Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 juillet 1914 10 juillet 1914
Description : 1914/07/10 (A34,N12025). 1914/07/10 (A34,N12025).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721916
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Variétés Economiques et Politiques
L’Exposition
de San-Francisco
,, La participation officielle du gouverne-
ment français à l’Exposition de Sau-Fran-
ciscô a été, depuis quelque temps, l’objet
d’une vive opposition de la part d’une no-
table partie du commerce français. Nom-
bre de Chambres de Commerce, de Cham-
bres syndicales et d’Associations se sont
prononcées contre cette participation, et
naguère encore, dans un ordre du jour voté
en séance du 6 mars dernier, la Chambre
de Commerce de Paris invitait le gouverne-
ment à « surseoir au vote des crédits,- aussi
longtemps que le régime douanier améri-
cain n’aurait pas été modifié par des mesu-
res législatives et administratives ».
Nous avons eu avant-hier, à la Chambre
des députés, une manifestation nouvelle de
cette opposition qui, à la vérité, n’était pas
une opposition de principe, mais une pro-
testation contre certains procédés de la
douane américaine rappelés en ces termes,
dans une interview, par M. David-Mennet,
président de la Chambre de commerce de
Paris :
Nous n’avons aucune animosité contre les
Américains, disait le très distingué président
de cette Compagnie à l’an de nos confrères
du Figaro. Ce sont nos clients et beaucoup
sont nos amis. J’ai moi-même des relations
personnelles avec un grand nombre d’entre-
eux.Mais la douane américaine a des moyens
d’investigation qui nous semblent inaccep-
tables.
Le nouveau tarif douanier des Etats-Eois
est établi ad valorem. Il est donc nécessaire
que le fisc détermine la valeur des objets
jimportés. Mais il y a la manière.
: Ea France, voici quelque trente ans, nous
iavons eu, nous aussi, an tarif ad valorem.
(Mais nous ne recourions pas à des investiga-
tions de ce genre. Des experts disaient la
.valeur des objets. Ii en est ainsi aujourd’hui
dans un grand nombre de pays. Que tait la
douane américaine? Elle a fondé de vérita-
bles agences de renseignements. Quand les
/acheteurs américains viennent en France, iis
dont l’objet d’une surveillance dont ils se
plaignent. Là douane a la crainte qu’ils ne'
déclarent les marchandises qü’iis achètent
pour un prix inférieur an prix d’achat.
Des agents sont venus dans les magasins
demander des renseignements sur les prix,
sur le a conditions de vente... La douane exi-
ge à l’entrée des précisions sur la composi-
tion des produits, qui doit demeurer se-
crète.
Autre chose. Le nouveau régime interdit
l’importation des plumes, en particulier des
aigrettes. Cette mesure a eu pour résultat de
ruiner plusieurs de nos commerçants, de
réduire sensiblement le chiffre d’affaires des
^autres.
Le gouvernement parait tout disposé à
nous soutenir. Mais il vent limiter son inter--
vention à des démarches courtoises et amia-
bles. Eh bien 1 nous, nous pensons que les
Américains sont gens pratiques, des gens
d’action. Ils ne s'étonnent jamais qu’on dé-
fende ses intérêts, et quand ces intérêts sont
menacés, qu’on résiste..,
D’autres griefs ont été formulés en séan-
ce de mercredi dernier, à la Chambre : par
M. Belouile, député et maire de Limoges,
au nom des porcelainiers ; par l’amiral Bien-
aimé, qui représente le deuxième arron-
dissement de Paris, c’est-à-dire des com-
merçants qui ont à se plaindre des garanties
insuffisantes accordées par les Etats-Unis à
la propriété industrielle ; par M. Molle ; par
M. Tissier, qui s’est élevé non seulement
contre l’application des tarifs, mais contre
les tarifs eux-mêmes — et M. Thomson,
ministre du Commerce, avait la tâche diffi-
cile de répondre à ces justes observations.
Il a su le faire avec beaucoup d’adresse,
sans dissimuler certains abus de la douane
américaine, mais en montrant tout le souci
des deux gouvernements de conserver et
d’étendre les échanges commerciaux entre
les deux puissances et leurs relations de
cordiale amitié. Et le projet de loi sur la
participation officielle de la France à l’ex-
position de San-Francisco a été voté à la
majorité de 461 voix contre 35.
Il était utile que les doléances de notre
commerce fassent apportées à la tribune de
la Chambre afin que le gouvernement vînt
donner l’assurance qu’il ferait toutes dé-
marches nécessaires afin d’obtenir les jus-
tes satisfactions réclamées. Toutefois, il ne
pouvait être sérieusement question de voter
contre la participation de la France à l’ex-
position de San-Francisco. Le sentiment
d’une amitié séculaire, le souvenir commun
de luttes vaillamment soutenues pour la li-
berté, des raisons à la fois économiques et
politiques nous faisaient un devoir de parti-
ciper à ce pacifique tourùoi. M. Betoulle et
l’amiral Bienaimé l’ont fort bien compris.
Et s’il est désirable que nous obtenions les
satisfactions auxquelles nous avons droit,
nos réclamations, qui n’ont pas à se mani-
fester par une bouderie, n’ont rien, à voir
avec cette exposition de San-Francisco où
notre commerce et notre industrie ont le
plus grand intérêt à se faire connaître.
P. H.
Le Naufrage du « Calypso
D’après une dépêche du vice-amiral Boué
de Lapeyrère, "examen auquel il a été pro-
cédé à bord du sous-marin Circé, l’abordear
du Calypso, à son arrivée an golfe Juan, a
fait reconnaître que les avaries de ce bâti-
ment se bornent à nn écrasement dn ballast
avant sur une faible longueur, et à' uns lé-
gère brèche dans le ballast arrière.
La coque intérieure n’a pas souffert ; la
durée probable d’indisponibilité du bâtiment
sera de nn mois.
Le repérage qui a été effectué à l’endroit
où s’est perdn le Calypso, indique que le
sous-marin se trouve au Sud du cap Lir-
dier et à l'Est de la pointe du Titan. A cet
endroit, ii y a plus de 200 mètres de fond.
Un radiogramme dn golfe Juan annonce
qne les vingt hommes de la Calypso qui ont
«aildiiXSi jCpiA lfl 1 ientanaixt vais-
seau Aubert, commandant du bâtiment, et
l’enseigne de vaisseau Prigent, sont à bord
do cuirassé Léon-Gambetta.
Parmi ces hommes, trois sont à l’infirme-
rie du bord. Un seul est grièvement blessé.
L'enquête sur les circonstances de la colli-
sion a commencé à bord. Le contre-amiral
Sénés, commandant en second de l’escadre
fégère, a interrogé successivement les lieute-
nants de vaisseau Aubert, commandant do
sous-marin, et Combescot, commandant de
la Circé.
LA SITUATION AU MEXIQUE
En vue du Gouvernement provisoire
Dans son rapport In devant le Sénat, mexi-
cain, le général Ruiz adjure les conatim-
tionnalistes de s’entendre avec le gouverne-
ment du général H uerta pour rétablisse-
ment dn nouveau gouvernement provisoire.
Tontes les autres danses du protocole de
paix et même l’avenir de la Répuuliqne, dit
M. Ruiz, dépendent de cette action com-
mune.
L’orateur termine en exprimant l'espoir
que la médiation des puissances süd-amé-
ricaines conduise à une union pins étroite
des nations dé l'Amérique et proclame
l’éternelle gratitude du peuple mexicain
vis a-vis des trois républiques latines, qui
ont coopéré an maintien de l’indépendance
du Mexique.
AU CONSEIL
MUNICIPAL
Nous avons reçu de M. Le Chapelain
la lettre suivante que seules des cir-
constances indépendantes de notre
volonté nous ont empêché de publier
plus tôt :
Monsieur le rédacteur en chef,
Dans le numéro du 3 juillet, com-
mentant l’élection de M. Morgand
comme maire, vous écrivez : « ... le
nombre important de voix a poussé M.
