Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-29
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 juin 1914 29 juin 1914
Description : 1914/06/29 (A34,N12014). 1914/06/29 (A34,N12014).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172180g
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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L'aroM^Mle et raroîiiduoliessB assassinés à Sarajevo
LE CONr-ft[)AT SERBE
tjjty'.
wml
La Serbie est à l'ordre du jour ;
mais on aurait tort de croire que
Vévénement le plus important de la
semaine écoulée est la retraite, plus
ou moins provisoire, du roi Pierre!
Certes, au point de vue de la politique
intérieure serbe, cette retraite est
grosse de signification et on ne peut
que souhaiter qu§ le jeune régent,
• fJV- üonulaije, vienne à bout de la ca-
jnarilla militaire qui s’esttput nain-
Tellement formée apyss l<± fCiccèsgner>
t iers de Vjjnrie dernière. Cette ran-
;ǰn d&Jfi victoire peut suggérer un
Chapitre bien instructif sur la philo-
sophie de la guerre mais pour aujour-
d'hui nous voudrions signaler l’impor-
• tance capitale du Concordat serbe pour
la situation de la Serbie dans le
monde et pour l'avenir de ce pays.
On sait que l’Autriche-Hongrie a
longtemps prétendu exercer la supré-
matie sur la Serbie qu’elle ne déses-
pérait pas d’annexer un jour aux états
slaves qui J ont déjà partie de la mo-
narchie dualiste; le roi Milan, de fu-
nambulesque mémoire n’était qu’un
vassal aux gages de l’empire. Mais la
Serbie a été le théâtre, en ces dernières
années, d’un magnifique réveil du pa-
triotisme dont l’aboutissement a été la
récente victoire Sur la Turquie.
L'Autriche-Hongrie a assisté avec le
dépit que l'on ijjuagine à cette renais-
sance d’un peuple dont elle comptait
faire sa proie, mais elle conservait
jusqu'à présent un instrument de do-
mination par la protection des catho-
liques de Serbie qui lui était recon-
nue. On sait que la religion serbe
dominante est In religion orthodoxe,
aussi de temps immémorial. les quel-
ques églises dqlTihliques du pays dé-
pendaient de l’épiscopal autrichien.
L’Empire qui subvenait aux dépen-
ses du culte avait ainsi un instrument
d‘intervention dont il se servait à toute
occasion et de la manière la plus abu-
sive au profit de sa politique. Cette
situation qui pesait lourdement sur la
nation serbe avide d’indépendance, de-
venait intolérable après ses victoires,
d'autant plus que ses conquêtes avaient
augmenté considérablement le nombre
des sujets catholiques. Aussi la pre-
mière pensée des vainqueurs a été
d’obtenir un Concordat qui, les mettant
directement en relation avec Rome,
supprimerait définitivement l’interven-
tion autrichienne.
Lorsque j’étais à Belgrade, en octo-
bre dernier, c’était l'objet des plus
grosses préoccupations et, à vrai dire,
on n’était pas sans inquiétude. C’est
qu'en effet on redoutait, non sans
raison, l’influence de l’Autriche, la
dernière grande puissance catholique,
sur la cour de Rome ; on se souvenait,
de plus que le pape actuel devait la
tiare au veto d'un cardinal autrichien l
L’Empire, sentant qu’il jouait son va-
tout, n’a pas manqué de faire agir
toutes les forces dont il dispose ; mais
c’est l’honneur de Pie X de s'être
montré insensible aux pressions du
dehors, fussent-elles exercées par les
plus grands de ce monde. ; -vjr
Nous n’avons aucune hésitation,
nous, « anticléricaux », «. reconnaître
quand il y a lieu, les mérites du pape
actuel, a1autant plus que ce qui
fait sa grandeur fait aussi sa faibles-
se ; enfermé dans son superbe isole-
ment, il ignore l’inflùence non seule-
ment des grands de ce monde, mais de
ce monde tout entier, avec ses aspira-
tions modernes.
Jeudi dernier^ Mgr Merrydel Val,
sêZeetaifeiïEtat, ëliuf^Veshitch, mi-
nistre à Paris, ont donc signé un
Concord dire Ht ££ le Saint-Siège et la
Serbie, dont les termes f appèllént sin-
gulièrement celui de Napoléon. C’est
sans doute, bien q u’involon îdiPemëllf-,
un présage qu’avec le progrès des
institutions ce Concordat aura le mê-
me sort que le nôtre ; mais en atten-
dant que la Serbie soit mûre pour la
séparation des Eglises et de l’Etat,
nous ne pouvons qu’enregistrer avec
sympathie cet acte solennel qui la sé-
pare définivement de l’Autriche-Hon-
grie.
CASPARJORDAN.
Cet article était déjà composé quand
nous est parvenue la nouvelle de l’as-
sassinat de l’archiduc héritier d’Au-
triche François-Ferdinand et de la
duchesse de Hohenberg, sa femme.
Rien que nous ayions traité un sujet
qui domine le drame d’hier de toute
la hauteur de la paix de Dieu qui rè-
gne au Vatican, notre exposé se
trouve cependant être une sorte de
préface à l'information que nous pu-
blions d'autre part.
Nous avons indiqué, en effet, l’hos-
tilité qui dresse les Serbes contre
l’Autriche-Hongrie, et l’assassinat de
l’archiduc héritier n’est qu’une lamen-
table conséquence de cet état de cho-
ses. Les attentats d’hier ont été com-
mis en Bosnie ; or, les Bosniaques
sont de pure race serbe et n’ont pas
pardonné à l’Autriche le coup de force
de 1908 qui, annexant définitivement
la Bosnie Herzégovine à l’empire, dé-
truisait leur espérance d’être ratta-
chés un jour à la Grande Serbie.
Celà dit, nous ne voulons, pour au-
jourd’hui, que déplorer la fatalité
s’acharnant sur le vieil empereur Fran-
çois-Joseph qui a déjà vu périr tragi-
quement son frère l’empereur Maxi-
milien, son fils l’archiduc Rodolphe,
sa femme l’impératrice Elisabeth, sans
parler des autres drames de la cour
d’Autriche ; et nous déplorons en
même temps la fatalité qui s'acharne
sur la paix de l’Europe, car désor-
mais l'avenir du trône impérial est
gros de menaees.
C.-J.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRüiRIE INTERHflTIONSLË
108, rue St-Laziire, 108
(Immeuble de l'HOTEL TER H INUS)
et dans les PRINCIPAUX KIOSQUES
.Assassinat fls Mie Feriari f Mirait
ïïéritier du Trône
ET DE L’ARCHIDUCHESSE" '1
L’archiduc héritier d’Autriche et ea
fepime oivtété^ assassinés à Sarajevo
(Bosnie) dans des circonstances qui sem-
blent établir un complot.
