Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-07-06
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 juillet 1914 06 juillet 1914
Description : 1914/07/06 (A34,N12021). 1914/07/06 (A34,N12021).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721874
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
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La Vie Commerciale et Maritime
Traversées ff Autrefois
et Traversées d'ÂiijourdTnii
Prenez vos tickets ! La saison des voya-
ges d’été est commencée. Emplissez sacs et
valises et apprêtez-vous à prendre d'assaut
les trains et les paquebots ; ils sont sous
pression... Vous hésitez? Pourquoi ?
En quelques jours vous traverserez plu-
sieurs pays et des océans sans être privé
ni du confort qu’on a chez soi ni des infor-
mations quotidiennes auxquelles la presse
à tin sou vous a accoutumé car, en pleine
mer, la T. S. F. vous tiendra au courant de
tout. De plus, vous ne serez pas, vous gens
économes, dans la dure obligation de trop
desserrer les cordons de votre bourse.
Nous ne sommes plus aux temps héroï-
ques où c’était une véritable aventure que
de franchir un océan. Les intrépides passa-
gers qui s’y exposaient considéraient comme
une chose sensée de faire leur testament
avant de s’embarquer et, après avoir pris
la résolution hardie d’affronter les mille
dangers d’une traversée longue et dépri-
mante, ils étaient encore écorchés.
Vous en allez juger ! Sans remonter aux
époques où il fallait la vaillance d’un loup
de mer pour se hasarder sur l’Atlantique,
voyous ce qui se passait il y a un peu plus
d’un siècle. Ou ne s’embarquait que sur
des voiliers et il fallait se résigner à mener
à bord une vraie vie de mathurin. L’insigne
honneur était de manger à la table du ca-
pitaine ; mais il en coûtait six cents livres.
Pour avoir droit aux repas servis à la
deuxième table, ou ne payait pas moins de
trois cent soixante livres. La note la plus
réduite s'élevait encore à 160 livres. Mais,
à ce prix-là, malheur à ceux qui avaient de
l’appétit et aimaient la bonne table : on les
'servait, comme les autres, à la ration...
Que nous disait-on qu’au bon vieux temps
la vie était plus douce et moins chère ?
...Vinrent des temps meilleurs. Les passa-
gers « dans la chambre », nous apprennent
d’anciens tarifs conservés précieusement
aux archives municipales de notre cité,
payaient 750 fr. du Havre à Ne\v:York. Lés
gens ciffbarqués dans l’entrepont versaient.
375 fr. pour n’avoir ni air ni lumière.
En 1846 s’ouvrait Père des grandes jsno^
vations. Des « paquebots à voiles » effècV
tuaieut la traversée. Il n’en coûtait, en pre-
mière classe, que la somme de 650 fr. Seu-
lement, pour celte somme, on devait se ré-
signera rester une vingtaine de jours sans
vin. En 1855 il devenait même possible de
s’embarquer à date régulière et l’on ne ver-
sait au Havre que 550 fr. en première clas-
se ; un petit supplément de 110 fr. n’était
réclamé qu’à New-York!
En 1865 le progrès arriva à toute yapeur.
.Un paquebot français, steamer à roues mû
par une machine de 950 chevaux, empor-
tai! les passagers, en lre classe pour 700 fr.,
en 2e pour 400 fr. et en 38 pour 300 fr. On
ne lésinait même plus puisqu’à une nourri-
turè de choix était joint, sans surtaxe, de
i’excelleùt vin. Ainsi les plaisirs de la ta-
ble se raffinaient à mesure qjue la durée et
les ennuis de la traversée diminuaient. En
y pensant, plaignons nos aïeux qui, eux,
trouvaient une mauvaise table alors que
les traversées étaient plus longues et plus
rudes.
Maintenant, les paquebots puissants et
plus luxueux que des palais royaux sont
en quelque sorte des villes flottantes dans
les « rues » desquelles s’agitent des mil-
liers de touristes. Et, pourtant, bien que
tout « raugmente », comme on dit, il est
possible de voyager en été, en lr* classe,
du Havre à New-York, pour les sommes
relativement modestes de 612 fr. sur la
France, de 550 fr. sur La-Provence, de
500 fr. sur La-Savoie et de 450 fr. sur
La-Touraine. En 28 classe, trois steamers
prennent des passagers pour 275 fr. (1)
Ce sont des prix abordables et, de plus,
déflaut la concurrence ; car, "pour aller de
Paris à New-York via Cherbourg par la
Hamburg American Line sur le Vaterland ou
l’Imperator, les plus beauxa steamers alle-
mands, il faut compter, au tas mot, 731 fr.
en première classe et 392 fr. en 2e classe.
Le Norddeutscher Lloyd, par le Kaiser-
Wilhelm-II, prend 672 fr. 50 en première
classe et 380 fr. en 2e classe. La White Star
Line de Paris à New-York, via Cherbourg,
a des prix variant, en lre classe entre
692 fr. 50 et 700 fr. En 2e classe le prix est
de 379 fr. 15 sur VOlympic. -•
On voit que, par lé Havre, il est possible
de voyager à bon compte et, nous ajoute-
rons, dans de parfaites conditions. Tout a
été mis en oeuvre pour accélérer les ser-
vices et nous possédons même une gare
maritime modèle jusqu’où viennent les
trains transatlantiques.
Une gare maritime ! Réfléchissez-vous à
ce que cela représente de progrès ? — Non.
Eh bien, lisez ceci : « Nous sommes arri-
vés dans le port du Havre ce matin à 10
heures et nous n’avons pu avoir nos baga-
ges qu’à la ün de l’après-midi. Les bonnes
impressions du voyage, l’amabilité de vos
officiers et l'excellence du service, tout
cela est perdu par l’effet désastreux de no-
tre arrivée. » Ce sont les doléances de
passagers et, nolez-le, cela ne date à peine
que de quarante ans.
Quel chemin parcouru depuis ! Un pa-
quebot, comme la France, de 220 mètres de
longueur et de 8 mètres 87 de tirant d’eau,
entre dans le port sans difficulté et, une
heure après, ses passagers ayant effectué
la traversée à une allure de record rou-
lent en train rapide vers Paris.
Oa comprend, dans ces conditions, pour-
quoi le nombre annuel des passagers, à
l’arrivée et au départ, qui était d’environ
90,000 il y a cinq ans, fut, l’an dernier,su-
périeur à 135,000. L’accroissement sera
sans doute encore plus sensible quand en-
trera en sèrvice le paquébot Paris, le nou-
veau transatlantique dont le luxe et les di-
mensions dépasseront tout ce que nous
avons vujusqju’A» présent dan» la marine
marchandé française. Mais vous n’en serez
plus, n’est-ce pas, à votre premfère traver-
sée et vous aurez déjà pris au moins un
billet... via Le Havre naturellement.
H. IlOLLAËNDER.
LE PORT D’ANVERS
Brise ses Entraves administratives
A côté du port d’Anvers, l’Etat belge allait-
il créer un a port national » ?
Les anversois le craignaient et firent une-
longne campagne pour que leur cité eût
seuie ia gestion des intérêts maritimes et
commerciaux dans la partie inférieure de
l’Escaut.
Ils viennent d’avoir gain de cause.
La convention signée reconnaît que le?
territoire administratif d’Anvers doit et peut
s’étendre aussi loin que s’étendront les ins-
tallations da port, sans que la Ville ait à en-
tamer des négociations avec les autorités su-
périeures.
Anvers va donc pouvoir poursuivre son
essor encore pins rapidement, ne l’oublions:
pas 1 '
H. H.
(1) Ces prix et ceux qui suivent sont extraits de
la Revue des Voyages, de l’agence anglaise Cook.
L’IMPOT SUR
LE REVENU
Le Sénat est sur le point de voter
l’impôt sur le revenu. dont il a déjà
adopté le principe. Toutefois, on sait
qu’il ne s’agit pas de l’impôt général
cédulaire voté dès IQOQ par la Cham-
bre en remplacement des quatre con-
tributions, mais de l’impôt de super-
position aux taxes cxistdntes qui a
été adopté par la Chambre en mars
dernier ; ce n’est qu’une « supertaxe »
comme l’a dit le rapporteur général,
M. Aimond.
Ce projet d’impôt sera incorporé au
budget de iQtj, pour qu’il puisse .en-
trer en exécution dès IQI5 et fournir
ainsi une soixantaine de millions au
Trésor qui en aura grandement be-
soin pour boucher un des trous qui
forment un déücit initial de six cents
millions. Ce chiffre de soixante mil-
lions n’est pas exagéré dans de telles
circonstances et il semble bien que l’on
ait tenu à ne pas trop effaroucher le
contribuable.
