Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 août 1914 03 août 1914
Description : 1914/08/03 (A34,N12049). 1914/08/03 (A34,N12049).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k170561v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/01/2021
54“ Amét — N* 12,049 (-at Pages* 5 Centimes — KM l)W MATIN — 5Ceatinses (4 Pages» lundi 3 Ml 1914
Administrateur-Délégué-Gérant
O. RANDOLET
Administrafiaa, Impressions et Annonces, TEL. 10.17
35, Bue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN CHEF
J.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 1-i.SO
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fonteneils - Tél. 7.60
AHf JfOJrOE»
AU HAVRE....'. BUREAU DTJ JOURNAL, 112, bout* de Strasoourg.
( L’AGOENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS I seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT NA VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
A B O N N £ M E N T S TROIS MOIS SIX MOIS UN AN
fl Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, « d ».
I l’Oise et la Somme.....** .
II Autres Départements.................... O Fr. 11 St© 33 *
Il Union Postale 40 » 3O Fr. SO »
|| On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
LA GUERIE E0RÛPËEI1E
L’ATTENTE
Chaque jour nous apporte son émo-
tion nouvelle ; avant-liier c'était la mo- I
bilisalion ; hier malin, nous avons été
réveillés par un coup de tonnerre;
T Allemagne a déclaré la guerre à la
iRussie !
Le ciel s’assombrit, le temps devient
lourd, l’orage, semble-t-il, va éclater
dans toute sa violence — anxieux,
nous attendons les fracas de la fou-
dre. —Mais l’orage commence si bien
que nous n’entendons rien encore ;
rnoas restons l’âme oppressée sous le
ciel noir /
Certes, nous comprenons les nâces-,
sites de la défense nationale qui obli-
gent à interrompre les communica-
tions téléphoniques ou télégraphiques,
mais qu'il est dur de ne rien savoir
quand tout se passe !
! Ce que nous savons en tout cas,
d'urié manière éclatante désormais,
c'est que l’Allemagne a tout jait pour
1avoir la guerre et cela dès le début, et
•que l’Autriche n’a été qu’un pantin
jdans sa main. C’est si vrai que la
guerre austro-serbe, simple prétexte,
n’existe à peu près plus et que le conjlit
austro-russe lui-même ne saurait justi-
cier, à celte heure, l'attaque allemande.
La Rassie n'a pas attaqué l’Autri-
che, elle était restée en relation di-
plomatique suivie avec le gouverne-
rment de Vienne ; bien plus elle venait
de faire Un pas vers la conciliation
gui pour la première fois avait amené
l’Autriche à se départir de son intran-
i sigeance ; elle avait accepté la propo-
sition anglaise d’arrêter sa mobilisa-
‘ tion si l’empire austro-hongrois fai-
sait de même ; et celui-ci sans céder
encore, certes, avait cependant accepté
de soumettre aux puissances ses exi-
gences au sujet de la Serbie, exigen-
ces qui paraît-il, étaient compatibles
avec la souveraineté serbe. Peut-être
le gouvernement dé Vienne à la voix
du vieil empereur, s’était-il enân ren-
du compte de la Jormidable mêlée que
son action inqualifiable contre la Ser-
bie allait déchaîner, et effrayé, essayait-
il de faire machine en arrière.
Sentant sans doute ce flottement,
A'Allemagne s’est décidée à brusquer
les choses sans s’arrêter à ce qu'il y a
de paradoxal et de scandaleux, au
point de vue diplomatique même, dans
ce fait qu’intervenant soi-disant pour
déf endre son alliée, elle charge son am-
bassadeur de signifier au gouverne-
ment russe la déclaration de guerre
alors que l'ambassadeur d’Aulriche-
' Hongrie est toujours accrédité auprès
de la cour de Saint-Pétersbourg, ce
qui entre parenthèses, a dû mettre ce-
I lui-ci dans une situation bien fâcheuse
; et assez ridicule.
C’est donc bien l’Allemagne qui a
]voulu .la boucherie qui se prépare;
1 que le sang versé retombe sur elle
avec toutes les malédictions des mères,
■des je aunes, des Tilles non seulement
[de France mais de toute l’Europe !
*
* *
. 1 heure du mâtiné
Le temps est de plus en plus lourd ;
tics nerjs se tendent à éclater ! — En-
fin, nous entendons un écho de là-bas ;
îles Allemands ont envahi le Luxem-
bourg, et ont. franchi la frontière t
Violation d’un Etal neutre — ouver-
ture des hostilités sans déclaration de
guerre — tout y est, et la terrible res-
ponsabilité que l'histoire, jugera s’ape-
eantit de plus en plus sur l’Allema-
gncl
• L’attente est arrivée au terme de sa
dernière stade : la guerre européenne,
ïa guerre qui dépasse tonte imagina-
tion, est un fait accompli 1
Soit ! Mais que Von ne s’émeuve pas
que les Allemands se soient avancés
de quelques Idiome 1res, cinq, dit-on,
sur noire territoire ; le gouvernement
nous la dit hier, ils campaient au
poteau alors que nos troupes se tenaient
di gnemenlà huifkilomètres en arrière.
Nous avons confiance que dans leurv
marche aggressïve les Allemands vien-
dront se heurter contre un mur d’au-
tant plus impénétrable qu'il est fait
non seulement de la force des armes,
mais d’une force morale qui la décuple.
Nous croyons de toute notre âme au
droit et à la justice dont, nous faisons
une religion fervente : notre Joi nous
prie incontestablement que dans la lut-
le gigantesque oà il s’agit de l’avenir
même de l'esprit humain, les soldats
du droit et de la justice ne peuvent
•l'Ire que vainqueurs !
CASPAB-JORDAN.
