Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 août 1914 16 août 1914
Description : 1914/08/16 (A34,N12061). 1914/08/16 (A34,N12061).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722247
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franoe
VIVE LA POLOGNE!
<3e n’est pas sans émotion que nous
fivons lu la dépêche annonçant que le
Tzar avait adressé aux populations
polonaises, de Russie, d'Allemagne et
d’Autriche, une proclamation affir-
priant son intention de restituer l'inté-
grité territoriale à l’ancienne Polo-
gne et de lui accorder l'autonomie
avec un simple lieutenant-gouverneur
•représentant l’empire. Il ne faut pas
Vendre la peau de l’ours avant qu’il
Soit tué, mais quelle belle ambition
c'est là et quelle solennelle réparation
des fautes du passé !
. L’ancienne Pologne qui, dans ses
temps de gloire, embrassa l'immense
pays compris entre l'Oder à VOuest et
Je Dnieper à l'Est, la Baltique an
Word et la mer Noire au Sud, vivait
tant bien que mal, quand, le 18 sep-
tembre i’j’jz, un manifeste de la Rus-
sie, de la Prusse et de l’Autriche dé-
clara que les alliés étaient « décidés
à rétablir en Pologne l’ordre et la
tranquillité ». C’était une formule
bien dangereuse dans la bouche de
voisins puissants et voraces ; le zo oc-
tobre 1398, par un dernier traité
gntre les co-parta géants, il ne restait
plus rien de ce qui avait été un des
plus puissants états de l’Europe. Le
monde ait vu était consommé, et qui
n’a vibré aux accents déchirants et
immortels qu’il a arraché à un des
plus glorieux fils des victimes, Cho-
pin : «r Pologne, terre infortunée !...»
Napoléon PA\ qui fît litière de tant
' de peuples, tenta de reconstituer la
Pologne et c'est, ce qui lui valut la
guerre désastreuse de I8IZ et la haine
:d’Alexandre Zer qui luijul Jatale. De-
puis, la roue du temps a tourné : près
des plaines de . Waterloo ce sont les
mêmes nations qui sont. aux prises,
piais VAllemagne et l’Autriche restent
seules dans le camp des oppresseurs;
%’Angleterre et la France se sont en-
fin reconnues filles de la même liberté;
quant à la Russie, qui s’affirme pro-
tectrice des Slaves,v elle a compris
qu'honneur oblige, que luttant à nos
côtés, pour le droit, elle doit elle-même
respecter le droit, que dé/endant le
petit peuple serbe qui veut être libre,
elle se doit à elle-même de libérer le
grand peuple polonais dont elle avait
contribué à consommer la ruine.
i II y a honneur pour les nations com-
me pour les individus, à réparer le
passé ; c’est dans les moments les plus
graves de son existence que l'homme
fait son mea culpa ; une guerre com-
me celle à laquelle nous assistons est
fiussi pour un Etat le moment de faire
)$on examen de conscience, de rejeter
de son sein tout ce qu’il y a d’impur et
qui trouble la nation pour ne conser-
ver que les forces vives qui se grou-
pent comme en un faisceau.
I La Russie, toute autocrate qu’elle
était, n’a pas craint de s'allier, il y a
Vingt ans, aux fils de la Révolu-
tion que nous sommes, alors que nous
étions isolés en Europe, ce qui lui
Vaudra notre gratitude éternelle', c’est,
en dépit de ses erreurs, une nation
|généreuse et capable des plus nobles
sentiments ; le geste de Nicolas II la
pousse eii avant et autorise tous les
espoirs qui bouillonnent dans l'Em-
pire ; puisse-t-il Vaccomplir jusqu’au
bout, puisque la résurrectiari inespé-
rée de la malheureuse Pologne signi-
fiera pour nous-mêmes la- plus belle
des victoires sur les oppresseurs de
t'Alsace-Lorraine et marquera défini-
tivement en Europe l’avenir du Droit.
CASPAR-JORDAN.
les Crédits de la Défense Nationale
: On sait qu’une loi du 5 août dernier a au-
torisé le gouvernement à ouvrir par decrets
en Conseil d'Etat tes crédits nécessaires à la
fléfense nationale et à créer les ressources
Correspondantes.
, Un décret promulgué aujourd’hui et ren-
du en exécution de cette loi ouvre des cré-
dits s’élevant à deux Milliards sept cent cin-
t'iaiUc-trois Millions neuf cent cinquante-cinq
Mille huit cent soixante-six francs.
Cette somme est ainsi repartie :
Guerre F. 2. CSG. 0*4.200
Marine, 47.820.000
Intérieur.... 15.060.000
Affaires étrangères.. 5.ÔÔÔ.ÔÔÔ
Il y a aux finances un crédit de 31,666 fr.
destiné à assurer jusqu’à la fin de l’année le
traitement du président du Conseil et du
personnel d? son cabinet. Ou sait, en effet,
que M. Vfviani n’ayant pas de ministère dé-
terminé, n’avait pas^ de traitement, la prési-
dence sans portefeuille n’ayant pas été pré-
vue au budget normal.
y -o - "
te Japon a-t-il déclaré
la Guerre à l’Allemagne?
Ou annonce que le Japon vient de déclarer
b guerre à l'Allemagne.
Allié de l’Angleterre, il avait refusé, au
lêbut du conflit, d’observer la neutralité.
(Aucune confirmation de cette nouvelle n’est
parvenue au ministère des affaires étrangères ; il
1 a donc lieu de oe l'accueillir qu’avec réserve).
Sor le front des Troupes Belges
Une Randonnée vers les lignes avancées
On lit dans l’Indépendance belge t
Il nous a été donné, mardi, de parcou-
rir une partie du front de nos troupes, et
nous rapportons de cette randonnée l’im-
pression que toates les dispositions sont
prises pour faire à l’ennemi un accueil « cha-
leureux. »
Partout oh nous sommes passés, on savait
les Allemands tout proches. Le canon avait
tonné pendant une partie de ia matinée et
de sérienx engagements avaient eu lien en-
tre l’avant-garde ennemie et nos troupes.
C’est dire que tout le monde était sur le qui-
vive.
Les soldats et les officiers que nous avons
pu interroger sont pleins deconrage et d’en-
irain, et les régiments, qui n'ont pas encore
pris contact avec l’ennemi, sont impatients
de le voir à la portée de leurs mausers.
Aux avant-postes, snr la ligne des tirail-
leurs, gradés et soldats sont anxienx d’avoir
des nouvelles snr la situation générale.
Avidement, il se jettent sur les journaux
de la nuit, que nous leur cédons avec plai-
sir, complétant de notre mieux les rensei-
gnements connus déjà.
La grande bataille était attendue depuis le
matin et la vigilance des troupes était ex-
trême. Si ce n’est pas aujourd’hui ou mer-
credi, disait-on, il n’y aura rien ; c’est que
les Allemands abandonnent la partie de ce
côté.
Nous avons appris depuis lors qu’en de-
hors des engagements signalés du côté de
Saint-Trond et Tirlemont, les Allemands
sont parvenus à se faufiler jusqu’à Landen,
dont ils ont occupé la gare par surprise,
lundi dans ia matinée.
Le train de 10 h. 10 du matin arrivant à
hauteur de ia gare de Landen vît tont à
coup les rails obstrués par une charrette de
foin placée en travers de la voie. Le machi-
niste aussitôt ralentit, et le chef de train s’a-
vança pour voir es qui se passait. Au même
instant des nhlans surgirent et firent pri-
sonniers le chef-garde et le machiniste. Le
train lut confisqué. Un certain nombre de
voyageurs s’etant rendu compte de ce qui se
passait, réussirent cependant à fuir. Les Al-
lemands visitèrent le train et confisquèrent
les papiers du chef-garde.