Le Chapelain à médire de la propor-
tionnelle dont nous le croyions un
chaud partisan ; on sait qu’il l’a accu-
sée, en effet, d’avoir permis l’alliance
des cléricaux. et des républicains de
gauche, c’est une accusation, portée
peut-être hâtivement, qui ne supporte
pas l’examen. »
Il ne m’appartient pas dans le Petit
Havre de démontrer pourquoi j’ai vu
un accord, je désire seulement réfuter
le jugement que vous portez sur mes
paroles en ce qui concerne la R..P»
J’ai dit brièvement, c’est certaine-
ment ce qui est cause de votre erreur,
être content de voir que grâce à la pro-
portionnelle il nous était permis de
constater qu’il y avait accord entre les
cléricaux et certains républicains, et
que nous nous en souviendrons.
Un des gros avantages de la R. P.
c’est, cher Monsieur, que tous les par-
tis étant au pouvoir il est permis de les
juger sur leurs actes suivant le cours
des événements, soit qu’ils se soient
associés, soit qu’au contraire ils aient
maintenu leurs frontières, et ce juge-
ment le corps électoral ne pourrait le
porter si la proportionnelle n’existait
pas et ne continuait à exister.
Loin donc de voir dans l’accord de
deux partis, qui prétendent se diffé-
rencier l’un de l’autre, une résultante
déplorable de la proportionnelle, j’y
vois un résultat heureux, dont le so-
cialisme tirera profit.
C’est grâce à la proportionnelle que
le corps électoral a pu voir les radi-
caux, les républicains et les cléricaux
être d’accord pour repousser la de-
-hianclo- He'vh’fsé en réglé ffê rêlteCtricue
que nous avions formulée, et cela per-
met à l’élècteur de juger à leur juste
valeur lès promesses qui lui sont faites
et les injures que se lancent les concur-
rents.
Il y a des raisons plus importantes en-
core qui militent pour la Ri P. Je les
ai exposées dans divers articles du Pro-
grès et les exposerai de nouveau en
temps utile. Je me contente de dire que
j’ai toujours été proportionnalité et
qu’aujourd’hui j’estime que la Repré-
sentation proportionnelle des partis est
plus que jamais nécessaire.
Croyez donc, cher Monsieur, à mon
inlassable dévouement à sa cause et
que ce n’est pas en vain que vous fe-
rez appel à mon concours, le jour où
vous voudrez en faire l’objet de confé-
rences contradictoires.
Je compte sur votre courtoisie pour
insérer cette courte rectification.
Recevez, Monsieur le rédacteur en
chef, mes salutations socialistes.
LE CHAPELAIN,
Conseiller Municipal.
Nous n’avons pas l’intention d’ou-
vrir une polémique avec M. Le Chape-
lain dont les sentiments courtois nous
sdnt connus ; il reconnaît d’ailleurs
lui-même que. le malentendu qu’il y a
entre nous au sujet de la Représenta-
tion Proportionnelle, provient surtout,
de ce qu’il s’est exprimé « briève-
ment » sur ce point à lo séance du
Conseil où M. Morgand Jut élu.
M. Le Chapelain tient à proclamer
qu’il reste toujours un loyal propor-
tionnalité, nous enregistrons bien
volontiers cette déclaration.
D’autre part, nous sommes d’accord
avec lui pour penser que la R. P. a le
grand avantage de mettre de l’ordre
dans les partis et de la clarté dans les
relâtions respectives de ces partis en-
tre eux.
Mais nous craignons d’autant moins
cette clarté que nos amis ont toujours
agi au grand jour ; si pour des affai-
res administratives ou purement mu-
nicipales, ils se sont parjois, comme M.
Le Chapelain lui-même d’ailleurs, ren-
contrés avec les « cléricaux » dans un
esprit de libéralisme et dans l'intérêt
général de la cité, par contre sur le
terrain politique ils s’en sont toujours
nettement séparés dans le plus jerme
esprit républicain et laïque.
CASPAR-JORDAN.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(m Jttmui Q0RRB8FONDANT FAXT2CDUK3)
Paris, 9 juillet.
Les crédits demandés par le ministère de
la guerre pour les nouveaux uniformes de
l’armée ont fait monter M. Jaurès à la tri-
bune de la Chambre pour présenter une sé-
rie d’observations, ce qui n'empêcha point
les crédits d’être votés.
Les crédits pour l’application de la semai-
ne anglaise dans 1er établissements de l’Etat
sont votés presque à l’unanimfté.
La Chambre reprend le budget voté avec
modifications par le Sénat. Sur la demande
de M. Clémentel, elle commence par la dis-
cussion des chapitres modifiés du budget des
dépensas. Elle accepte la plupart des modifi-
cations, mais elle en rejette ou réserve un
certain nombre d’autres,
La^iacuajdon générale de la Iql cés èLen particulier, siir les modifications
apportées à l’impôt sur le revenu ne peut
manquer d’être très vive.
Ea attendant que la Chambre des députés
lui renvoie le budget, le Sénat commence la
discussion dn projet de loi adopté par la
Chambre réglementant le régime de l’indigé-
nat en Algérie.
Le rapporteur, M. Flandin, sénateur de
l'Inde, expose l’économie dù projet. L’inter-
nement des indigènes, qui pouvait être pro-
noncé jasqu’à présent sans jugement par ie
gouverneur général, sera supprimé. Il s’agit
de traiter en grands garçons les S millions
d’indigènes d’Algérie, de ne pas les laisser
tout à fait désarmés en face dés administra-
teurs qui peuvent faire tant de bien, mais
puisqu’ils sont des hommes, peuvent aussi
faire tant de mal.
M. Aubry, sénateur de Constantine, donne
son adhésion an projet, mais remet ies cho-
ses au point. Les indigènes d’Algérie ne
sont pas malheureux;l’occupation française
les enrichit.
On peut leur donner quelques libertés
nouvelles, mais il serait imprudent de les
placer sur un pied d’égalité avec nos coions.
D’ailleurs le corps des administrateurs four-
nit toutes les garanties nécessaires de çom-
pétenco-et d’impartialité. Quant aux coions
ils vivent en excellents termes arec les indi-
gènes, et M. Aubry proteste contre les impu-
tations qui représentent ces derniers comme
éternellement exploités par les premiers.
Bien au contraire, puisque les Européens
paient en moyenne 86 francs d'impôt par
tète et les indigènes 10 francs senlement.
La suite de cette discussion reviendra à
nne prochaine séance.
M. Bérenger a annoncé ensuite qu’il re-
nonce momentanément à son interpellation
sur le nn au théâtre à cause des poursuites
qui sont ordonnées par le parquet de la
Seine. L’honorable sénateur insiste pour
que l’on se montre sévère.
T. H.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 9 juillet
La séance est ouverte à 2 h. 20, sous la
présidence de M. Paul Deschanel, prési-
dent.
Les Dépenses militaires
L’ordre du jour appelle la discussion du
projet, modifié par le Sénat, concernant les
crédits pour les dépenses militaires non re-
nouvelables.
M. Jaurès demande qn’il n’y ait dans l'ou-
verture du compte spécial ancnn préjugé
en faveur du nouvel empront.
II bétonne que pour la marine on appelle
dépenses non renouvelables des dépenses
destinées à être renouvelables.
Vous voulez tes meure hors budget, dit-il,
pour dissimuler le véritable poids des char-
ges qui pèsent sur le pays.
M. Jaurès parie également de la transfor-
mation des uniformes de l’armée.
M. Messimy a prétendu qu'il faudrait com-
mander 1.800,000 anifbrmes.
M. Jaurès estime qae ces prévisions sont
insuffisantes. Le délai prévu pour la trans-
formation est de hait ans, c’est nn délai trop
long.
La encore, affirme M. Jaurès, on ne dit
pas la vérité.
M. Messimy, ministre de la guerre, ré-
pond.
La tenne voyante de nos troupes rend cel-
les-ci trop vulnérables.
La question est à l’ordre du jour en Fran-
ce depuis la guerre dn Transvaal.
M. Messimy rappelle les expériences qui
out été faites pour établir le degré de vulné-
rabilité des troupes suivant la manière dont
elles sont vêtues. Ces expériences sont con-
cluantes.
On se plaint de la longueur du délai, mais
si l’on s’arrête à cette objection on ne ferait
aucun progrès. U ne faut pas, ajoute-t-il, se
préoccuper outre mesure de la beauté de
l’umfowuà, Tannée est faite pour la guerre
et non pour la parade.
U fait remarquer qu'il ne s’agit que d’un
crédit de i ,0flÔ fr.
