Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 août 1914 08 août 1914
Description : 1914/08/08 (A34,N12054). 1914/08/08 (A34,N12054).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172359g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Bëm BATAILLE DE LIÈGE
BRAVO, LES BELGES !
Depuis quatre jours, on se bat en
Belgique • depuis quatre jours la Bel-
gique est la plus malheureuse et la,
plus valeureuse nation du monde !
La plus malheureuse, certes, car
elle vivait jusqu'alors en paix, étran-
gère aux querelles des grands de ce
monde et protégée contre ses puissants
voisins par leur signature même appo-
sée au bas des traités garantissant sa
neutralité.
Tout à coup, dans un conjlit qui
éclate a Vautre bout de l’Europe et
où elle n’a pris parti à aucun moment,
il lui faut, d’un jour à l’autre, ou bien
subir l’humiliation de n’ëlre qu’une
route commode pour les armées al-
lemandes, ou bien déjetuire son sol
en Varrosant de son sang", et cela
contre un ennemi innombrable dont
fatalement le jlot devra l’envahir !
Rarement destinée jnt plus injuste
et plus tragique, rarement aussi un
peuple s’est elevé si haut d’un seul coup
dans les Justes des nations. Le roi
soutenu par toute l’opinion ti’a pas hé-
sité fort de son droit, il a choisi le
chemin de l’honneur et du sacrifice et
s’est porté à la jrentière à la tête de
ses troupes : a Parce que nous avons
refusé de forfaire à l’honneur, leur
dit-il, un voisin orgueilleux de sa for- 1
ce nous attaque, mais vous triomphé-
es ear vous êtes au service du droit ! »
C’est contre ce droit, dont elle Jait
si peu de cas que la force allemande
se fleurie en ce moment avec stupeur.
JJ état-major de Berlin, aidé par la
duplicité des dqdomates essayant
d’endormir jusqu’au bout notre vigi-
lance, avait tout prévu pour envahir
soudain la France par la route du
Mord, la plus proche de • Paris, pour
nous surprendre en pleine mobilisa-
tion, êt nous écraser avant que nous
ayons eu le temps de nous retourner
et: de: retenait[ te. moindre appui des
RusseÇ sanspàricr dësn&ngOiJkr-r&rty?-
ce démit être le triomphe de la fameuse
attaque brusquée !
Or, non seulement notre gouverne- 1
ment veillait, mais la route choisie
s’est trouvée barrée ; barrée par le
droit écrit que la Belgique entend ob-
server, barrée par le droit vivant qui
anime Vesprit de ses enfants et en fait
d’hérdiques soldats. C'en est fini,
pour une fois, savez-vous, de plaisanter
avec les gardes nationaux belges ;
ces soi-disant miliciens en remontrent
étonnamment aux fameuses troupes
dressées à la prussienne.
lies prudents efforts faits par la
Belgique depuis plusieurs années pour
son armée ont déjà donné de magni-
fiques résultats : iao,ooo Allemands
iont tenus en échec depuis quatre
jours par 40,000 Belges devant Liè-
ge : ils ont bien pu à un certain mo-
ment pénétrer dans la ville, mais ils
ont dù l’évacuer et à la dernière heure
on nous annonce qu’ils ont demandé
un armistice de aj heures, sans doute
pour ensevelir leurs morts qui sont
innombrables.
' Quand bien même, après cela, les
Allemands iraient de l’amnt, cela fait
en tout cas cinq jours de gagnés pour
nous; et pour peu que les Belges conti-
nuent leurs exploits devant Iluy, Na-
mur et Anvers, nous aurons tout le
temps, avec nos amis les Anglais, sur-
venant en revers, de préparer aux sol-
dats de Guillaume un accueil dont ils
se souviendront !
En dressant son corps comme un.
rempart vivant entre l’envahisseur et
nous, la Belgique s’est acquis un
titre éternel a notre reconnaissance
et si jses malheurs sont grands sa
gloire Yest grandie aussi de toute la
vaillance de ses enfants et lui assigne}
désormais une place d’honneur parmi
les nations. I
CASPAII-JOIIDAN.
Une Adresse à la Chambre Belge!
M.-Poni JUscbaoel, prévient de la Cham-
bré, qui, comme on lésait, «Htné à .Bruseî-
les d’unemère Liégeoise, a adressé'k dépê-
che suivant.) au président do la Chambre des
représentasts de Belgique :
« Monsieur le président,
« Je suis certainement l’inlerptèlo de tons
mes coBègues en adressant à Voire Excel-
lence 1 hommage de notre profonde admira-
tion pour l'héFoï.jtio résistance opposée à
{'envahisseur par la vaillante armée belge.
» La Belgique ne défend pas seulement
l’indépendaucoeuropéenne, elle est lscham-
pion de l'honneur i Et si, au moment où ie
coeur de tous les Français bat avec ie vôtre,
51 en est parmi nous qui éprouvent pour vo-
ire nation une particulière tendresse, ce sont
les fils do ceux qui, proscrits en I80I, reçu-
rent de la libre Belgique et „de son roi Léo-
pold i«‘ la plus généreuse hospitalité, nés de
votre sang, sur votre sol, et pénétrés pour
vplrç pays d’on amour lilial.
, » Veuillez, Monsieur le président, agréer
les assurances de ma haute considération.
» PAUL DESCUANEL. »
a ■
Gsutiipss OlîoislE
7 août, 10 heures du matin.
EN BELGIQUE. — La bataille devant Liège se
poursuit avec acharnement. La résistance du
camp retranché et de la ville continue avec une
inlassable énergie. Voici 1es renseignements
parvenus à ce sujet : l’armée allemande a pu
utiliser les parcs légers de siège dont elle est
munie, contre les forts de Liège, qui datent de
30 ans. Deux de ces forts ont éié réduits par
l’artillerie allemande et les colonnes alleman-
des ont pu passer sur ce point. Les autres forts
continuent à tenir. Les Belges résistent avec
acharnement devant la ville et se préparent à
la défense pied à pied par un combat de rues.
La situation, d’après les derniers télégram-
mes reçus, peut être considérée comme suit :
il était certain que les ouvrages de Liège ne
pourraient pas arrêter l’armée allemande ; la
seule question était de savdir s’ils la retarde-
raient. Ce retard, de plus de trente-six heures,
est aujourd'hui acquis ; d’autre part, la lutte
très chaude que l’armée allemande a eu à sou-
tenir hier et doit soutenir encore Vch figera & ■
s’arrêter pour se ravitailler.
L’armée allemande, si elle réussissait à s’em-
parer do Liège, trouverait sur son passage le
camp retranché de Namur où les Belges se
préparent à soutenir une défense aussi énergi-
que que celle qu’ils soutiennent depuis hier
matin. L’armée beige remplit dons entièrement
et brillamment le rôle propre qui lui appartient
et qui est de retarder la marche en avant de
l’armée allemande.
Les officiers Allemands, faits prisonniers
par les Belges, ont avoué que la résistance de
Liège n’avait pas été prévue-; ils n'ont pas
caché leur surprise ; l’un d'eux a dit : « Nous
étions tous convaincus que Liège 11e se défen-
drait pas» .11 est donc certain que le p'.an de
l’état-major allemand est gêné dans son exécu-
tion par la résistance opiniâtre de l’armée
belge.
L’état des esprits en Belgique est excellent.
La population tout entière est soulevée contre
les envahisseurs.
Les violences commises à Vise par tes Alle-
mands contre des habitants paisibles, a porté
au comble l’indignation. La défense de Liège,
contre un adversaire formidablement supérieur
par ie nombre et l'armement, montre ce que
sera ta suite de la campagne.
SUR MER. — Le mou Rieur ae mines Trait -
çais « Pluton », a capturé et ramené à Cher-
bourg un navire de commerce allemand de
5,000 tonnes.
Le croiseur anglais « Amphion » a coulé le
mouilleur de minés allemand « Koenigen-Luise,
de 1,800 tonnes de déplacement.
EN SERBIE. — Belgrade résiste toujours ; les
Autrichiens ont recommencé hier à bombarder
violemment la ville. Sur toute la frontière, 011
signale des escarmouches sans importance dans
le Sandjaçk.
Après une démonstration faite sur Pribajo
par deux compagnies autrichiennes, celle G/ du-
rent se retirer.
LA BATAILLE DE LIÈGE. — La bataille con-
tinue ; les pertes allemandes sont très impor-
tantes. Les Belges se défendent aveç une ma-
gnifique vigueur.
LES ITALIENS ET LA GUERRE. — Un très
grand nombre d’Italiens, résidant en France,
demandent à contracter un engagement dans
i'armée française pendant la durée de la guerre.
Leur enthousiasme est très grand ; notamment
en Savoie, ils acclament au départ nos réser-
vistes et nos territoriaux.