Noire confrère la Démocratie Ha-
vraise publie un appel à l’union ou
nous lisons ces mots : « Patrie d’a-
bord, Parti ensuite ». Nous avons
trop répété en ces derniers jours que
cette unitémorale était nécessaire, et
d’ailleurs déjà réalisée en face de
l'Europe, pour ne pas nous associer
à celle pensée.. Nous sommes convain-
cus d’ailleurs que tous nos confrères
du Havre, à quelque parti qu’ils ap-
partiennent, pensent de même.
C.-J.
Les Nouvelles de la Guerre
et l'impression à Paris
Les nouvelles arrivées aujourd'hui à Pa-
ris, celles surtout relatives à l’agression
odieuse de l'Allemagne qui a violé notre
territoire avant la déclaration de guerre
causent une grande indignation, mais aucu-
ne effervescence.
Ces procédés brutaux, indignes d’un peu-
ple civilisé, n’étonnent pas beaucoup. On
remarque cependant qu’en 1870 les Alle-
mands y mirent plus de forme et attendirent
que l’Empire leur déclarât la guerre.
A celte époque, M. de Bismark tenait quel-
que peu à l’opinion publique de l’Europe ;
maintenant le kaiser, prisonnier du parti
militaire, ne cherche plus qu’à donner satis-
faction à ce dernier.
On assure que lés Allemands croyaient
que, dès l’annonce de la mobilisation géné-
rale, la révolution éclaterait à Paris. Comme
Us sont exactement renseignés sur tout ce
que nous taisons,leur espoir doit être à cette
heure bien déçu. Leur manière d’agir re-
ferait, s’il en était besoin, l’unité nationale.
A l’heure qu’il est, personne ne se sou-
vient plus en France des discordes passées.
On ne désire plus maintenant que vaincre
l’odieux oppresseur. Les socialites déclarent
traître envers ia patrie quiconque entrave-
rait, en quoi que ce soit, ia mobilisali m.
M. Gustave Hervé, lui-même, demande au
ministre de la guerre d’être incorporé par
faveur spéciale dans le premier régiment
d’infanterie qui partira pour la frontière.
Des citoyens belges, hollandais, italiens,
slaves demandent à servir la Fram e. Il faut
même reconnaître que leurs manifestations
bruyantes sont parfois gênantes. On regrette
qu’ils n’imitent pas la réserve de la plupart
des Parisiens.
Ceux-ci cachent dans leur coeur l’anxiété
patriotique. Ils souhaitent le succès et chan-
tent peu.
T. If.
Les Sïoüveaienls de Flottes
FLESSINGUE, 2 août.
Dix-sepl grosses unités allemandes se di-
rigent, tous feux éteints, vers le détroit du
Skager-Rack.
Plusieurs escadres anglaises croisent au
nord de Flessingue.
On signale également la présence de qinq
navires anglais près du feu de Noordhinder.
Tous les navifes allemands durent re-
brousser chemin.
ANVERS, le 2 août.
Un télégramme de Flessingue au journal
Métropole dit qu’un remorqueur rencontra
dans la mer du Mord dix-sept grandes uni-
tés de la flotte allemande filant vers le Ska-
ger-Rack tous feux éteints.
Les pilotes signalent la présence de cinq
navires près du feu de Noordhinder.
Plusieurs escadres anglaises croisent au
nord de Flessingue.
Tous les navires allemands durent re-
brousser chemin.
(Le Skager-Rack est le grand détroit qui, an
nord da Danemark, fait communiquer la mer
du Nord à la Baltique. Les gros vaisseaux de
la flotte allemande sont obligés d'emprunter
cette voie alorsque les unités moyennes peu-
vent passer t>ar le canal de KM pour aller
d’une mer dans l’autre. Il est probable que
ces bâtiments avaient reçu l’ordre d’aller en
Baltique pour faire face a la flotte russe de
faire une démonstration sur les côtes de Rus-
sie).
Un plan d’ac]ion commune
On télégraphie de Londres au Figaro
J’apprends de source très sûre qu’entre
les états-majors de France et d’Angleterre,
l’accord est absolu et que le plan d’action
entre les deux pays, le cas échéant, est prêt
jusque dans ses moindres détails
Les Volontaires de Mister sont prêts
Londres, l« août.
Le chef de la résistance de l’Ulster, sir Ed-
ward Garson.a déclaré que si le gouvernement
réclamait son aide, nq corps important de
volontaires de l’ITlster, tous gens très aguer-
ris, irait servir sous le drapeau britannique
pour défendre le territoire.
Un grand nombre de volontaires désire-
raient même « servir ailleurs » si le besoin
s’en faisait sentir.
L’Altaap déclare la Guerre à la Russie
Saint-Pétersbourg, 1er Août, 10 h. 28.
L’Ambassadeur d’Allemagne au nom de son Gouvernement à
remis ce soir à 7 h, 30 au Ministre des Affaires Etrangères ia Déclara-
tion de Guerre.
JL» France cm est avisée
Paris, 2 Août, 2 heures 35.
P/l, Isvoisky, ambassadeur de Russie à Paris se rendit samedi
soir à onze heures au Ministère des Affaires étrangères pour infor-,
mer M. Viviani, président du Conseil que l’Aliemagne avait déclaré
la Guerre à la Russie.
LA NEUTRALITÉ DE L'ITALIE
LONDRES, 2 Aoirr, 3 11. 30.
On "apprend que M. San Giuliano, ministre des allai res étrangère
a fait savoir à l’ambassadeur d’Allemagne que l’Italie resterait neutre,
ses engagements avec la Triplice l’engageant seulement en cas de
guerre défensive.
Elle se considère comme déliée de ses engagements, la guerre
faite par l’Autriche appuyée par l’Allemagne étant une guerre essen-
tiellement offensive.
ROME, 2 Août.
