Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 juillet 1914 16 juillet 1914
Description : 1914/07/16 (A34,N12031). 1914/07/16 (A34,N12031).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172197g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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La Vie Artistique et Littéraire
LE CLOCHER
La Normandie vient de remporter un
nouvëau succès artistique en la personne
du jeune compositeur Marcel Dupré, pro-
I clamé « Grand Prix de Rome » en composi-
tion musicale.
La Normandie inscrit avec fierté ce nou-
veau nom sur ses tablettes. Elle n’en sau-
rait tirer, cependant, vanité excessive.
Le Grand Prix de Rome a sôuvent fleuri
sur la terre normande et l’espèce en est si
abondante, qu’un de nos aimables confrères
dirclief-lieu, d’ordinaire fort documenté, a
oublié de citer dans sa récente énumération
des prix de Rome normands, deux noms
barrais, André Gaplet et Achille Godefroy.
Le- premier, musicien de valeur, chef d’or-
ehëstre de talent, à qui M. Bouché vient de
faire appel pour occuper le pupitre de l’Aca-
démie Nationale de Musique.
Le second, peintre dont le mérite égale
la modestie et chez lequel la modestie ex-
cessive fit trop souvent oublier la personna-
lité d'art.
Ce sont là deux noms de chez nous. Ils
nous sont chers. Ils font honneur au clo-
cher. Ils ont pleinement droit de figurer
sur la liste qui groupe déjà ceux de Char-
les' Lenepveu, Gabriel Dupont, Maurice Le
Boucher, Le Morinier, Court, Aimé Le-
jeune, Gustave Bertioot, Chaplain, l’archi-
tecte havrais Henri Bénard, et Paul Bigot,
l'auteur de la reconstitution de la Rome
Antique, tous enfants de la Normandie, di-
gnes fervents de l'Art qu’ils servent avec
distinction.
11 est sage de rappeler ces victoires tou-
tes les fois que l’occasion s’en présente,
et de souligner la part de gratitude que la
petite patrie leur doit.
Nous ne sommes que trop tentés à croire
que le vieil et stupide adage est infaillible,
et que « nul n’est prophète en son pays ».
II nous amène à être injustes, à être trop
souvent ingrats.
< Des provinces voisines ont eu l’excellent
esprit de ne pas adopter ce détachement, de
travailler au contraire à Vexatiatïon de leurs
sueeès- artistiques régionaux, d’y puiser-an
stimulant exemple et d’entretenir parmi
leurs compatriotes, par des aides effectives,
des encouragements palpables, des témoi-
gnages de sympathie et de reconnaissance,
une émulation agissante et féconde.
Elles « cultivent » le prix de Rome et, lo-
giquement, escomptent le bénéfice du reflet
de gloire qui peut un jour rejaillir sur
elles.
C’est la joie très naturelle et très tou-
chante de la mère nourrice pour son petit
gas qui a réussi.
La ville de Valenciennes, entre autres,
a coutume de recevoir « officiellement » ses
enfants vainqueurs. Elle leur donne cor-
dialement les grands honneurs des conqué-
rants. Il faut avoir vu ces spectacles, il faut
lire les journaux locaux qni eu font le
récit.
Il y a là des termes qui crépitent d’en-
thousiasme et d’orgiieii. Les murs conser-
vent pendant plusieurs jours le souvenir"
de ces manifestations. De grandes affiches
l’annoncent à tous avec un titre qui vaut à
fui seul des nuages d’encens : « Rentrée
triomphale de notre prix de Rome ».
Reçu à la gare par la Municipalité, le
jeune artiste est conduit en cortège à l’IIÔ-
lel de Ville. Les troupes de la garnison as-
surent le servicetient à toutes volées, le vivat flotte dans
l’air. Et, le front iauré, passe sous des arcs
fleuris, d’ordinaire réservés aux grands de.
la terre.
On s’étonnera peut-être de l’importance
excessive donnée à ces réceptions, et peut-
être aussi, sourira-t-on de l’ampleur déme-
surée de ces apothéoses prématurées, pas
toujours en proportion avec les débuts d’un
artiste couronné, qui, malgré l’éclat de la
récompense, n’est encore qu'un élève.
N’empêche qu’il y a là> de la part de la
ville heureuse et fière, un geste qui dit bien
sa joie et sa fierté, et que des manifestations
de ce genre, même amplifiées par l’amour
du clocher,; n’en sont pas moins tout à Da-
vantage de celui-ci.
Le Havre eut un jour, fui aussi, sa « ren-
trée » du prix de Rome. Elle se fit, il m’en
souvient, sans emphase ni gloriole. Le
chaud baiser de la maman émue, l’échange
cordiale des poignées de main à la des-
cente du train valurent bien une alignée
de soldats; et la larme furtive qui glissa sur
la joue d’André Caplet fut autrement plus
éloquente qu’un chant de cloches.
Mais je me suis souvent demandé s’il
n’est pas de bonne sagesse d’accentuer la
note pour rendre le sentiment plus expres-
sif, le souvenir plus durable, et si le coeur
d’une ville ne doit pas battre, plus forte-
ment à certaines heures, en l’honneur de
ses enfants qui l’ont plus dignement repré-
sentée.
Peut-être, s’il en fut toujours ainsi, la
ville qui eut en un temps la louable pensée
d’entourer des débuts heureux d’appui et
de sollicitude ne s’étonnerait-elle pas de
voir un jour l’enfant grandi se détacher
peu à peu de sa protectrice indifférente.
Peut-être ne serait-elle pas confuse de le
retrouver par hasard, déçu et découragé,
infidèle à l’art qui Jui sourit naguère, ré-
duit à la banalité des tâches par les âpres
exigences de la vie quotidienne.
Nul n’est prophète en son pays ! Dicton
menteur, dicton néfaste, qui jugule les ini-
tiatives, annihile l’effort, étouffe l’éclosion
de la personnalité intellectuelle et amène
le Normand à se faire lui-même une rude
injure eu allant demander, pour lui servir
de Mentor, dans les domaines Jes plus di-
vers,l’arrivisme encombrant du Méridional.
ALBEBT-HERRENSCHMIDT.
Terrible Accident de Voiture
Trois Morts
Un terrible accident de voiture s’est pro-
duit an quartier du Château, commune de
Mayres, et a fait plusieurs victimes, dont
trois morts.
Une voitnre attelée d’un cheval et conte-
nant sept personnes descendait la pente ra-
pide de la Chavade près de Privas, se diri-
geant sur Mayres, lorsqu’arrivô au quartier
du Château, lé véhicule culbuta. Les voya-
geurs furent projetés à terre.
Un automobiliste passant sur le lieu de
l’accident organisa aussitôt les secours. Mal-
heureusement, il y avait déjà deux morts :
Mme Vve Comte, et une domestique, Mme
Vve Henri Q iillon,qui était grièvement bles-
sée, a succombé peu après.
Le cocher se plaint de douleurs internes.
—
LES EXIGENCES AMÉRICAINES
La première Chambre dn tribunal civil de
la Seine vient de rendre son jugement dans
le procès en mainlevée d’opposition intenté
par M. Henry Munroë, banquier de New-
York. à Mme Dolan, couturière à Brookline
(État de Massachusetts).
Le tribunal a débouté M. Munroë de sa de-
mande, de sorte que i’opoosition de Mme
Dolan conserve tons ses effets.
NOTRE RÉPUBLIQUE
La fête du il} juillet a suggéré au
Havre-Eclair un article à la fois cou-
rageux et mélancolique intitulé : Ré-
publique quand même 1 Nous disons
courageux, car notre distingué con-
frère M. Urbain Falaize a quelque
mérite de s’affirmer « républicain » au
milieu d'un parti comptant tant de
gens qui ne se distinguent que par
leur mépris des institutions actuelles
et qui, dès lors, verraient sans déplai-
sir un changement de régime.
