Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-30
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juin 1914 30 juin 1914
Description : 1914/06/30 (A34,N12015). 1914/06/30 (A34,N12015).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172181v
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Variétés Economiques et Politique»
.Le Canada et te
Militarisme Européen
Montréal, le il juin 1911.
Paru» privilège vraiment : enviable les
colonies anglaises notamment le Canada
ont échappé jusqu’ici an militarisme et aux
soucis que donne invariablement la respon-
sabilité d’une politique étrangère. C’est au-
jourd’hui une des plus graves questions
politiques de l’Amérique du Nord que de
savoir s’il continuera d’en être âinsi.
En 1909, l’Angleterre, menacée par l’Al-
lemagne dans sa traditionnelle suprématie
navale, a fait à ses colonies un appel non
déguisé de concours.
« La charge de la défense impériale, di-
sait-elle; repose sur moi seule. N'ai-je pas
le droit d’èfre aidée dans cette tâche par
ânes jeunes colonies ? »
La prière était pressante. Décemment,
les gouvernements coloniaux ne pouvaient
guère s’y dérober. Mais quelle serait la
forme du concours donné ? on devine im-
médiatement la gravité du problème pour
une jeune colonie telle que le Canada,
restée jusqu'ici absolument étrangère â de
semblables préoccupations.
Plusieurs politiques se firent jour aus-
sitôt; et, autour d’elles, des discussions
passionnées s’élevèrent.
Sir Wilfrid Laurier, chef du ministère
libéral au pouvoir, préconisa la constitu-
tion d’une armée navale et d’une flotte
strictement canadiennes.: L$ colonie cons-
truirait des vaisseaux dç guerre, destinés
à rester sa propriété. En cas de péril ur-
gent pour l’Empire britannique, ces vais-
seaux pourraient être prêtés à la mère-
patrie et devenir alors partie intégrante de
la flotte impériale. Sir Wilfrid Laurier ce.
pendant réservait avec soin, pour l’avenir,
sa liberté d’action :r « Il est bien entendu,
disait-il, que si l’Angleterre est en état de
guerre, le Canada sera de ce fait, lui aussi,,
en état de guerre. Mais rie Canada restera
seul juge dé déèidéfj s’ill préndra, oui ou.
non, part à la guéri? *>. '
En éitâtf cètte solution peut paraître
bizarre. En fait, elle est parfaitement sage
et pratique, et il est fort douteux que la.
colonie en accepte jamais unç autre. Ce-
pendant, ni les Canadiens anglais intransi-
geants, ni Ta masse de la population cana-
dienne française ne s’en déclarèrent satis-
faits.
Les premiers trouvèrent le plan Laurier
insuffisant. « Nous ne sommes pas outillés
pour construire une flotte, objecta M. Bor-
den, leader du parti conservateur et repré-
sentant de l’opinion canadienne anglaise,
Offrons plutôt un concours financier, que
les vaisseaux que nous ferons construire
le soient par l’Angleterre elle-même et,
qu’ils fassent immédiatement partie de la
flotte impériale ! Quant à notre participa-
tion dans les guerres de l’avenir, elle doit
être automatique.Notre seule condition sera
que la métropole devra, sous une forme ou
Jous une autre, nous consulter pour la ges-
tion de sa politique extérieure. »
Les Anglais trouvaient que Laurier n’en
faisait pas assez. Les Canadiens français
jugèrent qu’il en faisait beaucoup trop :
« Quoi! s’écria le plus éloquent d’entre
aux, le leader nationaliste Bourassa, vous ’
jréez une flotte dont vous envisagez la par-
ticipation aux guerres impériales! Ne
voyez-vous pas que, tout en réservant en
apparence votre liberté d’action, vous se-
rez entraîné malgré vous ô intervenir ? SL*
c’est pour défendre l’existence même de*
l’Empire, nous, y consentons. Mais à aucun
prix nous ne voulons être impliqués dans?
des guerres qui ne nous intéressent pas
directement et où nous n’avons que faire.
Gardons toutes nos forces pour la défense
du Canada. »
Maître de sa majorité au Parlement, sir
Wilfrid Laurier fit voter son projet. Mais
l’opinion le désavoua.Une élection partielle
avait lieu, en novembre 1910, dans la cir-
conscription, toute française, de Drummotu
and Arlhabaska. Le candidat du gouverne-
mept y fut battu d’une façon retentissante
à la suite d’une campagne passionnée. Il
était évident que la populatipn canadienne
française refusait de marcher. En même
temps la population anglaise s’indignait
contre la grande trahison du français Lau-
rier, soupçonné de tiédeur et de manque de <
loyalisme. C’est largement sous le coup de :
cette double rancune, qu’il a succombé aux
élections générales de septembre 1911.
Il est toujours amusant de voir comme
les oppositions se calment vite quand elles
arrivent au pouvoir. M. Borden, successeur
de M. Laurier, a commencé par obtenir dê
la Chambre élue en 1911 ie vote d’une
contribution on argent à la flotte britanni-
que. Mais le Sénat, composé des amis de M.
Laurier, a opposé son veto. Depuis lors, le
nouveau gouvernement s’en est tenu en fait
à la politique de son prédécesseur. M. Bor-
den a bien essayé de faire accepter à Lon-
dres l’idée d’une participation canadienne às
la direction des affaires diplomatiques de
l’Angleterre. Il s’est heurté à un refus, à la
suite duquel il semble avoir repris toute sa
liberté : Dès l’instant que le Canada n’est
pas consulté dans la gestion diplomatique»
de l’Empire, il ne peut s’engager à lui don-
ner automaliquemeut son appui dans toutes/
les circonstances.
Le ministère aetuel en est donc revenu,
à la politique du ministère précédent.
Cette politique conçue par la sagesse d’una
homme d’Etat comme Laurier, est sans*
doute la seule possible Actuellement. Lfig
Canada est prêt à faire des sacrifices d'hono*
mes et d’argent pour sa propre défense*
et même pour la défense de l’Empire, sice**-
lui-ci est en péril véritable. Mais les ïm»
pénalistes Anglais se trompen t entîêremeflA
s'ils espèrent entraîner leur colonie dan*
ie terrible tourbillon militariste de l’Eus*
rope.
ANDRÉ SIEGFRIED.
LES AFFAim D'ALBANIE
X,a Situation
Vienne, 29 juin.
Voici ce qu’on rapporte de la mission acsS
compile par le colonel Philips auprès- des :
insurgés.
L’entrevue qnl a en lieu à Chiak, a doré?
deux heures et demie. Le3 insurgés pet sis—-
tent à exiger que le prince Guillaume renon-
ce à régner sur l'Albanie, lis veulent qu'a.
prô3 son départ les Albanais soient consul»
tés snr le choix d'un nonvean souverain. Ihs
demandent en outre que la commission in»
ternationaie de contrôle s'adjoigne un délé-
gué ottoman.
Valons, 28 Juin (six heures du soir).
Des Epirotes, apr;è3 un long bombarde»-
ment, ont occupé hier les vidages albanais-
deLabeva, Konlkucei, Kumoritza et le casa-
dé Pepelini.
En raison de la situation troublée, d'an»
très Epirotes auraient l’intention d’occuper
les territoires qu’ils avaient évacués et s ap--i
prêteraient à marcher vers Koritza.
Durazzo, 29 juin.