En effet, d’après la taxe proposée,
jusqu'à 5.ooo francs les revenus sont
complètement exonérés; il en est de mê-
me pour un revenu de io.ooo francs
dans un ménage de trois enfants ; le
même , ménage ne payera que qua-
rante-deux francs avec un revenu de
20.000francs, tandis qu’un céliba-
taire dans le même cas devra cent
vingt f rancs. Aussi bien le débat ne
porte pas sur le taux de l’impôt mais
sur son principe même.
On lui reproche de n’être qu’une
étape vers l’impôt général sur le revenu
qui se substituera aux autres et d’éta-
blir dès maintenant l’ « inquisition fis-
cale ». Il nous paraît bien difficile de
contester le premier grief ;quand on
sera entré dans la voie de T impôt sur
le revenu, on continuera évidemment ;
le ministre des finances l’a d'ailleurs
reconnu; toute la question est de sa-
voir si ce ne sont pas des forces iné-
luctables qui nous y poussent, ainsi
que le monde entier l
En ce qui concerne le second grief,
itfastty regarder Se pt&Mprès. BLés
adversaires du projet déclarent que
quelles que soient les apparences ai-
mables que M. Aimond a essayé de
lui donner, il introduit sournoisement
dans notre régime fiscal toutes les
horreurs de la déclaration obligatoi-
re, contrôlée et vexatoire, puisque si
l’on n’accepte pas le taux exige par
l’Administration, il faut apporter au
tribunal compétent toutes les justifi-
cations établissant le chiffre exact du '
revenu ; dès lors, c’est une garantie
illusoire de dire que le contrôleur n’a
vas le droit d’exiger la production
d'aucun acte, livre ou document.
Nous accorderons qu’à lire simple-
ment le texte du projet tel qu’il a été
proposé au Sénat, ces critiques ont*
quelque chose de fondé. Ce texte
n’est pas clair et nous aimons à croire
que sa rédaction sera revue et corri-
gée avant le vote définitif ; trop sou-
vent nos lois sont écrites comme pour-
mettre à la torture l’esprit du pro-
fane. Mais il est de jurisprudence cons-
tante que les textes obscurs sont inter-
prétés dans le sens que leur ont donné
les débats parlementaires ; or le rap-
porteur général a donné au. Sénat les
explications les plus nettes et les plus
satisfaisantes qui prévaudront, nous
l'espérons. Voici le passage essentiel
de ses déclarations :
Si lé contribuable ne croit pas de-
voir accepter la fixation de l’adminis-
tration, soit qu’elle ait modifié le chif-
fre du revenu qu’il avait déclaré, soit
qu’elle l’ait taxé d’office faute de dé-
claration, il portera la question de-
vant les Tribunaux administratifs, le
Conseil de préfecture ou le Conseil
d’Etat.
Mais le contrôleur sera obligé de
dire à ces Tribunaux : Si je taxe ce
contribuable sur tel chiffre, c’est que
j’ai des éléments sur lesquels je me
base, et les voici. Le contribuable aura
seulement à prouver que ces éléments,
.que ces actes de cession, que ces juge-
ments, ces contrats de mariage et tous
les documents que le contrôleur aura
apportés n’existent pas ou n’ont plus
de valeur. «
Voilà la seule preuve que le contri-
buable sera obligé de faire.
Ainsi donc, que le contribuable ail
fait bénévolement sa déclaration où.
qu’il se soit laissé taxer d'office, il
aura la même garantie ; en cas de
contestation, c’est le contrôleur qui
aura la charge de la preuve du revenu
qu’il lui attribue ; d’autre part, il ne
peut faire cette preuve, d’après le texte
même du projet : « qu’à l'aide des élé-
ments dont il dispose en vertu de ses
fonctions, tels que les données servant
à T établissement des rôles des contri-
butions directes et des taxes assimi-
lées ainsi que de ceux qui, recueillis’
par tous les services publics en vertu
des lois existantes, doivent lui être
communiqués. »
La seule obligation du contribua-
ble se’rà de contester, le cas échéant
certaines de ces données qui n’ont rien
de secret puisque déjà elles sont con-
nues des administrations intéressées.
En tout.cas, si inquisition il y a, c'est-
une inquisition aussi vieille que le ré-
gime de l’impôt lui-même, car depuis
qu’il y a des impôts il a bien fallu,
attenter à la sacro-sainte liberté indi-
viduelle pour assurer leur réparti-
tion.
Qu’avec les charges qui augmen-
tent prodigieusement et le désir de le&k
répartir le plus exactement possible
celte inévitable « inquisition » deviens
ne plus sensible que jamais, c’est uni
mal auquel il faudra bien se résigner.
M. liibot, dont l’attachement aux an-
ciens principes fiscaux h’est pas sus- ,
pect, Va exprimé avec courage et élo-
quence en disant au Sénat qu’il y a-
quelque chose qui est supérieur au
désir de « garder la beauté sculptu-
rale en n'altérant jamais la statue »,,
c’est l’intérêt du pays qui exige dé-
sormais de chacun de grands sacri**
fices.
CASPAU-JORDAN.
Mort d’un Député
M. Mesnard, député de la Gironde, con-
seiller général, vient de mourir subitement*
à Lesparre. Il était âgé de cinquante-deux*
ans.
M. Mesnard, républicain de gauche, avais
été élu député pour la première fois le 2#
avril dernier dans la cireonsertptian de Les 1
pâtre, par 6,175 voix, contre 6,830 à M.
d’Eiissagaray, progressiste, député sortant.
Genève Fête le Centenaire
de sa réunion à la Suisse
Les fêtes du centenaire de l'entrée de Ge
nève comme canton dans la Confédération.
Suisse ont commencé samedi matin, par nn
temps couvert, mais sans pluie.
Les autorités genevoises, embarquées sur
le vapeur Suisse, se sont rendues à Nyon
pour recevoir les autorités fédérales et les
représentants des gouvernements cantonaux
de toute la Suisse.
Les têtes ont continué l’après-midi par la
reconstitution da débarquement an port
Noir, en 1814, des contingents suisses, qui
avaient revêtu le costume de i’époqne.
Après le débarquement, nn imposant cor-
tège s’est formé qai a parcouru les prin-
cipales rues de la ville pour se rendre à la
promenade de Treille, derrière l’Hôtel de
Ville.
Sur tout le parcours, le président de la
Confédération, M. Hoffmann, les membres
da Conseil fédéral, les autorités cantonales et
les diverses délégations ont été l’objet d’ova-
tions enthousiastes de la jàirt d une foule
immense.
A la Treille, des discours patriotiques fu-
rent prononcés par M. Fazy, président du
Conseil d’Etat ; M. de Planta, président da
Conseil national.
Le soir, à 8 heures, un banquet a été offert
au Plein-Palais, en l’honneur du Conseil fé-
déral et des différentes autorités. Y ont pris
la parole, entre autres, MM. Hoffmann, pré-,
sident de la Confédération ; Richard, prési-
dent du Conseil des Etats, etc.
La fête de nuit sur la plaine du Plein-
Palais a terminé cette première journée des
fêtes.
AJLs ace « 11 e
Arrestation d'un Franç iis
à Novéanl, près de Metz
Il y a quelque temps, un habitant de
Nancy, M. Simonin, tut arrêté à Metz et
gardé trois semaines en prison parce qa’nn
employé allemand l’avait dénoncé comme
ayant remis aux autorités franç lises des piè-
ces d’un canon allemand. Ce n'était rien au-
tre chose qu’un vieil obus qu'il avait acheté
chez un brocanteur de Metz et qu’à son re-
tour à Nancy il avait montré au commissaire
spécial de la gare.
M. Simonin ne pensait plus à cette affaire
lorsqu’il fat arrêté vendredi à nouveau, à
Novéant. On ne trouva rien de compromet-
tant sur lui et on dut le remettre en liberté,
mais ce qai le surprit énormément, c’est
que, au cours de sou interrogatoire, le com-
missaire de police allemand lui répéta pres-
que mot par mot la conversation qu’il avait
eue avec le commissaire spécial de ta fron-
tière, à sa sortie de prison à ia suite de la fa-
messe affùre du vieil obus.