Voici le dét iil des faits :
L’archiduc François-Ferdinand et sa
femme se rendaient hier matin à l’Hôtel
de Ville. Une bombe fut lancée contre
leur voiture. L’archiduc héritier fit un
mouvement de la main et repoussa la
bombe qui alla éclater sur une seconde
automobile où se trouvaient le comte
Waldeck et un autre officier. Tous deux
furent légèrement blessés. Quelques per-
sonnes du public furent également at-
teintes.
L’auteur de l’attentat est l’Ouvrier ty-
pographe Cabernowitz. Il a été arrêté.
Après la réception de l’Hôtel de Ville,
l’archiduc a fait le tour de la ville en au-
tomobile avec sa femme.
Un second att ntat a été alors commis.
Un étudiant de la 8“ classe du Lycée
nommé Prinzip, à tiré plusieurs coups
de browning.
L’archiduc héritier a été atteint à la
figure, et la duchesse de Hohenberg, sa
femme, au bas-ventre. Us ont été aussi-
tôt transportés au konak, où ils ont tous
deux expiré.
Les Conséquences de l'Assassinat
,.(Dc notre correspondant pat ticulier)
Pris, 28 juin.
Le monde diplomatique est gravement
ému par la mort de François-Ferdinand, ar-
chidac héritier d’Autriche, et de sa femme,
la duchesse de Hohenberg.
Oa se demande quelles vont être les con-
séquences de ce terrible attentat, causé peut-
être par l’impopularité' dont l’archiduç héri-
tier était l’objet.
On savait que François-Ferdinand était
d’un caractère cassant, ardent à la lutte. Il
avait souvent des explications violentes avec
l'empereur Français-Joseph qu’il eût voulu
diriger dans une voie de lutte contre les
idées libérales et de réaction. Très militaris-
te, l’archidoc-héritier était partisan de la
guerre et inféodé à la Triplice.
Ses idées trouvaient beaucoup de résistan-
ce à Vienne. On l’abhorrait franchement en
Hongrie où on le considérait comme absolu-
ment anti-hongrois.
Mais, dans le monde diplomatique, on se
préoccupe surtout du lendemain.
L’empereur François-Joseph sera certaine-
ment très impressionné de la fatalité qni
pèse sur la maison d’Autriche et de la dis-
parition successive de ses héritiers. Il est
évident qu'il faut s’attendre à tout avec son
état de sauté et son grand â ge. Il est possi-
ble cependant aussi qu’il se résigne plus fa-
cilement qu’on le croit à avoir pour succes-
seur éventuel l’archiduc Charles-François-
Joseph à qui revient maintenant là cou-
ronne.
L’archiduc Charles-François-Joseph, âgé de
27 ans, est le fils de l’archiduc Othon-Fran-
çois Joseph et |e petilfils do l’archiduç Char-
les-Louis, deuxième frère de l’empereur ac-
tuel. Charles-François-Joseph n’a jamais ré-
sisté à son grand-oncle et n’est pas mal va
du peuple austro-hongrois, n’ayant joué jus-
qu’ici qu’un rôle eflacL
Il est évident qu’il ne va rien y avoir- de
changé po»r le moment dans la politiqne de
l’Autriche, mais il faut s’attendre peut-être
à moins de violence et A moins d’ardeur. Le
monde militaire a perdu le représentant le
plus autorisé de ses idées belliqueuses.
L’archiduc François-Ferdinand avait en
une influence prépondérante lors de l’an-
nexion de la Bosnie et de ['Herzégovine.
Il est mort assassiné en Bosnie par des
Bosniaques. Déjà depuis plusieurs jours la
police savait qu’un complot existait â Sara-
jevo Elle s'était livrée à de nombreuses per-
quisitions et arrestations, mais elle n’a rien
pu empêcher. Tant il est vrai que l’on ne
peut préserver la vie d’un homme lorsque
ses jours sont comptés.
T. H.
3F
NOTES BIOGRAPHIQUES
L’archiduc François-Ferdinand (Charles-
Louis-Joseph-Marié d’Autriche-Este) était le
fils de l’archtouc Charles-Louis, second frère
de l’empereur François-Joseph. Né en 1863,
l’archiduc Ftançois-Ferdinand était devenu
l’héritier présomptif de l’empire depuis la
mort si tragique de l’archiduc Rodolphe et
la mystérieuse disparition de Jean Or h.
L’archiduc François-Ferdinand s’etait ma-
rié morganatiquement en 1900 à Reiçhstadt
avec la duchesse Sophie de Hohenberg.
Il laisse trois entants : la princesse So-
phie, née en'1901 ; le prince Charles-Maxi-
milien, né en 1902, et le prince Alphonse-
Ernest, né en 1904.
L’Emprunt de 8Q0 Millions
est déjà souscrit quinze fois
L’emprunt de 800 millions en 3,36 0/0 a
été accueilli par le public et les établisse-
ments financiers avec une laveur que l’on
n’osait espérer. A l’heure actuelle, il se
prouve déjà souscrit plus, de quinze fois.
Comme chaque souscripteur doit verser à
l’émission 100/0 de la valeur de sa souscrip-
tion, c’est donc plus d’un milliard qui va se
trouver de ce fait décaissé. Il est vrai que
les établissements de crédit et les banques
peuvent olïrir en couverture des bons da
Trésor.
On s’est demandé à ce propos si les fortes
souscriptions émanant de maisons de ban-
qne ou de différentes personnes pourraient
êire à i’abri de tonte réduction. Beaucoup
de gros souscripteurs avaient en effet de-
mandé au ministre des finances de leur as-
surer en tout état de cause un minimum de
titres. M. Noulens s’y est refusé. Aucune
souscription globale ne sera par elle-même
irréductible. Seules les souscriptions indivi-
duelles de 7 ou de 14 francs de rente échap-
peront à la réduction proportionnelle. C’est
d’ailleurs de celle façon que les choses se
sont toujours passées lors des emprunts pré-
cédents.
LA FÛT? DSS SOCIÉTÉS D'ABUS MILITAIRES
Photo et Cliché Petit Havre
RÉCEPTION A LA GARE (An centre MM. de Momie et Caillon)
(VOIR L’ARTICLE EN DEUXIÈME PAGE)
CONFÉRENCE DE M. JAURÈS
M. Jaurès et ses amis politiques ont entre-
pris nne campagne de propagande socialiste.
Samedi, M. Jaurès était à Rouen ; hier après-
midi, il était au Havre. Et malgré les attraits
d’une magnifique journée d’éte incitant aux
excursions et promenades, la vaste salle da
Cercle Franklin était presque comble.
En outre des militants des parfis socialiste
nnifié et syndicaliste, de très nombreux au-
diteurs de toutes opinions étaient venus
pour entendre l’éminent orateur qu’est M.
Jaurès S’ils n’ont pas été convaincus par
ses sophismes, ils ont pu apprécier ta subti-
lité et la souplesse de sa dialectique enve-
loppées d’une admirable éloquence.
