Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 août 1914 07 août 1914
Description : 1914/08/07 (A34,N12053). 1914/08/07 (A34,N12053).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722171
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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LÂ GUERRE EM BELGIQUE
LE DÉPART
Nous venons d'assister ail départ du
ja0e et nous avons le coeur tout vibrant
des émotions ressenties çt dont nous
garderons un souvenir impérissable.
Ce que nous avons vu défiler devant
nos yeux, c'est toute la jeunesse de
notre pays avec ses belles qualités
d’entrain, de générosité et d’abnéga-
tion. Ce dont nous avons senti passer le
souffle enflammé, c'est le génie même
do la France l
Certes, nous haïssons la guerre, de
toute VhorreuFdes maux quelle en-
gendre /«cependant nous lui rendons
grâce do nous permet tre de mesurer
les fortes vertus que cachait T in-
souciante des jeunes générations dont
on a déf iant de mal. S’en aller au.
devanWthi sacrifice avec ta fibre et
souriante allure de nos soldats que
l’on aurait cru en marche pour quel-
que revue de parada c’est avoir le
coeur bien placé et riche d’énergies
morales.
Ce dont on les sentait animés, ce
n’était pas simplement d’un esprit de
discipline dictant un devoir strict, mais
d’une volonté librement réjléchie ; ils
ne se contentent pas d’obéir, ils se don-
nent !
« Bans une de nos compagnies qui
allaient partir, me raconte un offleier,
il manquait un homme pour compléter
-le contingent; nous avons J ail appel à
un volontaire dans une compagnie de
dépôt, mais toute la compagnie s’est
oflerte et nous avons dù procéder à un
tirage au sort ; celui qui a été dési-
gné a été fêté comme un heureux ga-
gnant et lui-même est tout rempli d’or-
geuil de sa chance inespérée ! »
Que èet orgueil pénétré donc aussi
le coeur des mères, des femmes, des
soeurs, des amies qui restent et dont
noiis avons vu qiielques-unès entrer
dans la cour du quartier et apporter
•des fleurs pour embaumer le drapeau
du régiment ! Oh! ces femmes aussi
ont été et sont stoïques et admirables ;
elles font peut-être plus que se don-
ner, elles donnent ; elles donnent, cel-
les-ci, la chair de leur chair, celles-
là, leurs rêves, leurs espoirs, leurs
amours !
Depuis le premier jour de la mobili-
sation, elles nous ont montré, par leur
calme et généreuse résignation, le
plus bel exemple de patriotisme —
mais nous savons bien que cela n’exclut
pas les secrets et affreux serrements
de coeur. G est pourquoi nous pensons
à elles avec une sympathie infinie et
nous leur disons « Soyez fières ! » La
fierté est pour l’âme une charpente in-
ébranlable lorsque la tourmente s’abat
sur elle ; ceux que vous chérissez sont
partis, mais de leur départ même re-
jaillit sur vous un honneur exception-
nel ; soyez fières d’aimer ces jeunes
hommes qui se grandissent morale-
ent d’une magnifique manière aux
feux, du pays et du monde entier par
la sincérité et l’ardeur avec laquelle
ils chantent, en partant, « mourir
pour la patrie est le sort le plus
beau !... »
D'ailleurs, ils ne mourront pas, ils
vaincront — et, un jour prochain,
nous assisterons avec le même enthou-
siasme, sinon avec la même gravité,
au retour du iaf/ et de toutes les
troupes qui auront défendu avec éclat
l’honneur et le génie de la France.
CASPAR-JOHPAN.
les Français eo iiiape
et les Etrangers fl Franoe
, An ministère des ail lires étrangères on re-
çoit à tout instant des demandes de rensei-
gnements sur des Français qui se trouvaient
en Allemagne soit en raison cle leur situa-
tion commerciale ou industrielle, soit eu
dourisles soit ans eits* deCarlsbsd, d’Etos,
•de Catien ; il est impossible, malheureuse-
ment, de savoir ce que sont devenus ces
Français ; il est à espérer qu’on tés a expul-
sés sans trop do brutalité et qu'ils pourront
rentrer en France par les rares trains qui
aneas viennent de Suisse on de Belgique,
Mêmes inquiétudes .eu ce qui concerne les
jeunes Français expédiés en Allemagne,dans
des familles, pour y apprendre l’allemand ;
‘On ospere que ces jeunes gens sont en sûreté
et pourront regagner ia Franco sans encom- 1
®§i
U est d’ailUon à remarquer que, réçipro- !
qnement, des étrangers appartenant à des
nationalités avec lesquelles- nous sommes
en lutte, se trouvent, par suite de la rapidité
avec laqoéiio les événements so sont dérou-
lés, retenus ta France et dans l'impossi-
bilité de rejoindre leur pays d'origine.
Certains sont même arrivés tout récem-
ment par des paquebots qui étaient en cour s
de route lors de la déclaration de' guerre, et
(ils se trouvent fort on peine pour continuer
leur voyage.
Nous voulons croira que notre population
saura faire preuve doeûuroisieà leur égard,
,car ils ne Làu•des belligérants, ni être rendus responsa
|l>les des décisions iniques des gooverne-
i nient s demi i's tout les ressoi listant*.
Ofluiiipls Olifelg
Ministre Intérieur à Préfets et Sous-Préfets
Paris, 6 août, 9 h. 15 matin.
D’après des renseignements parvenus à Pa-
ris, M. Jules Gambon, ambassadeur de France
à Berlin, après avoir reçu du gouvernement im-
périal ses passeports, a dû quitter le territoire
allemand par ses propres moyens. Aucune fa-
cilité ne lui a été accordée pour rentrer en
France. Etant donné l’état des communications,
U s’est vu dans l’obligation de sa rendre en
Danemark où il se trouve encore.
A ce propos, il n’est pas inutile de rappeler
que M. de Schoen, ambassadeur d’Allemagne en
France,-lorsqu’il a quitté Paris, a été recon-
duit jusqu'à la frontière dans un train spécial.
EN ALSACE-LORRAINE. — Les Allemands
continuent en Alsace-Lorraine leur canjpagne
de fausses nouvelles, annoncent que les Cham-
bres francises ont voté a une grosse majorité
contre la guerre, que la Commune a été pro-
clamée à Paris et le Piésident de la Républi-
que assassiné. ,
EN RUSSIE. — Le gouvernement russe a or-
donné la mobilisation de onze classes de mili-
ces.
LES ALLEMANDS A TRIEUX. — Hier, à 7
b. 1/2, un demi-peloian de cavalerie allemande
et un peloton d'infanterie sont entrés à Trieux,
près de Briey.
CROISEURS ALLEMANDS AUX ANTILLES.—
Cinq croiseurs allemands sont signales dans
les eaux du Mexique et des Antilles.
L’ATTAQUE DE LIÈGE. — L'attaque des Aile-
mands contre kéège se développe et s’accentue.
LES AVIATEURS EN BELGIQUE.— Les aéro-
nautes et aviateurs français ont été autorisés à
survoler le territoire belge. Ordre a été donné
par contre de tirer sur les aviateurs allemands.
LES COMMUNICATIONS ENTRE LA BEL-
GIQUE ET LE LUXEMBOURG. — L’armée
belge a coupé toutes les voies de.communioa-
tion entre la Belgique et le Luxembourg.
DRAGONS ALLEMANDS SURPRIS A NORRQY-
LE-SEC. — Des dragons allemands ont été
surpris à Norroy-le-Sso par des cavaliers fran-
çais. Les perles allemandes sont de cinq tués,
et a deux hiass&sz,, H X hun.pjisçnnjer, Aucyny
perte française.
SURSIS D’APPEL AU PERSONNEL DE LA
MEUNERIE, —~ Pour assurer l'approvisionne-
ment en farine de la population civile et parer
à Tinsufûsance actuelle du personnel des mino-
teries, le ministre de la guerre décide que les
généraux, commandant les régions territoriales,
auront qualité pour accorder des sursis d’appel
aux hommes des réserves dont la présence est
absolument nécessaire au fonctionnement des
moulins ainsi qu'aux mécaniciens de machine
à battre. Il sera rendu compte du nombre de
sursis ainsi accordés.
