Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-15
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 août 1914 15 août 1914
Description : 1914/08/15 (A34,N12060). 1914/08/15 (A34,N12060).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172223v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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LES SOCIALISTES
i ALLEMANDS
’W
Que font les socialistes allemands ?
Telle est la question que beaucoup se
posent depuis le début de la guerre.
En France, nous avons assisté à un
mouvement populaire unanime qui a
porté magnifiquement toute la nation
vers la frontière et qui est une de nos
principales raisons de croire en la vic-
toire. L'attitude de nos militants
socialistes a été pour beaucoup dans
cette unanimité ; sans hésiter, ils ont
pris le parti de la patrie ; le meurtre
même de leur chef vénéré, Jaurès,
bien loin de les rejeter dans l'opposi-
tion, a été pour eux l’occasion de scel-
ler leur réconciliation avec tous les
partis ; la tombe de Jaurès n’est plus
que celle d’un grand Français et tous
vont se battre d’un même élan pour
la défense des idées de droit et de
liberté qui lui étaient chères et qui
représentent le génie même de la
Francel
r Pendant ce temps-là que font les
socialistes allemands ? Ils n’ont aucun
droit à défendre dans cette guerre
d’agression'HùÂt là 'responsabilité re-
pose toute entierè sur leur gouvernè-
ment arrogant et présomptueux: cer-
tes, nous n’attendons pas d eux qu’ils
se refusent en masse au devoir mili-
taire, comme en aumn pays aucun
citoyen ne saurait le faire quand, la
patrie est en danger ; mais se sont-ils
révélés, comme on nous l’avait prédit,
militaristes et pangermanistes.à touts
crins, au premier commandement de
Vempereur ? Ou bien y a-t-il dans ta
masse prolétarienne un sourd mé-,
contentement qui alourdirait la mar-
che des armées et qui, aux premières
défaites, éclaterait pour châtier les
auteurs responsables d’une politique
de folie et de meurtre ?
La Gazette de Cologne, en date du
S août, vient de nous apporter, après
bien des détours, un écho de ce qiii
s’est passé au Reichstag dans la séan-
ce qui a suivi la déclaration de guerre ;
or elle nous donne le texte intégral
de la déclaration faite au nom de son
parti par le député Haase, un des lea-
ders de la Sociàl-Démocratie; ce texte,
dans son ensemble, diffère considéra-
blement de l’extrait tendancieux que
l’officieuse agence Woeff avait télé-
graphié à l’étranger et d’où il résul-
tait que « l’union était parfaite » en-
tre les socialistes et les autres partis.
Sans doute les socialistes ont voté
les crédits demandés et se sont décla-
rés prêts, devant le fait accompli, à
défendre lesfrontières de leur pays,
mais ce n’est pas sans avoir fait d’abord
les plus expresses réserves sur les res-
ponsabilités encourues par ceux qui
ont déchaîné cette guerre.
Le député Haase rappela que son
parti avait combattu de toutes ses
forces la politique impérialiste qui
allait répandre lin torrent de sang sur
toute l'Europe et il ajouta : « Ce sont
les déjenseurs de cette politique qui
en portent devant le monde là pleine
responsabilité ». Il termina son dis-
cours par ces mots qu’il faut retenir
textuellement :
t Nous nous trouvons en état de
guerre et sous la menace d’invasions
ennemies dans notre pays. Nous n’a-
vons plus à nous prononcer sur la rai-
son d’être de cette guerre et il ne
reste plus qu’à étudier les moyens de
défendre nos frontières. Mais - nrnra
avons le droit de penser avec douleur
aux millions de compatriotes qui se
trouvent entraînés, malgré eux, dans
cette catastrophe 1
Ainsi tandis qu’à Paris le groupe
socialiste, dans la mémorable séance
du 4 août, s'associait tout entier à
l’enthousiasme patriotique qui a sou-
levé la Chambre autour du gouverne-
ment de la défense nationale, à Ber-
lin, à la même heures un des chefs du
parti qui compte le plus de voix dans
le pays, osait dire, à la face de l’em-
pereur, que des millions d’A llemands
étaient entraînés malgré eux à la
guerre/
Cette déclaration du député Haase
nous éclaire déjà sur l’état des es-
prits dans les milieux socialistes alle-
mands, mais il vient de nous arriver
une nouvelle qui, pour autant qu’elle
est sûre, en dit plus long en moins
de mots : Liebknecht, aya.it refusé
de rejoindre son corps, a été fusillé !
Le député Liebknecht on le sait,
était peut-être l’homme le plus en vue
de la Social Démocratie ; il tenait de
Jaurès par son talent et son autorité
et d’Hervé par l’audace de ses concep-
tions, Il était l’antimilitariste avancé
de son parti. Or tandis que son condis-
ciple et ami Hervé demande à s’enga-
ger en criant « Vive la France ...
tout court / », lui a refusé de rejoin-
dre son corps. Rien ne pouvait mieux
marquer la différence qu’il y a entre
les deux pays : La France, forte de
son droit, tout entière soulevée pour
une guerre nationale, l’Allemagne,
écrasée sous sa responsabilité, et déjà
mûre pour les luttes intestines !
Nous ne voulons pas prophétiser,
mais la mort de Liebknecht, si elle se
confirmé, va peut-être précipiter les
événements et, par une juste Némésis,
l’impérialisme allemand sera écrasé,
non seulement par les peuples libres
ligués contre lui, mais aussi par ce
qui reste de liberté en Allemagne
même.
CASPAR-JORDAN.
Le Képe de la Terreur en Alsace
(RÉCIT D'UN JOURNAL SUISSE)
Pour la première fois, depuis l’interruption
des communications motivées par la mobi-
lisation, nous avons reçu, hier, les jour-
naux de la Suisse. Dans le nombre,nous trou-
vons cette dépêche expédiée de Bâle, au Jour-
nal de Genève et qui donne d’intéressants
renseignements rétrospectifs sur la situation
en Alsace à ta veille et an moment de la dé-
claration de guerre ;
Un témoin oculaire me confirme l'énorme con-
centration de troupes allemandes qui s’est forcée
à U forteresse d'Ustin. Le pont de bateaux reliant
Iluningue à la rite shisse du Rhin est supprimé 1.
Le génie allemand #rasé sur une largeur de
300 mètres prés de Sirenz la magnifique forât de
la HarÜt, qui s’étend dê Saint-Louis jusque près de
Colmar. Une tranchée de H kilomètres y doit cer-
tainement être pratiquée dans te but d’ouvrir pas-
sage S des projections électriques vers la trouée
des Vosges.
On ne parle plus guère à Bâle que de l’exécu-
tion sommaire de Mme Favre-Scfcwaiz, dame al-
sacienne très connue dans la société de Bâie et
habitant Lorrach, accusée d’asoir tenté de faire
sauter le tuuiid do la ligne du Rhin près de Leo-
polldshobe.
Mme Favre-Schwarz est, dit-on, fille de M.
Schwarz Koechlin. Son mari est un grand indus-
triel qui possède à Lorrach une teinturerie.
Des réfugiés apportent à chaque instant des dé-
tails nouveaux sur le régime auquel est soumise
Ta population autochtone d’Alsace-Loi raine. On
vit dans un état d’igaorance complet sur tout ce
qui se passe.Dans chaque rédaction des'journaux
qui n’ont pas été supprimés, un officier se lient
en permanence et contrôle ce qui s’imprime.
