Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 août 1914 09 août 1914
Description : 1914/08/09 (A34,N12055). 1914/08/09 (A34,N12055).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172360d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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LES FRANÇAIS SONT ENTRES A IULKQUSE
A MULHOUSE !
L’article qui suit était déjà composé lorsque nous
avons appris l’entrée de nos troupes à Mulhouse. Le
canon tonnait de si loin que nous ne l’entendions pas
encore, mais il a fait merveille et nos fantassins égale-
ment !
En attendant que les dépêches nous donnent des dé-
tails sur ce fait d’ârmes qui est de si bon augure pour
toute la campagne, nous nous contenterons de nous asso-
cier à nos chers amis de là-bas pour crier avec eux dans
les rues de Mulhouse, envahie et heureuse ef sans doute
toute illuminée sur le passage des pantalons rouges :
Vive la France !
LA DUPLICITÉ
ALLEMANDE
Vendant que les Belges continuent
à tenir en échec les Allemands devant
Liège, et avant que le canon tonne sur
la J routière de l’Est, nous pouvons
faire un rapide retour en arrière et
parler encore de diplomatie à propos
de la Déclaration de M. Viviani aux
Chambres que nous avons reproduite
in-exlenso, et du Livre Bleu que le
gouvernement anglais vient de publier
et dont le.Temps a donné d'impor-
tants extraits- .. .
La déclaration de M. Tïviàhi est un'
exposé lumineux et d’une franchise
absolue de la situation qui a précédé
l’étal de guerre avec l’Allemagne ;
c’est, par le simple rapprochement des
faits* lin réquisitoire accablant pour
le gouvernement de ce pays. Le Livre
Bleu contient la correspondance
échangée, pendant la même période,
entre sir Edward Grey et les ambas-
sadeurs de Grande-Bretagne, à Paris,
Berlin, Saint-Pétersbourg, Vienne et
Rome ; ces documents confirment ab-
solument l’exposé de M. Viviani et
nous apportent sur certains points des
révélations qui aggravent encore la
responsabilité et la turpitude de l’Al-
lemagne.
Le gouvernement de Berlin a tou- \
jours prétendu, qu’il était complète-
ment étranger à l’ultimatum austro-
hongrois à la Serbie, qu’il ne l’a
connu qu’en même temps que les au-
tres Puissances,, qu’il n’a pas poussé
ïAutriche-Hongrie à la guerre. Dans
su proclamation au peuple allemand,
après la rupture, l’empereur prend
Dieu à témoin qu’il a jugé que « c’é-
tait pour lui un devoir de conscience
de faire tout ee qui était possible pour
éviter la guerre » et il déclare : « Je
suis forcé de tirer l’épée pour re-
pousser une attaque complètement in-
justifiée l »
En face d'allégations aussi impu-
dentes, nous n avons pas besoin de
rappeler quel’ Allemagne a tout-à-coup
déclaré la guerre à la Russie alors
que celle-ci était encore en relations
diplomatiques correctes avec VAutri-
che-Hongrie, à tel point que c’est seu-
lement avant-hier que ces relations
se sont rompues, et que l’Allemagne
nous a déclaré la guerre à notre tour,
javant même que nous ayons pris parti
pour la Russie. Il faut seulement no-
\ier que, bien que le conflit austro-
serbe ait précédé la guerre euro-
péenne, celle-ci ne provient niillem,ent
comme on aurait pu le prévoir, du dé-
clenchement fatal des alliances. La
volonté arrêtée de VAllemagne a de-
vancé le moment où ces alliances au-
mieht pu entrer en jeu, et cela, évi-
demment, pour écarter toute chance
de paix.
Nous savons de plus, maintenant,
quode gouvernement allemand a men-
ti en disant qvCil a été surpris par
l’ultimatum austro-hongrois ; l’am-
bassadeur anglais à Vienne a infor-
mé sir Edward Grey que le texte
complet en avait été télégraphié à
l’empereur et que celui-ci l’approuvait
complètement.
Dès lors, nous ne sommes pas sur-
pris lorsque M. Viviani nous expose
avec précision qu’avant même l’expi-
ration du délai fixé à la Serbie, on
prenait en Alsace-Lorraine d’impor-
tantes. mesures militaires ; le conflit
austro-serbe n’était que le prétexte,
depuis longtemps cherché, de Vagres-
sion concertée contre la France.
' ' Mais il y a plus, pendant que l’em-
pereur remplissait à sa manière « son
devoir de conscience » en vue de la
paix, il avait l’audace de proposer au
gouvernement anglais les conditions
d’une neutralité qui lai permettrait,
selon lui, de nous battre.
Le mercredi a g juillet, alors que
l'ambassadeur allemand nous prodi-
guait encore de bonnes paroles, le
chancelier de Bethmann-Hollweg di-
sait à l’ambassadeur de Grande-Bre-
tagne ces paroles qu’il faut citer
textuellement :
« Autant que j’en puisse juger, le
principe dirigeant de la politique bri-
tannique est que la Grande-Bretagne
ne pourrait jamais consen tir à ce que
la France fût-' éermêerMaU tél fLesi
pas Te dessein de VAllemagne. Fourra
que la neutralité de la Grande.Bre-
tagne fût assurée, toutes les assu-
rances nécessaires seraient données au
gouvernement britannique que le gou-
vernement impérial allemand ne visait
nullement à des acquisitions territo-
riales aux dépens de la France en cas
de victoire. » Mais, ajoute l’ambassa-
deur, le chancelier se refusa à, donner
une assurance semblable en ce qui
concerne les colonies françaises (qui,
avec notre honneur, devenaient donc
l’enjeu de la lutte).
En échange de cette neutralité dans
le conflit actuel, VAllemagne offrait
à l’Angleterre un accord de neutra-
lité générale.
Sir Edward Grey répondit par dé-
pêche qu’accepter un pareil arrange-
ment serait pour la Grande-Bretagne
« une honte dont elle né se relèverait
jamais ! »
.Avoir osé un pareil marchandage
et prendre Dieu à témoin de ses in-
tentions pacifiques, est pour l’Allema-
gne une honte dont elle ne se relè-
vera pas.
CASPAU-JORDAN.
Gemiiiiipës Officiels
8 août, 8 h. 30. j
A LA FRONTIÈRE D'ALSACE.— Le commis-
saire de police français de Petite-Croix est :
installé dans les bureaux du commissaire alle-
mand de Montreux-Vieux. On n'entend pas de
fusillade.
LES AUTRICHIENS FUSILLENT LEURS SOL-
DATS TCHÈQUES. — On appnend de source
sûre quo de nombreux soldats tchèques des
régiments de Bohême ont été fusillés avant le
départ.
LES BELGES COUPENT LES COMMUNICA-
TIONS DES ALLEMANDS. — Les troupes belges
viennent de couper les communications ferrées
entre Arlon et Virton ; les Allemands sont mis
ainsi dans l’impossibilité d’exécuter des trans-
ports dans la direction de Virton. A Athus, les
rails ont été retirés.
SUR MER. — Les deux oroiseurs «.Goeben »
et « Breslau », qui étaient revenus à Messine
pour charbonner, ont repris la mer hier soir.
Ils ont fait route au Sud puis à l'Est.
LA MER DU NORD ET LA MANCHE.— Sont
gardées par les forces françaises et britanni-
ques.
Dans toutes les parties du monde, les bâti-
ments des deux nations agissent de concert
pour assurer la maîtrise de la mer.