Les nhlans (16e) interrogèrent leurs pri-
sonniers qu’ils traitèrent du reste avec une
parfaite courtoisie, leur offrant des cigares et
des cigarettes, et s’entretenant avec eux en
un excellent français.
L’un des officiers avoua qu'il connaissait
parfaitement la région et qu’il y venait régu-
lièrement depuis trois ans t
Un autre officier allemand tenait entre les
mains un'journal bruxellois dont il tradui-
sait an fur et à mesure les passages intéres-
sants.
Avant le train de Bruxelles, les Allemands
avaient pris un train venant de Statte et plus
tard, iis réussirent encore à s’emparer a’un
train venu de Tamines.
Pendant l’après-midi de lundi, et durant
la nuit de lundi à mardi, d’importants con-
tingents ennemis — cavalerie, artillerie et
mitrailleuses — passèrent par Landen.
Parmi la cavalerie, on remarqua surtout
des hussards de la mort et des uhians.
Un groupe de cavaliers allemands con-
voyait neuf civils liés ensemble par les poi-
gnets. C'étaient, disaient d’un air dégagé les
officiers, des habitants des environs qui
avaient tiré sur la troupe t Ils devaient être
pendus I
Les Allemands, grâce à la couleur de leurs
uniformes, passent inaperçus, parait-il, et
se confondent absolument avec les champs
qu’ils traversent. Le jour ils n’avancent que
prudemment,mais la nuit,grâceàla connais-
sance parfaite de ia topographie du pays par
leurs officiers, ils parcourent des étendues
assez considérables et surgissent là où on
les attend le moins.
Leur service d’éclaireurs est merveilleuse-
ment organisé et ils ne ménagent pas leurs
troupes d’avant-garde, dont les trois quarts
ne revoient plus le gros de leurs troupes.
Les prisonniers faits par nos troupes sont
toujours nombreux. Mardi, à 4 heures du
soir, trois officiers allemands faits prison-
niers, uhlan, dragon de la mort, et un troi-
sième dont nous n’avons pu identifier l’uni-
forme, ont été ramenés de Louvain à
Bruxelles, d’où ils devaient être dirigés sur
Anvers.
Partout sur leur passage, ils obtinrent un
vif succès de curiosité. — r.-—
IAES OTAGES
M V. Ilénauit, qui fait fonction de bourg-
mestre de Liège, a fait placarder la circulaire
suivante ;
VILLE DE LIÈGE
L’administration communale rappelle à ses
concitoyens et à tous ceux qui se trouvent sur
le territoire de Lièpe qu’il est strictement interdit,
par le Gode des lois de la guerre, qu’un civil se
livre à des actes quelconques d’hostilité contre
les soldats allemands qui occupent le pays.
Toute agression commise contre les troupes al-
lemandes par d’autres que les militaires en uni-
forme non seulement expose celui qui s’en rendra
coupable à être immédiatement passé par les ar-
mes, mais encore entraînera les répressions les
plus violentes contre tous les habitants, et spé-
cialement contre les Liégeois qui sont retenus
comme otages à la citadelle de Liège par ie com-
mandant des troupes allemandes.
Ges otages sont :
1. Mgr Rùlten, évêque de Liège ;
2. M. Kieÿer, bourgmestre de Liège;
3. M. Grégoire, député permanent ;
4. M. Armand Flécbet, sénateur ;
5. M. Van Zuylen, sénateur ;
6. M. Edouard Pellzer, sénateur;
7. M. Goiieaux, sénateur :
8. M. de Pontblère, représentant ;
9. M. Van üoegearden, représentant ;
10. M. Falloise, échevin.
Mgr Rutlen et M. Kleyer ont été autorises a
quitter provisoirement la citadelle, mais restent
comme otages a la disposition du commandant
allemand.
Nous conjurons tous ceux qui sont sur le terri-
toire de veiller, dans l’intérêt suprême de tous
les habitants et de ceux qui sont les otages de
l’armée allemande, i ce qu’aucune agression
ne soit commise contre les soldats de cette
armée.
Nous rappelons que par ordre du générai com-
mandant les troupes allemandes, les particuliers
qui détiennent toutes armes et cartouches doivent
les remettre immédiatement à l’autorité, au palais
provincial, sous peine d’étre fusillés.
V. HÉRAULT,
Le ff. de bourgmestre.
Liège, 8 août 19U.
LA GXJE3EIRE
Sommaire des vrincipaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans lef
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A luA. FKONTIÈRE; DE Ï.’E»T
15 Août. — Les avions français obtiennent des résultats particulièrement brillants
dans la région de la Woëvre, parallèlement à la frontière.
— Les troupes françaises occupent le col et la ville de Saales, dans les Vosges.
EN BELGIQUE
15 Août. — Les forces françaises entrées èn Belgique, par Charleroi, ayant Gem-
bloux comme point de direction, sont importantes.
— Les Allemands, furieux de la résistance qu’ils rencontrent, continuent leurs
actes de révoltante barbarie, notamment à Linsneau.
— Les troupes allemandes, battues à Diest, se sont retirées sur Hasselt.
— Il est inexact que les Allemands marchent sur Bruxelles et Anvers.
— Le ministre de la guerre de Belgique décide de ne pins faire de communica-
tions sur les mouvements des armées alliées, en Belgique. L’intérêt Supérieure des opé-
rations l’exige.
— Les forts de Liège continuent de résister vaillamment.
— Le général allemand von Daimling est grièvement blessé.
; • JETV IXTJ&SXXH:
15 Août.— Le tsar adresse aux populations polonaises de Russie, d’Allemagne et
d’Autriche, une proclamation disant qu’il entend restituer l'intégrité territoriale de la
Pologne;
— Sur la frontière de Prasse orientale, un aéroplane allemand est atteint par le feu
des troupes russes et tombe. Quatre officiers qui le montaient sont tués dans leur chute.
A LA FRONTIÈRE AUSTRO-SERBE
13 Août.—Une armée de 400,000 autrichiens attaque la frontière serbe. Elle a
subi des pertes considérables. Mais grâce à leur supériorité numérique, les Autrichiéns
ont franchi la Save et la Drina, à la pointe N, 0. de la frontière de Serbie. Les
Serbes opèrent leur mouvement de concentration.
SUR MTER.
15 Août.— Les escadres franco-anglaises assurent de façon complète le transport
des troupes britanniques sur ie continent, et des troupes algériennes en France.
GsniMipis OKieiels
15 Août, à 8 h, 40.
LE SUCCÈS DE SAALES
La ville et le col de Saales sont maintenant
occupés par les troupes françaises, qui jeudi
avaient occupé le plateau voisin.
L'artillerie française a pris à revers les posi-
tions allemandes et son fep a grandement faci-
lité la tâcha de notre infanterie qui . a eu quel-
ques blessés, mais pas un tué.
Nous avons trouvé à Saales des monceaux
d’effets d'équipements abandonnés, ce qui in-
dique une vraie débandade.
SUCCÈS bELGES DANS LA RÉGION DE HASSELT
Les troupes allemandes battues mercredi à
Diest et qui se sont retirées sur Hasselt, y ont
été éprouvées. Elles ont essayé de reprendre
l’offensive. La cavalerie allemande chargée de
cette opération, a été repoussée.
Dans la soirée de jeudi, une colonne d’infan-
terie allemande s’est mise en mouvement dans
la direction de Visê-Tongres. Aucun engage-
ment nouveau n’a été signalé.
LA GUERRE AÉRIENNE
Les avions français viennent d’obtenir plu-
sieurs succès dont l’un particulièrement bril-
lant dans la région de la Woevro.
Un avion allemand s’est aventuré au-dessus
de nos troupes k environ mille mètres ; le tir
a aussitôt commencé et bientôt il a porté.