Le bruit court qu'un grand nombre d’Alsaciens
suspects auraient été fusillés, mais on confirme
seulement l’exécution, a Metz, de l’abbé Thilmont
et, â Saales, du curé et du maire.
Ce dernier était accusé d’avoir livré à une pa-
trouille de hussards français une des feuilles de
route qu’il était chargé de transmettre à ses admi-
nistrés. Saales est situé directement a la frontière
et les dernières maisons du territoire allemand
touchent les premières maisons du territoire fran-
çais.
Parmi les arrestations en masse qui ont été opé-
rées, on cite MM. Dollinger, Fiiilhard, d recteur dé
l’hôtel d'Alsace, von der Weld, banquier à Bisch-
wyler, et du docteur Biicher, personnalité bien
connue dans le monde des lettres et des arts. M.
le docteur Bûcher a fondé le musée alsacien et la
« Revne alsacienne ».
On ajoute qu’en fait la mobilisation a commencé
en Alsace dés le jeudi 33 juillet.
Le correspondant do Journal de Genève ter-
mine sa dépêche en disant que « les officiers
allemands montraient une telle assurance
qu’ils déclaraient à qui voulaient les enten-
dre ne pas prévoir d’obstacle sérieux dans
leur marche sur Paris ».
L’INCIDENT DES CROISEURS ALLEMANDS
La France, S’Âofieîsrre et !a Russie
lent des représentations
à Constantinople
Il est dit que l’histoire du Breslau et du
Goeben sera étrange jusqu’au bout.
Mercredi soir, on apprenait que la Porte
avait acheté ces deux croiseurs et qu’elle y
avait fait aiborer ie drapeau turc après dé-
barquement des équipages.
Cette décision du gouvernement ottoman
avait provoqué une véritable stupeur dans
les chancelleries de Paris, de Londres et de
Pétersbourg. Elle était, en effet, contraire
an droit des gens, qui ne comportait d’ail-
leurs d’autres solutions que le désarmement
QU le renvoi dapsJ.es inngt ipintrc heure»;
Dans l'après-midi d’hier, les trois ambas-
sadeurs de la Triple-Entente faisaient nne
démarche conjointe, auprès du grand vizir,
pour le rappeler au respect des traités et lui
demander aes explications sur son altitude
future.
Or, hier soir, d’après des informations qui
paraissent sérieuses, la Turquie, rectifiant
son affirmation de fa veille, annonçait que
le drapeau allemand flottait toujours sur le
Breslau et le Goeben et que les équipages aile*
mands étaient restés à bord.
Le gouvernement ottoman veut-il violer
ses engagements envers l’Europe ou, au
contraire, s’inclinera-t-il tardivement devant
tes prescriptions du droit, en renvoyant les
deux croiseurs dans l’Archipel ?
■HT III II mu II Ml II I fil I III II I ^ I ■! IM» fini I II H III II I—
Les Puissances neutres convoquées
par ie Gouvernement Belge
Le ministre des affiires étrangères va réu-
nir les représentants accrédités auprès du
gouvernement belge et appartenant anx na-
tions qui ne sont pas entraînées dans la
guerre actuelle : Italie, Ho),lande, Turquie,
Bulgarie, Roumanie, Grèce, Suède, Norvège,
Danemark, Suisse, Espagne, Portugal, Etats-
Unis, les républiques américaines, la Chine
et le Japon. Le ministre leur donnera con-
naissance de toutes tes violations du droit
des gens, de toutes les infractions à la con-
vention de Genève et à Pacte général de la
Conférence de La Haye commises par les
troupes de l'Allemagne qui avait souscrit à
cette Convention.
Le ministre énumérerait tous les actes de
barbarie ; massacre des blessés, abus du
drapeau blanc, assassinat des populations
paisibles, pillage des caisses publiques et
privées commis par les soldats allemands en
Belgique. _ , .
Le ministre prierait les agents diploma-
tiques de télégraphier ces faits à leurs gou-
verneraents pouramenerleur intervention,
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à ta guerre, dont les détails se trouvent ‘dans tes
Communiqués officiels et les dépêches Havas.,
A HJA. IVItOIVXIËItE L’EST
14 Août. — Les troupes françaises, qui occupant la crête des Vosges, défendent
leurs positions avec avantages répétés, notamment aux pois du Bonhomme, de Sainte-
Marie, de Saales.
Les succès de nos troupes sur l’Othain sont confirmés. Les Français tiennent la
vallée de Bruche.
. — Les deux bataillons français qui s’étaient emparés du village de La Garde,en terri-
toire annexé, ont dû rétrogader sur Xures, en arrière de Château-Salins.
— Un avion allemand survole Vesoul, lance trois bombes sans résultats et s’enfuit
sous une vive fusillade.
— Deux compagnies du 18® bavarois ont été refoulées à Chambrey, aux environs
de Château-Salins, avec de nombreuses pertes.
— Plusieurs Allemands coupables d’espionnage, notamment le maire et le receveur
des postes de Thann (Haute-Alsace), ont été fusillés.
— La concentration des troupes d’Algérie est terminée, après leur débarquement à
Marseille. Elles forment environ deux corps d’armée réunis dans la région de Belfort.
EN BELGIQUE
*14 Août.— Les Belges après un vif combat à Diest,‘auraient tourné l’aile droite de
l’ennemi, et les allemands seraient en déroute.
— Le général allemand von Emmich aurait été tué.
— Des forces françaises assez importantes sont entrées en Belgique, par Charleroi,
au N.-E. de Maubeugé, ayant comme point de direction Gembioux, au N. de Fleurus et
de Ligny.
JEIW ALLEMAGNE
14 Août. — Le député socialiste allemand Liebknpcht ayant refusé de rejoindre
son corps, a été fusillé.
A. JL4V FRONTIÈRE RUSSO-AUTRICHIENNE
13 Août. — Les Russes franchissent la frontière deGalicie, s'emparent de Sokal,
au Nord de Lemberg. Leur cavalerie chasse les Autrichiens au delà du Bug, rivière
parallèle à la frontière.
A I.A FRONTIÈRE AUSTRO-SERBE
14 Août. — Les Autrichiens ont passé la Drina. Les Serbes se portent au-devant
d’eux.
EN TURQUIE
13 Août.— A Constantinople, le Goeben et le Breslau, croiseurs allemands, n’ont
pas encore amené leur pavillon et ont gardé leurs équipages.
CBmmiipis otfioiBlg
Paris 13 août, 8 h. 10. .
LE COMBAT SUR L’OTHAIN
Un avantage significatif
Le combat qui s’est livré sur l’Othain, le 11
août, s’est poursuivi le 12 août dans des condi-
tions très brillantes.
Il convient d'en résumer les péripéties :
Le premier acte a été l’attaque de deux ba-
taillons français par des forces allemandes très
supérieures en nombre. Les deux bataillons se
sont repliés, mais dans la nuit même ils ont,
avec du renfort, prononcé une contre-attaque
extrêmement vigoureuse. Cette contre-attaque,
appuyée par notre artillerie, a obligé les Alle-
mands à une retraite précipitée au cours de
laquelle ils ont perdu de nombreux morts et
blessés.
Nous avons fait de nombreux prisonniers.
C’est au cours de cette contre-attaque que les
Allemands ont abandonné une batterie d’artil-
lerie, trois mitrailleuses et plusieurs caissons
de munitions.
Notre avantage s'est poursuivi, hier, 12 août.
Une batterie française a surpris le 21? régiment
de dragons allemands, pied à terre. Nos piè-
ces ont immédiatement ouvert le feu et ie régi-
ment a été anéanti.