LES OFFRES DE SERVICE A L’ARMÉE. —
L’administration militaire reçoit en ce moment
de très nombreuses propositions ou offres de
service de toute nature pour la fourniture ou
fabrication de matériel, approvisionnements,
etc. Dans l’impossibilité où il se trouve actuel-
lement de répondre à bref délai aux auteurs de
ces diverses communications, le ministre de la
guerre tient à leur exprimer sa reconnaissance
et à les assure» que les propositions sont im
médiatement examinées avec tout l’intérêt qui
s’attache particulièrement dans les circonstan-
ces présentes aux questions touchant à la dé-
fense nationale.
LES ENGAGEMENTS VOLONTAIRES, -r Le
ministre de la guerre a décidé que les engage-
ments volontaires pour.la durée de la guerre
ne seraient pas reçus avant le vingtième jour
de la mobilisation, pour éviter l’encombrement
des dépôts et les entraves possibles aux trans-
ports par voies ferrées. H y aura lieu de faire
exception pour les hommes exerçant une pro-
fession technique utilisable (en particulier les
aviateurs, ouvriers utiles aux services de l'avia-
tion et conducteurs d'automobiles munis de
leurs permis de conduire), les hommes de cette
dernière catégorie pourront s’engager immèdia-
• tentent pour la durée de la guerre.
Paris, 6 août, 5 h. 35 soir.
LA MOBILISATION EN RUSSIE. — La mobi-
lisation russe se poursuit avec une régularité
parfaite. La concentration sera accomplie avant
le terme prévu.
LA DÉFENSE BELGE. — La journée de mer-
credi a été pour tes troupes de Liège une épreuve
glorieuse.
Les attaques des Allemands contre les forts
de Liège ont été repoussées après un combat
acharné dans lequel les troupes belges çpt fait
preuve d’ur.o très grande valeur.
Les Belges ont détruit un certain nombre de
ponts, ceux de Librement et c/e Recogne, no-
tamment.
Le roi a pris le commandement en chef de
l'armée.
A LA FRONTIÈRE DE L’EST. — Sur la fron-
tière de l'Est, aucun engagement sérieux*.ne
s’est produit.
A Norfontaino, près de Longwy, les Allemands
ont fusillé deux jeunes gens de quinze ans qui
avaient prévenu les gendarmes français de l’ar-
rivée de l'ennemi.
— A Blâment (Meurthe-et-Moselle), un sous-
ofhcior français blessé a été achevé paroles
Allemands.
A GIBRALTAR.— Désdorpilleurs anglais visi-
tent tous les bâtiments passant par Gibraltar.
LE TZAR REÇOIT L’AMBASSADEUR DE
FRANCE. — Le Tzar Nicolas a reçu hier en au-,
die.ics, à Peterhof, notre ambassadeur M. Pa-
léologue.
Le Tzar a tenu à exprimer dans los termes
les plus émus sa gratitude et son admiration
envers ht Francs, pour sa fidé ité à l'égard de
. on Alliée.
A l’issue as cette entrevue, le Tzar a serré
M. Paléoiogue dans ses bras en disant qu’il
embrassait toute la France.
LA NEUTRALITE DE LA HOLLANDE ET DE
LA NORWÈGE.„— L’Angleterre a fait une dé-
marche par voie télégraphique auprès des gou-
vernements Néerlandais et Norvégien, pour atti-
rer leur attention sur le fait que la question de
l’indépendance de la Belgique n'intéressait pas
seulement ce dernier pays, car la même ques-
tion était posée pour toutes les puissances rive-
raines des mers du Nord.
L’Angleterre est prête à se joindre dans une
action commune pour, défendre l’indépendance
de la Hollande et de la Norvège, si elles ve-
naient à être attaquées.
L’Angleterre se trouvera h côté de toute puis-
sance qui se trouvera dans les conditions de la.
Belgique.
LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE
La Mobilisation en France
Paris, 6 aoû*. 4 hmww
La mobilisali m te poursuit en France avec
là plus parfaite•régutevité.
On signale de nombreuses demandes d’en-
gagements de jeunes g ns et d'hommes libé-
rés des obligations militaire;.
M. Millçrand, ancien ministre de la guer-
re, a demandé à reprendre du service Com-
me lieutenant.
Le calme de la population est toujours
aussi impressionnant.
M. Lutaud fait appel
ans indigènes algériens
M. Lutaud, gouverneur général de i’Aigé-
rie, a adressé une proclamation aux indigè-,
nés musulmans, à la suite de l'agression du
Goebm contre Bône et Philippeville.
Le gouverneur exalte la loyauté des mu-,
sulmans algériens, loyauté qu’il a « person-
nellement éprouvée ». Il fait ailusion à ces
terribles turcos qui terrorisèrent les Prus-
siens à Wissembourg :
« Faut-il apprendre à nos ennemis que
les Musulmans ont arrosé de leur sang nos
champs de bataille ? que vos pères ont con-
tracté avec nos soldats la sainte fraternité
de l'héroïsme et de ia mort ? N’aperçoivent-
iis pas qu’aujourd’hui encore vos bras et vos
coeurs sont confondus avec les nôtres sous
les mêmes drapeaux? »
M. Lutaud annonce qne les nombreux
indigènes qui ont ardemment demandé de
servir la France recevront satisfaction., Il
termine «n faisant appel a ceux qui reste-
ront pour taire respecter l’ordre et la sécu-
rité.
EN BELGIQUE
Proclamation du commandant de l’armée
Allemande au peuple Belge
Bruxelles, 5 août.
Le général von Emmich, commandant
l'armée allemande de ia Meuse, a lança, au
moment de l’entrée des Allemands en Bel-
gique, la proclamation suivante:
« A mon plus grand regret, les troupes
allemandes ont été forcées 2e franchir ia
frontière par une contrainte inévitable, la..neu-
tralité de la Belgique ayant été déjà violée
par des officiers français qui, sous un dégui-
sement, ont passé en automobile.
» Notre plus grand désir est d’éviter un
conflit entre des peuples amis jusqu’à pré-
sent et autrefois alliés; souvenez-vous de
Waterloo,où les armées allemandes ont con-
tribué à fonder l’indépendance de votre
pays. Mais il nous faut le chemin libre ; les
destructions des tunnels, des pools, de?
voies ferrées devront être considérées com-
me des actions hostiles.
« J’espère que l’armée allemande de la
Meuse ne sera pas appelée à vous combattre.
Nous voulons le chemin libre pour attaquer
ceux qui veulent nous attaquer. Je garantis
que ia population belge n’aura pas à souffrir
des horreurs de la guerre ; nous payerons
les vivres et nos soldats se montreront les
meilleurs amis d’un peuple pour lequel nous
éprouvons la plus haute estime et la plus
profonde sympathie. C’t st de votre sagesse
et de votre patriotisme bien compris qu’il
dé pend d’éviter à votre pays les horreurs de
laguerre.
« Le général commandant de l’armée alle-
mande de la Meuse : VON ESISUCH. »
Nouvelle Proclamation du Roi
Bruxelles, 3 août.
Avant le départ des troupes pour le Iront,
le roi a adressé à l’armée une proclamation
dhant notamment:
« Sans ia moindre provocation de notre
part, un voisin orgueilleux de sa force a
déchire les traités portant sa signature, il a
violé les territoires de nos pères.
» Parce que nous avons refusé de forfaire
à l'honneur, il nous attaque.
» Le monde entier est émerveillé de notre
attitude loyale. Que son estime et son res-
pect vous récorrfortent 1 En voyant son in-
dépendance menacée, la nation a frémi, ses
enfants ont bondi à la lrontière.
» Vaillants soldats, je vous salue au nom
de la Belgique. Vous triompherez, car vous
êtes la foiee mise au service du droit.
» Gloire à vous, soldats de la liberté, dé-
fenseurs de vos foyers menacés 1 »
Un Appel de la Belgique
Paris* 6 août, G h. 33.-
Bruxelles. — La Belgique a fait un appel à
la France et à la Russie ça vue d'une action
concertée.
LES HOSTILITES
f?Hcw«Mrfe
Bruxelles, 6 août, 9 h. matin (Officiel?.
L’invasion allemande continue méthodi-
quement.
Les troupes belges ont eu quelques oscar
mouchés dans lesquelles ils déployèrent üut
grande bravoure.
Les pertes allemandes seraient relative
nient considérables. -
Ha pont de fortune construit par les Ahe
mands, au Nord, a été détruit par les forts
de Battice.
Un détachement de cavalerie allemande,
qui avait franchi-la Meuse,a été obligé d'écor-
ner la frontière hollandaise.
Bruxelles, 6 août.
