Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-08-02
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 août 1914 02 août 1914
Description : 1914/08/02 (A34,N12048). 1914/08/02 (A34,N12048).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172214w
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
54* Année — 12,048 (O Pages) SCenffmw— E1TI0M DÜ1ÎATIPI — S Centimes (O Pages) Diroandse 2 AM M4
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Aâainistration, Impressions et Annonces. TEL. 10.47
35, Rua Fontanelle, 35
presse Télégraphique : ILA2TD0LET navre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN CHEF
J.-J, CASPAR - JORDAN
Téléphone l tl.SU
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fonfenelle - Té!. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasoourg.
{ L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Lt PETIT HAVRE est désigné puer las Annonças Judiciaires al légales
ABONNEMENTS .jTnqis Mois Six Mois Un Aa 1
Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,j , go »Fr a® P» S
l’Oise et la Somme .....) jj
Autres Départements..1 O Fr. \ fi SO £532 » I
Union Postale |fi© » £5© Fr. -4=0 » !?
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste do Franc» ij
BHfifl fi iSiillP £9 fi ' H JÊK&
COEURS BIEN TREMPÉS
Nous venons de vivre des heures
inoubliables ; hier matin, nous appre-
nions, par le détour de Rome, que
l’Allemagne aurait envoyé un ultima-
tum à la France et à la Russie à pro-
pos de leurs préparatifs militaires ;
au début de l'après-midi on nous an-
nonce brusquement que notre service
téléphonique avec Paris, qui fonction-
nait sans interruption pendant tous
ces derniers jours, est coupé et que
c’est une mesure d'ordre général pour
tout le service privé. L’attente angois-
sante commence ; ce manque de nou-
celles nous apparaît évidemment com-
me le prélude des nouvelles les plus
graves... Enfin, à quatre heures et
demie, nous avons le mot de l’énigme
tragique : l’ordre de mobilisation gé-
nérale est affiché à la Poste et aussi-
tôt monte de la Joule pressée et op-
pressée les cris enthousiastes, et qui
délivrent les poitrines, de « Vive l’Ar-
mée! vive la France ! »
Pas un murmure, pas un regret,
pas une hésitation ! Sans doute notre
population havraise est d’humeur pa-
cifique et jusqu'au dernier moment,
elle a esperé dans le triomphe de la
sagesse et de la paix, mais elle est
patriote avant tout et généreuse ; elle
a compris que la cause de la lointaine
Serbie était la causé du droit et de la
liberté, et que par delà la Serbie et
la Russie c’était la France elle-même
qui était visée et menacée par le ger-
manisme orgueilleux et dominateur t
Partir, se préparer à la guerre ap-
paraît dèa-iars A., nas .concttoysns 'de
toutes conditions comme l’accomplisse-
ment d’un devoir élémentaire. Sans dou-
te, depuis plusieurs jours déjà on y
pensait, onr croyait sansy croire ; mais
l’idée de la guerre qui, semblait-il,de-
vait faire frémir, devenait peu à peu fa-
milière, L’homme qui a le coeur bien
trempé est toujours à la hauteur des
circonstances, les plus soudaines, les
plus extraordinaires, les plus émou-
vantes. Tel qui a l'apparence la plus
modeste fait, quand il le faut, figure
de héros !
IVous ne doutons pas que nous
compterons bientôt parmi les nôtres
beaucoup de héros ; en tout cas, notre
population a prouvé qu'elle a le coeur
bien trempé, par l’accueil simple, di-
gne et résolu qu'elle a fait au décret
de mobilisation.
Nous avons profondément vibré à la
fois d’émotion et d’enthousiasme en
voyant autour de nous comment les
jeunes, ceux qui vont partir dès les
premiers jours, font avec une joie
virile le sacrifice de tous leurs in-
térêts et peut-être celui de leur vie —
et en voyant aussi comment les vieux,
les parents, font avec un désintéresse-
ment absolu lé don de leurs enf ants à
la patrie !
Rompant le silence qui règne entre
Paris et nous, la proclamation du
Président de la République nous est
parvenue au milieu de la nuit. C’est à
la fois un appel au calme et un appel
à l’union qui sera entendu de tous les
Français.
Nous sommes heureux d'y trouver
un dernier espoir de paix puisque le
gouvernement souligne lui-même dans
le texte que « la mobilisation n’est
pas la guerre » et que « dans les cir-
constances présèntei, elle apparaît au
contraire comme le meilleur moyen
d’assurer la paix dans l'honneur. »
M résulte de ce document que VAl-
lemagne n’a pas encore décrété la,
mobilisation générale, mais seulement
l’état de guerre dont nous avons parlé
hier ; il lui est donc encore loisible,
en effet, de ne pas commettre le geste
qui précipitera l’Europe dans la guer-
re la plus formidable de l’histoire.
Mais jusqu’à quel point peut-on espé-
rer que l’orgueil allemand cédera,, à
l’heure où nous en sommes arrivés, de-
vant la fermeté désormais éclatante de
la Triple-Entente? Cependant,tant que
le canon n’aura pas retenti sur notre
frontière de l’Est, nous ferons crédit
à l’humanité la meilleure qui haït les
luttes fraticides et nous attendrons,
comme on 'nousy invite, même contre
tout espérance, l’apparition sur les
nuées qui déjà se teintent de reflets
sanglants, du doux génie de la Paix !
Que notre attente soit vraiment
peur la paix — ou qu’elle soit pour
la guerre — nous sommes en tout
cas prêts désormais et tous l'esprit
tendu vers le même but, l’honneur de>
la patrie. C’est ce qu’a admirable-
ment exprimé la proclamation du gou-
vernement dont nous faisons nôtre la
conclusion émouvante :
« A cette heure, il n’y a plus de
partis ; il y a la France éternelle, la
France pacifique et résolue. Il y a la
patrie du Droit et de la Justice, toute
entière unie dans le calme, la vigi-
lance et la dignité ! »
CASPAR-JORDAN.
