Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-11
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 juillet 1914 11 juillet 1914
Description : 1914/07/11 (A34,N12026). 1914/07/11 (A34,N12026).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172192k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
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Il Qh s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franet
Questions sociales
Un Programme d'M'on
Les grandes Commissions parlementaires
sont définitivement constituées. Les projets
et les propositions de loi anciens et nou-
veaux déposés sur le bureau de la Chambre
leur ont été renvoyés, et, à la rentrée d’oc-
tobre, elles vont pouvoir se mettre A l’oeu-
vre.
Une de celles qui auront à résoudre le
plus de problèmes urgents est certainement
la Commission d’Assurance et de Prévoyan-
ce Sociales. Aussi sera t-elle évidemment
dans la nécessité de sérier les questions ;
plus qu’à certaines autres un programme
d’action èt d’études clairement conçu et
fidèlement suivi s’imposera à elle. En ma-
tière de législation sociale, en effet, autant
et plus qu’en aucune autre, les meilleures
intentions peuvent produire les plus déplo-
rables effets, si l’on a vouiu les mettre eu
pratique sans études préalables sérieuse-
ment mûries des conséquences immédiates,
des différences d’espèces et des contingen-
ces inévitables. Les mécomptes dontfës par
l’application de la loi sur les retraites ou-
vrière — si juste, si humaine en son prin-
cipe — ceux que vient de créer la loi, non
moins excellente en elle-même, sur la jour-
née de huit heures dans les mines, pour-
raient suffire à justifier cette affirmation en
l’illustrant d’exemples irréfutables.
Quel devra donc être le programme de la
Commission d’Assurance et de Prévoyance
Sociales ? La Revue Le Parlement et l'Opi-
nion l’a demandé à plusieurs membres de
la Commission et elle vient de publier leurs
réponses, que nous nous proposons de pas-
ser rapidement en revue.
M J.-L. Breton, député du Cher, prési-
dent de la Commission, a signalé tout
d’abord, comme devant retenir son atten-
tion, les modifications qui s’imposent à la
loi sur les retraites ouvrières, notamment
au point de vue de l’obligation ; ensuite
s’offriront à ses études les rapports déposés
au cours de la précédente législature par
uu. Lenoir et Manger sur la modification
delà loi d’assistance aux vieillards et sur
l’extension des bénéfices de la loi sur les
accidents du travail aux ouvriers agricoles.
Les membres de la Commission devront
cnsllite faire aboutir la proposition dé loi
de leur président sur les maladies profes-
sionnelles et celle de M. Pugliesi-Conli
sur les domes’îques et gens de maison. Et
ce seront encore les grosses questions de
4’assurance contre l’invalidité, et de l’assu-
rance nationale pour l'allègement des char-
ges de famille. Et ce dernier projet soulè-
vera le grave problème des familles nom-
breuses et de la dépopulation qui devra,
avant tout autre, faire pendant celte légis-
lature l’objet des préoccupations de tout le
Parlement.
Ce problème de la diminution de la na-
talité apparaît aussi comme primordial à
M. Doizy, député des Ardennes, qui mon-
tre, dans sa réponse à la même enquête, la
nécessité de réformes profondes à apporter
tant à la loi sur les familles nombreuses
qu’à celle sur les retraites ouvrières et de
compléments à ajouter à la législation sur
les logements populaires. M. Doizy, lui
aussi, insiste sur l’urgence de l’assurance-
in validité; et de l’extension de la loi sur
les accidents du travail, et il estime qu'aux
efforts de sa Commission devront souvent
venir se joindre ceux de la Commission
d’hygiène, pour qu’une oeuvre utile puisse
réellement être accomplie.
Un autre commissaire, M. Schmidt, dé-
puté des Vosges, celui-là même qui à la
veille des dernières élections législatives
prit l’initiative de la fondation du groupe
antialcoolique VAlarme, voit comme devant
figurer au premier plan, deux questions
« vitales » : celles de la dépopulation et de
la réorganisation de I’assurance-invalidité.
On le voit, malgré la divergence d’origi-
nes politiques, MM. Breton, Doizy et
Schmidt semblent s’accorder sur les points
principaux d’un programme d’action pour
la Commission dont ils font partie, et com-
me, sans doute, ils reflètent la manière de
voir de la majorité de leurs collègues, on
peut légitimement espérer que celle-ci
abordera résolument sa lourde tâche et s'ef-
forcera de la mener sagement à bien, avec
prudence et méthode, mais aussi avec la
volonté d’aboutir.
F. POLET.
LE SUCCÈS-CONSTANT
DES EMPRUNTS FRANÇAIS
Depuis 1871 la France a demandé
neuf milliards. On lui eu a
offert cent vingt.
LPS capitalistes français, petits rentiers,
petits commerçants, employés, ouvriers
viennent de montrer encore une fois toute
leur confiance au crédit de l’Etat. L’empres-
sement qu’ils ont mis à souscrire à l’em-
prunt de 805 millions de francs en est le plus
éclatant témoignage.
Sans dente, à tout moment, même aux
heures les plus critiques de notre histoire,
alors que ia vie du pays fat eu quelque sorte
suspendue, ce n’est pas en vain que l'Etat
français a fait appel à l’épargne publique.
Chaque fois qu’il s’est adressé au « bas de
laine français », chaque fois il a obtenu bien
plus qu’il ne demandait. Pourtant, il con-
vient de ie dire, jamais, depuis 1871, em-
prunt public n’a été aussi favorablement ac-
cueilli, n’a obtenu un succès aussi considé
rable que celui qui vient d’être réalisé La
meilleure preuve en est dans les résultats
des grands emprunts effectués par la France
depuis l’année terrible.
llfomb. de fois
Dite de souscriptions Scmme que les empr.
publiques demmdêe ont été couv.
23 juin 1871.. 2 milliards 2 fois 1/2
28 et 23 juillet 18 2.. 3 — 12 fois
iV.njars 1881.,..^,... 1 — li fois 1/2
12 février 1884...... 8W millions 3fois
«l mai 188*5 , 600 — 21 fois
10 janvier 1891...... 939 — . ,.,i7.ta|s;
•44 uHVofffrnfoïo îiQrjJ . JbAZ . - A4 'àÜ4a-—-
7 juillet 1914 805 — 40 fois
On voit ainsi qu’ancun des emprunts pu-
blics effectués depuis 1871 n’a eu autant de
succès que celui réalisé cette semaine.
Signalons enfin que de 187f à 1914, la
France a réclamé à i’épargue par souserip
tions publiques environ 9 milliards de
francs. Or il lui a été offert prè3 de 120 mrL|
liards, soit treize fois plus que ce qu’elle
avait besoin I Etonnons-nous, après une
telle constatation, que la France soit ie
« banquier du monde », ie < commanditaire
de l’univers 1 »
La Réforme Electorale
A LA COMMISSION DE L» CHAMBRE
Les anliproportionnalistes, s'étant trouvés
en majorité, hier après-midi, à la Commis-
sion de ia réforme électorale, ont annulé
par 20 voix contre 13 la décision prise à la
dernière réunion.
M. Groussier a donné sa démission de rap-
porteur.
M. Dessoye a été élu à sa place.
La Commission a décidé de prendre com-
me base la discussion du projet voté par le
Sénat.
Après la démission de M. Groussier de ses
fonctions de rapporteur, M. Jaurès, au nom
de la minorité proportioanaliste de la Com-
mission, a déclaré qn’en présence du vote
qui venait d’avoir lien, c’était à la majorité
de la Commission de prendie la responsabi-
lité d’établir un projet.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(Cl KOÏRS OOR&ZSPONDAflf PART2CDLIEB)
Paris, 10 juillet.
Il n’y avait ce matin et cet après-midi que
fort peu de députés. En revanche, à 2 heu-
res, les tribunes dn public sont pleines. C’est
qu’il a appris, ce bon public, que le ven-
dredi était consacré aux interpellations, et il
est venu avec l’espoir d’une séance ora-
geuse.
Or, le temps est orageux et la séance ne
l’est pas. Il fait très chaud, mais les oratears
manquent de chaleur et de conviction.