L'appareil atteint dans son moteur, a com-
mencé à s’incliner. On a vu les pilotes essayer
de se relever ; ils n'y ont pas réussi et ont dû
atterrir. *
C’étaient deux officiers qui ont été faits pri-
sonniers.
LE BULLETIN DES ARMÉES DE LA
RÉPUBLIQUE
Le gouvernement à décidé la création d'un
bulletin militaire quotidien qui sera distribué
gratuitement aux troupes par les soins du mi-
nistre de la guerre. Ce bulletin ne sera pas mis
en vente ni à Paris, ni dans les départements ;
il est exclusivement réservé à nos soldats qu'il
mettra au courant des opérations de guerre, en
reproduisant chaque jour les. communiqués à
la presse. Sous ce rapport donc, il ne contien-
dra aucune information supplémentaire, mais
il donnera aux troupes les nouvelles de l’inté-
rieur qui leur manquent et sera le lien indis-
pensable entre la nation entière et ses défen-
seurs.
Dans une lettre au président du Conseil, M.
Messimy, ministre de la guerre, définit le but
de l'oeuvre entreprise :
« Je veux, dit-il, que par les informations de
ce bulletin, ils puissent constamment mesurer
l’importance de leurs efforts individuels dans
l’effort national et que cette pensée crée parmi
eux une généreuse émulation. Je veux que, par
lui, ils apprennent de quels soins la nation
entoure les parents, les femmes; les enfants
qu’ilsont laissés derrière eux au foyer. Ils se
consacrontainsi avec plus d'abnégation enco-
re, si o’esf possible, à leur grande tâche, tâche
glorieuse s'il en fut jamais, où le sacrifice doit
avoir pour prix l'indépondanoe de la patrie et
la grandeur de la France dans le triomphe du
Droit et de la Liberté. »
Il demande ensuite au président du Conseil
la permission de placer sous son haut patrona-
ge ce bulletin qui va porter k nos armées la
voix de la France.
Réponse du Président du Conseil
au Ministre de la Guerre
« Mon cher Ami,
« Je vous remercie d’avoir placé sous
mon patronage le Bulletin militaire
des Armées de la République.
» Ce sera l’honneur de ma vie d’a-
voir pu, en vous répondant; communi-
quer à travers l'espace avec cette
jeunesse glorieuse qui, à l’appel de la
Patrie, s’est dressée frémissante et
prête au suprême combat.
» L’oeuvre que vous fondez est no-
ble ; elle est utile. Ainsi pendant que
tous nos enfants, debout à la frontière,
et demain au-delà de la frontière, offri-
ront au pays le rempart mouvant de
leurs poitrines, ils seront, par un lien
visible, rattachés à la Patrie ; ils sau-
ront l’admiration que soulèvent par-
tout leur héroïsme et que la mère, la
femme, la fiancée, la soeur jettent
vers eux leur regard en flamme ; ils
sauront ce que la nation attend de
leurs muscles et de leur cerveau, de
leur intelligence et de leur coeur. Ils
recevront les nouvelles intérieures et
apprendront que, grâce à eux, la vie
nationale n’est pas suspendue. Us ap-
prendront que le pays, calmé et con-
fiant, attend leur retour pour les bé-
nir et les acclamer.
» Ab I jeunes gens, — et vous mes
deux enfants confondus dans la gran-
de foule en armes, — tâtes blondes et
brunes, retournez-vous vers le passé ;
vous y lirez dans l’Histoire, le rôle de
la France émancipatrice et que la hai-
ne des barbares poursuit parce qu’elle
incarne le Droit éternel ; tournez.-vous
vers l'avenir, vous y verrez l’Europe
affranchie de la plus abjecte tyranie,
la paix assurée, la résurrection du
travail dans le bonheur et dans l’a-
mour.
» Allez au combat I le plqs humble
d’entre vous est utile à la Patrie, de-
puis le général en chef, dont le mer-
veilleux sang-froid fait l’admiration
du Monde, jusqu’au dernier d entre
vous ; chacun à un rôle indispensa-
ble : la gloire est pour tous ; sa lu-
mière éclaire tous les fronts.
» EN AVANT, ENFANTS DE LA PATEIE!
» Vous êtes le droit, vous êtes le
nombre, vous êtes la force ; demain,
vous serez la victoire.
» Et quand vous nous reviendrez,
après vous avoir serrés dans nos
bras, par le sillage que votre héroïsme
nous aura ouverts, nous irons dans un
pèlerinage pieux, bénir les tombes
profanées où les mânes des héros de
1870 ont attendu si longtemps, avec
le tendre embrassement de la Patrie,
le réveil terrible de sa justice.
» René VIVIANI,
» Président du Conseil des Ministres »
POUR LES ENGAGÉS VOLONTAIRES
Le ministre de la guerre est actuellement
saisi d’innombrables demandes d’engagements
volontaires pour la duréo de la guerre. L’Ad-
ministration centrale n'étant pas qualifiée pour
recevoir les engagements volontaires, les de-
mandes dont il s'agit no peuvent être prises en
considération ; en conséquence, les candidats i
l’engagement sont informés qu'ils doivent s'a-
dresser directement à leur commandant de re-
crutement.
ENTRÉE DE FORCES FRANÇAISES EN
BELGIQUE
Des forces importantes françaises entrent en
Belgique par Charleroi et se portent dans la
direction de Gembloux.
i 5 août, 17 h. 30.
SAINT-PÉTERSBOURG, H août. — Dans le
combat de Sokal, la cavalerie russe a débusqué
d’une position fortifiée les régiments du 5* lan-
ciers du 3» hussards et une partie du 15» dra-
gons et deux bataillons du 55* d’infanterie. Les
soldats de la Landsturm qui défendaient la fo-
rêt de Sokal ont pris la fuite sans attendre l'is-
sue du combat ; les troupes russes continuent
la poursuite de l'ennemi.
Le même jour, les Russes, tout en mainte-
nant le contact avec les Autrichiens,ont anéanti
à Riguet le 11* régiment de lanciers entre Sbo-
raz et Siniagovka. La cavalerie russe ayant
constaté un mouvement de six compagnies et
de deux escadrons autrichiens, les a attaqués
Immédiatement et a sabré une compagnie du
35* régiment de la Landwehr.
Les tentatives autrichiennes faites- pour ap-
procher le camp russe au Sud de Sboraz ont
été repoussées par l’artillerie russe qui a causé
à l'ennem I des pertes importantes.
LES FORTS BELGES NE SONT PRÊTS
A8E RENDRE.
On a répandu la nouvelle que les forts de
Liège s’étaient rendus f l’état-major belge fait
annoncer que ces bruits doivent être considé-
rés comme tendancieux et faux. Le moral des
troupes et dos habitants est, au contraire, de-
meuré excellent, les Belges sachant que la
France a répondu à l'appel du gouvernemen
royal. I Ï
POUR LUTTER CONTRE LE CHOMAGE
Le gouvernement français se préoccupe d'em-
pêcher le chômage en prenant toutes mesures
utiles pour faciliter aux commerças et indus-
triels le paiement des salaires et l’acquisition
des marchandises ou matières premières, dou-
blé condition nécessaire pour, assurer la re-
prise des affaires.
À ce point de vue, il est intéressant de signa-
ler le communiqué suivant qui émane de la
Banque do France :
Contrairement à certains bruits répandus, la
Banque de France n’a jamais cessé les opéra-
tions d’escompte ni à Paris, ni dans aucun de
ses établissements en province ; les instruc-
tions qui viennent d’être données proscrivent
au contraire de continuer sur justification et
contre garanties, statutaires, tous escomptes
susceptibles de faciliter le fonctionnement des
industries et commerces intéressant la défense
nationale, le ravitaillement des populations ou
le fonctionnement des usines et ateliers qui
continuent à occuper un personnel d’ouvriers.