L’Affichage île ie
ioillifll iisiili
(De noire Correspondant particulier)
L’IMPRESSION A PARIS
L’affichage de la mobilisation générale a
été accnéiili avec calme et dignité par la po-
pulation parisienne. On s’attendait à cette
grave mesure et l'on était prêt à sabir les
anxiétés et les douloureux sacrifices qu’elle
va imposer.
Des bandes de jeunes gens ont parcouru
les boalevards en chantant la Marseillaise et
en poussant des cris Conspuez Guillaume et à
Berlin.
Ces manifestations ont eu peu de portée
et e’ont produit qu’une médiocre impres-
sion. Nous le répétons, la plupart des Pari-
siens se bornent à avoir nne attitude digne
et résolue. On se préoccupe surtout de i’An-
gleterre. Va-t-elle se mettre en campagne
avec nous, nous donner l'appui de sa Hotte ?
On l’espère et on le souhaite, mais on n’igno-
re pas les nombreuses intrigues allemandes
qui s’agitent autour du roi d’Angleterre et
dont certains journaux anglais servent .les
intérêts.
Quoi qu’il en soit, le patriotisme français
se manifeste de toutes parts. On peut comp-
ter sur lai, on peut compter sur tous.
T. H.
LA SITUATION
DIPLOMATIQUE
L’Enohaîaement des faits
Nous croyons indispensable, pouf l’intel-
ligence de la situation présente, do préciser
l'enchaînement des faits depuis vendredi
après-midi.
Une Concession importante de la Russie
Dans ia journée de vendredi, le gouverne-
ment russe a fait au maintien de ia paix une
notable concession.
A la demanda du gouvernement britan-
nique, il avait en effet accepté une rédac-
tion proposée par l’Angleterre et destinée à
obtenir simultanément l’arrêt des opérations
militaires en Autriche et en Rassie.
C’était là un espoir, sinon nne certitude
d’amélioration.
Dispositions vaguement favorables
à Vienne
En même temps, deux démarches des re-
présentants de l’Autriche à Saint-Péters-
bourg et à Paris, témoignaient sinon d’une
volonté transactionnelle nettement affirmée,
du moins d’une certaine inquiétude, en pré-
sence des menaces de la situation.
L’autriche-Hongrie semblait désirer le suc-
cès des efforts britanniques, sans d'ailleurs
rien taire de précis pour le seconder.
Intervention de T Allemagne
aggravant la situation
C’est à ce moment que l’Allemagne, en-
trant en scène, a pris deux mesures dont
l’unique effet devait être dé rendre la ruptu-
re inévitable.
D’une part, la proclamation du Kri gszus-
tand, qui permet à l’Allemagne de mobiliser
ses réserves secrètement.
D’autre part, l’envoi à la Russie d'un véri-
table ultimatum, ÿfc&tj
Ultimatum allemand à Saint-Pétersbourg
Cet ultimatum invite la Rassie à arrêter
immédiatement sa mobilisation, faute de
quoi l’Allemagne mobilisera.
La réponse devait être fournie hier samedi
à raidi.
La forme de cette démarche prouve que
l'Allemagne désire aboutir à un retas de la
Russie rendu nécessaire par sa forme même.
Démarohe allemande à Paris
Vendredi soir, à 7 heures, l’ambassadeur
d’Allemagne à Paris est venu voir M. Vi-
viani.
Il l’a informé de i’nltimatum adresse à la
Russie
Il lui a demandé quelles étaient les inten-
tions de la France en présence de la mobili-
sation russe.
Il a ajouté qu’il désirerait avoir une ré-
ponse avant nne heure hier samedi.
La visite de IL de Schoen avancée
H. de Schoen est venu à onze heures un
quart an quai d’Orsay.
La conversation qui a eu lieu entre Ini et
H. Viviani n'a pas eu de conclusion posi-
tive.
u MÛ nuu
Par décret du Président de la République, la mobili-
sation des armées de terre et de mer est ordonnée, ainsi
que la réquisition des animaux, voitures, harnais néces-
saires aux compléments de ces armées.
LE PREMIER JOUR DE LA MOBILISATION EST LE
DIMANCHE 2 AOUT 1914
■TOUT'*•FRAN&OS soumis aux obligations militaires
doit, sous peine d’être puni avec toute la rigueur des lois,
obéir aux prescriptions du fascicule de mofoîlisaïion
(pages coloriées placées dans son livret).
SONT VISÉS PAH LE PRÉSENT ORDRE TOUS LES HOMMES non pré-
sents sous les drapeaux et appartenant :
1° A I! A. RUSÉE DE TFEïtI&E, y compris les Trou-
pes coloniales, et les hommes des Services auxi-
liaires. ^
2° A l’ARMElil OIS MER, y compris les Inscrits
maritimes et les armuriers de la marine.
N.-B. — Le premier jour de la mobilisation a com-
mencé ce matin, Dimanche 2 août à minuit une minute
et expirera ce soir à vingt-trois heures cinquante-neuf.
