Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-19
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 juillet 1914 19 juillet 1914
Description : 1914/07/19 (A34,N12034). 1914/07/19 (A34,N12034).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1722001
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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MAIRES MCIFALES
L'Enlèvement des
Ordures Ménagères
r Le Conseil municipal avait, à l’ordre du
jour de sa séance du 1er juillet dernier, une
question des plus intéressantes et relative
à l’organisation d’un service complémen-
taire d’enlèvement des ordures ménagères.
M. Maillart était rapporteur des Commis-
sions réunies de la voirie et des finances (1).
Il prévint que son rapport était long et très
documenté, et c’est sur sa proposition que
le Conseil vota l’impression et la distribu-
tion de ce documefat qui sera discuté dans
la séance de mercredi prochain. Nous en
ferons ici l’analyse.
Tout d’abord M. Maillart constate que le
service de nettoiement de la ville du Havre
avec tombereaux automobiles, tel qu’il
fonctionne depuis 1912 dans la ville basse,
a réalisé, malgré les imperfections de dé-
buts difficiles, une évidente amélioration
sur le procédé par banneaux à chevaux
pratiqué autrefois. Cette amélioration est
surtout sensible au point de vue de
l’hygièné? sensible aussi en ce qui regarde
la rapidité, encore bien que parfois cer-
tains mécomptes se soient produits.
; Mais seule la partie basse de la ville a
bénéficié du nettoiement par tombereaux
automobiles. Après un court essai, les
tombereaux de cinq tonnes ont été recon-
nus peu propres à assurer le service dans
les quartiers situés en côte, au Nord de la
.ville. Il a donc fallu passer un contrat pro-
visoire avec entreprise privée pour l’en-
lèvement des ordures ménagères au moyen
|fte camions à chevaux.
Afin d’unifier le service du nettoiement
i'et de faire bénéficier tous les quartiers du
procédé actuellement en usage dans la par-
tie plate de la ville, l’administration a fait
étudier un système de tombereau approprié
au service des rues situées en côte et elle
en a proposé l’adoption à la Commission de
la voirie et à la Commission des; finances.
! M. Maillart rappellè' d’abord, eh Son rap-
port, qu’en 1911, lorsque fut organisé le
Iservice du nettoiement par voitures auto-
mobiles, 19 tombereaux automoteurs avaient
été acquis, de même que 17 tombereaux
remorqués. Mais des inconvénients se révé-
lèrent aussitôt, dont le principal résidait
dans la difficulté de faire évoluer, dans les
rues de moyenne et de petite largeur, un
Itrain total de 14 mètres de longueur, avec
mue seule flexion, peu souple, au milieu.
t Pour ces raisons, et pour d’autres encore,
fon se décida, après des essais concluants, à
'abandonner les remorques et à faire la col-
lecte avec des voitures automotrices,
accomplissant deux voyages à l’usine,
te service ainsi organisé a, en somme, !
donné satisfaction. Mais d’inévitables er-
reurs d’évaluation dans les dépenses de-
vaient se produire, par suite de circonstan-
ces diverses.
, « Sans aucune intention de critique, dit
M. Maillart, mais pour fixer des chiffres qui
sont quand même intéressants à comparer,
je rappellerai que le rapport de M. Déliot
.estimait à 200,000 francs maxima, lés dé-
fi) Membres de la Commission : MM.Allan,
Âuger, Bînrrisr, Brick», Brot, Cherfils, Com-
bes, Coty, de Grand maison, Déliot, Durand-
Viel, Encontre, Grenier, Lang, Lenormand,
Meyer, Windesheim.
penses du service réorganisé, amortisse-
ment et entretien du matériel corn pris,alors
que la dépense réelle, pour 1913, a été, en
chiffres ronds, de 400,000 francs. »
Les principales causes de la grosse diffé-
rence qui existe entre les deux chiffres
cités sont les suivantes : Les frais de fonc-
tionnement et de gestion du matériel mé-
canique qui avaient été évalués à 165,000
francs, se sont en réalité élevés à 238,000
francs ; le personnel de suiveurs des voi-
tures automobiles, qui devait coûter envi-
ron 25,000 fr., a coûté 89,000 fr.; le ser-
vice complémentaire par banneaux à che-
vaux est revenu à 82.210 fr. (Pour 1914,
cet article s’élèvera à 105,000 fr. par suite
de l’angmentation du nombre de banneux
a boues et poussières).
Le rapport de M. Maillart entre ensuite
dans les détails du fonctionnement actuel
du service du nettoiement dans les quar-
tiers Nord de la ville. •
Neuf banneaux à chevaux collectent le
matin les ordures ménagères. Ils coûtent,
personnel compris, 14 fr. l’un, soit ensem-
ble fr. 126.
Quatre banneaux assurent l’enlèvement
des boues et poussières, à raison de 15 fr.50
l’un, soit fr. 62.
Quatre balayeurs sont fournis par la ville
pour accompagner les banneaux à boues et
poussières, à 4 fr. l’un, soit ensemble fr,
16. Total par journée 2Ô4 fr.
Ce qui à raison de 365 jours pour les or-
dures ménagères et 300 pour les boues et
poussières, représente 69,390 fr. par année,
somme à laquelle il faut ajouter, pour l’en-
lèvement des ordures du fort de Tournevil-
le, à raison de deux banneaux la semaine,
1,456 fr. — Au total 70,846 fr.
Ainsi organisée, cette partie du service
ne donne pas satisfaction, et c’est pour cela
que l’Administration et la Commission de
la voirie ont estimé qu’il y avait lieu d’uni-
formiser le nettoiement de la ville par
automobiles, en le complétant. Et, à cet
effet, elles ont arrêté un projet suivant
lequel acquisition serait faite de 8 camions
à raison de 24,750 francs l’un, seit ensem-
ble 198,000 francs. Les installations néces-
saires à l’usine coûteraient 45,090 francs.
D’autre part, les dépenses de fonctionne-
ment du service complémentaire du net-
toiement dans la partie Nord de la ville s’é-
lèverait à 114,813 fr. 75, et cette dépense
serait compensée dans une large mesure
par les économies réalisées par la suppres-
sion presque totale dusef vice hippomobile
à l’entreprise.
Ainsi le nouveau mode d’enlèvement des
immondices sur la côte provoquerait un ex-
cédent de dépenses annuelles de 27,563 fr.75
(114,813 fr. 75 — 87,250 fr., somme dépen-
sée annuellement pouf le service hippomo-
bile concédé à une entreprise.)
C’est en considération de ces faits que
M. Maillart, au nom de l’Administration et
des Commissions de la voirie et des finan-
ces, demandera au Conseil de décider :
l’achat de huit camions auto-Fram pour
le prix global de 198,000 francs, plus un
crédit de 45,000 francs pour les aménage-
gements nécessaires à la recharge des
accumulateurs.
TeUest le projet élaboré par l’Administra-
tion, par les Commissions compétentes et
qui sera soumis à l’approbation du Conseil
municipal.il semble devoir améliorer, dans
les conditions les plus sérieuses, le servi-,
ce d'enlèvement des ordures ménagères, si
important dans une ville de l’étendue et dé
la configuration du Havre.
TH. VALLÉE.
LE
CONGRÈS SOCIALISTE
ET LA PAIX
La motion Vaillant-Jaurès qui vient
d’être votée au Congrès socialiste a
/ait couler desflots d’encre ; mais nous
ne sommes pas tout à /ait sûr que
ceux qui l’ont critiquée avec passion
l’aient lue ainsi que le compte rendu
du Congrès qui en fait le commen-
taire.