LE SUCCÈS BELGE SE CONFIRME.— Quatre
faits dominent la journée de vendredi : les forts
de Liège tiennent toujours ; les Allemands qui,
passant entre les forts, avaient jeudi envahi la
ville, l’ont évacuée vendredi; la division belge
qui était venue au secours de la ville n’a pas eu
à intervenir, mais l’évacuàtion de fa ville est
indiscutablement un gros échec moral, qui
consacre pour le peuple belge, enthousiasmé,
le succès de la résistance.
L’opération allemande avait été basée sur
l’hypothèse d’un succès rapide et par suite or-,
ganisé avec peu d'approvisionnements. L’héroï-
que résistance des Belges a jeté bas cette hypo-
thèse et le plan allemand en supporte le contre-
coup. La place a dès maintenant retardé de 79
heures l'avancée allemande. C'est un résultat
magnifique.
L’armée de campagne belge, grossie de la di-,
vision destinée à renforcer la défense de Liège
est redevenue disponible, est pleine de con-
fiance. Cette confiance a été accentuée par là
suspension d’armes de 4 heures que les Aller
mands ont demandée pour ensevelir leurs
morts.
LE DÉBARQUEMENT DES TROUPES AN-
GLAISES. — Lé débarquement des troupes an-
glaises est commencé. Les unités débarquées
ont été saluées par les acclamations des popu-
lations. Le débarquement s'est opéré vite et en
très bon ordre sous la direction de missions
d'officiôrs français parlant couramment l’avi-
glais.Les hommesont pris très rapidement leurs
cantonnements.
Les propos qu'ils tiennent montrent qqe
l'exaspération du peuple anglais contre l’Alle-
magne est à son comble. Les soldats anglais
sont joyeux de venir combattre sur le continent
A côté de leurs camarades français et belges.
Les accords des deux états-majors ont as-
suré une exécution impeccable du programme
de débarquement.
LES SUGCES SERBES. — Les avant-gardes
serbes ont franchi la frontière de Bosnie.
LA PRÉMÉDITATION ALLEMANDE. — Les
escadrons français qui sont entrés hier en Lor-
raine annexée à Vie et à Moyen-Vie ont rap-
porté des affiches militaire s qui prouvent c/e
façon péremptoire la préméditation des Alle-
mands et fournissent sur les conditions de leur
mobilisation des renseignements précieux, fis
étaient résolus à la guerre et la préparaient au
moment où les puissances de la Triple Entente
multipliaient les efforts pour le maintien de la
paix.
EN HOLLANDE.— La plus grande activité
règne dans la préparation militaire. Les posi-
tions défensives du Hslder, les Bouches de 1a
Meuse et en général les territoires avoisinant
las*quvrages TorlifiSs tfe'fà 'frontière s ont con-
sidérés comme étant en état de guerre.
Le service de navigation est arrê.é pendant
la nuit.
Les officiers de marine en retraite soni auto-
risés à reprendre du service,
Les bateaux de pèche sont rappelés.
On procède au recensement des automo-
biles et à l'organisation du corps des cyclistes.
Les. phares sont éteints.
LA MARINE ANGLO FRANÇAISE. — L’en-
tente des autorités maritimes anglaises et fran-
çaises est à ce point intime, que dans la Mer du
Nord les forces françaises sont sous les ordres
des amiraux anglais, tandis que dans la Médi-
terranée, les escadres des deux pays sont grou-
pées sous la commandement en chef de l’ami-'
rai Boué de Lapeyrère.
DANS UNE SÉANCE EXTRAORDINAIRE, LE-\
CONSEIL MUNICIPAL DE SAINT-PÉ1 ERS - *
BOURG a adopté aujourd'hui i’appel suivant aux
Municipalités de Paris et de Londres : « Nous
sommes, avec vous, Nos sentiments sontir.varia-
bles: nous étions vos amis pendant la paix,
nous restons vos amis pendant la guerre. Nous
nous lèverons tous pour la protection de nos
intérêts communs et pour lutter contre l'en-'
nemi commun hostile au monde et à l’unité fra-
ternelle des nations. Nous apprécions voire
amitié. Recevez notre salut cordial. »
— On a enfin reçu à Paris des nou velles de
notre ambassadeur à Berlin, M. Julès Gambon.
Celui-ci est arrivé à Copenhague ; on ignore en-
core dans quelles conditions il a quiliê Beriln.
On sait qu’à une station peu éloignée de Mec-
klembourg, le train dans lequel il se trouvait
fut arrêté. Le major qui accompagnait notre
ambassadeur prévint celui-6i qu’il ne pourrait
continuer sa route vers la frontière danoise
qu’en payant 3,600 marks. M. Jules Cambon-
expritna son étonnement qu’on ne lui eut pas
réclamé cette somme à Berlin et il offrit un
chèque sur une grande banque allemande, Le
chèque ayant été refusé, M. Jules Cambon
réunit 4,000 francs en or en faisant une col-
lecte parmi ses compagnons de voyage... Après
avoir effectué le paiement exigé, M. Jules Cam-
bon crut devoir demander au major sa parole
d’honneur de gentilhomme et d’officier qu’il
serait enfin conduit directement à la frontière
danoise.
Arrivé à cette frontière, notre ambassadeur,
gagna Copenhague... Le wagon-salon mis à la
disposition de IW. deSchosn, à son départ de
Paris, n’a pas encore été renvoyé en France.
LES AUTRICHIENS Ont incendié les gares de
Zotza et de Doudoga en Herzégovine,ainsi qu’un
pont sur la Léma,
Ce matin, à neuf heures, Us ont à nouveau
bombardé Belgrade. Des obus sont tombés sur
la caserne de gendarmerie, §ur le théâtre et suri
divers autres points de la ville, tuant et blessant
plusieurs personnes.
Le bombardement continue ; un obus est :
tombé près du palais du prince Miloche, dans
la banlieue de la capitale.
DANS SA SÉANCE DU 6 AOUT, L’ACADÉMIE
FRANÇAISE A VOTÉ LA MOTION SUIVANTE:
t « L’Académie française charge son directeur
d’exprimer au gouvernement ses sentiments
unanimes de confiance et sa foi profonde dans
la victoire de nos armées, combattant pour 1s
Droit et la Civilisation. » 1
LA COMMISSION SUPÉRIEURE INSTITUÉE
PAR DÉCRET EN DATE DU 6 AOUT pour étu-*
dier les diverses questions d’ordre administra-
tif, économique et social que font surgir de
jour en jour les circonstances, s’est réunie au-]
jourd’.hui au ministère de l’intérieur, sous la
présidence de M. Malvy.
■ La Commission s’est divisée en six Sous-Com -
ji missions qui seront respectivement présidées}
Briand, Os/cassé,
s ont déjà com-
par MM. Léon Bourgeois, Briand, Dsjcassé,
Millarand, Ribot et Se'mbat.
Ces diverses Commissions ont déjà com-
mencé à-fonctionner.
M. ALBERT SARRAUT, ministre de l’instruc-
tion publique, a adressé des instructions aux
inspecteurs d’académie pour les inviter à ins-
tituer d’urgence, d’accord avec les municipali-
tés, des garderies ou des classes de vacances
destinées à recueillir les enfants dont les pères
sont mobilisés et les mères éloignées du foyei
par travaux quotidiens.
8 Août, 19 heures.
CIRCULAIRE. —Sa Majesté le roi des Belges
a envoyé au Président de la République le télé ■
gramme suivant :
» Bruxelles, 6 août.
» A son Excellence Monsieur Poincaiô,
président de 1x-Répi'bliqu« Française,
Paris,
» Je tiens à. exprimer à Votre Excellence, en
mon nom et au jiom de mon peuple, ma plus
profonde gratitucje pour l’empressement avec
lequel la France, garant de notre indépendance
et de notre neutralité, est venue, répondant à
notre appel, nous aider à repousser les armées
qui, au mépris des traités, ont envahi le sol de
la Belgique.