Selon le journal Patrie, les Allemands
sont entrés en Belgique, à 8 h. 49, mercre-
di matin, en trois colonnes, précédés par des
liu lapé et des lanciers qui franchirent la
frontière à Gemenick, Henri-Chapelle et
Dolhàin.
LaTOlonne remonta sur Vise et s’arrêta
sur la rive droite. Les Belges défendirent le
passage du fleuve sur la rive gauche et em-
pêchèrent les Allemands de jeter des ponts.
Des engagements se produisirent entre les
cavaleries belge et allemande et Davantage
serait resté jusqu’à présent aux belges sou-
tenus par l’action des forts d8 Liège.
UNE BATAILLE
--J5 t gow JE&f* GC
+ Bruxelles, S troût.
Les Belges ayant fait évacuer tout le bétail,
les Allemands doivent attendre les coiomus
de ravitaillement.
Ils menacent de traiter sans merci les
paysans qui entraveraient leur marche.
Un parlementaire allemand ayant de-
mandé, mardi, la reddition de Liège, réponse
lui fut laite que l’armée belge céderait seu-
lement devant la force.
T Les Allemands entrés par Henrichapelle et
Dolhain, se dirigèrent sur les forts de Liège-
Mais ils furent arrêtés par les troupes bel-
ges.
Les premiers engagements se sont pro-
duits hier après-midi.
l/es Allemands t-e poussés
Bruxelles, 5 août, il h. soir.
te général Léman, commandant "devant
Liège, repoussa toutes les attaques alle-
mandes.
Les troupes belges, sans rechercher nn
abri sous la forteresse, livrèrent une vérita-
ble bataille en rase campagne avec une en-
durance extraordinaire sur un front très
étendu.
L’attaque allemande fut poussée très éner-
giquement entre la Meuse et la Vasdre ; elle
fut repoussée par une contre-attaque belge
•qui réussit pleinement.
; Un corps allemand est en retraite.
Une partie aurait passé sur. lè territoire
'hollandais.
Les Belges se seraient arrêtés à la fron-
tière.
- Ils ramassèrent 600 blessés allemands.
Une nouvelle attaque est attendue au cours
de la nuit.
Les Allemands saisissent
de grosses pertes
Bruxelles, 6 août, 16 heures,
Les Allemands se sont arrêtas dewfot ies
forts dé Liège. mi'-
A la suite d’une contre attqque dss Belges,
les Allemands ont été repoussés avec de
grosses perd s.
Les Fortifications de liège
Tout l’effort des forces,allemandes qui ont
. envahi la Belgique sê porte actuellement sur
Liège.
Liège, d’une importance de tout prem er
ordre, à cause de fa proximité de la fronûè-
re allemande, est détendu par six forts de
grandes dimensions (Boucelles, Fiéron, Bar-
chon, Pontine, Loucjpe, Flemale-la-Gran-
de) et par six de dimensions moindres
(Ernbourg, Chan(Montaine, Evegqée, Liers,
Lantin, Hôllogue).'
Ces ouvrages occupent un développement
de oS kilomètres environ et sont disposés en
forme d’ellipse à une distance moyenne de
8 à 9 kiiomètres du noyau central, c’qst-àr
dire de a ville de Liège. Tous sans excep-
tion sont bétonnés, cuirassés et dotés des
perfectionnements les plus récents.
L’annement total de la place, y compris
les pièces destiné? s au flanquement des in-
tervalles et-à la dfeose des positions avan-
cées s’élève à 409,pièces.
_ ANGLETERRE
Le Message du Soi George à.Sir John Jel-
ljcoe, nommé en, <ÿ*| dé
la Flotte Anglaise.
Londres, 5 août.
Le roi a adressé à l’a mirai sir John Jelli-
coe le message suivant :
« Ea ce grave moment de notre histoire
nationale, je vous envoie à vous et pjit vo-
tre intermédiaire aux officiers et aux équir
pages de la flotte dont vous avez pris le com-
mandement, i’assuràacë de ma çpriflance
que, sous votre direction, ils feront revivre
et renouvelleront les anciennes gloires de la
marine royale et montreront Une fois de
plus qu’ils constituent le véritable bouclier
, de la Grande-Bretagne et de son Empire à
l’heure de l'épreuve.
» Signé : GEORGE,
» roi et empereur. »
Londres, S août.
Le msssc-ge du roi à l’amiral Jeiiicoe cau-
se une très vivo impression, parce qu'il est
conçu eu des termes inaccoutumés da is les
messages royaux en des circonstances ana-
logues. , ...
. La nomination do l’amiral Jeüicoe à la
tête do la marine anglaise est accueillie
avec enthousiasme par l’opinion, car l’ami-
ral est particulièrement populaire en Au-
^Iol6ri6t
j L'amiral Madden est nommé chet d’état-
major.
Nouveau Ministre de la Guerre
Londres (officiel), 6 août.
Lord Kitchener remplace M. Asquith au
ministère de la guerre.
Un Combat dans la mer du Nord
Londres, 6 août, 16 heures.
Un combat naval a-en lieu dans la mer du
Nord. . ■ „
Qn affirme que deux cuirassés allemands
ont été coulés et un antre fait prisonnier.
| ôn signale de nombreuses ^prises de ba;t-
i monts allemands ue ia niatTue marchande.
RUSSIE
Le Voyage interrompu
de l’Impératrice Douairière
Comme nous l’avons dit, l’impératrice
douairière de Russie, en visite à Londres
auprès de sa soeur la reine Alexandra,^voulut
rentrer à Saint-Pétersbourg. 1 ;
La garde des souveraia«v«isses est depuis
de nombreuses années confiée à des agents
français. Celui qui assurait la sécurité de
l’impératrice douarière était mobilisable et
se tenait soigneusement au courant de la
marche des événements. A Calais, il mit le
priuceRadziwill, intendant de l'impératrice
douairière, au courant de sa situation et de-
manda à ne continuer le voyage qu’avec la
certitude qu’il lui serait possible de remplir
ses obligations militaires. Le prince lui as-
sura que tontes facilités lui seraient don-
nées.
L’impératrice, elle, voulut avoir l’assu-
rance que son voyage pourrait se continuer
A travers l’Allemagne sans encombre. « Ja-
ma is, dii-eïïe7 if lr osera arrêter la mère du
tsar ! » De fait, elle reçut peu après une dé-
pêche disant ea termes formefs que ie voyage
pouvait se faire librement. Tout le monde
partit. A la frontière allemande, l’agent fran-
çais, ayant appris que la mobilisation était
ordonnée chez nous, ne voulut pas aller plus
loin. Sur la locomotive beige qui venait
d’être détachée du train, il rejoignit un train
qui le ramena en Franco.
L’impératrice, forte de l’autorisation reçue,
continua sa routé. Cinquante kilomètres plus
loin, son train était arrêté. On lui interdisait
d’aller plus loin sur le territoire allemand et
on lni donnait le choix entre retourner en
Angleterre ou se rendre à Copenhague.
Nicolas II, sans doute, n’oubliera pas cette
injure faite à sa mère.
La grand-duc Constantin Constantinovitoh
prisonnier de guerre en Allemagne
Saint-Pétersbourg, 5 août,
La Gazelle de la Bourse annonce que les
Allemands ont arrêté, comme prisonnier de
guerre, à la station thermale de Wiidungen,
le grand-duc Constantin Constantiaovitch.
(Après l’impéralrice-mère Marie de Russie
à qui l’empereur Guillaume a interdit de
poursuivre son voyage vers Saint-Péters-
1 bourg, poury rejoindre ses enfants, en lni
donnam le choix ou d’aller à Copenhague
ou de retourner à Londres, l’arrestation,
dans une Ville d’eaux allemande, où il fai-
sait sa cure antfùeiîe, qu Grand-duc Cons-
tantin, sî éiiéest confirmée, serait un com-
’ ble I Le grand-duc Constantin est surtout
connu comme ie protecteur des lettres et
des arts, lia lait jouer, ces temps derniers,
une pièce au Théâtre de Krashoié Sélo. Il
est membre étranger de l'Institut de Fran-
ce. Rappelons enfin que ce lut le grand-duc
Constantin ConStantidovitcli qui fut chargé
par le tsar Alexandre III d’aller saluer le
président Carnot, lors de sort voyage à
Nancy : ce fut la genèse de l’aliiance franco-
russe. )
UQLLkUm
L’Etat de Gueira
La Haye, 6 août.