PROCLAMATION
âb Isa,
1ATIBI FRANÇAISE
- Depuis quelques jours, l’état de l’Europe s’est considérablement aggravé. En dépit
des efforts de la Diplomatie, l’horizon s’est assombri ; à l’heure présente, la plupart des
Nations ont mobilisé leurs forces ; même dos pays protégés; par la neutralité ont: cru
devoir prendre celte mesure à titre de précaution. Des puissances dont la législation
constitutionnelle ou militaire ne ressemble pas à la nôtre ont, sans avoir pris un décret
de mobilisation, commencé et poursuivi des préparatifs qui équivalent en réalité, à la
mobilisation même .et qui n’en sont que l’exécution anticipée. La France qui a toujours
affirmé ses volontés„pacifiques, qui a dans des jours tragiques donné à l’Europe des
conseils de modération et un vivant exemple de sagesse, qui a multiplié ses efforts pour
maintenir la paix du monde, s’est elle-même préparée à toutes les éventualités, et a
pris dès maintenant les premières dispositions indispensables à la sauvegarde de son
territoire.
Mais notre législation ne permet pas de rendre ces préparatifs complets s’il n’in-
tervient pas un décret de mobilisation. Soucieux de sa responsabilité, sentant qu’il
manquerait à un devoir sacré s'il laissait les choses en l’état, le Gouvernement vient
de prendre le décret qu’impose la situation.
La Mobilisation n’est pas la Guerre
Dans les circonstances présentes, elle'apparaît au contraire comme le meilleur
moyen d’assurer la paix dans l’honneur.
Fort de son ardent désir d’aboutir à une solution pacifique de la crise, le Gouverne-
ment, à l’abri de ces précautions nécessaires, continuera scs efforts diplomatiques et
il espère encore réussir. Il compte sur ie Sang-froid de cette noble Nation pour qu’elle
ne se laisse pas aller à une émotion injustifiée'. Il compte sur le patriotisme de tous les
Français et sait, qù’il n’en est pas un seul qui ne soit prêt à faire son devoir.
A cette heure, il n’y a plus de partis, il y a la France éternelle, la France pacifique
et résolue. Il y a la Patrie du Droit et de la Justice, tout entière unie dans le calme, la
vigilance et la dignité. _■
Le Président de la République Française,
RAYMOND POLN’CARÉ.
Le Président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, Qr r\
RENÉ VIVIAN!. "H LUVVV y
Le Ministre-de l'Intérieur,
MALVY.
a
Le Ministre de la Guerre, Le Ministre de l'Instruction publique,
MÉ.SSIMY. AUGAGNEUR.
Le Ministre du Commerce, des Postes et Télégraphes, X ;,
THOMSON.
Le Ministre des Colonies,
RAYNAUD.
Le Sous-Secrétaire d'Etat au Ministère Le Sous-Secrétaire d’Etat au Ministère
des Affaires étrangères, de l'Intérieur,
ABEL FERRY. JACQUIER.
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, - Le Ministre des Finances, .
BIENVENU-MARTIN. • NOULENS.
Le Ministre de la Marine,
GAUTHIER. Le Ministre, des Travaux publics,
RENÉ RENOULT.
Le Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, Le Ministre dé lAgriculture,
COUYBA. FERNAND DAVID,
Le Sous-Secrétaire dEtat au Ministère de la Guerre,
LAURAINE.
Le Sous-Secrétaire d'Etat de laMqrine marchands,
AJ AM.
Le Sous-Secrétaire d'Etat atix ’BetflfX-Arls,
DALIMIER.
Le deuxième Entretien de
M. Viviani avec M. de Schoen
D’après les indications recueillies de dif-
férents côtés, M. Viviani dans une seconde
entrevue qu’il a eue dans l’après-midi avec
l’Ambassadeur d’Allemagne, lui aurait dit
au début même de la conversatioa : « Vous
mobilisez, nous le savons ».
L’ambassadeur ayant gardé le silence, le
Président du Conseil ajouta : « Cette attitu-
de de votre gouvernement a dicté la nôtre.
Nous avons été obligés de prendre des pré-
cautions analogues aux vôtres. Nos dispo-
sitions pacifistes demeurent intactes,
nous voulons la Paix, et la meilleure
preuve que je puisse vous donner est
qu’à l'heure présente le parlement
français n’est pas convoqué, ce que,
constitutionnellement, nous serions
obligés de faire si nos inteniions n’é-
talent pas pacifiques. »
« Mais, aurait objecté l’ambassadeur,
des incidents de frontière sont malheureu-
sement à redouter I »
« Gomment pouvez-vous supposer pa-
reille chose? aurait répondu M. Viviani,
puisque nos troupes sont à huit ki lomètres
de la frontière et que nous sommes de ce
fait exposés à la violation de notre terri-
toire.
» II n’y a pas, je crois, au monde une
autre puissance qui aurait consenti à
agir de la sorte. »
M. Viviani aurait fait constater, par con-
tre, que les troupes allemandes se trouvent
au pied du poteau marquant la frontière et
il en aurait conclu que si des incidents ve-
naient à se produire ils ne pourraient être
provoqués que par des forces militaires al-
lemandes.
M, de Sehoen devait revoir M. Viviani
dans la soirée.
UN ULTIMATUM
Rome, 11 heures matin.
Selon le Messaggero, l’ambassadeur d’Alle-
magne a rendu visite hier au ministre des
affaires étrangères lui annonçant que l’Alle-
magne avait adressé, en meme temps, un
ultimatum à la Russie et à la France
Elle demande à la première de démobiliser
dans les douze heures sous peine de mo-
bilisation allemande.
Elle demande à la seconde de dire, dans
les dix-huit heures, si elle restera neutre
dans le conflit russo-allemand.
L’ambassadeur demanda quelle serait
l’attitude de l’Italie dans une guerre ger-
mano-autrichienne contre la France et la
Russie.
M. di San Giuliano, ministre des affaires
étrangères d’Italie consulta le président du
Conseil.
