...
Jamais gnerre fut plus juste que cette
guerre contre l'Aliemagne ; jamais, dans
l’histoire du monde, Etat n’a davantage mé-
rité le châtiment... C'est le système alle-
mand qu'il faut détruire.
' Le rôle de l’Angleterre dans cette énorme
lutte est clair comme le jour. Nous devons
.combattre déjà à. cause de S’outrage au
Luxembourg. Nous devons combattre. Si
nous ne combattons pas, l’Angleterre cessera
d’être une nation dont on est lier et nous
aurons à nous laver d’uu bain de boue...
Pour ma part je ne doute pas que l’Alle-
magne ot l’Autriche soient vouées à la dé-
faite. Elles ont provoqué trop d’ennemis.
Elle n’ont pas su apprécier la France à sa
juste valeur. Elles sont entravées par de
mauvaises traditions sociales et militaires.
L’Allemand n’est pas un bon soldat. Il est
obéissant, discipliné, mais ni prompt, ni vil
d’intelligence...
Les conditions de la guerre moderne de-
mandent des hommes d’initiative indivi-
duelle...
La France depais sa défaite s’est préparée
sombrement au combat. Le Français a cette
gravité qui précède les plus étonnantes vic-
toires. Dans l’air, sur la champ ouvert avec
ses canons et ses aéroplanes il est difficile
de réaliser pleinement à quel point il est
supérieur à l’Allemagne,..
Je crois et j’ose prédire qu’avant trois mois
son drapeau tricolore flottera sur le Rhin et
je ne vois pas pour l'Allemand la possibilité
d’arriver près de Paris...
Une armée allemande en retraite est loin
d’être aussi formidable qu’une armée en re-
traite française parce qu’elle a moins de
« diable an corps » s«c; parce que le cerveau
de cette armée est représenté par de vieux
officiers autocrates ; parce qu’elle est décou-
ragée quand les rangs sont brisés...
Nous ne connaissons pas les vastes possi-
bilités de la Russie, car jamais encore elle
n’a eu l’occasion de déployer joutes ses
forces véritables, surtout sa force de cava-
lerie. Mais une invasion de la Russie mena-
çant Berlin est plus propabie que l’arrivée
de l’Allemagne à Paris
En môme temps; il y a une guerre navale;
de ce côté je m'attends à de rudes chocs.
Pour le moment, la place la plus sûre pour
la flotte allemande est le canal de Kiel ; mais
à moins que je ne me trompe sur l’efficacité
de l’aéroplane, il n’y a pas de port vraiment
sûr pour elle
Toutes qps questions auront plus ou moins
reçu leurs réponses décisives dans les deux
ou trois mois qui vont suivre. A ce moment,
je le crois, l’impérialisme allemand aura été
ébranlé, dans ce cas il sera possible de pré-
voir la fin de i’ère des armements dans
l’histoire européenne.
La France, i'ftalie, l’Angleterre et toutes
les petites puissances, de l’Europe sont main-
tenant des pays pacifiques. La Russie, après
une énorme guerre, ne cherchera pas d’au-
tres aventures. Battue, l’Alleroagap sera ré-
volutionnaire : elle sera aussi déboutée de
l’aniforme et de l'impérialisme que ta Fran-
ce de 1871, aussi désillusionnée sur l’hégé-
monie que la Bulgarie d’aujourd’hui.
Il sera possible enfin pour les puissances
occidentales d’organiser la paix.
Mil ||
U VALLÉE DE LA BRUCHE
Commençant an col (568 mètres) nui porle
le nom de la petite viUe de Saales, point ter-
minus de la ligne ferrée de Strasbourg-
Molsheim-Saaies, la vallée de la Bruche, qui
emprunte son nom à une petite rivière, la
Bruche, affluent de ntl, dêhouche dans la
plaine à une vingtaine de kilomètres de,
Strasbourg, exactement à Mutzig, petite ville
de l’ancien département du Bas- Rhin.
Les crêtes de ses contreforts oscillent gé-
néralement entre 200 et 500 mètres. Ses prin-
cipales étapes sont Bourg-Bruche, Saulxu-
res, Fonday, Rolhau, Schirmeck, Wisch,
Lutzelhouse, Urmatt, Greswiiler, et enfla
Muîzig, ville qui avant 1870 était le siège
d’une des quatre manufactures d’armes que
la France possédait alors en ce lien, à Tulle,
à Saint-Etienne et à GbàteUeranlt. Sa popu-
lation n’est plus à l'heure présente que d’en-
viron 2,000 âmes.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la. guerre, dont les détails se trouvent dans tes
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A BLA. FRONTIÈRE: L’EST
16 Août. — Les troupes françaises se sont portées très rapidement du mont Do-
non dans la vallée de Schirmeck (versant oriental des Vosges). A Sainte-Marie-aux-
Mines, nos troupes ont pris à l’ennemi une nombreuse artillerie.
Nous occupons Villé, de i’antre côté de» Vosges, sur la route de Schlestadt.
— Le drapeau allemand pris à Saint-Biaise appartenâit au 132e d’infanterie. Il a
été apporté à Paris. Il fut enlevé par le 40e bataillon de chasseurs à pied qui, autre-
fois, à Solférino, avait pris un drapeau autrichien.
— L’empereur Guillaume est parti dans la matinée de Berlin pour Mayence, avec
le grand quartier général.
— Un engagement fort important aurait eu lieu vers Mulhouse. Ce serait un grand
succès pour les armées françaises.
E3V BELGIQUE!
i 6 Août.— A Dînant, ce fut une véritable bataille et une victoire pour nos troupes.
L’ennemi fut poursuivi jusque sur la rive droite de la Meuse.
— La cavalerie allemande tente une nouvelle offensive dans Irdireetioa de Wavre»
à l’Est de Bruxelles. Elle est arrêtée net.
A I^A FROIVTIÉRF. RUSSE
■16 Août.— Du côté de la Prusse orientale, l’offensive russe se dessine. Elle s’ac-
centue sur la frontière d’Autriche, en Galicie. Le Haut Bug et le Haut Styr, au N,-E.
de Lemberg, ont été franchis par les Russes.
