Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juillet 1914 14 juillet 1914
Description : 1914/07/14 (A34,N12029). 1914/07/14 (A34,N12029).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172195q
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Variétés Economiques et Politiques
Sait Lake City,
ta Ville Sainte des Mentions
Sait Lake City (Utah), le 20 juin 1914.
Bien que relativement récente (1817) la
fondation de Sait Lake City a un caractère
légendaire qui frappe l’imagination.
■ Joseph Smith, premier prophète du Mor-
monisme, avait organisé, vers 1830,
l’« Eglise des saints des derniers jours»
en communauté spéciale. Se réclamant
d’une révélation divine, il*- avait attiré au-
tour de lui un grand nombre de disciples.
Avec leur concours, il avait fondé, dans
l’Est des Etats-Unis, une ville appelée par
lui Independence. Mais les Mormons, en
butte à une, persécution qui ne se lassait
pas, se virent foreés d’émigrer. Ils se reti-
rèrent successivement à Far-West, puis à
(S'auvoo, sur les bords du Mississipi, où ils
édifièrent une cité qui compta jusqu’à
15,000 habitants.
Là mèmè iis ne purent rester. Smith,
condamné par la justice américaine pour
je ne sais quel méfait, fut assailli et assas-
siné dans sa prison par une populace fu-
rieuse. C’est alors que son successeur,
comme chef de l’Eglise des Mormons,
Brigham Young, décida de conduire la
communauté ën dehors des frontières qui
étaient alors celles dès Etats-Unis.
: Sous sa direction, le peuple des « Saints
des derniers jours » s’enfonça vers l’Ouest,
à la recherche de la liberté. Comme dans
les migrations bibliques, ils marchaient à,
la recherche d’un nouveau Chanaan. Nou-
veau Moïse, Brigham Young présidait à ce-
grand et presque anachronique mouvement
d’hommes.
i, L’Ouest américain, encore peuplé d’in-
diens sauvages, était désert et stérile. Après;
de longues semaines de marche daus la
prairie, les « saints * rencontrèrent les
Montagnes Rocheuses. Soutenus simple-
ment par la foi et le désir ardent de s’éloi-
gner des hommes, ces pionniers héroïques
s’y engagèrent. Or, un beau jour (c’était en
1847), l’avantgarde dé l# Mormons gui-
dée par Young déboucha dajis le vaste J>as-.
sin du Grand Lac Salé. Le chef, dans une"
illumination soudaine,- y vit pour les siens
la terre promise cherchée : Sait Lake City
était fondée. Hanté par les souvenfrsbibli-
qües, Young avait nommé mont Nébo une;
haute montagne qui dominait la plaine,
pétait du mont Nébo, près de la mer Morte,
que Moïse avait contemplé ce pays de Cha-
naan, dont Dieu lui avait interdit l’entrée.
Cette histoire de la fondation de Sait
Lake City est romantique. Tout contribue
3u reste à rendre prestigieuse l’arrivée du
Voyageur dans la capitale des Mormons. Le
jphemin de fer a traversé pendant des
heures et presque des journées d’intermi-
pables montagnes désertiques où Brigham
Young, s’il l’eût connue, eût trouvé une
(étonnante ressemblance avec la Terre Sain-
te : Chaos de rochers rouges, végétation
'saharienne, cieux implacables sous un so-
leil de feu. Et voici qu’au sortir d’une gor-
ge stérile et dessécîiée s’ouvre la plaine
intérieure la plus magnifique qui se puisse
ÏTêveî, plaine entourée d’un immense cirque
de montagnes neigeuses, avec au fond à
l’ouest le miroir bleu du Grand Lac Salé.
' Sait Lake City, qui abrite aujourd’hui
plus de 100,000 habitants, a, dans ce cadre
superbe, tout le charme d'une oasis. Com-
ble Damas, qu’elle rappelle à plus d’un
égard, c’est une oasis de haute altitude,
«me oasis de peupliers, dont la verdure
étonnamment fraîche fait contraste avec la
sécheresse toute africaine des montagnes
voisines qui la surplombent. Remarquable-
ment dessinées, les rues, larges comme des
boulevards, sont toutes plantées d’arbres,
et les maisons, dans les quartiers de rési-
dences, sont entourées de gazons, leurs
jardins sans murs ni haies appartiennent à
tous. On dirait un grand parc, parc d’au-
tant plus ' séduisant qu’au bout des rues,
apparaît, tout proche, le désert, sous forme
d’âpres montagnes ensoleillées.
Les Mormons, qui fuyaient leurs persé-
cuteurs, eussent voulu n’être jamais re-
joints par la civilisation. Espoir irréalisa-
ble ! Ils figurent aujourd’hui parmi les
Etals de l’Union américaine. Mais quelque
insistance qu’on ait miseà les courber sous
la règle commune, les fils des « Saints des
derniers jours » ont conservé jusqu’aujour-
d’hui toutes leurs traditions et notamment
la plus frappante; la polygamie. Certes, la
loi civile ne reconnaît pas les mariages
multiples, mais ils existent -en fait dans
l'État d’Utah. Les Mormons tiennent pas-
sionnément à cette coutume qu’ilg préten-
dent inspirée de la Bible.
N’allez du reste pas vous imaginer une
Eglise mourante, un simple souvènir d’un
passé presque disparu ! Non, l’Eglise des :
Mormons est vivace. Non contenté de se
maintenir, elle envoie des missionnaires
jusqu’en Europe. La visite du Temple
block, h Sait Lake City, laisse une forte im-
pression de puissance religieuse et de ri-
chesse matérielle. Ce bloclt, vaste terrain
carré compris entre quatre jues qui s’en-
trecroisent, contient les édifices sacrés et
essentiels du Mormonisme.
Voici d’abord le Temple, réservé aux ini-
tiés et que ni les simples touristes, ni mê-
me tous les Mormons fie peuvent visiter.
C’est tiné église de style néo gothique^ as-
sez quelconque, consacrée à l’ordination
des prêtres et au baptême des morts, rite
particulier aux Mormons.
Voici ensuite le fameux Tabernacle, où
se tiennent le culte ordinaire et les assem-
blées religieuses. C’est un énorme édifice,
de forme ovale, long de 76 mètres, large de
45, haut de 21, dont le toit bombé, pareil à
une carapace de tortue, repose sur 44 pi-
liers de grès. J’ài visité, eu tous pays, bien
des églises de tous cultes, mais je n’avais
=jèHÔafc» va*F édifice religieux qui ressemBïïft ‘
à celui-ci.
Il est d’un type intermédiaire entre je ne
sais quelle synagogue monstre et je ne sais
quel immense temple réformé. Il s’en dé-,
gage une singulière atmosphère de foi
simple, puissante, un peu étrange et un
peu bornée, Et malgré soi, l’on s’étonne que
ce soit le Nouveau Monde qui ait produit
cela 1
En effet, si par leur origine religieuse les
Mormons appartiennent aux plus vieilles
traditions bibliques, c’est dans la plus
jeune et la plus progressive des nations
qu’ils vivent et prospèrent aujourd’hui.Leur
cité reflète ce contraste étrange. En sortant
du Tabernacle, que vois-je ? Des buildings
dé 20 étages-(possédés du reste par les Mor-
mons), des rues bruissantes d’activité,.par-;
courues de cars rapides.Puis.si, par cette fin
d’une journée spendide, je regarde à l’horizon
que vois-je encore ? une ligne merveilleuse
de montagnes magnifiquement désertes et
sereines, que je ne puis qualifier autrement
que de bibliques et qui apparentent ce pays-
si moderne du Far-West aux plus gran-
dioses paysages de l’Orient hébraïque et
chrétien.
En traversant les Montagnes Rocheuses,
je ne pensais vraiment pas y retrouver une
sorte de nouvelle Terre-Sainte. .
