Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juillet 1914 09 juillet 1914
Description : 1914/07/09 (A34,N12024). 1914/07/09 (A34,N12024).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172190t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/01/2021
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Le Petit Havre
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L» PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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i Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
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TROIS MOIS
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Union Postale XO » 30 Fr. -4© » [
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30 Fr.
40
La Vie Artistique* cl Littéraire
L’AMATEUR
M. Arthur Meyer vient de publier la pièce
qu’il donna dernièrement aux Bouffes-
Parisiens et qui n’y fit d’ailleurs qu’uue
brève apparition.
Critiquée âprement par les uns, exaltée
avec enthousiasme par les autres, la comé-
die de notre distingué confrère ne méritait
M ni cet excès d’honneur ni cette indignité ».
Ce qu’il faut taire est une oeuvre fort hono-
rable, où il y a de l’observation, de l’esprit,
une certaine âpreté de trait sous la sou-
plesse du badinage, des mots qui sont assez
synthétique? pour être frappants, pas trop
Incisifs pour blesser, des idées nobles ser-
vant la cause de la dignité du foyer, de la
famille, une pièce qui en vaut une autre à
destinée plus heureuse et à laquelle on au-
rait tout de suite reconnu une importance
plus notable, une portée plus haute si quel-,
que nom « arrivé » l’avait signée.
Mais M. Arthur Meyer, personnalité dans
le journalisme, n’est qu’une silhouette dans
la littérature dramatique et, pour tout dire,
un « amateur />.
L’ «amateur» n’est jamais très pris au
Sérieux dans le domaine des 1 arts. On le
supporte plutôt qu’on ne l’admet. Tant que
ses prétentions se limitent à paraître en
marge, exceptionnellement, à la faveur de
circonstances qui conservent un caractère
presque intime, son initiative, son audace
peuvent .encore espérer le bénéfice d’une
sympathie indulgente.
Son acte ou ses actes, si c’est un homme
de théâtre, n’ont aux yeux de ses aimables
censeurs que l’intérêt de l’accident, l’agré-
ment d’une fantaisie, la valeur relative
d’un essai sans conséquence. C’est un ama-
teur qui s’amuse. La courtoisie mondaine
veut bien même parfois lui reconnaître du
talent. C’est une attention qui s’exprime, le
remerciement déguisé d’une hospitalité à
fa campagne ou d’un dîner qui fut,soigné.
Mais lorsque « l’amateur » a la tranquille
audace de se jeter dans les rangs des « pro-
fessionnels » et que sur un théâtre coté, il
entend prendre une place en bousculant un
peu des confrères, car il faut aujourd’hui
jouer des coudes pour se faire une trouée,
il voit se dresser contre lui la coalition des
jalousies et il « encaisse »,lui qu’on accuse
pourtant de « débourser » pour se faire
jouer.
fl semblerait que l’art, indéfini par es-
sence,soumis à tous les caprices de l’imagi-
nation, à tous les flottements de la pensée,
dut mal s’accommoder de la précision d’un
classement et s’opposer, par principe, à la
rigueur d’une réglementation méthodique.
Il n’est point de domaine, cependant, qui
n’ait subi à ce point l’effet de notre souci du
'catalogue et de l’étiquette.
Les esthétiques et les écoles ont leur
cercle limité avec des précisions brutales.
De chaque côté, les partisans se regardent
Sans bienveillance. C’est sans doute au nom
de cette inquiétude de discipliner les élé-
ments très divers qui composent l’armée
littéraire et artistique qae certains ont tenu
à séparer la grande famille eu deux camps
bien distincts.
Le premier s’arroge volontiers une supré-
matie qui n’est peut-être qu'un trait de la
"vanité. Le second s’habitue docilement à la
tutelle. Les deux clans ont tacitement
adopté un modus vivendi suivant lequel
l’auteur occasionnel est condamné aux gri-
sailles du second plan.
Entre le professionnel et l’amateur, il est
un écart assez sensible que n’effacent point
la communauté des aspirations et même
l’égalité du talent. Celte division bien nette,
qui met d’une part l’artiste, l’écrivain de
j métier, de l’autre le simple fervent du même
culte, cette division demeure encore trop
artificielle pour être considérée comme logi-
que et nécessaire.
Sur quoi repose-t-elle en résumé ? Sur
des considérations purement accessoires.
Le professionnel vit de son art, de sa
plume, de son pinceau. L’amateur ne con-
sacre à celte tâche que les instants de loi-
sir, La seule différence réside, en fait, dans
ce détail, sans que soit mis en question
ni l’intérêt de l’effort, ni la valeur du ré-
sultat. C’est en vérité, ramener la chose à
un point de vue étroit et mesquin.
Les classifications « professionnels »,
« amateurs » demeurent en matière litté-
raire plutôt conventionnelles. Qu’ils fas-
sent leur métier d’une pratique des lettres,
ou qu’ils consacrent à celles-ci l’agrément
de leurs heures perdues, les uns et les au*-
très sont avant tout des artistes lorsqu’ils
sont pourvus de dons suffisants pour tra-
duire leur conception, la rendre vivante et
belle, 1’imposer à l’estime ou à l’admira-
tion.
. « Ce qu’il faut taire » a été le début au
théâtre de M. Arthur Meyer, mais çe ne fut
pas tout à fait son début « sur fes plan-
ches ».
Les vieux navrais pourraient évoquer, à
ce propos, quelques souvenirs.
Une représentation était donnée en 1867
à l’Hôtel Frascati au bénéfice de familles
de pêcheurs victimes d’un sinistre. Le pro-
gramme comportait notamment une comé-
die en un acte de A. Decourcelle et Thi-
boust, Je dîne che z ma Mère, que le Gym
nase avait créée en 1855. Le rôle du peintre
Didier était joué au Havre par un jeune
« amateur » dont on applaudit la distinc-
tion et la finesse. Cet artiste occasionnel
n’était autre que notre confrère du Gaulois.
M. Arthur Meyer avait, ce soir-la, pour
partenairès le Prince Sapiéha, qui person-
nifiait le Prince d'Hennin ; une jeune Amé-
ricaine dont le charme exotique sut s’adap-
ter aux sautes brusques de caractère de
Sophie Arnould ; une jeune Havraise, Mlle
Alice M..., qui faisait alors ses débuts à
la scène, et dont le fils,' M. H. R... fait ac-
tuellement; partie de l’administration du
Gaulois. - ajaej
L’auditoire'flt un succès aux interprè-
tes,. On y remarquait notamment le fenïeux
spirite Delaagé> WMêîehVbîlïïê dS Havre
et aussi un médecin havrais à qui l’on doit
une mention spéciale en parlant de M. Ar-
thur Meyer, puisqu’il est le premier de ceux
que « ses yeux ont vu ». C’est, en effet, le
vieux docteur Edouard Falize, qui le mit au
monde 1
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
LES SURPRISES PARLEMENTAIRES
ït. 1*.
par la Commission du Suffrage Universel
La Commission chargée d’examiner la pro-
position de loi sur la représentation propor-
tionnelle a adopté par 16 voix contre 14 abs-
tentions le principe de la proposition de M.
Charles Benoist et a nommé M. Groussier
rapporteur provisoire.
On sait que cette Commission est compo-
sée en majeure partie d'adversaires de la
représentation proportionnelle, mais hier
après-midi les partisans de la réforme élec-
torale étant venus pins nombreux qnc les
antres à la séance de la Commission, la
proposition de M. Charles Benoist a été
adoptée.
Une nouvelle réunion aura lieu vendredi
pour procéder à la nomination du rappor-
teur dsfinitii.
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 8 Juillet. Dépêche de 4 h. 30
CL'IVRG
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
soutenu
t 62 S/-
t 62 12/6
-/-
-/-
1/3
-/-
Comptant..
3 mois
ETAIN
Comptant..
calme
« (44 16/-
-/-
6/-
3 mois
t146 fi/-
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6/-.
FER
Comptant..
soutenu
61/6
3 d
-/-
3 mois....
51/9
3 d
-/-
Prix comparés avec ceux Ce la deuxième Bourse
flu 7 juillet iül4.