L’article est mélancolique aussi car
la République que nous possédons n’est
certes pas celle dont rêve M. Urbain
Falaize et il lui faut passer sur bien
des déceptions subies par son parti
pour rester attaché « quand même »
à l’idée républicaine.
Nous dirons tout de suite que pour
nous aussi tout n’est pas pour le mieux
dans la meilleure des Républiques ig
nous serions vraiment trop aveugles,
trop naïfs ou trop peu exigeants pour
être satisfaits de ce qui est. Nous aussi,
tout comme le Havre-Eclair, nous vou-
lons une France mieux gardée contre
les périls de l’alcoolisme et de la dépo-
pulation, plus prompte à réaliser la
justice sociale, plus libérale à l’inté-
rieur et plus forte à l’extérieur. Nous
aussi, nous venons d’être douloureuse-
ment émus d’apprendre la pénurie de
notre matériel de guerre paraissant
prouver que l’Etat-Major n’a pas été
à là hauteur du sacrifice qu’il a de-
mandé à la nation ; certes, nous vou-
drions être « mieux défendus et mieux <
gouvernés » pour reprendre, en les
corrigeant, les mots d’un Clémenceau
aigri, mais ce que nous désirons ne
nous fait pas médire de ce que nous
avons.
La République n’est pas une pana-
cée universelle qui devrait, d’un jour
à l’autre rendre tous les hommes ver-
tueux et elle se heurte évidemment
aux difficultés qui se rencontrent dans
d'autres Etats ; mais, au milieu des
ipiperfections inéviùables à tout cm qui: t
tmwjuhiam, être a ctêjèffëâüsé assez? ■
de progrès pour que nous lui soyons
reconnaissants et pour que nous envi-
sagions l’avenir avec optimisme. Nous
ne disons pas « République quand
même », nous disons ; « République
toujours t ».
Cela indique déjà comment notre
république diffère de celle du Havre
Eclair, mais tloas voudrions préciser
encore les choses, sans esprit de polé-
mique, d’ailleurs, et seulement pour
mettre de la clarté entre nos partis.
M. Urbain Falaise nous a reproché
dans un article récent de lui refuser
le titre de républicain ; nous ne pour-
rions plus le faire après sa profession
de foi d’hier, mais en réalité, nous
n’avons jamais songé à l’exclure de la
République, bien que l’Action libérale,
nous l’avons dit, soit le rejuge dei
beaucoup d’adversaires du régime.
Nous sommes convaincus qu’il n’est
pas sérieusement question d’une res-
tauration monarchique ou impériale ;
ce dont il s agit c’est d'une République
catholique et. nous ne croyons pas
nous tromper en pensant que notre
confrère est un des protagonistes de
ce régime.
Qu’il nous permette donc de lui
dire que si nous apprécions le répu-
blicain qu’il y a en lui, que si nous
respectons le catholique qu'il est, par
contre, nous nous séparons irrémédia-
blement du républicain-catholique,
avec un trait d’union. Sans doute, il
est possible d'être bon républicain
tout en étant bon catholique dans le
privé, mais le parti catholique veut
autre chose, il tend à faire dominer
l’Eglise dans la République.
Le régime républicain s’est, il est
vrai, au cours des siècles adapté à des
formes bien différentes et pas toujours
libérales ; le monde a connu des ré-
publiques théoçratiques qui montrent
la possibilité d’une république catholi-
que, mais la République issue de là
Révolution que nous venons de célé-
brer ne laisse pas d’espoir pour une
pareille évolution. La République
française est laïque dans son essence
même et tant qu’on a pas accepté
loyalement et définitivement ce statut
primordial, on s'insurge contre elle,
consciemment ou non.
L’honneur de notre République est
d’avoir introduit, par la laïcité, dans
notre pays où se rencontrent des gens
de toutes croyances et de toutès in-
croyances, une f raternité supérieure à
celle des diverses confessions, puis-
qu’elle ne fait plus aucune distinction
entre les citoyens ; de là découlent
toutes nos institutions. Si l’Eglise re-
prenait à nouveau une part prépondé-
rantedans l’Etat, elle ne pourrait pas
ne pas dresser à nouveau des barriè-
res au milieu de la nation ; sa mission
séculaire est de dominer et c'est pour-
quoi, d’ailleurs, elle crie à la persécu-
cution dès qu’elle n’est plus maîtresse;
on ne pourrait lui demander, sans
qu’elle se renie elle-même, de traiter
sur un pied d'égalité les fidèles, les
dissidents et les impies.
fl Jusqu'au jour où l’on nous prouvera
que la république catholique peut être
laïque, nous nous méfierons donc irré-
ductiblement l
CASPAR JORDAN.
EH ANGLETERRE
la QùBstlop du Home Rule
La Chambre des lords a abordé mardi la
discussion, en troisième lecture, du bill d’a-
mendement du Home Rule.
Lord Crewe, au nom du ministère, a re-
proché à l’opposition d’avoir acera la portée
des propositions du gouvernement, sans
s’occuper de la situation qni serait faite aux
arrondissements catholiques de fUlster.
Les arrondissements nationalistes catholiques
ont, dit-il, autant le droit de soulever des critiques
à l'égard du gouvernement de l’Ulsler, que les
arrondissements protestants en ont de soulever
des objections vis-à-vis du Home Rule.
Lord Crewe critique en détail les amende-
ments apportés par les lords.
Lord ll-msdowne reproche à lord Crewe de
se renfermer dans le biil du gouvernement
et de ne rien Life pour collaborer avec l’op-
position, en vue de trouver un terrain d'eu-
tente.
En tout cas, dit-il, l’exemption permanente de
la province de l’Ulsler du bill du Home Rule est
indispensable si nous vouions nous épargner une
guerre ci vile, ,
La Chambre adopte ensuite, à mains le-
vées, un amendement de lord Dunraven
ajournant l’application du Home Rule jus-
qu’à ce qu’une Commission spéciale ait fait
un rapport snr les relations constitution-
nelles deTUlster avec les autres parties du
royaume.
Lord Morley dit que la Chambre aurait
agi plus honnêtement en repoussant le pro-
jet de bill.
Ainsi s’est terminé la débat. Les lords ont
volé le biii en troisième lecture eUonrievé-
la séance.
CLOTURE D! U SISSIM PillUlEïïlIM
]Le Budget est voté
Impressions de Séance
(H HOnui ÜORHJ3P0.1DANT FAM1CULIBB)
Paris, 1S juillet, j
La Chambre ne pouvait rester étrangère
an mouvement créé par les révélations de M.
Charles Humbert sur la sitnation militaire.
Puisqae le Sénat a voté une enquête laite
par sa Commission de l’armée, il fant que la
Chambre y participe. Sans elle, on ne peut
faire de bonne besogne. Telle est l’opihion
de M. je général Pédoya, qni a pins de con-
fiance dans les lumières du suffrage univer-
sel que dans celles dn suffrage restreint.
M. Viviani, nn peu embarrassé tout d’a-
bord, propose à titre transactionnel d’ad-
joindre à la Commission de l’armée dn Sénat
des délégués de la Commission dn budget et
de la Commission de l’armée de la Chambré,
Les députés acceptent cette solation, mais
les sénatenrs, qui out quelque amour-pro-
pre, l’accepteront-ils anssi ?...
Quelques paroles de bon sens ont été en-
suite dites sur la question par M. André Le-
fèvre et par M. J. Thierry. Ce dernier, faisant
-une ailnsion très visible aux intrigues de M.
Clémenceau, dit qu’il ne fant pas faire de
politique avec la défense nationale, ni avec;
nos relations extérieures.
En outre, M. Clémenceau n’eût pas dû ou-
blier qn’il avait été président dn Conseil et
que son ministre de la guerre était le géné-
ral Picqnart. M. Driant l’a rappelé.