Le résultat de ce double succès a ôté immé-
diatement seqsible. Non seulement, le mouve-
ment en avant des forces allemandes s'est ar-
rêté dans cette région, mais leurs colonnes se
sont repliées suivies de près par les nôtres.
C’est au cours de cette poursuite que nous
avons trouvé dans les villages voisins, Piiion et
autres, de nombreux blessés Allemands atteints
dans le combat de la veille.
Neuf officiers et un millier d’hommes blessés
et prisonniers sont restés dans nos mains.
-fM7I7 BRILLANT D’UN AVION FRANÇAIS
Un avion français en reconnaissance en Lor-
raine a été poursuivi par deux avions alle-
mands. Les appareils allemands étaient plus
forts et plus rapides que l'appareil français.^
ils étaient montés par trois- pecsonnés munies
d’armes à répétition. L’aviateur français e pu
échapper à cette poursuite et rentrer dans nos
lignes. Il n'a pas été blessé.
Succès Français à ta Crète des Vosges
Parmi les divers engagements, il
convient de signaler tout spéciale-
ment ceux par lesquels nos troupes
se sont emparées de la crête des
Vosges et se sont maintenues sur
ces positions depuis cinq jours,
malgré les contre-attaques des
Allemands, vigoureusement con-
duites.
■ Au col du Bonhomme, au col de
Sainte-Marie, au col de Saales, nos
troupes ont repoussé tous les ef-
forts de l’ennemi, supérieur en
nombre.
Au col de Saales, les Allemands
ont mis en ligne, à côté de leurs
troupes exténuées, dos formations
de réserve. Ces formations n’ont
pas tenu et ont été obligées de se
replier, puis, finalement, de mettre
bas les armes : une section entière
s’est rendue avec ses mitrailleuses.
Nous tenons la vallée de la Bruche.
ÉCHEC FRANÇAIS A XURES
Deux bataillons, qui s'étaient emparés du vil-
lage de la Garde, en ont été chassés par une
contre-attaque allemande très supérieure en
nombre. Ile ont été. rejetés sur Xures.
LE PREMIER OFFICIER DÉCORÉ
Le général Joftre, commandant en chef, en
vertu des pouvoirs que lui a conféré le ministre
de la guerre, décision du 5 août 1914, a nommé
chevalier de la Légion-d’Honneur, le lieutenant
de dragons Bruyant.
Cet officier, dit le texte de la nomination, ac-
compagné de sept cavaliers, n’a -pas hésité à
charger un peloton d’une trentaine de iihlans.
Il a tué de sa main t’officier ennemi et a mis en
déroute le peloton allemand en lui infligeant
dss.pertes sérieuses.
LA PREMIÈRE MÉDAILLE MILITAIRE
Le général en chef a conféré la médaille mi-
litaire au brigadier de dragons Escofûer pour
avoir chargé avec la plus grande bravoure et
avoir reçu plusieurs blessures.
SUCCÈS DE LA CAVALERIE BELGE
Il se confirme que la cavalerie belge a obtenu
à Duit un succès brillant.
Les Allemands ont été repoussés; Us ont
subi des pertes sérieuses.
LES PRISONNIERS ALLEMANDS AU COURS
DES ORÉRATIONS AUTOUR DE LIÈGE
L’armée belge a fait plus de 2,000 prison-
niers allemands.
En raison de l’exiguïté de son territoire, le
gouvernement belge a demandé au gouverne-
ment français d’assurer leur internoménf.
D'autre part, sur les divers points 'de notre
frontière, les troupes de couverture ont fait
plus de 1,500 prisonniers.
MESURES DE RIGUEUR CONTRE LES
ALLEMANDS EN ALSACE
Au cours des dernières opérations, on a sur-
pris en flagrant délit d’espionnage plusieurs
personnes. Ces coupables ont été traduits en
Conseil de guerre. Plusieurs d’entre eux, entre
autres le maire et le receveur des postes de
Tham ont été fusillés.
Paris, 14 août, 17 h, 50.
COMPAGNIES BAVAROISES SURPRISES PAR
NOS TROUPES
~ JUicun fait saillant ne s’est produit hier.
Quelques escarmouches de patrouille et des en-
gagements d’avant-poste s ont seulement eu
lieu. A Chambrey notamment, deux compagnies
du 18e régiment d’infanterie bavaroise ont été
surprises par nos troupes et refoulées vigou-
reusement en laissant un assez grand nombre
de morts et de blessés.
LE BULLETIN ORDINAIRE DES ATROCITÉS
ALLEMANDES
A la bataille de Liège, des soldats allemands
ont tué un médecin belge qui, avec ses deux
fils, relevait les blessés et Us ont tiré sur un
convoi de voitures d’ambulance passant à proxi-
mité. Ces détails ont été fournis à la « Gazette
de Lauzanne » par des Bernois dignes de foi
qui avaient assisté à la bataille.
NOMBREUSES PATROUILLES ALLEMANDES
RÉFUGIÉES ET INTERNÉES EN SUISSE
On mande de Berne que depuis le début des
hostilités, de nombreuses patrouilles alleman-
des dont une commandée par un officier, ont
fui devant nos troupes et se sont réfugiées en
territoire suisse où elles ont été internées. Par
contre, aucun soldat français n’a franchi la
frontière suisse.
LE MINISTRE DU COMMERCE FRANÇAIS
vient de faire signer un décret modifiant le
paiement des loyers, à Paris et en province
dans les conditions ci-après : « Est ajourné le
paiement des loyers arrivant à échéance en
août et septembre. Quand il s’agira d’un loyer
inférieur à 1,000 francs à Paris ou 600 dans
les villes de 10,000 habitants et au-dessus;
B00 francs et au-dessus, 300 francs dans les
communes de 15,000 et au-dessus et 100 francs
dans les autres.
Le Conseil examinera, avant l’échéance du 15
octobre, la situation des familles qui paient un
loyer plus important dont le chef ou les en-
fants sont partis aux armées.
LE GÉNÉRAL FRENCH, commandant en chef
de l’armée anglaise d’opérations, est depuis ce
matin au quartier général français. Avant de
i ejoindre son poste de commandement dans le
Nord de la France, il a tenu à saluer le Pré-
sident de la. République et le Président du
Conseil.
Il arrivera à Paris demain et y séjournera
quelques heures.
Dfpëciiss Havas
Pouf éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celtes qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessus.
Les Troupes Africaines
vont entrer en action
Vesoul, U août.
Les opérations de concentration
des troupes d’Algérie et leur trans-
port en France sont complètement
terminés.
Le bombardement de Bône et de
Philippeville par les deux croiseurs
allemands n’eut aucun effet et la
mobilisation, la concentration, le
transport et le débarquement s’ef-
fectuèrent avec le même ordre, la
même méthode et la même régula-
rité que pour les corps d’armée de
la Métropole.
Aujourd’hui les troupes d’Afrique
sont composées en majeure partie
de tirailleurs indigènes et sont réu-
nies dans la région de Belfort. Elles
forment environ deux corps d’ar-
mée prêts à participer aux opé-
rations formidables qui vont com-
mencer.
Bavarois refoulés
Paris, 14 août,
Aucun fait saillant ne s’est produit hier.
On signale seulement quelques escarmou-
ches de patrouilles et des engagements
d’avant postes.
Deux compagnies du 18» d’infanterie bava-
rois ont été refoulées vigoureusement à
Chambrey, laissant de nombreux morts et
des blesses.
Ce que disent les Prisonniers Allemands
Paris, 14 août.