On accuse de rien moins que de haute
trahison M. Jaurès qui « prêche l’in-
surrection devant l’ennemi en même
temps qu'il se fiaufile dans la Com-
mission d'enquête sur le matériel de
guerre ». Nous avons suffisamment dé-
noncé ici même les théories socialistes
sur la paix et la guerre pour que nous
ne soyons pas suspect de tendresse à
leur égard,y mais nous ne pratiquerons
jamais les procédés; de polémique qui
consistent à Jausser la pensée d’an
adversaire afin de mieux avilir ce-
lui-ci.
Voyons donc quelle est la thèse de
M. Jaurès, pour la discuter ensuite çn
connaissance (te cause ; rappelons d'a-
bord le texte de la/ameuse motion :
Entre tous les moyens employés
pour prévenir et empêcher la guerre et
pour imposer aux gouvernements le
recours à l’arbitrage, le Congrès consi-,
dère comme particulièrement efficace j
la grève générale ouvrière simultané-
ment et internationalement organisée
dans les pays intéressés, ainsi que
l’agitation et l’action populaires sous
les formes les plus actives.
Ainsi, il ne s’agit pas de l’insurrec-
tion comme dans l’ancienne théorie
d’Hervé, il s’agit de la grève généra-
le ; deplasjl ne s"agit pas dégrève gé-
nérale devant l’ennemi, mais de grève
générale préventive pour imposer aux
gouvernements, dans un moment de
crise, le recours à l’arbitrage avant
que l’irréparable soit accompli. La dis-
tinction est capitale et M. Jaurès y a
insisté avec force dans son discours du
Congrès : « Ce n’est là une chose pos-
sible, a-t-il dit, qu’à la condition que
nous sachions qhe ce n’est pas après
la déclaration de guerre que nous
agirons » . Et dans un article posté-
rieur, pour bien marquer qu’une /ois
la guerre déclarée les socialistes ren-
treront dans le rang pour /aire tout
leur devoir le leader de l'Humanité
ajoute : « Quoi qu’en disent nos ad-
versaires, il n’y a aucune contradic-
tion à/aire l’effort maximum pour as-
surer la paix, et, si la guerre éclate
malgré nous, à/aire l’effort maximum
pour assurer, dans l'horrible tour-
mente, l’indépendance et l’intégrité
de la nation ».
Enfin, cette grève générale ne doit
avoir lieu que simultanément dans les
pays intéressés. M. Marcel Sembat
qui a voté la motion, a déclaré nette-
ment au Congrès: « Nous n’avons le
droit de prévoir cette grève générale
que si nous sommes sûrs que ce que
nous fierons, on le fiera aussi de l’autre
côté de la /routière. »
Ilne/aulpas oublier d’ailleurs que la
motion en question n’est pas une déci-
sion du parti socialiste français, mais
qu’elle n’est qu’un projet pour le Con-
grès socialiste international qui doit
se tenir prochainement à Vienne, que
par conséquent, elle n’aura de valeur
que si elle est ratifiée par les partis
étrangers et en particulier par la So-
cial-Démocratie allemande.
Nous crayons avoir exposé avec im-
partialité la thèse de M. Jaurès et de
ses amis, que devons-nous en penser
maintenant? Nous ne nous laisserons
pas aller au jugement Jacile qui con-
siste à suspecter le patriotisme des
mjlitants socialistes ; nous reconnaî-
trons qu’il y a une tragique gran-
deur dans ce rôle assigné au proléta-
. riat de dresser sa Jorce à la /ois con-
tre l’excitateur du dedans et l’enva-
hisseur du dehors ; mais nous voyons
tout de suite que c’est trop beau, c’est
du drame lyrique à la Jaurès, cela
ne correspond pas à la réalité.
D’abord, en cas de guerre qu’il
aura été impossible d’éviter, à quel
moment finira la grève générale et à
quel moment commencera l’observation
disciplinée de la mobilisation ? Quel
sera le magicien qui saurà, d’un seul
coup et à la minute Jatüle, tour-
ner vers la frontière le peuple im-
mobilisé et exaspéré contre les pou-
voirs publics ? Qui ne voit qu’il y au-
rait à ce début, décisif pour totet-Le
resté de la campagne un désarroi et
im désordre tels que cela équivaudrait
presque à la grève générale lors de la
déclaration de guerre.
C’est ce qu’à bien compris M. Jules
Guesde qui s’est élevé contre la motion
Vaillant-Jaurès ; aussi, considérant
que les belligérants subiraient les e/-
fiets de la grève, il a montré, ée qui
saute aux yeux, qu’elle mettrait en
état d’infériorité précisément le pays
où le socialisme serait le mieux orga-
nisé et où la consigne aurait été le
mieux observée : « Même si la grève
générale éclatait, dit-il, comment, par
quels moyens le Bureau socialiste in-
ternational pourrait-il assurer un
mouvement simultané ? Puis, si le Bu-
reau socialiste pouvait déclencher cette
grève générale simultanée, cela ne
suffirait pas. Dans les pays engagés il
Subsisterait une inégalité d'organisa-
tion ouvrière et socialiste qui provo-
querait l’écrasement du pays le plus
fortement organisé ».
Ainsi, en admettant que, par ith-
pospible, la grève puisse être simulta-
née dans les divers potys aùx: "prisés',
cette simultanéité n’offrirait aucune
garantie et bien loin d’établir un
équilibre entre les belligérants, elle
serait une nouvelle cause d infériorité
pour l’un où l’autre d’entre eux.
C’est encore Vutopie de l’égalité qui
est la source de tout lè mal : la théorie
c’est que tous les peuples sont égaux en
développement moral et social, tous
également pacifiques, tous prêts à
marcher du même pas dans les mou-
vements internationaux en vue d’un
idéal commun. Sans douté une huma-
nité une est un noble rêve, et nous y
aspirons de tout notre coeur, mais pour
le moment ce n’est qu’une illusion dan-
gereuse et ce que nous reprocherons à
M. Jaurès et à ses amis, c’est d’endor-
mir par leurs belles et vaines théories,
l’esprit de notre peuple qui devrait
toujours être en éveil du côté de l’Est.
La Social-Démocratie allemande en
repoussant au prochain Congrès de
Vienne la motion Vaillant-Jaurès se
chargera d’ailleurs d’ouvrir une/ois
déplus les yeux à ceux qui veulent
voir.
CASPAR-JORDAN.
mmsmcM ëêmêm
Au Hasard de la Route
l’U to jiur r#
Cliché iVM U titra
Pans les coins de ses murs, dans l’angle de l
poutres, les oiseaux du ciel viennent choref
un asile de confiance et de paix pouv y déposer
1 espoir de leurs maternités heureuses, *
Xllt
La, Forgô
An bord de la route, seule au milieu de la
campagne, iiot de tuiles dans la mer ondu-
lée des champs, la forge ouvre à tout venant
ses larges portes. Elle est vieille, rustique et
noire. Aü jour le jour, la famée a déposé
lentement ses couches de suie sur ses che-
vrons et sur ses murs. Elle a fini par l’ha-
biller de voiles funèbres. Ils montent jus-
qu’à ia crête des charpentes, jasqu’à la son-,
pente où dorment des vieux ressorts et des
moyeux de roues. Mais la forge n’est pas
triste en dépit dn sombre décor. La flamme
y met sa gaité, le mouvement sa vie, les
marteaux et l'enclume leur chant bien
rythmé.