Le Messagero affirme qu’ils décidèrent
que la guerre n’étant pas défensive, l’Italie
resterait neutre tant que ses intérêts ne se-
raient pas atteints.
Le rapport dans ce sens a été adressé
au roi.
Une communication officielle dit qu'il
l’aurait approuvé.
Un Démenti officieux
Rome, midi.
Une note officieuse déclare inexacte la
nouvelle publiée par certains journaux sui-
vant laquelle l’Allemagne aurait adressé à
la Russie et à la France un ultimatum avec
termes fixés.
L’Etat de Guerre en Allemagne
Six classes appelées
Toutes les communications avec l’Alle-
magne sont coupées : voies ferrées, routes,
télégraphes, téléphones, .sauf du côté de
l’Autriche.
C’est le premier résultatdu Kriegszustand.
Le second est la mobilisation.
Le Temps a poursuivi une enquête sur
tous les points de la périphérie, Belgique,
Hollande, Danemark, Suisse.
Il en résulte que la proclamation du
Kriegszustand nia qu’un but : permettre à
l’Allemagne démobiliser en secret, de telle
sorte que, le jour oirelle lancera l’ordre de
mobilisation, celte mobilisation sera déjà
accomplie.
Dès hier, l’Allemagne a mobilisé six clas-
ses de réservistes par appels individuels.
Les transports de concentration de l'ar-
mée active ainsi portée au pied de guerre
sont déjà commencés.
Ils sont achevés ou à la veille de l’être
non seulement pour les corps d’armée de
couverture, mais encore pour le 7e (Muns-
ter), le 11e (Cassel), le 18B (Francfort).
A l’est de Thionville et Metz, cette con-
centration peut- être chiffrée dès mainte-
nant à 300,000 hommes au minimum.
Les avant-postes allemands ont partout
été portés sur la-ligne frontière elle-même.
Toutes les réquisitions sont achevées.
LE SERVICE POSTAL
I/Âdministratién des Postes a décidé de
laisser les bureaux ouverts dans toute la
France aujourd’hui dimanche.
Le personnel de Paris s’est mis spontané-
ment à la. disposition de l’Administration.
VILLE DU HAVRE
Jpl I Ia_Popnla(ion
CITOYENS,
L’Ordre de Mobilisation générale
vient d’être affiché sur les murs de
notre ville.
L’unanimité de la population Pa
accueilli avec le calme dont elle
ne s’est pas départi pendant ces
jours critiques.
Si des évènements plus graves
encore venaient à se produire, ils
vous trouveraient toujours aussi
fermes et prêts à tous les sacri-
fices que vous demanderait ia
Patrie. „
Ayons confiance dans ses desti-
nées I
Vive la France !
Vive la République!
Le Maire,
MQRGAND.
LES
Lettres psir Su Militaires
Avis relatif à la manière d’adresser
les lettres aux Militaires, et au
retard à prévoir dans l’achemi-
nement des correspondances avec
les Militaires pendant la durée de
la guerre.
Les correspondances adressées à des mi-
litaires pendant la durée de la guerre doi-
vent toujours porter un lieu de destina-
tion.
Pour connaître ce lieu de destination, le
public est prié; de consulter l’affiche spé-
ciale du Ministère de la Guerre apposée
dans les Mairies ou les Bureaux de Posle.
D’autre part, de profondes modifications
ayant été apportées à la marche des trains
affectés au service postal, des retards très
appréciables sont à prévoir dans la trans-
mission des correspondances et particuliè-
rement dans les relations avec les départe-
ment frontières et avec l’Etranger.
muais i uim
par les hommes absents de leur
domicile et non munis de leur
livret individuel pour obte-
nir leuradmission dans
les trains
Les disponibles et réservistes de l'armée
active, armée de terre et armée de mer, les
hommes de l’armée territoriale et de la ré-
serve de cette armée, et les inscrits mariti-
mes âgés de moins de 35 ans, en résidence
hors des limites de la circonscription d'un
quartier d’inscription maritime, qui ne sont
pas munis de leur livret individuel se pré-
senteront au bureau militaire de la gare où il
pourra leur être délivré, après constatation
de leur identité, une autorisation de départ
indiquant la gare où ils devront s’embar-
quer et le jour où ils devront s’y présenter
munis de cette autorisation.
Ils seront admis gratuitement dans les
trains en partance pour le point de mobili-
sation de l’unité à laquelle ils sont affec-
tés.
Par exception, les hommes qui demande-
raient à être dirigés SUF les régions de fron-
tière du Nord et de l’Est ne pourront rece-
voir l’autorisation de départ que jusqu’aux
points extrêmes situés sur la ligne passant
par les gares ci-après : Dunkerque, llaze-
brouck, Lille, Valenciennes, Auhmje (aveu
utilisation de la section Aulnoyé-Maübeu—
ge), llirson, Liart, Charlcville,Verdun, Tout
(avec utilisation delà section Tout Nancy),
Mirecourt, Epinal, Belfort, Montbéliard,
Pontarlier, Bourg, AtnberieU, Aix-les-Bains
(avec utilisation de la section Aix-les-Baüis-
Annecy), Chambéry,, Grenoble-, Gap, Digne,
Nice.
Arrivés dans ces points, ils seront con-
duits par les soins de l’autorité militaire lo-
cale, de la gare au bureau de recrutement,
où il Sera statué de nouveau sur leur situa-
tion.
Les autorisations de départ ne seront va-
lables que dans la gare pôur laquelle elles
seront délivrées. _
Chaque homme conservera d’aiiieurs jus-
qu’à l’arrivée à destination son autorisation
de départ.Ml la présentera en cours de routa
toutes les fois quelle lui sera demandée.
Ils devront se procurer et emporter de»
vivres pour un jour.