M. §a » Giuliano a avisé l’ambassadeur
d’Allemagne de la sieatï*alité de l’jitalie.
De fe» italiens
* s’enrôlent en France
Paris, 2 août 2 h. 53.
Une animation très grande a régné samedi
soir sur les boulevards. Dans les cafés, les
orchestres jouaient des airs patriotiques
dont les refrains étaient repris en choeur
par les consommateurs. Aucune voiture ne
circulait ; les autobus étaient arrêtés depuis
5 heures. Les rues offraient l’aspect le plus
curieux, ainsi dépourvues de toute circu-
lation.
Un millier de jeunes italiens établis en
France défilèrent en tenant des drapeaux
italiens et français. Ils viennent de former
un groupement et se proposent de s’enrôler
pour la défense de la France.
L’ovation qui leur fut faite est indescrip-
tible. Partout l’enthousiasrne a été des plus
réconfortants. On criait : Vive la France !
Vive l’Armée ! Des hymnes russe, anglais
et français furent entonnés.
Les autres voies de la capitale furent
moins animées. On parlait uniquement sur
la mobilisation ; tous les propos échangés
reflétaient le même calme et la même déci-
sion.
Le Ooinmandsment du
Grcupe de Verdun
Paris, 2 août.
Le général de brigade de Morlaincourt
ç«t nommé adjoint au commandement supé-
reur de la défense des places du groupe de
Verdun.
Gustave Hervé demande à partir
A Monsieur le ministre de la guerre
Monsieur le ministre,
Quand j’avais vingt ans, je me suis fait
réformer parce que j’étais soutien de fa-
mille, en arguant de ma myopie,
Malgré ma myopie et mes quarante-trois
ans, je suis parfaitemeut capable de faire
campagne.
Gomme dans la guerre qui va éclater la
France me semble avoir fait l’impossible
pour écarter la catastrophe, je vous prie de
m’incorporer, par faveur spéciale, dans le
premier régiment d’infanterie qui partira
pour la frontière.
Après m’avoir chassé de l’université,rayé
du barreau, condamné à plus de onze ans
de prison, Sous prétexte que je manquais
de patriotisme, alors que tout mon crime,
comme celui de mon parti et de la G. G. T.
était de prévoir de loin et de vouloir em-
pêcher la catastrophe d’aujourd’hui, vous
estimerez, j’en suis sûr, avec moi, que la
République me doit cette éclatante répara-
tion.
Vive la France l — tout court.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le minis-
tre, l’assurance de mon absolu dévouement
à la République.
F««.TAYE HERVÉ.
L’Ambassadeur d’Âüemape
a quitté St-Pétersbourg
WASHINGTON,
Le bruit court à la Maison Blanche que
l’Ambassadeur d’Allemagne a quitté Saint-
Pétersbourg.
Mouvement Préfectoral
M. Peytral, préfet en disponibilité est
nommé préfet de l’Ailier.
M. Linares, préfet de l’Ailier, est nommé
préfet des Vosges, en remplacement de M.
François atteint de fièvre scarlatine. Ce der-
nier a dû être remplacé en raison des cir-
constances.
L’Angleterre préparerait
des Corps Expéditionnaires
PARIS, 2 Août
Le Petit Parisien annonce que l’Angleterre
prépare des corps expéditionnaires sous les
ordres du général French.
D’autre part, Le Journal croit savoir que
Lord Bertie, ambassadeur d’Angleterre à
Paris, a donné l’assurance que l’Angleterre
soutiendrait la France et la Russie.
Nous pouvons d’ailleurs ajouter qu’au
Havre, plusieurs officiers de l’armée de ré-
serve d’Angleterre ont reçu dimanche leur
ordre de mobilisation.
Ils comptent devoir s’embarquer par les
prochains paquebots allant en Angleterre
pour prendre dans l’armée la situation qui
leur est assignée.
|La Défense du Danemark
COPENHAGUE, 2 Août.
Le gouvernement du Danemark a affecté
18.000 hommes pour la défense de différents
points tels l’Ile Seeland, la presqu’île Jut-
land et Funen.
Déclaration de M. Âsquith
Londres, lir août.
M. Asquith a prononcé hier à la Chambre
des Communes les paroles suivantes :
« C’est quand ia France est attaquée que
nous devons agir et mettre en oeavre les
accords militaires existants. »
Les Boulangers
PARIS, 2 Août.
M. Messimy a fait surseoir à l’appel des
boulangers de Paris, appartenant à la terre
toriale et à la réserve de l’armée territorial.
Les Obsèques de M. Jaurès
PARIS, 2 Août.
Les obsèques de Jean Jaurès auront lieu
lundi à une heure non encore fixée.
Les Télégrammes avec l’Angleterre
Le Post-Office britannique n’accepte pins
de télégrammes conventionnels pour le
continent; ils désormais être libellés
en clair.
L’Agression
Allemande
La Patrie d’hier soir a publié les infor-
mations suivantes qu’elle dit tenir du gou-
vernement. Ges nouvelles sont d’ailleurs
confirmées par des renseignements parve-
nus d’autres sources :
Le gouvernement communique officiel-
lement la note suivante :
Les Allemands ont envahi ce matin, à,
6 heures, le grand-duché de Luxem-
bourg.
D’autre part, le Quai d’Orsav ajoute les
détails ci-dessous :
L'Allemagne a envahi le Grand-Duché
de Luxembourg, violant la neutralité de
ce pays, par les ponts de Basse-Brieck
Remich, se dirigeant par le Sud du pays
vers la capitale. Ils ont fait passer des
trains blindés chargés d'hommes et de
munitions.
Les Allemands en France
Communiqué officiel du gouvernement :
Les Allemands sont entres en France
près de Girey et près da Long la Ville,
Les ministres sont réunis en Conseil à
l'Elysée.