Dans les coins de ses mars, dans l’angle
de ses poutres, les oiseaux du ciel viennent
chercher an asile de confiance et de paix
pour y déposer l’espoir de leurs maternités
heureuses. L’hirondelle bâtit régulièrement
sôn:gîte dans la douce et chande quiétude
de la forge campagnarde. Elle y entre tout
droit, sans crainte, avec des petits cris qui
sont ses saints amis. Elfe s’y sent tranqniile,
à l’abri, aux côtés d’an brave homme qui
l’aime et la protège, et dont le marteau tra-
vaille pour la paix des nids. Il n’est point de
forge champêtre qui ne soit ie boa hôtel des
oiseaux, et ne mette an peu de superstition
dans la fidélité touchante des retours... Les
petits s’éveilleut là-haut parmi la chanson
des marteaux en danse, le ronflement caden-
cé du soufflet qu’accompagne té grincement
régulier de ia chiiue, le hennissement du
cheval qui s'impatiente et ie bruit sec de la
claque familière que l’homme lui envoie sur
la croupe pour le rappeler à la sagesse.
Une odeur de famée et de corne brûlée
monte dans l’air tiède, déborde la hotte,
vient battre les mars. Et la tête hors du nid,
les yeux brûlants comme des perles, les oi-
selets pelotonnés dans leurs jeunes plumes,
regardent, intrigaés, sans comprendre.
C’est tont un enfer qui s’étend au-dessous
d’eux dans le vacarme des masses qn’on
heurte, dans les sifflements furieux du métal
rougi que l’homme a tout à coup plongé
dans le baquet d’eau froide. A chaque exha-
laison du soufflet qui ronfle, des langues de
feu surgissent dn brasier. Elles jaillissent
avec nne impétuosité de d.amnées en fuite,
grandissent, diminuent, sautillent, sont par-
fois réduites à l’état de petits vers incandes-
cents qni se glissent sur les charbons mou-
rants pour renaître soudainement de leurs
cendres et s’élever en jets magnifiques.
Sons la contrainte, le fer écarlate s*étal
sous l’enclume. Il s’allonge, se rétrécit, si
courbe, se modifie comme une pâte molle
au gré dn façonnenr. Et c’est alors qn’ap
parait, à la clarté vive dn foyer, le mai ire di
logis, ie Vulcain rustique, celai qni tient ei
ses mains caleuses tont l’archaïsme de soi
industrie. Le forgeron, d'un coup d'avant
bras, vient d’essuyer son front en snenr.
C’est un rude gas de Normandie, à ia mini
épanouie et deux fois cuite par le grand aii
des champs et ie feu de sa forge. Sa haut!
silhouette se découpe en lignes nettes sur un
fond de clartés dansantes. Elles lui pla-
quent des taches de jaune et de vermillon
Elles accentuent le relief des formes pai
l'opposition brutale des ombres. Tout i
l’heure, qnand l’homme a relevé la manche
de sa chemise pour mieux stimuler l'effort,
elles ont dessiné le vallonnement du muscle
qni rassemblait son énergie.
' « ÿ
Lorsque la nuit tombe, sur les champs en-
dormis, la forge veille encore ét poursuit sa
tâche. Dans i’aube envahi Asante où tont se
fond et se perd, elle tait une trouée de la-
inière. Elle jette dans ia mort apparente des
choses son cri de vie persistante et féconde.
La forge respire à grand brait, de toute
l’ampleur de son soafilet, son poamon. Elle
continue de produire, de créer, de tonte là
vigueur de ses bras qui martèlent. Et daus
la sérénité intime des crépuscules comme
dans là majesté des midis triomphants, de-
vant la splendeur de la flamme, cet humble
est une façon de dieu pastoral. Il complète
l'oeuvre du Créateur : il travaille à réparer
son erreur, son onbli. Il rend pins solide le
pied des bêtes.
Parfois aussi des esprits inquiets le vien-
nent trouver pour solliciter son conseil, im-
plorer son assistance. L’auto est en panne
dans le fossé. Pas de secours à proximité
pour relever le monstre encore brûlant qui
doit avoir quelque chose de détraqué dans
le ventre... L’auto, c'est-à-dire la concur-
rence, la menace, le péril de demain, la fin
des chevaux et des fers, l’auto, l’inquiétant
rival, qni déjà se glisse dans ia pratique agri-
cole.
Le forgeron a rassemblé son sic, ses ou-
tils, ses crics. . •
— C’est bon, je vous suis.
Et lui, le doux Saint-Vincent-de-Paul des
bêtes de somme, le Vulcain en casquette et
en cotte bleue, allonge le pas sur la route,
tout en tirant des bouffies de sa pipe. Il
plaisante sans arrière-pensée, sans rancune.
Ii va sauver des chevaux en détresse, des
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Blé sur...... Septembre 78 3 4 79 1/ï
— i Décembre 81 3 4 82 1 î
Maïs suf..../. Septembre 66 3/4 67 1/8
— : • Décembro 56 » » 66 3 8
Saindoux sur. Septembre 10 30 10 40
— Octobre.. 10 33 10 42
GEORGE V A PORTSMOUTH
LONDRES. — Le roi part poar Portsmoulh
k 3 h. 30.
Son départ, qui devait s’effectuer à la gare
de Victoria ce matin à 9 heures et demie, a
été retardé jusqu’à 3 heures de l'après-midi
dans l'attente des nouvelles relatives à
ITJister.
PotvrsMOtmi. — Une foule considérable
rst a. rivée iei pour voir ia flotte aue ie roi
doit Da&«a>: en revue.
L’ALLIANCE FRANCO-RUSSE
SAINT-PÉTERSBOURG. — Le fait que M. Vi-
viani et M. de Margerie accompagnent M.
Poincaré, conduit le Vetcherne Wremia à
croire que pendant le séjonr en Rassie da
président de la République, des questions di-
plomatiques d’une haute importance seront
discutées.
« Il convient de rappeler, ajouta le jour-
nal, qne pendant des heures graves récentes,
on a pu constater entre les diplomates rus-
ses et français une nnité complète de vues.
Il n’y a eu aucune divergence. Grâce à ce-
la, des questions importantes ont trouvé une
solution pacifique et l’alliance a démontré an
Monde, une fois de pins, sa vitalité.
M. Poincaré, partisan sincère et convaincu
de l’alliance, fit beaucoup pour la i affermir,
alors qu’il était ministre des affaires étran-
gères.
M. Viviani, en prenant la direction de la
politique extérieure de la France a souligné
seS'Sympathies poar la Russie. Il a déclaré
maintes fois qne l’alliance était la base im-
muable de la politiqne française. Nons avons
donc pn nons oomftmcre que quel que soit
le ministre en France, ce ministère par la
force des choses, reste fidèle à l’alliance avec
la Russie. »
REMISE EN LIBERTÉ
NANCY. — Le soldat Beanchet, du 69® régi-
ment d’infanterie, qui avait été arrêté au
camp de Mailly sou* l’inculpation d’avoir
donné des cartouches dn modèle D anx
nommés Allemane et Herter, originaires de
la Suisse allemande, vient de bénéficier
d’ûne ordonnance do non-lieu, aucune Dreu-
ve n’ayant pu êirè relevée contre lut.
LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL
DE L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
L’Académie des beaux-arts a procédé cet
après-midi, à l’élecliou d’un secrétaire per-
pétuel en remplacement de M. Henry Rou-
jon.
M. Charles Widor, qui était seul candidat,
a été élu à l’unanimité.
M. Charles Widor est né à Lyon en 1845 ;
après avoir fait ses études musicales en Bel-,
giqne, il deriaf titulaire de l’orgue de Saint-
François à Lyon et, en 1869, fat appelé à
Paris comme organiste de Saint-Suipice ; il
succéda à César Franck à la tête de. la classe
d’orgue au Conservato re.
Ou lui doit, au théâtre, la Korrigane, ballet
(1880), Maître Ambras (1886), Jeanne-d’Arç
(1891) et un grand nombre de compositions
diverses, parmi lesquelles la Nuit de ïFdi-
purgis, les Soirées d’eté ; il est l’auteur d’un
ouvrage intitulé Technique de l'orchestre mo-
derne.
M. Widor appartient depuis 1910 à l’Aca-
démie des Beaux-Arts où il a succédé à Char-
les Lenepvea dans ia section de composition
musicaio.
L’AFFAIRE CALMETTE
Dix nouveaux témoins ont été cités hier
par la défense dans l'affaire Calmette, ce
sont : MM. Pozzi, Proust, Fraisse, Doyen,
Balthazar, Weloch, MarcigHè, Gaillard, colo-
nel Aubry et M. Dagor.
A PROPOS D'UNE MANIFESTATION
ROANNE, — Le préfet de la Loire a pris un
arrête interdisant toute .manifestation sur la
voie publique.
Cette mesure a été décidée à l’occasion dn
concours des Sociétés de gymnastique catho-
liques, parce qne la libre-pensée avait an-
noncé son' intention de manifester.
Le maire ayant protesté contre cet arrêté,
ie'préfet lui a* teôré les pouvoirs de police.
LE CONGRÈS RADICAL
Le Comité exécutif du parti radical et ra-
dical-socialiste s’est réuni hier soir sons la
présidence de M. Henri Michel, sénateur.
Le Comité s’est occupé de l’organisation
'dn prochain Congrès dn Parti qni aura lien
à Brest, dans la première semaine d’octobre.
Le Comité s’est ensnite occupé de la ques-
tion d’an groupe unique du parti au Sénat,
comme il en existe déjà à la Chambre.
Après nne intervention de M. Franklin-
Bouillon, i{ a été décidé de rappeler à tons
les élus qu’ils ne doivent former qu’au
groupe an Sénat.
Cette motion a été adoptée à l’onanimité,
moins deux voix.
LE RETOUR DE CARPENTIER
Une foule énorme a fait hier soir à la gare
du Nord une chaude réception à Carpentier,
revenant d’Angleterre.
EXPLOSION DE DYNAMITE
PAU. — Aux forges d’Abel, des cartouches
de dynamite ont été dérobées dans un chan-
tier du Transpyrénéen et ont été déposées
contre la maison d’an chef de chantier.
Les cartouches ont fait explosion et cansé
des dégâts assez importants, mais personne
n’a été blessé.
ARRESTATION D’UN
RÉVOLUTIONNAIRE
ARRAS.— La police a exécuté hier nn man-
dat d’amener délivré contre M. Gillet poar
publication, dans un journal révolutionnai-
re dont il est rédacteur, d’un article faisant
l’apologie de l’assassinat de l’archiduc héri-
tier d’Autriche.
UNE ÉPIDÉMIE
HAZËBROUCK.— A Zuytpeene, près de Cas-
sèl, se vit actuellement une épidémie do rou-
geoie et de fiëVre scarlatine.
Cinq enfants ont déjà succombé.
AU MAROC
TETUAN, 16 juillet.— Les attaques contre
les postes avancés continuent.
Hier, neuf soldats chérifiens ont été tnés
et treize blessés.
Ce matin, il y a eu dix tnés et plusieurs
blessés — tous chérifiens également.
TERRIBLE DRAME A MARSEILLE
MARSEILLE. — Un journalier italien, An-
toine Di Rocco, âgé de 63 ans, a tué, cette
nuit, à coups de revolver et dé couteau, une
marchande ambulante, Antoinette Bossan,
âgée de 58 ans, avec làqnellè il vivait marita-
lement depuis vingt ans, et dont il avait en
deux enfants, en son domicile, 60, boulevard
de Paris.
Di Rocco se voyait délaissé depuis quel-
ques mois par la mère et les enfants. Il vou-
lut enfin avoir nue explication.
Hier soir, il profita de l’absence des en-
fants pour essayer d’embrasser sa temme,
il fut repoussé et frappé d’an coup de fer à
repasser brûlant.
Furieux, Di Rocco prit son revolver et tira
un coap à bout portant sur sa femme, qni
cria : « A l’assassin I »
Le meurtrier saisit alors nn conteau et
s'acharna sur sa victime jusqu’à ce qu’elle
cessât de bouger.
La malheureuse a succombé peu après.
Di Rocco, qui avait essayé de fuir, fut rat-
trapé par la foule, boulevard de Paris. II
faillit être lynché et ne fat dégagé que grâce
à l’intervention de la police.
LES MANOEUVRES IMPÉRIALES
EN ALLEMAGNE
BERLIN. — Selon une information du Ber-
liner Tagblatt que nous reproduisons sous
réserves, le roi d’Angleterre assistera, avec,
le roi d’Italie, anx manosuvres impériales.
Suivant le même journal, un sergent-ma-
jor du poste de télégraphié sans fil de Thorn
a été arrêté pour avoir vendu à nne pais-
sance étrangère un code secret de transmis-
sion télégraphique
EN ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — Le stattbalter impérial a
refusé de nommer comme maire de Saverne
M. de Knoepffler qui avait, jusqu’ici, exercé
ces fonctions.
DERNIÈRE HEPRE SPORTIVE
Le Tour de France Gyclisti
L’Etape Grenoble-Benèva
GENÈVE. — Arrivent à 3 h. 57’ :
l»r Gârrigon, sur Wolber, en 12 b. 29’ 6"
2* Pélissier, sur Wolber; 3e Thys, sur Wolber
4e Duboc, 5® Alavoine, 6° Rossi us, 7* Thiber
gien, 8® Davroye, 9® Faber, 10® Lambot, fp
Spiessens, 12® Coomans, 43® Egg, 14® Ernest
P.uil, 15® IivTSghem, 16® Scieur, 17® Broccôi
18® Guyon, i9® Nempon, 20‘ Pergafelto.
LA FOUDRE FAIT SIX VICTIMES
CASTELLAMARE DI STABIA (Italie).— Au cours
d'un violent orage qui a sévi hier sur la ré-
gion, ia fondre est tombée sur une fabrique
de pièces d’artifice.
Un bâtiment a santé, ensevelissant lès
ouvriers qui s’y trouvaient.
Six cadavres ont été retirés des décom-
bres.
LES ÉVÉNEMENTS DU MEXIQUE
MEXICO.— Le général Velasco est nommé
ministre de la guerre.
Les anciens députés de la Chambre madei-
riste qui étaient encore en prison ont été re-
mis en liberté.
Le calme règne.
PUERTO MEXICO. — On assure que le croi-
seur allemand Dresden, à bord duquel s’esl
embarqué le général Iluerta, va se rendre i
la Jamaïque.
