Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-24
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 juillet 1914 24 juillet 1914
Description : 1914/07/24 (A34,N12038). 1914/07/24 (A34,N12038).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172205x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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Variétés Economiques et roiiliqiies
La Californie jtja Péril Jaune
Ssn-Francisco, le î juillet 1914.
Le péril jaune s’impose comme une réalité
f à l’attention des Californiens. Si les Etats-
Unis n’avaient fermé leurs portes à l’immi-
gration chinoise et japonaise, il est plus que
probable que la Californie, au lieu d’être un
pays de race blanche, serait aujourd’hui
un pays de race jaune. Et si, dans l’avenir,
Chinois et Japonais devenaient politique-
ment assez forts pour imposer aux Etats-
Unis la libre entrée des leurs sur la côte
américaine du Pacifique, il est infiniment
probable que l’invasion jaune recommen-
cerait. La solution actuelle du problème
n’est donc pas définitive, et enfla de compte
la menace subsiste.
On comprendra cette situation si l’on
songe que, géographiquement et économi-
quement, la Californie est plus proche de
l’Extrême-Orient que de l'Europe. Un Chi-
nois, un Japonais y accèdent plus facile-
ment que ne font un Allemand ou un Ita-
lien . Étant donné la puissance d’expansion
des jaunes, leur faculté extraordinaire de
déplacement, de transplantation et d’adap-
;tation, il est parfaitement logique que la
Californie^les attire.
Dans les débuts de la colonisation blan-
che sur la côte Pacifique, au milieu du
XIXe siècle, les premiers pionniers furent
du reste enchantés de trouver les Chinois.
Sans eux, rien n’eût été possible. Us four-
nissaient une main-d’oeuvre abondante,
économique et habile. C’est grâce à eux
que furent exploitées les premières mines,
c’est par eux que fut construit le chemin de
ïer trans-Pacifique. Il y avait alors une telle
rareté de population blanche que la Califor-
nie constituait en réalité une sorte de colo-
nie d’exploitation. La race blanche diri-
geait ; la race jaune travaillait. Sous ce
régime, qui comportait du reste bien des
éléments de prospérité, les Chinois se mul-
tipliaient avec une extrême rapidité. A vrai
dire, ils envahissaient pacifiquement le
Pays.
Les blancs prirent peur. Certes, ils pou-
vaient concevoir une Californie exploitée
par la collaboration des deux races. Les
chefs des grandes entreprises (chemins de
- fer, grandes propri/tifafr'-'nVuSi&im. pair 6tîT J
hostiles à cette manière de voir, grâce à
laquelle ils eussent trouvé de la main-
d’oeuvre en abondance. Mais l’opinion du
peuple californien se faisait de plus en plus
forte dans le sens d’une Californie exclusi-
vement blanche, qui serait non plus une
colonie d’exploitation, mais une colonie de
peuplement, comme lé Canada ou l’Aus-
tralie.
C’est de ce côté que s’est orientée en effet
la destinée de la société californienne. Une
législation draconienne, en vigueur depuis
plus de trente ans, a prohibé rigoureuse-
ment l’immigration chinoise. Les Chinois
qui étaient là sont restés, mais il n’eu vient
plus de nouveaux.Quant aux Japonais, épar-
gnés jusqu’ici et qui,à la faveur de cette
liberté, étaient en train de prendre une
place importante dans l’agriculture, une
récente loi de l’Etat de Californie vient de
leur interdire le droit de posséder la terre.
Il y a une volonté persistante et obstinée
«d’écarter ies exotiques.
Au point de vue du développement éco-
nomique, c’est loin d’être une bonne chose.
La Californie souffre d’une disette chroni-
que de main-d’oeuvre. Les travailleurs
blancs sont hors de prix, et, comme ils
sont organisés en syndicats fortement dis-
ciplinés, ils ont réussi à hausser et à main-
tenir les salaires à d’extraordinaires ni-
veaux. A cet égard, la Californie rappelle
tout à fait l’Australie, et il ne peut être mis
en doute que l’exclusion des jaunes n’ait
été pour le pays une cause de stagnation ou
du moins de retard dans la mise en valeur
du sol.
Cependant, bien que ces considérations
n’échappent pas aux Californiens, je n’ai pas
trouvé parmi eux une seule voix discor-
dante : ils ne veulent pas faire de place
aux Asiatiques. Les Chinois, qui jusqu’à
ces dernières années ne comptaient pas po-
litiquement, se sont soumis. Les Japonais,
plus susceptibles, n’ont pas accepté la loi
qui les exclut de la propriété foncière. Ils
s’en plaignent comme d’une injure et d’une
humiliation, parce qu’elle ne s’applique
qu’à eux et point aux autres nations civili-
sées. Des négociations actives sont enga-
gées par le gouvernement du Mikado à ce
sujet. Elles se poursuivent, mais comme
on sent qu’en ce moment le Japon n’irait
pas jusqu’à la guerre, la question -qui est I
aiguë, n’en arrive pas à être inquiétante.
En prononçant le mot de guerre j’ai mis,
je crois le doigt sur le point essentiel qui
commandera i’avepir. Tant que Chine et
Japon ne seront pas en mesure de soutenir :
leurs revendications par les armes, rien ne
sera changé dans ce pays,: les jaunes en
seront exclus. Mais le jour où l’Extrême-
Orient serait en droit de parler haut et fort,
je me demande ce qui adviendrait de la
Californie l
Il va de soi qu’en parlant ainsi je songe
à un avenir lointain. Ce n’est pas notre gé-
nération, ni même la suivante qui pour-
ront voir ces choses. Cependant, l’immense
monde chinois fermente et nul ne peut dire
ce qu’il sera dans un siècle. Ce qui est in-
discutable c’est sa vitalité. Je parcourais
hier le quartier chinois et je ne pouvais
m’empêcher d’admirer la forte apparence
de cette race, l’intelligence extraordinaire
des expressions, l’activité souple et inlas-
sable des corps et des esprits. N’allez du
reste pas vous imaginer des gens enlisés
dans d'immobiles traditions. La proclama-
tion de la République chinoise a été saluée
ici par un enthousiasme unanime et sin-
cère. Non, pas un instant cette race ne
donne l’impression d’être vieillie ou finie.
Elle frappe au contraire comme contenant
en elle de merveilleux- éléments de rajeu^.
nriBscànetit-irt-ti^éTrergtuT-—-7 ; ~- ■•«rê
Pour toutes ces raisons, le problème jau-
ne reste ici vivant, et il est à croire que
l’avenir ne diminuera pas son acuité. Les \
grandes luttes des siècles derniers ont été !
des luttes de nations. II se pourrait que les
luttes futures soient des luttes de races. La |
domination du Pacifique pourrait bien eu
être le premier enjeu.
ANDRÉ SIEGFRIED.
CONTRE LA DÉPOPULATION
Le Bureau da Groupe Parlementaire de
protection des familles nombreuses et le
bureau de l’Alliance Nationale pour l’ac-
croissement de la population française ont
été reçus par le Ministre des Finances.
Iis ont demandé à M. Noulens :
1® La reprise, dès la rentrée d'octobre, des
travaux de ta grande Commission de dépo-
pulation créée psr M. Ktotz.
2® Le dépôt du projet de loi étendant à
tous les fonctionnaires l’allocation de 200 tr.
par enfant au delà du deuxième établie pour
les militaires par la loi du 31 décembre 1913.
