Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-26
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 juillet 1914 26 juillet 1914
Description : 1914/07/26 (A34,N12040). 1914/07/26 (A34,N12040).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172207p
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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LE CONFLIT AUSTRO-SERBE
■ ' ' . ». ■ -
La Réponse de la Serbie à l’Ultimatum n’est pas jugée Satisfaisante.
Le Ministre d’Autriche à Belgrade est rappelé. - Les deux pays mobilisent.
Tyoïis terminions notre article de
jeudi dernier en émettant le voeu que
la paix, dont il avait été tant question
dans les toasts de PéterhoJ, ne soit
pas bientôt compromise par les agis-
sements inquiétants de l'Autriche vis-
à-vis de la Serbie. Bien que l’irrépa-
rable né soit pas encore consommé,
nous ne pensions pas cependant pres-
sentir avec une si regrettable justesse
un danger aussi proche.
La note remise jeudi soir, à six
heures, par le ministre d’Autriche-
Jlongfîe an gouvernement serbe, et
dont nous avons donné hier le texte
in-extenso, est un véritable ultima-
tum, prélude,' en apparence du moins,
d’une déclaration de guerre inévita-
ble. Si tes mots avaient en Orient la
mêïné valeur qu’en Occident, aucun
espoir de solution pacifique ne serait
même permis.
La note autrichienne exprime non
seulement des exigences inouïës, mais
elle est, semble-t-il, rédigée de propos
délibéré de telle sorte que la Serbie,
fut-elle résignée à tout subir, ne puis-
se pas le faire, puisqu’il lui faudrait
proclamer elle-même sa déchéance dé-
finitive.
Le gouvernement austro-hongrois
accuse le gouvernement serbe d’avoir
pour le moins laissé bénévolement se
préparer sur son territoire les atten-
tats de Sarajevo, où l’archiduc héri-
tier et sa femme ont trouvé la mort ;
or, on sait que plusieurs jours avant
ces tragiques événements, les autori-
tés serbes avaMnLfiu contraire, .signa--
lé elles-mêmes comme dangereux, aux
autorités austro -hongroises, Cabriho-
vitch, l’un des auteurs des attentats.
Ce J ait suffit à prouver la correction
parfaite du gouvernement de Belgra-
de qui certainement n’a jamais en-
couragé le terrorisme comme moyen
de propagande nationale,
Il sc serait donc, sans aucun doute,
prêté à une enquête complète sur l’af-
faire de Sarajevo qui pouvait avoir
des ramifications sur son territoire,
si le gouvernement. austro-hongrois
s'était Borné à lui demander son con-
cours dans la forme habituelle des
lCommissions rogatoires de pays à
pays. Mais celui-ci exige « qu’il s’en-
gage à ouvrir une enquête judiciaire
contre les partisans du complot du
s8 juin » et qu’il accepte que a des
délégués du gouvernement austro-
^hongrois, prennent part aux recher-
ches y relatives ». Ainsi ce serait les
autorités de l’empire elles-mêmes qui
feraient l’enquête en Serbie, au mé-
pris de l’indépendance de celle-ci,
; Mais il y d plus encore ; le gouver-
nement de Vienne prétend imposer à
Belgrade l'obligation de reprimer
toute propagande contre VAutriche-
Hongrie, tout mouvement national
pan-serbe et entend que la Serbie
« accepte la collaboration des organes
du gouvernement Austro-Hongrois
dans la suppression du mouvement
subversif dirigé contre l’intégrité de la
monarchie. »
Ainsi, l’Autriche-Hongrie, qui est
l’ennemie séculaire, ose exiger du
gouvernement serbe qu’il étouffe lui-
même le patriotisme de son peuple qui
est fait de la haine de l’oppresseur ;
VAutriche-Hongrie, qui retient dans
ses frontières des millions de Serbes,
ose exiger du gouvernement de Bel-
grade qu'il étouffe lui-même l'espoir
national de son peuple dont c'est toute
la raison d’être ; l'Autriche-Hongrie
ose exiger du gouvernement de Bel-
grade que pour cette oeuvre destruc-
tive de l’esprit serbe, il accepte la
collaboration des propres agents de
lempire. Ce n’est pas seulement la
méconnaissance absolue de l’indépen-
dance de la Serbie, ce que Von veut
c’est-T anéantissement de tout ce qui
fait la nationalité serbe.
Et pour bien marquer que c’est un
suicide que l'Autriche désire, la note
prend soin, avec une audace sans pré-
cédent, de dicter au roi Pierre le texte
de la déclaration ne varietur qu’il de-
vrait publier ail Journal officiel du
royaume, dès le a 6 juillet, déclara-
tion commençant par ces mois : « Le
gouvernement royal serbe condamne
la propagande dirigée contre l’Au-
triche-Hongrie... »
Eh bien ! c’est aujourd’hui le a 6
juillet, et le roi Pierre ne publiera
rien du tout I L’injurieux délai de
qxmr.qnte-huit -heures a expiré hiertl
soir, à six heures. Nous ne connais-’
sons pas le texte de la réponse serbe,
mais nous savons déjà que, remise à
l’heure dite à Vienne, elle à été jugée
insuffisante par l'Autriche-Hongrie
qui a ràppelé son ministre de Bel-
grade. Le gouvernement serbe s’est
retiré à l’intérieur du pays pour être
prêt à toute éventualité, la capitale
se trouvant aux portes de l’empire, sé-
parée Seulement de la Hongrie par le
Danube,
Nous terminons cet article à la pre-
mière heure du matin et le téléphone
nous apporte l’éclio lointain mais déjà
tragique de la mobilisation autri-
chienne et de la mobilisation serbe.
De quoi demain sera-t-il jail ?
Certes, nous souhaitons la paix par
dessus tout, mais nous ne pouvons pas
ne pas sympathiser avec la Serbie et
ne pas comprendre sa révolte ' contre
les prétentions les plus odieuses qui
aient jamais été affichées. Nous avons,
nous qui écrivons ces lignes, une rai-
son particulière de sympathiser, car
nous avons été naguère a Belgrade et
nous avons appris à apprécier ce peu-
ple jeune et sain que d’aucuns traitent
de barbare mais qui étonnera peut-
être le monde par ses robustes quali-
tés de défricheur.
Dès ce moment, nous prévoyions le
conflit fatal avec V Autriche, car on ne
peut pas voyager dans ces régions sans
songer au Piémont de jadis en .faCe
du même empire... Mais cela nous ap-
paraissait pour un avenir encore loin-
tain, lorsque la Serbie serait prêle t
L’Autriche-Hongrie a préféré, sans
doute, prendre les devants et a profité
de là première occasion offerte ; elle
a même profité, semble-t-il, pour lan-
cer sofi ultimatum de tout un ensem-
ble d’occasions propices pour elle par
Vembarras dans lequel elles mettent
les gouvernements de la Triple-En-
tente : elle a lancé su noté à l’heure
précise où le Président de la Républi-
que et noire ministre des affaires
étrangères, éloignés de Paris, quit-
taient le Tzar et s’embarquaient sur
la Baltique, au moment oà les grèves
de Saint-Pétersbourg ont pris un ca-
ractère aigu et où la crise irlandaise
atteint son paroxysme.
