Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 août 1914 13 août 1914
Description : 1914/08/13 (A34,N12058). 1914/08/13 (A34,N12058).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722213
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
54- fan» — f <2,058 (SS Pages» Jjgiïm - ftltlTIOIS MUlAW - 5 {Mm £12 Pages* Mi R m t#H
Admînîslralenr-Déléffué- Gérant
O. RAMDOLET
ifaMsîraüoii, Impressions et Annoaoss, TEL. 10.4?
SB, Rue Fontenelle, 35
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Rêgio
REDACTEUR EN CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14.80
Secrétaire Général : TE. VALLÉE
Rédacilon, 35, rue Fonfeneüe - Tét. 7.60
ANJfONCE» '
AU HAVRE..... BUREAU DU-JOURNAL. 112, boni 1 de Strasoourg.
£ L’AGENCE HAVAS; 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
4a PETIT HA VUE est désigné pour las Annonces Judiciaires et légales
Les Hostilités sur tout le front
ENCORE UNE PREUVE
l» lipaleS lin Tsar el du Kaiser
Les heures d’attente sont longues,
surtout lorsque l’objet de l’attente est
si grave. Nons-nous excusons presque
de ne pouvoir que répéter à nos lec-
teurs que les troupes françaises sont
en contact avec l'ennemi sur tout le
front; mais ils savent que toute la
presse Jrançaise s’est patriotiquement
résignée à ne donner que des nou-
velles autorisées p.&r le gouvernement
afin dé ne fournir aucune indication
à l’adversaire.
Soyons donc patients, et calmement
patients ; c’est pour le moment une
des meilleurs marques de patriotisme
que peuvent donner ceux qui restent.
En attendant que la situation per-
mette au gouvernement de nous ren-
seigner davantage, ce qui ne tardera
jas sans doute, nous pouvons continuer
q Jeuiileter les annales diplomati-
gués de cette- guerre. Après le Livre
Jlleu anglais dont nous avons parlée,
voici le Livre Blanc allemdnd qui est
Mon moins, instructif ; il renferme les
dépêches qui ont été échangées direc-
tement, on le sait, entre le tsar et le
kaiser a la veille même des hostilités-
JVous les donnons ci-dessous, d’après
le Giornalc d’Itaiia.
On y verra- la- preuve de cette chose
extraordinaire, bien qu’elle ne nous
étonne plus, qu’un empereur allemand
ayant accepté d’être le médiateur en-
tre deux Etats a si bien{ compris son
rôle qu’il a lui-même déclaré la guerre
à celui qui Vavait- chargé de cette mis-
sion. 'XsHEmi:
C.-J,
L'Empereur Guillaume ouvre la'conversa-
tion au moment même où: l’Aufriche déclare
la guerre-à la-Serbie:
Guillaume II à Nicolas II, 28 juillet, i(Th. 43 j
du soir t
Avec une- grande inquiétude, j’appreads- l’im-
pression quo l’action austro-hongroise a produite !
dans ton Empire. L’agitation sans scrupule qui
s’exerce depuis des années, en Serbie a-déterminé
l’assassinat de François, Ferdinand. Les Serbes,
sont encore dominés par I'csprit-qui les a poussés
à l’assassinat de leur roi et de leur reine, Sans
aucun doute, tu conviendras avec moi que tous
deux, comme tous les autres souverains, avons
intérêt à ce que tous ceux qui portent la respon-
sabilité de eefc horrible crime soient punis.
D’autre part, je comprends très bien combien
pour toi et ion gouvernement il est difficüe-d’ailcr
contre l’opinion publique. Grâce à l’amité qui de-
puis longtemps me lié élroilement à François-
Joseph, je déploie sur l’Àutriche-Hongcie toute
mon influence pour la pousser à s’entendre ou-
vertement et pSciSquoment avec la Russie. J’es-
père ardemment qué(n aideras mes efforts pour
éloigner les difficultés actuellement existantes.
Ton dévoué cousin,
GUILLAUME.
Remarquez le ton conciliant et amical de
la dépêche et aussi l'habileté de l’ailusion à
l’attenlat-de Bélgrqde de 1908. Le but est très
clair. Il s’agit de détourner la Rassie de la
cause slave. Mais la manoeuvre est vouée à
l’insuccès . Voici la réponse du tsar :
Nicolas II à Guillaume II, 29 juillet, 10 li.
matin :
Je me réjouis de te savoir rentré: en Allemagne
en ce moment sérieux. Je te prie vivement de
m’aider, lîaé guerre honteuse a été déclarée4_UJL,
pays faible. L’iudignçtion est énorme en Russie,
je la-partage. Je prévois que bit niôt je ne pour-
rai plü3 résister aux pressions gui s’exerce sur
moi et que je serai obligé de prendre des mesures
qui provoqueront la guerre;
Pour éviter te malheur que serait une guerre
européenne, je te prie, au nom de notre ancienne
smiliô, dé faire tout lé possiùie pour empêcher
l’alliée d’aller trop loin,
NICOLAS.
Déjà le désaccord éclats. La Russie n’en-
tend pas lâcher la Serbie. C'est a l’Autriche
de décider ia paix! Guillaume II insiste pour-
tant.
Guillaume II à Nicolas II, 29 juillet, 6 h. 30
soir :
J’ai reçu ton télégramme. Je partage ton désir
de maintenir la paix. Cependant, je ne. puis con-
sidérer la guerre austro-hongroise comme une
guerre honteuse, parce que l’Autiioiie-Hongrie
sait p;r expérience que tes proraessesde la Serbie,
quand elles’n’existent qttè sür'le papier, ne valent
rien. Selon moi, l’âction austro-hongroise doit
être considérée comme une tentative pour o ble-
uir que cette fois les promesses serbes soient
maintenues, Je suis fortifié dans cette opinion
par l’engagement-du Cabinet austro-hongrois de
ne rechercher aucune conquête territoriale en
Serbie.
Je croirqu’une entente directe entre Ion gou-
vernement et Vienne est possible et désirable;
une ententes que, comme je te l’ai dit, mon gou-
vernement appuierait dé toutes ses forces- N«tu-
rciiement les mesures militeîres pourraient être
considérée par l'Autriche-Hongrie comme une
menace, et pourraient provoquer le malheur que
nous voulons conjurer et; rendre impossible là
mission médiatrice que j’ai assumée avec em-
pressement êii suite do ton appel à mon amitié et
mon aida.
GUILLAUME.
Ce qui saule aux yeux dans cette dépêche,
c’est l’appel à i’caiénte directe entre Vienne
et Pétersbonrg. Ainsi se trouve prouvé, jus-
qu’à l’évidence, que l'Allemagne n’a jamais
voulu entendre parler des projets de média-
tion anglais. C’est, en effet, pondant cette
période des 28, 29 juillet, que l’initiative du
Voreign Oilicc se développe. Le kaiser, lui, ne
veut entendre parler que d’entente directe.
Le Tsar, pourtant, ne se démonte pas. Il
sspose très clairement aa’il est obligé de
prendre des précautions militaires vis-â-vis
de l’Autriche, li annonce des explications
pins précises par l’organe du général russe
attaché à la. personne de Guillaume II.
Nicolas II à Guillame II, 30 juillet, i heure
après-midi :
Je te remercie cordialement de ta prompte ré-
ponse. Ce soir j’envoie Tatischef avec instruc-
tions. Les mesures militaires aelueiies étaient
déjà décidées il y cinq jours environ pour nous
défendre contre les préparatifs autrichiens. J’es-
père'de tout mon coeur que ces mesures n’empô-
çheront pas ta lâche de médiateur à laquelle ' je-
liens beaucoup. Nous avons besoin de ia pression-
sur l’Autriche-Hongrie pour qu’elle s’eniende
avec nous. <
NICOLAS.
Ici, une lacune; Cette dépêche' du tsar a
évidemment provoqué une réponse dont
nous pouvons deviner les grandes lignes par
la réplique du tsar.
