Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-20
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 juillet 1914 20 juillet 1914
Description : 1914/07/20 (A34,N12034). 1914/07/20 (A34,N12034).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172201d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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La Vie Commerciale et Maritime
Une Nouvelle Voie Fluviale
en Allemagne
L'Allemagne dispose maintenant d'une
puissance économique colossale dont elle se
sert en toutes circonstances. Et, comme elle
est convaincue qu’elle en retirera encore des
avantages considérables, elle ne néglige
rien pour l’accroître. Ses diplomates, se-
condant admirablement ses industriels et
ses commerçants,sa vent d’ailleurs fait naître
tes occasions favorables à son expansion.
Ne l’avons-nous pas appris, nous Français,
qui rencontrons la concurrence teutonne
partout où nous bataillons pour maintenir
bien haut la réputation de notre pavillon ?
Cette force économique doit nous ins-
pirer de salutaires réflexions, car elle
n’ira qu’en s’affirmant : les centres indus-
triels se forment, s’étendent ; les ports sont
outillés, agrandis ; les lignes de navigation
6e développent, se groupent pour, miner
leurs rivales ; le réseau ferré s’allonge et
des canaux sont creusés ou améliorés.Tout,
dans ce pays en pleine croissance, porte
l’empreinte d’un peuple ambitieux, résolu
à lutter pour faire reculer ses rivaux com-
merciaux, afin d’avoir désormais sa part sur
tous les marchés où il est arrivé quand les
meilleures positions étaient occupées. On a
l’impression d’.entendre toujours l’écho du
discours de M. de Bülow qui, le 6 décem-
bre 1897, devant le Reichstag ravi et adrai-
ralif, réclamait pour l’Allemagne sa « place
au soleil ».
Récemment encore, le peuple allemand a
montré la joie qu’il éprouve à augmenter ses
ressources économiques et à perfectionner
son outillage. II s’agissait d’inaugurer le
canal de Berlin à Stettin, inauguration pres-
que ignorée en France ; quelques journaux
techniques y ayant seuls consacré des infor-
mations d’une brièveté regrettable. Or, l’é-
vénement eut un retentissement énorme au
delà du Rhin, bien que la nouvelle voie na-
vjgafile ne soit qup l’ancien flnpw-canal q ui
éxislait depuis une centaine d’années.
L’empereur eût allé l’ouvrir à la navigation
et l’a baptisé : Hohenzollern-canal.
jC’est Maintenant une bellè voie de près
de 100 kilomètres de long et ayant de 23 à
33 mètres de largeur, suivant les endroits.
Sa profondeur varie entre 1.75 et 3 mètres.
Quatre écluses permettent dè maintenir le
niveau des eaux. Des bateaux de près de
600 tonnes, au lieu de 15Ô tonnes comme
autrefois, peuvent y circuler. Les steamers
font désormais facilement la navette entre
Stettin et Berlin, en empruntant le cours
inférieur de l’Oder et ee canal. On aura une
Idée de l’importance qu’il est appelé à pren-
dre dans cette région industrielle, quand
on saura qu’il a fallu pour ne pas gêner le
mouvement commercial construire36 ponts
et livrer passage à six lignes de [chemins
de fer.
Un tel canal donnera sûrement lieu à un
trafic intense. Le milieu s’y prête. Pour des
prix variant entre 30 à 60 pfennig» la ton-
ne, il sera possible d’amener vers la capi-
tale de l’Empire les matières premières
dont l’Allemagne est tributaire de l’étran-
,ger et d’expédier tous les produits « made
in germany », que d’entreprenants voya-
geurs de-commerce écoulent partout.
Non seulement Berlin profitera de cette
nouvelle voie qui facilitera l'enrichis-
sement de la vallée de l’Oder, mais Stettin
iera le grand bénéficiaire. Ce port pourra
dorénavant concourir avec Hambourg en vue
des transports allant vers Berlin ou reve-
nant du coeur de l’Empire. Il en découlera
tout naturellement un accroissement d’ac-
tivité. Est-ce que, sans qu’existe cette
cause d’émulation, les deux ports n’ont pas
déjà réalisé des progrès surprenants ? Avec
Brême, Bremerhaven, Cuxhaven, Danzig,
Hambourg, Koesnuysberg, Lubeck, Memelet
Rostock ils ont, en une dizaine d’années,
enregistré une augmentation de trafic mari-
time de plus de sept millions de tonneaux.
Lorsqu’ils se trouveront en concurrence,
ils ne manqueront point d’innover, non
pour se livrer une bataille fratricide et
enlever les affaires du voisin, mais pour en
conclure de leur côté.
Certes l’ouverture de cette voie fluviale
entre le principal port allemand de la Balti-
que et Berlin n’a point comme celle du ca-
nal de Panama, une importance mondiale.
Mais l’Allemagne y attache un grand intérêt
et elle a raison car la répercussion écono-
mique en sera profonde et se fera sentir
même au dehors. L’amélioration de ce canal
est en tout cas une preuve de plus de sa
prodigieuse vitalité et nous devons y voir
une belle leçon d’énergie pour travailler
avec plus de persévérance èt dè méthode au
perfectionnement de notre outillage nation
nal afin que la France soit toujours une
grande nation en face des puissances les
plus prospères.
IL IIOLLAÊNDER.
La Mariae Mut AUnaoie
et la Marine Marchande Anglaise
E-v portant de 2,400,000 marks à 4,700,000
marks la subvention annuelle accordée au
Norddeutscher Lloyd, l’Allemagne montre
qu’elle entend continaer la lutte contre les
Compagniis anglaises.
Elle est parvenue à mettre en service les
plus grands transatlantiques et ses lignes
multiplient leurs efforts pour attirer la
clientèle des millionnaires américains.
E i même temps elles cherchent à se ré-
server la plus grosse partie de la clientèle,
beaucoup plus profitable, des émigrants.
•Grâce* l’admirable système de Éareasnfdé
contrôle qui fonctionne en Autriche aussi
bien qu’en Allemagne, les Compagnies alle-
mandes ont réussi à élever en travers de
l’Europe centrale une sorte de barrage qui
canalise vers Hambourg d’un côté, vers
Trieste de l’autre le flot des émigrants de
PEurope orientale. .
La suprématie de la marine anglaise
n’existe plus, sur l’Atlantique, qae pour le
transport des marchandises.il est vrai qu’elle
a, pour maintenir son avance, ie trafic que
lui offre par ailleurs son immense empire
colonial. Mais c’est précisément de ce côté
que s’oriente le Norddeutscher Lloyd. « La
subvention, nous dit le Temps d’aujourd’hui,
lui permettra d’assurer sur l'Alistralie uu
service de premier ordre, et l’on annonce
déjà qu’à partir da janvier 1915, la Compa-
gnie mettra en service sur la ligue d’Austra-
lie le Zeppelin, un bâtiment neuf de 16,000
tonnes, qui, suivant la formule, sera « le
plus gros, ie plus rapide, le plus luxueux »
ae tous les bâtiments fai.ant le service d’Eu-
rope en Australie.
» En résumé, si depuis quelques mois la
rivalité augle-ailemaade sur mer a pris une
forme pins courtoise, si, provisoirement au
moins, l’Allemagne. paraît se résigner à ne
pas contester ouvertement aux escadres an-
glaises leur ancienne supériorité, la lutte
pour l’empire de la mer ne s’en poursuit pas
moins avec la méthode sûre et l’âpre achar-
nement qui caractérisent nos voisins d’ou ire-
Rhin ».
Tout autre commentaire serait superflu.
H. H.
LE VOYAGE
dQ Président âe la RÉpuiiiiqiii
E3ST RUSSIE
Dans la Baltique
Par radiotélégramme, à bord du cuira - rance,
vid Libau, 18 juillet, à 6 h. 30 soir.
Le cuirassé France se trouve ce soir à 50
milles environ à l’Est de Lite Bernholm. 11 a
passé dans la matinée vers 6 heutes à la
hauteur du canal de Kiel.
