Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 août 1914 10 août 1914
Description : 1914/08/10 (A34,N12056). 1914/08/10 (A34,N12056).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172218d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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LES FRANÇAIS EN ALSACE
0%
} VIVE MULHOUSE I
Une semaine s'est déjà écoulée de-
puis le commencement dés hostilités ;
à en croire les Allemands, les premiers
jours devaient être marqués pour eux
par de foudroyantes victoires. L’iden-
tité de dates aidant, ils s’imaginaient
encore être en août I8JO où, il est
vrai la première semaine nous valait
déjà trois grosses défaites : Wissem-
*bourg, Froeschviller et Forbach. Ces
souvenirs, quoique douloureux, ne sont
pas mauvais à rappeler, car ils mar-
quent sur le vif tout l’avantage que
‘nous prenons cette jais-ci.
i Une semaine s’est écoulée ; or, Nancy
{que nos stratèges mêmes abandon
naienl à l’avance à une victoire trop fa-
cile des Allemands, car elle est complè-
tement découverte, est toujours libre,
et par contre, Liège tient en échec
\depuis six jours maintenant les armées
^allemandes ; de plus la trouée de Bel-
fort qui devait servir de chemin à T in-
vasion allemande a vu, au contraire,
le retour triomphal des Français en
■Alsaçe. Après~avoir été culbutés à
Altllirch, les Allemands ont dû laisser
inos troupes pénétrer: à Mulhouse.
( En enregistrant avec joie ce bilan
îides premiers jours, nous ne commet-
trons pas là faute d’exagérer l’impor-
tance stratégique de l’occupation de
^Mulhouse, viMe ouverte, et dç célébrer
{tout de suite nos succès comme s’ils
.nous assuraient déjà la rpute de Ber-
lin. Nous serons prudents, et sachant
que dans une guerre qui s’étend sur
iun pareil front des échecs sont inévi-
tables, ce que nous retiendrons de ces
>brillants débuts de nos soldats et de
-jtos alliés c’est l'assurance qu’ils sont
1capables, qùoifâitafYivëjde rempor-
ter là victoire finale !
! L’entrée des Français à Mulhouse
a cependant une autre portée encore,
iqui pour être symbolique et morale,
n’en c$t pas moins haute. Nous y
voyons le gage de lalibération prochai-
ne de Y Alsace-Lorraine et nuldoute que
‘cette pensée qui vient à tous enflamme
Tardeur de nos troupes et exalte le
‘sentiment national des annexés, en
'même temps qu'elle plonge nos enne-
mis dans la stupeur f
Mulhouse, seconde ville de l Alsace,
était doublement jrançaise, car c’est I
par un acte de sa volonté que, ville I :
libre ayant fait partie de la Confédé-1
ration Suisse, elle se rattacha, en 1
iygS, à la France de la Révolution. I
Aussi avait-elle admirablement résis-
té à la germanisation et était-elle res- I
iée un centre de culture française. Il
se trouve d’ailleurs qu’un grand nom-1
bre de familles alsaciennes émigrées j
‘en France, et parmi les plus importan-1
tes, avaient conservé leur port d’atta-1
che à Mulhouse qui était ainsi en con-1
tact permanent avec la mère-patrie. I
Ceux qui, comme nous, comptent
des parents et des amis dans ces fa-
milles mulhousoises et qui, devant
[l’Hôtel de Ville tout rempli d’histoire
de la vieille cité, ont senti la passion\
de liberté que les siècles ont infusé
dans les veines de ses citoyens, s’ima- I
ginent sans peine l’accueil enthou-1
siaste qui a été fait aux troupes I
françaises, aux troupes apportant I
line fois de plus l’esprit de la Révolu- I
tion !
5 Un immense cortège s'est organisé 1
pour aller acclamer nos soldats an j
devant de Mulhouse, dit un commu-
niqué officiel ; bientôt, nous le vou-1
ions, ce cortège sera fait de tout un
peuple acclamant nos troupes dans
tonte l’Alsace-Lorraine libérée l
CASPAR-JORDAN.
.fis - '
Le Creusot offre h l’Armée
26 Batteries d’Arlillerie
c’en MM don de t S million»
f On lit dans le Journal de la Nièvre :
r H. sclmeider, le grand constractenr du
[Creusot, avait passé, il y a un certain temps,
lun marché avec nne puissance étrangère
ipour la fourniture de 26 batteries de canons
ide 105 ; an début du conflit, il a fait connaît
>tre à cette paissance qu’il était prêt à lui
[payer l’indemnité fixée par le marché en cas
fd’mexécution dans les delais voulus, et aussi-
tôt il a offert au gouvernement français ce
matériel : canons, caissons, munitions spé-
ciales.
De plus, comme la manoeuvre de ces ca-
nnons est toute spéciale, H. Schneider a mis
la disposition ae l’Etat, le personnel qui
iétait chargé des expériences ; patriotiqne-
*ment, ces ouvriers ont accepté de servir ces
[pièces.'
I C’est un don d'une quinzaine de millions
que le grand industriel du Creusot vient de
•aire â ta Frauce.
LES HOSTILITÉS
Nous publions ici le résumé sommaire des
principaux faits relatifs à la guerre, dont les
détails se trouvent dans les Communiqués officiels
et les dépêches Havas que nous donnons chaque
jour :
Août. — L’Allemagne déclare la guerre
à la Russie.
La mobilisation générale est décrétée en
France.
2 Août. — Les Allemands envahissent le
Grand-Duché de Luxembourg.
Us ouvrent le feu, le matin même, sur le
poste de douane militaire de Petit-Croix
(territoire de Belfort).
5 Août. — Violation de frontière et réqui-
sitions sur différents points Au territoire, no-
tamment aux environs de Belfort.
Le gouvernement italien notifie officielle-
ment au gouvernement français la déclara-
tion de neutralité de l’Italie.
M. Samain, président du Souvenir Fran-
çais, est fusillé à Metz
L’Allemagne déclare la guerre à la France.
4 Août. — L’Allemagne déclare la guerre &
ia Belgique qui a refusé de laisser passer ses
troupes.
L'Angleterre déclare la guerre à l’Allema-
1 gne.
I 3 Août. — Quelques escarmouches sur la
L troulîère de l’Est, favorables aux Français.
I La guerre commence en Belgique, envahie
I par les Allemands du côté d8 Liège.
I 6 Août, — Des drivons allemands sont
surpris à Norroy-le-Sec, par des cavaliers
] français.
] 7 Août. — La bdai le devant Liège se
] poursuit avec acharnement. La ville est en- ;
I value. Les forts du camp retranché, sauf
I deux, résistent. Finalement les Allemands
! sont repoussés de la ville. LesBelges s'empa-
I rent de la drapeaux et 20 canons.
Les troupes françaises occupent, par leurs
J avant-postes de cavalerie, Vie et Moyen-Yic,
I sur la frontière lorraine.
Combat d’AUkirch où ies Français rempor-
I tent nn très brillant succès.
J 8 Aoûi. — Les foupas françaises entrent
] à Mulhouse, à six heures du soir, ou elles
I sont- aeeueillies avec un - enthousiasme et
I nne émotion indicibles.
| Le succès des Belges se confirme aux alen-
I tours de Liège. Les troupes de forteresse
I gardent la ville. La division active lient ia
I campagne.
La ville de Liège reçoit, du président de la
I République française, la décoration de la
Légion-d’Honnenr.
Le débarquement des troupes anglaises
(20,000 hommes) s’effectue à Calais, Dunker-
I que et Ostende.
9 Août. — Très vifs engagements de cava-
I lerie au Sud de la Meuse, où les Français
] obtiennent l’avantage.
Proclamation du général Joffre, comman-
I dant en chef des armées françaises, aux
I Alsaciens.
La retraite des Allemands en Haute-Alsace
t’accentue. En se retirant, ils détruisent par f
le feu les magasins à vivres et à fourrages. (
Liège est complètement investi. La ville et
tons les forts résistent toujours.