Nicolas II à Guillaume II, 39 juillet, dans
la soirée :
Je te remercie cordialement pouMa médiation
qui fait espérer une solution: pacifique. Véritable-
ment, il est impossible d’arrêter nos préparatifs
militaires, rendus nécessaires par la mobilisation
autrichienne. Nous ne désirons pas une guerre et
tant que dureront les tractations avec l’Aulriche,*
mes troupes no prendront aucune attitude hos-
tile, je l’en-donne solennellement ma parole. J’ai-
confiance dans la grâce'de Dieu, et j’espère en le
succès de ta médiation à Vienne, pour le bien de
nos pays et ia paix européenne. Cordialement et
tout dévoué à. toi.
NICOLAS.
Evidemment, Guillaume II s’est plaint des
armements-russes (mobilisation de 14 corps
ordonnée le 29). Mais, pour le rassurer-, Ni-
colas II engage sa parole d’honneur de ne
prendre aucune attitude hostile tant que
dureraient les tractations avec l'Autriche par
l’intermédiaire de Guillaume II. Gela devait
suffire. Et, pourtant, un revirement soudain
se produit chez le kaiser, qui adreste cette
sorte d’âvant-ullinmUim :
Guillaume II à Nicolas II, 30 juillet, mi-
nuit.
Pendant que ma médiation, assumée- selon ton
désir, entre ton gouvernement et le gouverne-
ment viennois était en pleine action, les troupes
ont été mobilisées contre mon alliée l’Autriche-
Hongrie, ce qui a rendu mon action presque illu-
soire. -Néanniioine j« la: continu^ii Or, je rCÇots
dès nouvelles certaines sur, tes préparatifs belli-
queux à mes frontières. La responsabililé de la
sûreté de mon empire m’oblige A prendre des
contre-mesures.défensives.
J’ai fait tous-mes efforts en faveur du maintien
de la paix. Je ne porterai pas la responsabilité du
malheur qui menaeo le monde- civilisé. Ën ce
moment lu as encorda possibilité de le conjurer.
Personne ne menace rnonneur et la force de la
Russie, qui aurait pu alteodre le résultat de mes.
efforts. L’smitië que pour toi, pour ton pays, j’aj
juré au, lit de- mort de mon grand père, m’a tou-
jours été sacrée et je sais demeuré- (Mêle à la
Russie dans lés moments les plus difficiles, dans
la dernière guerre notamment. Aujourd’hui la paix
européenne né peut être sauvée que pgr toi, si la
Russie se décide à arrêter les mesures; mi(tiaifes
qui menacent l’Allemagne et l’Autricbeiiongrie.
GUILLAUME.
Dans l’intervalle, le parti militaire a per-
suadé au kaiser que là Russie armait contre
l’Altemagne. Cette soirée du 30 juillet a été
le moment décisif de la crise, Dès lors, la
partie est liée. L’ultimatiMn allemand part
pour Pétepsboung, et? Guillaume II l’appuie
de ce dernier télégramme :
Guillaume II à Nicolas II, 30 juillet; i heure
après-midi :
Mon ambassadeur a été- chargé de signaler à
ton gouvernement tes dangers-et les graves con-
séquences d’une mobilisation: Gomme je te le
disais hier dans mon- dernier télégramme, l’Au-
triehe-Hongrie ne mobilise conlre la Serbie qu’une
partie de son armée. Si maintenant, comme c’est
certain, tu mobilises contre l’Aulriche-Hongrie,
la mission que lu m’as.confiéç est rendue difficile
sinon impossible. La difficulté de la décision à
prendre repose maiatea*n*-»«* >«,» cpMutujr.-tÿiar
“là respoBsàniirtcae la guerre ou de ia paix.
GUILLAUME.
La concloslon à retenir est que l'Allema-
gne a, dès le début', voulu acculer la Russie
à une capitulation ou à la guerre, et que
tous les compromis honorables ont été im-
pitoyablement écartés à Berlin. La prémédi-
tation, sinon de Guillaume II, du moins de
la camarilla militaire, ne peut plus être con-
testée.
les Militaires blessés eu oeoits
Comment les familles seront renseignées
Il sera donné prochainement, à la caserne
de la nie. dé Bellèchasse, à Paris, dés nou-
velles des soldats aux familles qui' en récla-
meront.
Le bruit s’était répandu que plusieurs fa-
milier avaient déjà été avisées du décès de
leurs parents. Quelques centaines d© per-
sonnes, inqnièoes, se sont rendues au bureau
de renseignements nouvellement établi.
Elles ont trouvé, placardé à l'extérieur de
la caserne, eêt avis :
Aucune listé officielle de blessés n’est encore
parvenue au ministère de ta guerre.
Jusqu’à ce jâhj les pertes sont très minimes.
Les réponses-aux demandes formulées pourront
ôtee retirées dans les mairies de Paris à partir du
20 août.
Les personnes qui veulent des nouvelles
ont à remplir une des feuilles qu® le minis-
tère de la guerre met à leur disposition'
dans Iss mairies. Elles indiquent le nom,
les'prénoms exacts, le régiment, le bataillon
ou la section du seoidat, son matricule, si
possible, et son emploi.
Le demandeur dit «on- nom,, son adresse,
et indique son degré de parenté.
Ces formalités sont absolument obliga-
toires.
Contrairement aux bruits qui ont couru,
le ministère de la guerre n’a prévenu aucun®
famille parisienne d’un décès.
Mais quelques familles ont pu être avisées
directement par les chefs de corps.
. En cas de mort ou de blessures graves,
dans l’avenir et sans demande, les familles
éprouvées seront d’aiüeors prévenues aussi
vite et aussi exactement que possible,.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faifs relatifs à-la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et let dépêches Bavas.
A TL. A FRONTI i*î 5*^3 SX K L’EST
10 Août. — A Mangienncs, dans là région de Spincourt, an N.-E, de Verdun,
l’enuemi est refoulé. Une batterie allemande ajst détruite. Nos troupes s’emparent dé
trois canons, de trois mitrailleuses et de deux çfaissons de munitions.
11 Août. — Sur presque toutle front, naà troupes sont eu contact avec lfènnemi.
Dans la région de GMteau-Salins, un régiment de cavalerie allemande est fort éprouvé:
Vers Jloncel, un bataillon allemand et une: batterie sont repoussés avec de grosses
pertes.
— Dans la même région, le. village de hagarde; en territoire annexé, est enlevé à la
baïonnette.
— Le commandant* de la* place de Longwy, sommé de se rendre, refuse fiè-
rement. * if
— Un communiqué officiel dément-,qu’aff-engagement important ait eu lieu aux
environs de Givet. -i / - - f ? , »
12 Août. — Unenolemet au point la situation militaire dans l’Est et notamment-
dans la Haute-Alsace, en avant de Belfort. La situation stratégique reste-excellente.
10 Août. — Un combat important a lieu, entre Tirlemont et Sainttrond; aux envi-
rons de Orsmaei et de Gùssenhoven> entre Liège et Louvain; au Nord de la ligne allant
de Bruxelles à la frontière. Les lanciers belges doivent se retirer devant des forces su-
périeures.
11 Août. — Le combat recommence au nain, sur le front de Sainttrond-Jodoigne.
j-es Belges: résistent, victorieusement.
12 Août,— L’armée belge n’est pas entaméel Un aéroplane* allemand' est atteint par
les forts de Namur.
— Suivant information dé source officielle, les Belges reprennent l’offensive et oc-
cupent à nouveau-Landen-.
— Les forts de Liège tiennent toujours. L’état major allemand se barricade dans
un. couvent de la ville; par crainte d’un retomroffensif des Belges.
— Deux, mille cavaliers allemands s’avancent VERS Tirlemont,, à l’Est de Louvain-,
L’infanterie belge les force à la retraite stir Spfinttrond-Warenne et au-delà.
— Dans la province de Namur, des patrouilles de uMans sont repoussées.
— Les uhlans sont entrés à Rasselt, dans lé Limbourg, au Nord de Liège. Us enlè-
vent plus de 2 millions de francs.
— Le mouvement de-retraite des Allemands qui s’étaient engagés de Liège vers
Louvain, s accentue,(Note officielle).
. .. KJg Ï34>*yi*, AJVISE
ïé Aopt. —.La Hollande achève sa mobiJisaMom L’étet dé'guerre est proeiamé dans
le Brébaht; le Limbourg, la- Zélande et le Gueljdre.