Long-la-Ville est nne petite localité de 802
habitants, à proximité de la frontière belge
et luxembourgeoise et près de la bifurcation
du chemin de fer de Longwy à Luxembourg
et de Longwy à Arlon. Elle fait partie de la
commune d’Herserango (Meurthe-et-Mo-
selle).
Bertrambois est une commune située éga-
U ment en Meurthe-et-Moselle et qui compte.
965 habitants.
Cirey-sur-Vezouze (Meurthe-et-Moselle) est
une petite localité de 2,500 habitants sur la
ligne d’Igney-Avriconrt, de 39 à 40 kilomè-
tres à l’Est de Lunéville.
Ils ont dépassé la frontière d’environ cinq
kilomètres.
Attaque à Petit-Croix
du Poste de Douane
Communiqué officiel du gouvernement :
Les Allemands ont ouvert le feu ce
matin sur le poste de douane militaire
de Petit-Croix (territoire de Beliort).
Le quai d’Orsay confirme la nouvelle qee
communique également l’Agence Havas.
«
* *
Petil-Groix est un village qui borde b
frontière ; il est situé au milieu d’uae
plaine, à 9 kilomètres de Belfort.
DÉPÊCHES HAVAS
BRUXELLES, minuit 58. — a Brux-
les Gazette » annonce que les troupe*
allemandes seraient entrées dans
Grand-Duché de Luxembourg.
On suppose que par Luxembourg «t
Metz, elles se dirigent vers la frontière
franco-allemande.
BRUXELLES, 2 août, 7 h. 58. — lA*
dépêches de Luxembourg annonce**
que les allemands sont entrés dans !•
Grand-Duché de Luxembourg.
Ils se sont emparés du gouverne-
ment.
Les communications télégraphique
sont coupées.
LONDRES, 2 août. — On mande de
Berlin :
Une dépêche officielle de Berlin an-
nonce que la mobilisation générale de
l'armée allemande a été décrétée hier
soir (Fournier).
BERLIN, l«r août. — La mobilisation
générale de toutes les forces allemandes
a été proclamée, (Havas.)
Conseil des Ministres
Les ministres se sont réunis hier en Con-
seil, à midi, à l’Elysée, sous la présidence
de M. Poincaré.
L’ÉTAT DE SIÈGE
Le président de la République a signé un
décret proclamant l’état de siège.
Ce décret est ainsi conçu :
« Les 86 départements, le territoire dp
Belfort et les départements d’Algérie, sont
déclarés en état de siège.
» L’état de siège sera maintenu pendant
toute la durée de la guerre. »
CONVOCATION DES CHAMBRES
Le Conseil des ministres a décidé la con-
vocation des Chambres pour aujourd’hui.
Les Chambres se réuniront à trois heu-
res cet après-midi.
0n se bat vers Longwy
Montiuédy, 2 août.
On entend le canoa dans la direction de
, iJLongwy.
L’Etat de Siège
M. Messimy, minis're de ia guerre, a
adressé à M. Raymond roincaré, président
de la République, le rapport suivant :
Monsieur le président,
Les Chambres étant ajournées, j’ai l’hon-
neur de soumettre à votre signature, con-
formément aux dispositions prévues à l’ar-
ticle 2 de la loi du 3 avril 1878, un décret
portant déclaration de mise en état de
siège : 1° des 86 départements français et
du territoire de Belfort ; 2° des trois dépar-
tements de l’Algérie.
Les dispositions de ce projet, qui ont été
délibérées en Conseil des ministres, se jus-
tifient par la nécessité de concentrer tous
les pouvoirs entre les mains de l’autorité
militaire dans la zone frontière ainsi que
sur l’ensemble du territoire national.
La mise sur pied de guerre de nos for-
ces nationales et plus tard l’entretien des
effectils exigent en effet la réunion, sur
tous les points de la France, de détache-
ments nombreux d’hommes appelés sous
les drapeaux. Tour assurer le maintien de
l’ordre dans ces conditions, il paraît néces-
saire de donner les pouvoirs les plus éten-
dus à l’autorité militaire.
Enfin, l’éventualité des événements qui
peuvent surgir en Algérie rend également
cette mesure indispensable dans les trois
départements de la colonie.
Il y a lieu d’espérer que le décret ci-joint
sera ratifié par le patriotisme des Cham-
bres dès qu’elles seront réunies.
Veuillez agréer, etc.
Le ministre de la guerre,
MESSIMÏ.
I/Allemagne occupe
le grand-duché de Luxembourg
On annonce l’occupation par l’armée al-
lemande du grand-duché de Luxembourg.
Cette hypothèse était prévue depuis long-
temps par notre état-major.
L’accumulation depuis de longues an-
nées de forces allemandes sur la frontière
de Belgique et du Luxembourg, la conclue-
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X. A*N*Ml t1 i‘t |É> ItiiMM Ni
urünirM, fraMMlt nit rtt \tl
quelques kilomètres seulement de.Paris.
Tout a été prévu de notre côté en vue de
celle éventualité.
Le correspondant spécial du Temps au
Luxembourg signale que ces jours derniers
l’Administration des chemins de fer d’Alsa-
ce-Lorraine a installé de nouveaux signaux,
très différents des anciens, sur toutes les
lignes qu’elle exploite dans le grand-duché.
(Trêves à Luxembourg ; Luxembourg à
Arlon ; Luxembourg à Thion ville ; Boltem-
bourg à Esch ; Luxembourg à Ulllinge*
(Trois-Yicrges).
*
* *
Cette violation da territoire loxembour
geois est confirmée par le ministère de l'in
térieur dans les termes suivants :
Trente-cinq autos chargées d’ofliciers
allemands sont entrées dimanche matin à
Luxembourg, précédant une nombreuse ca-
valerie. Ils ont traversé la Moselle par les
ponts de Wesserbillig et de Reuiigu.