NEW-YORK, 8 JUILLET
Coton» > juillet, baisse 1 point ; août ;
baisse 4 points ; octobre, baisse 4 points ;
janvier, baisse 1 point. —Soutenu,
talé» t baisse 2 à 7 points.
NEW-YORK, 8 JUILLET
t. inouï
1, fkicmxT
Suivre Standard disp.
13 65
13 65
— septembre....
13 70
13 70
Amalynuiat, ton,..
70 3 4
71 18
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14 75
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CHICAGO. 8
JUILLET
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1017
L’EMPRUNT
Trois milliards et demi ont été apportés
aux Caisses du Trésor
La rente à émettre s'élevait â 30,961,490
francs ; les renies souscrites se sont élevées
à la somme rectifiée, en chiffres ronds de
1,249,330,000 francs.
La division de ces deux nombres indique
que l'Emprunt a été souscrit 40 jois un quart
environ.
La presque totalité de la souscription ap-
paraît dans le département de la Seine
{1,218,370,000 francs).
La province semble donc, à première vue,
n'avoir souscrit que 28,970,000 francs, c’est-
à dire un peu moins d’une fois l’emprunt,
mais il ne faut pas oublier que les princi-
paux établissements de crédit ont leur siège
à Paris et ont centralisé les souscriptions de
leurs succursales ou agences.
Les 29 millions portés à son compte ne
représentent donc que les souscriptions re-
çues anx guichets du Trésor ou aux succur-
sales de la Banque de France.
Les souscriptions irrédactibies dépassent
qnatre millions et demi de rente.
Le nombre des souscriptions a été d’envi-
ron 240,000, mais dans ce chiffre les grosses
banques, les gros établissements de crédit
ne figurent que pour une unité.
Le capital nominal des rentes offert an
public étant de 884,2141000 fr. nn versement
de garantie ayant été fixé au dixième du ca-
pital nominal, la somme â verser pour l’em-
prunt souscrit une lois était de 88 millions
441.400 fr. L’emprunt ayant été couvert qua-
rante fois nn auarU’tfi la somme de trou mil>
L’EMPRUNT
L’emprunt a été couvert environ
quarante jfois; c’est-à-dire que quand
la France demande 8oo millions, on
lui offre 3a milliards, tout simple-
ment.
C’est un beau geste qui ni est pas à
la portée de tout le monde et qui est à
l’honneur à la J ois de qui le J ait et
de qui en bénéficie.
Le peuple Jrançais s’est exécuté,
des plus hautes classes aux plus
basses, avec un ensemble touchant ;
ce n’était certes pas un banal spectacle
de voir les guichets de la Banque de
France et de la Caisse des Dépôts
envahis comme ceux d’un théâtre ou
d’un cirque pont la représentation
la plus sensationnelle ; et encore,
pour avoir une bonne place dans la
« queue », Jallait-il payer un bon
prix aux camelots arrivés là dès le
petit jour.
Ceci prouve que le patriotisme de
nos concitoyens va jusqu’à la bourse,
ce dont nous ne doutions pas ; mais
cela prouve surtout que les. affaires
ne vont pas trop mal. Avoir 3a mil-
liards de disponibles, c’est, même en
prévoyant la réduction des souscrip-
tions, une preuve de prospérité que
peu de pays peuvent donner et nous
avons le droit de nous en enorgueillir.
Et puis, cela prouve que le crédit de
l’Etat est encore solide et plus solide
que jamais ; et après les pronostics un
peu pessimistes que nous avions en-
tendus, il y a là de quoi nous ré-
jouir.
Nous avons tellement pris l’habitude
de nous dénigrer nous-mêmes, que
l’étranger commençait à douter de
nous.
Certains n’étaient pas sans se félici-
ter secrètement de nous voir perdre
notre rang de première puissance fi-
nancière.
Les 3a milliards remettent les cho-
ses au point, avec l’éclat désirable.
Dirons-nous, enfin, que ce succès de
l’emprunt, malgré l’imposition de la
rente, prouve que notre peuple n’a pas
peur des innovations auxquelles nous
obligent les circonstances actuelles et
l’évolution, sociale elle-même ?
C’est un résultat que nous devons
enregistrer comme un gage d'accepta-
tion réfléchie des prochaines réformes
fiscales que nous ne pouvons plus évi-
ter.
C’est sans doute aussi la raison
pour laquelle certains grands organes
de la presse qui ont tout fait pour in-
quiéter l’opinion par « l’inquisition
fiscale » se taisent aujourd hui sür ce
succès de l’emprunt gui est cependant
si glorieux pour notre pays.
CASPAR-JORDAN.
APRÈS LE DRAME DE SÊRAJEVO
Imminence d’un Massacre
des Serbes en Bosnie
Belgrade, 8 juillet.
Des informations de source privée, mais
absolument sûre, qui parviennent ici des
villes frontières de la Bosnie-Herzégovine, y
signalent l’imminence d’un massacre géné-
ral des Serbes.
Les autorités locales distribuent partout
des armes et des munitions aux catholiques
et aux musulmans, à ces derniers surtout,
parmi lesquels une inquiétante effervescen-
ce se manifeste depuis deux jours.
liards et demi qui a été apportée aux caisses du
2 re'sor.
Un huitième environ a été constitué par
an dépôt de bons on obligations à court
terme et le surplus, soit environ trois mil-
liards, a été versé en numéraire ou billets
on mandats de virement sur la Banque de
France.
■» 1 ' HMUM
L’aMage du « Calypso »
Résultats de la première enquête
TOULON. — Une première enquête établi-
rait qu’il n’y a pas eu d’avaries de gouver-
nail que sur le Calypso, mais aussi sur le
Circe.
Le lieutenant de vaisseau du Calypso com-
paraîtra devant un Conseil de guerre pour
répondre de la perte de son bâtiment.
Le* conclusions de. l’enquête seront trans-
mises an ministre de la marine avant la fin
de la semaine.
LE BUDGET DE 1914
ET
iiipüt personnel soi le Revenu
C’est aujourd'hui que la Chambre com-
mencera l’examen du budget de 1914, retour
du Sénat, auquel est incorporé l’impôt per-
sonnel sur le revenn global de chaque con-
tribuable. Le rapport général de M. Clémen-
te! a été distribué dès nier après-midi.
La Commission du budget propose d’arrê-
ter le budget aux chifires suivants :
Recettes... Fr. 5.152.673.382
Dépenses 5.152.536.429
En excédent...,,....Fr.
136.953
LÉGION-D’HONNEUR
Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'instruction publique, sont
promus dans la Légion-d'Honneur: an grade
ae commandeur, M. Victor Margueritte, et
au grade d’otficier, M. Boucher, statuaire.
LE LANCEMENT DU SOUS-MARIN
« BELL0NE »
ROCHEFORT. — Hier après-midi a été lancé
avec succès dans l’arsenal de Rochefort le
sons-marin Bellone, déplaçant 520 tonnes et
ayant un équipage de 29 hommes, dont six
officiers.
Les caractéristiques de ce sous-marin sont
les suivantes : 60 m. 60 de longueur, 5 m.40
de largeur, tirant d’eau de 3 m.50; puissance
des machines : 2,100 chevaux, vitesse : 17
noeuds 50.
L’armement comprend hait tabes lance-
torpilles.
L’équilibre serait obtenu au moyen d’une
émission de 252 millions d’obligations du
Trésor.
En ce qui concerne l’impôt personnel sur
le revenu incorporé au budget, la Commis-
sion accepte presque complètement le texte
voté par le Sénat. Eiley apporte poartant les
modifications suivantes i
1° En ce qui concerne le maximnm forfai-
taire ries bénéfices commerciaux et indus-
triels, U serait fixé à 30 fois le principal de la
patente pour tous les patentés ;
2° La Commission du budget maintient le
« jugement des morts », c'est-à-dire la.
na i:e',*repouss°e par le Sénat, instituée au
décès du contribuable. A ce moment, le re-
venu du défunt sera évalué ; si l’évaluation,
diminuée de 10 0/0, est supérieure au reve-
nu déclaré du vivant du contribuable, il sera
perçu une taxe spéciale égale au doubla de
l’excèdent. -
r» ; » ^ ■ *
La Patte flu Soes-Marin “ CÂLYPSO ”
Ml y a trot» Victime»
Contrairement à ce que l’on pensait tout
d'abord le Cilypso n’a pas été abordé par
le Mousqueton et son équipage n’a pas été en-
tièrement sauvé. Trois hommes auraient été
noyés. Deux cadavres auraieat été retrouvés
hier matin et ramenés à Toulon par le cui-
rassé Saint-Louis.