Les prisonniers allemands interrogés don-
nent tons nne double impression : leur mo-
ral est médiocre et iis sont affamés ; la plu-
part semblent peu intelligents et aucun ne
paraît savoir exactement pourquoi iis ont
été mobilisés.
L’un d’eux, questionné sur les causes de
la guerre, telles que ies conçoit l’opinion
allemande a répondu : « Das ist nie ht ein
volkskrieg, das ist ein offizier-krieg. » (Ce n’est
pas une guerre populaire, c’est une guerre
d’officiers).
Cette formule simpliste montre à quel
point l’esprit agressif du gouvernement im-
périal a dérouté et déconcerté une bonne
partie de l’opinion allemande.
Les Français retenus en Allemagne
Paris, 14 août.
(Jn certain nombre de membres de la co-
lonie française de Frankfort ont été retenus
par les autorités allemandes à Donsueschin-
gen.
Conseil des Ministres
Paris, 14 août.
Les ministres se sont réunis ce matin en
Conseil à l’Élysée, sous la présidence de M.
Poincaré.
Les ministres ont entendu l'exposé des
mesures prises :
i» ParM. Noulens, pour favoriser la re-
prise des affaires ;
2° Par M. Sarraut, pour assurer la rentrée
scolaire en octobre ;
Et 3» par M. Thomson, pour l’ajournement
du paiement des loyers d’août et de septem-
bre.
Une Note du Ministre
de l’Istruction Publique
Pari», 14 août.
Le ministre de l’instruction publique a
prescrit Iss dispositions nécessaires pour que
les oeuvres scolaires ne soient pas interrom-
pues.
Les services de l’enseignement seront as-
surés pour la rentrée d’octobre.
Les sessions des examens auront lieu à la
date fixée.
L’enseignement supérieur sera continué
dans une mesure compatible avec les néces-
sités dqja détense.nationale.
Tontes les dispositions sont prises pour
que la rentrée scolaire puisse se faire nor-
malement eu octobre.
Un Aviotj Allemand à Vesoul
Vesoul, H août.
Un avion allemand portant un drapeau
français, survola dans ia matinée Vesonl,
Lure tt lança trois bombes sur ia gare de
Vesoul et deux sur la gare de Lure.
Les dégâts sont insignifiants.
La fusillade des tronpes françaises déter-
mina la fuite de l’avion.
Le Dépalé allemand Liebknecht
Paris, 14 août.
On annonce que le député socia-
liste allemand Liebknecht, ayant
refusé de rejoindre son corps, a été
fusillé»
Général allemand tué
Bruxelles, 14 août (sous réserves).
Le général allemand Von-Euumch aurait
été tué.
W GRAVE ÉCHEC ALLEMAND
en Belgique
Selon un télégramme de Bruxelles,
reproduit par les journaux français, les
Belges, apres un combat terrible .auraient
réussi à tourner l’aile droite de l’ennemi.
Les Allemands se seraient enfuis ea
désordre.
Les Troupes françaises en Belgique
Bruxelles, 14 août.
On annonce que des forces françaises assex
importâmes sont entrées en Belgique par
Charleroi.
Ces forces ont comme point de direction
Gembioux,
Un Engagement
Londres, 13 août.
Un communiqué officiel dit qu’un combat
a eu lieu au Nord-Ouest de Hasselt, entre
une division de cavalerie belge, contre une
brigade diufanterie et une division de
cavalerie allemande, que Fort croit être la
deuxième division et comprenant 2,h0*
hommes, appuyée par uu bataillon d’infan-
terie et 12 canons.
La Bataille de Haelen
Bruxelles, 13 août.
Selon de nouveaux détails donnés sur la
bataille de Haelen, ce furent des patrouilles
de carabiniers qui signalèrent l’approche de
l’ennemi.
Les tronpes belges prirent immédiatement
place dans les tranchées. Lorsque l'ennemi
arriva, il fut reça par une vive fusillade.
L’artillerie allemande tira sur les tran-
chées des Belges qui se replièrent derrière
Haelen, mais bientôt des renforts arrivèrent.
Pendant toute ia journée, le combat con-
tinua malgré la supériorité ea nombre des
Allemands, qui furent repoussés avec de
fortes pertes. Les pertes belges ne sont pas
importantes.
Le viljage de Haelen a beaucoup souffert.
La nuit, sur le front des troupes belges»
est calme.
La circulation des trains est rétablie jus-
qu'à Landen.
Les Blessés d’Haelen
Bruxelles, 13 août:
Le nombre des blessés belges, dans, te
Combat d’Haeien, serait de 200.
Brillants laits d’Armes des Belges
Bruxelles, 14 août- -
Deux cents cyclistes militaires ont cerné
hier 4Û0 Allemands ; ils ea tuèrent un'grand
nombre, en capturèrent nne cinquantaine,
dispersèrent les autres.
La cavalerie se distingua particulièrement
contre les uhians sur ta rive droite de ta
Meuse.
Ls bombardement de Liège continue
Bruxelles, 14 août,
Les Allemands cessèrent le bombardement
des forts de Liège sur la rive droite de ia
Meuse. Ils attaquèrent ceux de la rive gau-
che, surtout le fort Pontisse.
On dit que les torts de Namur sontencore
plus redoutables que ceux de Liège.
Les habitants de la ville ont été désarmés
par crainte des représailles de l’ennemi.
Les atrooités allemandes
Bruxelles, 14 août.
Les carabiniers cyclistes belges racontent
que ies Allemands tuent les prisonniers.
L’Ambassadeur d’Autriche en Italie
Rome, tt août.
Le baron Maccliio, ambassadeur d’Autri-
che-Hongrie, pendant le congé de M. Merey,
est arrivé à Rome cet après-midi.
La Flotte Anglaise va agir
contre l’Autriche
Londres, 13 août.
L’amirauté a donné l’ordre à la Hotte bri-
tannique de ia Méditerranée de commencer
les hostilités contre l’Autrichè.
Les Croiseurs Allemands
Constantinople, 14 août. I
Suivant des informations reçnes.des Dar-
danelles, ie Goeben et le Bresieau, contraire-
ment aux affirmations du gouvernement
ottoman, n’auraient pas encore amené le
pavillon allemand etn’auraient pas débarqué
leur équipage.
Succès des Troupes Russes
Saint-Pétersbourg, 14 août.
Un communiqué de l’état-major général
dit, que dans ie combat de Sokal, la cavale-
rie russe débusqua d’nne position fortifiée,
ie 5e lanciers, le 3» hussards et une partie
du 15« dragons, ainsi que deux bataillons du
55e d’infanterie.
Les soldats de la Landsturm défendant les
forêts de Sokal s’enfuirent sans attendre
l’issue du combat.
Les Russes continuant la poursuite de l’en-
nemi, anéantirent à Higuet, le 11e régiment
de lanciers.
Entre Sboraz et Siniagovka, la cavalerie
russe attaqua six compagnies et deux esca-
drons autrichiens, elle sabra une compagnie
du 35» régiment de Landwehr.
Les tentatives des autrichiens pour appro-
cher du camp russe au Sud de Sboraz furent
repoussées par l’artillerie qui leur infliges
des pertes importantes.
Les Autrichiens en Serbie
Belgrade, 14 août.
Les Autrichiens ont passé la rivière
Drina.
Les Serbes se portent au-devant d’eux.
L'Attitude des Monténégrins
Gel ligné, 14 août.
Le gouvernement dément l’occupation du
'mont Tarabosch par ies Monténégrins et ait
tonte intention offensive en Albanie,
Administrateur • Délégué-Gérnn?
