Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 juillet 1914 07 juillet 1914
Description : 1914/07/07 (A34,N12022). 1914/07/07 (A34,N12022).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172188h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Variétés Economiques et Politiques
Il heures de Pullman
de Chicago à Denver
D’n ver (Colorado), le 18 juin 1914.
: 3e viens de traverser, d’une seule traite,
iout l’Ouest américain, de Chicago à Deu-
fver, poste du Far-West.
; L’Ouest commence vraiment à Chicago.
Rien de pittoresque, quand on vient du
tranquille Canada, comme l’arrivée à l’Au-
ùlitorium Annex Hôtel de Chicago. Je me
'suis souvent amusé à classer les grands
caravansérails internationaux en trois caté-
gories, se rapportant à trois catégories de
romans : l’hôtel Paul Bourget (snobs) ; l'hô - ;
jtel Abel Hermant (rastaquouères de haut
/vol), l’hôtel Jules Verne (grandes aventures
mondiales).
| L’Auditorium annex répond immédiate-
ment au troisième signalement. Au milieu
d’une foule énorme et sans cesse renouve-
lée, qui remplit et agite le hall gigantesque,
ton imagine sans peine l’entrée de Phileas
Fogg, accomplissant son raid autour du
imoude et suivi dans l’ombre du redoutable
/dëtective-Fix !
Le jour de mon arrivée, l’impression de
vie intense était accrue encore par un con-
grès de suffragettes, tenant ses assises
dans l’hôtel même. Des suffragettes, il
y en avait cent, il y en avait mille, il y
en avait dix mille, remplissant les sa-
lons, les ascenseurs, les couloirs. La plu-
jpart hélas, je dois l’avouer, étaient peu
(belles. Mais quelle allure décidée, quelle
jsécurité dans le maintien physique et mo-
iral T El surtout quels extraordinaires em-
kianachements ! J’ai encore dans le souve-
nir la vision de vénérables et robustes
'grand’mères à cheveux blancs, vêtues en
■plein midi de robes de soie blanches ou
robes décolletées. En matière de toilette
'aux Etats-Unis, on donne tout de suite le
grand jeu t Dans la foule, les hommes
s’étalent guère plus qu'un contre cinq et
paraissaient tout petits et fort modestes.
ûBlait-ce un symbole de la place véritable
qu’ils tiennent dans le Nouveau Monde ?
f Impossible hélas de s’attarder longtemps
!dans cette atmosphère de vie intense. Quand
ioji veut voir le Pacifique, dans un voyage
*de trois mois, il faut se hâter. Les lourds
[Wagons de la Rock Island C° qui me coh-
iyluiront à Denver, au pied des Montagnes
(Rocheuses, sont rangés sur le quai de la
jgare de Lassalie Street. Ils s’ébranlent tout
|à coup, sans avis préalable, et notre vieux
|« Eu voiture Messieurs les voyageurs » pa-
Iraît bien lointain. Ici, chacun pour soi t
;( L’impression cependant est celle de la
jçôrdialité. Tout se passe en famille. Un
jyoyage de noce, qui part en môme temps
■que nous, est aspergé de ris par ceux qui
*sont venus l’accompagner. Un farceur de
ffa bande a suspendu devant leur comparr
, liment déserté, cet écriteau : We are
}newly wed, Déjà tout le train les connaît.
{ À moi-même, au bout d’une heure, toutes
les figures sont familières : celle du nègre
J chargé du service du Pullman (wagon-lit),
;ün bon nègreselon la tradition, qui rit avec
'des dents blanches, ne prend rien au tragi-
que, surtout pas son service, et passe de-
(yant moi une heure entière à épousseter
lia même banquette d'un petit balai indo-
lent ; familière aussi la figure du voyageur
typique, qui tout de suite se met en man-
iche de chemise et, le soir au wagon-bar
antialcoolique, dépose à côte de lui ses sou-
liers ! Familière encore la silhouette d’une
demi-douzaine de dames, qui voyagent en
extraordinaires falbalas, robes de soie,
dentelles, tout l’attirail du plus élégant
flve ocloc’k tea. Décidément ce pays n’a en-
core aucun sentiment des nuances.
Après la sortie de Chicago (interminable,
car la ville a 50 kilomètres de tour), voici
la campagne de l’Illinois, de l’Iowa, du
Kansas. La région est riche, verdoyante,
avec des arbres cousins des nôtres, mais
d’aspect exotique cependant. Je suis frappé
de voir combien les champs sont cultivés,
combien déjà le pays est plein. Il est évi-
dent que, depuis une vingtaine d’années,
cette partie des Etats-Unis a fait d’immen-
ses progrès. Les petites villes ou villages
qu’on traverse ont sans exception le même
aspect : une ou plusieurs rues perpendicu-
laires au train, avec de chaque côté des
maisons coloniales, entourées d’arbres.C’est
très joli. Mais entre le hameau et la ville,
il n’y a qu’une différence de degré, non de
nature. Chaque hameau espère devenir un
grand centre. A lowa City, un écriteau
énorme attire la vuc.« See us increase », re-
gardez-nous nous accroître ! dit-il au voya-
geur. Le traiu ne s’étant arrêté que cinq
minutes, je n’ai pas eu le temps de voir
s’accroître, sous mes yeux, lowa City. Mais
comme on sent que tous ici oht la hantisé
de l’agrandissement, du progrès, de l’enri-
chissement.
Le train est parti de Chicago à dix heu-
res du matin. Le lendemain, au réveil, se
trouve un paysage entièrement différent.
Désormais c’est ia prairie, chantée par
Cooper ét Gustave Aymard, une étendue
infinie de fin gazon, plate comme la mer
et parfois soulevée, comme elle, par d’im-
menses et calmes ondulations semblables à
la houle. L’air ést pur, le silence règne, la
lumière est si belle qu’au loin des mirages
s’indiquént : on' croit voir des lacs, à l’hori-
zon, dahs ce pays si sec, que les rares
ruisseaux y ressemblent aux oueds dessé-
chés de notre Algérie méridionale. Le cow-
boy évidemment règne ici en maître. De
temps à autre seulement quelque humble
groupement de maisons en bois ou même
en terre. Èt partout, des marmottes, qui,
par centaines, regardent passer le train.
Cependant, voici aussi la fin de celte ré-
gion qui seiribliHt„saos fin. Tout à coup,
derrière une ondulation de terrain, un pic
neigeux est apparu : ce sont les Rocheuses.
Et bientôt voici l'immense- Chaîne âfiîl sifr-
git, un peu comme nos Pyrénées au-desâus
de Toulouse, chaîne argentée qui domine
de toute sa hauteur l’immensité des plaines.
A ses pieds se trouve Denver, que ses
habitants appellent la «reine des plaines»,
mais qui est en même temps la capitale
d’un grand Etat minier, le Colorado. Est-ce
simplement une impression due à des ré-
miniscences historiques? Il y a ici je ne
sais quoi d’espagnol : une langueur dans
l’atmosphère, en présence du plus beau pa-
norama de montagnes qui soit ? une grâce
spéciale, dans cette ville admirablement
bâtie et, malgré: son américanisme, un peu
paresseuse malgré tout? Un air castillaa,ou
demi-indien, chez ces hommes bronzés aux
profils d’aigle ? Un peu de tout cela sans
doute qui vous fait sentirque l’Ouestaméri-
cain ést une chose et que le Far-West amé-
ricain est encore autre chose.
De la chambre où j’écris je vois, au cou-
chant, la merveilleuse ligne des Rocheuses.
Au delà, c’est la Californie, le Pacifique,
l’Extrême-Orient. Et je me demande un peu
si je ne suis pas ici, à Denver, aux confins
extrêmes de notre civilisation occiden-
tale.
ANDRÉ SIEGFRIED.
AU SÉNAT
L'IMPOT SUR LE REVENU
Impressions de Séance
(EK NOTLB OOSAS8K1NDAHT VABTlCCUMt)
Paris, 6 juillet.
C’est en vain que la Chambre s’est réunie
aujourd’hui pour recevoir le budget du Sé-
nat. Cette séance, de pure forme, a été inu-
tile, le ministre des finances n’ayant à faire
à la Chambre aucune communication.
Les députés ont donc renvoyé leur séance
à demain afin de statuer sur le sort de M. La-
cotte. Ils auraient pu aussi décider de s’oc-
cuper le mèmè jour du projet relatif à la
participation de ia France à l’Exposition de
San-Francisco, mais ils ont préféré tenir nne
séance exceptionnelle mercredi.