En rendant compte des exactions commi-
ses par les Allemands, le Journal de Genève
avait relaté que Mme Favre-Schwarz avait
été exécutée sommairement à Lorrach, sous
i’accnsation d’avoir tenté de faire sauter le
tnnnel de ia ligne du Rhin, près de Leopoid-
shohe. M. Paul Favre, oncle de Mme Renée
Favre-Schwarz, dit qu’il était en possession
d une dépêche de Ba'e affirmant que sa nièce
est en parfaite santé.
Dépêches Havas
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communique' officiel ci-
dessus.
Le Général French à Paris
Paris, 15 août.
Le général French, accompagné des offi-
ciers de son état-major, est arrivé à midi 25
à la gare du Nord.
Il a été reçu par M. Malvy.
Les honneurs militaires ont été rend ns.
Les Parisiens ont lait au générai French
nne réception triomphale.
Ils ont poussé des hourras enthousiastes.
Le général French a répondu en saluant ;
il était visiblement ému.
Ce que disent les déserteurs allemands
Bruxelles, 15 août.
Des déserteurs allemands rapportent que
le général von Daimling aurait été blesse à
la figure par une balle qni lui aurait égale-
ment traversé la langue.
Il serait actuellement à l’hôpital.
Ces déserteurs mouraient littéralement de
faim.
Iis ont ajouté qne les troupes allemandes
paraissent très hésitantes snr leur direc-
tion.
Ils ont déclaré qn’on lenr avait affirmé
qne la Commune avait été déclarée à Paris
et qne le président de la République avait
été assassiné.
Le Ravitaillement en Franoe et en Belgique
Paris, 15 août.
Le ravitaillement des belligérants alliés de
la France, sont certains et faciles.
AtUtude iahumtlne des Allemands
Bruxelles, 15 août.
Le bourgmestre de Linsnean écrit à l’Indé-
pendance qne des hussards allemands furent
surpris par des soldats belges qui lenr tuè-
rent nn officier et capturèrent nn cavalier.
Les Belges reçurent ensuite l’ordre de se
replier snr Tirlemont.
Un détachement de deux cents uhians ar-
riva avec trois mitrailleuses.
Il accusa les habitants du meurtre de l’of-
ficier.
Deux habitants furent fusillés.
Dans une maison, les nhlans égorgèrent
nn homme et nne femme, puis incendièrent
l’immeuble. Ils lancèrent les cadavres dans
les flammes en présence des fils des victi-
mes.
Lés nhlans incendièrent dix fermes ettuè-
rent encore deux personnes.
Us pillèrent également d’antres maisons.
Us obligèrent ia population masculine du
village à aller prêter serment snr le corps
de l’officier tné, les forçant, à conps de baïon-
nettes, à se mettre à genoux.
Un habitant qni fuyait, fut frappé de deux
balles et succomba.
Les Allemands firent passer les habitants
devant la bouche des mitrailleuses eu leur
disant que dans un instant, ils allaient s’en-
voler en morceaux dans l’espace. Puis ils
les mettaient en joue avec leur revolver,
tirant de façon que la balle effleurât leurs
oreilles.
Ces actes furent commis en présence d’un
officier.
Des uhians attelèrent une d'zaine d'habi-
tants, parmi lesquels le garde-champêtre, à
lenrs mitrailleuses.
Quelqnes-un8 des habitants ne pouvant
pas marcher, tarent attachés par les pieds,
leur tête heurtant les pavés.
Dans nn villgge voisin, trois hommes
furent fusillés.
Dix autres personnes dont on ignorait la
sort, furent retrouvées jeudi ; elles avaient
succombé aux mauvais traitements.
Les fausses Nouvelles en Belgique
Bruxelles, 14 août.'
Le ministre de la guerre dément la nou-
velle publiée dans les jpnrnanx disant que
des Allemands marcheraient snr Bruxelles
et Anvers ; il publie nne note décidant de
ne pins faire de communiqué relatif anx
mouvements des armées alliées en Belgique*
en raison de l’intérêt supérieur du pays et
recommandant à ce sujet à la presse le si-
lence le pins absolu.
La Mort du Priuos de Lippe
Paris, 15 août.
Ou confirme la mort du prince de Lippe
et de son fils.
Les corps furent réclamés par les autorités
allemandes qni obtinrent satisfaction.
Un Aéroplane Allemand détruit par les
Busses
Vilna, 15 août.
Un aéroplane allemand sui vplaifr les trou-
pes russes a été atteint par le feu dès trou-
pes et tomba.
Les quatre officiers qni étaient à bord on
été tués.
La Résurrection de la Pologne
Saint-Pétersbourg, 15 août.:
Le tsar a adressé aux populations
polonaises de Russie» d'Allemagne
et d’Autriche une proclamation an-
nonçant son intention de restituer
l’intégrité territoriale de la Pologne
qui, ainsi reconstituée, serait dotée
d’une complète autonomie locale
pourvue de garanties concernant ie
culte de ta langue polonaise.
Le tsar désignerait un lieutenant
gouverneur.
Bombardement inutile
Saint-Pétersbourg, U août.
Deux croiseurs allemands ont bombardé
le phare de l’île Dagerolt, mais n’ont cause
aucun dégât.
Désordres dans l’armée Austro-Hongroise
Rome, 13 août.
Dés témoins venus de Bosnie disent que
des actes graves d’insubordination ont été
commis parmi les troupes autrichiennes.
Da nombreux soldats auraient été fasillés.
Toute l’armée serait menacée d’une désa-
grégation, surtout de ia part des éléments
slaves, roumains, tchèques et italiens.
Cet état d’esprit serait la véritable raison de
l’inaction ie (armée austro-hongroise constatée
depuis onze tours.
Une Ville prend les armes pour le
Monténégro
Rome, 13 août.
Le Corriere d’italia est informé de Cettigné
que toute la population de la ville de Krt-
voscie, située sur ie territoire austro-hon-
grois, a pris les armes pour le Monténégro.
Notre Ministre en Serbie
Kragujavatz, 15 août.
Le ministre de France a présenté le il
août ses lettres de créance an régent.
La population lui fit un accueil sympathi-
que.
L’Offensive Autrichienne en Serbie
Nish, 15 août.
On annonce officiellement qne 400,006 Au-
trichiens ont attaqué le 13 courant ia fron-
tière Serbe. Us furent repoussés après un
combat acharné.
Les pertes autrichiennes sont considé-
rables.
Repoussés vers ia Save, les Autrichiens,
grâce à leur supériorité numérique, par-
vinrent à franchir le fleuve ainsi que la
Drina.
Les Serbes se concentrent en vue d’un
grand combat qui est attendu pour la soi-
rée.
Le Prince Georges de Serbie
légèrement blessé
Niscb, 14 août.
Le prince Georges de Serbie a été blessé
près de Belgrade, par les éclats d'une bombe.
Son état n'est pas grave.
Les Croiseurs Allemands
Parts, 15 août.
Le Goeben et le Breslau sont hors de jea.
Les Benforts Algériens et Anglais
Paris, 15 août.
Les escadres franco-anglaises assurent,
dans une sécnrité complète, Te transport de*
troupes anglaises sur le Continent, et des
troupes algériennes en France.
La Navigation dans la Mer du Nord
Rotterdam, 15 août.
Les lignes de navigation entre Rotterdam,
Harwicn et Londres sont rétablies.
—
AU MEXIQUE
t.aredo, ts «nat.
Le général Caranza est entré à Mexico ie
14 août.
~ La Situation au Mexique
Mexico, t S août.
Le président Carbajal et les ministres ont
quitté Mexico le 12 août, allant à Vera-
Cruz.
L’entrée de C'trranzt avec 40,000 hommes
est attendue Dour demain.
Admlnislrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
liministraîioB, Impressions et Ansonees. TEL. 10.4?