Ce seraient ceux du premier maître et
du second maître électricien. On recher-
cherait le troisième cadavre. Un antre mi-
rih grièvement blessé an moment de l’abor-
dago serait soigné à bord du Léon-Gambetta,
son état ne permettant pas son transport à
l'hôpital maritime.
Voici à ce soj<;t les renseignements officiels
tournis à la preise :
La 2» escadrille de sous-marins, convoyée
par son conducteur le torpilleur d’escadre
Mousqueton, faisait route en snrface sans
prendre 'pirt aux exercices de l’armée navale.
Pay suite d’une avarie de gouvernail du Ca-
lypso, cé bâtiment a été abordé par le Circe
et a coulé par iüô .mètros de iond.au sud . du
cap Laréîer.
L’équipage a été sauvé à l’exception d’un
homme qui a disparu avec le sous-marin
coulé ; mais deux sous officiers, frappés de
congestion, recueillis et soignés à bord du
Mousqueton, sont décédés peu après l’acci-
dent. Les corps ont été ramenés à l’hôpital
de Saint-Mandrier par ie cuirassé Saint-
Louis de la division de complément.
La deuxième escadrille de sous-marias,
qui a ordinairement son centre à Bizcrte,
avait rallié Toulon après les grandes ma-
noeuvres pour les opérations de l’inspection
générale de l’armée navale.
Le Calypso avait comme commandant le
lieutenant de vaisseau Louis Aubert, nulle-
ment apparenté au vice-amiral Aubert, du
cadre de réserve, ancien chef d’état-major
général de la marine, et pour second l’ensei-
gne de vaisseau Prisent.
Le commandant au Circé est le lieutenant
de vaisseau Combescol.
Ea raison de la profondeur de l’eau là où
a coulé le Calypso, aucune tentative de ren-
flouement ne peut être envisagée.
LE RENDEMENT DES IMPOTS
Le rendement des impôts indirects et mo-
nopoles pendant le mois de jain 1914 atteint
310 560 700 francs, en augmentation de
4,004,400 francs sur les évaluations budgé-
taires, et en moins-value de 3,542,900 francs
isur les recouvrements du mois correspondant
de 1913.
LE « PONT » DO 14 JUILLET
Le ministre des Postes vient de décider
que pendant la journée du lundi 13 juillet,
les bureaux posteaux, télégraphiques et télé-
phoniques seront ouverts et les différents
services assurés dans les mêmes conditions
que tes dimanches et les jours fériés.
DIRECTEURS DE MUSIC HALLS.
POURSUIVIS
Le préfet de la Seiae vient d’ouvrir une
information pour outrages aux bonnes
moeurs contre les directeurs de deux music
halls et de deux actrices.
Dans un de ces établissements on donne
uno revue intitulée : Cache ton Nu, et dans
l’autre une revue intitulée : l’Orgie à Bubylone.
MANOEUVRES NAVALES
LORIENT. — D’importantes manoeuvres na-
vales ont lieu actuellement dans le secteur
du premier arrondissement maritime.
L’ordre de mobilisation a été douné à Lo -
rient.
Sur toute la côte, les forts, sémaphores et
postes de signaux électriques sont gardés
par les troupes métropolitaines.
La défense est dirigée par le commandant
du front de mer.
La deuxième escadre légère, la division
des écoles de l’Océan et la flotte des torpil-
leurs de Brest ont attaqué la nuit dernière
differents points de la côte.
Eu général, les navires ont été découverts
par les réflecteurs des forts.
Le matin, les forcés navales ont été atta-
quées par les sous-marins de Brest, peadant
que deux croiseurs qui étaient détachés du
gros de l’escadre, attaquaient la défense de
B9ile-Isle et surprenaient ie fort de Ramelet
où les troupes de débarquement réussis-
saient à débarquer et s’emparaient ensuite
de la citadelle du Palais.
Hier soir, l’attaque de Lorient a com-
mencô.
P°SU dS ^ra/,ct I
Six MOIS
o Fr.
UN AN
x @ Fr.
LE PARLEMENT
Impressions de Sésnee
ira nom OOBBXSPONOANT PAmcoun)
Paris, 8 juillet.
Le débat qui a eu lieu aujourd'hui à la
Chambre, au sujet du crédit de deux mil-
lions pour l’Exposition de San-Francisco, a
été assez vif. Plusieurs orateurs ont énuméré
les tracasseries dont nos commerçants sont
l’objet de la part de la douane américaine et
ont demandé qne l’on fît comme l’Angle-
terre et l’Allemagne, que i’on refusât toute
participation à cette manifestation commer-
ciale.
M. le ministre du commerce s’est appliqué
à calmer les préven ions de la Chambre et il
a obtenu le crédit nécessaire à une énorme
majorité.
M. Bonnefous a parlé au nom des divinités
champêtres de la forêt de Meudon, effarou-
chées par une fête synd.caliste. Il parait
qu’il y a eu des obscénités commises devant
la statue de Rabelais qui en a rougi.
M. Malvy, ministre de l’intérieur, a pro-
mis d’empêcher ie retour de ces laits regret-
tables, et M. Bonnefous a pris note de ces
-engagements. .
Et puis Fon a aiscûtô pour savoir si l’on
commencerait à discuter le budget dès de-
main matin.
M. Jaurès a demandé que i’on écartât les
séances du matin parce qu’elles ne sont pas
assez saivies et qa’il est nécessaire que l’on
examine le budget avec toute la maturité
désirable.
M. Jaurès l'a emporté après un scrutin qni
a donné lieu à pointage, car les socialistes
avaient mis des paquets de bulletins dans
l’urne.
On ne siégera pas demain malin, mais on
reprendra le budget retour du Sénat dans
l’après-midi.
*
* *
Nous devions déjà aux Anglais le parle-
mentarisme et le repos hebdomadaire. Le
Sénat, à leur exemple, va-t il instituer la se-
maine anglaise dans les établissements in-
dustriels relevant des ministères de la guerre
et des finances ?
Le rapporteur du projet de loi, M. de
Selves, témoigne de quelque appréhension.
Si l’on veut organiser la semaine anglaise,
dit-il en substance, qu’on,décide nos ou-
vriers à travailler davantage les cinq autres
j ours, et de celte façon la réforme ne coû-
tera pas an son au budget.
M. de Selves craint que les ouvriers de la
guerre et des finances ne soient pas les seuls
à réclamer cette amélioration à leur sort.
'T&oï les 'corps de métier vont vouloir chô-
mer ie samedi.
M. Viviani est venu défendre le projet en
invoquant les engagements pris par ses pré-
décesseurs. Son éloquence est si persuasive
que le Sénat ne craint pas d'infliger an échec
sanglant à sa propre Commission des finan-
ces en votant le passage à la discussion des
articles, à, une majorité considérable. Un
amendement de M. Milliès-Lacroix fixé ta
durée du travail des ouvriers que la loi con-
cerne à 49 heures par semaine.
T. H.
SENAT
Séance du 8 Juillet
La séance est ouverte à trois heures vingt.
M. Antonin Dubost préside.
Le Sénat valide, sur rapport de M. Li-
mouzin Laplanche, l’élection de M. 6a-
lup dans le Lot-et-Garonne.
La Semaine Anglaise
Le Sénat examine le projet de loi portant
ouverture de crédits additionnels en vue de
réduire la durée du travail dans les éta-
blissements industriels relevant du minis-
tère des finances et du ministère de la guerre.
M. Louis Martin demande au Sénat de
rejeter tes conclusions de la Commission des
finances hostiles à l’adoption dn projet et,
par conséquent, de voter le projet.
Les sous-marins ont tenté de forcer les
passes rie Lorient, mais ils ont été repoussés.