La réunion était présidée par le citoyen
Le Chapelain, ayant pour assesseurs les ci-
toyens Allan et Soûles. Avaient pris place
aussi sur l’estrade : les citoyens Desprez, se-
crétaire de la Fédération socialiste de la
Seine-Inférieure et de l’Eare ; Genet, Des-
cheerder, Baillent, Caoual et Mevrel.
Après quelques paroles du citoyen Le Cha-
pelain, excusant ieacamarades Inghels, député
du Nord, et Poisson, retenus tous deux à
Paris, et qui l’un on l’autre devaient prendre
la parole en cette réunion, le citoyen Jaurès
s’avance à ia tribune. Il est salué d’applau-
dissements.
Très tonché de l’accueil qui lui est fait,
i’orateur rappelle qu’il était nier à Rouen et
que, poussé par sa vieille habitude d’inter-
peüateur, il s’est permis d’interpeller la Nor-
mandie elle-même. Comment se fait-il qne
dans une proviace si avisée, si laborieuse,
le parti socialiste n’ait fait qne des progrès
très lents î Son ami le citoyen Poisson
lui a fait observer que, depuis quelques an!
nées, ie nombre des socialistes dans ta S-oine-
Infèrieure était passé de 9,000 à 22,000 élec-
teurs, et le citoyoo Jaurès en conclut que son
parti est à la veille, au seuil de la victoire.
Mais sans insister autrement, l’orateur
veut mettre eu garde les capitalistes et
les bourgeois contre les idées fausses et
les vaines appréhensions répandues ou in-
ventées , dit-il, contre ie socialisme.
Toutes les fois qu’un pays, dans ie monde
moderne accroît sa paissance économique,
industrielle et commerciale, ce progrès cor-
respond au développement des organisations
ouvrières et socialistes. Cela s’est produit an
Allemagne où la Social-Démocratie réunit
plus de 4 millions de partisans, et cela S’est
produit en Angleterre où le vieux parti radi-
cal était menacé de disparaître s’il n’avait
pas consenti à bâter l'évolution sociale. Et
« le parti radical anglais, stimulé par
te Labour party, a préparé un programme
de réformes dont la hardiesse fait honte à
notre apathie. »
-Toutes les forces sociales sont solidaires,
et « un pays perdrait tout s’il n’avait à sa
base qu'un parti prolétarien sans ressor t,
sans volonté, sans vigueur. »
Et com me un .auditeur lance cette excla-
mation : « A bas les frontières 1 », le
toyen Jaurès dit que c’est là une grande
question, ou, pour mieux dire, tont le pro-
blème de l’Histoire, et que l’Humanité
n’ayant pu s’organiser tout d’un coup, d’une
façon parfaite, il lai a fallu s’organis?r par
groupes, par nations. Mais, dit-il, nous ferons
l’unité en fédérant ces nations dans une fé-
dération librement consentie.
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
L’Assassinat le Midoe François-Ferdinand
Les Ciroonstanoes de l’Attentat
VIENNE. — Onze personnes, parmi la foule,
ont été blessées— six grièvement et cinq
légèrement — par l’explosion de ia bombe.
A leur sortie de l’Hôtel de Ville, l’archiduc
et la duchesse se préparaient à aller prendre
'des nouvelles des blessés, lorsque sur la
grande place de Sarajevo,'un jeune homme,
correctemut vêtu, surgit de la foule et tira
deux coups de revolver sur le couple prin-
cier.
L’automobile poursuivit sa marche à vive
allure jusqu’au Konak.
Dès leur arrivée, on fit appeler des méde-
cins, mais tout secours fut inutile.
Les deux blessés expiraient bientôt.
VIENNE — La Nouvelle Presse Libre donne
(es détails suivants sur la tragédie de Sera-
|evo.
Après avoir visité l’Hôtel de Ville pendant
une demi-heure, l’archiduc héritier voulut
sa faire conduire à l’Hôpital militaire où se
trouvait le lieutenant-colonel blessé par la
bombe. ,
Gomme l’archiduc héritier arrivait à l’an-
gle de l'avenue François-Joseph et de la rue
Rudolf, un individu nommé Garils Prinzip,
de nationalité serbe, se précipita et, rapide-
ment, tira deux coups de revolver.
Le premier coup transperça la paroi de
l'automobile et pénétra du côté droit dans
le ventre de la dnchesse ; le second coup at-
teignit l’archiduc héritier â la gorge et trans-
perça l'artère carotide.
. La duchesse s'évanouit et tomba sur les
genoux de l'archiduc. L’archiduc au bout de
qoelques secondes perdit également con-
naissance.
L’automobile se rendit aussitôt au Konak.
Dans l'auto se trouvaient en plus de l’ar-
chiduc et de la duchesse ie commandant du
corps d’armée de la région et le comte Har-
rach, qui conduisait la voiture, ainsi que le
chef du Cabinet militaire de l’archiduc, le
colonel Bardolf et un commandant.
L'Emotion da François'Joseph
Iseut,. — Lorsque l’on annonça la nouvelle
de l'atientatà l’empereur, il se mit à pleurer
et s'effondra en disant : « Affreux I affreux 1
sur cette terre, rien ça m’aura été épargné ! »
Le souverain se retira ensuite dans ses ap-
partements.
Toutes les cérémonies et les représenta-
tions théâtrales ont été aussitôt décom-
mandées.
Les Meurtriers
SERAJEVO. — Prinzip, l’auteur de l’attentat,
est âgé de 19 ans ; ii est néUt Grahovo, dans
le district de Luvno.
Lors de son interrogatoire, il a avoué qu’il
avait depuis quelque temps l’intention de
tuer quelque nante personnalité, pour des
motifs d’ordre nationaliste.
Il attendit hier lè passage de l’archiduc hé-
ritier sur le quai de ia Cour d'appel et lors-
que l’automobile reveaant de l’hôtel de ville
parut à l’angle de la rue pour s’engager dans
l’Ave une François-Joseph, elle dut ralentir
sa marche ; il exécuta alors son plan.
Prinzip ajouta qu’il avait hésité un instant
quand il vit que la duchesse Hohenberg se
trouvait dans l’auto, mais ilse décida bientôt
et tira denx coups de revolver.
Il a nié avoir eu des complices.
Le typographe Nedeljco Cabrinovilch, 21
ans, a également déclaré qu’il n’avait pas en
de complice. Il a pris nne attitude cynique
pendant tont son interrogatoire,
Aussitôt après son attentat, Cabrinovitch
santa dans la rivière Miliack dans ie but de
s’enfuir, mais des agents et plusieurs per-
sonnes se lancèrent à sa poursuite et réussi-
rent bientôt à ie rejoindre.
A peu de distance de l’endroit où fat com-
mis le second attentat, on a retrouvé une
bombe inutilisée.
On suppose qu’elle a été jetée à terre par
un complice après la réussite du second at-
tentat.