ANDRÉ SIEGFRIED.
L1 (MURE VOTE LE BUDGET
Impressions de Séance
(DI ROm OORRMPOKDANT FAKflCUUBB]
Paris, 13 juillet.
Dès la première heure, la Chambre a don-
né l’impression qu'elle voulait en finir ce
soir, non pas entièrement, ce qui serait trop
beau, mais avec la seconde discussion du
budget qu’elle doit envoyer an Sénat.
Celui-ci aura la liberté d’examiner le jour
du 14 juillet, fête nationale, les nombreuses
modifications apportées à son texte. Les uns
prétendent qu’il a fermement l’intention de
s’y refuser, mais les autres assurent qu’il
cédera comme toujours. Nous verrous qni a
raison.
Ce matin, la Chambre a adopté un amen-
dement de M. Joseph Thierry, dit de conci-
liation. Cet amendement est sur l'article 19.
Le contrôleur pourra rectifier la déclara-
tion, mais après avoir invité lé contribuable
à fournir les justifications utiles au sujet des
rédactions qu’il demande.
N’est ce pas là une des formes de là décla-
ration contrôlée ?... Cela n'empêche pas le
gouvernement et ia commission de déclarer
qu’elle n’existe pas. Ou n’est pas étonné que
les socialistes aient accepté cet amendement
qui répond à leurs désirs,
Les autres amendements développés dans
la matinée ont été repoussés. M. Jaurès lui-
même n’a pas réussi à obtenir la suppres-
sion des maxima prévus par le Sénat et an-
dessus desquels la taxation n’a pas été
faite. - --v '
Dans l’après-midi, après avoir entendq
l'éloge prononcé par M. Deschanel deM.
Cloarec, député décédé de Morlaix, la Cham-
bre a examiné des amondemenis de M. Poi-
rier de' Narçay et de M. drÀubigny auxquels
elle a fait un accueil plutôt froid.
ta bataille n’a été vive que sur l’amende-
ment de M. Bonnevay demandant la sup-
pression de l'article 22 qui poursuit les
fausses déclarations jusque chez les héri-
tiers.
Û’aprèî l’article 22 l’Etat recouvrera après
le décès un cinquième du revenu dissimulé,
taxe spéciale très dare et qui, selon les cir-
constances, peut devenir une véritable ini-
quité,
' M. Landry, auteur de L’article 22, M. Senï-
Étfcrt, au nom des socialistes; déclarent cet ar-
ticle indispensable tandis que le gouverne-
ment accepte ie contrôle, mais non la pé-
. nafité.
' L’amendement de M. Bonnevay obtient
225 voix contre 3,30.
. Ou met encore plus d’une heure à en finir
avec les derniers articles de la loi de finan-
ças qui comprennent l’impôt sur le revenu,
puis la Commission propose de reprendre
les articles 29 â 35 qui ont été disjoints par
le Sénat.
La Chambre lui donna satisfaction et i'on
termine aiusi la loi de finances.
Divers députés expliquent ensuite leur vote
pour ou contre l’impôt sur le revenu.
*
* * . -
Le Sénat se réunit à onze be mes et fei nt
de s’intéresser à la con vention relative à l’é-
tablissement d’une statistique commerciale i
internationale, puis il se passionne pour la
délimitation de l’Albanie et décide patrioti-
quement d’agrandir le port de Bougie. En
réalité il attend le budget, mais la Chambre
néglige de le lui renvoyer. Nos honorables
ver^ midi décident d’aller déjeuner. A trois
heures, M. Aimond arrive avec un projet.
Uu moment l’Assemblée tressaille. Mais ce
n’est qu’nne demande de crédits supplémen-
taires. II s’agit de la gontte d’eau de 17 mil-
lions, destinés à payer la garantie d’intérêt
des chemins de fer et à divers nsages de sco-
larité.
Puis M. Charles Humbert commence à
parler des dépenses non renouvelables en
vue de pourvoir à la défense nationale. M.
Charles Humbert tient nn langage patrioti-
que et documenté ; il est vrai qn’il est rap-
porteur de la Commission de l’armée. Il ré-
vèle notamment, à la Haute-Assemblée, qne
notre outillage d’artiiierie a besoin d’être re-
nouvelé et que nos forts de l’Est sont insuffi-
samment défendus. Ses déclarations fout une
vive impression sur le Sénat et M. Ciémen-
ceau s’associe à M. Humbert pour demander
l’ajournement du vote, ce que le Gouverne-
ment accepte.
Cette décision cause une grande émotion,.
Le Sénat semble maintenant décidé à ne se
séparer que lorsque le Gouvernement aura
pris toute# les mesures nécessaires à assurer
la défense nationale.
Voici maintenant le bifdget au second
plan, mais nous ne blâmerons pas la Haute-
Assemblée de S8S patriotiques préoccupa-
tions.
Le Sénat suspend sa séance à 7 h. 1/2, tout
en décidant en principe de siéger demain.
,, T, H. .
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du, 13 juillet
(Séance du matin)
L'IMPOT SUR LE REVENU
La Chambre a discuté et a Adopté sous la
présidence de M. Justin Godard, les arti-
cles 19 et 20 et s’etit arrêtée à l’article 2i. Ces
articles traitent de la vérification de la dé-
-Ci ira lion faite par le contribuable. Ils ont
donné lieu â une très longue discussion sou-
tenue notamment par M. Jaurès, par le rap-
porteur général et par te ministre des finan-
ces sur ce que l’on doit entendre par a les
éléments certains » qni servent de base à la
vérification des déclarations des contri-
buables.
Uu amendement de M. Jaurès combattu
par le rapporteurgénéral et par le ministre
aos finances a été repoussé par 410 voix con-
tre 155.
(Séance de l’après-midi)
Mort d’un Député
La prësident-M. Paul Deschanel, annon-
ce la mort et fiait.J’éioge de MXÎloaŸec, dé-
puté de la premièl'e circonscriptlOh de Mor-
iaix (Finistère).
Vote de Crédits
La Chambre vote sans débat à l'unanimité
de 529 votants un crédit extraordinaire d8
4.564.368 francs pour venir en aideaux agri-
culteurs victimes des intempéries.
Elle vote de même :
1° A l’unanimité de 488 votants un crédit
de 28i 632 francs po ,ir dépenses afférentes
aux 'oeuvres scolaires françaises à Tanger ;
2° A l’unanimité de 427 votants un crédit
de 362 300 francs pour las opérations de dé-
limitation de la Libye d’une part, et de l’Al-
gérie, de l’Afrique occidentale française ët
de l’Afrique .'équatoriale-'française d’autre
p?.tt, :/■ i, 't .
LA LOI DE FINANCES
L’Impôt sur le Revenu
L’ordre du jour appelle la suite des arti-
cles de la loi de finances relatifs à l’impôt
sur le revenu.
La Chambre adopte sans débat les deux
paragraphes de l’article 19, fixant, à défaut
d’éléments certains, les maxima de revenu
imposable :
4» Pour les propriétés bâties et non bâties,
au revenu net servant de base à la contribu-
tion foncière.
2» Pour les bénéfices agricoles, à la moitié
de, la valeur locative des terres exploitées.
tTn troisième paragraphe fixe ces maxima
eu ce qui touche les professions assujetties à la
patente à une somme égale à 30 lois le,prin-
cipal de la patente.
M, Poirier de Narçay propose de dire:
La Kermesse des Colonies Scalaires de Vacances
Photo et Cliché Petit Havre
ËxorolosB de gymnastique pas un groupe d'enfante
(Voir l'Article en Chronique locale)
pouf toutes les professions, Sociétés anony-
mes ou autres assujetties, etc., le reste
comme au texte de la Commission.
L'amendement est renvoyé à la Commis-
sion.
M. Bonnevay propose la suppression de
l’article 22.
