Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-29
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 juillet 1914 29 juillet 1914
Description : 1914/07/29 (A34,N12043). 1914/07/29 (A34,N12043).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172210c
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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LA GUERRE AUSTRO-SERRE EST DECLAREE
UNE JOURNÉE
DE FIÈVRE A PARIS
4 ÿ •£ PAis, minuit.
Le hasard, qui fail bien les choses^
nous a donné aujourd'hui une journée
de fièvre comme, op,. fierai peut-être
jamais vu, puÈqite' fes circonstances
■les plus passionnantes et les plus dra-
matiques se trouvent réunies : la fin
d'une a ffaire très parisienne où on
avait mêlé toute notre politique inté-
rieure et te début de la crise euro-
péenne la plus formidable qui soit t
Pendant toute la journée, nous avons
'eu les nerfs tendus au suprême degré
■à la fois dans l’attente du verdict et
(dans l’attente de la confirmation des
'hostilités austro-serbes annoncées pour
(aujourd’huipar la dépêche de Vienne
fie lundi soir ; et il faut dire que ces
préoccupations diverses et d’importan-
ce bien inégale étaient inextricable-
ment mêlées dans l’esprit du public.
Au Palais, on parlait surtout avec
passion de ia guerre éventuelle ; sur
Les boulevards, on attendait avec le
plus d'impatience l’issue du procès.
Enfin, vers six heures, une seconde
édition des journaux du soir annon-
çait la déclaration de guerre de l'Au-
triche et après neuf heures, une troi-
sième édition annonçait l’acquittement
de Mme Caillaux.
Dans les circonstances actuelles,
nous dirons peu de choses de ce résul-
tat ; il était inévitable à partir du mo-
ment où la Cour s'était abstenue de
poser la question subsidiaire de « coups
et blessures ayant entraîné la mort,
sans intention de la donner » qui au-
rait permis i)nc condamnation avec
sursis, . ;■ ([
Le jnrj- parisien, qui, à tort ou à
raison, est- imttttgènt pour tes crimes
passionnels, n'a pas voulu imposer à
Mme Caillaux un minimum de cinq
dns de réclusion. Or, tout l’effort de
M" Labori, dans son admirable plai-
doirie a été de prouver qu’il ne s’agis-
sait que d’un crime passionnel ; c’est
la thèse que nous avons soutenue nous-
même Vautre jour.
D’autre part, dans sa péroraison qui
a louché le coeur de tous, amis et
adversaires, l’illustre bâtonnier évo-
quant les périls de l’heure, a sollicité
l acquittement comme une mesure
'd’apaisement qui permettrait à tous
jes f rançais, sans distinction de parti,
de se tourner uniquement désormais
dans un sentiment de profonde soli-
darité, vers les ennemis du dehors.
| Celle parole a été entendue et, en
dépit de quelques incidents, l’accord
s’est scellé dans le prétoire même j
d’une façon émouvante, lorsqu’après
le verdict, MM, Labori et Chenu sont
revenus, ensemble en se donnant la
piain et ont été longuement acclamés
tous deux.
| Et maintenant, quittons donc le
champ de nos discordes intestines et
ne songeons qu’à nos devoirs communs
ie français en face de l’étranger.
L Ce que nous considérions comme
l’invraisemblable s'est réalisé : l’Au-
triche a déclaré la guerre, à la Serbie.
Nous avons rencontré, aujourd’hui
même', un journaliste autrichien très
connu qui nous a enfin éclairé sur
l’état d’esprit si difficile à comprendre
des gens de Vienne ;
« Nous avons agi sans ménagement
avec les Serbes, m'a-t-il déclaré, parce
que les Serbes ne sont que des apaches
et nous ne redoutons pas l’intervention
russe car il n’est pas possible que le
gouvernement de Saint-Pétersbourg
se solidarise avec ■ des régicides ; au-
cune guerre européenne n’est donc à
craindre. »
Réduite à ces termes, l’affaire est
en effet assez simple, mais faut-il que
la haine du Serbe soit assez forte èn
Autriche pour causer un pareil aveu-
glement t Et comment T.Allemagne
n’ouvre-t-elle pas. les yeux à son al-
liée?
L’Allemagne veut-elle la guerre ?
demande encore une fois le Temps.
El c’est aussi la question que nous
nous posons à nouveau.
Elle seule peut encore arrêter les
hostilités qui commencent avant qu’el-
les n’aient obligé la Russie à inter-
venir.
Certes, disons-le bien haut, la guer-
re austro-serbe n’est pas encore, n’est
même pas du tout la guerre européen-
ne, mais le conflit ne peut rester loca-
lisé que si l’Autriche n’abuse pas de
la force qu’elle met en jeu, ■— à moins
que la Serbie, qui est capable de tout,
ne réserve des surprises à l’Europe et
à l’Autriche d’abord...
Cela dit, tenons-nous prêts. Sans
considérer l’avenir proche avec un
pessimisme qui nous ferait déjà voir
l’ennemi à nos frontières, notre de-
voir est de nous préparer dans le calme
à toutes les éventualités.
La France a prouvé pendantplus de
quarante ans qu’elle était fermement
attachée à la paix par le droit ; s’il
le faut, si les efforts pacifiques qu’elle
multiplie encore n’aboutissent pas, elle
saura mettre dignement sa force au
service du droit.
CASPAR-JORDAN.^
Au Ministère des Affaires Étrangères
Paris, 28 juillet.
Au ministère des affaires étrangères on
est, pour ainsi dire, en permanence. On re-
çoit et on classe les nombreuses communi-
cations qui arrivent de l’étranger et princi-
palement des pays qni sont le centre de
l’agitation actaelle. Les renseignements, très
pessimistes ce matin, semblaient être meil-
leurs au début de l’après-midi, mais cette
éclaircie dans un ciel sombre et menaçant
n’a pas duré, la nouvelle de la déclaration
de guerre par l’Autriche étant arrivée. Quel-
les décisions auront demain à prendre les
ministres dans le Conseil qui suivra la ren-
trée à Paris de AI, Poincaré ?....
Déjà, on peut le dire, tontes les mesures
susceptibles d’être arrêtées dans un bnt de
préservation et de défense l’ont été. On a
annoncé les entretiens de M. Messimy avec
les chefs de l’armés et les membres de
l’état-major général, ceux non moins oppor-
tuns de M. Gauthier à la marine. Toutefois,
c’est an quai d'Orsay que les événements
sont suivis avec le plus d’attention et
d’anxiété.
M. Bienvenu Martin s’en éloigne peu. Il y
reçoit tous ses collègues dont il recueille les
impressions et les avis. M. Delcassé s'est ren-
du auprès du ministre intérimaire et s’est
longuement entretenu avec lui. Il lui a ap-
porté des appréciations dictées par sa longue
connaissance des questions extérieures. Bien
qne AI. Delcassé ne soit pins ministre, les
conseils de cet homme d’Etat éminent sont
toujours précieux.