Le consul de France s’est retiré eu terri-
toire français.
| | ||-~ - — 1
La T. S. F. de la Tonr Eiffel protégé*
par des niilraiüeiises
Une section de mitrailleuses, portées l
dos de mulets, est arrivée au Champ de-
Mars, dans le but de protéger les appareils
de télégraphie sans fil de la Tour Eiffel
contre la venue possible d’aéroplanes étraa-
gers. . ,
La troisième et la quatrième plates-for-
mes de la.Tour Eiffel sont occupes militai-
.rement.
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bilisalion ; hier malin, nous avons été
réveillés par un coup de tonnerre;
T Allemagne a déclaré la guerre à la
iRussie !
Le ciel s’assombrit, le temps devient
lourd, l’orage, semble-t-il, va éclater
dans toute sa violence — anxieux,
nous attendons les fracas de la fou-
dre. —Mais l’orage commence si bien
que nous n’entendons rien encore ;
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Certes, nous comprenons les nâces-,
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quand tout se passe !
! Ce que nous savons en tout cas,
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1avoir la guerre et cela dès le début, et
•que l’Autriche n’a été qu’un pantin
jdans sa main. C’est si vrai que la
guerre austro-serbe, simple prétexte,
n’existe à peu près plus et que le conjlit
austro-russe lui-même ne saurait justi-
cier, à celte heure, l'attaque allemande.
La Rassie n'a pas attaqué l’Autri-
che, elle était restée en relation di-
plomatique suivie avec le gouverne-
rment de Vienne ; bien plus elle venait
de faire Un pas vers la conciliation
gui pour la première fois avait amené
l’Autriche à se départir de son intran-
i sigeance ; elle avait accepté la propo-
sition anglaise d’arrêter sa mobilisa-
‘ tion si l’empire austro-hongrois fai-
sait de même ; et celui-ci sans céder
encore, certes, avait cependant accepté
de soumettre aux puissances ses exi-
gences au sujet de la Serbie, exigen-
ces qui paraît-il, étaient compatibles
avec la souveraineté serbe. Peut-être
le gouvernement dé Vienne à la voix
du vieil empereur, s’était-il enân ren-
du compte de la Jormidable mêlée que
son action inqualifiable contre la Ser-
bie allait déchaîner, et effrayé, essayait-
il de faire machine en arrière.
Sentant sans doute ce flottement,
A'Allemagne s’est décidée à brusquer
les choses sans s’arrêter à ce qu'il y a
de paradoxal et de scandaleux, au
point de vue diplomatique même, dans
ce fait qu’intervenant soi-disant pour
déf endre son alliée, elle charge son am-
bassadeur de signifier au gouverne-
ment russe la déclaration de guerre
alors que l'ambassadeur d’Aulriche-
' Hongrie est toujours accrédité auprès
de la cour de Saint-Pétersbourg, ce
qui entre parenthèses, a dû mettre ce-
I lui-ci dans une situation bien fâcheuse
; et assez ridicule.
C’est donc bien l’Allemagne qui a
]voulu .la boucherie qui se prépare;
1 que le sang versé retombe sur elle
avec toutes les malédictions des mères,
■des je aunes, des Tilles non seulement
[de France mais de toute l’Europe !
*
* *
. 1 heure du mâtiné
Le temps est de plus en plus lourd ;
tics nerjs se tendent à éclater ! — En-
fin, nous entendons un écho de là-bas ;
îles Allemands ont envahi le Luxem-
bourg, et ont. franchi la frontière t
Violation d’un Etal neutre — ouver-
ture des hostilités sans déclaration de
guerre — tout y est, et la terrible res-
ponsabilité que l'histoire, jugera s’ape-
eantit de plus en plus sur l’Allema-
gncl
• L’attente est arrivée au terme de sa
dernière stade : la guerre européenne,
ïa guerre qui dépasse tonte imagina-
tion, est un fait accompli 1
Soit ! Mais que Von ne s’émeuve pas
que les Allemands se soient avancés
de quelques Idiome 1res, cinq, dit-on,
sur noire territoire ; le gouvernement
nous la dit hier, ils campaient au
poteau alors que nos troupes se tenaient
di gnemenlà huifkilomètres en arrière.
Nous avons confiance que dans leurv
marche aggressïve les Allemands vien-
dront se heurter contre un mur d’au-
tant plus impénétrable qu'il est fait
non seulement de la force des armes,
mais d’une force morale qui la décuple.
Nous croyons de toute notre âme au
droit et à la justice dont, nous faisons
une religion fervente : notre Joi nous
prie incontestablement que dans la lut-
le gigantesque oà il s’agit de l’avenir
même de l'esprit humain, les soldats
du droit et de la justice ne peuvent
•l'Ire que vainqueurs !
CASPAB-JORDAN.
Noire confrère la Démocratie Ha-
vraise publie un appel à l’union ou
nous lisons ces mots : « Patrie d’a-
bord, Parti ensuite ». Nous avons
trop répété en ces derniers jours que
cette unitémorale était nécessaire, et
d’ailleurs déjà réalisée en face de
l'Europe, pour ne pas nous associer
à celle pensée.. Nous sommes convain-
cus d’ailleurs que tous nos confrères
du Havre, à quelque parti qu’ils ap-
partiennent, pensent de même.
C.-J.
Les Nouvelles de la Guerre
et l'impression à Paris
Les nouvelles arrivées aujourd'hui à Pa-
ris, celles surtout relatives à l’agression
odieuse de l'Allemagne qui a violé notre
territoire avant la déclaration de guerre
causent une grande indignation, mais aucu-
ne effervescence.