Le Deuil à Serajevo
SERAJEVO. — Aussitôt que ia nouvelle de
l'attentat à' été connue dans la ville tous les
drapeaux ont été mis en berne.
Le denil est complet dans tous les milieux.
Premiers Interrogatoires
SERAJEVO. — L’interrogatoire de Prinzip a
établi que ie jeune homme avait étudié pen-
dant quelque temps à Belgrade.
D’autre part, Cabrinovitch a déclaré que la
bombe quil avait lancée iui avait été en-
voyée par un anarchiste habitant Belgrade
et qu’il ne connaît pas.
Les Condoléances de M. Poincaré
Aussitôt qu’il a eu connaissance de l’at-
tentat de Serajevo, M. Poincaré, président
de la République, a adressé un télégramme
de condoléances à l’empereur d’Autriche.
L’Attentat correspond à un mouvement
d’opinion anti-autrichienne
VIENNE. — On apprend que le ministre de
Serbie avait officiellement prévenu, au nom
de son gouvernement, ia semaine passée, le
gouvernement autrichien que la police avait
eu connaissance d’un projet d’atten*'-* 'ou-
tre l’archiduc héritier. Celui-ci, cependant,
n’en.tint pas compte.
On mande, d’autre part, de Serajevo que
depuis quèlque temps, on sentait un mouve-
ment serbophtle.
Il y a un mois environ, des élèves dn
gymnase de Nostar avaient attaqué et me-
nacé leur professeur. Au th- âtre, on avait
dû protéger un officier en uniforme insulté
par la foule. Enfin, des agressions contre
des fonctionnaires autrichiens s’étaient mul-
tipliées.
Aux Régates de Kiel
KIEL.—L’empereur Guillaume a été pré-
venu de l’assassinat du prince héritier d’Au-
triche alors qu’il était sur son yacht Meteor.
Il fit interrompre immédiatement la
course ; les autres navires suivirent cet
exemple. -
L’empereur ordonna qu’on mette en berne
les pavillons des navires.de guerre.
Les navires de gaerre anglais firent de
même.
L’empereur télégraphia immédiatement à
l’empereur François Joseph.
L’impératrice qui venait d’arriver et l’em-
pereur partiront aujourd’hui pour Wildpark.
ÉLECTION SÉNATORIALE
AGEN.— Une élection sénatoriale a eu lieu
hier pour remplacer M. Giresse, républicain,
décédé.
Au second tour de scrutin, les divers can-
didats républicains se sont désistés en la-
veur de M. Galup, républicain de gaucho.
Le docteur Brugère, conservateur, a éga-
lement retiré sa candidature.
M. Galup est élu par 527 voix contre 50
obtenues par M. Marraud, républicain.
RECORD D’AVIATION
JOHANNISTHAL. — L’aviateur allemand Land-
macui exécutant un vol ininterrompu de jour
et de nuit, sur biplan, a établi un nouveau
record de durée.
Il a volé seul pendant 21 h. 49 consécu-
tives.
LE BANQUET HOCHE
Discours de M. Messimy
VERSAILLES. — An banquet offert, hier,
par les groupements républicains, M.
Messimy a prononcé un discours dans lequel
il a fait un superbe éloge du caractère de
Hoche. Puis il s’est exprimé ainsi :
... Jadis, les gros des armées ne se heur-
taient qa’après des tâtonnements prolongés,
des sièges ae petites places, des rencontres
de détachements ou d’avant-gardes. Des
échecs pouvaient se prodaire qui n’avaient
d’autre portée que de révéler des faiblesses,
de surexciter l’activité du gouvernement et
du commandement, de déchaîner la.passion
du pays menacé. Les grandes rencontres ne
venaient qn’ensnite ; encore était-elles rare-
ment décisives.
Aujourd’hui, il n’en est plus de même.
L’ordre de mobilisation mettra le pays tout
entier sous les armes. De suite, il se trans-
formera en une armée formidable, capable
de manoeuvrer et de vaincre, non pas dans
qnelqnes mois, non pas dans quelques se-
maines, mais dans quelques jours à peine.
La première République avait eu dix-huit
mois pour forger l’instrument de ses victoi-
res. La troisième n’aura pas de délai. Aus-
sitôt grossis de leurs réservistes, nos régi-
ments s’embarquerout pour la frontière ;
aussitôt débarqués, ils seront dans la four-
naise.
Ne faisons point de la « levée en masse » ;
cette utopie par trop simpliste d’une armée
qui subitement va sft’gir tout entière du sol,
prête pour la guerre an moment précis du
besoin. Préparons d’avance, dans le calme 1
et la méthode, ce que la Révolution fit
peu à peu : une organisation qui enveloppe
toutes les forces vives de la nation, où la
masse des citoyens trouve place dans un ca-
dre soudé dès le temps de paix, 'cadre per-
manent et solide, qu’aucun effort, aucune
épreuve ne puisse rompre.
Et dans l’accomplissement de cette oeuvre,
tournons-nous encore vers le héros aue nous
commémorons aujourd'hui, vers le général
Hoche ; demandons-lui de nous inspirer les
vertus qui furent les siennes, que je louais
tout à l’heure, qui ne sont pas moins indis-
pensables que jadis, et, par-dessus toutes, sa
foi ardente dans la grandeur et te rôle de la
République.
... Formé par la Révolution, Hoche n’a
jamais cessé d’être le « sans-colotte » du dé-
but. Dévoué corps et âme à son pays, il con-
fond dans un même cuite la France et la
Republique. Hoche est républicain parce
qu’il est patriote. Vous penserez tous avec
moi, Messieurs, qu’en 1914 comme en 1793
ces deux mots constituent deux termes sy-
nonymes.
Je tiens à affirmer que ces mêmes senti-
ments animent aujourd’hui notre armée;
Hoche symbolise avec, éclat à ses yeux les
plus hautes vertus militaires. Elle s’efforce
de les pratiquer.
La France, a prouvé qu’elle consentait,
pour accroître sa puissamee militaire, à tous
les sacrifices. L’armée le sait ; elle met sa
fierté et son honneur à ce que ces sacrifices
oe 'soient pas vains. Ils seront fécondés par
le travail, fa discipline, l’amour du pays et
de ia République ; je m’en porte garant.
ACCiDENT A BORD D’UN CROISEUR
TOULON.— An cours des écoles à leu et de»
évolutions qui viennent d’être exécutées par
nos escadres de la Méditerranée, un accident
de chaudière s’est produit sur le croiseur
Ernest-Renan.
Une escouade se trouvait dans la chambre
des machines de ce bâtiment et manoeuvrait
une soupape de collecteur pour établir une
communication avec une chaudière quand,
tout à coup, une faite de vapeur a haut»
tension se produisit et emplit la chambre
des machines.