Les manoeuvres navales se termineront
demain.
PERQUISITIONS CHEZ DES SERBES EN
ALLEMAGNE
BERLIN. — Le Berliner Tagblatt rapporte
que plusieurs perquisitions ont été opérées
nier an domicile d’étudiants serbes, à Char-
iottenbourg.
Dans les sphères officielles, on confirme
l’exactitude du fait. On l’explique en disant
que la police connaissait depuis le mois
d’avril l'existence, à Berlin, d’an Comité
serbo-slovèae de propagande par Le fait.
Une perquisition a eu lieu également au
siège da là Société serbo-slave Union.
Toujours d’après le Berliner Tagblatt, de
nombreux imprimés auraient été saisis.
Les membres da bureau ont été conduits
à la présidence de police, mais après inter-
rogatoire, ils ont été relâchés ; ils devront
néanmoins se représenter au bureau de po-
lice aujourd’hui.
L’ULSTER ET LE HOME RULE
LONDRES . — Par 138 voix contre 39, la Cham-
bre des Lords a voté un amendement de
Lord Lansdowne par lequel l’Uister se trouve
soustrait, sans limitation de temps, à Tap-
pliCation du régime du Home Rule.
AU MEXIQUE
NOGALES. — Le général Obregon annonce
une victoire importante des constitutionna-
listes devant Guadalajara,
Une colonne fédérale a été détraite après
trente-six heures de combat.
VERA-CRUZ. — Une émeute a éclaté parmi
les Fédéraux Mexicains, placés près des
avant-postes américains.
Les émeutiers ont menacé d’attaquer les
Américains.
L’orateur dit que le projet ne nuiri et
aucune façon à l'industrie. D’autre uart, il
est désirable que l'ouvri-r jouisse da plu»
de loisirs, qu’il puisse ainsi consacrer plus
de temps à la vie de famille. (Très bien 1) Le
monde du travail attend avec anxiété la dé-
cision dn Sénat. « Je supplie, dit l’oratear,
mes collègues de donner a la démocratie la-
borieuse la parole de réconfort qu’elle at-
tend d’eux. » (Très bien I)
M. B rager de la Ville Moysan : Je suit
entièrement d’accord avec M. Louis Martin
sar ie caractère d’utilité morale et sociale
qne présente la réalisation de la semaine
anglaise dans certains établissements de
l’Etat. Mais c’est là une question de crédit,
une question de dépense très grave à notre
époque de déficit budgétaire. Or, j’estfme
que c’est par suite d’une erreur que le gou-
vernement a cru devoir demander an Parle-
ment des crédits aussi importants. Il a cal-
culé que l’augmentation de la dépense de-
vait correspondre exactement à la diminu-
tion des heures de travail.
Mais il n’a pas tenu compte de ce que,
dans les établissements industriels de l’Etat,
il y a des ouvriers qui travaillent à la lâche,
aux pièces. Pour ces ouvriers-là une diminU'
tion des heures de travail aura pour consé-
quence une diminution de leurs salaires.
M. Flaissières appuie le projet de loi.
M Nouiens, ministre des finances, de-
mande au Sénat de voter le projet de loi.
M. de Selves déclare qu’à la suite dei
renseignements vagues qu7il a pu réunir, U
est fort inquiet et craint la répercussion gé-
nérale que la mesure pourrait avoir.
De ses renseignements il résulte que la
semaine anglaise déterminera une augmen-
tation d’effectifs et on remaniement d’ins-
tallation.
C’est ainsi que l’on est obligé de prévoir
pour 1920 une manufacture nouvelle qui lui
parai' devoir absorber les 6 millions.
M. Viviani : Je viens,dit-il, demander an
Sénat la permission de tenir les promesses
qui ont été faites par les ministres précé-
dents. Il ne faut pas laisser en souffrance
la signature de la République.
La discussion générale est close.
Le passage à la discu sion des articles est
m>s aux voix et est adopté par 212 voix con-
tre 64.
Après une suspension de séance, M. do
Selves, rapporteur fait connaître que la
Commission a adopté un amendement de M.
Milliès-Lacroix, qui stipule pour Partiels
1er que « les crédits sont destinés à permet-
tre fa fixation de là durée du travail hebdo-
madaire dans les manufactures de l’Etat et
les établissements de l’artillerie à 49 heures,
lorsqu'elles seront réparties entre 5 jours de
la semaine et la matinée du jour qui précède
le repos hebdomadaire ».
Dans ces conditions, dit-il, c’est bien le
système de la semaine anglaise qni est pro-
posé an Sénat. (Très Bien i),
M. Delahaye déclare qu'il votera le projet
mais qu’il proteste contre un gaspillage inu-
tile.
L’article 1«* est voté ainsi qae les articles 2
et 3 avec additions analogues à celles faites à
l’article premier.
L’ensemble du projet est adopté par 2461toise
contre 10 sur 256 votants.
Le Sénat s’ajourne à aujourd’hui à deux
heures et demie.
La séance es: levée à six heures et demie
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 8 juillet
M. Monestier, vice-président, préside.
Le président : Hier, par suite d’une er-
reur due aux doubles bulletins déposes dans
les urnes, le scrutin relatif au vote d’un cré-
dit pour le sous-secrétariat d’Etat aux affai-
res étrangères a été inexactement proclamé.
Ce crédit a été déclaré adopté par 420 voix
contre 107, alors qu’en réalité il y avait ea
280 voix ponr et 14 contre, soit 294 voix au
total. Le quorum n’ayant pas été atteint, le
vote est annulé.
La Chambre en décide ainsi et il est pro-
cède aussitôt au deuxième tour de scrutin.
Par 261 voix contre 22, le crédit est voté.
Validation d’Elections
L’ordre du jeor appelle la discussion des
élections de la Réunion et du Sénégal.
M. Tournade : à propos de celle de M.
Bousseoot dans la deuxieme circonscription
de ta Rénnion, proteste contre les scandales
auxquels donnent lien les élections colonia-
les. Dans cette élection, il y a en plusieurs
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Tour de France Cycliste
La 6e étape : Bayonao-Luohon
Bayonne, 8 jiiil'et.
Ce matin, à 3 heures, 83 coureurs ont pris
le départ, pour la sixième étape du Tour de
France, Bayonne-Luchon, 326 kilomètres.
Le temps est splendide et les conreurs pa-
raissent dispos pour affronter cette rude
étape.
OLORON. — A 8 h. 27, nn lot compact dé 49
coureurs s’est présenté an contrôle installé
dans la ville. On a supprimé la formalité des
signatures par suite du grand nombre des
arrivants et il n’y a pas eu d’arrêt.
En tête du peloton, on reconnaissait Fa-
ber, puis Garrigon, Buysse, Engel.
EAUX-BONNES — A 10 h. 9’ une vingtaint
de coureurs passent en groupe au contrô'e,
dans l’ordre suivant : Verschoore, Défrayé,
Ri)B8ius, Munro, Devroye, Kirkham, Coo-
mans, Faber, Tuytten, Egg, E. Georget,
Monsenr, Lapize, Godivier, Engel, Ernest-
Panl, Christophe, Thys, Lucien Buysse.
Derrière ce groape, suivent à cinq minu-
tes : Brocco, Cruchon, Garrigon, Alavoine.
BAGNÈRES DE-LUCHON. — Voici l’ordre det
arrivées : 1. Lambotà 5 h. 30’ 4”, 2. Thys,
3. Alavoine, 4. Pélissier (tous sur Wolber), 5.
Erbat, 6. Georget (sur Wolber), 7. Marcel
Buysse, 8. Défrayé, 9. Heusghem (sur H’ol-
ber], 10. Pratesi, il. Rossius.
Arrivent ensuite : Devroye, Lucien Buysse,
Vandenberghe, Egg, Spiessens, Degitonge,
E. Paul, Petitbreton, Lapize, Bertarelli,
François Faber, Everaerst, Passoü, Spinelli,
Ligoon, Tuytten, Botte, Borgarelio, Charron,
Engel, Coomans, Christophe, Tihergheim,
Petitjean, Nempoa, Degy, Muoro, Kirkham
etc., etc.