EïV SERBIE
16 Août.—Les Serbes repoussent les Autrichiens sur la frontière de Bosnie et occu-
pent Souhagora. Les Autriehens jettent un pont sur la Drina à Lojnusa (frontière de
Bosnie).
SUER MER
16- Août. — La flotte commandée par l’amiral Boué de Lapereyre. a coulé un,
éMseür jffurichieiï'deVarnt AütiVajî. " ‘ J ~ \
AU JAPON
16 Août. — Le Japon adresse un ultimatum à l’Allemagne.
Communiques
É Eouoernement
Paris, 17 août, 8 h, 45.
BRILLANTS SUCCÈS
dans les Vosges
et sur la Meuse
Le mouvement en avant s’est développé sur
tout le front de Reohioourt jusqu'à Sainte-Ma-
rie-aux-Mines. Dans les Vosges, nous avons
enlevé Sainte-Marie-aux-Minss et progressé
dans la région de Saint- Biaise.
Les troupes françaises, qui ont occupé le Do-
non avant-hier, se sont portées en avant. Dans
la vallée de Schirmeck notamment, leurs pro-
grès ont été extrêmement rapides. Nous avons
fait mille prisonniers en plus des cinq cents
d’avant-hier ; de nombreux effets d'équipement
ont été abandonnés par l’ennemi.
Dans cette région, comme à Sainte-Marie,
nous avons pris des canons de gros calibre, des
canons de campagne et des caissons.
Dans la région de Blamont-Cirey, nous nous
sommes portés jusqu’à la hauteur de Lorquin,
en enlevant le convoi d’One division de cavale-
rie allemande, comprenant 19 camions auto-
mobiles. Enfin, sur la Meuse, à Dinant, nous
avons repoussé l'attaque de deux divisions de
cavalerie allemande qui ont été poursuivies par
notre cavalerie sur la rive droite de la Meuse.
Le moral des troupes est excellent ; malgré
les pertes subies dans les divers engagements,
nos officiers ont la plus grande peine à retenir
, leurs hommes.
***
Les Allemands ont attaqué Dinant : leurs
forces comprenaient la division de la garde et
la première division de cavalerie avec un appui
d’infanterie de plusieurs bataillons et des com-
pagnies de mitrailleuses. Quand oes forces se
sont trouvées sur la rive gauche, les forces
françaises les ont attaquées.
Cette attaque, menée avec un brio magni-
fique, a bientôt amené les Allemands à reculer.
En grand désordre, ils ont repassé la Meuse.
Beaucoup d’entre eux, n'ayant pu gagner le
pont, sont tombés dans la Meuse, dont les
rives sont escarpées et le courant assez fort ;
il y a eu de nombreux noyés.
Profitant de ce désordre, un de nos régi-
ments de chasseurs à cheval a passé la rivière
à la suite des Allemands et les a poursuivis
sur un parcours de plusieurs kilomètres. On a
vu ce régiment mettre en fuite et pousser de-
vant lui des forças de cavalerie très supérieu-
res en nombre
EN RUSSIE
Au moment où le gros des forces allemandes
vient se heurter au-x nôtres, d'autres assaillants
vont obliger l’Allemagne et l’Autriche à enga-
ger une nouvelle lutte qui semble devoir pren-
dre de suite de sérieuses proportions. On sait
que les Allemands escomptaient une défaite
française, décisive et rapidement amenée, leur
permettant de se retourner ensuite contre nos
alliés ; on sait aussi qu’ils comptaient sur la
lenteur de la mobilisation russe et sur des
émeutes en Pologne pour, en avoir le temps.
Or, le tsar vient de s'acquérir l’entière fidé-
lité de celle-ci en promettant de la reconstituer
autonome dans ses limites d'autrefois ; quant à
la mobilisation, elle s’est accomplie avec une
rapidité remarquable et l’armée russe, main-
tenant prête, s'ébranle pour une offensive dont
les résultats ne tarderont pas à se faire sentir.
Déjà, en Galicie, la cavalerie russe a franchi la
frontière par le Haut Bug et le Haut-Styr ; les
détachements autrichiens, cavalerie et quelques
bataillons d’infanterie ont été bousculés ; des
bataillons de Landsturm ont lâché pied. Plus à
l’Est, un détachement autrichien qui avait pé-
nétré au Sud de Tarnopol, a été culbuté.
L’offensive contre l'Allemagne est entamée.
En même temps, bien que les Allemands aient
fiévreusement travaillé depuis un an à renfor-
cer leurs places de la Vistule et notamment
Graudeng et Thorn, on ne saurait envisager
leur situation sur le front Est comme favorable;
ils ont dû, en effet, faire appel à de très nom-
breuses formations de réserve pour étayer les
cinq corps d'armée actifs laissés sur ce front ;
il est douteux que ces troupes, même appuyées
aux places, puissent résister à l'attaque russe
aussi longtemps que les Allemands l’avaient
espéré.
Lltiata ili bp 1 rillnap
Par l’intermédiaire de son ambassadeur à
Berlin, le Gouvernement japonais a fait remet-
tre au Gouvernement allemand un ‘ultimatum
qui a été également communiqué à l’ambassade
à Tokiô dans l’après-midi hier. Le Gouverne-
ment japonais demande au Gouvernement alle-
mand :
î« De retirer des eaux japonaises et chinoi-
ses ses bâtiments de guerre ou do les désar-
mer ;
2» D'évacuer, dans le délai d’un mois, le
territoire du protectorat de Kiotsohou.
Le Gouvernement japonais se réserve de
restituer éventuellement oes territoires à la
Chine. Dans la déclaration qui accompagne
cet ultimatum, le Gouvernement japonais in-
siste sur la nécessité de respecter les intérêts
en vue desquels fut conclue l'alliance Anglo-
Japonaise, ainsi que sur son désir d'éviter
toute cause de troubles dans les mers d'Ex-
trême-Orient. Avant d’agir, le Japon a réglé
son attitude, de concert avec l'Angleterre.