On se demande d’où peuvent provenir de
si regrettables indiscrétions.
’—
ÊTRAJVGrEn
BELGIQUE
Un Détenu tait des Travaux scienlitiques
que l'Académie de Belgique publie
La prison de Saint-Gilles, à Bruxelles., pos»
>sède en ce moment nn détenu peu banal»
(T'/on en juge :
. ÎI y a quelque temps, la police arrêtait nrr
iaux monnayeur au moment où il écoulait,
dans les cafés et magasins de la capitale, des
.pièces de 20 francs, sur lesquelles, au moyen
•do l’eau régale, il avait prélevé deux ou trois»"
.traites d’or.
■ Interrogé, il fit au juge d’instruction le»
^déclarations que voici :
—Je suis un valeur de profession, soit ; mais
isi je vole, c’est pour m'uoonuer complètement i
l mes-recherches scientifiques I
Cet homme disait vrai. C'est un savant.
Mont l’Académie de Belgique a publié les mé-
\ moires il y a trois ans. Pendant vingt ans, il
: est d«métré en prison, très heureux de cet-
Me solitude qni bd permettait de s.e donner
! une culture scientifique très étendue. C'est
[un autodidacte remarquable: iln’a guère été
s qufâ l’école primaire.
Pendant l’un de ses séjours à la prison, il
a eu la patience de copier complètement
«UII1MH —«»™—m——I
une table des logarithmes, dont il avait be-
soin pour ses travaux scientifiques. C’e«i, on
le voit, un réel tour de force. Il a envojé à
l’Académie de Belgique plusieurs de ses mé-
moires et l’un deux a été publié apiès rap-
port favorable d’un mathématicien des plus
distingués. Sa cellule à ia prison est pleine
de documents remplis de calculs, de chif-
fres et d’études.
Il doit répondre prochainement devant les
tribunaux belges de certains délits. Comme
il se trouve que son affaire n’avance pas vite
à l’instruction, il vient d’adresser au juge le
petit mot que voici :
« Dépêchez-vous. Si vous avez do temps à
perdre, ie mien est précieux. »
ALLEMAGNE
Encore une Histoire de Racolage
pour la Légion étrangère
Après tous les démentis infligés aux récits
fantaisistes sur les méfaits de ia légion étran-
gère et après l’attitude conciliante adoptée
par l’Office des affaires étrangères de l’em-
pire allemand, on peut s’étonner qu’un Tri-
bunal prussien à Sarreb ück ait attaché une
importance quelque peu considérable aux
déclarations romanesques d’un ouvrier mi-
neur qui affirme avoir été victime d’un ra-
coleur de la légion. Cet ouvrier mineur ac-
cuse, en effet, nn habitant d’Algrange, dans
le bassin industriel de la Lorraine, ae l’avoir
grisé et de l’avoir ainsi entraîné dans les
aventures les plas compliquées jusqu’à Sidi-
bel-Abbès, au 1er régiment étranger. Quatre
jours après son arrivée, il aurait réussi à
s’évader et à atteindre Oran et à s’embarquer
sur un navire allemand.
Le Tribunal correctionnel de Sirrebrück,
appelé à juger l’habitant inculpé, s’est dé-
claré incompétent et a renvoyé l'affaire à ia
Cour d’assises.
L^s (.‘ébats ultérieurs démontreront donc
ce qu’il y a de vrai dans les déclarations de
la pré.endue victime. Il convient d’ajouter
d’ailieui s que t’accusé affirme ne pas con-
mître dulout l’ouvrier mineur de Sarre-,
biü k.-
INFORMATIONS
A la Société d’Encouragement au
bien
La distribution des récompenses annuelles
de ia Société d’encouragement an bien a eu
lien hier après-midi, à deux heures, dans la
salie des fetes du Trocadéro, sous la prési-
dence de M. Couyba, ministre dn travail et
de la prévoyance sociale, assisté de M. Sté-
phen Liégeard, président de ta Société, des
vice-présidents, des membres du Conseil de
l’encouragement an bien, et de M. Léon
Riotor, président de la Société des poètes
français.
Après nne allocution de M. Liégeard, qui
a exposé l’oeuvre et les résultats obtenus pal
la Société. M. Couyba a prononcé un dis-
cours, puis M. AUred Conscience a donné
lecture du palmarès. Les noms des lauréats
et particutteremant celui de Mme Poulain
ont été chaleureusement applaudis.
Mort du Général Metzinger
Nous apprenons la mort du général Met-
zinger, ancien membre dn Conseil supérieur
de La guerre, grand croix de ia Légion-d Hon-
neur, décédé à Cnalezeule, près de Besan-
çon.
Le général Metzinger était né le 9 novem-
bre 1842, à Dijon. Sorti de Saiat-Cyr dans
l arme de l’infanterie, il suivit en 1867 son
régiment à Rome. En 1870, le lieutenant
Metzinger prit part an combat de Cbâtillon,
aux batailles de Champigny et de Buzenval.
Sa brillante conduite lui valut d’être nommé
capitaine an choix.
Comme chef de bataillon, il servit à la lé-
gion étrangère et fit partie des colonnes ap-
pelées à réprimer des mouvements insurrec-
tionnels sur ie territoire algérien.
Après avoir commandé en second l’Eco!e
de Sàint-Cyr, il fut placé à la tête d’un ba-
taillon dn 38 zeeav«s avec leqael il partit en
1885 au Teakin. Le 27 juin, il reçut l’ordre
d’accompagner à Hué le général en chef qui
allait présenter ses lettres do créance au
gouvernement annamite et s’installa avec
son bataillon près de la citadèlle de Hué. Il
fut attaqué la nuit du 4 au 5 juillet. Non
seulement il se défendit vaillamment, mais
il culbuta les Annamites et contribua à ia
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
Elections Législatives du 5 Juillet
DEUX-SÈVRES
Arrondissement de Bressuire
inscrits : 28,176. — Votants : 21,726
Ont obtenu :
M11. de Puinenf, conser-
vateur 12,892 voix Elu
Iléry, républicain de
gauche......... 4. 5,392 —
Faliet,socialiste unifié 2,393 —
Leloup, républicain
socialiste 20 —
Rambert,progressiste 12 —
* DJEMAL PACHA A PARIS
L’Association des chantiers de construction
navale pour rechercher à l'étranger des
commandes de bâtiments de guerre, a donné
liier soir nn banquet au Bois de Boulogne
en l'honnenr de Djetnal pacha, ministre de
la marine de Turquie.
. A la table d’honneur, aux côtés de M.
Guillani, président de l’Association, avaient
pris place : Rifaat pacha, ambassadeur de
Turquie ; Djemal pacha ; M. Gauthier, mi-
nistre de la marine ; M. de Margerie, direc-
teur des affaires politiques et commerciales
au Ministère des affaires étrangères.
Parmi les convives, on remarquait MM.
Charles Roux, président des Ateliers et Chan-
tiers de Saint-Nazaire ; Botte, conseiller de
l’ambassade de France à Constantinople ; le
générai Bernard ; le commandant Carence,
au ministère de la guerre ; les officiers de
marine de ia suite de Djemal Pécha ; tout ie
haut personnel de l’ambassade de Turquie
et les présidents, les administrateurs délé-
gués et les directeurs des Sociétés françaises
de constructions navales oour les bâtiments
de guerre et des Sociétés métallurgiques fa-
briquant les blindages et les canons de la:
marine.
Au dessert, M. Guiüani, au nom de l’Asso
dation, a adressé ses remerciements à Dje-
mal pacha pour ies sentiments francophiles
qu'ii a toujours manifestés et pour l'appui
qu'il a donné à maintes reprises à l'indus-
trie française.
Djemal pacha a remercié le président de
l’Association pour les compliments qu’il ve-
nait de lui adresser, et il a assuré les convi-
ves qu’en Turquie, on aimait beaucoup la
France et qu’on avait pu en maintes circons-
tances apprécier les qualités de ses natio-
naux.