Le voyage de Turkhan Pacha à l’élraDger a
pour but, dit-on d’obtenir une aide plus ac-
tive des Cabinets européens contre les insur-
gés.
; BOSNIE-HERZEûOVINE
Nous n‘avons pu qu'indiquer hier le
lien qui unit la Bosnie-Herzégovine à
la, Serbie et. qui J ait du meurtre de
l’archiduc héritier un acte de nationa-
lisme serbe ; il ne sera peut-être pas
sans intérêt, pour la bonne compré-
hension des événements, que nous rap-
pelions l’histoire de ces régions depuis
longtemps troublées.
C’est Je mpXheur de cette partie au-
trichienne et balkanique de l’Europe,
où l’histoire a tracé les bigarrures les
plus complexes, que les états ne cor-
respondent pas aux nations ; c’est ainsi
que la nation serbe déborde de beau-
coup de l’état serbe actuel, même
agrandi . du côté de la Macédoine,
après ses victoires sur la Turquie { en
réalité, sur lés dix millions de Serbes
qu’il Jaut compter, là moitié à peine
sont indépendants dans le royaume de
Serbie ; les autres sont Sujets de l’em-
pire austro-hongrois f ce sont’essen-
tiellement les Croates., les Bosniaques.
Herzégoviens'êt les Dalmates.
Après tout, les Serbes riche se
distinguent des autres par la reli-
gion ; ils sont, en général, catholiques
alors que les Serbes du royaume sont
orthodoxes et cette différence en en-
traîne Une autre assez singulière,
celle des alphabets : caractères latins
en Croatie, Bosnie-Herzégovine, ca-
ractères cyrilliques, imités du grec,
en. Serbie ; mais à part cela, la lan-
gue est exactement la même des deux
côtés de la Jrontière et la parenté de
race aussi étroite qu'entre Champe-
nois et Lorrains, Limousins et Auver-
gnats. -
De tous temps, tous ces Serbes dis-
persés se sont sentis Jrères, mais les
récents succès du royaume ont réveillé
plus que jamais le vieux rêve de l’unité
politique.
H serait trop long de rappeler com-
ment les destinées des differents tron-î
çons de ce peuple ont été amènes à être
si diverses au cours des siècles ; no-<
tonsseutewent qu'au débat du dix-1
neuvième siècle, la Bosnie-Herzégo-
vine, qui compte actuellement environ ■.
trois millions d’âmes, Jaisait partie
de l’empire turc tout comme la Serbie.
On sait que la Serbie est le pre-
mier peuple de la péninsule des Bal-
kans qui ait conquis son indépen-
dance; elle commença ‘la lutte dès
180$, Jut autonome à partir de i8ag,
complètement indépendante depuis
I8J8 et a été érigée en royaume en-
188a.
Or, en i8j5, la Bosnie-Herzégovine*
leva aussi Vétendard de la révolte conf-
ire la Turquie et proclama son union
avec la Serbie; les Serbes ne pouvaient
moins faire que de défendre leurs
frères et ils déclarèrent a leur tour la
guerre aux TqrGs pour hâter le mo-
ment où les deux peuples n’en Jèraieht
enfin plus qu’un.
Bientôt la Russie s’en mêla a pour
défendre les chrétiens opprimés » et la
Turquie vaincue dut accepter la paix
de San Siefano, dont les stipulations
furent revues et corrigées par le fa-
meux Congrès de Berlin de i&yS.
Mais là, les grandes puissances en-
tendirent se faire leur part, et la
Bosnie-Herzégovine, dont les aspira-
tions serbophiles étaient à l’origine
de toute cette guerre, Jut cruelle-
ment déçue dans ses espérances; elle:
restait sous la suzeraineté turque
mais l’Autriche était chargée de l'oc-
cuper pour rétablir l’ordre, et cela
sans qu’aucune limite ne jût fixée à la
’ durée de l’occupation,
Depuis, la Serbie connut des jours
; sombres où il sembla qu’elle ne deve-
naît elle-même qu’une vassale de l’An»
r triche, mais en ces dernières■ années,
on le sait, le sentiment national sa
\ réveilla avec Jorce ; il reçut, en xgo8P
le stimulant d’une nouvelle blessure
qui Jut cruellement ressentie des deux
" côtés de la Jrontière.
' ». C’était au lendemain de la révolu-
tiotf, Jeune-Turque, le gouvernement
[ autrichien, ïarchiduc héritier et le
chancelier d’AErenthal en tête, crut lé
moment venu de donner une solation
logique et définitive à l’occupation de
la Bosnie-Herzégovine qui durait déjà
depuis trente ans ; ce pays fut pure-
ment et simplement annexé à l’empire,
sanssouci des protestations de la Porte
blessée’dans ses prérogatives.
Pratiquement, cela ne changeait
rien, mais cela portait un coup terrible
Ù l’Mpotl-invincible de l’union avec la
* Serbie que nourrissaient toujours les
Bosniaques Herzégoviens.
Ce coup est d’autant plus dur à sup-
porter maintenant que la guerre bal-
kanique a prouvé que la Serbie aurait
pu tout obtenir désormais de la Tur- j
quie.
Aussi depuis 1908, et surtout de- \
puis 1912, l'opinion est surexcitée en-<
Bosnie-Herzégovine et il jaut dire que1
le gouvernement autrichien ne Jaifc
rien pour la calmer.
Il y a quelques semaines, par
exemple, à Mostar, en Bosnie, les;
autorités firent venir une troupe al-
lemande pour donner au théâtre des
pièces pangermanistes ; des lycêèns
(étudiants) protestèrent au cours d’une
représentation et alors un groupe d’oj-
ficiers se jetèrent sur eux à coups de
sabre, blessant assez grièvement trois
de cés jeunes gens.
On porta plainte auprès du gouver-
nement, mais on répondit de Vienne
que les. officiers ne' seraient pas punis,
"et qu’au contraire, le lycée serait jer-
tnc pendant un an.
On dit que l’auteur du déplorable
attentat, de Sarajevo est Un jeune
lycéen de âix-neuj ans...
CASPAR-JORDAN.
BW«gggttBK8ggll I1 lll 1 II JIIH1 II l'IlifBINIllMBOWWBBWBMMM—BBB—I
Les EBOIILEIIITS dans PARIS
Les Travaux de la Commission d'Enquêfe
La commission instituée pour rechercher
les causes des accidents du 15 juin dernier, a
tenu hier matin, an ministère des travaux
publics, une réunion à l’issue de laquelle la
note officielle suivante a été communiquée :
La commission jttsliluée par le ministre des tra-
vaux publics à l’eifetde déterminer les causes des'
effondrera ent&sqjii se sont produits le 15 juin 1914
dans les rues de Paris a tenu sa troisième séance
ce matin à neuf heures et demie.
Elle a décidé d’appeler l'attention du mlntstre
des travauxjmhlics sur la nécessité d’inviter les
services delà ville de Paris:
i° A activer le iflns possible laconstruction des
piédroits de la voit» du Métropolitain dans toutes
les parties où cédé voûte repose sur le sable ;
2* A (aire préciser immédiatement les mesures
prises pour éviter que tes égouts ne puissent, en
cas de nouveaux orages, déverser leurs eaux dans
le sous-sol et provoquer de nouvelles excava-
tions.