J’ai en personnellement, 'après avoir ap-
pris la déclaration de guerre, une conversa-
tion avec un diplomate des plus distingués
qui a été longtemps à Vienne et dans les
Balkans. Il m’a dit que l’attitude de l’Autri-
che était uniquement dne à une manoeuvre
du parti militaire que l’assassinat de l’archi-
duc-héritier a privé de son chef, mais ,qui a
réussi à reconquérir ie pouvoir.
Le vieil empereur a été chambré, absolu-
ment isolé. On a dû exercer une grande
pression sur lui, car ses sentiments réels
étaient fort pacifiques.
Notre interlocateur estime d’aillears que
l'Autriche a tout à perdre dans la terrible
aventure qu’on lui lait courir et Dca à ga-
gner. Ses chances de succès sont nnlles si ta
Rassie s’en mêle et la défaite amènerait la
dislocation. Il n’est pas même certain, a-t-on
ajouté, que le succès l’en préserve.
T. H.
Les Faits Diplomatiques
Les Communications
de l'Autriche-Hongrie
L’ambassadeur d’Autriche-Hongrie à Paris
s’est rendu lundi soir au quai pour annoncer
au gouvernement français l’imminence de
l'intervention effective de son gouvernement
en Serbie. <»■
Le comte Szeçsen a en hier matin un nou-
vel entretien-avec M. Bienvenu-Martin.
Le comte Szecsen s’est borné à renouveler
et à compléter les explications qd'il avait
données lundi soir an sujet de la décision
de son gouvernement.
L’ambassadeur n’a pn apporter aucune
précision sur les conditions de l’action au-
trichienne.
L'Attitude do la France
M. Bienvenu-Martin, ministre des affaires
étrangères par intérim, s’est entretenu hier
matin, au quai d’Orsay, avec M. Isvolski,
ambassadeur de Russie à Paris.
L’ambassadeur d’Allemagne, AI. de Shoen.
a été reçu hier matin à 11 neares an quart
par M. Bienvenu-Martin.
A midi, le comte Szecsen de Temerin, am-
bassadeur d'Autriche-Hongrie, est arrivé
également an qnai d’Orsay.
Les ministres se sont réunis hier matin en
conférence au quai d’Orsay, pour s’entrete-
nir de la situation.
M. Delcassé est venu également, et a été
reçu par les ministres, qui l’ont écouté avec
grand iritérêtl
La Déclaration de Guerre
A cinq heures du soir, Y Agence Havas com-
muniquait la dépêche officielle suivante :
Le gouvernement Austro-
Hongrois a notifié officielle-
ment à la Serbie la déclara-
tion de guerre.
Les premières Hostilités
Combats à la Frontière
La Gazette de Voss annonce de Vienne que
des combats ont en lien snr la Drina, rivière
frontière serbo-autrichienne.
Des volontaires serbes ont forcé snr plu-
sieurs points le passage du fleuve. Les trou-
pes autrichiennes ont riposté.
La dépêche ajoute que la mobilisation de
l’armée serbe se poursuit très rapidement.
Deux Navires Serbes saisis
La Reichspost annonce que deux navires
serbes transportant de la contrebande ont
été saisis par des-patrouilles autrichiennes,
près de Kocevar.
Contre le Monténégro
D’importants mouvements de troupes ont
lieu dans le sandjak de Novi Bazar.
Le roi de Monténégro et son gouvernement
se sont retirés à Podgoritza.
La Mobilisation générale serbe
Berlin, 28 juillet.
On mande de Semlin, 27 juillet, an Ber-
liner Tageblatt, que la mobilisation générale
a été annoncée à Belgrade, le 26 à 6 h. 1/2
au son du tambour. Même les enfants et les
vieillards sont tenns de prendre les armes.
Les dernières troupes ont quitté Belgrade,
ainsi que les fonctionnaires de l’Etat.
Les banques sont fermées, la ville est
presque abandonnée.
Les Grandes Puissances
14 Corps d’irmée Busses sont mobilisés
On mande de Saint-Pétersbourg au Times
que le tsar est parti pour la Finlande.
D’après le correspondant du même jour-
nal, le tsar aurait dit, à la fin du grand Con-
seil de samedi : « Nous avons snpporté cet
état de choses pendant sept ans et demi.
C’en est assez. »
Alors Sa Majesté, ajoute le correspondant,
a autorisé qu’on donne des ordres pour une
mobilisation partielle, limitée aux là corps
d’armée situés sûr la frontière autrichienne.
Ça même temps on donne à entendre à
l’Ailémagne qne la mobilisation allemande
serait suivie immédiatement de la mobilisa-
tion du reste de l’armée russe.
Le Times, commentant ces actes et ces pa-
roles, exprime l’opinion qu’ils doivent avoir
nne grande influence sur la situation inter-
nationale.
La Hotte Anglaise
Les journaux annoncent que 29 cuirassés,
4 croiseurs cuirassés et 9 autres croiseurs de
la première flotte se trouvent à Portiand
pour y faire du chai bon. Ils doivent conti-
nuer tonte la nuit cette opération. Ces na-
vires s’approvisionnent en munitions de
guerre et en vivres pour plusieurs semaines.
Aucun congé ne sera accordé jusqn’à ce
que ia situation internationale se soit amé-
liorée.
Comme il est d’nsage lorsque les affaires
internationales sont considérées comme cri-
tiques, la liste ordinaire des mouvements des
vaisseaux ne sera pas publiée par l’Ami-
ranté.
On a informé les représentants de la pres-
se que ces mouvements seront gardés se-
crets.
On croit que la première flotte partira
pour un certain point de ia mer du Nord.
Mesures de préoaution eu France j
Différentes mesares ont été prises et c’est
ainsi qne les jeunes soldats permissionnaires
ont été rappelés à leur corps.
Les régiments qui sont actuellement dans
les camps d’instruction sont rappelés dans
leurs garnisons.
Mais ce n’est point là un commencement
de mobilisation ; il s’agit de simples mesu-
res de précaution.
i" Caillain tout les Assises
Après avoir entendu les plaidoiries et lej
réquisitoire, le Jury rapporte un
verdict d’acquittement.
IMPRESSIONS L’AUDIENCE
(De notre correspondant particulier)
Paris, 28 juillet.
Malgré qn’il se passe snr le Danube et
dans les chancelleries, des choses beaucoup
plus intéressantes, un public innombrable
s’écrase dans la salie des assises pour assis-
ter à l’épilogue du procès Gaiiiaux. Les vio-
lents incidents d’hier .ont surexcité la curio-
sité des Parisiens. La chaleur devient rapi-
dement intolérable, malgré les ventilateurs,
et des femmes s’évanouissent qne les gardes
sont obligés d’emporter dans les couloirs*
L’accusée est assise à son banc, elle cache
sa figare entre ses mains, elle parait acca-
blée. M. Caillaux entre, accompagné des
denx frères Ceccaldi, ses fidèles gardes du
corps. Il gagne sa place habituelle d’une
marche saccadée, le visage est soucieux, très
rouge.
M6 Seligman ouvre le feu. Il représente
avec Me Cbenn la partie civile. Il fait d’nne
voix claire l’éloge de la famille Calmette, du
défunt, de son frère le docteur Albert Cal-
mette. Il défend la politique du Figaro. Il ré-
pond anx accusations qne la défense et M.