Ces procédés brutaux, indignes d’un peu-
ple civilisé, n’étonnent pas beaucoup. On
remarque cependant qu’en 1870 les Alle-
mands y mirent plus de forme et attendirent
que l’Empire leur déclarât la guerre.
A celte époque, M. de Bismark tenait quel-
que peu à l’opinion publique de l’Europe ;
maintenant le kaiser, prisonnier du parti
militaire, ne cherche plus qu’à donner satis-
faction à ce dernier.
On assure que lés Allemands croyaient
que, dès l’annonce de la mobilisation géné-
rale, la révolution éclaterait à Paris. Comme
Us sont exactement renseignés sur tout ce
que nous taisons,leur espoir doit être à cette
heure bien déçu. Leur manière d’agir re-
ferait, s’il en était besoin, l’unité nationale.
A l’heure qu’il est, personne ne se sou-
vient plus en France des discordes passées.
On ne désire plus maintenant que vaincre
l’odieux oppresseur. Les socialites déclarent
traître envers ia patrie quiconque entrave-
rait, en quoi que ce soit, ia mobilisali m.
M. Gustave Hervé, lui-même, demande au
ministre de la guerre d’être incorporé par
faveur spéciale dans le premier régiment
d’infanterie qui partira pour la frontière.
Des citoyens belges, hollandais, italiens,
slaves demandent à servir la Fram e. Il faut
même reconnaître que leurs manifestations
bruyantes sont parfois gênantes. On regrette
qu’ils n’imitent pas la réserve de la plupart
des Parisiens.
Ceux-ci cachent dans leur coeur l’anxiété
patriotique. Ils souhaitent le succès et chan-
tent peu.
T. If.
Les Sïoüveaienls de Flottes
FLESSINGUE, 2 août.
Dix-sepl grosses unités allemandes se di-
rigent, tous feux éteints, vers le détroit du
Skager-Rack.
Plusieurs escadres anglaises croisent au
nord de Flessingue.
On signale également la présence de qinq
navires anglais près du feu de Noordhinder.
Tous les navifes allemands durent re-
brousser chemin.
ANVERS, le 2 août.
Un télégramme de Flessingue au journal
Métropole dit qu’un remorqueur rencontra
dans la mer du Mord dix-sept grandes uni-
tés de la flotte allemande filant vers le Ska-
ger-Rack tous feux éteints.
Les pilotes signalent la présence de cinq
navires près du feu de Noordhinder.
Plusieurs escadres anglaises croisent au
nord de Flessingue.
Tous les navires allemands durent re-
brousser chemin.
(Le Skager-Rack est le grand détroit qui, an
nord da Danemark, fait communiquer la mer
du Nord à la Baltique. Les gros vaisseaux de
la flotte allemande sont obligés d'emprunter
cette voie alorsque les unités moyennes peu-
vent passer t>ar le canal de KM pour aller
d’une mer dans l’autre. Il est probable que
ces bâtiments avaient reçu l’ordre d’aller en
Baltique pour faire face a la flotte russe de
faire une démonstration sur les côtes de Rus-
sie).
Un plan d’ac]ion commune
On télégraphie de Londres au Figaro
J’apprends de source très sûre qu’entre
les états-majors de France et d’Angleterre,
l’accord est absolu et que le plan d’action
entre les deux pays, le cas échéant, est prêt
jusque dans ses moindres détails
Les Volontaires de Mister sont prêts
Londres, l« août.
Le chef de la résistance de l’Ulster, sir Ed-
ward Garson.a déclaré que si le gouvernement
réclamait son aide, nq corps important de
volontaires de l’ITlster, tous gens très aguer-
ris, irait servir sous le drapeau britannique
pour défendre le territoire.
Un grand nombre de volontaires désire-
raient même « servir ailleurs » si le besoin
s’en faisait sentir.
L’Altaap déclare la Guerre à la Russie
Saint-Pétersbourg, 1er Août, 10 h. 28.
L’Ambassadeur d’Allemagne au nom de son Gouvernement à
remis ce soir à 7 h, 30 au Ministre des Affaires Etrangères ia Déclara-
tion de Guerre.
JL» France cm est avisée
Paris, 2 Août, 2 heures 35.
P/l, Isvoisky, ambassadeur de Russie à Paris se rendit samedi
soir à onze heures au Ministère des Affaires étrangères pour infor-,
mer M. Viviani, président du Conseil que l’Aliemagne avait déclaré
la Guerre à la Russie.
LA NEUTRALITÉ DE L'ITALIE
LONDRES, 2 Aoirr, 3 11. 30.
On "apprend que M. San Giuliano, ministre des allai res étrangère
a fait savoir à l’ambassadeur d’Allemagne que l’Italie resterait neutre,
ses engagements avec la Triplice l’engageant seulement en cas de
guerre défensive.
Elle se considère comme déliée de ses engagements, la guerre
faite par l’Autriche appuyée par l’Allemagne étant une guerre essen-
tiellement offensive.
ROME, 2 Août.
M. §a » Giuliano a avisé l’ambassadeur
d’Allemagne de la sieatï*alité de l’jitalie.
De fe» italiens
* s’enrôlent en France
Paris, 2 août 2 h. 53.
Une animation très grande a régné samedi
soir sur les boulevards. Dans les cafés, les
orchestres jouaient des airs patriotiques
dont les refrains étaient repris en choeur
par les consommateurs. Aucune voiture ne
circulait ; les autobus étaient arrêtés depuis
5 heures. Les rues offraient l’aspect le plus
curieux, ainsi dépourvues de toute circu-
lation.
Un millier de jeunes italiens établis en
France défilèrent en tenant des drapeaux
italiens et français. Ils viennent de former
un groupement et se proposent de s’enrôler
pour la défense de la France.