Les hommes nui ne pourront justifier de
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Aâainistration, Impressions et Annonces. TEL. 10.47
35, Rua Fontanelle, 35
presse Télégraphique : ILA2TD0LET navre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
REDACTEUR EN CHEF
J.-J, CASPAR - JORDAN
Téléphone l tl.SU
Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fonfenelle - Té!. 7.60
ANNONCES
AU HAVRE..... BUREAU DU JOURNAL, 112, bout* de Strasoourg.
{ L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Lt PETIT HAVRE est désigné puer las Annonças Judiciaires al légales
ABONNEMENTS .jTnqis Mois Six Mois Un Aa 1
Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,j , go »Fr a® P» S
l’Oise et la Somme .....) jj
Autres Départements..1 O Fr. \ fi SO £532 » I
Union Postale |fi© » £5© Fr. -4=0 » !?
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste do Franc» ij
BHfifl fi iSiillP £9 fi ' H JÊK&
COEURS BIEN TREMPÉS
Nous venons de vivre des heures
inoubliables ; hier matin, nous appre-
nions, par le détour de Rome, que
l’Allemagne aurait envoyé un ultima-
tum à la France et à la Russie à pro-
pos de leurs préparatifs militaires ;
au début de l'après-midi on nous an-
nonce brusquement que notre service
téléphonique avec Paris, qui fonction-
nait sans interruption pendant tous
ces derniers jours, est coupé et que
c’est une mesure d'ordre général pour
tout le service privé. L’attente angois-
sante commence ; ce manque de nou-
celles nous apparaît évidemment com-
me le prélude des nouvelles les plus
graves... Enfin, à quatre heures et
demie, nous avons le mot de l’énigme
tragique : l’ordre de mobilisation gé-
nérale est affiché à la Poste et aussi-
tôt monte de la Joule pressée et op-
pressée les cris enthousiastes, et qui
délivrent les poitrines, de « Vive l’Ar-
mée! vive la France ! »
Pas un murmure, pas un regret,
pas une hésitation ! Sans doute notre
population havraise est d’humeur pa-
cifique et jusqu'au dernier moment,
elle a esperé dans le triomphe de la
sagesse et de la paix, mais elle est
patriote avant tout et généreuse ; elle
a compris que la cause de la lointaine
Serbie était la causé du droit et de la
liberté, et que par delà la Serbie et
la Russie c’était la France elle-même
qui était visée et menacée par le ger-
manisme orgueilleux et dominateur t
Partir, se préparer à la guerre ap-
paraît dèa-iars A., nas .concttoysns 'de
toutes conditions comme l’accomplisse-
ment d’un devoir élémentaire. Sans dou-
te, depuis plusieurs jours déjà on y
pensait, onr croyait sansy croire ; mais
l’idée de la guerre qui, semblait-il,de-
vait faire frémir, devenait peu à peu fa-
milière, L’homme qui a le coeur bien
trempé est toujours à la hauteur des
circonstances, les plus soudaines, les
plus extraordinaires, les plus émou-
vantes. Tel qui a l'apparence la plus
modeste fait, quand il le faut, figure
de héros !
IVous ne doutons pas que nous
compterons bientôt parmi les nôtres
beaucoup de héros ; en tout cas, notre
population a prouvé qu'elle a le coeur
bien trempé, par l’accueil simple, di-
gne et résolu qu'elle a fait au décret
de mobilisation.
Nous avons profondément vibré à la
fois d’émotion et d’enthousiasme en
voyant autour de nous comment les
jeunes, ceux qui vont partir dès les
premiers jours, font avec une joie
virile le sacrifice de tous leurs in-
térêts et peut-être celui de leur vie —
et en voyant aussi comment les vieux,
les parents, font avec un désintéresse-
ment absolu lé don de leurs enf ants à
la patrie !
Rompant le silence qui règne entre
Paris et nous, la proclamation du
Président de la République nous est
parvenue au milieu de la nuit. C’est à
la fois un appel au calme et un appel
à l’union qui sera entendu de tous les
Français.
Nous sommes heureux d'y trouver
un dernier espoir de paix puisque le
gouvernement souligne lui-même dans
le texte que « la mobilisation n’est
pas la guerre » et que « dans les cir-
constances présèntei, elle apparaît au
contraire comme le meilleur moyen
d’assurer la paix dans l'honneur. »
M résulte de ce document que VAl-
lemagne n’a pas encore décrété la,
mobilisation générale, mais seulement
l’état de guerre dont nous avons parlé
hier ; il lui est donc encore loisible,
en effet, de ne pas commettre le geste
qui précipitera l’Europe dans la guer-
re la plus formidable de l’histoire.
Mais jusqu’à quel point peut-on espé-
rer que l’orgueil allemand cédera,, à
l’heure où nous en sommes arrivés, de-
vant la fermeté désormais éclatante de
la Triple-Entente? Cependant,tant que
le canon n’aura pas retenti sur notre
frontière de l’Est, nous ferons crédit
à l’humanité la meilleure qui haït les
luttes fraticides et nous attendrons,
comme on 'nousy invite, même contre
tout espérance, l’apparition sur les
nuées qui déjà se teintent de reflets
sanglants, du doux génie de la Paix !
Que notre attente soit vraiment
peur la paix — ou qu’elle soit pour
la guerre — nous sommes en tout
cas prêts désormais et tous l'esprit
tendu vers le même but, l’honneur de>
la patrie. C’est ce qu’a admirable-
ment exprimé la proclamation du gou-
vernement dont nous faisons nôtre la
conclusion émouvante :
« A cette heure, il n’y a plus de
partis ; il y a la France éternelle, la
France pacifique et résolue. Il y a la
patrie du Droit et de la Justice, toute
entière unie dans le calme, la vigi-
lance et la dignité ! »
CASPAR-JORDAN.