M. Flaudin craint qae si toutes les ar-
mées d'Earope sont habillées du même cos-
tume, on ne puisse plus distinguer les amis
des adversaires.
Par 391 voix contre 151, la Chambre adopte
i'article premier du crédit.
L’ensemble de la loi est voté par 348 voix
contre 206.
LE BUDGET
L’ordre dn jour appelle la discussion du
projet do loi, adapté par la Chambre des dé-
putés, adopté avec modifications par le Sê- !
nat, portant fixation da budget général des
dépenses et des recettes de l’exercice 1914.
M. Clémentel, rapportear général, de-
mande à la Chambre de commencer par la
discussion des chapitres modifiés et d’ajour-
ner la discussion générais à la loi de finan-
ces. (Assentiment.)
L’orateur fait, en outre, observer que le
projet de loi que la Chambre vient de voter
sur la semaine anglaise aura pour effet de
modifier les crédits de certains chapitres.
M. Mauger, sur le chapitre 41, demande
le rétablissement du crédit voté par la Cham-
bre, soit une augmentation de 2 millions
pour l’application de la loi aux femmes en
coucties non salariées. (Applaudissements.)
M. le rapporteur général dit que le mi-
nistre de l’iotèrieur affirme queles crédits
inscrits au budget suffiront à assurer l’appli-
cation de la loi. Dans ces conditions, il est
inutile de surcharger le budget de crédits-
qui tomberont en annulation.
M. Mauger insiste pour le relèvement du
crédit.
M.'Nouions, ministre des finances, affir-
me que l’intention du Sénat est de mettre au
plus tôt en vigueur la loi votée par la Cham-
bre et que le gouvernement a le désir de la
faire aboutir. Ii considère que la Chambra
doit s’abstenir de tout acte qui pourrait res-
sembler à une mise en demeure à l’autre
Assemblée.
Il prie la Chambre de faire confiance ao
Sénat. (Très bien 1 Très bien 1)
L’amendement de M. Mauger est adopté.
Snr le budget de la guerre, (es chapitres
modifiés par le Sénat sont adoptés.
M. de Boury propose de doter le chapitra
62 bis « secours aux familles des militaires
décédés à la snite d’accidents » et supprimé
par le Sénat, d’une somme de 500,000 fr. et
a’en modifier le libellé.
M. ls rapporteur général répond que,
par la reprise du chapitre, la Commission a
entendu émettre le voeu qu’il soit ligéféré
sur la question, condition indispensable
pour l’emploi des crédits.
M. Lauche insiste pour que le crédit de
2 millions, voté par la Chambre, soit rétabli.
M le ministre de la guerre prie la Cham-
bre d'accepter un créait indicatif afin de
marqaer la volonté où eile est de taire abou-
tir la proposition de loi ayant pour but d’ap-
pliquer à l’armée la législation sur les acci-
dents du travail.
Il ajoute que le rapport déposé sur ce
point par M. Doizy, sous la dernière législa-
ture, vient d’être repris et que le Gouverne-
ment s’engage à soutenir le projet.
En ce qui touche la question des alloca-
tions aux familles des soldats décédés à la
suite de maladies contractées au service,
elle est distincte de la précédente.
Le Gouvernement accepte que le crédit du
chapitre soit porté à 100,000 fr.
Les modifications apportées par lo Sénat à
divers chapitres de la marine militaire, de
la marine maichande, de l’instruction pu-
blique, des beaux-arts, des travaux publics,
du commerce et des postes et télégraphes
sont adoptées.
Quelques chapitres seulement sont réser-
vés pour un nouvel examen de la Commis-
sion.
Sur le budget du travail, M. Jaurès de-
mande que la Chambre réserve les chapitres
de ce budget jusqu’à la loi de finances afin
que la question des retraites des ouvriers
mineurs paisse être d’ici là résolue contor-
mément aux engagements pris par ie Gou-
vernement.
M. Couyba, ministre du travail, dit que
le Gouvernement insistera pour que le vote
des crédits supplémentaires ait lieu'sans re-
tard.
M, le president de la Commission et M.
le rapporteur general demandent à M Jau-
rès de ne pas insister. La Commission prend
rengagement iormel de rapporter d’urgence
les crédits avant que le budget revienne du
&énat.
M. Jaurès insiste pour queles chapitres
soient réservés.
M . le ministre des finances dit que le cha*
' pitre où le crédit davràit prendre place a
déjà été voté par la Chambre et le Sénat.
D’autre part, le crédit demandé pour les
ouvriers mineurs a été inscrit dans un pro-
jet spécial.
Le Gouvernement prend Rengagement de
ne pas clôturer la session avant que le pro-
jet soit voté.
M. Jaurès prend acte de cette déclara-
tion.
Les divers chapitres du budget du travail,
ceux des colonies et de l’agriculture sont
adoptés.
Ou débat s’engage, à propos du budget
des chemins de fer de l’Etat, sur la question
des appareils Boirot pour l’attelage automa-
tique des wagons.
M. de la Porte dit qu’il ne peut pâs accep-
ter un nouvel ajournement et qu’à son
grand regret, il se voit obligé de maintenir
sa demande de serntin.
Le rapporteur général : La Commission,
d’accord avec le gouvernement, repousse
l’amendement; en votant le crédit de hait
millions après les explications de M. ie mi-
nistre, la Chambre semblerait désigner an
appareil plutôt qn’nn autre. Ce n’est pas
le rôle de la Chambre, mais celui du gou-
vernement,
M. Paîsant fait observer que l’amende-
ment aboutirait à consacrer nn privilège en
faveur d’un homme dont l’appareil n’a été
reconnu par le concours, ni le meilleur, ni
le plus utile. (Applaudissements).
M. de la Porte dit qu’il est venu défen-
dre la cause de l’attelage automatique sam
nom et sans marque.
Au nom du groupe de défense des inté-
rêts des cheminots, il déclare repousser l’in-
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LON11HES 9 Juillet. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
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Comptant.. facUe *6110/- -/- 15/-
3 mois *6117/6 -/- 18/-
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FER
Comptant.. calme 81/4 —/- 1 d
8 mois 81/7 % -/- i % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Su 8 juillet tati.
NEW-YORK, 9 JUILLET
Coton* t juillet, baisse 10 points ; août ;
baisse 12 points ; octobre, baisse 3 points ;
janvier, hausse 3points. --Soutenu.
Coté* i hausse 4 à 6 points.
NEW-YORK, 9 JUILLET
t. H ion (. pucmüT
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— septembre.... 13 65 13 70
Ainnlguutut. €»{i... 70 1/2 70 3/4
fer 14 75 14 75
CHICAGO, 9 JUILLET
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Blé sur Septembre 78 3 4 78 3/4
. — Décembre 81 t» 81 1/2
Maïs snr...,. Septembre 66 3 4 63 »/»
— Décembre 87 1-2 84 7 8
Saindoux sur. Septembre 10 26 10 20
L y ». Octobre..! ïé.32 10 27
M. POINCARÉ A PÉHONNE
Le président de la République se rendra
dimanche prochain dans le département de
la Som me.
Il quittera Paris par train spécial à 7 h. 40
du matin et arrivera à Montdidier à 9 beur-
res. II traversera la ville pour gagaer l’IIô.el
de Ville où auront lieu les réceptions, puis
il se rendra à la statue de Parmentier, devant
laquelle il prononcera an discours.
M. Poincaré repartira à 11 heures pour
Péronne. Eu route il s’arrêtera quelques
minutes en gare de Boye pour recevoir la
mnnicipalité de cette petite localité.
A Péronne, où le président passera l’après-
midi, le programme de la visite compreud
notamment la cérémonie de la remise à la
ville da la croix de la Légion-d’Honneur,
pour son héroïque conduite lors de la guerre
de 1870-1871. La cérémonie aura lieu à la
mairie, dans la nouvelle salle des mariages.
Des discours y seront prononcés par le maire
et M. Poincaré.
Un banquet aura lieu anx Quinconces.
Enfin, après nne promenade à travers ia
ville et la visite de l’hôpital, le président
quittera Péronne pour rentrer à Paris,
AU CONSEIL SUPÉRIEUR
DES RETRAITES OUVRIERES
La session de juillet du Conseil supérieur
des retraites ouvrières s’est tenue hier matin.
