Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-30
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juillet 1914 30 juillet 1914
Description : 1914/07/30 (A34,N12045). 1914/07/30 (A34,N12045).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172211r
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
je^^^__SJjjjlM^-fflTI(WDB iA'nw — 5 Centimes (& Pagès» jeudi S# Miel m4
AÜBinùtfal«ur - Délégué - Gérunl
P O. RANDOLET ^
AfliInistraliM, Imprsssioas si Animes, TÉL. 10.47
35, Rue Fonteaelle, 35
Adressa Télégraphique : EANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
S.-J. CASPAR «JORDAN
Téléphone s |-&,So
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Té!. 7.80
1ANNOJ1MÜ1Ü»
< le Journal.
AU HAVRE. .',7'." BUEEATJ DU JOURNAL 112, bout 1 de Strasbourg.
( L'AGENCE HAVAS, 6, place de la Bourse, est
A PARIS......., J seule chargée de recevoir le* Annonces pour
Le PETIT HAVRE est désigné pose las Annonces Judiciaires et légales
asBawintwwiniiMUBMBMMaBMMBBiMUMaawgBMiBBaBMBmaEnmmrarBmirriraniMg
| ABONNEiV!£NT3 ■ TROIS' MOISJ SIX ROIS UH AI»
g Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure J m _
I l’Oise et la Somme \ ’*■ 50 » Fr. » » Fr.
B Autres Département........... «t ev ! % „ ,
JJ Union Postale 10 » |£ÊO Fr. 40 »
|) On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Posta ae Franco
LA QUERRE AÜSTRO - SERBE
SOYONS CALMES
Dans les circonstances critiques que
nous traversons, lopinion française,
dans son ensemble, afait preuve d’une
belle unanimité et d'un beau courage.
L'Etranger, qui avait peut-être trop
tablé sur nos divisions intestines, a le
spectàcle d'une nation Universellement
'indignée du défi outrageant que l’Au-
triche a porté au droit des gens. La
générosité de notre race, qui s'est tant
de fois manifestée dans le passé à
l’égard des faibles, nous a porté à en-
visager tout de suite notre participa-
tion possible à la guerre la plus for-
midable qtti se sqit vue, et cela pour
venir au secours d’un peuple lointain
dont beaucoup d’entre nousfiq savent,
à petr-prês rien.
Cette indignation et cette abnéga-
tion nous honorent, mais il ne faudrait
cependant pas que cpla nous fasse per-
dre de vue la réalité ; nous ne sommes
pas encore partis en guerre et rien ne
prouve que l’on fasse appel à notre gé-
néreux concours.
! Une partie de la population, dans
notre ville comme ailleurs, semble
croire que « c’est déjà arrivé » et réali-
se au petit pied la « mobilisation »
pour son propre compte, ce qui n’est
pas sans jeter de ta perturbation dans
la vie publique.
Nous n’en sommes heureusement
pas encore là ; que chacun reste à sa
place et ne change rien à ses habitu-
des.
Notre vie privée est sans doute
atteinte dans sa quiétude, mais nul-
lement dans ses intérêts, si seulement
nous restons calmes. Nous en sommes
simplement au moment oit te gouver-
nement doit p rendre esria ihes mesu-
res de prudence, et nous n’avons qu’à
nous en remettre avec confiance en
lui, d’autant plus qu’il est maintenant
au complet après le retour triomphal
du Président de la République.
La réalité c’est que l’Autriche-Hon-
grie a déclaré la guerre à la Serbie,
que la guerre est commencée, c’est,
comme on le verra aux dernier es nou-
velles, que Belgrade a été attaquée
hier et que les Serbes ont essayé de
faire sauter le pont sur la Save qui
donne la clef de la ville.
La réalité c'est que T Allemagne n’a
pas adhéré au projet de médiation
de sir Edward Grey, qui se trouve ain-
si abandonné.
Ces réalités là sont certes graves,
mais la réalité, c’est aussi que la Rus-
sie. tout en prenant ses précautions,
reste encore en relation courtoise avec
T Autriche-Hongrie ; des communiqués
fplus ou moins officiels indiquent, en
tout cas, que le gouvernement de Saint-
Pétersbourg ne veut pas brusquer les
choses et préfère négocier.
A l’oCeasion des manifestations en
faveur de la Serbie, il a déclaré tex-
tuellement qu’il espérait que « cette
expression des sentiments du peuple
ne sera nullement considérée comme
teintée de défaveur à l'encontre de
puissances avec lesquelles la Russie vit
en paix et jdésire vivre en paix immua-
blement ». On annonçait hier qu’il
aurait obtenu de l’Autriche la décla-
ration que l’intégrité du territoire
serbe serait respectée ; nous pensons
que cela doit s’entendre « au moment
du règlement final, après la guerre ».
En tout cas, un fait est désormais
acquis, c’est que ee n’est pas le début
des hostilités austro-serbes qui doit
déclancher l’intervention russe, en-
traînant la nôtre, puisqu'elle ne s’est
pas produite. Le moment fatal est re-
culé ; jusqu’à quand ? Jusqu'au jour
oû l'Autriche victorieuse, si elle doit
l’être, abusera d’une façon particu-
lièrement scandaleuse de sa force ?
Ou bien jusqu’au jour où, la guerre
finie, elle manifestera des exigences
draconiennes ?
Nous ne savons, mais te temps, qui
pdsêe-èst toute profit pour la diploma-
tie qui, même au travers de la guerre
actuelle, cherche à sauvegarder la
Serbie et l’équilibre européen sans
amener une conflagration générale,
Ce que nous devons souhaiter, c'est,
d'une part, que l’attitude ferme de la
Triple-Entente, serrant ses rangs et
dénombrant ses forces, en impose bien-
tôt à l’Autriche et à ceux qui la con-
seillent — et c’est, d’autre part, que
le rétablissement delà paix, que nous
souhaitons certes de tout coeur, se fasse
dans des conditions qui assurent à la
malheureuse Serbie le maintien inté-
gral de son indépendance et de sa di-
gnité,
CASPAR.JOIIDAN.
la Proclamation do François-Joseph
à son Peupla
L’empereur d'Autriche a adressé au mi-
nistre président une lettre autographe an-
nonçant le commencement de l’état de guer-
re et ajoutant : >
« Dans cette heure grave, j’éprouve le be-
soin de m’adresser à mes peuples aimés.
» Je vous charge en conséquence de pu-
blier le manifeste renfermé sons ce pli :
» A mes peuples t
» Ce fut mon désir le plus ardent de con-,
sacrer les années qui me sont encore desti-
nées par la grâce de Dieu, àuxoeuvres'de
paix, et de préserver mes peuples des graves
sacrifices et des charges de la guerre.
» La Providence en a décrété autrement.
Les agissements d’un adversaire plein de
haine me forcent, après de longues années
de paix, à prendre l’épée pour sauvegarder
l’honneur de ma monarchie, pour la protec-
tion de son prestige, de sa position, de sa
puissance, pour la sûreté de ses posses-
sions.
» Avec ingratitude et vite oublieux, le
royaume de Serbie, qui fut appuyé et favori-
sé depuis les premiers débuts ae son indépen-
dance étatique, jusqu’aux temps les plus ré-
cents par mes ancêtres et par moi, entré
déjà, il y a des années, dan 1 a voie d’une
hostilité ouverte contre l’Autriche-Hon-
gtie.
» Lorsqu’après trente années d’une oeuvre
pacifique, pleine de prospérité, en Bosnie-
Herzégovine, j’étendis mes droits de souve-
raineté sûr ces pays, cette mesure produisit
dans le royaume de Serbie, dont les droits
ne furent aucnnement violés, un éclat de '
passion effrénée et de la haine-la plus achar-
née. Mon gouvernement fit alors nsage du
beau privilège du plus fort, et, inspiré par
une extrême indulgence et par la, clémence,
ne demanda à la Serbie qu’une réduction de
son armée sur l'effectif de paix, ainsi que la
promesse qu’elle suivrait dans l’avenir la
route de la paix et de l’amitié.
» Mon gouvernement, inspiré par le même
esprit de modération, se borna à la sauve-
garde des plus importantes conditions de la
vie de la Monarchie. Lorsque la Serbie, il y a
deux années, se trouva au combat avec
l’Empire de Turquie, c’est à cette attitude
que la Serbie a dû en première ligae, de
pouvoir atteindre le but de la guerre. L’es-
poir que le royaume serbe apprécierait la
longanimité et l’amour de la paix de mon
gouvernement et tiendrait sa parole ne se
réalisa pas.