La discussion s’est ensuite engagée sur l’exis-
tence possible de malfaçons dans les travaux et
sur l’influence qu’elles purent avoir sur tes der-
niers accidents.
Décidée à conduire rapidement ses travaux, elle
a fixé sa prochaine séance au jeudi 2 juillet.
L’ASSASSINAT
de l'archiduc héritier d’Autriche
L'ARCHIDUC DÉFUNT
ET LE NOUVEL HÉRITIER
L'Archiduc François-Ferdinand
Nous avons donné hier une biographie
sommaire de l’archiduc François-Ferdinand,
la victime de i’horrible drame de Sarajevo.
La mort tragique et mystérieuse de l’archi-
duc Rodolphe dans le pavillon de chasse de
Meyerling avait fait désigner comme héritier
présomptif l’archidnç Charles-Louis, père de
François-Ferdinand. A sa mort, i’empereur
François-Joseph eût préféré désigner son
frère Oihon plutôt que François-Ferdinand.
La mort d'Othon en 1906 laissa definitive-
ment, le champ libre à François-Ferdinand.
Le jeune archiduc avait, sous la conduite
de son précepteur, i’évêqne Marschâll, reçu
une brillante édacation. Ea dehors de son
grand voyage en Extrême-Orient, il avait vi-
sité avec soin l’Asie-Minenre et l’Egypte.
L’histoire du mariage de l’archiduc avec la
comtesse Chotek est nn roman connu.
Etant officier à Presbourg, il allait beau-
coup chez son cousin, l’archiduc Frédéric,
duc de Tasçhen, marié à la princesse Isabelle
de Cray et résidant au château de Persony.
L’archiduchésse Isiballe avait su attirer par
son amabilité le jeune prince, espérant que
peut-être l'héri ter de la couronne S9 laisse;
rait séduire par i’ane de ses filles et l'épou-
se rai t. Mais son dépit fat immense, lors-
qu’elle s’aperçut que son cousin était attiré
chez elle non pas par le charme de ses filles,
mais par celui de sa lectrice, la comtesse
Chotek de Chotkowa etWoguine, jeune fem-
me aussi intelligente que séduisante, de
grande noblesse tchèque, malheureusement
rainée. Le jeune archiduc s’éprit follement
de la comtesse Chotek. Sa passion brava ton-
tes tes oppositions, même celle de l’empe-
reur, son oncle, et sormonta tous des obsta-
cles.
Et le I<*r juillet 1900, François FerdiuiniL
archiduc héritier d'Autriche, épousait mor-
ganiquement, à Reichstadt, la comtesse ûbo» ‘
tek.
Il dut en raison de la Constitution autri-
chienne admettre l’exclusion de sa femme
du trône d’Autriche et celle de ses enfants k
la succession de ce même trône.
O i sait le rôle prépondérant pris par l’ar-
chiduc François-Ferdinand dans la réorga-
nisation de l'armée austro-hongroise: rajeu-
nissement des cadres du haut comma 1 da-
ment, réforme de l’état-major, nouvelle rA
partition du contingent.
Pendant assez longtemps l’empereur tiat
l'héritier du trône éloigné des affaires, ne lof
co nfiant qae des missions de minime impor-
tance. Peu à peu cependant la collaboration
se fit plus étroite. L’archiduc prit dans les
affaires intérieures de ta monarchie uns
place considérable. Il no cessa de favoriser
la propagande ardenie, menée en B «nie-
Herzégovine par MgrStadler, archevêque dft
Sarajevo, en faveur du mouvement bosnia-
que catholique et croate. Il était en relations
étroites avec ie parti ch-étien social, dont le
leader fat autrefois le fameux docteur Lue-
ger, ancien bourgmestre de Vienne.
Oa prêtait, suivant l’Echo de Paris, à i’ar»
chiduè François-Ferdinand ces mots signifi-
catifs : « Les ennemis de l’Eglise sont tes en-
nemis de notre patrie. »
Les idées politiques de l’archiduc Fran-
çois-Ferdinand avaient rationnellement évo-
lué. Il fut en conflit assez vif avec l’opinion
hongroise, mais sat vaincre cette opposition
que son caractère autoritaire et pou liant
expliquait.
Dans ses rapports avec Guillaume II, l’é-
volution, ne fut pas moins mannée. Tool
d’abord hostile à la personnalité d l’empe-
reur, qu’il accusait de mener, avec les ar-
chiduchesses Gisèle et Isabelle, campagne
contre lai et la dachesse de Ilohenberg, il
fallat.ane invitation aux manoeuvres alle-
mandes de Lorraine en 1909 pour commen-
cer le rapprochement. Les prévenances pla*
CHALLENGE SIEGFRIED
Pnoio et 1 Petit Bat».
L'Eqalpo âe l’ÀOftdêmU d'Armes, gagnante de l'épreuve
{Voir TArticle en Chronioue localfi
I Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
\ DÉPÊCHES COMMERCIALES
f 1AEETA.TJX
. LONDRES, 29 Juin. Déniche de 4 h. 30
TON COURS * HAUSSE BAISSR
CUIVRE
Comptant. . 160 2/6 1/3 -/-
îmois..... 160 15/- t/3 -/-
( ETAIN
Comptant .1137 15/- 15/- -/-
1 mois calJae 113a 20/_
(' .FER . J
ComptantcaIme 61/- 1 yt a
1 mots si /.a i La
—' - § • r* »
Prix comparés avec ceux de Ia deuxième Bourse
lu *6 juin ma.
NEW-YORK, 29 JUIN
Cotons i juillet, hausse 6 points : août ;
Inchangé ; octobre, hausse 3 points ; janvier,
hausse & points. — Soutenu.
■; Cafés i hausse S points â baisse 5 points.
■J NEW-YORK, 29 JUIN
1 |
t. it ion i. rttcistST
Cuivre Standard disp. 13 50 13 50
— août... 13 50 I3§0
Amalgama*, dop... 67 5 8 68 3 8
\ CHICAGO* 29 JUIN
A-.— . ■' ' **-»»*■ U
' - \ C. OC .'OCR PRKCSlt
Blé snr...",'.. Juillet.... 97 7 8 78 1/4
, — Septembre 7/ 1 2 78 1/4'
dais sur..,.’. Juillet.... 68» » 68 7/8
*- / Sfeptembre 66.1/4 67 1 8
Talndotu sur. Juillet.;.. I0't>7 9 97
««— A Sootmbre 40 22 to
AU MAROC
Une Victoire de ia Colonne Gourauc
OUDJDA. — La colonne Gouraud a livré un
combat victorieux aux dissidents qui, tous
les jours, insultaient ie poste de Koudiat ei
Bab.
Nos pertes sont de huit tués et vingt
blessés.
Gette victoire aura une importance consi-
dérable.
LE LOCK-OUT DES FABRICANTS
OE CONSERVES
QUIMPER. — Le Syndicat national des fa-
bricants de conserves s’est rénni hier pour
examiner la situation créée par le refus des
pêcheurs du Finistère de vendre dn poisson
au poids et celai des iemmes de travailler
ie poisson ainsi acheté et même les lé-
gumes.
_ Les fabricants syndiqués considérant que
['exploitation de cette industrie est devenne
impossible dans les conditions actuelles ont
décidé d’étendre à tontes les côtes dn Finis-
tère le lock-out déjà prononcé pour le quar-
tier de Concarneau.