Le ministre du travail a annonce son in-
tention formelle de veiller à l’application de
la loi et de renforcer sur place le contrôle
départemental.
« A côté du contrôle indispensable, il
reste, dit-il, une antre oeuvre a accomplir.
II est regrettable que des assurés, par suite
d’erreurs d’interprétation inévitables au dé-
bat de la mise en vigueur de toute loi so-
ciale. bénéficient A i2Kt d’allocations.
» Mais ce qu’il faut regretter plus encore
et éviter dans l’avenir, c’est que le nombre
de ceux qui devraient profiter de l’assurance
légale, et n’en profitent pas, soit si considé-
rable. Il est indispensable de demander aux
agents qui sont chargés du contrôle sur pla-
ce, de faire nne propagande active ponr
eclairer les intéressés, patrons et ouvriers,
sur les dispositions de la loi et les avantages
qn’ils en peuvent relirer ».
Le Conseil supérieur a ensuite désigné
comme vice-présidents M. Riüot, sénateur,
et M. Metin, député, et il a désigné les mem-
bres de la Commission permaaente, ainsi
que les deux Commissions où le Conseil doit
être représenté.
LE MÉRITE AGRICOLE
M. Fernand David, ministre de l’agricul-
ture, a présidé hier matin la réuniôu du
Conseil de l’Oidre dn Mérite agricole qui lui
a soumis un ceriain nombre de propositions
de dissociions relatives à la promotion dn
14 Juillet, notamment les dossiers des candi-
dats an grade de commandeur du Mérite
agricole.
La Commission a en outre ratifié, sur la
demande du minisire, diverses propositions
d’ordre réglementaire ; elle a enfin statué
sur le contingent des distinctions du Mérite
agricole qui seront attribuées à l'occasion
d’un certain nombre d’expositions.
L’AFFAIRE DES ANARCHISTES RUSSES
DE BEAUMONT-SÜR-OISE
M. Küng, directeur dn laboratoire de toxi-
cologie de la préfecture de police, a procédé
hier à l’analyse du liquide que contenait ia
fiole trouvée sur un des russes arrêtés à
Beaumont-sur-Oise.
D’un premier examen, il résulte qae le
liquide n’est pas un poison.
Un cobaye auquel on a injecté quelques
gouttes du liquide, n’a manifesté au bout
d’une heure, aucun symptôme d’empoison-
nement.
M. Küng va continuer ses expériences afin
de déterminer ia nature exacte du couteau
de la fiole,
L’EMPRUNT DE LA VILLE DE PARIS
Au cours de sa dernière séance, la Consèii
municipal de Paris a vo;é la deuxième tran
che'de l’emprunt de 9ü0 millions, s’élevant à
221 millions.
L’inté!èt sera de 4 0/0, sans lots, 6t ['amor-
tissement est prévu en 67 ans avec prime de
10 francs pour les obligations qui sortiront
dans les dix premières années.
UNE BIJOUTERIE CAMBRIOLÉE
Des cambrioleurs se sont introduits hier
matin chez M. Fousch; bijoutier, 13, rue de
Mânbenge et ont dérobé pour douza mille
francs de pierreries et de bijoux.
La police a ouvert une enquête.
DRAME DE L’ALCOOLISME
Un drame s’est prod .it hier après-midi
dans le dix-huitième arrondissement de
Paris.
U a sujet italien a tiré plusieurs coups de
revolver sur sa femme el l’a blessée griève-
ment.'
Etant rentré ivre chez lui, 14, rue Etex, le
nommé Maguinot s’est pris soudainement de
querelle avec sa femme.
Au paroxysme de la colère, Maguinot s’em-
para trua revolver et par cinq fois le déchar-
gea sur la malheureuse femme qui s’écroula
dans une mare de sang.
Voyant sa femme blessée, le misérable
individu s’empressa de prendre la fuite.
La blessée tut recueillie par des voisins et
conduite à l’hôpital Bichat où 6on état fut
jugé grave.
M. Dupuis, commissaire de police, a lancé
plusieurs inspecteurs à ia poursuite du
meurtrier.
ACCIDENT D’AVIATION
BERLIN. — Hier après-midi, au champ d’a-
viation de Kiewit, un avion militaire, après
avoir atterri brusquement, a heurté un han-
gar.
Le lieutenant Hurbert a été mortellement
blessé ; le lieutenant Pool n’a été aue légè-
rement atteint A ia tête.
UN HANGAR S’EFFONDRE
NANTERRE. — Ua terrible accident s’est
produit hier à l’usine à gaz de Nanterre, si-
tuée au bord de la Seine, boulevard Thiers
Un ouvrier maçon, employé chez un en-
trepreneur de Ghatou, M. Laubeuf, était oc-
cupé à réparer le mur lézardé d’un hangar,
lorsque la construction, haute de sept mè-
tres environ, s’écroula tout à coup, avec un
Iracas épouvantable, ensevelissant l’ouvrier.
Des secours furent requis en tonte hâte et
dès soldats du génie accoururent avec l’es-
poir de sauver le malheureux enfoui sous
les décombres. Il fallut plus d’une heure
pour y parvenir, mais, hélas i on ne re.ira
qu’un cadavre.
HANSI EST CONDAMNÉ
A UN AN DE PRISON
LEIPZIG. — La Cour suprême de l’empire
vient de condamner le dessinateur Hansi à
on an de prison pour excitation des diverses
classes de la population à des actes de vio-
lence, en même temps que d’outrages envers
la gendarmerie alsacienne et les instituteurs
alsaciens-iorrains formés à l’Ecole normale.
Au cours des débats, ie procureur avait
retiré la. plainte relative à la haute trahison ;
il n’avait retenu que ie délit d’offenses aux
citoyens de l’empire allemand en général,
ayant estimé que les dessins du caricatu-
riste avaient pour but de ridiculiser tout ce
qui était allemand.
Il avait réclamé une condamnation à un
au et six mois de prison.
Le tribunal n’a pas ordonné l’arrestation
d’Hansi, rua s il donne à celui-ci un délai de
deux jours an cours desquels il devra se
présenter pour subir sa peme.
LES AFFAIRES D’ALBANIE
VIENNE. — Suivant une dépêche de Du-
razzO, en date du 9 juillet, ie gouvernement
roumain aurait adressé â M. Christesen, ban-
quier à Durazzo, les sommes nécessaires
pour l’envoi en Albanie de trois mille volon-
taires roumains.
PZMIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Tour de France Cycliste
BAGNÈRES-DE-LUCHON.— Dix coureurs ont
été éliminés au cours de l’étape Bayonne»
Bagnères de LuChon.
On .déclare que Passoli étant souffrant, ne
partira pas aujourd’hui-pour Perpignan.
Tuytten a été pénalisé de trente minutes
pour avoir été entraîné par une automobile
au cours de la même étape.
DERNIÈRE HEURE RÉGIONAL!
Ua Réserviste écrasé par un Train
ROUEN. — Hier soir, vers huit heures, un
réserviste qui venait d’accomplir une péricr-
de de 23 jours à Vernon, arrivait en compa-
gnie d’an camarade, à la gare Saint Sever,
pour prendre le train partant vingt minutes
plus tard.
Les deux soldats se rendirent alors dans
nn débit voisin, puis regagnèrent la gare. -
Le signal dn départ venait d’être donné
quand Tes deux hommes arrivèrent sur le
quai. Ils sautèrent sur ie marchepied d’an
wagon, mais, en voulant ouvrir nne por-
tière, l’un d’eux perdit l’équilibre et tomba
sur la voie.
Un employé de la compagnie, M. Jonfray,
voulut se porter au secours de l’infortuné,
mais alors qu’il allait ie saisir, le soldat dis-
parut sous un wagon.
Les deux dernières voitures du convoi lui
passèrent snr le corps.
Lorsque le train eut stoppé, on s’empressa
autour de la victime.
La mort avait été instantanée.
Grâce au livret militaire trouvé dans les
vêtements, on put établir l’identité.
Il s’agit d’un nommé Jules Tannay, de»
menranl à Ourville.
La responsabilité des employés de la gara
ne peut être mise èn cause, le soldat ù’a été
victime Aine de sou imprudence.