Caillaux en particulier ont formaté contre la
vfctime. On l’écoute avec attention. Mais la
curiosité est à son comble qnand M0 Chenu
se lève. Depuis huit jours, il a harcelé la dé-
fense de tant de réparties mordantes, de tant
de remarques incisives qne le public ne ca-
che pas sa satisfaction de le voir enfin com-
mencer sa plaidoirie.
M* Chenu s’adressant anx jnrés lenr fait
remarquer qne Gaston Calmette était père
et qne pas nn moment Mme Caillaux ne
s’est inquiétée des deux orphelins qu’elle
faisait. Revenant en arrière, il retrace la
lutte sournoise de la maîtresse qui veut de-
venir femme légitime et raine le bonheur de
sa rivale. Pais il tait de main de maître le
portrait de l’ancien président du Conseil,
très intelligent mais convaincu de sa supé-
riorité, impatient de briser tous les obsta-
cles. M0 Chenu raconte alors la genèse du
drame, les lettres du Figaro, la journée de
Mme Caillaux. Il semble suspecter une par-
tie de ses allégations, il prononce même ië
mot mensonge et quand il en vient à l’arri-
vée an Figaro, Mme Caillaux s’évanouit et
l’audience est suspendue par une extrême
agitation.
En résumé M0 Chenu nie l’affolement de
Mme Caillaux, et trouve déconcertant au
contraire son sang froid et sa présence d’es-
prit, avant et après le crime. Elle a agi froi-
dement, elle a obéi à nne détermination bien
arrêtée. L’argumentation de M0 Chenu est
serrée, et iait une profonde impression sur
l’auditoire. Il fait, lui aussi, l’éloge de Gaston
Calmette. Pendant tonte sa plaidoirie, l’ac-
cusée est pâle, les yeux hagards. Quant à M.
Caillaux, il écoute sans broncher, assis à soi
place, entre plusieurs rangée'^’n^'cats.
Lorsque Me Chenu reprenant. ... déposition
du docteur Doyen, conclut que Calmette n’a
pas été assassiné par Mme Caillanx, mais par
les trois chirurgiens maladroits, le public rit
et hue l’accusée. Mais l’émotion est à son
comble lorsqu’il conclut : Dans ce ménage,
où la femme tire aussi bien que l’homme et
court moins de risque, c’est elle qui se char-
gera de la besogne.
Les derniers mots sont accablants pour les
scandales que les parlementaires infligent A
cette France si noble et si laborieuse.
La thèse de M0 Chenu est brutalement
celle-ci : Mme Caiüaux a agi avec prémédita-
tion, et elle ne devrait pas être seule au box
des accusés.
A ce terrible réquisitoire, le procureur gé-
néral Herbanx oppose plutôt un réquisitoire
plutôt indulgent. Il n’insiste pas sur la pré-
méditation et admet les circonstances atté-
nuantes. II invite toutefois les jurés à rendre
un verdict de culpabilité.
A diverses reprises, le public s'est montré
peu satisfait.
M0 Labori prononce après cela une chau-
de et admirable plaidoirie, qui caisse une
vive émotion dans la salle. lY termine en
demandant ('acquittement.
Au bout d’une heure de délibération, les
jurés rendent un verdict négatif.
De violentes manifestations; en sens di-
vers éclatent alors, et c’est au miiieu de la
plus vive agitation qne la Cour prononce
l’acquittement de Mme Caillaux.
T. H,
A onze heures, on ouvre la porte réservée
aux avocats. Près de cent cinquante toges
noires s’engouffrent dans le couloir qui con-
duit au prétoire. Ils envahissent les places
attribuées aux huissiers. Le président Aiba-
neT accourt. Il adresse une allocution aux
avocats. Il leur recommande le calme :
« Vous allez entendre, leur dit-il, les plai-
doiries éloquentes de vos bâtonniers. Ecou-
tez-les avec toute l’admiration qu’elles mé-
ritent, mais en donnant l’exemple de la mo-
dération. » On applaudit.
La fouie arrive. On se dispute les places/
Des altercations se produisent.
L’audience est ouverte à midi un quart..
M- Aibsmel, avant de donner la parole aux
avocats de la partie civile, prie l’auditoire
d’être silencieux.
Une voix s’élève dn banc de la presse :
« Le nombreux public qui est devant nous.f
dit ie journaliste qui proteste, va nous em-i
pêcher d'entendre. »
M. Victor Beau, président dn Syndicat def
la presse judiciaire, insiste pour que le pu-'
blic soit invité à s’asseoir .
Le président ordonne que tout le monde;
soit assis et un garde fait exécuter l’ordre;
donné.
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
| DÉPÊCHES COMMERCIALES
J NEW-YORK, 28 JUILLET
t! Cotons i juillet, baisse 50 points ; août,
baisse 42 points ; octobre, baisse 37 points ;
janvier, naisse 36 points. — Faible.
) Calé» i baisse 60 à 65 points.
Ir NEW-YORK, 28 JUILLET
1. (.monL ’ t. némin
Cuivre Standard disp. 13 — 13 25
— septembre .... 13 — 13 28
Amalgamai, Cap,.. 59 1/8 65 5/8
fer 14 75 14 75
CHICAGO, 28 JUILLET
t i C. DU .OUR 'C;*RRC8D
81ô sur Septembre 92 3 8 83 3 8
, — ...... Décembre 98 3/8 86 t/8
Maïs sur Septembre 71 7/8 69 8,8
j — Décembre 613/4’ 89 7-8
Saindoux sur. Septembre 10 21 10 01
( — Octobre 10 30. 10 07
AU MAROC
Là Colonne Gouraud
livre un important combat
' RABAT. — La colonne Gonrand, continuant
le mouvement qu’elle avait commencé le
25 juillet du fort de l’Imaoueu, a livré le 26
juillet aux tractions dissidentes des Riatas
nn important combat au cours duquel nous
aurions en une cinquantaine de tnés dont
nn commandant et 88 blessés.
On manque de détails sur ce combat.
RABAT. — Le combat livré ie 26 juillet par
la colonne du.génépi Gouraud anx put as
dissidents a été acharné. Il a en lien sur un
terrain très accidenté oii nos soldats ont dû
souvent combattre à la baïonnette.
Les Riattas ont tenté, dans la soirée, un,
retour offensif.
C’est au conrs du combat qui a suivi que
nous avons éprouvé les pertes déjà indi-
quées.
Parmi nos tués se trouvent trois officiers
dont un commandant et une vingtaine d’Eu-
ropéens ; un officier indigène est au nombre
des blessés. •->
APRÈS LE VERDICT
DU JURY DE LA SEINE
Manifestations de Camelots du Roi ,
Mme Caillaux, accompagnée d’une femme
de chambre, a quitté la Conciergerie en au-
tomobile à 9 b. 20.
Son départ est passé inaperçu.
Des membres de l’Action française ont ma-
nifesté au quartier Latin et ont conspué Cail-
laux.
Une bagarre s'est produite et plusieurs
arrestations ont été opérées.
Quand M. 'Caillaux a quitté le Palais de
Justice, des manifestations en sens divers se
sont produites.