Ce bâtiment neuf, de 23,500 tonnes, à
peine sorti des chantiers, vient de faire,
sous le commandement du capitaine Grand-
clément, une traversée de deux jours avec
la vitesse d’un paquebot rapide. Il a ralenti
légèrement au passage,de Tendrait difficile
du grand Beit.
Sa marche actuelle, volontairement ralert-
tie, est d'une moyenne da 15 noeuds, ce qui
suffit pour arriver à l’heure fixée. Le Jean-
Bart suit à une distance de 500 mètres.
Les deux torpilleurs Stylet et Tromblon qui
sont allés faire du charbon à Copenhague,
ont rejoint dans la matinée le reste de l’es-
cadre à il h. 1/2 et font route en tète, à tri-
bord et bâbord.
Le président de la République partage son
temps entre son cabinet de travaii et la pro-
menade sur la plage arrière avec M. Viviani
et l’amiral te Bris.
Il invite à sa table, à chaque repas, les
officiera du bord. L’équipage reçoit double
ration de vin. „
Le voyage se poursuit sans aucun inci-
dent. Le temps demeure splendide.
À la Mémoire de Juliette Dodu
Sur une place de Bièvres, petite commune
de Seine-et-Oise, a été inauguré hier après-
midi un monument élevé à la mémoire de
Juliette Dodu, l’héroïque télégraphiste de
Pithiviers dont on connaît l’admirable con-
duite en 1870.
C’est ia duchesse douairière d’Uzès qui a
exécuté ie monument : Juliette Dodu est re-
présentée à l’âge de vingt-deux ans, c’est-à-
dire à l’époque même où elle dirigeait ie
poste télégraphique de Pithiviers. Beaucoup
plus tard, Juliette Dodu vint à Bièvres ou
s’écoula la fin de sa vie. C’est ce qui vaut
à cette localité l’honneur d’abriter le monu-
ment de i’héroïae de Pithiviers.
L’oeuvre a été remise à M. Mignotte, maire
de Bièvres, par M. Frouin, directeur de l’ex-
pioitation télégraphique, délégué par le mi-
nistre du commerce, de l'industrie, des pos-
tés et télégraphes, qai présidait la ceremo-
nie. Dans so*i discours, M. Frouin a rappelé
comment, dans le posté d’observatibn de-
Pithiviers occupé à plusieurs reprises, puis
abandonné par les troupes allemandes, la
courageuse' jeuqe fille réussit à se maintenir
en communication avec les autorités françai-
ses. Le 28 novembre, après la bataille de
Beaume-la-Rolande, Pi.hiviers fat définitive-
ment occupé.
Douloureusement frappée par nos revers, ajoute
M. Frouin, la vaillaate Française était aussi pro-
fondément attristée par son impuissance du mo-
ment & secourir sa patrie. Ce'fut alors qu’elle eut
l’audacieuse idée de surprendre les communica-
tions allemandes. Profilant du passage des fils à
portée de'la main devant sa fenêtre, elle établit 1A
nuit, sans aucun souci du danger qu’elle courait,
une dérivation sur l’un des fils et copia tes dépê-
ches enregistrées par son appareil. Elle les com-
muniquait su sous-préfèt, qui les faisait parvenir
aux autorités françaises par des moyens divers.
Pendant dix-sept nuits, ia courageuse jeune fille
prit ainsi copie de la correspondanceennemie.Les
renseignements recueillis étaient souvent de la
plus haute importance.
Juliette Dodu aurait pu continuer jusqu’à la paix
à surprendre les secrets de l’ennemi, qui ne
soupçonnait par ses manoeuvres habites, si elle
n’avait été dénoncée, le 5 janvier i?7i, par une
fille à son service. Â rêtée aussitôt, l’héroïne fut
condamnée à être fusillée par le commandant de
place, mais le prince Frédéric-Charles, dont le
quartier général était à Orléans, télégraphia de
transférer'la jeune fille en Allemagne avec le
plus prochain convoi de prisonniers.
En terminant, M. Frouin dit que « Juliette
Dodu a bien mérité de la patrie, non seule-
ment par les services qu’elle a rendus, mais
par la haute leçon de volonté, d’énergie, de
courage et de patriotisme qu’elle a donnée ».
M. Mignotte, maire de Bièvres, reçoit en-
suite ie monument au nom de ia munici-
palité et remercie M. Frouin et les membres
du Comité.
Mme Gaill aux à la Geasierpiie
Le transfert de Mme Cailiaux à la Concier-
gerie a en lieu hier matin, à dix heures exac-
tement. Un gardien a prestement ouvert la
porte et une voiture automobile noire est en-
trée dans la cour de ia prison.
Mme Cailiaux était accompagnée par trois
agents de la Sûreté. Elle était vêtue de noir. 1
légèrement décolletée, avec des piqués ai;
corsage. Elle était coiffée d’un chapeau noir
comme son costume. Une surveillante de
Saint-Lazare, en taxauto, n’a pas tardé à re-
joindre l’accusée. Une femme de chambre
de Mme Cailiaux se trouvait dans le taxi
avec ia surveillante mais elle ne s’est pojnt ■
rendue auprès de sa maîtresse.
M. Pourret, directeur de ia Conciergerie,
a reçu l’accusée. Il a conduit Mme Cailiaux
dans sa cellule par une voie dite la rue de
Paris et par ia cour de la Conciergerie.
L’accuséè a pu ainsi passer « par la porte
de la détention » sans rencontrer de détenns
et même des gardiens. Le couloir était som-
bre. On lui a dit de prendre garde à quel-
ques marches et on lui a expliqué qu’on lui
faisait faire un long détour pour lui épar-
gner là curiosité des prisonniers qui pou-
vaient circuler à cette heure là.
On a montré à Mme Cailiaux les endroits
où elle pourrait se promener seule, notam-
ment dans le voisinage du Dépôt, où ii y à
quelques cellules dépendant de ia Concier-
gerie et dans le « cloître des femmes », où
ont eu Heu les massacres de septembre.
L’accusée a répondu gracieusement aux
paroles qui lui êlaieut adressées. La cellule
où elle est entrée est assez grande. Il y a
deux lits, Un pour Mme Cailiaux, un pour sa
surveillante, quatre chaises, dont deux sont ,
destinées aux visiteurs qui pourraient ve-
nir.
Le directeur de la Conciergerie a demandé
qu’une seconde surveillante soit mise à sa
disposition. La prison de Fresnes lui en en-
verra demain une.
Le couloir qui fait communiquer par le
sous-sol la Conciergerie à la Cour d’assises a
été l’objet d’an examen particulier.
Mme Caiiianx a été invitée à faire trans-
mettre au directeur par l’intermédiaire de la
surveillante les demandes qu’elle aurait à
formuler.
Dès son arrivée, Mme Cailiaux a commandé
son déjeuner, qui lui a été servi et qui se
composait ainsi :oeuf3 brouillés avec pointes
d’a^perces, côte de pré salé pommes fondan-
tes, pêches fraîches, eau d’Evian.
LA CIRCULATION AERIENNE
Par une troisième loi parue au Journal
la- éiïftulation aérienne vient d’être,
définitivement réglementée, at? point me
vue militaire presque exclusivement.
Cependant il faut retenir cette particularité
qui intéresse d’une façon latente la partie
civile de la nation ; c’est que les proprié-
taires de terrains n’ont pas le droit de s’op-
poser à être survolés, pour employer
l’expression chère à M. Jean Aicard.
D’autre part, il n’est pas prévu de mini-
mum de hauteur pour le survol.
On voit tout ce que peut amener dè cocsé-'
quences cette réglementation un peu primi-
tive. La propriété est intangible, mais à
quelle hauteur s’arrête-t-elle ? Il est interdit
de pénétrer dans le jardin d’autrui, sauf
toutefois eu aéroplane, et comme le mini-
mum de hauteur n’est pas indiqué, il est
permis au premier quidam de se promener
chez vous à 1 m. 50 du sol, pourvu qu’il ait
son aéroplane sous soi.