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
Variétés Economiques et Politiques
L’Exposition
de San-Francisco
,, La participation officielle du gouverne-
ment français à l’Exposition de Sau-Fran-
ciscô a été, depuis quelque temps, l’objet
d’une vive opposition de la part d’une no-
table partie du commerce français. Nom-
bre de Chambres de Commerce, de Cham-
bres syndicales et d’Associations se sont
prononcées contre cette participation, et
naguère encore, dans un ordre du jour voté
en séance du 6 mars dernier, la Chambre
de Commerce de Paris invitait le gouverne-
ment à « surseoir au vote des crédits,- aussi
longtemps que le régime douanier améri-
cain n’aurait pas été modifié par des mesu-
res législatives et administratives ».
Nous avons eu avant-hier, à la Chambre
des députés, une manifestation nouvelle de
cette opposition qui, à la vérité, n’était pas
une opposition de principe, mais une pro-
testation contre certains procédés de la
douane américaine rappelés en ces termes,
dans une interview, par M. David-Mennet,
président de la Chambre de commerce de
Paris :
Nous n’avons aucune animosité contre les
Américains, disait le très distingué président
de cette Compagnie à l’an de nos confrères
du Figaro. Ce sont nos clients et beaucoup
sont nos amis. J’ai moi-même des relations
personnelles avec un grand nombre d’entre-
eux.Mais la douane américaine a des moyens
d’investigation qui nous semblent inaccep-
tables.
Le nouveau tarif douanier des Etats-Eois
est établi ad valorem. Il est donc nécessaire
que le fisc détermine la valeur des objets
jimportés. Mais il y a la manière.
: Ea France, voici quelque trente ans, nous
iavons eu, nous aussi, an tarif ad valorem.
(Mais nous ne recourions pas à des investiga-
tions de ce genre. Des experts disaient la
.valeur des objets. Ii en est ainsi aujourd’hui
dans un grand nombre de pays. Que tait la
douane américaine? Elle a fondé de vérita-
bles agences de renseignements. Quand les
/acheteurs américains viennent en France, iis
dont l’objet d’une surveillance dont ils se
plaignent. Là douane a la crainte qu’ils ne'
déclarent les marchandises qü’iis achètent
pour un prix inférieur an prix d’achat.
Des agents sont venus dans les magasins
demander des renseignements sur les prix,
sur le a conditions de vente... La douane exi-
ge à l’entrée des précisions sur la composi-
tion des produits, qui doit demeurer se-
crète.
Autre chose. Le nouveau régime interdit
l’importation des plumes, en particulier des
aigrettes. Cette mesure a eu pour résultat de
ruiner plusieurs de nos commerçants, de
réduire sensiblement le chiffre d’affaires des
^autres.
Le gouvernement parait tout disposé à
nous soutenir. Mais il vent limiter son inter--
vention à des démarches courtoises et amia-
bles. Eh bien 1 nous, nous pensons que les
Américains sont gens pratiques, des gens
d’action. Ils ne s'étonnent jamais qu’on dé-
fende ses intérêts, et quand ces intérêts sont
menacés, qu’on résiste..,
D’autres griefs ont été formulés en séan-
ce de mercredi dernier, à la Chambre : par
M. Belouile, député et maire de Limoges,
au nom des porcelainiers ; par l’amiral Bien-
aimé, qui représente le deuxième arron-
dissement de Paris, c’est-à-dire des com-
merçants qui ont à se plaindre des garanties
insuffisantes accordées par les Etats-Unis à
la propriété industrielle ; par M. Molle ; par
M. Tissier, qui s’est élevé non seulement
contre l’application des tarifs, mais contre
les tarifs eux-mêmes — et M. Thomson,
ministre du Commerce, avait la tâche diffi-
cile de répondre à ces justes observations.
Il a su le faire avec beaucoup d’adresse,
sans dissimuler certains abus de la douane
américaine, mais en montrant tout le souci
des deux gouvernements de conserver et
d’étendre les échanges commerciaux entre
les deux puissances et leurs relations de
cordiale amitié. Et le projet de loi sur la
participation officielle de la France à l’ex-
position de San-Francisco a été voté à la
majorité de 461 voix contre 35.
Il était utile que les doléances de notre
commerce fassent apportées à la tribune de
la Chambre afin que le gouvernement vînt
donner l’assurance qu’il ferait toutes dé-
marches nécessaires afin d’obtenir les jus-
tes satisfactions réclamées. Toutefois, il ne
pouvait être sérieusement question de voter
contre la participation de la France à l’ex-
position de San-Francisco. Le sentiment
d’une amitié séculaire, le souvenir commun
de luttes vaillamment soutenues pour la li-
berté, des raisons à la fois économiques et
politiques nous faisaient un devoir de parti-
ciper à ce pacifique tourùoi. M. Betoulle et
l’amiral Bienaimé l’ont fort bien compris.
Et s’il est désirable que nous obtenions les
satisfactions auxquelles nous avons droit,
nos réclamations, qui n’ont pas à se mani-
fester par une bouderie, n’ont rien, à voir
avec cette exposition de San-Francisco où
notre commerce et notre industrie ont le
plus grand intérêt à se faire connaître.
P. H.
Le Naufrage du « Calypso
D’après une dépêche du vice-amiral Boué
de Lapeyrère, "examen auquel il a été pro-
cédé à bord du sous-marin Circé, l’abordear
du Calypso, à son arrivée an golfe Juan, a
fait reconnaître que les avaries de ce bâti-
ment se bornent à nn écrasement dn ballast
avant sur une faible longueur, et à' uns lé-
gère brèche dans le ballast arrière.
La coque intérieure n’a pas souffert ; la
durée probable d’indisponibilité du bâtiment
sera de nn mois.
Le repérage qui a été effectué à l’endroit
où s’est perdn le Calypso, indique que le
sous-marin se trouve au Sud du cap Lir-
dier et à l'Est de la pointe du Titan. A cet
endroit, ii y a plus de 200 mètres de fond.
Un radiogramme dn golfe Juan annonce
qne les vingt hommes de la Calypso qui ont
«aildiiXSi jCpiA lfl 1 ientanaixt vais-
seau Aubert, commandant du bâtiment, et
l’enseigne de vaisseau Prigent, sont à bord
do cuirassé Léon-Gambetta.
Parmi ces hommes, trois sont à l’infirme-
rie du bord. Un seul est grièvement blessé.
L'enquête sur les circonstances de la colli-
sion a commencé à bord. Le contre-amiral
Sénés, commandant en second de l’escadre
fégère, a interrogé successivement les lieute-
nants de vaisseau Aubert, commandant do
sous-marin, et Combescot, commandant de
la Circé.
LA SITUATION AU MEXIQUE
En vue du Gouvernement provisoire
Dans son rapport In devant le Sénat, mexi-
cain, le général Ruiz adjure les conatim-
tionnalistes de s’entendre avec le gouverne-
ment du général H uerta pour rétablisse-
ment dn nouveau gouvernement provisoire.
Tontes les autres danses du protocole de
paix et même l’avenir de la Répuuliqne, dit
M. Ruiz, dépendent de cette action com-
mune.
L’orateur termine en exprimant l'espoir
que la médiation des puissances süd-amé-
ricaines conduise à une union pins étroite
des nations dé l'Amérique et proclame
l’éternelle gratitude du peuple mexicain
vis a-vis des trois républiques latines, qui
ont coopéré an maintien de l’indépendance
du Mexique.
AU CONSEIL
MUNICIPAL
Nous avons reçu de M. Le Chapelain
la lettre suivante que seules des cir-
constances indépendantes de notre
volonté nous ont empêché de publier
plus tôt :
Monsieur le rédacteur en chef,
Dans le numéro du 3 juillet, com-
mentant l’élection de M. Morgand
comme maire, vous écrivez : « ... le
nombre important de voix a poussé M.
Le Chapelain à médire de la propor-
tionnelle dont nous le croyions un
chaud partisan ; on sait qu’il l’a accu-
sée, en effet, d’avoir permis l’alliance
des cléricaux. et des républicains de
gauche, c’est une accusation, portée
peut-être hâtivement, qui ne supporte
pas l’examen. »
Il ne m’appartient pas dans le Petit
Havre de démontrer pourquoi j’ai vu
un accord, je désire seulement réfuter
le jugement que vous portez sur mes
paroles en ce qui concerne la R..P»
J’ai dit brièvement, c’est certaine-
ment ce qui est cause de votre erreur,
être content de voir que grâce à la pro-
portionnelle il nous était permis de
constater qu’il y avait accord entre les
cléricaux et certains républicains, et
que nous nous en souviendrons.