3» La distrioution la plus prompte possi-
ble aux bénéficiaires des indemnités établies
par cette loi ;
4® L’étude immédiate an point de vue
financier du rapport de M. Honorât sur la
proposition de loi de M. J.-L. Breton relative
à l’Assurance Nationale pour l’allégement
des charges de famille.
P Caillapi flÉfte Assises
LES LETTRES INTIMES
Mmt Gueydan fait une déposition mouvementée. — Elle
remet ses lettres S Me Labori.
VIOLENTE CONFRONTATION ENTRE M" GUEYDAN ET M. CAQJLAUX
M. BARTHOU A LA BARRE
Photo Henri MANUEL . ' Cliché tria u
XtAEn* CI Sk TT .T , y*. T T-*g-
IMPRESSIONS D'AUDIENCE
(De notre correspondant particulier)
Paris, 23 juillet.
Lajonrnée d’aujourd’hui a été fort émou-
vante. Un vieil autenr dramatique avait
contnme de dire qu’au théâtre il fallait met-
tre en présence les deux personnages les
moins laits pour se rencontrer. De cette con-
frontation naissait le rire on jaillissaient les
larmes selon le cas. Le drame qni se déronle
an Palais de Justice nous a donné une scène
bien taite et qni eût réjonit le coeur de ce dra-
maturge. Après l’audition rapide de quelques
témoins, Mme Guaydan, première femme de
M. Caillaux, fat appelée à la barre des té-
moins. Elle est mince, pins très jenne, élé-
gante dans sa sveltesse, vêtne d’une robe de
denil que dément sonchapeau bien.Aux pre-
miers mots qu’elle prononce, le public se
met à rire. Nous sommes au pays de Molière
et de Rabelais où les maris-et femmes trom-
pés sont personnages comiques. Mais rapi-
dement le silence se fait. Les deux rivales
sont en présence, l’une an banc dés accusés
entre deux gardes, l’autre libre.
Elle raconte le martyre de son divorce, ses
hésitations et la séparation.
On en vient aux lettres. Mme Guaydan jure
qu’elie ne les a pas données à Gaston Ca|-
mette. Alors qui ies a dérobées ? Elle parle
d’un ton d’autorité qni inspire confiance an
public. Quand le président Albanel l’inter-
rompt, elle Ini coupe sèchement la parole
d’an : « laissez-moi continuer ».
A ce moment un incident se -produit. Me
Ctienn expose que les lettres qui restent à
Mme Guaydan sont le fond da débat, que
eontiennent-elies î Pouvait-on redouter leur
publication ?
— Non, répond Mme Gnaydan elles sont
intimes et ne concernent que moi.
— On ne vous croira pas, s’exclame M®
Chenn.
Et an dialogue s’engage où l’avocat de la
partie civile supplie Mme Guaydan de faire
toute la lumière, de livrer ses lettres, dût
son coenr saigner nne seconde fois. Mme
Gnaydan résiste. Enfin elle cède et tend nn
paqnet à M* Labori.
A la troisième reprise d’audience, on en-
tend nn émouvant éloge de Mme Caillanx par
M. Caillanx tandis que IVccusée sanglote. Il
déclare que seule elle fit son bonheur.
Mme Gueydan est peu flattée de ce lan-
gage qni est loin de diminuer son courroux.
Ensuite arrive M. Dupré, fils de Mme
Gnaydan, qui n’a pas grand’chose à dire et
à qni on ne demande pas grand’ebose. M.
Dupré, n’étant pas parent de i’accnsée lève
la main comme tout le monde bien que sa
partialité fat évidente.
D'antres témoins, M. Vervoort dont Mme
Gueydan nie énergiquement la véraoité, pais
M. Barthou qni proclame qo'il fat pendant
25 ans l’ami de Gaston Calmette et que tou-
jours Calmette agit en excellent français.
M. Bartbon s'exprime avec beaucoup de
clarté. Quelques divergences existent an su-
jet de son intervention dans cette affaire,
entre M. Caillanx et loi. M* Labori a mis les
choses an point arec modération.
L’andience a été levée à fi h. 1/2 assez
paisiblement.
En résumé le gros événement de cette
journée a été la d position de Mme Gneydan
et la remise qu’elle a faite des lettres de son
ex-mari.
i. H.
L’andience est ouverte à midi.
Déposition de M. Gaston-Dreyfus
Banquier
D. Voulez-vous faire votre déposition â
MM. les jurés ?
R. Je n’ai été que très indirectement mêlé
■ A cette affaire. Diaprés la déposition de M.
Painievé, qne j’ai (ne, je crois qae j’ai à vous
donner des explications sur des paroles que
j’aurais prononcées.
Ii me téléphona et me dit qn’il était à ma
disposition pour venir déjeuner arec moi,
le mardi- Je lui répondis : a Je ne crois pas
qne vous puissiez venir déjeuner, car d’après
le brait qni circule, il y aura nne séance
très mouvementée à la Chambre.» Il me dit :
« Quoi î Est-ce le rapport Fabre î — Oui, on
dit qu'il sera publié... » Je niai fait aucune
allusion à des lettres quelconques, parce
qne je n’en ai jamais entendu parler dans'
les quelques entrevues qiie 'j’ai pu avoir
avecqjon amiGastonCalmêrte. -
Vi i-otr» «i6po,iiion.-voas l’avez ter-
minée I.. .M. Painievé est-il là î
R, Je suis tout prêt à répondre à tontes
les antres questions qui me seront adres-
sées.
M® Chenu : Je crois convenable que M.
Gaston-Dreyfus sache que M. Painievé, qui
probablement viendra tout à l’heure, a don-
né de singulières précisions. M. Gaston-
Dreyfus lui aurait dit qu’il y avait encore
d’autres lettres intimes à publier et de pires,
et M. Gaston-Dreyfus aurait même cité à M.
Painievé nne soi-disant phrase d’nne de ces
lettres. Quelle est la réponse de M. Gaston-
Dreyfus î
R. Il esr impossible, Messieurs les jurés,
que j’ai parlé à M. Painievé, qui doit évidem-
ment se tromper da la meilleure foi dü
monde, de lettres, car je n’en connaissais
pas. J’ai pu avoir trois entrevues avec Gaston
Calmette, qni était nn vieil ami, et ayant en
toujours des relations extrêmement courtoi-
ses avec M. Caillanx quand il était président
du Conseil des ministres on ministre èes fi-
nances, en raison de ma profession, et étant
an vieil ami de M. Calmette, je viens de le
dire, je n’hésite pas à déclarer que j’ai fait
par trois fois des démarches auprès de M.
Calmette pour ini demander s’il était possi-
ble d’atténuer la violeùce de sa campagne.
Mais M. Calmette ne m’a jamais parie d’an-
cune lettre. Par conséquent, ii m’est impos-
sible d en avoir parlé à personne, pas plus à
M. Painievé qn’à nn autre.
M® Chenu : Une seconde question. On sa-
vait donc, et depuis combien de temps sa-
vait-on dans le monde de la Bourse, des af-
faires, qu’une discussion devait s’engager
ou reprendre à la Chambre le 17 mars î
R. Ce n’est pas dans le monde des affaires
maître. Ii a couru partout des brnits qu’il
devait y avoir à la Chambre, le mardi, une
séance orageuse.
M® Chenn : Sur quoi T
R. Sur le rapport Fabre.
M® Chenn : Et depuis combien de temps
savait-on cela î... Il y avait en nne inter-
pellation le 13 mars...