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Le Petit Havre
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Secrétaire Général : TH. VALLÈS
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
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40
La Vie Artistique* cl Littéraire
L’AMATEUR
M. Arthur Meyer vient de publier la pièce
qu’il donna dernièrement aux Bouffes-
Parisiens et qui n’y fit d’ailleurs qu’uue
brève apparition.
Critiquée âprement par les uns, exaltée
avec enthousiasme par les autres, la comé-
die de notre distingué confrère ne méritait
M ni cet excès d’honneur ni cette indignité ».
Ce qu’il faut taire est une oeuvre fort hono-
rable, où il y a de l’observation, de l’esprit,
une certaine âpreté de trait sous la sou-
plesse du badinage, des mots qui sont assez
synthétique? pour être frappants, pas trop
Incisifs pour blesser, des idées nobles ser-
vant la cause de la dignité du foyer, de la
famille, une pièce qui en vaut une autre à
destinée plus heureuse et à laquelle on au-
rait tout de suite reconnu une importance
plus notable, une portée plus haute si quel-,
que nom « arrivé » l’avait signée.
Mais M. Arthur Meyer, personnalité dans
le journalisme, n’est qu’une silhouette dans
la littérature dramatique et, pour tout dire,
un « amateur />.
L’ «amateur» n’est jamais très pris au
Sérieux dans le domaine des 1 arts. On le
supporte plutôt qu’on ne l’admet. Tant que
ses prétentions se limitent à paraître en
marge, exceptionnellement, à la faveur de
circonstances qui conservent un caractère
presque intime, son initiative, son audace
peuvent .encore espérer le bénéfice d’une
sympathie indulgente.
Son acte ou ses actes, si c’est un homme
de théâtre, n’ont aux yeux de ses aimables
censeurs que l’intérêt de l’accident, l’agré-
ment d’une fantaisie, la valeur relative
d’un essai sans conséquence. C’est un ama-
teur qui s’amuse. La courtoisie mondaine
veut bien même parfois lui reconnaître du
talent. C’est une attention qui s’exprime, le
remerciement déguisé d’une hospitalité à
fa campagne ou d’un dîner qui fut,soigné.
Mais lorsque « l’amateur » a la tranquille
audace de se jeter dans les rangs des « pro-
fessionnels » et que sur un théâtre coté, il
entend prendre une place en bousculant un
peu des confrères, car il faut aujourd’hui
jouer des coudes pour se faire une trouée,
il voit se dresser contre lui la coalition des
jalousies et il « encaisse »,lui qu’on accuse
pourtant de « débourser » pour se faire
jouer.
fl semblerait que l’art, indéfini par es-
sence,soumis à tous les caprices de l’imagi-
nation, à tous les flottements de la pensée,
dut mal s’accommoder de la précision d’un
classement et s’opposer, par principe, à la
rigueur d’une réglementation méthodique.
Il n’est point de domaine, cependant, qui
n’ait subi à ce point l’effet de notre souci du
'catalogue et de l’étiquette.
Les esthétiques et les écoles ont leur
cercle limité avec des précisions brutales.
De chaque côté, les partisans se regardent
Sans bienveillance. C’est sans doute au nom
de cette inquiétude de discipliner les élé-
ments très divers qui composent l’armée
littéraire et artistique qae certains ont tenu
à séparer la grande famille eu deux camps
bien distincts.
Le premier s’arroge volontiers une supré-
matie qui n’est peut-être qu'un trait de la
"vanité. Le second s’habitue docilement à la
tutelle. Les deux clans ont tacitement
adopté un modus vivendi suivant lequel
l’auteur occasionnel est condamné aux gri-
sailles du second plan.
Entre le professionnel et l’amateur, il est
un écart assez sensible que n’effacent point
la communauté des aspirations et même
l’égalité du talent. Celte division bien nette,
qui met d’une part l’artiste, l’écrivain de
j métier, de l’autre le simple fervent du même
culte, cette division demeure encore trop
artificielle pour être considérée comme logi-
que et nécessaire.
Sur quoi repose-t-elle en résumé ? Sur
des considérations purement accessoires.
Le professionnel vit de son art, de sa
plume, de son pinceau. L’amateur ne con-
sacre à celte tâche que les instants de loi-
sir, La seule différence réside, en fait, dans
ce détail, sans que soit mis en question
ni l’intérêt de l’effort, ni la valeur du ré-
sultat. C’est en vérité, ramener la chose à
un point de vue étroit et mesquin.
Les classifications « professionnels »,
« amateurs » demeurent en matière litté-
raire plutôt conventionnelles. Qu’ils fas-
sent leur métier d’une pratique des lettres,
ou qu’ils consacrent à celles-ci l’agrément
de leurs heures perdues, les uns et les au*-
très sont avant tout des artistes lorsqu’ils
sont pourvus de dons suffisants pour tra-
duire leur conception, la rendre vivante et
belle, 1’imposer à l’estime ou à l’admira-
tion.
. « Ce qu’il faut taire » a été le début au
théâtre de M. Arthur Meyer, mais çe ne fut
pas tout à fait son début « sur fes plan-
ches ».
Les vieux navrais pourraient évoquer, à
ce propos, quelques souvenirs.
Une représentation était donnée en 1867
à l’Hôtel Frascati au bénéfice de familles
de pêcheurs victimes d’un sinistre. Le pro-
gramme comportait notamment une comé-
die en un acte de A. Decourcelle et Thi-
boust, Je dîne che z ma Mère, que le Gym
nase avait créée en 1855. Le rôle du peintre
Didier était joué au Havre par un jeune
« amateur » dont on applaudit la distinc-
tion et la finesse. Cet artiste occasionnel
n’était autre que notre confrère du Gaulois.
M. Arthur Meyer avait, ce soir-la, pour
partenairès le Prince Sapiéha, qui person-
nifiait le Prince d'Hennin ; une jeune Amé-
ricaine dont le charme exotique sut s’adap-
ter aux sautes brusques de caractère de
Sophie Arnould ; une jeune Havraise, Mlle
Alice M..., qui faisait alors ses débuts à
la scène, et dont le fils,' M. H. R... fait ac-
tuellement; partie de l’administration du
Gaulois. - ajaej
L’auditoire'flt un succès aux interprè-
tes,. On y remarquait notamment le fenïeux
spirite Delaagé> WMêîehVbîlïïê dS Havre
et aussi un médecin havrais à qui l’on doit
une mention spéciale en parlant de M. Ar-
thur Meyer, puisqu’il est le premier de ceux
que « ses yeux ont vu ». C’est, en effet, le
vieux docteur Edouard Falize, qui le mit au
monde 1
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
LES SURPRISES PARLEMENTAIRES
ït. 1*.
par la Commission du Suffrage Universel
La Commission chargée d’examiner la pro-
position de loi sur la représentation propor-
tionnelle a adopté par 16 voix contre 14 abs-
tentions le principe de la proposition de M.
Charles Benoist et a nommé M. Groussier
rapporteur provisoire.
On sait que cette Commission est compo-
sée en majeure partie d'adversaires de la
représentation proportionnelle, mais hier
après-midi les partisans de la réforme élec-
torale étant venus pins nombreux qnc les
antres à la séance de la Commission, la
proposition de M. Charles Benoist a été
adoptée.
Une nouvelle réunion aura lieu vendredi
pour procéder à la nomination du rappor-
teur dsfinitii.
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 8 Juillet. Dépêche de 4 h. 30
CL'IVRG
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
soutenu
t 62 S/-
t 62 12/6
-/-
-/-
1/3
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Comptant..
3 mois
ETAIN
Comptant..
calme
« (44 16/-
-/-
6/-
3 mois
t146 fi/-
-/-
6/-.
FER
Comptant..
soutenu
61/6
3 d
-/-
3 mois....
51/9
3 d
-/-
Prix comparés avec ceux Ce la deuxième Bourse
flu 7 juillet iül4.
NEW-YORK, 8 JUILLET
Coton» > juillet, baisse 1 point ; août ;
baisse 4 points ; octobre, baisse 4 points ;
janvier, baisse 1 point. —Soutenu,
talé» t baisse 2 à 7 points.