Mais, c’est line habileté dont le gou-
vernement de Vienne ne tirera qu’un
avantage passager. La Triple-Entente
se ressaisira vite et nous aimons
encore à croire que son altitude ferme
en faveur du droit des peuples, in-
carné en cejo ur, par la Serbie, fera
reculer VAutriche-Hongrie qui n’a
rien à gagner à une conflagration gé-
nérale dont nous ne voulons même
pas envisager l’horreur:
CASFAR JORDAN.
La Réception de l’Ultimatum à Belgrade
Les milieux poHliques et gouvernementaux;
serbes considèrent la situation créée par la
remise 4e la note austro-bongroise comme
très grave.
Le Trésor et les archives de l’Efat ont été
expédiés à l’intérieur du pays, Belgrade se
trouvant sons la menace trop directe de
l’Autriche.
Au moment de la remise de la note, M.
Patchoo, ministre des affaires étrangères et
ministre des finances par intérim, fit remar-
quer an baron Giesl, en réponse â sa deman-
de que le gouvernement serbe réponde dans
le délai fixé, qu’il était impossible de satis-
faire à ce désir ; mais il ajouta que la réponse
de la Serbie serait donnée le plus tôt pos-
sible.
Aussitôt qu’il fut informé de la remise de
la note autrichienne, M. Pachitch, président
du Conseil, a interrompu son voyage dans
l’intérieur et il est rentré à Belgrade hier
matin, en automobile. Le Conseil des minis-
tres a été aussitôt convoqué en réunion ex-
traordinaire. Le roi Pierre, qui se trouve à
la station thermale de Vrania-Bana, est en
communications continuelles avec le gou-
vernement.
On apprend de source sûre que la Serbie
accordera satisfaction aux désirs du gouver-
nement austro-hongrois, en tant que ceux-
ci ne seront pas contraire à la dignité d’un
Etat indépendant.
Le gouvernement serbe, qui a 'donné, jns-
qu’ici, tant de preuves de sa ferme volonté
d’entrenir et d’assurer le maintien de rela-
tions correctes et de bon voisinage avec
l’Autrice-Hongrie, ne cessera pas de se con-
former à ce devoir ; mais, if lui sera impos-
sible d’accepter des conditions humiliantes.
La démarche autrichienne a causé dans
toute la Serbie une impression profonde et
partout se manifeste le voeu unanime que le
gouvernement royal tienne compte de la di- '
gnité4e la Serbie et ne manque pai à ses de-
voirs, c’est-à-dire ne cède pas à rultimatum
autrichien dans ses c anses humiliantes.
L’oXuieuse Samoouprava a publié hier un
communiqué où ii est dit :
« La note, qui contient des conditions très
» lourdes, d mne un délai très court pour y
» répondre. La situ ation doit être considérée
» comme très grave,et très critique».
L’Attitude de la Serbie
La Serbie maintient ses déclarations anté-
rieures. '
Elle ne peut croire que rAutiiche-lIongrie
vecnüe user d'une violence injustifiée.
E le en appelle à PE irope, CJT c’est en pré-
sence de l’Europe qu’elle a pris les engage-
ments que l’Autriche lui reproche à tort de
n’avoir pas tenus.
Elle est prête à prouver sa bonne foi par
nue discussion normale.
1 EHè repousse toute atteinte à sa souve-
raineté.
Tous les officiers serbrs qui se trouvent à
l’étranger ont rejoint Blgrade.
L’attitude de la France
Le gouvernement français est d’accord
avec le gouvernement russe pour demander
une prolongation de délai.
li se maintient en contact avec la Russie
et l’Angleterre. Cet échange de vues est do-
miné par le fait signalé plus haot que ni
l’ambassade d’Allemagne à Pétersbourg ni
l'ambassade d’Ailèmagae à Londres n’ont
fait ia communication faite à Paris par le
baron de Schoen.
Des précisions sont, en conséquence, at-
tendues.
Le gouvernement français possède la cer-
titude que la Serbie, aujourd’hui comme
hier, est prête à toute mesure d’enquête
compatible avec ses droits souverains et sa
dignité.
L’attention du gouvernement anstro-hon-
groi» a été attirée sur ce point essentiel.
L’ambassade de France à Vienne avait re-
çu l’assurance que la note austro-hongroise
serait très conciliante.
Le texte de cette noie et celai de la circu-
laire aux puissances avaient donc lieu de
surprendre le gouvernement français.
La démarohe russe à Vienne
Saint-Pétersbourg, 23 juillet, 1 h. 18.
La démarche russe à Vienne demandant la
prolongation du délai accordé A .ht Serbie
pour répondre à la note autrichienne, a été'
faite ca matin. A une heure de l’aprôs-mid i
ou ne connaissait pas encore à Saint-Péters-
bourg la réponse de l’Autriche.
Le Refus de l’Autriche
Vienne, 23 juillet, 5 heures.
Le gouvernement austro-hongrois a refusé
la prolongation du délai assigné â la Serbie
et qui expire ce soir.
Un Communiqué
On communique la note suivante à Y Agence
Havas :
« Il résulte d’informations provenant
d’une source autorisée qu’il, n’y a pas eu,
entre l’Allemagne et l’Autriche un accord
préalable à l’envoi de la note. adressée à la
Serbie.
» L’Allemagne se berne à approuver cette
note qui n’a pas le caractère d’un ultima-
tum, mais constitue une demande de ré-
ponse avec limitation de temps. Son attitude
a été inexactement représentée comme com-
portant une menace Elle doit être interpré-
tée seulement comme i’indicatign qu’il est
désirable que le désaccord entre l’Autriche
et la Serbie reste localisé. »
r Mm M t tais
— . . -M.-.— - —
21 la lecture des lettres Intimes
Mme Caillaux s’évanouit
-T- —.. . . , '
LA JOURNÉE DES MÉDECINS
IMPRESSIONS D’AUDIENCE
. (De notre correspondant particulier)
Paris, 23 juillet.
Une foule, sans cesse accrne, se presse
dans la grande salle des Assises. On a appris
que le président Aibanel et son assesseur en
sont venns, eux aussi, aux ultimatums,
comme deux paissances européennes. Pour-
tant, ils s’asseoient, très calmes, derrière leur
tribunal. Le président, avec sa sérénité cou-
tumière, donne la parole à M® Labori qui
nous lit certains passages des lettres dépo-
sées entre ses mains par Mme Gueydan. On
en connaît le texte. Au point de vne spécial
du procès, elles n’apportent rien de nou-
veau. M. Caillanx se cache la figure entre les
mains. Mme Caillanx, qai paraissait penser
à autre chose, s’évanouit soudain snr l’épaule
d'nn garde. Oa se précipite, l’audience est
suspendue dans jin brouhaha formidable.
A la reprise, Mme Caillaux, pâlie et do-
lente, respire des sels, tandis que le défilé
des médecins commence. On sait la thèse de
la défense. Les blessures de Gaston Calmette
n’étaient pas mortelles ; mais l’absence de
soins a provoqué l’hémorragie qui emporta
le malheureux directeur du Figaro. Si les
blessures n’étaient pas mortelles, la culpabi-
lité de Mme Caillaux est, paraît-il, amoin-
drie.
Le docteur Reymond, sénateur et aviateur,
prend l’offensive. Il déclare accepter tonte
responsabilité de ses actes. Il retuse de dis-
cuter médecine avec M® Labori, de même
qu’il refuserait de le suivre dans une discus-
sion de droit.