UN DISCOURS DEM. JAURÈS
ROCHEFORT. — M. Jaurès a présidé hier un
banquet de 1,200 couverts offert par la Fédé-
ration socialiste de la Charente-Inférieure à
son premier élu au Parlement, M. Pouzat,
député de Rochetort.
Le leader socialiste a affirmé que les socia-
listes ne sont nullement des antimilitaristes
et des antipatriotes ; ils ont au contraire la
volonté inébranlable d’organiser fortement
la défense nationale.
« Nous ne voulons pas, dit l’orateur, dé-
sarmer la France avant l’heure où tous les
peuples pourront agir de même. Nous vou-
lons, au contraire, armer vraiment la na-
tion. La démocratie seule permettra de le
faire grâce à nne organisation sérieuse.
» Que les enfants aa peuple s’anisseat afin
de s’organiser étroitement dans ce but 1 »
L'orateur s'est ensuite élevé contre les
aventures coloniales, pois, passant à l’exa-
men des partis, M. laurès a montré la mar-
che ascendante du socialisme.
« A la Chambre, dit-il, nous lutterons
pour qu'on fasse supporter par les riches le
poids da dernier emprunt contracté. »
M. Jaurès regrette que devant la gravité*
des questions actuelles de ia politique inté-
rieure et de la politique extérieure, il n’exis-
te pas au sein du Parlement une majorité
sur laquelle on puisse vraiment compter.
M. Jaurès a terminé en adjurant les ou-
vriers et les paysans de s’unir pour la dé-
fense de leurs intérêts.
UNE MANIFESTATION FÉMINISTE
Hier à 3 heures a eu lien à la terrasse de
l’Orangerie aux Tuileries, la manifestation
féministe en l’honnenr de Condorcet et en
favenr du suffrage féminin.
Des discours ont été prononcés par M.
Marcel Sembat, Mmes Séverine, Maria Vé-
rone, Pauline Rebour et Marguerite Durand.
Une harmonie joua la Marseillaise, l’ouver-
ture de Timoleon de Méhul et ie Chant du Dé-
part.
Aux entrées dé la terrasse, des insignes
furent distribuées : primevères argentées,
éventails, rameaux d’olivier.
Le cortège s’est ensuite rends à la statue
de Condorcet, près de l’Institut, par le quai
des Tuileries, le Pont-Royal et ies quais Vol-
taire et Malaquais.
Le monument a été orné de gerbes de
fleurs. Cette manifestation fut essentielle-
ment pacifique et la police n’eut pas à inter-
venir.
L'AGITATION CHEZ LES MINEURS
Dans la Vallée du Gier
RIVE DE-GIER. — Les mineurs de la vallée
du Gier ont tenu hier malin nne réunion à
Grand’Croix.
Ils ont décidé que les mineurs de la Haute
Cappe ayant reçu satisfaction au sujet de ia
toi des nuit heures reprendraient le travail
jusqu’à nouvel ordre.
Les mineurs de la Perrionnière ont décidé
de continuer à chômer jusqu’à ce qu’ils
aient obtenu satisfaction#
On ne Signale aucun incident.
A LA SOCIÉTÉ D’ENGOURAGLMENT AU
BIEN
Dans la liste des récompenses données par
la Société d’Euconragement an Bien, dans sa
réunion d’hier, nous relevons les suivantes :
Médaille de vermeil à MM. Couturier,
Drouin et Frébourg, de Lanquetot ; Gand,
conseiller municipal de Boibec ; Godin, à
Bolbec.
Médaille d’argent à MM. Lenne, à Fécamp;
Collet, à Fécamp.
Médaille d’or à M. Poisson, secrétaire de
mairie, à Lanquetot.
Médaille d’honneur à MM. Fery, Delone,
Rousseaux, à Fécamp ; Delattre, au Havre ;
Hardy, au Havre ; Le Bac, à Trou ville ; Vii-
lard, au Havre,
—
LES FÊTES DE VICTOR-HUGO
A GUERNESEY
LONDRES. — Le cuirassé Russel a quitté hier*
Sheerness se rendant à Guernesey où il va
participer aux fêtes organisées à l’occasion
de l’inauguration du monument de Victor-
Hugo.
INCIDENTS A PROPOS D'UNE COURSE
DE TAUREAUX A BORDEAUX
BORDEAUX. — Hier devait avoir lieu nne
course de taureaux avec mise à mort.
An dernier moment, les picadors trouvant
le nombre de 23 chevaux disponibles insuffi-
sant, refasèrent de travailler et la course dut
être reportée à une date ultérieure.
Le public mécontent, malgré l’avis donné
qu'il serait remboursé, manifesta vivement
devant ies arènes ainsi que devant l’hôtel où
étaient descendus les torreros.
Le service d’ordre n'a pas eu à inter-
venir. .
LA CHAMBRE ITALIENNE
ROME — La Chambre, ayant épuisé son or-
dre du jour, s'est ajournée ùne dit.
FIN DE GRÈVE
MARSEILLE. — Les ouvriers maçons, qui
étaient en grève depuis plus d’un mois, ont
décidé, à la suite d’une réunion tenue hier
matin à ia Bourse du Travail, de reprendre
ie travail ce matfn.
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
ROME. — Les jonrnanx publient nne dépê-
che de Trani disant qne deux voitures d’un
train de voyageurs étant sorties des rails,
entre Traui et Bari, ont été entraînées sur
nn certain parcours et se sont détachées du
convoi.
Sept personnes ont été blessées et nn cer-
tain nombre d’antres contusionnées. '
LE PRINCE HÉRITIER DE TURQUIE AUX
MANOEUVRES ALLEMANDES
CONSTANTINOPLE. — Le Tamne annonce qne
le prince héritier a accepté l’invitation de
l’empereur Guillaume d’assister aux grandes
manoeuvres allemandes.
DËRMÊRE HEURE RÉGIONALE
Les Elections Municipales de Rouen
Hier ont eu lieu les élections municipales
complémentaires pour ia nomination de nou-
veaux conseillers.
U y avait trois conseillers à élire.
Les radicanx et les socialistes ne présen-
taient personne et leurs Comités avaient
conseillé l’abstention ou le vote en blanc.
Il y a seulement 8 548 votants sur 24,086
inscrits et, parmi ces votants, 2,969 bulletins
blancs.
Les candidats progressistes ont obtenu
seulement : MM. Baudouin, 5,621 voix ; Du-
ret, 5,774 voix, et Girard, 5.545 voix.
Il fallait 6,202 voix pour être élu.
La proclamation dû scrutin a donné lieu
à de tumnltueuses manifestations.
0n a crié : a Conspuez Leblond 1 Démis-
sion 1 #
Les adjoints, en sortant de la mairie, ont
été reconduits par cinq cents manifestants.
On ne signale aucune arrestation.
Un Homme broyé par nn train
ROUEN. — Un employé des chemias de fei
de l’Etat, Allain Gaislin, 36 ans, demeurant
76,-rue Le mercier, à Paris, était venu passer
avec sa femme ta journée d’hier à Bihorel-
les-Rouen, chez son bean-irère.
Vers neuf heures, ii avait regagné la gare
de la rue Verte, afin de reprendre un train
partant pour Paris à 9 h. 13.
Le train entra en gare, mais comme II y
avait fonle sur les quais, Gaislain, qui avait
voulu monter dans nn compartiment avant
l’arrêt complet da convoi, fat pris dans nne
bousculade. Sons les yeux de sa femme, le
malheureux tomba entre deux wagons.
Son corps fut littéralement réduit en
bouillie.
Terrible Accident en Seine
ROUEN. — Un terrible accident s’est produit
en Seine, hier, vers six heures du soir entre
les deux ponts de Rouen.
Trois jennes gens remontaient le fleuve
dans nne barque ; iis allaient franchir te
pont Corneille qnand snrvint nne vedette
automobile qni arrivait de Saint-Adrien et
avait à bord 110 personnes.
Inexpérimentés, ies jeunes gens ne parent
se garer à temps et la vedette heurta lenr
embarcation.
Denx des canotiers tombèrent à l’eau ; le
troisième qui était resté dans la barque n’eat
aucun mal.
Les deux pauvres jeunes gens avaient conlé
à pic et les sauveteurs qni arrivèrent bientôt
de toutes parts ne purent les retronver.
Ce sont les nommés Maurice Couvé, 18
ans, et Lncien Hubert, 17 ans, employés ds
banque.