Le Sénat a donc repris la discussion néces-
sitée par l’incorporation de l'impôt sur le
revenu à la loi de finances.
L’amendement de MM. Touron et Servant
tendant à spécifier que les pértes'subies dans
une exploitation agricole, commerciale ou
industrielle seront déduites du revenu impo-
sable a été voté. Ce n’est que justice.
D’autres amendements sont ensuite discu-
tés. M.Touron obtient encore de légers suc-
cès sur l’article 18 où il invoque un amende-
ment soutenu à la Chambre par M. Siegfried,
lequel amendement tendait à accentuer le
caractère facultatif de la déclaration.
Le Sénat, après avoir terminé péniblement
l’articje 18, a également voté l’article 19 avec
une addition portant que la preuve pour la
vérification des déclarations incombent à
l’adaiini-.t ration.
L’article 20 est adopté.
T. H.
Sétmée du 6 Juillet
M. Antonin Dubost préside.
L’IMPOT SUR LE REVEND
Après avoir adopté le projet de loi portant
création d’.uue école nationale profession-,
nplie à Tarbes, ie Sénat reprend la discus-
sion de l’article 13 de là loi de finances
Wlmgôt Comp émentaice sur le revenu), qui
nsait été renvoyé à La. .{mmmissiôo, ainsi
înt'jln amendement de MM. Touron el
Servant, tendant à.spéc fier que tes pertes'
subies dans une exploitation agricole, com-
merciale ou mdustrieiie seront déduites du
revenu imposable.
iLô rapporteur général explique qu’a près
ayoir entendu le gouvernement', la Commis-
sion des finances accepte l’amende ment &
condition que le mot de «pertes» soit in-
troduit dans le texte da l’article 18 (obliga-
tion pour les contribuables de fournir des
justifications).
M. de Keroualz demande qn’ou puisse
déduire éga propriétaires fonciers que leurs fermiers ce
paient pas.
Le rapporteur général s’y oppose.
Dans ie cas envisagé par M. de Kerouïriz;
dit-il, il n’y a pas de perte proprement dite,
if y aximplement manque à gagner, man-
que de revenu. Le contribuable déclarera
afors qu’il n’a pas eu de revenu et, en cou»
séquence, il n’aura rien à payer. Après ces
observations, l’article 12 est volé.
L’Article 12 modifié, conformément à l’a:
mendement de MM. Touron et Servant, est
donc ainsi conçu :
Art. 12. — L’impôt est établi d’après !ê maniant
total du revenu net annuel dont dispose chaque
COnirHra.àble, eu égard aux propriétés et aux capi-
taux qujîl possède, aux professions qu’il exerce,
aux traitements, salaires, pensions et rentes via-
gères dont il jouit, ainsi qu’aux bénéfices de toutes
occupations lucratives auxquelles ii se livre, sous
déduction dès pertes subies dans une exploitation
agricole, commerciale ou industrielle, des intérêts
des emprunts et dettes à Sa charge et des arréra-
ges de rentes payés par lui à titre obligatoire,
ainsi que des autres impôts directs acquittés par
lui ;
tlé revenu imposable, correspondant aux diver-
ses sources de revenus énumérés ci-dessus, est
déterminé, chaque année, d’après leur produit
respectif pendant la précédente année.
On passe à l’examen de l’article 18 (Décla-
ration du revenu).
LA DÉCLARATION
M. de Salves dépose un* amendement à
l’article 18.
Le rapporteur général, dit-il, et le minis-
tre, nous ont déclaré que ie texte soumis au
Sénat n’avait rien d’inquisitorial, de vexa-
toire. Si l’on veut qu’il eu soit ainsi, il faut
modifier ia rédaction de l’article 18, mettre
cette rédaction en accord avec les déclara-
tions de MM. Aimond et Noulens. Aucun
doute ne doit subsister sur çe point. Le texte
actuel donne un caractère facultatif, non pas
à la déclaration, mais à l’indication du détail
des éléments qui la composent.
M. Touron : Cela est absolument exact.
M. de Salves : Je demande qu’pn rédige
ie premier paragraphe de l’article 18, ainsi
qu’il suit :
1 Les contribuables qui entendent user de Is fa-
culté de déclarer leur "revenu doivent effectuer
celle déclaration, etc,
D'un autre côté, je demande qu’on modi-
fia la rédaction du second paragraphe du
même article, rédaction de laquelle il sem-
ble résulter que tes déductions accordées
aux ménages et à raison des charges de fa-
mille ne leur seront acquises que s’ils ont
déclaré leur revenu. Da moment que la dé-
claration est facultive, le bénéfice des déduc-
tions doit être accordé à tous les ayants
droit, mémo s’ils se sont laissé taxer d’office.
Sur le deuxième paragraphe, M. de Sal-
ves souhaita également quelques éclaircis-
sements.
Il semble résulter, dit-il, d’après le texte
de la Loin mission, que les déductions ac-
cordées aux ménages, et à raison des char-
gés da famille, ne leur sont acquises que
s'ils ont déclaré leur revenu.
L’orateur demande que l’on exige du con-
tribuable appelé à bénéficier des daduc ions,
non pas ia décoration de son revenu, mais
simplement les renseignements et justifica-
tions nécessaires pour l’application da ces
déductions./(Très bien ! sur de nombreux
bancs). f;
M. Aimond demande au Sénat de repous-
ser l’umendemeat de Seives. Il ne voit pas
dans la procédure instituée par l’article 18 la
moindre trace d’obligation de déclarer son
revenu.
Où y a-t-il, demande M. Aimond, la moin-
dre pénalité contre ceux qui ne font pas de
déclaration ?
M. de Salves, dit-il, voudrait encore que
les déductions profitassent aux intéressés,
même en cas de non déclaration. Cela est
en contradiction avec le priacipo même du,
projet de la commission ; c’est la suppres-
sion da toute prime à ia déclaration et la
ruine du système. (Applaudissements à gau-
che).
O.t met aux voix l’amendement de Seives
sur le premier paragraphe.
Il est repousse' par 163 voix contre 123.
Sur le deuxième paragraphe, M. Guillier
propose de remplacer le mot «justification »
par le mot « imtjcfiion ».
Eufiii, M. Touron propose un texte qui
donne satisfaction à tout le monde.
Voici ce.texte :
« Les contribuables doivent, en outre,
pour avoir droit aux déductions prévues
aux articles 12 et 14, fournir dans leurs
déclarations, toutes les indications nécessai-
res au sujet de leurs charges de famille,
ainsi que le chiffre et ia nature de leurs
dettes et pertes. »
Ce texte est accepté par la commission.
Il est adopté à mains levées.
Divers amendements sont successivement
repoussés sur Ips antres paragraphes qui
sont votés sans modification.
L’ensemble de l’article 18 est également
volé.
O a discute l’article 19 concernant ia vérifi-
cation des déclarations.
H. Nègre demandeqn’en ce qui concerne
tes bénéfices agricoles, il ne soit fait état en
aucun cas des renseignements et doenments
recueillis par l’Administration des contribu-
tions indirectes.
11 dit que le but de cet amendement est de
placer snr le pied d’égalité tous les bénéfices
agricoles, quelle que soit la nature de la
culture par laquelle ils sont produits.
Après une réplique du rapporteur, l’amen-
dement Nègre est repoussé.
Sur la proposition de M. Boivin-Cham-
peaux, le Sénat accepte une addition expli-
quant les mots « éléments certains » dont
parle l’article 19: Par ces mots, on entend
un très grand nombre d’actes enregistrés qui
passent sous les yeux de l’Administration et
qui, ayant une existence certaine, mais qui
n’auront pas la valenr à une présomption
furis et de jure (de droit et par ie droit).
Les articles 19 et 20 sont votés avec une
addition nouvelle à l’article 19 portant que
la charge de faire la preuve pour la vérifica-
tion des déclarations incombera à l’admi-
nistration.
La suite de la discussion est renvoyée à
demain, une heure.
M. Bérenger demande à interpeller M. le
garde des sceaux sur les scandales qui se se-
raient produits récemment dans un théâtre
et dans un bal public.
Il demande que la discussion soit fixée à la
première séance qui suivra ie vote définitif
de l’impôt sur ie revenu.
- Sur les observations de M. Bienvenu-
Martin, la discussion est renvoyee après
celle da projet relatif à l’iudigéuat algé-
rien.