R. Mes souvenirs sont vagues an point
de vne de la date. C’était nn brait qni cou-
rait partout.
M® Chenn : Et qni était arrivé à vos oreil-
les, notamment le 16 mars, quand vous es
avez parlé à M. Painievé ?
R. J’avais va mon pauvre ami Calmette le
samedi 14 et il n’avait fait allusion qu’au rap-
port Fabre. Il ne m’a jamais parlé d’antret
documents.
M® Chenu : C’est ainsi qn’on attendait pour
le 17 une discussion à la Chambre sur le rap.
port Fabre ?
R. D’après le brnit qni courait.
Le président : Lorsque M. Painievé sera li,
nous le prierons et nous prierons M. Gaston
Dreyfus de venir à la barre et nons les con-
fronterons.
Déposition da M. André Tessier
Percepteur à Versailles
M. Tessier déclare qu’nn rédacteur d«
La Liberté lui aurait dit qu’on aurait offert .
des lettres intimes à son rëdac’.eur en chef.
Il ajoute, quand parut la lettre signée
« Ton Jo » : J’eus l’intnition que cette Litre
n’était qne le prélude de lettres suivantes,
et comme M. Calmette savait parfaitemeai
doser sa haine, ii était évident que la pre-
mière lettre devait être moins désagréable
qne ne devaient l’être les antres et qne les
lettres les plus désagréables allaient suivre.
C’est mon intime conviction. Messieurs les
jurés, je n'ai pas antre chose à dire.
D. Il me semble qne dans votre déposi-
tion devant le jnge d’instrnetion, vous n’a-
vez pas donné le nom du journaliste.
R. Je vous demande pardon, je l’ai nom-
mé.
M® Labori : Oni, M. Cbabrier et M. Berthou*
lat.
Déposition de M. Desclaux
Receveur des Finances
Ancien chef du Cabinet de M. Caillaux
Le témoin parle des offres de lettres intl
meB faites a des journalistes parisiens,
M. Vervoort Ini annonça que Mile Marie
Gnaydan, Soeur de Mme Guaydan, ini aurai]
déclaré que Mme Gnaydan était très montée
contre M. Caillanx, surtout depuis qu’elle
avait appris par certains bruits qni circu-
laient alors que M. Caillanx avait Pintention
de se remarier avec Mme Rainouard. Elle
ajouta qne sa soeur avait en sa possession
des lettres intimes qui étaient de nature i
jeter le ridicule et le discrédit sur Ma,Cail
taux et & loi causer de graves désagréments
- Quelque temps après; elle demanda à M
Vervoort de venir voir Mme Guaydan à l’hô-
tel Astoria, où elle habitait alors M. Ver-
voort se rendit à cette invitation. M. Ver-
voort me déclara qu’il avait trouvé Mme
Guaydan très dépitée du mariage de M. (Lil-
iaux qni avait eu lieu quelque temps avant
dans le secret le plas absolu. Elle lui renou-
vela les détails qne sa soeur lui avait donnés
sur des lettres intimes, et ouvrant une malle
qni était dans un coin de la salle,elle en tira
des épreuves photographiques et des copies
à la machine à écrire. Ces lettres étaient
écrites les unes sur du papier à en-tête de la
Chambre des dépotés, d’autres à en-tète du
Sénat et d’antres sur da papier à en-tète do
la préfecture de la Sarthe. Il s’y trouvait
des qualificatifs tels qae « Ma Jotte », « Mon
Riri ». Mme Guaydan était désignée sous le
nom de « la Princesse », certaines phrases
s’y trouvaient telles que celle que tout le
monde connaît sur l’impôt sur le revenu,
nne autre phrase encore, notamment :
« Cette sitaation ne peut pas dnrer, ii faut
prendre une décision. »
Je dois dire qu’au fur et à mesure que M.
Vervoort me donnait ces détails, je prenais
des notes, tout d’abord sur une carte de vi-
site qu’il m’avait fait passer en se fai sa n tan-
noncer, et ensuite sur une enveloppe du mi-
nistère de l’intérieur. Je vous donne ce dé-
tail, j’y reviendrai tout à l’heure.
Lorsque Mme Guaydan eut démontré à M.
Vervoort que cette lettre était authentique,
elle loi demanda s’il n’etait pas possible de ’
l’utiliser, soit sons forme d’écho daus un
journal, soit sous forme de roman à clef,
soit enfin par une publication intégrale. M.
Vervoort lui répondit qu’il ne se trouverait
certainement pas an journaliste qni accepte-
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
JSAEETA.XJX
LONDRES. 33 Juillet. Déniche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
l CUIVRE
Comptant..! caIm(J «60-/- -/- 5/-
3 mois 1 « 60 7/6 -/- 7/6
- ETAIN
Comptant . «143 -/- -/- 10/-
3 mois terme «144 10/- -/- 10/-
FEU
ComptantcaIme Sl/3 -/- 1 i d
3 mois Si/6 -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Su 22 juillet 1914.
NEW-YORK, 23 JUILLET
Cotons t juillet, hansse il points ; août,
hausse 8 points ; octobre, hausse 9 points ;
janvier, hausse il points. Soutenu.
Café» t inchangé à hansse i point.
NEW-YORK, 23 JUILLET
s. n ion t. rticinr
Cuivre Standard disn. 13 30 13 37
— septembre.... 13 30 13 37
Amalgamai, Cop... 69 »/» 69 5 8
ter 14 75 14 75
CHICAGO, 23 JUILLET
C. ne ;OÜB c. PüECEn
Blé sur...... Septembre 811/2 80 3 4
— Décembre 84 1/4 83 7/8
Mais snr Septembre 69 6/8 68 1/4
— Décembre 60 »/* 87 -1-2
5aSn4oux sar. Septembre 10 US 10 10
— Octobre., lo 20 1015
ILE VOYAGE
du Président de la République
EN RUSSIE
La Revus de Krasnoie-Selo
KRASNOIE-SELO. — Le défi é prend fin à
midi 30.
Le tzar félicite le généralissime grand-dnc
Nicolas et les chefs de corps qui se tiennent
devant la tente impériale.
Puis le cortège gagne Krasnoie Selo où nn
déjenner est offert an président de la répu-
blique par l’emperenr.
KRASNOIE ZELO. — L’emperenr a fait don
an président de la Républi#ue d’une grande
coupe à punch russe garnie de bronze doré.
Cette coupe, de l’art moscovite le plas par
est d’ane grande richesse ; elle fait l’objet
de i’admiratioù générale.
A bord du Cuirassé “ France ”
PÉTERHOF.— L’empereur et l’impératrice
après le dîner offert sous ia tente anx offi-
ciers russes ayant participé à la revue sont
montés avec le president de la Répubüqae
et les grandes duchesses lenrs filles dans' le
train impérial qni les a ramenés à 3 b. 30 an
château de Péterhof.
Les souverains ont aussitôt regagné leur
résidence d’été.
Le président de la République, après nn
court séjour dans ses appartements, est ré-
parti à 6 heures, avec l’empereur venu
exprès ppnr l’accompagner jusqu’à l’embar-
cadère au yacht Alexandrta. ]
Le président. M. Vivian! et les persouna-j
ges officiels ont été conduits jusqu’au cui-
rasse France.
M. Poincaré a donné le soir sur le dreàd-
nought français, nn dîner en l’honneur de
Campareur et de l’impératrice.