» La haine contre moi et contre ma maison
l’enflamme toujours plus et l’effort se mon-
tre toujours plus clairement d'enlever par la
violence des territoires inséparables de l’Au-
triche - Hongrie. Les agitateurs criminels
franchissent la frontière pour saper la base
de l’ordredans i’Etat an sud-est de la Monar-
chie, pour ébranler dans sa fidélité à la dy-
nastie et à la patrie le peuple auquel je.voae,
en un amour paternel, ma pleine solficitnde,
pour égarer la jeunesse adolescente et l'inci-
ter à des actes scélérats de démence et de
haute trahison,
» Une série d’attentats, une conspiration
préparée et exécutée méthodiquement, dont
Ta réussite épouvantable m’a frappé an coeur
moi et mes peuples fidèles, forme la trace
sanglante et très visible de ces machina-
tions secrètes, qui ont été mises en oeuvre
et menées par la Serbie.
» Il tant mettre nn terme à ces agissements
insupportables, il faut faire cesser les pro-
vocations continuelles de la Serbie, si l’hon-
neur et la dignité de ma monarchie doivent
rester intactes et si son développement poli-
tique, économique et militaire doit être pré-
servé d'an ébranlement constant.
» Eu vain, mon gouvernement a entrepris
encore une dernière tentative pour attein-
dre ce but par des moyens pacifiques et pour
déterminer la Serbie à revenir sur son atti-
tude par un avertissement sérieux ; la Ser-
bie rejette les demandes modérées et justes
de mon gouvernement et refuse de remplir
les devoirs dont l’accomplissement forme
dans la vie des peuples et dès Etats la base
naturelle et nécessaire de la paix.
» Je dois donc m’occuper de créer, par la
force des armes, les garanties indispensables
qui doivent assurer a mes pays le calme in-
térieur et une paix durable à l’extérieur.
» Dans cette heure grave, j'ai nieine cons-
cience de tonte la portée de ma décision «t
de ma responsabilité devant le Tout-Puis-
sant.
» J'ai tout examiné, tout considéré, c*est
avec une conscience sereine qne j’entre
dans la voie que le devoir m’indiqne. Je me
confie dans mes peuples qui, dans tontes les
tempêtes, se sont ralliés toujours prêts aux
pins grands sacrifices pour l’honneur, 4a
grandeur et la puissance de la patrie.
» Je me confie dans l’armée de i’Autri-
che-Hongrie vaillante et remplie d’un en-
thousiasme plein de dévouement et je me
confie dans le Tout-Puissant qui accordera
la victoire à mas armes. »
Causes de guerre
A toutes les raisons politiques qne l’on a
données de la déclaration de guerre il con-
vient d’ajouter celles qui sont données en
Autriche dans le monde des affaires :
« Il fant en finir, entend-on dire non seu-
lement dans les milieux militaires mais en-
core dan3 ie monde des affaires qui, ordinai-
rement est pacifique par nature.
» Notre intérêt est d’en appeler aux ar-
mes pour mettre un terme à cette situation
qai dure depuis deux ans et qui est pour
notre crédit public et privé la plus rude des
épreuves.
« Nous ne pouvons ni démobiliser ni sou-
tenir longtemps au point de vue financier
une nouvelle mobilisation.
» Il faut que ia Serbie — sans parier d’au-
tres motifs de politique ou de prestige —
cesse d’être une continuelle cause de pertes
pour l’Autriche financière et économique. »
Ea Hongrie, pays agricole, ou aurait pré-
féré que la solation militaire fût différée, à
cause des moissons ; mais en principe il n’y
a à Budapest comme à Vienne qu’une voix :
solation par les armes.
LES HOSTILITES
Les Autrichiens bloquent Antmri
Londres, 23 juillet.
On mande de Durazzo au Times :
Les Autrichiens ont bloqué le port mon-
ténégrin d’Antivari.
Un Bourgmestre est arrêté
Vienne, 29 juillet.
Les journaux annoncent l’arrestation, à
bord d’un bateau du Lloyd, du bourgmestre
de Raguse.
Les motifs de l’arrestation ne sont pas in-
diqués.
Le Pont de Belgrade détruit
Yicimt/, 27 Juillets ~-
* Les Serbes ont ce matin à 1 h. 1/2 fait
Sauter le pont qui réunit Semlin à Bel-
grade .
L’infanterie et l’artillerie ont ensuite ti-
ré, en même temps que les Monotors du
Danube, sur les positions serbes, situées
au delà du pont.
Les Serbes se sont retirés.
Les pertes des Autrichiens sont insigni-
fiantes.
DJUX bateaux coalés
Vienne, 29 juillet.
Un petit détachement du génie a réussi,
hier, avec l’aide des douaniers, à s’emparer
de deux vapeurs serbes, chargés de mines
et munitions.
La lutte a été courte, mais violente.
Les soldats du génie et les douaniers se
sont rendus maîtres des équipages des ba-
teaux serbes, supérieurs en nombre.
Ils ont saisi ces bateaux et leurs dange-
reuses cargaisons.
Les Monténégrins seraient entrés en Bosnie
Berlin, 23 juillet.
Suivant une dépêche parvenue à Vienne,
-de Foca (Bosnie méridionale), les Monté-
négrins auraient franchi la frontière.
l'AGTIOMMÔMATPE
Un communiqué russe
Les journaux de Saint-Pétersbourg pu-
blient le communiqué officiel suivant :
Les nombreuses manifestations patriotiques qui'!
se sont produites ces jours derniers, tant dans la
capitale que dans d’autres villes de l’èmpire, t
prouvent que la politique ferme et paisible, de la
Russie a trouvé un écho sympathique dans les
masses profondes.de la population. Le gouverne-
ment espère toutefois que cette expression des
sentiments du peuple ne sera nullement considé-
rée comme teintée de défaveur a l’encontre de
puissances avec lesquelles la Russie vit en paix
et désire vivre en paix immuablement. Tout en
puisant sa force dans l’élan de l’esprit populaire
et en invitant ses sujets à conserver la réserve et
le calme, le gouvernement impérial continue S
veiller à la dignité et aux intérêts de la Russie.
Déclaration Officielle de l’Autriche
L’Autriche respecterait le Territoire Serbe
Saint-Pétersbourg, 29 juillet.
Vers midi et demi, le gouvernement rus-
se a été informé officiellement que l’Autri-
che respectera l’intégrité du territoire ser-
be et qu’elle désire même s’abstenir d’oc-
cuper Belgrade. (L’Information).,
L’Allemagne décline la Conférence à quatre
L’Allemagne ne vent pas participer à la
médiation à quatre proposée par l’Angleterre.
La Gazette de Cologne reçoit de Berlin l’expli-
cation officieuse qu’on va lire, et qui équi-
vaut à un déclinatoire, puisqu’elle se borne
à recommander d’agir par la voie diplomati-
que ordinaire.
On accueille ici avec salnfadion le fait que la
pensée d'une médiation due à l’initiative de Sir
Edward Grey ait pris maintenant une forme offi-
cielle.
Mais il y a lieu de se demander si, comme or-
gane de médiation, une conférence des quatre
grandes puissances représente le moyen le plus
approprié. Sans doute, on convient généralement
que l’on ne peut pas exposer devant la réunion
d une conférence les détails du conflit austro-
serbe, qui ne regarde que ces deux Etats.
Quant au réglement en temps utile des difficu’tés
pouvant surgir entre l’Autriche et la Russie, la
question se pose nécessairement de savoir si les
deux gouvernements veulent confier à une confé-
rence de quatre grandes puissances une médiation
officielle. Pour la réussite de cette médiation, it
paraît plutôt indiqué de donner la forme la pins
simple aux moyens employés dans ce but, et de
recourir dans les rapports avec les capitales des
empires intéressés aux discussions et aux in-
fluences diplomatiques habituelles, afin d'arriver
par ce procédé médiateur au résultat désiré de
toutes parts.
Si l’on avait recours â Celle voie, l’Allemagne
ne manquerait pas de continuer de donner aux
m^saness occidentales la collaboration dont elle
a déjà fait preuve.