Belgrade, bombardée depuis le 30 juillet, ’
résiste toujours également. 1
^ j
.*r ' l
Pour vous, Femmes Françaises! :
LES RÉSERVISTES SONT PARTIS j
C’esf vers vouefremmes de France, épouses,
mères et soeurs, que monte aujourd'hui notre
pensée.
Elle est faite de respect, de foi, d’admiration,
de gratitude. Elle veut s'élever jusqu'à la hau- •
tour de votre dévouement, se purifier dans la
noblesse de votre attitude,
Lesètresaimés qui vous ontquiités accomplis-
sont aujourd'hui le sublime et tragique devoir.
Déjà, vous avez fait le vôtre par l’exemple que
tous leur avez donné de votre résignation et de
votre confiance.
Que le baiser qu’ils ont emporté de vous soit
leur stimulant et leur réconfort : et que loin
d'amollir les âmes par la sensibilité égoïste de
l’émotion, il les fasse plus ardentes encore,
plus intimement pénétrées de l'idée qui veut
que le culte de la patrie et l'amour du foyer se
complètent intimement dans une âme française.
Après l’épreuve de la séparation, ils peuvent
être fiers de vous, lés « partis », comme vous
pouvez l’être pour eux-mêmes. Tenez pour cer-
tain qu’ils seront dignes de vous.
La grandeur du sacrifice, la spontanéité avec
lequel vous l'avez accepté, la foi fervente que
vous entretenez plus que jamais dans les desti-
nées heureuses de notre pays ont fait vos coeurs
| virils et forts. Soyez remerciées, ô femmes de
France, de toute l’ardeur de nos voeux, au nom
de la plus ferme espérance.
Dans les heures inoubliables que nous vi-
vons depuis une semaine, vous avez, vous
aussi, ioué un rôle.
Non pojnt qu'il ail fallu raffermir les coura-
I ges. Les autres en ont assez et vous le prouve-
I ront bien. Mais, le sort jeté, vous l'avez accepté
I avec un calme résolu qui mit au foyer, en ces
I instants d’angoisse, une atmosphère de vail-
I lance, d’entrain et de dignité.
| Je viens de rencontrer un vieillard, figure
| havraise vénérable et vénérée. Six de ses
j petits-fils sont partis pour la frontière.
I Sa fille l’accompagnaitr berçant sa douleur
I de mots qui sont, à eux seuls des mondes de
I pensées.
Comme on tentait de s’associer à son inquié-
] tude, elle eut cette simple réponse :
— Que voulez-vous ? Toutes les mères de
I France sont comme moi !
Ces mots là ne s'inventent point. L'heure qui
passe les fixe pour J'histoire. Nous entrons dans
/'ère de l'épopée. Nous sommes én train de
| vivre les dévouements cornéliens.
Al.8K«T-HEfti\ESSCHMÏDT.
Cûiiiif és Officiels
Paris, 9 août.
L'OCCUPATION D'ALTKIROH ét de MUL-
HOUSE. — Les troupes françaises opeupent
Mulhouse après A/tkirch.
L’entrée de l'armée française en Alsace est
un événement historique que saluent les accla-
mations d’un peuple et la Justice de l'Histoire.
C'est vendredi, à la tombée de la nuit, qu'une
brigade française d'avant-garde est arrivée de-
vant Altkirch. La ville était défendue par de
très forts ouvrages de campagne et occupée par
une brigade allemande.
Nos troupes ont donné l'assaut avec une ma-
gnifique ardeur. Une. fois de p/us.nos assauts à
la baïonnette ont mis les Alternants, eji fuite. Il
en est ainsi depuis le début de la oampagnCi .
Les Allemands se sont retirés dans un grand
désordre. Bien que leurs ouvrages de seconde
Jigne pussent encore tenir, Us les ont abandon-
nés. Ils ont également évacué la ville.
Un régiment de dragons s’est élancé à la
poursuite des Allemands. Il les a repoussés très
vivement et leur a infligé des partes très sérieu-
ses. La nuit a permis aux Allemands de se dé-
rober'.
Nos troupes sont alors entrées dans Altkirch.
La vieille cité alsacienne leur a fait un accueil
enthousiaste. Un immense cri de joie_ retentit.
On porte en triomphe les poteaux de frontière
qui venaient d’être arrachés. C’est une heure
d'émotion indicible.
A l'aube, notre brigade d'avant-garde se re-
met en marche. La marche sur Mulhouse de
toute la brigade est décidée à 17 heures.
Nos colonnes débouchent devant Mulhouse.
Un immense cortège s'organise qui acclame nos
soldats. En moins d’une heure, Mulhouse est
occupée. Notre cavalerie, traversant la ville au
galop, poursuivait Varrière-garde allemands et.
nos avant-postes s'installèrent au Nord de Mul-,
hou se.
Les pertes françaises ne sont pas excessives
eu égard au résultat. Le mordanL .de nos trou-
pes a été prodigieux.
L'occupation de Mulhouse, grand centre in-
dustriel et commercial alsacien, avec ses cent
mille habitants, aura dans toute l'Alsace, et on
peut le dire, dans toute l’Europe, un immense
retentissement.
Les Allemands se sont retirés dans la direc-
tion de Neuf-Brisach. Toute l'Alsace, soulevée
contre eux, va aggraver les difficultés de leur
situation.
Le général Joffre a adressé à l’Alsace une
proclamation qui a été aussitôt affichée et lue
avec passion par les Alsaciens.
M. Messimy, ministre de la guerre, a adressé
au général en chef le télégramme suivant :
« Mon général,
» L’entrée des troupes françaises à Mul- (
house, aux acclamations des Alsaciens, a fait
tressaillir d'enthousiasme toute la France. La i
suite de la campagne nous apportera, j'en ai la
ferme conviction, de s succès dont la portée
militaire dépassera celle de la journée d'au- *
jourd’hui. Mais, au début de la guerre, l’éner-
gique et brillante offensive que vous avez prise 1
en Alsace nous met dans une situation morale I
qui nous apporte un précieux réconfort. 1
» Je suis profondément heureux, au nom du
gouvernement, de vous en exprimer toute ma
gratitude.
» Signé : MESSIMY. »
SUCCÈS DE LA CAVALERIE FRANÇAISE.— ;
De très vifs engagements de cavalerie ont eu
lieu au Sud de la Meuse. Ces engagements,
comme tous ceux qui ont eu lieu depuis lè début
de la guerre, témoignent de l’ascendant pris dès
maintenant par notre cavalerie sur la cavalerie
allemande.
Voici un exemple de notre supériorité ; on
pourrait en citer beaucoup d'autres :
« Une patrouille allemande composée d'un
officier et de 22 uhlands, rencontrent une pa-
trouille française composée d'un officier et de
7 chasseurs k cheval. Les Allemands, bien que
trois fois plus nombreux, hésitent à attaquer.
Alors, l’officier français s’élance, brûle la cer-
velle de l'officier allemand, sur quoi les 22
uhlans prennent la fuite, abandonnant le corps
de leur chef. » '
C’est là un symptôme intéressant de l’avan-
tage que nous avons pris par notre entrain et
notre décision.
Voici le texle dé la proclamation du général
Joffre :
« Enfants d’Alsace,
» Après quarante-quatre annéesd une doulou-
reuse attente, des soldats français fou lent a nou-
veau le sol de votre noble pays. Ils sont les pre-
miers ouvriers de la grande oeuvre de la revan-
che.
» Pour eux, quelle émotion et quelle fierté
pour parfaire cette oeuvre. Ils ont fait le sacri-
fice de leur vie. La nation française unanime-
ment les pousse, et dans les plis de leur dra-
peau sont inscrits les noms magiques du Droit
et de la Liberté.
» Vive l'Alsace ! Vive la France !
» Le général en chef des armées françaises,
»JOFFRE. » |
9 août, 17 heures.
LA RETRAITE DES ALLEMANDS EN AL-
SACE.— Il se confirme que les Allemands,après
avoir évacué Mulhouse, se sont retirés sur Neu-
brisach, c'est-à-dire à 20 kilomètres en arrière..