Tous les hommes de l’escouade s écartè-
rent rapidement, mais quatre d’entre eux
furent atteints par le jet de liquide en ébul-
lition et furent grièvement brûiée sur diver-
ses parties du corps. <
». , fl- iiwe — r 12,014 (Q Pages; .,5 fertimes — EIHTWW Ml IHf — S ftrtljM8__- p
«A. .. 1 1
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,} . „ I _
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de Franco
L'aroM^Mle et raroîiiduoliessB assassinés à Sarajevo
LE CONr-ft[)AT SERBE
tjjty'.
wml
La Serbie est à l'ordre du jour ;
mais on aurait tort de croire que
Vévénement le plus important de la
semaine écoulée est la retraite, plus
ou moins provisoire, du roi Pierre!
Certes, au point de vue de la politique
intérieure serbe, cette retraite est
grosse de signification et on ne peut
que souhaiter qu§ le jeune régent,
• fJV- üonulaije, vienne à bout de la ca-
jnarilla militaire qui s’esttput nain-
Tellement formée apyss l<± fCiccèsgner>
t iers de Vjjnrie dernière. Cette ran-
;ǰn d&Jfi victoire peut suggérer un
Chapitre bien instructif sur la philo-
sophie de la guerre mais pour aujour-
d'hui nous voudrions signaler l’impor-
• tance capitale du Concordat serbe pour
la situation de la Serbie dans le
monde et pour l'avenir de ce pays.
On sait que l’Autriche-Hongrie a
longtemps prétendu exercer la supré-
matie sur la Serbie qu’elle ne déses-
pérait pas d’annexer un jour aux états
slaves qui J ont déjà partie de la mo-
narchie dualiste; le roi Milan, de fu-
nambulesque mémoire n’était qu’un
vassal aux gages de l’empire. Mais la
Serbie a été le théâtre, en ces dernières
années, d’un magnifique réveil du pa-
triotisme dont l’aboutissement a été la
récente victoire Sur la Turquie.
L'Autriche-Hongrie a assisté avec le
dépit que l'on ijjuagine à cette renais-
sance d’un peuple dont elle comptait
faire sa proie, mais elle conservait
jusqu'à présent un instrument de do-
mination par la protection des catho-
liques de Serbie qui lui était recon-
nue. On sait que la religion serbe
dominante est In religion orthodoxe,
aussi de temps immémorial. les quel-
ques églises dqlTihliques du pays dé-
pendaient de l’épiscopal autrichien.
L’Empire qui subvenait aux dépen-
ses du culte avait ainsi un instrument
d‘intervention dont il se servait à toute
occasion et de la manière la plus abu-
sive au profit de sa politique. Cette
situation qui pesait lourdement sur la
nation serbe avide d’indépendance, de-
venait intolérable après ses victoires,
d'autant plus que ses conquêtes avaient
augmenté considérablement le nombre
des sujets catholiques. Aussi la pre-
mière pensée des vainqueurs a été
d’obtenir un Concordat qui, les mettant
directement en relation avec Rome,
supprimerait définitivement l’interven-
tion autrichienne.
Lorsque j’étais à Belgrade, en octo-
bre dernier, c’était l'objet des plus
grosses préoccupations et, à vrai dire,
on n’était pas sans inquiétude. C’est
qu'en effet on redoutait, non sans
raison, l’influence de l’Autriche, la
dernière grande puissance catholique,
sur la cour de Rome ; on se souvenait,
de plus que le pape actuel devait la
tiare au veto d'un cardinal autrichien l
L’Empire, sentant qu’il jouait son va-
tout, n’a pas manqué de faire agir
toutes les forces dont il dispose ; mais
c’est l’honneur de Pie X de s'être
montré insensible aux pressions du
dehors, fussent-elles exercées par les
plus grands de ce monde. ; -vjr
Nous n’avons aucune hésitation,
nous, « anticléricaux », «. reconnaître
quand il y a lieu, les mérites du pape
actuel, a1autant plus que ce qui
fait sa grandeur fait aussi sa faibles-
se ; enfermé dans son superbe isole-
ment, il ignore l’inflùence non seule-
ment des grands de ce monde, mais de
ce monde tout entier, avec ses aspira-
tions modernes.
Jeudi dernier^ Mgr Merrydel Val,
sêZeetaifeiïEtat, ëliuf^Veshitch, mi-
nistre à Paris, ont donc signé un
Concord dire Ht ££ le Saint-Siège et la
Serbie, dont les termes f appèllént sin-
gulièrement celui de Napoléon. C’est
sans doute, bien q u’involon îdiPemëllf-,
un présage qu’avec le progrès des
institutions ce Concordat aura le mê-
me sort que le nôtre ; mais en atten-
dant que la Serbie soit mûre pour la
séparation des Eglises et de l’Etat,
nous ne pouvons qu’enregistrer avec
sympathie cet acte solennel qui la sé-
pare définivement de l’Autriche-Hon-
grie.
CASPARJORDAN.
Cet article était déjà composé quand
nous est parvenue la nouvelle de l’as-
sassinat de l’archiduc héritier d’Au-
triche François-Ferdinand et de la
duchesse de Hohenberg, sa femme.
Rien que nous ayions traité un sujet
qui domine le drame d’hier de toute
la hauteur de la paix de Dieu qui rè-
gne au Vatican, notre exposé se
trouve cependant être une sorte de
préface à l'information que nous pu-
blions d'autre part.
Nous avons indiqué, en effet, l’hos-
tilité qui dresse les Serbes contre
l’Autriche-Hongrie, et l’assassinat de
l’archiduc héritier n’est qu’une lamen-
table conséquence de cet état de cho-
ses. Les attentats d’hier ont été com-
mis en Bosnie ; or, les Bosniaques
sont de pure race serbe et n’ont pas
pardonné à l’Autriche le coup de force
de 1908 qui, annexant définitivement
la Bosnie Herzégovine à l’empire, dé-
truisait leur espérance d’être ratta-
chés un jour à la Grande Serbie.
Celà dit, nous ne voulons, pour au-
jourd’hui, que déplorer la fatalité
s’acharnant sur le vieil empereur Fran-
çois-Joseph qui a déjà vu périr tragi-
quement son frère l’empereur Maxi-
milien, son fils l’archiduc Rodolphe,
sa femme l’impératrice Elisabeth, sans
parler des autres drames de la cour
d’Autriche ; et nous déplorons en
même temps la fatalité qui s'acharne
sur la paix de l’Europe, car désor-
mais l'avenir du trône impérial est
gros de menaees.
C.-J.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRüiRIE INTERHflTIONSLË
108, rue St-Laziire, 108
(Immeuble de l'HOTEL TER H INUS)
et dans les PRINCIPAUX KIOSQUES
.Assassinat fls Mie Feriari f Mirait
ïïéritier du Trône
ET DE L’ARCHIDUCHESSE" '1
L’archiduc héritier d’Autriche et ea
fepime oivtété^ assassinés à Sarajevo
(Bosnie) dans des circonstances qui sem-
blent établir un complot.