Pour -nos amis de Belgique, les envois d’eb-
jets (le pansement : ouate, gaze, bandes, etc.,
seront précieux. A l'armée belge qui lutte si
vaillamment contre l’assaut allemand, le con—
cours de toute la France est assuré, à cet égard
comme aux autres, à nos valeureux voisins.
L’ENTHOUSIASME FRANCO-RUSSE. — En
Russie, le grand-duo Nicolas, commandant en
chef des armées russes, a adressé au général:
Joffre, l'assurance de sa foi absolue dans la
victoire et de son attachement. A côté de son
fanion, le généralissime russe fera porter,
au cours de la campagne, le fanion français
que le général Joffre lui a donné lorsqu’il y a
deux ans, ce dernier est allé assister aux ma-
noeuvres russes.
LES ENGAGEMENTS D'ALSACIENS - LOR-
RAINS. — Les Alsaciens-Lorrains se présen-
tent de plus 011 plus nombreux pour s’enga-
ger dans noire armée. Leur confiance dans
le succès et leur ardeur sont impression-
nantes.
Les armateurs de Barcelone se refusent, en
raison de l’état de guerre, à assurer ie rapa- j
triement des réservistes allemands.
LES OPÉRATIONS DE GUERRE. — Dans la:
journée, d’aujourd’hui, le calme a été à peu
près complet. Sur tout le front, les opérations
de mobilisation et de concentration s’exécutent j
sans incident. Nos troupes qui, jusqu'au jour
de la déclaration de guerre, avaient respecté
une zone de huit kilomètres en deçkde la fron-
tière, l’ont franchie sur divers points. Nos esca-
cirons ont occupe Vie et Moyen-Vie;
Dans lé Luxembourg, les Allemands n'ont pas
encore découché plus au Nord. Plusieurs corps
d’armée sont entrés en Belgique. Une bataille 1
aôharnée a été livrée à Liège même, et, pour
pouvoir déboucher sur la rive gauche de fa
Meuse, les A llemands ont pénétré sur le terri-
toire hollandais.
LA BATAILLE DE LIÈGE. — Les troupes
el'cm an des sont entrées dans Liège, mais aucun :
dés forts n'a succombé. La position continue '
donc à dominer tes routes. Le combat dans les
Vtic-s a été d’une extrême violence. Toute ta po-
pulation vibre d'un enthousiasme admirable.
Une tentative d’assassinat, heureusement dé-
jouée, que des soldats allemands déguisés ont
dirigée contre le gouverneur de ta ville, a pro-
voqué uno~indignatlon violente. Les pertes in- i
fiigées aux assaillants sont considérables : on
assure qu'un général est prisonnier. Les Belge s
ont pris 27 canons; leur moral est intact. Les
volontaires sont de plus en plus nombreux. Le
haut commandement est plein de sang-froid et
de décision.
La proclamation du roi a enthousiasmé l’ar-
mée ét la population.
LA MOBILISATION EN RUSSIE. — Tous les
témoignages concordent pour déclarer que les
opérations de mobilisation se poursuivent en
Russie avec un ordre parfait ; l'ardeur natio-
nale est surexcitée. La police est obligée de
prendre les plus vigoureuses mesures pour pro-
téger les sujets allemands et leurs établissa-
ments. Le peuple tout entier rend l'Allemagne
responsable de la guerre; il faut détruire la
Prusse qui nous a traîtreusement -attaquée, tel
est le mot qui est sur toutes les lèvres.
Quant à la France, pour qui le peuple a tou-
jours ressent/une sympat/ue spontanée, sa dé-
cision provoque une gratitude générale; les
paysans surtout sont exaltés par ta pensée que
la nation soeur, fidèle à sa parole, a tiré l’épée 1
avec ta Russie.
PRISONNIERS ALLEMANDS. — a veinron,
-uouJoiqMe Belfort, des chasseurs français ont
surpris deux officiers allemands eh reconnais-
sance ; les chasseurs, décidés à s'en saisir, ont
tué les chevaux à bout portant et fait prison-
nier ie s cavaliers.
LA CIRCULA TION SUR ROUTE. — L’autorité |
militaire rappelle que la circulation sur les
routes est interdite de 6 heures du soir à 6 heu-.
res du matin.
LE PEROU ET LA GUERRE. — On sait qu'un
certain nombre d'officiers péruviens accom-
plissent un stage dans t'armée française. Leur ;
gouvernement vient de solliciter pour eux J’au- ‘
tonsation de faire la campagne dans les unités
où ils sont détachés ; cette généreuse initiative
a éié au coeur des camarades français.
LA JUSTICE MILITAIRE. — On a renforcé;
dans les corps d'armée le service de fa justice
militaire, en raison de la mobilisation. Aujour-i
d'hui, 5« jour de la mobilisation, le service:
chargé de suivre les cas d’insoumission et les
délits susceptibles de se produire â /'occasion
de la mobilisation, n’ont pas eu à agir une seule
fois.
AU MINISTÈRE DU TRAVAIL. — Continuant'
fieequêie commencée depuis quelques jours au]
sujvst <1** -o» ayçv ry-f*y H-t» 0 /* -y*.
yemèdier, M. Couyba, ministie du travail et de}
fta prévoyance sociale, assisté de M. Fontane,
directeur du ministère, a reçu hier les délégués;
de plusieurs grandes corporations.
SUR MER.— L'escadriRe de torpilleurs de
Bizerte a capturé un navire allemand portant
2,000 tonnes de pétrole. Ce navire a été con-
duit à l’arsenal de Sidi Abdallah.
Le « Jean Bart » et I a «'France» ont rallié;
en Méditerranée l’armée navale.
7 août, 19 h. 35.
LA BATAILLE DE LIÉGE-ET LA RÉSISTANCE
DES FORTS. — Les nouveaux renseignements
arrivés de Liège montrent que la-résistance des;
forts a été admirable et se maintient. La ba ¬
taille a éié particulièrement importante. Plu-
sieurs corps d’armée sont engagés contre
40,000 beiges Les pertes allemandes, morts et ■
hors de combat, atteignent plusieurs milliers. 1
Il s'agit donc d’une véritable bataille qui est!
jusqu'ici favorable aux Belges.
DÉQLARiyTION QE GUERRE DE L’AUTRICHE
A LA RUSSIE.— L'Autriche-Hongrie a déclaré
hier la guerre à la Russie.
EN DANEMARK. — Le gouvernement danois
a rappelé 6 classes sous les drapeaux. Il a en j
outre décidé de placer lui-même des minesi
dans les deux belts afin, dit le communiqué
officiel, d’assurer la sécurité des communies-;
tions entre les diverses parties du royaume.
PRISONNIERS ALLEMANDS. — Une paÀ
trouille allemande a été prise à Noineny par des *
cavaliers français. Les Allemands n'avaient
mangé que des vivres de réserve depuis 48 heu- j
res. Ils ont été faits prisonniers parce que leurs :
chevaux étaient épuisés ; iis n'avaient pas man-1
gé depuis deux jours.
LemoraTdes hommes est faible.. Il semble,
qu’au cours de la joériode dé couverture, h ser-
vice de l’alimentation a été très défectueux au
moins dans la cavalerie.
A Louw, une reconnaissance d'infanterie :
française a surpris une patrouille allemande ;{
7 allemands ont été tués dont un officier, les
autres se sont enfuis.
LES ENGAGEMENTS D’ETRANGERS. — Les
étrangers qui désirent contracter en France un
engagement pour la durée de la.guerre, se pré-
senteront au bureau de recrutement le plus pro-1
■çhe de leur résidence à partir du 21 août, lis '
seront admis au titré de la légion étrangère et '
dirigés provisoirement sur l’un des dépôts sui j
vants qui leur sera désigné par le bureau de }
recrutement : Rouen, Blois, Orléans, Lyon, Avi-r
gnon, Bayonne.
ANGLETERRE.— Parmi les nombreuses pri-
ses ds guerre d’aujourd'hui se trouvent les pa-
quslaois allemands: « Kroiiprinzessin-Ceoilie »
et « Prinz-Adalbert », tous deux détenus à
Falmouth.
L'exportation du charbon de Cardiff pour
l’Europe est interdit sauf pour la France, la
Russie, l’Espagne et le Portugal.
LES MINISTRES ont tenu hier soir, à l'Ely-
sée, un Conseil au cours duquel le ministre de
l’intérieur a soumis au président de la Répit- j
blique un décret instituant une Commission j
chargée d'examimr les différentes questions ;
concernant le ravitaillement de la population ]
civile et la main-d oeuvre rurale et urbaine, etc. I
Ce décret est précédé d'un rapport ainsi conçu : ;
« Les circonstances que nous traversons font i
surgir de jour en jour un ensemble de pro- i
blême s d’ordre administratif et économique ]
dont la solution doit être dégagée sans délai-
po>cfr la sauvegarde des intérêts matériels et
moraux du Pays. Parmi oes problèmes et au ;
premier rang, il faut citer tes questions du ra-
vitaillement de la population civile, de la main-
d'oeuvre rurale et urbaine, du chômage et de
mesures d'assîitance et d'hygiène qui sont pour
la France vitales. Il a paru au Gouvernement
que l'exament de ces questions qui intéressent
toute la vie profonde du pays serait utilement
confié à une Commission supérieure réunissant,
à côté des autorités les plus qualifiées, les com-
pétences les plus hautes et les plus certaines.