La reine a déclaré une partie du pays ea
état de guerre.
SUÈDE
Les Allemands ont oooupé l’üe d’JElacd
dans la Baltique
Stockholm, 3 août.
L’ile anèdoise d’AEland a été. occupée par
les Allemands.
L ite suédoise d’AEiand, occupée par les
Allemands, est situeë dans la mer Baltique,
le long du contineut, dont elle n’est séparée
que par un chenal, dont la largeur varie de
4 à kilomètres, le détroit de Iialmar. La
seule vitle de cette île agricole est Boiigholm.
ESPAGNE
lilffPîàï* FRANCOPHILE
Paris, 6 août, 8 h. 43
Oa apprend que des mani/estationslraocor
pliiles se sont produites en grand nombre,
en Espagne.
ETATS-UNIS
M. Wilson offre sa Médiation
Washington, 6 août.
M. Wilson oftre ses bons services à toutes
les puissances d’Europe qui sont impliquées
dans la guerre actuelle.
TURQUIE
Ce que signifie la mobilisation
L’ambassade ottomane communique la
note suiyante :
«gâjaë d pêche de Londtmannonce qne la
Suuiïine-Porie a décrété la mobilisation des
armées de terre et da mer de l'empira et
ajoute un commentaire suivant lequel le
, commandement des forces mobilisées serait
do nu* au général Liman von Sanders.
» Ainsi présentée, cette nouvelle mérite
réel fieation. Il est vrai que, par pure mesure
de précaution, ia Turquie, comme du reste
if s pays voisins, a ordonné, la mo’oiihatioa ;
mais M est inexact qne la Porte ait lTiiten
tion do confier le commandement d ses
troupes à des-officiers autres que ies officiers
, ottomans.
» Quant aux instructeurs étrangers, u
! n’est pas question de les investir d'un ecni-
ji manduneut e/Ucuf. »
IAE DEPART
du 129° Régiment d’infanterie
Vibrante Manifestation Patriotique
Le 129e régiment d’infanterie est parti hier
soir pour la guerre. Et tons ceux qui ont
assisté à ce départ, — c’est-à-dire une très
grande pàrtie de notre popnlation havraise,
— garderont l’inoubliable souvenir d’une
grave, impressionnante et grandiose mani-
festation patriotique.
A six heures quarante-cinq, le 1er batail-
lon da régiment était réuni dans la cour de
la caserne Kléber.
Sur le boulevard de Strasbourg, une foule
énorme était massée et acclamait l’armée.
A ce moment arrivaient à la Caserne : M.
Morgand, maire du Havre, MM. Vigné, Jén-
nequin, Badoureau et Valentin, adjoints, et
les membres du Conseil municipal : MM.
Auger, Basset, Beurrier, Bricka, Brot, Cher-
fils, Coty, Coulon, de Grandmaison, Déliot,
Durand-Viel, Dero, Encontre, Génestal, Gre-
ttier-Lemarchand, le généra! Gripois, Lang,
Langlois, Le Chapelain, Lenormand, Maii-
lart, Masqnelier, Masselin, Léon Meyer, Sala-
crou, Schoux, Windeslieim.
Ils étaient venus pour adresser, au nom
de ia Ville du Havre, leurs félicitations et
leurs voeux au colonel Salles et à son beau
régiment.
M. ie général Capiomont, gouverneur du
Havre,* et ies officiers de son etat-major ; : M.
Benoist, sons-préfet du Havre,, accompagné
de M. Lesout, secrétaire de la sous-préfec-
ture, étaient présents.
Le colonel Salles commande le « garde à
vous ». Puis il fait présenter les armes. Le
drapean et sa garde s’avancent snr le front
de3 troupes, taudis que les tambours, clai-
rons et la musique sonnent « au drapeau »,
et ensuite jouent la Marseillaise.
L’émotion la plus vive étreint tous les
coeurs. Et, au dehors, s’élève de ia foule
d’immenses acclamations : « Vive ta France I
Vive l’armée ! »
L’imposante cérémonie delà présentation
du drapean a pris fin.
Le Conseil municipal et les autorités pré-
sentes s’avancent alors de quelques pas. Le
colonel Salles vient à leur rencontre. Et no-
tre vénéré concitoyen, M. le général de di-
vision Gripois.ancien gouverneur de Belfort,
doyen du Conseil municipal,. qui avait re-
■-vêtu la tenue militaire, s’adresse en ces te?-
mes au colonel Salies :
« Colonel,
» La municipalité m’a chargé, en ma qna-
! lité de doyen d’âge du Conseil municipal et
|d?ancic-n gouverneur de Belfort, de vous for-
jmuler les adieux que la Ville du Havre
iadresse à votre beau régiment.
I » Depuis pins de quarante ans l’Alicma-
:aqe, ivre de ses précédentes victoires, nons
.accable de ses dédains, de ses in j ares et de
! ses .convoitises.
! » Notre patience est à bout ; l’occasion de
relever ses défis n’a jamais été plus favora-
ble.
J » La France entière est sous les armes, et
|ap-do!à,dé la frontière actuelle, les coeurs
”opprimés battent,à l’unisson des nôtres et
j attendent leur délivrance de votre valeur.
I » Nos voeux et nos espérances vousaccom-
| pagneront dans la rude carrière que vous
| suivrez pour le saint de la Patrie ! »
| Des applaudissements prolongés rccueîl-
Uent cdüe patriotique allocation que M. le
I général Gripois a prononcée d’une voix fer-
i me ét claire.
Le colonel Sglles salue de l’épée. Pnis,
i d’une voix Vibriate, h répond en qester-
[ mes :
4 « Au nom du 129e, je vous remercie, mon
[général, des paroles qtfe véus venez de nous
! adresser etd.es voqax. q.u,e vous venez de
1 %m«ler au nom. du Conseil municipal du
: lifayre.
j ' » Vous ponyez compter que le 129e saura
j so montrer digne de son drapeau où sont
inscrites de si nobles victoires, et qu’il saura
lé maintenir haut et ferme, partout et tou-
jqurs. '
» Los. entants du Havre sauront se mou-
l»er digùés.(ie "là Ville du Havre ! »
Les acclamations se renouvellent, tandis
que le colonel Salies fait avancer ie drapeau
çt les officiers qui saluent de l’épée.
M. le Général Capiomont, gouverneur du
Havre, à soh tour prend 1S parole :
« L’heure de la revanche, dit-il, vient do
sonner pour nous. Vous irez an combat avec
une foi inébranlable, parce que nous som-
mes forts de notre droit et confiants dans
neg amis et alliés.
' » Nous allons ahôrdar l'ennemi.
» Le même souffle sâtnbhîrae qui animait
les soldats de la première République vous
anime et vous rendra invincibles.
» AllonS-y carrément !
» Je salup ce drapeau du 129° qui s’esl si
souvent illustré au champ d’honneur. Et
' mon coeur bat. bien fort en pensant aux
nouvelles victcijçqs que vous saurez rempor-
ter et que vous inscrirez sur ses plis 1
» Et maintenant : à Dieu vat f comme di-
i sent nos camarades de l’armée de mer.
» Vive la France I Vive la République 1 *
L’émotion est à son comble, les larmes
coulent sur plus d’un visage. Mais les ap-
plaudissements ci les vivats témoignent an
patriotisme inébranlable de tons.
A ce moment s’avance un groupe de fem-
mes, précédé d’un drapean. Ce sont les ou-
vrières de la Manufactura (les Tabacs qui
ont à i’arniée des maris, des enfants, des frè-
res. L’une d’elles, avec des paroles remplies
d’émotion, oftie un magnifique bouquet au
colonel Salles.
Celui-ci salue de l’épée et embrasse la jeu-
ne fille qui s’est faite l’inierprète de taule?
ses camarades.
Pois, d’un geste large, le colonel comman-
do le départ.
Tambours, clairons et musique en lete, le
bataillon, aux accents d’un magnifique pas
redoublé, ouitte J.a caserne Kléber.
Ce sont alors des acclamations indescrip-
tibles. Et de la caserne jusqu’à la gare, nos.
jeunes et bravos soldats, à Failliro couple et
hère, A l’expression résolue, défilent au mi-
lieu d’une fouleenlhousiaste.