»ALBERT. »
Le Président de la République a répondu :
« Paris, 7 août.
» Sa Majesté Albert Pf, roi des Belges,
Bruxelles.
•>> Je remercie Votre Majesté de son télé-
gramme. J’avais eu l’occasion de lui donner
naguère l’assurance précise des sentiments de
ta France pour la Belgique. L’amitié de mon
pays pour le'peuple beige s’affirme aujourd’hui
sur les champs de bataille, Les troupes fran -
çaises sont fières de seconder la vaillante armée
belge dans la défense du sol,envahi et dans la
glorieuse lutte pour l’indépendance.
» Raymond POINCARÉ, n
D'autre pàrt, M. lo président de Ta Républi-
que a télégraphié au roi des Belges polir lJin-
former que le gouvernement français avait
décidé dé conférer, en souvenir de la lutte
qu’vlle soutient pour sa défense, la croix de la
Lègion-d’Honneur à la fille de Liège.
Au télégramme que le président de la Répu-
blique lui avait adressé pour lui faire part de
la décision du gouvernement, conférant è la
ville de Liège la croix de la Légion d’Honneur,
le roi des Belges a répondu par la dépêche
suivante :
Louvain, 7 août,
« Raymond Poincaré, Président de la
République française, Paris.
» Je vous prie de transmettre au gouverne-
ment de la République les remerciements de la
ville de Liège.
. ». Liège, le pays et l’armée toute entière
continueront à faire vaillamment leur devoir.
B A LBERT. t»
ANGLETERRE. — Le croiseur anglais « Am-
phion » a heurté une mine sous-mariné et a
Coulé. IJ y a 131 ‘morts et 100 sau vés parmi les-
quels le .capitaine et 10 officiers. Parmi les
morts se trouvent 20 prisonniers allemands..
Le vapeur allemand « Infantia venant de
l’Amérique du Sud, capturé par un navire de
guerre anglais, est arrivé à Piymouth. Parmi
les passagers se trouvent de nombreux réser-
vistes allemands. Le vapeur portait un demi-
million en or et une cargaison de vivres de
grande valeur.
Le paquebot « Karina », venant de l'Afrique
Occidentale, est arrivé à Piymouth. Le paque-
bot fut arrêté dans la baie de Biscaye par trois
navires français.
Gomme exemple d'offres spontanées de con-
cours matériel faites à la Métropole par les
colonies anglaises on cite celles du Canada qui
organise un contingent de 20,000 hommes pour
servir à l'étranger.
NOUVEAUX DETAILS SUR LA BATAILLE DE
LIÈGE (Nuit du 4 au 5 août - journée du 5'-
nuit du 5 au 6).
On reçoit des détails précis sur la sanglante
bataille de Liège. C’est.dans la nuit du 3 août
que les colonnes allemandes ont franchi la fron ¬
tière belge.
. La cavalerie allemande a pris contact le 4, à
16 heures, avec les avant-postes beiges.
A l'Est des forts, l’attaque s’est développée
dans la journée du 5 août. Pour la bien com-
prendre, il est utile de se reporter aux rensei-
gnements donnés sur les forts de Liège dans le
communiqué du 7 août (11 h, 50). Chacune des
colonnes allemandes avait un objectif différent,
déterminé par les forts de Flêron, Btrohon,
Evegnée, constituant le secteur Nord-Est. D'au-
tres colonnes ont attaqué le secteur Sud-Est
(forts de Boncelles et d'Esboorg),
1» Attaque du secteur Nord Est : A l'attaque du
fort de Fiéron, la colonne d'attaque allemande
de gauche visait Fiéron même, l'intervalle entre '
Flêron et Evegnée, l’intervalle entre Fiéron et
Chaud-Fontaine. Dès le début l'attaque est ra-
lentie. Le terrain en effet a été hérissé d'obsta-
cles par les Belges. Le tir de l’infanterie et de
l’artillerie du fort est très juste;
Les contre attaques dans les intervalles sont
très énergiques, l'offensive est bientôt enrayée.
Ce n'est plus qu'une lutte d’artillerie très meur-
trière pour les allemands.
— Attaque du fort de Barçhon. La colonne
d’attaque de droite, attaque en éventail. La co-
lonne d extrême droite déborde le fort de Bar-
chon et se porte sur la ville. Mais une brigadei
de réserve Belge fait une contre attaque immé-
diate.Les allemands sont refoulés en très grand
désordre. Leurs perles sont énormes. L’artille-
rie lourde ajlâinaqçtè fait rage oçntrq Barchon,
mais son tir est mal réglé. L'artillerie lourde
Belge prend l'avantage ; deux pièces lourdes
allemandes sont détruites.
— L’attaque du fort d'Evegnée. Ici c’est la
colonne allemande du centre qui attaque. Dou-
ble riposte des deux forts de 1 Fiéron et de Bar-
clion. D'autre part,-par une contre attaque, l'at-
taque allemande est arrêtée. A ce moment le
général Von Ermichenvoie un parlementaire qui
porte ses conditions à la place : reddition immé-
diate ou un Zeppelin lancera de la septénite sur
les bâtiments de l’état-major. Réponse immé-
diate elle aussi. Le feu des forts ledoublo et
l'offensive. De même les allemands sont repous-
sés à 10 kilomètres en arrière, à 19 heures les
troupes belges sortant de la ligne des forts pour-
suivent les allemands à mille mètres au-delà de
ces lignes. La retraite allemande s’accentue.
2» Attaque du secteur Sud-Est. Pendant que
ces faits se déroulent à l’avantage marqué des
Belges, dans le secteur Nord Est, les troupes
allemandes du Sud-Est cherchent à déborder
les positions belges du côté de Huy. A 10 heu-
res, elles attaquent les forts de Boncelles et
d'Emboorg. Maie ici encore les obstacles accu-
mulés sur le terrain les retardent sensiblement.
Les Allemands tentent une attaque directe, elle
échoue. Leurs pertes sont élevées. Mais las Bel-
ges, au début, n'étaient quç 1,500.
Les Allemands réussissent à s'engager dans
les intervalles ; la ligne belge recule de 2 kilo-
mètres. C'est l'instant critique ; le général Lé-
man n’hésite pas. Toutes ses troupes disponi-
bles sont lancées ; c’est 15,000 hommes aü
lieu de 1,500.
Il fait nuit. On se bat à la baïonnette. L'enne-
mi est maintenu, mais, dans l’obscurité, il se
produit quelque confusion.
Une petite colonne allemande réussit A ga-
gner la ville et à pénétrer ; ce sont des fan-
tassins ; on leur a fait prendre le bonnet de
police pour tromper les Belges, l’offioier qui
les mène parle anglais pour compléter la ruse.
Les hommes ont l'arme sur l'épaule, ils se di-
rigent vers les bâtiments de l'état-major, mais
à 50 mètres du bureau}. les gendarmes les re-
connaissent et les refoulent. C'est un violent
combat de rues.Le gouverneur peut gagner on-
des forts. Les Allemands sont rejetés hors la
ville.
Oh sait qu'ils ont été depuis forcés de l’éva-
cuer complètement.
Telle fut la journée du 5 et la nuit sui-
vante.
Les pertes allemandes sont énormes. Les
chiffres antérieurement donnés de 5,000 morts,
25 canons pris, un général prisonnier, sont
confirmés.
L’attaque allemande a été menée par 120,000
hommes contre 40,000 Belges, mais elle a
manqué de simultanéité.
Au contraire, les Belges ont supérieurement
utilisé leurs réserves.