Mais voici le budget retour dn Sénat...-
N’insistons pas sur cette pitoyable navette •
qui s’est produite plusieurs fois dans la jonr- -
née et qne le compte -rendu explique suffi-,
samment. A six henres, alors que la troisiè-
sième séance de la Chambre allait comment
cer, il y avait encore désaccord snr l’article
3 créant une patente des roulottiers et sur
l’article 22 instituant le jugement du mort, se-
lon l’expression pittoresque de M. Jutes Ro-
che. Le Sénat en demandait la disjonction que
la Chambre obstinément refusait.
C'est alors que ia Commission du budget
s’est décidée à faire preuve de sagesse et à
proposé à la Chambre ta disjonction de l’ar-
ticle des rouiottiwrs qui a .été enfin votée.,
malgréTopposition de M. Berry décidément
bien obtiné.
M. Ctémentel, rapporteur général, a en-
suite proposé une rédaction transactionnelle
de l’article 22 tandis que M. Noalens, minis-'
tre des finances, s’engigeait, ponr les reve-
nus dissimulés, de proposer des pénalités
dans le budget de 1915. M. Jaurès lui-même
a accepté ce texte qui a été adopté à mains
levées.
Et puis on a volé une dernière fois l'en-
semble d t budget que l’acceptition du Sénat
a rendu définitive.
M. Poincaré peut maintenant partir pour
la Russie avec M. le président du Conseil. La
session est close.
T. II.
SENAT
Séances du 15 Juillet
(Séance du matin!
I a séance est ouverte à neuf heures, quinze;
sous la' présidence de M. Antonin Dubost.
Le Sénat vote ie projet de loi sur ie port
de Bougie. 1
M. Nouions dépose le projet de loi relatif
aux contributions directes et taxes assimi-
lées de l’exercice 1915.
LE BUDGET DE 1914
M; Aimond, rapporteur général, lit le
rapport sur le budget retour de la Chambre..
La discussion est ouverte.
Chapitre 41 du ministère de l’intérieur;
assistance aux temmes en couches. Le Sénat
maintient le chifire de 5 millions voté pré-
cédemment par ini.
Chapitre 33 du ministère de ('instruction
publique : création de nouvelles chaires an
Collège de France. Le Sénat maintient son
chiffre et rejette ies créations projetées.
Chapitre 45 du ministère du travail : allo-
cations viagères des assurés. Le Sénat main-
tient son chiffré.
Chapitre 27 : encouragement à l’agricul-
ture. Le Sénat maintient son chiffre.
Les décisions de ia Chambre sur d’antres
Chapitres sont adoptées. -
Le Sénat maintient la disjonction des arti-
cles 3 (taxe sur les roulottiers), et 4 (taxe
sur lés collectivités exerçant nn commerce
on une industrie).
11 rrjette de nouveau l’article 22. (Contrôle
pour l'impôt sur ie revenu au décès d’un
contribuable). Il maintient ia disjonction des
articles relatifs aux taxes successorales et de
l’article relatif au droit, d'enregistrement sur
ies ventes de meubles.
Il accepte, par transaction, l’article 73 voté
par ia Chambre snr le reclassement des ins-
tituteurs.
L’ensemble est voté à l’unanimité de 263
votants.
Le Sénat adopte le projet de loi snr les
quatre contributions directes à i’unanimitâ
de 280 votants.
Le Sénat adopte un projet de loi concer-
nant la Cour d’appel d’une Chambre à ia
Conr de Douai.
M. Sarraut proteste contre la suppression
de ia nouvelle Chambre dont la création à ia
Cour de Toulouse était prévue primitivement
au projet.
Le projet de loi est adopté.
Le Séuats’ajoume à deux heures et demie,
(Séance de l’après-midi)
M. Aimond, rapporteur, fait connaître la ;
décision de la Commission des finances ; en
ce qui concerne les trois seuls articles de la
loi au finances, sur lesquels il y a contesta-
tion entre les deux Chambres, elle maintient
ia disjonction de l’article 3 sur les roulot-
tiers ; puis' potir l’article 22 (taxe au décès
ou jugement des morts), elle propose non
plus le rejet pur et simple, mais la disjonc-
tion et le renvoi à la Co m m i ssipa, épeciaia
chargée d’examiner la question^cfe Ta sai-
sine. ; X'.' ï
E le reprend enfin ta rédaction pour l’ar-
ticle 5 (contributions directes),' IA ,discussion
est ouverte.
Le Sénat disjoint l’article 3 ; il adopte l’ar-
ticle 5 dans ie texte de la Commission/
L’ensemble est adopté à l’unanimité de 269
votants.
La séance est de nouveau suspendue jus-
qu’à quatre heures et demie.
La séance est reprise à cinq heures et
demie,
M. le Ministre des finances dépose et lit
le projet de budget de 1914.
M le Rapporteur général dépose et lit le
rapport sur ce projet.
i,a Commission des finances propose de
maintenir les précédentes décisions du Sénat.
(Applaudissements).
L'urgence est déclarée. La discussion im-
médiate e.st ordonnée.
Article 3 (patente des roulottiers).
M. Louis Martin de tiande le vote de Far-
ticte que la Commission propose de disjoin-
dre. Il tait appel aux sentiments de conci-
liation dij Sénat.
M ie Rapporteur général : La Commis-
sion main lient sa proposition de disjonction.
Les gestes de conciliation ont toujours été
faits dans cette Assemblée ; ils n’ont pas pro-
duit de résultat.
L’ù'rt ce 3 est disjoint.
L’article 5 (contributions directes) est
adopté avec le texte de la Commission)^
Article 22 (impôt sur le revenu, contrôle
au décès).
La Commission propose la disjonction et
le renvoi à une Commission spéciale.
M. le rapporteur général : Je répète que
le Sénat est piêt à nommer dès la rentrée
une Commission spéciale chargée de recher-
cher les moyens d’éviter toute évasion fis-
cale, aussi bien pour ce qui est des valeurs
Dernière Heure i
PARIS. TROIS HEURES MATIN
i DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
I.GNHRE8, 15 Juillet. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSR -BAISSB
. cnvRK
Domptant.. sou{enu *6t 1/6 8/6 -/-
S mois..... *61 18/6 8/6 -/-
i. .ETAIN
Comptant..' *148 17/6 7$
# mois 1 soutenu *^ 7^ .y. 7y#
i FER
Comptant..) terme 81/3 -/- | )$ û
1 mois.... .1 Kl/7 V.
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
tq 14 juillet 1914.
NEW-YORK, 13 JUILLET
Cotons t juillet, baisse 10 points ; août,
baisse 15 points ; octobre, baisse 12 points ;
janvier, baisse 14 points. — Soutenu.
Calés t hausse 12 à 17 points..
NEW-YORK;- 1 S JUILLET
i / ■ t. ic ion t. fticmiu
Enivre Standard disp. 13 55 15 55
— septembre.... 13 60 13 60
Imalgamat. Cop... 69 3 8 69 7 8
ïfer 14 75 14 75
CHICAGO. 13 JUILLET
C. DU JOUR ' 'ï. PB.ECB1'
Blé sur....'.. Septembre 77 3 4 76 7 8
„ — Décembre 80 3 4 79 3 4
Maïs sur Septembre 67 1/8 66 1 8
— Décembre 67 1 8 86 3 8
Saindoux sur. Septembre 10 40 10 40
1 Octobre ,, 1Q 42 10 42
LE VOYAGE
de M. Poincaré en Russie
Le Président de la République est parti
cette nuit
M. Poincaré, accompagné de M. Viviani,
est paf'ti à minuit pour Dunkerque où ii
s’embarquera pour se rendre en Rassie.
CONSEIL DES MINISTRES
Un Conseil des ministres a été tenu hier
soir à 8 h. 1/2, L l’Elysée, sous ia présidence
de M. Raymond Poincaré.
M. Viviani a fait part à ses collègues de la
situation extérieure.
Le président de laxRépnbliqne a signé un
décret confiant l’intérim de la présidence du
Conseil et da ministère des affaires étrangè-
res à M. Bienvenu-Martin, garde des sceaux,
pendant l’absence de M. Viviani.