Le corps du jeune Couvé a été retrouvé
dans fa soirée.
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Secrétaire Général : TE. VALLÉE
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La Vie Commerciale et Maritime
Traversées ff Autrefois
et Traversées d'ÂiijourdTnii
Prenez vos tickets ! La saison des voya-
ges d’été est commencée. Emplissez sacs et
valises et apprêtez-vous à prendre d'assaut
les trains et les paquebots ; ils sont sous
pression... Vous hésitez? Pourquoi ?
En quelques jours vous traverserez plu-
sieurs pays et des océans sans être privé
ni du confort qu’on a chez soi ni des infor-
mations quotidiennes auxquelles la presse
à tin sou vous a accoutumé car, en pleine
mer, la T. S. F. vous tiendra au courant de
tout. De plus, vous ne serez pas, vous gens
économes, dans la dure obligation de trop
desserrer les cordons de votre bourse.
Nous ne sommes plus aux temps héroï-
ques où c’était une véritable aventure que
de franchir un océan. Les intrépides passa-
gers qui s’y exposaient considéraient comme
une chose sensée de faire leur testament
avant de s’embarquer et, après avoir pris
la résolution hardie d’affronter les mille
dangers d’une traversée longue et dépri-
mante, ils étaient encore écorchés.
Vous en allez juger ! Sans remonter aux
époques où il fallait la vaillance d’un loup
de mer pour se hasarder sur l’Atlantique,
voyous ce qui se passait il y a un peu plus
d’un siècle. Ou ne s’embarquait que sur
des voiliers et il fallait se résigner à mener
à bord une vraie vie de mathurin. L’insigne
honneur était de manger à la table du ca-
pitaine ; mais il en coûtait six cents livres.
Pour avoir droit aux repas servis à la
deuxième table, ou ne payait pas moins de
trois cent soixante livres. La note la plus
réduite s'élevait encore à 160 livres. Mais,
à ce prix-là, malheur à ceux qui avaient de
l’appétit et aimaient la bonne table : on les
'servait, comme les autres, à la ration...
Que nous disait-on qu’au bon vieux temps
la vie était plus douce et moins chère ?
...Vinrent des temps meilleurs. Les passa-
gers « dans la chambre », nous apprennent
d’anciens tarifs conservés précieusement
aux archives municipales de notre cité,
payaient 750 fr. du Havre à Ne\v:York. Lés
gens ciffbarqués dans l’entrepont versaient.
375 fr. pour n’avoir ni air ni lumière.
En 1846 s’ouvrait Père des grandes jsno^
vations. Des « paquebots à voiles » effècV
tuaieut la traversée. Il n’en coûtait, en pre-
mière classe, que la somme de 650 fr. Seu-
lement, pour celte somme, on devait se ré-
signera rester une vingtaine de jours sans
vin. En 1855 il devenait même possible de
s’embarquer à date régulière et l’on ne ver-
sait au Havre que 550 fr. en première clas-
se ; un petit supplément de 110 fr. n’était
réclamé qu’à New-York!
En 1865 le progrès arriva à toute yapeur.
.Un paquebot français, steamer à roues mû
par une machine de 950 chevaux, empor-
tai! les passagers, en lre classe pour 700 fr.,
en 2e pour 400 fr. et en 38 pour 300 fr. On
ne lésinait même plus puisqu’à une nourri-
turè de choix était joint, sans surtaxe, de
i’excelleùt vin. Ainsi les plaisirs de la ta-
ble se raffinaient à mesure qjue la durée et
les ennuis de la traversée diminuaient. En
y pensant, plaignons nos aïeux qui, eux,
trouvaient une mauvaise table alors que
les traversées étaient plus longues et plus
rudes.
Maintenant, les paquebots puissants et
plus luxueux que des palais royaux sont
en quelque sorte des villes flottantes dans
les « rues » desquelles s’agitent des mil-
liers de touristes. Et, pourtant, bien que
tout « raugmente », comme on dit, il est
possible de voyager en été, en lr* classe,
du Havre à New-York, pour les sommes
relativement modestes de 612 fr. sur la
France, de 550 fr. sur La-Provence, de
500 fr. sur La-Savoie et de 450 fr. sur
La-Touraine. En 28 classe, trois steamers
prennent des passagers pour 275 fr. (1)
Ce sont des prix abordables et, de plus,
déflaut la concurrence ; car, "pour aller de
Paris à New-York via Cherbourg par la
Hamburg American Line sur le Vaterland ou
l’Imperator, les plus beauxa steamers alle-
mands, il faut compter, au tas mot, 731 fr.
en première classe et 392 fr. en 2e classe.
Le Norddeutscher Lloyd, par le Kaiser-
Wilhelm-II, prend 672 fr. 50 en première
classe et 380 fr. en 2e classe. La White Star
Line de Paris à New-York, via Cherbourg,
a des prix variant, en lre classe entre
692 fr. 50 et 700 fr. En 2e classe le prix est
de 379 fr. 15 sur VOlympic. -•
On voit que, par lé Havre, il est possible
de voyager à bon compte et, nous ajoute-
rons, dans de parfaites conditions. Tout a
été mis en oeuvre pour accélérer les ser-
vices et nous possédons même une gare
maritime modèle jusqu’où viennent les
trains transatlantiques.
Une gare maritime ! Réfléchissez-vous à
ce que cela représente de progrès ? — Non.
Eh bien, lisez ceci : « Nous sommes arri-
vés dans le port du Havre ce matin à 10
heures et nous n’avons pu avoir nos baga-
ges qu’à la ün de l’après-midi. Les bonnes
impressions du voyage, l’amabilité de vos
officiers et l'excellence du service, tout
cela est perdu par l’effet désastreux de no-
tre arrivée. » Ce sont les doléances de
passagers et, nolez-le, cela ne date à peine
que de quarante ans.
Quel chemin parcouru depuis ! Un pa-
quebot, comme la France, de 220 mètres de
longueur et de 8 mètres 87 de tirant d’eau,
entre dans le port sans difficulté et, une
heure après, ses passagers ayant effectué
la traversée à une allure de record rou-
lent en train rapide vers Paris.
Oa comprend, dans ces conditions, pour-
quoi le nombre annuel des passagers, à
l’arrivée et au départ, qui était d’environ
90,000 il y a cinq ans, fut, l’an dernier,su-
périeur à 135,000. L’accroissement sera
sans doute encore plus sensible quand en-
trera en sèrvice le paquébot Paris, le nou-
veau transatlantique dont le luxe et les di-
mensions dépasseront tout ce que nous
avons vujusqju’A» présent dan» la marine
marchandé française. Mais vous n’en serez
plus, n’est-ce pas, à votre premfère traver-
sée et vous aurez déjà pris au moins un
billet... via Le Havre naturellement.
H. IlOLLAËNDER.
LE PORT D’ANVERS
Brise ses Entraves administratives
A côté du port d’Anvers, l’Etat belge allait-
il créer un a port national » ?
Les anversois le craignaient et firent une-
longne campagne pour que leur cité eût
seuie ia gestion des intérêts maritimes et
commerciaux dans la partie inférieure de
l’Escaut.
Ils viennent d’avoir gain de cause.
La convention signée reconnaît que le?
territoire administratif d’Anvers doit et peut
s’étendre aussi loin que s’étendront les ins-
tallations da port, sans que la Ville ait à en-
tamer des négociations avec les autorités su-
périeures.
Anvers va donc pouvoir poursuivre son
essor encore pins rapidement, ne l’oublions:
pas 1 '
H. H.
(1) Ces prix et ceux qui suivent sont extraits de
la Revue des Voyages, de l’agence anglaise Cook.
L’IMPOT SUR
LE REVENU
Le Sénat est sur le point de voter
l’impôt sur le revenu. dont il a déjà
adopté le principe. Toutefois, on sait
qu’il ne s’agit pas de l’impôt général
cédulaire voté dès IQOQ par la Cham-
bre en remplacement des quatre con-
tributions, mais de l’impôt de super-
position aux taxes cxistdntes qui a
été adopté par la Chambre en mars
dernier ; ce n’est qu’une « supertaxe »
comme l’a dit le rapporteur général,
M. Aimond.
Ce projet d’impôt sera incorporé au
budget de iQtj, pour qu’il puisse .en-
trer en exécution dès IQI5 et fournir
ainsi une soixantaine de millions au
Trésor qui en aura grandement be-
soin pour boucher un des trous qui
forment un déücit initial de six cents
millions. Ce chiffre de soixante mil-
lions n’est pas exagéré dans de telles
circonstances et il semble bien que l’on
ait tenu à ne pas trop effaroucher le
contribuable.