A 1.,.%. FKONTIÈRB AU®TFïftO-XXTJSS!fSX3
12-Août. — Les Autrichiens occupent Andreff ; ils y commettent des atrocités. Le*
bourgmestre est brûlé vif,
— L’artillerie de la forteresse de Ivovno atteint un aéroplane. L’aviateur est blessé.
EIV @SK5.5£E1S
12 Août.— La mobilisation serbe s’eftèctue avec une rapidité et une régularité re-
marquables.
—- Les Monténégrins et les Serbes opèrent léur jonction à Djelrejtch.
Ciiiiiiie Milite
12 août, 8 h, 10,
SUCCÈS D’AVANT-POSTES
Nos Irouges sont presqus sur toutle front en,
contact-avec l’ennemi. Voici les faits les plus
saillants qui se sont déroulés aux avant-postes.
Comme on va le voir, ils sont tout à l’hon-
neur de nos soldivs qui; font preuver partout
d'un coqrage et d'une ardeur irrésistibles,
A MANQIENNE
Dans la, région de Spincourt, au Nord-Est de
Verdun,les forces allemandes ont attaqué) dans
-hr^oime du 10, les avant-postes français .Ceux-
ci se sont initialement repliés devant l'effort
ennemi, mais bientôt, grâce à l’intervention
de- notre réserve qui se tenait à-proximité,
l’offensive a été reprise. L'ennemi a été'refoulé,
subissant des pertes-oonsidérabTesT
Une batterie allemande a ôt&tistrwte par le
feu de notre artillerie et nos troupes se sont
emparées dè trois canons, de trois mitrailleuses
et de deux- oaissons de munitions,
On signale qu’un régiment de cavalerie alle-
mande a été très fortement éprouvé dans la ré-
igjon de Ghâteau-Salin. Vers Moncel, qn batail-
lon et une. batterie allemande, venant de Vie,
ont tenté d’attaquer nos avant-postes. 11s ont été
vigoureusement refoulés a/ec grosses pertes.
Dans cette même région,, c’est-à-dire entre
Ghâteau-Salin et Avricount, Je village dé La-
garde, situé' en territoire annexé, a été enlevé
à ia baïonnette avec un entrain admirable.
Les Allemands, ne résistent décidément pas à
'arme blanche.
DEVANT LO N GW Y
Les Allemands se sont présentés devant
Longwy, qu'ils ont sommé de se rendre. Le
commandant de la place- a refusé fièrement.
Longwy n’est pas à proprement parier une
place forte, car elle n’a pas d’ouvrages déta-
chés et ne possède qu’une simple enceinte à la
Vauban. Elle date de la deuxième moitié du
dix-septième siècle.
EN HOLLANDE
La Holjande a achevé- sa mobilisation. L'état
de guerre est proclamé dans lé BYabant, le Lim-
bourg, la Zélande et le Gitetdre au Sud du Va al.
EN SERBIE
Malgré les difficultés des communications, la
mobilisation générale s’est effectuée avec une
rapidité et une régularité remarquables.
AUTOUR DE LIÈéE
On ne signale aucun incident. Les troupes
ennemies travaillent aux-travaux dè retranche-
f/nent. Les Allemands ont fait sauter la voie fer-
i rêe de Liège k Louvain%
NOS AVIONS
î Un certain nombre d’avions français se sont
trouvés fortuitement réunis hier soir, à Bruxel-
les pour raison de service.
; Un seul de ess ayions.avait une avarie qui a
'ôté. immédiatement réparéeT'La présence de
nos officiers aviateut's-a soulevédans la popu-
lation un enthousiasme-indescriptible.
; A-u milieu d’une foule énorme qui poussait
des acclâmatibns vibrantesdos officiers se
sont rendus à la légation, de France, aocompa-
’ gnés- par l’avjateur belge prinoe Henri de-Ligne,
• Notre ministre à, Bruxelles, Mx Klobulowski,
t leur a offert une coupe de champagne et a
porté un toast à la Belgique et A la France
unies dans les airs comme sur terre.
RUSSIE,
Conformément à-la résolution de la Douma,
prise dans sa séance du 8 août, le télégramme
-suivant a été adressé aujourd’hui à la Chambre
française : « La Douma russe envoie au Parle-
ment français son salut fraternel, en exprimant
—loo suntiments de tout le peuple russe.
. La Douma est assui'ée que les exploits dès
f. -armées alliées soutenues par la puissante An-
t gleterro ramèneront l’Europe dans la voie de là
civilisation et du progrès. »
AS Amlt, â -fô-ll. 53.
EN BELGIQUE ET SUR LA FRONTIÈRE
DE BELGIQUE
On a raconté- qu'un engagement important
aurait eu lieu aux environs do Givet. Rien est
moins exact mais, ce qui semble avoir donné
naissance à ce bruit c’est quo depuis le début
des hostilités, dé nombreux cavaliers en, pa-
trouille ont été, capturés aux a bords delà fron-
tière franco-belge, entre Dînant, Rochefort et
Givet et qu’après avoir été dirigés chaque jour
sur Mézières, ils ont été transférés, à-cause de
leur ndfnbre, dans la direction de Reims.
Par Contré, en Belgique, un engagement as-
sez-sérieux a eu lieu du côté de Tirlemont et
l’armée belge, ay.là encore, résisté énergique-
ment à l’attaque allemande.
SERBIE
Les opérations militaires austro-serbes peu-
vent se résumer- ainsi : après plusieurs essais
infructueux dé traverser la frontière-norç[ de la
Serbie .en sept points différents, lés Autrichiens
ont abandonné l’offensive, ayant été sérieuse-
ment repoussés sur toute la ligne, grâce au tir
excellent de l'artillerie' serbe avec l’aida pré-
cieux de l'infanterie.
Les Autrichiens ont subi des pertes énor-
mes, dont le nombre n’a pas été rendu pu-
blic.
Les pertes serbes sont également élevées.
L’objectif principal des généraux autrichiens
était de tourner Belgrade et clé converger, sur
la route stratégique de Belgrade à Nich, con-
duisant dans l’intérieur de la Serbie. Los Au-
trichiens ont fait aussi' une attaque à Loanitza
.sur la frontière bosniaque ; lk encore, ils ont
rencontré une partie de l’armée serbe de la
Drina et ont subi des pertes énormes.
Malgré toutes ces attaques, pas un soldat-
autrichien vivant n’est sur le territoire serbe.
Les opérations militaires futures de la Serbie
vont dépendre de celles de la Russie.
Dépêches Hâves
Pour éviter les~ doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessus.
Mise au point
Paris 12 août, té h. 29.
On communique une mise au point sur la
situation militaire et sur les engagements
signalés jusqu’à ce jour qui ne tarent que
des affaires a’avant-postes,
’ On dément les bruits tendancieux lancés
an sujet du nombre da tués et de blessés
dans l’affaire de Mulhouse. Il fat dit qu’il
atteignait vingt mille alors que nos effectifs
engagés sont (oin d’atteindre vingt mille. Les
événements se bornèrent à ceci :
La brigade d’infanterie ponsséé en pointe
snr Mainoùse pour y détruire le centre d’in-
formations fut contre attaquée par tout le
l&e corps allemand et une: division du 13».
S& mission terminée elle seretira sur l’ordre
du commandant de corps d’armée.
Toutes les forces allemandes la suivirent
et se heurtèrent à notre ligne de résistance
principale qui ne fut pas, forcée.
Nous dispmoss dans la Haute-Alsace de
forces considérables appuyées par la place
de Belfort.
La situation stratégique reste inchangée
et excellente. — (Havas).
La Position des Belligérants à Mulhouse
Dans les milieux oifieiels, on fiait remar-
quer, au sujet de la situation à Mulhouse,
que jamais ia ville n’a été occupée par les
troupes françaises. Elles sont entrées dans
celte placé ouverte, puis elles sont immédia-
tement allées occuper les positions qui en-
tourent la ville et sur- lesquelles- ellespou-
,vaiont -opposer efficacement une résistance.
Les Allemands ne sont pas rentrés, hier
soir, à Mulhouse, ns. ont tenté, dans un ef-
fort suprême, d’enlever les positions occu-
pées par les troupes françaises.
Ils n’ÿ. ont pas réussi.
A cela se borne l’affaire de Mulhouse.
