n 54" Année — fl* 42,041 (6 Pages) 5 CenUmes — EDITION fffi MATIN -— 5 Centimes (S Pages) Vtrtrtff 26 loin !^!4
Administratear - Délégué-Gérant
O. RANDOLET
ifiainiatration. Impressions et Annonces, TEL. 10.47
£5, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
-e plus fort Tirage des Journaux de la Régior,
RÉDACTEUR EN CHEF
Î,-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone g 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ABTBrojrcEfli
AU HAVRE...BUREAU DO JOURNAL, 11?, bout* de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
La PETIT HAVRE est désigné pour las Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, 1 m — n „„ _ „
l’Oise et la Somme ® Fr. i S Fr.
Autres Départements 6 Fr. MX 50 22 »
Union Postale 10 » 20 Fr.
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux da Poste de France
-, Nfeÿ»agg3saaifl8S: Hiwnr
Variétés Economiques et Politiques
wrfirn—a—p—au—hari—rrwirrgnwa—aw
SIR WILFRID LAURIER
Ottawa, le 8 juin i9li.
Le Canada a eu deux grands ministres,
sir John Macdonald et sir Wilfrid Laurier.
Le nom du premier est associé à la créa-
tion du premier chemin de fer transconti-
nental canadien, le Canadian Pacific Rail-
way. Quant au second, c’est lui qui, dans
les vingt dernières années, a présidé au
merveilleux développement économique du
Dominion, tout en conduisant peu à peu
le Canada à sa majorité politique et en lui
assurant désormais une place dans le con-
cert des nations.
Sir Wilfrid Laurier est donc une des
grandes figures politiques de l’Amérique
du Nord. 11 ne serait du reste déplacé sur
aucun théâtre. J’ai eu l’honneur de faire sa
connaissance, en 1898, trois ans après son
accession au gouvernement.
Je viens de le revoir, à Ottawa, trois ans
après sa chute du ministère. Il avait été
sans interruption au pouvoir de 1896 à
1911, un record de longévité ministérielle
sans doute.
Aujourd’hui chef de l’opposition libérale,
sir Wiilrid demeure quand même le pre-
mier personnage du Canada. C’est vers lui
que se tourne tout d’abord l’attention des
étrangers ; c’est à lui encore que s’adres-
sent ses compatriotes de tous partis, dès
qu’une grave question se pose. Son nom
est sur toutes les lèvres, sur tous les murs.
Un immense hôtel vient d’être construit à
Ottawa : on lui a donné le nom de Château
Laurier.
Mais cet homme d’Etat canadien, ce sujet
britannique, ce premier ministre d’une co-
lonie anglaise a un titre particulier à notre
intérêt : c’est un français de race et de
langue. Descendant d’ancêtres poitevins, il
est né dans la vieille province canadienne
française de Québec. Catholique de reli-
- gion, d’éducation exclusivement canadien-
ne, il ne savait pas l’anglais à vingt ans.
jC’êst avec des professeurs qu’il l’a appris.
Or aujourd’hui, de l’aveu de tous, il esHe
premier orateur du Canada — soit en an-
glais, soit en français. Son éloquence, sin-
gulier mélange de froideur britannique;
d’élégance française, de perfection classi-
que, constitue uu style vraiment original,
probablement unique, et dont il est à croire
que le Canada ne donnera plus d’autre
exemple.
Membre du parti libéral canadien, sir
’Wilfrid Laurier a fait ses premières armes
dans les années qui suivirent 1870. Disci-
ple de Gladstone, c’est un libéral en matiè-
re économique et aussi en matière de poli-
tique religieuse. Sans doute, nos anticléri-
caux le trouveraient singulièrement pâle.
)U n’a pas craint cependant de tenir tête aux
ambitieuses prétentions des grands prélats
canadiens. C’est malgré eux qu’il a obtenu
en 1/896 la victoire et le pouvoir, L’épisco-
pal ne le lui a jamais pardonné.Premier mi-
nistre tout puissant, il n’a jamais été au
fond que toléré par les prêtres. En 1911,
c’est partiellement sous leurs coups qu’il
est tombé.
Premier ministre français d’une colonie .
anglaise, sir Wilfrid Laurier n’a pu se
maintenir quinze ans au pouvoir que par
un véritable prodige d’habileté, Ajouterai-
je que la diplomatie n’a pas été la seule
raison de sa durée. La source véritable de
«a force a été une vision claire de ce qu’il
veulait et une profonde honnêteté jointe à
un charme irrésistible.
Représentant de la race française, sir
Wilfrid Laurier devait inévitablement être
en butte à la suspicion, à la jalousie de
l’opinion canadienne anglaise. La province
anglaise d’Ontario ne l’a jamais complète-/
ment adopté : c’est avec une joie violente,
avec une sorte de soulagement qu’elle a
salué sa chute.