Le docteur Hartmann est tout aussi caté-
gorique ; jjn’â opéré que lorsqu'il * cru de-
voir le foire.
I Le docteur Canêo dépose dans le même
sens.
Quant au docteur Delbét, appelé pour ainsi
dire en consultation, il nous fait tout nn
cours dé chirurgie. Aujourd’hui on n'opère
pi us les blessés avec la précipitation d’antre-
fois et souvent on les sauve, eu ne faisant
pas intervenir le bistouri lorsque le blessé
est à bout de force.
A propbs du docteur Delbet, notons qu’il
a juré de dire la vérité, mais pas toute la
vérité. Eu eflet, il s’est engagé à ne pas di-
vulguer certains détails. Le président Alba-
nel, interloqué, suspèndla séance pour que
le docteur Delbet se fasse relever de son ser-
ment par la mystérieuse personne intéressée
à ne voir dévoiler qu’une partie des faits.
Un nouvel incident se produit à la re-
prise. Le docteur Delbet n’a pas rencontré la
personne qui peut le relever de son ser-
ment. Il tient seulement à préciser que cette
personne lui fut envoyée par Me Labori. Sur
ce. grands gestes et protestations indignées
de l’avocat de Mme Caillanx. Le docteur Del-
bet rtiaintient son affirmation.
Voici le professeur Pozzi à la barre. Il ne se
compromet pas. Une intervention chirurgi-
cale aurait peut être sauvé Gaston Calmette,
mais étant donné la faiblesse extrême du
blessé, le docteur Pozzi eût sans doute hésité
à leur place.
L’audience est levée apres la déposition du
Dr Proust et renvoyée à lundi.
T. H.
L'audience est ouverte à midi 13.
Le Président : Messieurs, avant de repren*
dre les débats de cette affaire, permettez-moi
de vous làire une nouvelle déclaration en ce
qui concerne la lecture des lettres intimes.
Il est entendu qu’elles restent entre les
mains de la défense et de la partie civile, et
que le ministère public et MM. les jurés ne
les connaissent pas, bien qu'elles forment
l’objet essentiel des débats. Vous en ferez,
Messieurs, tel usage que votre conscience
vous dictera. Quant à moi, ja l’ai dit hier, je
le répète, jamais je ne ferai usage de mon
pouvoir discrétionnaire pour les reprendre à
un avocat et les verser aux débats. J’ai pins
que personne ici souci de mon honneur et
de celui de la magistrature, quoi qu’on en
ait dit, pour ne pas commettre un acte qui
porterait atteinte à ia dignité du barreau
tout entier. (Applaudissements.)
M» Chenu : Je demande la parole.
Je demande la parole, Messieurs les jarés,
pour répondre à l’observation de M. le pré-
sident et pour faire une déclaration au nom
de M® Labori, qui m’ÿ autorise, comme aa
mien.
Nous déclarons d’abord d’un commun ac-
cord que nons avons dû hier vous paraître
insupportables en prolongeant outre mesure
un incident qui risquait de devenir fasti-
dieux.
M. le président vous a rappelé dans quei<
les conditions Me Labori et moi étions depo-
sitaires des pièces qni ont fait l’objet de l’in-
cident d’hier. Elles sont sous cette envelop-
pe ; elles y sont toutes. D’un commun ac-
cord entre M® Labori et moi (voyez mon ges-
te), nous les versons au débat entre les
mains de la cour, à la disposition de M. le
procureur général, à votre disposition, mes-
sieurs les jurés, pour que chacun en fasse
l’usage qui lui paraîtra convenable ; et je
crois que cette fois l'incident est cios, et dé-
finitivement clos.
. Le président : Parfaitement.
ta Lecture des Lettres iistimes
Me Labori : Messieurs les jurés,^ l’incident
est clos, mais, selon moi, le moment est ve-
nu de demander pour la défense à M. le pré-
sident l’autorisation 4e donner lecture, en
tout ou en partie, de certaines des lettre!
qui viennent d’être versées aux débats. Ja
vons demande, monsieur le président, de
vouloir bien, en vertu de votre pouvoir dis-
crétionnaire, m’autoriser à faire les lectures
que je croirai utiles.
Le président : Oui, parce que je ne les con-
nais pas, je ne les ai jamais vues. Je vous
donne la parole, maître Labori, pour donner
lecture de ces lettres.
Me Labori : Messieurs les jurés, l’incident
ne durera que de courts instants. Je liens â
bien préciser la portée de la lecture par-
tielle que je vais vous, taire, lecture par-
tielle qui peut être faits puisqu’aussi bien
maintenant les lettres sont régulièrement,
dans leur intégralité, à votre disposition.
Le Président : Les lettres sont versées au x
débats, bien entendu.
(Du bruit se produisant en ce moment an
fond de la salle, le président ordonne l’ou-
verture des portes qui, jusqu’à ce moment,
é'aient restées fermées).
M® Labori lit la lettre datée du Mans :
La lettre du Mans
19 septembre i509,
continuée le 20 septembre à Mamers.
Ma chère petite Riri,
J’ui la avec l’attention qu’elle méritait ta
lettre que tu ffi’as écrite et qui appelle une
réponse explicite. Aussi bien avais-je depuis
plusieurs jours l’intention de dissiper nn ma-
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
T DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 23 JUILLET
Cotons t juillet, baisse 13 points ; août,
baisse 17 points ; octobre, baisse 10 points.
’ (utéu i baisse 7 à 8 points.
NEW-YORK, 28 JUILLET
t. IJ JOUI (, nicnir
C ni vue Standard disp. — — 13 2a
— septembre.... —— 13 25
Araalunmat. top.,. 65 5/8 65 7 8
S'©r..T 14 75
CHICAGO, 25 JUILLET
C. DD ÎOÜIl V. PDKOED
Blé sar Septembre 82 7/8 81 3 4
~ Décembre 8S 3/8 83 7 -8
Maïs sur..... Septembre 69 1/4 68 3 4
; — Décembre 39 3/8 88 8 8
Saindoux sar. Septembre 9 87 9 82
- Octobre .. 9 93 9 90
jLePrêslutiîelaRÉpiilipi
L’Arrivée â Stockholm
STOCKHOLM. — Au débarcadère, le prési-
dent du Conseil municipal de Stockholm a
(souhaité la bienvenue en français au prési-
dent de ia République.
! Il lui a rappelé les liens de réelle amitié
{existant entre la superbe cgoitale de la Fran-
ce et csU@ delà Suède.
Il lui a dit qu’il était très henreux de l’oc-
casion qui lui était donnée d’exprimer ses
sentiments si ardents pour la prospérité
et la gloire de la magnifique ville de Paris.
Le président a répondu que, de son côté,
ia France a pour le peuple suédois des sen-
timents très vifs d’amitié.
Les membres du Conseil municipal et la
foule ont alors crié ; « Vive la France I »
Le Déjeuner
STOCKHOLM. — Le déjeuner offert au châ-
teau de DorUinngholrn en l’honneur du pré-
sident a été servi dans la grande salie. IL y
avait soixante convives.
Après le déjeuner, le roi a fait au prési-
dent les honneurs du château et des super-
bes collections qu’il coaiient.
Le roi, le président et le prince héritier
sont partis alors en automobile pour Stock-
holm avec leurs officiers d’ordonnance.
Ils ont visité les principaux monuments
et les curiosités de la ville.
Le temps s’est remis au beau.