Nos-troupes pouvaient d’autant moins res-
ter dans fa ville que celle-ci, sur certains
points, avait été minée par les Allemands et
qu’au, surplus il n’y avait aucun intérêt stra-
tégique et militaire à faire effort pour tenir
dans une place onverte.
Dans là Hâuté-Alsace, le seul, combat
réel qui ait été engagé est celui quia été li-
yrô-à Aiikfrch'.
Patrouilles allemandes capturées
Paris, iâ août ,
Un communiqué officiel -dément qu’un en-
gagement important se soit produit aux en-
virons de. Gêy et.
Il explique que depuis le début deî hosti-
lités, de nombreux cavaliers ea patrouille
'dirent capturés aux abords de la, frontière
franco belge,' entre Dînant, Rochefort et
'Givet.
Dirigés quotidiennement sur Mézières, ils
furent lransférés, en raison de leur nombre,
dans la direction: de Reims.
Las Etrangers ea France
Paris, 12-août.
Ûn certain nombre d’Allemands et d’Aus-
tro-Hongrois se sont mis sous la protection
dje la France et ont été dirigés sur la com-
mune da Basocbegouet ; ils ont écrit à. M.
Millevoys en exprimant leur profonde re-
lconnaissance pbur. les autorités françaises
qui s’efforcèrent de leur rendre l’existence
là moins -péninle possible.
Prisonniers allemands à Nancy
Le Journal de la Meurthe annonce que, dans
la nuit de mardi à mercredi dernier, plu-
sieurs détachements de uhlans et chevau-
iégers ont ôté amenés* au 20« corps, puis à la
prison^ en attendant qu’ils soient évacués
"SBvfaueutre.
’ G eut dix prisonniers ont été-ajSsi conduits
à la prison*. Ils avaient été capturés le iOBg
de la frontière, où, par quelques groupes,
ils sa livraient à des incursions sur le ierri-
i tpire français. Sur l’un deux, on tvouva-rm
■ paquet de tabac français et des tablettes de
ciafâ comme seuls en possèdent nos soldats,
* Il est à peine besoin de dire que ces pri-
sonniers ont été respectés par là population.
üh Télégramme du Président
de la Chambre Belge
Bruxelles, 12 août.
Le président do la Chambre a télégraphié
au président de la Dc-uma pour le remercier
des félicitations adressées à l'armée belge et
pour former des voeux pour la victoire de
ceux qui* luttent pour la défense du droit et
de là justice,
Aviateurs allemands capturés
Les journaux annoncent qu’un aéroplane
allemand survolant Namur, fut, atteint par
les forts. Les deux officiers qui le montaiént
tombèrent et lurent capturés.
La Position des Armées belge et
allemande
Bruxelles (officiel).
La situation reste bonne.
Quelques engagements ont en lien aux
avant-postes, les Allemands paraissent avoir
battu en retraite.
Les belges ont réoccnpé plusieurs points,
notamment Landen, dqnt on dément que la
gare soit détruite par le feu.
Un Engagement près de Tirlemont
Péris, lî août.
Qn mentionne qu’un engagement assez
sérieux se produisit en Belgique, du côté de
Tfrlemont.
‘ Les Beiges résistèrent énergiquement,
Les Memands sont refoulés
Bruxelles, 12 août.
Les paysans accusent les Allemands d’acho-
vèr les blessés.
Deux mille cavaliers allemands se sont
avancés vers Tirlemont, mais les fantassins
' belges lés obligèrent à faire demi tour et à se
replier dans ia direction de Saint-Trond-
Warenne.
La poursuite de l’ennemi a commencé
mardi.. La cavalerie allemande s’est retiré»,
au-delà de Warenne.
Les aviateurs belges ont survolé plusieurs
fois les troupes allemandes jusqu’à la fron-
tière!
Les Allemands à Hasseît
Bruxelles, li soûl.
Le Soir annonce que des uhlans sont en-
trés à Hasseft et ont pris 17,000 francs à la
poste et 2,017.000 francs à la Banque Natio-
nale.
(Hasselt est une ville belge du Limbourg,
stir le Denier).
Les Allemands se retirent
Bruxelles, 12 août (officiel).
L’armée belge* n?a pas été entamée. Les
Allemands ont évacué certains points qu’ils
avaient occupé» lundi et dans la mâtinée de
mardi.
Bragcns allemands- repoussés
Bruxelles, li août.
Hier soir, un escadron de dragons alle-
mands provenant de Liège essaya de sur-
prendre lés B ilges près de Aincffe. Après
trois heures de combat, les Allemands fu-
rent repoussés et abandonnèrent 133 mer s
et 102 prisonniers.
Les pertes belges sont de six tués et quinze
blessés.’
A la &are de Lenden
Les journaux racontent qu’au moment de
la prise de la* gare de Lenden, le train pro-
venant de Bruxelles fut arrêté par six mille
Allemands munis de canons-et de mitrail-
leuses. Les Allemands brisèrent les* appa-
reils- télégraphiques et les signaux, enlevè-
rent les voies et arborèrent lé drapeau alle-
mand. Ils chassèrent le personnel de la, gare;
Les Allemands arrêtèrent un autre train
en tirant sur le mécanicien.
Los Allemands Incendient les Villages
Suivant des fugitifs dé Lenden et des envi-
rons, les Allemands ont incendié plusieurs •
villages. Deux habitants ont raconté qu’ils
n’avaient euï qtfùne démbheure pour fuir.
Le Baron de Zuylen tué
par une patrouille Beige
Bruxelles, 42 août.
! Mu le baron" d'é Znylen, conduisait uns
automobile du génie, snr la route de NamuT
à] Liège. Il donna à la volée le mot de passé
à une sentinelle.
; La patrouille supposant que l’automobile
forçait la consigne, tira unesalve.
Le soldat qui ,accompagnait M. de Zuyien
fut tué ; le baron .grièvement blessé, mourut
à i’hôpital de Namur.,
Le baron de Zaylën est l’automobiliste
bien connu dans les milieux sportifs fran-
çais. Il était le président de l Automobile-
Cinb de Belgique.
Dans la provrace de Namur, sur différents
points, des patrouilles de uhlans ont été re-
poussées avec des pertes.
la Feu dans- une Eglise
Bruxelles, 42 août.
Le journal Le Peuple signale que pendant
une messe pour l’armée belge dite dans
l’église Saint-Antoine, à Lalouvière, un iir-
cendtè dé peu d’importance causa la para»
que ; quatorze femmes furent tuées et plus
da cinquante blessées.
Les Allemands prennent
des Uniformes belges
Bruxelles, 12 août.
L®^Allemands dépouillèrent de leur uni-
forme des soldats belges tués ; ils en revê-
tirent u»e partie de leurs nommes et pen-
dant i’açljon contre les Belges, ce furent
ces soldats travestis qu’ils firent marcher en
,têtè.
Mouysmeni de retraite des allemands
Bruxelles, 12 août.
i Le mouvement de retraite des Allemands
annoncé hier s’accentue. — (Officielle). ,
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-L’Etat-Mfijor Allemand se barricade
à Liège
Liège, t2 soûl.
L’état-major allemand s’est barricadé dans
un couvent du Sacré-Coeur dans la crainte
d’une agression.
Les Allemands ont accumulé
de la' Farine-
Liège, 12 août.
Les Allemands ont accumulé à Liège
une certaine quantité de farine, probable-
ment pour le cas où iis seraient eux-mêmes
investis.
Pts Journans Liégeois sont supprimés
Bruxelles, 12 août
Les Allemands ont supprimé tous les jour-
naux liégeois. Tous les cafés sont fermés i
neuf heurèsdn soir et les habitants ne peu*
vent plus sortir.
Les Eéfugiês russes es Suède
Sioctliolmvi2 août.
On signale le passage en Suèdqde six miilv
Russes expulsés d’Allemagne où ils subirent
des traitements barbares. Les Suédois le:?
logèrent et les nourrirent en les traitant hu-
mainement.
Lis Autrichiens sent repoussés
SaigtePètersbuiirg, 10 sotte.
(Sous toutes réserves)
On mande de Loutsk, province do Vol»
bynie : . -, •
Les S et 9 août, des combats,, ont eu lieu
entre les troupes russes et aafrichienEet
entre Beregteohko et Potcbasf.