Il est d’ailleurs singulier que l’on ait re-
pris la discussion générale de la loi de finan-
ces à propos des modifications apportées par
le Sénat à l’impôt sur ie revenu, incorporé
dans la loi de finances.
C’est vouloir perdre encore du temps. Les
socialistes ne cachent pas leur intention de
prolonger la session dans ie but d’empêcher
le voyage de M. Yiviani à Saint Pétersbourg
avec M. le président de Ja République.
Ils ont donc beaucoup parlé pour ne pas
dire grand’chose. La plupart des autres ora-
teurs sont restés au même niveau.
Signalons cependant leî très justes obser-i
valions de M. Emmanuel Brousse qui a dit
que c’était la première fois qu’une Chambre
nouvelle prenait la-responsabilité du budget
de la Chambre précédente. Il eût mieux valu
voter six deuxièmes provisoires et faire, du
budget de 1914, le budget de 1915, sans quoi
c'est le régime des douzièmes provisoires
pour toute la législature.
M. Sembat a tait de l’esprit en plaisantant
agréablement le gouvernement et M. Ribot
auquel on doit l’incorporation de l’impôt sur
le revenu dans ia loi de finances.
M. Clémentel, rapoorteur général, s’est at-
taché à expliquer les points de divergence
entre la Chambre et le Sénat. Il semble que
ce fût la seule chose utile. Mais Mil. Albert
Thomas et Bedouce se sont efforcés encore
de sortir de la question.
On passe enfin à la discussion des articles
modifiés et l'on se borne à rétablir l’article
disjoint par le Sénat relatif à la patente des
roalottiers.
Après an incident assez vif causé par une
proposilion de M. Breton, tendant à voter
un crédit pour qu’une Commission d’en-;
quête allât étudier cet été en Belgique et en
Suisse le fonctionnement de la représente—
lion proportionnelle, la Chambre a décidé
de siéger dimanche tonte la journée eL..bien
-en te’mlu t IJÜctllfî Cl buil'.
***-
La question de l’indigénat ne pouvait se
résoudre en une séance et le Sénat a enten-
du sur ce grave sujet un fort intéressant dis-
cours de M. Colin, sénateur d’Alger. La thèse ,
de M. Co in est qu'il ne fant pas comparer
nos âmes d’Européens aux âmes indigènes
et que l’applicatiou de notre procédure aux
Algériens serait illogique et dangereuse.
Nôtre justice est lente et savante en ater-
moiements. Là-bas, il faut agir vite et sans
hésitations. Quant aux concussions, elles
sont toujours le fait des chefs indigènes qui
ne connaissent aucun contrôle.
En résumé, M. Coliu trouve le projet du
gouvernement prématuré dans une Algérie
où les indigènes sont dix fois plus nombreux
que tes colons.
Bien à dire de la réponse de M. Lutaud,
gouverneur générai de l’Algérie, M. Lutand
parle en fonctionnaire et prévoit que tout
ira pour le mieux dans la meiilenre des co-
lonies, lorsque le projet du gouvernemènt
sera réalisé.
D’ailleurs son discours est documenté et
intéressant et malgré une digression de M.
Gaudin de Viüaine sur les inconvénients du
décret CTémieux, le Sénat adopte tous les
articles et l’ensemble de la loi.
Espérons que les Arabes auront à coeur de
ne pas le lui faire regretter.
T. H,
SENAT
Séance du 10 Juillet
M. Antonin Dubos t préside.
M. Audüfred dépose un rapport sur la
proposition concernant l'achèvement da re-
seau des voies navigables.
Le Sénat examine l’article 81 disjoint de la
loi de finances (Personnel des écoles d’Euro-
péens eu Algérie).
M. Lintilhac, rapporteur, explique qu'il
s agit de reparer le dommage causé aux
instituteurs par le système de pourcentage
et de leur permettre de passer, au bout de
trois ans, de la deuxième classe dans la pre-
mière. Il s’agit d’une mesure tout à fait tem-
poraire et qui n’entraîne aucun relèvement
de crédits.
L’article 8i est adopté.
L’indigénat en Algérie
Le Sénat reprend ia suite de la discassion
du projet relatif à l’indigénat en Algérie.
M. Colin déclare qu’il ne peut accepter le
projet car U aboutirait à des effets défavora-
bles. Les indigènes, dit-if, ont l’habitude
d’une justice sommaire rendue par des chefs
militaires et administratifs. Le fonctionne-
ment de la justice des administrateurs ne
les choque aucunement d’autant plus que
l’appel est possible contre les décisions de
ces fonctionnaires. »
M. Jacquier, sous-secrétaire d’Etat à l’In-
terieur, appuie le projet qui constitue à la
fiais une transaction et une transition.
Transaction entre lesqdversaires et les par-
tisans des pouvoirs de répression des admi-
nistrateurs, une transition entre l’état de
chose actuel et celui de demain qui sera
plus conforme an principe de l’égalité.
M. Lutaud, gouverneur de l’Algérie, dé-
fend également ie projet. Il déclare qde l’ad- :
ministration n’hésitera pas s’il était reconnu
à l’expérience que les armes mises à sa dis-
position sont insuffisantes à recourir au gou-
vernement et an Parlement pour lui en don- ■
ner d’autres.
La discussion généra lo est close. Les 19
articles et l’ensemble du projet sont adoptés.
Le Sénat décide de nommer une commis-
sion de 18 membres pour étudier les réfor-
mes algériennes. Il adopte le crédit pour le
voyage du président de la République en
Russie et s’ajourne à dimanche.
La séance est levée à 7 h. 30.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 10 juillet
(Séance du matin)
LA LOI DE FINANCES
La Chambre a commencé, sons la prési-
"d5îTU&-de M. Justin Godart, la discussion de
la loi de finances. Une centaine de députés
assistaient à la séance.
Cependant, et avant la loi de finances, M.
Georges Berry a demandé où en étaient les
travaux de la Commission d’enquête sur les
éboalements de Paris.
M. René Renoult, ministre des travaux
publics, a répondu que sur Us divers points
où des éboulements se sont produits, fa cir-
culation est rétablie ou va i’être dans quel-
ques jours.
La Commission d’enquête, sous la prési-
dence de M. Jeanneney, a fait diligence ; elle
est encore réunie en ce moment. D’ici à dix
jours, elle transmettra ses conclusions au
ministre.
Après quelques mots de M. Ceccaldi, sur
la retraite des petits cheminots, qu’il faut
leur accorder sous forme fixe, au moyen
d’une caisse centrale, la loi de finances a été
abordée.
M . Landry, dans la discussion générale,
a tait une analyse fouillée delà situation fi-
nancière, qui commande d’urgence des mo-
difications profondes aux procédés fiscaux
existants. Il s’est prononcé pour l’établisse-
ment de monopoles, et d’abord pour celai
de i’aicool.
M. Georges Berry a protesté contre la dé-
claration contrôlée, vexatoire pour tous et
surtout pour les commerçants.
M. Cels a réclamé du gouvernement des
explications nécessaires sur ses projets fi-
nanciers ; car le déficit est là, béant ; il s’é-
lèvera, l’an prochain, à 857 millions.
La suite de ia discussion a été renvoyée à
i’après-midi.
Les Dépenses des
Retraites Ouvrières
M. Albert Métin a adressé au ministre
du travail, au nom de la Commission d’assu-
rance et de prévoyance sociales, une ques-
tion sur les 100 millions qui seraient versés
en trop, a-t-on dit au Sénat, à des personnes
qui n’avaient pas droit A ia retraite.
Il df à contradiction, a dit M. Métin, entre
ceux qui se plaignent de ia lenteur des li-
quidations des retraites ouvrières et ceux
qui trouvent que le contrôle n’est pas assez
rigoureux et par suite pas assez long.
Les seconds asscrent que 100,000 alloca-
tions de 100 francs sont donnée» à tort, d’où
10 millions gaspillés par an et 100 millions
en dix ans. Apparence, car ils se fondent
pour cela sur ses chiffres faux. En réalité les
prévisions de parties prenantes pour jusqu’au
31 décembre 1905 étaient 886,000, mettons
928,000, avec les titres établis, mais dont les
arrerages ne devaient être payés qu’en 1914.