17 Août, 16 h. 20.
LA SAUVAGERIE ALLEMANDE
Signalons de nouveaux actes de sauvagerie
commis par les troupes allemandes :
A Blamont, ce village dont les Allemands
' viennent d’être chassés par nos troupes, iis
ont, sans aucune raison, et sans avoir été pro-
voqués, mis à mort trois personnes dont une
jeune fille et un vieillard, M. Barthélemy, an-
j'cion maire de Blamont.
Le premier Drapeau allemand
apporté au Ministère de la Guerre
Au COUPS des opérations engagées dans la Haute-Alsace, nos troupes
ont enlevé un drapeau aux Allemands. Ce drapeau, qui est celui du
133e d’infanterie, a été pris à Saint-Biaise, dans la vallée de la Bruche,
par le 10e bataillon de chasseurs ; il a été apporté à Paris, au Ministère
de la Guerre, par le colonel Serret, hier encore notre attaché militaire
en Allemagne ; il sera transféré ensuite aux Invalides,
Rappelons que c’est le 10e bataillon de chasseurs qui, à Solférino,
a pris urfc drapea» autrichien et a fait décorer le drapeau des chas-
seurs à pied,
Le ministre de la guerre, lui-même ancien capitaine de chasseurs à
pied, a adressé immédiatement par dépêche des félicitations aux offi-
ciers et aux chasseurs du 10* bataillon.
NOTRE PROGRESSION SUR LE FRONT
Notre progression a continué à se développer.
Nos troupês ont enlevé les hauteurs au Nord de
la frontière, leur ligne passe par Abreehwiller,
Lorquin, Àzoudange, Marsal. Dans la région du,
Donon, nous cecupons Sohirmeok, à douze kilo-
mètres en aval de Saales. Le nombre des canons
de campagne pris par nous sur ce point est non
pas de quatre comme il a éié dit hier, mais de
douze, en plus des douze caissons et de huit
mitrailleuses.
Notre cavalerie a poussé jusqu'à Lutzelhau
sec et Muhlbach. Plus au Sud, nous avons oc-
cupé Ville, à l'Est du col d’Urbeis, sur la route
de Schlestadt et de Saint-Croix-aux-Mines ; il
a été pris de l'artillerie lourde de campagne.
En Alsace, nous sommes fortement appuyés à
la ligne Thann-Cernay et Dannemarie.
Dépêches Havas
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessu». n É?
Offensive allemande arrêtés
Bruxelles, 17 août.
La cavalerie allemande récemment battue
a tenté nne nouvelle offensive dans la di-
rection de Wavre, mais cette offensive fut
également arrêtée.
Le plus grand calme règne actuellement
sur le front des troupes ; leur moral est ex-
cellent.
A Liège, les Allemands ont tenté le 13 un
assaut contre le fort Lontin, mais leur ten-
tative a échoué complètement.
La Fureur allemande
Bruxelles, 16 août.
Les artilleurs de la garde civique de Ver-
viers racontent que pendant l’entrée des
Allemands, un coup de feu tna un soldat
allemand- La conséquence fut que la rue
entière,dans laquelle se trouvait une grande
fabrique, est maintenant eu ruines.
Nos Frises de Matériel allemand
Paris, 17 août.
Un communiqué annonce la prise de 12
canons et de 8 mitrailleuses.
Aux Environs de Mulhouse
. Rome, 17 août.
Le Giornale d’Ualia reproduit une dépêche
de Bàie relatant le récit d’une personne ve-
nue de Mulhouse à bicyclette, selon lequel
un engagement aurait eu lieu entre les Fran-
çais et les Allemands, aux environs de
Mulhouse, les deux adversaires ayant des
forces considérables.
L’issue de ce combat nous aurait été favo-
rable ; ce serait un grand succès pour les ar-
mes frauçaises.
Guillaume II à Mayence
Londres, 17 août.
Une dépêche de Berlin, de quatre heures
et demie, annonce que l’empereur est parti
dans la matinée pour Mayence, avec le grand
quartier général.
Les Procédée Allemands
Rotterdam, 1S août.
Le consul de France à Breslaa est arrivé
en Hollande. li rapporte qu’il fut emprison-
né pendant plusieurs jours par les autorités
allemandes : il fut relâché le 15 août et re-
conduit à la frontière hollandaise par les
gendarmes.
Navîras de Guerre pour la Franoe
Paris, 17 août.
Les bateaux argentins en construction aux
Chantiers et Ateliers de Bretagne, depuis
plusieurs années, ont été saisis parlauo-
rité maritime.
On travaille fiévreusement pour les ache-
ver, et ils porteront dès maintenant le pa-
villon français.
Un Croiseur allemand près de Cayenne
Rio-Janeiro, 17 août.
Le paquebot Sierra-Nevada est arrivé à
Rio-Janeiro le 15 août.
Un passager avait déclaré que le navire
avait rencontré le croiseur allemand Dres-
de», îa 5 août, près de Cayenne (Guyane
française).
La Cueillette des Navires
Londres, 17 août.
Le steamer armé anglais Guendolen a cap-
turé le steamer afiiiè allemand Von-Wis-
\ ma an, à Sphinxhavea (lac Nyassa).
Un navire de gnerre anglais a capture,
près d’Alexandrie, le vapeur du Lloyd autri-
chien Marienbad, venant de Bombay et qui
allait à Trieste, et l'a transféré aux autorités
du port.
Des croiseurs anglais ont capturé les va-
peurs allemands Prins-Waldemar et York,
chargés de vivres provenant de Samoa.
Vapeurs allemands capturés
par les torpilleurs anglais
Londres, 17 août.
L’éqnipage du vapeur Katherine, venant
d’Alger, rapporte qu’en cours de route, il a
vu nne flottille de torpilleurs anglais s’em-
parer de deux vapeurs allemands, dont l’un
portait une cargaison et i’antre des passa-
gers.