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LES SOCIALISTES
i ALLEMANDS
’W
Que font les socialistes allemands ?
Telle est la question que beaucoup se
posent depuis le début de la guerre.
En France, nous avons assisté à un
mouvement populaire unanime qui a
porté magnifiquement toute la nation
vers la frontière et qui est une de nos
principales raisons de croire en la vic-
toire. L'attitude de nos militants
socialistes a été pour beaucoup dans
cette unanimité ; sans hésiter, ils ont
pris le parti de la patrie ; le meurtre
même de leur chef vénéré, Jaurès,
bien loin de les rejeter dans l'opposi-
tion, a été pour eux l’occasion de scel-
ler leur réconciliation avec tous les
partis ; la tombe de Jaurès n’est plus
que celle d’un grand Français et tous
vont se battre d’un même élan pour
la défense des idées de droit et de
liberté qui lui étaient chères et qui
représentent le génie même de la
Francel
r Pendant ce temps-là que font les
socialistes allemands ? Ils n’ont aucun
droit à défendre dans cette guerre
d’agression'HùÂt là 'responsabilité re-
pose toute entierè sur leur gouvernè-
ment arrogant et présomptueux: cer-
tes, nous n’attendons pas d eux qu’ils
se refusent en masse au devoir mili-
taire, comme en aumn pays aucun
citoyen ne saurait le faire quand, la
patrie est en danger ; mais se sont-ils
révélés, comme on nous l’avait prédit,
militaristes et pangermanistes.à touts
crins, au premier commandement de
Vempereur ? Ou bien y a-t-il dans ta
masse prolétarienne un sourd mé-,
contentement qui alourdirait la mar-
che des armées et qui, aux premières
défaites, éclaterait pour châtier les
auteurs responsables d’une politique
de folie et de meurtre ?
La Gazette de Cologne, en date du
S août, vient de nous apporter, après
bien des détours, un écho de ce qiii
s’est passé au Reichstag dans la séan-
ce qui a suivi la déclaration de guerre ;
or elle nous donne le texte intégral
de la déclaration faite au nom de son
parti par le député Haase, un des lea-
ders de la Sociàl-Démocratie; ce texte,
dans son ensemble, diffère considéra-
blement de l’extrait tendancieux que
l’officieuse agence Woeff avait télé-
graphié à l’étranger et d’où il résul-
tait que « l’union était parfaite » en-
tre les socialistes et les autres partis.
Sans doute les socialistes ont voté
les crédits demandés et se sont décla-
rés prêts, devant le fait accompli, à
défendre lesfrontières de leur pays,
mais ce n’est pas sans avoir fait d’abord
les plus expresses réserves sur les res-
ponsabilités encourues par ceux qui
ont déchaîné cette guerre.
Le député Haase rappela que son
parti avait combattu de toutes ses
forces la politique impérialiste qui
allait répandre lin torrent de sang sur
toute l'Europe et il ajouta : « Ce sont
les déjenseurs de cette politique qui
en portent devant le monde là pleine
responsabilité ». Il termina son dis-
cours par ces mots qu’il faut retenir
textuellement :
t Nous nous trouvons en état de
guerre et sous la menace d’invasions
ennemies dans notre pays. Nous n’a-
vons plus à nous prononcer sur la rai-
son d’être de cette guerre et il ne
reste plus qu’à étudier les moyens de
défendre nos frontières. Mais - nrnra
avons le droit de penser avec douleur
aux millions de compatriotes qui se
trouvent entraînés, malgré eux, dans
cette catastrophe 1
Ainsi tandis qu’à Paris le groupe
socialiste, dans la mémorable séance
du 4 août, s'associait tout entier à
l’enthousiasme patriotique qui a sou-
levé la Chambre autour du gouverne-
ment de la défense nationale, à Ber-
lin, à la même heures un des chefs du
parti qui compte le plus de voix dans
le pays, osait dire, à la face de l’em-
pereur, que des millions d’A llemands
étaient entraînés malgré eux à la
guerre/
Cette déclaration du député Haase
nous éclaire déjà sur l’état des es-
prits dans les milieux socialistes alle-
mands, mais il vient de nous arriver
une nouvelle qui, pour autant qu’elle
est sûre, en dit plus long en moins
de mots : Liebknecht, aya.it refusé
de rejoindre son corps, a été fusillé !
Le député Liebknecht on le sait,
était peut-être l’homme le plus en vue
de la Social Démocratie ; il tenait de
Jaurès par son talent et son autorité
et d’Hervé par l’audace de ses concep-
tions, Il était l’antimilitariste avancé
de son parti. Or tandis que son condis-
ciple et ami Hervé demande à s’enga-
ger en criant « Vive la France ...
tout court / », lui a refusé de rejoin-
dre son corps. Rien ne pouvait mieux
marquer la différence qu’il y a entre
les deux pays : La France, forte de
son droit, tout entière soulevée pour
une guerre nationale, l’Allemagne,
écrasée sous sa responsabilité, et déjà
mûre pour les luttes intestines !
Nous ne voulons pas prophétiser,
mais la mort de Liebknecht, si elle se
confirmé, va peut-être précipiter les
événements et, par une juste Némésis,
l’impérialisme allemand sera écrasé,
non seulement par les peuples libres
ligués contre lui, mais aussi par ce
qui reste de liberté en Allemagne
même.
CASPAR-JORDAN.
Le Képe de la Terreur en Alsace
(RÉCIT D'UN JOURNAL SUISSE)
Pour la première fois, depuis l’interruption
des communications motivées par la mobi-
lisation, nous avons reçu, hier, les jour-
naux de la Suisse. Dans le nombre,nous trou-
vons cette dépêche expédiée de Bâle, au Jour-
nal de Genève et qui donne d’intéressants
renseignements rétrospectifs sur la situation
en Alsace à ta veille et an moment de la dé-
claration de guerre ;
Un témoin oculaire me confirme l'énorme con-
centration de troupes allemandes qui s’est forcée
à U forteresse d'Ustin. Le pont de bateaux reliant
Iluningue à la rite shisse du Rhin est supprimé 1.
Le génie allemand #rasé sur une largeur de
300 mètres prés de Sirenz la magnifique forât de
la HarÜt, qui s’étend dê Saint-Louis jusque près de
Colmar. Une tranchée de H kilomètres y doit cer-
tainement être pratiquée dans te but d’ouvrir pas-
sage S des projections électriques vers la trouée
des Vosges.
On ne parle plus guère à Bâle que de l’exécu-
tion sommaire de Mme Favre-Scfcwaiz, dame al-
sacienne très connue dans la société de Bâie et
habitant Lorrach, accusée d’asoir tenté de faire
sauter le tuuiid do la ligne du Rhin près de Leo-
polldshobe.
Mme Favre-Schwarz est, dit-on, fille de M.
Schwarz Koechlin. Son mari est un grand indus-
triel qui possède à Lorrach une teinturerie.
Des réfugiés apportent à chaque instant des dé-
tails nouveaux sur le régime auquel est soumise
Ta population autochtone d’Alsace-Loi raine. On
vit dans un état d’igaorance complet sur tout ce
qui se passe.Dans chaque rédaction des'journaux
qui n’ont pas été supprimés, un officier se lient
en permanence et contrôle ce qui s’imprime.
Le bruit court qu'un grand nombre d’Alsaciens
suspects auraient été fusillés, mais on confirme
seulement l’exécution, a Metz, de l’abbé Thilmont
et, â Saales, du curé et du maire.