Le Dîner de Gala
STOCKHOLM. — Au dîner de gala qui a eu
lieu hier soir, le roi et M. Poincaré ,ont
échangé des toasts rappelant les liens tradi-
tionnels de sympathie et d’admiration qui
unissent la Suede et la France.
L’Etat de Santé de la Reine
STOCKHOLM. — Le roi a présenté au prési-
dent les excuses de la reine qui, sur les avis
formels de ses médecins, n’a pn quitter sa
résidence de Solliden, en Obland..
M. Poincaré, a prié le roi de lai présentèr
les voeux qu’il forme pour soa complet réta-
i blissemaut.
LE CONFLIT AUSTRO-SERBE
Les Négociations Diplomatiques sont rompues
Un Conseil de Cabinet
Les ministres se sont réunis en Conseil de
Cabinet/sons la présidence de M. Bienvenu-
Martin.
Au cours de cette réunion qui s’est tenue
à six heures et demie au ministère des affai-
res étrangères et à laquelle assistaient MM.
Malvy, Noulens, Messimy, Augagneur, René
Renouit, Thomson, Abel Ferry, Lauraine,
Dalimier, le garde des sceaux, ministre des
affaires étrangères par intérim, a mis ses col-
lègues au courant de la situation diplomati-
que et des différents entretiens qu’il a eus
avec les ambassadeurs. «
Un nouvean Conseil de Cabinet aura lieu
ce matin, à onze heures.
Le Conseil des ministres serbe
BELGRADE. — Les séances du Conseil des
ministres que préside le prince héritier, se
succèdent depuis hier matin avec de courtes
interruptions.
Les journaux du matin croient à un con-
sentement partiel anx exigences autrichien-
nes, si à 6 heures on n’a pas de réponse de
la Russie. .
Le roi qui est aux bains de Ri bar, a donné
l’ordre qu’on lui envoie des rapports fré-
quents .
La Réponse de la Serbie
VIENNE. — Un pan avant 6 heures du soir,
la réponse du gouvernement serbe à la note
autrichienne a été remise.
Cette réponse n’a pas été. jugée, satisfaisante
et le ministre d’Autriché-Hongrie a quitté
Belgrade avec le personnel de la légation.
Le gouvernement serbe avait déjà, à 3 heu-
| res, ordonné la mobilisation de l’armée.
La cour, le gouvernement ont quitté Bel-
grade.
Le gouvernement s’est transporté à Kra-
goulevalz.
L’attitude de l’Italie
ROME. — La Tribum apprend que ia nou-
velle selon laquelle le gouvernement italien
aurait fait à Vienne des démarches amicales
pour la solation pacifique du conflit austro-
serbe est dénuée de fondement'
En Allemagne
BERLLN. — L’empereur a entendu hier à
Biiestrand les rapports des chefs des cabi-
nets militaire et naval ainsi_ que le repré-
sentant du ministre des affaires étrangères.
BERLIN. — La réponse négative de la Ser-
bie, connue pat des éditions spéciales des
journaux, a produit la plus vive sensation à
Berlin.
Dans les milieux politiques, on considère
la situation comme des plus graves.
Le chancelier d’empirè est rentré hier soir
à Berlin. Il parait probable que le retour de
l’empereur sera aussi avancé.
En Angleterre
LONDRES. — Sir Edward Goschen, ambas-
sadeur d’Angleterre à Berlin, retournera re-
prendre son poste aujourd’hui en raison des
relations tendues qui existent entre l'Autri-
che et la Serbie.
Les arrestations en Autriche-Hongrie
Le Temps, dans son supplément d’hier
soir, publie ia dépêche suivante, de Vienne :
L’emperenr a ratifié hier, dans une au-
dience accordée an ministre de l’intérieur.
le baron Ilenold, les mesures d’ordre inté-
rieures décidées par le Conseil de cabinet
autrichien tenu la veille.
Le gouvernement autrichien n’ignore pas
en effet que la rupture éventuelle avec ia
Serbie excitera chez certains éléments sla-
ves du pays un mécontentement dont il est
décidé de réprimer impitoyablement toute
manifestation. , ,
Presque tous les journaux tchèques qui
annonçaient et commentaient la démarche
à Belgrade, ont été confisqués ou censures
hier. ,
On annonce de Dalmatie que des perqui-
sitions et des arrestations en. masse ont été
faites chez des hommes politiques et des
personnalités privées serbes et croates.
A Spalato sont emprisonnées 42 personnes
accusées de haute tranison.
A Fiume ou a arrêté un agent de police
qui était précédemment en Bosnie,sous cette
même inculpation de haute trahison.
VIENNE. — C’est M. Pasitch, président du
Conseil, qui s’est rendu à la légation d’Autn-
che-Hougrie à Belgrade, un peu avant six
heures, pour remettre ia réponse du gouver-
nement serbe à ia note autrichienne.
Outre ia Coqr et ie gouvernement, la gar-
nison a évacué Belgrade.
BERLIN. — L’animation est extraordinaire
dans tontes les grandes artères de ia ville.
La foule se dispute les éditions spéciales
des journaux. Sous les Tilleuls, quand la
nouvelle da refus de ia Serbie a été connue,
des hourras se sont élevés.
Un cortège de près de cinq, mille person-
nes s’est rendu devant l’ambassade d’Autri-
che-Hongria en chantant des hymnes patrio-
tiques et le Wacht am llliein.
L’ambassadeur d’Autriche-lIongrie a para
au balcon et a remercié les manifestants.
Le cortège est passé devant les ambassa-
des de Russie et de France, sans aucun in-
cident. , , ' . . .
Dans les cafés, on -réclame le chant des
hymnes patriotiques.
Des manifestations se sqnt également pro-
duites devant le ministère des affaires étran-
gères,
Malgré l’heure tardive, l'animation est
toujours aussi vive et la fouie aussi dense.
Les Mesures militaires
en Autriche-Hongrie
BERLIN. — D’après uns information do
source autrichienne, les mesures militaires
les plus étendues sont déjà prises en Autri-
che Hongrie. „
Les ponts des chemins de fer sont gar-
dés militairement ; le téléphone et le té-
légraphe sont soumis à une censure très sé-
vère.
MUNICH. — Les gares autrichenaes de la
frontière ont cessé l’expédition dos marchan-
dises ; les voies ferrées sont réservées an
transport des troupes.
VIENNE.— On annonce qu'une mobilisation
partielle a été ordonnée.
La Mobilisation eu Serbie
BERLIN. — La Voschitche Ettung pubije une
dépêche de Graz disant que le généralissime
Puinick, qui avait quitté hier après-midi
Gifcichenberg, où il taisait nue cure, pour
rentrer en Serbie, aurait été retenu à la gare
de Graz à son passage. . .
On n’a pas d'autres détails sur ce, inci-
dent.
L'Impression en Russie
LONDRES. — Selon une dépêche de Saint-
' Pétersbourg, l'ultimatum autrichien a la
Serbie aurait été regardé comme une pro-
vocation indirecte à l’égard de la Russie,
i Avant la réunion dn Conseil des ministre*,
le tzar à reçu les ministres do la guerre et
de ta marine. , ...
On assure que le tzar approuverait entiè-
rement les décisions du Cabinet. .
Le bruit court que des mesures aoraieni
été envisagées en vue de la mobilisation
éventuelle de cinq corps d'armée.