Ce dernier ayant cherché à s’échapper,
reçut huit coups de canon et stoppa. Un
officier anglais somma le capitaine de met-
tre le cap snr Gibraltar ; il s’y refusa. L’offi-
cier anglais prit alors le commandement du.
vapenr et il le coadnisit à Gibraltar.
Croiseur Autrichien coulé
Paris 17 août, 5 h. 30.
Au cours du Conseil des ministres qui a
été tenu ce matin, M. Augsguenr a annoncé
que la flotte commandée par l’amiral Boué
de Lapereyre a coulé, devant Antivari, un
croiseur autrichien qui faisait le blocus de
ce port.
La Neutralité dans les Dardanelles
Constantinople, IVaoftt.
La Turquie a exprimé à l’ambassadeur de
France ses regrets, au sujet du traitement
infligé par le Goeben à deux bâtiments fran-
çais dans les Dardanelles et a insisté snr son
désir de maintenir l’amitié unissant la Fran-
ce à la Turquie.
Les Serbes Victorieux
Nisch, 16 août.
Les Serbes repoussant l'ennemi occupé’
rent Souhagora, près Wychegrad et Bouyak,
sur la rivière Lima.
En faee de Lozniea, les Autrichiens jetè-
rent un pont sur ia Drina.
La Mobilisation en Suède
Stockholm, 18 août.
Une nouvelle classe d’inlanterie, deux
classes d’arlillerie et certaines catégories de
cavalerie sont appelées sous 183 drapeaux a
partir du 24 courant.
Le gouvernement a décrété un morato*
rium jusqu’au 7 septembre.
La Possession de Kiotscheou
Tokio, 17 août.
Le Japon a fait savoir qu’il bornerait son
action éventuelle en Chine à un protectorat
de Kiotscheou. _ ’
Pékin, <7 août.
La Chine, disposée à reprendre éventuelle
ment possession de Kiotscheou, a envoyl
des troupes par chemin de fer.
A CEUX QUI SE BATTENT
Le Bulletin des Armées publie en tôte de soi
second numéro l’article suivant de M. Ernes
La visse.
Chers enfants de la France,
Je viens, pour obéir au ministre de fa
guerre, vous donner de nos nouvelles.
A l’heure même où vous_ partiez, toutes
nos discordes se sont apaisées ; nous ne
sommes plus qu’une grande famille, de qui
la jeunesse est partie pour aller défendre 3
la frontière le patrimoine sacré légué par nos
ancêtres •
Des adversaires d’hier, qui souvent échan-
geaient de mortelles injures, s’efforcent
ensemble d’assurer les moyens de vivre aux
familles de ceux qui offrent leur sang a la
patrie. ■ . c
Vous aurez peut-eire peine a croire que
des royalistes, des bonapartistes, des répu-
blicains modérés, des radicaux, des socia-
listes, des révolutionnaires, et Mgr 1 arche*
vêque de Paris, et le grand-rabbin, ei des
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Le Petit Havre
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Le plus tort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EH CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
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Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenella - Tél. 7.60
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AU HAVRE. ..T. BUREAU DO JOURNAL, 112, bouF de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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L» PETIT HAVRE est désigné pouf les Annonces Judiciaires et légales
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,} « q Fp 1 « « rr il
l’Oise et la Somme..................... ’ 1 *■
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| On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France J
NOS SUCCES DANS LEST ET EN BELGIQUE
Le Premier Drapeau pris aus Allemands
L’ULTIMATUM DU JAPON A L’ALLEMAGNE
JUSQU’AU JAPON r :
U Allemagne, punie dans son or-
gueil même, boit la coupe jusqu’à la
lie; dans la ligue des peuples qui
combattent contre elle pour le droit, \
pour la liberté, pour la civilisation, i
entre désormais un peuple d'Extrême- 1
Orient, que naguère encore elle trai- '
tait sans doute de barbare. Même '
après les succès et les progrès de toute
sorte qui ont classé le Japon au rang (
des grandes nations, qu’il doit être ,
humiliant pour le pays des fiers habe- ,
reaux et des savants docteurs de se <
faire don- ner la leçon par de petits
jaunes aux yeux brides 1
Et le comble c’est que les Japonais, i
qui sont des pince-sans-rire, retour-
nent contre l’Allemagne les procédés
mêmes de la diplomatie austro-alle-
mande ; l’ultiinatam japonais au
grand empire allemand est aussi im- '
périeux et injurieux que celui que j
ïAutriche-Hongrie avait cru pouvoir
se permettre à l’égard de la petite :
Serbie. \
Le Japon exige le rappel ou le dé-
sarmement immédiat de tous les navi-
res de guerre allemands qui se trou-
vent dans les eaux chinoises ou japo-
naises, et de plus l’abandon, dans le
délai d’un mois, sans conditions ni
compensations d’aucune sorti^! du pro-
tectorat allemand de Kiao-Tchéau en
vue d’une restitution éventuelle à la
Chine. Enfin le gouvernement japo- "
nais réclame une réponse immédiate,
sans laquelle il commencera aussitôt
les hostilités. On ne peut pas se mo-
quer. du monde plus diplomatique-
ment qu’en exigeant une capitulation
aussi complète.
Le protectorat de Kiao-Tcheou est
le plus beau fleuron du domaine colo-
nial de VAllemagne ; elle l’a acquis,
en I8QJ par la concession du Chan-
Toung arrachée à la Chine sous forme
d’un bail amphythéotique et dont
elle a étendu les effets au mépris du
droit des gens ; c’est de cette époque
que date son entrée dans le champ de
la politique mondiale.
Le grand port allemand de Tsing-
Tao est le point de départ d'un réseau
envahissant. de chemin de Jèr qui
compte déjà cinq cents kilomètres aux-
quels devaient s’ajouter deux mille
kilomètres concédés; il assure la pé-
nétration économique d’un territoire
aussi grand que le Japon et peuplé de
vingt millions d’âmes. Enfin c’est une
position stratégique de premier ordre,
en face de Port-Arthur, et comman-
dant le Petchili, lu province la plus
importante de la Chine.