La séance est levée à 7 heures.
A LA CHAMBRE
Séance du 6 juillet
M. Paul Deschanel préside.
Le Président annonce la mort et fait
i’éloge de M. Mesnard, député de Lesparre,
élu au dernier renouvellement de la Cham-
bre.
L’ordre du jour comprenait exclusive-
ment : « Communication du gouvernement,
s’il y a lieu. » Il s’agissait du budget do 1914.
Le Sénat n’en ayant pas terminé la discus-
sion, le président déclare que le ministre
des finances n'a pas de cotnmunic.ttioa à
faire à la Chambre.
Une séance exceptionnelle est décidée pour
mercredi. En tête figurera la discussion dÀaa
crédit pour participation de la France àul’BSt.-
positioa internationale de San-Frsnclsafe.
Aujourd’hui mardi, suite de la vérification
des-pouvoirs. La séance, ouverte ligures»
est levée 4 2 h-10.
BULLETIN MILITAIRE
Une appréciation russe
sur la marine françaises
Un commandant, qui a accompagné l’ami-
ral Roussiae en France, afait au Courrier de‘
Pétersbourg les déclarations suivantes :
« Nous rapportons de notre voyage une
impression des plus satisfaisantes de (‘ins-
truction des marins français, du brillant)
état des vaisseaux et de toute la partie ma-
térielle de L’escadre de la Méditerranée. Les j
marins français, matelots et officiers, qui
sont sous les ordres de l’amiral Boué de
Lapeÿrère, se sont montrés sous le meilleur
jour.' Ce sont des gens adroits et courageux,
comprenant à tond l’oeuvre de défense de»
leur patrie.
» Sous l’impression de tout ce que nous
avoué vu, nous avons oublié les cris des
chauvins allemands qui prédisent déjà la
perte et La décomposition de la France. L’es-
prit de courage et de dévouement pour la
patrie n’est pas éteint dans ie coeur des ma-
rins français. En cas de collision dans la
Méditerranée, l'Autriche et l’Italie trouve-
raient dans l’escadre française un ennemi
formidable.
» Quoique disent ses ennemis, la France
reste toujours une grande nation. »
Une Traversée de la Rassie
en Aéroplane
Le sons-Iientenant Joukof a quitté l’aéro-
drome militaire de Sébastopol hier matin, A
3 heures, concourant pour le prix Lazeref,
attribué à l’aviateur qui réaliserait dans la
moindre temps le parcours de Sébastopol A
Saint-Pétersbourg.
C’est en partie une traversée de la Rassis
en ligne droite depuis la mer Noire dans la
direction Sad Nord.
Les escales probables seront Alexandrovsk,
Kharkof, Konrsk et Moscou.
L’aviateur essayera de profiter de la nulf
blanche pour terminer son raid en 24 heures.
Le lieutenant de marine Debovsk doit sui-
vre incessamment.
En ligne droite la distance de Sébastopol A
Saint-Pétersbourg représente environ 1,725
kilomètres.
Nouvelles de la Chambre
La Vérification des Pouvoirs
Anx approches de la clôture de la session
la Chambre arrive presque au terme de la
vérification des pouvoirs.
Sur 602 élections elle en a validé 589 » elle
a ordonné l’enquête sur deux élections ; cel-
les de MM. Grousseau (Nord) et de Castelnau
(Aveyron), et invalidé celle de M. Corentin-
Goybo (Finistère). Il reste dix élections à
examiner: celles de MM. Lacotte (Anbe),
I afiont (Ariège), Espivent de la Villesboisnef
(Morbihan), S buet (Savoie), et Pacand (Ven-
de ) ; ei cinq élections coloniales : MM. Bois-
neuf (Guadeloupe), Boussenot et Gasparia,
(Réunion), Diagne (Sénégal), et Outrey (Co-
chinchine).
On ne pense pas que ces cinq dernières
puissent ê.re vérifiées par la Chambre avant
la clôture de la session qui aura lieu le 11 or
le 13 juillet prochain.
AEXItAJ^G-EIt
ANGLETERRE
La suflragetle portait deux revolvers
Une suffragette, qui désirait causer au roi
et qui s’était rendue à cet effet au palais de
Buckingham, vient de se faire arrêter, ses
allures ayant paru suspectes aux policemea
de service. Conduite au poste, elle fut fouil-
lée et on trouva sur elle deux revolvers A
cinq coups dont elle ne .put, expliquer la
possession. Tout ce que l’on put tirer d’elle,
c’est qu'elle était australienne et qu’elle roui
lait causer au souverain à propos de la vente
de deux maisons. Elle assura ensuite qu'elle
souffrait d’hallucinations.
La police est en train d’éclaircir es qu’elle
regarde comme un mystère ou plutôt com-
me une tentative d’agression.
ALLEMAGNE
Un Accident se produit
à la Ferme da Kaiser
La rupture de fils électriques a occasionné
un accident qui a coûté ia vie à einq person-
nes. Cet accident s’est prodait à la ferme de
Forain, près de Potsdam, qui appartient A
l’empereur.
Vers deux heures de l’après-midi, un cer-
tain nombre d’ouvriers agricoles, pour la
plupart russes et polonais, qui avaient été
engagés pour la saison, comme chaque an-
née, s’étaient réunis, après le repas com-
mun, devant ia porte de la ferme.
Tout à coup, ils s’aperçurent qu’une flam-
me jaillissait des fils électriques traversant
la route et quelques instants après les fils se
rompaient avec éclat.
Malgré ta notice apposée sur chaque po-
teau et mettant les passants en garde con-
tre le danger qu’fis courent en touchant
anx fils, plusieurs ouvriers voulurent se
rendre compte de ce qui se passait. Eu un
clin d’oeil, cinq d’entre eux tombèrent fou-
droyés sous les yeux de leurs compagnons
terrifiés. Six autres, qui avaient également
reçu une décharge électrique, purent être
ranimés,
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
( DÉPÊCHES COMMERCIALES
3KAEETATJX
’ LONDRES, C Juillet. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
« CUIVRE f -
jComptant. fern?c t62 10/- 15/- -/-
i 3 mois.....) € 62 17/6 13/- -/-
ETAIN
Comptant.. 1 146 -/- 60/- -/-
[3 mois ( terme iU710//_ 60/_ -/-
}. , PEU
'Comptant..) fcrme 51/3 I d -/-
ta mois.....) Bl/7 yz t d )£ -/-
; Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 3 juillet 1914. ______
NEW-YORK, 6 JUILLET
t t'ct«ns «'jùületi hausse 7 points ; août ;
hausse 6 points ; octobre, hausse II points
janvier, hausse 14 points. — Soutenu.
■ « hausse i à 5 points.
NEW-YORK, 6 JUILLET
t. «ion .. nicuiiT
Cuivre Standard di3p. 13 65 13 55
— septembre.... 13 70 13 55
Amnls^snat. COJI... 71 1 8 70 3,8
Vev 14 75 14 75
CHICAGO, 6 JUILLET
er^' ' ‘' ey v~ , * :
' .. C. .00 .tint* .. TRSCBIt
Blé sur. Septembre 79 t/i 78 K 8
— Décembre 82 4/S 81 12
Maïs sur.:... Septembre 64 »/» 613 8
— Décembre 53.7 8 Ci 8/8
Saindoux sur. Septembre 10 22 io 27
■** . 1 Octobre ,.A 10 30 1 10 3a
Chute mortelle de
i’Âviateur Legagneux
En voulant exécuter la double boucle,
il tombe dans la Loire et se tue
SAUMUR. — Hier après-midi, vers 5 heures,
l’aviateur Legagneux faisait des évo niions
sur le terrain des Huraudières, à Saumur.
Après avoir évolué au-dessus de la ville, il
voulut exécuter ta Soubie boucle. Au mo-
meat où il terminait cet exploit au-dessus
de la Loire, son appareil, au li.cu de se re-
dresser, piqua du nez et vint tomber dans le
fleuve.
Des mariniers se dirigèrent en toute hâte
vers l’aviateur, mais l’appareil ne put être
ramené sur la rire qu’au bout de vingt-cinq
miaulas. *
Légagnèùx était sans connaissance. Immé-
diatement, ou le transporta dans une auto-
mobile à son hôtel. -
Là, on constata que l’aviateur avait les
jambes brisées et la poitrine défoncée. L’in-
fortuné ne larda pas à succomber.