Dans ia soirée, d’autres bataillons sc sert
«mbarqnôs à Luc tour, il: ont W9sgBÉ?s>*
- iVpq do vibrantes manife,talion? de sysa*-
1 PsTir '
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O. RANDOLET
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LÂ GUERRE EM BELGIQUE
LE DÉPART
Nous venons d'assister ail départ du
ja0e et nous avons le coeur tout vibrant
des émotions ressenties çt dont nous
garderons un souvenir impérissable.
Ce que nous avons vu défiler devant
nos yeux, c'est toute la jeunesse de
notre pays avec ses belles qualités
d’entrain, de générosité et d’abnéga-
tion. Ce dont nous avons senti passer le
souffle enflammé, c'est le génie même
do la France l
Certes, nous haïssons la guerre, de
toute VhorreuFdes maux quelle en-
gendre /«cependant nous lui rendons
grâce do nous permet tre de mesurer
les fortes vertus que cachait T in-
souciante des jeunes générations dont
on a déf iant de mal. S’en aller au.
devanWthi sacrifice avec ta fibre et
souriante allure de nos soldats que
l’on aurait cru en marche pour quel-
que revue de parada c’est avoir le
coeur bien placé et riche d’énergies
morales.
Ce dont on les sentait animés, ce
n’était pas simplement d’un esprit de
discipline dictant un devoir strict, mais
d’une volonté librement réjléchie ; ils
ne se contentent pas d’obéir, ils se don-
nent !
« Bans une de nos compagnies qui
allaient partir, me raconte un offleier,
il manquait un homme pour compléter
-le contingent; nous avons J ail appel à
un volontaire dans une compagnie de
dépôt, mais toute la compagnie s’est
oflerte et nous avons dù procéder à un
tirage au sort ; celui qui a été dési-
gné a été fêté comme un heureux ga-
gnant et lui-même est tout rempli d’or-
geuil de sa chance inespérée ! »
Que èet orgueil pénétré donc aussi
le coeur des mères, des femmes, des
soeurs, des amies qui restent et dont
noiis avons vu qiielques-unès entrer
dans la cour du quartier et apporter
•des fleurs pour embaumer le drapeau
du régiment ! Oh! ces femmes aussi
ont été et sont stoïques et admirables ;
elles font peut-être plus que se don-
ner, elles donnent ; elles donnent, cel-
les-ci, la chair de leur chair, celles-
là, leurs rêves, leurs espoirs, leurs
amours !
Depuis le premier jour de la mobili-
sation, elles nous ont montré, par leur
calme et généreuse résignation, le
plus bel exemple de patriotisme —
mais nous savons bien que cela n’exclut
pas les secrets et affreux serrements
de coeur. G est pourquoi nous pensons
à elles avec une sympathie infinie et
nous leur disons « Soyez fières ! » La
fierté est pour l’âme une charpente in-
ébranlable lorsque la tourmente s’abat
sur elle ; ceux que vous chérissez sont
partis, mais de leur départ même re-
jaillit sur vous un honneur exception-
nel ; soyez fières d’aimer ces jeunes
hommes qui se grandissent morale-
ent d’une magnifique manière aux
feux, du pays et du monde entier par
la sincérité et l’ardeur avec laquelle
ils chantent, en partant, « mourir
pour la patrie est le sort le plus
beau !... »
D'ailleurs, ils ne mourront pas, ils
vaincront — et, un jour prochain,
nous assisterons avec le même enthou-
siasme, sinon avec la même gravité,
au retour du iaf/ et de toutes les
troupes qui auront défendu avec éclat
l’honneur et le génie de la France.
CASPAR-JOHPAN.
les Français eo iiiape
et les Etrangers fl Franoe
, An ministère des ail lires étrangères on re-
çoit à tout instant des demandes de rensei-
gnements sur des Français qui se trouvaient
en Allemagne soit en raison cle leur situa-
tion commerciale ou industrielle, soit eu
dourisles soit ans eits* deCarlsbsd, d’Etos,
•de Catien ; il est impossible, malheureuse-
ment, de savoir ce que sont devenus ces
Français ; il est à espérer qu’on tés a expul-
sés sans trop do brutalité et qu'ils pourront
rentrer en France par les rares trains qui
aneas viennent de Suisse on de Belgique,
Mêmes inquiétudes .eu ce qui concerne les
jeunes Français expédiés en Allemagne,dans
des familles, pour y apprendre l’allemand ;
‘On ospere que ces jeunes gens sont en sûreté
et pourront regagner ia Franco sans encom- 1
®§i
U est d’ailUon à remarquer que, réçipro- !
qnement, des étrangers appartenant à des
nationalités avec lesquelles- nous sommes
en lutte, se trouvent, par suite de la rapidité
avec laqoéiio les événements so sont dérou-
lés, retenus ta France et dans l'impossi-
bilité de rejoindre leur pays d'origine.
Certains sont même arrivés tout récem-
ment par des paquebots qui étaient en cour s
de route lors de la déclaration de' guerre, et
(ils se trouvent fort on peine pour continuer
leur voyage.
Nous voulons croira que notre population
saura faire preuve doeûuroisieà leur égard,
,car ils ne Làu
|l>les des décisions iniques des gooverne-
i nient s demi i's tout les ressoi listant*.
Ofluiiipls Olifelg
Ministre Intérieur à Préfets et Sous-Préfets
Paris, 6 août, 9 h. 15 matin.
D’après des renseignements parvenus à Pa-
ris, M. Jules Gambon, ambassadeur de France
à Berlin, après avoir reçu du gouvernement im-
périal ses passeports, a dû quitter le territoire
allemand par ses propres moyens. Aucune fa-
cilité ne lui a été accordée pour rentrer en
France. Etant donné l’état des communications,
U s’est vu dans l’obligation de sa rendre en
Danemark où il se trouve encore.
A ce propos, il n’est pas inutile de rappeler
que M. de Schoen, ambassadeur d’Allemagne en
France,-lorsqu’il a quitté Paris, a été recon-
duit jusqu'à la frontière dans un train spécial.
EN ALSACE-LORRAINE. — Les Allemands
continuent en Alsace-Lorraine leur canjpagne
de fausses nouvelles, annoncent que les Cham-
bres francises ont voté a une grosse majorité
contre la guerre, que la Commune a été pro-
clamée à Paris et le Piésident de la Républi-
que assassiné. ,
EN RUSSIE. — Le gouvernement russe a or-
donné la mobilisation de onze classes de mili-
ces.
LES ALLEMANDS A TRIEUX. — Hier, à 7
b. 1/2, un demi-peloian de cavalerie allemande
et un peloton d'infanterie sont entrés à Trieux,
près de Briey.
CROISEURS ALLEMANDS AUX ANTILLES.—
Cinq croiseurs allemands sont signales dans
les eaux du Mexique et des Antilles.
L’ATTAQUE DE LIÈGE. — L'attaque des Aile-
mands contre kéège se développe et s’accentue.
LES AVIATEURS EN BELGIQUE.— Les aéro-
nautes et aviateurs français ont été autorisés à
survoler le territoire belge. Ordre a été donné
par contre de tirer sur les aviateurs allemands.
LES COMMUNICATIONS ENTRE LA BEL-
GIQUE ET LE LUXEMBOURG. — L’armée
belge a coupé toutes les voies de.communioa-
tion entre la Belgique et le Luxembourg.
DRAGONS ALLEMANDS SURPRIS A NORRQY-
LE-SEC. — Des dragons allemands ont été
surpris à Norroy-le-Sso par des cavaliers fran-
çais. Les perles allemandes sont de cinq tués,
et a deux hiass&sz,, H X hun.pjisçnnjer, Aucyny
perte française.
SURSIS D’APPEL AU PERSONNEL DE LA
MEUNERIE, —~ Pour assurer l'approvisionne-
ment en farine de la population civile et parer
à Tinsufûsance actuelle du personnel des mino-
teries, le ministre de la guerre décide que les
généraux, commandant les régions territoriales,
auront qualité pour accorder des sursis d’appel
aux hommes des réserves dont la présence est
absolument nécessaire au fonctionnement des
moulins ainsi qu'aux mécaniciens de machine
à battre. Il sera rendu compte du nombre de
sursis ainsi accordés.