Les AütrivhienJ ont été repoussés et sç
Admînîslralenr-Déléffué- Gérant
O. RAMDOLET
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Le Petit Havre
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REDACTEUR EN CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14.80
Secrétaire Général : TE. VALLÉE
Rédacilon, 35, rue Fonfeneüe - Tét. 7.60
ANJfONCE» '
AU HAVRE..... BUREAU DU-JOURNAL. 112, boni 1 de Strasoourg.
£ L’AGENCE HAVAS; 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ J seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
4a PETIT HA VUE est désigné pour las Annonces Judiciaires et légales
Les Hostilités sur tout le front
ENCORE UNE PREUVE
l» lipaleS lin Tsar el du Kaiser
Les heures d’attente sont longues,
surtout lorsque l’objet de l’attente est
si grave. Nons-nous excusons presque
de ne pouvoir que répéter à nos lec-
teurs que les troupes françaises sont
en contact avec l'ennemi sur tout le
front; mais ils savent que toute la
presse Jrançaise s’est patriotiquement
résignée à ne donner que des nou-
velles autorisées p.&r le gouvernement
afin dé ne fournir aucune indication
à l’adversaire.
Soyons donc patients, et calmement
patients ; c’est pour le moment une
des meilleurs marques de patriotisme
que peuvent donner ceux qui restent.
En attendant que la situation per-
mette au gouvernement de nous ren-
seigner davantage, ce qui ne tardera
jas sans doute, nous pouvons continuer
q Jeuiileter les annales diplomati-
gués de cette- guerre. Après le Livre
Jlleu anglais dont nous avons parlée,
voici le Livre Blanc allemdnd qui est
Mon moins, instructif ; il renferme les
dépêches qui ont été échangées direc-
tement, on le sait, entre le tsar et le
kaiser a la veille même des hostilités-
JVous les donnons ci-dessous, d’après
le Giornalc d’Itaiia.
On y verra- la- preuve de cette chose
extraordinaire, bien qu’elle ne nous
étonne plus, qu’un empereur allemand
ayant accepté d’être le médiateur en-
tre deux Etats a si bien{ compris son
rôle qu’il a lui-même déclaré la guerre
à celui qui Vavait- chargé de cette mis-
sion. 'XsHEmi:
C.-J,
L'Empereur Guillaume ouvre la'conversa-
tion au moment même où: l’Aufriche déclare
la guerre-à la-Serbie:
Guillaume II à Nicolas II, 28 juillet, i(Th. 43 j
du soir t
Avec une- grande inquiétude, j’appreads- l’im-
pression quo l’action austro-hongroise a produite !
dans ton Empire. L’agitation sans scrupule qui
s’exerce depuis des années, en Serbie a-déterminé
l’assassinat de François, Ferdinand. Les Serbes,
sont encore dominés par I'csprit-qui les a poussés
à l’assassinat de leur roi et de leur reine, Sans
aucun doute, tu conviendras avec moi que tous
deux, comme tous les autres souverains, avons
intérêt à ce que tous ceux qui portent la respon-
sabilité de eefc horrible crime soient punis.
D’autre part, je comprends très bien combien
pour toi et ion gouvernement il est difficüe-d’ailcr
contre l’opinion publique. Grâce à l’amité qui de-
puis longtemps me lié élroilement à François-
Joseph, je déploie sur l’Àutriche-Hongcie toute
mon influence pour la pousser à s’entendre ou-
vertement et pSciSquoment avec la Russie. J’es-
père ardemment qué(n aideras mes efforts pour
éloigner les difficultés actuellement existantes.
Ton dévoué cousin,
GUILLAUME.
Remarquez le ton conciliant et amical de
la dépêche et aussi l'habileté de l’ailusion à
l’attenlat-de Bélgrqde de 1908. Le but est très
clair. Il s’agit de détourner la Rassie de la
cause slave. Mais la manoeuvre est vouée à
l’insuccès . Voici la réponse du tsar :
Nicolas II à Guillaume II, 29 juillet, 10 li.
matin :
Je me réjouis de te savoir rentré: en Allemagne
en ce moment sérieux. Je te prie vivement de
m’aider, lîaé guerre honteuse a été déclarée4_UJL,
pays faible. L’iudignçtion est énorme en Russie,
je la-partage. Je prévois que bit niôt je ne pour-
rai plü3 résister aux pressions gui s’exerce sur
moi et que je serai obligé de prendre des mesures
qui provoqueront la guerre;
Pour éviter te malheur que serait une guerre
européenne, je te prie, au nom de notre ancienne
smiliô, dé faire tout lé possiùie pour empêcher
l’alliée d’aller trop loin,
NICOLAS.
Déjà le désaccord éclats. La Russie n’en-
tend pas lâcher la Serbie. C'est a l’Autriche
de décider ia paix! Guillaume II insiste pour-
tant.
Guillaume II à Nicolas II, 29 juillet, 6 h. 30
soir :
J’ai reçu ton télégramme. Je partage ton désir
de maintenir la paix. Cependant, je ne. puis con-
sidérer la guerre austro-hongroise comme une
guerre honteuse, parce que l’Autiioiie-Hongrie
sait p;r expérience que tes proraessesde la Serbie,
quand elles’n’existent qttè sür'le papier, ne valent
rien. Selon moi, l’âction austro-hongroise doit
être considérée comme une tentative pour o ble-
uir que cette fois les promesses serbes soient
maintenues, Je suis fortifié dans cette opinion
par l’engagement-du Cabinet austro-hongrois de
ne rechercher aucune conquête territoriale en
Serbie.
Je croirqu’une entente directe entre Ion gou-
vernement et Vienne est possible et désirable;
une ententes que, comme je te l’ai dit, mon gou-
vernement appuierait dé toutes ses forces- N«tu-
rciiement les mesures militeîres pourraient être
considérée par l'Autriche-Hongrie comme une
menace, et pourraient provoquer le malheur que
nous voulons conjurer et; rendre impossible là
mission médiatrice que j’ai assumée avec em-
pressement êii suite do ton appel à mon amitié et
mon aida.
GUILLAUME.
Ce qui saule aux yeux dans cette dépêche,
c’est l’appel à i’caiénte directe entre Vienne
et Pétersbonrg. Ainsi se trouve prouvé, jus-
qu’à l’évidence, que l'Allemagne n’a jamais
voulu entendre parler des projets de média-
tion anglais. C’est, en effet, pondant cette
période des 28, 29 juillet, que l’initiative du
Voreign Oilicc se développe. Le kaiser, lui, ne
veut entendre parler que d’entente directe.
Le Tsar, pourtant, ne se démonte pas. Il
sspose très clairement aa’il est obligé de
prendre des précautions militaires vis-â-vis
de l’Autriche, li annonce des explications
pins précises par l’organe du général russe
attaché à la. personne de Guillaume II.
Nicolas II à Guillame II, 30 juillet, i heure
après-midi :
Je te remercie cordialement de ta prompte ré-
ponse. Ce soir j’envoie Tatischef avec instruc-
tions. Les mesures militaires aelueiies étaient
déjà décidées il y cinq jours environ pour nous
défendre contre les préparatifs autrichiens. J’es-
père'de tout mon coeur que ces mesures n’empô-
çheront pas ta lâche de médiateur à laquelle ' je-
liens beaucoup. Nous avons besoin de ia pression-
sur l’Autriche-Hongrie pour qu’elle s’eniende
avec nous. <
NICOLAS.
Ici, une lacune; Cette dépêche' du tsar a
évidemment provoqué une réponse dont
nous pouvons deviner les grandes lignes par
la réplique du tsar.
Nicolas II à Guillaume II, 39 juillet, dans
la soirée :
Je te remercie cordialement pouMa médiation
qui fait espérer une solution: pacifique. Véritable-
ment, il est impossible d’arrêter nos préparatifs
militaires, rendus nécessaires par la mobilisation
autrichienne. Nous ne désirons pas une guerre et
tant que dureront les tractations avec l’Aulriche,*
mes troupes no prendront aucune attitude hos-
tile, je l’en-donne solennellement ma parole. J’ai-
confiance dans la grâce'de Dieu, et j’espère en le
succès de ta médiation à Vienne, pour le bien de
nos pays et ia paix européenne. Cordialement et
tout dévoué à. toi.