Un des gros avantages de la R. P.
c’est, cher Monsieur, que tous les par-
tis étant au pouvoir il est permis de les
juger sur leurs actes suivant le cours
des événements, soit qu’ils se soient
associés, soit qu’au contraire ils aient
maintenu leurs frontières, et ce juge-
ment le corps électoral ne pourrait le
porter si la proportionnelle n’existait
pas et ne continuait à exister.
Loin donc de voir dans l’accord de
deux partis, qui prétendent se diffé-
rencier l’un de l’autre, une résultante
déplorable de la proportionnelle, j’y
vois un résultat heureux, dont le so-
cialisme tirera profit.
C’est grâce à la proportionnelle que
le corps électoral a pu voir les radi-
caux, les républicains et les cléricaux
être d’accord pour repousser la de-
-hianclo- He'vh’fsé en réglé ffê rêlteCtricue
que nous avions formulée, et cela per-
met à l’élècteur de juger à leur juste
valeur lès promesses qui lui sont faites
et les injures que se lancent les concur-
rents.
Il y a des raisons plus importantes en-
core qui militent pour la Ri P. Je les
ai exposées dans divers articles du Pro-
grès et les exposerai de nouveau en
temps utile. Je me contente de dire que
j’ai toujours été proportionnalité et
qu’aujourd’hui j’estime que la Repré-
sentation proportionnelle des partis est
plus que jamais nécessaire.
Croyez donc, cher Monsieur, à mon
inlassable dévouement à sa cause et
que ce n’est pas en vain que vous fe-
rez appel à mon concours, le jour où
vous voudrez en faire l’objet de confé-
rences contradictoires.
Je compte sur votre courtoisie pour
insérer cette courte rectification.
Recevez, Monsieur le rédacteur en
chef, mes salutations socialistes.
LE CHAPELAIN,
Conseiller Municipal.
Nous n’avons pas l’intention d’ou-
vrir une polémique avec M. Le Chape-
lain dont les sentiments courtois nous
sdnt connus ; il reconnaît d’ailleurs
lui-même que. le malentendu qu’il y a
entre nous au sujet de la Représenta-
tion Proportionnelle, provient surtout,
de ce qu’il s’est exprimé « briève-
ment » sur ce point à lo séance du
Conseil où M. Morgand Jut élu.
M. Le Chapelain tient à proclamer
qu’il reste toujours un loyal propor-
tionnalité, nous enregistrons bien
volontiers cette déclaration.
D’autre part, nous sommes d’accord
avec lui pour penser que la R. P. a le
grand avantage de mettre de l’ordre
dans les partis et de la clarté dans les
relâtions respectives de ces partis en-
tre eux.
Mais nous craignons d’autant moins
cette clarté que nos amis ont toujours
agi au grand jour ; si pour des affai-
res administratives ou purement mu-
nicipales, ils se sont parjois, comme M.
Le Chapelain lui-même d’ailleurs, ren-
contrés avec les « cléricaux » dans un
esprit de libéralisme et dans l'intérêt
général de la cité, par contre sur le
terrain politique ils s’en sont toujours
nettement séparés dans le plus jerme
esprit républicain et laïque.
CASPAR-JORDAN.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(m Jttmui Q0RRB8FONDANT FAXT2CDUK3)
Paris, 9 juillet.
Les crédits demandés par le ministère de
la guerre pour les nouveaux uniformes de
l’armée ont fait monter M. Jaurès à la tri-
bune de la Chambre pour présenter une sé-
rie d’observations, ce qui n'empêcha point
les crédits d’être votés.
Les crédits pour l’application de la semai-
ne anglaise dans 1er établissements de l’Etat
sont votés presque à l’unanimfté.
La Chambre reprend le budget voté avec
modifications par le Sénat. Sur la demande
de M. Clémentel, elle commence par la dis-
cussion des chapitres modifiés du budget des
dépensas. Elle accepte la plupart des modifi-
cations, mais elle en rejette ou réserve un
certain nombre d’autres,
La^iacuajdon générale de la Iql
apportées à l’impôt sur le revenu ne peut
manquer d’être très vive.
Ea attendant que la Chambre des députés
lui renvoie le budget, le Sénat commence la
discussion dn projet de loi adopté par la
Chambre réglementant le régime de l’indigé-
nat en Algérie.
Le rapporteur, M. Flandin, sénateur de
l'Inde, expose l’économie dù projet. L’inter-
nement des indigènes, qui pouvait être pro-
noncé jasqu’à présent sans jugement par ie
gouverneur général, sera supprimé. Il s’agit
de traiter en grands garçons les S millions
d’indigènes d’Algérie, de ne pas les laisser
tout à fait désarmés en face dés administra-
teurs qui peuvent faire tant de bien, mais
puisqu’ils sont des hommes, peuvent aussi
faire tant de mal.
M. Aubry, sénateur de Constantine, donne
son adhésion an projet, mais remet ies cho-
ses au point. Les indigènes d’Algérie ne
sont pas malheureux;l’occupation française
les enrichit.
On peut leur donner quelques libertés
nouvelles, mais il serait imprudent de les
placer sur un pied d’égalité avec nos coions.
D’ailleurs le corps des administrateurs four-
nit toutes les garanties nécessaires de çom-
pétenco-et d’impartialité. Quant aux coions
ils vivent en excellents termes arec les indi-
gènes, et M. Aubry proteste contre les impu-
tations qui représentent ces derniers comme
éternellement exploités par les premiers.
Bien au contraire, puisque les Européens
paient en moyenne 86 francs d'impôt par
tète et les indigènes 10 francs senlement.
La suite de cette discussion reviendra à
nne prochaine séance.
M. Bérenger a annoncé ensuite qu’il re-
nonce momentanément à son interpellation
sur le nn au théâtre à cause des poursuites
qui sont ordonnées par le parquet de la
Seine. L’honorable sénateur insiste pour
que l’on se montre sévère.
T. H.
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 9 juillet
La séance est ouverte à 2 h. 20, sous la
présidence de M. Paul Deschanel, prési-
dent.
Les Dépenses militaires
L’ordre du jour appelle la discussion du
projet, modifié par le Sénat, concernant les
crédits pour les dépenses militaires non re-
nouvelables.
M. Jaurès demande qn’il n’y ait dans l'ou-
verture du compte spécial ancnn préjugé
en faveur du nouvel empront.
II bétonne que pour la marine on appelle
dépenses non renouvelables des dépenses
destinées à être renouvelables.
Vous voulez tes meure hors budget, dit-il,
pour dissimuler le véritable poids des char-
ges qui pèsent sur le pays.
M. Jaurès parie également de la transfor-
mation des uniformes de l’armée.
M. Messimy a prétendu qu'il faudrait com-
mander 1.800,000 anifbrmes.
M. Jaurès estime qae ces prévisions sont
insuffisantes. Le délai prévu pour la trans-
formation est de hait ans, c’est nn délai trop
long.
La encore, affirme M. Jaurès, on ne dit
pas la vérité.
M. Messimy, ministre de la guerre, ré-
pond.
La tenne voyante de nos troupes rend cel-
les-ci trop vulnérables.
La question est à l’ordre du jour en Fran-
ce depuis la guerre dn Transvaal.
M. Messimy rappelle les expériences qui
out été faites pour établir le degré de vulné-
rabilité des troupes suivant la manière dont
elles sont vêtues. Ces expériences sont con-
cluantes.
On se plaint de la longueur du délai, mais
si l’on s’arrête à cette objection on ne ferait
aucun progrès. U ne faut pas, ajoute-t-il, se
préoccuper outre mesure de la beauté de
l’umfowuà, Tannée est faite pour la guerre
et non pour la parade.
U fait remarquer qu'il ne s’agit que d’un
crédit de i ,0flÔ fr.
M. Flaudin craint qae si toutes les ar-
mées d'Earope sont habillées du même cos-
tume, on ne puisse plus distinguer les amis
des adversaires.