LES OFFRES DE SERVICE A L’ARMÉE. —
L’administration militaire reçoit en ce moment
de très nombreuses propositions ou offres de
service de toute nature pour la fourniture ou
fabrication de matériel, approvisionnements,
etc. Dans l’impossibilité où il se trouve actuel-
lement de répondre à bref délai aux auteurs de
ces diverses communications, le ministre de la
guerre tient à leur exprimer sa reconnaissance
et à les assure» que les propositions sont im
médiatement examinées avec tout l’intérêt qui
s’attache particulièrement dans les circonstan-
ces présentes aux questions touchant à la dé-
fense nationale.
LES ENGAGEMENTS VOLONTAIRES, -r Le
ministre de la guerre a décidé que les engage-
ments volontaires pour.la durée de la guerre
ne seraient pas reçus avant le vingtième jour
de la mobilisation, pour éviter l’encombrement
des dépôts et les entraves possibles aux trans-
ports par voies ferrées. H y aura lieu de faire
exception pour les hommes exerçant une pro-
fession technique utilisable (en particulier les
aviateurs, ouvriers utiles aux services de l'avia-
tion et conducteurs d'automobiles munis de
leurs permis de conduire), les hommes de cette
dernière catégorie pourront s’engager immèdia-
• tentent pour la durée de la guerre.
Paris, 6 août, 5 h. 35 soir.
LA MOBILISATION EN RUSSIE. — La mobi-
lisation russe se poursuit avec une régularité
parfaite. La concentration sera accomplie avant
le terme prévu.
LA DÉFENSE BELGE. — La journée de mer-
credi a été pour tes troupes de Liège une épreuve
glorieuse.
Les attaques des Allemands contre les forts
de Liège ont été repoussées après un combat
acharné dans lequel les troupes belges çpt fait
preuve d’ur.o très grande valeur.
Les Belges ont détruit un certain nombre de
ponts, ceux de Librement et c/e Recogne, no-
tamment.
Le roi a pris le commandement en chef de
l'armée.
A LA FRONTIÈRE DE L’EST. — Sur la fron-
tière de l'Est, aucun engagement sérieux*.ne
s’est produit.
A Norfontaino, près de Longwy, les Allemands
ont fusillé deux jeunes gens de quinze ans qui
avaient prévenu les gendarmes français de l’ar-
rivée de l'ennemi.
— A Blâment (Meurthe-et-Moselle), un sous-
ofhcior français blessé a été achevé paroles
Allemands.
A GIBRALTAR.— Désdorpilleurs anglais visi-
tent tous les bâtiments passant par Gibraltar.
LE TZAR REÇOIT L’AMBASSADEUR DE
FRANCE. — Le Tzar Nicolas a reçu hier en au-,
die.ics, à Peterhof, notre ambassadeur M. Pa-
léologue.
Le Tzar a tenu à exprimer dans los termes
les plus émus sa gratitude et son admiration
envers ht Francs, pour sa fidé ité à l'égard de
. on Alliée.
A l’issue as cette entrevue, le Tzar a serré
M. Paléoiogue dans ses bras en disant qu’il
embrassait toute la France.
LA NEUTRALITE DE LA HOLLANDE ET DE
LA NORWÈGE.„— L’Angleterre a fait une dé-
marche par voie télégraphique auprès des gou-
vernements Néerlandais et Norvégien, pour atti-
rer leur attention sur le fait que la question de
l’indépendance de la Belgique n'intéressait pas
seulement ce dernier pays, car la même ques-
tion était posée pour toutes les puissances rive-
raines des mers du Nord.
L’Angleterre est prête à se joindre dans une
action commune pour, défendre l’indépendance
de la Hollande et de la Norvège, si elles ve-
naient à être attaquées.
L’Angleterre se trouvera h côté de toute puis-
sance qui se trouvera dans les conditions de la.
Belgique.
LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE
La Mobilisation en France
Paris, 6 aoû*. 4 hmww
La mobilisali m te poursuit en France avec
là plus parfaite•régutevité.
On signale de nombreuses demandes d’en-
gagements de jeunes g ns et d'hommes libé-
rés des obligations militaire;.
M. Millçrand, ancien ministre de la guer-
re, a demandé à reprendre du service Com-
me lieutenant.
Le calme de la population est toujours
aussi impressionnant.
M. Lutaud fait appel
ans indigènes algériens
M. Lutaud, gouverneur général de i’Aigé-
rie, a adressé une proclamation aux indigè-,
nés musulmans, à la suite de l'agression du
Goebm contre Bône et Philippeville.
Le gouverneur exalte la loyauté des mu-,
sulmans algériens, loyauté qu’il a « person-
nellement éprouvée ». Il fait ailusion à ces
terribles turcos qui terrorisèrent les Prus-
siens à Wissembourg :
« Faut-il apprendre à nos ennemis que
les Musulmans ont arrosé de leur sang nos
champs de bataille ? que vos pères ont con-
tracté avec nos soldats la sainte fraternité
de l'héroïsme et de ia mort ? N’aperçoivent-
iis pas qu’aujourd’hui encore vos bras et vos
coeurs sont confondus avec les nôtres sous
les mêmes drapeaux? »
M. Lutaud annonce qne les nombreux
indigènes qui ont ardemment demandé de
servir la France recevront satisfaction., Il
termine «n faisant appel a ceux qui reste-
ront pour taire respecter l’ordre et la sécu-
rité.
EN BELGIQUE
Proclamation du commandant de l’armée
Allemande au peuple Belge
Bruxelles, 5 août.
Le général von Emmich, commandant
l'armée allemande de ia Meuse, a lança, au
moment de l’entrée des Allemands en Bel-
gique, la proclamation suivante:
« A mon plus grand regret, les troupes
allemandes ont été forcées 2e franchir ia
frontière par une contrainte inévitable, la..neu-
tralité de la Belgique ayant été déjà violée
par des officiers français qui, sous un dégui-
sement, ont passé en automobile.
» Notre plus grand désir est d’éviter un
conflit entre des peuples amis jusqu’à pré-
sent et autrefois alliés; souvenez-vous de
Waterloo,où les armées allemandes ont con-
tribué à fonder l’indépendance de votre
pays. Mais il nous faut le chemin libre ; les
destructions des tunnels, des pools, de?
voies ferrées devront être considérées com-
me des actions hostiles.
« J’espère que l’armée allemande de la
Meuse ne sera pas appelée à vous combattre.
Nous voulons le chemin libre pour attaquer
ceux qui veulent nous attaquer. Je garantis
que ia population belge n’aura pas à souffrir
des horreurs de la guerre ; nous payerons
les vivres et nos soldats se montreront les
meilleurs amis d’un peuple pour lequel nous
éprouvons la plus haute estime et la plus
profonde sympathie. C’t st de votre sagesse
et de votre patriotisme bien compris qu’il
dé pend d’éviter à votre pays les horreurs de
laguerre.
« Le général commandant de l’armée alle-
mande de la Meuse : VON ESISUCH. »
Nouvelle Proclamation du Roi
Bruxelles, 3 août.
Avant le départ des troupes pour le Iront,
le roi a adressé à l’armée une proclamation
dhant notamment:
« Sans ia moindre provocation de notre
part, un voisin orgueilleux de sa force a
déchire les traités portant sa signature, il a
violé les territoires de nos pères.
» Parce que nous avons refusé de forfaire
à l'honneur, il nous attaque.
» Le monde entier est émerveillé de notre
attitude loyale. Que son estime et son res-
pect vous récorrfortent 1 En voyant son in-
dépendance menacée, la nation a frémi, ses
enfants ont bondi à la lrontière.
» Vaillants soldats, je vous salue au nom
de la Belgique. Vous triompherez, car vous
êtes la foiee mise au service du droit.
» Gloire à vous, soldats de la liberté, dé-
fenseurs de vos foyers menacés 1 »
Un Appel de la Belgique
Paris* 6 août, G h. 33.-
Bruxelles. — La Belgique a fait un appel à
la France et à la Russie ça vue d'une action
concertée.
LES HOSTILITES
f?Hcw«Mrfe
Bruxelles, 6 août, 9 h. matin (Officiel?.
L’invasion allemande continue méthodi-
quement.
Les troupes belges ont eu quelques oscar
mouchés dans lesquelles ils déployèrent üut
grande bravoure.
Les pertes allemandes seraient relative
nient considérables. -
Ha pont de fortune construit par les Ahe
mands, au Nord, a été détruit par les forts
de Battice.
Un détachement de cavalerie allemande,
qui avait franchi-la Meuse,a été obligé d'écor-
ner la frontière hollandaise.
Bruxelles, 6 août.