L’artillerie allemande a mal soutenu en gé-
néral des colonnes trop denses, tir mal réglé.
Les forts belges ont tenu comp'ètement après
3 heures de bombardement. Au fort d’Evegnée,
pas un tué, pas un blessé, coupole intacte.
Le tir des Beiges a été d une justesse par-
faite, preuve la destruction de deux pièces
d'artillerie lourde allemande.
Les avions allemands, pour tromper les Bel-
ges, arborent des drapeaux belges et français.
'LE DEBARQUEMENT DES TROUPES AN-
GLAISES continue dans un ordre parfait. L’Ân-
gleterre a mis surjjied 200 000 hommes
20.000 ont déjà débarqué à Ostende, Calais et
Dunkerque. Ils doivent se porter sur Namur
pour aider l’armée belge à refouler les Alle-
mands au-delà delà frontière.
CAPTURE D’UNE PATROUILLE ALLEMAN-
DE. — Dix uhlans appartenant au 10» régiment
du Hanovre régiment du roi 10? corps d’armée
ont été surpris hier malin sur le territoire de
Baronvitz par des gendarmes et des douaniers.
Après s’être barricadés dans une maison, où
il s se sont réfugiés, iià ont opposé une vive
résistance. Deux ont été blessés assez griève-
ment ; les huit autres, dont un sous officier,
ont été capturés et emmenés à Givet par un dé-
tachement d’infanterie française.
Dans leur interrogatoire, ils ont déclaré avoir
été transportés en chemin de fer à la frontière
belge pendant la nuit, puis on les a dirigés
vers les avant-postes avec ordre ensuite de
patrouiller. C’est au cours d’une patrouille
qu’ils ont été capturés.
D’après le colonel, commandant d’armes
Givet, l’attitude des prisonniers est celle d’hom-
mes désemparés et perdus, au milieu d’un
pays complètement inconnu par eux.
LES OFFRES DE CONCOURS AU MINISTÈ-
RE DE LA GUERRE.— Voici le texte du rapport.
adressé au Président de la République par le
Ministre de la Guerre et relatif à ia constitution
d’une Commission spéciale chargée de centra-
liser les offres de concours :
« Un magnifique mouvement de solidarité
nationale fait affluer dans tous les Ministères, ,■
et particulièrement au Ministère de la Guerre,
des offres de concours qu’il est nécessaire de
coordonner.
» Les organisations déjà existantes ont reiidu
au pays, avec un admirable dévouement, les
services les plus signalés. A côté d’elles, des
propositions sont faites en grand nombre à
l’effet de créer notamment des ambulances,
des hôpitaux, ■ des maisons de convalescence,
des gouttes de lait, des pouponnières, des se-
cours aux blessés, aux malades, aux femmes et
aux enfants. \
B Afin de discipliner ces généreux efforts,
nous avons l’honneur. Monsieur le président,
de vous proposer la nomination, par décret,
d'une Commission spéciale,
B Veuillez agréer, Monsieur le président,
l’hommage de mon respectueux dévouement.
» Le Ministre de la Guerra,
» MESSIMY. »
HOSTILITÉS
EN BELGIQUE
La Défense de Liège
Bruxelles, 8 août.
Oo insiste sur la résistance de Liège et fait
remarquer que les forts de Lège tiennent
toujours. Les Allemands qui, passant entre
les faits, avaient jeudi envahi la ville, l'éva-
cuèrent vendredi.
La division belge venue au secours de 1%
ville n’eût pas à intervenir. On en conclut
que la résistance des Belges a profondément
gêné le plan allemand qui, basé sur l’hypo-
thèse de succès plus rapides, fut organisé
avec des approvisionnéments peu nom-
breux.
La résistance dé la place ayant actuel-
lement retardé de 79 heures l’avance des
Allemands, le plan allemand en supporte ta
contre-coup.
L’armée de campagne belge, grossie de la
division destinée à renforcer la défense da
Liège, est redevenue disponible. Elle est
pleine de confiance et cette confiance est en*
core augmentée par la suspension des
armes, demandée par les Allemands, pour
enterrer leurs morts.
Au sujet de l'armistice
Bruxelles, 8 août.
L'Etoile belge annonce que, de source offi-
cielle, aucune décision n’a été prise an
sujet de la demande de l’Allemagne d’an
armistice, un combat étant engagé par ail-
leurs eu ce moment.
Les Troupes Belges se rassemblent
Bruxelles, 8 août.
Les troupes de forteresse de Liège étant
suffisantes pour assurer ia défense do la
ville, ia division active qui se mobilise à
Liège a pu rejoindre l’armée de campagne.
(Hayas).
UNE VICTOIRE BELGE
Les Belges prennent 15 drapeaux
Le Prince Georges de Prusse est prisonnier
Bruxelles, 8 août. -
Les Belges se sont emparés de 15
drapeaux, de 20 canons et de mil-
liers de fusils.
Ils ont fait de nombreux prison-
niers dont le prince Georges de
Prusse, qui serait blessé.
Division Al'emande anéantie
Bruxelles, 8 août, 14 h. 18.
La division de cavalerie allemande qui
avait passé la Meuse, au Nord de Liège, fui
presque anéantie.
 LA FRONTIÈRE FRANÇAISE
les Troupes Françaises
victorieuses en âisacs
Pans, 16 h.. 9gg|
Les troupes françaises ont fran-
chi ia frontière d’Alsace. Après un
violent combat livré à Aitkirch, elles
s’emparèrent de cette petite viifs
du Haut-Rhin. Elles ont poursuivi,
les troupes allemandes en retraita
et continuent leur mouvement dans
ia direction de Mulhouse,
Ce succès de nos troupes est ex-
trêmement brillant. Les alsaciens-
lorrains, heureux de voir arriver les
troupes françaises arrachèrent les
poteaux de frontière. — (llavas).
Aitkirch est une petite ville de 4,000 ha-
bitants du liaul-l\hia située sur une hauteur
dont l’Ill baigne le pied, près de h forêt da
la Ifoart. Cette ville a été bâtie au XIII* siècle
par Frédéric IL
Les suédois la ravagèrent pendant la
guerre de trente ans. Elle est divisée en ville
haute et en ville basse, et séparée par un
fossé des restes d’un.auc'e v château où les
ducs d’Autriche faisaient leur icadence.
Ce château n’est plus aujourd’hui qu’une
ruine dont la tour principale était jadis une
des plus élevées de ia conirâe.
L’arrondissement d'Aliknch renferme sept
cantons : AUkircli, Ferrette, Habsheim, llir-
singoe, Iieuningue, Landser et Mulhouse.
Aitkirch se trouve à 59 kilomètres au Sud
de Colmar et à 32 kilomètres à l’Oaest-Norch
Ouest de Bâle-
Les Français entrent à Mulhouse
Paris, 8 août, 20 h. l/î.. ,
Le gouvernement est avisé qti«t
les troupes f< ançaises sont entrée^
à Mulhouse. (Harm) ?
Mulhouse, seconde ville d’Alsace, est *à 1$.
kilomètres d’Attkricht.
Elle est située dans une île formée//*nr ia
rivière d'Ill sur le canal du Rhône «u’, Rhin,
sur le chemin de fer de Strasbourg à Bâle,
et sar la ligne du chemin de fer d^/ia Médi-
terranée an Rhin.
Mulhouse est surtout remarquable par ses
riches manufactures et le développement
extraordinaire qu'a p^is son industrie.
On sait que la placé du, Havre entretient
de grandes relations tPûtlaires avec cette
ville, notamment pog* tes transactions en
cotons.