Or les prévisions officielles présentées aux
Chambres s’élevaient à 1,105,722, chiffre qui
n’est même pas encore atteint aujourd’hui
enjuillet. (Applaudissements.)
On n’a pas non plus dépassé les prévisions
budgétaires, au contraire ; même en 1913,
avec cinq classes touchant toutes ensemble
par suite de l’abaissement de l’âge de 65 à 60
ans, on reste à 53 millions d’allocations, au
lieu de 72 millions et demi prévus. (Applau-
dissements.)
M. Métin établit ensuite qne même le
chiffre de 928,000, inférieur déjà aux prévi-
sions, ne représente pas 928,000 fois J00
francs en 1913 : il y a en effet les assurés
aux allocations moindrss on sans alloca-
tions. Enfin ce chtfre comprend non pas
senlement les vivants, mais tons les titres
délivrés depnis le commencement de la loi,
; compris les décédés. (Rires et applaudis-
sements).
M. Couyba, ministre du travail, a déclaré
qu’if y avait beaucoup d’exagération dans
les critiques qui avaient été apportées en ce
qui concerne l’application des lois sur les
retraites.
On a comparé le nombre des pensions li-
quidées à celui des bénéficiaires d’allocations
prévu au budget. Or ces chiffres ne sont pas
comparables, parce qu’ils ne s’appliquent
pas exactement aux mêmes personnes. Les
chiffres prévus au budget ne constituent
d’ailleurs que des évaluations hypolhéti-
qnes, et il n’est pas étonnant qu’elles soient
trouvées en défant, étant tantôt inférieures,
tantôt supérieures aux chiffres réels.
M. Couyba, dans une péroraison très ap-
plaudie, a déclaré qu’il fera tous ses efforts
pour que le ministère du travail ne soit pas
ie ministère des circonlocutions, mais celui
du bon sens, de la décision et de l’action.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à 2 h. 30, M. Paul
Deschanel, préside.
On valide l’élection de M. Outrey en Co-
chifïèhine et de M. Boisneuf dans ia deu-
xième circonscription de ia Guadeloupe.
La Chambre adopte les conclusions de sa
commission tendant à refuser ('autorisation
de poursuites contre M. Bénazet, député de
l'Indre. Le concurrent malheureux de M.
Bénazet, M. Boisserie, voulait assigner M.
Bénazet en diffamation pour l’avoir accusé
de n’être pas avocat à la cour de Paris. La
commission fait observer qne cette poursui-
te pourra s'exercer pendant les vacances
qui suspendent l’immunité parlementaire.
La Chambre accorde les pouvoirs judiciai-
res à sa commission d’enquête sur Féiection
de M. Groussau, à Lille.
LA LOI DE FINANCES
Ou reprend la discassion de la loi de fi-
nances.
M. Sembat demande comment ie gouver-
nement entend équilibrer le budget de 1915.
li a certainement une idée, il en a peut-être
plusieurs, en tout cas, il en a sûrement une
qui doit être bonne, tout gouvernement
ayant toujours de bonnes idées. (On rit.)
L’orateur félicite le gouvernement et la
Chambre de l’eflort réalisé pour faire face
aux nécessités financières.
— Je félicite, dit-il, nos collègues de droite;
pardon, je félicite la droite et je m’aperçois
que je m adresse an secteur de Faction libé-
rale. (Rires.) Je félicite M. Ribot, contre le-
quel nous votions, jadis, nous socialistes, et
auquel nous devons le résultat que nous ré-
clamions. Mais les charges continueront de
croître et il faudra en venir anx formates
qu’ou repousse maintenant.
Photo E. PIROO Cliché Petit B aorte
M. G. SERRURIER
Premier Adjoint au Maire
Président du Comité des Colonie!
Scolaires de Vacances
M Sembat dit qn’il ne suffira pas de me-
sures fiscales pour parer à ia situation.
Il faudra développer les forces économi-
ques par de grands travaux publics.
C'est dans les dépenses productives qu’ii
faut chercher le remède à la rançon payée
anx dépenses improductives.
Le moyen de rétablir la confiance et le
crédit de la France sera de demander aux
capitaux français de s'employer: sur-le soi
même du pays (Vifs applaudissements).
M. Clémentel, rapporteur général, dit
que les points de divergence entre la Cham-
bre et le Sénat sur le budget de 1914 sont
peu nombreux. Il est convaincu qu’on arri-
vera très vite à un accord défiditif.
Les voies et moyens de l’exercice ont été
diminués de 21 millions par le Séoat.
La Commission propose de reprendre un
certain nombre de dispositions représentant
6,500,000 francs de recettes.
Le déficit réel est de 252 millions dont il
faut déduire 47 millions provenant de cré-
dits de report.
C’est environ 210 millions qne la Commis-
sion demande à la Chambre de couvrir par
une émission d’obl'gations à court terme.
Par ia réalisation de l’emprunt, la Trésore-
rie a été remise à flot.
Mais ai l’emprunt était urgent, il ne pou-
vait è.re qu’une solation d’attente. La solu-
tion vraie est le rétablissement de l'équilibre
dans les budgets. Déjà l’impôt sur le reveuu
va procurer 70 à 80 millions de recette s nou-
velles. En dépit des prévisions pessimistes
l’accord s’est fait entre la Chambre et le Sé-
nat sur cet impôt.
Ou a en tort de faire de l’impôt personnel
et progressif sur le revenu, un épouvantait.
On s’est efforcé d’enlever an projet toute
tendance oppressive. L’orateur exprime le
souhait qu’après sa mise eu application la
finance cosmopolite cessera ses attaques
contre le crédit français. (Applaudissements).
La Commission a dans ce bot repris les
dispositions ayant pour but de prévenir l'é-
vasion des capitaux à l’étranger.
Ces dispositions sont également dirigées
contre les Banques étrangères qui ont orga-
nisé contre le crédit de notre pays nne cam-
pagne intéressée. Si cette campagne coati-
Dernière Heure
PARU). TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES. 10 Jailli t. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE [ -
Comptant..; „n i6i5/- -/- 8/-
3 mois € 61 18/- -/- , 2/6
ETAIN
Comptant . 1146 10/- -/- 17 6
3 mois.....) calme 1148 -/- -/- 12,6
FEU
Comptant..) calme 61/4 ^ -/- -/-
8 mois.... ) 81/7 ^ -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 9 juillet 1314.
NEW-YORK, 10 JUILLET
Cotons « juillet, hausse 2 points ; août ;
hausse 7 points ; octobre, hausse 7 points ;
janvier, hausse 7 points. — Très Soutenu.
Cafés i baisse 2 a 6 points.
NEW-YORK, 10 JUILLET
| . if Ml t. PïHUUT
Cuivre Standard disp. 13 60 13 60
— septembre.... 13 65 13 65
Amalgamât, top... 69 7 8 70 1 2
for 14 75 14 76
CHICAGO. 10 JUILLET
C. ne .OÜR G. PRRCBI*
Blé sur...... Septembre 78 1/8 78 3 4
— Décembre 81 »/» èi 12
Maïs sur Septembre 67 1/8 66 3 4
— Décembre 87 » » 87 L2
Saindoux sur. Septembre 10 26 10 28
r- Octobre..] 10 31 10 31
LES INDEMNITÉS DE SÉJOUR
DES SOUS-ASENTS DES POSTES
Une importante décision de la
Commission sénatoriale
La Commission sénatoriale des finances
vient de prendre une décision très impor-
tante.
Par 13 voix contre i, elle vient de refuser
à nouveau, malgré l’interven’ion de M.
Thomson, les crédits nécessaires «ux indem-
nités de séjour pour les sous-agents des
Podes.
On sait qu’un premier refus de la Com-
mission du Sénat avait entraîné des inci-
dents très graves à la recette principale de
Paris.
A LA LIGUE DES PATRIOTES
L’assemblée générale de ia Ligue des Pa-
triotes a eu lieu hier soir sous la présidence
de M. l’ournade ; elle a procédé à l'élection
par acclamations, du bureau de ia Ligue et
du Comité directeur.