L’Affichage île ie
ioillifll iisiili
(De noire Correspondant particulier)
L’IMPRESSION A PARIS
L’affichage de la mobilisation générale a
été accnéiili avec calme et dignité par la po-
pulation parisienne. On s’attendait à cette
grave mesure et l'on était prêt à sabir les
anxiétés et les douloureux sacrifices qu’elle
va imposer.
Des bandes de jeunes gens ont parcouru
les boalevards en chantant la Marseillaise et
en poussant des cris Conspuez Guillaume et à
Berlin.
Ces manifestations ont eu peu de portée
et e’ont produit qu’une médiocre impres-
sion. Nous le répétons, la plupart des Pari-
siens se bornent à avoir nne attitude digne
et résolue. On se préoccupe surtout de i’An-
gleterre. Va-t-elle se mettre en campagne
avec nous, nous donner l'appui de sa Hotte ?
On l’espère et on le souhaite, mais on n’igno-
re pas les nombreuses intrigues allemandes
qui s’agitent autour du roi d’Angleterre et
dont certains journaux anglais servent .les
intérêts.
Quoi qu’il en soit, le patriotisme français
se manifeste de toutes parts. On peut comp-
ter sur lai, on peut compter sur tous.
T. H.
LA SITUATION
DIPLOMATIQUE
L’Enohaîaement des faits
Nous croyons indispensable, pouf l’intel-
ligence de la situation présente, do préciser
l'enchaînement des faits depuis vendredi
après-midi.
Une Concession importante de la Russie
Dans ia journée de vendredi, le gouverne-
ment russe a fait au maintien de ia paix une
notable concession.
A la demanda du gouvernement britan-
nique, il avait en effet accepté une rédac-
tion proposée par l’Angleterre et destinée à
obtenir simultanément l’arrêt des opérations
militaires en Autriche et en Rassie.
C’était là un espoir, sinon nne certitude
d’amélioration.
Dispositions vaguement favorables
à Vienne
En même temps, deux démarches des re-
présentants de l’Autriche à Saint-Péters-
bourg et à Paris, témoignaient sinon d’une
volonté transactionnelle nettement affirmée,
du moins d’une certaine inquiétude, en pré-
sence des menaces de la situation.
L’autriche-Hongrie semblait désirer le suc-
cès des efforts britanniques, sans d'ailleurs
rien taire de précis pour le seconder.
Intervention de T Allemagne
aggravant la situation
C’est à ce moment que l’Allemagne, en-
trant en scène, a pris deux mesures dont
l’unique effet devait être dé rendre la ruptu-
re inévitable.
D’une part, la proclamation du Kri gszus-
tand, qui permet à l’Allemagne de mobiliser
ses réserves secrètement.
D’autre part, l’envoi à la Russie d'un véri-
table ultimatum, ÿfc&tj
Ultimatum allemand à Saint-Pétersbourg
Cet ultimatum invite la Rassie à arrêter
immédiatement sa mobilisation, faute de
quoi l’Allemagne mobilisera.
La réponse devait être fournie hier samedi
à raidi.
La forme de cette démarche prouve que
l'Allemagne désire aboutir à un retas de la
Russie rendu nécessaire par sa forme même.
Démarohe allemande à Paris
Vendredi soir, à 7 heures, l’ambassadeur
d’Allemagne à Paris est venu voir M. Vi-
viani.
Il l’a informé de i’nltimatum adresse à la
Russie
Il lui a demandé quelles étaient les inten-
tions de la France en présence de la mobili-
sation russe.
Il a ajouté qu’il désirerait avoir une ré-
ponse avant nne heure hier samedi.
La visite de IL de Schoen avancée
H. de Schoen est venu à onze heures un
quart an quai d’Orsay.
La conversation qui a eu lieu entre Ini et
H. Viviani n'a pas eu de conclusion posi-
tive.
u MÛ nuu
Par décret du Président de la République, la mobili-
sation des armées de terre et de mer est ordonnée, ainsi
que la réquisition des animaux, voitures, harnais néces-
saires aux compléments de ces armées.
LE PREMIER JOUR DE LA MOBILISATION EST LE
DIMANCHE 2 AOUT 1914
■TOUT'*•FRAN&OS soumis aux obligations militaires
doit, sous peine d’être puni avec toute la rigueur des lois,
obéir aux prescriptions du fascicule de mofoîlisaïion
(pages coloriées placées dans son livret).
SONT VISÉS PAH LE PRÉSENT ORDRE TOUS LES HOMMES non pré-
sents sous les drapeaux et appartenant :
1° A I! A. RUSÉE DE TFEïtI&E, y compris les Trou-
pes coloniales, et les hommes des Services auxi-
liaires. ^
2° A l’ARMElil OIS MER, y compris les Inscrits
maritimes et les armuriers de la marine.
N.-B. — Le premier jour de la mobilisation a com-
mencé ce matin, Dimanche 2 août à minuit une minute
et expirera ce soir à vingt-trois heures cinquante-neuf.
PROCLAMATION
âb Isa,
1ATIBI FRANÇAISE
- Depuis quelques jours, l’état de l’Europe s’est considérablement aggravé. En dépit
des efforts de la Diplomatie, l’horizon s’est assombri ; à l’heure présente, la plupart des
Nations ont mobilisé leurs forces ; même dos pays protégés; par la neutralité ont: cru
devoir prendre celte mesure à titre de précaution. Des puissances dont la législation
constitutionnelle ou militaire ne ressemble pas à la nôtre ont, sans avoir pris un décret
de mobilisation, commencé et poursuivi des préparatifs qui équivalent en réalité, à la
mobilisation même .et qui n’en sont que l’exécution anticipée. La France qui a toujours
affirmé ses volontés„pacifiques, qui a dans des jours tragiques donné à l’Europe des
conseils de modération et un vivant exemple de sagesse, qui a multiplié ses efforts pour
maintenir la paix du monde, s’est elle-même préparée à toutes les éventualités, et a
pris dès maintenant les premières dispositions indispensables à la sauvegarde de son
territoire.