» Cette Commission, qui sera présidée par
le ministre de l’intérieur, est ainsi composée :
MM. Léon Bourgeois, sénateur; Aristide Briand,
député ; Ribot, sénateur ; ûe/cassé, député ; ■
Millerand, député; Marcel Sembat, député,;
De Mun, député; Camille Pelletan, sénateur ;
Georges Cochery, député ; Milliès Lacroix, sé-
nateur; Hébr-ard de Villeneuve, président de
section au Conseil d’Etat ; Roux, directeur de'
l’Institut Pasteur; De Boysson, directeur du ,
contrôle au Ministère de la Guerre ; Branet, 1
directeur général des Douanes ; Ogier, direc- j
teur du contrôle et de la comptabilité au Minjs- \
tère de l’Intérieur ; Mirman, directeur de l’as-1
s/sfance ét de l’hygiène publiques au Ministère j
c/e l’Intérieur : Grunbaum-Bellain, président|
du Gonseii ae prerecturo i*„ la. dofrto f Ojjfrt’orofl
directeur dv Secrétariat au Ministère de l’Agri-1
culture ; Cbapsal, directeur honoraire au Mi- 1
nistère du Commerce; MM. Léon Bourgeois,
Aristide Briand, Ribot, De/cassé, Millerand et
Sembat'rempliront les fonctions do vioe-prési- \
dents de cette Commission qui tiendra aujour-i
d’hui après-midi sa première réunion au Mi-,
nistèro de l’Intérieur, «sous la présidence de
M. Malvy.
Le Ministère de la Guerre
Parts, 2 h. SG.
COMMUNIQUÉ DU MINISTRE OE LA GUERRE.
— Paquebot allemand « Kronprinz-Wilhelm »•
sorti subrepticement, le 2 août, de New-York,
avec un gros chargement de charbon et de vi-
vres, aurait été ravitailler des croiseurs aile-
rrlands dans le voisinage,
— Liège continue à dominer toutes les rou-
tes. La population belge vibre -d’un enthousias-}
me admirable. Les pertes infligées aux assa//-;j
lants sont considérables. Les Belges ont pris 27
canons. Les volontaires sont de plus en plus}
nombreux. La proclamation du roi a enthou-
siasmé l’armée et la population.
— La mobilisation russe se poursuit dans un'
ordre parfait. L’ardtur, nationale est surexei- }
tée. Le peuple rend l'Allemagne responsable de \
~ r îtv’gîlTCRi^isft.-A- - --J.V-
— Les chasseurs français ont capturé à Ven ,
tron, près de Belfort, deux officiers allemands ]
qui étaient en reconnaissance.
— Un certain nombre d'officiers péruviens, :
accomplissant un stage dans l’armée française, i
ont sollicité l'autorisation de faire campagnol
dans les unités où ils sont détachés.
— Le « Jean-Bsrt » et la « France » rallieront ;
l'armée navale de la Méditerranée.
(Havas) I
Ministère de l’Intérieur
Un communiqué du ministère de l'intérieur*
annonce qua M. Abel Ferry, sous-secrétaire S
d’Etat aux affaires étrangères, est parti cette i
nuit rejoindre l'armée, comme sergent.
Les représentants diplomatiques consulaires !
, de France, en Allemagne, sont partout l'objet ;
de mauvais traitements
L'ambassadeur de France à Berlin n'a pas'
quitté l’Allemagne On le croit resté dans le,
Mecklembourg, non loin de Berlin.
Le ministre de France à Munich a été l'objet, !
avant son départ, de nombreuses vexations. Les
Franç-.is et les Russes rejoignant leur pays sont i
insultés et molestés oar la foule. Les autorités j
en plusieurs endroits furent couvertes de cra- l
chats.
Le consul russe à Leipzick a reçu un délai de ]
trente cinq minutés peur faire ses malles, le
vice-consul dix minu es seulement.
A Madrid, le Conseil des ministres a décidé :
d'annoncer ta neuiralité de l’Espagne envers.
tous les belligérants. (Havas)
mjmmj^rmiiwisitnammammsam^rrwmri ■iiMwmuii ■
EN BELGIQUE
Une Victoire Belge
Bruxelles, 8 soûl (retardée).
On annonce que la brigade belge, repous-
sant une contre-attaque allemande, a pour-
suivi les prussiens avec une telle énergie
qn’eile dût rebrousser chemin, étant sortie
de la zone d'action des forts. Dans les rangs
feelgea, l’eiUhousiastne est délirant.
De nombreux blessés allemands réfugiés
en territoire hoi landais tant croire à une dé-
route eorup‘èt.e de l’ennemi dont les pertes
sont considérables et les blessés nombreux,
tandis que les pertes belges sont relative-
ment minimes.
A trois' heures du matin, une nouvelle at-
taque allemande, qui avait été prévue, con-
tinue. Elle avait commencé la veille à sept
heures du soir. Les Allemands attaquent au
Sud-Est les forts de Chaudientaine et de
B mçelle sur la rive droite de la Meuse. Ils
bombardent également, sur la rive gauche,
le fort de Fismtüle qui résiste admirable-
ment. Les B lgos onLcapturé sept canons. Ils
auraient Li» de nombreux prisonniers.
Un Zeppelin est signalé dans la direction
de Liège.
De nombreux groupes de ublans sont si-
gnalés dans le Luxembourg *t le Limbourg.
A Huy, un girda civique a tué deux
ublaus attaquant un pont.
Liège a reiusô catégoriquement une nou-
velle demande de reddition.
On assure qu’un Zeppelin est tombé vers la
Doliande.
Le cauon tonne vers Maestrieht (limas),
à. la Frontière Hollandaise
Amsterdam; S août.
Paris, 8 août, 22 h. 65,
On mande de Maestrieht au Handeishalad :
Le combat à la frontière belge continue.
Un aéroplane et un dirigeable survoient
Maestrieht. De nombreux chevaux arrivés •
au galop dans la nuit, furent capturés.
Cinq mille Allemands oxDufsés ont passé
la frontière, allant à Aix-la-Chapelle.
L’ambulance d'Etjsdeh est comble.
Les Allemands construisent un pont sur'
la Meuse.
Les Allemands auraient de grosses portes. :
Cinq cents Allemands auraient traversé la :
Mense.
Les Combats autour de Visé
Paris, 5 rjoJK, f3 h. 10.
Bruxelles, du journal Le Pmpte ; Devant
Liège, après Ja aestrnetion du pont de ba-;
tenus par les forts, les Allemands réussi-1
rent à passer le fleuve à gué vers Macs-s
triçht.
L’attitude des soldats beiges au combat
d’Evogneaété très brillante. La deuxième!
ligne défendait Visé, où de nombreux cava- i
tiers prussiens arrivèrent. Un peloton pras- !
sien lut presque anéanti. Lès Prussiens ;•
tiraient sur les civières d'ambulance.
Un peloton de cavaliers belges a surpris,
devant Fiomalle, sons Argenteau, un groupe /
de dix officiers prussiens, en tua sept. Deux i
Belges tues, «zone de blessés, 80 Prussiens ;
tués. Les Belges ne battirent en retraite que
devant des troupes cent fois supérieures.
Un Ambulancier tué par les Allemands
Bruxelles, 5 août ;
cinq personnes^ revêtues d’habitâ de pré- i
très et que l'on dit être des espiobs aile- ?
mands furent arrêtés à la gare du Nord. La ;
toule manifesta contre elles avec une véhé- >
mente indignation.
Un pharmacien muni d’un brassard de la ;
Croix Rouge, qui relevait des morts à Haçri
court, fut tué par des Allemands.
Contre-Attaque Belge
Paris, 6 août, 3 h. 2;j.
Les troupes défendant -Liège ont repoussé 1
toutes les attaques allemandes entre la Vos- :
dre et la Meuse.
Les Belges exécutèrent ensuite une con- ^
tre-attaque avec succès.
Les Allemands ont battu en retraite.
L’Attaque de Liège
Bruxelles, 6 août, minuit.
La Dernière Heure raconte que les Alle-
mands ont attaqué le fort Nord-Est de Liè-
ge soutenus par ie feu nourri de leur artille-
rie de campagne. Les Allemands approchè-
rent si près du fort que bientôt les Beiges
cessèrent le feu et l’ennemi monta à l’as-
saut.