Admiaiiiratsar- Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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Le Petit Havre
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Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontanelle - Té!. 7.60
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MAIRES MCIFALES
L'Enlèvement des
Ordures Ménagères
r Le Conseil municipal avait, à l’ordre du
jour de sa séance du 1er juillet dernier, une
question des plus intéressantes et relative
à l’organisation d’un service complémen-
taire d’enlèvement des ordures ménagères.
M. Maillart était rapporteur des Commis-
sions réunies de la voirie et des finances (1).
Il prévint que son rapport était long et très
documenté, et c’est sur sa proposition que
le Conseil vota l’impression et la distribu-
tion de ce documefat qui sera discuté dans
la séance de mercredi prochain. Nous en
ferons ici l’analyse.
Tout d’abord M. Maillart constate que le
service de nettoiement de la ville du Havre
avec tombereaux automobiles, tel qu’il
fonctionne depuis 1912 dans la ville basse,
a réalisé, malgré les imperfections de dé-
buts difficiles, une évidente amélioration
sur le procédé par banneaux à chevaux
pratiqué autrefois. Cette amélioration est
surtout sensible au point de vue de
l’hygièné? sensible aussi en ce qui regarde
la rapidité, encore bien que parfois cer-
tains mécomptes se soient produits.
; Mais seule la partie basse de la ville a
bénéficié du nettoiement par tombereaux
automobiles. Après un court essai, les
tombereaux de cinq tonnes ont été recon-
nus peu propres à assurer le service dans
les quartiers situés en côte, au Nord de la
.ville. Il a donc fallu passer un contrat pro-
visoire avec entreprise privée pour l’en-
lèvement des ordures ménagères au moyen
|fte camions à chevaux.
Afin d’unifier le service du nettoiement
i'et de faire bénéficier tous les quartiers du
procédé actuellement en usage dans la par-
tie plate de la ville, l’administration a fait
étudier un système de tombereau approprié
au service des rues situées en côte et elle
en a proposé l’adoption à la Commission de
la voirie et à la Commission des; finances.
! M. Maillart rappellè' d’abord, eh Son rap-
port, qu’en 1911, lorsque fut organisé le
Iservice du nettoiement par voitures auto-
mobiles, 19 tombereaux automoteurs avaient
été acquis, de même que 17 tombereaux
remorqués. Mais des inconvénients se révé-
lèrent aussitôt, dont le principal résidait
dans la difficulté de faire évoluer, dans les
rues de moyenne et de petite largeur, un
Itrain total de 14 mètres de longueur, avec
mue seule flexion, peu souple, au milieu.
t Pour ces raisons, et pour d’autres encore,
fon se décida, après des essais concluants, à
'abandonner les remorques et à faire la col-
lecte avec des voitures automotrices,
accomplissant deux voyages à l’usine,
te service ainsi organisé a, en somme, !
donné satisfaction. Mais d’inévitables er-
reurs d’évaluation dans les dépenses de-
vaient se produire, par suite de circonstan-
ces diverses.
, « Sans aucune intention de critique, dit
M. Maillart, mais pour fixer des chiffres qui
sont quand même intéressants à comparer,
je rappellerai que le rapport de M. Déliot
.estimait à 200,000 francs maxima, lés dé-
fi) Membres de la Commission : MM.Allan,
Âuger, Bînrrisr, Brick», Brot, Cherfils, Com-
bes, Coty, de Grand maison, Déliot, Durand-
Viel, Encontre, Grenier, Lang, Lenormand,
Meyer, Windesheim.
penses du service réorganisé, amortisse-
ment et entretien du matériel corn pris,alors
que la dépense réelle, pour 1913, a été, en
chiffres ronds, de 400,000 francs. »
Les principales causes de la grosse diffé-
rence qui existe entre les deux chiffres
cités sont les suivantes : Les frais de fonc-
tionnement et de gestion du matériel mé-
canique qui avaient été évalués à 165,000
francs, se sont en réalité élevés à 238,000
francs ; le personnel de suiveurs des voi-
tures automobiles, qui devait coûter envi-
ron 25,000 fr., a coûté 89,000 fr.; le ser-
vice complémentaire par banneaux à che-
vaux est revenu à 82.210 fr. (Pour 1914,
cet article s’élèvera à 105,000 fr. par suite
de l’angmentation du nombre de banneux
a boues et poussières).
Le rapport de M. Maillart entre ensuite
dans les détails du fonctionnement actuel
du service du nettoiement dans les quar-
tiers Nord de la ville. •
Neuf banneaux à chevaux collectent le
matin les ordures ménagères. Ils coûtent,
personnel compris, 14 fr. l’un, soit ensem-
ble fr. 126.
Quatre banneaux assurent l’enlèvement
des boues et poussières, à raison de 15 fr.50
l’un, soit fr. 62.
Quatre balayeurs sont fournis par la ville
pour accompagner les banneaux à boues et
poussières, à 4 fr. l’un, soit ensemble fr,
16. Total par journée 2Ô4 fr.
Ce qui à raison de 365 jours pour les or-
dures ménagères et 300 pour les boues et
poussières, représente 69,390 fr. par année,
somme à laquelle il faut ajouter, pour l’en-
lèvement des ordures du fort de Tournevil-
le, à raison de deux banneaux la semaine,
1,456 fr. — Au total 70,846 fr.
Ainsi organisée, cette partie du service
ne donne pas satisfaction, et c’est pour cela
que l’Administration et la Commission de
la voirie ont estimé qu’il y avait lieu d’uni-
formiser le nettoiement de la ville par
automobiles, en le complétant. Et, à cet
effet, elles ont arrêté un projet suivant
lequel acquisition serait faite de 8 camions
à raison de 24,750 francs l’un, seit ensem-
ble 198,000 francs. Les installations néces-
saires à l’usine coûteraient 45,090 francs.
D’autre part, les dépenses de fonctionne-
ment du service complémentaire du net-
toiement dans la partie Nord de la ville s’é-
lèverait à 114,813 fr. 75, et cette dépense
serait compensée dans une large mesure
par les économies réalisées par la suppres-
sion presque totale dusef vice hippomobile
à l’entreprise.
Ainsi le nouveau mode d’enlèvement des
immondices sur la côte provoquerait un ex-
cédent de dépenses annuelles de 27,563 fr.75
(114,813 fr. 75 — 87,250 fr., somme dépen-
sée annuellement pouf le service hippomo-
bile concédé à une entreprise.)
C’est en considération de ces faits que
M. Maillart, au nom de l’Administration et
des Commissions de la voirie et des finan-
ces, demandera au Conseil de décider :
l’achat de huit camions auto-Fram pour
le prix global de 198,000 francs, plus un
crédit de 45,000 francs pour les aménage-
gements nécessaires à la recharge des
accumulateurs.
TeUest le projet élaboré par l’Administra-
tion, par les Commissions compétentes et
qui sera soumis à l’approbation du Conseil
municipal.il semble devoir améliorer, dans
les conditions les plus sérieuses, le servi-,
ce d'enlèvement des ordures ménagères, si
important dans une ville de l’étendue et dé
la configuration du Havre.
TH. VALLÉE.
LE
CONGRÈS SOCIALISTE
ET LA PAIX
La motion Vaillant-Jaurès qui vient
d’être votée au Congrès socialiste a
/ait couler desflots d’encre ; mais nous
ne sommes pas tout à /ait sûr que
ceux qui l’ont critiquée avec passion
l’aient lue ainsi que le compte rendu
du Congrès qui en fait le commen-
taire.