Ont été élus : président, M. Maurice Bàç-
rès ; vice-présidents, Mst. Galli et Tournade ;
délégué général, M. Marcel Habert : com-
missaire générai, M. Roland ; administra-
teur général, M. Le Menuet ; membres du
Comité directeur, MM. Gauthier de Clagny,
Poirier de Narçiy,'Spronck, Foursin, Louis
d’Hercout, Muhouard, Delavenne, Adrien
Ho idin, Lagache, Massard, Maréchal, yas-
sias, Dottenville, Lambert, Ducroc, André
Mevil, Désiré Ferry, Chaumont-Quiétry, les
frères Tharaud, Goupil et Floary.
L’élection de ce dernier (éditeur du dessi-
nateur Hansi) a donné lien à une manifesta-
tion de sympathie sur le nom du dessina-
teur alsacien.
MM. Habert et Barrés ont prononcé des
discours très applaudis.
LES CONGES DU 14 JUILLET
M. Augagneur, ministre de l’Instruction
publique, a été saisi des divergences qui se
sont produites à l'occasion de ia fixation des
congés du 14 juillet dans les écoles publi-
ques.
Il convient de rappeler que le projet de
résolution adopté par ia Cliambre des Dépu-
tés, dans sa séance du 20 décembre 1906, in-
vitait la ministre de l’instruction publique à
faire vaquer tes écoles, Jycèes et collèges, le
lundi ou le samedi de la semaine dont le
mardi ou le vendredi seraient jours fériés et
à supprimer simplement le cougé du jeudi.'
Toutefois, cette règle n’ayant pas été uni-
formément appl quéa à l’occasion du 14 juil-
let, M. Augagneur vient de décider, à titre
exceptionnel, que dans les écoles publiques
de toutes catégories, les classes vaqueraient
les lundi et jeudi prochains.
LÉGION D’HONNEUR
Le capitaine Martin, du 15» bataillon d’in-
fanterie coloniale, blessé grièvement lors du
combat du 20 juin dernier, au Maroc, est
promu officier de la Lôgtoa-d’IIonneur.
A L’OPÉRA
MM. Messager et Broussan démissionnent
" Hier a eu lieu à l’Opéra une réunion pri-
vée des commanditaires.
MM. Messager et Broussan lenr ont fait
part de leur résolution de cesser leurs fonc-
tions à partir du i» 1 septembre prochain,
conformément au droit que leur confère le
cahier des charges.
Cette décision a été unanimement approu-
vée par les commanditaires présents.
A l’issue de cette réunion, MM. Messager et
Broussan ont adressé leur démission au mi-
nistre de l’instruction publique.
NOMINATION D’HUISSIER
M. Provost est nommé huissier à Yvetot en
remplacement de M. Poulain.
L’AFFAIRE DES ANARCHISTES RUSSES
Le substitut de la 2» section a donné un
Ordre spécial de transfert de Paris à Pontoise
du prince Ab-ch za et des trois autres russes
arretés pour l’affaire des bombes de Beau-
montrsur Oise.
La famille du prince a choisi comme dé-
fenseur M» André Berion ; elle proteste con-
tre l’arrestation et déclare que c’est un coup
de la police russe qui prépare le voyage du
tsar en septembre prochain.
UNE AFFAIRE DE TRAFIC D’INFLUENCE
M. Torfat.juge d’instruction, vient de clore
son information contre M. Bilan, receveur
buraliste da Saint Denis, ancien président
d’un comité politique de Sceaux et contre M.
Denis, ancien pharmacien. Le magistrat a
communiqué son dossier au Parquet.
Retenant sur ses précédentes déclarations,
M. Denis a mis complètement hors de caus*
M. Bilan en disant que c’était lui seul qui
avait conduit i’affùre. Mais le juge d’instruc-
tion a retenu ce fait que M. Bilan écrivit à
Mme Ghana! pour ia prier de passer chez
lui. Il lui montra alors une lettre de M. Le-
franc, chef de cabinet du préfet de police,
lui annonçant que son autorisation était
accordée.
• » —
A LA COUR D’ASSISES DE L’EURE
Condamnation à mort
EVREUX. — La Cour d’assises vient de con-
damner à la peine de mort le nommé Victor
Breton, 23 ans, et à vingt ans de travaux for-
cés Emile Fondouin, 25 ans, garçon de ma-
gasin à Paris, coupables de plusieurs cam-
briolages dans l’arrbndissemeut de Bernay
et de tentatives de meurtre sur deux gendar-
mes de Pacy-sur Eure, qui voulaient les ar-
rêter à la suite .d’un vol de bicyclette. Ils
avaient alors tué le propriétaire de la bicy-
clette d’an coup de revolver et Breton tira
easaite plusieurs coups de feu sur le gen-
darme Dussoce, qui fut blessé grièvement.
Breton a accueilli en ricanant la sentence
de la cour d’assises.
LES ÉVÈNEMENTS DU MEXIQUE
TORRÉON —La conférence entre les géné-
raux Vota et Garanza a été ajournée, après
accord sur tous les points qui doivent être
discutés.
Le général Angelès continuera à assurer
le commandement de la division d’artillerie,
SÀLTILLO. — Le général Garanza a reçu
officiellement avis du générai Obregon, de
la prise de Guadalajara.
Le générai Obregon télégraphie que les
fédéraux ont été complètement mis eu dé-
route et qu’il est absolument maître de la
ville.
Il a fait 5,000 prisonniers et s’est emparé
d’ane grande quantité d’armes, de muni-
tions et de vivres.
Le combat décisif eut lien mardi.
Les fédéraux perdirent 600 hommes et
10 trains militaires.
UN VILLAGE DÉTRUIT PAR LE FEU
FRIEDRICHSAFEN. — Un incendie a détrnit
le village de Selbak.
Soixante maisons ont été brûlées ; nn
millier d'habitants se trouvent sans abri.
MORT D’UN AVIATEUR
MILITAIRE ALLEMAND
BERLIN. — On annonce que le lieutenant
llurbert, victime avant-hier d’un accident
d’aviation à Iïiewit, est mort hier après-midi.
NOUVELLE SANS FONDEMENT
BELGRADE. — Le bruit d’un attentat contre
le roi de Serbie qui a couru à l’étranger, est
dénué de fondement.
CHEZ LES CHEMINOTS ITALIENS
ROME. —Le Comité central du Syndicat
des cheminots dément catégoriquement
qu’il ait l’intention de proclamer la grève.
LES AFFAIRES D’ALBANIE
DURAZZO, 9 juillet (soir). — D’après des in-
formations sûres arrivées ici par radiogram-
me, Koritza est tombée aux maias des insur-
gés, qui étaient partis de Stavora ponr atta-
quer celte ville. Une partie de la garnison
s’est rendue aux rebelles, l’autre partie,
avec les officiers hollandais et deux mitrail-
leuses d’infanterie, s’est retirée à Skrap.
Lorsque plus tard, les Epirotes marchèrent
sur Koritza, le3 insurgés quittèrent la ville et
la laissèrent en possession des Epirotes.
Ceux-ci s’avancent sur toute la ligue Koritza-
Tepeleni.
Cette dernière localité est également entre
les mains des Epirotes.
La situation est sans changement à Da.
razza. On observe, la nuit, de forts mouve-
ments et une vive agitation dans les posi-
tions ennemies. Le Conseil de guerre, qui
devait se réunir aujourd’hui, ira pas eu
lieu ; il a été remis à un antre jour.
Le gouvernement albanais a prolongé
son traité avec ia Compagnie de naviga-
tion à laquelle appartient le vapenr Herze-
govina.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Tour de France Cycliste
IA 7e étape : Luohon-Perpignan
Bagnères-de-Luchon, 10 juillet.
Le départ de l’étape Bagnères-Perpignao
(323 ki.omètres), a été donné ce matin, à
3 heures, à 73 coureurs.
Le temps est superbe.
Perpignan, 10 juillet.
Arrivent en peloton à 2 h. 47’ 5” :
1er Alavoine sur Wolber, 2» Buysse, 3«
Thys sur Wolber, 4» Pelissier sur Wolber, B«
Rossius, 6» Défrayé, 7» Spiessens, 8® Egg sur
Wolber, 9» Garrigou, 10e Devroye, 11» Scieur,
12e Faber, 13® Vandenberghe, 14e Christophe.