Ces détails suffisent pour que l’on
comprenne que VAllemagne n’aban-
donnera pas sans lutte le Kiao-Tchéou,
Elle y a des forces militaires impor-
tantes, tant sur terre que sur mer,
mais dans sa hâte présomptueuse de
tirer l’épée, elle les a abandonnées là
sans ravitaillements ni renforts pos-
sibles ; leur sort, en face du Japon
qui a fait ses preuves, est donc bien
clair à l’avance et sera sans doute vite
réglé.
Même si l’intervention du Japon et
l’effet de son alliance avec l'Angle-
terre devait se limiter à cette opéra-
tion d’Extrême-Orient, ce serait déjà
très important pour nous car cette
défaite subie par VAllemagne sera
d’un effet moral considérable ; elle
prendra déjà figura de vaincue et
tandis que ses soldats, se sentant tra-
qués de toutes paris, hésiteront, les
nôtres auront l’élan des vainqueurs,
Mais, s’il le fallait, les Japonais,
mis ên goût, enverraient sans doute
volontiers leurs escadres jusque dans
nos mers européennes ; il n’y a que le
premier pas qui coûte /
CASPAR-JORDAN.
La Reprise du Trafic
sur les Chemins de fer
U a été dit que le trafic commercial des
ihemins de fer serait repris normalement
snr la plupart des ligÀss à partir du mercre-
di 19 août. .
Présentée sons celte forme, information
est inexacte.
La reprise complète ne pouvant être envi-
sagée que progressivement, des affiches ap-
posées périodiquement dans les gares indi-
queront les heures des trains mis à la dispo-
sition des voyageurs et les limites du trafic
des marchandises
H.-G. Wells
et la Guerre
Nos lecteurs savent que H.-G. Wells est un des
plus grands romanciers de l’Angleterre, c’est le
Jules Verne britannique, mais un Jules Verne
pour adultes. Bien qu’il ait écrit la Guerre
dans les Airs, U était un pacifiste militant ;
mais il n’en est que plus intéressant de connaî-
tre son jugement sur la guerre actuelle.
L’article, dont nous publions en partie la tra-
duction, a paru dans le New-York Times et a
été écrit à Londres le 4 août, la veille de la dé-
claration de guerre de l’Angleterre à l’Allema-
gne.
— Enfin l’intolérable tension est passée.
L’Europe est en guerre. La vanité mons-
trueuse engendrée par les tacites victoires
de 1870-71 a provoqué le monde. L’Allema-
gne se prépare à récolter la moisson semée
jar Bismarck. Cette folie de préparation mi-
itaire au Coeur de l'Europe qui a arrêté la
civilisation et assombri les espoirs de l’hu-
manité pendant 40 ans — l’impérialisme et
le militarisme allemands — a frappé son
coup inévitable.
La victoire de l’Allemagne signifierait le
règne définitif du dieu de ta guerre sur les
affaires humaines. La défaite de l’Allemagne
peut ouvrir la voie au désarmement et a la
iaix au monde entier. Pour ceux qui aiment
a paix il n’y a d’espoir qn’en la défaite alle-
mande...
Jamais gnerre fut plus juste que cette
guerre contre l'Aliemagne ; jamais, dans
l’histoire du monde, Etat n’a davantage mé-
rité le châtiment... C'est le système alle-
mand qu'il faut détruire.
' Le rôle de l’Angleterre dans cette énorme
lutte est clair comme le jour. Nous devons
.combattre déjà à. cause de S’outrage au
Luxembourg. Nous devons combattre. Si
nous ne combattons pas, l’Angleterre cessera
d’être une nation dont on est lier et nous
aurons à nous laver d’uu bain de boue...
Pour ma part je ne doute pas que l’Alle-
magne ot l’Autriche soient vouées à la dé-
faite. Elles ont provoqué trop d’ennemis.
Elle n’ont pas su apprécier la France à sa
juste valeur. Elles sont entravées par de
mauvaises traditions sociales et militaires.
L’Allemand n’est pas un bon soldat. Il est
obéissant, discipliné, mais ni prompt, ni vil
d’intelligence...
Les conditions de la guerre moderne de-
mandent des hommes d’initiative indivi-
duelle...
La France depais sa défaite s’est préparée
sombrement au combat. Le Français a cette
gravité qui précède les plus étonnantes vic-
toires. Dans l’air, sur la champ ouvert avec
ses canons et ses aéroplanes il est difficile
de réaliser pleinement à quel point il est
supérieur à l’Allemagne,..
Je crois et j’ose prédire qu’avant trois mois
son drapeau tricolore flottera sur le Rhin et
je ne vois pas pour l'Allemand la possibilité
d’arriver près de Paris...
Une armée allemande en retraite est loin
d’être aussi formidable qu’une armée en re-
traite française parce qu’elle a moins de
« diable an corps » s«c; parce que le cerveau
de cette armée est représenté par de vieux
officiers autocrates ; parce qu’elle est décou-
ragée quand les rangs sont brisés...
Nous ne connaissons pas les vastes possi-
bilités de la Russie, car jamais encore elle
n’a eu l’occasion de déployer joutes ses
forces véritables, surtout sa force de cava-
lerie. Mais une invasion de la Russie mena-
çant Berlin est plus propabie que l’arrivée
de l’Allemagne à Paris
En môme temps; il y a une guerre navale;
de ce côté je m'attends à de rudes chocs.
Pour le moment, la place la plus sûre pour
la flotte allemande est le canal de Kiel ; mais
à moins que je ne me trompe sur l’efficacité
de l’aéroplane, il n’y a pas de port vraiment
sûr pour elle
Toutes qps questions auront plus ou moins
reçu leurs réponses décisives dans les deux
ou trois mois qui vont suivre. A ce moment,
je le crois, l’impérialisme allemand aura été
ébranlé, dans ce cas il sera possible de pré-
voir la fin de i’ère des armements dans
l’histoire européenne.