Par 391 voix contre 151, la Chambre adopte
i'article premier du crédit.
L’ensemble de la loi est voté par 348 voix
contre 206.
LE BUDGET
L’ordre dn jour appelle la discussion du
projet do loi, adapté par la Chambre des dé-
putés, adopté avec modifications par le Sê- !
nat, portant fixation da budget général des
dépenses et des recettes de l’exercice 1914.
M. Clémentel, rapportear général, de-
mande à la Chambre de commencer par la
discussion des chapitres modifiés et d’ajour-
ner la discussion générais à la loi de finan-
ces. (Assentiment.)
L’orateur fait, en outre, observer que le
projet de loi que la Chambre vient de voter
sur la semaine anglaise aura pour effet de
modifier les crédits de certains chapitres.
M. Mauger, sur le chapitre 41, demande
le rétablissement du crédit voté par la Cham-
bre, soit une augmentation de 2 millions
pour l’application de la loi aux femmes en
coucties non salariées. (Applaudissements.)
M. le rapporteur général dit que le mi-
nistre de l’iotèrieur affirme queles crédits
inscrits au budget suffiront à assurer l’appli-
cation de la loi. Dans ces conditions, il est
inutile de surcharger le budget de crédits-
qui tomberont en annulation.
M. Mauger insiste pour le relèvement du
crédit.
M.'Nouions, ministre des finances, affir-
me que l’intention du Sénat est de mettre au
plus tôt en vigueur la loi votée par la Cham-
bre et que le gouvernement a le désir de la
faire aboutir. Ii considère que la Chambra
doit s’abstenir de tout acte qui pourrait res-
sembler à une mise en demeure à l’autre
Assemblée.
Il prie la Chambre de faire confiance ao
Sénat. (Très bien 1 Très bien 1)
L’amendement de M. Mauger est adopté.
Snr le budget de la guerre, (es chapitres
modifiés par le Sénat sont adoptés.
M. de Boury propose de doter le chapitra
62 bis « secours aux familles des militaires
décédés à la snite d’accidents » et supprimé
par le Sénat, d’une somme de 500,000 fr. et
a’en modifier le libellé.
M. ls rapporteur général répond que,
par la reprise du chapitre, la Commission a
entendu émettre le voeu qu’il soit ligéféré
sur la question, condition indispensable
pour l’emploi des crédits.
M. Lauche insiste pour que le crédit de
2 millions, voté par la Chambre, soit rétabli.
M le ministre de la guerre prie la Cham-
bre d'accepter un créait indicatif afin de
marqaer la volonté où eile est de taire abou-
tir la proposition de loi ayant pour but d’ap-
pliquer à l’armée la législation sur les acci-
dents du travail.
Il ajoute que le rapport déposé sur ce
point par M. Doizy, sous la dernière législa-
ture, vient d’être repris et que le Gouverne-
ment s’engage à soutenir le projet.
En ce qui touche la question des alloca-
tions aux familles des soldats décédés à la
suite de maladies contractées au service,
elle est distincte de la précédente.
Le Gouvernement accepte que le crédit du
chapitre soit porté à 100,000 fr.
Les modifications apportées par lo Sénat à
divers chapitres de la marine militaire, de
la marine maichande, de l’instruction pu-
blique, des beaux-arts, des travaux publics,
du commerce et des postes et télégraphes
sont adoptées.
Quelques chapitres seulement sont réser-
vés pour un nouvel examen de la Commis-
sion.
Sur le budget du travail, M. Jaurès de-
mande que la Chambre réserve les chapitres
de ce budget jusqu’à la loi de finances afin
que la question des retraites des ouvriers
mineurs paisse être d’ici là résolue contor-
mément aux engagements pris par ie Gou-
vernement.
M. Couyba, ministre du travail, dit que
le Gouvernement insistera pour que le vote
des crédits supplémentaires ait lieu'sans re-
tard.
M, le president de la Commission et M.
le rapporteur general demandent à M Jau-
rès de ne pas insister. La Commission prend
rengagement iormel de rapporter d’urgence
les crédits avant que le budget revienne du
&énat.
M. Jaurès insiste pour queles chapitres
soient réservés.
M . le ministre des finances dit que le cha*
' pitre où le crédit davràit prendre place a
déjà été voté par la Chambre et le Sénat.
D’autre part, le crédit demandé pour les
ouvriers mineurs a été inscrit dans un pro-
jet spécial.
Le Gouvernement prend Rengagement de
ne pas clôturer la session avant que le pro-
jet soit voté.
M. Jaurès prend acte de cette déclara-
tion.
Les divers chapitres du budget du travail,
ceux des colonies et de l’agriculture sont
adoptés.
Ou débat s’engage, à propos du budget
des chemins de fer de l’Etat, sur la question
des appareils Boirot pour l’attelage automa-
tique des wagons.
M. de la Porte dit qu’il ne peut pâs accep-
ter un nouvel ajournement et qu’à son
grand regret, il se voit obligé de maintenir
sa demande de serntin.
Le rapporteur général : La Commission,
d’accord avec le gouvernement, repousse
l’amendement; en votant le crédit de hait
millions après les explications de M. ie mi-
nistre, la Chambre semblerait désigner an
appareil plutôt qn’nn autre. Ce n’est pas
le rôle de la Chambre, mais celui du gou-
vernement,
M. Paîsant fait observer que l’amende-
ment aboutirait à consacrer nn privilège en
faveur d’un homme dont l’appareil n’a été
reconnu par le concours, ni le meilleur, ni
le plus utile. (Applaudissements).
M. de la Porte dit qu’il est venu défen-
dre la cause de l’attelage automatique sam
nom et sans marque.
Au nom du groupe de défense des inté-
rêts des cheminots, il déclare repousser l’in-
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LON11HES 9 Juillet. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
* CUIVRE
Comptant.. facUe *6110/- -/- 15/-
3 mois *6117/6 -/- 18/-
ETAIN
Comptant..! *147 8/- 80'- -f-
3 mois reroee 1148 12/6 47/6 -/-
FER
Comptant.. calme 81/4 —/- 1 d
8 mois 81/7 % -/- i % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Su 8 juillet tati.
NEW-YORK, 9 JUILLET
Coton* t juillet, baisse 10 points ; août ;
baisse 12 points ; octobre, baisse 3 points ;
janvier, hausse 3points. --Soutenu.
Coté* i hausse 4 à 6 points.
NEW-YORK, 9 JUILLET
t. H ion (. pucmüT
Cuivre Standard disp. 13 60 13 65
— septembre.... 13 65 13 70
Ainnlguutut. €»{i... 70 1/2 70 3/4
fer 14 75 14 75
CHICAGO, 9 JUILLET
C. DU JOUR C. PHBCHD
Blé sur Septembre 78 3 4 78 3/4
. — Décembre 81 t» 81 1/2
Maïs snr...,. Septembre 66 3 4 63 »/»
— Décembre 87 1-2 84 7 8
Saindoux sur. Septembre 10 26 10 20
L y ». Octobre..! ïé.32 10 27
M. POINCARÉ A PÉHONNE
Le président de la République se rendra
dimanche prochain dans le département de
la Som me.
Il quittera Paris par train spécial à 7 h. 40
du matin et arrivera à Montdidier à 9 beur-
res. II traversera la ville pour gagaer l’IIô.el
de Ville où auront lieu les réceptions, puis
il se rendra à la statue de Parmentier, devant
laquelle il prononcera an discours.
M. Poincaré repartira à 11 heures pour
Péronne. Eu route il s’arrêtera quelques
minutes en gare de Boye pour recevoir la
mnnicipalité de cette petite localité.
A Péronne, où le président passera l’après-
midi, le programme de la visite compreud
notamment la cérémonie de la remise à la
ville da la croix de la Légion-d’Honneur,
pour son héroïque conduite lors de la guerre
de 1870-1871. La cérémonie aura lieu à la
mairie, dans la nouvelle salle des mariages.
Des discours y seront prononcés par le maire
et M. Poincaré.
Un banquet aura lieu anx Quinconces.
Enfin, après nne promenade à travers ia
ville et la visite de l’hôpital, le président
quittera Péronne pour rentrer à Paris,
AU CONSEIL SUPÉRIEUR
DES RETRAITES OUVRIERES
La session de juillet du Conseil supérieur
des retraites ouvrières s’est tenue hier matin.