Lorsque la portée fut suffisante, les nit-
traitienses balgas firent tomber sur les Alle-
mands une pluie de feu. Ce fut une bou-
cherie.
Alors, la même chose se produisit au fort
Sud-Est de Liège qui bombarda l’ennemi qui
s’était rétugie dans un château. Les artil?
leurs belges, dont’la précision elt remarqua-
ble, liront crouler tout le château et l’ennemi
dut battre en retraite. Les obus belges écla-
tant au milieu de la colonne causèrent des
ravages considérables.
Le fort situé au Sud fut également attaqué
sans succès.
Les Combats dans ks vues de Liège
Bruxelles, 7 août, 4 h. matin.
La bataille continue devant Liège avec
acharnement. L’artillerie allemande a réduit
doux forts du camp retranché au silence. La
résistance du camp retranché et de la vilie
continue pourtant avec une inlassable éner-
gie. L’armée allemande utilisa les parcs lé-
gers de siège contre des forts de Liège datant
! de trente ans. Les autres forts continuent à
tenir.
Les Belges se préparent à détendre la ville
par des combats dans les rues. Il est certain
que la défense de Liège ne ponvait pas arrê-
ter Parmée allemande, mais seulement la
retarder. Il est donc certain que le plan de
l’état-major allemand a été gêné dans son
exécution par la résistance opiniâtre de l’ar-
mée beige.
LIÈGE, 7 août, — Les Allemands sont en-
trés «ans Liège. Aucun tort n’a succombé.
Les combats continuent dans les rues. Les
pertes allemandes sont considérables.
Lés Belges se sont emparés de 27 canons.
La Résistanoe des Forts .
Paris, 7 août.
LIF.GF. — La résistance admirable des forts
continue. .
Plusieurs corps d'armée allemands sont
engagés contre 40,000 Belges.
Les pertes des Allemands atteindraient
plusieurs milliers d’hommes. Il s’agit donc
d’une véritable batailla qui, jusqu’à présent,
est favorable aux Belges,
Lès Allemands auraient perdu
15 à 20,000 hommes
Bruxelles, 7 août.
Le Ministre de la Guerre annonce que les
allemands demandèrent une armistice de
24 heures.
La ville de Liège n’est pas occupée par;
l’ennemi. Les allemands avouent 15,000 à ’
20,000 hommes hors de combat.
Le brnit suivait lequel la population ci- :
vile de Liège aurait tiré sur les allemands
est complètement faux.
Un Zeppelin détruit
Londres, 7 août.
Le correspondant du Daily Mail à Liège
télégraphie qu’au cours d’un combat, avant- !
hier, un Zeppelin, atteint par un obus beige,
tomba sur Je plateau d’Hervé.
800 Blessés allemands
Bruxelles, 7 août. ]
Un train spécial a ramené mercredi soir ;
860 blessés allemands.
Manifestations antiallcmandes
Anvers, 7 août. !
Des manifestations antiallemandes ont re- !
commencé dans l’après-midi. Deux Alle-
mands qui liraient d’une fenêtre des coups
de revolver sur la foule, fuirent arrêtés.
Quatre vapeurs allemands sont gardés
dans les bassins.
L4 GUERRE FMNCO-iLLEMANDE
Sur la Frontière
Paris, 7 août.
Les troupes françaises se sont avancées
sur ia frontière.
Des détachements de cavalerie ont occupé
Vie, à cinq kilomètres an delà de la. fron-
tière.
[Vic-sur-Soilte, chef-lieu de canton, à 6 kilo-
métrés de CliâU-au-Salins, est une des villes de la
Lorraine annexée qui a le plus pieusement con-
servé les traditions françaises. On y .voit les purs
"eosiumns lorrains. Située en plein pays irréduc-
hb!e, -su milieu de sites auxquels de grands ma-
rais et des forêts profondes donnent de la mélan-
colie, près de Dieuze et deMarsal, vieille garnison
française pféiiiedes souvenirs (Iu l7*-siècle, celte
petite ville de 2,00) habitants évoque toute la fidé-
lité lorraine à la France.]
Capture d’une Patrouille allemande
Nomery (Meurthe-et-Moselle)
Des cavaliers français ont capturé une pa-
trouille allemande, qui n’avait pas mangé
depuis deux jours.
Patrouille allemande en fuite
Lsur (Alsace), 20 kil. de. Belfort.
Une reconnaissance d’infanterie française
a surpris une patrouille allemande.
Sept allemands, dont nn officier, ont ôté
tués, les autres se sont enfuis.
Pétrolier Capturé
Ferri ville, S août.
On annonce qne les torpilleurs de la dé-
fense de Bizerte capturèrent le pétrolier alle-
mand Tsar-Nicolas, transportant 2,009 ton-
nés de mazout.
Une Canonnière aurait fait une Prise
Taris, 6 août.
(Sous réserve). — Une canonnière fran-
çaise aurait capturé un vapenr allemand
dans les eaux de-Guernesey.
Le Retour de M. Cambon
Paris, 7 août, 18 h. 88.
M. Cambon, en arrivant à Copenhague, a
fait connaître que, en cours ae route, le
train spécial le transportant a été arrêté.
M. Cambon ne put gagner la frontière da-
noise qu’après avoir payé 36/000 marks
(43.000 francs) pour frais du train spécial.
Le w..gon-salon mis à la disposition de M.
de Schoen n’est pas encore renvoyé.
Conseil des Ministres
Le Ravitaillement de Parie
Taris, 7 août.
Le Conseil des ministres a décidé la cons-
titution d’une Goto mission chargée d'exa-
miner les questions de ravitaillement de ia
population civile, de La main-d’oeuvre ru-
rale et urbaine, du chômage et des mesures
d'assistance et d’hygiène.
Le Consul d’Allemagne à Marseille
Marseille, 7 Août.
L9 consul 4’Allemagne et le personnel du
consulat ont pris, dans l’après-midi,un train
à destination de i’ilaiie.
Les archives ont été remises au consulat
des Etats-Unis. (Havas)
ANGLETERRE
w A la Chambre des Communes
Londres, 7 août.
A ia Chambre des Communes, M. Asquith
a demandé cent millions de livres sterling
pour tes opérations navales et militaires. Il a
lu des documents diplomatiques, notam-
ment une dépêche de sir Goeschen soulignant
un point relatif aux colonies françaises.
M. Asquith a lu ensuite nne adresse pa-
thétique du roi des Belges. M. Asquith dit
que les Beiges combattent vaillamment et
sacrifient leurs vies ;
« Quelle serait, dit-il, notre situation s1'
nous avions accepté les propositions infâ-
mes de l’Allemagne. Nous aurions gagné une 1
promesse et rien davantage, nne promesse
donnée par une puissance qui annonce ac-
tuellement son intention de violer son pro-
pre traité. Nous serions couverts de déshon- ;
neur et nous aurions trahi les intérêts du
pays si nous avions accepté. »
M. Asquith ajoute qu’il a le droit de dire
que la guerre rut imposée à l’Angleterre.
La Chambre des communes a voté les cré-
dits demandés paT M. Asquith au nom de
lord Kitchener, ministre de la guerre, ainsi
que l’autorisation d'augmenter l’armée de
cinq ceat mille hommes. (Havas.)
Le loi d’Angleterre reçoit
M. Bienvenu-Martin
Londres, ô soût
Le Globe annonce que le roi George V a
reçu, aujourd’hui, M. Bienvenu-Martin, en- :
voyé spécial du président de ia République.,
Capture de Vapeurs Allemands
Londres, 5 août.
Le vapeur allemand Dryand, avec dix-
sept hommes d’équipage, est détenu dans le
canal de navigation de Manchester.
Gibraltar, 7 août.
A Gibraltar, l’escadre anglaise a capturé
une cinquantaine de vapeurs allemands.
Londres, 7 août.
Les Anglais ont capturé et détiennent A
Falmousb les paquebot» allemands Kron-
prinzissm-Gecilieet Prinz-Adalbert.
Le Kronprinsessm-GeciHe, qui a été aiasi cap-
luoe à Paimouih par les Anglais, est un grand M-.
tiiuént de 8.000 tonnes, bien connu des üavrai9,
où H fait escale clans ses voyages de Hambourg
au Mex que.
Aciuwiement il efïeetuait un voyage de New-i
York 1 a Hambourg. Il avait quitté New-York le 88
juillet.
U« autre Krcnprinzessia-Cecilie, appartenant au
Norüdeulscher Lloyd, était parti de New-Yoïk 16/
£8 juillet pour Brème, a rebroussé chemin, cat
on io signalait le 3 août au matin au large fie U
.côlc du Maine (Etats-Unis)-,
Administrateur • Délégué- Gérant
O. RANDOLET
JWslfaüai, terminas et Aausaees, TEL. 10.47
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse télégraphique : BANDOLET Havrê
Le Petit Havre
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1 L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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le PETIT H A VUE est désigné pont les Annonces Judiciaires et ligotes
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ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Bëm BATAILLE DE LIÈGE
BRAVO, LES BELGES !