15® Tbibergüien,
Administrateur- Délégué - Gérant
O. RANDOLET
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Le Petit Havre
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Questions sociales
Un Programme d'M'on
Les grandes Commissions parlementaires
sont définitivement constituées. Les projets
et les propositions de loi anciens et nou-
veaux déposés sur le bureau de la Chambre
leur ont été renvoyés, et, à la rentrée d’oc-
tobre, elles vont pouvoir se mettre A l’oeu-
vre.
Une de celles qui auront à résoudre le
plus de problèmes urgents est certainement
la Commission d’Assurance et de Prévoyan-
ce Sociales. Aussi sera t-elle évidemment
dans la nécessité de sérier les questions ;
plus qu’à certaines autres un programme
d’action èt d’études clairement conçu et
fidèlement suivi s’imposera à elle. En ma-
tière de législation sociale, en effet, autant
et plus qu’en aucune autre, les meilleures
intentions peuvent produire les plus déplo-
rables effets, si l’on a vouiu les mettre eu
pratique sans études préalables sérieuse-
ment mûries des conséquences immédiates,
des différences d’espèces et des contingen-
ces inévitables. Les mécomptes dontfës par
l’application de la loi sur les retraites ou-
vrière — si juste, si humaine en son prin-
cipe — ceux que vient de créer la loi, non
moins excellente en elle-même, sur la jour-
née de huit heures dans les mines, pour-
raient suffire à justifier cette affirmation en
l’illustrant d’exemples irréfutables.
Quel devra donc être le programme de la
Commission d’Assurance et de Prévoyance
Sociales ? La Revue Le Parlement et l'Opi-
nion l’a demandé à plusieurs membres de
la Commission et elle vient de publier leurs
réponses, que nous nous proposons de pas-
ser rapidement en revue.
M J.-L. Breton, député du Cher, prési-
dent de la Commission, a signalé tout
d’abord, comme devant retenir son atten-
tion, les modifications qui s’imposent à la
loi sur les retraites ouvrières, notamment
au point de vue de l’obligation ; ensuite
s’offriront à ses études les rapports déposés
au cours de la précédente législature par
uu. Lenoir et Manger sur la modification
delà loi d’assistance aux vieillards et sur
l’extension des bénéfices de la loi sur les
accidents du travail aux ouvriers agricoles.
Les membres de la Commission devront
cnsllite faire aboutir la proposition dé loi
de leur président sur les maladies profes-
sionnelles et celle de M. Pugliesi-Conli
sur les domes’îques et gens de maison. Et
ce seront encore les grosses questions de
4’assurance contre l’invalidité, et de l’assu-
rance nationale pour l'allègement des char-
ges de famille. Et ce dernier projet soulè-
vera le grave problème des familles nom-
breuses et de la dépopulation qui devra,
avant tout autre, faire pendant celte légis-
lature l’objet des préoccupations de tout le
Parlement.
Ce problème de la diminution de la na-
talité apparaît aussi comme primordial à
M. Doizy, député des Ardennes, qui mon-
tre, dans sa réponse à la même enquête, la
nécessité de réformes profondes à apporter
tant à la loi sur les familles nombreuses
qu’à celle sur les retraites ouvrières et de
compléments à ajouter à la législation sur
les logements populaires. M. Doizy, lui
aussi, insiste sur l’urgence de l’assurance-
in validité; et de l’extension de la loi sur
les accidents du travail, et il estime qu'aux
efforts de sa Commission devront souvent
venir se joindre ceux de la Commission
d’hygiène, pour qu’une oeuvre utile puisse
réellement être accomplie.
Un autre commissaire, M. Schmidt, dé-
puté des Vosges, celui-là même qui à la
veille des dernières élections législatives
prit l’initiative de la fondation du groupe
antialcoolique VAlarme, voit comme devant
figurer au premier plan, deux questions
« vitales » : celles de la dépopulation et de
la réorganisation de I’assurance-invalidité.
On le voit, malgré la divergence d’origi-
nes politiques, MM. Breton, Doizy et
Schmidt semblent s’accorder sur les points
principaux d’un programme d’action pour
la Commission dont ils font partie, et com-
me, sans doute, ils reflètent la manière de
voir de la majorité de leurs collègues, on
peut légitimement espérer que celle-ci
abordera résolument sa lourde tâche et s'ef-
forcera de la mener sagement à bien, avec
prudence et méthode, mais aussi avec la
volonté d’aboutir.
F. POLET.
LE SUCCÈS-CONSTANT
DES EMPRUNTS FRANÇAIS
Depuis 1871 la France a demandé
neuf milliards. On lui eu a
offert cent vingt.
LPS capitalistes français, petits rentiers,
petits commerçants, employés, ouvriers
viennent de montrer encore une fois toute
leur confiance au crédit de l’Etat. L’empres-
sement qu’ils ont mis à souscrire à l’em-
prunt de 805 millions de francs en est le plus
éclatant témoignage.
Sans dente, à tout moment, même aux
heures les plus critiques de notre histoire,
alors que ia vie du pays fat eu quelque sorte
suspendue, ce n’est pas en vain que l'Etat
français a fait appel à l’épargne publique.
Chaque fois qu’il s’est adressé au « bas de
laine français », chaque fois il a obtenu bien
plus qu’il ne demandait. Pourtant, il con-
vient de ie dire, jamais, depuis 1871, em-
prunt public n’a été aussi favorablement ac-
cueilli, n’a obtenu un succès aussi considé
rable que celui qui vient d’être réalisé La
meilleure preuve en est dans les résultats
des grands emprunts effectués par la France
depuis l’année terrible.
llfomb. de fois
Dite de souscriptions Scmme que les empr.
publiques demmdêe ont été couv.
23 juin 1871.. 2 milliards 2 fois 1/2
28 et 23 juillet 18 2.. 3 — 12 fois
iV.njars 1881.,..^,... 1 — li fois 1/2
12 février 1884...... 8W millions 3fois
«l mai 188*5 , 600 — 21 fois
10 janvier 1891...... 939 — . ,.,i7.ta|s;
•44 uHVofffrnfoïo îiQrjJ . JbAZ . - A4 'àÜ4a-—-
7 juillet 1914 805 — 40 fois
On voit ainsi qu’ancun des emprunts pu-
blics effectués depuis 1871 n’a eu autant de
succès que celui réalisé cette semaine.
Signalons enfin que de 187f à 1914, la
France a réclamé à i’épargue par souserip
tions publiques environ 9 milliards de
francs. Or il lui a été offert prè3 de 120 mrL|
liards, soit treize fois plus que ce qu’elle
avait besoin I Etonnons-nous, après une
telle constatation, que la France soit ie
« banquier du monde », ie < commanditaire
de l’univers 1 »
La Réforme Electorale
A LA COMMISSION DE L» CHAMBRE
Les anliproportionnalistes, s'étant trouvés
en majorité, hier après-midi, à la Commis-
sion de ia réforme électorale, ont annulé
par 20 voix contre 13 la décision prise à la
dernière réunion.
M. Groussier a donné sa démission de rap-
porteur.
M. Dessoye a été élu à sa place.
La Commission a décidé de prendre com-
me base la discussion du projet voté par le
Sénat.
Après la démission de M. Groussier de ses
fonctions de rapporteur, M. Jaurès, au nom
de la minorité proportioanaliste de la Com-
mission, a déclaré qn’en présence du vote
qui venait d’avoir lien, c’était à la majorité
de la Commission de prendie la responsabi-
lité d’établir un projet.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(Cl KOÏRS OOR&ZSPONDAflf PART2CDLIEB)
Paris, 10 juillet.
Il n’y avait ce matin et cet après-midi que
fort peu de députés. En revanche, à 2 heu-
res, les tribunes dn public sont pleines. C’est
qu’il a appris, ce bon public, que le ven-
dredi était consacré aux interpellations, et il
est venu avec l’espoir d’une séance ora-
geuse.
Or, le temps est orageux et la séance ne
l’est pas. Il fait très chaud, mais les oratears
manquent de chaleur et de conviction.
Il est d’ailleurs singulier que l’on ait re-
pris la discussion générale de la loi de finan-
ces à propos des modifications apportées par
le Sénat à l’impôt sur ie revenu, incorporé
dans la loi de finances.