Une forte baisse s’est produite hier a la
Bourse de.Saint-Pétersbourg.
Voir ia suite en 2m page, j
V >
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LE CONFLIT AUSTRO-SERBE
■ ' ' . ». ■ -
La Réponse de la Serbie à l’Ultimatum n’est pas jugée Satisfaisante.
Le Ministre d’Autriche à Belgrade est rappelé. - Les deux pays mobilisent.
Tyoïis terminions notre article de
jeudi dernier en émettant le voeu que
la paix, dont il avait été tant question
dans les toasts de PéterhoJ, ne soit
pas bientôt compromise par les agis-
sements inquiétants de l'Autriche vis-
à-vis de la Serbie. Bien que l’irrépa-
rable né soit pas encore consommé,
nous ne pensions pas cependant pres-
sentir avec une si regrettable justesse
un danger aussi proche.
La note remise jeudi soir, à six
heures, par le ministre d’Autriche-
Jlongfîe an gouvernement serbe, et
dont nous avons donné hier le texte
in-extenso, est un véritable ultima-
tum, prélude,' en apparence du moins,
d’une déclaration de guerre inévita-
ble. Si tes mots avaient en Orient la
mêïné valeur qu’en Occident, aucun
espoir de solution pacifique ne serait
même permis.
La note autrichienne exprime non
seulement des exigences inouïës, mais
elle est, semble-t-il, rédigée de propos
délibéré de telle sorte que la Serbie,
fut-elle résignée à tout subir, ne puis-
se pas le faire, puisqu’il lui faudrait
proclamer elle-même sa déchéance dé-
finitive.
Le gouvernement austro-hongrois
accuse le gouvernement serbe d’avoir
pour le moins laissé bénévolement se
préparer sur son territoire les atten-
tats de Sarajevo, où l’archiduc héri-
tier et sa femme ont trouvé la mort ;
or, on sait que plusieurs jours avant
ces tragiques événements, les autori-
tés serbes avaMnLfiu contraire, .signa--
lé elles-mêmes comme dangereux, aux
autorités austro -hongroises, Cabriho-
vitch, l’un des auteurs des attentats.
Ce J ait suffit à prouver la correction
parfaite du gouvernement de Belgra-
de qui certainement n’a jamais en-
couragé le terrorisme comme moyen
de propagande nationale,
Il sc serait donc, sans aucun doute,
prêté à une enquête complète sur l’af-
faire de Sarajevo qui pouvait avoir
des ramifications sur son territoire,
si le gouvernement. austro-hongrois
s'était Borné à lui demander son con-
cours dans la forme habituelle des
lCommissions rogatoires de pays à
pays. Mais celui-ci exige « qu’il s’en-
gage à ouvrir une enquête judiciaire
contre les partisans du complot du
s8 juin » et qu’il accepte que a des
délégués du gouvernement austro-
^hongrois, prennent part aux recher-
ches y relatives ». Ainsi ce serait les
autorités de l’empire elles-mêmes qui
feraient l’enquête en Serbie, au mé-
pris de l’indépendance de celle-ci,
; Mais il y d plus encore ; le gouver-
nement de Vienne prétend imposer à
Belgrade l'obligation de reprimer
toute propagande contre VAutriche-
Hongrie, tout mouvement national
pan-serbe et entend que la Serbie
« accepte la collaboration des organes
du gouvernement Austro-Hongrois
dans la suppression du mouvement
subversif dirigé contre l’intégrité de la
monarchie. »
Ainsi, l’Autriche-Hongrie, qui est
l’ennemie séculaire, ose exiger du
gouvernement serbe qu’il étouffe lui-
même le patriotisme de son peuple qui
est fait de la haine de l’oppresseur ;
VAutriche-Hongrie, qui retient dans
ses frontières des millions de Serbes,
ose exiger du gouvernement de Bel-
grade qu'il étouffe lui-même l'espoir
national de son peuple dont c'est toute
la raison d’être ; l'Autriche-Hongrie
ose exiger du gouvernement de Bel-
grade que pour cette oeuvre destruc-
tive de l’esprit serbe, il accepte la
collaboration des propres agents de
lempire. Ce n’est pas seulement la
méconnaissance absolue de l’indépen-
dance de la Serbie, ce que Von veut
c’est-T anéantissement de tout ce qui
fait la nationalité serbe.
Et pour bien marquer que c’est un
suicide que l'Autriche désire, la note
prend soin, avec une audace sans pré-
cédent, de dicter au roi Pierre le texte
de la déclaration ne varietur qu’il de-
vrait publier ail Journal officiel du
royaume, dès le a 6 juillet, déclara-
tion commençant par ces mois : « Le
gouvernement royal serbe condamne
la propagande dirigée contre l’Au-
triche-Hongrie... »
Eh bien ! c’est aujourd’hui le a 6
juillet, et le roi Pierre ne publiera
rien du tout I L’injurieux délai de
qxmr.qnte-huit -heures a expiré hiertl
soir, à six heures. Nous ne connais-’
sons pas le texte de la réponse serbe,
mais nous savons déjà que, remise à
l’heure dite à Vienne, elle à été jugée
insuffisante par l'Autriche-Hongrie
qui a ràppelé son ministre de Bel-
grade. Le gouvernement serbe s’est
retiré à l’intérieur du pays pour être
prêt à toute éventualité, la capitale
se trouvant aux portes de l’empire, sé-
parée Seulement de la Hongrie par le
Danube,
Nous terminons cet article à la pre-
mière heure du matin et le téléphone
nous apporte l’éclio lointain mais déjà
tragique de la mobilisation autri-
chienne et de la mobilisation serbe.
De quoi demain sera-t-il jail ?
Certes, nous souhaitons la paix par
dessus tout, mais nous ne pouvons pas
ne pas sympathiser avec la Serbie et
ne pas comprendre sa révolte ' contre
les prétentions les plus odieuses qui
aient jamais été affichées. Nous avons,
nous qui écrivons ces lignes, une rai-
son particulière de sympathiser, car
nous avons été naguère a Belgrade et
nous avons appris à apprécier ce peu-
ple jeune et sain que d’aucuns traitent
de barbare mais qui étonnera peut-
être le monde par ses robustes quali-
tés de défricheur.
Dès ce moment, nous prévoyions le
conflit fatal avec V Autriche, car on ne
peut pas voyager dans ces régions sans
songer au Piémont de jadis en .faCe
du même empire... Mais cela nous ap-
paraissait pour un avenir encore loin-
tain, lorsque la Serbie serait prêle t
L’Autriche-Hongrie a préféré, sans
doute, prendre les devants et a profité
de là première occasion offerte ; elle
a même profité, semble-t-il, pour lan-
cer sofi ultimatum de tout un ensem-
ble d’occasions propices pour elle par
Vembarras dans lequel elles mettent
les gouvernements de la Triple-En-
tente : elle a lancé su noté à l’heure
précise où le Président de la Républi-
que et noire ministre des affaires
étrangères, éloignés de Paris, quit-
taient le Tzar et s’embarquaient sur
la Baltique, au moment oà les grèves
de Saint-Pétersbourg ont pris un ca-
ractère aigu et où la crise irlandaise
atteint son paroxysme.