La Rassis et l’Allemagne
-Une dépêche de Londres dit que le gouver-
nement russe a confirmé au gouvernement
anglais que les négociations^directes avec
l’Autriche n’ayant pas abouti et ne pouvant
manifestement aboutir, il adhérait sans ré-
serve à la proposition initiale de sir Edward
Grey, c’est-à-dire une intervention des qua-
tres puissances.
Aucun changement dans l’attitude de j'Al-
lemagne. Elle proteste de son désir de voir
la médiation des puissances réussir, mais
elle semble très p9u disposée à intervenir
personnellement et effectivement à Vienne,
Le Conseil des Ministres Britanniques.
Londres, 29.j,aille!,
Un Conseil des ministres a été tenu ce
matin, à 11 h, 30.
Sir Edward Grey est arrivé 20 minutes
en retard.
Ce retard est dû à la visite que lui a faite
l’ambassadeur d’Allemagne,
LES PUISSANCES
L’Escadre anglaise à Malte
Malte, 29 juillet.
j L’escadre anglaise de ia Méditerranée ve-
.liant du Levant, a reçu l’ordre d’opérer sa
(concentration à Malte, demain jeudi au 'Tien'
'de vendredi.
L'Attitude de la Rassis
Saint-Pétersbourg, 29 juillet.
La Banque d’Etat a élevé son taux de
l’escompte à 11/2 0/0.
L’état de protection renforcé est substitué
à l’état de protection extraordinaire dans la
ville eUe district de Yalta.
Les ouvriers de Libau ont cessé la grève.
Vienne, 2Ô juillet.
Les journaux annoncent que la Russie
n’a fait jusqu’ici aucune démarche «diplo-
matique formelle.
Le bruit qui a couru que la Russie ferait
une déclaration de neutralité au cas où
l’Autriche s’engagerait à ne viser aucune
conquête territoriale, paraît infondé.
Déclarations de la Roumanie
Le correspondant du Temps à Bucarest
tient de sourde sûre qne l’attitade de la Rou-
manie d’après les déclarations faites par ses
représentants auprès des diffarentps puis-
sances sera la suivante :
1° Intervention militaire en faveur de la
Serbie si la Bulgarie intervient ;
2<> Intervention militaire s’il était porté
atteinte à l’intégrité territoriale de là Serbie;
3° Dans le conflit austro-serbe neutralité
sous réserve des deux clauses précédentes.
Le gouvernement roumain a lait connaî-
tre également qn’il s’était mis d’accord sur
ces différents points avec le gouvernement
heilénique.
LE RETOUR
do Président É]aRéj)Éliijii<
Le pavillon présidentiel
salué par un torpilleur allemand
Un torpilleur allemand dont on n'a pu (ira
ni ie numéro ni le nom, probablement la
Magdebourg, bien avant d’arriver à la hauleuà
de la baie de Kiel, a passé à onze heures de
matin à un mille environ de la France pat
bâbord, flisant ronte en sens contraire.
Il a salué de 21 coups de canon ,1e pavit
ion présidentiel.
Le Jean-Bart& rendu le salut.
A Dunkerque
La division navale présidentielle compre-
nant les cuirassés France et Jean-Bart a passé
hier matin an large de Calais à sept heure»
on quart. Le cuirassé Jean-Bart a continué
dans la direction de l’Ouest, faisant route stir
Cherbourg, alors que la France continuait
sur Du» kerque où elle a mouillé à huit heu-
res et demie.
A neuf heures, MM, Poincaré et Vivian!
débarquaient ht prenaient passage sur ie
remorqueur Boulonnais, à bord auquel se
trouvaient MM. René Ranonlt, ministre des
travaux publics, et Abel Ferry, sous-secré-
> taire d’Etat aux affaires étrangères, arrivés
le matin à Dunkerque ; Trépont, préfet ; de
Lavenay, sous-préfet ; Terquem, maire ;
Trystram, sénateur; Deiosse, Gochin, dé-
putés.
La foule, massée sur les jetées, a longue-
ment acclamé le chef de i’Etat.
A neuf heures quarante-cinq le train pré<
sidentiel, qui avait été garé à proximité d<
l’écluse Trystam, est mis en route vers P»
ris.
L'arrivée à Paris
Le président de la République, accompa-
gné de M. Viviani, président do Conseil et
ministre des affaires étrangères, est arrivé à
Paris hier après-midi à 1 b. 20. La popnià-
tion parisienne a salué son retour par uns
manifestation extrêmement chaleureuse.
M. Maurice Rairès, député de Paris, prési-
dent de la Ligue des patriotes, avait tait pu-
blier une note invitant ses amis à recevoir
dignement le chef de i’Etat. Mais on ignorait
totalement à ce moment i’henre de l’arrivée
dé M. Raymond Poincaré à Pajris. Hier ma-
tin on annonça d’abord sûn retour pour dix
heures et demie, puis pour onze heures et
demie. Enfin, à la fin de la matinée, on ap-
prit que le cuirassé France, ayant été retardé
dans sa traversée par un épais brouillard, ie
train présidentiel n’arriverait en gare do
Nord qu’à i b. 20. Cette imprécision rendit
donc tonte manifestation concertés impossi-
ble et cependant ie président de la Républi-
que fut acclamé par une foulé immense et
dont les manifestations d'enthousiasme offri-
rent un caractère particulièrement tou-
chant.
Un service d’ordre assez important avait
été établi aux abords de la- gare du Nord par:
MM. Chanot, directeur, et Guichard, sou?-di-
recteur dé la police municipale.
Parmi.les personnalités attendant le chef
de i’Etat on remarquait la plupart des mem-
bres du gouvernement : MM. Bienvenu-Mar-
tin, Gauthier, Augagneur, Fernand David,
Jacquier, Lauraine, Dalimier ; Isvolski, am-
bassadeur de Russie à Paris ; Pichon, secré-
taire générai civil de la présidence /Gros,
secrétaire particulier de M. Poincaré ; Ihr-
rès, Bienaimé et Gaiii, députés de Paris :< le
général Florentin, grand-chancelier de ia
Légion d’honneur ; le général Michel,, gou-
verneur militaire de Paris ; MM, Delanhey,
préfet de ia Seine ; Hennion, préfet de poli-
ce, etc. La Compagnie dn chemin de fer du
Nord était représenté par MM. Marcel Grioiet
et Lisie, administrateurs délégués du Conseil
d’administration ; Sartianx. ingénieur en
cl:ef de l’exploitation ; Piéron, ingénieur en
chef des services actifs ; Boutilher, secré-
taire, et les hauts fonctionnaires de la COIÜT
pagnie.
Dés que le train eut stoppé, le président
de ia République et M. Reno Viviani dtsoea-
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
pf META.TJ3C
( LONDRES, 29 Juillet. Dépêche de 4 h. 30
' TON COURS HAUSSE BAI*®
i CUIVRÉ . \ ——
'Comptant .J s67 10/- •/- 12/6
Ï3moiS.....j 4 88 10/- -/- 7/6
i ETAIN
jfcomptant ..$ 1 135 10/- -/- 30/-
^ mois soutenu 1138 10/_
f FER./, .
Comptant.. ea!ffle. fit/3 -/- -/-
a mois..... i «i/6 -/- -/-
{ Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 28 juillet 1914. .
i NEW-YORK, 29 JUILLET
f Coton* t juillet, hausse 9 points ; août,
^fausse 12 points; octobre,hausse 12 points;
janvier, hausse il points. — Très soutenu.
> inchangé à hausse 6 points.
1 NEW-YORK, 29 JUILLET
JT , ‘ i. u ion t. rttcnuT
cuivre Standard disp. 13 — 13 —
1 — septembre.... 13— 13 —
Amalganiat. Cogi... S8 1/2 59 1/8
L CHICAGO, 29 JUILLET
Jf - H ; C. DÇ JOOB v.'- C. PRECBD
Blé BUT...... Septembre S31/» 92 3/8
LT ....ri’ Décembre #1 »/» *6 3/8
lur.;..,' septembre 7i »/» 71,7/g
A-JTA .. v •• Décembre 61 »» 61 3/4
viliHjpux sBr, Septembre io 01 10 22
Dptobra,. . 1020 10 do
C0NSEI4 DES MINISTRES
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier soir, à S h. 30, à l’Elysée,
sous la présidence de M. Poincaré.