En se retirant, les Allemands ont mis le feu à
un grand nombre de bâtiments, notamment les
magasins à vivres et à fourhage.
La forêt de Hard, près de Colmar a été rasée»
Ils font peser sur les Alsaciens une terreur
sans nom ; ils ont annoncé que tous ceux qui
seraient suspects seraient impitoyablement fu-
sillés. Malgré ces menaces, l'enthousiasme de
la population grandit d’heure en heure.
^ INTERROGATOIRE DES PRISONNIERS
SAXONS.— Les prisonniers Saxons déclarent
que leur pays ne participe à la guerre qu’à re-
gret. Ils ajoutent qu'ils ont été frappés de l'ac-
cueil plus que froid des populations à l’égard
des troupes.
, LA COOPÉRATION FRANCO BELGE.— Les
ordres les plus précis ont été donnés par le
Igouvernement français et le gouvernement belge
pour que les ressources industrielles des deux
pays soient intégralement mises en commun.
Les usines belges et françaises peuvent se com-
pléter les unes les autres de la façon la plus
précieuse. Dès maintenant, les fournitures de
matériel militaire ont été acheminées sur la
■ Belgique; ies fabriques de revolver belges tra-
vaillent pour l'armée française. Le charbon et
le blé seront également utilisés en commun,
de telle sorte que la puissance militaire et
économique dès deux alliés donne son plein ré-
sultat.
L’enthousiasme est très grand. Un officier,
traversant Namur en auto, a été porté en
triomphe.
LA BATAILLE DE LIÈGE: — Tous les forts
tiennent encore, malgré l'intensité du bom-
baidement qui a duré 48 heures sans discon-
tinuer.
Les canons longs allemands de 13 centimè-
tres et de 15 centimètres, ainsi que les obu-
s/ers lourds de 15 centimètres (pour tir cpurbé)
n’ont produit aucun effet sur les coupoles des
forts. Les Allemands seront amenés évidem-
ment à employer les obusiers de 28, qui jus-
qu'ici né sont pas entrés en jeu et dont l'action
sur les coupoles sera beaucoup plus efficace
que celle des canons utilisés depuis le 4. Au
surplus, même si les coupoles étaient immobi-
lisées, les forts résisteraient encore grâoe à
l'excellente disposition des fossés et des con-
trescarpes.
Depuis deux jours, les intervalles ont été
hérissés do retranchements de campagne par
53.000 ' ouvriers civils. La plaoe, ainsi com-
plétée, est très forte.
Quoiqu'il errive ,- les - officiers belges n’hési-
tent pas à la déclarer imprenable.
LES RUSES ALLEMANDES. — On signale de
Liège l’extrême mauvaise foi des Allemands et
leur mépris absolu des lois de la guerre. A
plusieurs reprises, le fait s’est produit : à
400 mètres, les A llemauds ont arboré le dra-
peau bïane et se sont avancés vers les tranchées
belges ; les Belges s’étant levés, les Allemands
ont tiré sur eux.
D'autre part, l’Attaché militaire allemand à
Bruxelles s’est comporté en véritable espion,
essayant d'endormir et de tromper les Belges,
tentant d'aoheter les renseignements qu'on
lui refusait, se rendant à Liège pour recon-
naître la plaoe, sous prétexte de. remplir le rôle
de parlementaire.
f fiM/lrAnetî/tii nnnfna eae nnooiSWidc Aéf fpàs
L'indignation contre ces procédés est très
’ive èn Belgique.
L'ÉTAT DE SIÈGE ÉN SUISSE. — L’état de
liège a été proclamé en Suisse. L’élite et la
andwehr sont mobilisées. De diverses sources,
>n annonce qu'une sentinelle suisse a été tuée
>ar les Allemands. L’opinion commence à
l'animer. ,
LES CROISEURS AUXILIAIRES ALLEMANDS.
— Les paquebots « Kronprinz-Willom » et
:< Vaterkind » ont fait dans le port de New
York leur armement de guerre. Le premier est
oartl; le second prêt à partir. Les ambassa-
deurs de France et d'Angleterre ont signalé le
sas au gouvernement de l’Union qui a promis
de prendre les mesures nécessaires.
M. MIRMAN, directeur de l’Assistance et de
l'hygiène publiques, est nommé préfet de Meur-
the-et-Moselle, en remplacement de M. Reboul,
mis en disponibilité sur sa demande pour rai-
sons de santé.
tsBvssBxaaaefsaaammmmaimaammmnmÊamamm
Notification diplomatique
üe la Guerre aux Puissances
Le Journal officiel a publié le document ci-
après :
La notfication suivante a été à la dite
d’aujourd’hui remise aux représentants di-
plomatiques des puissances accrédités à Pa-
ris :
« Le gouvernement impérial allemand,
après avoir laissé ses forces armées franchir
la frontière et se livrer sur le territoire fran-
çais A divers actes de meurtre et de violence,
après avoir violé la neutralité du grand-du-
ché de Luxembourg, au mépris des stipula^
lions de la convention de Londres do 11 mai
1867 et de la convention V de la H iye du
18 octobre 1907, sur les droits et devoirs des
puissances et des personnes neutres en cas de
guerre sur terre (articles 1 et 2), ; conventions
signées de lui ; après avoir adressé un ulti-
matum au gouvernement royal de Belgique,
tendant à exiger le passage des forces alle-
mandes par le territoire belge, en viola-
tion des traités du 19 avril 1839, également
signés de lui et de la susdite convention de
la Haye :
» A déclaré la guerre à la France le 3
août 1914, à dix-huit heures quarante-cinq
minutes.
» Le gouvernement de la République se
voit, dans ces conditions, obligé, de son
côté, de recourir à la force des armes.
» Il a, en conséquence, l'honneur de faire
savoir par la présente, au gouvernement de
(nom de l’Etat auquel la notification est
faite), que l’état de guerre existe entre la
France et l’Allemagne à dater du 3 août 1914
dix-huit heures quarante-cinq minutes.
» Le gouvernement de la République pro-
teste auprès de toutes les puissances civili-
sées, et spécialement auprès des gouverne-
ments signataires des conventions'et trai.tés
Âhsràppelôs contre la violation par l’empire
allemand de ses engagements internatio-
naux. Il fait toutes réserves quant aux re-,
présailles qu’il pourrait se voir amené A
exercer contre un ennemi aussi peu sou-
cieux de la parole donnée.
» Le gouvernement de la République, qui
entend observer les principes du droit des
gens, se conformera, durant lès hostilités, et;
sous réserves de réciprocité,aux dispositions
des conventions internationales signées par
la France concernant le droit de guerre sur
terre et sur mer.
» La présente notification, faite en confor-
mité de l’article 2 de la IID convention de la
Haye dn 18 octobre 1907, relative à l’ouver-
ture des hostilités, est remise à (représen-
tant de l’Etat auquel la notification est faite)
à Paris,- le 4 août 1914, à .. heures. »
Dépêches Havas
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi Us dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
desstis.
La Reprise du Mouvement en Belgique
Liège, 9 août y
Les Allemands restent sur leurs posi-
tions, mais ils paraissent vouloir passer la
Meuse et contourner ies forts vers Visé et
Huy.
On constate de sérienx mouvements de
troupes allemandes vers Huy pour attaquer
l’armée de campagne belge avant l’arrivéa
des Français, mais l’armée belge, prête, en-
tra en liaison avec ies Français.
Les Troupes Françaises à Bruxelles
Bruxelles, 9 août.
L’Etoile Beige dit que les troupes françaises
ont été accueillies avec un enthoasiasme
indescriptible.
L'Armistice est repoussé par les Belges
Le Gaulois apprend en dernière heure que
le gouverneur de Liège a repoussé ia de-
mande d’un armistice de quatre heures for-
mulé par les Allemands.
Les Allemands manquent de vivres
Paris 9 août, 16 b. 30.
Les Allemands qui se trouvent en Belgi-
que manquent de vivres.
il se confirme qu'ils envahirent ia Belgi-
que sans se préoccuper de leurs approvi-
sionnements.
Des patrouilles isolées se rendent pour ob-
tenir des aliments.