À 9 h. 1/2, un calme complet régnait aux
abords du Palâis de Justice.
LA CLASSE 1914
Le Tirage au Sort de la Lettre
En exécution des prescriptions du 9 août
1911, il a été procédé le 27 juillet 1914 à
l’état-major de l’armée au tirage au sort de
la lettre qni déterminera l’origine de l'ordre
adopté pour l’incorporation du contingent
1914.
La lettre extraite % été la lettre « D »,
LA GUERRE AUSTRO-SERBE
IE TEXTE
de la Déclaration de Guerre
VIENNE.— Dans nne édition spéciale, le
Journal Officiel publie la déclaration de
guerre à la Serbie.
En voici le texte :
« Le gouvernement royal de Ser-
bie n’ayant pas répondu d’une ma-
nière satisfaisante à la note qui lui
a été remise par le ministre d’Au-
triche-Hongrie âSSelgrado, à la date
du 28 juillet 1914, le gouvernement
impérial et royal se trouve dans la
nécessité de pourvoir lui-même à
la sauvegarde de ses droits et inté-
rêts et à recourir à cet effet à la
force des’armes.
» L’Autriche-Hongrie se consi-
dère donc, de ce moment, en état
de guerre avec la Serbie.
«Signé : Le ministre des
affaires étrangères d’Au-
triche-Hongrie ;
» Comte Berchtold. »
Conférence diplomatique
M. Bienvenu-Martin a conféré hier après-
midi avec l'ambassadeur^'Angleterre à paris.
Une démarche vaine
BERLIN. — Les journaux publient une dé-
pêche de Vienne annonçant que l’ambassa-
deur de Rassie, M- Schebeko, a eu hier
après-midi nne entrevue de deux heures avec
ie comte Berchtold.
Il a demandé la suspension momentanée
des hostilités.
Le comte Berchtold a refusé d’accéder à
celte demande.
, Une Note du Gouvernement autrichien
VIENNE. — Le ministre des affaires étran-
gères a adressé hier aux missions diploma-
tiques étrangères d’ici une note verbale
dans laquelle, le ministre des affaires étran-
gères porte à la connaissance des missions
diplomatiques la déclaration de guerre for-
melle à la Serbie et déclare que i'Autriche-
Hongrie, pendant les hostilités, à condition
qu’il en soit de môme de la Serbie, s’en tien-
dra aux dispositions de la Convention de La
Haye du 18 octobre 1907, ainsi qu’à celles
de la déclaration de Londres du 26 décem-
bre 1909.
Les missions sont priées de faire part, le
pins tôt possible, de cette notification à leur
gouvernement.
La Mobilisation serbe
BELGRADE, 27 juillet, 1 heure du soir (re-
tardée dans la transmission et reçue le 28
juillet à 7 h. AO).
La mobilisation serbe s’opère avec une
grande célérité. On ne signale aucune scène
de désordre.
Les troupes autrichiennes se trouvent à
sept kilomètres de la frontière serbe, proba-
blement dans un but de concentration.
Das chalands qui transportaient sur la
Save 2,800 réservistes de, Thababatz % Bel-
firalf,. n’pnt nas été inauiétés.
L’Attitude de la Russie
VIENNE. 28 juillet. — La Wiener Algmeine
Zeitung affirme que rien encore n’est connu
jusqu’ici au sujet de l’attitude adoptée par
la Russie.
On ne sait rien à Vienne de la mobilisa-
tion russe. La situation politique est telle
aujourd’hui qu’elle peut changer à chaque
instant.
Des prévisions seraient peu opportunes.
Jusqu’à présent, les relations austro-rus-
res ont conservé un caractère correct et
amical.
L’Attitude de l’Italie
ROME. — On assure qu’un dissentiment
existerait entre le marquis di San Gniliano,
ministre des affaires étrangères, et M. Saian-
dra, président du Conseil.
Celui-ci semble vouloir que l’Italie con-
serve une altitnde de neutralité absolue dans
un conflit générai éventuel. ;
Le communiqué de l’ambassadeur d’Italie
à Viennè aurait été complètement transfor-
mé p tr ia presse viennoise.
Elle ne contiendrait nullement la promes-
se d’an appai de l’Italie à l’Autriche.
On dit que si toutes les nations mobilisent
l’Italie mooilisera anssi en Lombardie, assu-
re-t-on, sans sortir de son attitude de neu-
tralité.
Les Précautions Militaires de l’Angleterre
PORTSMOUTH, 28 juillet. — L’amirauté et le
ministère de la guerre prennent des dispo-,
sitions pour que la flotte paisse agir sans dé-
lai, le cas échant.
De nombreux télégrammes chiffres sont
adressés aux services navals.
Ce matin la flottille de sous-marins quit-
tait Portsmouth où l’on mobilise.
Tous las hommes étaient rappelés et sont
prêts à s’embarquer.
La flottille des contre-torpilleurs est con-
signée ; elle se tient prête à partir au pre-
mier signal.
Il en est de même à Portiand, où est la pre-
mière flotte Go combat.
Des sentinelles ont été placées ce matin,
de bonne heure, autour des entrepôts et des
poudrières, autour de l’arsenal de Ports-
mou Ih qui renferme des munitions et des
explosifs.
Les troupes gardent les entrepôts d’huiles
combustibles de Gosfort.
La presse anglaise s’est engagée à ne pu-
blier en temps de crise aucune information
snr les mouvements des troupes, de l’avia-
tion, du matériel de guerre, sans en avoir'
chaque fois obtenu la permission de l’Ami»
ranté et dû Ministère de la guerre.
Cet engagement qui a été rappelé à tout le
personnel des salies de rédaction est scrupu-
leusement observé.
Le retour du général Futnik
BUDAPEST, 27 juillet. — Le général PatniJr
chef d’état-major serbe est parti cette nuit “
Budapest à fi h. 50, par train spécial, pour
se rendre à Nisch, par Bucarest.
La police avait pris des mesures pour qu’il
ne fût pas importuné par les personnes qni
voulaient manifester contre lai.
Il est arrivé à ia gare sans être remarqué.
Un officier'd’état-major général l’a accom-
pagné jusqu'à- ia frontière.
L'émotion dans les milieux socialistes
La nouvelle de la déclaration de guerre
par l’Autriche à la Serbie a causé une pro-
fonde émotion dans les milieux socialistes;
Le député Vaillant s’est écrié : « Jamais,
depuis 1870, déclaration de guerre n’a été
signifiée à un pays dans des conditions aussi
abominables i » "
Manifestations contre la Guerre à Berlis
TféRLiN. — La police avait pris das mesure!
très sévères pour empêcher les manifesta,
lions socialistes qui devaient avoir lieu aq
centre de la vi la. «.
Les manifestations ont cependant eu lieu
sur la Pariserplatz que la police à cheval q
dégagée. , -
Dans les avenues, les manifestants chan-
taient des refrains socialistes et criaient ;
« A bas ia guerre !»