La délibération s’est prolongée jusqu’à
7 h. 13 ; elle a porté exclusivement sur la si-
tuation extérieure.
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
réuniront à nouveau ce matin, à 9 h. 1/2, en
Conseil, à l’Elysée, sous la présidence de M.
Poincaré.
M. Viviani a conféré hier soir à dix heures
au ministère de l'intérieur avec plusieurs de
ses collègues du Cabinet ; il a été reçu à la
fin de la soirée par le président de la Répu-
blique.
M. POINCARÉ N’IRA PAS DANS LES
ALPES
La situation extérieure nécessitant là pré-
sence à Paris dn président de la République,
M. Poincaré se trouve dans l’obligation de
renoncer cette année au voyage projeté dans
les Alpes.
AXJ MAROC
Nouvelle rencontre
TANGER. — On mande de Kenitra que dans :
une rencontre avec de nombreux groupes
venant de la direction d’Abdersan, nous-
avons en douze sénégalais et nn européen,,
tués et qnatro blessés dont nn officier et nn,
sous-officier.
Les Zaiang ont été dispersés avec des per-
tes sensibles.
LA GUERRE AUSTRO-SERBE
La Mobilisation serbe
SALONIQUE. — La mobilisation de ia Vieille-
Serbie se termine aujourd'hui ; celle de la
Nouvelle-Serbie commence.
Tonte la Serbie est eu état de siège.
La division de Monastir a été transférée à
Istip pour garder la frontière.
Le prince Alexandre est arrivé à Usknb.
L’Attaps de Belgrade
BUDAPEST, 29 juillet.— Oa annonce que la
nuit dernière, les Serbes ont essayé de faire
sauter e pont reliant Belgrade à Semlin.
Qaatre monitores autrichiens ont alors
commencé à bombarder la citadelle de Bel-
grade, mais la ville a été épargnée jrysq.v’jci.
Les troupes serbes ont répondu au feu des
monitores autrichiens qui n’ont éprouvé au-
cune perte.
Le pont est endommagé au point que les
troupes peuvent encore ie traverser mais
non plus’les trains.
LONDRES, 30 juillet. — Selon une dépêche
de Vienne au Daily Mail, le feu des monito-
res autrichiens aurait, dans ia nuit dn 28 au
29, détruit la vieille citadelle et endommagé
ie Palais Royal.
Des incendies se seraient déclarés dans
Belgrade.
BERI.IN, 30 juillet. — Des nouvelles de Bu-
dapest prétendent que les Autrichiens se se-
raient emparés de Belgrade après nn bom-
bardement.
On n’a aucune confirmation de ce bruit,
qui doit être accueilli sous toutes ^réserves.
Les réservistes autrichiens
rejoignent leurs corps
LONDRES. •*» 1,200 réservistes autrichiens
ont déjà quitté l’Angleterre pour rejoindre
l’anaee autrichienne,
Entretiens diplomatiques
Dis sa rentrée à Paris, M. Viviani, prési-
dent du Conseil, a eu des entretiens avec M.
de Schoen, ambassadeur d’Allemagne à Paris
et à deux reprises, avec M. Iswolski, am-
bassadeur de Russie.
Les Ambassadeurs de la Triple-Entente
sont reçus par M. di San Quilia.no
ROME. — Le roi après avoir assisté au ser-
vice anniversaire célébré à la mémoire du
roi Humbert, a reçu le président du Conseil
et le ministre do la guerre.
Les ambassadeurs de France, d’Angleterre
et d) Russie ont été reçus séparément par ie
marquis di San Guiliano ; il a eu un long en-
tretien avec chacun d’enx.
La transmission de toutes les nouvelles
concernant des mouvements de troupes ou
des mouvements de navires de guerre est
interdite.
Ce qu’on dit dans les Milieux
Diplomatiques de Vienne
VIENNE, 29 juillet. — Aujourd'hui a eu
lieu entre les ambassadeurs des cinq puis-
sances' suivantes : France, Russie, Angle-
terre, Allemagne et Italie nn très actif
échange de vues.
On admet ce soir que la déclaration de
guerre faite hier, après que le comte Berch-
told eut connaissance de la proposition de
Sir Edward Grey, enlève & cette dernière
presque toutes les chances do succès.
Les efforts actuels de ia diplomatie ten-
dent & amener un échange de vnes direct
entre Saint-Pétersbourg et Vienne an sujet
dn conflit austro-serbe.
La Russie ne serait pas opposée & un
échange de vues. Par contre, le cabinet de
Vienne qui çonsidère aujourd’hui, comme
hier, qne le conflit austro-serbe comme use
affaire qui n’intéresse que l’Autriehe-IIongrie
et la Serbie, a refusé d'y adhérer.
Ou demandera donc incessamment à l’Al-
lemagne d’nser de toute son influence pour,
faire admettre à l’Autriche-Hongrie le prin-
cipe de négociations directes entre Saint-Pé-
tersbourg et Vienne.
L'Impression dans les Milieux Allemands
BERLIN. — Dans les milieux allemands, on
déclare que ia situation est toujours indé-
cise.
On est muet snr les résultats des conver-
sations diplomatiques dans les diverses ca-
pitales, conversations qui ne paraissent pas
avoir jusqu'à présent de résultat positif pour
aténuer l’opposition austro-russe.
Ou ne sait rien encore des assurances
qu’aurait données M. Sazonoff que la Bussie
ne considérerait pas l’occupation de Belgrade
somme un casas belii.
L’Opinion Busse
SAINT PKTERSBOURG. — La Rassie ne fléchit
pas dans sa détermination de défendre la
Serbie.
On attend la publication d’an manifeste
impérial.
Si le tsar, ainsi qu’on l’a annoncé, deve-
nait généralissime'des forces rosses, une im-
mense vague d’enthousiasme secouerait tou-
te la Russie.
Les partis politiques font trêve à leurs dif-
férend!.
L’attitude générale de ia population n’est
pas celle de la fanfaronnade, mais celle de
cette confiance résolue dans la cause de la
Rassie et dans une disposition à tous les
sacrifices.
La proposition attribuée à l’Autriche d’at-
tendre l'oçcupatiou de Belgrade pour com-
mencer là discussion de conditions est con-
sidérée comme inacceptable.
Conseil de Cabinet Britannique
LONDRES. — Le Conseil de Cabinet qui
s’est réuni hier a duré plus de six heures.
Après ie départ des ministres, le premier
lora de l’Amirauté, le ministre des affaires
étrangères et le président de la Chambre des
Lords sont restés en conversation av.c
M. Asqnith.
Durant ce Conseil de Cabinet, l'ambassa-
deur <}e France s’est rendu an ministère des
affaires étrangères.
La Mobilisation russe
SAINT-PÉTERSBOURG.— On confirme qu’une
mobilisation partielle de l’armée russe a
été ordonnée dans le Sud et le Sad-üuf st.
Les corps mobilisés sont eaux do Kief,
Odessa, Kasan et Moscou.
La, mobilisation affecte donc exclusive-
ment les territoires avoisinant la frontière
autrichienne.
Aucun ordre de mobilisation n’a été don-
né relativemenfaux troupes stationnées vers
la ironlière russo-allemande.'
Des Officiers Anglais s’engagent
dans TArmée Serbe
LONDRES. — Un grand nombre d'oflieiers
anglais retraités sont allés s’otl ir à la léga-
tion de Serbie pour prendre du service dans
t’armée serbe.
Déclaration de M. Asquith
LONDRES, 29 juillet. — A la Chambre des
Communes, en réponse à une interpellation,
M. Asquith a déclaré que le gouvernement
britannique continne a faire tous ses efforts
pour limiter l’étendue du conflit.
Répondant à une autre question, le minis-
tre des fiaances dit que d'après l’avis de la
Banque d’Angleterre, rien dans la situation
financière actuelle ne semble nécessiter uns
réunion de banquiers en vue de prendre
des mesures spéciales vis-à-vis de cette si-
tuation financière.
Aux Etats-Unis
NEW-ÏORK, 29 juillet. — Les assureurs rel
fusent obstinément d’assurer les vaisseaux
battant pavillon autrichien.