Mais, c’est line habileté dont le gou-
vernement de Vienne ne tirera qu’un
avantage passager. La Triple-Entente
se ressaisira vite et nous aimons
encore à croire que son altitude ferme
en faveur du droit des peuples, in-
carné en cejo ur, par la Serbie, fera
reculer VAutriche-Hongrie qui n’a
rien à gagner à une conflagration gé-
nérale dont nous ne voulons même
pas envisager l’horreur:
CASFAR JORDAN.
La Réception de l’Ultimatum à Belgrade
Les milieux poHliques et gouvernementaux;
serbes considèrent la situation créée par la
remise 4e la note austro-bongroise comme
très grave.
Le Trésor et les archives de l’Efat ont été
expédiés à l’intérieur du pays, Belgrade se
trouvant sons la menace trop directe de
l’Autriche.
Au moment de la remise de la note, M.
Patchoo, ministre des affaires étrangères et
ministre des finances par intérim, fit remar-
quer an baron Giesl, en réponse â sa deman-
de que le gouvernement serbe réponde dans
le délai fixé, qu’il était impossible de satis-
faire à ce désir ; mais il ajouta que la réponse
de la Serbie serait donnée le plus tôt pos-
sible.
Aussitôt qu’il fut informé de la remise de
la note autrichienne, M. Pachitch, président
du Conseil, a interrompu son voyage dans
l’intérieur et il est rentré à Belgrade hier
matin, en automobile. Le Conseil des minis-
tres a été aussitôt convoqué en réunion ex-
traordinaire. Le roi Pierre, qui se trouve à
la station thermale de Vrania-Bana, est en
communications continuelles avec le gou-
vernement.
On apprend de source sûre que la Serbie
accordera satisfaction aux désirs du gouver-
nement austro-hongrois, en tant que ceux-
ci ne seront pas contraire à la dignité d’un
Etat indépendant.
Le gouvernement serbe, qui a 'donné, jns-
qu’ici, tant de preuves de sa ferme volonté
d’entrenir et d’assurer le maintien de rela-
tions correctes et de bon voisinage avec
l’Autrice-Hongrie, ne cessera pas de se con-
former à ce devoir ; mais, if lui sera impos-
sible d’accepter des conditions humiliantes.
La démarche autrichienne a causé dans
toute la Serbie une impression profonde et
partout se manifeste le voeu unanime que le
gouvernement royal tienne compte de la di- '
gnité4e la Serbie et ne manque pai à ses de-
voirs, c’est-à-dire ne cède pas à rultimatum
autrichien dans ses c anses humiliantes.
L’oXuieuse Samoouprava a publié hier un
communiqué où ii est dit :
« La note, qui contient des conditions très
» lourdes, d mne un délai très court pour y
» répondre. La situ ation doit être considérée
» comme très grave,et très critique».
L’Attitude de la Serbie
La Serbie maintient ses déclarations anté-
rieures. '
Elle ne peut croire que rAutiiche-lIongrie
vecnüe user d'une violence injustifiée.
E le en appelle à PE irope, CJT c’est en pré-
sence de l’Europe qu’elle a pris les engage-
ments que l’Autriche lui reproche à tort de
n’avoir pas tenus.
Elle est prête à prouver sa bonne foi par
nue discussion normale.
1 EHè repousse toute atteinte à sa souve-
raineté.
Tous les officiers serbrs qui se trouvent à
l’étranger ont rejoint Blgrade.
L’attitude de la France
Le gouvernement français est d’accord
avec le gouvernement russe pour demander
une prolongation de délai.
li se maintient en contact avec la Russie
et l’Angleterre. Cet échange de vues est do-
miné par le fait signalé plus haot que ni
l’ambassade d’Allemagne à Pétersbourg ni
l'ambassade d’Ailèmagae à Londres n’ont
fait ia communication faite à Paris par le
baron de Schoen.
Des précisions sont, en conséquence, at-
tendues.
Le gouvernement français possède la cer-
titude que la Serbie, aujourd’hui comme
hier, est prête à toute mesure d’enquête
compatible avec ses droits souverains et sa
dignité.
L’attention du gouvernement anstro-hon-
groi» a été attirée sur ce point essentiel.
L’ambassade de France à Vienne avait re-
çu l’assurance que la note austro-hongroise
serait très conciliante.
Le texte de cette noie et celai de la circu-
laire aux puissances avaient donc lieu de
surprendre le gouvernement français.
La démarohe russe à Vienne
Saint-Pétersbourg, 23 juillet, 1 h. 18.
La démarche russe à Vienne demandant la
prolongation du délai accordé A .ht Serbie
pour répondre à la note autrichienne, a été'
faite ca matin. A une heure de l’aprôs-mid i
ou ne connaissait pas encore à Saint-Péters-
bourg la réponse de l’Autriche.
Le Refus de l’Autriche
Vienne, 23 juillet, 5 heures.
Le gouvernement austro-hongrois a refusé
la prolongation du délai assigné â la Serbie
et qui expire ce soir.
Un Communiqué
On communique la note suivante à Y Agence
Havas :
« Il résulte d’informations provenant
d’une source autorisée qu’il, n’y a pas eu,
entre l’Allemagne et l’Autriche un accord
préalable à l’envoi de la note. adressée à la
Serbie.
» L’Allemagne se berne à approuver cette
note qui n’a pas le caractère d’un ultima-
tum, mais constitue une demande de ré-
ponse avec limitation de temps. Son attitude
a été inexactement représentée comme com-
portant une menace Elle doit être interpré-
tée seulement comme i’indicatign qu’il est
désirable que le désaccord entre l’Autriche
et la Serbie reste localisé. »
r Mm M t tais
— . . -M.-.— - —
21 la lecture des lettres Intimes
Mme Caillaux s’évanouit
-T- —.. . . , '
LA JOURNÉE DES MÉDECINS
IMPRESSIONS D’AUDIENCE
. (De notre correspondant particulier)
Paris, 23 juillet.
Une foule, sans cesse accrne, se presse
dans la grande salle des Assises. On a appris
que le président Aibanel et son assesseur en
sont venns, eux aussi, aux ultimatums,
comme deux paissances européennes. Pour-
tant, ils s’asseoient, très calmes, derrière leur
tribunal. Le président, avec sa sérénité cou-
tumière, donne la parole à M® Labori qui
nous lit certains passages des lettres dépo-
sées entre ses mains par Mme Gueydan. On
en connaît le texte. Au point de vne spécial
du procès, elles n’apportent rien de nou-
veau. M. Caillanx se cache la figure entre les
mains. Mme Caillanx, qai paraissait penser
à autre chose, s’évanouit soudain snr l’épaule
d'nn garde. Oa se précipite, l’audience est
suspendue dans jin brouhaha formidable.
A la reprise, Mme Caillaux, pâlie et do-
lente, respire des sels, tandis que le défilé
des médecins commence. On sait la thèse de
la défense. Les blessures de Gaston Calmette
n’étaient pas mortelles ; mais l’absence de
soins a provoqué l’hémorragie qui emporta
le malheureux directeur du Figaro. Si les
blessures n’étaient pas mortelles, la culpabi-
lité de Mme Caillaux est, paraît-il, amoin-
drie.
Le docteur Reymond, sénateur et aviateur,
prend l’offensive. Il déclare accepter tonte
responsabilité de ses actes. Il retuse de dis-
cuter médecine avec M® Labori, de même
qu’il refuserait de le suivre dans une discus-
sion de droit.
Le docteur Hartmann est tout aussi caté-
gorique ; jjn’â opéré que lorsqu'il * cru de-
voir le foire.