A quoi les promoteurs de la loi répondront
qu’il n’y a que d’honnêtes gens dans l’aéro-
nautique.
Il tut un temps aussi où il n’y avait que
d’honnêtes gens en antomobile. Puis l’auto-
mobile se mit à la disposition de tons ceux
qui savaient conduire. Le moment n’est
sans doute pas très loin où les bandits en
auto deviendront les bandits en avion.
Alors il faudra une loi nouvelle. Mais à
quelles difficultés va-t-on se heurter ? Où
finit la propriété en hauteur ? On est chez
vous à deux mètres de votre jardin. Mais si
l’on peut passer sur votre maison sans en-
combre à vingt mètres, vous ne serez plus
chez vous. T. IL
LA FÊTE DES ÉCOLES LAÏQUES
à Sanvic
ri» i eiii f/M'jf • Cliché Peut ftaore
HJ9 Iâ.e3Îki.eoe=to'w.1; clés tout tpe-fci-fcô
(Voir l’Article en Chronique rêgionalé)
LE BALLON “ LE HAVRE "
tombe à la mer
Après une rapide ascension, le ballon de la Place Tbiers est oblige
de descendre au large, pour éviter un destin trop hasardeux
Le ballon de la place Thiers n’aura rien
perdu pour attendre. Il n’aura rien perdu
de son habituel succès de curiosité, ni du
sort que lui réservait le caprice des vents.
Ce ballon, jen un mot, était destiné à
• amerrir » et non â atterrir.
Le % vents d’hier étaient franchement moins
favorables encore que ceux du 14 juillet. Mais
ie hardi pilote M. Georges Ravaine avait donné
sa parole au Comité du quartier Thiers qu’ii
prendrait ia voie des airs, coûte que coûte,
ne serait-ce, nous disait-il hier soir, que
pour montrer aux havrais que les aéronàu-
les sont des braves.
Dès les premiers préparatifs du gonfle-
ment, on avait la certitude que le ballon
prendrait d’emblée le chemin de la mer. Les
renseignements pris auprès des sémaphores
de ia Chambre de commerce ne laissaient
aucun doute.
Les membres du Comité,' anxieux pour
leurs aéronautes et désireux, quand meme,
de donner à leur public ie spectacle promis
pour ia seconde fois, prirent le taureau par
les cornes et s’occupèrent de surmonter les
difficultés en limitant les risques.
Iis décidèrent de taire convoyer le ballon
par un navire. Après entente avec la Compa-
gnie Normande de Navigation à Vapeur, il
fut décidé que le steamer Trouville, le plus
rapide de sa flotte, se tiendrait, dès 5 heures,
au large de la Hève. Une fois cette précau-
tion prise, Le Havre pouvait quitter ia place
Thiers.
Ce MSttfitême au aégeae'l
Cinq heures approchent. La place contient
une fonle plus dense que celle de mardi. On
a craint, pour s’éloigner da Havre, ces vi-
lains nuag's d’encre, précurseurs d’orages
qui ne devaient éclater què le soir. La fete
aérostatique doit une part de son succès à ce
temps incertain.
C’est un véritable régal que d’entendre
l’Harmonie de la Compagnie Géaérale Trans-
atlantique, bien dirigée par son chef, M.
Le Mahieu. On applaudit avec un égal en-
train une sélection de Lakmè, la grande valsa
Espana, puis Le Havre en avant, un allegro
dirigé par l’auteur, sans oublier la polonaise,
Grande Fantaisie, qui fut le succès de l’Har-
monie Transatlantique à la dernière fête de
Liliebonne.
Fendant ce temps le concours des petits
ballons bat son plein. Tous ces avant-cou-
reurs filent avec nn ensemble pariait vers
l’Est-Nord-Est, montrant la direction que
prendra Le Havre.
Ce dernier se balance maintenant majes-
tueusement, tout gonflé. La belle rotondité
que lui donne ses 800 mènes cubes est im-
posante.
M. Georges Ravaine se montre un peu ner-
veux quoi qu’il en ait vu d’autres. C’est un
aéronaute accompli. N'a-t-il pas remporté,
en novembre dernier, par un très vilain
temps, la coupe des « Petits cubes » en allant
atterrir en Autriche-Hongrie, après avoir
quitté Paris. Mais, cette fois, son voyage
s’était effectué, toujours au-dessus de la
terre. Tandis que la mer est un élément tou-
jours redouté des aéronautes et des avia-
teurs.
M. Georges Ravaine aura pour compagnon
do voyage sou jeune élève, M. Francis Mi-
nois, qui a déjà fait plusieurs ascensions
avec lui. Un de ses amis, M. Roger Laili, ré-
dacteur à l'Evolution, devait prendre part au
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
! UE VOYAGE
fln Président de la République
: SAINT-PETERSBOURG. — Les journaux pu-
blieront aujourd'hui, la plupart en français
et en russe, des articles de bienvenue parti-
culièrement chaleurenx à l’égard de la Fran-
ce et du président de la République.
La Novoie Wrtmia, après avoir rappelé que
trente ans de collaboration commune ont
créé des liens indissolubles entre les deux
pays, dit que la Russie a un double motif de
saluer M. Poincaré, non seulement comme
le plus sincère de ses amis, mais aussi com-
me un des maîtres de cette politique modé-
rée qui doit être faite de clarté et de pré-
voyance.
Aujourd’hui, dit le Courrier de Saint-
Pétersbourg, est une nouvelle étape de ia
bienfaisante union dos deux peuplés pour le
bien de l’humanité.
' « Nous sommes fiers de dire devant le
Moud e entier que nous' pouvons regarder
l’avenir avec calme, envisager les destinées
de nos pays avec sérénité et la certitude que
personne n'osera troubler la paix que la
France et la Russie sont appelées à garder. »
Le Courrier ajoute : « Nous te saluons bien
respectueusement, chef vénéré de la tou-
jours belle et éternellement divine Gallia, au
moment d’aborder nos rivages t »
OUVRIERS ENSEVELIS
«XRBÈRE. — Une équipe d’ouvriers a été
ensevelie hier, à Puierda, sons un éboule-
ment qui s’est produit sur la voie du Trans-
pyrénéen,- actuellement en construction.
Quatre ouvrière ont ôté grièvement bles-
sés.
Le Grand-Prix de l’Aéro-Ginb de France
Chute grave de deux Aéronautes
Une foule très nombreuse s’est rendue
hier après-midi au Jardin des Tuileries, où
le départ est donné aux vingt-quatre con-
currents da Grand-Prix de i’Aero-Club de
France, — concours de ballons sphériques
dont le vainqueur sera le pilote réussissant
à atterrir le plus loin du point du départ.
Le premier départ a été fixé à quatre heures.
La matinée a été occupée par le gonfle*
méat des aérostats. A trois heures il a été
procédé à l’apposition d’une plaque commé-
morative offerte par T Aéro-Club de France
en souvenir des aéronautes Charles et Ro-
bert, qui, le décembre 1783, s’élevèrent
des Tuileries pour effectuer la première
ascension à bord d’un bailon gonflé à l’hy-
drogène.
A 3 h. 43, l’aérostat Chimère, piloté par
M. Perpette, concurrent français, est amené
an point de départ. C'est ie ballon désigné
par le sort pour s’élever le premier. Les
autres concurrents sont partis de six en six
minutes.
Un très grave accident est venu troubler
la fête aéronautique organisée dans le jardin
des Tuileries par i’Aéro-Club.
A 5 heures, nn des meilleurs pilotes de
l’Aéro-Club, M. Blancbet, partait dixième
avec, comme passager, M. Duval, de Rouen.
Le ballon s’élevant avec une certaine diffi-
culté, M. Manchet jeta du lest mais, pour
une canse inconnue, l’aérostat ne prit pas
assez de hauteur et vint heurter les arbres
du jardin.
À plusieurs reprises, les aéronautes failli-
rent être jetés à terre,- ce que voyant, M.
Bianchet jeta tout le sable dont il disposait
et ie ballon s’élevait. A ce moment, on vit
ia nacelle pencher fortement pendant que
i’enveloppe, passant par une déchirure du
filet, était entraînée par le vent dans la di-
rection de la place de la Concorde.