La ville qui avait pavoisé, mit immédiate-
ment ses drapeaux en berne.
^ Les circonstances de l’accident
SAUMUR. — C’est en présence d’une fonte
considérable que s’est produit l’accident qui
a coûté la vie a l’aviateur Legagneux.
Ii y a eu une rupture de l’helice au mo-
ment où l’aviateur terminait une glissade
sur l’aite et l’appareil tomba dans la Loire.
Les constatations faites pa» les médecins
permettent de croire que Legagneux a été
tué alors que son appareil était encore en
i’air et qu’il a succombé à une fracture du
crâne causée par un choc contre le canot.
Quand on déshabilla Legagneux à son
hôtel, on s’aperçut qu’il avait tes jambes bri-
séôa et le stéfntrm écrasé.
IJue foule énorme a longuement stationné
devant l’hôtel. Un regis re placé dam le ves-
tibule a été rapidement couvert de signa-
tures.
La consternation est généraie en ville.
Legaguéux devait quitter Saumur dans la
soirée pour aller embrasser ses enfants.
SAUMUR.—Legagneux faisant un premier
vol uimanche matin avait brisé une pièce de
son train d’atterrissage. Il dut téléphoner au
constructeur qui envoya deux mécaniciens
pour procéder aux réparations. •
L’aviateur ne voulut pas voter dans la
journée à causa du mauvais tempjs.
. Hier, ta température étant plus favorable,
Legiignenx fit un vol vers OMO heures du-
rnatin pour que les ouvriers qui n’avaient
pu assister à ses essais de ta veille pussent
le voir voter.
En atterrissant, l’aviateur eut encore un
petit.accideat.
A 3 h. 1/2. il repartait du terrain de ma-
noeuvres de Le Pray et venait au-dessus de
la ville où fi volait pendant une demi-heure
environ, Il se trouvait à une hauteur de
cent cinquante mètres quand ia chiite se
produisit.
Une barque se porta rapidement à son se-
cours et trois hommes se jetèrent à l’eau et
essayèrent de détacher l’aviateur. L’appareil
baignait alors dans nn mètre d’eau seule-
ment. Ne pouvant réussir à dégager Lega-
gueux, les sauveteurs lui maintinrent la
tête hors de l’eau.. Pendant ce temps, un
docteur arrivait dans une embarcation.
On réussit enfin à retirer l’aviateur et Qn
le ramena sur la grève.
On constata alors qu’il avait cessé de
vivre.
Les témoins affirment qu’en tombant dans
le vide, Legagneux aurait crié : « Au se-
cours 1A moi i »
On raconte également qu’à cinq cents mè-
tres de l’endroit où s’est produit l’accident,
on a retrouvé, sur la rive droite du fleuve,
un morceau de l’hélice de l'appareil.
Hier soir, le Théâtre a fait relâche.
Devant l’hôtel où repose le corps de l’in-
fortuné aviateur, c’est un défiléinînterrompu
de personnel qni vont apposer leur signa-
ture sur ie registre déposé à ia porte.
Mme Legagneux, prévenue, est attendue
dans la nuit.
LWQT SUR LE REVENU
h LA COMMISSION DES CRÉDITS
La Commission des crédits a examiné hier
après-midi les modifications apportées par le
Sénat à ia loi de finances de 1914 et a discuté
les articles ie atifs à l’impôt sur ie reveau.
Dès la début de la discussion,les membres
de la droite ont manifesté le désir de de-
mander ia disjonction des articles 7 à 28 re-
latifs à i’inapôt sur ie revenu.
M. Cocheiy, président de la commission, a
fait observer que leur demande de dbjonc-
tion ne pouvait porter, sur l'article 7 (etablis-
sement d’un impôt sur le revenu) puisqu’il a
été voté à la fois par ia Chambre et par ie
Sénat.
Les membres de la droite ont protesté
contre la thèse défendue par M. Cochery,
mais ils ont été battas. Ils se sont alors reti-
rés et la commission a poursuivi sans eux
son examen. Elle a adopté sans modifications
les artic es 7 à 17 votés parie Sénat; elle
continuera son examen aujourd’hui.
En séance publique, MM. Denys CôCliin,
Pion, Dubois et Jules Roche doivent porter à
ia tribune cette question préjudicielle de la
disjonction.
LE VOYAGE DE DJEfflAL PACHA
Djernal pacha et les officiers dé si suite
out qnitté Paris hier soir, pour se rendre à
Toulon où ils doivent assister aux grandes
manoeuvres navales.
LES FÊTES DE GUERNESEY
Les ministres de l'instraction publique et
de la marine et M. Daiimier, sous-secrétaire
d’Etat, sont partis hier soir pour Guerne-
,■ a. -
UN MILLION D'ESCROQUERIES
On se souvient que M. Legrand, commis'
saire de police du quartier du Jardin des
Plantes, avait mis en état d’arrestation il y a
un mois de pseudo commerçants sous l’in-
culpation d’escroqueries.
Ces individus se faisaient livrer des mar-
chandises dans un certain endroit et les re-
vendaient, puis disparaissaient sans solder
leur créance. Us s'installaient alors ailleurs
et recommençaient leurs exploits.
Dès les premières arrestations, les plaintes
attisèrent (on en compte actuellement 2501)
Trois cents individus se trouvent compro-
mis dans cette vaste affaire.
Au domicile des individus arrêtés on re-
trouva de nombreuses marchandises des
plus variées. Trente camions furent néces
saires à leur transport t
Le montant des escroqueries commises
par cette bande s’élèverait à près de un mil-
lion de francs. _
On a procédé- à treize arrestations. Cin-
quante autres individus ont été laissés en
liberté provisoire, mais restent à la disposi-
tion dn juge d’instruction.
Les Syndicats des marchands de vins en
gros, de l’Alimentation et des Commerçants
se porteront partie civile contre les escrocs.
UNE COLLISION D'AUTOS
FAIT SEPT VICTIMES
BÉZIERS. — Près de Magalas, nne automo-
bile, pilotée par M. Vergnes, propriétaire à
Saint-Genies-le-Bas, est entrée en collision
avec une autre auto pilotée par M. AliBgry,
industriel à Narbonne.
Les orze personnes qui se trouvaient dans
les deux voitures ont été projetées soit sur
la route soit dans un fossé voisin.
Sept d’entre elles ont été blessées.
Mme Atingry est dans un état très grave.
LE HOME ROLE
LONDRES. — La Chvmbre des Lords a voté
en se onde lecture, par 273 voix contre 10,
ie projet du gouverne*usai, gorèndant le Bill
. du Uotnc Buis.
EST-CE LE CADAVRE DE HAMEL ?
BOULOGNE SUR-MER. — Les marins du ba-
teau de pèche 3,026 ont rencontré en mer,
aa large d’Hardelot, nn cadavre vêtu de gris,
portant au cou un cache-nez blanc.
Dans une poche du vêtement, ils ont trou-
vé une casquette et une carte d’Angleterre.
Le corps qai portait une sorte de ceinture
de sauvetage, était dans un tel état de dé-
composition que les marins ne parent le
hisser à leur bord.
Peut-être les objets recueillis sur le corps
permettront-ils l’identification de l’incon-
nu ?
On se demande s’il ne s’agit pas du cada-
vre de l’aviateur Hamel qni périt ou s’en
souvient, dans la traversée de la Manche.
DERNIÈRE HEURE RÉGIONALE
Violents Incidents anx Courses
de Konen
BOUEN. — Hier après-midi, après la pro
mière course, de violents incidents se sont
produits.
Les parieurs, à ta suite d'un faux départ,
se sont massés sor la piste pour manifester
devant le pesage et réclamer l’annulation du
ia course.
Maladroitement, ordre fut donné aux fan-
tassins qui gardaient l’euceinte de mettre
baïonnette au canon, ce qui augmenta la
fureur du public. Mais celle-ci ne connnt
plus de bornes lorsqu’on peloton d’artilleur*
a cheval, dans le but do dégager la piste,
chargea ia foule.
Il n’y eut qu’un seul blessé, ce qui esl
vraiment un hasard.
Fort heureusement, M. Kuntz, procureur
de ia République, qui arrivait à ce moment,
prit la direction du service et fit rentrer lei
soldats en même temps qu’il obtenait du
Comité des courses le remboursement des
paris.
Cet incident est très commenté en ville, oti
l'oû juge assez sévèrcfucfit l’stutadê au 5**”
vvice d’ordre.