Voici le dét iil des faits :
L’archiduc François-Ferdinand et sa
femme se rendaient hier matin à l’Hôtel
de Ville. Une bombe fut lancée contre
leur voiture. L’archiduc héritier fit un
mouvement de la main et repoussa la
bombe qui alla éclater sur une seconde
automobile où se trouvaient le comte
Waldeck et un autre officier. Tous deux
furent légèrement blessés. Quelques per-
sonnes du public furent également at-
teintes.
L’auteur de l’attentat est l’Ouvrier ty-
pographe Cabernowitz. Il a été arrêté.
Après la réception de l’Hôtel de Ville,
l’archiduc a fait le tour de la ville en au-
tomobile avec sa femme.
Un second att ntat a été alors commis.
Un étudiant de la 8“ classe du Lycée
nommé Prinzip, à tiré plusieurs coups
de browning.
L’archiduc héritier a été atteint à la
figure, et la duchesse de Hohenberg, sa
femme, au bas-ventre. Us ont été aussi-
tôt transportés au konak, où ils ont tous
deux expiré.
Les Conséquences de l'Assassinat
,.(Dc notre correspondant pat ticulier)
Pris, 28 juin.
Le monde diplomatique est gravement
ému par la mort de François-Ferdinand, ar-
chidac héritier d’Autriche, et de sa femme,
la duchesse de Hohenberg.
Oa se demande quelles vont être les con-
séquences de ce terrible attentat, causé peut-
être par l’impopularité' dont l’archiduç héri-
tier était l’objet.
On savait que François-Ferdinand était
d’un caractère cassant, ardent à la lutte. Il
avait souvent des explications violentes avec
l'empereur Français-Joseph qu’il eût voulu
diriger dans une voie de lutte contre les
idées libérales et de réaction. Très militaris-
te, l’archidoc-héritier était partisan de la
guerre et inféodé à la Triplice.
Ses idées trouvaient beaucoup de résistan-
ce à Vienne. On l’abhorrait franchement en
Hongrie où on le considérait comme absolu-
ment anti-hongrois.
Mais, dans le monde diplomatique, on se
préoccupe surtout du lendemain.
L’empereur François-Joseph sera certaine-
ment très impressionné de la fatalité qni
pèse sur la maison d’Autriche et de la dis-
parition successive de ses héritiers. Il est
évident qu'il faut s’attendre à tout avec son
état de sauté et son grand â ge. Il est possi-
ble cependant aussi qu’il se résigne plus fa-
cilement qu’on le croit à avoir pour succes-
seur éventuel l’archiduc Charles-François-
Joseph à qui revient maintenant là cou-
ronne.
L’archiduc Charles-François-Joseph, âgé de
27 ans, est le fils de l’archiduc Othon-Fran-
çois Joseph et |e petilfils do l’archiduç Char-
les-Louis, deuxième frère de l’empereur ac-
tuel. Charles-François-Joseph n’a jamais ré-
sisté à son grand-oncle et n’est pas mal va
du peuple austro-hongrois, n’ayant joué jus-
qu’ici qu’un rôle eflacL
Il est évident qu’il ne va rien y avoir- de
changé po»r le moment dans la politiqne de
l’Autriche, mais il faut s’attendre peut-être
à moins de violence et A moins d’ardeur. Le
monde militaire a perdu le représentant le
plus autorisé de ses idées belliqueuses.
L’archiduc François-Ferdinand avait en
une influence prépondérante lors de l’an-
nexion de la Bosnie et de ['Herzégovine.
Il est mort assassiné en Bosnie par des
Bosniaques. Déjà depuis plusieurs jours la
police savait qu’un complot existait â Sara-
jevo Elle s'était livrée à de nombreuses per-
quisitions et arrestations, mais elle n’a rien
pu empêcher. Tant il est vrai que l’on ne
peut préserver la vie d’un homme lorsque
ses jours sont comptés.
T. H.
3F
NOTES BIOGRAPHIQUES
L’archiduc François-Ferdinand (Charles-
Louis-Joseph-Marié d’Autriche-Este) était le
fils de l’archtouc Charles-Louis, second frère
de l’empereur François-Joseph. Né en 1863,
l’archiduc Ftançois-Ferdinand était devenu
l’héritier présomptif de l’empire depuis la
mort si tragique de l’archiduc Rodolphe et
la mystérieuse disparition de Jean Or h.
L’archiduc François-Ferdinand s’etait ma-
rié morganatiquement en 1900 à Reiçhstadt
avec la duchesse Sophie de Hohenberg.
Il laisse trois entants : la princesse So-
phie, née en'1901 ; le prince Charles-Maxi-
milien, né en 1902, et le prince Alphonse-
Ernest, né en 1904.
L’Emprunt de 8Q0 Millions
est déjà souscrit quinze fois
L’emprunt de 800 millions en 3,36 0/0 a
été accueilli par le public et les établisse-
ments financiers avec une laveur que l’on
n’osait espérer. A l’heure actuelle, il se
prouve déjà souscrit plus, de quinze fois.
Comme chaque souscripteur doit verser à
l’émission 100/0 de la valeur de sa souscrip-
tion, c’est donc plus d’un milliard qui va se
trouver de ce fait décaissé. Il est vrai que
les établissements de crédit et les banques
peuvent olïrir en couverture des bons da
Trésor.
On s’est demandé à ce propos si les fortes
souscriptions émanant de maisons de ban-
qne ou de différentes personnes pourraient
êire à i’abri de tonte réduction. Beaucoup
de gros souscripteurs avaient en effet de-
mandé au ministre des finances de leur as-
surer en tout état de cause un minimum de
titres. M. Noulens s’y est refusé. Aucune
souscription globale ne sera par elle-même
irréductible. Seules les souscriptions indivi-
duelles de 7 ou de 14 francs de rente échap-
peront à la réduction proportionnelle. C’est
d’ailleurs de celle façon que les choses se
sont toujours passées lors des emprunts pré-
cédents.
LA FÛT? DSS SOCIÉTÉS D'ABUS MILITAIRES
Photo et Cliché Petit Havre
RÉCEPTION A LA GARE (An centre MM. de Momie et Caillon)
(VOIR L’ARTICLE EN DEUXIÈME PAGE)
CONFÉRENCE DE M. JAURÈS
M. Jaurès et ses amis politiques ont entre-
pris nne campagne de propagande socialiste.
Samedi, M. Jaurès était à Rouen ; hier après-
midi, il était au Havre. Et malgré les attraits
d’une magnifique journée d’éte incitant aux
excursions et promenades, la vaste salle da
Cercle Franklin était presque comble.
En outre des militants des parfis socialiste
nnifié et syndicaliste, de très nombreux au-
diteurs de toutes opinions étaient venus
pour entendre l’éminent orateur qu’est M.
Jaurès S’ils n’ont pas été convaincus par
ses sophismes, ils ont pu apprécier ta subti-
lité et la souplesse de sa dialectique enve-
loppées d’une admirable éloquence.