Ce dernier était accusé d’avoir livré à une pa-
trouille de hussards français une des feuilles de
route qu’il était chargé de transmettre à ses admi-
nistrés. Saales est situé directement a la frontière
et les dernières maisons du territoire allemand
touchent les premières maisons du territoire fran-
çais.
Parmi les arrestations en masse qui ont été opé-
rées, on cite MM. Dollinger, Fiiilhard, d recteur dé
l’hôtel d'Alsace, von der Weld, banquier à Bisch-
wyler, et du docteur Biicher, personnalité bien
connue dans le monde des lettres et des arts. M.
le docteur Bûcher a fondé le musée alsacien et la
« Revne alsacienne ».
On ajoute qu’en fait la mobilisation a commencé
en Alsace dés le jeudi 33 juillet.
Le correspondant do Journal de Genève ter-
mine sa dépêche en disant que « les officiers
allemands montraient une telle assurance
qu’ils déclaraient à qui voulaient les enten-
dre ne pas prévoir d’obstacle sérieux dans
leur marche sur Paris ».
L’INCIDENT DES CROISEURS ALLEMANDS
La France, S’Âofieîsrre et !a Russie
lent des représentations
à Constantinople
Il est dit que l’histoire du Breslau et du
Goeben sera étrange jusqu’au bout.
Mercredi soir, on apprenait que la Porte
avait acheté ces deux croiseurs et qu’elle y
avait fait aiborer ie drapeau turc après dé-
barquement des équipages.
Cette décision du gouvernement ottoman
avait provoqué une véritable stupeur dans
les chancelleries de Paris, de Londres et de
Pétersbourg. Elle était, en effet, contraire
an droit des gens, qui ne comportait d’ail-
leurs d’autres solutions que le désarmement
QU le renvoi dapsJ.es inngt ipintrc heure»;
Dans l'après-midi d’hier, les trois ambas-
sadeurs de la Triple-Entente faisaient nne
démarche conjointe, auprès du grand vizir,
pour le rappeler au respect des traités et lui
demander aes explications sur son altitude
future.
Or, hier soir, d’après des informations qui
paraissent sérieuses, la Turquie, rectifiant
son affirmation de fa veille, annonçait que
le drapeau allemand flottait toujours sur le
Breslau et le Goeben et que les équipages aile*
mands étaient restés à bord.
Le gouvernement ottoman veut-il violer
ses engagements envers l’Europe ou, au
contraire, s’inclinera-t-il tardivement devant
tes prescriptions du droit, en renvoyant les
deux croiseurs dans l’Archipel ?
■HT III II mu II Ml II I fil I III II I ^ I ■! IM» fini I II H III II I—
Les Puissances neutres convoquées
par ie Gouvernement Belge
Le ministre des affiires étrangères va réu-
nir les représentants accrédités auprès du
gouvernement belge et appartenant anx na-
tions qui ne sont pas entraînées dans la
guerre actuelle : Italie, Ho),lande, Turquie,
Bulgarie, Roumanie, Grèce, Suède, Norvège,
Danemark, Suisse, Espagne, Portugal, Etats-
Unis, les républiques américaines, la Chine
et le Japon. Le ministre leur donnera con-
naissance de toutes tes violations du droit
des gens, de toutes les infractions à la con-
vention de Genève et à Pacte général de la
Conférence de La Haye commises par les
troupes de l'Allemagne qui avait souscrit à
cette Convention.
Le ministre énumérerait tous les actes de
barbarie ; massacre des blessés, abus du
drapeau blanc, assassinat des populations
paisibles, pillage des caisses publiques et
privées commis par les soldats allemands en
Belgique. _ , .
Le ministre prierait les agents diploma-
tiques de télégraphier ces faits à leurs gou-
verneraents pouramenerleur intervention,
LA GUERRE
Sommaire des principaux faits relatifs à ta guerre, dont les détails se trouvent ‘dans tes
Communiqués officiels et les dépêches Havas.,
A HJA. IVItOIVXIËItE L’EST
14 Août. — Les troupes françaises, qui occupant la crête des Vosges, défendent
leurs positions avec avantages répétés, notamment aux pois du Bonhomme, de Sainte-
Marie, de Saales.
Les succès de nos troupes sur l’Othain sont confirmés. Les Français tiennent la
vallée de Bruche.
. — Les deux bataillons français qui s’étaient emparés du village de La Garde,en terri-
toire annexé, ont dû rétrogader sur Xures, en arrière de Château-Salins.
— Un avion allemand survole Vesoul, lance trois bombes sans résultats et s’enfuit
sous une vive fusillade.
— Deux compagnies du 18® bavarois ont été refoulées à Chambrey, aux environs
de Château-Salins, avec de nombreuses pertes.
— Plusieurs Allemands coupables d’espionnage, notamment le maire et le receveur
des postes de Thann (Haute-Alsace), ont été fusillés.
— La concentration des troupes d’Algérie est terminée, après leur débarquement à
Marseille. Elles forment environ deux corps d’armée réunis dans la région de Belfort.
EN BELGIQUE
*14 Août.— Les Belges après un vif combat à Diest,‘auraient tourné l’aile droite de
l’ennemi, et les allemands seraient en déroute.
— Le général allemand von Emmich aurait été tué.
— Des forces françaises assez importantes sont entrées en Belgique, par Charleroi,
au N.-E. de Maubeugé, ayant comme point de direction Gembioux, au N. de Fleurus et
de Ligny.
JEIW ALLEMAGNE
14 Août. — Le député socialiste allemand Liebknpcht ayant refusé de rejoindre
son corps, a été fusillé.
A. JL4V FRONTIÈRE RUSSO-AUTRICHIENNE
13 Août. — Les Russes franchissent la frontière deGalicie, s'emparent de Sokal,
au Nord de Lemberg. Leur cavalerie chasse les Autrichiens au delà du Bug, rivière
parallèle à la frontière.
A I.A FRONTIÈRE AUSTRO-SERBE
14 Août. — Les Autrichiens ont passé la Drina. Les Serbes se portent au-devant
d’eux.
EN TURQUIE
13 Août.— A Constantinople, le Goeben et le Breslau, croiseurs allemands, n’ont
pas encore amené leur pavillon et ont gardé leurs équipages.
CBmmiipis otfioiBlg
Paris 13 août, 8 h. 10. .
LE COMBAT SUR L’OTHAIN
Un avantage significatif
Le combat qui s’est livré sur l’Othain, le 11
août, s’est poursuivi le 12 août dans des condi-
tions très brillantes.
Il convient d'en résumer les péripéties :
Le premier acte a été l’attaque de deux ba-
taillons français par des forces allemandes très
supérieures en nombre. Les deux bataillons se
sont repliés, mais dans la nuit même ils ont,
avec du renfort, prononcé une contre-attaque
extrêmement vigoureuse. Cette contre-attaque,
appuyée par notre artillerie, a obligé les Alle-
mands à une retraite précipitée au cours de
laquelle ils ont perdu de nombreux morts et
blessés.
Nous avons fait de nombreux prisonniers.
C’est au cours de cette contre-attaque que les
Allemands ont abandonné une batterie d’artil-
lerie, trois mitrailleuses et plusieurs caissons
de munitions.
Notre avantage s'est poursuivi, hier, 12 août.
Une batterie française a surpris le 21? régiment
de dragons allemands, pied à terre. Nos piè-
ces ont immédiatement ouvert le feu et ie régi-
ment a été anéanti.