L’ovation qui leur fut faite est indescrip-
tible. Partout l’enthousiasrne a été des plus
réconfortants. On criait : Vive la France !
Vive l’Armée ! Des hymnes russe, anglais
et français furent entonnés.
Les autres voies de la capitale furent
moins animées. On parlait uniquement sur
la mobilisation ; tous les propos échangés
reflétaient le même calme et la même déci-
sion.
Le Ooinmandsment du
Grcupe de Verdun
Paris, 2 août.
Le général de brigade de Morlaincourt
ç«t nommé adjoint au commandement supé-
reur de la défense des places du groupe de
Verdun.
Gustave Hervé demande à partir
A Monsieur le ministre de la guerre
Monsieur le ministre,
Quand j’avais vingt ans, je me suis fait
réformer parce que j’étais soutien de fa-
mille, en arguant de ma myopie,
Malgré ma myopie et mes quarante-trois
ans, je suis parfaitemeut capable de faire
campagne.
Gomme dans la guerre qui va éclater la
France me semble avoir fait l’impossible
pour écarter la catastrophe, je vous prie de
m’incorporer, par faveur spéciale, dans le
premier régiment d’infanterie qui partira
pour la frontière.
Après m’avoir chassé de l’université,rayé
du barreau, condamné à plus de onze ans
de prison, Sous prétexte que je manquais
de patriotisme, alors que tout mon crime,
comme celui de mon parti et de la G. G. T.
était de prévoir de loin et de vouloir em-
pêcher la catastrophe d’aujourd’hui, vous
estimerez, j’en suis sûr, avec moi, que la
République me doit cette éclatante répara-
tion.
Vive la France l — tout court.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le minis-
tre, l’assurance de mon absolu dévouement
à la République.
F««.TAYE HERVÉ.
L’Ambassadeur d’Âüemape
a quitté St-Pétersbourg
WASHINGTON,
Le bruit court à la Maison Blanche que
l’Ambassadeur d’Allemagne a quitté Saint-
Pétersbourg.
Mouvement Préfectoral
M. Peytral, préfet en disponibilité est
nommé préfet de l’Ailier.
M. Linares, préfet de l’Ailier, est nommé
préfet des Vosges, en remplacement de M.
François atteint de fièvre scarlatine. Ce der-
nier a dû être remplacé en raison des cir-
constances.
L’Angleterre préparerait
des Corps Expéditionnaires
PARIS, 2 Août
Le Petit Parisien annonce que l’Angleterre
prépare des corps expéditionnaires sous les
ordres du général French.
D’autre part, Le Journal croit savoir que
Lord Bertie, ambassadeur d’Angleterre à
Paris, a donné l’assurance que l’Angleterre
soutiendrait la France et la Russie.
Nous pouvons d’ailleurs ajouter qu’au
Havre, plusieurs officiers de l’armée de ré-
serve d’Angleterre ont reçu dimanche leur
ordre de mobilisation.
Ils comptent devoir s’embarquer par les
prochains paquebots allant en Angleterre
pour prendre dans l’armée la situation qui
leur est assignée.
|La Défense du Danemark
COPENHAGUE, 2 Août.
Le gouvernement du Danemark a affecté
18.000 hommes pour la défense de différents
points tels l’Ile Seeland, la presqu’île Jut-
land et Funen.
Déclaration de M. Âsquith
Londres, lir août.
M. Asquith a prononcé hier à la Chambre
des Communes les paroles suivantes :
« C’est quand ia France est attaquée que
nous devons agir et mettre en oeavre les
accords militaires existants. »
Les Boulangers
PARIS, 2 Août.
M. Messimy a fait surseoir à l’appel des
boulangers de Paris, appartenant à la terre
toriale et à la réserve de l’armée territorial.
Les Obsèques de M. Jaurès
PARIS, 2 Août.
Les obsèques de Jean Jaurès auront lieu
lundi à une heure non encore fixée.
Les Télégrammes avec l’Angleterre
Le Post-Office britannique n’accepte pins
de télégrammes conventionnels pour le
continent; ils désormais être libellés
en clair.
L’Agression
Allemande
La Patrie d’hier soir a publié les infor-
mations suivantes qu’elle dit tenir du gou-
vernement. Ges nouvelles sont d’ailleurs
confirmées par des renseignements parve-
nus d’autres sources :
Le gouvernement communique officiel-
lement la note suivante :
Les Allemands ont envahi ce matin, à,
6 heures, le grand-duché de Luxem-
bourg.
D’autre part, le Quai d’Orsav ajoute les
détails ci-dessous :
L'Allemagne a envahi le Grand-Duché
de Luxembourg, violant la neutralité de
ce pays, par les ponts de Basse-Brieck
Remich, se dirigeant par le Sud du pays
vers la capitale. Ils ont fait passer des
trains blindés chargés d'hommes et de
munitions.
Les Allemands en France
Communiqué officiel du gouvernement :
Les Allemands sont entres en France
près de Girey et près da Long la Ville,
Les ministres sont réunis en Conseil à
l'Elysée.
Long-la-Ville est nne petite localité de 802
habitants, à proximité de la frontière belge
et luxembourgeoise et près de la bifurcation
du chemin de fer de Longwy à Luxembourg
et de Longwy à Arlon. Elle fait partie de la
commune d’Herserango (Meurthe-et-Mo-
selle).
Bertrambois est une commune située éga-
U ment en Meurthe-et-Moselle et qui compte.
965 habitants.
Cirey-sur-Vezouze (Meurthe-et-Moselle) est
une petite localité de 2,500 habitants sur la
ligne d’Igney-Avriconrt, de 39 à 40 kilomè-
tres à l’Est de Lunéville.
Ils ont dépassé la frontière d’environ cinq
kilomètres.