M. le Président consulte la Chambre sur
l’amendement de M. Bonnevay.
A la majorité de 330 voix contre 225 sur
553 votants, l’amendement n’est pas adopté.
M. Lofas demande une modification de
rédaction du premier alinéa.
M. le Rapporteur Général accepte.
Le paragraphe ainsi modifié est adopté.,
M. Drelon présente l’amendement sui-
vant :
Rédiger ainsi le deuxième paragraphe de
cet article :
cTl/teJCCédenî du: revenu ainsi- établi et ré-
duit par rapport au revenu imposé cette
dernière fois dônne lieu à la perception
d’une taxe spéciale égale à dix fois le mon-
tant de l’impôt éludé par fausse déclara-
tion ». -
L’amendement n’est pas adopté.
M. Paul Morel présente un amendement
ayant pour but d’intercaler les mots sui-
vants : « sauf à en déduire le montant des
pénalités en cours depuis moins de 10 ans,
en application de l’artrcle 20 ».
L’amendement accepté par la Commission
et par le Gouvernement est adopté.
Les deux derniers paragraphes de l’article
22 sont adoptés.
M, Ribeyre développe une disposition ad-
ditionnelle tendant à donner à la taxation
au décès ie caractère d’une reprise et non
celui d’une pénalité, pendant les premières
années d'application de la loi.
M. le rapporteur général dit que la Com-
mission serait disposée à admettre une pé-
riode transitoire donnant à ia taxation au
décès ie caractère d’une pénalité et d’une
reprise.
M. Ribeyre accepte cette proposition.
L’artièle est réservé.
L’article 23 demeure supprimé.
L’article 24 (texte du Sénat) est adopté.
L’article 25 (texte du Sénat) est adopté.
L’article 26 (texte du Sénat) est adopté.
M le Rapporteur général donn8 lecture
de ia rédaction acceptée par la Commission
sur ia disposition additionnelle à l’article
22.
Cette rédaction est adoptée ainsi qüe l’en-
semble de l’article.
L’article 27 (texte du Sénat) est adopté.
A la majorité de 424 voix contre 104 sur
628 votants, l’articie l«r est adopté.
L’article 5 est adopté.
L’article 7 n’a pas été modifié par le Sénat,
L’article 51 est adopté.
A la majorité de 427 voix contre 103 sur
530 votants, l’article 53 (voies et moyens) est
adopté.
L'article 61 (texte du Sénat) est adopté.
L’article 56 (ancien 62) est adopté.
M. Jules Roche a ia parole sur I'enset*-
b le.
II lit une déclaration au nom de ses amis
et an sien.
Ils ont reçu le mandat, comme 318 repré-
sentants de 5 millions d’électeurs de s'op-
poser à tout impôt arbitraire etinquisitôriah
Deux lois distinctes sont confondues sous
l’étiquette unique de loi de finances.
On a refasé ae faire de l'impôt persônnel
global et .progressif sur le revenu l’objet
U.la(Uiute.
L’orateur examine dans quelles conditions
l’impôt sur le revenu a été voté et est payé
dans les pays étrangers. Il déclare que ses
amis et loi, fidèles a la doctrine républicai-
ne, ne peuvent accepter un projet destruc-
teur des garanties du droit chez un peuple
libre.
M. Plichon déclare, au nom de quelques-
uns de ses amis et an sien qu’après avoir
combattu le projet d’impôt sur le revenu, iis
voteront néanmoins le budget.
M. Tardieu déclare que ses amis et lui,
hostiles à l’impôt sur le revenu, voteront
cependant le budget pour assurer le fonc-
tionnement de3 services- publics, des lois
sociales et l’application loyale de ia loi de
3 ans..
M. Thierry expose les conditions dans
lesquelles plusieurs do ses amis et iui s’as-
socieront au vole du bueget.
M. Driant dit qu’il s’abstiendra de voter
une loi qui contient des éléments d’arbi-
traire qui se transformeront en instruments
de tyranie.
M. Galli votera le budget qui pourvoit
aux besoins de la défense nationale et à
l'application de la loi de 3 ans.
Par 385 voix contre J32, l'ensemble du
budget est adopté.
Le Rapporteur général dépose le rapport
sur les quatre contributions et taxes assirni- ?
lées de l’exercice 1915.
La date de la discussion de l’interpellation
de M. Houbé sur les mesures que compts
prendre ie Gouvernement pour protéger les
richesses du sous-sol algérien sera fixée ul-
térieurement.
La séance est levée à 7 h. 40.
Séance aujourd'hui 14 juillet, à 3 h. 30.
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
ï -
NEW-YORK, 1S JUILLET
Coton» t juillet, baisse 2 points ; août,
hausse 3 points ; octobre, hausse 4 points,’
— A peine soatenu.
Calés i baisse 1 à 2 points.
NEW-YORK, 13 JUILLET
. m ion t. nicitnr
Cuivre Standard disp. 15 35 13 60
— septembre.... 13 60 13 65
Ainalaamat. lion... 69 3 8 69 1/8
fer 14 75 14 75
CHICAGO, 13 JUILLET
G. DD JOUR C. PRECSri
Blé Sur...... Septembre 77 »/» 77 7/8
— Décembre 80 »/» 80 7/8
Maïs sur Septembre 67 3/8 68 l< 8
— Décembre 57 l/a 68 1/8
Saindoux sur. Septembre 10 &o 10 30
— Octobre.. 10 43 10 36
p—maf———m———iw—-
A L’ÉLYSÉE
La gàrden party offerte hier après-midi au
palais de l’Elysée par le président de là Ré-
publique et Mme Poincaré a été particuliè-
rement brillante.
Environ six mille personnes y ont assisté.
LÉGION-D’HONNEUR
r.e vice-amiral Berrayer est élevé à la di-
gnité de grand officier de la Légion-d’îlon-
oeur.
LES DISTINCTIONS UNIVERSITAIRES
Officiers d’instruction Publique
Mlle Henriette Lesueur, professeur au
Lycée de jeunes filles dn Havre.
Mme Alice Vitery, chargée de cours au
Lycée de jeunes filles dn Havre.
Officiers d’Académie
M. Henri Bergmann, professeur d’histoire
au Lycée du Havre.
Mlle Hélène Guenot, professeur au Lycée
de jeunes filles du Havre.’
Mlle Germaine d’Ilangcst, professeur d’an-
glais au Lycée du Havre.
Mme Jonotnie, professeur à l’Ecole Supé-
rieure du Havre.
M. Pierre Malard, professeur 6* au Lycée
du Havre.
Mlie Louise Birchon, professeur â l’Ecole
Pratique de filles du Havre.
M. Auguste Le Marée, contremaître à l’Eco-
le Pratique d’industrie du Havre.
APRÈS LA CONDAMNATION D’HANSI
Nous croyons savoir qu’à la suite de la dé-
marche des témoins de MM. de Cassagnac,
M. Fichs, correspondant parisien du Lltal
Anzeiger a constitué pour témoins ses cou-
frères MM. Groci, vice-président de l’Asso-
ciation Syndicale de la Presse étrangère et
correspondant du Carrière de la Sera, de Mi-
lan et M. Stimson, journaliste allemand.
BELFORT. —> Le dessinateur .Hànsi vient
d’arriver «de la Schlucbt. ïfassistera aujour-
d'hui à ia revue d8S troi5pe3 françaises et
très probablement au banuuet du Soavenir
Français.
Explosion d’une Mine
Deux Morts, trois Blessés
Depuis quelque temps, nue section de gé-
nie exécute des manoeuvres d’attaque de for-
teresse au fort de Vitry-Ies-Reims, Des tra-*
vaux avaient été exécutés et le terrain miné/
Hier, tandis qu’on venait de faire sauter une
des mines contenant une charge de deux
mille kilos de pondre, cinq sapeurs, qui ne
s’étaient sans doute pas suffisamment écar-
tés, ont été pris sous un éboulement et as-
phyxiés.