En conséquence, tous les membres du
Syndicat national ayant des usines sur le
reste des côtes, ont été invités à cesser
d’acheter & partir du 2 juillet p-ochain le
poisson pêché par les bateaux du Finistère.
Le Syndicat a voté la radiation de cinq de
ses membres pour avoir manaué à leurs en-
gagements.
Mmmi dB l’arûMÈû FmoMÉaiid
L'état de siège à Sarajevo
SERAIEVO. — Les manifestations que la po-
lice et .la troupe tentait de disperser au cours
de la matinée, se reformaient sans cesse sur
d’autres points de la vilte.
La population s'étant jointe aux manifes-
tants, la situation prit un caractère de plus
en plus menaçant.
Les magasins serbes étaient pris d'assaut
et pillés. Vu le caractère inquiétant de ces
manifestations et la surexcitation croissante
de la population, l’état de siège fut pro-
clamé a trois heures de l’après-midi et an-
noncé. par des roulements de tambours et
des affiches.
Tous les ponts de 1a ville sont occupés mi-
litairement.
Un jeune homme a jeté hier matin, au
coin d une rué, une bombe qui a fait explo- j
sion et qui a blessé un Musniman.
L’autenr de cet attentat a été immédiate-
ment arrêté.
On ne possède pas encore de renseigne-
ments à son sujet.
Nouvelles déclarations des
auteurs des Attentats
SERAJEVO. — Outre les deux individus au-
teurs des deux attentats, des personnes sus-
pectes de complicité avec eux ont été arrê-
tées.
L’enquête onverte a démontré que les au-
teurs des deux attentats étaient des ressor-
tissants de la confession serbe orthodoxe,
Cabrinovitch a avoué avoir reçu do Bel--
grade des bombes dans le but spécial d’an
attentat contre l'archiduc.
Le second criminel a avoué que depuis son
retour de Belgrade, il avait formé le dessein.^
de tuer à coups de £eu?«a personnage haaf
placé pour venger ainsi fa nation serbe
d’une prétendue oppression.
Pour exécuter sou attentat, fl s’était placé
exprès entre deux étudiants connus de lui
et qu’il savait n’être pas suspects.
Il ne savait rien, dit-il, du précédent at-
tentat et il en aurait été surpris, par suite il
ne s'est pas trouvé prêt à tirer lorsque i’ar-
chiduc passa en voiture 1a première fois de-
vant lui.
Les sphères dirigeantes sont convaincues
que les Bosniaques ne se seraient jamais li-
- vrés à pareils atten*ats s’ils n’avaient pas été
depuis quelque temps (chose bien connue de
la population serbo-orthodoxe loyaliste),
l’objet d’une très vive excitation venant de
l’étranger, excitation qui produisit surtout
son effet néfaste parmi les jeunes gens socia-'
listes des écoles secondaires de la confession
serbo orthodoxe.
£tat des Personnes blessées an cours des
Attentats
SERAJEVO. — L’aida de camp, le lieutenant'
colonel Merezzi qui a été blessé & la nuque,
est maintenant hors de danger.
Le comie Boos-Waldeck porte une blessu-
re insignifiante, Son automobile a été forte-
ment endommagée, ainsi que celle da com-
te Harrasch dans laquelle se trouvaient l’ar- j
chiduc et sa femme.
Les personnes qui ont été blessées dans le
pnblic ne sont pas en danger de mort.
La femme d’an conseiller et un prieur ont
été grièvement atteints.
Les enfants de l'archiduc
VIENNE. — Les enfants de l’archiduc n’ont
pas encore été informés de ta mort de leurs
parents.
fis seront préparés avec ménagement.
L'assassin Prlnzip
VIENNE. — Oa mande de Serajevo qne l’as-
.sqssin Piir-zip avait passé quatre aimées à
l'école secondaire de Serajevo; Il s’était ren-
-Au à Belgrade d'où il était revenu il y a
quatre semaine*.
Les Journaux Berlinois
BERLIN. — Les journaux commentent lon-
guement les conséquences possibles ponr ta
politique de l’Autriche et de l’Europe de la
disparition de l’archiduc héritier. Tous sont
d'avis qn’ii est impossible de prévoir dès
maintenant leur portée qni peut être consi-
dérable.
Guillaume II assistera aux obsèques
BERLIN.— L’empereur Guillaume se rendra
a Vienne pour assister à la cérémonie des
obsèques de l’archidnc héritier.
Les deux Meurtriers étaient
des Camarades intimes
BELGRADE. — On a conservé ici le souvenir
de Prtnzip. C’ét >it an jeune homme impul-
sif, mais d’attitnde sérieuse et d’an grand
sang-froid.
Cabrinovitch a fait également nn séjour à
Belgrade an commencement de l'année. Il
avait été employé à l’imprimerie d’Etat, mais
était tuberculeux et fat congédié.
Pvinzip et Cabrinovitch passaient â Bel-
grade ponr des camarades inséparables.
Le Transport des Corps des Victimes
SERAJEVO. — Les corps de t’archidac et de
ta duchesse ont reçu hier après-midi la bé-
nédiction, puis ont été transportés â la gara ;
pour être ramenés à Vienne.
Le Président de la Diète
proteste oontre le Crime
SERAJEVO. — Le président de la Diète a
adressé au peuple de Bosnie et d Herzego-
vjne un appel condamnant le crime qui
vient d’être commis et stigmatisant les agi-
tateurs sans scrapuies et les vils corrupteurs
des jeunes gens sans expérience.
Le président de la Diète demande an peu-
ple de témoigner son attachement et sa tiüé- -
fité inébranlables à l’Autriche et à 1a Maison
de Habsbourg.
Bruits Démentis
VIENNE — Les bruits répandas à l’étranger
concernant la mort de i’erODerear sont dé- '
nués de fondement.
ZI y avait bien un Complot
BUDAPEST. — On apprend maintenant seu-
lement que ia police avait procédé en ces
derniers jours à Serajevo à de nombreuses
arrestations d’étndiants serbes chez lesquels
elle avait tronvé des documents compromet-
tants proavant l’existence d’an complot.
Le journal IVarod qui avait para encadré
aux conteurs nationales serbes, avait publié
nn article dans lequel il était dit qne la
Grande Serbie se vengerait de tous les af-
fronts subis.
Ce numéro du Naroi a été trouvé dans 1er
poches des auteurs des deux attentats.
LE VATICAN ET LA FRANCE
ROME. — On dément formellement le bruit
selon leqnei ie cardinal Vanutelli serait ailé
en France arec une mission spéciale.
AU CONSEIL SUPÉRIEUR DES COLONIES
NOUMÉA. — M. Charles Humbert est réélu
détegue de ta Nouvelle-Calédonie au Conseil
supérieur des colonies.]
TUÉS PAR UN TRAIN
LILLE. — Hier, à midi, les ouvriers quf
étaient occupés a la construction d’une voie
à la nouvelle gare de triage de llouge-Barre
ont été surpris par nn train de marchan-
dises allant de Lille à Roubaix.
Deux ouvriers ont été tné3 et un troisièmt
mortellement blessé.
RECORD AÉRIEN
TOUL. — La .dirigeable Adjudant Vincenot
vient de battre le record du monda do ia,
duréede navigation ininterrompue eu circuit
termé en tenant i'air pendant 35 heures 20’.