Administrateur • Déléjroé - Gérait
°. RANDOLET
âd2Bini8iratioo. Impressions «t âsams. TEL 10.41
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Variétés Economiques et Politiques
Il heures de Pullman
de Chicago à Denver
D’n ver (Colorado), le 18 juin 1914.
: 3e viens de traverser, d’une seule traite,
iout l’Ouest américain, de Chicago à Deu-
fver, poste du Far-West.
; L’Ouest commence vraiment à Chicago.
Rien de pittoresque, quand on vient du
tranquille Canada, comme l’arrivée à l’Au-
ùlitorium Annex Hôtel de Chicago. Je me
'suis souvent amusé à classer les grands
caravansérails internationaux en trois caté-
gories, se rapportant à trois catégories de
romans : l’hôtel Paul Bourget (snobs) ; l'hô - ;
jtel Abel Hermant (rastaquouères de haut
/vol), l’hôtel Jules Verne (grandes aventures
mondiales).
| L’Auditorium annex répond immédiate-
ment au troisième signalement. Au milieu
d’une foule énorme et sans cesse renouve-
lée, qui remplit et agite le hall gigantesque,
ton imagine sans peine l’entrée de Phileas
Fogg, accomplissant son raid autour du
imoude et suivi dans l’ombre du redoutable
/dëtective-Fix !
Le jour de mon arrivée, l’impression de
vie intense était accrue encore par un con-
grès de suffragettes, tenant ses assises
dans l’hôtel même. Des suffragettes, il
y en avait cent, il y en avait mille, il y
en avait dix mille, remplissant les sa-
lons, les ascenseurs, les couloirs. La plu-
jpart hélas, je dois l’avouer, étaient peu
(belles. Mais quelle allure décidée, quelle
jsécurité dans le maintien physique et mo-
iral T El surtout quels extraordinaires em-
kianachements ! J’ai encore dans le souve-
nir la vision de vénérables et robustes
'grand’mères à cheveux blancs, vêtues en
■plein midi de robes de soie blanches ou
robes décolletées. En matière de toilette
'aux Etats-Unis, on donne tout de suite le
grand jeu t Dans la foule, les hommes
s’étalent guère plus qu'un contre cinq et
paraissaient tout petits et fort modestes.
ûBlait-ce un symbole de la place véritable
qu’ils tiennent dans le Nouveau Monde ?
f Impossible hélas de s’attarder longtemps
!dans cette atmosphère de vie intense. Quand
ioji veut voir le Pacifique, dans un voyage
*de trois mois, il faut se hâter. Les lourds
[Wagons de la Rock Island C° qui me coh-
iyluiront à Denver, au pied des Montagnes
(Rocheuses, sont rangés sur le quai de la
jgare de Lassalie Street. Ils s’ébranlent tout
|à coup, sans avis préalable, et notre vieux
|« Eu voiture Messieurs les voyageurs » pa-
Iraît bien lointain. Ici, chacun pour soi t
;( L’impression cependant est celle de la
jçôrdialité. Tout se passe en famille. Un
jyoyage de noce, qui part en môme temps
■que nous, est aspergé de ris par ceux qui
*sont venus l’accompagner. Un farceur de
ffa bande a suspendu devant leur comparr
, liment déserté, cet écriteau : We are
}newly wed, Déjà tout le train les connaît.
{ À moi-même, au bout d’une heure, toutes
les figures sont familières : celle du nègre
J chargé du service du Pullman (wagon-lit),
;ün bon nègreselon la tradition, qui rit avec
'des dents blanches, ne prend rien au tragi-
que, surtout pas son service, et passe de-
(yant moi une heure entière à épousseter
lia même banquette d'un petit balai indo-
lent ; familière aussi la figure du voyageur
typique, qui tout de suite se met en man-
iche de chemise et, le soir au wagon-bar
antialcoolique, dépose à côte de lui ses sou-
liers ! Familière encore la silhouette d’une
demi-douzaine de dames, qui voyagent en
extraordinaires falbalas, robes de soie,
dentelles, tout l’attirail du plus élégant
flve ocloc’k tea. Décidément ce pays n’a en-
core aucun sentiment des nuances.
Après la sortie de Chicago (interminable,
car la ville a 50 kilomètres de tour), voici
la campagne de l’Illinois, de l’Iowa, du
Kansas. La région est riche, verdoyante,
avec des arbres cousins des nôtres, mais
d’aspect exotique cependant. Je suis frappé
de voir combien les champs sont cultivés,
combien déjà le pays est plein. Il est évi-
dent que, depuis une vingtaine d’années,
cette partie des Etats-Unis a fait d’immen-
ses progrès. Les petites villes ou villages
qu’on traverse ont sans exception le même
aspect : une ou plusieurs rues perpendicu-
laires au train, avec de chaque côté des
maisons coloniales, entourées d’arbres.C’est
très joli. Mais entre le hameau et la ville,
il n’y a qu’une différence de degré, non de
nature. Chaque hameau espère devenir un
grand centre. A lowa City, un écriteau
énorme attire la vuc.« See us increase », re-
gardez-nous nous accroître ! dit-il au voya-
geur. Le traiu ne s’étant arrêté que cinq
minutes, je n’ai pas eu le temps de voir
s’accroître, sous mes yeux, lowa City. Mais
comme on sent que tous ici oht la hantisé
de l’agrandissement, du progrès, de l’enri-
chissement.
Le train est parti de Chicago à dix heu-
res du matin. Le lendemain, au réveil, se
trouve un paysage entièrement différent.
Désormais c’est ia prairie, chantée par
Cooper ét Gustave Aymard, une étendue
infinie de fin gazon, plate comme la mer
et parfois soulevée, comme elle, par d’im-
menses et calmes ondulations semblables à
la houle. L’air ést pur, le silence règne, la
lumière est si belle qu’au loin des mirages
s’indiquént : on' croit voir des lacs, à l’hori-
zon, dahs ce pays si sec, que les rares
ruisseaux y ressemblent aux oueds dessé-
chés de notre Algérie méridionale. Le cow-
boy évidemment règne ici en maître. De
temps à autre seulement quelque humble
groupement de maisons en bois ou même
en terre. Èt partout, des marmottes, qui,
par centaines, regardent passer le train.
Cependant, voici aussi la fin de celte ré-
gion qui seiribliHt„saos fin. Tout à coup,
derrière une ondulation de terrain, un pic
neigeux est apparu : ce sont les Rocheuses.
Et bientôt voici l'immense- Chaîne âfiîl sifr-
git, un peu comme nos Pyrénées au-desâus
de Toulouse, chaîne argentée qui domine
de toute sa hauteur l’immensité des plaines.
A ses pieds se trouve Denver, que ses
habitants appellent la «reine des plaines»,
mais qui est en même temps la capitale
d’un grand Etat minier, le Colorado. Est-ce
simplement une impression due à des ré-
miniscences historiques? Il y a ici je ne
sais quoi d’espagnol : une langueur dans
l’atmosphère, en présence du plus beau pa-
norama de montagnes qui soit ? une grâce
spéciale, dans cette ville admirablement
bâtie et, malgré: son américanisme, un peu
paresseuse malgré tout? Un air castillaa,ou
demi-indien, chez ces hommes bronzés aux
profils d’aigle ? Un peu de tout cela sans
doute qui vous fait sentirque l’Ouestaméri-
cain ést une chose et que le Far-West amé-
ricain est encore autre chose.
De la chambre où j’écris je vois, au cou-
chant, la merveilleuse ligne des Rocheuses.
Au delà, c’est la Californie, le Pacifique,
l’Extrême-Orient. Et je me demande un peu
si je ne suis pas ici, à Denver, aux confins
extrêmes de notre civilisation occiden-
tale.
ANDRÉ SIEGFRIED.
AU SÉNAT
L'IMPOT SUR LE REVENU
Impressions de Séance
(EK NOTLB OOSAS8K1NDAHT VABTlCCUMt)
Paris, 6 juillet.
C’est en vain que la Chambre s’est réunie
aujourd’hui pour recevoir le budget du Sé-
nat. Cette séance, de pure forme, a été inu-
tile, le ministre des finances n’ayant à faire
à la Chambre aucune communication.
Les députés ont donc renvoyé leur séance
à demain afin de statuer sur le sort de M. La-
cotte. Ils auraient pu aussi décider de s’oc-
cuper le mèmè jour du projet relatif à la
participation de ia France à l’Exposition de
San-Francisco, mais ils ont préféré tenir nne
séance exceptionnelle mercredi.