La nacelle s’étant retournée complètement
tomba d’une hauteur de quarante mètres en-
viron avec les deux hommes qui l’occu-
paient.
Un cri d'effroi s’éleva de la foule et l’on se
précipita vers les aéronautes, restés sous les
débris de leur ballon.
La nacelle après avoir touché une grille du
jardin, était retombée snr une voiture à bras
de la CiednGaz, qui stationnait près du
trottoir.
Les deux aéronautes furent dégagés. M.
Duval qui portait de graves blessures à la
tête, avait perdu connaissance. Quant à M.
Bianchet, il avait des contasions sur tout le
corps et se plaignait de douleurs internes.
M. Bianchet tnt conduit à l’Automobile
Club où on lui donna des soins.
M. Duval lut transporté dans un hôpital.
Pendant qu’on relevait les deux aéronau-
tes, l’enveloppe du ballon, après avoir fait
explosion à plusiéurs centaines de mètres de
hauteur, retombait près de 1’ObêtisgUe et
blessait légèrement une fillette de huit ans.
M. Bianchet était nn des pilotes les plus
réputés de l’Aéro Club de France ; il avait
déjà gagné trois fois de suite le grand-prix
de l’Aéro Club, en 1908, en 1909 et en 1910.
Son passager, M. Duval, qui est un jeûna
pilote, est le frère du président de l’Aêro
Club de Rooen.
Le ballon avait appartenu à M. Leprince,
qui fut tué le 8 juin dernier lors de l’explo-
sion de Sezaane, au cours d’une fête aéro-
nautique.
On se souvient qn’une soixantaine de per-
sonnes avaient été blessées par l'explosion
du ballon.
L'accident d’hier est attribué à une fausse
manoeuvre. On croit que si i'aéronaute avait
jeté une quantité suffisante de lest, l’aérostat
aurait pu éviter les arbres aux branches
desquels il s’accrocha. Poussé par le vent,
le ballon exeru une forte pression.sur le
fiiot qui vraisemblablement était en mauvais
état et céda immédiatement. L’enveioppe
libérée s’éleva 'comme une flèche et éclata
dans les airs.
•%
Après avoir été pansé, M. Bianchet a été
reconduit à son domicile.
M. Duval, bien que beaucoup plus griève-
ment atteint, ne parait pas en danger de
mort. On ne croit pas qu’il ait nne fracture
dn crâne, mais on craint des lésions in-
ternes.
UN MONUMENT A SULLY-PRUDHQMME
Un monument à la mémoire de Suily Pru-
dhomme a été inauguré hier à Lyon, sur la
place Beüevue, qui prendra dans quelques
jours le nom dn poète.
Ce monument, oeuvre du sculpteur Cladel,
devait primitivement être èievé à Paris, mais
le Conseil municipal ayant décliné l’offre du
comité Sully Prudhomme, c’est à Lyon
qu’il commémorera désormais le souvenir
du poète des Vaines tendresses et des Epreu-
ves. Bien qn’ii né soit pas né dans la vieille
cité lyonnaise, le poète y avait de la famille;
ii y fit ses études et d'assez longs séjours à
plusieurs reprises. C’est dans le voisinage de
la maison qu’il habitait que le monument à
été placé.
L’inauguration en a eu lieu devant une
grande affluence où l’on remarquait de nom-
breuses personnalités du monde des arts et
des lettres.
A LA MÉMOIRE DE JEAN B0L0SNE
DOUAI.— Hier a eu lieu, à 2 b. 30 de l’après-
midi, l’inauguration du monument élevé à
la mémoire du sculpteur Jean Bologne.
M. Dalimier, sous-secrétaire d'Etat" aux
Beaux-Arts, a prononcé à cette occasion un
discours très applaudi dans lequel ii retraça
la vie du grand artistè.
Les élèves des écoleq'ont ensuite interprété
une cantate de circonstance.
Après un défilé fis» Sociétés de gymnasti-
ane, M. Dalimier est reparti pour Par» à
4 h. 55.
UN MEETING D’AVIATION
EN BELGIQUE
BRUXELLES. — Le meeting d’aviation de
Stoecket qui a commencé hier, avait attiré
une fonte considérable.
L’aviateur belge Oiieslagers a pris son vol
à 4 heures et pendant dix minutes, a exécuté
d’étourdissints loopings, des vols renversés,
des virages sur l’aile, etc.
L’aviateur français Cheruet s’est ensuite
élevé et de 4 h. 30 à 5 henres, les deux pilo-
tes ont rivalisé d’adresse et d’audace.
Un accident s’est produit à 5 h. 30 à l’at-
terrissage de l’aviateur Lumière.
Ce dernier s’est jeté contre une palissade
en bois et son appareil a capoté. Fort heu-
reusement, l’aviateur s’en est tiré avec quel-
ques contusions sans gravité, mais son ap-
pareil est fortement endommagé.
A 6 h. 1/2, Mme de Casiella a été enlevée
sous le biplan de l’aviateur Champel et d’une
hauteur de huit cents mètres, s’est jetée
dans ie vide avec le parachute inventé par
son mari.
La descente et l’attqrrissage se sont effec-
tués dans d’excellentes conditions.
DRAME DE FAMILLE
ALENÇON. — Un nommé Georges Levas-
seur, 38 ans, après une absence de six ans,
au cours desquels il fut plusieurs fois con-
damné pour divers délits,revenait à Alençon
il y a six mois.
Il travailla alors dans nne usine de la
ville. Ces jours derniers, comme il venait
d'être condamné par le tribunal, on le mit à
la porte de l’usine. Son frère, Albert Levas-
seur, contremaître de ladite usine, ch Georges Levasseur prenait pension, décida
de lui fermer également la porte.
En proie à une vive colère, Georges Levas-
seur alla demander compte de son renvoi à
son frère., celui ci le voyant arriver armé
d’un couteau catalan ouvert et se croyant en
état d&Âégime défense, saisit nn revolver et
abattit son frère de quatre balles en pleine
poitrine. .
Le meurtrier a été laissé en liberté provi-
soire en raison de son excellente réaatation.
UNE AFFAIRE D’ESPIONNAGE
BERNAY. — On a arrêté hier, à Thiberville,
un prêtre, l’abbé H..., sons l’inculpation
d’espionnage.
Rentré récemment d’an voyage en Alle-
magne et en Autriche, l’abbé H... avait de-
mandé au chef de gare de Thiberville de lai
laisser copier le plan de mobilisation qui, en
le sait, est déposé dans un coffre secret de ia
gare.
Il avait promis 500 francs.
Le chef de gare accepta, mais prévint la
Sûreté générale.
L’abbé H... vint hier soir au rendez-vous,
copia les pièces, mais au moment où il afiait
partir, des agents de la Sûreté l’arrêièrènt.
L'abbé II... aurait avoué qu’il agissait
pour Je compte de l’Allemagne, mais l’ou se
demande s’il faut s’arrêter à ces aveux et si
l’abbé n’est pas plutôt atteint de troubles
cérébraux.
LES ÉVÉNEMENTS DU MEXIQUE
MEXICO. — Le général Pascal Orozoo, avec
14,000 partisans, a commencé un mouve-
ment révolutionnaire contre le nouveau
gouvernement, dans la région Nord d’Aguas
Coiientes.
Ii est aidé par le général Cardenas, qui se
prépare à attaquer l'état de Michoacan.
DERNIÈRE HEURÜT SPORTIVE
Paris à la Nage
La course de natation Paris à la nage
(amateurs) a donné les résultats suivants :
1er Hermanl, 2<* Barrièu, 3« Moiheau, 4“ Pi*
Cau.
La nageuse anglaise Miss Yera Neave est
arrivée 5», mais étant professionnelle, ella
n'a pas été classée.
COLLISION D’AUTOBUS
ORAN. — Une collision d’autobus s’est
produite hier à Ain Temonchent, à l’inter-
section des routes da Gaiard et de Béni Saf.