En effet, d’après la taxe proposée,
jusqu'à 5.ooo francs les revenus sont
complètement exonérés; il en est de mê-
me pour un revenu de io.ooo francs
dans un ménage de trois enfants ; le
même , ménage ne payera que qua-
rante-deux francs avec un revenu de
20.000francs, tandis qu’un céliba-
taire dans le même cas devra cent
vingt f rancs. Aussi bien le débat ne
porte pas sur le taux de l’impôt mais
sur son principe même.
On lui reproche de n’être qu’une
étape vers l’impôt général sur le revenu
qui se substituera aux autres et d’éta-
blir dès maintenant l’ « inquisition fis-
cale ». Il nous paraît bien difficile de
contester le premier grief ;quand on
sera entré dans la voie de T impôt sur
le revenu, on continuera évidemment ;
le ministre des finances l’a d'ailleurs
reconnu; toute la question est de sa-
voir si ce ne sont pas des forces iné-
luctables qui nous y poussent, ainsi
que le monde entier l
En ce qui concerne le second grief,
itfastty regarder Se pt&Mprès. BLés
adversaires du projet déclarent que
quelles que soient les apparences ai-
mables que M. Aimond a essayé de
lui donner, il introduit sournoisement
dans notre régime fiscal toutes les
horreurs de la déclaration obligatoi-
re, contrôlée et vexatoire, puisque si
l’on n’accepte pas le taux exige par
l’Administration, il faut apporter au
tribunal compétent toutes les justifi-
cations établissant le chiffre exact du '
revenu ; dès lors, c’est une garantie
illusoire de dire que le contrôleur n’a
vas le droit d’exiger la production
d'aucun acte, livre ou document.
Nous accorderons qu’à lire simple-
ment le texte du projet tel qu’il a été
proposé au Sénat, ces critiques ont*
quelque chose de fondé. Ce texte
n’est pas clair et nous aimons à croire
que sa rédaction sera revue et corri-
gée avant le vote définitif ; trop sou-
vent nos lois sont écrites comme pour-
mettre à la torture l’esprit du pro-
fane. Mais il est de jurisprudence cons-
tante que les textes obscurs sont inter-
prétés dans le sens que leur ont donné
les débats parlementaires ; or le rap-
porteur général a donné au. Sénat les
explications les plus nettes et les plus
satisfaisantes qui prévaudront, nous
l'espérons. Voici le passage essentiel
de ses déclarations :
Si lé contribuable ne croit pas de-
voir accepter la fixation de l’adminis-
tration, soit qu’elle ait modifié le chif-
fre du revenu qu’il avait déclaré, soit
qu’elle l’ait taxé d’office faute de dé-
claration, il portera la question de-
vant les Tribunaux administratifs, le
Conseil de préfecture ou le Conseil
d’Etat.
Mais le contrôleur sera obligé de
dire à ces Tribunaux : Si je taxe ce
contribuable sur tel chiffre, c’est que
j’ai des éléments sur lesquels je me
base, et les voici. Le contribuable aura
seulement à prouver que ces éléments,
.que ces actes de cession, que ces juge-
ments, ces contrats de mariage et tous
les documents que le contrôleur aura
apportés n’existent pas ou n’ont plus
de valeur. «
Voilà la seule preuve que le contri-
buable sera obligé de faire.
Ainsi donc, que le contribuable ail
fait bénévolement sa déclaration où.
qu’il se soit laissé taxer d'office, il
aura la même garantie ; en cas de
contestation, c’est le contrôleur qui
aura la charge de la preuve du revenu
qu’il lui attribue ; d’autre part, il ne
peut faire cette preuve, d’après le texte
même du projet : « qu’à l'aide des élé-
ments dont il dispose en vertu de ses
fonctions, tels que les données servant
à T établissement des rôles des contri-
butions directes et des taxes assimi-
lées ainsi que de ceux qui, recueillis’
par tous les services publics en vertu
des lois existantes, doivent lui être
communiqués. »
La seule obligation du contribua-
ble se’rà de contester, le cas échéant
certaines de ces données qui n’ont rien
de secret puisque déjà elles sont con-
nues des administrations intéressées.
En tout.cas, si inquisition il y a, c'est-
une inquisition aussi vieille que le ré-
gime de l’impôt lui-même, car depuis
qu’il y a des impôts il a bien fallu,
attenter à la sacro-sainte liberté indi-
viduelle pour assurer leur réparti-
tion.
Qu’avec les charges qui augmen-
tent prodigieusement et le désir de le&k
répartir le plus exactement possible
celte inévitable « inquisition » deviens
ne plus sensible que jamais, c’est uni
mal auquel il faudra bien se résigner.
M. liibot, dont l’attachement aux an-
ciens principes fiscaux h’est pas sus- ,
pect, Va exprimé avec courage et élo-
quence en disant au Sénat qu’il y a-
quelque chose qui est supérieur au
désir de « garder la beauté sculptu-
rale en n'altérant jamais la statue »,,
c’est l’intérêt du pays qui exige dé-
sormais de chacun de grands sacri**
fices.
CASPAU-JORDAN.
Mort d’un Député
M. Mesnard, député de la Gironde, con-
seiller général, vient de mourir subitement*
à Lesparre. Il était âgé de cinquante-deux*
ans.
M. Mesnard, républicain de gauche, avais
été élu député pour la première fois le 2#
avril dernier dans la cireonsertptian de Les 1
pâtre, par 6,175 voix, contre 6,830 à M.
d’Eiissagaray, progressiste, député sortant.
Genève Fête le Centenaire
de sa réunion à la Suisse
Les fêtes du centenaire de l'entrée de Ge
nève comme canton dans la Confédération.
Suisse ont commencé samedi matin, par nn
temps couvert, mais sans pluie.
Les autorités genevoises, embarquées sur
le vapeur Suisse, se sont rendues à Nyon
pour recevoir les autorités fédérales et les
représentants des gouvernements cantonaux
de toute la Suisse.
Les têtes ont continué l’après-midi par la
reconstitution da débarquement an port
Noir, en 1814, des contingents suisses, qui
avaient revêtu le costume de i’époqne.
Après le débarquement, nn imposant cor-
tège s’est formé qai a parcouru les prin-
cipales rues de la ville pour se rendre à la
promenade de Treille, derrière l’Hôtel de
Ville.
Sur tout le parcours, le président de la
Confédération, M. Hoffmann, les membres
da Conseil fédéral, les autorités cantonales et
les diverses délégations ont été l’objet d’ova-
tions enthousiastes de la jàirt d une foule
immense.
A la Treille, des discours patriotiques fu-
rent prononcés par M. Fazy, président du
Conseil d’Etat ; M. de Planta, président da
Conseil national.
Le soir, à 8 heures, un banquet a été offert
au Plein-Palais, en l’honneur du Conseil fé-
déral et des différentes autorités. Y ont pris
la parole, entre autres, MM. Hoffmann, pré-,
sident de la Confédération ; Richard, prési-
dent du Conseil des Etats, etc.
La fête de nuit sur la plaine du Plein-
Palais a terminé cette première journée des
fêtes.
AJLs ace « 11 e
Arrestation d'un Franç iis
à Novéanl, près de Metz
Il y a quelque temps, un habitant de
Nancy, M. Simonin, tut arrêté à Metz et
gardé trois semaines en prison parce qa’nn
employé allemand l’avait dénoncé comme
ayant remis aux autorités franç lises des piè-
ces d’un canon allemand. Ce n'était rien au-
tre chose qu’un vieil obus qu'il avait acheté
chez un brocanteur de Metz et qu’à son re-
tour à Nancy il avait montré au commissaire
spécial de la gare.
M. Simonin ne pensait plus à cette affaire
lorsqu’il fat arrêté vendredi à nouveau, à
Novéant. On ne trouva rien de compromet-
tant sur lui et on dut le remettre en liberté,
mais ce qai le surprit énormément, c’est
que, au cours de sou interrogatoire, le com-
missaire de police allemand lui répéta pres-
que mot par mot la conversation qu’il avait
eue avec le commissaire spécial de ta fron-
tière, à sa sortie de prison à ia suite de la fa-
messe affùre du vieil obus.