Le précédent record appartenait i un Zeu- j
Adstisiilrateiif-Délégué-Cénat
; 0. RANDOLET
Matototratin, tapriKim it iunm. TB.. 10.4T
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Le Petit Havre
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Variétés Economiques et Politique»
.Le Canada et te
Militarisme Européen
Montréal, le il juin 1911.
Paru» privilège vraiment : enviable les
colonies anglaises notamment le Canada
ont échappé jusqu’ici an militarisme et aux
soucis que donne invariablement la respon-
sabilité d’une politique étrangère. C’est au-
jourd’hui une des plus graves questions
politiques de l’Amérique du Nord que de
savoir s’il continuera d’en être âinsi.
En 1909, l’Angleterre, menacée par l’Al-
lemagne dans sa traditionnelle suprématie
navale, a fait à ses colonies un appel non
déguisé de concours.
« La charge de la défense impériale, di-
sait-elle; repose sur moi seule. N'ai-je pas
le droit d’èfre aidée dans cette tâche par
ânes jeunes colonies ? »
La prière était pressante. Décemment,
les gouvernements coloniaux ne pouvaient
guère s’y dérober. Mais quelle serait la
forme du concours donné ? on devine im-
médiatement la gravité du problème pour
une jeune colonie telle que le Canada,
restée jusqu'ici absolument étrangère â de
semblables préoccupations.
Plusieurs politiques se firent jour aus-
sitôt; et, autour d’elles, des discussions
passionnées s’élevèrent.
Sir Wilfrid Laurier, chef du ministère
libéral au pouvoir, préconisa la constitu-
tion d’une armée navale et d’une flotte
strictement canadiennes.: L$ colonie cons-
truirait des vaisseaux dç guerre, destinés
à rester sa propriété. En cas de péril ur-
gent pour l’Empire britannique, ces vais-
seaux pourraient être prêtés à la mère-
patrie et devenir alors partie intégrante de
la flotte impériale. Sir Wilfrid Laurier ce.
pendant réservait avec soin, pour l’avenir,
sa liberté d’action :r « Il est bien entendu,
disait-il, que si l’Angleterre est en état de
guerre, le Canada sera de ce fait, lui aussi,,
en état de guerre. Mais rie Canada restera
seul juge dé déèidéfj s’ill préndra, oui ou.
non, part à la guéri? *>. '
En éitâtf cètte solution peut paraître
bizarre. En fait, elle est parfaitement sage
et pratique, et il est fort douteux que la.
colonie en accepte jamais unç autre. Ce-
pendant, ni les Canadiens anglais intransi-
geants, ni Ta masse de la population cana-
dienne française ne s’en déclarèrent satis-
faits.
Les premiers trouvèrent le plan Laurier
insuffisant. « Nous ne sommes pas outillés
pour construire une flotte, objecta M. Bor-
den, leader du parti conservateur et repré-
sentant de l’opinion canadienne anglaise,
Offrons plutôt un concours financier, que
les vaisseaux que nous ferons construire
le soient par l’Angleterre elle-même et,
qu’ils fassent immédiatement partie de la
flotte impériale ! Quant à notre participa-
tion dans les guerres de l’avenir, elle doit
être automatique.Notre seule condition sera
que la métropole devra, sous une forme ou
Jous une autre, nous consulter pour la ges-
tion de sa politique extérieure. »
Les Anglais trouvaient que Laurier n’en
faisait pas assez. Les Canadiens français
jugèrent qu’il en faisait beaucoup trop :
« Quoi! s’écria le plus éloquent d’entre
aux, le leader nationaliste Bourassa, vous ’
jréez une flotte dont vous envisagez la par-
ticipation aux guerres impériales! Ne
voyez-vous pas que, tout en réservant en
apparence votre liberté d’action, vous se-
rez entraîné malgré vous ô intervenir ? SL*
c’est pour défendre l’existence même de*
l’Empire, nous, y consentons. Mais à aucun
prix nous ne voulons être impliqués dans?
des guerres qui ne nous intéressent pas
directement et où nous n’avons que faire.
Gardons toutes nos forces pour la défense
du Canada. »
Maître de sa majorité au Parlement, sir
Wilfrid Laurier fit voter son projet. Mais
l’opinion le désavoua.Une élection partielle
avait lieu, en novembre 1910, dans la cir-
conscription, toute française, de Drummotu
and Arlhabaska. Le candidat du gouverne-
mept y fut battu d’une façon retentissante
à la suite d’une campagne passionnée. Il
était évident que la populatipn canadienne
française refusait de marcher. En même
temps la population anglaise s’indignait
contre la grande trahison du français Lau-
rier, soupçonné de tiédeur et de manque de <
loyalisme. C’est largement sous le coup de :
cette double rancune, qu’il a succombé aux
élections générales de septembre 1911.
Il est toujours amusant de voir comme
les oppositions se calment vite quand elles
arrivent au pouvoir. M. Borden, successeur
de M. Laurier, a commencé par obtenir dê
la Chambre élue en 1911 ie vote d’une
contribution on argent à la flotte britanni-
que. Mais le Sénat, composé des amis de M.
Laurier, a opposé son veto. Depuis lors, le
nouveau gouvernement s’en est tenu en fait
à la politique de son prédécesseur. M. Bor-
den a bien essayé de faire accepter à Lon-
dres l’idée d’une participation canadienne às
la direction des affaires diplomatiques de
l’Angleterre. Il s’est heurté à un refus, à la
suite duquel il semble avoir repris toute sa
liberté : Dès l’instant que le Canada n’est
pas consulté dans la gestion diplomatique»
de l’Empire, il ne peut s’engager à lui don-
ner automaliquemeut son appui dans toutes/
les circonstances.
Le ministère aetuel en est donc revenu,
à la politique du ministère précédent.
Cette politique conçue par la sagesse d’una
homme d’Etat comme Laurier, est sans*
doute la seule possible Actuellement. Lfig
Canada est prêt à faire des sacrifices d'hono*
mes et d’argent pour sa propre défense*
et même pour la défense de l’Empire, sice**-
lui-ci est en péril véritable. Mais les ïm»
pénalistes Anglais se trompen t entîêremeflA
s'ils espèrent entraîner leur colonie dan*
ie terrible tourbillon militariste de l’Eus*
rope.
ANDRÉ SIEGFRIED.
LES AFFAim D'ALBANIE
X,a Situation
Vienne, 29 juin.
Voici ce qu’on rapporte de la mission acsS
compile par le colonel Philips auprès- des :
insurgés.
L’entrevue qnl a en lieu à Chiak, a doré?
deux heures et demie. Le3 insurgés pet sis—-
tent à exiger que le prince Guillaume renon-
ce à régner sur l'Albanie, lis veulent qu'a.
prô3 son départ les Albanais soient consul»
tés snr le choix d'un nonvean souverain. Ihs
demandent en outre que la commission in»
ternationaie de contrôle s'adjoigne un délé-
gué ottoman.
Valons, 28 Juin (six heures du soir).
Des Epirotes, apr;è3 un long bombarde»-
ment, ont occupé hier les vidages albanais-
deLabeva, Konlkucei, Kumoritza et le casa-
dé Pepelini.
En raison de la situation troublée, d'an»
très Epirotes auraient l’intention d’occuper
les territoires qu’ils avaient évacués et s ap--i
prêteraient à marcher vers Koritza.
Durazzo, 29 juin.