Il se confirme qne plusieurs puissances eu-
ropéennes ont fait aux Etats-Unis de fortes
commandes de charbon ponr leur marine,
dans la erainte de n’en pouvoir trouver dan*-
le Pays de Galles
AÜBinùtfal«ur - Délégué - Gérunl
P O. RANDOLET ^
AfliInistraliM, Imprsssioas si Animes, TÉL. 10.47
35, Rue Fonteaelle, 35
Adressa Télégraphique : EANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
S.-J. CASPAR «JORDAN
Téléphone s |-&,So
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Té!. 7.80
1ANNOJ1MÜ1Ü»
< le Journal.
AU HAVRE. .',7'." BUEEATJ DU JOURNAL 112, bout 1 de Strasbourg.
( L'AGENCE HAVAS, 6, place de la Bourse, est
A PARIS......., J seule chargée de recevoir le* Annonces pour
Le PETIT HAVRE est désigné pose las Annonces Judiciaires et légales
asBawintwwiniiMUBMBMMaBMMBBiMUMaawgBMiBBaBMBmaEnmmrarBmirriraniMg
| ABONNEiV!£NT3 ■ TROIS' MOISJ SIX ROIS UH AI»
g Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure J m _
I l’Oise et la Somme \ ’*■ 50 » Fr. » » Fr.
B Autres Département........... «t ev ! % „ ,
JJ Union Postale 10 » |£ÊO Fr. 40 »
|) On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Posta ae Franco
LA QUERRE AÜSTRO - SERBE
SOYONS CALMES
Dans les circonstances critiques que
nous traversons, lopinion française,
dans son ensemble, afait preuve d’une
belle unanimité et d'un beau courage.
L'Etranger, qui avait peut-être trop
tablé sur nos divisions intestines, a le
spectàcle d'une nation Universellement
'indignée du défi outrageant que l’Au-
triche a porté au droit des gens. La
générosité de notre race, qui s'est tant
de fois manifestée dans le passé à
l’égard des faibles, nous a porté à en-
visager tout de suite notre participa-
tion possible à la guerre la plus for-
midable qtti se sqit vue, et cela pour
venir au secours d’un peuple lointain
dont beaucoup d’entre nousfiq savent,
à petr-prês rien.
Cette indignation et cette abnéga-
tion nous honorent, mais il ne faudrait
cependant pas que cpla nous fasse per-
dre de vue la réalité ; nous ne sommes
pas encore partis en guerre et rien ne
prouve que l’on fasse appel à notre gé-
néreux concours.
! Une partie de la population, dans
notre ville comme ailleurs, semble
croire que « c’est déjà arrivé » et réali-
se au petit pied la « mobilisation »
pour son propre compte, ce qui n’est
pas sans jeter de ta perturbation dans
la vie publique.
Nous n’en sommes heureusement
pas encore là ; que chacun reste à sa
place et ne change rien à ses habitu-
des.
Notre vie privée est sans doute
atteinte dans sa quiétude, mais nul-
lement dans ses intérêts, si seulement
nous restons calmes. Nous en sommes
simplement au moment oit te gouver-
nement doit p rendre esria ihes mesu-
res de prudence, et nous n’avons qu’à
nous en remettre avec confiance en
lui, d’autant plus qu’il est maintenant
au complet après le retour triomphal
du Président de la République.
La réalité c’est que l’Autriche-Hon-
grie a déclaré la guerre à la Serbie,
que la guerre est commencée, c’est,
comme on le verra aux dernier es nou-
velles, que Belgrade a été attaquée
hier et que les Serbes ont essayé de
faire sauter le pont sur la Save qui
donne la clef de la ville.
La réalité c'est que T Allemagne n’a
pas adhéré au projet de médiation
de sir Edward Grey, qui se trouve ain-
si abandonné.
Ces réalités là sont certes graves,
mais la réalité, c’est aussi que la Rus-
sie. tout en prenant ses précautions,
reste encore en relation courtoise avec
T Autriche-Hongrie ; des communiqués
fplus ou moins officiels indiquent, en
tout cas, que le gouvernement de Saint-
Pétersbourg ne veut pas brusquer les
choses et préfère négocier.
A l’oCeasion des manifestations en
faveur de la Serbie, il a déclaré tex-
tuellement qu’il espérait que « cette
expression des sentiments du peuple
ne sera nullement considérée comme
teintée de défaveur à l'encontre de
puissances avec lesquelles la Russie vit
en paix et jdésire vivre en paix immua-
blement ». On annonçait hier qu’il
aurait obtenu de l’Autriche la décla-
ration que l’intégrité du territoire
serbe serait respectée ; nous pensons
que cela doit s’entendre « au moment
du règlement final, après la guerre ».
En tout cas, un fait est désormais
acquis, c’est que ee n’est pas le début
des hostilités austro-serbes qui doit
déclancher l’intervention russe, en-
traînant la nôtre, puisqu'elle ne s’est
pas produite. Le moment fatal est re-
culé ; jusqu’à quand ? Jusqu'au jour
oû l'Autriche victorieuse, si elle doit
l’être, abusera d’une façon particu-
lièrement scandaleuse de sa force ?
Ou bien jusqu’au jour où, la guerre
finie, elle manifestera des exigences
draconiennes ?
Nous ne savons, mais te temps, qui
pdsêe-èst toute profit pour la diploma-
tie qui, même au travers de la guerre
actuelle, cherche à sauvegarder la
Serbie et l’équilibre européen sans
amener une conflagration générale,
Ce que nous devons souhaiter, c'est,
d'une part, que l’attitude ferme de la
Triple-Entente, serrant ses rangs et
dénombrant ses forces, en impose bien-
tôt à l’Autriche et à ceux qui la con-
seillent — et c’est, d’autre part, que
le rétablissement delà paix, que nous
souhaitons certes de tout coeur, se fasse
dans des conditions qui assurent à la
malheureuse Serbie le maintien inté-
gral de son indépendance et de sa di-
gnité,
CASPAR.JOIIDAN.
la Proclamation do François-Joseph
à son Peupla
L’empereur d'Autriche a adressé au mi-
nistre président une lettre autographe an-
nonçant le commencement de l’état de guer-
re et ajoutant : >
« Dans cette heure grave, j’éprouve le be-
soin de m’adresser à mes peuples aimés.
» Je vous charge en conséquence de pu-
blier le manifeste renfermé sons ce pli :
» A mes peuples t
» Ce fut mon désir le plus ardent de con-,
sacrer les années qui me sont encore desti-
nées par la grâce de Dieu, àuxoeuvres'de
paix, et de préserver mes peuples des graves
sacrifices et des charges de la guerre.
» La Providence en a décrété autrement.
Les agissements d’un adversaire plein de
haine me forcent, après de longues années
de paix, à prendre l’épée pour sauvegarder
l’honneur de ma monarchie, pour la protec-
tion de son prestige, de sa position, de sa
puissance, pour la sûreté de ses posses-
sions.
» Avec ingratitude et vite oublieux, le
royaume de Serbie, qui fut appuyé et favori-
sé depuis les premiers débuts ae son indépen-
dance étatique, jusqu’aux temps les plus ré-
cents par mes ancêtres et par moi, entré
déjà, il y a des années, dan 1 a voie d’une
hostilité ouverte contre l’Autriche-Hon-
gtie.
» Lorsqu’après trente années d’une oeuvre
pacifique, pleine de prospérité, en Bosnie-
Herzégovine, j’étendis mes droits de souve-
raineté sûr ces pays, cette mesure produisit
dans le royaume de Serbie, dont les droits
ne furent aucnnement violés, un éclat de '
passion effrénée et de la haine-la plus achar-
née. Mon gouvernement fit alors nsage du
beau privilège du plus fort, et, inspiré par
une extrême indulgence et par la, clémence,
ne demanda à la Serbie qu’une réduction de
son armée sur l'effectif de paix, ainsi que la
promesse qu’elle suivrait dans l’avenir la
route de la paix et de l’amitié.
» Mon gouvernement, inspiré par le même
esprit de modération, se borna à la sauve-
garde des plus importantes conditions de la
vie de la Monarchie. Lorsque la Serbie, il y a
deux années, se trouva au combat avec
l’Empire de Turquie, c’est à cette attitude
que la Serbie a dû en première ligae, de
pouvoir atteindre le but de la guerre. L’es-
poir que le royaume serbe apprécierait la
longanimité et l’amour de la paix de mon
gouvernement et tiendrait sa parole ne se
réalisa pas.