Les ambassades de France et de Russie
étaient gardées par des agents
Admiaislrateur-Délégué- Gérant
O. RANDOLET jT
UaiiidraiiH, iiprisniois it intic». TSL. 10.47
35, Bue Fontanelle, 86
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Le Petit Havre
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Secrétaire Général : TH, VALLÈS
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AU HAVRE...77 BUREAU DO JOURNAL, 11*. boul* d« Strasoour*.
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LA GUERRE AUSTRO-SERRE EST DECLAREE
UNE JOURNÉE
DE FIÈVRE A PARIS
4 ÿ •£ PAis, minuit.
Le hasard, qui fail bien les choses^
nous a donné aujourd'hui une journée
de fièvre comme, op,. fierai peut-être
jamais vu, puÈqite' fes circonstances
■les plus passionnantes et les plus dra-
matiques se trouvent réunies : la fin
d'une a ffaire très parisienne où on
avait mêlé toute notre politique inté-
rieure et te début de la crise euro-
péenne la plus formidable qui soit t
Pendant toute la journée, nous avons
'eu les nerfs tendus au suprême degré
■à la fois dans l’attente du verdict et
(dans l’attente de la confirmation des
'hostilités austro-serbes annoncées pour
(aujourd’huipar la dépêche de Vienne
fie lundi soir ; et il faut dire que ces
préoccupations diverses et d’importan-
ce bien inégale étaient inextricable-
ment mêlées dans l’esprit du public.
Au Palais, on parlait surtout avec
passion de ia guerre éventuelle ; sur
Les boulevards, on attendait avec le
plus d'impatience l’issue du procès.
Enfin, vers six heures, une seconde
édition des journaux du soir annon-
çait la déclaration de guerre de l'Au-
triche et après neuf heures, une troi-
sième édition annonçait l’acquittement
de Mme Caillaux.
Dans les circonstances actuelles,
nous dirons peu de choses de ce résul-
tat ; il était inévitable à partir du mo-
ment où la Cour s'était abstenue de
poser la question subsidiaire de « coups
et blessures ayant entraîné la mort,
sans intention de la donner » qui au-
rait permis i)nc condamnation avec
sursis, . ;■ ([
Le jnrj- parisien, qui, à tort ou à
raison, est- imttttgènt pour tes crimes
passionnels, n'a pas voulu imposer à
Mme Caillaux un minimum de cinq
dns de réclusion. Or, tout l’effort de
M" Labori, dans son admirable plai-
doirie a été de prouver qu’il ne s’agis-
sait que d’un crime passionnel ; c’est
la thèse que nous avons soutenue nous-
même Vautre jour.
D’autre part, dans sa péroraison qui
a louché le coeur de tous, amis et
adversaires, l’illustre bâtonnier évo-
quant les périls de l’heure, a sollicité
l acquittement comme une mesure
'd’apaisement qui permettrait à tous
jes f rançais, sans distinction de parti,
de se tourner uniquement désormais
dans un sentiment de profonde soli-
darité, vers les ennemis du dehors.
| Celle parole a été entendue et, en
dépit de quelques incidents, l’accord
s’est scellé dans le prétoire même j
d’une façon émouvante, lorsqu’après
le verdict, MM, Labori et Chenu sont
revenus, ensemble en se donnant la
piain et ont été longuement acclamés
tous deux.
| Et maintenant, quittons donc le
champ de nos discordes intestines et
ne songeons qu’à nos devoirs communs
ie français en face de l’étranger.
L Ce que nous considérions comme
l’invraisemblable s'est réalisé : l’Au-
triche a déclaré la guerre, à la Serbie.
Nous avons rencontré, aujourd’hui
même', un journaliste autrichien très
connu qui nous a enfin éclairé sur
l’état d’esprit si difficile à comprendre
des gens de Vienne ;
« Nous avons agi sans ménagement
avec les Serbes, m'a-t-il déclaré, parce
que les Serbes ne sont que des apaches
et nous ne redoutons pas l’intervention
russe car il n’est pas possible que le
gouvernement de Saint-Pétersbourg
se solidarise avec ■ des régicides ; au-
cune guerre européenne n’est donc à
craindre. »
Réduite à ces termes, l’affaire est
en effet assez simple, mais faut-il que
la haine du Serbe soit assez forte èn
Autriche pour causer un pareil aveu-
glement t Et comment T.Allemagne
n’ouvre-t-elle pas. les yeux à son al-
liée?
L’Allemagne veut-elle la guerre ?
demande encore une fois le Temps.
El c’est aussi la question que nous
nous posons à nouveau.
Elle seule peut encore arrêter les
hostilités qui commencent avant qu’el-
les n’aient obligé la Russie à inter-
venir.
Certes, disons-le bien haut, la guer-
re austro-serbe n’est pas encore, n’est
même pas du tout la guerre européen-
ne, mais le conflit ne peut rester loca-
lisé que si l’Autriche n’abuse pas de
la force qu’elle met en jeu, ■— à moins
que la Serbie, qui est capable de tout,
ne réserve des surprises à l’Europe et
à l’Autriche d’abord...
Cela dit, tenons-nous prêts. Sans
considérer l’avenir proche avec un
pessimisme qui nous ferait déjà voir
l’ennemi à nos frontières, notre de-
voir est de nous préparer dans le calme
à toutes les éventualités.
La France a prouvé pendantplus de
quarante ans qu’elle était fermement
attachée à la paix par le droit ; s’il
le faut, si les efforts pacifiques qu’elle
multiplie encore n’aboutissent pas, elle
saura mettre dignement sa force au
service du droit.
CASPAR-JORDAN.^
Au Ministère des Affaires Étrangères
Paris, 28 juillet.
Au ministère des affaires étrangères on
est, pour ainsi dire, en permanence. On re-
çoit et on classe les nombreuses communi-
cations qui arrivent de l’étranger et princi-
palement des pays qni sont le centre de
l’agitation actaelle. Les renseignements, très
pessimistes ce matin, semblaient être meil-
leurs au début de l’après-midi, mais cette
éclaircie dans un ciel sombre et menaçant
n’a pas duré, la nouvelle de la déclaration
de guerre par l’Autriche étant arrivée. Quel-
les décisions auront demain à prendre les
ministres dans le Conseil qui suivra la ren-
trée à Paris de AI, Poincaré ?....
Déjà, on peut le dire, tontes les mesures
susceptibles d’être arrêtées dans un bnt de
préservation et de défense l’ont été. On a
annoncé les entretiens de M. Messimy avec
les chefs de l’armés et les membres de
l’état-major général, ceux non moins oppor-
tuns de M. Gauthier à la marine. Toutefois,
c’est an quai d'Orsay que les événements
sont suivis avec le plus d’attention et
d’anxiété.
M. Bienvenu Martin s’en éloigne peu. Il y
reçoit tous ses collègues dont il recueille les
impressions et les avis. M. Delcassé s'est ren-
du auprès du ministre intérimaire et s’est
longuement entretenu avec lui. Il lui a ap-
porté des appréciations dictées par sa longue
connaissance des questions extérieures. Bien
qne AI. Delcassé ne soit pins ministre, les
conseils de cet homme d’Etat éminent sont
toujours précieux.