Selon le journal Patrie, les Allemands
sont entrés en Belgique, à 8 h. 49, mercre-
di matin, en trois colonnes, précédés par des
liu lapé et des lanciers qui franchirent la
frontière à Gemenick, Henri-Chapelle et
Dolhàin.
LaTOlonne remonta sur Vise et s’arrêta
sur la rive droite. Les Belges défendirent le
passage du fleuve sur la rive gauche et em-
pêchèrent les Allemands de jeter des ponts.
Des engagements se produisirent entre les
cavaleries belge et allemande et Davantage
serait resté jusqu’à présent aux belges sou-
tenus par l’action des forts d8 Liège.
UNE BATAILLE
--J5 t gow JE&f* GC
+ Bruxelles, S troût.
Les Belges ayant fait évacuer tout le bétail,
les Allemands doivent attendre les coiomus
de ravitaillement.
Ils menacent de traiter sans merci les
paysans qui entraveraient leur marche.
Un parlementaire allemand ayant de-
mandé, mardi, la reddition de Liège, réponse
lui fut laite que l’armée belge céderait seu-
lement devant la force.
T Les Allemands entrés par Henrichapelle et
Dolhain, se dirigèrent sur les forts de Liège-
Mais ils furent arrêtés par les troupes bel-
ges.
Les premiers engagements se sont pro-
duits hier après-midi.
l/es Allemands t-e poussés
Bruxelles, 5 août, il h. soir.
te général Léman, commandant "devant
Liège, repoussa toutes les attaques alle-
mandes.
Les troupes belges, sans rechercher nn
abri sous la forteresse, livrèrent une vérita-
ble bataille en rase campagne avec une en-
durance extraordinaire sur un front très
étendu.
L’attaque allemande fut poussée très éner-
giquement entre la Meuse et la Vasdre ; elle
fut repoussée par une contre-attaque belge
•qui réussit pleinement.
; Un corps allemand est en retraite.
Une partie aurait passé sur. lè territoire
'hollandais.
Les Belges se seraient arrêtés à la fron-
tière.
- Ils ramassèrent 600 blessés allemands.
Une nouvelle attaque est attendue au cours
de la nuit.
Les Allemands saisissent
de grosses pertes
Bruxelles, 6 août, 16 heures,
Les Allemands se sont arrêtas dewfot ies
forts dé Liège. mi'-
A la suite d’une contre attqque dss Belges,
les Allemands ont été repoussés avec de
grosses perd s.
Les Fortifications de liège
Tout l’effort des forces,allemandes qui ont
. envahi la Belgique sê porte actuellement sur
Liège.
Liège, d’une importance de tout prem er
ordre, à cause de fa proximité de la fronûè-
re allemande, est détendu par six forts de
grandes dimensions (Boucelles, Fiéron, Bar-
chon, Pontine, Loucjpe, Flemale-la-Gran-
de) et par six de dimensions moindres
(Ernbourg, Chan(Montaine, Evegqée, Liers,
Lantin, Hôllogue).'
Ces ouvrages occupent un développement
de oS kilomètres environ et sont disposés en
forme d’ellipse à une distance moyenne de
8 à 9 kiiomètres du noyau central, c’qst-àr
dire de a ville de Liège. Tous sans excep-
tion sont bétonnés, cuirassés et dotés des
perfectionnements les plus récents.
L’annement total de la place, y compris
les pièces destiné? s au flanquement des in-
tervalles et-à la dfeose des positions avan-
cées s’élève à 409,pièces.
_ ANGLETERRE
Le Message du Soi George à.Sir John Jel-
ljcoe, nommé en, <ÿ*| dé
la Flotte Anglaise.
Londres, 5 août.
Le roi a adressé à l’a mirai sir John Jelli-
coe le message suivant :
« Ea ce grave moment de notre histoire
nationale, je vous envoie à vous et pjit vo-
tre intermédiaire aux officiers et aux équir
pages de la flotte dont vous avez pris le com-
mandement, i’assuràacë de ma çpriflance
que, sous votre direction, ils feront revivre
et renouvelleront les anciennes gloires de la
marine royale et montreront Une fois de
plus qu’ils constituent le véritable bouclier
, de la Grande-Bretagne et de son Empire à
l’heure de l'épreuve.
» Signé : GEORGE,
» roi et empereur. »
Londres, S août.
Le msssc-ge du roi à l’amiral Jeiiicoe cau-
se une très vivo impression, parce qu'il est
conçu eu des termes inaccoutumés da is les
messages royaux en des circonstances ana-
logues. , ...
. La nomination do l’amiral Jeüicoe à la
tête do la marine anglaise est accueillie
avec enthousiasme par l’opinion, car l’ami-
ral est particulièrement populaire en Au-
^Iol6ri6t
j L'amiral Madden est nommé chet d’état-
major.
Nouveau Ministre de la Guerre
Londres (officiel), 6 août.
Lord Kitchener remplace M. Asquith au
ministère de la guerre.
Un Combat dans la mer du Nord
Londres, 6 août, 16 heures.
Un combat naval a-en lieu dans la mer du
Nord. . ■ „
Qn affirme que deux cuirassés allemands
ont été coulés et un antre fait prisonnier.
| ôn signale de nombreuses ^prises de ba;t-
i monts allemands ue ia niatTue marchande.
RUSSIE
Le Voyage interrompu
de l’Impératrice Douairière
Comme nous l’avons dit, l’impératrice
douairière de Russie, en visite à Londres
auprès de sa soeur la reine Alexandra,^voulut
rentrer à Saint-Pétersbourg. 1 ;
La garde des souveraia«v«isses est depuis
de nombreuses années confiée à des agents
français. Celui qui assurait la sécurité de
l’impératrice douarière était mobilisable et
se tenait soigneusement au courant de la
marche des événements. A Calais, il mit le
priuceRadziwill, intendant de l'impératrice
douairière, au courant de sa situation et de-
manda à ne continuer le voyage qu’avec la
certitude qu’il lui serait possible de remplir
ses obligations militaires. Le prince lui as-
sura que tontes facilités lui seraient don-
nées.
L’impératrice, elle, voulut avoir l’assu-
rance que son voyage pourrait se continuer
A travers l’Allemagne sans encombre. « Ja-
ma is, dii-eïïe7 if lr osera arrêter la mère du
tsar ! » De fait, elle reçut peu après une dé-
pêche disant ea termes formefs que ie voyage
pouvait se faire librement. Tout le monde
partit. A la frontière allemande, l’agent fran-
çais, ayant appris que la mobilisation était
ordonnée chez nous, ne voulut pas aller plus
loin. Sur la locomotive beige qui venait
d’être détachée du train, il rejoignit un train
qui le ramena en Franco.
L’impératrice, forte de l’autorisation reçue,
continua sa routé. Cinquante kilomètres plus
loin, son train était arrêté. On lui interdisait
d’aller plus loin sur le territoire allemand et
on lni donnait le choix entre retourner en
Angleterre ou se rendre à Copenhague.
Nicolas II, sans doute, n’oubliera pas cette
injure faite à sa mère.
La grand-duc Constantin Constantinovitoh
prisonnier de guerre en Allemagne
Saint-Pétersbourg, 5 août,
La Gazelle de la Bourse annonce que les
Allemands ont arrêté, comme prisonnier de
guerre, à la station thermale de Wiidungen,
le grand-duc Constantin Constantiaovitch.
(Après l’impéralrice-mère Marie de Russie
à qui l’empereur Guillaume a interdit de
poursuivre son voyage vers Saint-Péters-
1 bourg, poury rejoindre ses enfants, en lni
donnam le choix ou d’aller à Copenhague
ou de retourner à Londres, l’arrestation,
dans une Ville d’eaux allemande, où il fai-
sait sa cure antfùeiîe, qu Grand-duc Cons-
tantin, sî éiiéest confirmée, serait un com-
’ ble I Le grand-duc Constantin est surtout
connu comme ie protecteur des lettres et
des arts, lia lait jouer, ces temps derniers,
une pièce au Théâtre de Krashoié Sélo. Il
est membre étranger de l'Institut de Fran-
ce. Rappelons enfin que ce lut le grand-duc
Constantin ConStantidovitcli qui fut chargé
par le tsar Alexandre III d’aller saluer le
président Carnot, lors de sort voyage à
Nancy : ce fut la genèse de l’aliiance franco-
russe. )
UQLLkUm
L’Etat de Gueira
La Haye, 6 août.