Deux sont morts, les trois autres sont dans
un état grave.
REIMS. — Les deux tués dans l’accident de
mine qui s’est produit hier matin au fort de
Vitry-ies-Reims sont le sergent Fallot, origi-
naire des Vosges et l’adjudaut Fougoux,
d’Angers. \ . . '
C’est eu pénétrant dans les tranchées où
ils croyaient qu’un caporal était resté mal-
gré la sonnerie règlementaire, que les deux
sous-officiers se sentirent incommodés par
les gaz dégagés par l’explosion.
Quand on put leur porter secours, ils
avaient cessé de vivre.
DÉCOUVERTE DE CARTOUCHES
DE DYNAMITE
ROUBAIX. — Lundi matin, un ouvrier nom-
mé Duberquin a trouvé sur le quai de Prest,
eu creusant la berge du canal, une boîte d8
fer-bianc contenant seize cartouches de dy-
namite enveloppées dans des journaux anar-
Cil}S IBS.
Le parquet a ouvert une enquête,
DEUX HORRIBJ-ES TUERIES
Douze Morts
> ORAN. — On a découvert, rue de Mostaga-
nem, cinq cadavres en décomposition : ceux
da capitaine Goué, du 2» étranger , dé sa
femme et de ses trois enfants, an garçon et
deux fillettes.
L’ënquête a établi qu’au cours d’une crise
de démence le capitaine, croyant que sa fa-
mille était tombée aux mains des marocains,
a tué sa, femme et ses trois enfants pour les
empêcher de subir les tortures qu’il redou-
tait pour eux. Revenant ensuite a lui et se
rendant compte de i’horreur de son action,
le capitaine se suicida.
Le capitaine Goué était venu de Frz à Qran
en congé rie coavalesçepce depuis deux
mois. Il avait donné à plusieurs reprises des
signes do déséquilibre mental.
* *
BERGAME. — Un nommé Simon Pianotfa;
50 ans, armé d’an fusil, a tué hier à San
Giovani Bianco, le médecin Morali, puis le
curé Paleni qui soignaient sa belle-mère.
La malade, frappé par ia scène tragique
qui venait de se dérouler à son chevet, est
entrée en agonie.
Pianetta a tué ensuite à leur domicile le
secrétaire de la mairie et sa fille.
Rencontrant sur ia route un employé de
la commune, un cordonnier et le frère de
celui-ci, il les tua également,
Pianetta s’est alors enfui dans la montagne
où de nombreux carabiniers le recherch°nt.
On dit que le meurtrier a agi pour satis-
faire une ancienne rancune,
LES EXPLOITS D’UN FOU
LORIENT. — Le 2« chasseurs, de retour des
manoeuvres, passait à Gner, quand le cava-
lier Mesphon, frappé d’insolation, devint su-
bitement top turieux.
Dégai tant, il frappa et éventra deux che-
vaux, puis s’élança sur ses camarades,c her-
chant à ies fipper â coups de sabre.
Maîtrisé à grand peine, le fou fut trans-
porté à l’hôpital.
LE CONSEIL D’EMPIRE EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG. —-Le Conseil d’Empire
est prorogé au 14 novembre prochain.
ENLEVÉ PAR UN DIRIGEABLE
ROMG — On télégraphie d’Udinè que lé di-
rigeable P-5 avait atterri sur la place d’ar-
mes et était retenu à terre par dix soldats de
cavalerie lorsque survint un coup de vent
qui entraîna le dirigeable.
Neuf soldats lâchèrent les cordes, mais le
dixième fut enlevé à une hauteur de cent
cinquante mètres d’où il retomba sur le sol.
La mort fut instantanée.
Le dirigeable atterrit un peu plus tard
sans incident.
100,000 EXCURSIONNISTES EN PANNE
NEW-YORK. — Une panne s’étant produite
vers minuit aux Usines fournissant la force
motrice électrique, plus de cent mille ex-
cursionnistes (QÎ sont tronvés retenus dans
des trains à Corray Island. Pressés de ren-
trer efiéz eux, les voyageurs ont fait un va-
carme effrayant, réclamant énergiquement
leur transfert à Atlamic City. Ils ont dû at-
tendre plusieurs heures le rétablissement
du courant électrique.
UN BANQUET
en l’Honneur de Djemal Paclia
Le Comité France-Turquie a offert an bois
de Boulogne, nn dîner en l’honneur de
Djemil pacha, ministre de la marine de
l’empire ottoman; président de la section
de Constantinople du Comité.
A l’heure dés toasts, M. Jean Cruppi, dans
un discours très applaudi, a défini le but du
Comité France-Turquie, bat qui consiste à
développer une amitié ancienne, à élargir
ses horizons, a assurer des résultats heureux
dans l’ordre intellectuel, social et économi-
que.
Le ministre de la manne turc a répondu
-• nn’il £4nit Rannanv nt flof do VAiP râtinis
tant d’amis prêts à accorder leur précieux
concours à ia fondation et au développement
d’une oeuvre de paix et d’amitié réciproque »,
Résumant ies impressions de son voyage
en France, Djemal pacln a déclaré à uu as
nos confrères :
■ J’ai assisté, aux manoeuvres de l’armée navale
ot je dois reconnaître qu’elle est supérieure-
ment entraînée, qu’elle est absolument dans la
main de son chef, ce qui fait que tous les efforts
individuels concourent au but commun. C’est
l’oeuvre de l’amiral de Lapeyrère, qui est un en-
traîneur d’hommes et sait avoir une main de fer.
Les exercices m’ont partieulièremeat intéressé :
ies tirs de nuit qui se sont exécutés dans des con-
ditions très défavorables ont été cependant tout à
fait réussis. La formation de votre armée navale
est excellente ; elle est la meilleure qu’on puisse
concevoir ; tous les éléments de force militaire
de puissance au combat sont sous les ordrés d’us
seul chef, qui eü tire tout l’effet utile.
J’ai vu les exercices de vingt cuirassés, de croi-
seurs cuirassés, d’une*quarantaine de contre-tor-
pilleurs et de douze sous-marins, et tout cela ma-
noeuvrant sous le commandement du chef comme
un seul bateau. L’emploi qui est fait des contre-
l'orpitleurs est des plus judicieux ; quant aut
«ms-marins, c’est de i’admir-tion qu’on doit avoii
pour leurs commandants et leurs équipages. Le
personnel s’est adaptés son nouveau milieu. Vos
sous-marins ne sont pas des bateaux qui plongent
occasionnellement, ce sont des poissons vent, agissent, combattent sous [‘eau.
Ces résultats ne s’acquiôrent pas seuls, et U r
fallu pour les réaliser une communauté de vue»
et une uniié d’idées complètes entre le chef, lei
officiers qui commandent les navires et les équi-
pages qui les manoeuvrent. C’est à l’action de
l’amiral de Lapeyrère qu’bn doit d’avoir réuni eu
faisceau toutes les bonnes volontés. Il faut félici-
ter la France d8 son armée navale, dont l’entrai-
nement est remarquable.
Mon voyage avait un double bnf : étudier les
escadres et me rendre compte de la fabricatio»
dès éléments qni les composent, car c’est-de cei
éléments que résulte leur puissance matérielle.
EQ quittant l’année navale, j’ai vu Saint-Ghauionu*
le Creusot, Chalon, et je viens de quitter les
chantiers Augustin Normand. Partout j’ai trouvé
les meilleures méthodes industrielles. On ms
montré les fabrications dans tous leurs détails*
et je puis résumer ainsi mon inspection : 1 indus-
trie française emploie des matières de qualité
supérieure et les utilise au mieux. Mes constata-
tions ont été aussi heureuses sur tes deux points
qui font l’objet de mes études et jo le dirai*
soyez-on sûr
Administrateur • Délégué - Gérait
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Variétés Economiques et Politiques
Sait Lake City,
ta Ville Sainte des Mentions
Sait Lake City (Utah), le 20 juin 1914.