C’est vouloir perdre encore du temps. Les
socialistes ne cachent pas leur intention de
prolonger la session dans ie but d’empêcher
le voyage de M. Yiviani à Saint Pétersbourg
avec M. le président de Ja République.
Ils ont donc beaucoup parlé pour ne pas
dire grand’chose. La plupart des autres ora-
teurs sont restés au même niveau.
Signalons cependant leî très justes obser-i
valions de M. Emmanuel Brousse qui a dit
que c’était la première fois qu’une Chambre
nouvelle prenait la-responsabilité du budget
de la Chambre précédente. Il eût mieux valu
voter six deuxièmes provisoires et faire, du
budget de 1914, le budget de 1915, sans quoi
c'est le régime des douzièmes provisoires
pour toute la législature.
M. Sembat a tait de l’esprit en plaisantant
agréablement le gouvernement et M. Ribot
auquel on doit l’incorporation de l’impôt sur
le revenu dans ia loi de finances.
M. Clémentel, rapoorteur général, s’est at-
taché à expliquer les points de divergence
entre la Chambre et le Sénat. Il semble que
ce fût la seule chose utile. Mais Mil. Albert
Thomas et Bedouce se sont efforcés encore
de sortir de la question.
On passe enfin à la discussion des articles
modifiés et l'on se borne à rétablir l’article
disjoint par le Sénat relatif à la patente des
roalottiers.
Après an incident assez vif causé par une
proposilion de M. Breton, tendant à voter
un crédit pour qu’une Commission d’en-;
quête allât étudier cet été en Belgique et en
Suisse le fonctionnement de la représente—
lion proportionnelle, la Chambre a décidé
de siéger dimanche tonte la journée eL..bien
-en te’mlu t IJÜctllfî Cl buil'.
***-
La question de l’indigénat ne pouvait se
résoudre en une séance et le Sénat a enten-
du sur ce grave sujet un fort intéressant dis-
cours de M. Colin, sénateur d’Alger. La thèse ,
de M. Co in est qu'il ne fant pas comparer
nos âmes d’Européens aux âmes indigènes
et que l’applicatiou de notre procédure aux
Algériens serait illogique et dangereuse.
Nôtre justice est lente et savante en ater-
moiements. Là-bas, il faut agir vite et sans
hésitations. Quant aux concussions, elles
sont toujours le fait des chefs indigènes qui
ne connaissent aucun contrôle.
En résumé, M. Coliu trouve le projet du
gouvernement prématuré dans une Algérie
où les indigènes sont dix fois plus nombreux
que tes colons.
Bien à dire de la réponse de M. Lutaud,
gouverneur générai de l’Algérie, M. Lutand
parle en fonctionnaire et prévoit que tout
ira pour le mieux dans la meiilenre des co-
lonies, lorsque le projet du gouvernemènt
sera réalisé.
D’ailleurs son discours est documenté et
intéressant et malgré une digression de M.
Gaudin de Viüaine sur les inconvénients du
décret CTémieux, le Sénat adopte tous les
articles et l’ensemble de la loi.
Espérons que les Arabes auront à coeur de
ne pas le lui faire regretter.
T. H,
SENAT
Séance du 10 Juillet
M. Antonin Dubos t préside.
M. Audüfred dépose un rapport sur la
proposition concernant l'achèvement da re-
seau des voies navigables.
Le Sénat examine l’article 81 disjoint de la
loi de finances (Personnel des écoles d’Euro-
péens eu Algérie).
M. Lintilhac, rapporteur, explique qu'il
s agit de reparer le dommage causé aux
instituteurs par le système de pourcentage
et de leur permettre de passer, au bout de
trois ans, de la deuxième classe dans la pre-
mière. Il s’agit d’une mesure tout à fait tem-
poraire et qui n’entraîne aucun relèvement
de crédits.
L’article 8i est adopté.
L’indigénat en Algérie
Le Sénat reprend ia suite de la discassion
du projet relatif à l’indigénat en Algérie.
M. Colin déclare qu’il ne peut accepter le
projet car U aboutirait à des effets défavora-
bles. Les indigènes, dit-if, ont l’habitude
d’une justice sommaire rendue par des chefs
militaires et administratifs. Le fonctionne-
ment de la justice des administrateurs ne
les choque aucunement d’autant plus que
l’appel est possible contre les décisions de
ces fonctionnaires. »
M. Jacquier, sous-secrétaire d’Etat à l’In-
terieur, appuie le projet qui constitue à la
fiais une transaction et une transition.
Transaction entre lesqdversaires et les par-
tisans des pouvoirs de répression des admi-
nistrateurs, une transition entre l’état de
chose actuel et celui de demain qui sera
plus conforme an principe de l’égalité.
M. Lutaud, gouverneur de l’Algérie, dé-
fend également ie projet. Il déclare qde l’ad- :
ministration n’hésitera pas s’il était reconnu
à l’expérience que les armes mises à sa dis-
position sont insuffisantes à recourir au gou-
vernement et an Parlement pour lui en don- ■
ner d’autres.
La discussion généra lo est close. Les 19
articles et l’ensemble du projet sont adoptés.
Le Sénat décide de nommer une commis-
sion de 18 membres pour étudier les réfor-
mes algériennes. Il adopte le crédit pour le
voyage du président de la République en
Russie et s’ajourne à dimanche.
La séance est levée à 7 h. 30.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séances du 10 juillet
(Séance du matin)
LA LOI DE FINANCES
La Chambre a commencé, sons la prési-
"d5îTU&-de M. Justin Godart, la discussion de
la loi de finances. Une centaine de députés
assistaient à la séance.
Cependant, et avant la loi de finances, M.
Georges Berry a demandé où en étaient les
travaux de la Commission d’enquête sur les
éboalements de Paris.
M. René Renoult, ministre des travaux
publics, a répondu que sur Us divers points
où des éboulements se sont produits, fa cir-
culation est rétablie ou va i’être dans quel-
ques jours.
La Commission d’enquête, sous la prési-
dence de M. Jeanneney, a fait diligence ; elle
est encore réunie en ce moment. D’ici à dix
jours, elle transmettra ses conclusions au
ministre.
Après quelques mots de M. Ceccaldi, sur
la retraite des petits cheminots, qu’il faut
leur accorder sous forme fixe, au moyen
d’une caisse centrale, la loi de finances a été
abordée.
M . Landry, dans la discussion générale,
a tait une analyse fouillée delà situation fi-
nancière, qui commande d’urgence des mo-
difications profondes aux procédés fiscaux
existants. Il s’est prononcé pour l’établisse-
ment de monopoles, et d’abord pour celai
de i’aicool.
M. Georges Berry a protesté contre la dé-
claration contrôlée, vexatoire pour tous et
surtout pour les commerçants.
M. Cels a réclamé du gouvernement des
explications nécessaires sur ses projets fi-
nanciers ; car le déficit est là, béant ; il s’é-
lèvera, l’an prochain, à 857 millions.
La suite de ia discussion a été renvoyée à
i’après-midi.
Les Dépenses des
Retraites Ouvrières
M. Albert Métin a adressé au ministre
du travail, au nom de la Commission d’assu-
rance et de prévoyance sociales, une ques-
tion sur les 100 millions qui seraient versés
en trop, a-t-on dit au Sénat, à des personnes
qui n’avaient pas droit A ia retraite.
Il df à contradiction, a dit M. Métin, entre
ceux qui se plaignent de ia lenteur des li-
quidations des retraites ouvrières et ceux
qui trouvent que le contrôle n’est pas assez
rigoureux et par suite pas assez long.
Les seconds asscrent que 100,000 alloca-
tions de 100 francs sont donnée» à tort, d’où
10 millions gaspillés par an et 100 millions
en dix ans. Apparence, car ils se fondent
pour cela sur ses chiffres faux. En réalité les
prévisions de parties prenantes pour jusqu’au
31 décembre 1905 étaient 886,000, mettons
928,000, avec les titres établis, mais dont les
arrerages ne devaient être payés qu’en 1914.