Depuis quatre jours, on se bat en
Belgique • depuis quatre jours la Bel-
gique est la plus malheureuse et la,
plus valeureuse nation du monde !
La plus malheureuse, certes, car
elle vivait jusqu'alors en paix, étran-
gère aux querelles des grands de ce
monde et protégée contre ses puissants
voisins par leur signature même appo-
sée au bas des traités garantissant sa
neutralité.
Tout à coup, dans un conjlit qui
éclate a Vautre bout de l’Europe et
où elle n’a pris parti à aucun moment,
il lui faut, d’un jour à l’autre, ou bien
subir l’humiliation de n’ëlre qu’une
route commode pour les armées al-
lemandes, ou bien déjetuire son sol
en Varrosant de son sang", et cela
contre un ennemi innombrable dont
fatalement le jlot devra l’envahir !
Rarement destinée jnt plus injuste
et plus tragique, rarement aussi un
peuple s’est elevé si haut d’un seul coup
dans les Justes des nations. Le roi
soutenu par toute l’opinion ti’a pas hé-
sité fort de son droit, il a choisi le
chemin de l’honneur et du sacrifice et
s’est porté à la jrentière à la tête de
ses troupes : a Parce que nous avons
refusé de forfaire à l’honneur, leur
dit-il, un voisin orgueilleux de sa for- 1
ce nous attaque, mais vous triomphé-
es ear vous êtes au service du droit ! »
C’est contre ce droit, dont elle Jait
si peu de cas que la force allemande
se fleurie en ce moment avec stupeur.
JJ état-major de Berlin, aidé par la
duplicité des dqdomates essayant
d’endormir jusqu’au bout notre vigi-
lance, avait tout prévu pour envahir
soudain la France par la route du
Mord, la plus proche de • Paris, pour
nous surprendre en pleine mobilisa-
tion, êt nous écraser avant que nous
ayons eu le temps de nous retourner
et: de: retenait[ te. moindre appui des
RusseÇ sanspàricr dësn&ngOiJkr-r&rty?-
ce démit être le triomphe de la fameuse
attaque brusquée !
Or, non seulement notre gouverne- 1
ment veillait, mais la route choisie
s’est trouvée barrée ; barrée par le
droit écrit que la Belgique entend ob-
server, barrée par le droit vivant qui
anime Vesprit de ses enfants et en fait
d’hérdiques soldats. C'en est fini,
pour une fois, savez-vous, de plaisanter
avec les gardes nationaux belges ;
ces soi-disant miliciens en remontrent
étonnamment aux fameuses troupes
dressées à la prussienne.
lies prudents efforts faits par la
Belgique depuis plusieurs années pour
son armée ont déjà donné de magni-
fiques résultats : iao,ooo Allemands
iont tenus en échec depuis quatre
jours par 40,000 Belges devant Liè-
ge : ils ont bien pu à un certain mo-
ment pénétrer dans la ville, mais ils
ont dù l’évacuer et à la dernière heure
on nous annonce qu’ils ont demandé
un armistice de aj heures, sans doute
pour ensevelir leurs morts qui sont
innombrables.
' Quand bien même, après cela, les
Allemands iraient de l’amnt, cela fait
en tout cas cinq jours de gagnés pour
nous; et pour peu que les Belges conti-
nuent leurs exploits devant Iluy, Na-
mur et Anvers, nous aurons tout le
temps, avec nos amis les Anglais, sur-
venant en revers, de préparer aux sol-
dats de Guillaume un accueil dont ils
se souviendront !
En dressant son corps comme un.
rempart vivant entre l’envahisseur et
nous, la Belgique s’est acquis un
titre éternel a notre reconnaissance
et si jses malheurs sont grands sa
gloire Yest grandie aussi de toute la
vaillance de ses enfants et lui assigne}
désormais une place d’honneur parmi
les nations. I
CASPAII-JOIIDAN.
Une Adresse à la Chambre Belge!
M.-Poni JUscbaoel, prévient de la Cham-
bré, qui, comme on lésait, «Htné à .Bruseî-
les d’unemère Liégeoise, a adressé'k dépê-
che suivant.) au président do la Chambre des
représentasts de Belgique :
« Monsieur le président,
« Je suis certainement l’inlerptèlo de tons
mes coBègues en adressant à Voire Excel-
lence 1 hommage de notre profonde admira-
tion pour l'héFoï.jtio résistance opposée à
{'envahisseur par la vaillante armée belge.
» La Belgique ne défend pas seulement
l’indépendaucoeuropéenne, elle est lscham-
pion de l'honneur i Et si, au moment où ie
coeur de tous les Français bat avec ie vôtre,
51 en est parmi nous qui éprouvent pour vo-
ire nation une particulière tendresse, ce sont
les fils do ceux qui, proscrits en I80I, reçu-
rent de la libre Belgique et „de son roi Léo-
pold i«‘ la plus généreuse hospitalité, nés de
votre sang, sur votre sol, et pénétrés pour
vplrç pays d’on amour lilial.
, » Veuillez, Monsieur le président, agréer
les assurances de ma haute considération.
» PAUL DESCUANEL. »
a ■
Gsutiipss OlîoislE
7 août, 10 heures du matin.
EN BELGIQUE. — La bataille devant Liège se
poursuit avec acharnement. La résistance du
camp retranché et de la ville continue avec une
inlassable énergie. Voici 1es renseignements
parvenus à ce sujet : l’armée allemande a pu
utiliser les parcs légers de siège dont elle est
munie, contre les forts de Liège, qui datent de
30 ans. Deux de ces forts ont éié réduits par
l’artillerie allemande et les colonnes alleman-
des ont pu passer sur ce point. Les autres forts
continuent à tenir. Les Belges résistent avec
acharnement devant la ville et se préparent à
la défense pied à pied par un combat de rues.
La situation, d’après les derniers télégram-
mes reçus, peut être considérée comme suit :
il était certain que les ouvrages de Liège ne
pourraient pas arrêter l’armée allemande ; la
seule question était de savdir s’ils la retarde-
raient. Ce retard, de plus de trente-six heures,
est aujourd'hui acquis ; d’autre part, la lutte
très chaude que l’armée allemande a eu à sou-
tenir hier et doit soutenir encore Vch figera & ■
s’arrêter pour se ravitailler.
L’armée allemande, si elle réussissait à s’em-
parer do Liège, trouverait sur son passage le
camp retranché de Namur où les Belges se
préparent à soutenir une défense aussi énergi-
que que celle qu’ils soutiennent depuis hier
matin. L’armée beige remplit dons entièrement
et brillamment le rôle propre qui lui appartient
et qui est de retarder la marche en avant de
l’armée allemande.
Les officiers Allemands, faits prisonniers
par les Belges, ont avoué que la résistance de
Liège n’avait pas été prévue-; ils n'ont pas
caché leur surprise ; l’un d'eux a dit : « Nous
étions tous convaincus que Liège 11e se défen-
drait pas» .11 est donc certain que le p'.an de
l’état-major allemand est gêné dans son exécu-
tion par la résistance opiniâtre de l’armée
belge.
L’état des esprits en Belgique est excellent.
La population tout entière est soulevée contre
les envahisseurs.
Les violences commises à Vise par tes Alle-
mands contre des habitants paisibles, a porté
au comble l’indignation. La défense de Liège,
contre un adversaire formidablement supérieur
par ie nombre et l'armement, montre ce que
sera ta suite de la campagne.
SUR MER. — Le mou Rieur ae mines Trait -
çais « Pluton », a capturé et ramené à Cher-
bourg un navire de commerce allemand de
5,000 tonnes.
Le croiseur anglais « Amphion » a coulé le
mouilleur de minés allemand « Koenigen-Luise,
de 1,800 tonnes de déplacement.
EN SERBIE. — Belgrade résiste toujours ; les
Autrichiens ont recommencé hier à bombarder
violemment la ville. Sur toute la frontière, 011
signale des escarmouches sans importance dans
le Sandjaçk.
Après une démonstration faite sur Pribajo
par deux compagnies autrichiennes, celle G/ du-
rent se retirer.
LA BATAILLE DE LIÈGE. — La bataille con-
tinue ; les pertes allemandes sont très impor-
tantes. Les Belges se défendent aveç une ma-
gnifique vigueur.
LES ITALIENS ET LA GUERRE. — Un très
grand nombre d’Italiens, résidant en France,
demandent à contracter un engagement dans
i'armée française pendant la durée de la guerre.
Leur enthousiasme est très grand ; notamment
en Savoie, ils acclament au départ nos réser-
vistes et nos territoriaux.