NICOLAS.
Evidemment, Guillaume II s’est plaint des
armements-russes (mobilisation de 14 corps
ordonnée le 29). Mais, pour le rassurer-, Ni-
colas II engage sa parole d’honneur de ne
prendre aucune attitude hostile tant que
dureraient les tractations avec l'Autriche par
l’intermédiaire de Guillaume II. Gela devait
suffire. Et, pourtant, un revirement soudain
se produit chez le kaiser, qui adreste cette
sorte d’âvant-ullinmUim :
Guillaume II à Nicolas II, 30 juillet, mi-
nuit.
Pendant que ma médiation, assumée- selon ton
désir, entre ton gouvernement et le gouverne-
ment viennois était en pleine action, les troupes
ont été mobilisées contre mon alliée l’Autriche-
Hongrie, ce qui a rendu mon action presque illu-
soire. -Néanniioine j« la: continu^ii Or, je rCÇots
dès nouvelles certaines sur, tes préparatifs belli-
queux à mes frontières. La responsabililé de la
sûreté de mon empire m’oblige A prendre des
contre-mesures.défensives.
J’ai fait tous-mes efforts en faveur du maintien
de la paix. Je ne porterai pas la responsabilité du
malheur qui menaeo le monde- civilisé. Ën ce
moment lu as encorda possibilité de le conjurer.
Personne ne menace rnonneur et la force de la
Russie, qui aurait pu alteodre le résultat de mes.
efforts. L’smitië que pour toi, pour ton pays, j’aj
juré au, lit de- mort de mon grand père, m’a tou-
jours été sacrée et je sais demeuré- (Mêle à la
Russie dans lés moments les plus difficiles, dans
la dernière guerre notamment. Aujourd’hui la paix
européenne né peut être sauvée que pgr toi, si la
Russie se décide à arrêter les mesures; mi(tiaifes
qui menacent l’Allemagne et l’Autricbeiiongrie.
GUILLAUME.
Dans l’intervalle, le parti militaire a per-
suadé au kaiser que là Russie armait contre
l’Altemagne. Cette soirée du 30 juillet a été
le moment décisif de la crise, Dès lors, la
partie est liée. L’ultimatiMn allemand part
pour Pétepsboung, et? Guillaume II l’appuie
de ce dernier télégramme :
Guillaume II à Nicolas II, 30 juillet; i heure
après-midi :
Mon ambassadeur a été- chargé de signaler à
ton gouvernement tes dangers-et les graves con-
séquences d’une mobilisation: Gomme je te le
disais hier dans mon- dernier télégramme, l’Au-
triehe-Hongrie ne mobilise conlre la Serbie qu’une
partie de son armée. Si maintenant, comme c’est
certain, tu mobilises contre l’Aulriche-Hongrie,
la mission que lu m’as.confiéç est rendue difficile
sinon impossible. La difficulté de la décision à
prendre repose maiatea*n*-»«* >«,» cpMutujr.-tÿiar
“là respoBsàniirtcae la guerre ou de ia paix.
GUILLAUME.
La concloslon à retenir est que l'Allema-
gne a, dès le début', voulu acculer la Russie
à une capitulation ou à la guerre, et que
tous les compromis honorables ont été im-
pitoyablement écartés à Berlin. La prémédi-
tation, sinon de Guillaume II, du moins de
la camarilla militaire, ne peut plus être con-
testée.
les Militaires blessés eu oeoits
Comment les familles seront renseignées
Il sera donné prochainement, à la caserne
de la nie. dé Bellèchasse, à Paris, dés nou-
velles des soldats aux familles qui' en récla-
meront.
Le bruit s’était répandu que plusieurs fa-
milier avaient déjà été avisées du décès de
leurs parents. Quelques centaines d© per-
sonnes, inqnièoes, se sont rendues au bureau
de renseignements nouvellement établi.
Elles ont trouvé, placardé à l'extérieur de
la caserne, eêt avis :
Aucune listé officielle de blessés n’est encore
parvenue au ministère de ta guerre.
Jusqu’à ce jâhj les pertes sont très minimes.
Les réponses-aux demandes formulées pourront
ôtee retirées dans les mairies de Paris à partir du
20 août.
Les personnes qui veulent des nouvelles
ont à remplir une des feuilles qu® le minis-
tère de la guerre met à leur disposition'
dans Iss mairies. Elles indiquent le nom,
les'prénoms exacts, le régiment, le bataillon
ou la section du seoidat, son matricule, si
possible, et son emploi.
Le demandeur dit «on- nom,, son adresse,
et indique son degré de parenté.
Ces formalités sont absolument obliga-
toires.
Contrairement aux bruits qui ont couru,
le ministère de la guerre n’a prévenu aucun®
famille parisienne d’un décès.
Mais quelques familles ont pu être avisées
directement par les chefs de corps.
. En cas de mort ou de blessures graves,
dans l’avenir et sans demande, les familles
éprouvées seront d’aiüeors prévenues aussi
vite et aussi exactement que possible,.
LA GUERRE
Sommaire des principaux faifs relatifs à-la guerre, dont les détails se trouvent dans les
Communiqués officiels et let dépêches Bavas.
A TL. A FRONTI i*î 5*^3 SX K L’EST
10 Août. — A Mangienncs, dans là région de Spincourt, an N.-E, de Verdun,
l’enuemi est refoulé. Une batterie allemande ajst détruite. Nos troupes s’emparent dé
trois canons, de trois mitrailleuses et de deux çfaissons de munitions.
11 Août. — Sur presque toutle front, naà troupes sont eu contact avec lfènnemi.
Dans la région de GMteau-Salins, un régiment de cavalerie allemande est fort éprouvé:
Vers Jloncel, un bataillon allemand et une: batterie sont repoussés avec de grosses
pertes.
— Dans la même région, le. village de hagarde; en territoire annexé, est enlevé à la
baïonnette.
— Le commandant* de la* place de Longwy, sommé de se rendre, refuse fiè-
rement. * if
— Un communiqué officiel dément-,qu’aff-engagement important ait eu lieu aux
environs de Givet. -i / - - f ? , »
12 Août. — Unenolemet au point la situation militaire dans l’Est et notamment-
dans la Haute-Alsace, en avant de Belfort. La situation stratégique reste-excellente.
10 Août. — Un combat important a lieu, entre Tirlemont et Sainttrond; aux envi-
rons de Orsmaei et de Gùssenhoven> entre Liège et Louvain; au Nord de la ligne allant
de Bruxelles à la frontière. Les lanciers belges doivent se retirer devant des forces su-
périeures.
11 Août. — Le combat recommence au nain, sur le front de Sainttrond-Jodoigne.
j-es Belges: résistent, victorieusement.
12 Août,— L’armée belge n’est pas entaméel Un aéroplane* allemand' est atteint par
les forts de Namur.
— Suivant information dé source officielle, les Belges reprennent l’offensive et oc-
cupent à nouveau-Landen-.
— Les forts de Liège tiennent toujours. L’état major allemand se barricade dans
un. couvent de la ville; par crainte d’un retomroffensif des Belges.
— Deux, mille cavaliers allemands s’avancent VERS Tirlemont,, à l’Est de Louvain-,
L’infanterie belge les force à la retraite stir Spfinttrond-Warenne et au-delà.
— Dans la province de Namur, des patrouilles de uMans sont repoussées.
— Les uhlans sont entrés à Rasselt, dans lé Limbourg, au Nord de Liège. Us enlè-
vent plus de 2 millions de francs.
— Le mouvement de-retraite des Allemands qui s’étaient engagés de Liège vers
Louvain, s accentue,(Note officielle).
. .. KJg Ï34>*yi*, AJVISE
ïé Aopt. —.La Hollande achève sa mobiJisaMom L’étet dé'guerre est proeiamé dans
le Brébaht; le Limbourg, la- Zélande et le Gueljdre.
A 1.,.%. FKONTIÈRB AU®TFïftO-XXTJSS!fSX3
12-Août. — Les Autrichiens occupent Andreff ; ils y commettent des atrocités. Le*
bourgmestre est brûlé vif,
— L’artillerie de la forteresse de Ivovno atteint un aéroplane. L’aviateur est blessé.