I Le docteur Canêo dépose dans le même
sens.
Quant au docteur Delbét, appelé pour ainsi
dire en consultation, il nous fait tout nn
cours dé chirurgie. Aujourd’hui on n'opère
pi us les blessés avec la précipitation d’antre-
fois et souvent on les sauve, eu ne faisant
pas intervenir le bistouri lorsque le blessé
est à bout de force.
A propbs du docteur Delbet, notons qu’il
a juré de dire la vérité, mais pas toute la
vérité. Eu eflet, il s’est engagé à ne pas di-
vulguer certains détails. Le président Alba-
nel, interloqué, suspèndla séance pour que
le docteur Delbet se fasse relever de son ser-
ment par la mystérieuse personne intéressée
à ne voir dévoiler qu’une partie des faits.
Un nouvel incident se produit à la re-
prise. Le docteur Delbet n’a pas rencontré la
personne qui peut le relever de son ser-
ment. Il tient seulement à préciser que cette
personne lui fut envoyée par Me Labori. Sur
ce. grands gestes et protestations indignées
de l’avocat de Mme Caillanx. Le docteur Del-
bet rtiaintient son affirmation.
Voici le professeur Pozzi à la barre. Il ne se
compromet pas. Une intervention chirurgi-
cale aurait peut être sauvé Gaston Calmette,
mais étant donné la faiblesse extrême du
blessé, le docteur Pozzi eût sans doute hésité
à leur place.
L’audience est levée apres la déposition du
Dr Proust et renvoyée à lundi.
T. H.
L'audience est ouverte à midi 13.
Le Président : Messieurs, avant de repren*
dre les débats de cette affaire, permettez-moi
de vous làire une nouvelle déclaration en ce
qui concerne la lecture des lettres intimes.
Il est entendu qu’elles restent entre les
mains de la défense et de la partie civile, et
que le ministère public et MM. les jurés ne
les connaissent pas, bien qu'elles forment
l’objet essentiel des débats. Vous en ferez,
Messieurs, tel usage que votre conscience
vous dictera. Quant à moi, ja l’ai dit hier, je
le répète, jamais je ne ferai usage de mon
pouvoir discrétionnaire pour les reprendre à
un avocat et les verser aux débats. J’ai pins
que personne ici souci de mon honneur et
de celui de la magistrature, quoi qu’on en
ait dit, pour ne pas commettre un acte qui
porterait atteinte à ia dignité du barreau
tout entier. (Applaudissements.)
M» Chenu : Je demande la parole.
Je demande la parole, Messieurs les jarés,
pour répondre à l’observation de M. le pré-
sident et pour faire une déclaration au nom
de M® Labori, qui m’ÿ autorise, comme aa
mien.
Nous déclarons d’abord d’un commun ac-
cord que nons avons dû hier vous paraître
insupportables en prolongeant outre mesure
un incident qui risquait de devenir fasti-
dieux.
M. le président vous a rappelé dans quei<
les conditions Me Labori et moi étions depo-
sitaires des pièces qni ont fait l’objet de l’in-
cident d’hier. Elles sont sous cette envelop-
pe ; elles y sont toutes. D’un commun ac-
cord entre M® Labori et moi (voyez mon ges-
te), nous les versons au débat entre les
mains de la cour, à la disposition de M. le
procureur général, à votre disposition, mes-
sieurs les jurés, pour que chacun en fasse
l’usage qui lui paraîtra convenable ; et je
crois que cette fois l'incident est cios, et dé-
finitivement clos.
. Le président : Parfaitement.
ta Lecture des Lettres iistimes
Me Labori : Messieurs les jurés,^ l’incident
est clos, mais, selon moi, le moment est ve-
nu de demander pour la défense à M. le pré-
sident l’autorisation 4e donner lecture, en
tout ou en partie, de certaines des lettre!
qui viennent d’être versées aux débats. Ja
vons demande, monsieur le président, de
vouloir bien, en vertu de votre pouvoir dis-
crétionnaire, m’autoriser à faire les lectures
que je croirai utiles.
Le président : Oui, parce que je ne les con-
nais pas, je ne les ai jamais vues. Je vous
donne la parole, maître Labori, pour donner
lecture de ces lettres.
Me Labori : Messieurs les jurés, l’incident
ne durera que de courts instants. Je liens â
bien préciser la portée de la lecture par-
tielle que je vais vous, taire, lecture par-
tielle qui peut être faits puisqu’aussi bien
maintenant les lettres sont régulièrement,
dans leur intégralité, à votre disposition.
Le Président : Les lettres sont versées au x
débats, bien entendu.
(Du bruit se produisant en ce moment an
fond de la salle, le président ordonne l’ou-
verture des portes qui, jusqu’à ce moment,
é'aient restées fermées).
M® Labori lit la lettre datée du Mans :
La lettre du Mans
19 septembre i509,
continuée le 20 septembre à Mamers.
Ma chère petite Riri,
J’ui la avec l’attention qu’elle méritait ta
lettre que tu ffi’as écrite et qui appelle une
réponse explicite. Aussi bien avais-je depuis
plusieurs jours l’intention de dissiper nn ma-
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
T DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 23 JUILLET
Cotons t juillet, baisse 13 points ; août,
baisse 17 points ; octobre, baisse 10 points.
’ (utéu i baisse 7 à 8 points.
NEW-YORK, 28 JUILLET
t. IJ JOUI (, nicnir
C ni vue Standard disp. — — 13 2a
— septembre.... —— 13 25
Araalunmat. top.,. 65 5/8 65 7 8
S'©r..T 14 75
CHICAGO, 25 JUILLET
C. DD ÎOÜIl V. PDKOED
Blé sar Septembre 82 7/8 81 3 4
~ Décembre 8S 3/8 83 7 -8
Maïs sur..... Septembre 69 1/4 68 3 4
; — Décembre 39 3/8 88 8 8
Saindoux sar. Septembre 9 87 9 82
- Octobre .. 9 93 9 90
jLePrêslutiîelaRÉpiilipi
L’Arrivée â Stockholm
STOCKHOLM. — Au débarcadère, le prési-
dent du Conseil municipal de Stockholm a
(souhaité la bienvenue en français au prési-
dent de ia République.
! Il lui a rappelé les liens de réelle amitié
{existant entre la superbe cgoitale de la Fran-
ce et csU@ delà Suède.
Il lui a dit qu’il était très henreux de l’oc-
casion qui lui était donnée d’exprimer ses
sentiments si ardents pour la prospérité
et la gloire de la magnifique ville de Paris.
Le président a répondu que, de son côté,
ia France a pour le peuple suédois des sen-
timents très vifs d’amitié.
Les membres du Conseil municipal et la
foule ont alors crié ; « Vive la France I »
Le Déjeuner
STOCKHOLM. — Le déjeuner offert au châ-
teau de DorUinngholrn en l’honneur du pré-
sident a été servi dans la grande salie. IL y
avait soixante convives.
Après le déjeuner, le roi a fait au prési-
dent les honneurs du château et des super-
bes collections qu’il coaiient.
Le roi, le président et le prince héritier
sont partis alors en automobile pour Stock-
holm avec leurs officiers d’ordonnance.
Ils ont visité les principaux monuments
et les curiosités de la ville.
Le temps s’est remis au beau.