Administrateur - Délégué - Gérant
O' RANDOLET
Umilstratioa, Impressions it iMueu, Tît, 10.4T
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
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RÉDACTEUR EN CHEF
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Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
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( le Journal.
AU HAVRE... f.‘ BUREAU DU JOURNAL. 112, bout 1 de Strasoourg.
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On t'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France (
LES FRANÇAIS SONT ENTRES A IULKQUSE
A MULHOUSE !
L’article qui suit était déjà composé lorsque nous
avons appris l’entrée de nos troupes à Mulhouse. Le
canon tonnait de si loin que nous ne l’entendions pas
encore, mais il a fait merveille et nos fantassins égale-
ment !
En attendant que les dépêches nous donnent des dé-
tails sur ce fait d’ârmes qui est de si bon augure pour
toute la campagne, nous nous contenterons de nous asso-
cier à nos chers amis de là-bas pour crier avec eux dans
les rues de Mulhouse, envahie et heureuse ef sans doute
toute illuminée sur le passage des pantalons rouges :
Vive la France !
LA DUPLICITÉ
ALLEMANDE
Vendant que les Belges continuent
à tenir en échec les Allemands devant
Liège, et avant que le canon tonne sur
la J routière de l’Est, nous pouvons
faire un rapide retour en arrière et
parler encore de diplomatie à propos
de la Déclaration de M. Viviani aux
Chambres que nous avons reproduite
in-exlenso, et du Livre Bleu que le
gouvernement anglais vient de publier
et dont le.Temps a donné d'impor-
tants extraits- .. .
La déclaration de M. Tïviàhi est un'
exposé lumineux et d’une franchise
absolue de la situation qui a précédé
l’étal de guerre avec l’Allemagne ;
c’est, par le simple rapprochement des
faits* lin réquisitoire accablant pour
le gouvernement de ce pays. Le Livre
Bleu contient la correspondance
échangée, pendant la même période,
entre sir Edward Grey et les ambas-
sadeurs de Grande-Bretagne, à Paris,
Berlin, Saint-Pétersbourg, Vienne et
Rome ; ces documents confirment ab-
solument l’exposé de M. Viviani et
nous apportent sur certains points des
révélations qui aggravent encore la
responsabilité et la turpitude de l’Al-
lemagne.
Le gouvernement de Berlin a tou- \
jours prétendu, qu’il était complète-
ment étranger à l’ultimatum austro-
hongrois à la Serbie, qu’il ne l’a
connu qu’en même temps que les au-
tres Puissances,, qu’il n’a pas poussé
ïAutriche-Hongrie à la guerre. Dans
su proclamation au peuple allemand,
après la rupture, l’empereur prend
Dieu à témoin qu’il a jugé que « c’é-
tait pour lui un devoir de conscience
de faire tout ee qui était possible pour
éviter la guerre » et il déclare : « Je
suis forcé de tirer l’épée pour re-
pousser une attaque complètement in-
justifiée l »
En face d'allégations aussi impu-
dentes, nous n avons pas besoin de
rappeler quel’ Allemagne a tout-à-coup
déclaré la guerre à la Russie alors
que celle-ci était encore en relations
diplomatiques correctes avec VAutri-
che-Hongrie, à tel point que c’est seu-
lement avant-hier que ces relations
se sont rompues, et que l’Allemagne
nous a déclaré la guerre à notre tour,
javant même que nous ayons pris parti
pour la Russie. Il faut seulement no-
\ier que, bien que le conflit austro-
serbe ait précédé la guerre euro-
péenne, celle-ci ne provient niillem,ent
comme on aurait pu le prévoir, du dé-
clenchement fatal des alliances. La
volonté arrêtée de VAllemagne a de-
vancé le moment où ces alliances au-
mieht pu entrer en jeu, et cela, évi-
demment, pour écarter toute chance
de paix.
Nous savons de plus, maintenant,
quode gouvernement allemand a men-
ti en disant qvCil a été surpris par
l’ultimatum austro-hongrois ; l’am-
bassadeur anglais à Vienne a infor-
mé sir Edward Grey que le texte
complet en avait été télégraphié à
l’empereur et que celui-ci l’approuvait
complètement.
Dès lors, nous ne sommes pas sur-
pris lorsque M. Viviani nous expose
avec précision qu’avant même l’expi-
ration du délai fixé à la Serbie, on
prenait en Alsace-Lorraine d’impor-
tantes. mesures militaires ; le conflit
austro-serbe n’était que le prétexte,
depuis longtemps cherché, de Vagres-
sion concertée contre la France.
' ' Mais il y a plus, pendant que l’em-
pereur remplissait à sa manière « son
devoir de conscience » en vue de la
paix, il avait l’audace de proposer au
gouvernement anglais les conditions
d’une neutralité qui lai permettrait,
selon lui, de nous battre.
Le mercredi a g juillet, alors que
l'ambassadeur allemand nous prodi-
guait encore de bonnes paroles, le
chancelier de Bethmann-Hollweg di-
sait à l’ambassadeur de Grande-Bre-
tagne ces paroles qu’il faut citer
textuellement :
« Autant que j’en puisse juger, le
principe dirigeant de la politique bri-
tannique est que la Grande-Bretagne
ne pourrait jamais consen tir à ce que
la France fût-' éermêerMaU tél fLesi
pas Te dessein de VAllemagne. Fourra
que la neutralité de la Grande.Bre-
tagne fût assurée, toutes les assu-
rances nécessaires seraient données au
gouvernement britannique que le gou-
vernement impérial allemand ne visait
nullement à des acquisitions territo-
riales aux dépens de la France en cas
de victoire. » Mais, ajoute l’ambassa-
deur, le chancelier se refusa à, donner
une assurance semblable en ce qui
concerne les colonies françaises (qui,
avec notre honneur, devenaient donc
l’enjeu de la lutte).
En échange de cette neutralité dans
le conflit actuel, VAllemagne offrait
à l’Angleterre un accord de neutra-
lité générale.
Sir Edward Grey répondit par dé-
pêche qu’accepter un pareil arrange-
ment serait pour la Grande-Bretagne
« une honte dont elle né se relèverait
jamais ! »
.Avoir osé un pareil marchandage
et prendre Dieu à témoin de ses in-
tentions pacifiques, est pour l’Allema-
gne une honte dont elle ne se relè-
vera pas.
CASPAU-JORDAN.
Gemiiiiipës Officiels
8 août, 8 h. 30. j
A LA FRONTIÈRE D'ALSACE.— Le commis-
saire de police français de Petite-Croix est :
installé dans les bureaux du commissaire alle-
mand de Montreux-Vieux. On n'entend pas de
fusillade.
LES AUTRICHIENS FUSILLENT LEURS SOL-
DATS TCHÈQUES. — On appnend de source
sûre quo de nombreux soldats tchèques des
régiments de Bohême ont été fusillés avant le
départ.
LES BELGES COUPENT LES COMMUNICA-
TIONS DES ALLEMANDS. — Les troupes belges
viennent de couper les communications ferrées
entre Arlon et Virton ; les Allemands sont mis
ainsi dans l’impossibilité d’exécuter des trans-
ports dans la direction de Virton. A Athus, les
rails ont été retirés.
SUR MER. — Les deux oroiseurs «.Goeben »
et « Breslau », qui étaient revenus à Messine
pour charbonner, ont repris la mer hier soir.
Ils ont fait route au Sud puis à l'Est.
LA MER DU NORD ET LA MANCHE.— Sont
gardées par les forces françaises et britanni-
ques.
Dans toutes les parties du monde, les bâti-
ments des deux nations agissent de concert
pour assurer la maîtrise de la mer.