Le Sénat a donc repris la discussion néces-
sitée par l’incorporation de l'impôt sur le
revenu à la loi de finances.
L’amendement de MM. Touron et Servant
tendant à spécifier que les pértes'subies dans
une exploitation agricole, commerciale ou
industrielle seront déduites du revenu impo-
sable a été voté. Ce n’est que justice.
D’autres amendements sont ensuite discu-
tés. M.Touron obtient encore de légers suc-
cès sur l’article 18 où il invoque un amende-
ment soutenu à la Chambre par M. Siegfried,
lequel amendement tendait à accentuer le
caractère facultatif de la déclaration.
Le Sénat, après avoir terminé péniblement
l’articje 18, a également voté l’article 19 avec
une addition portant que la preuve pour la
vérification des déclarations incombent à
l’adaiini-.t ration.
L’article 20 est adopté.
T. H.
Sétmée du 6 Juillet
M. Antonin Dubost préside.
L’IMPOT SUR LE REVEND
Après avoir adopté le projet de loi portant
création d’.uue école nationale profession-,
nplie à Tarbes, ie Sénat reprend la discus-
sion de l’article 13 de là loi de finances
Wlmgôt Comp émentaice sur le revenu), qui
nsait été renvoyé à La. .{mmmissiôo, ainsi
înt'jln amendement de MM. Touron el
Servant, tendant à.spéc fier que tes pertes'
subies dans une exploitation agricole, com-
merciale ou mdustrieiie seront déduites du
revenu imposable.
iLô rapporteur général explique qu’a près
ayoir entendu le gouvernement', la Commis-
sion des finances accepte l’amende ment &
condition que le mot de «pertes» soit in-
troduit dans le texte da l’article 18 (obliga-
tion pour les contribuables de fournir des
justifications).
M. de Keroualz demande qn’ou puisse
déduire éga
paient pas.
Le rapporteur général s’y oppose.
Dans ie cas envisagé par M. de Kerouïriz;
dit-il, il n’y a pas de perte proprement dite,
if y aximplement manque à gagner, man-
que de revenu. Le contribuable déclarera
afors qu’il n’a pas eu de revenu et, en cou»
séquence, il n’aura rien à payer. Après ces
observations, l’article 12 est volé.
L’Article 12 modifié, conformément à l’a:
mendement de MM. Touron et Servant, est
donc ainsi conçu :
Art. 12. — L’impôt est établi d’après !ê maniant
total du revenu net annuel dont dispose chaque
COnirHra.àble, eu égard aux propriétés et aux capi-
taux qujîl possède, aux professions qu’il exerce,
aux traitements, salaires, pensions et rentes via-
gères dont il jouit, ainsi qu’aux bénéfices de toutes
occupations lucratives auxquelles ii se livre, sous
déduction dès pertes subies dans une exploitation
agricole, commerciale ou industrielle, des intérêts
des emprunts et dettes à Sa charge et des arréra-
ges de rentes payés par lui à titre obligatoire,
ainsi que des autres impôts directs acquittés par
lui ;
tlé revenu imposable, correspondant aux diver-
ses sources de revenus énumérés ci-dessus, est
déterminé, chaque année, d’après leur produit
respectif pendant la précédente année.
On passe à l’examen de l’article 18 (Décla-
ration du revenu).
LA DÉCLARATION
M. de Salves dépose un* amendement à
l’article 18.
Le rapporteur général, dit-il, et le minis-
tre, nous ont déclaré que ie texte soumis au
Sénat n’avait rien d’inquisitorial, de vexa-
toire. Si l’on veut qu’il eu soit ainsi, il faut
modifier ia rédaction de l’article 18, mettre
cette rédaction en accord avec les déclara-
tions de MM. Aimond et Noulens. Aucun
doute ne doit subsister sur çe point. Le texte
actuel donne un caractère facultatif, non pas
à la déclaration, mais à l’indication du détail
des éléments qui la composent.
M. Touron : Cela est absolument exact.
M. de Salves : Je demande qu’pn rédige
ie premier paragraphe de l’article 18, ainsi
qu’il suit :
1 Les contribuables qui entendent user de Is fa-
culté de déclarer leur "revenu doivent effectuer
celle déclaration, etc,
D'un autre côté, je demande qu’on modi-
fia la rédaction du second paragraphe du
même article, rédaction de laquelle il sem-
ble résulter que tes déductions accordées
aux ménages et à raison des charges de fa-
mille ne leur seront acquises que s’ils ont
déclaré leur revenu. Da moment que la dé-
claration est facultive, le bénéfice des déduc-
tions doit être accordé à tous les ayants
droit, mémo s’ils se sont laissé taxer d’office.
Sur le deuxième paragraphe, M. de Sal-
ves souhaita également quelques éclaircis-
sements.
Il semble résulter, dit-il, d’après le texte
de la Loin mission, que les déductions ac-
cordées aux ménages, et à raison des char-
gés da famille, ne leur sont acquises que
s'ils ont déclaré leur revenu.
L’orateur demande que l’on exige du con-
tribuable appelé à bénéficier des daduc ions,
non pas ia décoration de son revenu, mais
simplement les renseignements et justifica-
tions nécessaires pour l’application da ces
déductions./(Très bien ! sur de nombreux
bancs). f;
M. Aimond demande au Sénat de repous-
ser l’umendemeat de Seives. Il ne voit pas
dans la procédure instituée par l’article 18 la
moindre trace d’obligation de déclarer son
revenu.
Où y a-t-il, demande M. Aimond, la moin-
dre pénalité contre ceux qui ne font pas de
déclaration ?
M. de Salves, dit-il, voudrait encore que
les déductions profitassent aux intéressés,
même en cas de non déclaration. Cela est
en contradiction avec le priacipo même du,
projet de la commission ; c’est la suppres-
sion da toute prime à ia déclaration et la
ruine du système. (Applaudissements à gau-
che).
O.t met aux voix l’amendement de Seives
sur le premier paragraphe.
Il est repousse' par 163 voix contre 123.
Sur le deuxième paragraphe, M. Guillier
propose de remplacer le mot «justification »
par le mot « imtjcfiion ».
Eufiii, M. Touron propose un texte qui
donne satisfaction à tout le monde.
Voici ce.texte :
« Les contribuables doivent, en outre,
pour avoir droit aux déductions prévues
aux articles 12 et 14, fournir dans leurs
déclarations, toutes les indications nécessai-
res au sujet de leurs charges de famille,
ainsi que le chiffre et ia nature de leurs
dettes et pertes. »
Ce texte est accepté par la commission.
Il est adopté à mains levées.
Divers amendements sont successivement
repoussés sur Ips antres paragraphes qui
sont votés sans modification.
L’ensemble de l’article 18 est également
volé.
O a discute l’article 19 concernant ia vérifi-
cation des déclarations.
H. Nègre demandeqn’en ce qui concerne
tes bénéfices agricoles, il ne soit fait état en
aucun cas des renseignements et doenments
recueillis par l’Administration des contribu-
tions indirectes.
11 dit que le but de cet amendement est de
placer snr le pied d’égalité tous les bénéfices
agricoles, quelle que soit la nature de la
culture par laquelle ils sont produits.
Après une réplique du rapporteur, l’amen-
dement Nègre est repoussé.
Sur la proposition de M. Boivin-Cham-
peaux, le Sénat accepte une addition expli-
quant les mots « éléments certains » dont
parle l’article 19: Par ces mots, on entend
un très grand nombre d’actes enregistrés qui
passent sous les yeux de l’Administration et
qui, ayant une existence certaine, mais qui
n’auront pas la valenr à une présomption
furis et de jure (de droit et par ie droit).
Les articles 19 et 20 sont votés avec une
addition nouvelle à l’article 19 portant que
la charge de faire la preuve pour la vérifica-
tion des déclarations incombera à l’admi-
nistration.
La suite de la discussion est renvoyée à
demain, une heure.
M. Bérenger demande à interpeller M. le
garde des sceaux sur les scandales qui se se-
raient produits récemment dans un théâtre
et dans un bal public.
Il demande que la discussion soit fixée à la
première séance qui suivra ie vote définitif
de l’impôt sur ie revenu.
- Sur les observations de M. Bienvenu-
Martin, la discussion est renvoyee après
celle da projet relatif à l’iudigéuat algé-
rien.
La séance est levée à 7 heures.