Bien que relativement récente (1817) la
fondation de Sait Lake City a un caractère
légendaire qui frappe l’imagination.
■ Joseph Smith, premier prophète du Mor-
monisme, avait organisé, vers 1830,
l’« Eglise des saints des derniers jours»
en communauté spéciale. Se réclamant
d’une révélation divine, il*- avait attiré au-
tour de lui un grand nombre de disciples.
Avec leur concours, il avait fondé, dans
l’Est des Etats-Unis, une ville appelée par
lui Independence. Mais les Mormons, en
butte à une, persécution qui ne se lassait
pas, se virent foreés d’émigrer. Ils se reti-
rèrent successivement à Far-West, puis à
(S'auvoo, sur les bords du Mississipi, où ils
édifièrent une cité qui compta jusqu’à
15,000 habitants.
Là mèmè iis ne purent rester. Smith,
condamné par la justice américaine pour
je ne sais quel méfait, fut assailli et assas-
siné dans sa prison par une populace fu-
rieuse. C’est alors que son successeur,
comme chef de l’Eglise des Mormons,
Brigham Young, décida de conduire la
communauté ën dehors des frontières qui
étaient alors celles dès Etats-Unis.
: Sous sa direction, le peuple des « Saints
des derniers jours » s’enfonça vers l’Ouest,
à la recherche de la liberté. Comme dans
les migrations bibliques, ils marchaient à,
la recherche d’un nouveau Chanaan. Nou-
veau Moïse, Brigham Young présidait à ce-
grand et presque anachronique mouvement
d’hommes.
i, L’Ouest américain, encore peuplé d’in-
diens sauvages, était désert et stérile. Après;
de longues semaines de marche daus la
prairie, les « saints * rencontrèrent les
Montagnes Rocheuses. Soutenus simple-
ment par la foi et le désir ardent de s’éloi-
gner des hommes, ces pionniers héroïques
s’y engagèrent. Or, un beau jour (c’était en
1847), l’avantgarde dé l# Mormons gui-
dée par Young déboucha dajis le vaste J>as-.
sin du Grand Lac Salé. Le chef, dans une"
illumination soudaine,- y vit pour les siens
la terre promise cherchée : Sait Lake City
était fondée. Hanté par les souvenfrsbibli-
qües, Young avait nommé mont Nébo une;
haute montagne qui dominait la plaine,
pétait du mont Nébo, près de la mer Morte,
que Moïse avait contemplé ce pays de Cha-
naan, dont Dieu lui avait interdit l’entrée.
Cette histoire de la fondation de Sait
Lake City est romantique. Tout contribue
3u reste à rendre prestigieuse l’arrivée du
Voyageur dans la capitale des Mormons. Le
jphemin de fer a traversé pendant des
heures et presque des journées d’intermi-
pables montagnes désertiques où Brigham
Young, s’il l’eût connue, eût trouvé une
(étonnante ressemblance avec la Terre Sain-
te : Chaos de rochers rouges, végétation
'saharienne, cieux implacables sous un so-
leil de feu. Et voici qu’au sortir d’une gor-
ge stérile et dessécîiée s’ouvre la plaine
intérieure la plus magnifique qui se puisse
ÏTêveî, plaine entourée d’un immense cirque
de montagnes neigeuses, avec au fond à
l’ouest le miroir bleu du Grand Lac Salé.
' Sait Lake City, qui abrite aujourd’hui
plus de 100,000 habitants, a, dans ce cadre
superbe, tout le charme d'une oasis. Com-
ble Damas, qu’elle rappelle à plus d’un
égard, c’est une oasis de haute altitude,
«me oasis de peupliers, dont la verdure
étonnamment fraîche fait contraste avec la
sécheresse toute africaine des montagnes
voisines qui la surplombent. Remarquable-
ment dessinées, les rues, larges comme des
boulevards, sont toutes plantées d’arbres,
et les maisons, dans les quartiers de rési-
dences, sont entourées de gazons, leurs
jardins sans murs ni haies appartiennent à
tous. On dirait un grand parc, parc d’au-
tant plus ' séduisant qu’au bout des rues,
apparaît, tout proche, le désert, sous forme
d’âpres montagnes ensoleillées.
Les Mormons, qui fuyaient leurs persé-
cuteurs, eussent voulu n’être jamais re-
joints par la civilisation. Espoir irréalisa-
ble ! Ils figurent aujourd’hui parmi les
Etals de l’Union américaine. Mais quelque
insistance qu’on ait miseà les courber sous
la règle commune, les fils des « Saints des
derniers jours » ont conservé jusqu’aujour-
d’hui toutes leurs traditions et notamment
la plus frappante; la polygamie. Certes, la
loi civile ne reconnaît pas les mariages
multiples, mais ils existent -en fait dans
l'État d’Utah. Les Mormons tiennent pas-
sionnément à cette coutume qu’ilg préten-
dent inspirée de la Bible.
N’allez du reste pas vous imaginer une
Eglise mourante, un simple souvènir d’un
passé presque disparu ! Non, l’Eglise des :
Mormons est vivace. Non contenté de se
maintenir, elle envoie des missionnaires
jusqu’en Europe. La visite du Temple
block, h Sait Lake City, laisse une forte im-
pression de puissance religieuse et de ri-
chesse matérielle. Ce bloclt, vaste terrain
carré compris entre quatre jues qui s’en-
trecroisent, contient les édifices sacrés et
essentiels du Mormonisme.
Voici d’abord le Temple, réservé aux ini-
tiés et que ni les simples touristes, ni mê-
me tous les Mormons fie peuvent visiter.
C’est tiné église de style néo gothique^ as-
sez quelconque, consacrée à l’ordination
des prêtres et au baptême des morts, rite
particulier aux Mormons.
Voici ensuite le fameux Tabernacle, où
se tiennent le culte ordinaire et les assem-
blées religieuses. C’est un énorme édifice,
de forme ovale, long de 76 mètres, large de
45, haut de 21, dont le toit bombé, pareil à
une carapace de tortue, repose sur 44 pi-
liers de grès. J’ài visité, eu tous pays, bien
des églises de tous cultes, mais je n’avais
=jèHÔafc» va*F édifice religieux qui ressemBïïft ‘
à celui-ci.
Il est d’un type intermédiaire entre je ne
sais quelle synagogue monstre et je ne sais
quel immense temple réformé. Il s’en dé-,
gage une singulière atmosphère de foi
simple, puissante, un peu étrange et un
peu bornée, Et malgré soi, l’on s’étonne que
ce soit le Nouveau Monde qui ait produit
cela 1
En effet, si par leur origine religieuse les
Mormons appartiennent aux plus vieilles
traditions bibliques, c’est dans la plus
jeune et la plus progressive des nations
qu’ils vivent et prospèrent aujourd’hui.Leur
cité reflète ce contraste étrange. En sortant
du Tabernacle, que vois-je ? Des buildings
dé 20 étages-(possédés du reste par les Mor-
mons), des rues bruissantes d’activité,.par-;
courues de cars rapides.Puis.si, par cette fin
d’une journée spendide, je regarde à l’horizon
que vois-je encore ? une ligne merveilleuse
de montagnes magnifiquement désertes et
sereines, que je ne puis qualifier autrement
que de bibliques et qui apparentent ce pays-
si moderne du Far-West aux plus gran-
dioses paysages de l’Orient hébraïque et
chrétien.
En traversant les Montagnes Rocheuses,
je ne pensais vraiment pas y retrouver une
sorte de nouvelle Terre-Sainte. .
ANDRÉ SIEGFRIED.