On se demande d’où peuvent provenir de
si regrettables indiscrétions.
’—
ÊTRAJVGrEn
BELGIQUE
Un Détenu tait des Travaux scienlitiques
que l'Académie de Belgique publie
La prison de Saint-Gilles, à Bruxelles., pos»
>sède en ce moment nn détenu peu banal»
(T'/on en juge :
. ÎI y a quelque temps, la police arrêtait nrr
iaux monnayeur au moment où il écoulait,
dans les cafés et magasins de la capitale, des
.pièces de 20 francs, sur lesquelles, au moyen
•do l’eau régale, il avait prélevé deux ou trois»"
.traites d’or.
■ Interrogé, il fit au juge d’instruction le»
^déclarations que voici :
—Je suis un valeur de profession, soit ; mais
isi je vole, c’est pour m'uoonuer complètement i
l mes-recherches scientifiques I
Cet homme disait vrai. C'est un savant.
Mont l’Académie de Belgique a publié les mé-
\ moires il y a trois ans. Pendant vingt ans, il
: est d«métré en prison, très heureux de cet-
Me solitude qni bd permettait de s.e donner
! une culture scientifique très étendue. C'est
[un autodidacte remarquable: iln’a guère été
s qufâ l’école primaire.
Pendant l’un de ses séjours à la prison, il
a eu la patience de copier complètement
«UII1MH —«»™—m——I
une table des logarithmes, dont il avait be-
soin pour ses travaux scientifiques. C’e«i, on
le voit, un réel tour de force. Il a envojé à
l’Académie de Belgique plusieurs de ses mé-
moires et l’un deux a été publié apiès rap-
port favorable d’un mathématicien des plus
distingués. Sa cellule à ia prison est pleine
de documents remplis de calculs, de chif-
fres et d’études.
Il doit répondre prochainement devant les
tribunaux belges de certains délits. Comme
il se trouve que son affaire n’avance pas vite
à l’instruction, il vient d’adresser au juge le
petit mot que voici :
« Dépêchez-vous. Si vous avez do temps à
perdre, ie mien est précieux. »
ALLEMAGNE
Encore une Histoire de Racolage
pour la Légion étrangère
Après tous les démentis infligés aux récits
fantaisistes sur les méfaits de ia légion étran-
gère et après l’attitude conciliante adoptée
par l’Office des affaires étrangères de l’em-
pire allemand, on peut s’étonner qu’un Tri-
bunal prussien à Sarreb ück ait attaché une
importance quelque peu considérable aux
déclarations romanesques d’un ouvrier mi-
neur qui affirme avoir été victime d’un ra-
coleur de la légion. Cet ouvrier mineur ac-
cuse, en effet, nn habitant d’Algrange, dans
le bassin industriel de la Lorraine, ae l’avoir
grisé et de l’avoir ainsi entraîné dans les
aventures les plas compliquées jusqu’à Sidi-
bel-Abbès, au 1er régiment étranger. Quatre
jours après son arrivée, il aurait réussi à
s’évader et à atteindre Oran et à s’embarquer
sur un navire allemand.
Le Tribunal correctionnel de Sirrebrück,
appelé à juger l’habitant inculpé, s’est dé-
claré incompétent et a renvoyé l'affaire à ia
Cour d’assises.
L^s (.‘ébats ultérieurs démontreront donc
ce qu’il y a de vrai dans les déclarations de
la pré.endue victime. Il convient d’ajouter
d’ailieui s que t’accusé affirme ne pas con-
mître dulout l’ouvrier mineur de Sarre-,
biü k.-
INFORMATIONS
A la Société d’Encouragement au
bien
La distribution des récompenses annuelles
de ia Société d’encouragement an bien a eu
lien hier après-midi, à deux heures, dans la
salie des fetes du Trocadéro, sous la prési-
dence de M. Couyba, ministre dn travail et
de la prévoyance sociale, assisté de M. Sté-
phen Liégeard, président de ta Société, des
vice-présidents, des membres du Conseil de
l’encouragement an bien, et de M. Léon
Riotor, président de la Société des poètes
français.
Après nne allocution de M. Liégeard, qui
a exposé l’oeuvre et les résultats obtenus pal
la Société. M. Couyba a prononcé un dis-
cours, puis M. AUred Conscience a donné
lecture du palmarès. Les noms des lauréats
et particutteremant celui de Mme Poulain
ont été chaleureusement applaudis.
Mort du Général Metzinger
Nous apprenons la mort du général Met-
zinger, ancien membre dn Conseil supérieur
de La guerre, grand croix de ia Légion-d Hon-
neur, décédé à Cnalezeule, près de Besan-
çon.
Le général Metzinger était né le 9 novem-
bre 1842, à Dijon. Sorti de Saiat-Cyr dans
l arme de l’infanterie, il suivit en 1867 son
régiment à Rome. En 1870, le lieutenant
Metzinger prit part an combat de Cbâtillon,
aux batailles de Champigny et de Buzenval.
Sa brillante conduite lui valut d’être nommé
capitaine an choix.
Comme chef de bataillon, il servit à la lé-
gion étrangère et fit partie des colonnes ap-
pelées à réprimer des mouvements insurrec-
tionnels sur ie territoire algérien.
Après avoir commandé en second l’Eco!e
de Sàint-Cyr, il fut placé à la tête d’un ba-
taillon dn 38 zeeav«s avec leqael il partit en
1885 au Teakin. Le 27 juin, il reçut l’ordre
d’accompagner à Hué le général en chef qui
allait présenter ses lettres do créance au
gouvernement annamite et s’installa avec
son bataillon près de la citadèlle de Hué. Il
fut attaqué la nuit du 4 au 5 juillet. Non
seulement il se défendit vaillamment, mais
il culbuta les Annamites et contribua à ia
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
Elections Législatives du 5 Juillet
DEUX-SÈVRES
Arrondissement de Bressuire
inscrits : 28,176. — Votants : 21,726
Ont obtenu :
M11. de Puinenf, conser-
vateur 12,892 voix Elu
Iléry, républicain de
gauche......... 4. 5,392 —
Faliet,socialiste unifié 2,393 —
Leloup, républicain
socialiste 20 —
Rambert,progressiste 12 —
* DJEMAL PACHA A PARIS
L’Association des chantiers de construction
navale pour rechercher à l'étranger des
commandes de bâtiments de guerre, a donné
liier soir nn banquet au Bois de Boulogne
en l'honnenr de Djetnal pacha, ministre de
la marine de Turquie.
. A la table d’honneur, aux côtés de M.
Guillani, président de l’Association, avaient
pris place : Rifaat pacha, ambassadeur de
Turquie ; Djemal pacha ; M. Gauthier, mi-
nistre de la marine ; M. de Margerie, direc-
teur des affaires politiques et commerciales
au Ministère des affaires étrangères.
Parmi les convives, on remarquait MM.
Charles Roux, président des Ateliers et Chan-
tiers de Saint-Nazaire ; Botte, conseiller de
l’ambassade de France à Constantinople ; le
générai Bernard ; le commandant Carence,
au ministère de la guerre ; les officiers de
marine de ia suite de Djemal Pécha ; tout ie
haut personnel de l’ambassade de Turquie
et les présidents, les administrateurs délé-
gués et les directeurs des Sociétés françaises
de constructions navales oour les bâtiments
de guerre et des Sociétés métallurgiques fa-
briquant les blindages et les canons de la:
marine.
Au dessert, M. Guiüani, au nom de l’Asso
dation, a adressé ses remerciements à Dje-
mal pacha pour ies sentiments francophiles
qu'ii a toujours manifestés et pour l'appui
qu'il a donné à maintes reprises à l'indus-
trie française.
Djemal pacha a remercié le président de
l’Association pour les compliments qu’il ve-
nait de lui adresser, et il a assuré les convi-
ves qu’en Turquie, on aimait beaucoup la
France et qu’on avait pu en maintes circons-
tances apprécier les qualités de ses natio-
naux.
UN DISCOURS DEM. JAURÈS
ROCHEFORT. — M. Jaurès a présidé hier un
banquet de 1,200 couverts offert par la Fédé-
ration socialiste de la Charente-Inférieure à
son premier élu au Parlement, M. Pouzat,
député de Rochetort.