Un Orage â Cronstadt ’
CRONSTADT. — A 6 heures dn soir, nn ora-
ge éciate sur la rade, accompagné d’éclairs
et de coups de tonnerre, mais il prend fin à
6 h. 1/2, an moment où l’emperenr, l’impé-
ratrice et les membres de la famille impé-
riale s’embarquent à Péterhof pour se ren-
dre à bord de la France.
Anx coups de tonnerre succèdent des sal-
ves d’artillerie.
Le Dîner à bord du Cuirassé « France >
CRONSTADT.— Les souverains sont reçus
à la coupée avec les honneurs d’usage.
Ils sont conduits çar M. Poincaré à l’ar-
rière da bâtiment où nne tente a été dressée.
Le dîner comprenait cent dix couverts. La
musique des Equipages de la Flotte, venus
de Brest; s’est fait entendre an cours dn
repas.
An champagne, M. Poincaré a porté nn
toast auquel a répondu l’emperenr.
Un peu avant dix heures, les souverains
ont pris congé dq président, et quelques
minutes plus tard, la division navale appa-
reillait pour faire route snr Stockholm.
Une Note officielle
A la suite des entretiens qni ont en lien
entre MM. Viviani et Sazonof, les deux gou-
vernements ont décidé de communiquer la
déclaration suivante :
« La visite que le président de la Répu-
blique vient de faire à Sa Majesté l’empe-
reur de Russie a offert aux deux gouver-
nements amis et alliés l’occasion de consta-
ter la parfaite communauté de laurs vues
sur les divers problèmes que le souci de
la paix générale et de l’équilibre euro-
péen posent devant les puissances, nolam-
. ment en Orient », -
WFFMJAIMEÏÏB
Les Manifestations
Afin d’éviter le retour des manifestations
de la veille, ia police avait fait évacuer dès
cinq heures, la place D «uphine et les quais
de l’Horloge et des Orfèvres.
Après l’audience, M. Bartbon et Mme
Gueydan, très entourés, sortent les premiers.
De nombreux amis viennent leur serrer les
mains.
M. Caillanx sort le dernier, ento'nré égale-
ment de nombreux amis. II gagne son au-
tomobile qni stationne place Dauphine et
par le quai des Orfèvres, gagne ia Concier-
gerie ou il a en une entrevueavecsa femme.
Pendant cette visite, lepnblic s’etait massé
snr le quai de l’Horloge que le service d’or-
dre a quelque peine à dégager.
A 7 b. 15, M. Caillaux quitte la Concier-
gerie, entouré d’inspecteurs de la Sûreté et
monte en antomobile.
Lorsque la voiture s’engage sur le Pont-
Neuf pour gagner la rive droite, quelques
cris hostiles se font entendre.
LES AFFAIRES DU MAROC
Un Convoi attaqué
OUDJDA. — Un convoi de ravitaillement se
rendait dans ia direction de Gourama, dans I
la vallée de l’Oaed Ghnir quand an djicb im-
portant attaqua ie convoi et tenta de s’empa-
rer dn troup au de boeuts destiné anx postes
du territoire de Bou-Denib.
L’escorte intervient vigourensement.
'Un détachement qni se trouvait dans les
environs accourut au bruit de la fusillade et
nuit ses efiorts à ceux de l'escorte.
Le troupeau pnt être repris et les dji-
cheurs cernés, anéantis.
-Dix-huit, cadavres et des armes sont restés
sur le terrain. .
Parmi les Marocains qni oat PU C'ASUAQ-
, per, beaucoup sont blesses.
.«Mi»
LA CIRCULATION AÉRIENNE
EN ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — La Feuille Officielle Départe-
mentale publie deux ordonnances de police
des deux présidents des départements de la
Basse et de la Hante-Alsace, datés da 15 et
da 19 juillet, qni indiquent les zones au-
dessns desquelles la navigation aérienne est
interdite, particulièrement en ce qui con-
cerne les avions étrangers.
La zone s’étend, dans la Basse-Alsace, sur
toute la région jusqu’au Rhin, et pour la
Haute-Alsace, sur la vallée de Munster com-
mandant la ligne de défense en face de Gô-
rardmer, qui, en particulier, entre dans la
zone interdite.
TEREIBLE OURAGAN A BUDAPEST
BUDAPEST. — Un terrible ouiagan s’est dé"
chaîne hier après-midi sur la capitale.
De nombreuses toitures ont été arrachées ;
des arbres ont été déracinés.
Une partie de la coupole de la basiliqne a
été emportée. Au Palais dn Parlement, où il
y avait séance, les dégâts ont été très impor-
tants. Un fonctionnaire du Parlement a été
légèrement blessé. Devant le Palais, un câ-
ble de transmission électrique s’est rompu et
a tué an passant.
On signale trois antres morts.
La fondre est tombée sur nne imprimerie
et a blessé sept ouvriers.
Il y a nn très grand nombre de blessés.
A Fiume également, ies dégâts sont énor-
mes, mais il n’y a pas en de victimes.
BUDAPEST. — Sept personnes ont trouvé la
mort au cours de l’ouragan d’hier.
Trente neuf personnes oqt été blessées
grièvement. ^
LA GRÈVE DES CHEMINOTS ITALIENS
ROME. — La Tribuna annonce qne la grève
des cheminots est ajournée sine die.
D'après une dépêche d’Ancône, le Syndicat-
; des employés de chemin de fer ne donnera
pas suite à la décision qu'il avait jprise de
déchirer la grève.
LES INONDATIONS
GRENOBLE. — Les inondations ont occa-
sionne de très importants dégâts dans la ré-
gion.
En amont de la ville de Bonrg-d’Oisans, la
plaine est entièrement inondée.
A minuit, Bourg-d’Oisans a été envahie par
les eaux ; tous les habitants ont dû tuir ia
ville pour se réfugier dans la campagne.
LA NOTÉ AUSTRO-HONGROISE
BRUXELLES. — La note verbale du gouver-
nement austro-hongrois relative anx événe-
ments de Sarajevo a été remise hier, à six
heures du soir, au gouvernement serbe.
Dans sa note, ie gouvernement anstro-
hongrois réclame nne réponse avant samedi
prochain, à 6 heures du soir.
LA SITUATION EN ALBANIE
ROME, T- La Tribuna p-éteud avoir appris
de bonne source qne la première escadre,
commandés par l’amiral Datte, est en route
pour Darazzo.
DERNIÈRE I» RÉGIONALE
Suicide d'un Meurtrier
ROUEN. — Le 19 juin dernier, nn débitant
de ta rue Lafayette, Jules Hulin, 2i ans, que
sa femme avait quitté à la suite de mauvais
traitements, tua celle-ci d’un conp de revol-
ver chez Mme Duquesnay, une amie de la
famille chez laquelle elfe s'était retirée, rue
Docteur-Blanche, 12.
Ha lia arrêté, tut écroné à la prison Bonne-
Nouvelle.
Hier matin, on l’a trouvé pendu dans sa
cellule, à (laide sa serviette de toilette qu’it
avait nouée à un tuyau de conduite d’ean.
Pour tromper la surveillance dés gardiens,
Hulin avait confectionne an mannequin
qu’il avait placé dans son lit.
Dans une lettre adressée à son défenseur,
Hulin dicte ses dernières volontés. Il déclaré
qu’il né peut survivre à sa femme.