Trois voyageurs ont été tués et piuSÎQurt
autres blessés.
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La Vie Commerciale et Maritime
Une Nouvelle Voie Fluviale
en Allemagne
L'Allemagne dispose maintenant d'une
puissance économique colossale dont elle se
sert en toutes circonstances. Et, comme elle
est convaincue qu’elle en retirera encore des
avantages considérables, elle ne néglige
rien pour l’accroître. Ses diplomates, se-
condant admirablement ses industriels et
ses commerçants,sa vent d’ailleurs fait naître
tes occasions favorables à son expansion.
Ne l’avons-nous pas appris, nous Français,
qui rencontrons la concurrence teutonne
partout où nous bataillons pour maintenir
bien haut la réputation de notre pavillon ?
Cette force économique doit nous ins-
pirer de salutaires réflexions, car elle
n’ira qu’en s’affirmant : les centres indus-
triels se forment, s’étendent ; les ports sont
outillés, agrandis ; les lignes de navigation
6e développent, se groupent pour, miner
leurs rivales ; le réseau ferré s’allonge et
des canaux sont creusés ou améliorés.Tout,
dans ce pays en pleine croissance, porte
l’empreinte d’un peuple ambitieux, résolu
à lutter pour faire reculer ses rivaux com-
merciaux, afin d’avoir désormais sa part sur
tous les marchés où il est arrivé quand les
meilleures positions étaient occupées. On a
l’impression d’.entendre toujours l’écho du
discours de M. de Bülow qui, le 6 décem-
bre 1897, devant le Reichstag ravi et adrai-
ralif, réclamait pour l’Allemagne sa « place
au soleil ».
Récemment encore, le peuple allemand a
montré la joie qu’il éprouve à augmenter ses
ressources économiques et à perfectionner
son outillage. II s’agissait d’inaugurer le
canal de Berlin à Stettin, inauguration pres-
que ignorée en France ; quelques journaux
techniques y ayant seuls consacré des infor-
mations d’une brièveté regrettable. Or, l’é-
vénement eut un retentissement énorme au
delà du Rhin, bien que la nouvelle voie na-
vjgafile ne soit qup l’ancien flnpw-canal q ui
éxislait depuis une centaine d’années.
L’empereur eût allé l’ouvrir à la navigation
et l’a baptisé : Hohenzollern-canal.
jC’est Maintenant une bellè voie de près
de 100 kilomètres de long et ayant de 23 à
33 mètres de largeur, suivant les endroits.
Sa profondeur varie entre 1.75 et 3 mètres.
Quatre écluses permettent dè maintenir le
niveau des eaux. Des bateaux de près de
600 tonnes, au lieu de 15Ô tonnes comme
autrefois, peuvent y circuler. Les steamers
font désormais facilement la navette entre
Stettin et Berlin, en empruntant le cours
inférieur de l’Oder et ee canal. On aura une
Idée de l’importance qu’il est appelé à pren-
dre dans cette région industrielle, quand
on saura qu’il a fallu pour ne pas gêner le
mouvement commercial construire36 ponts
et livrer passage à six lignes de [chemins
de fer.
Un tel canal donnera sûrement lieu à un
trafic intense. Le milieu s’y prête. Pour des
prix variant entre 30 à 60 pfennig» la ton-
ne, il sera possible d’amener vers la capi-
tale de l’Empire les matières premières
dont l’Allemagne est tributaire de l’étran-
,ger et d’expédier tous les produits « made
in germany », que d’entreprenants voya-
geurs de-commerce écoulent partout.
Non seulement Berlin profitera de cette
nouvelle voie qui facilitera l'enrichis-
sement de la vallée de l’Oder, mais Stettin
iera le grand bénéficiaire. Ce port pourra
dorénavant concourir avec Hambourg en vue
des transports allant vers Berlin ou reve-
nant du coeur de l’Empire. Il en découlera
tout naturellement un accroissement d’ac-
tivité. Est-ce que, sans qu’existe cette
cause d’émulation, les deux ports n’ont pas
déjà réalisé des progrès surprenants ? Avec
Brême, Bremerhaven, Cuxhaven, Danzig,
Hambourg, Koesnuysberg, Lubeck, Memelet
Rostock ils ont, en une dizaine d’années,
enregistré une augmentation de trafic mari-
time de plus de sept millions de tonneaux.
Lorsqu’ils se trouveront en concurrence,
ils ne manqueront point d’innover, non
pour se livrer une bataille fratricide et
enlever les affaires du voisin, mais pour en
conclure de leur côté.
Certes l’ouverture de cette voie fluviale
entre le principal port allemand de la Balti-
que et Berlin n’a point comme celle du ca-
nal de Panama, une importance mondiale.
Mais l’Allemagne y attache un grand intérêt
et elle a raison car la répercussion écono-
mique en sera profonde et se fera sentir
même au dehors. L’amélioration de ce canal
est en tout cas une preuve de plus de sa
prodigieuse vitalité et nous devons y voir
une belle leçon d’énergie pour travailler
avec plus de persévérance èt dè méthode au
perfectionnement de notre outillage nation
nal afin que la France soit toujours une
grande nation en face des puissances les
plus prospères.
IL IIOLLAÊNDER.
La Mariae Mut AUnaoie
et la Marine Marchande Anglaise
E-v portant de 2,400,000 marks à 4,700,000
marks la subvention annuelle accordée au
Norddeutscher Lloyd, l’Allemagne montre
qu’elle entend continaer la lutte contre les
Compagniis anglaises.
Elle est parvenue à mettre en service les
plus grands transatlantiques et ses lignes
multiplient leurs efforts pour attirer la
clientèle des millionnaires américains.
E i même temps elles cherchent à se ré-
server la plus grosse partie de la clientèle,
beaucoup plus profitable, des émigrants.
•Grâce* l’admirable système de Éareasnfdé
contrôle qui fonctionne en Autriche aussi
bien qu’en Allemagne, les Compagnies alle-
mandes ont réussi à élever en travers de
l’Europe centrale une sorte de barrage qui
canalise vers Hambourg d’un côté, vers
Trieste de l’autre le flot des émigrants de
PEurope orientale. .
La suprématie de la marine anglaise
n’existe plus, sur l’Atlantique, qae pour le
transport des marchandises.il est vrai qu’elle
a, pour maintenir son avance, ie trafic que
lui offre par ailleurs son immense empire
colonial. Mais c’est précisément de ce côté
que s’oriente le Norddeutscher Lloyd. « La
subvention, nous dit le Temps d’aujourd’hui,
lui permettra d’assurer sur l'Alistralie uu
service de premier ordre, et l’on annonce
déjà qu’à partir da janvier 1915, la Compa-
gnie mettra en service sur la ligue d’Austra-
lie le Zeppelin, un bâtiment neuf de 16,000
tonnes, qui, suivant la formule, sera « le
plus gros, ie plus rapide, le plus luxueux »
ae tous les bâtiments fai.ant le service d’Eu-
rope en Australie.
» En résumé, si depuis quelques mois la
rivalité augle-ailemaade sur mer a pris une
forme pins courtoise, si, provisoirement au
moins, l’Allemagne. paraît se résigner à ne
pas contester ouvertement aux escadres an-
glaises leur ancienne supériorité, la lutte
pour l’empire de la mer ne s’en poursuit pas
moins avec la méthode sûre et l’âpre achar-
nement qui caractérisent nos voisins d’ou ire-
Rhin ».
Tout autre commentaire serait superflu.
H. H.
LE VOYAGE
dQ Président âe la RÉpuiiiiqiii
E3ST RUSSIE
Dans la Baltique
Par radiotélégramme, à bord du cuira - rance,
vid Libau, 18 juillet, à 6 h. 30 soir.
Le cuirassé France se trouve ce soir à 50
milles environ à l’Est de Lite Bernholm. 11 a
passé dans la matinée vers 6 heutes à la
hauteur du canal de Kiel.