Le résultat de ce double succès a ôté immé-
diatement seqsible. Non seulement, le mouve-
ment en avant des forces allemandes s'est ar-
rêté dans cette région, mais leurs colonnes se
sont repliées suivies de près par les nôtres.
C’est au cours de cette poursuite que nous
avons trouvé dans les villages voisins, Piiion et
autres, de nombreux blessés Allemands atteints
dans le combat de la veille.
Neuf officiers et un millier d’hommes blessés
et prisonniers sont restés dans nos mains.
-fM7I7 BRILLANT D’UN AVION FRANÇAIS
Un avion français en reconnaissance en Lor-
raine a été poursuivi par deux avions alle-
mands. Les appareils allemands étaient plus
forts et plus rapides que l'appareil français.^
ils étaient montés par trois- pecsonnés munies
d’armes à répétition. L’aviateur français e pu
échapper à cette poursuite et rentrer dans nos
lignes. Il n'a pas été blessé.
Succès Français à ta Crète des Vosges
Parmi les divers engagements, il
convient de signaler tout spéciale-
ment ceux par lesquels nos troupes
se sont emparées de la crête des
Vosges et se sont maintenues sur
ces positions depuis cinq jours,
malgré les contre-attaques des
Allemands, vigoureusement con-
duites.
■ Au col du Bonhomme, au col de
Sainte-Marie, au col de Saales, nos
troupes ont repoussé tous les ef-
forts de l’ennemi, supérieur en
nombre.
Au col de Saales, les Allemands
ont mis en ligne, à côté de leurs
troupes exténuées, dos formations
de réserve. Ces formations n’ont
pas tenu et ont été obligées de se
replier, puis, finalement, de mettre
bas les armes : une section entière
s’est rendue avec ses mitrailleuses.
Nous tenons la vallée de la Bruche.
ÉCHEC FRANÇAIS A XURES
Deux bataillons, qui s'étaient emparés du vil-
lage de la Garde, en ont été chassés par une
contre-attaque allemande très supérieure en
nombre. Ile ont été. rejetés sur Xures.
LE PREMIER OFFICIER DÉCORÉ
Le général Joftre, commandant en chef, en
vertu des pouvoirs que lui a conféré le ministre
de la guerre, décision du 5 août 1914, a nommé
chevalier de la Légion-d’Honneur, le lieutenant
de dragons Bruyant.
Cet officier, dit le texte de la nomination, ac-
compagné de sept cavaliers, n’a -pas hésité à
charger un peloton d’une trentaine de iihlans.
Il a tué de sa main t’officier ennemi et a mis en
déroute le peloton allemand en lui infligeant
dss.pertes sérieuses.
LA PREMIÈRE MÉDAILLE MILITAIRE
Le général en chef a conféré la médaille mi-
litaire au brigadier de dragons Escofûer pour
avoir chargé avec la plus grande bravoure et
avoir reçu plusieurs blessures.
SUCCÈS DE LA CAVALERIE BELGE
Il se confirme que la cavalerie belge a obtenu
à Duit un succès brillant.
Les Allemands ont été repoussés; Us ont
subi des pertes sérieuses.
LES PRISONNIERS ALLEMANDS AU COURS
DES ORÉRATIONS AUTOUR DE LIÈGE
L’armée belge a fait plus de 2,000 prison-
niers allemands.
En raison de l’exiguïté de son territoire, le
gouvernement belge a demandé au gouverne-
ment français d’assurer leur internoménf.
D'autre part, sur les divers points 'de notre
frontière, les troupes de couverture ont fait
plus de 1,500 prisonniers.
MESURES DE RIGUEUR CONTRE LES
ALLEMANDS EN ALSACE
Au cours des dernières opérations, on a sur-
pris en flagrant délit d’espionnage plusieurs
personnes. Ces coupables ont été traduits en
Conseil de guerre. Plusieurs d’entre eux, entre
autres le maire et le receveur des postes de
Tham ont été fusillés.
Paris, 14 août, 17 h, 50.
COMPAGNIES BAVAROISES SURPRISES PAR
NOS TROUPES
~ JUicun fait saillant ne s’est produit hier.
Quelques escarmouches de patrouille et des en-
gagements d’avant-poste s ont seulement eu
lieu. A Chambrey notamment, deux compagnies
du 18e régiment d’infanterie bavaroise ont été
surprises par nos troupes et refoulées vigou-
reusement en laissant un assez grand nombre
de morts et de blessés.
LE BULLETIN ORDINAIRE DES ATROCITÉS
ALLEMANDES
A la bataille de Liège, des soldats allemands
ont tué un médecin belge qui, avec ses deux
fils, relevait les blessés et Us ont tiré sur un
convoi de voitures d’ambulance passant à proxi-
mité. Ces détails ont été fournis à la « Gazette
de Lauzanne » par des Bernois dignes de foi
qui avaient assisté à la bataille.
NOMBREUSES PATROUILLES ALLEMANDES
RÉFUGIÉES ET INTERNÉES EN SUISSE
On mande de Berne que depuis le début des
hostilités, de nombreuses patrouilles alleman-
des dont une commandée par un officier, ont
fui devant nos troupes et se sont réfugiées en
territoire suisse où elles ont été internées. Par
contre, aucun soldat français n’a franchi la
frontière suisse.
LE MINISTRE DU COMMERCE FRANÇAIS
vient de faire signer un décret modifiant le
paiement des loyers, à Paris et en province
dans les conditions ci-après : « Est ajourné le
paiement des loyers arrivant à échéance en
août et septembre. Quand il s’agira d’un loyer
inférieur à 1,000 francs à Paris ou 600 dans
les villes de 10,000 habitants et au-dessus;
B00 francs et au-dessus, 300 francs dans les
communes de 15,000 et au-dessus et 100 francs
dans les autres.
Le Conseil examinera, avant l’échéance du 15
octobre, la situation des familles qui paient un
loyer plus important dont le chef ou les en-
fants sont partis aux armées.
LE GÉNÉRAL FRENCH, commandant en chef
de l’armée anglaise d’opérations, est depuis ce
matin au quartier général français. Avant de
i ejoindre son poste de commandement dans le
Nord de la France, il a tenu à saluer le Pré-
sident de la. République et le Président du
Conseil.
Il arrivera à Paris demain et y séjournera
quelques heures.
Dfpëciiss Havas
Pouf éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celtes qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessus.
Les Troupes Africaines
vont entrer en action
Vesoul, U août.
Les opérations de concentration
des troupes d’Algérie et leur trans-
port en France sont complètement
terminés.
Le bombardement de Bône et de
Philippeville par les deux croiseurs
allemands n’eut aucun effet et la
mobilisation, la concentration, le
transport et le débarquement s’ef-
fectuèrent avec le même ordre, la
même méthode et la même régula-
rité que pour les corps d’armée de
la Métropole.
Aujourd’hui les troupes d’Afrique
sont composées en majeure partie
de tirailleurs indigènes et sont réu-
nies dans la région de Belfort. Elles
forment environ deux corps d’ar-
mée prêts à participer aux opé-
rations formidables qui vont com-
mencer.
Bavarois refoulés
Paris, 14 août,
Aucun fait saillant ne s’est produit hier.
On signale seulement quelques escarmou-
ches de patrouilles et des engagements
d’avant postes.
Deux compagnies du 18» d’infanterie bava-
rois ont été refoulées vigoureusement à
Chambrey, laissant de nombreux morts et
des blesses.
Ce que disent les Prisonniers Allemands
Paris, 14 août.