EIV @SK5.5£E1S
12 Août.— La mobilisation serbe s’eftèctue avec une rapidité et une régularité re-
marquables.
—- Les Monténégrins et les Serbes opèrent léur jonction à Djelrejtch.
Ciiiiiiie Milite
12 août, 8 h, 10,
SUCCÈS D’AVANT-POSTES
Nos Irouges sont presqus sur toutle front en,
contact-avec l’ennemi. Voici les faits les plus
saillants qui se sont déroulés aux avant-postes.
Comme on va le voir, ils sont tout à l’hon-
neur de nos soldivs qui; font preuver partout
d'un coqrage et d'une ardeur irrésistibles,
A MANQIENNE
Dans la, région de Spincourt, au Nord-Est de
Verdun,les forces allemandes ont attaqué) dans
-hr^oime du 10, les avant-postes français .Ceux-
ci se sont initialement repliés devant l'effort
ennemi, mais bientôt, grâce à l’intervention
de- notre réserve qui se tenait à-proximité,
l’offensive a été reprise. L'ennemi a été'refoulé,
subissant des pertes-oonsidérabTesT
Une batterie allemande a ôt&tistrwte par le
feu de notre artillerie et nos troupes se sont
emparées dè trois canons, de trois mitrailleuses
et de deux- oaissons de munitions,
On signale qu’un régiment de cavalerie alle-
mande a été très fortement éprouvé dans la ré-
igjon de Ghâteau-Salin. Vers Moncel, qn batail-
lon et une. batterie allemande, venant de Vie,
ont tenté d’attaquer nos avant-postes. 11s ont été
vigoureusement refoulés a/ec grosses pertes.
Dans cette même région,, c’est-à-dire entre
Ghâteau-Salin et Avricount, Je village dé La-
garde, situé' en territoire annexé, a été enlevé
à ia baïonnette avec un entrain admirable.
Les Allemands, ne résistent décidément pas à
'arme blanche.
DEVANT LO N GW Y
Les Allemands se sont présentés devant
Longwy, qu'ils ont sommé de se rendre. Le
commandant de la place- a refusé fièrement.
Longwy n’est pas à proprement parier une
place forte, car elle n’a pas d’ouvrages déta-
chés et ne possède qu’une simple enceinte à la
Vauban. Elle date de la deuxième moitié du
dix-septième siècle.
EN HOLLANDE
La Holjande a achevé- sa mobilisation. L'état
de guerre est proclamé dans lé BYabant, le Lim-
bourg, la Zélande et le Gitetdre au Sud du Va al.
EN SERBIE
Malgré les difficultés des communications, la
mobilisation générale s’est effectuée avec une
rapidité et une régularité remarquables.
AUTOUR DE LIÈéE
On ne signale aucun incident. Les troupes
ennemies travaillent aux-travaux dè retranche-
f/nent. Les Allemands ont fait sauter la voie fer-
i rêe de Liège k Louvain%
NOS AVIONS
î Un certain nombre d’avions français se sont
trouvés fortuitement réunis hier soir, à Bruxel-
les pour raison de service.
; Un seul de ess ayions.avait une avarie qui a
'ôté. immédiatement réparéeT'La présence de
nos officiers aviateut's-a soulevédans la popu-
lation un enthousiasme-indescriptible.
; A-u milieu d’une foule énorme qui poussait
des acclâmatibns vibrantesdos officiers se
sont rendus à la légation, de France, aocompa-
’ gnés- par l’avjateur belge prinoe Henri de-Ligne,
• Notre ministre à, Bruxelles, Mx Klobulowski,
t leur a offert une coupe de champagne et a
porté un toast à la Belgique et A la France
unies dans les airs comme sur terre.
RUSSIE,
Conformément à-la résolution de la Douma,
prise dans sa séance du 8 août, le télégramme
-suivant a été adressé aujourd’hui à la Chambre
française : « La Douma russe envoie au Parle-
ment français son salut fraternel, en exprimant
—loo suntiments de tout le peuple russe.
. La Douma est assui'ée que les exploits dès
f. -armées alliées soutenues par la puissante An-
t gleterro ramèneront l’Europe dans la voie de là
civilisation et du progrès. »
AS Amlt, â -fô-ll. 53.
EN BELGIQUE ET SUR LA FRONTIÈRE
DE BELGIQUE
On a raconté- qu'un engagement important
aurait eu lieu aux environs do Givet. Rien est
moins exact mais, ce qui semble avoir donné
naissance à ce bruit c’est quo depuis le début
des hostilités, dé nombreux cavaliers en, pa-
trouille ont été, capturés aux a bords delà fron-
tière franco-belge, entre Dînant, Rochefort et
Givet et qu’après avoir été dirigés chaque jour
sur Mézières, ils ont été transférés, à-cause de
leur ndfnbre, dans la direction de Reims.
Par Contré, en Belgique, un engagement as-
sez-sérieux a eu lieu du côté de Tirlemont et
l’armée belge, ay.là encore, résisté énergique-
ment à l’attaque allemande.
SERBIE
Les opérations militaires austro-serbes peu-
vent se résumer- ainsi : après plusieurs essais
infructueux dé traverser la frontière-norç[ de la
Serbie .en sept points différents, lés Autrichiens
ont abandonné l’offensive, ayant été sérieuse-
ment repoussés sur toute la ligne, grâce au tir
excellent de l'artillerie' serbe avec l’aida pré-
cieux de l'infanterie.
Les Autrichiens ont subi des pertes énor-
mes, dont le nombre n’a pas été rendu pu-
blic.
Les pertes serbes sont également élevées.
L’objectif principal des généraux autrichiens
était de tourner Belgrade et clé converger, sur
la route stratégique de Belgrade à Nich, con-
duisant dans l’intérieur de la Serbie. Los Au-
trichiens ont fait aussi' une attaque à Loanitza
.sur la frontière bosniaque ; lk encore, ils ont
rencontré une partie de l’armée serbe de la
Drina et ont subi des pertes énormes.
Malgré toutes ces attaques, pas un soldat-
autrichien vivant n’est sur le territoire serbe.
Les opérations militaires futures de la Serbie
vont dépendre de celles de la Russie.
Dépêches Hâves
Pour éviter les~ doubles emplois nous ne pu-
blions parmi les dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
dessus.
Mise au point
Paris 12 août, té h. 29.
On communique une mise au point sur la
situation militaire et sur les engagements
signalés jusqu’à ce jour qui ne tarent que
des affaires a’avant-postes,
’ On dément les bruits tendancieux lancés
an sujet du nombre da tués et de blessés
dans l’affaire de Mulhouse. Il fat dit qu’il
atteignait vingt mille alors que nos effectifs
engagés sont (oin d’atteindre vingt mille. Les
événements se bornèrent à ceci :
La brigade d’infanterie ponsséé en pointe
snr Mainoùse pour y détruire le centre d’in-
formations fut contre attaquée par tout le
l&e corps allemand et une: division du 13».
S& mission terminée elle seretira sur l’ordre
du commandant de corps d’armée.
Toutes les forces allemandes la suivirent
et se heurtèrent à notre ligne de résistance
principale qui ne fut pas, forcée.
Nous dispmoss dans la Haute-Alsace de
forces considérables appuyées par la place
de Belfort.
La situation stratégique reste inchangée
et excellente. — (Havas).
La Position des Belligérants à Mulhouse
Dans les milieux oifieiels, on fiait remar-
quer, au sujet de la situation à Mulhouse,
que jamais ia ville n’a été occupée par les
troupes françaises. Elles sont entrées dans
celte placé ouverte, puis elles sont immédia-
tement allées occuper les positions qui en-
tourent la ville et sur- lesquelles- ellespou-
,vaiont -opposer efficacement une résistance.
Les Allemands ne sont pas rentrés, hier
soir, à Mulhouse, ns. ont tenté, dans un ef-
fort suprême, d’enlever les positions occu-
pées par les troupes françaises.
Ils n’ÿ. ont pas réussi.
A cela se borne l’affaire de Mulhouse.