NEW-YORK, 8 JUILLET
t. inouï
1, fkicmxT
Suivre Standard disp.
13 65
13 65
— septembre....
13 70
13 70
Amalynuiat, ton,..
70 3 4
71 18
Ver
14 75
14 75
CHICAGO. 8
JUILLET
c. oc ;OÜR
C. PRKC8D
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Septembre
78 3/4
79 1/8
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Dâcembre
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Septembre
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Septembre
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1017
L’EMPRUNT
Trois milliards et demi ont été apportés
aux Caisses du Trésor
La rente à émettre s'élevait â 30,961,490
francs ; les renies souscrites se sont élevées
à la somme rectifiée, en chiffres ronds de
1,249,330,000 francs.
La division de ces deux nombres indique
que l'Emprunt a été souscrit 40 jois un quart
environ.
La presque totalité de la souscription ap-
paraît dans le département de la Seine
{1,218,370,000 francs).
La province semble donc, à première vue,
n'avoir souscrit que 28,970,000 francs, c’est-
à dire un peu moins d’une fois l’emprunt,
mais il ne faut pas oublier que les princi-
paux établissements de crédit ont leur siège
à Paris et ont centralisé les souscriptions de
leurs succursales ou agences.
Les 29 millions portés à son compte ne
représentent donc que les souscriptions re-
çues anx guichets du Trésor ou aux succur-
sales de la Banque de France.
Les souscriptions irrédactibies dépassent
qnatre millions et demi de rente.
Le nombre des souscriptions a été d’envi-
ron 240,000, mais dans ce chiffre les grosses
banques, les gros établissements de crédit
ne figurent que pour une unité.
Le capital nominal des rentes offert an
public étant de 884,2141000 fr. nn versement
de garantie ayant été fixé au dixième du ca-
pital nominal, la somme â verser pour l’em-
prunt souscrit une lois était de 88 millions
441.400 fr. L’emprunt ayant été couvert qua-
rante fois nn auarU’tfi la somme de trou mil>
L’EMPRUNT
L’emprunt a été couvert environ
quarante jfois; c’est-à-dire que quand
la France demande 8oo millions, on
lui offre 3a milliards, tout simple-
ment.
C’est un beau geste qui ni est pas à
la portée de tout le monde et qui est à
l’honneur à la J ois de qui le J ait et
de qui en bénéficie.
Le peuple Jrançais s’est exécuté,
des plus hautes classes aux plus
basses, avec un ensemble touchant ;
ce n’était certes pas un banal spectacle
de voir les guichets de la Banque de
France et de la Caisse des Dépôts
envahis comme ceux d’un théâtre ou
d’un cirque pont la représentation
la plus sensationnelle ; et encore,
pour avoir une bonne place dans la
« queue », Jallait-il payer un bon
prix aux camelots arrivés là dès le
petit jour.
Ceci prouve que le patriotisme de
nos concitoyens va jusqu’à la bourse,
ce dont nous ne doutions pas ; mais
cela prouve surtout que les. affaires
ne vont pas trop mal. Avoir 3a mil-
liards de disponibles, c’est, même en
prévoyant la réduction des souscrip-
tions, une preuve de prospérité que
peu de pays peuvent donner et nous
avons le droit de nous en enorgueillir.
Et puis, cela prouve que le crédit de
l’Etat est encore solide et plus solide
que jamais ; et après les pronostics un
peu pessimistes que nous avions en-
tendus, il y a là de quoi nous ré-
jouir.
Nous avons tellement pris l’habitude
de nous dénigrer nous-mêmes, que
l’étranger commençait à douter de
nous.
Certains n’étaient pas sans se félici-
ter secrètement de nous voir perdre
notre rang de première puissance fi-
nancière.
Les 3a milliards remettent les cho-
ses au point, avec l’éclat désirable.
Dirons-nous, enfin, que ce succès de
l’emprunt, malgré l’imposition de la
rente, prouve que notre peuple n’a pas
peur des innovations auxquelles nous
obligent les circonstances actuelles et
l’évolution, sociale elle-même ?
C’est un résultat que nous devons
enregistrer comme un gage d'accepta-
tion réfléchie des prochaines réformes
fiscales que nous ne pouvons plus évi-
ter.
C’est sans doute aussi la raison
pour laquelle certains grands organes
de la presse qui ont tout fait pour in-
quiéter l’opinion par « l’inquisition
fiscale » se taisent aujourd hui sür ce
succès de l’emprunt gui est cependant
si glorieux pour notre pays.
CASPAR-JORDAN.
APRÈS LE DRAME DE SÊRAJEVO
Imminence d’un Massacre
des Serbes en Bosnie
Belgrade, 8 juillet.
Des informations de source privée, mais
absolument sûre, qui parviennent ici des
villes frontières de la Bosnie-Herzégovine, y
signalent l’imminence d’un massacre géné-
ral des Serbes.
Les autorités locales distribuent partout
des armes et des munitions aux catholiques
et aux musulmans, à ces derniers surtout,
parmi lesquels une inquiétante effervescen-
ce se manifeste depuis deux jours.
liards et demi qui a été apportée aux caisses du
2 re'sor.
Un huitième environ a été constitué par
an dépôt de bons on obligations à court
terme et le surplus, soit environ trois mil-
liards, a été versé en numéraire ou billets
on mandats de virement sur la Banque de
France.
■» 1 ' HMUM
L’aMage du « Calypso »
Résultats de la première enquête
TOULON. — Une première enquête établi-
rait qu’il n’y a pas eu d’avaries de gouver-
nail que sur le Calypso, mais aussi sur le
Circe.
Le lieutenant de vaisseau du Calypso com-
paraîtra devant un Conseil de guerre pour
répondre de la perte de son bâtiment.
Le* conclusions de. l’enquête seront trans-
mises an ministre de la marine avant la fin
de la semaine.
LE BUDGET DE 1914
ET
iiipüt personnel soi le Revenu
C’est aujourd'hui que la Chambre com-
mencera l’examen du budget de 1914, retour
du Sénat, auquel est incorporé l’impôt per-
sonnel sur le revenn global de chaque con-
tribuable. Le rapport général de M. Clémen-
te! a été distribué dès nier après-midi.
La Commission du budget propose d’arrê-
ter le budget aux chifires suivants :
Recettes... Fr. 5.152.673.382
Dépenses 5.152.536.429
En excédent...,,....Fr.
136.953
LÉGION-D’HONNEUR
Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'instruction publique, sont
promus dans la Légion-d'Honneur: an grade
ae commandeur, M. Victor Margueritte, et
au grade d’otficier, M. Boucher, statuaire.
LE LANCEMENT DU SOUS-MARIN
« BELL0NE »
ROCHEFORT. — Hier après-midi a été lancé
avec succès dans l’arsenal de Rochefort le
sons-marin Bellone, déplaçant 520 tonnes et
ayant un équipage de 29 hommes, dont six
officiers.
Les caractéristiques de ce sous-marin sont
les suivantes : 60 m. 60 de longueur, 5 m.40
de largeur, tirant d’eau de 3 m.50; puissance
des machines : 2,100 chevaux, vitesse : 17
noeuds 50.
L’armement comprend hait tabes lance-
torpilles.
L’équilibre serait obtenu au moyen d’une
émission de 252 millions d’obligations du
Trésor.
En ce qui concerne l’impôt personnel sur
le revenu incorporé au budget, la Commis-
sion accepte presque complètement le texte
voté par le Sénat. Eiley apporte poartant les
modifications suivantes i
1° En ce qui concerne le maximnm forfai-
taire ries bénéfices commerciaux et indus-
triels, U serait fixé à 30 fois le principal de la
patente pour tous les patentés ;
2° La Commission du budget maintient le
« jugement des morts », c'est-à-dire la.
na i:e',*repouss°e par le Sénat, instituée au
décès du contribuable. A ce moment, le re-
venu du défunt sera évalué ; si l’évaluation,
diminuée de 10 0/0, est supérieure au reve-
nu déclaré du vivant du contribuable, il sera
perçu une taxe spéciale égale au doubla de
l’excèdent. -
r» ; » ^ ■ *
La Patte flu Soes-Marin “ CÂLYPSO ”
Ml y a trot» Victime»
Contrairement à ce que l’on pensait tout
d'abord le Cilypso n’a pas été abordé par
le Mousqueton et son équipage n’a pas été en-
tièrement sauvé. Trois hommes auraient été
noyés. Deux cadavres auraieat été retrouvés
hier matin et ramenés à Toulon par le cui-
rassé Saint-Louis.