Four affamer l’Allemagne
Le Daily Graphie dit qu’on devrait prendre
las mesures pour empêcher le ravitaille—
nent de l’Allemagne par la voie des ports
lécrlandais.
Le Daily Mail dit que l’Italie ne peut pas
s’abstenir, son intérêt, ses traditions le dé-
fendent. Nous ne doutons pas, dit-il, de quel
:ôté tombera son choix. .
Prisonniers Allemands à Bruxelles
Les prisonniers faits par les Belges ont été
conduits à Bruxelles. Unanimement, ils ont
iéc'aré :
« Nous ne comprenons rien à ce qui se
passe ; ou nous avait dit que nous entrions
en Belgique appelés par les Belges pour. re-
pousser ies Français. Aux premiers coups de
fusil, nous avons ern que c’étaient ies Fran-.‘
çais, et c’étaient les Belges. »
Les Forts de Liège résistent
Bruxelles, 9 août.
A midi, les forts de Liège tiennent tou-
jours.
Le bombardement est très intermittent.
Les allemands manquent de projectiles.
Patrouilles allemandes capturées
Bruxelles, 9 août.
Au Sud de la province de Namur, les gen-
darmes belges ont capturé des patrouilles de
uhlans qu’ils ont conduites à Givet.
Les Sympathies du Brésil
Rio-de-Janeiro, 9 août.
M. Irineu Macbado, député, fait des voeux
pour la victoire de la France dont la race
héroïque sauvera non seulement le territoi-
re mais l’humanité. Il dit : « Que rna Patrie
prenne exemple non sur la brutalité prus-
sienne, mais qu’elle suive l’impulsion du
sang français bouillonnant dans nos veines.
« France chérie, dit-il, venge une fois de
plus l’Humanité et ia Justice ! »
Les Couleurs auglo-françaises à Bruxelles
Bruxelles, 9 août.
Les drapeaux anglais et français flottent
depuis ce matin sur l’Hôtel de Ville de
Bruxelles a côté des couleurs belges.
L INVESTISSEMEOiT DE LIÈGE
Bruxelles, 9 août.
On annonce de source officielle l’investis-
sement de Liège qui est d’ailleurs chose
prévue. Tous les torts restent aux mains des
Belges qui occupent ia ville avec des forces
certainement sérieuses.
Une Epée d’honneur au
géuéral belge Lemau
Paris, 9 août.
Un Comité s’est formé dans le but d’offrir
une épée d’honneur au général Léman.
Un Appel du Maire de Belfort
Belfort, 8 août.
Alors que les Allemands fusillent sans
pitié des enfants de 15 ans et des sous-ofii-
ciers blessés, le maire de Belfort, par une
proclamation adressée à ses concitoyens,
leur demande de traiter les prisonniers alle-
mands avec tout le respect dû à des hommes
combattant pour leur patrie, et d’éviter toute
manifestation hostile, pour donner ainsi
nne preuve éclatante de la générosité fran-
çaise, toute à I honneur de notre race.
Les Déserteurs allemands
Amsterdam, 9 août.
Une vingtaine de déserteurs allemands ont
franchi ia frontière. Ils s’adressèrent aux au-
torités en déclarant qu’ils préféraient être
prisonniers que de rester là-bis. Tous furent
dirigés sur Maestricht.
Le Kaiser à la Frontière Lorraine
Rome, 9 août.,
L’Echo de Paris a reçu une dépêche disant
que l’on cro.it que le kaiser est parti de Ber-
lin en automobile se dirigeant vers la fron-
tière lorraine.
Les Sujets Anglais en Allemagne
Berlin, 8 août.
Les sujets britanniques peuvent demeu-
rer temporairement en Allemagne, mais ils
doivent se présenter tous les trois jours à In
police.
Une quarantaine d’Anglais sont enfermés
dans la forteresse de Spandan, parmi les-
quels le capitaine Dolland, instructeur de la
marine turque (Havas).
■ Une capture du « Pluton »
Le mouilleur de. mines français Pluton a
capturé et ramené à Cherbourg un navire
de commerce allemand de 5,000 tonnes.
On sait que le Pluton a été construit aux
Chantiers Normand, il y a deux ans.
Un Combat naval
South-Shields, 8 août.
L’amirauté a avisé lès armateurs que In
flotte britannique de ia Mer du Nord est en-
trée en combat avec ia flotte de haute mer
allemande an Sud de DoggerbaDk Elle pour-
suit actuellement la flotte allemande vers la
côte hollandaise.
Navires capturés
Ferryville, 9 août.
Deux cargos allemands, le Kawak, chargé
d'une grande quantité de charbon, et le Eal-
lemos, ont été capturés.
Nouvelle démentie
Londres, 9 août. ;
Ou dément le bruit que dix*BWif navires
de guerre allemands seraient coulés sur la
i côte hollandaise»
La Prise du Togo "Allemand
Patk, 9 août.
La garnison française dé Gflùd-Popo, an
Dahomey, a pris possession du Togo alle-
mand, de concert avec le croiseur anglais.
La Situation en Russie
Saint-Pétersbourg, 9 août
La population reprend sa vie normale.
Les denrées sont taxées.
Les Denrées en Angleterre
Londres, 9 août.
. La Chambre des communes a voté une IQÎ
autorisant le gouvernement a requérir tou-
tes les quantités exagérées de denrées accu-
mulées chez les commerçants. (Hav.ts.)
L’Armée anglaise
Londres, 8 août.
O a a placardé une affiche officielle intitu-
lée : a Appel aux armes t » Cette affiche dit
que l’armée active a‘ un besoin immédiat de
100,606 hommes dé plus, étant donnée la
grave période que traverse actuellement le
pays.
Lord Kitchener exprime la confiance que
quiconque a à coeur la sûrete de l’Empire
s’engagera aussitôt.
Les engagements seront reçus pour trois
années ou pour jusqu’à la fin de la guerre.
Seuls pourront s’engager les jeunes gens
âgés de 19 à 30 ans.
Une Séance de la Douma
Sàint-Pétèrsbôorg, 9 soûl.
La Douma a tenu une session extraordi-
naire pour diseuter sur les mesures nécessi-
tées par la guerre.
Le président Rodzianko a lu le manifeste
impérial, qui a été accueilli par des mani-
festations enthousiastes.
Le président Rodzianko a rappelé les sen-
timents pacifiques de la Russie qui, forcée
de taire la guerre, se dressera de. toute sa
hauteur pour la défense de sa d'gnité et
ï’uaité de la patrie. La fia du discours a été
accueillie par des acclamations unanimes ét
le chant de l’hymne national.
Sur la proposition du président, les dépu-
tés ont safné les diplomates des pays amis
présents, puis ils oat acclamé' les ambassa-
deurs de France, d’Angleterre et de Belgi-
que.
Le premier ministre a dit que la Russie
aurait perdu sa place de grande puissance
en déclinant le défi. Le gouvernement est
persuadé du triomphe car il croit à nn grand
rôle historique de la Russie dans cette guer-
re. Il trouve la situation financière de la
Russie parfaitement satisfaisante.
M. Goremikine termine en invitant ies dé-
putés à faire leur devoir. Un tonnerre d’ap-
plaudissements salue son discours. (Havas.)
Les Italiens au Maroc
Tanger, 9 août.
La colonie italienne du Maroc montre une
vire sympathie pour la France.
La Neutralité de l’Italie
’ Rome, 9 août.
Le député Girmoni. ami de M. Avarna,am-
bassadeur d’Italie à Vienne, dit que le gou-
vernement italien est prêt à publier un traité
avec la Triplice afin de démontrer qu’il n y
a pas casus faederis.
Le Ministre de Franoe en Suisse
Berne, 9 août,
T,e ministre de France à Munich est ar-:
rivé ici»
Manifestations de Sympathie en Portugal'
Lisbonne, • août.
Des manifestations de sympathie se sopi
sont produites en séance' du Parlement et
devant les légations de France et iFAngle-j
terre.