LE SUCCÈS BELGE SE CONFIRME.— Quatre
faits dominent la journée de vendredi : les forts
de Liège tiennent toujours ; les Allemands qui,
passant entre les forts, avaient jeudi envahi la
ville, l’ont évacuée vendredi; la division belge
qui était venue au secours de la ville n’a pas eu
à intervenir, mais l’évacuàtion de fa ville est
indiscutablement un gros échec moral, qui
consacre pour le peuple belge, enthousiasmé,
le succès de la résistance.
L’opération allemande avait été basée sur
l’hypothèse d’un succès rapide et par suite or-,
ganisé avec peu d'approvisionnements. L’héroï-
que résistance des Belges a jeté bas cette hypo-
thèse et le plan allemand en supporte le contre-
coup. La place a dès maintenant retardé de 79
heures l'avancée allemande. C'est un résultat
magnifique.
L’armée de campagne belge, grossie de la di-,
vision destinée à renforcer la défense de Liège
est redevenue disponible, est pleine de con-
fiance. Cette confiance a été accentuée par là
suspension d’armes de 4 heures que les Aller
mands ont demandée pour ensevelir leurs
morts.
LE DÉBARQUEMENT DES TROUPES AN-
GLAISES. — Lé débarquement des troupes an-
glaises est commencé. Les unités débarquées
ont été saluées par les acclamations des popu-
lations. Le débarquement s'est opéré vite et en
très bon ordre sous la direction de missions
d'officiôrs français parlant couramment l’avi-
glais.Les hommesont pris très rapidement leurs
cantonnements.
Les propos qu'ils tiennent montrent qqe
l'exaspération du peuple anglais contre l’Alle-
magne est à son comble. Les soldats anglais
sont joyeux de venir combattre sur le continent
A côté de leurs camarades français et belges.
Les accords des deux états-majors ont as-
suré une exécution impeccable du programme
de débarquement.
LES SUGCES SERBES. — Les avant-gardes
serbes ont franchi la frontière de Bosnie.
LA PRÉMÉDITATION ALLEMANDE. — Les
escadrons français qui sont entrés hier en Lor-
raine annexée à Vie et à Moyen-Vie ont rap-
porté des affiches militaire s qui prouvent c/e
façon péremptoire la préméditation des Alle-
mands et fournissent sur les conditions de leur
mobilisation des renseignements précieux, fis
étaient résolus à la guerre et la préparaient au
moment où les puissances de la Triple Entente
multipliaient les efforts pour le maintien de la
paix.
EN HOLLANDE.— La plus grande activité
règne dans la préparation militaire. Les posi-
tions défensives du Hslder, les Bouches de 1a
Meuse et en général les territoires avoisinant
las*quvrages TorlifiSs tfe'fà 'frontière s ont con-
sidérés comme étant en état de guerre.
Le service de navigation est arrê.é pendant
la nuit.
Les officiers de marine en retraite soni auto-
risés à reprendre du service,
Les bateaux de pèche sont rappelés.
On procède au recensement des automo-
biles et à l'organisation du corps des cyclistes.
Les. phares sont éteints.
LA MARINE ANGLO FRANÇAISE. — L’en-
tente des autorités maritimes anglaises et fran-
çaises est à ce point intime, que dans la Mer du
Nord les forces françaises sont sous les ordres
des amiraux anglais, tandis que dans la Médi-
terranée, les escadres des deux pays sont grou-
pées sous la commandement en chef de l’ami-'
rai Boué de Lapeyrère.
DANS UNE SÉANCE EXTRAORDINAIRE, LE-\
CONSEIL MUNICIPAL DE SAINT-PÉ1 ERS - *
BOURG a adopté aujourd'hui i’appel suivant aux
Municipalités de Paris et de Londres : « Nous
sommes, avec vous, Nos sentiments sontir.varia-
bles: nous étions vos amis pendant la paix,
nous restons vos amis pendant la guerre. Nous
nous lèverons tous pour la protection de nos
intérêts communs et pour lutter contre l'en-'
nemi commun hostile au monde et à l’unité fra-
ternelle des nations. Nous apprécions voire
amitié. Recevez notre salut cordial. »
— On a enfin reçu à Paris des nou velles de
notre ambassadeur à Berlin, M. Julès Gambon.
Celui-ci est arrivé à Copenhague ; on ignore en-
core dans quelles conditions il a quiliê Beriln.
On sait qu’à une station peu éloignée de Mec-
klembourg, le train dans lequel il se trouvait
fut arrêté. Le major qui accompagnait notre
ambassadeur prévint celui-6i qu’il ne pourrait
continuer sa route vers la frontière danoise
qu’en payant 3,600 marks. M. Jules Cambon-
expritna son étonnement qu’on ne lui eut pas
réclamé cette somme à Berlin et il offrit un
chèque sur une grande banque allemande, Le
chèque ayant été refusé, M. Jules Cambon
réunit 4,000 francs en or en faisant une col-
lecte parmi ses compagnons de voyage... Après
avoir effectué le paiement exigé, M. Jules Cam-
bon crut devoir demander au major sa parole
d’honneur de gentilhomme et d’officier qu’il
serait enfin conduit directement à la frontière
danoise.
Arrivé à cette frontière, notre ambassadeur,
gagna Copenhague... Le wagon-salon mis à la
disposition de IW. deSchosn, à son départ de
Paris, n’a pas encore été renvoyé en France.
LES AUTRICHIENS Ont incendié les gares de
Zotza et de Doudoga en Herzégovine,ainsi qu’un
pont sur la Léma,
Ce matin, à neuf heures, Us ont à nouveau
bombardé Belgrade. Des obus sont tombés sur
la caserne de gendarmerie, §ur le théâtre et suri
divers autres points de la ville, tuant et blessant
plusieurs personnes.
Le bombardement continue ; un obus est :
tombé près du palais du prince Miloche, dans
la banlieue de la capitale.
DANS SA SÉANCE DU 6 AOUT, L’ACADÉMIE
FRANÇAISE A VOTÉ LA MOTION SUIVANTE:
t « L’Académie française charge son directeur
d’exprimer au gouvernement ses sentiments
unanimes de confiance et sa foi profonde dans
la victoire de nos armées, combattant pour 1s
Droit et la Civilisation. » 1
LA COMMISSION SUPÉRIEURE INSTITUÉE
PAR DÉCRET EN DATE DU 6 AOUT pour étu-*
dier les diverses questions d’ordre administra-
tif, économique et social que font surgir de
jour en jour les circonstances, s’est réunie au-]
jourd’.hui au ministère de l’intérieur, sous la
présidence de M. Malvy.
■ La Commission s’est divisée en six Sous-Com -
ji missions qui seront respectivement présidées}
Briand, Os/cassé,
s ont déjà com-
par MM. Léon Bourgeois, Briand, Dsjcassé,
Millarand, Ribot et Se'mbat.
Ces diverses Commissions ont déjà com-
mencé à-fonctionner.
M. ALBERT SARRAUT, ministre de l’instruc-
tion publique, a adressé des instructions aux
inspecteurs d’académie pour les inviter à ins-
tituer d’urgence, d’accord avec les municipali-
tés, des garderies ou des classes de vacances
destinées à recueillir les enfants dont les pères
sont mobilisés et les mères éloignées du foyei
par travaux quotidiens.
8 Août, 19 heures.
CIRCULAIRE. —Sa Majesté le roi des Belges
a envoyé au Président de la République le télé ■
gramme suivant :
» Bruxelles, 6 août.
» A son Excellence Monsieur Poincaiô,
président de 1x-Répi'bliqu« Française,
Paris,
» Je tiens à. exprimer à Votre Excellence, en
mon nom et au jiom de mon peuple, ma plus
profonde gratitucje pour l’empressement avec
lequel la France, garant de notre indépendance
et de notre neutralité, est venue, répondant à
notre appel, nous aider à repousser les armées
qui, au mépris des traités, ont envahi le sol de
la Belgique.