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RÉDACTEUR EN CHEF
fr.-J. CASPAR -JORDAN
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L» PETIT HAVRE est désigné pour Iss Annonces Judiciaires et légales
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On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franoe
VIVE LA POLOGNE!
<3e n’est pas sans émotion que nous
fivons lu la dépêche annonçant que le
Tzar avait adressé aux populations
polonaises, de Russie, d'Allemagne et
d’Autriche, une proclamation affir-
priant son intention de restituer l'inté-
grité territoriale à l’ancienne Polo-
gne et de lui accorder l'autonomie
avec un simple lieutenant-gouverneur
•représentant l’empire. Il ne faut pas
Vendre la peau de l’ours avant qu’il
Soit tué, mais quelle belle ambition
c'est là et quelle solennelle réparation
des fautes du passé !
. L’ancienne Pologne qui, dans ses
temps de gloire, embrassa l'immense
pays compris entre l'Oder à VOuest et
Je Dnieper à l'Est, la Baltique an
Word et la mer Noire au Sud, vivait
tant bien que mal, quand, le 18 sep-
tembre i’j’jz, un manifeste de la Rus-
sie, de la Prusse et de l’Autriche dé-
clara que les alliés étaient « décidés
à rétablir en Pologne l’ordre et la
tranquillité ». C’était une formule
bien dangereuse dans la bouche de
voisins puissants et voraces ; le zo oc-
tobre 1398, par un dernier traité
gntre les co-parta géants, il ne restait
plus rien de ce qui avait été un des
plus puissants états de l’Europe. Le
n’a vibré aux accents déchirants et
immortels qu’il a arraché à un des
plus glorieux fils des victimes, Cho-
pin : «r Pologne, terre infortunée !...»
Napoléon PA\ qui fît litière de tant
' de peuples, tenta de reconstituer la
Pologne et c'est, ce qui lui valut la
guerre désastreuse de I8IZ et la haine
:d’Alexandre Zer qui luijul Jatale. De-
puis, la roue du temps a tourné : près
des plaines de . Waterloo ce sont les
mêmes nations qui sont. aux prises,
piais VAllemagne et l’Autriche restent
seules dans le camp des oppresseurs;
%’Angleterre et la France se sont en-
fin reconnues filles de la même liberté;
quant à la Russie, qui s’affirme pro-
tectrice des Slaves,v elle a compris
qu'honneur oblige, que luttant à nos
côtés, pour le droit, elle doit elle-même
respecter le droit, que dé/endant le
petit peuple serbe qui veut être libre,
elle se doit à elle-même de libérer le
grand peuple polonais dont elle avait
contribué à consommer la ruine.
i II y a honneur pour les nations com-
me pour les individus, à réparer le
passé ; c’est dans les moments les plus
graves de son existence que l'homme
fait son mea culpa ; une guerre com-
me celle à laquelle nous assistons est
fiussi pour un Etat le moment de faire
)$on examen de conscience, de rejeter
de son sein tout ce qu’il y a d’impur et
qui trouble la nation pour ne conser-
ver que les forces vives qui se grou-
pent comme en un faisceau.
I La Russie, toute autocrate qu’elle
était, n’a pas craint de s'allier, il y a
Vingt ans, aux fils de la Révolu-
tion que nous sommes, alors que nous
étions isolés en Europe, ce qui lui
Vaudra notre gratitude éternelle', c’est,
en dépit de ses erreurs, une nation
|généreuse et capable des plus nobles
sentiments ; le geste de Nicolas II la
pousse eii avant et autorise tous les
espoirs qui bouillonnent dans l'Em-
pire ; puisse-t-il Vaccomplir jusqu’au
bout, puisque la résurrectiari inespé-
rée de la malheureuse Pologne signi-
fiera pour nous-mêmes la- plus belle
des victoires sur les oppresseurs de
t'Alsace-Lorraine et marquera défini-
tivement en Europe l’avenir du Droit.
CASPAR-JORDAN.
les Crédits de la Défense Nationale
: On sait qu’une loi du 5 août dernier a au-
torisé le gouvernement à ouvrir par decrets
en Conseil d'Etat tes crédits nécessaires à la
fléfense nationale et à créer les ressources
Correspondantes.
, Un décret promulgué aujourd’hui et ren-
du en exécution de cette loi ouvre des cré-
dits s’élevant à deux Milliards sept cent cin-
t'iaiUc-trois Millions neuf cent cinquante-cinq
Mille huit cent soixante-six francs.
Cette somme est ainsi repartie :
Guerre F. 2. CSG. 0*4.200
Marine, 47.820.000
Intérieur.... 15.060.000
Affaires étrangères.. 5.ÔÔÔ.ÔÔÔ
Il y a aux finances un crédit de 31,666 fr.
destiné à assurer jusqu’à la fin de l’année le
traitement du président du Conseil et du
personnel d? son cabinet. Ou sait, en effet,
que M. Vfviani n’ayant pas de ministère dé-
terminé, n’avait pas^ de traitement, la prési-
dence sans portefeuille n’ayant pas été pré-
vue au budget normal.
y -o - "
te Japon a-t-il déclaré
la Guerre à l’Allemagne?
Ou annonce que le Japon vient de déclarer
b guerre à l'Allemagne.
Allié de l’Angleterre, il avait refusé, au
lêbut du conflit, d’observer la neutralité.
(Aucune confirmation de cette nouvelle n’est
parvenue au ministère des affaires étrangères ; il
1 a donc lieu de oe l'accueillir qu’avec réserve).
Sor le front des Troupes Belges
Une Randonnée vers les lignes avancées
On lit dans l’Indépendance belge t
Il nous a été donné, mardi, de parcou-
rir une partie du front de nos troupes, et
nous rapportons de cette randonnée l’im-
pression que toates les dispositions sont
prises pour faire à l’ennemi un accueil « cha-
leureux. »
Partout oh nous sommes passés, on savait
les Allemands tout proches. Le canon avait
tonné pendant une partie de ia matinée et
de sérienx engagements avaient eu lien en-
tre l’avant-garde ennemie et nos troupes.
C’est dire que tout le monde était sur le qui-
vive.
Les soldats et les officiers que nous avons
pu interroger sont pleins deconrage et d’en-
irain, et les régiments, qui n'ont pas encore
pris contact avec l’ennemi, sont impatients
de le voir à la portée de leurs mausers.
Aux avant-postes, snr la ligne des tirail-
leurs, gradés et soldats sont anxienx d’avoir
des nouvelles snr la situation générale.
Avidement, il se jettent sur les journaux
de la nuit, que nous leur cédons avec plai-
sir, complétant de notre mieux les rensei-
gnements connus déjà.
La grande bataille était attendue depuis le
matin et la vigilance des troupes était ex-
trême. Si ce n’est pas aujourd’hui ou mer-
credi, disait-on, il n’y aura rien ; c’est que
les Allemands abandonnent la partie de ce
côté.
Nous avons appris depuis lors qu’en de-
hors des engagements signalés du côté de
Saint-Trond et Tirlemont, les Allemands
sont parvenus à se faufiler jusqu’à Landen,
dont ils ont occupé la gare par surprise,
lundi dans ia matinée.
Le train de 10 h. 10 du matin arrivant à
hauteur de ia gare de Landen vît tont à
coup les rails obstrués par une charrette de
foin placée en travers de la voie. Le machi-
niste aussitôt ralentit, et le chef de train s’a-
vança pour voir es qui se passait. Au même
instant des nhlans surgirent et firent pri-
sonniers le chef-garde et le machiniste. Le
train lut confisqué. Un certain nombre de
voyageurs s’etant rendu compte de ce qui se
passait, réussirent cependant à fuir. Les Al-
lemands visitèrent le train et confisquèrent
les papiers du chef-garde.