Ce bâtiment neuf, de 23,500 tonnes, à
peine sorti des chantiers, vient de faire,
sous le commandement du capitaine Grand-
clément, une traversée de deux jours avec
la vitesse d’un paquebot rapide. Il a ralenti
légèrement au passage,de Tendrait difficile
du grand Beit.
Sa marche actuelle, volontairement ralert-
tie, est d'une moyenne da 15 noeuds, ce qui
suffit pour arriver à l’heure fixée. Le Jean-
Bart suit à une distance de 500 mètres.
Les deux torpilleurs Stylet et Tromblon qui
sont allés faire du charbon à Copenhague,
ont rejoint dans la matinée le reste de l’es-
cadre à il h. 1/2 et font route en tète, à tri-
bord et bâbord.
Le président de la République partage son
temps entre son cabinet de travaii et la pro-
menade sur la plage arrière avec M. Viviani
et l’amiral te Bris.
Il invite à sa table, à chaque repas, les
officiera du bord. L’équipage reçoit double
ration de vin. „
Le voyage se poursuit sans aucun inci-
dent. Le temps demeure splendide.
À la Mémoire de Juliette Dodu
Sur une place de Bièvres, petite commune
de Seine-et-Oise, a été inauguré hier après-
midi un monument élevé à la mémoire de
Juliette Dodu, l’héroïque télégraphiste de
Pithiviers dont on connaît l’admirable con-
duite en 1870.
C’est ia duchesse douairière d’Uzès qui a
exécuté ie monument : Juliette Dodu est re-
présentée à l’âge de vingt-deux ans, c’est-à-
dire à l’époque même où elle dirigeait ie
poste télégraphique de Pithiviers. Beaucoup
plus tard, Juliette Dodu vint à Bièvres ou
s’écoula la fin de sa vie. C’est ce qui vaut
à cette localité l’honneur d’abriter le monu-
ment de i’héroïae de Pithiviers.
L’oeuvre a été remise à M. Mignotte, maire
de Bièvres, par M. Frouin, directeur de l’ex-
pioitation télégraphique, délégué par le mi-
nistre du commerce, de l'industrie, des pos-
tés et télégraphes, qai présidait la ceremo-
nie. Dans so*i discours, M. Frouin a rappelé
comment, dans le posté d’observatibn de-
Pithiviers occupé à plusieurs reprises, puis
abandonné par les troupes allemandes, la
courageuse' jeuqe fille réussit à se maintenir
en communication avec les autorités françai-
ses. Le 28 novembre, après la bataille de
Beaume-la-Rolande, Pi.hiviers fat définitive-
ment occupé.
Douloureusement frappée par nos revers, ajoute
M. Frouin, la vaillaate Française était aussi pro-
fondément attristée par son impuissance du mo-
ment & secourir sa patrie. Ce'fut alors qu’elle eut
l’audacieuse idée de surprendre les communica-
tions allemandes. Profilant du passage des fils à
portée de'la main devant sa fenêtre, elle établit 1A
nuit, sans aucun souci du danger qu’elle courait,
une dérivation sur l’un des fils et copia tes dépê-
ches enregistrées par son appareil. Elle les com-
muniquait su sous-préfèt, qui les faisait parvenir
aux autorités françaises par des moyens divers.
Pendant dix-sept nuits, ia courageuse jeune fille
prit ainsi copie de la correspondanceennemie.Les
renseignements recueillis étaient souvent de la
plus haute importance.
Juliette Dodu aurait pu continuer jusqu’à la paix
à surprendre les secrets de l’ennemi, qui ne
soupçonnait par ses manoeuvres habites, si elle
n’avait été dénoncée, le 5 janvier i?7i, par une
fille à son service. Â rêtée aussitôt, l’héroïne fut
condamnée à être fusillée par le commandant de
place, mais le prince Frédéric-Charles, dont le
quartier général était à Orléans, télégraphia de
transférer'la jeune fille en Allemagne avec le
plus prochain convoi de prisonniers.
En terminant, M. Frouin dit que « Juliette
Dodu a bien mérité de la patrie, non seule-
ment par les services qu’elle a rendus, mais
par la haute leçon de volonté, d’énergie, de
courage et de patriotisme qu’elle a donnée ».
M. Mignotte, maire de Bièvres, reçoit en-
suite ie monument au nom de ia munici-
palité et remercie M. Frouin et les membres
du Comité.
Mme Gaill aux à la Geasierpiie
Le transfert de Mme Cailiaux à la Concier-
gerie a en lieu hier matin, à dix heures exac-
tement. Un gardien a prestement ouvert la
porte et une voiture automobile noire est en-
trée dans la cour de ia prison.
Mme Cailiaux était accompagnée par trois
agents de la Sûreté. Elle était vêtue de noir. 1
légèrement décolletée, avec des piqués ai;
corsage. Elle était coiffée d’un chapeau noir
comme son costume. Une surveillante de
Saint-Lazare, en taxauto, n’a pas tardé à re-
joindre l’accusée. Une femme de chambre
de Mme Cailiaux se trouvait dans le taxi
avec ia surveillante mais elle ne s’est pojnt ■
rendue auprès de sa maîtresse.
M. Pourret, directeur de ia Conciergerie,
a reçu l’accusée. Il a conduit Mme Cailiaux
dans sa cellule par une voie dite la rue de
Paris et par ia cour de la Conciergerie.
L’accuséè a pu ainsi passer « par la porte
de la détention » sans rencontrer de détenns
et même des gardiens. Le couloir était som-
bre. On lui a dit de prendre garde à quel-
ques marches et on lui a expliqué qu’on lui
faisait faire un long détour pour lui épar-
gner là curiosité des prisonniers qui pou-
vaient circuler à cette heure là.
On a montré à Mme Cailiaux les endroits
où elle pourrait se promener seule, notam-
ment dans le voisinage du Dépôt, où ii y à
quelques cellules dépendant de ia Concier-
gerie et dans le « cloître des femmes », où
ont eu Heu les massacres de septembre.
L’accusée a répondu gracieusement aux
paroles qui lui êlaieut adressées. La cellule
où elle est entrée est assez grande. Il y a
deux lits, Un pour Mme Cailiaux, un pour sa
surveillante, quatre chaises, dont deux sont ,
destinées aux visiteurs qui pourraient ve-
nir.
Le directeur de la Conciergerie a demandé
qu’une seconde surveillante soit mise à sa
disposition. La prison de Fresnes lui en en-
verra demain une.
Le couloir qui fait communiquer par le
sous-sol la Conciergerie à la Cour d’assises a
été l’objet d’an examen particulier.
Mme Caiiianx a été invitée à faire trans-
mettre au directeur par l’intermédiaire de la
surveillante les demandes qu’elle aurait à
formuler.
Dès son arrivée, Mme Cailiaux a commandé
son déjeuner, qui lui a été servi et qui se
composait ainsi :oeuf3 brouillés avec pointes
d’a^perces, côte de pré salé pommes fondan-
tes, pêches fraîches, eau d’Evian.
LA CIRCULATION AERIENNE
Par une troisième loi parue au Journal
la- éiïftulation aérienne vient d’être,
définitivement réglementée, at? point me
vue militaire presque exclusivement.
Cependant il faut retenir cette particularité
qui intéresse d’une façon latente la partie
civile de la nation ; c’est que les proprié-
taires de terrains n’ont pas le droit de s’op-
poser à être survolés, pour employer
l’expression chère à M. Jean Aicard.
D’autre part, il n’est pas prévu de mini-
mum de hauteur pour le survol.
On voit tout ce que peut amener dè cocsé-'
quences cette réglementation un peu primi-
tive. La propriété est intangible, mais à
quelle hauteur s’arrête-t-elle ? Il est interdit
de pénétrer dans le jardin d’autrui, sauf
toutefois eu aéroplane, et comme le mini-
mum de hauteur n’est pas indiqué, il est
permis au premier quidam de se promener
chez vous à 1 m. 50 du sol, pourvu qu’il ait
son aéroplane sous soi.
A quoi les promoteurs de la loi répondront
qu’il n’y a que d’honnêtes gens dans l’aéro-
nautique.