On accuse de rien moins que de haute
trahison M. Jaurès qui « prêche l’in-
surrection devant l’ennemi en même
temps qu'il se fiaufile dans la Com-
mission d'enquête sur le matériel de
guerre ». Nous avons suffisamment dé-
noncé ici même les théories socialistes
sur la paix et la guerre pour que nous
ne soyons pas suspect de tendresse à
leur égard,y mais nous ne pratiquerons
jamais les procédés; de polémique qui
consistent à Jausser la pensée d’an
adversaire afin de mieux avilir ce-
lui-ci.
Voyons donc quelle est la thèse de
M. Jaurès, pour la discuter ensuite çn
connaissance (te cause ; rappelons d'a-
bord le texte de la/ameuse motion :
Entre tous les moyens employés
pour prévenir et empêcher la guerre et
pour imposer aux gouvernements le
recours à l’arbitrage, le Congrès consi-,
dère comme particulièrement efficace j
la grève générale ouvrière simultané-
ment et internationalement organisée
dans les pays intéressés, ainsi que
l’agitation et l’action populaires sous
les formes les plus actives.
Ainsi, il ne s’agit pas de l’insurrec-
tion comme dans l’ancienne théorie
d’Hervé, il s’agit de la grève généra-
le ; deplasjl ne s"agit pas dégrève gé-
nérale devant l’ennemi, mais de grève
générale préventive pour imposer aux
gouvernements, dans un moment de
crise, le recours à l’arbitrage avant
que l’irréparable soit accompli. La dis-
tinction est capitale et M. Jaurès y a
insisté avec force dans son discours du
Congrès : « Ce n’est là une chose pos-
sible, a-t-il dit, qu’à la condition que
nous sachions qhe ce n’est pas après
la déclaration de guerre que nous
agirons » . Et dans un article posté-
rieur, pour bien marquer qu’une /ois
la guerre déclarée les socialistes ren-
treront dans le rang pour /aire tout
leur devoir le leader de l'Humanité
ajoute : « Quoi qu’en disent nos ad-
versaires, il n’y a aucune contradic-
tion à/aire l’effort maximum pour as-
surer la paix, et, si la guerre éclate
malgré nous, à/aire l’effort maximum
pour assurer, dans l'horrible tour-
mente, l’indépendance et l’intégrité
de la nation ».
Enfin, cette grève générale ne doit
avoir lieu que simultanément dans les
pays intéressés. M. Marcel Sembat
qui a voté la motion, a déclaré nette-
ment au Congrès: « Nous n’avons le
droit de prévoir cette grève générale
que si nous sommes sûrs que ce que
nous fierons, on le fiera aussi de l’autre
côté de la /routière. »
Ilne/aulpas oublier d’ailleurs que la
motion en question n’est pas une déci-
sion du parti socialiste français, mais
qu’elle n’est qu’un projet pour le Con-
grès socialiste international qui doit
se tenir prochainement à Vienne, que
par conséquent, elle n’aura de valeur
que si elle est ratifiée par les partis
étrangers et en particulier par la So-
cial-Démocratie allemande.
Nous crayons avoir exposé avec im-
partialité la thèse de M. Jaurès et de
ses amis, que devons-nous en penser
maintenant? Nous ne nous laisserons
pas aller au jugement Jacile qui con-
siste à suspecter le patriotisme des
mjlitants socialistes ; nous reconnaî-
trons qu’il y a une tragique gran-
deur dans ce rôle assigné au proléta-
. riat de dresser sa Jorce à la /ois con-
tre l’excitateur du dedans et l’enva-
hisseur du dehors ; mais nous voyons
tout de suite que c’est trop beau, c’est
du drame lyrique à la Jaurès, cela
ne correspond pas à la réalité.
D’abord, en cas de guerre qu’il
aura été impossible d’éviter, à quel
moment finira la grève générale et à
quel moment commencera l’observation
disciplinée de la mobilisation ? Quel
sera le magicien qui saurà, d’un seul
coup et à la minute Jatüle, tour-
ner vers la frontière le peuple im-
mobilisé et exaspéré contre les pou-
voirs publics ? Qui ne voit qu’il y au-
rait à ce début, décisif pour totet-Le
resté de la campagne un désarroi et
im désordre tels que cela équivaudrait
presque à la grève générale lors de la
déclaration de guerre.
C’est ce qu’à bien compris M. Jules
Guesde qui s’est élevé contre la motion
Vaillant-Jaurès ; aussi, considérant
que les belligérants subiraient les e/-
fiets de la grève, il a montré, ée qui
saute aux yeux, qu’elle mettrait en
état d’infériorité précisément le pays
où le socialisme serait le mieux orga-
nisé et où la consigne aurait été le
mieux observée : « Même si la grève
générale éclatait, dit-il, comment, par
quels moyens le Bureau socialiste in-
ternational pourrait-il assurer un
mouvement simultané ? Puis, si le Bu-
reau socialiste pouvait déclencher cette
grève générale simultanée, cela ne
suffirait pas. Dans les pays engagés il
Subsisterait une inégalité d'organisa-
tion ouvrière et socialiste qui provo-
querait l’écrasement du pays le plus
fortement organisé ».
Ainsi, en admettant que, par ith-
pospible, la grève puisse être simulta-
née dans les divers potys aùx: "prisés',
cette simultanéité n’offrirait aucune
garantie et bien loin d’établir un
équilibre entre les belligérants, elle
serait une nouvelle cause d infériorité
pour l’un où l’autre d’entre eux.
C’est encore Vutopie de l’égalité qui
est la source de tout lè mal : la théorie
c’est que tous les peuples sont égaux en
développement moral et social, tous
également pacifiques, tous prêts à
marcher du même pas dans les mou-
vements internationaux en vue d’un
idéal commun. Sans douté une huma-
nité une est un noble rêve, et nous y
aspirons de tout notre coeur, mais pour
le moment ce n’est qu’une illusion dan-
gereuse et ce que nous reprocherons à
M. Jaurès et à ses amis, c’est d’endor-
mir par leurs belles et vaines théories,
l’esprit de notre peuple qui devrait
toujours être en éveil du côté de l’Est.
La Social-Démocratie allemande en
repoussant au prochain Congrès de
Vienne la motion Vaillant-Jaurès se
chargera d’ailleurs d’ouvrir une/ois
déplus les yeux à ceux qui veulent
voir.
CASPAR-JORDAN.
mmsmcM ëêmêm
Au Hasard de la Route
l’U to jiur r#
Cliché iVM U titra
Pans les coins de ses murs, dans l’angle de l
poutres, les oiseaux du ciel viennent choref
un asile de confiance et de paix pouv y déposer
1 espoir de leurs maternités heureuses, *
Xllt
La, Forgô
An bord de la route, seule au milieu de la
campagne, iiot de tuiles dans la mer ondu-
lée des champs, la forge ouvre à tout venant
ses larges portes. Elle est vieille, rustique et
noire. Aü jour le jour, la famée a déposé
lentement ses couches de suie sur ses che-
vrons et sur ses murs. Elle a fini par l’ha-
biller de voiles funèbres. Ils montent jus-
qu’à ia crête des charpentes, jasqu’à la son-,
pente où dorment des vieux ressorts et des
moyeux de roues. Mais la forge n’est pas
triste en dépit dn sombre décor. La flamme
y met sa gaité, le mouvement sa vie, les
marteaux et l'enclume leur chant bien
rythmé.