J’ai en personnellement, 'après avoir ap-
pris la déclaration de guerre, une conversa-
tion avec un diplomate des plus distingués
qui a été longtemps à Vienne et dans les
Balkans. Il m’a dit que l’attitude de l’Autri-
che était uniquement dne à une manoeuvre
du parti militaire que l’assassinat de l’archi-
duc-héritier a privé de son chef, mais ,qui a
réussi à reconquérir ie pouvoir.
Le vieil empereur a été chambré, absolu-
ment isolé. On a dû exercer une grande
pression sur lui, car ses sentiments réels
étaient fort pacifiques.
Notre interlocateur estime d’aillears que
l'Autriche a tout à perdre dans la terrible
aventure qu’on lui lait courir et Dca à ga-
gner. Ses chances de succès sont nnlles si ta
Rassie s’en mêle et la défaite amènerait la
dislocation. Il n’est pas même certain, a-t-on
ajouté, que le succès l’en préserve.
T. H.
Les Faits Diplomatiques
Les Communications
de l'Autriche-Hongrie
L’ambassadeur d’Autriche-Hongrie à Paris
s’est rendu lundi soir au quai pour annoncer
au gouvernement français l’imminence de
l'intervention effective de son gouvernement
en Serbie. <»■
Le comte Szeçsen a en hier matin un nou-
vel entretien-avec M. Bienvenu-Martin.
Le comte Szecsen s’est borné à renouveler
et à compléter les explications qd'il avait
données lundi soir an sujet de la décision
de son gouvernement.
L’ambassadeur n’a pn apporter aucune
précision sur les conditions de l’action au-
trichienne.
L'Attitude do la France
M. Bienvenu-Martin, ministre des affaires
étrangères par intérim, s’est entretenu hier
matin, au quai d’Orsay, avec M. Isvolski,
ambassadeur de Russie à Paris.
L’ambassadeur d’Allemagne, AI. de Shoen.
a été reçu hier matin à 11 neares an quart
par M. Bienvenu-Martin.
A midi, le comte Szecsen de Temerin, am-
bassadeur d'Autriche-Hongrie, est arrivé
également an qnai d’Orsay.
Les ministres se sont réunis hier matin en
conférence au quai d’Orsay, pour s’entrete-
nir de la situation.
M. Delcassé est venu également, et a été
reçu par les ministres, qui l’ont écouté avec
grand iritérêtl
La Déclaration de Guerre
A cinq heures du soir, Y Agence Havas com-
muniquait la dépêche officielle suivante :
Le gouvernement Austro-
Hongrois a notifié officielle-
ment à la Serbie la déclara-
tion de guerre.
Les premières Hostilités
Combats à la Frontière
La Gazette de Voss annonce de Vienne que
des combats ont en lien snr la Drina, rivière
frontière serbo-autrichienne.
Des volontaires serbes ont forcé snr plu-
sieurs points le passage du fleuve. Les trou-
pes autrichiennes ont riposté.
La dépêche ajoute que la mobilisation de
l’armée serbe se poursuit très rapidement.
Deux Navires Serbes saisis
La Reichspost annonce que deux navires
serbes transportant de la contrebande ont
été saisis par des-patrouilles autrichiennes,
près de Kocevar.
Contre le Monténégro
D’importants mouvements de troupes ont
lieu dans le sandjak de Novi Bazar.
Le roi de Monténégro et son gouvernement
se sont retirés à Podgoritza.
La Mobilisation générale serbe
Berlin, 28 juillet.
On mande de Semlin, 27 juillet, an Ber-
liner Tageblatt, que la mobilisation générale
a été annoncée à Belgrade, le 26 à 6 h. 1/2
au son du tambour. Même les enfants et les
vieillards sont tenns de prendre les armes.
Les dernières troupes ont quitté Belgrade,
ainsi que les fonctionnaires de l’Etat.
Les banques sont fermées, la ville est
presque abandonnée.
Les Grandes Puissances
14 Corps d’irmée Busses sont mobilisés
On mande de Saint-Pétersbourg au Times
que le tsar est parti pour la Finlande.
D’après le correspondant du même jour-
nal, le tsar aurait dit, à la fin du grand Con-
seil de samedi : « Nous avons snpporté cet
état de choses pendant sept ans et demi.
C’en est assez. »
Alors Sa Majesté, ajoute le correspondant,
a autorisé qu’on donne des ordres pour une
mobilisation partielle, limitée aux là corps
d’armée situés sûr la frontière autrichienne.
Ça même temps on donne à entendre à
l’Ailémagne qne la mobilisation allemande
serait suivie immédiatement de la mobilisa-
tion du reste de l’armée russe.
Le Times, commentant ces actes et ces pa-
roles, exprime l’opinion qu’ils doivent avoir
nne grande influence sur la situation inter-
nationale.
La Hotte Anglaise
Les journaux annoncent que 29 cuirassés,
4 croiseurs cuirassés et 9 autres croiseurs de
la première flotte se trouvent à Portiand
pour y faire du chai bon. Ils doivent conti-
nuer tonte la nuit cette opération. Ces na-
vires s’approvisionnent en munitions de
guerre et en vivres pour plusieurs semaines.
Aucun congé ne sera accordé jusqn’à ce
que ia situation internationale se soit amé-
liorée.
Comme il est d’nsage lorsque les affaires
internationales sont considérées comme cri-
tiques, la liste ordinaire des mouvements des
vaisseaux ne sera pas publiée par l’Ami-
ranté.
On a informé les représentants de la pres-
se que ces mouvements seront gardés se-
crets.
On croit que la première flotte partira
pour un certain point de ia mer du Nord.
Mesures de préoaution eu France j
Différentes mesares ont été prises et c’est
ainsi qne les jeunes soldats permissionnaires
ont été rappelés à leur corps.
Les régiments qui sont actuellement dans
les camps d’instruction sont rappelés dans
leurs garnisons.
Mais ce n’est point là un commencement
de mobilisation ; il s’agit de simples mesu-
res de précaution.
i" Caillain tout les Assises
Après avoir entendu les plaidoiries et lej
réquisitoire, le Jury rapporte un
verdict d’acquittement.
IMPRESSIONS L’AUDIENCE
(De notre correspondant particulier)
Paris, 28 juillet.
Malgré qn’il se passe snr le Danube et
dans les chancelleries, des choses beaucoup
plus intéressantes, un public innombrable
s’écrase dans la salie des assises pour assis-
ter à l’épilogue du procès Gaiiiaux. Les vio-
lents incidents d’hier .ont surexcité la curio-
sité des Parisiens. La chaleur devient rapi-
dement intolérable, malgré les ventilateurs,
et des femmes s’évanouissent qne les gardes
sont obligés d’emporter dans les couloirs*
L’accusée est assise à son banc, elle cache
sa figare entre ses mains, elle parait acca-
blée. M. Caillaux entre, accompagné des
denx frères Ceccaldi, ses fidèles gardes du
corps. Il gagne sa place habituelle d’une
marche saccadée, le visage est soucieux, très
rouge.
M6 Seligman ouvre le feu. Il représente
avec Me Cbenn la partie civile. Il fait d’nne
voix claire l’éloge de la famille Calmette, du
défunt, de son frère le docteur Albert Cal-
mette. Il défend la politique du Figaro. Il ré-
pond anx accusations qne la défense et M.