A LA CHAMBRE
Séance du 6 juillet
M. Paul Deschanel préside.
Le Président annonce la mort et fait
i’éloge de M. Mesnard, député de Lesparre,
élu au dernier renouvellement de la Cham-
bre.
L’ordre du jour comprenait exclusive-
ment : « Communication du gouvernement,
s’il y a lieu. » Il s’agissait du budget do 1914.
Le Sénat n’en ayant pas terminé la discus-
sion, le président déclare que le ministre
des finances n'a pas de cotnmunic.ttioa à
faire à la Chambre.
Une séance exceptionnelle est décidée pour
mercredi. En tête figurera la discussion dÀaa
crédit pour participation de la France àul’BSt.-
positioa internationale de San-Frsnclsafe.
Aujourd’hui mardi, suite de la vérification
des-pouvoirs. La séance, ouverte ligures»
est levée 4 2 h-10.
BULLETIN MILITAIRE
Une appréciation russe
sur la marine françaises
Un commandant, qui a accompagné l’ami-
ral Roussiae en France, afait au Courrier de‘
Pétersbourg les déclarations suivantes :
« Nous rapportons de notre voyage une
impression des plus satisfaisantes de (‘ins-
truction des marins français, du brillant)
état des vaisseaux et de toute la partie ma-
térielle de L’escadre de la Méditerranée. Les j
marins français, matelots et officiers, qui
sont sous les ordres de l’amiral Boué de
Lapeÿrère, se sont montrés sous le meilleur
jour.' Ce sont des gens adroits et courageux,
comprenant à tond l’oeuvre de défense de»
leur patrie.
» Sous l’impression de tout ce que nous
avoué vu, nous avons oublié les cris des
chauvins allemands qui prédisent déjà la
perte et La décomposition de la France. L’es-
prit de courage et de dévouement pour la
patrie n’est pas éteint dans ie coeur des ma-
rins français. En cas de collision dans la
Méditerranée, l'Autriche et l’Italie trouve-
raient dans l’escadre française un ennemi
formidable.
» Quoique disent ses ennemis, la France
reste toujours une grande nation. »
Une Traversée de la Rassie
en Aéroplane
Le sons-Iientenant Joukof a quitté l’aéro-
drome militaire de Sébastopol hier matin, A
3 heures, concourant pour le prix Lazeref,
attribué à l’aviateur qui réaliserait dans la
moindre temps le parcours de Sébastopol A
Saint-Pétersbourg.
C’est en partie une traversée de la Rassis
en ligne droite depuis la mer Noire dans la
direction Sad Nord.
Les escales probables seront Alexandrovsk,
Kharkof, Konrsk et Moscou.
L’aviateur essayera de profiter de la nulf
blanche pour terminer son raid en 24 heures.
Le lieutenant de marine Debovsk doit sui-
vre incessamment.
En ligne droite la distance de Sébastopol A
Saint-Pétersbourg représente environ 1,725
kilomètres.
Nouvelles de la Chambre
La Vérification des Pouvoirs
Anx approches de la clôture de la session
la Chambre arrive presque au terme de la
vérification des pouvoirs.
Sur 602 élections elle en a validé 589 » elle
a ordonné l’enquête sur deux élections ; cel-
les de MM. Grousseau (Nord) et de Castelnau
(Aveyron), et invalidé celle de M. Corentin-
Goybo (Finistère). Il reste dix élections à
examiner: celles de MM. Lacotte (Anbe),
I afiont (Ariège), Espivent de la Villesboisnef
(Morbihan), S buet (Savoie), et Pacand (Ven-
de ) ; ei cinq élections coloniales : MM. Bois-
neuf (Guadeloupe), Boussenot et Gasparia,
(Réunion), Diagne (Sénégal), et Outrey (Co-
chinchine).
On ne pense pas que ces cinq dernières
puissent ê.re vérifiées par la Chambre avant
la clôture de la session qui aura lieu le 11 or
le 13 juillet prochain.
AEXItAJ^G-EIt
ANGLETERRE
La suflragetle portait deux revolvers
Une suffragette, qui désirait causer au roi
et qui s’était rendue à cet effet au palais de
Buckingham, vient de se faire arrêter, ses
allures ayant paru suspectes aux policemea
de service. Conduite au poste, elle fut fouil-
lée et on trouva sur elle deux revolvers A
cinq coups dont elle ne .put, expliquer la
possession. Tout ce que l’on put tirer d’elle,
c’est qu'elle était australienne et qu’elle roui
lait causer au souverain à propos de la vente
de deux maisons. Elle assura ensuite qu'elle
souffrait d’hallucinations.
La police est en train d’éclaircir es qu’elle
regarde comme un mystère ou plutôt com-
me une tentative d’agression.
ALLEMAGNE
Un Accident se produit
à la Ferme da Kaiser
La rupture de fils électriques a occasionné
un accident qui a coûté ia vie à einq person-
nes. Cet accident s’est prodait à la ferme de
Forain, près de Potsdam, qui appartient A
l’empereur.
Vers deux heures de l’après-midi, un cer-
tain nombre d’ouvriers agricoles, pour la
plupart russes et polonais, qui avaient été
engagés pour la saison, comme chaque an-
née, s’étaient réunis, après le repas com-
mun, devant ia porte de la ferme.
Tout à coup, ils s’aperçurent qu’une flam-
me jaillissait des fils électriques traversant
la route et quelques instants après les fils se
rompaient avec éclat.
Malgré ta notice apposée sur chaque po-
teau et mettant les passants en garde con-
tre le danger qu’fis courent en touchant
anx fils, plusieurs ouvriers voulurent se
rendre compte de ce qui se passait. Eu un
clin d’oeil, cinq d’entre eux tombèrent fou-
droyés sous les yeux de leurs compagnons
terrifiés. Six autres, qui avaient également
reçu une décharge électrique, purent être
ranimés,
Dernière Heure
PARIS. TROIS HEURES MATIN
( DÉPÊCHES COMMERCIALES
3KAEETATJX
’ LONDRES, C Juillet. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
« CUIVRE f -
jComptant. fern?c t62 10/- 15/- -/-
i 3 mois.....) € 62 17/6 13/- -/-
ETAIN
Comptant.. 1 146 -/- 60/- -/-
[3 mois ( terme iU710//_ 60/_ -/-
}. , PEU
'Comptant..) fcrme 51/3 I d -/-
ta mois.....) Bl/7 yz t d )£ -/-
; Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 3 juillet 1914. ______
NEW-YORK, 6 JUILLET
t t'ct«ns «'jùületi hausse 7 points ; août ;
hausse 6 points ; octobre, hausse II points
janvier, hausse 14 points. — Soutenu.
■ « hausse i à 5 points.
NEW-YORK, 6 JUILLET
t. «ion .. nicuiiT
Cuivre Standard di3p. 13 65 13 55
— septembre.... 13 70 13 55
Amnls^snat. COJI... 71 1 8 70 3,8
Vev 14 75 14 75
CHICAGO, 6 JUILLET
er^' ' ‘' ey v~ , * :
' .. C. .00 .tint* .. TRSCBIt
Blé sur. Septembre 79 t/i 78 K 8
— Décembre 82 4/S 81 12
Maïs sur.:... Septembre 64 »/» 613 8
— Décembre 53.7 8 Ci 8/8
Saindoux sur. Septembre 10 22 io 27
■** . 1 Octobre ,.A 10 30 1 10 3a
Chute mortelle de
i’Âviateur Legagneux
En voulant exécuter la double boucle,
il tombe dans la Loire et se tue
SAUMUR. — Hier après-midi, vers 5 heures,
l’aviateur Legagneux faisait des évo niions
sur le terrain des Huraudières, à Saumur.
Après avoir évolué au-dessus de la ville, il
voulut exécuter ta Soubie boucle. Au mo-
meat où il terminait cet exploit au-dessus
de la Loire, son appareil, au li.cu de se re-
dresser, piqua du nez et vint tomber dans le
fleuve.
Des mariniers se dirigèrent en toute hâte
vers l’aviateur, mais l’appareil ne put être
ramené sur la rire qu’au bout de vingt-cinq
miaulas. *
Légagnèùx était sans connaissance. Immé-
diatement, ou le transporta dans une auto-
mobile à son hôtel. -
Là, on constata que l’aviateur avait les
jambes brisées et la poitrine défoncée. L’in-
fortuné ne larda pas à succomber.