Il tut un temps aussi où il n’y avait que
d’honnêtes gens en antomobile. Puis l’auto-
mobile se mit à la disposition de tons ceux
qui savaient conduire. Le moment n’est
sans doute pas très loin où les bandits en
auto deviendront les bandits en avion.
Alors il faudra une loi nouvelle. Mais à
quelles difficultés va-t-on se heurter ? Où
finit la propriété en hauteur ? On est chez
vous à deux mètres de votre jardin. Mais si
l’on peut passer sur votre maison sans en-
combre à vingt mètres, vous ne serez plus
chez vous. T. IL
LA FÊTE DES ÉCOLES LAÏQUES
à Sanvic
ri» i eiii f/M'jf • Cliché Peut ftaore
HJ9 Iâ.e3Îki.eoe=to'w.1; clés tout tpe-fci-fcô
(Voir l’Article en Chronique rêgionalé)
LE BALLON “ LE HAVRE "
tombe à la mer
Après une rapide ascension, le ballon de la Place Tbiers est oblige
de descendre au large, pour éviter un destin trop hasardeux
Le ballon de la place Thiers n’aura rien
perdu pour attendre. Il n’aura rien perdu
de son habituel succès de curiosité, ni du
sort que lui réservait le caprice des vents.
Ce ballon, jen un mot, était destiné à
• amerrir » et non â atterrir.
Le % vents d’hier étaient franchement moins
favorables encore que ceux du 14 juillet. Mais
ie hardi pilote M. Georges Ravaine avait donné
sa parole au Comité du quartier Thiers qu’ii
prendrait ia voie des airs, coûte que coûte,
ne serait-ce, nous disait-il hier soir, que
pour montrer aux havrais que les aéronàu-
les sont des braves.
Dès les premiers préparatifs du gonfle-
ment, on avait la certitude que le ballon
prendrait d’emblée le chemin de la mer. Les
renseignements pris auprès des sémaphores
de ia Chambre de commerce ne laissaient
aucun doute.
Les membres du Comité,' anxieux pour
leurs aéronautes et désireux, quand meme,
de donner à leur public ie spectacle promis
pour ia seconde fois, prirent le taureau par
les cornes et s’occupèrent de surmonter les
difficultés en limitant les risques.
Iis décidèrent de taire convoyer le ballon
par un navire. Après entente avec la Compa-
gnie Normande de Navigation à Vapeur, il
fut décidé que le steamer Trouville, le plus
rapide de sa flotte, se tiendrait, dès 5 heures,
au large de la Hève. Une fois cette précau-
tion prise, Le Havre pouvait quitter ia place
Thiers.
Ce MSttfitême au aégeae'l
Cinq heures approchent. La place contient
une fonle plus dense que celle de mardi. On
a craint, pour s’éloigner da Havre, ces vi-
lains nuag's d’encre, précurseurs d’orages
qui ne devaient éclater què le soir. La fete
aérostatique doit une part de son succès à ce
temps incertain.
C’est un véritable régal que d’entendre
l’Harmonie de la Compagnie Géaérale Trans-
atlantique, bien dirigée par son chef, M.
Le Mahieu. On applaudit avec un égal en-
train une sélection de Lakmè, la grande valsa
Espana, puis Le Havre en avant, un allegro
dirigé par l’auteur, sans oublier la polonaise,
Grande Fantaisie, qui fut le succès de l’Har-
monie Transatlantique à la dernière fête de
Liliebonne.
Fendant ce temps le concours des petits
ballons bat son plein. Tous ces avant-cou-
reurs filent avec nn ensemble pariait vers
l’Est-Nord-Est, montrant la direction que
prendra Le Havre.
Ce dernier se balance maintenant majes-
tueusement, tout gonflé. La belle rotondité
que lui donne ses 800 mènes cubes est im-
posante.
M. Georges Ravaine se montre un peu ner-
veux quoi qu’il en ait vu d’autres. C’est un
aéronaute accompli. N'a-t-il pas remporté,
en novembre dernier, par un très vilain
temps, la coupe des « Petits cubes » en allant
atterrir en Autriche-Hongrie, après avoir
quitté Paris. Mais, cette fois, son voyage
s’était effectué, toujours au-dessus de la
terre. Tandis que la mer est un élément tou-
jours redouté des aéronautes et des avia-
teurs.
M. Georges Ravaine aura pour compagnon
do voyage sou jeune élève, M. Francis Mi-
nois, qui a déjà fait plusieurs ascensions
avec lui. Un de ses amis, M. Roger Laili, ré-
dacteur à l'Evolution, devait prendre part au
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
! UE VOYAGE
fln Président de la République
: SAINT-PETERSBOURG. — Les journaux pu-
blieront aujourd'hui, la plupart en français
et en russe, des articles de bienvenue parti-
culièrement chaleurenx à l’égard de la Fran-
ce et du président de la République.
La Novoie Wrtmia, après avoir rappelé que
trente ans de collaboration commune ont
créé des liens indissolubles entre les deux
pays, dit que la Russie a un double motif de
saluer M. Poincaré, non seulement comme
le plus sincère de ses amis, mais aussi com-
me un des maîtres de cette politique modé-
rée qui doit être faite de clarté et de pré-
voyance.
Aujourd’hui, dit le Courrier de Saint-
Pétersbourg, est une nouvelle étape de ia
bienfaisante union dos deux peuplés pour le
bien de l’humanité.
' « Nous sommes fiers de dire devant le
Moud e entier que nous' pouvons regarder
l’avenir avec calme, envisager les destinées
de nos pays avec sérénité et la certitude que
personne n'osera troubler la paix que la
France et la Russie sont appelées à garder. »
Le Courrier ajoute : « Nous te saluons bien
respectueusement, chef vénéré de la tou-
jours belle et éternellement divine Gallia, au
moment d’aborder nos rivages t »
OUVRIERS ENSEVELIS
«XRBÈRE. — Une équipe d’ouvriers a été
ensevelie hier, à Puierda, sons un éboule-
ment qui s’est produit sur la voie du Trans-
pyrénéen,- actuellement en construction.
Quatre ouvrière ont ôté grièvement bles-
sés.
Le Grand-Prix de l’Aéro-Ginb de France
Chute grave de deux Aéronautes
Une foule très nombreuse s’est rendue
hier après-midi au Jardin des Tuileries, où
le départ est donné aux vingt-quatre con-
currents da Grand-Prix de i’Aero-Club de
France, — concours de ballons sphériques
dont le vainqueur sera le pilote réussissant
à atterrir le plus loin du point du départ.
Le premier départ a été fixé à quatre heures.
La matinée a été occupée par le gonfle*
méat des aérostats. A trois heures il a été
procédé à l’apposition d’une plaque commé-
morative offerte par T Aéro-Club de France
en souvenir des aéronautes Charles et Ro-
bert, qui, le décembre 1783, s’élevèrent
des Tuileries pour effectuer la première
ascension à bord d’un bailon gonflé à l’hy-
drogène.
A 3 h. 43, l’aérostat Chimère, piloté par
M. Perpette, concurrent français, est amené
an point de départ. C'est ie ballon désigné
par le sort pour s’élever le premier. Les
autres concurrents sont partis de six en six
minutes.
Un très grave accident est venu troubler
la fête aéronautique organisée dans le jardin
des Tuileries par i’Aéro-Club.
A 5 heures, nn des meilleurs pilotes de
l’Aéro-Club, M. Blancbet, partait dixième
avec, comme passager, M. Duval, de Rouen.
Le ballon s’élevant avec une certaine diffi-
culté, M. Manchet jeta du lest mais, pour
une canse inconnue, l’aérostat ne prit pas
assez de hauteur et vint heurter les arbres
du jardin.
À plusieurs reprises, les aéronautes failli-
rent être jetés à terre,- ce que voyant, M.
Bianchet jeta tout le sable dont il disposait
et ie ballon s’élevait. A ce moment, on vit
ia nacelle pencher fortement pendant que
i’enveloppe, passant par une déchirure du
filet, était entraînée par le vent dans la di-
rection de la place de la Concorde.