Caillaux en particulier ont formaté contre la
vfctime. On l’écoute avec attention. Mais la
curiosité est à son comble qnand M0 Chenu
se lève. Depuis huit jours, il a harcelé la dé-
fense de tant de réparties mordantes, de tant
de remarques incisives qne le public ne ca-
che pas sa satisfaction de le voir enfin com-
mencer sa plaidoirie.
M* Chenu s’adressant anx jnrés lenr fait
remarquer qne Gaston Calmette était père
et qne pas nn moment Mme Caillaux ne
s’est inquiétée des deux orphelins qu’elle
faisait. Revenant en arrière, il retrace la
lutte sournoise de la maîtresse qui veut de-
venir femme légitime et raine le bonheur de
sa rivale. Pais il tait de main de maître le
portrait de l’ancien président du Conseil,
très intelligent mais convaincu de sa supé-
riorité, impatient de briser tous les obsta-
cles. M0 Chenu raconte alors la genèse du
drame, les lettres du Figaro, la journée de
Mme Caillaux. Il semble suspecter une par-
tie de ses allégations, il prononce même ië
mot mensonge et quand il en vient à l’arri-
vée an Figaro, Mme Caillaux s’évanouit et
l’audience est suspendue par une extrême
agitation.
En résumé M0 Chenu nie l’affolement de
Mme Caillaux, et trouve déconcertant au
contraire son sang froid et sa présence d’es-
prit, avant et après le crime. Elle a agi froi-
dement, elle a obéi à nne détermination bien
arrêtée. L’argumentation de M0 Chenu est
serrée, et iait une profonde impression sur
l’auditoire. Il fait, lui aussi, l’éloge de Gaston
Calmette. Pendant tonte sa plaidoirie, l’ac-
cusée est pâle, les yeux hagards. Quant à M.
Caillaux, il écoute sans broncher, assis à soi
place, entre plusieurs rangée'^’n^'cats.
Lorsque Me Chenu reprenant. ... déposition
du docteur Doyen, conclut que Calmette n’a
pas été assassiné par Mme Caillanx, mais par
les trois chirurgiens maladroits, le public rit
et hue l’accusée. Mais l’émotion est à son
comble lorsqu’il conclut : Dans ce ménage,
où la femme tire aussi bien que l’homme et
court moins de risque, c’est elle qui se char-
gera de la besogne.
Les derniers mots sont accablants pour les
scandales que les parlementaires infligent A
cette France si noble et si laborieuse.
La thèse de M0 Chenu est brutalement
celle-ci : Mme Caiüaux a agi avec prémédita-
tion, et elle ne devrait pas être seule au box
des accusés.
A ce terrible réquisitoire, le procureur gé-
néral Herbanx oppose plutôt un réquisitoire
plutôt indulgent. Il n’insiste pas sur la pré-
méditation et admet les circonstances atté-
nuantes. II invite toutefois les jurés à rendre
un verdict de culpabilité.
A diverses reprises, le public s'est montré
peu satisfait.
M0 Labori prononce après cela une chau-
de et admirable plaidoirie, qui caisse une
vive émotion dans la salle. lY termine en
demandant ('acquittement.
Au bout d’une heure de délibération, les
jurés rendent un verdict négatif.
De violentes manifestations; en sens di-
vers éclatent alors, et c’est au miiieu de la
plus vive agitation qne la Cour prononce
l’acquittement de Mme Caillaux.
T. H,
A onze heures, on ouvre la porte réservée
aux avocats. Près de cent cinquante toges
noires s’engouffrent dans le couloir qui con-
duit au prétoire. Ils envahissent les places
attribuées aux huissiers. Le président Aiba-
neT accourt. Il adresse une allocution aux
avocats. Il leur recommande le calme :
« Vous allez entendre, leur dit-il, les plai-
doiries éloquentes de vos bâtonniers. Ecou-
tez-les avec toute l’admiration qu’elles mé-
ritent, mais en donnant l’exemple de la mo-
dération. » On applaudit.
La fouie arrive. On se dispute les places/
Des altercations se produisent.
L’audience est ouverte à midi un quart..
M- Aibsmel, avant de donner la parole aux
avocats de la partie civile, prie l’auditoire
d’être silencieux.
Une voix s’élève dn banc de la presse :
« Le nombreux public qui est devant nous.f
dit ie journaliste qui proteste, va nous em-i
pêcher d'entendre. »
M. Victor Beau, président dn Syndicat def
la presse judiciaire, insiste pour que le pu-'
blic soit invité à s’asseoir .
Le président ordonne que tout le monde;
soit assis et un garde fait exécuter l’ordre;
donné.
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
| DÉPÊCHES COMMERCIALES
J NEW-YORK, 28 JUILLET
t! Cotons i juillet, baisse 50 points ; août,
baisse 42 points ; octobre, baisse 37 points ;
janvier, naisse 36 points. — Faible.
) Calé» i baisse 60 à 65 points.
Ir NEW-YORK, 28 JUILLET
1. (.monL ’ t. némin
Cuivre Standard disp. 13 — 13 25
— septembre .... 13 — 13 28
Amalgamai, Cap,.. 59 1/8 65 5/8
fer 14 75 14 75
CHICAGO, 28 JUILLET
t i C. DU .OUR 'C;*RRC8D
81ô sur Septembre 92 3 8 83 3 8
, — ...... Décembre 98 3/8 86 t/8
Maïs sur Septembre 71 7/8 69 8,8
j — Décembre 613/4’ 89 7-8
Saindoux sur. Septembre 10 21 10 01
( — Octobre 10 30. 10 07
AU MAROC
Là Colonne Gouraud
livre un important combat
' RABAT. — La colonne Gonrand, continuant
le mouvement qu’elle avait commencé le
25 juillet du fort de l’Imaoueu, a livré le 26
juillet aux tractions dissidentes des Riatas
nn important combat au cours duquel nous
aurions en une cinquantaine de tnés dont
nn commandant et 88 blessés.
On manque de détails sur ce combat.
RABAT. — Le combat livré ie 26 juillet par
la colonne du.génépi Gouraud anx put as
dissidents a été acharné. Il a en lien sur un
terrain très accidenté oii nos soldats ont dû
souvent combattre à la baïonnette.
Les Riattas ont tenté, dans la soirée, un,
retour offensif.
C’est au conrs du combat qui a suivi que
nous avons éprouvé les pertes déjà indi-
quées.
Parmi nos tués se trouvent trois officiers
dont un commandant et une vingtaine d’Eu-
ropéens ; un officier indigène est au nombre
des blessés. •->
APRÈS LE VERDICT
DU JURY DE LA SEINE
Manifestations de Camelots du Roi ,
Mme Caillaux, accompagnée d’une femme
de chambre, a quitté la Conciergerie en au-
tomobile à 9 b. 20.
Son départ est passé inaperçu.
Des membres de l’Action française ont ma-
nifesté au quartier Latin et ont conspué Cail-
laux.
Une bagarre s'est produite et plusieurs
arrestations ont été opérées.