L1 (MURE VOTE LE BUDGET
Impressions de Séance
(DI ROm OORRMPOKDANT FAKflCUUBB]
Paris, 13 juillet.
Dès la première heure, la Chambre a don-
né l’impression qu'elle voulait en finir ce
soir, non pas entièrement, ce qui serait trop
beau, mais avec la seconde discussion du
budget qu’elle doit envoyer an Sénat.
Celui-ci aura la liberté d’examiner le jour
du 14 juillet, fête nationale, les nombreuses
modifications apportées à son texte. Les uns
prétendent qu’il a fermement l’intention de
s’y refuser, mais les autres assurent qu’il
cédera comme toujours. Nous verrous qni a
raison.
Ce matin, la Chambre a adopté un amen-
dement de M. Joseph Thierry, dit de conci-
liation. Cet amendement est sur l'article 19.
Le contrôleur pourra rectifier la déclara-
tion, mais après avoir invité lé contribuable
à fournir les justifications utiles au sujet des
rédactions qu’il demande.
N’est ce pas là une des formes de là décla-
ration contrôlée ?... Cela n'empêche pas le
gouvernement et ia commission de déclarer
qu’elle n’existe pas. Ou n’est pas étonné que
les socialistes aient accepté cet amendement
qui répond à leurs désirs,
Les autres amendements développés dans
la matinée ont été repoussés. M. Jaurès lui-
même n’a pas réussi à obtenir la suppres-
sion des maxima prévus par le Sénat et an-
dessus desquels la taxation n’a pas été
faite. - --v '
Dans l’après-midi, après avoir entendq
l'éloge prononcé par M. Deschanel deM.
Cloarec, député décédé de Morlaix, la Cham-
bre a examiné des amondemenis de M. Poi-
rier de' Narçay et de M. drÀubigny auxquels
elle a fait un accueil plutôt froid.
ta bataille n’a été vive que sur l’amende-
ment de M. Bonnevay demandant la sup-
pression de l'article 22 qui poursuit les
fausses déclarations jusque chez les héri-
tiers.
Û’aprèî l’article 22 l’Etat recouvrera après
le décès un cinquième du revenu dissimulé,
taxe spéciale très dare et qui, selon les cir-
constances, peut devenir une véritable ini-
quité,
' M. Landry, auteur de L’article 22, M. Senï-
Étfcrt, au nom des socialistes; déclarent cet ar-
ticle indispensable tandis que le gouverne-
ment accepte ie contrôle, mais non la pé-
. nafité.
' L’amendement de M. Bonnevay obtient
225 voix contre 3,30.
. Ou met encore plus d’une heure à en finir
avec les derniers articles de la loi de finan-
ças qui comprennent l’impôt sur le revenu,
puis la Commission propose de reprendre
les articles 29 â 35 qui ont été disjoints par
le Sénat.
La Chambre lui donna satisfaction et i'on
termine aiusi la loi de finances.
Divers députés expliquent ensuite leur vote
pour ou contre l’impôt sur le revenu.
*
* * . -
Le Sénat se réunit à onze be mes et fei nt
de s’intéresser à la con vention relative à l’é-
tablissement d’une statistique commerciale i
internationale, puis il se passionne pour la
délimitation de l’Albanie et décide patrioti-
quement d’agrandir le port de Bougie. En
réalité il attend le budget, mais la Chambre
néglige de le lui renvoyer. Nos honorables
ver^ midi décident d’aller déjeuner. A trois
heures, M. Aimond arrive avec un projet.
Uu moment l’Assemblée tressaille. Mais ce
n’est qu’nne demande de crédits supplémen-
taires. II s’agit de la gontte d’eau de 17 mil-
lions, destinés à payer la garantie d’intérêt
des chemins de fer et à divers nsages de sco-
larité.
Puis M. Charles Humbert commence à
parler des dépenses non renouvelables en
vue de pourvoir à la défense nationale. M.
Charles Humbert tient nn langage patrioti-
que et documenté ; il est vrai qn’il est rap-
porteur de la Commission de l’armée. Il ré-
vèle notamment, à la Haute-Assemblée, qne
notre outillage d’artiiierie a besoin d’être re-
nouvelé et que nos forts de l’Est sont insuffi-
samment défendus. Ses déclarations fout une
vive impression sur le Sénat et M. Ciémen-
ceau s’associe à M. Humbert pour demander
l’ajournement du vote, ce que le Gouverne-
ment accepte.
Cette décision cause une grande émotion,.
Le Sénat semble maintenant décidé à ne se
séparer que lorsque le Gouvernement aura
pris toute# les mesures nécessaires à assurer
la défense nationale.
Voici maintenant le bifdget au second
plan, mais nous ne blâmerons pas la Haute-
Assemblée de S8S patriotiques préoccupa-
tions.
Le Sénat suspend sa séance à 7 h. 1/2, tout
en décidant en principe de siéger demain.
,, T, H. .
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du, 13 juillet
(Séance du matin)
L'IMPOT SUR LE REVENU
La Chambre a discuté et a Adopté sous la
présidence de M. Justin Godard, les arti-
cles 19 et 20 et s’etit arrêtée à l’article 2i. Ces
articles traitent de la vérification de la dé-
-Ci ira lion faite par le contribuable. Ils ont
donné lieu â une très longue discussion sou-
tenue notamment par M. Jaurès, par le rap-
porteur général et par te ministre des finan-
ces sur ce que l’on doit entendre par a les
éléments certains » qni servent de base à la
vérification des déclarations des contri-
buables.
Uu amendement de M. Jaurès combattu
par le rapporteurgénéral et par le ministre
aos finances a été repoussé par 410 voix con-
tre 155.
(Séance de l’après-midi)
Mort d’un Député
La prësident-M. Paul Deschanel, annon-
ce la mort et fiait.J’éioge de MXÎloaŸec, dé-
puté de la premièl'e circonscriptlOh de Mor-
iaix (Finistère).
Vote de Crédits
La Chambre vote sans débat à l'unanimité
de 529 votants un crédit extraordinaire d8
4.564.368 francs pour venir en aideaux agri-
culteurs victimes des intempéries.
Elle vote de même :
1° A l’unanimité de 488 votants un crédit
de 28i 632 francs po ,ir dépenses afférentes
aux 'oeuvres scolaires françaises à Tanger ;
2° A l’unanimité de 427 votants un crédit
de 362 300 francs pour las opérations de dé-
limitation de la Libye d’une part, et de l’Al-
gérie, de l’Afrique occidentale française ët
de l’Afrique .'équatoriale-'française d’autre
p?.tt, :/■ i, 't .
LA LOI DE FINANCES
L’Impôt sur le Revenu
L’ordre du jour appelle la suite des arti-
cles de la loi de finances relatifs à l’impôt
sur le revenu.
La Chambre adopte sans débat les deux
paragraphes de l’article 19, fixant, à défaut
d’éléments certains, les maxima de revenu
imposable :
4» Pour les propriétés bâties et non bâties,
au revenu net servant de base à la contribu-
tion foncière.
2» Pour les bénéfices agricoles, à la moitié
de, la valeur locative des terres exploitées.
tTn troisième paragraphe fixe ces maxima
eu ce qui touche les professions assujetties à la
patente à une somme égale à 30 lois le,prin-
cipal de la patente.
M, Poirier de Narçay propose de dire:
La Kermesse des Colonies Scalaires de Vacances
Photo et Cliché Petit Havre
ËxorolosB de gymnastique pas un groupe d'enfante
(Voir l'Article en Chronique locale)
pouf toutes les professions, Sociétés anony-
mes ou autres assujetties, etc., le reste
comme au texte de la Commission.
L'amendement est renvoyé à la Commis-
sion.
M. Bonnevay propose la suppression de
l’article 22.