Les nhlans (16e) interrogèrent leurs pri-
sonniers qu’ils traitèrent du reste avec une
parfaite courtoisie, leur offrant des cigares et
des cigarettes, et s’entretenant avec eux en
un excellent français.
L’un des officiers avoua qu'il connaissait
parfaitement la région et qu’il y venait régu-
lièrement depuis trois ans t
Un autre officier allemand tenait entre les
mains un'journal bruxellois dont il tradui-
sait an fur et à mesure les passages intéres-
sants.
Avant le train de Bruxelles, les Allemands
avaient pris un train venant de Statte et plus
tard, iis réussirent encore à s’emparer a’un
train venu de Tamines.
Pendant l’après-midi de lundi, et durant
la nuit de lundi à mardi, d’importants con-
tingents ennemis — cavalerie, artillerie et
mitrailleuses — passèrent par Landen.
Parmi la cavalerie, on remarqua surtout
des hussards de la mort et des uhians.
Un groupe de cavaliers allemands con-
voyait neuf civils liés ensemble par les poi-
gnets. C'étaient, disaient d’un air dégagé les
officiers, des habitants des environs qui
avaient tiré sur la troupe t Ils devaient être
pendus I
Les Allemands, grâce à la couleur de leurs
uniformes, passent inaperçus, parait-il, et
se confondent absolument avec les champs
qu’ils traversent. Le jour ils n’avancent que
prudemment,mais la nuit,grâceàla connais-
sance parfaite de ia topographie du pays par
leurs officiers, ils parcourent des étendues
assez considérables et surgissent là où on
les attend le moins.
Leur service d’éclaireurs est merveilleuse-
ment organisé et ils ne ménagent pas leurs
troupes d’avant-garde, dont les trois quarts
ne revoient plus le gros de leurs troupes.
Les prisonniers faits par nos troupes sont
toujours nombreux. Mardi, à 4 heures du
soir, trois officiers allemands faits prison-
niers, uhlan, dragon de la mort, et un troi-
sième dont nous n’avons pu identifier l’uni-
forme, ont été ramenés de Louvain à
Bruxelles, d’où ils devaient être dirigés sur
Anvers.
Partout sur leur passage, ils obtinrent un
vif succès de curiosité. — r.-—
IAES OTAGES
M V. Ilénauit, qui fait fonction de bourg-
mestre de Liège, a fait placarder la circulaire
suivante ;
VILLE DE LIÈGE
L’administration communale rappelle à ses
concitoyens et à tous ceux qui se trouvent sur
le territoire de Lièpe qu’il est strictement interdit,
par le Gode des lois de la guerre, qu’un civil se
livre à des actes quelconques d’hostilité contre
les soldats allemands qui occupent le pays.
Toute agression commise contre les troupes al-
lemandes par d’autres que les militaires en uni-
forme non seulement expose celui qui s’en rendra
coupable à être immédiatement passé par les ar-
mes, mais encore entraînera les répressions les
plus violentes contre tous les habitants, et spé-
cialement contre les Liégeois qui sont retenus
comme otages à la citadelle de Liège par ie com-
mandant des troupes allemandes.
Ges otages sont :
1. Mgr Rùlten, évêque de Liège ;
2. M. Kieÿer, bourgmestre de Liège;
3. M. Grégoire, député permanent ;
4. M. Armand Flécbet, sénateur ;
5. M. Van Zuylen, sénateur ;
6. M. Edouard Pellzer, sénateur;
7. M. Goiieaux, sénateur :
8. M. de Pontblère, représentant ;
9. M. Van üoegearden, représentant ;
10. M. Falloise, échevin.
Mgr Rutlen et M. Kleyer ont été autorises a
quitter provisoirement la citadelle, mais restent
comme otages a la disposition du commandant
allemand.
Nous conjurons tous ceux qui sont sur le terri-
toire de veiller, dans l’intérêt suprême de tous
les habitants et de ceux qui sont les otages de
l’armée allemande, i ce qu’aucune agression
ne soit commise contre les soldats de cette
armée.
Nous rappelons que par ordre du générai com-
mandant les troupes allemandes, les particuliers
qui détiennent toutes armes et cartouches doivent
les remettre immédiatement à l’autorité, au palais
provincial, sous peine d’étre fusillés.
V. HÉRAULT,
Le ff. de bourgmestre.
Liège, 8 août 19U.
LA GXJE3EIRE
Sommaire des vrincipaux faits relatifs à la guerre, dont les détails se trouvent dans lef
Communiqués officiels et les dépêches Havas.
A luA. FKONTIÈRE; DE Ï.’E»T
15 Août. — Les avions français obtiennent des résultats particulièrement brillants
dans la région de la Woëvre, parallèlement à la frontière.
— Les troupes françaises occupent le col et la ville de Saales, dans les Vosges.
EN BELGIQUE
15 Août. — Les forces françaises entrées èn Belgique, par Charleroi, ayant Gem-
bloux comme point de direction, sont importantes.
— Les Allemands, furieux de la résistance qu’ils rencontrent, continuent leurs
actes de révoltante barbarie, notamment à Linsneau.
— Les troupes allemandes, battues à Diest, se sont retirées sur Hasselt.
— Il est inexact que les Allemands marchent sur Bruxelles et Anvers.
— Le ministre de la guerre de Belgique décide de ne pins faire de communica-
tions sur les mouvements des armées alliées, en Belgique. L’intérêt Supérieure des opé-
rations l’exige.
— Les forts de Liège continuent de résister vaillamment.
— Le général allemand von Daimling est grièvement blessé.
; • JETV IXTJ&SXXH:
15 Août.— Le tsar adresse aux populations polonaises de Russie, d’Allemagne et
d’Autriche, une proclamation disant qu’il entend restituer l'intégrité territoriale de la
Pologne;
— Sur la frontière de Prasse orientale, un aéroplane allemand est atteint par le feu
des troupes russes et tombe. Quatre officiers qui le montaient sont tués dans leur chute.
A LA FRONTIÈRE AUSTRO-SERBE
13 Août.—Une armée de 400,000 autrichiens attaque la frontière serbe. Elle a
subi des pertes considérables. Mais grâce à leur supériorité numérique, les Autrichiéns
ont franchi la Save et la Drina, à la pointe N, 0. de la frontière de Serbie. Les
Serbes opèrent leur mouvement de concentration.
SUR MTER.
15 Août.— Les escadres franco-anglaises assurent de façon complète le transport
des troupes britanniques sur ie continent, et des troupes algériennes en France.
GsniMipis OKieiels
15 Août, à 8 h, 40.
LE SUCCÈS DE SAALES
La ville et le col de Saales sont maintenant
occupés par les troupes françaises, qui jeudi
avaient occupé le plateau voisin.
L'artillerie française a pris à revers les posi-
tions allemandes et son fep a grandement faci-
lité la tâcha de notre infanterie qui . a eu quel-
ques blessés, mais pas un tué.
Nous avons trouvé à Saales des monceaux
d’effets d'équipements abandonnés, ce qui in-
dique une vraie débandade.
SUCCÈS bELGES DANS LA RÉGION DE HASSELT
Les troupes allemandes battues mercredi à
Diest et qui se sont retirées sur Hasselt, y ont
été éprouvées. Elles ont essayé de reprendre
l’offensive. La cavalerie allemande chargée de
cette opération, a été repoussée.
Dans la soirée de jeudi, une colonne d’infan-
terie allemande s’est mise en mouvement dans
la direction de Visê-Tongres. Aucun engage-
ment nouveau n’a été signalé.
LA GUERRE AÉRIENNE
Les avions français viennent d’obtenir plu-
sieurs succès dont l’un particulièrement bril-
lant dans la région de la Woevro.
Un avion allemand s’est aventuré au-dessus
de nos troupes k environ mille mètres ; le tir
a aussitôt commencé et bientôt il a porté.