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
iiiinistrîtioi, Impressions et Annonees. TEL. 10.0
35, Rud Fontanelle, 35
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Le Petit Havre
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( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
1 A PARIS ] seule chargée de recevoir les Annonces pour
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' On s'abonne également, SAHS FRAIS, dans tous les Bureaux de Peste d» France
Variétés Economiques et roiiliqiies
La Californie jtja Péril Jaune
Ssn-Francisco, le î juillet 1914.
Le péril jaune s’impose comme une réalité
f à l’attention des Californiens. Si les Etats-
Unis n’avaient fermé leurs portes à l’immi-
gration chinoise et japonaise, il est plus que
probable que la Californie, au lieu d’être un
pays de race blanche, serait aujourd’hui
un pays de race jaune. Et si, dans l’avenir,
Chinois et Japonais devenaient politique-
ment assez forts pour imposer aux Etats-
Unis la libre entrée des leurs sur la côte
américaine du Pacifique, il est infiniment
probable que l’invasion jaune recommen-
cerait. La solution actuelle du problème
n’est donc pas définitive, et enfla de compte
la menace subsiste.
On comprendra cette situation si l’on
songe que, géographiquement et économi-
quement, la Californie est plus proche de
l’Extrême-Orient que de l'Europe. Un Chi-
nois, un Japonais y accèdent plus facile-
ment que ne font un Allemand ou un Ita-
lien . Étant donné la puissance d’expansion
des jaunes, leur faculté extraordinaire de
déplacement, de transplantation et d’adap-
;tation, il est parfaitement logique que la
Californie^les attire.
Dans les débuts de la colonisation blan-
che sur la côte Pacifique, au milieu du
XIXe siècle, les premiers pionniers furent
du reste enchantés de trouver les Chinois.
Sans eux, rien n’eût été possible. Us four-
nissaient une main-d’oeuvre abondante,
économique et habile. C’est grâce à eux
que furent exploitées les premières mines,
c’est par eux que fut construit le chemin de
ïer trans-Pacifique. Il y avait alors une telle
rareté de population blanche que la Califor-
nie constituait en réalité une sorte de colo-
nie d’exploitation. La race blanche diri-
geait ; la race jaune travaillait. Sous ce
régime, qui comportait du reste bien des
éléments de prospérité, les Chinois se mul-
tipliaient avec une extrême rapidité. A vrai
dire, ils envahissaient pacifiquement le
Pays.
Les blancs prirent peur. Certes, ils pou-
vaient concevoir une Californie exploitée
par la collaboration des deux races. Les
chefs des grandes entreprises (chemins de
- fer, grandes propri/tifafr'-'nVuSi&im. pair 6tîT J
hostiles à cette manière de voir, grâce à
laquelle ils eussent trouvé de la main-
d’oeuvre en abondance. Mais l’opinion du
peuple californien se faisait de plus en plus
forte dans le sens d’une Californie exclusi-
vement blanche, qui serait non plus une
colonie d’exploitation, mais une colonie de
peuplement, comme lé Canada ou l’Aus-
tralie.
C’est de ce côté que s’est orientée en effet
la destinée de la société californienne. Une
législation draconienne, en vigueur depuis
plus de trente ans, a prohibé rigoureuse-
ment l’immigration chinoise. Les Chinois
qui étaient là sont restés, mais il n’eu vient
plus de nouveaux.Quant aux Japonais, épar-
gnés jusqu’ici et qui,à la faveur de cette
liberté, étaient en train de prendre une
place importante dans l’agriculture, une
récente loi de l’Etat de Californie vient de
leur interdire le droit de posséder la terre.
Il y a une volonté persistante et obstinée
«d’écarter ies exotiques.
Au point de vue du développement éco-
nomique, c’est loin d’être une bonne chose.
La Californie souffre d’une disette chroni-
que de main-d’oeuvre. Les travailleurs
blancs sont hors de prix, et, comme ils
sont organisés en syndicats fortement dis-
ciplinés, ils ont réussi à hausser et à main-
tenir les salaires à d’extraordinaires ni-
veaux. A cet égard, la Californie rappelle
tout à fait l’Australie, et il ne peut être mis
en doute que l’exclusion des jaunes n’ait
été pour le pays une cause de stagnation ou
du moins de retard dans la mise en valeur
du sol.
Cependant, bien que ces considérations
n’échappent pas aux Californiens, je n’ai pas
trouvé parmi eux une seule voix discor-
dante : ils ne veulent pas faire de place
aux Asiatiques. Les Chinois, qui jusqu’à
ces dernières années ne comptaient pas po-
litiquement, se sont soumis. Les Japonais,
plus susceptibles, n’ont pas accepté la loi
qui les exclut de la propriété foncière. Ils
s’en plaignent comme d’une injure et d’une
humiliation, parce qu’elle ne s’applique
qu’à eux et point aux autres nations civili-
sées. Des négociations actives sont enga-
gées par le gouvernement du Mikado à ce
sujet. Elles se poursuivent, mais comme
on sent qu’en ce moment le Japon n’irait
pas jusqu’à la guerre, la question -qui est I
aiguë, n’en arrive pas à être inquiétante.
En prononçant le mot de guerre j’ai mis,
je crois le doigt sur le point essentiel qui
commandera i’avepir. Tant que Chine et
Japon ne seront pas en mesure de soutenir :
leurs revendications par les armes, rien ne
sera changé dans ce pays,: les jaunes en
seront exclus. Mais le jour où l’Extrême-
Orient serait en droit de parler haut et fort,
je me demande ce qui adviendrait de la
Californie l
Il va de soi qu’en parlant ainsi je songe
à un avenir lointain. Ce n’est pas notre gé-
nération, ni même la suivante qui pour-
ront voir ces choses. Cependant, l’immense
monde chinois fermente et nul ne peut dire
ce qu’il sera dans un siècle. Ce qui est in-
discutable c’est sa vitalité. Je parcourais
hier le quartier chinois et je ne pouvais
m’empêcher d’admirer la forte apparence
de cette race, l’intelligence extraordinaire
des expressions, l’activité souple et inlas-
sable des corps et des esprits. N’allez du
reste pas vous imaginer des gens enlisés
dans d'immobiles traditions. La proclama-
tion de la République chinoise a été saluée
ici par un enthousiasme unanime et sin-
cère. Non, pas un instant cette race ne
donne l’impression d’être vieillie ou finie.
Elle frappe au contraire comme contenant
en elle de merveilleux- éléments de rajeu^.
nriBscànetit-irt-ti^éTrergtuT-—-7 ; ~- ■•«rê
Pour toutes ces raisons, le problème jau-
ne reste ici vivant, et il est à croire que
l’avenir ne diminuera pas son acuité. Les \
grandes luttes des siècles derniers ont été !
des luttes de nations. II se pourrait que les
luttes futures soient des luttes de races. La |
domination du Pacifique pourrait bien eu
être le premier enjeu.
ANDRÉ SIEGFRIED.
CONTRE LA DÉPOPULATION
Le Bureau da Groupe Parlementaire de
protection des familles nombreuses et le
bureau de l’Alliance Nationale pour l’ac-
croissement de la population française ont
été reçus par le Ministre des Finances.
Iis ont demandé à M. Noulens :
1® La reprise, dès la rentrée d'octobre, des
travaux de ta grande Commission de dépo-
pulation créée psr M. Ktotz.
2® Le dépôt du projet de loi étendant à
tous les fonctionnaires l’allocation de 200 tr.
par enfant au delà du deuxième établie pour
les militaires par la loi du 31 décembre 1913.