Attaque à Petit-Croix
du Poste de Douane
Communiqué officiel du gouvernement :
Les Allemands ont ouvert le feu ce
matin sur le poste de douane militaire
de Petit-Croix (territoire de Beliort).
Le quai d’Orsay confirme la nouvelle qee
communique également l’Agence Havas.
«
* *
Petil-Groix est un village qui borde b
frontière ; il est situé au milieu d’uae
plaine, à 9 kilomètres de Belfort.
DÉPÊCHES HAVAS
BRUXELLES, minuit 58. — a Brux-
les Gazette » annonce que les troupe*
allemandes seraient entrées dans
Grand-Duché de Luxembourg.
On suppose que par Luxembourg «t
Metz, elles se dirigent vers la frontière
franco-allemande.
BRUXELLES, 2 août, 7 h. 58. — lA*
dépêches de Luxembourg annonce**
que les allemands sont entrés dans !•
Grand-Duché de Luxembourg.
Ils se sont emparés du gouverne-
ment.
Les communications télégraphique
sont coupées.
LONDRES, 2 août. — On mande de
Berlin :
Une dépêche officielle de Berlin an-
nonce que la mobilisation générale de
l'armée allemande a été décrétée hier
soir (Fournier).
BERLIN, l«r août. — La mobilisation
générale de toutes les forces allemandes
a été proclamée, (Havas.)
Conseil des Ministres
Les ministres se sont réunis hier en Con-
seil, à midi, à l’Elysée, sous la présidence
de M. Poincaré.
L’ÉTAT DE SIÈGE
Le président de la République a signé un
décret proclamant l’état de siège.
Ce décret est ainsi conçu :
« Les 86 départements, le territoire dp
Belfort et les départements d’Algérie, sont
déclarés en état de siège.
» L’état de siège sera maintenu pendant
toute la durée de la guerre. »
CONVOCATION DES CHAMBRES
Le Conseil des ministres a décidé la con-
vocation des Chambres pour aujourd’hui.
Les Chambres se réuniront à trois heu-
res cet après-midi.
0n se bat vers Longwy
Montiuédy, 2 août.
On entend le canoa dans la direction de
, iJLongwy.
L’Etat de Siège
M. Messimy, minis're de ia guerre, a
adressé à M. Raymond roincaré, président
de la République, le rapport suivant :
Monsieur le président,
Les Chambres étant ajournées, j’ai l’hon-
neur de soumettre à votre signature, con-
formément aux dispositions prévues à l’ar-
ticle 2 de la loi du 3 avril 1878, un décret
portant déclaration de mise en état de
siège : 1° des 86 départements français et
du territoire de Belfort ; 2° des trois dépar-
tements de l’Algérie.
Les dispositions de ce projet, qui ont été
délibérées en Conseil des ministres, se jus-
tifient par la nécessité de concentrer tous
les pouvoirs entre les mains de l’autorité
militaire dans la zone frontière ainsi que
sur l’ensemble du territoire national.
La mise sur pied de guerre de nos for-
ces nationales et plus tard l’entretien des
effectils exigent en effet la réunion, sur
tous les points de la France, de détache-
ments nombreux d’hommes appelés sous
les drapeaux. Tour assurer le maintien de
l’ordre dans ces conditions, il paraît néces-
saire de donner les pouvoirs les plus éten-
dus à l’autorité militaire.
Enfin, l’éventualité des événements qui
peuvent surgir en Algérie rend également
cette mesure indispensable dans les trois
départements de la colonie.
Il y a lieu d’espérer que le décret ci-joint
sera ratifié par le patriotisme des Cham-
bres dès qu’elles seront réunies.
Veuillez agréer, etc.
Le ministre de la guerre,
MESSIMÏ.
I/Allemagne occupe
le grand-duché de Luxembourg
On annonce l’occupation par l’armée al-
lemande du grand-duché de Luxembourg.
Cette hypothèse était prévue depuis long-
temps par notre état-major.
L’accumulation depuis de longues an-
nées de forces allemandes sur la frontière
de Belgique et du Luxembourg, la conclue-
|rM*, || ÉM ukl Én*M
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M UN lait ctfiiiaml M dM HTM
Ikoe lt Xow. ht h
X. A*N*Ml t1 i‘t |É> ItiiMM Ni
urünirM, fraMMlt nit rtt \tl
quelques kilomètres seulement de.Paris.
Tout a été prévu de notre côté en vue de
celle éventualité.
Le correspondant spécial du Temps au
Luxembourg signale que ces jours derniers
l’Administration des chemins de fer d’Alsa-
ce-Lorraine a installé de nouveaux signaux,
très différents des anciens, sur toutes les
lignes qu’elle exploite dans le grand-duché.
(Trêves à Luxembourg ; Luxembourg à
Arlon ; Luxembourg à Thion ville ; Boltem-
bourg à Esch ; Luxembourg à Ulllinge*
(Trois-Yicrges).
*
* *
Cette violation da territoire loxembour
geois est confirmée par le ministère de l'in
térieur dans les termes suivants :
Trente-cinq autos chargées d’ofliciers
allemands sont entrées dimanche matin à
Luxembourg, précédant une nombreuse ca-
valerie. Ils ont traversé la Moselle par les
ponts de Wesserbillig et de Reuiigu.
Le consul de France s’est retiré eu terri-
toire français.
| | ||-~ - — 1
La T. S. F. de la Tonr Eiffel protégé*
par des niilraiüeiises
Une section de mitrailleuses, portées l
dos de mulets, est arrivée au Champ de-
Mars, dans le but de protéger les appareils
de télégraphie sans fil de la Tour Eiffel
contre la venue possible d’aéroplanes étraa-
gers. . ,
La troisième et la quatrième plates-for-
mes de la.Tour Eiffel sont occupes militai-
.rement.
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