Mais notre législation ne permet pas de rendre ces préparatifs complets s’il n’in-
tervient pas un décret de mobilisation. Soucieux de sa responsabilité, sentant qu’il
manquerait à un devoir sacré s'il laissait les choses en l’état, le Gouvernement vient
de prendre le décret qu’impose la situation.
La Mobilisation n’est pas la Guerre
Dans les circonstances présentes, elle'apparaît au contraire comme le meilleur
moyen d’assurer la paix dans l’honneur.
Fort de son ardent désir d’aboutir à une solution pacifique de la crise, le Gouverne-
ment, à l’abri de ces précautions nécessaires, continuera scs efforts diplomatiques et
il espère encore réussir. Il compte sur ie Sang-froid de cette noble Nation pour qu’elle
ne se laisse pas aller à une émotion injustifiée'. Il compte sur le patriotisme de tous les
Français et sait, qù’il n’en est pas un seul qui ne soit prêt à faire son devoir.
A cette heure, il n’y a plus de partis, il y a la France éternelle, la France pacifique
et résolue. Il y a la Patrie du Droit et de la Justice, tout entière unie dans le calme, la
vigilance et la dignité. _■
Le Président de la République Française,
RAYMOND POLN’CARÉ.
Le Président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, Qr r\
RENÉ VIVIAN!. "H LUVVV y
Le Ministre-de l'Intérieur,
MALVY.
a
Le Ministre de la Guerre, Le Ministre de l'Instruction publique,
MÉ.SSIMY. AUGAGNEUR.
Le Ministre du Commerce, des Postes et Télégraphes, X ;,
THOMSON.
Le Ministre des Colonies,
RAYNAUD.
Le Sous-Secrétaire d'Etat au Ministère Le Sous-Secrétaire d’Etat au Ministère
des Affaires étrangères, de l'Intérieur,
ABEL FERRY. JACQUIER.
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, - Le Ministre des Finances, .
BIENVENU-MARTIN. • NOULENS.
Le Ministre de la Marine,
GAUTHIER. Le Ministre, des Travaux publics,
RENÉ RENOULT.
Le Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, Le Ministre dé lAgriculture,
COUYBA. FERNAND DAVID,
Le Sous-Secrétaire dEtat au Ministère de la Guerre,
LAURAINE.
Le Sous-Secrétaire d'Etat de laMqrine marchands,
AJ AM.
Le Sous-Secrétaire d'Etat atix ’BetflfX-Arls,
DALIMIER.
Le deuxième Entretien de
M. Viviani avec M. de Schoen
D’après les indications recueillies de dif-
férents côtés, M. Viviani dans une seconde
entrevue qu’il a eue dans l’après-midi avec
l’Ambassadeur d’Allemagne, lui aurait dit
au début même de la conversatioa : « Vous
mobilisez, nous le savons ».
L’ambassadeur ayant gardé le silence, le
Président du Conseil ajouta : « Cette attitu-
de de votre gouvernement a dicté la nôtre.
Nous avons été obligés de prendre des pré-
cautions analogues aux vôtres. Nos dispo-
sitions pacifistes demeurent intactes,
nous voulons la Paix, et la meilleure
preuve que je puisse vous donner est
qu’à l'heure présente le parlement
français n’est pas convoqué, ce que,
constitutionnellement, nous serions
obligés de faire si nos inteniions n’é-
talent pas pacifiques. »
« Mais, aurait objecté l’ambassadeur,
des incidents de frontière sont malheureu-
sement à redouter I »
« Gomment pouvez-vous supposer pa-
reille chose? aurait répondu M. Viviani,
puisque nos troupes sont à huit ki lomètres
de la frontière et que nous sommes de ce
fait exposés à la violation de notre terri-
toire.
» II n’y a pas, je crois, au monde une
autre puissance qui aurait consenti à
agir de la sorte. »
M. Viviani aurait fait constater, par con-
tre, que les troupes allemandes se trouvent
au pied du poteau marquant la frontière et
il en aurait conclu que si des incidents ve-
naient à se produire ils ne pourraient être
provoqués que par des forces militaires al-
lemandes.
M, de Sehoen devait revoir M. Viviani
dans la soirée.
UN ULTIMATUM
Rome, 11 heures matin.
Selon le Messaggero, l’ambassadeur d’Alle-
magne a rendu visite hier au ministre des
affaires étrangères lui annonçant que l’Alle-
magne avait adressé, en meme temps, un
ultimatum à la Russie et à la France
Elle demande à la première de démobiliser
dans les douze heures sous peine de mo-
bilisation allemande.
Elle demande à la seconde de dire, dans
les dix-huit heures, si elle restera neutre
dans le conflit russo-allemand.
L’ambassadeur demanda quelle serait
l’attitude de l’Italie dans une guerre ger-
mano-autrichienne contre la France et la
Russie.
M. di San Giuliano, ministre des affaires
étrangères d’Italie consulta le président du
Conseil.
Le Messagero affirme qu’ils décidèrent
que la guerre n’étant pas défensive, l’Italie
resterait neutre tant que ses intérêts ne se-
raient pas atteints.
Le rapport dans ce sens a été adressé
au roi.