Pour -nos amis de Belgique, les envois d’eb-
jets (le pansement : ouate, gaze, bandes, etc.,
seront précieux. A l'armée belge qui lutte si
vaillamment contre l’assaut allemand, le con—
cours de toute la France est assuré, à cet égard
comme aux autres, à nos valeureux voisins.
L’ENTHOUSIASME FRANCO-RUSSE. — En
Russie, le grand-duo Nicolas, commandant en
chef des armées russes, a adressé au général:
Joffre, l'assurance de sa foi absolue dans la
victoire et de son attachement. A côté de son
fanion, le généralissime russe fera porter,
au cours de la campagne, le fanion français
que le général Joffre lui a donné lorsqu’il y a
deux ans, ce dernier est allé assister aux ma-
noeuvres russes.
LES ENGAGEMENTS D'ALSACIENS - LOR-
RAINS. — Les Alsaciens-Lorrains se présen-
tent de plus 011 plus nombreux pour s’enga-
ger dans noire armée. Leur confiance dans
le succès et leur ardeur sont impression-
nantes.
Les armateurs de Barcelone se refusent, en
raison de l’état de guerre, à assurer ie rapa- j
triement des réservistes allemands.
LES OPÉRATIONS DE GUERRE. — Dans la:
journée, d’aujourd’hui, le calme a été à peu
près complet. Sur tout le front, les opérations
de mobilisation et de concentration s’exécutent j
sans incident. Nos troupes qui, jusqu'au jour
de la déclaration de guerre, avaient respecté
une zone de huit kilomètres en deçkde la fron-
tière, l’ont franchie sur divers points. Nos esca-
cirons ont occupe Vie et Moyen-Vie;
Dans lé Luxembourg, les Allemands n'ont pas
encore découché plus au Nord. Plusieurs corps
d’armée sont entrés en Belgique. Une bataille 1
aôharnée a été livrée à Liège même, et, pour
pouvoir déboucher sur la rive gauche de fa
Meuse, les A llemands ont pénétré sur le terri-
toire hollandais.
LA BATAILLE DE LIÈGE. — Les troupes
el'cm an des sont entrées dans Liège, mais aucun :
dés forts n'a succombé. La position continue '
donc à dominer tes routes. Le combat dans les
Vtic-s a été d’une extrême violence. Toute ta po-
pulation vibre d'un enthousiasme admirable.
Une tentative d’assassinat, heureusement dé-
jouée, que des soldats allemands déguisés ont
dirigée contre le gouverneur de ta ville, a pro-
voqué uno~indignatlon violente. Les pertes in- i
fiigées aux assaillants sont considérables : on
assure qu'un général est prisonnier. Les Belge s
ont pris 27 canons; leur moral est intact. Les
volontaires sont de plus en plus nombreux. Le
haut commandement est plein de sang-froid et
de décision.
La proclamation du roi a enthousiasmé l’ar-
mée ét la population.
LA MOBILISATION EN RUSSIE. — Tous les
témoignages concordent pour déclarer que les
opérations de mobilisation se poursuivent en
Russie avec un ordre parfait ; l'ardeur natio-
nale est surexcitée. La police est obligée de
prendre les plus vigoureuses mesures pour pro-
téger les sujets allemands et leurs établissa-
ments. Le peuple tout entier rend l'Allemagne
responsable de la guerre; il faut détruire la
Prusse qui nous a traîtreusement -attaquée, tel
est le mot qui est sur toutes les lèvres.
Quant à la France, pour qui le peuple a tou-
jours ressent/une sympat/ue spontanée, sa dé-
cision provoque une gratitude générale; les
paysans surtout sont exaltés par ta pensée que
la nation soeur, fidèle à sa parole, a tiré l’épée 1
avec ta Russie.
PRISONNIERS ALLEMANDS. — a veinron,
-uouJoiqMe Belfort, des chasseurs français ont
surpris deux officiers allemands eh reconnais-
sance ; les chasseurs, décidés à s'en saisir, ont
tué les chevaux à bout portant et fait prison-
nier ie s cavaliers.
LA CIRCULA TION SUR ROUTE. — L’autorité |
militaire rappelle que la circulation sur les
routes est interdite de 6 heures du soir à 6 heu-.
res du matin.
LE PEROU ET LA GUERRE. — On sait qu'un
certain nombre d'officiers péruviens accom-
plissent un stage dans t'armée française. Leur ;
gouvernement vient de solliciter pour eux J’au- ‘
tonsation de faire la campagne dans les unités
où ils sont détachés ; cette généreuse initiative
a éié au coeur des camarades français.
LA JUSTICE MILITAIRE. — On a renforcé;
dans les corps d'armée le service de fa justice
militaire, en raison de la mobilisation. Aujour-i
d'hui, 5« jour de la mobilisation, le service:
chargé de suivre les cas d’insoumission et les
délits susceptibles de se produire â /'occasion
de la mobilisation, n’ont pas eu à agir une seule
fois.
AU MINISTÈRE DU TRAVAIL. — Continuant'
fieequêie commencée depuis quelques jours au]
sujvst <1** -o» ayçv ry-f*y H-t» 0 /* -y*.
yemèdier, M. Couyba, ministie du travail et de}
fta prévoyance sociale, assisté de M. Fontane,
directeur du ministère, a reçu hier les délégués;
de plusieurs grandes corporations.
SUR MER.— L'escadriRe de torpilleurs de
Bizerte a capturé un navire allemand portant
2,000 tonnes de pétrole. Ce navire a été con-
duit à l’arsenal de Sidi Abdallah.
Le « Jean Bart » et I a «'France» ont rallié;
en Méditerranée l’armée navale.
7 août, 19 h. 35.
LA BATAILLE DE LIÉGE-ET LA RÉSISTANCE
DES FORTS. — Les nouveaux renseignements
arrivés de Liège montrent que la-résistance des;
forts a été admirable et se maintient. La ba ¬
taille a éié particulièrement importante. Plu-
sieurs corps d’armée sont engagés contre
40,000 beiges Les pertes allemandes, morts et ■
hors de combat, atteignent plusieurs milliers. 1
Il s'agit donc d’une véritable bataille qui est!
jusqu'ici favorable aux Belges.
DÉQLARiyTION QE GUERRE DE L’AUTRICHE
A LA RUSSIE.— L'Autriche-Hongrie a déclaré
hier la guerre à la Russie.
EN DANEMARK. — Le gouvernement danois
a rappelé 6 classes sous les drapeaux. Il a en j
outre décidé de placer lui-même des minesi
dans les deux belts afin, dit le communiqué
officiel, d’assurer la sécurité des communies-;
tions entre les diverses parties du royaume.
PRISONNIERS ALLEMANDS. — Une paÀ
trouille allemande a été prise à Noineny par des *
cavaliers français. Les Allemands n'avaient
mangé que des vivres de réserve depuis 48 heu- j
res. Ils ont été faits prisonniers parce que leurs :
chevaux étaient épuisés ; iis n'avaient pas man-1
gé depuis deux jours.
LemoraTdes hommes est faible.. Il semble,
qu’au cours de la joériode dé couverture, h ser-
vice de l’alimentation a été très défectueux au
moins dans la cavalerie.
A Louw, une reconnaissance d'infanterie :
française a surpris une patrouille allemande ;{
7 allemands ont été tués dont un officier, les
autres se sont enfuis.
LES ENGAGEMENTS D’ETRANGERS. — Les
étrangers qui désirent contracter en France un
engagement pour la durée de la.guerre, se pré-
senteront au bureau de recrutement le plus pro-1
■çhe de leur résidence à partir du 21 août, lis '
seront admis au titré de la légion étrangère et '
dirigés provisoirement sur l’un des dépôts sui j
vants qui leur sera désigné par le bureau de }
recrutement : Rouen, Blois, Orléans, Lyon, Avi-r
gnon, Bayonne.
ANGLETERRE.— Parmi les nombreuses pri-
ses ds guerre d’aujourd'hui se trouvent les pa-
quslaois allemands: « Kroiiprinzessin-Ceoilie »
et « Prinz-Adalbert », tous deux détenus à
Falmouth.
L'exportation du charbon de Cardiff pour
l’Europe est interdit sauf pour la France, la
Russie, l’Espagne et le Portugal.