3» La distrioution la plus prompte possi-
ble aux bénéficiaires des indemnités établies
par cette loi ;
4® L’étude immédiate an point de vue
financier du rapport de M. Honorât sur la
proposition de loi de M. J.-L. Breton relative
à l’Assurance Nationale pour l’allégement
des charges de famille.
P Caillapi flÉfte Assises
LES LETTRES INTIMES
Mmt Gueydan fait une déposition mouvementée. — Elle
remet ses lettres S Me Labori.
VIOLENTE CONFRONTATION ENTRE M" GUEYDAN ET M. CAQJLAUX
M. BARTHOU A LA BARRE
Photo Henri MANUEL . ' Cliché tria u
XtAEn* CI Sk TT .T , y*. T T-*g-
IMPRESSIONS D'AUDIENCE
(De notre correspondant particulier)
Paris, 23 juillet.
Lajonrnée d’aujourd’hui a été fort émou-
vante. Un vieil autenr dramatique avait
contnme de dire qu’au théâtre il fallait met-
tre en présence les deux personnages les
moins laits pour se rencontrer. De cette con-
frontation naissait le rire on jaillissaient les
larmes selon le cas. Le drame qni se déronle
an Palais de Justice nous a donné une scène
bien taite et qni eût réjonit le coeur de ce dra-
maturge. Après l’audition rapide de quelques
témoins, Mme Guaydan, première femme de
M. Caillaux, fat appelée à la barre des té-
moins. Elle est mince, pins très jenne, élé-
gante dans sa sveltesse, vêtne d’une robe de
denil que dément sonchapeau bien.Aux pre-
miers mots qu’elle prononce, le public se
met à rire. Nous sommes au pays de Molière
et de Rabelais où les maris-et femmes trom-
pés sont personnages comiques. Mais rapi-
dement le silence se fait. Les deux rivales
sont en présence, l’une an banc dés accusés
entre deux gardes, l’autre libre.
Elle raconte le martyre de son divorce, ses
hésitations et la séparation.
On en vient aux lettres. Mme Guaydan jure
qu’elie ne les a pas données à Gaston Ca|-
mette. Alors qui ies a dérobées ? Elle parle
d’un ton d’autorité qni inspire confiance an
public. Quand le président Albanel l’inter-
rompt, elle Ini coupe sèchement la parole
d’an : « laissez-moi continuer ».
A ce moment un incident se -produit. Me
Ctienn expose que les lettres qui restent à
Mme Guaydan sont le fond da débat, que
eontiennent-elies î Pouvait-on redouter leur
publication ?
— Non, répond Mme Gnaydan elles sont
intimes et ne concernent que moi.
— On ne vous croira pas, s’exclame M®
Chenn.
Et an dialogue s’engage où l’avocat de la
partie civile supplie Mme Guaydan de faire
toute la lumière, de livrer ses lettres, dût
son coenr saigner nne seconde fois. Mme
Gnaydan résiste. Enfin elle cède et tend nn
paqnet à M* Labori.
A la troisième reprise d’audience, on en-
tend nn émouvant éloge de Mme Caillanx par
M. Caillanx tandis que IVccusée sanglote. Il
déclare que seule elle fit son bonheur.
Mme Gueydan est peu flattée de ce lan-
gage qni est loin de diminuer son courroux.
Ensuite arrive M. Dupré, fils de Mme
Gnaydan, qui n’a pas grand’chose à dire et
à qni on ne demande pas grand’ebose. M.
Dupré, n’étant pas parent de i’accnsée lève
la main comme tout le monde bien que sa
partialité fat évidente.
D'antres témoins, M. Vervoort dont Mme
Gueydan nie énergiquement la véraoité, pais
M. Barthou qni proclame qo'il fat pendant
25 ans l’ami de Gaston Calmette et que tou-
jours Calmette agit en excellent français.
M. Bartbon s'exprime avec beaucoup de
clarté. Quelques divergences existent an su-
jet de son intervention dans cette affaire,
entre M. Caillanx et loi. M* Labori a mis les
choses an point arec modération.
L’andience a été levée à fi h. 1/2 assez
paisiblement.
En résumé le gros événement de cette
journée a été la d position de Mme Gneydan
et la remise qu’elle a faite des lettres de son
ex-mari.
i. H.
L’andience est ouverte à midi.
Déposition de M. Gaston-Dreyfus
Banquier
D. Voulez-vous faire votre déposition â
MM. les jurés ?
R. Je n’ai été que très indirectement mêlé
■ A cette affaire. Diaprés la déposition de M.
Painievé, qne j’ai (ne, je crois qae j’ai à vous
donner des explications sur des paroles que
j’aurais prononcées.
Ii me téléphona et me dit qn’il était à ma
disposition pour venir déjeuner arec moi,
le mardi- Je lui répondis : a Je ne crois pas
qne vous puissiez venir déjeuner, car d’après
le brait qni circule, il y aura nne séance
très mouvementée à la Chambre.» Il me dit :
« Quoi î Est-ce le rapport Fabre î — Oui, on
dit qu'il sera publié... » Je niai fait aucune
allusion à des lettres quelconques, parce
qne je n’en ai jamais entendu parler dans'
les quelques entrevues qiie 'j’ai pu avoir
avecqjon amiGastonCalmêrte. -
Vi i-otr» «i6po,iiion.-voas l’avez ter-
minée I.. .M. Painievé est-il là î
R, Je suis tout prêt à répondre à tontes
les antres questions qui me seront adres-
sées.
M® Chenu : Je crois convenable que M.
Gaston-Dreyfus sache que M. Painievé, qui
probablement viendra tout à l’heure, a don-
né de singulières précisions. M. Gaston-
Dreyfus lui aurait dit qu’il y avait encore
d’autres lettres intimes à publier et de pires,
et M. Gaston-Dreyfus aurait même cité à M.
Painievé nne soi-disant phrase d’nne de ces
lettres. Quelle est la réponse de M. Gaston-
Dreyfus î
R. Il esr impossible, Messieurs les jurés,
que j’ai parlé à M. Painievé, qui doit évidem-
ment se tromper da la meilleure foi dü
monde, de lettres, car je n’en connaissais
pas. J’ai pu avoir trois entrevues avec Gaston
Calmette, qni était nn vieil ami, et ayant en
toujours des relations extrêmement courtoi-
ses avec M. Caillanx quand il était président
du Conseil des ministres on ministre èes fi-
nances, en raison de ma profession, et étant
an vieil ami de M. Calmette, je viens de le
dire, je n’hésite pas à déclarer que j’ai fait
par trois fois des démarches auprès de M.
Calmette pour ini demander s’il était possi-
ble d’atténuer la violeùce de sa campagne.
Mais M. Calmette ne m’a jamais parie d’an-
cune lettre. Par conséquent, ii m’est impos-
sible d en avoir parlé à personne, pas plus à
M. Painievé qn’à nn autre.
M® Chenu : Une seconde question. On sa-
vait donc, et depuis combien de temps sa-
vait-on dans le monde de la Bourse, des af-
faires, qu’une discussion devait s’engager
ou reprendre à la Chambre le 17 mars î
R. Ce n’est pas dans le monde des affaires
maître. Ii a couru partout des brnits qu’il
devait y avoir à la Chambre, le mardi, une
séance orageuse.