La reine a déclaré une partie du pays ea
état de guerre.
SUÈDE
Les Allemands ont oooupé l’üe d’JElacd
dans la Baltique
Stockholm, 3 août.
L’ile anèdoise d’AEland a été. occupée par
les Allemands.
L ite suédoise d’AEiand, occupée par les
Allemands, est situeë dans la mer Baltique,
le long du contineut, dont elle n’est séparée
que par un chenal, dont la largeur varie de
4 à kilomètres, le détroit de Iialmar. La
seule vitle de cette île agricole est Boiigholm.
ESPAGNE
lilffPîàï* FRANCOPHILE
Paris, 6 août, 8 h. 43
Oa apprend que des mani/estationslraocor
pliiles se sont produites en grand nombre,
en Espagne.
ETATS-UNIS
M. Wilson offre sa Médiation
Washington, 6 août.
M. Wilson oftre ses bons services à toutes
les puissances d’Europe qui sont impliquées
dans la guerre actuelle.
TURQUIE
Ce que signifie la mobilisation
L’ambassade ottomane communique la
note suiyante :
«gâjaë d pêche de Londtmannonce qne la
Suuiïine-Porie a décrété la mobilisation des
armées de terre et da mer de l'empira et
ajoute un commentaire suivant lequel le
, commandement des forces mobilisées serait
do nu* au général Liman von Sanders.
» Ainsi présentée, cette nouvelle mérite
réel fieation. Il est vrai que, par pure mesure
de précaution, ia Turquie, comme du reste
if s pays voisins, a ordonné, la mo’oiihatioa ;
mais M est inexact qne la Porte ait lTiiten
tion do confier le commandement d ses
troupes à des-officiers autres que ies officiers
, ottomans.
» Quant aux instructeurs étrangers, u
! n’est pas question de les investir d'un ecni-
ji manduneut e/Ucuf. »
IAE DEPART
du 129° Régiment d’infanterie
Vibrante Manifestation Patriotique
Le 129e régiment d’infanterie est parti hier
soir pour la guerre. Et tons ceux qui ont
assisté à ce départ, — c’est-à-dire une très
grande pàrtie de notre popnlation havraise,
— garderont l’inoubliable souvenir d’une
grave, impressionnante et grandiose mani-
festation patriotique.
A six heures quarante-cinq, le 1er batail-
lon da régiment était réuni dans la cour de
la caserne Kléber.
Sur le boulevard de Strasbourg, une foule
énorme était massée et acclamait l’armée.
A ce moment arrivaient à la Caserne : M.
Morgand, maire du Havre, MM. Vigné, Jén-
nequin, Badoureau et Valentin, adjoints, et
les membres du Conseil municipal : MM.
Auger, Basset, Beurrier, Bricka, Brot, Cher-
fils, Coty, Coulon, de Grandmaison, Déliot,
Durand-Viel, Dero, Encontre, Génestal, Gre-
ttier-Lemarchand, le généra! Gripois, Lang,
Langlois, Le Chapelain, Lenormand, Maii-
lart, Masqnelier, Masselin, Léon Meyer, Sala-
crou, Schoux, Windeslieim.
Ils étaient venus pour adresser, au nom
de ia Ville du Havre, leurs félicitations et
leurs voeux au colonel Salles et à son beau
régiment.
M. ie général Capiomont, gouverneur du
Havre,* et ies officiers de son etat-major ; : M.
Benoist, sons-préfet du Havre,, accompagné
de M. Lesout, secrétaire de la sous-préfec-
ture, étaient présents.
Le colonel Salles commande le « garde à
vous ». Puis il fait présenter les armes. Le
drapean et sa garde s’avancent snr le front
de3 troupes, taudis que les tambours, clai-
rons et la musique sonnent « au drapeau »,
et ensuite jouent la Marseillaise.
L’émotion la plus vive étreint tous les
coeurs. Et, au dehors, s’élève de ia foule
d’immenses acclamations : « Vive ta France I
Vive l’armée ! »
L’imposante cérémonie delà présentation
du drapean a pris fin.
Le Conseil municipal et les autorités pré-
sentes s’avancent alors de quelques pas. Le
colonel Salles vient à leur rencontre. Et no-
tre vénéré concitoyen, M. le général de di-
vision Gripois.ancien gouverneur de Belfort,
doyen du Conseil municipal,. qui avait re-
■-vêtu la tenue militaire, s’adresse en ces te?-
mes au colonel Salies :
« Colonel,
» La municipalité m’a chargé, en ma qna-
! lité de doyen d’âge du Conseil municipal et
|d?ancic-n gouverneur de Belfort, de vous for-
jmuler les adieux que la Ville du Havre
iadresse à votre beau régiment.
I » Depuis pins de quarante ans l’Alicma-
:aqe, ivre de ses précédentes victoires, nons
.accable de ses dédains, de ses in j ares et de
! ses .convoitises.
! » Notre patience est à bout ; l’occasion de
relever ses défis n’a jamais été plus favora-
ble.
J » La France entière est sous les armes, et
|ap-do!à,dé la frontière actuelle, les coeurs
”opprimés battent,à l’unisson des nôtres et
j attendent leur délivrance de votre valeur.
I » Nos voeux et nos espérances vousaccom-
| pagneront dans la rude carrière que vous
| suivrez pour le saint de la Patrie ! »
| Des applaudissements prolongés rccueîl-
Uent cdüe patriotique allocation que M. le
I général Gripois a prononcée d’une voix fer-
i me ét claire.
Le colonel Sglles salue de l’épée. Pnis,
i d’une voix Vibriate, h répond en qester-
[ mes :
4 « Au nom du 129e, je vous remercie, mon
[général, des paroles qtfe véus venez de nous
! adresser etd.es voqax. q.u,e vous venez de
1 %m«ler au nom. du Conseil municipal du
: lifayre.
j ' » Vous ponyez compter que le 129e saura
j so montrer digne de son drapeau où sont
inscrites de si nobles victoires, et qu’il saura
lé maintenir haut et ferme, partout et tou-
jqurs. '
» Los. entants du Havre sauront se mou-
l»er digùés.(ie "là Ville du Havre ! »
Les acclamations se renouvellent, tandis
que le colonel Salies fait avancer ie drapeau
çt les officiers qui saluent de l’épée.
M. le Général Capiomont, gouverneur du
Havre, à soh tour prend 1S parole :
« L’heure de la revanche, dit-il, vient do
sonner pour nous. Vous irez an combat avec
une foi inébranlable, parce que nous som-
mes forts de notre droit et confiants dans
neg amis et alliés.
' » Nous allons ahôrdar l'ennemi.
» Le même souffle sâtnbhîrae qui animait
les soldats de la première République vous
anime et vous rendra invincibles.
» AllonS-y carrément !
» Je salup ce drapeau du 129° qui s’esl si
souvent illustré au champ d’honneur. Et
' mon coeur bat. bien fort en pensant aux
nouvelles victcijçqs que vous saurez rempor-
ter et que vous inscrirez sur ses plis 1
» Et maintenant : à Dieu vat f comme di-
i sent nos camarades de l’armée de mer.
» Vive la France I Vive la République 1 *
L’émotion est à son comble, les larmes
coulent sur plus d’un visage. Mais les ap-
plaudissements ci les vivats témoignent an
patriotisme inébranlable de tons.
A ce moment s’avance un groupe de fem-
mes, précédé d’un drapean. Ce sont les ou-
vrières de la Manufactura (les Tabacs qui
ont à i’arniée des maris, des enfants, des frè-
res. L’une d’elles, avec des paroles remplies
d’émotion, oftie un magnifique bouquet au
colonel Salles.
Celui-ci salue de l’épée et embrasse la jeu-
ne fille qui s’est faite l’inierprète de taule?
ses camarades.
Pois, d’un geste large, le colonel comman-
do le départ.
Tambours, clairons et musique en lete, le
bataillon, aux accents d’un magnifique pas
redoublé, ouitte J.a caserne Kléber.
Ce sont alors des acclamations indescrip-
tibles. Et de la caserne jusqu’à la gare, nos.
jeunes et bravos soldats, à Failliro couple et
hère, A l’expression résolue, défilent au mi-
lieu d’une fouleenlhousiaste.
Dans ia soirée, d’autres bataillons sc sert
«mbarqnôs à Luc tour, il: ont W9sgBÉ?s>*
- iVpq do vibrantes manife,talion? de sysa*-
1 PsTir '
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