La ville qui avait pavoisé, mit immédiate-
ment ses drapeaux en berne.
^ Les circonstances de l’accident
SAUMUR. — C’est en présence d’une fonte
considérable que s’est produit l’accident qui
a coûté la vie a l’aviateur Legagneux.
Ii y a eu une rupture de l’helice au mo-
ment où l’aviateur terminait une glissade
sur l’aite et l’appareil tomba dans la Loire.
Les constatations faites pa» les médecins
permettent de croire que Legagneux a été
tué alors que son appareil était encore en
i’air et qu’il a succombé à une fracture du
crâne causée par un choc contre le canot.
Quand on déshabilla Legagneux à son
hôtel, on s’aperçut qu’il avait tes jambes bri-
séôa et le stéfntrm écrasé.
IJue foule énorme a longuement stationné
devant l’hôtel. Un regis re placé dam le ves-
tibule a été rapidement couvert de signa-
tures.
La consternation est généraie en ville.
Legaguéux devait quitter Saumur dans la
soirée pour aller embrasser ses enfants.
SAUMUR.—Legagneux faisant un premier
vol uimanche matin avait brisé une pièce de
son train d’atterrissage. Il dut téléphoner au
constructeur qui envoya deux mécaniciens
pour procéder aux réparations. •
L’aviateur ne voulut pas voter dans la
journée à causa du mauvais tempjs.
. Hier, ta température étant plus favorable,
Legiignenx fit un vol vers OMO heures du-
rnatin pour que les ouvriers qui n’avaient
pu assister à ses essais de ta veille pussent
le voir voter.
En atterrissant, l’aviateur eut encore un
petit.accideat.
A 3 h. 1/2. il repartait du terrain de ma-
noeuvres de Le Pray et venait au-dessus de
la ville où fi volait pendant une demi-heure
environ, Il se trouvait à une hauteur de
cent cinquante mètres quand ia chiite se
produisit.
Une barque se porta rapidement à son se-
cours et trois hommes se jetèrent à l’eau et
essayèrent de détacher l’aviateur. L’appareil
baignait alors dans nn mètre d’eau seule-
ment. Ne pouvant réussir à dégager Lega-
gueux, les sauveteurs lui maintinrent la
tête hors de l’eau.. Pendant ce temps, un
docteur arrivait dans une embarcation.
On réussit enfin à retirer l’aviateur et Qn
le ramena sur la grève.
On constata alors qu’il avait cessé de
vivre.
Les témoins affirment qu’en tombant dans
le vide, Legagneux aurait crié : « Au se-
cours 1A moi i »
On raconte également qu’à cinq cents mè-
tres de l’endroit où s’est produit l’accident,
on a retrouvé, sur la rive droite du fleuve,
un morceau de l’hélice de l'appareil.
Hier soir, le Théâtre a fait relâche.
Devant l’hôtel où repose le corps de l’in-
fortuné aviateur, c’est un défiléinînterrompu
de personnel qni vont apposer leur signa-
ture sur ie registre déposé à ia porte.
Mme Legagneux, prévenue, est attendue
dans la nuit.
LWQT SUR LE REVENU
h LA COMMISSION DES CRÉDITS
La Commission des crédits a examiné hier
après-midi les modifications apportées par le
Sénat à ia loi de finances de 1914 et a discuté
les articles ie atifs à l’impôt sur ie reveau.
Dès la début de la discussion,les membres
de la droite ont manifesté le désir de de-
mander ia disjonction des articles 7 à 28 re-
latifs à i’inapôt sur ie revenu.
M. Cocheiy, président de la commission, a
fait observer que leur demande de dbjonc-
tion ne pouvait porter, sur l'article 7 (etablis-
sement d’un impôt sur le revenu) puisqu’il a
été voté à la fois par ia Chambre et par ie
Sénat.
Les membres de la droite ont protesté
contre la thèse défendue par M. Cochery,
mais ils ont été battas. Ils se sont alors reti-
rés et la commission a poursuivi sans eux
son examen. Elle a adopté sans modifications
les artic es 7 à 17 votés parie Sénat; elle
continuera son examen aujourd’hui.
En séance publique, MM. Denys CôCliin,
Pion, Dubois et Jules Roche doivent porter à
ia tribune cette question préjudicielle de la
disjonction.
LE VOYAGE DE DJEfflAL PACHA
Djernal pacha et les officiers dé si suite
out qnitté Paris hier soir, pour se rendre à
Toulon où ils doivent assister aux grandes
manoeuvres navales.
LES FÊTES DE GUERNESEY
Les ministres de l'instraction publique et
de la marine et M. Daiimier, sous-secrétaire
d’Etat, sont partis hier soir pour Guerne-
,■ a. -
UN MILLION D'ESCROQUERIES
On se souvient que M. Legrand, commis'
saire de police du quartier du Jardin des
Plantes, avait mis en état d’arrestation il y a
un mois de pseudo commerçants sous l’in-
culpation d’escroqueries.
Ces individus se faisaient livrer des mar-
chandises dans un certain endroit et les re-
vendaient, puis disparaissaient sans solder
leur créance. Us s'installaient alors ailleurs
et recommençaient leurs exploits.
Dès les premières arrestations, les plaintes
attisèrent (on en compte actuellement 2501)
Trois cents individus se trouvent compro-
mis dans cette vaste affaire.
Au domicile des individus arrêtés on re-
trouva de nombreuses marchandises des
plus variées. Trente camions furent néces
saires à leur transport t
Le montant des escroqueries commises
par cette bande s’élèverait à près de un mil-
lion de francs. _
On a procédé- à treize arrestations. Cin-
quante autres individus ont été laissés en
liberté provisoire, mais restent à la disposi-
tion dn juge d’instruction.
Les Syndicats des marchands de vins en
gros, de l’Alimentation et des Commerçants
se porteront partie civile contre les escrocs.
UNE COLLISION D'AUTOS
FAIT SEPT VICTIMES
BÉZIERS. — Près de Magalas, nne automo-
bile, pilotée par M. Vergnes, propriétaire à
Saint-Genies-le-Bas, est entrée en collision
avec une autre auto pilotée par M. AliBgry,
industriel à Narbonne.
Les orze personnes qui se trouvaient dans
les deux voitures ont été projetées soit sur
la route soit dans un fossé voisin.
Sept d’entre elles ont été blessées.
Mme Atingry est dans un état très grave.
LE HOME ROLE
LONDRES. — La Chvmbre des Lords a voté
en se onde lecture, par 273 voix contre 10,
ie projet du gouverne*usai, gorèndant le Bill
. du Uotnc Buis.
EST-CE LE CADAVRE DE HAMEL ?
BOULOGNE SUR-MER. — Les marins du ba-
teau de pèche 3,026 ont rencontré en mer,
aa large d’Hardelot, nn cadavre vêtu de gris,
portant au cou un cache-nez blanc.
Dans une poche du vêtement, ils ont trou-
vé une casquette et une carte d’Angleterre.
Le corps qai portait une sorte de ceinture
de sauvetage, était dans un tel état de dé-
composition que les marins ne parent le
hisser à leur bord.
Peut-être les objets recueillis sur le corps
permettront-ils l’identification de l’incon-
nu ?
On se demande s’il ne s’agit pas du cada-
vre de l’aviateur Hamel qni périt ou s’en
souvient, dans la traversée de la Manche.
DERNIÈRE HEURE RÉGIONALE
Violents Incidents anx Courses
de Konen
BOUEN. — Hier après-midi, après la pro
mière course, de violents incidents se sont
produits.
Les parieurs, à ta suite d'un faux départ,
se sont massés sor la piste pour manifester
devant le pesage et réclamer l’annulation du
ia course.
Maladroitement, ordre fut donné aux fan-
tassins qui gardaient l’euceinte de mettre
baïonnette au canon, ce qui augmenta la
fureur du public. Mais celle-ci ne connnt
plus de bornes lorsqu’on peloton d’artilleur*
a cheval, dans le but do dégager la piste,
chargea ia foule.
Il n’y eut qu’un seul blessé, ce qui esl
vraiment un hasard.
Fort heureusement, M. Kuntz, procureur
de ia République, qui arrivait à ce moment,
prit la direction du service et fit rentrer lei
soldats en même temps qu’il obtenait du
Comité des courses le remboursement des
paris.
Cet incident est très commenté en ville, oti
l'oû juge assez sévèrcfucfit l’stutadê au 5**”
vvice d’ordre.
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