»ALBERT. »
Le Président de la République a répondu :
« Paris, 7 août.
» Sa Majesté Albert Pf, roi des Belges,
Bruxelles.
•>> Je remercie Votre Majesté de son télé-
gramme. J’avais eu l’occasion de lui donner
naguère l’assurance précise des sentiments de
ta France pour la Belgique. L’amitié de mon
pays pour le'peuple beige s’affirme aujourd’hui
sur les champs de bataille, Les troupes fran -
çaises sont fières de seconder la vaillante armée
belge dans la défense du sol,envahi et dans la
glorieuse lutte pour l’indépendance.
» Raymond POINCARÉ, n
D'autre pàrt, M. lo président de Ta Républi-
que a télégraphié au roi des Belges polir lJin-
former que le gouvernement français avait
décidé dé conférer, en souvenir de la lutte
qu’vlle soutient pour sa défense, la croix de la
Lègion-d’Honneur à la fille de Liège.
Au télégramme que le président de la Répu-
blique lui avait adressé pour lui faire part de
la décision du gouvernement, conférant è la
ville de Liège la croix de la Légion d’Honneur,
le roi des Belges a répondu par la dépêche
suivante :
Louvain, 7 août,
« Raymond Poincaré, Président de la
République française, Paris.
» Je vous prie de transmettre au gouverne-
ment de la République les remerciements de la
ville de Liège.
. ». Liège, le pays et l’armée toute entière
continueront à faire vaillamment leur devoir.
B A LBERT. t»
ANGLETERRE. — Le croiseur anglais « Am-
phion » a heurté une mine sous-mariné et a
Coulé. IJ y a 131 ‘morts et 100 sau vés parmi les-
quels le .capitaine et 10 officiers. Parmi les
morts se trouvent 20 prisonniers allemands..
Le vapeur allemand « Infantia venant de
l’Amérique du Sud, capturé par un navire de
guerre anglais, est arrivé à Piymouth. Parmi
les passagers se trouvent de nombreux réser-
vistes allemands. Le vapeur portait un demi-
million en or et une cargaison de vivres de
grande valeur.
Le paquebot « Karina », venant de l'Afrique
Occidentale, est arrivé à Piymouth. Le paque-
bot fut arrêté dans la baie de Biscaye par trois
navires français.
Gomme exemple d'offres spontanées de con-
cours matériel faites à la Métropole par les
colonies anglaises on cite celles du Canada qui
organise un contingent de 20,000 hommes pour
servir à l'étranger.
NOUVEAUX DETAILS SUR LA BATAILLE DE
LIÈGE (Nuit du 4 au 5 août - journée du 5'-
nuit du 5 au 6).
On reçoit des détails précis sur la sanglante
bataille de Liège. C’est.dans la nuit du 3 août
que les colonnes allemandes ont franchi la fron ¬
tière belge.
. La cavalerie allemande a pris contact le 4, à
16 heures, avec les avant-postes beiges.
A l'Est des forts, l’attaque s’est développée
dans la journée du 5 août. Pour la bien com-
prendre, il est utile de se reporter aux rensei-
gnements donnés sur les forts de Liège dans le
communiqué du 7 août (11 h, 50). Chacune des
colonnes allemandes avait un objectif différent,
déterminé par les forts de Flêron, Btrohon,
Evegnée, constituant le secteur Nord-Est. D'au-
tres colonnes ont attaqué le secteur Sud-Est
(forts de Boncelles et d'Esboorg),
1» Attaque du secteur Nord Est : A l'attaque du
fort de Fiéron, la colonne d'attaque allemande
de gauche visait Fiéron même, l'intervalle entre '
Flêron et Evegnée, l’intervalle entre Fiéron et
Chaud-Fontaine. Dès le début l'attaque est ra-
lentie. Le terrain en effet a été hérissé d'obsta-
cles par les Belges. Le tir de l’infanterie et de
l’artillerie du fort est très juste;
Les contre attaques dans les intervalles sont
très énergiques, l'offensive est bientôt enrayée.
Ce n'est plus qu'une lutte d’artillerie très meur-
trière pour les allemands.
— Attaque du fort de Barçhon. La colonne
d’attaque de droite, attaque en éventail. La co-
lonne d extrême droite déborde le fort de Bar-
chon et se porte sur la ville. Mais une brigadei
de réserve Belge fait une contre attaque immé-
diate.Les allemands sont refoulés en très grand
désordre. Leurs perles sont énormes. L’artille-
rie lourde ajlâinaqçtè fait rage oçntrq Barchon,
mais son tir est mal réglé. L'artillerie lourde
Belge prend l'avantage ; deux pièces lourdes
allemandes sont détruites.
— L’attaque du fort d'Evegnée. Ici c’est la
colonne allemande du centre qui attaque. Dou-
ble riposte des deux forts de 1 Fiéron et de Bar-
clion. D'autre part,-par une contre attaque, l'at-
taque allemande est arrêtée. A ce moment le
général Von Ermichenvoie un parlementaire qui
porte ses conditions à la place : reddition immé-
diate ou un Zeppelin lancera de la septénite sur
les bâtiments de l’état-major. Réponse immé-
diate elle aussi. Le feu des forts ledoublo et
l'offensive. De même les allemands sont repous-
sés à 10 kilomètres en arrière, à 19 heures les
troupes belges sortant de la ligne des forts pour-
suivent les allemands à mille mètres au-delà de
ces lignes. La retraite allemande s’accentue.
2» Attaque du secteur Sud-Est. Pendant que
ces faits se déroulent à l’avantage marqué des
Belges, dans le secteur Nord Est, les troupes
allemandes du Sud-Est cherchent à déborder
les positions belges du côté de Huy. A 10 heu-
res, elles attaquent les forts de Boncelles et
d'Emboorg. Maie ici encore les obstacles accu-
mulés sur le terrain les retardent sensiblement.
Les Allemands tentent une attaque directe, elle
échoue. Leurs pertes sont élevées. Mais las Bel-
ges, au début, n'étaient quç 1,500.
Les Allemands réussissent à s'engager dans
les intervalles ; la ligne belge recule de 2 kilo-
mètres. C'est l'instant critique ; le général Lé-
man n’hésite pas. Toutes ses troupes disponi-
bles sont lancées ; c’est 15,000 hommes aü
lieu de 1,500.
Il fait nuit. On se bat à la baïonnette. L'enne-
mi est maintenu, mais, dans l’obscurité, il se
produit quelque confusion.
Une petite colonne allemande réussit A ga-
gner la ville et à pénétrer ; ce sont des fan-
tassins ; on leur a fait prendre le bonnet de
police pour tromper les Belges, l’offioier qui
les mène parle anglais pour compléter la ruse.
Les hommes ont l'arme sur l'épaule, ils se di-
rigent vers les bâtiments de l'état-major, mais
à 50 mètres du bureau}. les gendarmes les re-
connaissent et les refoulent. C'est un violent
combat de rues.Le gouverneur peut gagner on-
des forts. Les Allemands sont rejetés hors la
ville.
Oh sait qu'ils ont été depuis forcés de l’éva-
cuer complètement.
Telle fut la journée du 5 et la nuit sui-
vante.
Les pertes allemandes sont énormes. Les
chiffres antérieurement donnés de 5,000 morts,
25 canons pris, un général prisonnier, sont
confirmés.
L’attaque allemande a été menée par 120,000
hommes contre 40,000 Belges, mais elle a
manqué de simultanéité.