Le reste de la séance a été consacré à l’ex-
pédition des affaires courantes.
Le prochain Conseil aura lien samedi i*r
août, au retour de M. Poincaré.
MORT DU GÉNÉRAL SILVESTRE
Le général Siivestre, inspecteur de l’ar-
mée de place et de siège, est décédé hier à
Paris.
EXÉCUTION CAPITALE
L’exécution capitale du nommé Doucet,
condamné à mort par ia Conr d’assises d'In-
dre-et-Loire, pour assassinat et voU quali-
fiés, aura lieu vendredi A Tours.
LE MATÉRIEL DÉ QUERRE
Les députés désignés pour se joindre à la
Commission Sénatoriale de l’armée
La Commission de l'armée s’est réunie
afin de nommer cinq de ses membres pour
être adjoints à ia Commission sénatoriale de
l’armée chargée de faire un rapport sur le
matériel de guerre.
Ont été désignés : MM. Girod, Trégnier,
Jaurès, Accarabran, général Pedoya.
Voici quelques' renseignements sur la
séance de la Commission :
Dès le commencement de la séance, M.
Jaurès proposa de désigner tout d’abord
pour deux sièges à pourvoir le général Pe-
doya et M.'Benazet, c’est-à-dire le présidant
de la Commission et le rapporteur générai
des crédits de ia-guerre. Mais plusieurs des
membres troisannistes présents protestè-
rent.
M. Tardien, notamment, fit observer
qu’une semblable manière de faire était con-
traire à l’usage et qu’il y avait lieu de pro-
céder à un scrutin.
La majorité de la Commission à ce mo-
ment-là iroisanniste, se rangea à son avis.
Mais au moment où le scrutin s’ouvrait,
plusieurs députés deuxannistes arrivèrent et
déplaçant la majorité, donnèrent an vote les
résultats attendus qu’on a pu lire plus haut,
c’est-à-dire cmq commissaires élus, deuxan-
niste.
LA COMMISSION DU BUDGET
Le budget de 1914 vient d’être voté et celui
de 1915 a été aussitôt après déposé sur le
bureau de la Chambre.
Sans perdra de temps, la Commission du
budget s’est réunie à l’issue de L séance
pour nommer son rapporteur général, M.
Clémente! ne voùlaut pas conserver ses
fonctions.
La Commission a désigné comme rappor-
teur général M. Métin. Elle a maintenu dans
leurs fonc ions ies rapporteurs précédents.
. £Ue a désigné MM. Lefèvre. Métia, Bes-
nard, Thomas et Morel pour contrôler l’em-
ploi des crédits de ia, guerre, et MM. liesse,
Bienaioié, Denys Cochin, Rodet et Godait
po:ir contrôler les crédits de la mariné.
Pour IVtode du matériel de guerre, elle a
désigné MM. Cochery et Clémçntel et pour la
marine MM. Jastin Godart et Klotz.
LE CONGRÈS SOCIALISTE
La plupart des élus parlementaires ont as-
sisté a la réunion du Congrès socialiste tenu
hier après-midi.
M. Vaillant, député de la Seine, a fait le
procè» des armements à outrance. Il a rap-
pelé les horreurs de la guerre et a dit que le
socialisme était assez puissant pour en pré--
venir le retour. Il a exprimé ie voeu que le
prochain Congrès de Vienne trouve une
formule permettant l’accord et fortifiant la
puissance d’action de l’Internationale.
M. Jaurès s’est associé aux déclarations
deM. Vaillant. Ii a ajouté que le proléta-
riat avait maintenant des moyens pour ex
primer sa volonté : la cassation du travail,
la grève générale.
Après avoir exposé la sitnation en Angle-
terre, en France et en Allem .gne, l’oroteur
a dit qn’ii (allait que Faction soit concertée
d’avance contre la guerre.
M. Marcel Sembat dit que la motion que
l’on proposera à Vienne n’aura tonie sa
portée que si elle est unanimement accep-
tée.
M. Jules Gnesdé exprime l’opinion que ja-
mais les socialistes allemands n’accepteront
l’idée de l’insurrection.
M. Hervé se déclare onposé à une grève
générale et à l’insurrection. Il dit que les
socialistes doivent se cantonner dans la mé-
thode réformiste et tenter le rapprochement
franco-allemand, mais ce rapprochement ne
sera possible que si une amelioration sensi-
ble se produit diins la situation de FAisacé-
Loi-pine. Il faut donc faire une campagne
povlr l’autonomie.
C’est aux socialistes allemands et français
d’avoir le courage de trancher pacifiquement
la question.
Le Congrès continuera ses travaux au-
jourd’hui.
MARCHAND DE FAUX TABLEAUX
M. Corne, juge d’instruction, vient de ren-
voyer devant le Tribunal correctionnel, sous
l'Inculpation d’escroquerie, le nommé Louis
Auclair, 24 ans, qui fabriquait des dessins
qu’il signait « Forain » ou « Willette » et qu’il
vendait ensuite à des marchands de ta-
bleaux.
LE VOYAGE GE LA REINE RANAVALO
MARSEILLE — L’ex-reine de Madagascar,
Rmavaiô, est arrivée d’Alger ; elle parlira
vendredi pour Grenoble.
UNE ESPIONNE
TOULON. — La femme Xma, soupçonnée
d'espionnage* vient d’être placée dans une
maison de Ranté, car elie est atteinte de
fievre typhoïde.
Cette femme, qui est d’origine polonaise,
parie pluéieufs langues.
Des recherches sont effectuées dans plu-
sieurs villes des environs, car on est con-
vaincu que cette femme a des complices.
Elle est, en outre, accusée d’escroque-
ries. _
UN BEAU VOYAGE AÉRIEN
TROYES. — Le ballon Auhe, piloté par M.
Darsouval, avec trois passagers, est parti de
Romilly-sur-Seine et, après avoir fait escale
à Fontvannes pour prendre un nouveau
passager, a atterri à Giffaumont, dans la
Marne.
L’aérostat a tenn l’air pendant 16 h. 40 et;
a atteint l’attitude de 4,000 mètres.
L’ÉTAT DU COUREUR BUYSSE
NICE.—L’état du coureur Marcel Buysse,
blesse dans l’accident de motocyclette au
cours de l’étape Marseille-Nice, s’est légère-
ment amélioré.
Les médecins, toutefois, n’osent encore se
prononcer car l’on craint que Buysse ne
perde la vue,
L’OCCUPATION DU MAROC
CASABLANCA, 14 juillet. — Le général Lyan-
tey présidant le banquet de la colonie fran-
çaise, a déclaré que Fon pouvait envisager
aujourd’hui dans un délai très rapproché
l’occupation totale du vaste empire maro-
cain.
Derrière le mur de nos troupes, toutes les
régions seront désormais assurées d’uns en-
tière securité.
Le remède à la crise de décroissance qne
subit actuellement le Maroc est dans l’exécn-
tion des grands travaux publics.
Le générai Lyautey a donné l’assurance
qu’il metira toutes Ees forces à poursuivre
l’exécution rapide da la construction des
routes, la mise en état des ports de Mogador
et de Mazagran.
Il espère la consîruclion prochaine de lï
voie férrée de Tanger à Fez.
. LA SITUATION EN ALBANIE
DÜRAZZO. — Des bandés serbes auraient
pénétré près de Stavora, en territoire alba-
nais et auraient commencé les opération*
contre Elbassan.
LES ÉVÉNEMENTS DU MEXIQUE
MEXICO.—On annonce officiellement que
le général Huerta remettra sa démission au
Congrès, cet après-midi, à 4 henres et que
M. Carbajd le remplacera.
WASHINGTON. — Lé frère Clément, des éco-
les chrétiennes de Zacaterasa télégraphié au
président Wilson que le directeur et le frèr*
inspecteur de l’Ecole ont été assassinés el
que onze autres frères, tous français, ont
été emprisonnés.