» La haine contre moi et contre ma maison
l’enflamme toujours plus et l’effort se mon-
tre toujours plus clairement d'enlever par la
violence des territoires inséparables de l’Au-
triche - Hongrie. Les agitateurs criminels
franchissent la frontière pour saper la base
de l’ordredans i’Etat an sud-est de la Monar-
chie, pour ébranler dans sa fidélité à la dy-
nastie et à la patrie le peuple auquel je.voae,
en un amour paternel, ma pleine solficitnde,
pour égarer la jeunesse adolescente et l'inci-
ter à des actes scélérats de démence et de
haute trahison,
» Une série d’attentats, une conspiration
préparée et exécutée méthodiquement, dont
Ta réussite épouvantable m’a frappé an coeur
moi et mes peuples fidèles, forme la trace
sanglante et très visible de ces machina-
tions secrètes, qui ont été mises en oeuvre
et menées par la Serbie.
» Il tant mettre nn terme à ces agissements
insupportables, il faut faire cesser les pro-
vocations continuelles de la Serbie, si l’hon-
neur et la dignité de ma monarchie doivent
rester intactes et si son développement poli-
tique, économique et militaire doit être pré-
servé d'an ébranlement constant.
» Eu vain, mon gouvernement a entrepris
encore une dernière tentative pour attein-
dre ce but par des moyens pacifiques et pour
déterminer la Serbie à revenir sur son atti-
tude par un avertissement sérieux ; la Ser-
bie rejette les demandes modérées et justes
de mon gouvernement et refuse de remplir
les devoirs dont l’accomplissement forme
dans la vie des peuples et dès Etats la base
naturelle et nécessaire de la paix.
» Je dois donc m’occuper de créer, par la
force des armes, les garanties indispensables
qui doivent assurer a mes pays le calme in-
térieur et une paix durable à l’extérieur.
» Dans cette heure grave, j'ai nieine cons-
cience de tonte la portée de ma décision «t
de ma responsabilité devant le Tout-Puis-
sant.
» J'ai tout examiné, tout considéré, c*est
avec une conscience sereine qne j’entre
dans la voie que le devoir m’indiqne. Je me
confie dans mes peuples qui, dans tontes les
tempêtes, se sont ralliés toujours prêts aux
pins grands sacrifices pour l’honneur, 4a
grandeur et la puissance de la patrie.
» Je me confie dans l’armée de i’Autri-
che-Hongrie vaillante et remplie d’un en-
thousiasme plein de dévouement et je me
confie dans le Tout-Puissant qui accordera
la victoire à mas armes. »
Causes de guerre
A toutes les raisons politiques qne l’on a
données de la déclaration de guerre il con-
vient d’ajouter celles qui sont données en
Autriche dans le monde des affaires :
« Il fant en finir, entend-on dire non seu-
lement dans les milieux militaires mais en-
core dan3 ie monde des affaires qui, ordinai-
rement est pacifique par nature.
» Notre intérêt est d’en appeler aux ar-
mes pour mettre un terme à cette situation
qai dure depuis deux ans et qui est pour
notre crédit public et privé la plus rude des
épreuves.
« Nous ne pouvons ni démobiliser ni sou-
tenir longtemps au point de vue financier
une nouvelle mobilisation.
» Il faut que ia Serbie — sans parier d’au-
tres motifs de politique ou de prestige —
cesse d’être une continuelle cause de pertes
pour l’Autriche financière et économique. »
Ea Hongrie, pays agricole, ou aurait pré-
féré que la solation militaire fût différée, à
cause des moissons ; mais en principe il n’y
a à Budapest comme à Vienne qu’une voix :
solation par les armes.
LES HOSTILITES
Les Autrichiens bloquent Antmri
Londres, 23 juillet.
On mande de Durazzo au Times :
Les Autrichiens ont bloqué le port mon-
ténégrin d’Antivari.
Un Bourgmestre est arrêté
Vienne, 29 juillet.
Les journaux annoncent l’arrestation, à
bord d’un bateau du Lloyd, du bourgmestre
de Raguse.
Les motifs de l’arrestation ne sont pas in-
diqués.
Le Pont de Belgrade détruit
Yicimt/, 27 Juillets ~-
* Les Serbes ont ce matin à 1 h. 1/2 fait
Sauter le pont qui réunit Semlin à Bel-
grade .
L’infanterie et l’artillerie ont ensuite ti-
ré, en même temps que les Monotors du
Danube, sur les positions serbes, situées
au delà du pont.
Les Serbes se sont retirés.
Les pertes des Autrichiens sont insigni-
fiantes.
DJUX bateaux coalés
Vienne, 29 juillet.
Un petit détachement du génie a réussi,
hier, avec l’aide des douaniers, à s’emparer
de deux vapeurs serbes, chargés de mines
et munitions.
La lutte a été courte, mais violente.
Les soldats du génie et les douaniers se
sont rendus maîtres des équipages des ba-
teaux serbes, supérieurs en nombre.
Ils ont saisi ces bateaux et leurs dange-
reuses cargaisons.
Les Monténégrins seraient entrés en Bosnie
Berlin, 23 juillet.
Suivant une dépêche parvenue à Vienne,
-de Foca (Bosnie méridionale), les Monté-
négrins auraient franchi la frontière.
l'AGTIOMMÔMATPE
Un communiqué russe
Les journaux de Saint-Pétersbourg pu-
blient le communiqué officiel suivant :
Les nombreuses manifestations patriotiques qui'!
se sont produites ces jours derniers, tant dans la
capitale que dans d’autres villes de l’èmpire, t
prouvent que la politique ferme et paisible, de la
Russie a trouvé un écho sympathique dans les
masses profondes.de la population. Le gouverne-
ment espère toutefois que cette expression des
sentiments du peuple ne sera nullement considé-
rée comme teintée de défaveur a l’encontre de
puissances avec lesquelles la Russie vit en paix
et désire vivre en paix immuablement. Tout en
puisant sa force dans l’élan de l’esprit populaire
et en invitant ses sujets à conserver la réserve et
le calme, le gouvernement impérial continue S
veiller à la dignité et aux intérêts de la Russie.
Déclaration Officielle de l’Autriche
L’Autriche respecterait le Territoire Serbe
Saint-Pétersbourg, 29 juillet.
Vers midi et demi, le gouvernement rus-
se a été informé officiellement que l’Autri-
che respectera l’intégrité du territoire ser-
be et qu’elle désire même s’abstenir d’oc-
cuper Belgrade. (L’Information).,
L’Allemagne décline la Conférence à quatre
L’Allemagne ne vent pas participer à la
médiation à quatre proposée par l’Angleterre.
La Gazette de Cologne reçoit de Berlin l’expli-
cation officieuse qu’on va lire, et qui équi-
vaut à un déclinatoire, puisqu’elle se borne
à recommander d’agir par la voie diplomati-
que ordinaire.
On accueille ici avec salnfadion le fait que la
pensée d'une médiation due à l’initiative de Sir
Edward Grey ait pris maintenant une forme offi-
cielle.
Mais il y a lieu de se demander si, comme or-
gane de médiation, une conférence des quatre
grandes puissances représente le moyen le plus
approprié. Sans doute, on convient généralement
que l’on ne peut pas exposer devant la réunion
d une conférence les détails du conflit austro-
serbe, qui ne regarde que ces deux Etats.
Quant au réglement en temps utile des difficu’tés
pouvant surgir entre l’Autriche et la Russie, la
question se pose nécessairement de savoir si les
deux gouvernements veulent confier à une confé-
rence de quatre grandes puissances une médiation
officielle. Pour la réussite de cette médiation, it
paraît plutôt indiqué de donner la forme la pins
simple aux moyens employés dans ce but, et de
recourir dans les rapports avec les capitales des
empires intéressés aux discussions et aux in-
fluences diplomatiques habituelles, afin d'arriver
par ce procédé médiateur au résultat désiré de
toutes parts.
Si l’on avait recours â Celle voie, l’Allemagne
ne manquerait pas de continuer de donner aux
m^saness occidentales la collaboration dont elle
a déjà fait preuve.