Au contraire, les Belges ont supérieurement
utilisé leurs réserves.
L’artillerie allemande a mal soutenu en gé-
néral des colonnes trop denses, tir mal réglé.
Les forts belges ont tenu comp'ètement après
3 heures de bombardement. Au fort d’Evegnée,
pas un tué, pas un blessé, coupole intacte.
Le tir des Beiges a été d une justesse par-
faite, preuve la destruction de deux pièces
d'artillerie lourde allemande.
Les avions allemands, pour tromper les Bel-
ges, arborent des drapeaux belges et français.
'LE DEBARQUEMENT DES TROUPES AN-
GLAISES continue dans un ordre parfait. L’Ân-
gleterre a mis surjjied 200 000 hommes
20.000 ont déjà débarqué à Ostende, Calais et
Dunkerque. Ils doivent se porter sur Namur
pour aider l’armée belge à refouler les Alle-
mands au-delà delà frontière.
CAPTURE D’UNE PATROUILLE ALLEMAN-
DE. — Dix uhlans appartenant au 10» régiment
du Hanovre régiment du roi 10? corps d’armée
ont été surpris hier malin sur le territoire de
Baronvitz par des gendarmes et des douaniers.
Après s’être barricadés dans une maison, où
il s se sont réfugiés, iià ont opposé une vive
résistance. Deux ont été blessés assez griève-
ment ; les huit autres, dont un sous officier,
ont été capturés et emmenés à Givet par un dé-
tachement d’infanterie française.
Dans leur interrogatoire, ils ont déclaré avoir
été transportés en chemin de fer à la frontière
belge pendant la nuit, puis on les a dirigés
vers les avant-postes avec ordre ensuite de
patrouiller. C’est au cours d’une patrouille
qu’ils ont été capturés.
D’après le colonel, commandant d’armes
Givet, l’attitude des prisonniers est celle d’hom-
mes désemparés et perdus, au milieu d’un
pays complètement inconnu par eux.
LES OFFRES DE CONCOURS AU MINISTÈ-
RE DE LA GUERRE.— Voici le texte du rapport.
adressé au Président de la République par le
Ministre de la Guerre et relatif à ia constitution
d’une Commission spéciale chargée de centra-
liser les offres de concours :
« Un magnifique mouvement de solidarité
nationale fait affluer dans tous les Ministères, ,■
et particulièrement au Ministère de la Guerre,
des offres de concours qu’il est nécessaire de
coordonner.
» Les organisations déjà existantes ont reiidu
au pays, avec un admirable dévouement, les
services les plus signalés. A côté d’elles, des
propositions sont faites en grand nombre à
l’effet de créer notamment des ambulances,
des hôpitaux, ■ des maisons de convalescence,
des gouttes de lait, des pouponnières, des se-
cours aux blessés, aux malades, aux femmes et
aux enfants. \
B Afin de discipliner ces généreux efforts,
nous avons l’honneur. Monsieur le président,
de vous proposer la nomination, par décret,
d'une Commission spéciale,
B Veuillez agréer, Monsieur le président,
l’hommage de mon respectueux dévouement.
» Le Ministre de la Guerra,
» MESSIMY. »
HOSTILITÉS
EN BELGIQUE
La Défense de Liège
Bruxelles, 8 août.
Oo insiste sur la résistance de Liège et fait
remarquer que les forts de Lège tiennent
toujours. Les Allemands qui, passant entre
les faits, avaient jeudi envahi la ville, l'éva-
cuèrent vendredi.
La division belge venue au secours de 1%
ville n’eût pas à intervenir. On en conclut
que la résistance des Belges a profondément
gêné le plan allemand qui, basé sur l’hypo-
thèse de succès plus rapides, fut organisé
avec des approvisionnéments peu nom-
breux.
La résistance dé la place ayant actuel-
lement retardé de 79 heures l’avance des
Allemands, le plan allemand en supporte ta
contre-coup.
L’armée de campagne belge, grossie de la
division destinée à renforcer la défense da
Liège, est redevenue disponible. Elle est
pleine de confiance et cette confiance est en*
core augmentée par la suspension des
armes, demandée par les Allemands, pour
enterrer leurs morts.
Au sujet de l'armistice
Bruxelles, 8 août.
L'Etoile belge annonce que, de source offi-
cielle, aucune décision n’a été prise an
sujet de la demande de l’Allemagne d’an
armistice, un combat étant engagé par ail-
leurs eu ce moment.
Les Troupes Belges se rassemblent
Bruxelles, 8 août.
Les troupes de forteresse de Liège étant
suffisantes pour assurer ia défense do la
ville, ia division active qui se mobilise à
Liège a pu rejoindre l’armée de campagne.
(Hayas).
UNE VICTOIRE BELGE
Les Belges prennent 15 drapeaux
Le Prince Georges de Prusse est prisonnier
Bruxelles, 8 août. -
Les Belges se sont emparés de 15
drapeaux, de 20 canons et de mil-
liers de fusils.
Ils ont fait de nombreux prison-
niers dont le prince Georges de
Prusse, qui serait blessé.
Division Al'emande anéantie
Bruxelles, 8 août, 14 h. 18.
La division de cavalerie allemande qui
avait passé la Meuse, au Nord de Liège, fui
presque anéantie.
 LA FRONTIÈRE FRANÇAISE
les Troupes Françaises
victorieuses en âisacs
Pans, 16 h.. 9gg|
Les troupes françaises ont fran-
chi ia frontière d’Alsace. Après un
violent combat livré à Aitkirch, elles
s’emparèrent de cette petite viifs
du Haut-Rhin. Elles ont poursuivi,
les troupes allemandes en retraita
et continuent leur mouvement dans
ia direction de Mulhouse,
Ce succès de nos troupes est ex-
trêmement brillant. Les alsaciens-
lorrains, heureux de voir arriver les
troupes françaises arrachèrent les
poteaux de frontière. — (llavas).
Aitkirch est une petite ville de 4,000 ha-
bitants du liaul-l\hia située sur une hauteur
dont l’Ill baigne le pied, près de h forêt da
la Ifoart. Cette ville a été bâtie au XIII* siècle
par Frédéric IL
Les suédois la ravagèrent pendant la
guerre de trente ans. Elle est divisée en ville
haute et en ville basse, et séparée par un
fossé des restes d’un.auc'e v château où les
ducs d’Autriche faisaient leur icadence.
Ce château n’est plus aujourd’hui qu’une
ruine dont la tour principale était jadis une
des plus élevées de ia conirâe.
L’arrondissement d'Aliknch renferme sept
cantons : AUkircli, Ferrette, Habsheim, llir-
singoe, Iieuningue, Landser et Mulhouse.
Aitkirch se trouve à 59 kilomètres au Sud
de Colmar et à 32 kilomètres à l’Oaest-Norch
Ouest de Bâle-
Les Français entrent à Mulhouse
Paris, 8 août, 20 h. l/î.. ,
Le gouvernement est avisé qti«t
les troupes f< ançaises sont entrée^
à Mulhouse. (Harm) ?
Mulhouse, seconde ville d’Alsace, est *à 1$.
kilomètres d’Attkricht.
Elle est située dans une île formée//*nr ia
rivière d'Ill sur le canal du Rhône «u’, Rhin,
sur le chemin de fer de Strasbourg à Bâle,
et sar la ligne du chemin de fer d^/ia Médi-
terranée an Rhin.
Mulhouse est surtout remarquable par ses
riches manufactures et le développement
extraordinaire qu'a p^is son industrie.
On sait que la placé du, Havre entretient
de grandes relations tPûtlaires avec cette
ville, notamment pog* tes transactions en
cotons.
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