Le frère Clément demande au président
Wtison de prendre des mesures pour assurer
la libération des frères retenus prisonnier*
et pour prévenir le retour de faits serablit*
blés dans les villes où l’ordre des frères <Î9|
écoles chrétiennes possède des écoles, no-
tamment à S dùllo. . "Z/
- Le même télégramme a été adressean gom
vernement français.
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La Vie Artistique et Littéraire
LE CLOCHER
La Normandie vient de remporter un
nouvëau succès artistique en la personne
du jeune compositeur Marcel Dupré, pro-
I clamé « Grand Prix de Rome » en composi-
tion musicale.
La Normandie inscrit avec fierté ce nou-
veau nom sur ses tablettes. Elle n’en sau-
rait tirer, cependant, vanité excessive.
Le Grand Prix de Rome a sôuvent fleuri
sur la terre normande et l’espèce en est si
abondante, qu’un de nos aimables confrères
dirclief-lieu, d’ordinaire fort documenté, a
oublié de citer dans sa récente énumération
des prix de Rome normands, deux noms
barrais, André Gaplet et Achille Godefroy.
Le- premier, musicien de valeur, chef d’or-
ehëstre de talent, à qui M. Bouché vient de
faire appel pour occuper le pupitre de l’Aca-
démie Nationale de Musique.
Le second, peintre dont le mérite égale
la modestie et chez lequel la modestie ex-
cessive fit trop souvent oublier la personna-
lité d'art.
Ce sont là deux noms de chez nous. Ils
nous sont chers. Ils font honneur au clo-
cher. Ils ont pleinement droit de figurer
sur la liste qui groupe déjà ceux de Char-
les' Lenepveu, Gabriel Dupont, Maurice Le
Boucher, Le Morinier, Court, Aimé Le-
jeune, Gustave Bertioot, Chaplain, l’archi-
tecte havrais Henri Bénard, et Paul Bigot,
l'auteur de la reconstitution de la Rome
Antique, tous enfants de la Normandie, di-
gnes fervents de l'Art qu’ils servent avec
distinction.
11 est sage de rappeler ces victoires tou-
tes les fois que l’occasion s’en présente,
et de souligner la part de gratitude que la
petite patrie leur doit.
Nous ne sommes que trop tentés à croire
que le vieil et stupide adage est infaillible,
et que « nul n’est prophète en son pays ».
II nous amène à être injustes, à être trop
souvent ingrats.
< Des provinces voisines ont eu l’excellent
esprit de ne pas adopter ce détachement, de
travailler au contraire à Vexatiatïon de leurs
sueeès- artistiques régionaux, d’y puiser-an
stimulant exemple et d’entretenir parmi
leurs compatriotes, par des aides effectives,
des encouragements palpables, des témoi-
gnages de sympathie et de reconnaissance,
une émulation agissante et féconde.
Elles « cultivent » le prix de Rome et, lo-
giquement, escomptent le bénéfice du reflet
de gloire qui peut un jour rejaillir sur
elles.
C’est la joie très naturelle et très tou-
chante de la mère nourrice pour son petit
gas qui a réussi.
La ville de Valenciennes, entre autres,
a coutume de recevoir « officiellement » ses
enfants vainqueurs. Elle leur donne cor-
dialement les grands honneurs des conqué-
rants. Il faut avoir vu ces spectacles, il faut
lire les journaux locaux qni eu font le
récit.
Il y a là des termes qui crépitent d’en-
thousiasme et d’orgiieii. Les murs conser-
vent pendant plusieurs jours le souvenir"
de ces manifestations. De grandes affiches
l’annoncent à tous avec un titre qui vaut à
fui seul des nuages d’encens : « Rentrée
triomphale de notre prix de Rome ».
Reçu à la gare par la Municipalité, le
jeune artiste est conduit en cortège à l’IIÔ-
lel de Ville. Les troupes de la garnison as-
surent le servicetient à toutes volées, le vivat flotte dans
l’air. Et, le front iauré, passe sous des arcs
fleuris, d’ordinaire réservés aux grands de.
la terre.
On s’étonnera peut-être de l’importance
excessive donnée à ces réceptions, et peut-
être aussi, sourira-t-on de l’ampleur déme-
surée de ces apothéoses prématurées, pas
toujours en proportion avec les débuts d’un
artiste couronné, qui, malgré l’éclat de la
récompense, n’est encore qu'un élève.
N’empêche qu’il y a là> de la part de la
ville heureuse et fière, un geste qui dit bien
sa joie et sa fierté, et que des manifestations
de ce genre, même amplifiées par l’amour
du clocher,; n’en sont pas moins tout à Da-
vantage de celui-ci.
Le Havre eut un jour, fui aussi, sa « ren-
trée » du prix de Rome. Elle se fit, il m’en
souvient, sans emphase ni gloriole. Le
chaud baiser de la maman émue, l’échange
cordiale des poignées de main à la des-
cente du train valurent bien une alignée
de soldats; et la larme furtive qui glissa sur
la joue d’André Caplet fut autrement plus
éloquente qu’un chant de cloches.
Mais je me suis souvent demandé s’il
n’est pas de bonne sagesse d’accentuer la
note pour rendre le sentiment plus expres-
sif, le souvenir plus durable, et si le coeur
d’une ville ne doit pas battre, plus forte-
ment à certaines heures, en l’honneur de
ses enfants qui l’ont plus dignement repré-
sentée.
Peut-être, s’il en fut toujours ainsi, la
ville qui eut en un temps la louable pensée
d’entourer des débuts heureux d’appui et
de sollicitude ne s’étonnerait-elle pas de
voir un jour l’enfant grandi se détacher
peu à peu de sa protectrice indifférente.
Peut-être ne serait-elle pas confuse de le
retrouver par hasard, déçu et découragé,
infidèle à l’art qui Jui sourit naguère, ré-
duit à la banalité des tâches par les âpres
exigences de la vie quotidienne.
Nul n’est prophète en son pays ! Dicton
menteur, dicton néfaste, qui jugule les ini-
tiatives, annihile l’effort, étouffe l’éclosion
de la personnalité intellectuelle et amène
le Normand à se faire lui-même une rude
injure eu allant demander, pour lui servir
de Mentor, dans les domaines Jes plus di-
vers,l’arrivisme encombrant du Méridional.
ALBEBT-HERRENSCHMIDT.
Terrible Accident de Voiture
Trois Morts
Un terrible accident de voiture s’est pro-
duit an quartier du Château, commune de
Mayres, et a fait plusieurs victimes, dont
trois morts.
Une voitnre attelée d’un cheval et conte-
nant sept personnes descendait la pente ra-
pide de la Chavade près de Privas, se diri-
geant sur Mayres, lorsqu’arrivô au quartier
du Château, lé véhicule culbuta. Les voya-
geurs furent projetés à terre.
Un automobiliste passant sur le lieu de
l’accident organisa aussitôt les secours. Mal-
heureusement, il y avait déjà deux morts :
Mme Vve Comte, et une domestique, Mme
Vve Henri Q iillon,qui était grièvement bles-
sée, a succombé peu après.
Le cocher se plaint de douleurs internes.
—
LES EXIGENCES AMÉRICAINES
La première Chambre dn tribunal civil de
la Seine vient de rendre son jugement dans
le procès en mainlevée d’opposition intenté
par M. Henry Munroë, banquier de New-
York. à Mme Dolan, couturière à Brookline
(État de Massachusetts).
Le tribunal a débouté M. Munroë de sa de-
mande, de sorte que i’opoosition de Mme
Dolan conserve tons ses effets.
NOTRE RÉPUBLIQUE
La fête du il} juillet a suggéré au
Havre-Eclair un article à la fois cou-
rageux et mélancolique intitulé : Ré-
publique quand même 1 Nous disons
courageux, car notre distingué con-
frère M. Urbain Falaize a quelque
mérite de s’affirmer « républicain » au
milieu d'un parti comptant tant de
gens qui ne se distinguent que par
leur mépris des institutions actuelles
et qui, dès lors, verraient sans déplai-
sir un changement de régime.