L'appareil atteint dans son moteur, a com-
mencé à s’incliner. On a vu les pilotes essayer
de se relever ; ils n'y ont pas réussi et ont dû
atterrir. *
C’étaient deux officiers qui ont été faits pri-
sonniers.
LE BULLETIN DES ARMÉES DE LA
RÉPUBLIQUE
Le gouvernement à décidé la création d'un
bulletin militaire quotidien qui sera distribué
gratuitement aux troupes par les soins du mi-
nistre de la guerre. Ce bulletin ne sera pas mis
en vente ni à Paris, ni dans les départements ;
il est exclusivement réservé à nos soldats qu'il
mettra au courant des opérations de guerre, en
reproduisant chaque jour les. communiqués à
la presse. Sous ce rapport donc, il ne contien-
dra aucune information supplémentaire, mais
il donnera aux troupes les nouvelles de l’inté-
rieur qui leur manquent et sera le lien indis-
pensable entre la nation entière et ses défen-
seurs.
Dans une lettre au président du Conseil, M.
Messimy, ministre de la guerre, définit le but
de l'oeuvre entreprise :
« Je veux, dit-il, que par les informations de
ce bulletin, ils puissent constamment mesurer
l’importance de leurs efforts individuels dans
l’effort national et que cette pensée crée parmi
eux une généreuse émulation. Je veux que, par
lui, ils apprennent de quels soins la nation
entoure les parents, les femmes; les enfants
qu’ilsont laissés derrière eux au foyer. Ils se
consacrontainsi avec plus d'abnégation enco-
re, si o’esf possible, à leur grande tâche, tâche
glorieuse s'il en fut jamais, où le sacrifice doit
avoir pour prix l'indépondanoe de la patrie et
la grandeur de la France dans le triomphe du
Droit et de la Liberté. »
Il demande ensuite au président du Conseil
la permission de placer sous son haut patrona-
ge ce bulletin qui va porter k nos armées la
voix de la France.
Réponse du Président du Conseil
au Ministre de la Guerre
« Mon cher Ami,
« Je vous remercie d’avoir placé sous
mon patronage le Bulletin militaire
des Armées de la République.
» Ce sera l’honneur de ma vie d’a-
voir pu, en vous répondant; communi-
quer à travers l'espace avec cette
jeunesse glorieuse qui, à l’appel de la
Patrie, s’est dressée frémissante et
prête au suprême combat.
» L’oeuvre que vous fondez est no-
ble ; elle est utile. Ainsi pendant que
tous nos enfants, debout à la frontière,
et demain au-delà de la frontière, offri-
ront au pays le rempart mouvant de
leurs poitrines, ils seront, par un lien
visible, rattachés à la Patrie ; ils sau-
ront l’admiration que soulèvent par-
tout leur héroïsme et que la mère, la
femme, la fiancée, la soeur jettent
vers eux leur regard en flamme ; ils
sauront ce que la nation attend de
leurs muscles et de leur cerveau, de
leur intelligence et de leur coeur. Ils
recevront les nouvelles intérieures et
apprendront que, grâce à eux, la vie
nationale n’est pas suspendue. Us ap-
prendront que le pays, calmé et con-
fiant, attend leur retour pour les bé-
nir et les acclamer.
» Ab I jeunes gens, — et vous mes
deux enfants confondus dans la gran-
de foule en armes, — tâtes blondes et
brunes, retournez-vous vers le passé ;
vous y lirez dans l’Histoire, le rôle de
la France émancipatrice et que la hai-
ne des barbares poursuit parce qu’elle
incarne le Droit éternel ; tournez.-vous
vers l'avenir, vous y verrez l’Europe
affranchie de la plus abjecte tyranie,
la paix assurée, la résurrection du
travail dans le bonheur et dans l’a-
mour.
» Allez au combat I le plqs humble
d’entre vous est utile à la Patrie, de-
puis le général en chef, dont le mer-
veilleux sang-froid fait l’admiration
du Monde, jusqu’au dernier d entre
vous ; chacun à un rôle indispensa-
ble : la gloire est pour tous ; sa lu-
mière éclaire tous les fronts.
» EN AVANT, ENFANTS DE LA PATEIE!
» Vous êtes le droit, vous êtes le
nombre, vous êtes la force ; demain,
vous serez la victoire.
» Et quand vous nous reviendrez,
après vous avoir serrés dans nos
bras, par le sillage que votre héroïsme
nous aura ouverts, nous irons dans un
pèlerinage pieux, bénir les tombes
profanées où les mânes des héros de
1870 ont attendu si longtemps, avec
le tendre embrassement de la Patrie,
le réveil terrible de sa justice.
» René VIVIANI,
» Président du Conseil des Ministres »
POUR LES ENGAGÉS VOLONTAIRES
Le ministre de la guerre est actuellement
saisi d’innombrables demandes d’engagements
volontaires pour la duréo de la guerre. L’Ad-
ministration centrale n'étant pas qualifiée pour
recevoir les engagements volontaires, les de-
mandes dont il s'agit no peuvent être prises en
considération ; en conséquence, les candidats i
l’engagement sont informés qu'ils doivent s'a-
dresser directement à leur commandant de re-
crutement.
ENTRÉE DE FORCES FRANÇAISES EN
BELGIQUE
Des forces importantes françaises entrent en
Belgique par Charleroi et se portent dans la
direction de Gembloux.
i 5 août, 17 h. 30.
SAINT-PÉTERSBOURG, H août. — Dans le
combat de Sokal, la cavalerie russe a débusqué
d’une position fortifiée les régiments du 5* lan-
ciers du 3» hussards et une partie du 15» dra-
gons et deux bataillons du 55* d’infanterie. Les
soldats de la Landsturm qui défendaient la fo-
rêt de Sokal ont pris la fuite sans attendre l'is-
sue du combat ; les troupes russes continuent
la poursuite de l'ennemi.
Le même jour, les Russes, tout en mainte-
nant le contact avec les Autrichiens,ont anéanti
à Riguet le 11* régiment de lanciers entre Sbo-
raz et Siniagovka. La cavalerie russe ayant
constaté un mouvement de six compagnies et
de deux escadrons autrichiens, les a attaqués
Immédiatement et a sabré une compagnie du
35* régiment de la Landwehr.
Les tentatives autrichiennes faites- pour ap-
procher le camp russe au Sud de Sboraz ont
été repoussées par l’artillerie russe qui a causé
à l'ennem I des pertes importantes.
LES FORTS BELGES NE SONT PRÊTS
A8E RENDRE.
On a répandu la nouvelle que les forts de
Liège s’étaient rendus f l’état-major belge fait
annoncer que ces bruits doivent être considé-
rés comme tendancieux et faux. Le moral des
troupes et dos habitants est, au contraire, de-
meuré excellent, les Belges sachant que la
France a répondu à l'appel du gouvernemen
royal. I Ï
POUR LUTTER CONTRE LE CHOMAGE
Le gouvernement français se préoccupe d'em-
pêcher le chômage en prenant toutes mesures
utiles pour faciliter aux commerças et indus-
triels le paiement des salaires et l’acquisition
des marchandises ou matières premières, dou-
blé condition nécessaire pour, assurer la re-
prise des affaires.
À ce point de vue, il est intéressant de signa-
ler le communiqué suivant qui émane de la
Banque do France :
Contrairement à certains bruits répandus, la
Banque de France n’a jamais cessé les opéra-
tions d’escompte ni à Paris, ni dans aucun de
ses établissements en province ; les instruc-
tions qui viennent d’être données proscrivent
au contraire de continuer sur justification et
contre garanties, statutaires, tous escomptes
susceptibles de faciliter le fonctionnement des
industries et commerces intéressant la défense
nationale, le ravitaillement des populations ou
le fonctionnement des usines et ateliers qui
continuent à occuper un personnel d’ouvriers.