M. le Président consulte la Chambre sur
l’amendement de M. Bonnevay.
A la majorité de 330 voix contre 225 sur
553 votants, l’amendement n’est pas adopté.
M. Lofas demande une modification de
rédaction du premier alinéa.
M. le Rapporteur Général accepte.
Le paragraphe ainsi modifié est adopté.,
M. Drelon présente l’amendement sui-
vant :
Rédiger ainsi le deuxième paragraphe de
cet article :
cTl/teJCCédenî du: revenu ainsi- établi et ré-
duit par rapport au revenu imposé cette
dernière fois dônne lieu à la perception
d’une taxe spéciale égale à dix fois le mon-
tant de l’impôt éludé par fausse déclara-
tion ». -
L’amendement n’est pas adopté.
M. Paul Morel présente un amendement
ayant pour but d’intercaler les mots sui-
vants : « sauf à en déduire le montant des
pénalités en cours depuis moins de 10 ans,
en application de l’artrcle 20 ».
L’amendement accepté par la Commission
et par le Gouvernement est adopté.
Les deux derniers paragraphes de l’article
22 sont adoptés.
M, Ribeyre développe une disposition ad-
ditionnelle tendant à donner à la taxation
au décès ie caractère d’une reprise et non
celui d’une pénalité, pendant les premières
années d'application de la loi.
M. le rapporteur général dit que la Com-
mission serait disposée à admettre une pé-
riode transitoire donnant à ia taxation au
décès ie caractère d’une pénalité et d’une
reprise.
M. Ribeyre accepte cette proposition.
L’artièle est réservé.
L’article 23 demeure supprimé.
L’article 24 (texte du Sénat) est adopté.
L’article 25 (texte du Sénat) est adopté.
L’article 26 (texte du Sénat) est adopté.
M le Rapporteur général donn8 lecture
de ia rédaction acceptée par la Commission
sur ia disposition additionnelle à l’article
22.
Cette rédaction est adoptée ainsi qüe l’en-
semble de l’article.
L’article 27 (texte du Sénat) est adopté.
A la majorité de 424 voix contre 104 sur
628 votants, l’articie l«r est adopté.
L’article 5 est adopté.
L’article 7 n’a pas été modifié par le Sénat,
L’article 51 est adopté.
A la majorité de 427 voix contre 103 sur
530 votants, l’article 53 (voies et moyens) est
adopté.
L'article 61 (texte du Sénat) est adopté.
L’article 56 (ancien 62) est adopté.
M. Jules Roche a ia parole sur I'enset*-
b le.
II lit une déclaration au nom de ses amis
et an sien.
Ils ont reçu le mandat, comme 318 repré-
sentants de 5 millions d’électeurs de s'op-
poser à tout impôt arbitraire etinquisitôriah
Deux lois distinctes sont confondues sous
l’étiquette unique de loi de finances.
On a refasé ae faire de l'impôt persônnel
global et .progressif sur le revenu l’objet
U.la(Uiute.
L’orateur examine dans quelles conditions
l’impôt sur le revenu a été voté et est payé
dans les pays étrangers. Il déclare que ses
amis et loi, fidèles a la doctrine républicai-
ne, ne peuvent accepter un projet destruc-
teur des garanties du droit chez un peuple
libre.
M. Plichon déclare, au nom de quelques-
uns de ses amis et an sien qu’après avoir
combattu le projet d’impôt sur le revenu, iis
voteront néanmoins le budget.
M. Tardieu déclare que ses amis et lui,
hostiles à l’impôt sur le revenu, voteront
cependant le budget pour assurer le fonc-
tionnement de3 services- publics, des lois
sociales et l’application loyale de ia loi de
3 ans..
M. Thierry expose les conditions dans
lesquelles plusieurs do ses amis et iui s’as-
socieront au vole du bueget.
M. Driant dit qu’il s’abstiendra de voter
une loi qui contient des éléments d’arbi-
traire qui se transformeront en instruments
de tyranie.
M. Galli votera le budget qui pourvoit
aux besoins de la défense nationale et à
l'application de la loi de 3 ans.
Par 385 voix contre J32, l'ensemble du
budget est adopté.
Le Rapporteur général dépose le rapport
sur les quatre contributions et taxes assirni- ?
lées de l’exercice 1915.
La date de la discussion de l’interpellation
de M. Houbé sur les mesures que compts
prendre ie Gouvernement pour protéger les
richesses du sous-sol algérien sera fixée ul-
térieurement.
La séance est levée à 7 h. 40.
Séance aujourd'hui 14 juillet, à 3 h. 30.
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
ï -
NEW-YORK, 1S JUILLET
Coton» t juillet, baisse 2 points ; août,
hausse 3 points ; octobre, hausse 4 points,’
— A peine soatenu.
Calés i baisse 1 à 2 points.
NEW-YORK, 13 JUILLET
. m ion t. nicitnr
Cuivre Standard disp. 15 35 13 60
— septembre.... 13 60 13 65
Ainalaamat. lion... 69 3 8 69 1/8
fer 14 75 14 75
CHICAGO, 13 JUILLET
G. DD JOUR C. PRECSri
Blé Sur...... Septembre 77 »/» 77 7/8
— Décembre 80 »/» 80 7/8
Maïs sur Septembre 67 3/8 68 l< 8
— Décembre 57 l/a 68 1/8
Saindoux sur. Septembre 10 &o 10 30
— Octobre.. 10 43 10 36
p—maf———m———iw—-
A L’ÉLYSÉE
La gàrden party offerte hier après-midi au
palais de l’Elysée par le président de là Ré-
publique et Mme Poincaré a été particuliè-
rement brillante.
Environ six mille personnes y ont assisté.
LÉGION-D’HONNEUR
r.e vice-amiral Berrayer est élevé à la di-
gnité de grand officier de la Légion-d’îlon-
oeur.
LES DISTINCTIONS UNIVERSITAIRES
Officiers d’instruction Publique
Mlle Henriette Lesueur, professeur au
Lycée de jeunes filles dn Havre.
Mme Alice Vitery, chargée de cours au
Lycée de jeunes filles dn Havre.
Officiers d’Académie
M. Henri Bergmann, professeur d’histoire
au Lycée du Havre.
Mlle Hélène Guenot, professeur au Lycée
de jeunes filles du Havre.’
Mlle Germaine d’Ilangcst, professeur d’an-
glais au Lycée du Havre.
Mme Jonotnie, professeur à l’Ecole Supé-
rieure du Havre.
M. Pierre Malard, professeur 6* au Lycée
du Havre.
Mlie Louise Birchon, professeur â l’Ecole
Pratique de filles du Havre.
M. Auguste Le Marée, contremaître à l’Eco-
le Pratique d’industrie du Havre.
APRÈS LA CONDAMNATION D’HANSI
Nous croyons savoir qu’à la suite de la dé-
marche des témoins de MM. de Cassagnac,
M. Fichs, correspondant parisien du Lltal
Anzeiger a constitué pour témoins ses cou-
frères MM. Groci, vice-président de l’Asso-
ciation Syndicale de la Presse étrangère et
correspondant du Carrière de la Sera, de Mi-
lan et M. Stimson, journaliste allemand.
BELFORT. —> Le dessinateur .Hànsi vient
d’arriver «de la Schlucbt. ïfassistera aujour-
d'hui à ia revue d8S troi5pe3 françaises et
très probablement au banuuet du Soavenir
Français.
Explosion d’une Mine
Deux Morts, trois Blessés
Depuis quelque temps, nue section de gé-
nie exécute des manoeuvres d’attaque de for-
teresse au fort de Vitry-Ies-Reims, Des tra-*
vaux avaient été exécutés et le terrain miné/
Hier, tandis qu’on venait de faire sauter une
des mines contenant une charge de deux
mille kilos de pondre, cinq sapeurs, qui ne
s’étaient sans doute pas suffisamment écar-
tés, ont été pris sous un éboulement et as-
phyxiés.