L’article est mélancolique aussi car
la République que nous possédons n’est
certes pas celle dont rêve M. Urbain
Falaize et il lui faut passer sur bien
des déceptions subies par son parti
pour rester attaché « quand même »
à l’idée républicaine.
Nous dirons tout de suite que pour
nous aussi tout n’est pas pour le mieux
dans la meilleure des Républiques ig
nous serions vraiment trop aveugles,
trop naïfs ou trop peu exigeants pour
être satisfaits de ce qui est. Nous aussi,
tout comme le Havre-Eclair, nous vou-
lons une France mieux gardée contre
les périls de l’alcoolisme et de la dépo-
pulation, plus prompte à réaliser la
justice sociale, plus libérale à l’inté-
rieur et plus forte à l’extérieur. Nous
aussi, nous venons d’être douloureuse-
ment émus d’apprendre la pénurie de
notre matériel de guerre paraissant
prouver que l’Etat-Major n’a pas été
à là hauteur du sacrifice qu’il a de-
mandé à la nation ; certes, nous vou-
drions être « mieux défendus et mieux <
gouvernés » pour reprendre, en les
corrigeant, les mots d’un Clémenceau
aigri, mais ce que nous désirons ne
nous fait pas médire de ce que nous
avons.
La République n’est pas une pana-
cée universelle qui devrait, d’un jour
à l’autre rendre tous les hommes ver-
tueux et elle se heurte évidemment
aux difficultés qui se rencontrent dans
d'autres Etats ; mais, au milieu des
ipiperfections inéviùables à tout cm qui: t
tmwjuhiam, être a ctêjèffëâüsé assez? ■
de progrès pour que nous lui soyons
reconnaissants et pour que nous envi-
sagions l’avenir avec optimisme. Nous
ne disons pas « République quand
même », nous disons ; « République
toujours t ».
Cela indique déjà comment notre
république diffère de celle du Havre
Eclair, mais tloas voudrions préciser
encore les choses, sans esprit de polé-
mique, d’ailleurs, et seulement pour
mettre de la clarté entre nos partis.
M. Urbain Falaise nous a reproché
dans un article récent de lui refuser
le titre de républicain ; nous ne pour-
rions plus le faire après sa profession
de foi d’hier, mais en réalité, nous
n’avons jamais songé à l’exclure de la
République, bien que l’Action libérale,
nous l’avons dit, soit le rejuge dei
beaucoup d’adversaires du régime.
Nous sommes convaincus qu’il n’est
pas sérieusement question d’une res-
tauration monarchique ou impériale ;
ce dont il s agit c’est d'une République
catholique et. nous ne croyons pas
nous tromper en pensant que notre
confrère est un des protagonistes de
ce régime.
Qu’il nous permette donc de lui
dire que si nous apprécions le répu-
blicain qu’il y a en lui, que si nous
respectons le catholique qu'il est, par
contre, nous nous séparons irrémédia-
blement du républicain-catholique,
avec un trait d’union. Sans doute, il
est possible d'être bon républicain
tout en étant bon catholique dans le
privé, mais le parti catholique veut
autre chose, il tend à faire dominer
l’Eglise dans la République.
Le régime républicain s’est, il est
vrai, au cours des siècles adapté à des
formes bien différentes et pas toujours
libérales ; le monde a connu des ré-
publiques théoçratiques qui montrent
la possibilité d’une république catholi-
que, mais la République issue de là
Révolution que nous venons de célé-
brer ne laisse pas d’espoir pour une
pareille évolution. La République
française est laïque dans son essence
même et tant qu’on a pas accepté
loyalement et définitivement ce statut
primordial, on s'insurge contre elle,
consciemment ou non.
L’honneur de notre République est
d’avoir introduit, par la laïcité, dans
notre pays où se rencontrent des gens
de toutes croyances et de toutès in-
croyances, une f raternité supérieure à
celle des diverses confessions, puis-
qu’elle ne fait plus aucune distinction
entre les citoyens ; de là découlent
toutes nos institutions. Si l’Eglise re-
prenait à nouveau une part prépondé-
rantedans l’Etat, elle ne pourrait pas
ne pas dresser à nouveau des barriè-
res au milieu de la nation ; sa mission
séculaire est de dominer et c'est pour-
quoi, d’ailleurs, elle crie à la persécu-
cution dès qu’elle n’est plus maîtresse;
on ne pourrait lui demander, sans
qu’elle se renie elle-même, de traiter
sur un pied d'égalité les fidèles, les
dissidents et les impies.
fl Jusqu'au jour où l’on nous prouvera
que la république catholique peut être
laïque, nous nous méfierons donc irré-
ductiblement l
CASPAR JORDAN.
EH ANGLETERRE
la QùBstlop du Home Rule
La Chambre des lords a abordé mardi la
discussion, en troisième lecture, du bill d’a-
mendement du Home Rule.
Lord Crewe, au nom du ministère, a re-
proché à l’opposition d’avoir acera la portée
des propositions du gouvernement, sans
s’occuper de la situation qni serait faite aux
arrondissements catholiques de fUlster.
Les arrondissements nationalistes catholiques
ont, dit-il, autant le droit de soulever des critiques
à l'égard du gouvernement de l’Ulsler, que les
arrondissements protestants en ont de soulever
des objections vis-à-vis du Home Rule.
Lord Crewe critique en détail les amende-
ments apportés par les lords.
Lord ll-msdowne reproche à lord Crewe de
se renfermer dans le biil du gouvernement
et de ne rien Life pour collaborer avec l’op-
position, en vue de trouver un terrain d'eu-
tente.
En tout cas, dit-il, l’exemption permanente de
la province de l’Ulsler du bill du Home Rule est
indispensable si nous vouions nous épargner une
guerre ci vile, ,
La Chambre adopte ensuite, à mains le-
vées, un amendement de lord Dunraven
ajournant l’application du Home Rule jus-
qu’à ce qu’une Commission spéciale ait fait
un rapport snr les relations constitution-
nelles deTUlster avec les autres parties du
royaume.
Lord Morley dit que la Chambre aurait
agi plus honnêtement en repoussant le pro-
jet de bill.
Ainsi s’est terminé la débat. Les lords ont
volé le biii en troisième lecture eUonrievé-
la séance.
CLOTURE D! U SISSIM PillUlEïïlIM
]Le Budget est voté
Impressions de Séance
(H HOnui ÜORHJ3P0.1DANT FAM1CULIBB)
Paris, 1S juillet, j
La Chambre ne pouvait rester étrangère
an mouvement créé par les révélations de M.
Charles Humbert sur la sitnation militaire.
Puisqae le Sénat a voté une enquête laite
par sa Commission de l’armée, il fant que la
Chambre y participe. Sans elle, on ne peut
faire de bonne besogne. Telle est l’opihion
de M. je général Pédoya, qni a pins de con-
fiance dans les lumières du suffrage univer-
sel que dans celles dn suffrage restreint.
M. Viviani, nn peu embarrassé tout d’a-
bord, propose à titre transactionnel d’ad-
joindre à la Commission de l’armée dn Sénat
des délégués de la Commission dn budget et
de la Commission de l’armée de la Chambré,
Les députés acceptent cette solation, mais
les sénatenrs, qui out quelque amour-pro-
pre, l’accepteront-ils anssi ?...
Quelques paroles de bon sens ont été en-
suite dites sur la question par M. André Le-
fèvre et par M. J. Thierry. Ce dernier, faisant
-une ailnsion très visible aux intrigues de M.
Clémenceau, dit qu’il ne fant pas faire de
politique avec la défense nationale, ni avec;
nos relations extérieures.
En outre, M. Clémenceau n’eût pas dû ou-
blier qn’il avait été président dn Conseil et
que son ministre de la guerre était le géné-
ral Picqnart. M. Driant l’a rappelé.