^ttwnary IfiW» _ jar>ages| S MS» W IlfT-S tfrstisHé jSt Pages) liWi (0JMW
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LES FRANÇAIS EN ALSACE
0%
} VIVE MULHOUSE I
Une semaine s'est déjà écoulée de-
puis le commencement dés hostilités ;
à en croire les Allemands, les premiers
jours devaient être marqués pour eux
par de foudroyantes victoires. L’iden-
tité de dates aidant, ils s’imaginaient
encore être en août I8JO où, il est
vrai la première semaine nous valait
déjà trois grosses défaites : Wissem-
*bourg, Froeschviller et Forbach. Ces
souvenirs, quoique douloureux, ne sont
pas mauvais à rappeler, car ils mar-
quent sur le vif tout l’avantage que
‘nous prenons cette jais-ci.
i Une semaine s’est écoulée ; or, Nancy
{que nos stratèges mêmes abandon
naienl à l’avance à une victoire trop fa-
cile des Allemands, car elle est complè-
tement découverte, est toujours libre,
et par contre, Liège tient en échec
\depuis six jours maintenant les armées
^allemandes ; de plus la trouée de Bel-
fort qui devait servir de chemin à T in-
vasion allemande a vu, au contraire,
le retour triomphal des Français en
■Alsaçe. Après~avoir été culbutés à
Altllirch, les Allemands ont dû laisser
inos troupes pénétrer: à Mulhouse.
( En enregistrant avec joie ce bilan
îides premiers jours, nous ne commet-
trons pas là faute d’exagérer l’impor-
tance stratégique de l’occupation de
^Mulhouse, viMe ouverte, et dç célébrer
{tout de suite nos succès comme s’ils
.nous assuraient déjà la rpute de Ber-
lin. Nous serons prudents, et sachant
que dans une guerre qui s’étend sur
iun pareil front des échecs sont inévi-
tables, ce que nous retiendrons de ces
>brillants débuts de nos soldats et de
-jtos alliés c’est l'assurance qu’ils sont
1capables, qùoifâitafYivëjde rempor-
ter là victoire finale !
! L’entrée des Français à Mulhouse
a cependant une autre portée encore,
iqui pour être symbolique et morale,
n’en c$t pas moins haute. Nous y
voyons le gage de lalibération prochai-
ne de Y Alsace-Lorraine et nuldoute que
‘cette pensée qui vient à tous enflamme
Tardeur de nos troupes et exalte le
‘sentiment national des annexés, en
'même temps qu'elle plonge nos enne-
mis dans la stupeur f
Mulhouse, seconde ville de l Alsace,
était doublement jrançaise, car c’est I
par un acte de sa volonté que, ville I :
libre ayant fait partie de la Confédé-1
ration Suisse, elle se rattacha, en 1
iygS, à la France de la Révolution. I
Aussi avait-elle admirablement résis-
té à la germanisation et était-elle res- I
iée un centre de culture française. Il
se trouve d’ailleurs qu’un grand nom-1
bre de familles alsaciennes émigrées j
‘en France, et parmi les plus importan-1
tes, avaient conservé leur port d’atta-1
che à Mulhouse qui était ainsi en con-1
tact permanent avec la mère-patrie. I
Ceux qui, comme nous, comptent
des parents et des amis dans ces fa-
milles mulhousoises et qui, devant
[l’Hôtel de Ville tout rempli d’histoire
de la vieille cité, ont senti la passion\
de liberté que les siècles ont infusé
dans les veines de ses citoyens, s’ima- I
ginent sans peine l’accueil enthou-1
siaste qui a été fait aux troupes I
françaises, aux troupes apportant I
line fois de plus l’esprit de la Révolu- I
tion !
5 Un immense cortège s'est organisé 1
pour aller acclamer nos soldats an j
devant de Mulhouse, dit un commu-
niqué officiel ; bientôt, nous le vou-1
ions, ce cortège sera fait de tout un
peuple acclamant nos troupes dans
tonte l’Alsace-Lorraine libérée l
CASPAR-JORDAN.
.fis - '
Le Creusot offre h l’Armée
26 Batteries d’Arlillerie
c’en MM don de t S million»
f On lit dans le Journal de la Nièvre :
r H. sclmeider, le grand constractenr du
[Creusot, avait passé, il y a un certain temps,
lun marché avec nne puissance étrangère
ipour la fourniture de 26 batteries de canons
ide 105 ; an début du conflit, il a fait connaît
>tre à cette paissance qu’il était prêt à lui
[payer l’indemnité fixée par le marché en cas
fd’mexécution dans les delais voulus, et aussi-
tôt il a offert au gouvernement français ce
matériel : canons, caissons, munitions spé-
ciales.
De plus, comme la manoeuvre de ces ca-
nnons est toute spéciale, H. Schneider a mis
la disposition ae l’Etat, le personnel qui
iétait chargé des expériences ; patriotiqne-
*ment, ces ouvriers ont accepté de servir ces
[pièces.'
I C’est un don d'une quinzaine de millions
que le grand industriel du Creusot vient de
•aire â ta Frauce.
LES HOSTILITÉS
Nous publions ici le résumé sommaire des
principaux faits relatifs à la guerre, dont les
détails se trouvent dans les Communiqués officiels
et les dépêches Havas que nous donnons chaque
jour :
Août. — L’Allemagne déclare la guerre
à la Russie.
La mobilisation générale est décrétée en
France.
2 Août. — Les Allemands envahissent le
Grand-Duché de Luxembourg.
Us ouvrent le feu, le matin même, sur le
poste de douane militaire de Petit-Croix
(territoire de Belfort).
5 Août. — Violation de frontière et réqui-
sitions sur différents points Au territoire, no-
tamment aux environs de Belfort.
Le gouvernement italien notifie officielle-
ment au gouvernement français la déclara-
tion de neutralité de l’Italie.
M. Samain, président du Souvenir Fran-
çais, est fusillé à Metz
L’Allemagne déclare la guerre à la France.
4 Août. — L’Allemagne déclare la guerre &
ia Belgique qui a refusé de laisser passer ses
troupes.
L'Angleterre déclare la guerre à l’Allema-
1 gne.
I 3 Août. — Quelques escarmouches sur la
L troulîère de l’Est, favorables aux Français.
I La guerre commence en Belgique, envahie
I par les Allemands du côté d8 Liège.
I 6 Août, — Des drivons allemands sont
surpris à Norroy-le-Sec, par des cavaliers
] français.
] 7 Août. — La bdai le devant Liège se
] poursuit avec acharnement. La ville est en- ;
I value. Les forts du camp retranché, sauf
I deux, résistent. Finalement les Allemands
! sont repoussés de la ville. LesBelges s'empa-
I rent de la drapeaux et 20 canons.
Les troupes françaises occupent, par leurs
J avant-postes de cavalerie, Vie et Moyen-Yic,
I sur la frontière lorraine.
Combat d’AUkirch où ies Français rempor-
I tent nn très brillant succès.
J 8 Aoûi. — Les foupas françaises entrent
] à Mulhouse, à six heures du soir, ou elles
I sont- aeeueillies avec un - enthousiasme et
I nne émotion indicibles.
| Le succès des Belges se confirme aux alen-
I tours de Liège. Les troupes de forteresse
I gardent la ville. La division active lient ia
I campagne.
La ville de Liège reçoit, du président de la
I République française, la décoration de la
Légion-d’Honnenr.
Le débarquement des troupes anglaises
(20,000 hommes) s’effectue à Calais, Dunker-
I que et Ostende.
9 Août. — Très vifs engagements de cava-
I lerie au Sud de la Meuse, où les Français
] obtiennent l’avantage.
Proclamation du général Joffre, comman-
I dant en chef des armées françaises, aux
I Alsaciens.
La retraite des Allemands en Haute-Alsace
t’accentue. En se retirant, ils détruisent par f
le feu les magasins à vivres et à fourrages. (
Liège est complètement investi. La ville et
tons les forts résistent toujours.