Le ministre du travail a annonce son in-
tention formelle de veiller à l’application de
la loi et de renforcer sur place le contrôle
départemental.
« A côté du contrôle indispensable, il
reste, dit-il, une antre oeuvre a accomplir.
II est regrettable que des assurés, par suite
d’erreurs d’interprétation inévitables au dé-
bat de la mise en vigueur de toute loi so-
ciale. bénéficient A i2Kt d’allocations.
» Mais ce qu’il faut regretter plus encore
et éviter dans l’avenir, c’est que le nombre
de ceux qui devraient profiter de l’assurance
légale, et n’en profitent pas, soit si considé-
rable. Il est indispensable de demander aux
agents qui sont chargés du contrôle sur pla-
ce, de faire nne propagande active ponr
eclairer les intéressés, patrons et ouvriers,
sur les dispositions de la loi et les avantages
qn’ils en peuvent relirer ».
Le Conseil supérieur a ensuite désigné
comme vice-présidents M. Riüot, sénateur,
et M. Metin, député, et il a désigné les mem-
bres de la Commission permaaente, ainsi
que les deux Commissions où le Conseil doit
être représenté.
LE MÉRITE AGRICOLE
M. Fernand David, ministre de l’agricul-
ture, a présidé hier matin la réuniôu du
Conseil de l’Oidre dn Mérite agricole qui lui
a soumis un ceriain nombre de propositions
de dissociions relatives à la promotion dn
14 Juillet, notamment les dossiers des candi-
dats an grade de commandeur du Mérite
agricole.
La Commission a en outre ratifié, sur la
demande du minisire, diverses propositions
d’ordre réglementaire ; elle a enfin statué
sur le contingent des distinctions du Mérite
agricole qui seront attribuées à l'occasion
d’un certain nombre d’expositions.
L’AFFAIRE DES ANARCHISTES RUSSES
DE BEAUMONT-SÜR-OISE
M. Küng, directeur dn laboratoire de toxi-
cologie de la préfecture de police, a procédé
hier à l’analyse du liquide que contenait ia
fiole trouvée sur un des russes arrêtés à
Beaumont-sur-Oise.
D’un premier examen, il résulte qae le
liquide n’est pas un poison.
Un cobaye auquel on a injecté quelques
gouttes du liquide, n’a manifesté au bout
d’une heure, aucun symptôme d’empoison-
nement.
M. Küng va continuer ses expériences afin
de déterminer ia nature exacte du couteau
de la fiole,
L’EMPRUNT DE LA VILLE DE PARIS
Au cours de sa dernière séance, la Consèii
municipal de Paris a vo;é la deuxième tran
che'de l’emprunt de 9ü0 millions, s’élevant à
221 millions.
L’inté!èt sera de 4 0/0, sans lots, 6t ['amor-
tissement est prévu en 67 ans avec prime de
10 francs pour les obligations qui sortiront
dans les dix premières années.
UNE BIJOUTERIE CAMBRIOLÉE
Des cambrioleurs se sont introduits hier
matin chez M. Fousch; bijoutier, 13, rue de
Mânbenge et ont dérobé pour douza mille
francs de pierreries et de bijoux.
La police a ouvert une enquête.
DRAME DE L’ALCOOLISME
Un drame s’est prod .it hier après-midi
dans le dix-huitième arrondissement de
Paris.
U a sujet italien a tiré plusieurs coups de
revolver sur sa femme el l’a blessée griève-
ment.'
Etant rentré ivre chez lui, 14, rue Etex, le
nommé Maguinot s’est pris soudainement de
querelle avec sa femme.
Au paroxysme de la colère, Maguinot s’em-
para trua revolver et par cinq fois le déchar-
gea sur la malheureuse femme qui s’écroula
dans une mare de sang.
Voyant sa femme blessée, le misérable
individu s’empressa de prendre la fuite.
La blessée tut recueillie par des voisins et
conduite à l’hôpital Bichat où 6on état fut
jugé grave.
M. Dupuis, commissaire de police, a lancé
plusieurs inspecteurs à ia poursuite du
meurtrier.
ACCIDENT D’AVIATION
BERLIN. — Hier après-midi, au champ d’a-
viation de Kiewit, un avion militaire, après
avoir atterri brusquement, a heurté un han-
gar.
Le lieutenant Hurbert a été mortellement
blessé ; le lieutenant Pool n’a été aue légè-
rement atteint A ia tête.
UN HANGAR S’EFFONDRE
NANTERRE. — Ua terrible accident s’est
produit hier à l’usine à gaz de Nanterre, si-
tuée au bord de la Seine, boulevard Thiers
Un ouvrier maçon, employé chez un en-
trepreneur de Ghatou, M. Laubeuf, était oc-
cupé à réparer le mur lézardé d’un hangar,
lorsque la construction, haute de sept mè-
tres environ, s’écroula tout à coup, avec un
Iracas épouvantable, ensevelissant l’ouvrier.
Des secours furent requis en tonte hâte et
dès soldats du génie accoururent avec l’es-
poir de sauver le malheureux enfoui sous
les décombres. Il fallut plus d’une heure
pour y parvenir, mais, hélas i on ne re.ira
qu’un cadavre.
HANSI EST CONDAMNÉ
A UN AN DE PRISON
LEIPZIG. — La Cour suprême de l’empire
vient de condamner le dessinateur Hansi à
on an de prison pour excitation des diverses
classes de la population à des actes de vio-
lence, en même temps que d’outrages envers
la gendarmerie alsacienne et les instituteurs
alsaciens-iorrains formés à l’Ecole normale.
Au cours des débats, ie procureur avait
retiré la. plainte relative à la haute trahison ;
il n’avait retenu que ie délit d’offenses aux
citoyens de l’empire allemand en général,
ayant estimé que les dessins du caricatu-
riste avaient pour but de ridiculiser tout ce
qui était allemand.
Il avait réclamé une condamnation à un
au et six mois de prison.
Le tribunal n’a pas ordonné l’arrestation
d’Hansi, rua s il donne à celui-ci un délai de
deux jours an cours desquels il devra se
présenter pour subir sa peme.
LES AFFAIRES D’ALBANIE
VIENNE. — Suivant une dépêche de Du-
razzO, en date du 9 juillet, ie gouvernement
roumain aurait adressé â M. Christesen, ban-
quier à Durazzo, les sommes nécessaires
pour l’envoi en Albanie de trois mille volon-
taires roumains.
PZMIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Tour de France Cycliste
BAGNÈRES-DE-LUCHON.— Dix coureurs ont
été éliminés au cours de l’étape Bayonne»
Bagnères de LuChon.
On .déclare que Passoli étant souffrant, ne
partira pas aujourd’hui-pour Perpignan.
Tuytten a été pénalisé de trente minutes
pour avoir été entraîné par une automobile
au cours de la même étape.
DERNIÈRE HEURE RÉGIONAL!
Ua Réserviste écrasé par un Train
ROUEN. — Hier soir, vers huit heures, un
réserviste qui venait d’accomplir une péricr-
de de 23 jours à Vernon, arrivait en compa-
gnie d’an camarade, à la gare Saint Sever,
pour prendre le train partant vingt minutes
plus tard.
Les deux soldats se rendirent alors dans
nn débit voisin, puis regagnèrent la gare. -
Le signal dn départ venait d’être donné
quand Tes deux hommes arrivèrent sur le
quai. Ils sautèrent sur ie marchepied d’an
wagon, mais, en voulant ouvrir nne por-
tière, l’un d’eux perdit l’équilibre et tomba
sur la voie.
Un employé de la compagnie, M. Jonfray,
voulut se porter au secours de l’infortuné,
mais alors qu’il allait ie saisir, le soldat dis-
parut sous un wagon.
Les deux dernières voitures du convoi lui
passèrent snr le corps.
Lorsque le train eut stoppé, on s’empressa
autour de la victime.
La mort avait été instantanée.
Grâce au livret militaire trouvé dans les
vêtements, on put établir l’identité.
Il s’agit d’un nommé Jules Tannay, de»
menranl à Ourville.
La responsabilité des employés de la gara
ne peut être mise èn cause, le soldat ù’a été
victime Aine de sou imprudence.
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