La Rassis et l’Allemagne
-Une dépêche de Londres dit que le gouver-
nement russe a confirmé au gouvernement
anglais que les négociations^directes avec
l’Autriche n’ayant pas abouti et ne pouvant
manifestement aboutir, il adhérait sans ré-
serve à la proposition initiale de sir Edward
Grey, c’est-à-dire une intervention des qua-
tres puissances.
Aucun changement dans l’attitude de j'Al-
lemagne. Elle proteste de son désir de voir
la médiation des puissances réussir, mais
elle semble très p9u disposée à intervenir
personnellement et effectivement à Vienne,
Le Conseil des Ministres Britanniques.
Londres, 29.j,aille!,
Un Conseil des ministres a été tenu ce
matin, à 11 h, 30.
Sir Edward Grey est arrivé 20 minutes
en retard.
Ce retard est dû à la visite que lui a faite
l’ambassadeur d’Allemagne,
LES PUISSANCES
L’Escadre anglaise à Malte
Malte, 29 juillet.
j L’escadre anglaise de ia Méditerranée ve-
.liant du Levant, a reçu l’ordre d’opérer sa
(concentration à Malte, demain jeudi au 'Tien'
'de vendredi.
L'Attitude de la Rassis
Saint-Pétersbourg, 29 juillet.
La Banque d’Etat a élevé son taux de
l’escompte à 11/2 0/0.
L’état de protection renforcé est substitué
à l’état de protection extraordinaire dans la
ville eUe district de Yalta.
Les ouvriers de Libau ont cessé la grève.
Vienne, 2Ô juillet.
Les journaux annoncent que la Russie
n’a fait jusqu’ici aucune démarche «diplo-
matique formelle.
Le bruit qui a couru que la Russie ferait
une déclaration de neutralité au cas où
l’Autriche s’engagerait à ne viser aucune
conquête territoriale, paraît infondé.
Déclarations de la Roumanie
Le correspondant du Temps à Bucarest
tient de sourde sûre qne l’attitade de la Rou-
manie d’après les déclarations faites par ses
représentants auprès des diffarentps puis-
sances sera la suivante :
1° Intervention militaire en faveur de la
Serbie si la Bulgarie intervient ;
2<> Intervention militaire s’il était porté
atteinte à l’intégrité territoriale de là Serbie;
3° Dans le conflit austro-serbe neutralité
sous réserve des deux clauses précédentes.
Le gouvernement roumain a lait connaî-
tre également qn’il s’était mis d’accord sur
ces différents points avec le gouvernement
heilénique.
LE RETOUR
do Président É]aRéj)Éliijii<
Le pavillon présidentiel
salué par un torpilleur allemand
Un torpilleur allemand dont on n'a pu (ira
ni ie numéro ni le nom, probablement la
Magdebourg, bien avant d’arriver à la hauleuà
de la baie de Kiel, a passé à onze heures de
matin à un mille environ de la France pat
bâbord, flisant ronte en sens contraire.
Il a salué de 21 coups de canon ,1e pavit
ion présidentiel.
Le Jean-Bart& rendu le salut.
A Dunkerque
La division navale présidentielle compre-
nant les cuirassés France et Jean-Bart a passé
hier matin an large de Calais à sept heure»
on quart. Le cuirassé Jean-Bart a continué
dans la direction de l’Ouest, faisant route stir
Cherbourg, alors que la France continuait
sur Du» kerque où elle a mouillé à huit heu-
res et demie.
A neuf heures, MM, Poincaré et Vivian!
débarquaient ht prenaient passage sur ie
remorqueur Boulonnais, à bord auquel se
trouvaient MM. René Ranonlt, ministre des
travaux publics, et Abel Ferry, sous-secré-
> taire d’Etat aux affaires étrangères, arrivés
le matin à Dunkerque ; Trépont, préfet ; de
Lavenay, sous-préfet ; Terquem, maire ;
Trystram, sénateur; Deiosse, Gochin, dé-
putés.
La foule, massée sur les jetées, a longue-
ment acclamé le chef de i’Etat.
A neuf heures quarante-cinq le train pré<
sidentiel, qui avait été garé à proximité d<
l’écluse Trystam, est mis en route vers P»
ris.
L'arrivée à Paris
Le président de la République, accompa-
gné de M. Viviani, président do Conseil et
ministre des affaires étrangères, est arrivé à
Paris hier après-midi à 1 b. 20. La popnià-
tion parisienne a salué son retour par uns
manifestation extrêmement chaleureuse.
M. Maurice Rairès, député de Paris, prési-
dent de la Ligue des patriotes, avait tait pu-
blier une note invitant ses amis à recevoir
dignement le chef de i’Etat. Mais on ignorait
totalement à ce moment i’henre de l’arrivée
dé M. Raymond Poincaré à Pajris. Hier ma-
tin on annonça d’abord sûn retour pour dix
heures et demie, puis pour onze heures et
demie. Enfin, à la fin de la matinée, on ap-
prit que le cuirassé France, ayant été retardé
dans sa traversée par un épais brouillard, ie
train présidentiel n’arriverait en gare do
Nord qu’à i b. 20. Cette imprécision rendit
donc tonte manifestation concertés impossi-
ble et cependant ie président de la Républi-
que fut acclamé par une foulé immense et
dont les manifestations d'enthousiasme offri-
rent un caractère particulièrement tou-
chant.
Un service d’ordre assez important avait
été établi aux abords de la- gare du Nord par:
MM. Chanot, directeur, et Guichard, sou?-di-
recteur dé la police municipale.
Parmi.les personnalités attendant le chef
de i’Etat on remarquait la plupart des mem-
bres du gouvernement : MM. Bienvenu-Mar-
tin, Gauthier, Augagneur, Fernand David,
Jacquier, Lauraine, Dalimier ; Isvolski, am-
bassadeur de Russie à Paris ; Pichon, secré-
taire générai civil de la présidence /Gros,
secrétaire particulier de M. Poincaré ; Ihr-
rès, Bienaimé et Gaiii, députés de Paris :< le
général Florentin, grand-chancelier de ia
Légion d’honneur ; le général Michel,, gou-
verneur militaire de Paris ; MM, Delanhey,
préfet de ia Seine ; Hennion, préfet de poli-
ce, etc. La Compagnie dn chemin de fer du
Nord était représenté par MM. Marcel Grioiet
et Lisie, administrateurs délégués du Conseil
d’administration ; Sartianx. ingénieur en
cl:ef de l’exploitation ; Piéron, ingénieur en
chef des services actifs ; Boutilher, secré-
taire, et les hauts fonctionnaires de la COIÜT
pagnie.
Dés que le train eut stoppé, le président
de ia République et M. Reno Viviani dtsoea-
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
pf META.TJ3C
( LONDRES, 29 Juillet. Dépêche de 4 h. 30
' TON COURS HAUSSE BAI*®
i CUIVRÉ . \ ——
'Comptant .J s67 10/- •/- 12/6
Ï3moiS.....j 4 88 10/- -/- 7/6
i ETAIN
jfcomptant ..$ 1 135 10/- -/- 30/-
^ mois soutenu 1138 10/_
f FER./, .
Comptant.. ea!ffle. fit/3 -/- -/-
a mois..... i «i/6 -/- -/-
{ Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 28 juillet 1914. .
i NEW-YORK, 29 JUILLET
f Coton* t juillet, hausse 9 points ; août,
^fausse 12 points; octobre,hausse 12 points;
janvier, hausse il points. — Très soutenu.
> inchangé à hausse 6 points.
1 NEW-YORK, 29 JUILLET
JT , ‘ i. u ion t. rttcnuT
cuivre Standard disp. 13 — 13 —
1 — septembre.... 13— 13 —
Amalganiat. Cogi... S8 1/2 59 1/8
L CHICAGO, 29 JUILLET
Jf - H ; C. DÇ JOOB v.'- C. PRECBD
Blé BUT...... Septembre S31/» 92 3/8
LT ....ri’ Décembre #1 »/» *6 3/8
lur.;..,' septembre 7i »/» 71,7/g
A-JTA .. v •• Décembre 61 »» 61 3/4
viliHjpux sBr, Septembre io 01 10 22
Dptobra,. . 1020 10 do
C0NSEI4 DES MINISTRES
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier soir, à S h. 30, à l’Elysée,
sous la présidence de M. Poincaré.
La délibération s’est prolongée jusqu’à
7 h. 13 ; elle a porté exclusivement sur la si-
tuation extérieure.