Deux sont morts, les trois autres sont dans
un état grave.
REIMS. — Les deux tués dans l’accident de
mine qui s’est produit hier matin au fort de
Vitry-ies-Reims sont le sergent Fallot, origi-
naire des Vosges et l’adjudaut Fougoux,
d’Angers. \ . . '
C’est eu pénétrant dans les tranchées où
ils croyaient qu’un caporal était resté mal-
gré la sonnerie règlementaire, que les deux
sous-officiers se sentirent incommodés par
les gaz dégagés par l’explosion.
Quand on put leur porter secours, ils
avaient cessé de vivre.
DÉCOUVERTE DE CARTOUCHES
DE DYNAMITE
ROUBAIX. — Lundi matin, un ouvrier nom-
mé Duberquin a trouvé sur le quai de Prest,
eu creusant la berge du canal, une boîte d8
fer-bianc contenant seize cartouches de dy-
namite enveloppées dans des journaux anar-
Cil}S IBS.
Le parquet a ouvert une enquête,
DEUX HORRIBJ-ES TUERIES
Douze Morts
> ORAN. — On a découvert, rue de Mostaga-
nem, cinq cadavres en décomposition : ceux
da capitaine Goué, du 2» étranger , dé sa
femme et de ses trois enfants, an garçon et
deux fillettes.
L’ënquête a établi qu’au cours d’une crise
de démence le capitaine, croyant que sa fa-
mille était tombée aux mains des marocains,
a tué sa, femme et ses trois enfants pour les
empêcher de subir les tortures qu’il redou-
tait pour eux. Revenant ensuite a lui et se
rendant compte de i’horreur de son action,
le capitaine se suicida.
Le capitaine Goué était venu de Frz à Qran
en congé rie coavalesçepce depuis deux
mois. Il avait donné à plusieurs reprises des
signes do déséquilibre mental.
* *
BERGAME. — Un nommé Simon Pianotfa;
50 ans, armé d’an fusil, a tué hier à San
Giovani Bianco, le médecin Morali, puis le
curé Paleni qui soignaient sa belle-mère.
La malade, frappé par ia scène tragique
qui venait de se dérouler à son chevet, est
entrée en agonie.
Pianetta a tué ensuite à leur domicile le
secrétaire de la mairie et sa fille.
Rencontrant sur ia route un employé de
la commune, un cordonnier et le frère de
celui-ci, il les tua également,
Pianetta s’est alors enfui dans la montagne
où de nombreux carabiniers le recherch°nt.
On dit que le meurtrier a agi pour satis-
faire une ancienne rancune,
LES EXPLOITS D’UN FOU
LORIENT. — Le 2« chasseurs, de retour des
manoeuvres, passait à Gner, quand le cava-
lier Mesphon, frappé d’insolation, devint su-
bitement top turieux.
Dégai tant, il frappa et éventra deux che-
vaux, puis s’élança sur ses camarades,c her-
chant à ies fipper â coups de sabre.
Maîtrisé à grand peine, le fou fut trans-
porté à l’hôpital.
LE CONSEIL D’EMPIRE EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG. —-Le Conseil d’Empire
est prorogé au 14 novembre prochain.
ENLEVÉ PAR UN DIRIGEABLE
ROMG — On télégraphie d’Udinè que lé di-
rigeable P-5 avait atterri sur la place d’ar-
mes et était retenu à terre par dix soldats de
cavalerie lorsque survint un coup de vent
qui entraîna le dirigeable.
Neuf soldats lâchèrent les cordes, mais le
dixième fut enlevé à une hauteur de cent
cinquante mètres d’où il retomba sur le sol.
La mort fut instantanée.
Le dirigeable atterrit un peu plus tard
sans incident.
100,000 EXCURSIONNISTES EN PANNE
NEW-YORK. — Une panne s’étant produite
vers minuit aux Usines fournissant la force
motrice électrique, plus de cent mille ex-
cursionnistes (QÎ sont tronvés retenus dans
des trains à Corray Island. Pressés de ren-
trer efiéz eux, les voyageurs ont fait un va-
carme effrayant, réclamant énergiquement
leur transfert à Atlamic City. Ils ont dû at-
tendre plusieurs heures le rétablissement
du courant électrique.
UN BANQUET
en l’Honneur de Djemal Paclia
Le Comité France-Turquie a offert an bois
de Boulogne, nn dîner en l’honneur de
Djemil pacha, ministre de la marine de
l’empire ottoman; président de la section
de Constantinople du Comité.
A l’heure dés toasts, M. Jean Cruppi, dans
un discours très applaudi, a défini le but du
Comité France-Turquie, bat qui consiste à
développer une amitié ancienne, à élargir
ses horizons, a assurer des résultats heureux
dans l’ordre intellectuel, social et économi-
que.
Le ministre de la manne turc a répondu
-• nn’il £4nit Rannanv nt flof do VAiP râtinis
tant d’amis prêts à accorder leur précieux
concours à ia fondation et au développement
d’une oeuvre de paix et d’amitié réciproque »,
Résumant ies impressions de son voyage
en France, Djemal pacln a déclaré à uu as
nos confrères :
■ J’ai assisté, aux manoeuvres de l’armée navale
ot je dois reconnaître qu’elle est supérieure-
ment entraînée, qu’elle est absolument dans la
main de son chef, ce qui fait que tous les efforts
individuels concourent au but commun. C’est
l’oeuvre de l’amiral de Lapeyrère, qui est un en-
traîneur d’hommes et sait avoir une main de fer.
Les exercices m’ont partieulièremeat intéressé :
ies tirs de nuit qui se sont exécutés dans des con-
ditions très défavorables ont été cependant tout à
fait réussis. La formation de votre armée navale
est excellente ; elle est la meilleure qu’on puisse
concevoir ; tous les éléments de force militaire
de puissance au combat sont sous les ordrés d’us
seul chef, qui eü tire tout l’effet utile.
J’ai vu les exercices de vingt cuirassés, de croi-
seurs cuirassés, d’une*quarantaine de contre-tor-
pilleurs et de douze sous-marins, et tout cela ma-
noeuvrant sous le commandement du chef comme
un seul bateau. L’emploi qui est fait des contre-
l'orpitleurs est des plus judicieux ; quant aut
«ms-marins, c’est de i’admir-tion qu’on doit avoii
pour leurs commandants et leurs équipages. Le
personnel s’est adaptés son nouveau milieu. Vos
sous-marins ne sont pas des bateaux qui plongent
occasionnellement, ce sont des poissons
Ces résultats ne s’acquiôrent pas seuls, et U r
fallu pour les réaliser une communauté de vue»
et une uniié d’idées complètes entre le chef, lei
officiers qui commandent les navires et les équi-
pages qui les manoeuvrent. C’est à l’action de
l’amiral de Lapeyrère qu’bn doit d’avoir réuni eu
faisceau toutes les bonnes volontés. Il faut félici-
ter la France d8 son armée navale, dont l’entrai-
nement est remarquable.
Mon voyage avait un double bnf : étudier les
escadres et me rendre compte de la fabricatio»
dès éléments qni les composent, car c’est-de cei
éléments que résulte leur puissance matérielle.
EQ quittant l’année navale, j’ai vu Saint-Ghauionu*
le Creusot, Chalon, et je viens de quitter les
chantiers Augustin Normand. Partout j’ai trouvé
les meilleures méthodes industrielles. On ms
montré les fabrications dans tous leurs détails*
et je puis résumer ainsi mon inspection : 1 indus-
trie française emploie des matières de qualité
supérieure et les utilise au mieux. Mes constata-
tions ont été aussi heureuses sur tes deux points
qui font l’objet de mes études et jo le dirai*
soyez-on sûr
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