Belgrade, bombardée depuis le 30 juillet, ’
résiste toujours également. 1
^ j
.*r ' l
Pour vous, Femmes Françaises! :
LES RÉSERVISTES SONT PARTIS j
C’esf vers vouefremmes de France, épouses,
mères et soeurs, que monte aujourd'hui notre
pensée.
Elle est faite de respect, de foi, d’admiration,
de gratitude. Elle veut s'élever jusqu'à la hau- •
tour de votre dévouement, se purifier dans la
noblesse de votre attitude,
Lesètresaimés qui vous ontquiités accomplis-
sont aujourd'hui le sublime et tragique devoir.
Déjà, vous avez fait le vôtre par l’exemple que
tous leur avez donné de votre résignation et de
votre confiance.
Que le baiser qu’ils ont emporté de vous soit
leur stimulant et leur réconfort : et que loin
d'amollir les âmes par la sensibilité égoïste de
l’émotion, il les fasse plus ardentes encore,
plus intimement pénétrées de l'idée qui veut
que le culte de la patrie et l'amour du foyer se
complètent intimement dans une âme française.
Après l’épreuve de la séparation, ils peuvent
être fiers de vous, lés « partis », comme vous
pouvez l’être pour eux-mêmes. Tenez pour cer-
tain qu’ils seront dignes de vous.
La grandeur du sacrifice, la spontanéité avec
lequel vous l'avez accepté, la foi fervente que
vous entretenez plus que jamais dans les desti-
nées heureuses de notre pays ont fait vos coeurs
| virils et forts. Soyez remerciées, ô femmes de
France, de toute l’ardeur de nos voeux, au nom
de la plus ferme espérance.
Dans les heures inoubliables que nous vi-
vons depuis une semaine, vous avez, vous
aussi, ioué un rôle.
Non pojnt qu'il ail fallu raffermir les coura-
I ges. Les autres en ont assez et vous le prouve-
I ront bien. Mais, le sort jeté, vous l'avez accepté
I avec un calme résolu qui mit au foyer, en ces
I instants d’angoisse, une atmosphère de vail-
I lance, d’entrain et de dignité.
| Je viens de rencontrer un vieillard, figure
| havraise vénérable et vénérée. Six de ses
j petits-fils sont partis pour la frontière.
I Sa fille l’accompagnaitr berçant sa douleur
I de mots qui sont, à eux seuls des mondes de
I pensées.
Comme on tentait de s’associer à son inquié-
] tude, elle eut cette simple réponse :
— Que voulez-vous ? Toutes les mères de
I France sont comme moi !
Ces mots là ne s'inventent point. L'heure qui
passe les fixe pour J'histoire. Nous entrons dans
/'ère de l'épopée. Nous sommes én train de
| vivre les dévouements cornéliens.
Al.8K«T-HEfti\ESSCHMÏDT.
Cûiiiif és Officiels
Paris, 9 août.
L'OCCUPATION D'ALTKIROH ét de MUL-
HOUSE. — Les troupes françaises opeupent
Mulhouse après A/tkirch.
L’entrée de l'armée française en Alsace est
un événement historique que saluent les accla-
mations d’un peuple et la Justice de l'Histoire.
C'est vendredi, à la tombée de la nuit, qu'une
brigade française d'avant-garde est arrivée de-
vant Altkirch. La ville était défendue par de
très forts ouvrages de campagne et occupée par
une brigade allemande.
Nos troupes ont donné l'assaut avec une ma-
gnifique ardeur. Une. fois de p/us.nos assauts à
la baïonnette ont mis les Alternants, eji fuite. Il
en est ainsi depuis le début de la oampagnCi .
Les Allemands se sont retirés dans un grand
désordre. Bien que leurs ouvrages de seconde
Jigne pussent encore tenir, Us les ont abandon-
nés. Ils ont également évacué la ville.
Un régiment de dragons s’est élancé à la
poursuite des Allemands. Il les a repoussés très
vivement et leur a infligé des partes très sérieu-
ses. La nuit a permis aux Allemands de se dé-
rober'.
Nos troupes sont alors entrées dans Altkirch.
La vieille cité alsacienne leur a fait un accueil
enthousiaste. Un immense cri de joie_ retentit.
On porte en triomphe les poteaux de frontière
qui venaient d’être arrachés. C’est une heure
d'émotion indicible.
A l'aube, notre brigade d'avant-garde se re-
met en marche. La marche sur Mulhouse de
toute la brigade est décidée à 17 heures.
Nos colonnes débouchent devant Mulhouse.
Un immense cortège s'organise qui acclame nos
soldats. En moins d’une heure, Mulhouse est
occupée. Notre cavalerie, traversant la ville au
galop, poursuivait Varrière-garde allemands et.
nos avant-postes s'installèrent au Nord de Mul-,
hou se.
Les pertes françaises ne sont pas excessives
eu égard au résultat. Le mordanL .de nos trou-
pes a été prodigieux.
L'occupation de Mulhouse, grand centre in-
dustriel et commercial alsacien, avec ses cent
mille habitants, aura dans toute l'Alsace, et on
peut le dire, dans toute l’Europe, un immense
retentissement.
Les Allemands se sont retirés dans la direc-
tion de Neuf-Brisach. Toute l'Alsace, soulevée
contre eux, va aggraver les difficultés de leur
situation.
Le général Joffre a adressé à l’Alsace une
proclamation qui a été aussitôt affichée et lue
avec passion par les Alsaciens.
M. Messimy, ministre de la guerre, a adressé
au général en chef le télégramme suivant :
« Mon général,
» L’entrée des troupes françaises à Mul- (
house, aux acclamations des Alsaciens, a fait
tressaillir d'enthousiasme toute la France. La i
suite de la campagne nous apportera, j'en ai la
ferme conviction, de s succès dont la portée
militaire dépassera celle de la journée d'au- *
jourd’hui. Mais, au début de la guerre, l’éner-
gique et brillante offensive que vous avez prise 1
en Alsace nous met dans une situation morale I
qui nous apporte un précieux réconfort. 1
» Je suis profondément heureux, au nom du
gouvernement, de vous en exprimer toute ma
gratitude.
» Signé : MESSIMY. »
SUCCÈS DE LA CAVALERIE FRANÇAISE.— ;
De très vifs engagements de cavalerie ont eu
lieu au Sud de la Meuse. Ces engagements,
comme tous ceux qui ont eu lieu depuis lè début
de la guerre, témoignent de l’ascendant pris dès
maintenant par notre cavalerie sur la cavalerie
allemande.
Voici un exemple de notre supériorité ; on
pourrait en citer beaucoup d'autres :
« Une patrouille allemande composée d'un
officier et de 22 uhlands, rencontrent une pa-
trouille française composée d'un officier et de
7 chasseurs k cheval. Les Allemands, bien que
trois fois plus nombreux, hésitent à attaquer.
Alors, l’officier français s’élance, brûle la cer-
velle de l'officier allemand, sur quoi les 22
uhlans prennent la fuite, abandonnant le corps
de leur chef. » '
C’est là un symptôme intéressant de l’avan-
tage que nous avons pris par notre entrain et
notre décision.
Voici le texle dé la proclamation du général
Joffre :
« Enfants d’Alsace,
» Après quarante-quatre annéesd une doulou-
reuse attente, des soldats français fou lent a nou-
veau le sol de votre noble pays. Ils sont les pre-
miers ouvriers de la grande oeuvre de la revan-
che.
» Pour eux, quelle émotion et quelle fierté
pour parfaire cette oeuvre. Ils ont fait le sacri-
fice de leur vie. La nation française unanime-
ment les pousse, et dans les plis de leur dra-
peau sont inscrits les noms magiques du Droit
et de la Liberté.
» Vive l'Alsace ! Vive la France !
» Le général en chef des armées françaises,
»JOFFRE. » |
9 août, 17 heures.
LA RETRAITE DES ALLEMANDS EN AL-
SACE.— Il se confirme que les Allemands,après
avoir évacué Mulhouse, se sont retirés sur Neu-
brisach, c'est-à-dire à 20 kilomètres en arrière..
En se retirant, les Allemands ont mis le feu à
un grand nombre de bâtiments, notamment les
magasins à vivres et à fourhage.