Les prisonniers allemands interrogés don-
nent tons nne double impression : leur mo-
ral est médiocre et iis sont affamés ; la plu-
part semblent peu intelligents et aucun ne
paraît savoir exactement pourquoi iis ont
été mobilisés.
L’un d’eux, questionné sur les causes de
la guerre, telles que ies conçoit l’opinion
allemande a répondu : « Das ist nie ht ein
volkskrieg, das ist ein offizier-krieg. » (Ce n’est
pas une guerre populaire, c’est une guerre
d’officiers).
Cette formule simpliste montre à quel
point l’esprit agressif du gouvernement im-
périal a dérouté et déconcerté une bonne
partie de l’opinion allemande.
Les Français retenus en Allemagne
Paris, 14 août.
(Jn certain nombre de membres de la co-
lonie française de Frankfort ont été retenus
par les autorités allemandes à Donsueschin-
gen.
Conseil des Ministres
Paris, 14 août.
Les ministres se sont réunis ce matin en
Conseil à l’Élysée, sous la présidence de M.
Poincaré.
Les ministres ont entendu l'exposé des
mesures prises :
i» ParM. Noulens, pour favoriser la re-
prise des affaires ;
2° Par M. Sarraut, pour assurer la rentrée
scolaire en octobre ;
Et 3» par M. Thomson, pour l’ajournement
du paiement des loyers d’août et de septem-
bre.
Une Note du Ministre
de l’Istruction Publique
Pari», 14 août.
Le ministre de l’instruction publique a
prescrit Iss dispositions nécessaires pour que
les oeuvres scolaires ne soient pas interrom-
pues.
Les services de l’enseignement seront as-
surés pour la rentrée d’octobre.
Les sessions des examens auront lieu à la
date fixée.
L’enseignement supérieur sera continué
dans une mesure compatible avec les néces-
sités dqja détense.nationale.
Tontes les dispositions sont prises pour
que la rentrée scolaire puisse se faire nor-
malement eu octobre.
Un Aviotj Allemand à Vesoul
Vesoul, H août.
Un avion allemand portant un drapeau
français, survola dans ia matinée Vesonl,
Lure tt lança trois bombes sur ia gare de
Vesoul et deux sur la gare de Lure.
Les dégâts sont insignifiants.
La fusillade des tronpes françaises déter-
mina la fuite de l’avion.
Le Dépalé allemand Liebknecht
Paris, 14 août.
On annonce que le député socia-
liste allemand Liebknecht, ayant
refusé de rejoindre son corps, a été
fusillé»
Général allemand tué
Bruxelles, 14 août (sous réserves).
Le général allemand Von-Euumch aurait
été tué.
W GRAVE ÉCHEC ALLEMAND
en Belgique
Selon un télégramme de Bruxelles,
reproduit par les journaux français, les
Belges, apres un combat terrible .auraient
réussi à tourner l’aile droite de l’ennemi.
Les Allemands se seraient enfuis ea
désordre.
Les Troupes françaises en Belgique
Bruxelles, 14 août.
On annonce que des forces françaises assex
importâmes sont entrées en Belgique par
Charleroi.
Ces forces ont comme point de direction
Gembioux,
Un Engagement
Londres, 13 août.
Un communiqué officiel dit qu’un combat
a eu lieu au Nord-Ouest de Hasselt, entre
une division de cavalerie belge, contre une
brigade diufanterie et une division de
cavalerie allemande, que Fort croit être la
deuxième division et comprenant 2,h0*
hommes, appuyée par uu bataillon d’infan-
terie et 12 canons.
La Bataille de Haelen
Bruxelles, 13 août.
Selon de nouveaux détails donnés sur la
bataille de Haelen, ce furent des patrouilles
de carabiniers qui signalèrent l’approche de
l’ennemi.
Les tronpes belges prirent immédiatement
place dans les tranchées. Lorsque l'ennemi
arriva, il fut reça par une vive fusillade.
L’artillerie allemande tira sur les tran-
chées des Belges qui se replièrent derrière
Haelen, mais bientôt des renforts arrivèrent.
Pendant toute ia journée, le combat con-
tinua malgré la supériorité ea nombre des
Allemands, qui furent repoussés avec de
fortes pertes. Les pertes belges ne sont pas
importantes.
Le viljage de Haelen a beaucoup souffert.
La nuit, sur le front des troupes belges»
est calme.
La circulation des trains est rétablie jus-
qu'à Landen.
Les Blessés d’Haelen
Bruxelles, 13 août:
Le nombre des blessés belges, dans, te
Combat d’Haeien, serait de 200.
Brillants laits d’Armes des Belges
Bruxelles, 14 août- -
Deux cents cyclistes militaires ont cerné
hier 4Û0 Allemands ; ils ea tuèrent un'grand
nombre, en capturèrent nne cinquantaine,
dispersèrent les autres.
La cavalerie se distingua particulièrement
contre les uhians sur ta rive droite de ta
Meuse.
Ls bombardement de Liège continue
Bruxelles, 14 août,
Les Allemands cessèrent le bombardement
des forts de Liège sur la rive droite de ia
Meuse. Ils attaquèrent ceux de la rive gau-
che, surtout le fort Pontisse.
On dit que les torts de Namur sontencore
plus redoutables que ceux de Liège.
Les habitants de la ville ont été désarmés
par crainte des représailles de l’ennemi.
Les atrooités allemandes
Bruxelles, 14 août.
Les carabiniers cyclistes belges racontent
que ies Allemands tuent les prisonniers.
L’Ambassadeur d’Autriche en Italie
Rome, tt août.
Le baron Maccliio, ambassadeur d’Autri-
che-Hongrie, pendant le congé de M. Merey,
est arrivé à Rome cet après-midi.
La Flotte Anglaise va agir
contre l’Autriche
Londres, 13 août.
L’amirauté a donné l’ordre à la Hotte bri-
tannique de ia Méditerranée de commencer
les hostilités contre l’Autrichè.
Les Croiseurs Allemands
Constantinople, 14 août. I
Suivant des informations reçnes.des Dar-
danelles, ie Goeben et le Bresieau, contraire-
ment aux affirmations du gouvernement
ottoman, n’auraient pas encore amené le
pavillon allemand etn’auraient pas débarqué
leur équipage.
Succès des Troupes Russes
Saint-Pétersbourg, 14 août.
Un communiqué de l’état-major général
dit, que dans ie combat de Sokal, la cavale-
rie russe débusqua d’nne position fortifiée,
ie 5e lanciers, le 3» hussards et une partie
du 15« dragons, ainsi que deux bataillons du
55e d’infanterie.
Les soldats de la Landsturm défendant les
forêts de Sokal s’enfuirent sans attendre
l’issue du combat.
Les Russes continuant la poursuite de l’en-
nemi, anéantirent à Higuet, le 11e régiment
de lanciers.
Entre Sboraz et Siniagovka, la cavalerie
russe attaqua six compagnies et deux esca-
drons autrichiens, elle sabra une compagnie
du 35» régiment de Landwehr.
Les tentatives des autrichiens pour appro-
cher du camp russe au Sud de Sboraz furent
repoussées par l’artillerie qui leur infliges
des pertes importantes.
Les Autrichiens en Serbie
Belgrade, 14 août.
Les Autrichiens ont passé la rivière
Drina.
Les Serbes se portent au-devant d’eux.
L'Attitude des Monténégrins
Gel ligné, 14 août.
Le gouvernement dément l’occupation du
'mont Tarabosch par ies Monténégrins et ait
tonte intention offensive en Albanie,
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