M® Chenn : Sur quoi T
R. Sur le rapport Fabre.
M® Chenn : Et depuis combien de temps
savait-on cela î... Il y avait en nne inter-
pellation le 13 mars...
R. Mes souvenirs sont vagues an point
de vne de la date. C’était nn brait qni cou-
rait partout.
M® Chenn : Et qni était arrivé à vos oreil-
les, notamment le 16 mars, quand vous es
avez parlé à M. Painievé ?
R. J’avais va mon pauvre ami Calmette le
samedi 14 et il n’avait fait allusion qu’au rap-
port Fabre. Il ne m’a jamais parlé d’antret
documents.
M® Chenu : C’est ainsi qn’on attendait pour
le 17 une discussion à la Chambre sur le rap.
port Fabre ?
R. D’après le brnit qni courait.
Le président : Lorsque M. Painievé sera li,
nous le prierons et nous prierons M. Gaston
Dreyfus de venir à la barre et nons les con-
fronterons.
Déposition da M. André Tessier
Percepteur à Versailles
M. Tessier déclare qu’nn rédacteur d«
La Liberté lui aurait dit qu’on aurait offert .
des lettres intimes à son rëdac’.eur en chef.
Il ajoute, quand parut la lettre signée
« Ton Jo » : J’eus l’intnition que cette Litre
n’était qne le prélude de lettres suivantes,
et comme M. Calmette savait parfaitemeai
doser sa haine, ii était évident que la pre-
mière lettre devait être moins désagréable
qne ne devaient l’être les antres et qne les
lettres les plus désagréables allaient suivre.
C’est mon intime conviction. Messieurs les
jurés, je n'ai pas antre chose à dire.
D. Il me semble qne dans votre déposi-
tion devant le jnge d’instrnetion, vous n’a-
vez pas donné le nom du journaliste.
R. Je vous demande pardon, je l’ai nom-
mé.
M® Labori : Oni, M. Cbabrier et M. Berthou*
lat.
Déposition de M. Desclaux
Receveur des Finances
Ancien chef du Cabinet de M. Caillaux
Le témoin parle des offres de lettres intl
meB faites a des journalistes parisiens,
M. Vervoort Ini annonça que Mile Marie
Gnaydan, Soeur de Mme Guaydan, ini aurai]
déclaré que Mme Gnaydan était très montée
contre M. Caillanx, surtout depuis qu’elle
avait appris par certains bruits qni circu-
laient alors que M. Caillanx avait Pintention
de se remarier avec Mme Rainouard. Elle
ajouta qne sa soeur avait en sa possession
des lettres intimes qui étaient de nature i
jeter le ridicule et le discrédit sur Ma,Cail
taux et & loi causer de graves désagréments
- Quelque temps après; elle demanda à M
Vervoort de venir voir Mme Guaydan à l’hô-
tel Astoria, où elle habitait alors M. Ver-
voort se rendit à cette invitation. M. Ver-
voort me déclara qu’il avait trouvé Mme
Guaydan très dépitée du mariage de M. (Lil-
iaux qni avait eu lieu quelque temps avant
dans le secret le plas absolu. Elle lui renou-
vela les détails qne sa soeur lui avait donnés
sur des lettres intimes, et ouvrant une malle
qni était dans un coin de la salle,elle en tira
des épreuves photographiques et des copies
à la machine à écrire. Ces lettres étaient
écrites les unes sur du papier à en-tête de la
Chambre des dépotés, d’autres à en-tète du
Sénat et d’antres sur da papier à en-tète do
la préfecture de la Sarthe. Il s’y trouvait
des qualificatifs tels qae « Ma Jotte », « Mon
Riri ». Mme Guaydan était désignée sous le
nom de « la Princesse », certaines phrases
s’y trouvaient telles que celle que tout le
monde connaît sur l’impôt sur le revenu,
nne autre phrase encore, notamment :
« Cette sitaation ne peut pas dnrer, ii faut
prendre une décision. »
Je dois dire qu’au fur et à mesure que M.
Vervoort me donnait ces détails, je prenais
des notes, tout d’abord sur une carte de vi-
site qu’il m’avait fait passer en se fai sa n tan-
noncer, et ensuite sur une enveloppe du mi-
nistère de l’intérieur. Je vous donne ce dé-
tail, j’y reviendrai tout à l’heure.
Lorsque Mme Guaydan eut démontré à M.
Vervoort que cette lettre était authentique,
elle loi demanda s’il n’etait pas possible de ’
l’utiliser, soit sons forme d’écho daus un
journal, soit sous forme de roman à clef,
soit enfin par une publication intégrale. M.
Vervoort lui répondit qu’il ne se trouverait
certainement pas an journaliste qni accepte-
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
JSAEETA.XJX
LONDRES. 33 Juillet. Déniche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
l CUIVRE
Comptant..! caIm(J «60-/- -/- 5/-
3 mois 1 « 60 7/6 -/- 7/6
- ETAIN
Comptant . «143 -/- -/- 10/-
3 mois terme «144 10/- -/- 10/-
FEU
ComptantcaIme Sl/3 -/- 1 i d
3 mois Si/6 -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Su 22 juillet 1914.
NEW-YORK, 23 JUILLET
Cotons t juillet, hansse il points ; août,
hausse 8 points ; octobre, hausse 9 points ;
janvier, hausse il points. Soutenu.
Café» t inchangé à hansse i point.
NEW-YORK, 23 JUILLET
s. n ion t. rticinr
Cuivre Standard disn. 13 30 13 37
— septembre.... 13 30 13 37
Amalgamai, Cop... 69 »/» 69 5 8
ter 14 75 14 75
CHICAGO, 23 JUILLET
C. ne ;OÜB c. PüECEn
Blé sur...... Septembre 811/2 80 3 4
— Décembre 84 1/4 83 7/8
Mais snr Septembre 69 6/8 68 1/4
— Décembre 60 »/* 87 -1-2
5aSn4oux sar. Septembre 10 US 10 10
— Octobre., lo 20 1015
ILE VOYAGE
du Président de la République
EN RUSSIE
La Revus de Krasnoie-Selo
KRASNOIE-SELO. — Le défi é prend fin à
midi 30.
Le tzar félicite le généralissime grand-dnc
Nicolas et les chefs de corps qui se tiennent
devant la tente impériale.
Puis le cortège gagne Krasnoie Selo où nn
déjenner est offert an président de la répu-
blique par l’emperenr.
KRASNOIE ZELO. — L’emperenr a fait don
an président de la Républi#ue d’une grande
coupe à punch russe garnie de bronze doré.
Cette coupe, de l’art moscovite le plas par
est d’ane grande richesse ; elle fait l’objet
de i’admiratioù générale.
A bord du Cuirassé “ France ”
PÉTERHOF.— L’empereur et l’impératrice
après le dîner offert sous ia tente anx offi-
ciers russes ayant participé à la revue sont
montés avec le president de la Répubüqae
et les grandes duchesses lenrs filles dans' le
train impérial qni les a ramenés à 3 b. 30 an
château de Péterhof.
Les souverains ont aussitôt regagné leur
résidence d’été.
Le président de la République, après nn
court séjour dans ses appartements, est ré-
parti à 6 heures, avec l’empereur venu
exprès ppnr l’accompagner jusqu’à l’embar-
cadère au yacht Alexandrta. ]
Le président. M. Vivian! et les persouna-j
ges officiels ont été conduits jusqu’au cui-
rasse France.