Le leader socialiste a affirmé que les socia-
listes ne sont nullement des antimilitaristes
et des antipatriotes ; ils ont au contraire la
volonté inébranlable d’organiser fortement
la défense nationale.
« Nous ne voulons pas, dit l’orateur, dé-
sarmer la France avant l’heure où tous les
peuples pourront agir de même. Nous vou-
lons, au contraire, armer vraiment la na-
tion. La démocratie seule permettra de le
faire grâce à nne organisation sérieuse.
» Que les enfants aa peuple s’anisseat afin
de s’organiser étroitement dans ce but 1 »
L'orateur s'est ensuite élevé contre les
aventures coloniales, pois, passant à l’exa-
men des partis, M. laurès a montré la mar-
che ascendante du socialisme.
« A la Chambre, dit-il, nous lutterons
pour qu'on fasse supporter par les riches le
poids da dernier emprunt contracté. »
M. Jaurès regrette que devant la gravité*
des questions actuelles de ia politique inté-
rieure et de la politique extérieure, il n’exis-
te pas au sein du Parlement une majorité
sur laquelle on puisse vraiment compter.
M. Jaurès a terminé en adjurant les ou-
vriers et les paysans de s’unir pour la dé-
fense de leurs intérêts.
UNE MANIFESTATION FÉMINISTE
Hier à 3 heures a eu lien à la terrasse de
l’Orangerie aux Tuileries, la manifestation
féministe en l’honnenr de Condorcet et en
favenr du suffrage féminin.
Des discours ont été prononcés par M.
Marcel Sembat, Mmes Séverine, Maria Vé-
rone, Pauline Rebour et Marguerite Durand.
Une harmonie joua la Marseillaise, l’ouver-
ture de Timoleon de Méhul et ie Chant du Dé-
part.
Aux entrées dé la terrasse, des insignes
furent distribuées : primevères argentées,
éventails, rameaux d’olivier.
Le cortège s’est ensuite rends à la statue
de Condorcet, près de l’Institut, par le quai
des Tuileries, le Pont-Royal et ies quais Vol-
taire et Malaquais.
Le monument a été orné de gerbes de
fleurs. Cette manifestation fut essentielle-
ment pacifique et la police n’eut pas à inter-
venir.
L'AGITATION CHEZ LES MINEURS
Dans la Vallée du Gier
RIVE DE-GIER. — Les mineurs de la vallée
du Gier ont tenu hier malin nne réunion à
Grand’Croix.
Ils ont décidé que les mineurs de la Haute
Cappe ayant reçu satisfaction au sujet de ia
toi des nuit heures reprendraient le travail
jusqu’à nouvel ordre.
Les mineurs de la Perrionnière ont décidé
de continuer à chômer jusqu’à ce qu’ils
aient obtenu satisfaction#
On ne Signale aucun incident.
A LA SOCIÉTÉ D’ENGOURAGLMENT AU
BIEN
Dans la liste des récompenses données par
la Société d’Euconragement an Bien, dans sa
réunion d’hier, nous relevons les suivantes :
Médaille de vermeil à MM. Couturier,
Drouin et Frébourg, de Lanquetot ; Gand,
conseiller municipal de Boibec ; Godin, à
Bolbec.
Médaille d’argent à MM. Lenne, à Fécamp;
Collet, à Fécamp.
Médaille d’or à M. Poisson, secrétaire de
mairie, à Lanquetot.
Médaille d’honneur à MM. Fery, Delone,
Rousseaux, à Fécamp ; Delattre, au Havre ;
Hardy, au Havre ; Le Bac, à Trou ville ; Vii-
lard, au Havre,
—
LES FÊTES DE VICTOR-HUGO
A GUERNESEY
LONDRES. — Le cuirassé Russel a quitté hier*
Sheerness se rendant à Guernesey où il va
participer aux fêtes organisées à l’occasion
de l’inauguration du monument de Victor-
Hugo.
INCIDENTS A PROPOS D'UNE COURSE
DE TAUREAUX A BORDEAUX
BORDEAUX. — Hier devait avoir lieu nne
course de taureaux avec mise à mort.
An dernier moment, les picadors trouvant
le nombre de 23 chevaux disponibles insuffi-
sant, refasèrent de travailler et la course dut
être reportée à une date ultérieure.
Le public mécontent, malgré l’avis donné
qu'il serait remboursé, manifesta vivement
devant ies arènes ainsi que devant l’hôtel où
étaient descendus les torreros.
Le service d’ordre n'a pas eu à inter-
venir. .
LA CHAMBRE ITALIENNE
ROME — La Chambre, ayant épuisé son or-
dre du jour, s'est ajournée ùne dit.
FIN DE GRÈVE
MARSEILLE. — Les ouvriers maçons, qui
étaient en grève depuis plus d’un mois, ont
décidé, à la suite d’une réunion tenue hier
matin à ia Bourse du Travail, de reprendre
ie travail ce matfn.
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
ROME. — Les jonrnanx publient nne dépê-
che de Trani disant qne deux voitures d’un
train de voyageurs étant sorties des rails,
entre Traui et Bari, ont été entraînées sur
nn certain parcours et se sont détachées du
convoi.
Sept personnes ont été blessées et nn cer-
tain nombre d’antres contusionnées. '
LE PRINCE HÉRITIER DE TURQUIE AUX
MANOEUVRES ALLEMANDES
CONSTANTINOPLE. — Le Tamne annonce qne
le prince héritier a accepté l’invitation de
l’empereur Guillaume d’assister aux grandes
manoeuvres allemandes.
DËRMÊRE HEURE RÉGIONALE
Les Elections Municipales de Rouen
Hier ont eu lieu les élections municipales
complémentaires pour ia nomination de nou-
veaux conseillers.
U y avait trois conseillers à élire.
Les radicanx et les socialistes ne présen-
taient personne et leurs Comités avaient
conseillé l’abstention ou le vote en blanc.
Il y a seulement 8 548 votants sur 24,086
inscrits et, parmi ces votants, 2,969 bulletins
blancs.
Les candidats progressistes ont obtenu
seulement : MM. Baudouin, 5,621 voix ; Du-
ret, 5,774 voix, et Girard, 5.545 voix.
Il fallait 6,202 voix pour être élu.
La proclamation dû scrutin a donné lieu
à de tumnltueuses manifestations.
0n a crié : a Conspuez Leblond 1 Démis-
sion 1 #
Les adjoints, en sortant de la mairie, ont
été reconduits par cinq cents manifestants.
On ne signale aucune arrestation.
Un Homme broyé par nn train
ROUEN. — Un employé des chemias de fei
de l’Etat, Allain Gaislin, 36 ans, demeurant
76,-rue Le mercier, à Paris, était venu passer
avec sa femme ta journée d’hier à Bihorel-
les-Rouen, chez son bean-irère.
Vers neuf heures, ii avait regagné la gare
de la rue Verte, afin de reprendre un train
partant pour Paris à 9 h. 13.
Le train entra en gare, mais comme II y
avait fonle sur les quais, Gaislain, qui avait
voulu monter dans nn compartiment avant
l’arrêt complet da convoi, fat pris dans nne
bousculade. Sons les yeux de sa femme, le
malheureux tomba entre deux wagons.
Son corps fut littéralement réduit en
bouillie.
Terrible Accident en Seine
ROUEN. — Un terrible accident s’est produit
en Seine, hier, vers six heures du soir entre
les deux ponts de Rouen.
Trois jennes gens remontaient le fleuve
dans nne barque ; iis allaient franchir te
pont Corneille qnand snrvint nne vedette
automobile qni arrivait de Saint-Adrien et
avait à bord 110 personnes.
Inexpérimentés, ies jeunes gens ne parent
se garer à temps et la vedette heurta lenr
embarcation.
Denx des canotiers tombèrent à l’eau ; le
troisième qui était resté dans la barque n’eat
aucun mal.
Les deux pauvres jeunes gens avaient conlé
à pic et les sauveteurs qni arrivèrent bientôt
de toutes parts ne purent les retronver.
Ce sont les nommés Maurice Couvé, 18
ans, et Lncien Hubert, 17 ans, employés ds
banque.
Le corps du jeune Couvé a été retrouvé
dans fa soirée.
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