La nacelle s’étant retournée complètement
tomba d’une hauteur de quarante mètres en-
viron avec les deux hommes qui l’occu-
paient.
Un cri d'effroi s’éleva de la foule et l’on se
précipita vers les aéronautes, restés sous les
débris de leur ballon.
La nacelle après avoir touché une grille du
jardin, était retombée snr une voiture à bras
de la CiednGaz, qui stationnait près du
trottoir.
Les deux aéronautes furent dégagés. M.
Duval qui portait de graves blessures à la
tête, avait perdu connaissance. Quant à M.
Bianchet, il avait des contasions sur tout le
corps et se plaignait de douleurs internes.
M. Bianchet tnt conduit à l’Automobile
Club où on lui donna des soins.
M. Duval lut transporté dans un hôpital.
Pendant qu’on relevait les deux aéronau-
tes, l’enveloppe du ballon, après avoir fait
explosion à plusiéurs centaines de mètres de
hauteur, retombait près de 1’ObêtisgUe et
blessait légèrement une fillette de huit ans.
M. Bianchet était nn des pilotes les plus
réputés de l’Aéro Club de France ; il avait
déjà gagné trois fois de suite le grand-prix
de l’Aéro Club, en 1908, en 1909 et en 1910.
Son passager, M. Duval, qui est un jeûna
pilote, est le frère du président de l’Aêro
Club de Rooen.
Le ballon avait appartenu à M. Leprince,
qui fut tué le 8 juin dernier lors de l’explo-
sion de Sezaane, au cours d’une fête aéro-
nautique.
On se souvient qn’une soixantaine de per-
sonnes avaient été blessées par l'explosion
du ballon.
L'accident d’hier est attribué à une fausse
manoeuvre. On croit que si i'aéronaute avait
jeté une quantité suffisante de lest, l’aérostat
aurait pu éviter les arbres aux branches
desquels il s’accrocha. Poussé par le vent,
le ballon exeru une forte pression.sur le
fiiot qui vraisemblablement était en mauvais
état et céda immédiatement. L’enveioppe
libérée s’éleva 'comme une flèche et éclata
dans les airs.
•%
Après avoir été pansé, M. Bianchet a été
reconduit à son domicile.
M. Duval, bien que beaucoup plus griève-
ment atteint, ne parait pas en danger de
mort. On ne croit pas qu’il ait nne fracture
dn crâne, mais on craint des lésions in-
ternes.
UN MONUMENT A SULLY-PRUDHQMME
Un monument à la mémoire de Suily Pru-
dhomme a été inauguré hier à Lyon, sur la
place Beüevue, qui prendra dans quelques
jours le nom dn poète.
Ce monument, oeuvre du sculpteur Cladel,
devait primitivement être èievé à Paris, mais
le Conseil municipal ayant décliné l’offre du
comité Sully Prudhomme, c’est à Lyon
qu’il commémorera désormais le souvenir
du poète des Vaines tendresses et des Epreu-
ves. Bien qn’ii né soit pas né dans la vieille
cité lyonnaise, le poète y avait de la famille;
ii y fit ses études et d'assez longs séjours à
plusieurs reprises. C’est dans le voisinage de
la maison qu’il habitait que le monument à
été placé.
L’inauguration en a eu lieu devant une
grande affluence où l’on remarquait de nom-
breuses personnalités du monde des arts et
des lettres.
A LA MÉMOIRE DE JEAN B0L0SNE
DOUAI.— Hier a eu lieu, à 2 b. 30 de l’après-
midi, l’inauguration du monument élevé à
la mémoire du sculpteur Jean Bologne.
M. Dalimier, sous-secrétaire d'Etat" aux
Beaux-Arts, a prononcé à cette occasion un
discours très applaudi dans lequel ii retraça
la vie du grand artistè.
Les élèves des écoleq'ont ensuite interprété
une cantate de circonstance.
Après un défilé fis» Sociétés de gymnasti-
ane, M. Dalimier est reparti pour Par» à
4 h. 55.
UN MEETING D’AVIATION
EN BELGIQUE
BRUXELLES. — Le meeting d’aviation de
Stoecket qui a commencé hier, avait attiré
une fonte considérable.
L’aviateur belge Oiieslagers a pris son vol
à 4 heures et pendant dix minutes, a exécuté
d’étourdissints loopings, des vols renversés,
des virages sur l’aile, etc.
L’aviateur français Cheruet s’est ensuite
élevé et de 4 h. 30 à 5 henres, les deux pilo-
tes ont rivalisé d’adresse et d’audace.
Un accident s’est produit à 5 h. 30 à l’at-
terrissage de l’aviateur Lumière.
Ce dernier s’est jeté contre une palissade
en bois et son appareil a capoté. Fort heu-
reusement, l’aviateur s’en est tiré avec quel-
ques contusions sans gravité, mais son ap-
pareil est fortement endommagé.
A 6 h. 1/2, Mme de Casiella a été enlevée
sous le biplan de l’aviateur Champel et d’une
hauteur de huit cents mètres, s’est jetée
dans ie vide avec le parachute inventé par
son mari.
La descente et l’attqrrissage se sont effec-
tués dans d’excellentes conditions.
DRAME DE FAMILLE
ALENÇON. — Un nommé Georges Levas-
seur, 38 ans, après une absence de six ans,
au cours desquels il fut plusieurs fois con-
damné pour divers délits,revenait à Alençon
il y a six mois.
Il travailla alors dans nne usine de la
ville. Ces jours derniers, comme il venait
d'être condamné par le tribunal, on le mit à
la porte de l’usine. Son frère, Albert Levas-
seur, contremaître de ladite usine, ch
de lui fermer également la porte.
En proie à une vive colère, Georges Levas-
seur alla demander compte de son renvoi à
son frère., celui ci le voyant arriver armé
d’un couteau catalan ouvert et se croyant en
état d&Âégime défense, saisit nn revolver et
abattit son frère de quatre balles en pleine
poitrine. .
Le meurtrier a été laissé en liberté provi-
soire en raison de son excellente réaatation.
UNE AFFAIRE D’ESPIONNAGE
BERNAY. — On a arrêté hier, à Thiberville,
un prêtre, l’abbé H..., sons l’inculpation
d’espionnage.
Rentré récemment d’an voyage en Alle-
magne et en Autriche, l’abbé H... avait de-
mandé au chef de gare de Thiberville de lai
laisser copier le plan de mobilisation qui, en
le sait, est déposé dans un coffre secret de ia
gare.
Il avait promis 500 francs.
Le chef de gare accepta, mais prévint la
Sûreté générale.
L’abbé H... vint hier soir au rendez-vous,
copia les pièces, mais au moment où il afiait
partir, des agents de la Sûreté l’arrêièrènt.
L'abbé II... aurait avoué qu’il agissait
pour Je compte de l’Allemagne, mais l’ou se
demande s’il faut s’arrêter à ces aveux et si
l’abbé n’est pas plutôt atteint de troubles
cérébraux.
LES ÉVÉNEMENTS DU MEXIQUE
MEXICO. — Le général Pascal Orozoo, avec
14,000 partisans, a commencé un mouve-
ment révolutionnaire contre le nouveau
gouvernement, dans la région Nord d’Aguas
Coiientes.
Ii est aidé par le général Cardenas, qui se
prépare à attaquer l'état de Michoacan.
DERNIÈRE HEURÜT SPORTIVE
Paris à la Nage
La course de natation Paris à la nage
(amateurs) a donné les résultats suivants :
1er Hermanl, 2<* Barrièu, 3« Moiheau, 4“ Pi*
Cau.
La nageuse anglaise Miss Yera Neave est
arrivée 5», mais étant professionnelle, ella
n'a pas été classée.
COLLISION D’AUTOBUS
ORAN. — Une collision d’autobus s’est
produite hier à Ain Temonchent, à l’inter-
section des routes da Gaiard et de Béni Saf.
Trois voyageurs ont été tués et piuSÎQurt
autres blessés.
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