Une communication officielle dit qu'il
l’aurait approuvé.
Un Démenti officieux
Rome, midi.
Une note officieuse déclare inexacte la
nouvelle publiée par certains journaux sui-
vant laquelle l’Allemagne aurait adressé à
la Russie et à la France un ultimatum avec
termes fixés.
L’Etat de Guerre en Allemagne
Six classes appelées
Toutes les communications avec l’Alle-
magne sont coupées : voies ferrées, routes,
télégraphes, téléphones, .sauf du côté de
l’Autriche.
C’est le premier résultatdu Kriegszustand.
Le second est la mobilisation.
Le Temps a poursuivi une enquête sur
tous les points de la périphérie, Belgique,
Hollande, Danemark, Suisse.
Il en résulte que la proclamation du
Kriegszustand nia qu’un but : permettre à
l’Allemagne démobiliser en secret, de telle
sorte que, le jour oirelle lancera l’ordre de
mobilisation, celte mobilisation sera déjà
accomplie.
Dès hier, l’Allemagne a mobilisé six clas-
ses de réservistes par appels individuels.
Les transports de concentration de l'ar-
mée active ainsi portée au pied de guerre
sont déjà commencés.
Ils sont achevés ou à la veille de l’être
non seulement pour les corps d’armée de
couverture, mais encore pour le 7e (Muns-
ter), le 11e (Cassel), le 18B (Francfort).
A l’est de Thionville et Metz, cette con-
centration peut- être chiffrée dès mainte-
nant à 300,000 hommes au minimum.
Les avant-postes allemands ont partout
été portés sur la-ligne frontière elle-même.
Toutes les réquisitions sont achevées.
LE SERVICE POSTAL
I/Âdministratién des Postes a décidé de
laisser les bureaux ouverts dans toute la
France aujourd’hui dimanche.
Le personnel de Paris s’est mis spontané-
ment à la. disposition de l’Administration.
VILLE DU HAVRE
Jpl I Ia_Popnla(ion
CITOYENS,
L’Ordre de Mobilisation générale
vient d’être affiché sur les murs de
notre ville.
L’unanimité de la population Pa
accueilli avec le calme dont elle
ne s’est pas départi pendant ces
jours critiques.
Si des évènements plus graves
encore venaient à se produire, ils
vous trouveraient toujours aussi
fermes et prêts à tous les sacri-
fices que vous demanderait ia
Patrie. „
Ayons confiance dans ses desti-
nées I
Vive la France !
Vive la République!
Le Maire,
MQRGAND.
LES
Lettres psir Su Militaires
Avis relatif à la manière d’adresser
les lettres aux Militaires, et au
retard à prévoir dans l’achemi-
nement des correspondances avec
les Militaires pendant la durée de
la guerre.
Les correspondances adressées à des mi-
litaires pendant la durée de la guerre doi-
vent toujours porter un lieu de destina-
tion.
Pour connaître ce lieu de destination, le
public est prié; de consulter l’affiche spé-
ciale du Ministère de la Guerre apposée
dans les Mairies ou les Bureaux de Posle.
D’autre part, de profondes modifications
ayant été apportées à la marche des trains
affectés au service postal, des retards très
appréciables sont à prévoir dans la trans-
mission des correspondances et particuliè-
rement dans les relations avec les départe-
ment frontières et avec l’Etranger.
muais i uim
par les hommes absents de leur
domicile et non munis de leur
livret individuel pour obte-
nir leuradmission dans
les trains
Les disponibles et réservistes de l'armée
active, armée de terre et armée de mer, les
hommes de l’armée territoriale et de la ré-
serve de cette armée, et les inscrits mariti-
mes âgés de moins de 35 ans, en résidence
hors des limites de la circonscription d'un
quartier d’inscription maritime, qui ne sont
pas munis de leur livret individuel se pré-
senteront au bureau militaire de la gare où il
pourra leur être délivré, après constatation
de leur identité, une autorisation de départ
indiquant la gare où ils devront s’embar-
quer et le jour où ils devront s’y présenter
munis de cette autorisation.
Ils seront admis gratuitement dans les
trains en partance pour le point de mobili-
sation de l’unité à laquelle ils sont affec-
tés.
Par exception, les hommes qui demande-
raient à être dirigés SUF les régions de fron-
tière du Nord et de l’Est ne pourront rece-
voir l’autorisation de départ que jusqu’aux
points extrêmes situés sur la ligne passant
par les gares ci-après : Dunkerque, llaze-
brouck, Lille, Valenciennes, Auhmje (aveu
utilisation de la section Aulnoyé-Maübeu—
ge), llirson, Liart, Charlcville,Verdun, Tout
(avec utilisation delà section Tout Nancy),
Mirecourt, Epinal, Belfort, Montbéliard,
Pontarlier, Bourg, AtnberieU, Aix-les-Bains
(avec utilisation de la section Aix-les-Baüis-
Annecy), Chambéry,, Grenoble-, Gap, Digne,
Nice.
Arrivés dans ces points, ils seront con-
duits par les soins de l’autorité militaire lo-
cale, de la gare au bureau de recrutement,
où il Sera statué de nouveau sur leur situa-
tion.
Les autorisations de départ ne seront va-
lables que dans la gare pôur laquelle elles
seront délivrées. _
Chaque homme conservera d’aiiieurs jus-
qu’à l’arrivée à destination son autorisation
de départ.Ml la présentera en cours de routa
toutes les fois quelle lui sera demandée.
Ils devront se procurer et emporter de»
vivres pour un jour.
Les hommes nui ne pourront justifier de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.61%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.61%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172214w/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172214w/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172214w/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172214w
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172214w
Facebook
Twitter