Or les prévisions officielles présentées aux
Chambres s’élevaient à 1,105,722, chiffre qui
n’est même pas encore atteint aujourd’hui
enjuillet. (Applaudissements.)
On n’a pas non plus dépassé les prévisions
budgétaires, au contraire ; même en 1913,
avec cinq classes touchant toutes ensemble
par suite de l’abaissement de l’âge de 65 à 60
ans, on reste à 53 millions d’allocations, au
lieu de 72 millions et demi prévus. (Applau-
dissements.)
M. Métin établit ensuite qne même le
chiffre de 928,000, inférieur déjà aux prévi-
sions, ne représente pas 928,000 fois J00
francs en 1913 : il y a en effet les assurés
aux allocations moindrss on sans alloca-
tions. Enfin ce chtfre comprend non pas
senlement les vivants, mais tons les titres
délivrés depnis le commencement de la loi,
; compris les décédés. (Rires et applaudis-
sements).
M. Couyba, ministre du travail, a déclaré
qu’if y avait beaucoup d’exagération dans
les critiques qui avaient été apportées en ce
qui concerne l’application des lois sur les
retraites.
On a comparé le nombre des pensions li-
quidées à celui des bénéficiaires d’allocations
prévu au budget. Or ces chiffres ne sont pas
comparables, parce qu’ils ne s’appliquent
pas exactement aux mêmes personnes. Les
chiffres prévus au budget ne constituent
d’ailleurs que des évaluations hypolhéti-
qnes, et il n’est pas étonnant qu’elles soient
trouvées en défant, étant tantôt inférieures,
tantôt supérieures aux chiffres réels.
M. Couyba, dans une péroraison très ap-
plaudie, a déclaré qu’il fera tous ses efforts
pour que le ministère du travail ne soit pas
ie ministère des circonlocutions, mais celui
du bon sens, de la décision et de l’action.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à 2 h. 30, M. Paul
Deschanel, préside.
On valide l’élection de M. Outrey en Co-
chifïèhine et de M. Boisneuf dans ia deu-
xième circonscription de ia Guadeloupe.
La Chambre adopte les conclusions de sa
commission tendant à refuser ('autorisation
de poursuites contre M. Bénazet, député de
l'Indre. Le concurrent malheureux de M.
Bénazet, M. Boisserie, voulait assigner M.
Bénazet en diffamation pour l’avoir accusé
de n’être pas avocat à la cour de Paris. La
commission fait observer qne cette poursui-
te pourra s'exercer pendant les vacances
qui suspendent l’immunité parlementaire.
La Chambre accorde les pouvoirs judiciai-
res à sa commission d’enquête sur Féiection
de M. Groussau, à Lille.
LA LOI DE FINANCES
Ou reprend la discassion de la loi de fi-
nances.
M. Sembat demande comment ie gouver-
nement entend équilibrer le budget de 1915.
li a certainement une idée, il en a peut-être
plusieurs, en tout cas, il en a sûrement une
qui doit être bonne, tout gouvernement
ayant toujours de bonnes idées. (On rit.)
L’orateur félicite le gouvernement et la
Chambre de l’eflort réalisé pour faire face
aux nécessités financières.
— Je félicite, dit-il, nos collègues de droite;
pardon, je félicite la droite et je m’aperçois
que je m adresse an secteur de Faction libé-
rale. (Rires.) Je félicite M. Ribot, contre le-
quel nous votions, jadis, nous socialistes, et
auquel nous devons le résultat que nous ré-
clamions. Mais les charges continueront de
croître et il faudra en venir anx formates
qu’ou repousse maintenant.
Photo E. PIROO Cliché Petit B aorte
M. G. SERRURIER
Premier Adjoint au Maire
Président du Comité des Colonie!
Scolaires de Vacances
M Sembat dit qn’il ne suffira pas de me-
sures fiscales pour parer à ia situation.
Il faudra développer les forces économi-
ques par de grands travaux publics.
C'est dans les dépenses productives qu’ii
faut chercher le remède à la rançon payée
anx dépenses improductives.
Le moyen de rétablir la confiance et le
crédit de la France sera de demander aux
capitaux français de s'employer: sur-le soi
même du pays (Vifs applaudissements).
M. Clémentel, rapporteur général, dit
que les points de divergence entre la Cham-
bre et le Sénat sur le budget de 1914 sont
peu nombreux. Il est convaincu qu’on arri-
vera très vite à un accord défiditif.
Les voies et moyens de l’exercice ont été
diminués de 21 millions par le Séoat.
La Commission propose de reprendre un
certain nombre de dispositions représentant
6,500,000 francs de recettes.
Le déficit réel est de 252 millions dont il
faut déduire 47 millions provenant de cré-
dits de report.
C’est environ 210 millions qne la Commis-
sion demande à la Chambre de couvrir par
une émission d’obl'gations à court terme.
Par ia réalisation de l’emprunt, la Trésore-
rie a été remise à flot.
Mais ai l’emprunt était urgent, il ne pou-
vait è.re qu’une solation d’attente. La solu-
tion vraie est le rétablissement de l'équilibre
dans les budgets. Déjà l’impôt sur le reveuu
va procurer 70 à 80 millions de recette s nou-
velles. En dépit des prévisions pessimistes
l’accord s’est fait entre la Chambre et le Sé-
nat sur cet impôt.
Ou a en tort de faire de l’impôt personnel
et progressif sur le revenu, un épouvantait.
On s’est efforcé d’enlever an projet toute
tendance oppressive. L’orateur exprime le
souhait qu’après sa mise eu application la
finance cosmopolite cessera ses attaques
contre le crédit français. (Applaudissements).
La Commission a dans ce bot repris les
dispositions ayant pour but de prévenir l'é-
vasion des capitaux à l’étranger.
Ces dispositions sont également dirigées
contre les Banques étrangères qui ont orga-
nisé contre le crédit de notre pays nne cam-
pagne intéressée. Si cette campagne coati-
Dernière Heure
PARU). TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES. 10 Jailli t. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE [ -
Comptant..; „n i6i5/- -/- 8/-
3 mois € 61 18/- -/- , 2/6
ETAIN
Comptant . 1146 10/- -/- 17 6
3 mois.....) calme 1148 -/- -/- 12,6
FEU
Comptant..) calme 61/4 ^ -/- -/-
8 mois.... ) 81/7 ^ -/- -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 9 juillet 1314.
NEW-YORK, 10 JUILLET
Cotons « juillet, hausse 2 points ; août ;
hausse 7 points ; octobre, hausse 7 points ;
janvier, hausse 7 points. — Très Soutenu.
Cafés i baisse 2 a 6 points.
NEW-YORK, 10 JUILLET
| . if Ml t. PïHUUT
Cuivre Standard disp. 13 60 13 60
— septembre.... 13 65 13 65
Amalgamât, top... 69 7 8 70 1 2
for 14 75 14 76
CHICAGO. 10 JUILLET
C. ne .OÜR G. PRRCBI*
Blé sur...... Septembre 78 1/8 78 3 4
— Décembre 81 »/» èi 12
Maïs sur Septembre 67 1/8 66 3 4
— Décembre 87 » » 87 L2
Saindoux sur. Septembre 10 26 10 28
r- Octobre..] 10 31 10 31
LES INDEMNITÉS DE SÉJOUR
DES SOUS-ASENTS DES POSTES
Une importante décision de la
Commission sénatoriale
La Commission sénatoriale des finances
vient de prendre une décision très impor-
tante.
Par 13 voix contre i, elle vient de refuser
à nouveau, malgré l’interven’ion de M.
Thomson, les crédits nécessaires «ux indem-
nités de séjour pour les sous-agents des
Podes.
On sait qu’un premier refus de la Com-
mission du Sénat avait entraîné des inci-
dents très graves à la recette principale de
Paris.
A LA LIGUE DES PATRIOTES
L’assemblée générale de ia Ligue des Pa-
triotes a eu lieu hier soir sous la présidence
de M. l’ournade ; elle a procédé à l'élection
par acclamations, du bureau de ia Ligue et
du Comité directeur.