La France, i'ftalie, l’Angleterre et toutes
les petites puissances, de l’Europe sont main-
tenant des pays pacifiques. La Russie, après
une énorme guerre, ne cherchera pas d’au-
tres aventures. Battue, l’Alleroagap sera ré-
volutionnaire : elle sera aussi déboutée de
l’aniforme et de l'impérialisme que ta Fran-
ce de 1871, aussi désillusionnée sur l’hégé-
monie que la Bulgarie d’aujourd’hui.
Il sera possible enfin pour les puissances
occidentales d’organiser la paix.
Mil ||
U VALLÉE DE LA BRUCHE
Commençant an col (568 mètres) nui porle
le nom de la petite viUe de Saales, point ter-
minus de la ligne ferrée de Strasbourg-
Molsheim-Saaies, la vallée de la Bruche, qui
emprunte son nom à une petite rivière, la
Bruche, affluent de ntl, dêhouche dans la
plaine à une vingtaine de kilomètres de,
Strasbourg, exactement à Mutzig, petite ville
de l’ancien département du Bas- Rhin.
Les crêtes de ses contreforts oscillent gé-
néralement entre 200 et 500 mètres. Ses prin-
cipales étapes sont Bourg-Bruche, Saulxu-
res, Fonday, Rolhau, Schirmeck, Wisch,
Lutzelhouse, Urmatt, Greswiiler, et enfla
Muîzig, ville qui avant 1870 était le siège
d’une des quatre manufactures d’armes que
la France possédait alors en ce lien, à Tulle,
à Saint-Etienne et à GbàteUeranlt. Sa popu-
lation n’est plus à l'heure présente que d’en-
viron 2,000 âmes.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à la. guerre, dont les détails se trouvent dans tes
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A BLA. FRONTIÈRE: L’EST
16 Août. — Les troupes françaises se sont portées très rapidement du mont Do-
non dans la vallée de Schirmeck (versant oriental des Vosges). A Sainte-Marie-aux-
Mines, nos troupes ont pris à l’ennemi une nombreuse artillerie.
Nous occupons Villé, de i’antre côté de» Vosges, sur la route de Schlestadt.
— Le drapeau allemand pris à Saint-Biaise appartenâit au 132e d’infanterie. Il a
été apporté à Paris. Il fut enlevé par le 40e bataillon de chasseurs à pied qui, autre-
fois, à Solférino, avait pris un drapeau autrichien.
— L’empereur Guillaume est parti dans la matinée de Berlin pour Mayence, avec
le grand quartier général.
— Un engagement fort important aurait eu lieu vers Mulhouse. Ce serait un grand
succès pour les armées françaises.
E3V BELGIQUE!
i 6 Août.— A Dînant, ce fut une véritable bataille et une victoire pour nos troupes.
L’ennemi fut poursuivi jusque sur la rive droite de la Meuse.
— La cavalerie allemande tente une nouvelle offensive dans Irdireetioa de Wavre»
à l’Est de Bruxelles. Elle est arrêtée net.
A I^A FROIVTIÉRF. RUSSE
■16 Août.— Du côté de la Prusse orientale, l’offensive russe se dessine. Elle s’ac-
centue sur la frontière d’Autriche, en Galicie. Le Haut Bug et le Haut Styr, au N,-E.
de Lemberg, ont été franchis par les Russes.
EïV SERBIE
16 Août.—Les Serbes repoussent les Autrichiens sur la frontière de Bosnie et occu-
pent Souhagora. Les Autriehens jettent un pont sur la Drina à Lojnusa (frontière de
Bosnie).
SUER MER
16- Août. — La flotte commandée par l’amiral Boué de Lapereyre. a coulé un,
éMseür jffurichieiï'deVarnt AütiVajî. " ‘ J ~ \
AU JAPON
16 Août. — Le Japon adresse un ultimatum à l’Allemagne.
Communiques
É Eouoernement
Paris, 17 août, 8 h, 45.
BRILLANTS SUCCÈS
dans les Vosges
et sur la Meuse
Le mouvement en avant s’est développé sur
tout le front de Reohioourt jusqu'à Sainte-Ma-
rie-aux-Mines. Dans les Vosges, nous avons
enlevé Sainte-Marie-aux-Minss et progressé
dans la région de Saint- Biaise.
Les troupes françaises, qui ont occupé le Do-
non avant-hier, se sont portées en avant. Dans
la vallée de Schirmeck notamment, leurs pro-
grès ont été extrêmement rapides. Nous avons
fait mille prisonniers en plus des cinq cents
d’avant-hier ; de nombreux effets d'équipement
ont été abandonnés par l’ennemi.
Dans cette région, comme à Sainte-Marie,
nous avons pris des canons de gros calibre, des
canons de campagne et des caissons.
Dans la région de Blamont-Cirey, nous nous
sommes portés jusqu’à la hauteur de Lorquin,
en enlevant le convoi d’One division de cavale-
rie allemande, comprenant 19 camions auto-
mobiles. Enfin, sur la Meuse, à Dinant, nous
avons repoussé l'attaque de deux divisions de
cavalerie allemande qui ont été poursuivies par
notre cavalerie sur la rive droite de la Meuse.
Le moral des troupes est excellent ; malgré
les pertes subies dans les divers engagements,
nos officiers ont la plus grande peine à retenir
, leurs hommes.
***
Les Allemands ont attaqué Dinant : leurs
forces comprenaient la division de la garde et
la première division de cavalerie avec un appui
d’infanterie de plusieurs bataillons et des com-
pagnies de mitrailleuses. Quand oes forces se
sont trouvées sur la rive gauche, les forces
françaises les ont attaquées.
Cette attaque, menée avec un brio magni-
fique, a bientôt amené les Allemands à reculer.
En grand désordre, ils ont repassé la Meuse.
Beaucoup d’entre eux, n'ayant pu gagner le
pont, sont tombés dans la Meuse, dont les
rives sont escarpées et le courant assez fort ;
il y a eu de nombreux noyés.