Le Dîner de Gala
STOCKHOLM. — Au dîner de gala qui a eu
lieu hier soir, le roi et M. Poincaré ,ont
échangé des toasts rappelant les liens tradi-
tionnels de sympathie et d’admiration qui
unissent la Suede et la France.
L’Etat de Santé de la Reine
STOCKHOLM. — Le roi a présenté au prési-
dent les excuses de la reine qui, sur les avis
formels de ses médecins, n’a pn quitter sa
résidence de Solliden, en Obland..
M. Poincaré, a prié le roi de lai présentèr
les voeux qu’il forme pour soa complet réta-
i blissemaut.
LE CONFLIT AUSTRO-SERBE
Les Négociations Diplomatiques sont rompues
Un Conseil de Cabinet
Les ministres se sont réunis en Conseil de
Cabinet/sons la présidence de M. Bienvenu-
Martin.
Au cours de cette réunion qui s’est tenue
à six heures et demie au ministère des affai-
res étrangères et à laquelle assistaient MM.
Malvy, Noulens, Messimy, Augagneur, René
Renouit, Thomson, Abel Ferry, Lauraine,
Dalimier, le garde des sceaux, ministre des
affaires étrangères par intérim, a mis ses col-
lègues au courant de la situation diplomati-
que et des différents entretiens qu’il a eus
avec les ambassadeurs. «
Un nouvean Conseil de Cabinet aura lieu
ce matin, à onze heures.
Le Conseil des ministres serbe
BELGRADE. — Les séances du Conseil des
ministres que préside le prince héritier, se
succèdent depuis hier matin avec de courtes
interruptions.
Les journaux du matin croient à un con-
sentement partiel anx exigences autrichien-
nes, si à 6 heures on n’a pas de réponse de
la Russie. .
Le roi qui est aux bains de Ri bar, a donné
l’ordre qu’on lui envoie des rapports fré-
quents .
La Réponse de la Serbie
VIENNE. — Un pan avant 6 heures du soir,
la réponse du gouvernement serbe à la note
autrichienne a été remise.
Cette réponse n’a pas été. jugée, satisfaisante
et le ministre d’Autriché-Hongrie a quitté
Belgrade avec le personnel de la légation.
Le gouvernement serbe avait déjà, à 3 heu-
| res, ordonné la mobilisation de l’armée.
La cour, le gouvernement ont quitté Bel-
grade.
Le gouvernement s’est transporté à Kra-
goulevalz.
L’attitude de l’Italie
ROME. — La Tribum apprend que ia nou-
velle selon laquelle le gouvernement italien
aurait fait à Vienne des démarches amicales
pour la solation pacifique du conflit austro-
serbe est dénuée de fondement'
En Allemagne
BERLLN. — L’empereur a entendu hier à
Biiestrand les rapports des chefs des cabi-
nets militaire et naval ainsi_ que le repré-
sentant du ministre des affaires étrangères.
BERLIN. — La réponse négative de la Ser-
bie, connue pat des éditions spéciales des
journaux, a produit la plus vive sensation à
Berlin.
Dans les milieux politiques, on considère
la situation comme des plus graves.
Le chancelier d’empirè est rentré hier soir
à Berlin. Il parait probable que le retour de
l’empereur sera aussi avancé.
En Angleterre
LONDRES. — Sir Edward Goschen, ambas-
sadeur d’Angleterre à Berlin, retournera re-
prendre son poste aujourd’hui en raison des
relations tendues qui existent entre l'Autri-
che et la Serbie.
Les arrestations en Autriche-Hongrie
Le Temps, dans son supplément d’hier
soir, publie ia dépêche suivante, de Vienne :
L’emperenr a ratifié hier, dans une au-
dience accordée an ministre de l’intérieur.
le baron Ilenold, les mesures d’ordre inté-
rieures décidées par le Conseil de cabinet
autrichien tenu la veille.
Le gouvernement autrichien n’ignore pas
en effet que la rupture éventuelle avec ia
Serbie excitera chez certains éléments sla-
ves du pays un mécontentement dont il est
décidé de réprimer impitoyablement toute
manifestation. , ,
Presque tous les journaux tchèques qui
annonçaient et commentaient la démarche
à Belgrade, ont été confisqués ou censures
hier. ,
On annonce de Dalmatie que des perqui-
sitions et des arrestations en. masse ont été
faites chez des hommes politiques et des
personnalités privées serbes et croates.
A Spalato sont emprisonnées 42 personnes
accusées de haute tranison.
A Fiume ou a arrêté un agent de police
qui était précédemment en Bosnie,sous cette
même inculpation de haute trahison.
VIENNE. — C’est M. Pasitch, président du
Conseil, qui s’est rendu à la légation d’Autn-
che-Hougrie à Belgrade, un peu avant six
heures, pour remettre ia réponse du gouver-
nement serbe à ia note autrichienne.
Outre ia Coqr et ie gouvernement, la gar-
nison a évacué Belgrade.
BERLIN. — L’animation est extraordinaire
dans tontes les grandes artères de ia ville.
La foule se dispute les éditions spéciales
des journaux. Sous les Tilleuls, quand la
nouvelle da refus de ia Serbie a été connue,
des hourras se sont élevés.
Un cortège de près de cinq, mille person-
nes s’est rendu devant l’ambassade d’Autri-
che-Hongria en chantant des hymnes patrio-
tiques et le Wacht am llliein.
L’ambassadeur d’Autriche-lIongrie a para
au balcon et a remercié les manifestants.
Le cortège est passé devant les ambassa-
des de Russie et de France, sans aucun in-
cident. , , ' . . .
Dans les cafés, on -réclame le chant des
hymnes patriotiques.
Des manifestations se sqnt également pro-
duites devant le ministère des affaires étran-
gères,
Malgré l’heure tardive, l'animation est
toujours aussi vive et la fouie aussi dense.
Les Mesures militaires
en Autriche-Hongrie
BERLIN. — D’après uns information do
source autrichienne, les mesures militaires
les plus étendues sont déjà prises en Autri-
che Hongrie. „
Les ponts des chemins de fer sont gar-
dés militairement ; le téléphone et le té-
légraphe sont soumis à une censure très sé-
vère.
MUNICH. — Les gares autrichenaes de la
frontière ont cessé l’expédition dos marchan-
dises ; les voies ferrées sont réservées an
transport des troupes.
VIENNE.— On annonce qu'une mobilisation
partielle a été ordonnée.
La Mobilisation eu Serbie
BERLIN. — La Voschitche Ettung pubije une
dépêche de Graz disant que le généralissime
Puinick, qui avait quitté hier après-midi
Gifcichenberg, où il taisait nue cure, pour
rentrer en Serbie, aurait été retenu à la gare
de Graz à son passage. . .
On n’a pas d'autres détails sur ce, inci-
dent.
L'Impression en Russie
LONDRES. — Selon une dépêche de Saint-
' Pétersbourg, l'ultimatum autrichien a la
Serbie aurait été regardé comme une pro-
vocation indirecte à l’égard de la Russie,
i Avant la réunion dn Conseil des ministre*,
le tzar à reçu les ministres do la guerre et
de ta marine. , ...
On assure que le tzar approuverait entiè-
rement les décisions du Cabinet. .
Le bruit court que des mesures aoraieni
été envisagées en vue de la mobilisation
éventuelle de cinq corps d'armée.
Une forte baisse s’est produite hier a la
Bourse de.Saint-Pétersbourg.
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