Ont été élus : président, M. Maurice Bàç-
rès ; vice-présidents, Mst. Galli et Tournade ;
délégué général, M. Marcel Habert : com-
missaire générai, M. Roland ; administra-
teur général, M. Le Menuet ; membres du
Comité directeur, MM. Gauthier de Clagny,
Poirier de Narçiy,'Spronck, Foursin, Louis
d’Hercout, Muhouard, Delavenne, Adrien
Ho idin, Lagache, Massard, Maréchal, yas-
sias, Dottenville, Lambert, Ducroc, André
Mevil, Désiré Ferry, Chaumont-Quiétry, les
frères Tharaud, Goupil et Floary.
L’élection de ce dernier (éditeur du dessi-
nateur Hansi) a donné lien à une manifesta-
tion de sympathie sur le nom du dessina-
teur alsacien.
MM. Habert et Barrés ont prononcé des
discours très applaudis.
LES CONGES DU 14 JUILLET
M. Augagneur, ministre de l’Instruction
publique, a été saisi des divergences qui se
sont produites à l'occasion de ia fixation des
congés du 14 juillet dans les écoles publi-
ques.
Il convient de rappeler que le projet de
résolution adopté par ia Cliambre des Dépu-
tés, dans sa séance du 20 décembre 1906, in-
vitait la ministre de l’instruction publique à
faire vaquer tes écoles, Jycèes et collèges, le
lundi ou le samedi de la semaine dont le
mardi ou le vendredi seraient jours fériés et
à supprimer simplement le cougé du jeudi.'
Toutefois, cette règle n’ayant pas été uni-
formément appl quéa à l’occasion du 14 juil-
let, M. Augagneur vient de décider, à titre
exceptionnel, que dans les écoles publiques
de toutes catégories, les classes vaqueraient
les lundi et jeudi prochains.
LÉGION D’HONNEUR
Le capitaine Martin, du 15» bataillon d’in-
fanterie coloniale, blessé grièvement lors du
combat du 20 juin dernier, au Maroc, est
promu officier de la Lôgtoa-d’IIonneur.
A L’OPÉRA
MM. Messager et Broussan démissionnent
" Hier a eu lieu à l’Opéra une réunion pri-
vée des commanditaires.
MM. Messager et Broussan lenr ont fait
part de leur résolution de cesser leurs fonc-
tions à partir du i» 1 septembre prochain,
conformément au droit que leur confère le
cahier des charges.
Cette décision a été unanimement approu-
vée par les commanditaires présents.
A l’issue de cette réunion, MM. Messager et
Broussan ont adressé leur démission au mi-
nistre de l’instruction publique.
NOMINATION D’HUISSIER
M. Provost est nommé huissier à Yvetot en
remplacement de M. Poulain.
L’AFFAIRE DES ANARCHISTES RUSSES
Le substitut de la 2» section a donné un
Ordre spécial de transfert de Paris à Pontoise
du prince Ab-ch za et des trois autres russes
arretés pour l’affaire des bombes de Beau-
montrsur Oise.
La famille du prince a choisi comme dé-
fenseur M» André Berion ; elle proteste con-
tre l’arrestation et déclare que c’est un coup
de la police russe qui prépare le voyage du
tsar en septembre prochain.
UNE AFFAIRE DE TRAFIC D’INFLUENCE
M. Torfat.juge d’instruction, vient de clore
son information contre M. Bilan, receveur
buraliste da Saint Denis, ancien président
d’un comité politique de Sceaux et contre M.
Denis, ancien pharmacien. Le magistrat a
communiqué son dossier au Parquet.
Retenant sur ses précédentes déclarations,
M. Denis a mis complètement hors de caus*
M. Bilan en disant que c’était lui seul qui
avait conduit i’affùre. Mais le juge d’instruc-
tion a retenu ce fait que M. Bilan écrivit à
Mme Ghana! pour ia prier de passer chez
lui. Il lui montra alors une lettre de M. Le-
franc, chef de cabinet du préfet de police,
lui annonçant que son autorisation était
accordée.
• » —
A LA COUR D’ASSISES DE L’EURE
Condamnation à mort
EVREUX. — La Cour d’assises vient de con-
damner à la peine de mort le nommé Victor
Breton, 23 ans, et à vingt ans de travaux for-
cés Emile Fondouin, 25 ans, garçon de ma-
gasin à Paris, coupables de plusieurs cam-
briolages dans l’arrbndissemeut de Bernay
et de tentatives de meurtre sur deux gendar-
mes de Pacy-sur Eure, qui voulaient les ar-
rêter à la suite .d’un vol de bicyclette. Ils
avaient alors tué le propriétaire de la bicy-
clette d’an coup de revolver et Breton tira
easaite plusieurs coups de feu sur le gen-
darme Dussoce, qui fut blessé grièvement.
Breton a accueilli en ricanant la sentence
de la cour d’assises.
LES ÉVÈNEMENTS DU MEXIQUE
TORRÉON —La conférence entre les géné-
raux Vota et Garanza a été ajournée, après
accord sur tous les points qui doivent être
discutés.
Le général Angelès continuera à assurer
le commandement de la division d’artillerie,
SÀLTILLO. — Le général Garanza a reçu
officiellement avis du générai Obregon, de
la prise de Guadalajara.
Le générai Obregon télégraphie que les
fédéraux ont été complètement mis eu dé-
route et qu’il est absolument maître de la
ville.
Il a fait 5,000 prisonniers et s’est emparé
d’ane grande quantité d’armes, de muni-
tions et de vivres.
Le combat décisif eut lien mardi.
Les fédéraux perdirent 600 hommes et
10 trains militaires.
UN VILLAGE DÉTRUIT PAR LE FEU
FRIEDRICHSAFEN. — Un incendie a détrnit
le village de Selbak.
Soixante maisons ont été brûlées ; nn
millier d'habitants se trouvent sans abri.
MORT D’UN AVIATEUR
MILITAIRE ALLEMAND
BERLIN. — On annonce que le lieutenant
llurbert, victime avant-hier d’un accident
d’aviation à Iïiewit, est mort hier après-midi.
NOUVELLE SANS FONDEMENT
BELGRADE. — Le bruit d’un attentat contre
le roi de Serbie qui a couru à l’étranger, est
dénué de fondement.
CHEZ LES CHEMINOTS ITALIENS
ROME. —Le Comité central du Syndicat
des cheminots dément catégoriquement
qu’il ait l’intention de proclamer la grève.
LES AFFAIRES D’ALBANIE
DURAZZO, 9 juillet (soir). — D’après des in-
formations sûres arrivées ici par radiogram-
me, Koritza est tombée aux maias des insur-
gés, qui étaient partis de Stavora ponr atta-
quer celte ville. Une partie de la garnison
s’est rendue aux rebelles, l’autre partie,
avec les officiers hollandais et deux mitrail-
leuses d’infanterie, s’est retirée à Skrap.
Lorsque plus tard, les Epirotes marchèrent
sur Koritza, le3 insurgés quittèrent la ville et
la laissèrent en possession des Epirotes.
Ceux-ci s’avancent sur toute la ligue Koritza-
Tepeleni.
Cette dernière localité est également entre
les mains des Epirotes.
La situation est sans changement à Da.
razza. On observe, la nuit, de forts mouve-
ments et une vive agitation dans les posi-
tions ennemies. Le Conseil de guerre, qui
devait se réunir aujourd’hui, ira pas eu
lieu ; il a été remis à un antre jour.
Le gouvernement albanais a prolongé
son traité avec ia Compagnie de naviga-
tion à laquelle appartient le vapenr Herze-
govina.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Tour de France Cycliste
IA 7e étape : Luohon-Perpignan
Bagnères-de-Luchon, 10 juillet.
Le départ de l’étape Bagnères-Perpignao
(323 ki.omètres), a été donné ce matin, à
3 heures, à 73 coureurs.
Le temps est superbe.
Perpignan, 10 juillet.
Arrivent en peloton à 2 h. 47’ 5” :
1er Alavoine sur Wolber, 2» Buysse, 3«
Thys sur Wolber, 4» Pelissier sur Wolber, B«
Rossius, 6» Défrayé, 7» Spiessens, 8® Egg sur
Wolber, 9» Garrigou, 10e Devroye, 11» Scieur,
12e Faber, 13® Vandenberghe, 14e Christophe.
15® Tbibergüien,
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