La forêt de Hard, près de Colmar a été rasée»
Ils font peser sur les Alsaciens une terreur
sans nom ; ils ont annoncé que tous ceux qui
seraient suspects seraient impitoyablement fu-
sillés. Malgré ces menaces, l'enthousiasme de
la population grandit d’heure en heure.
^ INTERROGATOIRE DES PRISONNIERS
SAXONS.— Les prisonniers Saxons déclarent
que leur pays ne participe à la guerre qu’à re-
gret. Ils ajoutent qu'ils ont été frappés de l'ac-
cueil plus que froid des populations à l’égard
des troupes.
, LA COOPÉRATION FRANCO BELGE.— Les
ordres les plus précis ont été donnés par le
Igouvernement français et le gouvernement belge
pour que les ressources industrielles des deux
pays soient intégralement mises en commun.
Les usines belges et françaises peuvent se com-
pléter les unes les autres de la façon la plus
précieuse. Dès maintenant, les fournitures de
matériel militaire ont été acheminées sur la
■ Belgique; ies fabriques de revolver belges tra-
vaillent pour l'armée française. Le charbon et
le blé seront également utilisés en commun,
de telle sorte que la puissance militaire et
économique dès deux alliés donne son plein ré-
sultat.
L’enthousiasme est très grand. Un officier,
traversant Namur en auto, a été porté en
triomphe.
LA BATAILLE DE LIÈGE: — Tous les forts
tiennent encore, malgré l'intensité du bom-
baidement qui a duré 48 heures sans discon-
tinuer.
Les canons longs allemands de 13 centimè-
tres et de 15 centimètres, ainsi que les obu-
s/ers lourds de 15 centimètres (pour tir cpurbé)
n’ont produit aucun effet sur les coupoles des
forts. Les Allemands seront amenés évidem-
ment à employer les obusiers de 28, qui jus-
qu'ici né sont pas entrés en jeu et dont l'action
sur les coupoles sera beaucoup plus efficace
que celle des canons utilisés depuis le 4. Au
surplus, même si les coupoles étaient immobi-
lisées, les forts résisteraient encore grâoe à
l'excellente disposition des fossés et des con-
trescarpes.
Depuis deux jours, les intervalles ont été
hérissés do retranchements de campagne par
53.000 ' ouvriers civils. La plaoe, ainsi com-
plétée, est très forte.
Quoiqu'il errive ,- les - officiers belges n’hési-
tent pas à la déclarer imprenable.
LES RUSES ALLEMANDES. — On signale de
Liège l’extrême mauvaise foi des Allemands et
leur mépris absolu des lois de la guerre. A
plusieurs reprises, le fait s’est produit : à
400 mètres, les A llemauds ont arboré le dra-
peau bïane et se sont avancés vers les tranchées
belges ; les Belges s’étant levés, les Allemands
ont tiré sur eux.
D'autre part, l’Attaché militaire allemand à
Bruxelles s’est comporté en véritable espion,
essayant d'endormir et de tromper les Belges,
tentant d'aoheter les renseignements qu'on
lui refusait, se rendant à Liège pour recon-
naître la plaoe, sous prétexte de. remplir le rôle
de parlementaire.
f fiM/lrAnetî/tii nnnfna eae nnooiSWidc Aéf fpàs
L'indignation contre ces procédés est très
’ive èn Belgique.
L'ÉTAT DE SIÈGE ÉN SUISSE. — L’état de
liège a été proclamé en Suisse. L’élite et la
andwehr sont mobilisées. De diverses sources,
>n annonce qu'une sentinelle suisse a été tuée
>ar les Allemands. L’opinion commence à
l'animer. ,
LES CROISEURS AUXILIAIRES ALLEMANDS.
— Les paquebots « Kronprinz-Willom » et
:< Vaterkind » ont fait dans le port de New
York leur armement de guerre. Le premier est
oartl; le second prêt à partir. Les ambassa-
deurs de France et d'Angleterre ont signalé le
sas au gouvernement de l’Union qui a promis
de prendre les mesures nécessaires.
M. MIRMAN, directeur de l’Assistance et de
l'hygiène publiques, est nommé préfet de Meur-
the-et-Moselle, en remplacement de M. Reboul,
mis en disponibilité sur sa demande pour rai-
sons de santé.
tsBvssBxaaaefsaaammmmaimaammmnmÊamamm
Notification diplomatique
üe la Guerre aux Puissances
Le Journal officiel a publié le document ci-
après :
La notfication suivante a été à la dite
d’aujourd’hui remise aux représentants di-
plomatiques des puissances accrédités à Pa-
ris :
« Le gouvernement impérial allemand,
après avoir laissé ses forces armées franchir
la frontière et se livrer sur le territoire fran-
çais A divers actes de meurtre et de violence,
après avoir violé la neutralité du grand-du-
ché de Luxembourg, au mépris des stipula^
lions de la convention de Londres do 11 mai
1867 et de la convention V de la H iye du
18 octobre 1907, sur les droits et devoirs des
puissances et des personnes neutres en cas de
guerre sur terre (articles 1 et 2), ; conventions
signées de lui ; après avoir adressé un ulti-
matum au gouvernement royal de Belgique,
tendant à exiger le passage des forces alle-
mandes par le territoire belge, en viola-
tion des traités du 19 avril 1839, également
signés de lui et de la susdite convention de
la Haye :
» A déclaré la guerre à la France le 3
août 1914, à dix-huit heures quarante-cinq
minutes.
» Le gouvernement de la République se
voit, dans ces conditions, obligé, de son
côté, de recourir à la force des armes.
» Il a, en conséquence, l'honneur de faire
savoir par la présente, au gouvernement de
(nom de l’Etat auquel la notification est
faite), que l’état de guerre existe entre la
France et l’Allemagne à dater du 3 août 1914
dix-huit heures quarante-cinq minutes.
» Le gouvernement de la République pro-
teste auprès de toutes les puissances civili-
sées, et spécialement auprès des gouverne-
ments signataires des conventions'et trai.tés
Âhsràppelôs contre la violation par l’empire
allemand de ses engagements internatio-
naux. Il fait toutes réserves quant aux re-,
présailles qu’il pourrait se voir amené A
exercer contre un ennemi aussi peu sou-
cieux de la parole donnée.
» Le gouvernement de la République, qui
entend observer les principes du droit des
gens, se conformera, durant lès hostilités, et;
sous réserves de réciprocité,aux dispositions
des conventions internationales signées par
la France concernant le droit de guerre sur
terre et sur mer.
» La présente notification, faite en confor-
mité de l’article 2 de la IID convention de la
Haye dn 18 octobre 1907, relative à l’ouver-
ture des hostilités, est remise à (représen-
tant de l’Etat auquel la notification est faite)
à Paris,- le 4 août 1914, à .. heures. »
Dépêches Havas
Pour éviter les doubles emplois nous ne pu-
blions parmi Us dépêches Havas reçues que
celles qui complètent le Communiqué officiel ci-
desstis.
La Reprise du Mouvement en Belgique
Liège, 9 août y
Les Allemands restent sur leurs posi-
tions, mais ils paraissent vouloir passer la
Meuse et contourner ies forts vers Visé et
Huy.
On constate de sérienx mouvements de
troupes allemandes vers Huy pour attaquer
l’armée de campagne belge avant l’arrivéa
des Français, mais l’armée belge, prête, en-
tra en liaison avec ies Français.
Les Troupes Françaises à Bruxelles
Bruxelles, 9 août.
L’Etoile Beige dit que les troupes françaises
ont été accueillies avec un enthoasiasme
indescriptible.
L'Armistice est repoussé par les Belges
Le Gaulois apprend en dernière heure que
le gouverneur de Liège a repoussé ia de-
mande d’un armistice de quatre heures for-
mulé par les Allemands.
Les Allemands manquent de vivres
Paris 9 août, 16 b. 30.
Les Allemands qui se trouvent en Belgi-
que manquent de vivres.
il se confirme qu'ils envahirent ia Belgi-
que sans se préoccuper de leurs approvi-
sionnements.