Profitant de ce désordre, un de nos régi-
ments de chasseurs à cheval a passé la rivière
à la suite des Allemands et les a poursuivis
sur un parcours de plusieurs kilomètres. On a
vu ce régiment mettre en fuite et pousser de-
vant lui des forças de cavalerie très supérieu-
res en nombre
EN RUSSIE
Au moment où le gros des forces allemandes
vient se heurter au-x nôtres, d'autres assaillants
vont obliger l’Allemagne et l’Autriche à enga-
ger une nouvelle lutte qui semble devoir pren-
dre de suite de sérieuses proportions. On sait
que les Allemands escomptaient une défaite
française, décisive et rapidement amenée, leur
permettant de se retourner ensuite contre nos
alliés ; on sait aussi qu’ils comptaient sur la
lenteur de la mobilisation russe et sur des
émeutes en Pologne pour, en avoir le temps.
Or, le tsar vient de s'acquérir l’entière fidé-
lité de celle-ci en promettant de la reconstituer
autonome dans ses limites d'autrefois ; quant à
la mobilisation, elle s’est accomplie avec une
rapidité remarquable et l’armée russe, main-
tenant prête, s'ébranle pour une offensive dont
les résultats ne tarderont pas à se faire sentir.
Déjà, en Galicie, la cavalerie russe a franchi la
frontière par le Haut Bug et le Haut-Styr ; les
détachements autrichiens, cavalerie et quelques
bataillons d’infanterie ont été bousculés ; des
bataillons de Landsturm ont lâché pied. Plus à
l’Est, un détachement autrichien qui avait pé-
nétré au Sud de Tarnopol, a été culbuté.
L’offensive contre l'Allemagne est entamée.
En même temps, bien que les Allemands aient
fiévreusement travaillé depuis un an à renfor-
cer leurs places de la Vistule et notamment
Graudeng et Thorn, on ne saurait envisager
leur situation sur le front Est comme favorable;
ils ont dû, en effet, faire appel à de très nom-
breuses formations de réserve pour étayer les
cinq corps d'armée actifs laissés sur ce front ;
il est douteux que ces troupes, même appuyées
aux places, puissent résister à l'attaque russe
aussi longtemps que les Allemands l’avaient
espéré.
Lltiata ili bp 1 rillnap
Par l’intermédiaire de son ambassadeur à
Berlin, le Gouvernement japonais a fait remet-
tre au Gouvernement allemand un ‘ultimatum
qui a été également communiqué à l’ambassade
à Tokiô dans l’après-midi hier. Le Gouverne-
ment japonais demande au Gouvernement alle-
mand :
î« De retirer des eaux japonaises et chinoi-
ses ses bâtiments de guerre ou do les désar-
mer ;
2» D'évacuer, dans le délai d’un mois, le
territoire du protectorat de Kiotsohou.
Le Gouvernement japonais se réserve de
restituer éventuellement oes territoires à la
Chine. Dans la déclaration qui accompagne
cet ultimatum, le Gouvernement japonais in-
siste sur la nécessité de respecter les intérêts
en vue desquels fut conclue l'alliance Anglo-
Japonaise, ainsi que sur son désir d'éviter
toute cause de troubles dans les mers d'Ex-
trême-Orient. Avant d’agir, le Japon a réglé
son attitude, de concert avec l'Angleterre.
17 Août, 16 h. 20.
LA SAUVAGERIE ALLEMANDE
Signalons de nouveaux actes de sauvagerie
commis par les troupes allemandes :
A Blamont, ce village dont les Allemands
' viennent d’être chassés par nos troupes, iis
ont, sans aucune raison, et sans avoir été pro-
voqués, mis à mort trois personnes dont une
jeune fille et un vieillard, M. Barthélemy, an-
j'cion maire de Blamont.
Le premier Drapeau allemand
apporté au Ministère de la Guerre
Au COUPS des opérations engagées dans la Haute-Alsace, nos troupes
ont enlevé un drapeau aux Allemands. Ce drapeau, qui est celui du
133e d’infanterie, a été pris à Saint-Biaise, dans la vallée de la Bruche,
par le 10e bataillon de chasseurs ; il a été apporté à Paris, au Ministère
de la Guerre, par le colonel Serret, hier encore notre attaché militaire
en Allemagne ; il sera transféré ensuite aux Invalides,
Rappelons que c’est le 10e bataillon de chasseurs qui, à Solférino,
a pris urfc drapea» autrichien et a fait décorer le drapeau des chas-
seurs à pied,
Le ministre de la guerre, lui-même ancien capitaine de chasseurs à
pied, a adressé immédiatement par dépêche des félicitations aux offi-
ciers et aux chasseurs du 10* bataillon.
NOTRE PROGRESSION SUR LE FRONT
Notre progression a continué à se développer.
Nos troupês ont enlevé les hauteurs au Nord de
la frontière, leur ligne passe par Abreehwiller,
Lorquin, Àzoudange, Marsal. Dans la région du,
Donon, nous cecupons Sohirmeok, à douze kilo-
mètres en aval de Saales. Le nombre des canons
de campagne pris par nous sur ce point est non
pas de quatre comme il a éié dit hier, mais de
douze, en plus des douze caissons et de huit
mitrailleuses.
Notre cavalerie a poussé jusqu'à Lutzelhau
sec et Muhlbach. Plus au Sud, nous avons oc-
cupé Ville, à l'Est du col d’Urbeis, sur la route
de Schlestadt et de Saint-Croix-aux-Mines ; il
a été pris de l'artillerie lourde de campagne.
En Alsace, nous sommes fortement appuyés à
la ligne Thann-Cernay et Dannemarie.
Dépêches Havas
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessu». n É?
Offensive allemande arrêtés
Bruxelles, 17 août.
La cavalerie allemande récemment battue
a tenté nne nouvelle offensive dans la di-
rection de Wavre, mais cette offensive fut
également arrêtée.
Le plus grand calme règne actuellement
sur le front des troupes ; leur moral est ex-
cellent.
A Liège, les Allemands ont tenté le 13 un
assaut contre le fort Lontin, mais leur ten-
tative a échoué complètement.