La réunion était présidée par le citoyen
Le Chapelain, ayant pour assesseurs les ci-
toyens Allan et Soûles. Avaient pris place
aussi sur l’estrade : les citoyens Desprez, se-
crétaire de la Fédération socialiste de la
Seine-Inférieure et de l’Eare ; Genet, Des-
cheerder, Baillent, Caoual et Mevrel.
Après quelques paroles du citoyen Le Cha-
pelain, excusant ieacamarades Inghels, député
du Nord, et Poisson, retenus tous deux à
Paris, et qui l’un on l’autre devaient prendre
la parole en cette réunion, le citoyen Jaurès
s’avance à ia tribune. Il est salué d’applau-
dissements.
Très tonché de l’accueil qui lui est fait,
i’orateur rappelle qu’il était nier à Rouen et
que, poussé par sa vieille habitude d’inter-
peüateur, il s’est permis d’interpeller la Nor-
mandie elle-même. Comment se fait-il qne
dans une proviace si avisée, si laborieuse,
le parti socialiste n’ait fait qne des progrès
très lents î Son ami le citoyen Poisson
lui a fait observer que, depuis quelques an!
nées, ie nombre des socialistes dans ta S-oine-
Infèrieure était passé de 9,000 à 22,000 élec-
teurs, et le citoyoo Jaurès en conclut que son
parti est à la veille, au seuil de la victoire.
Mais sans insister autrement, l’orateur
veut mettre eu garde les capitalistes et
les bourgeois contre les idées fausses et
les vaines appréhensions répandues ou in-
ventées , dit-il, contre ie socialisme.
Toutes les fois qu’un pays, dans ie monde
moderne accroît sa paissance économique,
industrielle et commerciale, ce progrès cor-
respond au développement des organisations
ouvrières et socialistes. Cela s’est produit an
Allemagne où la Social-Démocratie réunit
plus de 4 millions de partisans, et cela S’est
produit en Angleterre où le vieux parti radi-
cal était menacé de disparaître s’il n’avait
pas consenti à bâter l'évolution sociale. Et
« le parti radical anglais, stimulé par
te Labour party, a préparé un programme
de réformes dont la hardiesse fait honte à
notre apathie. »
-Toutes les forces sociales sont solidaires,
et « un pays perdrait tout s’il n’avait à sa
base qu'un parti prolétarien sans ressor t,
sans volonté, sans vigueur. »
Et com me un .auditeur lance cette excla-
mation : « A bas les frontières 1 », le
toyen Jaurès dit que c’est là une grande
question, ou, pour mieux dire, tont le pro-
blème de l’Histoire, et que l’Humanité
n’ayant pu s’organiser tout d’un coup, d’une
façon parfaite, il lai a fallu s’organis?r par
groupes, par nations. Mais, dit-il, nous ferons
l’unité en fédérant ces nations dans une fé-
dération librement consentie.
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
L’Assassinat le Midoe François-Ferdinand
Les Ciroonstanoes de l’Attentat
VIENNE. — Onze personnes, parmi la foule,
ont été blessées— six grièvement et cinq
légèrement — par l’explosion de ia bombe.
A leur sortie de l’Hôtel de Ville, l’archiduc
et la duchesse se préparaient à aller prendre
'des nouvelles des blessés, lorsque sur la
grande place de Sarajevo,'un jeune homme,
correctemut vêtu, surgit de la foule et tira
deux coups de revolver sur le couple prin-
cier.
L’automobile poursuivit sa marche à vive
allure jusqu’au Konak.
Dès leur arrivée, on fit appeler des méde-
cins, mais tout secours fut inutile.
Les deux blessés expiraient bientôt.
VIENNE — La Nouvelle Presse Libre donne
(es détails suivants sur la tragédie de Sera-
|evo.
Après avoir visité l’Hôtel de Ville pendant
une demi-heure, l’archiduc héritier voulut
sa faire conduire à l’Hôpital militaire où se
trouvait le lieutenant-colonel blessé par la
bombe. ,
Gomme l’archiduc héritier arrivait à l’an-
gle de l'avenue François-Joseph et de la rue
Rudolf, un individu nommé Garils Prinzip,
de nationalité serbe, se précipita et, rapide-
ment, tira deux coups de revolver.
Le premier coup transperça la paroi de
l'automobile et pénétra du côté droit dans
le ventre de la dnchesse ; le second coup at-
teignit l’archiduc héritier â la gorge et trans-
perça l'artère carotide.
. La duchesse s'évanouit et tomba sur les
genoux de l'archiduc. L’archiduc au bout de
qoelques secondes perdit également con-
naissance.
L’automobile se rendit aussitôt au Konak.
Dans l'auto se trouvaient en plus de l’ar-
chiduc et de la duchesse ie commandant du
corps d’armée de la région et le comte Har-
rach, qui conduisait la voiture, ainsi que le
chef du Cabinet militaire de l’archiduc, le
colonel Bardolf et un commandant.
L'Emotion da François'Joseph
Iseut,. — Lorsque l’on annonça la nouvelle
de l'atientatà l’empereur, il se mit à pleurer
et s'effondra en disant : « Affreux I affreux 1
sur cette terre, rien ça m’aura été épargné ! »
Le souverain se retira ensuite dans ses ap-
partements.
Toutes les cérémonies et les représenta-
tions théâtrales ont été aussitôt décom-
mandées.
Les Meurtriers
SERAJEVO. — Prinzip, l’auteur de l’attentat,
est âgé de 19 ans ; ii est néUt Grahovo, dans
le district de Luvno.
Lors de son interrogatoire, il a avoué qu’il
avait depuis quelque temps l’intention de
tuer quelque nante personnalité, pour des
motifs d’ordre nationaliste.
Il attendit hier lè passage de l’archiduc hé-
ritier sur le quai de ia Cour d'appel et lors-
que l’automobile reveaant de l’hôtel de ville
parut à l’angle de la rue pour s’engager dans
l’Ave une François-Joseph, elle dut ralentir
sa marche ; il exécuta alors son plan.
Prinzip ajouta qu’il avait hésité un instant
quand il vit que la duchesse Hohenberg se
trouvait dans l’auto, mais ilse décida bientôt
et tira denx coups de revolver.
Il a nié avoir eu des complices.
Le typographe Nedeljco Cabrinovilch, 21
ans, a également déclaré qu’il n’avait pas en
de complice. Il a pris nne attitude cynique
pendant tont son interrogatoire,
Aussitôt après son attentat, Cabrinovitch
santa dans la rivière Miliack dans ie but de
s’enfuir, mais des agents et plusieurs per-
sonnes se lancèrent à sa poursuite et réussi-
rent bientôt à ie rejoindre.
A peu de distance de l’endroit où fat com-
mis le second attentat, on a retrouvé une
bombe inutilisée.
On suppose qu’elle a été jetée à terre par
un complice après la réussite du second at-
tentat.