M. Poincaré a donné le soir sur le dreàd-
nought français, nn dîner en l’honneur de
Campareur et de l’impératrice.
Un Orage â Cronstadt ’
CRONSTADT. — A 6 heures dn soir, nn ora-
ge éciate sur la rade, accompagné d’éclairs
et de coups de tonnerre, mais il prend fin à
6 h. 1/2, an moment où l’emperenr, l’impé-
ratrice et les membres de la famille impé-
riale s’embarquent à Péterhof pour se ren-
dre à bord de la France.
Anx coups de tonnerre succèdent des sal-
ves d’artillerie.
Le Dîner à bord du Cuirassé « France >
CRONSTADT.— Les souverains sont reçus
à la coupée avec les honneurs d’usage.
Ils sont conduits çar M. Poincaré à l’ar-
rière da bâtiment où nne tente a été dressée.
Le dîner comprenait cent dix couverts. La
musique des Equipages de la Flotte, venus
de Brest; s’est fait entendre an cours dn
repas.
An champagne, M. Poincaré a porté nn
toast auquel a répondu l’emperenr.
Un peu avant dix heures, les souverains
ont pris congé dq président, et quelques
minutes plus tard, la division navale appa-
reillait pour faire route snr Stockholm.
Une Note officielle
A la suite des entretiens qni ont en lien
entre MM. Viviani et Sazonof, les deux gou-
vernements ont décidé de communiquer la
déclaration suivante :
« La visite que le président de la Répu-
blique vient de faire à Sa Majesté l’empe-
reur de Russie a offert aux deux gouver-
nements amis et alliés l’occasion de consta-
ter la parfaite communauté de laurs vues
sur les divers problèmes que le souci de
la paix générale et de l’équilibre euro-
péen posent devant les puissances, nolam-
. ment en Orient », -
WFFMJAIMEÏÏB
Les Manifestations
Afin d’éviter le retour des manifestations
de la veille, ia police avait fait évacuer dès
cinq heures, la place D «uphine et les quais
de l’Horloge et des Orfèvres.
Après l’audience, M. Bartbon et Mme
Gueydan, très entourés, sortent les premiers.
De nombreux amis viennent leur serrer les
mains.
M. Caillanx sort le dernier, ento'nré égale-
ment de nombreux amis. II gagne son au-
tomobile qni stationne place Dauphine et
par le quai des Orfèvres, gagne ia Concier-
gerie ou il a en une entrevueavecsa femme.
Pendant cette visite, lepnblic s’etait massé
snr le quai de l’Horloge que le service d’or-
dre a quelque peine à dégager.
A 7 b. 15, M. Caillaux quitte la Concier-
gerie, entouré d’inspecteurs de la Sûreté et
monte en antomobile.
Lorsque la voiture s’engage sur le Pont-
Neuf pour gagner la rive droite, quelques
cris hostiles se font entendre.
LES AFFAIRES DU MAROC
Un Convoi attaqué
OUDJDA. — Un convoi de ravitaillement se
rendait dans ia direction de Gourama, dans I
la vallée de l’Oaed Ghnir quand an djicb im-
portant attaqua ie convoi et tenta de s’empa-
rer dn troup au de boeuts destiné anx postes
du territoire de Bou-Denib.
L’escorte intervient vigourensement.
'Un détachement qni se trouvait dans les
environs accourut au bruit de la fusillade et
nuit ses efiorts à ceux de l'escorte.
Le troupeau pnt être repris et les dji-
cheurs cernés, anéantis.
-Dix-huit, cadavres et des armes sont restés
sur le terrain. .
Parmi les Marocains qni oat PU C'ASUAQ-
, per, beaucoup sont blesses.
.«Mi»
LA CIRCULATION AÉRIENNE
EN ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — La Feuille Officielle Départe-
mentale publie deux ordonnances de police
des deux présidents des départements de la
Basse et de la Hante-Alsace, datés da 15 et
da 19 juillet, qni indiquent les zones au-
dessns desquelles la navigation aérienne est
interdite, particulièrement en ce qui con-
cerne les avions étrangers.
La zone s’étend, dans la Basse-Alsace, sur
toute la région jusqu’au Rhin, et pour la
Haute-Alsace, sur la vallée de Munster com-
mandant la ligne de défense en face de Gô-
rardmer, qui, en particulier, entre dans la
zone interdite.
TEREIBLE OURAGAN A BUDAPEST
BUDAPEST. — Un terrible ouiagan s’est dé"
chaîne hier après-midi sur la capitale.
De nombreuses toitures ont été arrachées ;
des arbres ont été déracinés.
Une partie de la coupole de la basiliqne a
été emportée. Au Palais dn Parlement, où il
y avait séance, les dégâts ont été très impor-
tants. Un fonctionnaire du Parlement a été
légèrement blessé. Devant le Palais, un câ-
ble de transmission électrique s’est rompu et
a tué an passant.
On signale trois antres morts.
La fondre est tombée sur nne imprimerie
et a blessé sept ouvriers.
Il y a nn très grand nombre de blessés.
A Fiume également, ies dégâts sont énor-
mes, mais il n’y a pas en de victimes.
BUDAPEST. — Sept personnes ont trouvé la
mort au cours de l’ouragan d’hier.
Trente neuf personnes oqt été blessées
grièvement. ^
LA GRÈVE DES CHEMINOTS ITALIENS
ROME. — La Tribuna annonce qne la grève
des cheminots est ajournée sine die.
D'après une dépêche d’Ancône, le Syndicat-
; des employés de chemin de fer ne donnera
pas suite à la décision qu'il avait jprise de
déchirer la grève.
LES INONDATIONS
GRENOBLE. — Les inondations ont occa-
sionne de très importants dégâts dans la ré-
gion.
En amont de la ville de Bonrg-d’Oisans, la
plaine est entièrement inondée.
A minuit, Bourg-d’Oisans a été envahie par
les eaux ; tous les habitants ont dû tuir ia
ville pour se réfugier dans la campagne.
LA NOTÉ AUSTRO-HONGROISE
BRUXELLES. — La note verbale du gouver-
nement austro-hongrois relative anx événe-
ments de Sarajevo a été remise hier, à six
heures du soir, au gouvernement serbe.
Dans sa note, ie gouvernement anstro-
hongrois réclame nne réponse avant samedi
prochain, à 6 heures du soir.
LA SITUATION EN ALBANIE
ROME, T- La Tribuna p-éteud avoir appris
de bonne source qne la première escadre,
commandés par l’amiral Datte, est en route
pour Darazzo.
DERNIÈRE I» RÉGIONALE
Suicide d'un Meurtrier
ROUEN. — Le 19 juin dernier, nn débitant
de ta rue Lafayette, Jules Hulin, 2i ans, que
sa femme avait quitté à la suite de mauvais
traitements, tua celle-ci d’un conp de revol-
ver chez Mme Duquesnay, une amie de la
famille chez laquelle elfe s'était retirée, rue
Docteur-Blanche, 12.
Ha lia arrêté, tut écroné à la prison Bonne-
Nouvelle.
Hier matin, on l’a trouvé pendu dans sa
cellule, à (laide sa serviette de toilette qu’it
avait nouée à un tuyau de conduite d’ean.
Pour tromper la surveillance dés gardiens,
Hulin avait confectionne an mannequin
qu’il avait placé dans son lit.
Dans une lettre adressée à son défenseur,
Hulin dicte ses dernières volontés. Il déclaré
qu’il né peut survivre à sa femme.
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