La Fureur allemande
Bruxelles, 16 août.
Les artilleurs de la garde civique de Ver-
viers racontent que pendant l’entrée des
Allemands, un coup de feu tna un soldat
allemand- La conséquence fut que la rue
entière,dans laquelle se trouvait une grande
fabrique, est maintenant eu ruines.
Nos Frises de Matériel allemand
Paris, 17 août.
Un communiqué annonce la prise de 12
canons et de 8 mitrailleuses.
Aux Environs de Mulhouse
. Rome, 17 août.
Le Giornale d’Ualia reproduit une dépêche
de Bàie relatant le récit d’une personne ve-
nue de Mulhouse à bicyclette, selon lequel
un engagement aurait eu lieu entre les Fran-
çais et les Allemands, aux environs de
Mulhouse, les deux adversaires ayant des
forces considérables.
L’issue de ce combat nous aurait été favo-
rable ; ce serait un grand succès pour les ar-
mes frauçaises.
Guillaume II à Mayence
Londres, 17 août.
Une dépêche de Berlin, de quatre heures
et demie, annonce que l’empereur est parti
dans la matinée pour Mayence, avec le grand
quartier général.
Les Procédée Allemands
Rotterdam, 1S août.
Le consul de France à Breslaa est arrivé
en Hollande. li rapporte qu’il fut emprison-
né pendant plusieurs jours par les autorités
allemandes : il fut relâché le 15 août et re-
conduit à la frontière hollandaise par les
gendarmes.
Navîras de Guerre pour la Franoe
Paris, 17 août.
Les bateaux argentins en construction aux
Chantiers et Ateliers de Bretagne, depuis
plusieurs années, ont été saisis parlauo-
rité maritime.
On travaille fiévreusement pour les ache-
ver, et ils porteront dès maintenant le pa-
villon français.
Un Croiseur allemand près de Cayenne
Rio-Janeiro, 17 août.
Le paquebot Sierra-Nevada est arrivé à
Rio-Janeiro le 15 août.
Un passager avait déclaré que le navire
avait rencontré le croiseur allemand Dres-
de», îa 5 août, près de Cayenne (Guyane
française).
La Cueillette des Navires
Londres, 17 août.
Le steamer armé anglais Guendolen a cap-
turé le steamer afiiiè allemand Von-Wis-
\ ma an, à Sphinxhavea (lac Nyassa).
Un navire de gnerre anglais a capture,
près d’Alexandrie, le vapeur du Lloyd autri-
chien Marienbad, venant de Bombay et qui
allait à Trieste, et l'a transféré aux autorités
du port.
Des croiseurs anglais ont capturé les va-
peurs allemands Prins-Waldemar et York,
chargés de vivres provenant de Samoa.
Vapeurs allemands capturés
par les torpilleurs anglais
Londres, 17 août.
L’éqnipage du vapeur Katherine, venant
d’Alger, rapporte qu’en cours de route, il a
vu nne flottille de torpilleurs anglais s’em-
parer de deux vapeurs allemands, dont l’un
portait une cargaison et i’antre des passa-
gers.
Ce dernier ayant cherché à s’échapper,
reçut huit coups de canon et stoppa. Un
officier anglais somma le capitaine de met-
tre le cap snr Gibraltar ; il s’y refusa. L’offi-
cier anglais prit alors le commandement du.
vapenr et il le coadnisit à Gibraltar.
Croiseur Autrichien coulé
Paris 17 août, 5 h. 30.
Au cours du Conseil des ministres qui a
été tenu ce matin, M. Augsguenr a annoncé
que la flotte commandée par l’amiral Boué
de Lapereyre a coulé, devant Antivari, un
croiseur autrichien qui faisait le blocus de
ce port.
La Neutralité dans les Dardanelles
Constantinople, IVaoftt.
La Turquie a exprimé à l’ambassadeur de
France ses regrets, au sujet du traitement
infligé par le Goeben à deux bâtiments fran-
çais dans les Dardanelles et a insisté snr son
désir de maintenir l’amitié unissant la Fran-
ce à la Turquie.
Les Serbes Victorieux
Nisch, 16 août.
Les Serbes repoussant l'ennemi occupé’
rent Souhagora, près Wychegrad et Bouyak,
sur la rivière Lima.
En faee de Lozniea, les Autrichiens jetè-
rent un pont sur ia Drina.
La Mobilisation en Suède
Stockholm, 18 août.
Une nouvelle classe d’inlanterie, deux
classes d’arlillerie et certaines catégories de
cavalerie sont appelées sous 183 drapeaux a
partir du 24 courant.
Le gouvernement a décrété un morato*
rium jusqu’au 7 septembre.
La Possession de Kiotscheou
Tokio, 17 août.
Le Japon a fait savoir qu’il bornerait son
action éventuelle en Chine à un protectorat
de Kiotscheou. _ ’
Pékin, <7 août.
La Chine, disposée à reprendre éventuelle
ment possession de Kiotscheou, a envoyl
des troupes par chemin de fer.
A CEUX QUI SE BATTENT
Le Bulletin des Armées publie en tôte de soi
second numéro l’article suivant de M. Ernes
La visse.
Chers enfants de la France,
Je viens, pour obéir au ministre de fa
guerre, vous donner de nos nouvelles.
A l’heure même où vous_ partiez, toutes
nos discordes se sont apaisées ; nous ne
sommes plus qu’une grande famille, de qui
la jeunesse est partie pour aller défendre 3
la frontière le patrimoine sacré légué par nos
ancêtres •
Des adversaires d’hier, qui souvent échan-
geaient de mortelles injures, s’efforcent
ensemble d’assurer les moyens de vivre aux
familles de ceux qui offrent leur sang a la
patrie. ■ . c
Vous aurez peut-eire peine a croire que
des royalistes, des bonapartistes, des répu-
blicains modérés, des radicaux, des socia-
listes, des révolutionnaires, et Mgr 1 arche*
vêque de Paris, et le grand-rabbin, ei des
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