En rendant compte des exactions commi-
ses par les Allemands, le Journal de Genève
avait relaté que Mme Favre-Schwarz avait
été exécutée sommairement à Lorrach, sous
i’accnsation d’avoir tenté de faire sauter le
tnnnel de ia ligne du Rhin, près de Leopoid-
shohe. M. Paul Favre, oncle de Mme Renée
Favre-Schwarz, dit qu’il était en possession
d une dépêche de Ba'e affirmant que sa nièce
est en parfaite santé.
Dépêches Havas
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communique' officiel ci-
dessus.
Le Général French à Paris
Paris, 15 août.
Le général French, accompagné des offi-
ciers de son état-major, est arrivé à midi 25
à la gare du Nord.
Il a été reçu par M. Malvy.
Les honneurs militaires ont été rend ns.
Les Parisiens ont lait au générai French
nne réception triomphale.
Ils ont poussé des hourras enthousiastes.
Le général French a répondu en saluant ;
il était visiblement ému.
Ce que disent les déserteurs allemands
Bruxelles, 15 août.
Des déserteurs allemands rapportent que
le général von Daimling aurait été blesse à
la figure par une balle qni lui aurait égale-
ment traversé la langue.
Il serait actuellement à l’hôpital.
Ces déserteurs mouraient littéralement de
faim.
Iis ont ajouté qne les troupes allemandes
paraissent très hésitantes snr leur direc-
tion.
Ils ont déclaré qn’on lenr avait affirmé
qne la Commune avait été déclarée à Paris
et qne le président de la République avait
été assassiné.
Le Ravitaillement en Franoe et en Belgique
Paris, 15 août.
Le ravitaillement des belligérants alliés de
la France, sont certains et faciles.
AtUtude iahumtlne des Allemands
Bruxelles, 15 août.
Le bourgmestre de Linsnean écrit à l’Indé-
pendance qne des hussards allemands furent
surpris par des soldats belges qui lenr tuè-
rent nn officier et capturèrent nn cavalier.
Les Belges reçurent ensuite l’ordre de se
replier snr Tirlemont.
Un détachement de deux cents uhians ar-
riva avec trois mitrailleuses.
Il accusa les habitants du meurtre de l’of-
ficier.
Deux habitants furent fusillés.
Dans une maison, les nhlans égorgèrent
nn homme et nne femme, puis incendièrent
l’immeuble. Ils lancèrent les cadavres dans
les flammes en présence des fils des victi-
mes.
Lés nhlans incendièrent dix fermes ettuè-
rent encore deux personnes.
Us pillèrent également d’antres maisons.
Us obligèrent ia population masculine du
village à aller prêter serment snr le corps
de l’officier tné, les forçant, à conps de baïon-
nettes, à se mettre à genoux.
Un habitant qni fuyait, fut frappé de deux
balles et succomba.
Les Allemands firent passer les habitants
devant la bouche des mitrailleuses eu leur
disant que dans un instant, ils allaient s’en-
voler en morceaux dans l’espace. Puis ils
les mettaient en joue avec leur revolver,
tirant de façon que la balle effleurât leurs
oreilles.
Ces actes furent commis en présence d’un
officier.
Des uhians attelèrent une d'zaine d'habi-
tants, parmi lesquels le garde-champêtre, à
lenrs mitrailleuses.
Quelqnes-un8 des habitants ne pouvant
pas marcher, tarent attachés par les pieds,
leur tête heurtant les pavés.
Dans nn villgge voisin, trois hommes
furent fusillés.
Dix autres personnes dont on ignorait la
sort, furent retrouvées jeudi ; elles avaient
succombé aux mauvais traitements.
Les fausses Nouvelles en Belgique
Bruxelles, 14 août.'
Le ministre de la guerre dément la nou-
velle publiée dans les jpnrnanx disant que
des Allemands marcheraient snr Bruxelles
et Anvers ; il publie nne note décidant de
ne pins faire de communiqué relatif anx
mouvements des armées alliées en Belgique*
en raison de l’intérêt supérieur du pays et
recommandant à ce sujet à la presse le si-
lence le pins absolu.
La Mort du Priuos de Lippe
Paris, 15 août.
Ou confirme la mort du prince de Lippe
et de son fils.
Les corps furent réclamés par les autorités
allemandes qni obtinrent satisfaction.
Un Aéroplane Allemand détruit par les
Busses
Vilna, 15 août.
Un aéroplane allemand sui vplaifr les trou-
pes russes a été atteint par le feu dès trou-
pes et tomba.
Les quatre officiers qni étaient à bord on
été tués.
La Résurrection de la Pologne
Saint-Pétersbourg, 15 août.:
Le tsar a adressé aux populations
polonaises de Russie» d'Allemagne
et d’Autriche une proclamation an-
nonçant son intention de restituer
l’intégrité territoriale de la Pologne
qui, ainsi reconstituée, serait dotée
d’une complète autonomie locale
pourvue de garanties concernant ie
culte de ta langue polonaise.
Le tsar désignerait un lieutenant
gouverneur.
Bombardement inutile
Saint-Pétersbourg, U août.
Deux croiseurs allemands ont bombardé
le phare de l’île Dagerolt, mais n’ont cause
aucun dégât.
Désordres dans l’armée Austro-Hongroise
Rome, 13 août.
Dés témoins venus de Bosnie disent que
des actes graves d’insubordination ont été
commis parmi les troupes autrichiennes.
Da nombreux soldats auraient été fasillés.
Toute l’armée serait menacée d’une désa-
grégation, surtout de ia part des éléments
slaves, roumains, tchèques et italiens.
Cet état d’esprit serait la véritable raison de
l’inaction ie (armée austro-hongroise constatée
depuis onze tours.
Une Ville prend les armes pour le
Monténégro
Rome, 13 août.
Le Corriere d’italia est informé de Cettigné
que toute la population de la ville de Krt-
voscie, située sur ie territoire austro-hon-
grois, a pris les armes pour le Monténégro.
Notre Ministre en Serbie
Kragujavatz, 15 août.
Le ministre de France a présenté le il
août ses lettres de créance an régent.
La population lui fit un accueil sympathi-
que.
L’Offensive Autrichienne en Serbie
Nish, 15 août.
On annonce officiellement qne 400,006 Au-
trichiens ont attaqué le 13 courant ia fron-
tière Serbe. Us furent repoussés après un
combat acharné.
Les pertes autrichiennes sont considé-
rables.
Repoussés vers ia Save, les Autrichiens,
grâce à leur supériorité numérique, par-
vinrent à franchir le fleuve ainsi que la
Drina.
Les Serbes se concentrent en vue d’un
grand combat qui est attendu pour la soi-
rée.
Le Prince Georges de Serbie
légèrement blessé
Niscb, 14 août.
Le prince Georges de Serbie a été blessé
près de Belgrade, par les éclats d'une bombe.
Son état n'est pas grave.
Les Croiseurs Allemands
Parts, 15 août.
Le Goeben et le Breslau sont hors de jea.
Les Benforts Algériens et Anglais
Paris, 15 août.
Les escadres franco-anglaises assurent,
dans une sécnrité complète, Te transport de*
troupes anglaises sur le Continent, et des
troupes algériennes en France.
La Navigation dans la Mer du Nord
Rotterdam, 15 août.
Les lignes de navigation entre Rotterdam,
Harwicn et Londres sont rétablies.
—
AU MEXIQUE
t.aredo, ts «nat.
Le général Caranza est entré à Mexico ie
14 août.
~ La Situation au Mexique
Mexico, t S août.
Le président Carbajal et les ministres ont
quitté Mexico le 12 août, allant à Vera-
Cruz.
L’entrée de C'trranzt avec 40,000 hommes
est attendue Dour demain.
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