Quand M. 'Caillaux a quitté le Palais de
Justice, des manifestations en sens divers se
sont produites.
À 9 h. 1/2, un calme complet régnait aux
abords du Palâis de Justice.
LA CLASSE 1914
Le Tirage au Sort de la Lettre
En exécution des prescriptions du 9 août
1911, il a été procédé le 27 juillet 1914 à
l’état-major de l’armée au tirage au sort de
la lettre qni déterminera l’origine de l'ordre
adopté pour l’incorporation du contingent
1914.
La lettre extraite % été la lettre « D »,
LA GUERRE AUSTRO-SERBE
IE TEXTE
de la Déclaration de Guerre
VIENNE.— Dans nne édition spéciale, le
Journal Officiel publie la déclaration de
guerre à la Serbie.
En voici le texte :
« Le gouvernement royal de Ser-
bie n’ayant pas répondu d’une ma-
nière satisfaisante à la note qui lui
a été remise par le ministre d’Au-
triche-Hongrie âSSelgrado, à la date
du 28 juillet 1914, le gouvernement
impérial et royal se trouve dans la
nécessité de pourvoir lui-même à
la sauvegarde de ses droits et inté-
rêts et à recourir à cet effet à la
force des’armes.
» L’Autriche-Hongrie se consi-
dère donc, de ce moment, en état
de guerre avec la Serbie.
«Signé : Le ministre des
affaires étrangères d’Au-
triche-Hongrie ;
» Comte Berchtold. »
Conférence diplomatique
M. Bienvenu-Martin a conféré hier après-
midi avec l'ambassadeur^'Angleterre à paris.
Une démarche vaine
BERLIN. — Les journaux publient une dé-
pêche de Vienne annonçant que l’ambassa-
deur de Rassie, M- Schebeko, a eu hier
après-midi nne entrevue de deux heures avec
ie comte Berchtold.
Il a demandé la suspension momentanée
des hostilités.
Le comte Berchtold a refusé d’accéder à
celte demande.
, Une Note du Gouvernement autrichien
VIENNE. — Le ministre des affaires étran-
gères a adressé hier aux missions diploma-
tiques étrangères d’ici une note verbale
dans laquelle, le ministre des affaires étran-
gères porte à la connaissance des missions
diplomatiques la déclaration de guerre for-
melle à la Serbie et déclare que i'Autriche-
Hongrie, pendant les hostilités, à condition
qu’il en soit de môme de la Serbie, s’en tien-
dra aux dispositions de la Convention de La
Haye du 18 octobre 1907, ainsi qu’à celles
de la déclaration de Londres du 26 décem-
bre 1909.
Les missions sont priées de faire part, le
pins tôt possible, de cette notification à leur
gouvernement.
La Mobilisation serbe
BELGRADE, 27 juillet, 1 heure du soir (re-
tardée dans la transmission et reçue le 28
juillet à 7 h. AO).
La mobilisation serbe s’opère avec une
grande célérité. On ne signale aucune scène
de désordre.
Les troupes autrichiennes se trouvent à
sept kilomètres de la frontière serbe, proba-
blement dans un but de concentration.
Das chalands qui transportaient sur la
Save 2,800 réservistes de, Thababatz % Bel-
firalf,. n’pnt nas été inauiétés.
L’Attitude de la Russie
VIENNE. 28 juillet. — La Wiener Algmeine
Zeitung affirme que rien encore n’est connu
jusqu’ici au sujet de l’attitude adoptée par
la Russie.
On ne sait rien à Vienne de la mobilisa-
tion russe. La situation politique est telle
aujourd’hui qu’elle peut changer à chaque
instant.
Des prévisions seraient peu opportunes.
Jusqu’à présent, les relations austro-rus-
res ont conservé un caractère correct et
amical.
L’Attitude de l’Italie
ROME. — On assure qu’un dissentiment
existerait entre le marquis di San Gniliano,
ministre des affaires étrangères, et M. Saian-
dra, président du Conseil.
Celui-ci semble vouloir que l’Italie con-
serve une altitnde de neutralité absolue dans
un conflit générai éventuel. ;
Le communiqué de l’ambassadeur d’Italie
à Viennè aurait été complètement transfor-
mé p tr ia presse viennoise.
Elle ne contiendrait nullement la promes-
se d’an appai de l’Italie à l’Autriche.
On dit que si toutes les nations mobilisent
l’Italie mooilisera anssi en Lombardie, assu-
re-t-on, sans sortir de son attitude de neu-
tralité.
Les Précautions Militaires de l’Angleterre
PORTSMOUTH, 28 juillet. — L’amirauté et le
ministère de la guerre prennent des dispo-,
sitions pour que la flotte paisse agir sans dé-
lai, le cas échant.
De nombreux télégrammes chiffres sont
adressés aux services navals.
Ce matin la flottille de sous-marins quit-
tait Portsmouth où l’on mobilise.
Tous las hommes étaient rappelés et sont
prêts à s’embarquer.
La flottille des contre-torpilleurs est con-
signée ; elle se tient prête à partir au pre-
mier signal.
Il en est de même à Portiand, où est la pre-
mière flotte Go combat.
Des sentinelles ont été placées ce matin,
de bonne heure, autour des entrepôts et des
poudrières, autour de l’arsenal de Ports-
mou Ih qui renferme des munitions et des
explosifs.
Les troupes gardent les entrepôts d’huiles
combustibles de Gosfort.
La presse anglaise s’est engagée à ne pu-
blier en temps de crise aucune information
snr les mouvements des troupes, de l’avia-
tion, du matériel de guerre, sans en avoir'
chaque fois obtenu la permission de l’Ami»
ranté et dû Ministère de la guerre.
Cet engagement qui a été rappelé à tout le
personnel des salies de rédaction est scrupu-
leusement observé.
Le retour du général Futnik
BUDAPEST, 27 juillet. — Le général PatniJr
chef d’état-major serbe est parti cette nuit “
Budapest à fi h. 50, par train spécial, pour
se rendre à Nisch, par Bucarest.
La police avait pris des mesures pour qu’il
ne fût pas importuné par les personnes qni
voulaient manifester contre lai.
Il est arrivé à ia gare sans être remarqué.
Un officier'd’état-major général l’a accom-
pagné jusqu'à- ia frontière.
L'émotion dans les milieux socialistes
La nouvelle de la déclaration de guerre
par l’Autriche à la Serbie a causé une pro-
fonde émotion dans les milieux socialistes;
Le député Vaillant s’est écrié : « Jamais,
depuis 1870, déclaration de guerre n’a été
signifiée à un pays dans des conditions aussi
abominables i » "
Manifestations contre la Guerre à Berlis
TféRLiN. — La police avait pris das mesure!
très sévères pour empêcher les manifesta,
lions socialistes qui devaient avoir lieu aq
centre de la vi la. «.
Les manifestations ont cependant eu lieu
sur la Pariserplatz que la police à cheval q
dégagée. , -
Dans les avenues, les manifestants chan-
taient des refrains socialistes et criaient ;
« A bas ia guerre !»
Les ambassades de France et de Russie
étaient gardées par des agents
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