Nos-troupes pouvaient d’autant moins res-
ter dans fa ville que celle-ci, sur certains
points, avait été minée par les Allemands et
qu’au, surplus il n’y avait aucun intérêt stra-
tégique et militaire à faire effort pour tenir
dans une place onverte.
Dans là Hâuté-Alsace, le seul, combat
réel qui ait été engagé est celui quia été li-
yrô-à Aiikfrch'.
Patrouilles allemandes capturées
Paris, iâ août ,
Un communiqué officiel -dément qu’un en-
gagement important se soit produit aux en-
virons de. Gêy et.
Il explique que depuis le début deî hosti-
lités, de nombreux cavaliers ea patrouille
'dirent capturés aux abords de la, frontière
franco belge,' entre Dînant, Rochefort et
'Givet.
Dirigés quotidiennement sur Mézières, ils
furent lransférés, en raison de leur nombre,
dans la direction: de Reims.
Las Etrangers ea France
Paris, 12-août.
Ûn certain nombre d’Allemands et d’Aus-
tro-Hongrois se sont mis sous la protection
dje la France et ont été dirigés sur la com-
mune da Basocbegouet ; ils ont écrit à. M.
Millevoys en exprimant leur profonde re-
lconnaissance pbur. les autorités françaises
qui s’efforcèrent de leur rendre l’existence
là moins -péninle possible.
Prisonniers allemands à Nancy
Le Journal de la Meurthe annonce que, dans
la nuit de mardi à mercredi dernier, plu-
sieurs détachements de uhlans et chevau-
iégers ont ôté amenés* au 20« corps, puis à la
prison^ en attendant qu’ils soient évacués
"SBvfaueutre.
’ G eut dix prisonniers ont été-ajSsi conduits
à la prison*. Ils avaient été capturés le iOBg
de la frontière, où, par quelques groupes,
ils sa livraient à des incursions sur le ierri-
i tpire français. Sur l’un deux, on tvouva-rm
■ paquet de tabac français et des tablettes de
ciafâ comme seuls en possèdent nos soldats,
* Il est à peine besoin de dire que ces pri-
sonniers ont été respectés par là population.
üh Télégramme du Président
de la Chambre Belge
Bruxelles, 12 août.
Le président do la Chambre a télégraphié
au président de la Dc-uma pour le remercier
des félicitations adressées à l'armée belge et
pour former des voeux pour la victoire de
ceux qui* luttent pour la défense du droit et
de là justice,
Aviateurs allemands capturés
Les journaux annoncent qu’un aéroplane
allemand survolant Namur, fut, atteint par
les forts. Les deux officiers qui le montaiént
tombèrent et lurent capturés.
La Position des Armées belge et
allemande
Bruxelles (officiel).
La situation reste bonne.
Quelques engagements ont en lien aux
avant-postes, les Allemands paraissent avoir
battu en retraite.
Les belges ont réoccnpé plusieurs points,
notamment Landen, dqnt on dément que la
gare soit détruite par le feu.
Un Engagement près de Tirlemont
Péris, lî août.
Qn mentionne qu’un engagement assez
sérieux se produisit en Belgique, du côté de
Tfrlemont.
‘ Les Beiges résistèrent énergiquement,
Les Memands sont refoulés
Bruxelles, 12 août.
Les paysans accusent les Allemands d’acho-
vèr les blessés.
Deux mille cavaliers allemands se sont
avancés vers Tirlemont, mais les fantassins
' belges lés obligèrent à faire demi tour et à se
replier dans ia direction de Saint-Trond-
Warenne.
La poursuite de l’ennemi a commencé
mardi.. La cavalerie allemande s’est retiré»,
au-delà de Warenne.
Les aviateurs belges ont survolé plusieurs
fois les troupes allemandes jusqu’à la fron-
tière!
Les Allemands à Hasseît
Bruxelles, li soûl.
Le Soir annonce que des uhlans sont en-
trés à Hasseft et ont pris 17,000 francs à la
poste et 2,017.000 francs à la Banque Natio-
nale.
(Hasselt est une ville belge du Limbourg,
stir le Denier).
Les Allemands se retirent
Bruxelles, 12 août (officiel).
L’armée belge* n?a pas été entamée. Les
Allemands ont évacué certains points qu’ils
avaient occupé» lundi et dans la mâtinée de
mardi.
Bragcns allemands- repoussés
Bruxelles, li août.
Hier soir, un escadron de dragons alle-
mands provenant de Liège essaya de sur-
prendre lés B ilges près de Aincffe. Après
trois heures de combat, les Allemands fu-
rent repoussés et abandonnèrent 133 mer s
et 102 prisonniers.
Les pertes belges sont de six tués et quinze
blessés.’
A la &are de Lenden
Les journaux racontent qu’au moment de
la prise de la* gare de Lenden, le train pro-
venant de Bruxelles fut arrêté par six mille
Allemands munis de canons-et de mitrail-
leuses. Les Allemands brisèrent les* appa-
reils- télégraphiques et les signaux, enlevè-
rent les voies et arborèrent lé drapeau alle-
mand. Ils chassèrent le personnel de la, gare;
Les Allemands arrêtèrent un autre train
en tirant sur le mécanicien.
Los Allemands Incendient les Villages
Suivant des fugitifs dé Lenden et des envi-
rons, les Allemands ont incendié plusieurs •
villages. Deux habitants ont raconté qu’ils
n’avaient euï qtfùne démbheure pour fuir.
Le Baron de Zuylen tué
par une patrouille Beige
Bruxelles, 42 août.
! Mu le baron" d'é Znylen, conduisait uns
automobile du génie, snr la route de NamuT
à] Liège. Il donna à la volée le mot de passé
à une sentinelle.
; La patrouille supposant que l’automobile
forçait la consigne, tira unesalve.
Le soldat qui ,accompagnait M. de Zuyien
fut tué ; le baron .grièvement blessé, mourut
à i’hôpital de Namur.,
Le baron de Zaylën est l’automobiliste
bien connu dans les milieux sportifs fran-
çais. Il était le président de l Automobile-
Cinb de Belgique.
Dans la provrace de Namur, sur différents
points, des patrouilles de uhlans ont été re-
poussées avec des pertes.
la Feu dans- une Eglise
Bruxelles, 42 août.
Le journal Le Peuple signale que pendant
une messe pour l’armée belge dite dans
l’église Saint-Antoine, à Lalouvière, un iir-
cendtè dé peu d’importance causa la para»
que ; quatorze femmes furent tuées et plus
da cinquante blessées.
Les Allemands prennent
des Uniformes belges
Bruxelles, 12 août.
L®^Allemands dépouillèrent de leur uni-
forme des soldats belges tués ; ils en revê-
tirent u»e partie de leurs nommes et pen-
dant i’açljon contre les Belges, ce furent
ces soldats travestis qu’ils firent marcher en
,têtè.
Mouysmeni de retraite des allemands
Bruxelles, 12 août.
i Le mouvement de retraite des Allemands
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-L’Etat-Mfijor Allemand se barricade
à Liège
Liège, t2 soûl.
L’état-major allemand s’est barricadé dans
un couvent du Sacré-Coeur dans la crainte
d’une agression.
Les Allemands ont accumulé
de la' Farine-
Liège, 12 août.
Les Allemands ont accumulé à Liège
une certaine quantité de farine, probable-
ment pour le cas où iis seraient eux-mêmes
investis.
Pts Journans Liégeois sont supprimés
Bruxelles, 12 août
Les Allemands ont supprimé tous les jour-
naux liégeois. Tous les cafés sont fermés i
neuf heurèsdn soir et les habitants ne peu*
vent plus sortir.
Les Eéfugiês russes es Suède
Sioctliolmvi2 août.
On signale le passage en Suèdqde six miilv
Russes expulsés d’Allemagne où ils subirent
des traitements barbares. Les Suédois le:?
logèrent et les nourrirent en les traitant hu-
mainement.
Lis Autrichiens sent repoussés
SaigtePètersbuiirg, 10 sotte.
(Sous toutes réserves)
On mande de Loutsk, province do Vol»
bynie : . -, •
Les S et 9 août, des combats,, ont eu lieu
entre les troupes russes et aafrichienEet
entre Beregteohko et Potcbasf.
Les AütrivhienJ ont été repoussés et sç
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