Dans les coins de ses mars, dans l’angle
de ses poutres, les oiseaux du ciel viennent
chercher an asile de confiance et de paix
pour y déposer l’espoir de leurs maternités
heureuses. L’hirondelle bâtit régulièrement
sôn:gîte dans la douce et chande quiétude
de la forge campagnarde. Elle y entre tout
droit, sans crainte, avec des petits cris qui
sont ses saints amis. Elfe s’y sent tranqniile,
à l’abri, aux côtés d’an brave homme qui
l’aime et la protège, et dont le marteau tra-
vaille pour la paix des nids. Il n’est point de
forge champêtre qui ne soit ie boa hôtel des
oiseaux, et ne mette an peu de superstition
dans la fidélité touchante des retours... Les
petits s’éveilleut là-haut parmi la chanson
des marteaux en danse, le ronflement caden-
cé du soufflet qu’accompagne té grincement
régulier de ia chiiue, le hennissement du
cheval qui s'impatiente et ie bruit sec de la
claque familière que l’homme lui envoie sur
la croupe pour le rappeler à la sagesse.
Une odeur de famée et de corne brûlée
monte dans l’air tiède, déborde la hotte,
vient battre les mars. Et la tête hors du nid,
les yeux brûlants comme des perles, les oi-
selets pelotonnés dans leurs jeunes plumes,
regardent, intrigaés, sans comprendre.
C’est tont un enfer qui s’étend au-dessous
d’eux dans le vacarme des masses qn’on
heurte, dans les sifflements furieux du métal
rougi que l’homme a tout à coup plongé
dans le baquet d’eau froide. A chaque exha-
laison du soufflet qui ronfle, des langues de
feu surgissent dn brasier. Elles jaillissent
avec nne impétuosité de d.amnées en fuite,
grandissent, diminuent, sautillent, sont par-
fois réduites à l’état de petits vers incandes-
cents qni se glissent sur les charbons mou-
rants pour renaître soudainement de leurs
cendres et s’élever en jets magnifiques.
Sons la contrainte, le fer écarlate s*étal
sous l’enclume. Il s’allonge, se rétrécit, si
courbe, se modifie comme une pâte molle
au gré dn façonnenr. Et c’est alors qn’ap
parait, à la clarté vive dn foyer, le mai ire di
logis, ie Vulcain rustique, celai qni tient ei
ses mains caleuses tont l’archaïsme de soi
industrie. Le forgeron, d'un coup d'avant
bras, vient d’essuyer son front en snenr.
C’est un rude gas de Normandie, à ia mini
épanouie et deux fois cuite par le grand aii
des champs et ie feu de sa forge. Sa haut!
silhouette se découpe en lignes nettes sur un
fond de clartés dansantes. Elles lui pla-
quent des taches de jaune et de vermillon
Elles accentuent le relief des formes pai
l'opposition brutale des ombres. Tout i
l’heure, qnand l’homme a relevé la manche
de sa chemise pour mieux stimuler l'effort,
elles ont dessiné le vallonnement du muscle
qni rassemblait son énergie.
' « ÿ
Lorsque la nuit tombe, sur les champs en-
dormis, la forge veille encore ét poursuit sa
tâche. Dans i’aube envahi Asante où tont se
fond et se perd, elle tait une trouée de la-
inière. Elle jette dans ia mort apparente des
choses son cri de vie persistante et féconde.
La forge respire à grand brait, de toute
l’ampleur de son soafilet, son poamon. Elle
continue de produire, de créer, de tonte là
vigueur de ses bras qui martèlent. Et daus
la sérénité intime des crépuscules comme
dans là majesté des midis triomphants, de-
vant la splendeur de la flamme, cet humble
est une façon de dieu pastoral. Il complète
l'oeuvre du Créateur : il travaille à réparer
son erreur, son onbli. Il rend pins solide le
pied des bêtes.
Parfois aussi des esprits inquiets le vien-
nent trouver pour solliciter son conseil, im-
plorer son assistance. L’auto est en panne
dans le fossé. Pas de secours à proximité
pour relever le monstre encore brûlant qui
doit avoir quelque chose de détraqué dans
le ventre... L’auto, c'est-à-dire la concur-
rence, la menace, le péril de demain, la fin
des chevaux et des fers, l’auto, l’inquiétant
rival, qni déjà se glisse dans ia pratique agri-
cole.
Le forgeron a rassemblé son sic, ses ou-
tils, ses crics. . •
— C’est bon, je vous suis.
Et lui, le doux Saint-Vincent-de-Paul des
bêtes de somme, le Vulcain en casquette et
en cotte bleue, allonge le pas sur la route,
tout en tirant des bouffies de sa pipe. Il
plaisante sans arrière-pensée, sans rancune.
Ii va sauver des chevaux en détresse, des
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
j NfeW-YORK, 18 JUILLET
x Cotons t juillet, baisse 9 points ; août,
baissé 8 points ; octobre, baisse C points.
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C. DD JOUR C. PRRGBD
Blé sur...... Septembre 78 3 4 79 1/ï
— i Décembre 81 3 4 82 1 î
Maïs suf..../. Septembre 66 3/4 67 1/8
— : • Décembro 56 » » 66 3 8
Saindoux sur. Septembre 10 30 10 40
— Octobre.. 10 33 10 42
GEORGE V A PORTSMOUTH
LONDRES. — Le roi part poar Portsmoulh
k 3 h. 30.
Son départ, qui devait s’effectuer à la gare
de Victoria ce matin à 9 heures et demie, a
été retardé jusqu’à 3 heures de l'après-midi
dans l'attente des nouvelles relatives à
ITJister.
PotvrsMOtmi. — Une foule considérable
rst a. rivée iei pour voir ia flotte aue ie roi
doit Da&«a>: en revue.
L’ALLIANCE FRANCO-RUSSE
SAINT-PÉTERSBOURG. — Le fait que M. Vi-
viani et M. de Margerie accompagnent M.
Poincaré, conduit le Vetcherne Wremia à
croire que pendant le séjonr en Rassie da
président de la République, des questions di-
plomatiques d’une haute importance seront
discutées.
« Il convient de rappeler, ajouta le jour-
nal, qne pendant des heures graves récentes,
on a pu constater entre les diplomates rus-
ses et français une nnité complète de vues.
Il n’y a eu aucune divergence. Grâce à ce-
la, des questions importantes ont trouvé une
solution pacifique et l’alliance a démontré an
Monde, une fois de pins, sa vitalité.
M. Poincaré, partisan sincère et convaincu
de l’alliance, fit beaucoup pour la i affermir,
alors qu’il était ministre des affaires étran-
gères.
M. Viviani, en prenant la direction de la
politique extérieure de la France a souligné
seS'Sympathies poar la Russie. Il a déclaré
maintes fois qne l’alliance était la base im-
muable de la politiqne française. Nons avons
donc pn nons oomftmcre que quel que soit
le ministre en France, ce ministère par la
force des choses, reste fidèle à l’alliance avec
la Russie. »
REMISE EN LIBERTÉ
NANCY. — Le soldat Beanchet, du 69® régi-
ment d’infanterie, qui avait été arrêté au
camp de Mailly sou* l’inculpation d’avoir
donné des cartouches dn modèle D anx
nommés Allemane et Herter, originaires de
la Suisse allemande, vient de bénéficier
d’ûne ordonnance do non-lieu, aucune Dreu-
ve n’ayant pu êirè relevée contre lut.
LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL
DE L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
L’Académie des beaux-arts a procédé cet
après-midi, à l’élecliou d’un secrétaire per-
pétuel en remplacement de M. Henry Rou-
jon.
M. Charles Widor, qui était seul candidat,
a été élu à l’unanimité.
M. Charles Widor est né à Lyon en 1845 ;
après avoir fait ses études musicales en Bel-,
giqne, il deriaf titulaire de l’orgue de Saint-
François à Lyon et, en 1869, fat appelé à
Paris comme organiste de Saint-Suipice ; il
succéda à César Franck à la tête de. la classe
d’orgue au Conservato re.
Ou lui doit, au théâtre, la Korrigane, ballet
(1880), Maître Ambras (1886), Jeanne-d’Arç
(1891) et un grand nombre de compositions
diverses, parmi lesquelles la Nuit de ïFdi-
purgis, les Soirées d’eté ; il est l’auteur d’un
ouvrage intitulé Technique de l'orchestre mo-
derne.
M. Widor appartient depuis 1910 à l’Aca-
démie des Beaux-Arts où il a succédé à Char-
les Lenepvea dans ia section de composition
musicaio.
L’AFFAIRE CALMETTE
Dix nouveaux témoins ont été cités hier
par la défense dans l'affaire Calmette, ce
sont : MM. Pozzi, Proust, Fraisse, Doyen,
Balthazar, Weloch, MarcigHè, Gaillard, colo-
nel Aubry et M. Dagor.
A PROPOS D'UNE MANIFESTATION
ROANNE, — Le préfet de la Loire a pris un
arrête interdisant toute .manifestation sur la
voie publique.
Cette mesure a été décidée à l’occasion dn
concours des Sociétés de gymnastique catho-
liques, parce qne la libre-pensée avait an-
noncé son' intention de manifester.
Le maire ayant protesté contre cet arrêté,
ie'préfet lui a* teôré les pouvoirs de police.
LE CONGRÈS RADICAL
Le Comité exécutif du parti radical et ra-
dical-socialiste s’est réuni hier soir sons la
présidence de M. Henri Michel, sénateur.
Le Comité s’est occupé de l’organisation
'dn prochain Congrès dn Parti qni aura lien
à Brest, dans la première semaine d’octobre.
Le Comité s’est ensnite occupé de la ques-
tion d’an groupe unique du parti au Sénat,
comme il en existe déjà à la Chambre.
Après nne intervention de M. Franklin-
Bouillon, i{ a été décidé de rappeler à tons
les élus qu’ils ne doivent former qu’au
groupe an Sénat.
Cette motion a été adoptée à l’onanimité,
moins deux voix.
LE RETOUR DE CARPENTIER
Une foule énorme a fait hier soir à la gare
du Nord une chaude réception à Carpentier,
revenant d’Angleterre.
EXPLOSION DE DYNAMITE
PAU. — Aux forges d’Abel, des cartouches
de dynamite ont été dérobées dans un chan-
tier du Transpyrénéen et ont été déposées
contre la maison d’an chef de chantier.
Les cartouches ont fait explosion et cansé
des dégâts assez importants, mais personne
n’a été blessé.
ARRESTATION D’UN
RÉVOLUTIONNAIRE
ARRAS.— La police a exécuté hier nn man-
dat d’amener délivré contre M. Gillet poar
publication, dans un journal révolutionnai-
re dont il est rédacteur, d’un article faisant
l’apologie de l’assassinat de l’archiduc héri-
tier d’Autriche.
UNE ÉPIDÉMIE
HAZËBROUCK.— A Zuytpeene, près de Cas-
sèl, se vit actuellement une épidémie do rou-
geoie et de fiëVre scarlatine.
Cinq enfants ont déjà succombé.
AU MAROC
TETUAN, 16 juillet.— Les attaques contre
les postes avancés continuent.
Hier, neuf soldats chérifiens ont été tnés
et treize blessés.
Ce matin, il y a eu dix tnés et plusieurs
blessés — tous chérifiens également.
TERRIBLE DRAME A MARSEILLE
MARSEILLE. — Un journalier italien, An-
toine Di Rocco, âgé de 63 ans, a tué, cette
nuit, à coups de revolver et dé couteau, une
marchande ambulante, Antoinette Bossan,
âgée de 58 ans, avec làqnellè il vivait marita-
lement depuis vingt ans, et dont il avait en
deux enfants, en son domicile, 60, boulevard
de Paris.
Di Rocco se voyait délaissé depuis quel-
ques mois par la mère et les enfants. Il vou-
lut enfin avoir nue explication.
Hier soir, il profita de l’absence des en-
fants pour essayer d’embrasser sa temme,
il fut repoussé et frappé d’an coup de fer à
repasser brûlant.
Furieux, Di Rocco prit son revolver et tira
un coap à bout portant sur sa femme, qni
cria : « A l’assassin I »
Le meurtrier saisit alors nn conteau et
s'acharna sur sa victime jusqu’à ce qu’elle
cessât de bouger.
La malheureuse a succombé peu après.
Di Rocco, qui avait essayé de fuir, fut rat-
trapé par la foule, boulevard de Paris. II
faillit être lynché et ne fat dégagé que grâce
à l’intervention de la police.
LES MANOEUVRES IMPÉRIALES
EN ALLEMAGNE
BERLIN. — Selon une information du Ber-
liner Tagblatt que nous reproduisons sous
réserves, le roi d’Angleterre assistera, avec,
le roi d’Italie, anx manosuvres impériales.
Suivant le même journal, un sergent-ma-
jor du poste de télégraphié sans fil de Thorn
a été arrêté pour avoir vendu à nne pais-
sance étrangère un code secret de transmis-
sion télégraphique
EN ALSACE-LORRAINE
STRASBOURG. — Le stattbalter impérial a
refusé de nommer comme maire de Saverne
M. de Knoepffler qui avait, jusqu’ici, exercé
ces fonctions.
DERNIÈRE HEPRE SPORTIVE
Le Tour de France Gyclisti
L’Etape Grenoble-Benèva
GENÈVE. — Arrivent à 3 h. 57’ :
l»r Gârrigon, sur Wolber, en 12 b. 29’ 6"
2* Pélissier, sur Wolber; 3e Thys, sur Wolber
4e Duboc, 5® Alavoine, 6° Rossi us, 7* Thiber
gien, 8® Davroye, 9® Faber, 10® Lambot, fp
Spiessens, 12® Coomans, 43® Egg, 14® Ernest
P.uil, 15® IivTSghem, 16® Scieur, 17® Broccôi
18® Guyon, i9® Nempon, 20‘ Pergafelto.
LA FOUDRE FAIT SIX VICTIMES
CASTELLAMARE DI STABIA (Italie).— Au cours
d'un violent orage qui a sévi hier sur la ré-
gion, ia fondre est tombée sur une fabrique
de pièces d’artifice.
Un bâtiment a santé, ensevelissant lès
ouvriers qui s’y trouvaient.
Six cadavres ont été retirés des décom-
bres.
LES ÉVÉNEMENTS DU MEXIQUE
MEXICO.— Le général Velasco est nommé
ministre de la guerre.
Les anciens députés de la Chambre madei-
riste qui étaient encore en prison ont été re-
mis en liberté.
Le calme règne.
PUERTO MEXICO. — On assure que le croi-
seur allemand Dresden, à bord duquel s’esl
embarqué le général Iluerta, va se rendre i
la Jamaïque.
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