Mais voici le budget retour dn Sénat...-
N’insistons pas sur cette pitoyable navette •
qui s’est produite plusieurs fois dans la jonr- -
née et qne le compte -rendu explique suffi-,
samment. A six henres, alors que la troisiè-
sième séance de la Chambre allait comment
cer, il y avait encore désaccord snr l’article
3 créant une patente des roulottiers et sur
l’article 22 instituant le jugement du mort, se-
lon l’expression pittoresque de M. Jutes Ro-
che. Le Sénat en demandait la disjonction que
la Chambre obstinément refusait.
C'est alors que ia Commission du budget
s’est décidée à faire preuve de sagesse et à
proposé à la Chambre ta disjonction de l’ar-
ticle des rouiottiwrs qui a .été enfin votée.,
malgréTopposition de M. Berry décidément
bien obtiné.
M. Ctémentel, rapporteur général, a en-
suite proposé une rédaction transactionnelle
de l’article 22 tandis que M. Noalens, minis-'
tre des finances, s’engigeait, ponr les reve-
nus dissimulés, de proposer des pénalités
dans le budget de 1915. M. Jaurès lui-même
a accepté ce texte qui a été adopté à mains
levées.
Et puis on a volé une dernière fois l'en-
semble d t budget que l’acceptition du Sénat
a rendu définitive.
M. Poincaré peut maintenant partir pour
la Russie avec M. le président du Conseil. La
session est close.
T. II.
SENAT
Séances du 15 Juillet
(Séance du matin!
I a séance est ouverte à neuf heures, quinze;
sous la' présidence de M. Antonin Dubost.
Le Sénat vote ie projet de loi sur ie port
de Bougie. 1
M. Nouions dépose le projet de loi relatif
aux contributions directes et taxes assimi-
lées de l’exercice 1915.
LE BUDGET DE 1914
M; Aimond, rapporteur général, lit le
rapport sur le budget retour de la Chambre..
La discussion est ouverte.
Chapitre 41 du ministère de l’intérieur;
assistance aux temmes en couches. Le Sénat
maintient le chifire de 5 millions voté pré-
cédemment par ini.
Chapitre 33 du ministère de ('instruction
publique : création de nouvelles chaires an
Collège de France. Le Sénat maintient son
chiffre et rejette ies créations projetées.
Chapitre 45 du ministère du travail : allo-
cations viagères des assurés. Le Sénat main-
tient son chiffré.
Chapitre 27 : encouragement à l’agricul-
ture. Le Sénat maintient son chiffre.
Les décisions de ia Chambre sur d’antres
Chapitres sont adoptées. -
Le Sénat maintient la disjonction des arti-
cles 3 (taxe sur les roulottiers), et 4 (taxe
sur lés collectivités exerçant nn commerce
on une industrie).
11 rrjette de nouveau l’article 22. (Contrôle
pour l'impôt sur ie revenu au décès d’un
contribuable). Il maintient ia disjonction des
articles relatifs aux taxes successorales et de
l’article relatif au droit, d'enregistrement sur
ies ventes de meubles.
Il accepte, par transaction, l’article 73 voté
par ia Chambre snr le reclassement des ins-
tituteurs.
L’ensemble est voté à l’unanimité de 263
votants.
Le Sénat adopte le projet de loi snr les
quatre contributions directes à i’unanimitâ
de 280 votants.
Le Sénat adopte un projet de loi concer-
nant la Cour d’appel d’une Chambre à ia
Conr de Douai.
M. Sarraut proteste contre la suppression
de ia nouvelle Chambre dont la création à ia
Cour de Toulouse était prévue primitivement
au projet.
Le projet de loi est adopté.
Le Séuats’ajoume à deux heures et demie,
(Séance de l’après-midi)
M. Aimond, rapporteur, fait connaître la ;
décision de la Commission des finances ; en
ce qui concerne les trois seuls articles de la
loi au finances, sur lesquels il y a contesta-
tion entre les deux Chambres, elle maintient
ia disjonction de l’article 3 sur les roulot-
tiers ; puis' potir l’article 22 (taxe au décès
ou jugement des morts), elle propose non
plus le rejet pur et simple, mais la disjonc-
tion et le renvoi à la Co m m i ssipa, épeciaia
chargée d’examiner la question^cfe Ta sai-
sine. ; X'.' ï
E le reprend enfin ta rédaction pour l’ar-
ticle 5 (contributions directes),' IA ,discussion
est ouverte.
Le Sénat disjoint l’article 3 ; il adopte l’ar-
ticle 5 dans ie texte de la Commission/
L’ensemble est adopté à l’unanimité de 269
votants.
La séance est de nouveau suspendue jus-
qu’à quatre heures et demie.
La séance est reprise à cinq heures et
demie,
M. le Ministre des finances dépose et lit
le projet de budget de 1914.
M le Rapporteur général dépose et lit le
rapport sur ce projet.
i,a Commission des finances propose de
maintenir les précédentes décisions du Sénat.
(Applaudissements).
L'urgence est déclarée. La discussion im-
médiate e.st ordonnée.
Article 3 (patente des roulottiers).
M. Louis Martin de tiande le vote de Far-
ticte que la Commission propose de disjoin-
dre. Il tait appel aux sentiments de conci-
liation dij Sénat.
M ie Rapporteur général : La Commis-
sion main lient sa proposition de disjonction.
Les gestes de conciliation ont toujours été
faits dans cette Assemblée ; ils n’ont pas pro-
duit de résultat.
L’ù'rt ce 3 est disjoint.
L’article 5 (contributions directes) est
adopté avec le texte de la Commission)^
Article 22 (impôt sur le revenu, contrôle
au décès).
La Commission propose la disjonction et
le renvoi à une Commission spéciale.
M. le rapporteur général : Je répète que
le Sénat est piêt à nommer dès la rentrée
une Commission spéciale chargée de recher-
cher les moyens d’éviter toute évasion fis-
cale, aussi bien pour ce qui est des valeurs
Dernière Heure i
PARIS. TROIS HEURES MATIN
i DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
I.GNHRE8, 15 Juillet. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSR -BAISSB
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
tq 14 juillet 1914.
NEW-YORK, 13 JUILLET
Cotons t juillet, baisse 10 points ; août,
baisse 15 points ; octobre, baisse 12 points ;
janvier, baisse 14 points. — Soutenu.
Calés t hausse 12 à 17 points..
NEW-YORK;- 1 S JUILLET
i / ■ t. ic ion t. fticmiu
Enivre Standard disp. 13 55 15 55
— septembre.... 13 60 13 60
Imalgamat. Cop... 69 3 8 69 7 8
ïfer 14 75 14 75
CHICAGO. 13 JUILLET
C. DU JOUR ' 'ï. PB.ECB1'
Blé sur....'.. Septembre 77 3 4 76 7 8
„ — Décembre 80 3 4 79 3 4
Maïs sur Septembre 67 1/8 66 1 8
— Décembre 67 1 8 86 3 8
Saindoux sur. Septembre 10 40 10 40
1 Octobre ,, 1Q 42 10 42
LE VOYAGE
de M. Poincaré en Russie
Le Président de la République est parti
cette nuit
M. Poincaré, accompagné de M. Viviani,
est paf'ti à minuit pour Dunkerque où ii
s’embarquera pour se rendre en Rassie.
CONSEIL DES MINISTRES
Un Conseil des ministres a été tenu hier
soir à 8 h. 1/2, L l’Elysée, sous ia présidence
de M. Raymond Poincaré.
M. Viviani a fait part à ses collègues de la
situation extérieure.
Le président de laxRépnbliqne a signé un
décret confiant l’intérim de la présidence du
Conseil et da ministère des affaires étrangè-
res à M. Bienvenu-Martin, garde des sceaux,
pendant l’absence de M. Viviani.
Le reste de la séance a été consacré à l’ex-
pédition des affaires courantes.
Le prochain Conseil aura lien samedi i*r
août, au retour de M. Poincaré.
MORT DU GÉNÉRAL SILVESTRE
Le général Siivestre, inspecteur de l’ar-
mée de place et de siège, est décédé hier à
Paris.