Ce seraient ceux du premier maître et
du second maître électricien. On recher-
cherait le troisième cadavre. Un antre mi-
rih grièvement blessé an moment de l’abor-
dago serait soigné à bord du Léon-Gambetta,
son état ne permettant pas son transport à
l'hôpital maritime.
Voici à ce soj<;t les renseignements officiels
tournis à la preise :
La 2» escadrille de sous-marins, convoyée
par son conducteur le torpilleur d’escadre
Mousqueton, faisait route en snrface sans
prendre 'pirt aux exercices de l’armée navale.
Pay suite d’une avarie de gouvernail du Ca-
lypso, cé bâtiment a été abordé par le Circe
et a coulé par iüô .mètros de iond.au sud . du
cap Laréîer.
L’équipage a été sauvé à l’exception d’un
homme qui a disparu avec le sous-marin
coulé ; mais deux sous officiers, frappés de
congestion, recueillis et soignés à bord du
Mousqueton, sont décédés peu après l’acci-
dent. Les corps ont été ramenés à l’hôpital
de Saint-Mandrier par ie cuirassé Saint-
Louis de la division de complément.
La deuxième escadrille de sous-marias,
qui a ordinairement son centre à Bizcrte,
avait rallié Toulon après les grandes ma-
noeuvres pour les opérations de l’inspection
générale de l’armée navale.
Le Calypso avait comme commandant le
lieutenant de vaisseau Louis Aubert, nulle-
ment apparenté au vice-amiral Aubert, du
cadre de réserve, ancien chef d’état-major
général de la marine, et pour second l’ensei-
gne de vaisseau Prisent.
Le commandant au Circé est le lieutenant
de vaisseau Combescol.
Ea raison de la profondeur de l’eau là où
a coulé le Calypso, aucune tentative de ren-
flouement ne peut être envisagée.
LE RENDEMENT DES IMPOTS
Le rendement des impôts indirects et mo-
nopoles pendant le mois de jain 1914 atteint
310 560 700 francs, en augmentation de
4,004,400 francs sur les évaluations budgé-
taires, et en moins-value de 3,542,900 francs
isur les recouvrements du mois correspondant
de 1913.
LE « PONT » DO 14 JUILLET
Le ministre des Postes vient de décider
que pendant la journée du lundi 13 juillet,
les bureaux posteaux, télégraphiques et télé-
phoniques seront ouverts et les différents
services assurés dans les mêmes conditions
que tes dimanches et les jours fériés.
DIRECTEURS DE MUSIC HALLS.
POURSUIVIS
Le préfet de la Seiae vient d’ouvrir une
information pour outrages aux bonnes
moeurs contre les directeurs de deux music
halls et de deux actrices.
Dans un de ces établissements on donne
uno revue intitulée : Cache ton Nu, et dans
l’autre une revue intitulée : l’Orgie à Bubylone.
MANOEUVRES NAVALES
LORIENT. — D’importantes manoeuvres na-
vales ont lieu actuellement dans le secteur
du premier arrondissement maritime.
L’ordre de mobilisation a été douné à Lo -
rient.
Sur toute la côte, les forts, sémaphores et
postes de signaux électriques sont gardés
par les troupes métropolitaines.
La défense est dirigée par le commandant
du front de mer.
La deuxième escadre légère, la division
des écoles de l’Océan et la flotte des torpil-
leurs de Brest ont attaqué la nuit dernière
differents points de la côte.
Eu général, les navires ont été découverts
par les réflecteurs des forts.
Le matin, les forcés navales ont été atta-
quées par les sous-marins de Brest, peadant
que deux croiseurs qui étaient détachés du
gros de l’escadre, attaquaient la défense de
B9ile-Isle et surprenaient ie fort de Ramelet
où les troupes de débarquement réussis-
saient à débarquer et s’emparaient ensuite
de la citadelle du Palais.
Hier soir, l’attaque de Lorient a com-
mencô.
P°SU dS ^ra/,ct I
Six MOIS
o Fr.
UN AN
x @ Fr.
LE PARLEMENT
Impressions de Sésnee
ira nom OOBBXSPONOANT PAmcoun)
Paris, 8 juillet.
Le débat qui a eu lieu aujourd'hui à la
Chambre, au sujet du crédit de deux mil-
lions pour l’Exposition de San-Francisco, a
été assez vif. Plusieurs orateurs ont énuméré
les tracasseries dont nos commerçants sont
l’objet de la part de la douane américaine et
ont demandé qne l’on fît comme l’Angle-
terre et l’Allemagne, que i’on refusât toute
participation à cette manifestation commer-
ciale.
M. le ministre du commerce s’est appliqué
à calmer les préven ions de la Chambre et il
a obtenu le crédit nécessaire à une énorme
majorité.
M. Bonnefous a parlé au nom des divinités
champêtres de la forêt de Meudon, effarou-
chées par une fête synd.caliste. Il parait
qu’il y a eu des obscénités commises devant
la statue de Rabelais qui en a rougi.
M. Malvy, ministre de l’intérieur, a pro-
mis d’empêcher ie retour de ces laits regret-
tables, et M. Bonnefous a pris note de ces
-engagements. .
Et puis Fon a aiscûtô pour savoir si l’on
commencerait à discuter le budget dès de-
main matin.
M. Jaurès a demandé que i’on écartât les
séances du matin parce qu’elles ne sont pas
assez saivies et qa’il est nécessaire que l’on
examine le budget avec toute la maturité
désirable.
M. Jaurès l'a emporté après un scrutin qni
a donné lieu à pointage, car les socialistes
avaient mis des paquets de bulletins dans
l’urne.
On ne siégera pas demain malin, mais on
reprendra le budget retour du Sénat dans
l’après-midi.
*
* *
Nous devions déjà aux Anglais le parle-
mentarisme et le repos hebdomadaire. Le
Sénat, à leur exemple, va-t il instituer la se-
maine anglaise dans les établissements in-
dustriels relevant des ministères de la guerre
et des finances ?
Le rapporteur du projet de loi, M. de
Selves, témoigne de quelque appréhension.
Si l’on veut organiser la semaine anglaise,
dit-il en substance, qu’on,décide nos ou-
vriers à travailler davantage les cinq autres
j ours, et de celte façon la réforme ne coû-
tera pas an son au budget.
M. de Selves craint que les ouvriers de la
guerre et des finances ne soient pas les seuls
à réclamer cette amélioration à leur sort.
'T&oï les 'corps de métier vont vouloir chô-
mer ie samedi.
M. Viviani est venu défendre le projet en
invoquant les engagements pris par ses pré-
décesseurs. Son éloquence est si persuasive
que le Sénat ne craint pas d'infliger an échec
sanglant à sa propre Commission des finan-
ces en votant le passage à la discussion des
articles, à, une majorité considérable. Un
amendement de M. Milliès-Lacroix fixé ta
durée du travail des ouvriers que la loi con-
cerne à 49 heures par semaine.
T. H.
SENAT
Séance du 8 Juillet
La séance est ouverte à trois heures vingt.
M. Antonin Dubost préside.
Le Sénat valide, sur rapport de M. Li-
mouzin Laplanche, l’élection de M. 6a-
lup dans le Lot-et-Garonne.
La Semaine Anglaise
Le Sénat examine le projet de loi portant
ouverture de crédits additionnels en vue de
réduire la durée du travail dans les éta-
blissements industriels relevant du minis-
tère des finances et du ministère de la guerre.
M. Louis Martin demande au Sénat de
rejeter tes conclusions de la Commission des
finances hostiles à l’adoption dn projet et,
par conséquent, de voter le projet.
Les sous-marins ont tenté de forcer les
passes rie Lorient, mais ils ont été repoussés.