Le voyage de Turkhan Pacha à l’élraDger a
pour but, dit-on d’obtenir une aide plus ac-
tive des Cabinets européens contre les insur-
gés.
; BOSNIE-HERZEûOVINE
Nous n‘avons pu qu'indiquer hier le
lien qui unit la Bosnie-Herzégovine à
la, Serbie et. qui J ait du meurtre de
l’archiduc héritier un acte de nationa-
lisme serbe ; il ne sera peut-être pas
sans intérêt, pour la bonne compré-
hension des événements, que nous rap-
pelions l’histoire de ces régions depuis
longtemps troublées.
C’est Je mpXheur de cette partie au-
trichienne et balkanique de l’Europe,
où l’histoire a tracé les bigarrures les
plus complexes, que les états ne cor-
respondent pas aux nations ; c’est ainsi
que la nation serbe déborde de beau-
coup de l’état serbe actuel, même
agrandi . du côté de la Macédoine,
après ses victoires sur la Turquie { en
réalité, sur lés dix millions de Serbes
qu’il Jaut compter, là moitié à peine
sont indépendants dans le royaume de
Serbie ; les autres sont Sujets de l’em-
pire austro-hongrois f ce sont’essen-
tiellement les Croates., les Bosniaques.
Herzégoviens'êt les Dalmates.
Après tout, les Serbes riche se
distinguent des autres par la reli-
gion ; ils sont, en général, catholiques
alors que les Serbes du royaume sont
orthodoxes et cette différence en en-
traîne Une autre assez singulière,
celle des alphabets : caractères latins
en Croatie, Bosnie-Herzégovine, ca-
ractères cyrilliques, imités du grec,
en. Serbie ; mais à part cela, la lan-
gue est exactement la même des deux
côtés de la Jrontière et la parenté de
race aussi étroite qu'entre Champe-
nois et Lorrains, Limousins et Auver-
gnats. -
De tous temps, tous ces Serbes dis-
persés se sont sentis Jrères, mais les
récents succès du royaume ont réveillé
plus que jamais le vieux rêve de l’unité
politique.
H serait trop long de rappeler com-
ment les destinées des differents tron-î
çons de ce peuple ont été amènes à être
si diverses au cours des siècles ; no-<
tonsseutewent qu'au débat du dix-1
neuvième siècle, la Bosnie-Herzégo-
vine, qui compte actuellement environ ■.
trois millions d’âmes, Jaisait partie
de l’empire turc tout comme la Serbie.
On sait que la Serbie est le pre-
mier peuple de la péninsule des Bal-
kans qui ait conquis son indépen-
dance; elle commença ‘la lutte dès
180$, Jut autonome à partir de i8ag,
complètement indépendante depuis
I8J8 et a été érigée en royaume en-
188a.
Or, en i8j5, la Bosnie-Herzégovine*
leva aussi Vétendard de la révolte conf-
ire la Turquie et proclama son union
avec la Serbie; les Serbes ne pouvaient
moins faire que de défendre leurs
frères et ils déclarèrent a leur tour la
guerre aux TqrGs pour hâter le mo-
ment où les deux peuples n’en Jèraieht
enfin plus qu’un.
Bientôt la Russie s’en mêla a pour
défendre les chrétiens opprimés » et la
Turquie vaincue dut accepter la paix
de San Siefano, dont les stipulations
furent revues et corrigées par le fa-
meux Congrès de Berlin de i&yS.
Mais là, les grandes puissances en-
tendirent se faire leur part, et la
Bosnie-Herzégovine, dont les aspira-
tions serbophiles étaient à l’origine
de toute cette guerre, Jut cruelle-
ment déçue dans ses espérances; elle:
restait sous la suzeraineté turque
mais l’Autriche était chargée de l'oc-
cuper pour rétablir l’ordre, et cela
sans qu’aucune limite ne jût fixée à la
’ durée de l’occupation,
Depuis, la Serbie connut des jours
; sombres où il sembla qu’elle ne deve-
naît elle-même qu’une vassale de l’An»
r triche, mais en ces dernières■ années,
on le sait, le sentiment national sa
\ réveilla avec Jorce ; il reçut, en xgo8P
le stimulant d’une nouvelle blessure
qui Jut cruellement ressentie des deux
" côtés de la Jrontière.
' ». C’était au lendemain de la révolu-
tiotf, Jeune-Turque, le gouvernement
[ autrichien, ïarchiduc héritier et le
chancelier d’AErenthal en tête, crut lé
moment venu de donner une solation
logique et définitive à l’occupation de
la Bosnie-Herzégovine qui durait déjà
depuis trente ans ; ce pays fut pure-
ment et simplement annexé à l’empire,
sanssouci des protestations de la Porte
blessée’dans ses prérogatives.
Pratiquement, cela ne changeait
rien, mais cela portait un coup terrible
Ù l’Mpotl-invincible de l’union avec la
* Serbie que nourrissaient toujours les
Bosniaques Herzégoviens.
Ce coup est d’autant plus dur à sup-
porter maintenant que la guerre bal-
kanique a prouvé que la Serbie aurait
pu tout obtenir désormais de la Tur- j
quie.
Aussi depuis 1908, et surtout de- \
puis 1912, l'opinion est surexcitée en-<
Bosnie-Herzégovine et il jaut dire que1
le gouvernement autrichien ne Jaifc
rien pour la calmer.
Il y a quelques semaines, par
exemple, à Mostar, en Bosnie, les;
autorités firent venir une troupe al-
lemande pour donner au théâtre des
pièces pangermanistes ; des lycêèns
(étudiants) protestèrent au cours d’une
représentation et alors un groupe d’oj-
ficiers se jetèrent sur eux à coups de
sabre, blessant assez grièvement trois
de cés jeunes gens.
On porta plainte auprès du gouver-
nement, mais on répondit de Vienne
que les. officiers ne' seraient pas punis,
"et qu’au contraire, le lycée serait jer-
tnc pendant un an.
On dit que l’auteur du déplorable
attentat, de Sarajevo est Un jeune
lycéen de âix-neuj ans...
CASPAR-JORDAN.
BW«gggttBK8ggll I1 lll 1 II JIIH1 II l'IlifBINIllMBOWWBBWBMMM—BBB—I
Les EBOIILEIIITS dans PARIS
Les Travaux de la Commission d'Enquêfe
La commission instituée pour rechercher
les causes des accidents du 15 juin dernier, a
tenu hier matin, an ministère des travaux
publics, une réunion à l’issue de laquelle la
note officielle suivante a été communiquée :
La commission jttsliluée par le ministre des tra-
vaux publics à l’eifetde déterminer les causes des'
effondrera ent&sqjii se sont produits le 15 juin 1914
dans les rues de Paris a tenu sa troisième séance
ce matin à neuf heures et demie.
Elle a décidé d’appeler l'attention du mlntstre
des travauxjmhlics sur la nécessité d’inviter les
services delà ville de Paris:
i° A activer le iflns possible laconstruction des
piédroits de la voit» du Métropolitain dans toutes
les parties où cédé voûte repose sur le sable ;
2* A (aire préciser immédiatement les mesures
prises pour éviter que tes égouts ne puissent, en
cas de nouveaux orages, déverser leurs eaux dans
le sous-sol et provoquer de nouvelles excava-
tions.