LES MINISTRES ont tenu hier soir, à l'Ely-
sée, un Conseil au cours duquel le ministre de
l’intérieur a soumis au président de la Répit- j
blique un décret instituant une Commission j
chargée d'examimr les différentes questions ;
concernant le ravitaillement de la population ]
civile et la main-d oeuvre rurale et urbaine, etc. I
Ce décret est précédé d'un rapport ainsi conçu : ;
« Les circonstances que nous traversons font i
surgir de jour en jour un ensemble de pro- i
blême s d’ordre administratif et économique ]
dont la solution doit être dégagée sans délai-
po>cfr la sauvegarde des intérêts matériels et
moraux du Pays. Parmi oes problèmes et au ;
premier rang, il faut citer tes questions du ra-
vitaillement de la population civile, de la main-
d'oeuvre rurale et urbaine, du chômage et de
mesures d'assîitance et d'hygiène qui sont pour
la France vitales. Il a paru au Gouvernement
que l'exament de ces questions qui intéressent
toute la vie profonde du pays serait utilement
confié à une Commission supérieure réunissant,
à côté des autorités les plus qualifiées, les com-
pétences les plus hautes et les plus certaines.
» Cette Commission, qui sera présidée par
le ministre de l’intérieur, est ainsi composée :
MM. Léon Bourgeois, sénateur; Aristide Briand,
député ; Ribot, sénateur ; ûe/cassé, député ; ■
Millerand, député; Marcel Sembat, député,;
De Mun, député; Camille Pelletan, sénateur ;
Georges Cochery, député ; Milliès Lacroix, sé-
nateur; Hébr-ard de Villeneuve, président de
section au Conseil d’Etat ; Roux, directeur de'
l’Institut Pasteur; De Boysson, directeur du ,
contrôle au Ministère de la Guerre ; Branet, 1
directeur général des Douanes ; Ogier, direc- j
teur du contrôle et de la comptabilité au Minjs- \
tère de l’Intérieur ; Mirman, directeur de l’as-1
s/sfance ét de l’hygiène publiques au Ministère j
c/e l’Intérieur : Grunbaum-Bellain, président|
du Gonseii ae prerecturo i*„ la. dofrto f Ojjfrt’orofl
directeur dv Secrétariat au Ministère de l’Agri-1
culture ; Cbapsal, directeur honoraire au Mi- 1
nistère du Commerce; MM. Léon Bourgeois,
Aristide Briand, Ribot, De/cassé, Millerand et
Sembat'rempliront les fonctions do vioe-prési- \
dents de cette Commission qui tiendra aujour-i
d’hui après-midi sa première réunion au Mi-,
nistèro de l’Intérieur, «sous la présidence de
M. Malvy.
Le Ministère de la Guerre
Parts, 2 h. SG.
COMMUNIQUÉ DU MINISTRE OE LA GUERRE.
— Paquebot allemand « Kronprinz-Wilhelm »•
sorti subrepticement, le 2 août, de New-York,
avec un gros chargement de charbon et de vi-
vres, aurait été ravitailler des croiseurs aile-
rrlands dans le voisinage,
— Liège continue à dominer toutes les rou-
tes. La population belge vibre -d’un enthousias-}
me admirable. Les pertes infligées aux assa//-;j
lants sont considérables. Les Belges ont pris 27
canons. Les volontaires sont de plus en plus}
nombreux. La proclamation du roi a enthou-
siasmé l’armée et la population.
— La mobilisation russe se poursuit dans un'
ordre parfait. L’ardtur, nationale est surexei- }
tée. Le peuple rend l'Allemagne responsable de \
~ r îtv’gîlTCRi^isft.-A- - --J.V-
— Les chasseurs français ont capturé à Ven ,
tron, près de Belfort, deux officiers allemands ]
qui étaient en reconnaissance.
— Un certain nombre d'officiers péruviens, :
accomplissant un stage dans l’armée française, i
ont sollicité l'autorisation de faire campagnol
dans les unités où ils sont détachés.
— Le « Jean-Bsrt » et la « France » rallieront ;
l'armée navale de la Méditerranée.
(Havas) I
Ministère de l’Intérieur
Un communiqué du ministère de l'intérieur*
annonce qua M. Abel Ferry, sous-secrétaire S
d’Etat aux affaires étrangères, est parti cette i
nuit rejoindre l'armée, comme sergent.
Les représentants diplomatiques consulaires !
, de France, en Allemagne, sont partout l'objet ;
de mauvais traitements
L'ambassadeur de France à Berlin n'a pas'
quitté l’Allemagne On le croit resté dans le,
Mecklembourg, non loin de Berlin.
Le ministre de France à Munich a été l'objet, !
avant son départ, de nombreuses vexations. Les
Franç-.is et les Russes rejoignant leur pays sont i
insultés et molestés oar la foule. Les autorités j
en plusieurs endroits furent couvertes de cra- l
chats.
Le consul russe à Leipzick a reçu un délai de ]
trente cinq minutés peur faire ses malles, le
vice-consul dix minu es seulement.
A Madrid, le Conseil des ministres a décidé :
d'annoncer ta neuiralité de l’Espagne envers.
tous les belligérants. (Havas)
mjmmj^rmiiwisitnammammsam^rrwmri ■iiMwmuii ■
EN BELGIQUE
Une Victoire Belge
Bruxelles, 8 soûl (retardée).
On annonce que la brigade belge, repous-
sant une contre-attaque allemande, a pour-
suivi les prussiens avec une telle énergie
qn’eile dût rebrousser chemin, étant sortie
de la zone d'action des forts. Dans les rangs
feelgea, l’eiUhousiastne est délirant.
De nombreux blessés allemands réfugiés
en territoire hoi landais tant croire à une dé-
route eorup‘èt.e de l’ennemi dont les pertes
sont considérables et les blessés nombreux,
tandis que les pertes belges sont relative-
ment minimes.
A trois' heures du matin, une nouvelle at-
taque allemande, qui avait été prévue, con-
tinue. Elle avait commencé la veille à sept
heures du soir. Les Allemands attaquent au
Sud-Est les forts de Chaudientaine et de
B mçelle sur la rive droite de la Meuse. Ils
bombardent également, sur la rive gauche,
le fort de Fismtüle qui résiste admirable-
ment. Les B lgos onLcapturé sept canons. Ils
auraient Li» de nombreux prisonniers.
Un Zeppelin est signalé dans la direction
de Liège.
De nombreux groupes de ublans sont si-
gnalés dans le Luxembourg *t le Limbourg.
A Huy, un girda civique a tué deux
ublaus attaquant un pont.
Liège a reiusô catégoriquement une nou-
velle demande de reddition.
On assure qu’un Zeppelin est tombé vers la
Doliande.
Le cauon tonne vers Maestrieht (limas),
à. la Frontière Hollandaise
Amsterdam; S août.
Paris, 8 août, 22 h. 65,
On mande de Maestrieht au Handeishalad :
Le combat à la frontière belge continue.
Un aéroplane et un dirigeable survoient
Maestrieht. De nombreux chevaux arrivés •
au galop dans la nuit, furent capturés.
Cinq mille Allemands oxDufsés ont passé
la frontière, allant à Aix-la-Chapelle.
L’ambulance d'Etjsdeh est comble.
Les Allemands construisent un pont sur'
la Meuse.
Les Allemands auraient de grosses portes. :
Cinq cents Allemands auraient traversé la :
Mense.
Les Combats autour de Visé
Paris, 5 rjoJK, f3 h. 10.
Bruxelles, du journal Le Pmpte ; Devant
Liège, après Ja aestrnetion du pont de ba-;
tenus par les forts, les Allemands réussi-1
rent à passer le fleuve à gué vers Macs-s
triçht.
L’attitude des soldats beiges au combat
d’Evogneaété très brillante. La deuxième!
ligne défendait Visé, où de nombreux cava- i
tiers prussiens arrivèrent. Un peloton pras- !
sien lut presque anéanti. Lès Prussiens ;•
tiraient sur les civières d'ambulance.
Un peloton de cavaliers belges a surpris,
devant Fiomalle, sons Argenteau, un groupe /
de dix officiers prussiens, en tua sept. Deux i
Belges tues, «zone de blessés, 80 Prussiens ;
tués. Les Belges ne battirent en retraite que
devant des troupes cent fois supérieures.
Un Ambulancier tué par les Allemands
Bruxelles, 5 août ;
cinq personnes^ revêtues d’habitâ de pré- i
très et que l'on dit être des espiobs aile- ?
mands furent arrêtés à la gare du Nord. La ;
toule manifesta contre elles avec une véhé- >
mente indignation.
Un pharmacien muni d’un brassard de la ;
Croix Rouge, qui relevait des morts à Haçri
court, fut tué par des Allemands.
Contre-Attaque Belge
Paris, 6 août, 3 h. 2;j.
Les troupes défendant -Liège ont repoussé 1
toutes les attaques allemandes entre la Vos- :
dre et la Meuse.
Les Belges exécutèrent ensuite une con- ^
tre-attaque avec succès.
Les Allemands ont battu en retraite.
L’Attaque de Liège
Bruxelles, 6 août, minuit.
La Dernière Heure raconte que les Alle-
mands ont attaqué le fort Nord-Est de Liè-
ge soutenus par ie feu nourri de leur artille-
rie de campagne. Les Allemands approchè-
rent si près du fort que bientôt les Beiges
cessèrent le feu et l’ennemi monta à l’as-
saut.