Les manoeuvres navales se termineront
demain.
PERQUISITIONS CHEZ DES SERBES EN
ALLEMAGNE
BERLIN. — Le Berliner Tagblatt rapporte
que plusieurs perquisitions ont été opérées
nier an domicile d’étudiants serbes, à Char-
iottenbourg.
Dans les sphères officielles, on confirme
l’exactitude du fait. On l’explique en disant
que la police connaissait depuis le mois
d’avril l'existence, à Berlin, d’an Comité
serbo-slovèae de propagande par Le fait.
Une perquisition a eu lieu également au
siège da là Société serbo-slave Union.
Toujours d’après le Berliner Tagblatt, de
nombreux imprimés auraient été saisis.
Les membres da bureau ont été conduits
à la présidence de police, mais après inter-
rogatoire, ils ont été relâchés ; ils devront
néanmoins se représenter au bureau de po-
lice aujourd’hui.
L’ULSTER ET LE HOME RULE
LONDRES . — Par 138 voix contre 39, la Cham-
bre des Lords a voté un amendement de
Lord Lansdowne par lequel l’Uister se trouve
soustrait, sans limitation de temps, à Tap-
pliCation du régime du Home Rule.
AU MEXIQUE
NOGALES. — Le général Obregon annonce
une victoire importante des constitutionna-
listes devant Guadalajara,
Une colonne fédérale a été détraite après
trente-six heures de combat.
VERA-CRUZ. — Une émeute a éclaté parmi
les Fédéraux Mexicains, placés près des
avant-postes américains.
Les émeutiers ont menacé d’attaquer les
Américains.
L’orateur dit que le projet ne nuiri et
aucune façon à l'industrie. D’autre uart, il
est désirable que l'ouvri-r jouisse da plu»
de loisirs, qu’il puisse ainsi consacrer plus
de temps à la vie de famille. (Très bien 1) Le
monde du travail attend avec anxiété la dé-
cision dn Sénat. « Je supplie, dit l’oratear,
mes collègues de donner a la démocratie la-
borieuse la parole de réconfort qu’elle at-
tend d’eux. » (Très bien I)
M. B rager de la Ville Moysan : Je suit
entièrement d’accord avec M. Louis Martin
sar ie caractère d’utilité morale et sociale
qne présente la réalisation de la semaine
anglaise dans certains établissements de
l’Etat. Mais c’est là une question de crédit,
une question de dépense très grave à notre
époque de déficit budgétaire. Or, j’estfme
que c’est par suite d’une erreur que le gou-
vernement a cru devoir demander an Parle-
ment des crédits aussi importants. Il a cal-
culé que l’augmentation de la dépense de-
vait correspondre exactement à la diminu-
tion des heures de travail.
Mais il n’a pas tenu compte de ce que,
dans les établissements industriels de l’Etat,
il y a des ouvriers qui travaillent à la lâche,
aux pièces. Pour ces ouvriers-là une diminU'
tion des heures de travail aura pour consé-
quence une diminution de leurs salaires.
M. Flaissières appuie le projet de loi.
M Nouiens, ministre des finances, de-
mande au Sénat de voter le projet de loi.
M. de Selves déclare qu’à la suite dei
renseignements vagues qu7il a pu réunir, U
est fort inquiet et craint la répercussion gé-
nérale que la mesure pourrait avoir.
De ses renseignements il résulte que la
semaine anglaise déterminera une augmen-
tation d’effectifs et on remaniement d’ins-
tallation.
C’est ainsi que l’on est obligé de prévoir
pour 1920 une manufacture nouvelle qui lui
parai' devoir absorber les 6 millions.
M. Viviani : Je viens,dit-il, demander an
Sénat la permission de tenir les promesses
qui ont été faites par les ministres précé-
dents. Il ne faut pas laisser en souffrance
la signature de la République.
La discussion générale est close.
Le passage à la discu sion des articles est
m>s aux voix et est adopté par 212 voix con-
tre 64.
Après une suspension de séance, M. do
Selves, rapporteur fait connaître que la
Commission a adopté un amendement de M.
Milliès-Lacroix, qui stipule pour Partiels
1er que « les crédits sont destinés à permet-
tre fa fixation de là durée du travail hebdo-
madaire dans les manufactures de l’Etat et
les établissements de l’artillerie à 49 heures,
lorsqu'elles seront réparties entre 5 jours de
la semaine et la matinée du jour qui précède
le repos hebdomadaire ».
Dans ces conditions, dit-il, c’est bien le
système de la semaine anglaise qni est pro-
posé an Sénat. (Très Bien i),
M. Delahaye déclare qu'il votera le projet
mais qu’il proteste contre un gaspillage inu-
tile.
L’article 1«* est voté ainsi qae les articles 2
et 3 avec additions analogues à celles faites à
l’article premier.
L’ensemble du projet est adopté par 2461toise
contre 10 sur 256 votants.
Le Sénat s’ajourne à aujourd’hui à deux
heures et demie.
La séance es: levée à six heures et demie
CHAMBRE DES DEPUTES
Séance du 8 juillet
M. Monestier, vice-président, préside.
Le président : Hier, par suite d’une er-
reur due aux doubles bulletins déposes dans
les urnes, le scrutin relatif au vote d’un cré-
dit pour le sous-secrétariat d’Etat aux affai-
res étrangères a été inexactement proclamé.
Ce crédit a été déclaré adopté par 420 voix
contre 107, alors qu’en réalité il y avait ea
280 voix ponr et 14 contre, soit 294 voix au
total. Le quorum n’ayant pas été atteint, le
vote est annulé.
La Chambre en décide ainsi et il est pro-
cède aussitôt au deuxième tour de scrutin.
Par 261 voix contre 22, le crédit est voté.
Validation d’Elections
L’ordre du jeor appelle la discussion des
élections de la Réunion et du Sénégal.
M. Tournade : à propos de celle de M.
Bousseoot dans la deuxieme circonscription
de ta Rénnion, proteste contre les scandales
auxquels donnent lien les élections colonia-
les. Dans cette élection, il y a en plusieurs
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Le Tour de France Cycliste
La 6e étape : Bayonao-Luohon
Bayonne, 8 jiiil'et.
Ce matin, à 3 heures, 83 coureurs ont pris
le départ, pour la sixième étape du Tour de
France, Bayonne-Luchon, 326 kilomètres.
Le temps est splendide et les conreurs pa-
raissent dispos pour affronter cette rude
étape.
OLORON. — A 8 h. 27, nn lot compact dé 49
coureurs s’est présenté an contrôle installé
dans la ville. On a supprimé la formalité des
signatures par suite du grand nombre des
arrivants et il n’y a pas eu d’arrêt.
En tête du peloton, on reconnaissait Fa-
ber, puis Garrigon, Buysse, Engel.
EAUX-BONNES — A 10 h. 9’ une vingtaint
de coureurs passent en groupe au contrô'e,
dans l’ordre suivant : Verschoore, Défrayé,
Ri)B8ius, Munro, Devroye, Kirkham, Coo-
mans, Faber, Tuytten, Egg, E. Georget,
Monsenr, Lapize, Godivier, Engel, Ernest-
Panl, Christophe, Thys, Lucien Buysse.
Derrière ce groape, suivent à cinq minu-
tes : Brocco, Cruchon, Garrigon, Alavoine.
BAGNÈRES DE-LUCHON. — Voici l’ordre det
arrivées : 1. Lambotà 5 h. 30’ 4”, 2. Thys,
3. Alavoine, 4. Pélissier (tous sur Wolber), 5.
Erbat, 6. Georget (sur Wolber), 7. Marcel
Buysse, 8. Défrayé, 9. Heusghem (sur H’ol-
ber], 10. Pratesi, il. Rossius.
Arrivent ensuite : Devroye, Lucien Buysse,
Vandenberghe, Egg, Spiessens, Degitonge,
E. Paul, Petitbreton, Lapize, Bertarelli,
François Faber, Everaerst, Passoü, Spinelli,
Ligoon, Tuytten, Botte, Borgarelio, Charron,
Engel, Coomans, Christophe, Tihergheim,
Petitjean, Nempoa, Degy, Muoro, Kirkham
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