Des patrouilles isolées se rendent pour ob-
tenir des aliments.
Four affamer l’Allemagne
Le Daily Graphie dit qu’on devrait prendre
las mesures pour empêcher le ravitaille—
nent de l’Allemagne par la voie des ports
lécrlandais.
Le Daily Mail dit que l’Italie ne peut pas
s’abstenir, son intérêt, ses traditions le dé-
fendent. Nous ne doutons pas, dit-il, de quel
:ôté tombera son choix. .
Prisonniers Allemands à Bruxelles
Les prisonniers faits par les Belges ont été
conduits à Bruxelles. Unanimement, ils ont
iéc'aré :
« Nous ne comprenons rien à ce qui se
passe ; ou nous avait dit que nous entrions
en Belgique appelés par les Belges pour. re-
pousser ies Français. Aux premiers coups de
fusil, nous avons ern que c’étaient ies Fran-.‘
çais, et c’étaient les Belges. »
Les Forts de Liège résistent
Bruxelles, 9 août.
A midi, les forts de Liège tiennent tou-
jours.
Le bombardement est très intermittent.
Les allemands manquent de projectiles.
Patrouilles allemandes capturées
Bruxelles, 9 août.
Au Sud de la province de Namur, les gen-
darmes belges ont capturé des patrouilles de
uhlans qu’ils ont conduites à Givet.
Les Sympathies du Brésil
Rio-de-Janeiro, 9 août.
M. Irineu Macbado, député, fait des voeux
pour la victoire de la France dont la race
héroïque sauvera non seulement le territoi-
re mais l’humanité. Il dit : « Que rna Patrie
prenne exemple non sur la brutalité prus-
sienne, mais qu’elle suive l’impulsion du
sang français bouillonnant dans nos veines.
« France chérie, dit-il, venge une fois de
plus l’Humanité et ia Justice ! »
Les Couleurs auglo-françaises à Bruxelles
Bruxelles, 9 août.
Les drapeaux anglais et français flottent
depuis ce matin sur l’Hôtel de Ville de
Bruxelles a côté des couleurs belges.
L INVESTISSEMEOiT DE LIÈGE
Bruxelles, 9 août.
On annonce de source officielle l’investis-
sement de Liège qui est d’ailleurs chose
prévue. Tous les torts restent aux mains des
Belges qui occupent ia ville avec des forces
certainement sérieuses.
Une Epée d’honneur au
géuéral belge Lemau
Paris, 9 août.
Un Comité s’est formé dans le but d’offrir
une épée d’honneur au général Léman.
Un Appel du Maire de Belfort
Belfort, 8 août.
Alors que les Allemands fusillent sans
pitié des enfants de 15 ans et des sous-ofii-
ciers blessés, le maire de Belfort, par une
proclamation adressée à ses concitoyens,
leur demande de traiter les prisonniers alle-
mands avec tout le respect dû à des hommes
combattant pour leur patrie, et d’éviter toute
manifestation hostile, pour donner ainsi
nne preuve éclatante de la générosité fran-
çaise, toute à I honneur de notre race.
Les Déserteurs allemands
Amsterdam, 9 août.
Une vingtaine de déserteurs allemands ont
franchi ia frontière. Ils s’adressèrent aux au-
torités en déclarant qu’ils préféraient être
prisonniers que de rester là-bis. Tous furent
dirigés sur Maestricht.
Le Kaiser à la Frontière Lorraine
Rome, 9 août.,
L’Echo de Paris a reçu une dépêche disant
que l’on cro.it que le kaiser est parti de Ber-
lin en automobile se dirigeant vers la fron-
tière lorraine.
Les Sujets Anglais en Allemagne
Berlin, 8 août.
Les sujets britanniques peuvent demeu-
rer temporairement en Allemagne, mais ils
doivent se présenter tous les trois jours à In
police.
Une quarantaine d’Anglais sont enfermés
dans la forteresse de Spandan, parmi les-
quels le capitaine Dolland, instructeur de la
marine turque (Havas).
■ Une capture du « Pluton »
Le mouilleur de. mines français Pluton a
capturé et ramené à Cherbourg un navire
de commerce allemand de 5,000 tonnes.
On sait que le Pluton a été construit aux
Chantiers Normand, il y a deux ans.
Un Combat naval
South-Shields, 8 août.
L’amirauté a avisé lès armateurs que In
flotte britannique de ia Mer du Nord est en-
trée en combat avec ia flotte de haute mer
allemande an Sud de DoggerbaDk Elle pour-
suit actuellement la flotte allemande vers la
côte hollandaise.
Navires capturés
Ferryville, 9 août.
Deux cargos allemands, le Kawak, chargé
d'une grande quantité de charbon, et le Eal-
lemos, ont été capturés.
Nouvelle démentie
Londres, 9 août. ;
Ou dément le bruit que dix*BWif navires
de guerre allemands seraient coulés sur la
i côte hollandaise»
La Prise du Togo "Allemand
Patk, 9 août.
La garnison française dé Gflùd-Popo, an
Dahomey, a pris possession du Togo alle-
mand, de concert avec le croiseur anglais.
La Situation en Russie
Saint-Pétersbourg, 9 août
La population reprend sa vie normale.
Les denrées sont taxées.
Les Denrées en Angleterre
Londres, 9 août.
. La Chambre des communes a voté une IQÎ
autorisant le gouvernement a requérir tou-
tes les quantités exagérées de denrées accu-
mulées chez les commerçants. (Hav.ts.)
L’Armée anglaise
Londres, 8 août.
O a a placardé une affiche officielle intitu-
lée : a Appel aux armes t » Cette affiche dit
que l’armée active a‘ un besoin immédiat de
100,606 hommes dé plus, étant donnée la
grave période que traverse actuellement le
pays.
Lord Kitchener exprime la confiance que
quiconque a à coeur la sûrete de l’Empire
s’engagera aussitôt.
Les engagements seront reçus pour trois
années ou pour jusqu’à la fin de la guerre.
Seuls pourront s’engager les jeunes gens
âgés de 19 à 30 ans.
Une Séance de la Douma
Sàint-Pétèrsbôorg, 9 soûl.
La Douma a tenu une session extraordi-
naire pour diseuter sur les mesures nécessi-
tées par la guerre.
Le président Rodzianko a lu le manifeste
impérial, qui a été accueilli par des mani-
festations enthousiastes.
Le président Rodzianko a rappelé les sen-
timents pacifiques de la Russie qui, forcée
de taire la guerre, se dressera de. toute sa
hauteur pour la défense de sa d'gnité et
ï’uaité de la patrie. La fia du discours a été
accueillie par des acclamations unanimes ét
le chant de l’hymne national.
Sur la proposition du président, les dépu-
tés ont safné les diplomates des pays amis
présents, puis ils oat acclamé' les ambassa-
deurs de France, d’Angleterre et de Belgi-
que.
Le premier ministre a dit que la Russie
aurait perdu sa place de grande puissance
en déclinant le défi. Le gouvernement est
persuadé du triomphe car il croit à nn grand
rôle historique de la Russie dans cette guer-
re. Il trouve la situation financière de la
Russie parfaitement satisfaisante.
M. Goremikine termine en invitant ies dé-
putés à faire leur devoir. Un tonnerre d’ap-
plaudissements salue son discours. (Havas.)
Les Italiens au Maroc
Tanger, 9 août.
La colonie italienne du Maroc montre une
vire sympathie pour la France.
La Neutralité de l’Italie
’ Rome, 9 août.
Le député Girmoni. ami de M. Avarna,am-
bassadeur d’Italie à Vienne, dit que le gou-
vernement italien est prêt à publier un traité
avec la Triplice afin de démontrer qu’il n y
a pas casus faederis.
Le Ministre de Franoe en Suisse
Berne, 9 août,
T,e ministre de France à Munich est ar-:
rivé ici»
Manifestations de Sympathie en Portugal'
Lisbonne, • août.
Des manifestations de sympathie se sopi
sont produites en séance' du Parlement et
devant les légations de France et iFAngle-j
terre.
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