La discussion s’est ensuite engagée sur l’exis-
tence possible de malfaçons dans les travaux et
sur l’influence qu’elles purent avoir sur tes der-
niers accidents.
Décidée à conduire rapidement ses travaux, elle
a fixé sa prochaine séance au jeudi 2 juillet.
L’ASSASSINAT
de l'archiduc héritier d’Autriche
L'ARCHIDUC DÉFUNT
ET LE NOUVEL HÉRITIER
L'Archiduc François-Ferdinand
Nous avons donné hier une biographie
sommaire de l’archiduc François-Ferdinand,
la victime de i’horrible drame de Sarajevo.
La mort tragique et mystérieuse de l’archi-
duc Rodolphe dans le pavillon de chasse de
Meyerling avait fait désigner comme héritier
présomptif l’archidnç Charles-Louis, père de
François-Ferdinand. A sa mort, i’empereur
François-Joseph eût préféré désigner son
frère Oihon plutôt que François-Ferdinand.
La mort d'Othon en 1906 laissa definitive-
ment, le champ libre à François-Ferdinand.
Le jeune archiduc avait, sous la conduite
de son précepteur, i’évêqne Marschâll, reçu
une brillante édacation. Ea dehors de son
grand voyage en Extrême-Orient, il avait vi-
sité avec soin l’Asie-Minenre et l’Egypte.
L’histoire du mariage de l’archiduc avec la
comtesse Chotek est nn roman connu.
Etant officier à Presbourg, il allait beau-
coup chez son cousin, l’archiduc Frédéric,
duc de Tasçhen, marié à la princesse Isabelle
de Cray et résidant au château de Persony.
L’archiduchésse Isiballe avait su attirer par
son amabilité le jeune prince, espérant que
peut-être l'héri ter de la couronne S9 laisse;
rait séduire par i’ane de ses filles et l'épou-
se rai t. Mais son dépit fat immense, lors-
qu’elle s’aperçut que son cousin était attiré
chez elle non pas par le charme de ses filles,
mais par celui de sa lectrice, la comtesse
Chotek de Chotkowa etWoguine, jeune fem-
me aussi intelligente que séduisante, de
grande noblesse tchèque, malheureusement
rainée. Le jeune archiduc s’éprit follement
de la comtesse Chotek. Sa passion brava ton-
tes tes oppositions, même celle de l’empe-
reur, son oncle, et sormonta tous des obsta-
cles.
Et le I<*r juillet 1900, François FerdiuiniL
archiduc héritier d'Autriche, épousait mor-
ganiquement, à Reichstadt, la comtesse ûbo» ‘
tek.
Il dut en raison de la Constitution autri-
chienne admettre l’exclusion de sa femme
du trône d’Autriche et celle de ses enfants k
la succession de ce même trône.
O i sait le rôle prépondérant pris par l’ar-
chiduc François-Ferdinand dans la réorga-
nisation de l'armée austro-hongroise: rajeu-
nissement des cadres du haut comma 1 da-
ment, réforme de l’état-major, nouvelle rA
partition du contingent.
Pendant assez longtemps l’empereur tiat
l'héritier du trône éloigné des affaires, ne lof
co nfiant qae des missions de minime impor-
tance. Peu à peu cependant la collaboration
se fit plus étroite. L’archiduc prit dans les
affaires intérieures de ta monarchie uns
place considérable. Il no cessa de favoriser
la propagande ardenie, menée en B «nie-
Herzégovine par MgrStadler, archevêque dft
Sarajevo, en faveur du mouvement bosnia-
que catholique et croate. Il était en relations
étroites avec ie parti ch-étien social, dont le
leader fat autrefois le fameux docteur Lue-
ger, ancien bourgmestre de Vienne.
Oa prêtait, suivant l’Echo de Paris, à i’ar»
chiduè François-Ferdinand ces mots signifi-
catifs : « Les ennemis de l’Eglise sont tes en-
nemis de notre patrie. »
Les idées politiques de l’archiduc Fran-
çois-Ferdinand avaient rationnellement évo-
lué. Il fut en conflit assez vif avec l’opinion
hongroise, mais sat vaincre cette opposition
que son caractère autoritaire et pou liant
expliquait.
Dans ses rapports avec Guillaume II, l’é-
volution, ne fut pas moins mannée. Tool
d’abord hostile à la personnalité d l’empe-
reur, qu’il accusait de mener, avec les ar-
chiduchesses Gisèle et Isabelle, campagne
contre lai et la dachesse de Ilohenberg, il
fallat.ane invitation aux manoeuvres alle-
mandes de Lorraine en 1909 pour commen-
cer le rapprochement. Les prévenances pla*
CHALLENGE SIEGFRIED
Pnoio et 1 Petit Bat».
L'Eqalpo âe l’ÀOftdêmU d'Armes, gagnante de l'épreuve
{Voir TArticle en Chronioue localfi
I Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
\ DÉPÊCHES COMMERCIALES
f 1AEETA.TJX
. LONDRES, 29 Juin. Déniche de 4 h. 30
TON COURS * HAUSSE BAISSR
CUIVRE
Comptant. . 160 2/6 1/3 -/-
îmois..... 160 15/- t/3 -/-
( ETAIN
Comptant .1137 15/- 15/- -/-
1 mois calJae 113a 20/_
(' .FER . J
ComptantcaIme 61/- 1 yt a
1 mots si /.a i La
—' - § • r* »
Prix comparés avec ceux de Ia deuxième Bourse
lu *6 juin ma.
NEW-YORK, 29 JUIN
Cotons i juillet, hausse 6 points : août ;
Inchangé ; octobre, hausse 3 points ; janvier,
hausse & points. — Soutenu.
■; Cafés i hausse S points â baisse 5 points.
■J NEW-YORK, 29 JUIN
1 |
t. it ion i. rttcistST
Cuivre Standard disp. 13 50 13 50
— août... 13 50 I3§0
Amalgama*, dop... 67 5 8 68 3 8
\ CHICAGO* 29 JUIN
A-.— . ■' ' **-»»*■ U
' - \ C. OC .'OCR PRKCSlt
Blé snr...",'.. Juillet.... 97 7 8 78 1/4
, — Septembre 7/ 1 2 78 1/4'
dais sur..,.’. Juillet.... 68» » 68 7/8
*- / Sfeptembre 66.1/4 67 1 8
Talndotu sur. Juillet.;.. I0't>7 9 97
««— A Sootmbre 40 22 to
AU MAROC
Une Victoire de ia Colonne Gourauc
OUDJDA. — La colonne Gouraud a livré un
combat victorieux aux dissidents qui, tous
les jours, insultaient ie poste de Koudiat ei
Bab.
Nos pertes sont de huit tués et vingt
blessés.
Gette victoire aura une importance consi-
dérable.
LE LOCK-OUT DES FABRICANTS
OE CONSERVES
QUIMPER. — Le Syndicat national des fa-
bricants de conserves s’est rénni hier pour
examiner la situation créée par le refus des
pêcheurs du Finistère de vendre dn poisson
au poids et celai des iemmes de travailler
ie poisson ainsi acheté et même les lé-
gumes.
_ Les fabricants syndiqués considérant que
['exploitation de cette industrie est devenne
impossible dans les conditions actuelles ont
décidé d’étendre à tontes les côtes dn Finis-
tère le lock-out déjà prononcé pour le quar-
tier de Concarneau.