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
réuniront à nouveau ce matin, à 9 h. 1/2, en
Conseil, à l’Elysée, sous la présidence de M.
Poincaré.
M. Viviani a conféré hier soir à dix heures
au ministère de l'intérieur avec plusieurs de
ses collègues du Cabinet ; il a été reçu à la
fin de la soirée par le président de la Répu-
blique.
M. POINCARÉ N’IRA PAS DANS LES
ALPES
La situation extérieure nécessitant là pré-
sence à Paris dn président de la République,
M. Poincaré se trouve dans l’obligation de
renoncer cette année au voyage projeté dans
les Alpes.
AXJ MAROC
Nouvelle rencontre
TANGER. — On mande de Kenitra que dans :
une rencontre avec de nombreux groupes
venant de la direction d’Abdersan, nous-
avons en douze sénégalais et nn européen,,
tués et qnatro blessés dont nn officier et nn,
sous-officier.
Les Zaiang ont été dispersés avec des per-
tes sensibles.
LA GUERRE AUSTRO-SERBE
La Mobilisation serbe
SALONIQUE. — La mobilisation de ia Vieille-
Serbie se termine aujourd'hui ; celle de la
Nouvelle-Serbie commence.
Tonte la Serbie est eu état de siège.
La division de Monastir a été transférée à
Istip pour garder la frontière.
Le prince Alexandre est arrivé à Usknb.
L’Attaps de Belgrade
BUDAPEST, 29 juillet.— Oa annonce que la
nuit dernière, les Serbes ont essayé de faire
sauter e pont reliant Belgrade à Semlin.
Qaatre monitores autrichiens ont alors
commencé à bombarder la citadelle de Bel-
grade, mais la ville a été épargnée jrysq.v’jci.
Les troupes serbes ont répondu au feu des
monitores autrichiens qui n’ont éprouvé au-
cune perte.
Le pont est endommagé au point que les
troupes peuvent encore ie traverser mais
non plus’les trains.
LONDRES, 30 juillet. — Selon une dépêche
de Vienne au Daily Mail, le feu des monito-
res autrichiens aurait, dans ia nuit dn 28 au
29, détruit la vieille citadelle et endommagé
ie Palais Royal.
Des incendies se seraient déclarés dans
Belgrade.
BERI.IN, 30 juillet. — Des nouvelles de Bu-
dapest prétendent que les Autrichiens se se-
raient emparés de Belgrade après nn bom-
bardement.
On n’a aucune confirmation de ce bruit,
qui doit être accueilli sous toutes ^réserves.
Les réservistes autrichiens
rejoignent leurs corps
LONDRES. •*» 1,200 réservistes autrichiens
ont déjà quitté l’Angleterre pour rejoindre
l’anaee autrichienne,
Entretiens diplomatiques
Dis sa rentrée à Paris, M. Viviani, prési-
dent du Conseil, a eu des entretiens avec M.
de Schoen, ambassadeur d’Allemagne à Paris
et à deux reprises, avec M. Iswolski, am-
bassadeur de Russie.
Les Ambassadeurs de la Triple-Entente
sont reçus par M. di San Quilia.no
ROME. — Le roi après avoir assisté au ser-
vice anniversaire célébré à la mémoire du
roi Humbert, a reçu le président du Conseil
et le ministre do la guerre.
Les ambassadeurs de France, d’Angleterre
et d) Russie ont été reçus séparément par ie
marquis di San Guiliano ; il a eu un long en-
tretien avec chacun d’enx.
La transmission de toutes les nouvelles
concernant des mouvements de troupes ou
des mouvements de navires de guerre est
interdite.
Ce qu’on dit dans les Milieux
Diplomatiques de Vienne
VIENNE, 29 juillet. — Aujourd'hui a eu
lieu entre les ambassadeurs des cinq puis-
sances' suivantes : France, Russie, Angle-
terre, Allemagne et Italie nn très actif
échange de vues.
On admet ce soir que la déclaration de
guerre faite hier, après que le comte Berch-
told eut connaissance de la proposition de
Sir Edward Grey, enlève & cette dernière
presque toutes les chances do succès.
Les efforts actuels de ia diplomatie ten-
dent & amener un échange de vnes direct
entre Saint-Pétersbourg et Vienne an sujet
dn conflit austro-serbe.
La Russie ne serait pas opposée & un
échange de vues. Par contre, le cabinet de
Vienne qui çonsidère aujourd’hui, comme
hier, qne le conflit austro-serbe comme use
affaire qui n’intéresse que l’Autriehe-IIongrie
et la Serbie, a refusé d'y adhérer.
Ou demandera donc incessamment à l’Al-
lemagne d’nser de toute son influence pour,
faire admettre à l’Autriche-Hongrie le prin-
cipe de négociations directes entre Saint-Pé-
tersbourg et Vienne.
L'Impression dans les Milieux Allemands
BERLIN. — Dans les milieux allemands, on
déclare que ia situation est toujours indé-
cise.
On est muet snr les résultats des conver-
sations diplomatiques dans les diverses ca-
pitales, conversations qui ne paraissent pas
avoir jusqu'à présent de résultat positif pour
aténuer l’opposition austro-russe.
Ou ne sait rien encore des assurances
qu’aurait données M. Sazonoff que la Bussie
ne considérerait pas l’occupation de Belgrade
somme un casas belii.
L’Opinion Busse
SAINT PKTERSBOURG. — La Rassie ne fléchit
pas dans sa détermination de défendre la
Serbie.
On attend la publication d’an manifeste
impérial.
Si le tsar, ainsi qu’on l’a annoncé, deve-
nait généralissime'des forces rosses, une im-
mense vague d’enthousiasme secouerait tou-
te la Russie.
Les partis politiques font trêve à leurs dif-
férend!.
L’attitude générale de ia population n’est
pas celle de la fanfaronnade, mais celle de
cette confiance résolue dans la cause de la
Rassie et dans une disposition à tous les
sacrifices.
La proposition attribuée à l’Autriche d’at-
tendre l'oçcupatiou de Belgrade pour com-
mencer là discussion de conditions est con-
sidérée comme inacceptable.
Conseil de Cabinet Britannique
LONDRES. — Le Conseil de Cabinet qui
s’est réuni hier a duré plus de six heures.
Après ie départ des ministres, le premier
lora de l’Amirauté, le ministre des affaires
étrangères et le président de la Chambre des
Lords sont restés en conversation av.c
M. Asqnith.
Durant ce Conseil de Cabinet, l'ambassa-
deur <}e France s’est rendu an ministère des
affaires étrangères.
La Mobilisation russe
SAINT-PÉTERSBOURG.— On confirme qu’une
mobilisation partielle de l’armée russe a
été ordonnée dans le Sud et le Sad-üuf st.
Les corps mobilisés sont eaux do Kief,
Odessa, Kasan et Moscou.
La, mobilisation affecte donc exclusive-
ment les territoires avoisinant la frontière
autrichienne.
Aucun ordre de mobilisation n’a été don-
né relativemenfaux troupes stationnées vers
la ironlière russo-allemande.'
Des Officiers Anglais s’engagent
dans TArmée Serbe
LONDRES. — Un grand nombre d'oflieiers
anglais retraités sont allés s’otl ir à la léga-
tion de Serbie pour prendre du service dans
t’armée serbe.
Déclaration de M. Asquith
LONDRES, 29 juillet. — A la Chambre des
Communes, en réponse à une interpellation,
M. Asquith a déclaré que le gouvernement
britannique continne a faire tous ses efforts
pour limiter l’étendue du conflit.
Répondant à une autre question, le minis-
tre des fiaances dit que d'après l’avis de la
Banque d’Angleterre, rien dans la situation
financière actuelle ne semble nécessiter uns
réunion de banquiers en vue de prendre
des mesures spéciales vis-à-vis de cette si-
tuation financière.
Aux Etats-Unis
NEW-ÏORK, 29 juillet. — Les assureurs rel
fusent obstinément d’assurer les vaisseaux
battant pavillon autrichien.
Il se confirme qne plusieurs puissances eu-
ropéennes ont fait aux Etats-Unis de fortes
commandes de charbon ponr leur marine,
dans la erainte de n’en pouvoir trouver dan*-
le Pays de Galles
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172211r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172211r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172211r/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172211r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172211r