EXÉCUTION CAPITALE
L’exécution capitale du nommé Doucet,
condamné à mort par ia Conr d’assises d'In-
dre-et-Loire, pour assassinat et voU quali-
fiés, aura lieu vendredi A Tours.
LE MATÉRIEL DÉ QUERRE
Les députés désignés pour se joindre à la
Commission Sénatoriale de l’armée
La Commission de l'armée s’est réunie
afin de nommer cinq de ses membres pour
être adjoints à ia Commission sénatoriale de
l’armée chargée de faire un rapport sur le
matériel de guerre.
Ont été désignés : MM. Girod, Trégnier,
Jaurès, Accarabran, général Pedoya.
Voici quelques' renseignements sur la
séance de la Commission :
Dès le commencement de la séance, M.
Jaurès proposa de désigner tout d’abord
pour deux sièges à pourvoir le général Pe-
doya et M.'Benazet, c’est-à-dire le présidant
de la Commission et le rapporteur générai
des crédits de ia-guerre. Mais plusieurs des
membres troisannistes présents protestè-
rent.
M. Tardien, notamment, fit observer
qu’une semblable manière de faire était con-
traire à l’usage et qu’il y avait lieu de pro-
céder à un scrutin.
La majorité de la Commission à ce mo-
ment-là iroisanniste, se rangea à son avis.
Mais au moment où le scrutin s’ouvrait,
plusieurs députés deuxannistes arrivèrent et
déplaçant la majorité, donnèrent an vote les
résultats attendus qu’on a pu lire plus haut,
c’est-à-dire cmq commissaires élus, deuxan-
niste.
LA COMMISSION DU BUDGET
Le budget de 1914 vient d’être voté et celui
de 1915 a été aussitôt après déposé sur le
bureau de la Chambre.
Sans perdra de temps, la Commission du
budget s’est réunie à l’issue de L séance
pour nommer son rapporteur général, M.
Clémente! ne voùlaut pas conserver ses
fonctions.
La Commission a désigné comme rappor-
teur général M. Métin. Elle a maintenu dans
leurs fonc ions ies rapporteurs précédents.
. £Ue a désigné MM. Lefèvre. Métia, Bes-
nard, Thomas et Morel pour contrôler l’em-
ploi des crédits de ia, guerre, et MM. liesse,
Bienaioié, Denys Cochin, Rodet et Godait
po:ir contrôler les crédits de la mariné.
Pour IVtode du matériel de guerre, elle a
désigné MM. Cochery et Clémçntel et pour la
marine MM. Jastin Godart et Klotz.
LE CONGRÈS SOCIALISTE
La plupart des élus parlementaires ont as-
sisté a la réunion du Congrès socialiste tenu
hier après-midi.
M. Vaillant, député de la Seine, a fait le
procè» des armements à outrance. Il a rap-
pelé les horreurs de la guerre et a dit que le
socialisme était assez puissant pour en pré--
venir le retour. Il a exprimé ie voeu que le
prochain Congrès de Vienne trouve une
formule permettant l’accord et fortifiant la
puissance d’action de l’Internationale.
M. Jaurès s’est associé aux déclarations
deM. Vaillant. Ii a ajouté que le proléta-
riat avait maintenant des moyens pour ex
primer sa volonté : la cassation du travail,
la grève générale.
Après avoir exposé la sitnation en Angle-
terre, en France et en Allem .gne, l’oroteur
a dit qn’ii (allait que Faction soit concertée
d’avance contre la guerre.
M. Marcel Sembat dit que la motion que
l’on proposera à Vienne n’aura tonie sa
portée que si elle est unanimement accep-
tée.
M. Jules Gnesdé exprime l’opinion que ja-
mais les socialistes allemands n’accepteront
l’idée de l’insurrection.
M. Hervé se déclare onposé à une grève
générale et à l’insurrection. Il dit que les
socialistes doivent se cantonner dans la mé-
thode réformiste et tenter le rapprochement
franco-allemand, mais ce rapprochement ne
sera possible que si une amelioration sensi-
ble se produit diins la situation de FAisacé-
Loi-pine. Il faut donc faire une campagne
povlr l’autonomie.
C’est aux socialistes allemands et français
d’avoir le courage de trancher pacifiquement
la question.
Le Congrès continuera ses travaux au-
jourd’hui.
MARCHAND DE FAUX TABLEAUX
M. Corne, juge d’instruction, vient de ren-
voyer devant le Tribunal correctionnel, sous
l'Inculpation d’escroquerie, le nommé Louis
Auclair, 24 ans, qui fabriquait des dessins
qu’il signait « Forain » ou « Willette » et qu’il
vendait ensuite à des marchands de ta-
bleaux.
LE VOYAGE GE LA REINE RANAVALO
MARSEILLE — L’ex-reine de Madagascar,
Rmavaiô, est arrivée d’Alger ; elle parlira
vendredi pour Grenoble.
UNE ESPIONNE
TOULON. — La femme Xma, soupçonnée
d'espionnage* vient d’être placée dans une
maison de Ranté, car elie est atteinte de
fievre typhoïde.
Cette femme, qui est d’origine polonaise,
parie pluéieufs langues.
Des recherches sont effectuées dans plu-
sieurs villes des environs, car on est con-
vaincu que cette femme a des complices.
Elle est, en outre, accusée d’escroque-
ries. _
UN BEAU VOYAGE AÉRIEN
TROYES. — Le ballon Auhe, piloté par M.
Darsouval, avec trois passagers, est parti de
Romilly-sur-Seine et, après avoir fait escale
à Fontvannes pour prendre un nouveau
passager, a atterri à Giffaumont, dans la
Marne.
L’aérostat a tenn l’air pendant 16 h. 40 et;
a atteint l’attitude de 4,000 mètres.
L’ÉTAT DU COUREUR BUYSSE
NICE.—L’état du coureur Marcel Buysse,
blesse dans l’accident de motocyclette au
cours de l’étape Marseille-Nice, s’est légère-
ment amélioré.
Les médecins, toutefois, n’osent encore se
prononcer car l’on craint que Buysse ne
perde la vue,
L’OCCUPATION DU MAROC
CASABLANCA, 14 juillet. — Le général Lyan-
tey présidant le banquet de la colonie fran-
çaise, a déclaré que Fon pouvait envisager
aujourd’hui dans un délai très rapproché
l’occupation totale du vaste empire maro-
cain.
Derrière le mur de nos troupes, toutes les
régions seront désormais assurées d’uns en-
tière securité.
Le remède à la crise de décroissance qne
subit actuellement le Maroc est dans l’exécn-
tion des grands travaux publics.
Le générai Lyautey a donné l’assurance
qu’il metira toutes Ees forces à poursuivre
l’exécution rapide da la construction des
routes, la mise en état des ports de Mogador
et de Mazagran.
Il espère la consîruclion prochaine de lï
voie férrée de Tanger à Fez.
. LA SITUATION EN ALBANIE
DÜRAZZO. — Des bandés serbes auraient
pénétré près de Stavora, en territoire alba-
nais et auraient commencé les opération*
contre Elbassan.
LES ÉVÉNEMENTS DU MEXIQUE
MEXICO.—On annonce officiellement que
le général Huerta remettra sa démission au
Congrès, cet après-midi, à 4 henres et que
M. Carbajd le remplacera.
WASHINGTON. — Lé frère Clément, des éco-
les chrétiennes de Zacaterasa télégraphié au
président Wilson que le directeur et le frèr*
inspecteur de l’Ecole ont été assassinés el
que onze autres frères, tous français, ont
été emprisonnés.
Le frère Clément demande au président
Wtison de prendre des mesures pour assurer
la libération des frères retenus prisonnier*
et pour prévenir le retour de faits serablit*
blés dans les villes où l’ordre des frères <Î9|
écoles chrétiennes possède des écoles, no-
tamment à S dùllo. . "Z/
- Le même télégramme a été adressean gom
vernement français.
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