En conséquence, tous les membres du
Syndicat national ayant des usines sur le
reste des côtes, ont été invités à cesser
d’acheter & partir du 2 juillet p-ochain le
poisson pêché par les bateaux du Finistère.
Le Syndicat a voté la radiation de cinq de
ses membres pour avoir manaué à leurs en-
gagements.
Mmmi dB l’arûMÈû FmoMÉaiid
L'état de siège à Sarajevo
SERAIEVO. — Les manifestations que la po-
lice et .la troupe tentait de disperser au cours
de la matinée, se reformaient sans cesse sur
d’autres points de la vilte.
La population s'étant jointe aux manifes-
tants, la situation prit un caractère de plus
en plus menaçant.
Les magasins serbes étaient pris d'assaut
et pillés. Vu le caractère inquiétant de ces
manifestations et la surexcitation croissante
de la population, l’état de siège fut pro-
clamé a trois heures de l’après-midi et an-
noncé. par des roulements de tambours et
des affiches.
Tous les ponts de 1a ville sont occupés mi-
litairement.
Un jeune homme a jeté hier matin, au
coin d une rué, une bombe qui a fait explo- j
sion et qui a blessé un Musniman.
L’autenr de cet attentat a été immédiate-
ment arrêté.
On ne possède pas encore de renseigne-
ments à son sujet.
Nouvelles déclarations des
auteurs des Attentats
SERAJEVO. — Outre les deux individus au-
teurs des deux attentats, des personnes sus-
pectes de complicité avec eux ont été arrê-
tées.
L’enquête onverte a démontré que les au-
teurs des deux attentats étaient des ressor-
tissants de la confession serbe orthodoxe,
Cabrinovitch a avoué avoir reçu do Bel--
grade des bombes dans le but spécial d’an
attentat contre l'archiduc.
Le second criminel a avoué que depuis son
retour de Belgrade, il avait formé le dessein.^
de tuer à coups de £eu?«a personnage haaf
placé pour venger ainsi fa nation serbe
d’une prétendue oppression.
Pour exécuter sou attentat, fl s’était placé
exprès entre deux étudiants connus de lui
et qu’il savait n’être pas suspects.
Il ne savait rien, dit-il, du précédent at-
tentat et il en aurait été surpris, par suite il
ne s'est pas trouvé prêt à tirer lorsque i’ar-
chiduc passa en voiture 1a première fois de-
vant lui.
Les sphères dirigeantes sont convaincues
que les Bosniaques ne se seraient jamais li-
- vrés à pareils atten*ats s’ils n’avaient pas été
depuis quelque temps (chose bien connue de
la population serbo-orthodoxe loyaliste),
l’objet d’une très vive excitation venant de
l’étranger, excitation qui produisit surtout
son effet néfaste parmi les jeunes gens socia-'
listes des écoles secondaires de la confession
serbo orthodoxe.
£tat des Personnes blessées an cours des
Attentats
SERAJEVO. — L’aida de camp, le lieutenant'
colonel Merezzi qui a été blessé & la nuque,
est maintenant hors de danger.
Le comie Boos-Waldeck porte une blessu-
re insignifiante, Son automobile a été forte-
ment endommagée, ainsi que celle da com-
te Harrasch dans laquelle se trouvaient l’ar- j
chiduc et sa femme.
Les personnes qui ont été blessées dans le
pnblic ne sont pas en danger de mort.
La femme d’an conseiller et un prieur ont
été grièvement atteints.
Les enfants de l'archiduc
VIENNE. — Les enfants de l’archiduc n’ont
pas encore été informés de ta mort de leurs
parents.
fis seront préparés avec ménagement.
L'assassin Prlnzip
VIENNE. — Oa mande de Serajevo qne l’as-
.sqssin Piir-zip avait passé quatre aimées à
l'école secondaire de Serajevo; Il s’était ren-
-Au à Belgrade d'où il était revenu il y a
quatre semaine*.
Les Journaux Berlinois
BERLIN. — Les journaux commentent lon-
guement les conséquences possibles ponr ta
politique de l’Autriche et de l’Europe de la
disparition de l’archiduc héritier. Tous sont
d'avis qn’ii est impossible de prévoir dès
maintenant leur portée qni peut être consi-
dérable.
Guillaume II assistera aux obsèques
BERLIN.— L’empereur Guillaume se rendra
a Vienne pour assister à la cérémonie des
obsèques de l’archidnc héritier.
Les deux Meurtriers étaient
des Camarades intimes
BELGRADE. — On a conservé ici le souvenir
de Prtnzip. C’ét >it an jeune homme impul-
sif, mais d’attitnde sérieuse et d’an grand
sang-froid.
Cabrinovitch a fait également nn séjour à
Belgrade an commencement de l'année. Il
avait été employé à l’imprimerie d’Etat, mais
était tuberculeux et fat congédié.
Pvinzip et Cabrinovitch passaient â Bel-
grade ponr des camarades inséparables.
Le Transport des Corps des Victimes
SERAJEVO. — Les corps de t’archidac et de
ta duchesse ont reçu hier après-midi la bé-
nédiction, puis ont été transportés â la gara ;
pour être ramenés à Vienne.
Le Président de la Diète
proteste oontre le Crime
SERAJEVO. — Le président de la Diète a
adressé au peuple de Bosnie et d Herzego-
vjne un appel condamnant le crime qui
vient d’être commis et stigmatisant les agi-
tateurs sans scrapuies et les vils corrupteurs
des jeunes gens sans expérience.
Le président de la Diète demande an peu-
ple de témoigner son attachement et sa tiüé- -
fité inébranlables à l’Autriche et à 1a Maison
de Habsbourg.
Bruits Démentis
VIENNE — Les bruits répandas à l’étranger
concernant la mort de i’erODerear sont dé- '
nués de fondement.
ZI y avait bien un Complot
BUDAPEST. — On apprend maintenant seu-
lement que ia police avait procédé en ces
derniers jours à Serajevo à de nombreuses
arrestations d’étndiants serbes chez lesquels
elle avait tronvé des documents compromet-
tants proavant l’existence d’an complot.
Le journal IVarod qui avait para encadré
aux conteurs nationales serbes, avait publié
nn article dans lequel il était dit qne la
Grande Serbie se vengerait de tous les af-
fronts subis.
Ce numéro du Naroi a été trouvé dans 1er
poches des auteurs des deux attentats.
LE VATICAN ET LA FRANCE
ROME. — On dément formellement le bruit
selon leqnei ie cardinal Vanutelli serait ailé
en France arec une mission spéciale.
AU CONSEIL SUPÉRIEUR DES COLONIES
NOUMÉA. — M. Charles Humbert est réélu
détegue de ta Nouvelle-Calédonie au Conseil
supérieur des colonies.]
TUÉS PAR UN TRAIN
LILLE. — Hier, à midi, les ouvriers quf
étaient occupés a la construction d’une voie
à la nouvelle gare de triage de llouge-Barre
ont été surpris par nn train de marchan-
dises allant de Lille à Roubaix.
Deux ouvriers ont été tné3 et un troisièmt
mortellement blessé.
RECORD AÉRIEN
TOUL. — La .dirigeable Adjudant Vincenot
vient de battre le record du monda do ia,
duréede navigation ininterrompue eu circuit
termé en tenant i'air pendant 35 heures 20’.
Le précédent record appartenait i un Zeu- j
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