Le Deuil à Serajevo
SERAJEVO. — Aussitôt que ia nouvelle de
l'attentat à' été connue dans la ville tous les
drapeaux ont été mis en berne.
Le denil est complet dans tous les milieux.
Premiers Interrogatoires
SERAJEVO. — L’interrogatoire de Prinzip a
établi que ie jeune homme avait étudié pen-
dant quelque temps à Belgrade.
D’autre part, Cabrinovitch a déclaré que la
bombe quil avait lancée iui avait été en-
voyée par un anarchiste habitant Belgrade
et qu’il ne connaît pas.
Les Condoléances de M. Poincaré
Aussitôt qu’il a eu connaissance de l’at-
tentat de Serajevo, M. Poincaré, président
de la République, a adressé un télégramme
de condoléances à l’empereur d’Autriche.
L’Attentat correspond à un mouvement
d’opinion anti-autrichienne
VIENNE. — On apprend que le ministre de
Serbie avait officiellement prévenu, au nom
de son gouvernement, ia semaine passée, le
gouvernement autrichien que la police avait
eu connaissance d’un projet d’atten*'-* 'ou-
tre l’archiduc héritier. Celui-ci, cependant,
n’en.tint pas compte.
On mande, d’autre part, de Serajevo que
depuis quèlque temps, on sentait un mouve-
ment serbophtle.
Il y a un mois environ, des élèves dn
gymnase de Nostar avaient attaqué et me-
nacé leur professeur. Au th- âtre, on avait
dû protéger un officier en uniforme insulté
par la foule. Enfin, des agressions contre
des fonctionnaires autrichiens s’étaient mul-
tipliées.
Aux Régates de Kiel
KIEL.—L’empereur Guillaume a été pré-
venu de l’assassinat du prince héritier d’Au-
triche alors qu’il était sur son yacht Meteor.
Il fit interrompre immédiatement la
course ; les autres navires suivirent cet
exemple. -
L’empereur ordonna qu’on mette en berne
les pavillons des navires.de guerre.
Les navires de gaerre anglais firent de
même.
L’empereur télégraphia immédiatement à
l’empereur François Joseph.
L’impératrice qui venait d’arriver et l’em-
pereur partiront aujourd’hui pour Wildpark.
ÉLECTION SÉNATORIALE
AGEN.— Une élection sénatoriale a eu lieu
hier pour remplacer M. Giresse, républicain,
décédé.
Au second tour de scrutin, les divers can-
didats républicains se sont désistés en la-
veur de M. Galup, républicain de gaucho.
Le docteur Brugère, conservateur, a éga-
lement retiré sa candidature.
M. Galup est élu par 527 voix contre 50
obtenues par M. Marraud, républicain.
RECORD D’AVIATION
JOHANNISTHAL. — L’aviateur allemand Land-
macui exécutant un vol ininterrompu de jour
et de nuit, sur biplan, a établi un nouveau
record de durée.
Il a volé seul pendant 21 h. 49 consécu-
tives.
LE BANQUET HOCHE
Discours de M. Messimy
VERSAILLES. — An banquet offert, hier,
par les groupements républicains, M.
Messimy a prononcé un discours dans lequel
il a fait un superbe éloge du caractère de
Hoche. Puis il s’est exprimé ainsi :
... Jadis, les gros des armées ne se heur-
taient qa’après des tâtonnements prolongés,
des sièges ae petites places, des rencontres
de détachements ou d’avant-gardes. Des
échecs pouvaient se prodaire qui n’avaient
d’autre portée que de révéler des faiblesses,
de surexciter l’activité du gouvernement et
du commandement, de déchaîner la.passion
du pays menacé. Les grandes rencontres ne
venaient qn’ensnite ; encore était-elles rare-
ment décisives.
Aujourd’hui, il n’en est plus de même.
L’ordre de mobilisation mettra le pays tout
entier sous les armes. De suite, il se trans-
formera en une armée formidable, capable
de manoeuvrer et de vaincre, non pas dans
qnelqnes mois, non pas dans quelques se-
maines, mais dans quelques jours à peine.
La première République avait eu dix-huit
mois pour forger l’instrument de ses victoi-
res. La troisième n’aura pas de délai. Aus-
sitôt grossis de leurs réservistes, nos régi-
ments s’embarquerout pour la frontière ;
aussitôt débarqués, ils seront dans la four-
naise.
Ne faisons point de la « levée en masse » ;
cette utopie par trop simpliste d’une armée
qui subitement va sft’gir tout entière du sol,
prête pour la guerre an moment précis du
besoin. Préparons d’avance, dans le calme 1
et la méthode, ce que la Révolution fit
peu à peu : une organisation qui enveloppe
toutes les forces vives de la nation, où la
masse des citoyens trouve place dans un ca-
dre soudé dès le temps de paix, 'cadre per-
manent et solide, qu’aucun effort, aucune
épreuve ne puisse rompre.
Et dans l’accomplissement de cette oeuvre,
tournons-nous encore vers le héros aue nous
commémorons aujourd'hui, vers le général
Hoche ; demandons-lui de nous inspirer les
vertus qui furent les siennes, que je louais
tout à l’heure, qui ne sont pas moins indis-
pensables que jadis, et, par-dessus toutes, sa
foi ardente dans la grandeur et te rôle de la
République.
... Formé par la Révolution, Hoche n’a
jamais cessé d’être le « sans-colotte » du dé-
but. Dévoué corps et âme à son pays, il con-
fond dans un même cuite la France et la
Republique. Hoche est républicain parce
qu’il est patriote. Vous penserez tous avec
moi, Messieurs, qu’en 1914 comme en 1793
ces deux mots constituent deux termes sy-
nonymes.
Je tiens à affirmer que ces mêmes senti-
ments animent aujourd’hui notre armée;
Hoche symbolise avec, éclat à ses yeux les
plus hautes vertus militaires. Elle s’efforce
de les pratiquer.
La France, a prouvé qu’elle consentait,
pour accroître sa puissamee militaire, à tous
les sacrifices. L’armée le sait ; elle met sa
fierté et son honneur à ce que ces sacrifices
oe 'soient pas vains. Ils seront fécondés par
le travail, fa discipline, l’amour du pays et
de ia République ; je m’en porte garant.
ACCiDENT A BORD D’UN CROISEUR
TOULON.— An cours des écoles à leu et de»
évolutions qui viennent d’être exécutées par
nos escadres de la Méditerranée, un accident
de chaudière s’est produit sur le croiseur
Ernest-Renan.
Une escouade se trouvait dans la chambre
des machines de ce bâtiment et manoeuvrait
une soupape de collecteur pour établir une
communication avec une chaudière quand,
tout à coup, une faite de vapeur a haut»
tension se produisit et emplit la chambre
des machines.
Tous les hommes de l’escouade s écartè-
rent rapidement, mais quatre d’entre eux
furent atteints par le jet de liquide en ébul-
lition et furent grièvement brûiée sur diver-
ses parties du corps. <
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