Lorsque la portée fut suffisante, les nit-
traitienses balgas firent tomber sur les Alle-
mands une pluie de feu. Ce fut une bou-
cherie.
Alors, la même chose se produisit au fort
Sud-Est de Liège qui bombarda l’ennemi qui
s’était rétugie dans un château. Les artil?
leurs belges, dont’la précision elt remarqua-
ble, liront crouler tout le château et l’ennemi
dut battre en retraite. Les obus belges écla-
tant au milieu de la colonne causèrent des
ravages considérables.
Le fort situé au Sud fut également attaqué
sans succès.
Les Combats dans ks vues de Liège
Bruxelles, 7 août, 4 h. matin.
La bataille continue devant Liège avec
acharnement. L’artillerie allemande a réduit
doux forts du camp retranché au silence. La
résistance du camp retranché et de la vilie
continue pourtant avec une inlassable éner-
gie. L’armée allemande utilisa les parcs lé-
gers de siège contre des forts de Liège datant
! de trente ans. Les autres forts continuent à
tenir.
Les Belges se préparent à détendre la ville
par des combats dans les rues. Il est certain
que la défense de Liège ne ponvait pas arrê-
ter Parmée allemande, mais seulement la
retarder. Il est donc certain que le plan de
l’état-major allemand a été gêné dans son
exécution par la résistance opiniâtre de l’ar-
mée beige.
LIÈGE, 7 août, — Les Allemands sont en-
trés «ans Liège. Aucun tort n’a succombé.
Les combats continuent dans les rues. Les
pertes allemandes sont considérables.
Lés Belges se sont emparés de 27 canons.
La Résistanoe des Forts .
Paris, 7 août.
LIF.GF. — La résistance admirable des forts
continue. .
Plusieurs corps d'armée allemands sont
engagés contre 40,000 Belges.
Les pertes des Allemands atteindraient
plusieurs milliers d’hommes. Il s’agit donc
d’une véritable batailla qui, jusqu’à présent,
est favorable aux Belges,
Lès Allemands auraient perdu
15 à 20,000 hommes
Bruxelles, 7 août.
Le Ministre de la Guerre annonce que les
allemands demandèrent une armistice de
24 heures.
La ville de Liège n’est pas occupée par;
l’ennemi. Les allemands avouent 15,000 à ’
20,000 hommes hors de combat.
Le brnit suivait lequel la population ci- :
vile de Liège aurait tiré sur les allemands
est complètement faux.
Un Zeppelin détruit
Londres, 7 août.
Le correspondant du Daily Mail à Liège
télégraphie qu’au cours d’un combat, avant- !
hier, un Zeppelin, atteint par un obus beige,
tomba sur Je plateau d’Hervé.
800 Blessés allemands
Bruxelles, 7 août. ]
Un train spécial a ramené mercredi soir ;
860 blessés allemands.
Manifestations antiallcmandes
Anvers, 7 août. !
Des manifestations antiallemandes ont re- !
commencé dans l’après-midi. Deux Alle-
mands qui liraient d’une fenêtre des coups
de revolver sur la foule, fuirent arrêtés.
Quatre vapeurs allemands sont gardés
dans les bassins.
L4 GUERRE FMNCO-iLLEMANDE
Sur la Frontière
Paris, 7 août.
Les troupes françaises se sont avancées
sur ia frontière.
Des détachements de cavalerie ont occupé
Vie, à cinq kilomètres an delà de la. fron-
tière.
[Vic-sur-Soilte, chef-lieu de canton, à 6 kilo-
métrés de CliâU-au-Salins, est une des villes de la
Lorraine annexée qui a le plus pieusement con-
servé les traditions françaises. On y .voit les purs
"eosiumns lorrains. Située en plein pays irréduc-
hb!e, -su milieu de sites auxquels de grands ma-
rais et des forêts profondes donnent de la mélan-
colie, près de Dieuze et deMarsal, vieille garnison
française pféiiiedes souvenirs (Iu l7*-siècle, celte
petite ville de 2,00) habitants évoque toute la fidé-
lité lorraine à la France.]
Capture d’une Patrouille allemande
Nomery (Meurthe-et-Moselle)
Des cavaliers français ont capturé une pa-
trouille allemande, qui n’avait pas mangé
depuis deux jours.
Patrouille allemande en fuite
Lsur (Alsace), 20 kil. de. Belfort.
Une reconnaissance d’infanterie française
a surpris une patrouille allemande.
Sept allemands, dont nn officier, ont ôté
tués, les autres se sont enfuis.
Pétrolier Capturé
Ferri ville, S août.
On annonce qne les torpilleurs de la dé-
fense de Bizerte capturèrent le pétrolier alle-
mand Tsar-Nicolas, transportant 2,009 ton-
nés de mazout.
Une Canonnière aurait fait une Prise
Taris, 6 août.
(Sous réserve). — Une canonnière fran-
çaise aurait capturé un vapenr allemand
dans les eaux de-Guernesey.
Le Retour de M. Cambon
Paris, 7 août, 18 h. 88.
M. Cambon, en arrivant à Copenhague, a
fait connaître que, en cours ae route, le
train spécial le transportant a été arrêté.
M. Cambon ne put gagner la frontière da-
noise qu’après avoir payé 36/000 marks
(43.000 francs) pour frais du train spécial.
Le w..gon-salon mis à la disposition de M.
de Schoen n’est pas encore renvoyé.
Conseil des Ministres
Le Ravitaillement de Parie
Taris, 7 août.
Le Conseil des ministres a décidé la cons-
titution d’une Goto mission chargée d'exa-
miner les questions de ravitaillement de ia
population civile, de La main-d’oeuvre ru-
rale et urbaine, du chômage et des mesures
d'assistance et d’hygiène.
Le Consul d’Allemagne à Marseille
Marseille, 7 Août.
L9 consul 4’Allemagne et le personnel du
consulat ont pris, dans l’après-midi,un train
à destination de i’ilaiie.
Les archives ont été remises au consulat
des Etats-Unis. (Havas)
ANGLETERRE
w A la Chambre des Communes
Londres, 7 août.
A ia Chambre des Communes, M. Asquith
a demandé cent millions de livres sterling
pour tes opérations navales et militaires. Il a
lu des documents diplomatiques, notam-
ment une dépêche de sir Goeschen soulignant
un point relatif aux colonies françaises.
M. Asquith a lu ensuite nne adresse pa-
thétique du roi des Belges. M. Asquith dit
que les Beiges combattent vaillamment et
sacrifient leurs vies ;
« Quelle serait, dit-il, notre situation s1'
nous avions accepté les propositions infâ-
mes de l’Allemagne. Nous aurions gagné une 1
promesse et rien davantage, nne promesse
donnée par une puissance qui annonce ac-
tuellement son intention de violer son pro-
pre traité. Nous serions couverts de déshon- ;
neur et nous aurions trahi les intérêts du
pays si nous avions accepté. »
M. Asquith ajoute qu’il a le droit de dire
que la guerre rut imposée à l’Angleterre.
La Chambre des communes a voté les cré-
dits demandés paT M. Asquith au nom de
lord Kitchener, ministre de la guerre, ainsi
que l’autorisation d'augmenter l’armée de
cinq ceat mille hommes. (Havas.)
Le loi d’Angleterre reçoit
M. Bienvenu-Martin
Londres, ô soût
Le Globe annonce que le roi George V a
reçu, aujourd’hui, M. Bienvenu-Martin, en- :
voyé spécial du président de ia République.,
Capture de Vapeurs Allemands
Londres, 5 août.
Le vapeur allemand Dryand, avec dix-
sept hommes d’équipage, est détenu dans le
canal de navigation de Manchester.
Gibraltar, 7 août.
A Gibraltar, l’escadre anglaise a capturé
une cinquantaine de vapeurs allemands.
Londres, 7 août.
Les Anglais ont capturé et détiennent A
Falmousb les paquebot» allemands Kron-
prinzissm-Gecilieet Prinz-Adalbert.
Le Kronprinsessm-GeciHe, qui a été aiasi cap-
luoe à Paimouih par les Anglais, est un grand M-.
tiiuént de 8.000 tonnes, bien connu des üavrai9,
où H fait escale clans ses voyages de Hambourg
au Mex que.
Aciuwiement il efïeetuait un voyage de New-i
York 1 a Hambourg. Il avait quitté New-York le 88
juillet.
U« autre Krcnprinzessia-Cecilie, appartenant au
Norüdeulscher Lloyd, était parti de New-Yoïk 16/
£8 juillet pour Brème, a rebroussé chemin, cat
on io signalait le 3 août au matin au large fie U
.côlc du Maine (Etats-Unis)-,
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