D’autre part, premier ministre du Canada
tout entier, obligé de tenir la balance égale
en toutes les races et toutes les religions,
sir Wilfrid Laurier ne pouvait manquer de
mécontenter les Canadiens français intran-
sigeants. Dès 1900, alors que la Province
française de Québec était encore toute à la
joie d’avoir, pour la première fois, un Fran-
çais comme premier ministre du Canada, il
se trouvait déjà des « nationalistes » pour
lui reprocher de faire aux intérêts britan-
niques des concessions excessives.
La grande sagesse de Laurier a été de ne
jamais se laisser trop entraîner d’un côté
ou de l’autre. « Je suis avant tout Cana-
dien », répondait-il invariablement à ceux
qui lui demandaient d’être d’abord Anglais
ou d’abord Français. C’est grâce à lui que
l’unité canadienne, eette plante délicate et
qui peut-être ne durera pas toujours, a
prospéré jusqu’ici avec une magnifique vi-
gueur.
Un jour est arrivé cependant où des ran-
cunes contradictoires, mais accumulées et
coalisées, ont eu raison de lui. C’est sous
les coups combinés pt convergents des jin-
goes de l’Ontario et des nationalistes de
Québec qu’il est tombé en 1911.
Bénéficiant des loisirs que l’opposition
lui ménage, j’ai pu voir, de plus près que
je ne l’avais fait jusqu’ici, ce remarquable
homme d’Ëtat. Mentionnerai-je sa magnifi-
que stature physique, son allure originale
où il y a de l’anglais, , du français de la
vieille France et aussi je ne sais quoi du
chef indien de grande race ? Mentionnerai-
je aussi cette physionomie à la fois avenan-
te, réservée, d’une extraordinaire finesse ?
Mentionnerai-je encore, dans ses manières,
cette union de la correction anglaise avec
notre ancienne urbanité française? Tout
cela sans doute aide à connaître sir Wilfrid .
Laurier. Mais ce qu’il faut retenir de cette
belle figure politique, c’est l’équilibre par-
fak de tous ses jugements, l’impression
d’harmonie qui se dégage de toutes ses con-
ceptions. Le Canada n’a pas eu de meilleur
pilote que celui-là. Souhaitons qu’il soit
bientôt rappelé à la passerelle du comman-
dement.
ANDRÉ SIEGFRIED.
mm mis—sa— 1
Le Palais-Bourlion trop étroit
La Chambre irait siéger à Versailles
Le bureau de la Chambre a examiné hier
dans quelles conditions il serait possible de
remédier au défaut d’espace que présente ,
le Palais-Bourbon, tant en ce qui concerne
la salle des séances que les locaux annexes
de la Chambre.
La construction d’une nouvelle salle des
stances s’imposerait. Mais eu raison de la
situation financière, il est peu probable que
le Parlement soit disposé à voter les crédits
nécessaires.
Le bureau de la Chambre a examiné alors s’il ,
ne serait pa* possible de demander que la Cham-
bre aille siéger à Versailles jusqu’à ce que le
Palais-Bourbon puisse être mis en mesure de ré-
pondre à tous les sei vices nécessaires.
Le bureau n’a pas encore pris à ce sujet
de décision définitive.
APRÈS LA GREVE
Mais d’abord y a-t-il eu grève ?
Pour le pro/ane, vain lecteur de
lettres ou de journaux, peut-être, mais
non pas pour l’initié syndiqué ; invi-
tés à sortir des salles du tri, les pos-
tiers se sont en effet refusés à le
faire pour ne pas être en état de
grève ; se croiser les bras à l’intérieur
de l’Hôtel des Postes et empêcher le
service, c'est simplement une habileté
de métier ; la grève ne commence que
lorsqu’on reste chez soif
Nous doutons fort que cette habileté
ait été goûtée des milliers de commer-
çants dont le courrier a subi vingt-
quatre heures ou quarante-huit heures
de retard et dont les affaires ont eu à
souffrir, sans parler de la multitude
trop négligée de ceux qui écrivent pour
le plaisir d’écrire. Encore doivent-ils
tous se féliciter,apres bien des angois-
ses, que cela se soit arrangé assez vite.
Le pauvre M. Thomson a dû être bien
tiraillé entre l’indiscipline des postiers
d’une part et les exigences contradic-
toires du public d’autre part. Les fac-
teurs sont inexcusables d’avoir tout-&-
coup interrompu le service, sans même
crier gare, et le gouvernement ne
peut tolérer de pareils procédés d’in-
timidation. Oui, mais, derrière cette
attitude condamnable il y avait des
revendications raisonnables sanction-
nées par des promesses gouvernemen-
tales. .,
D’autre part, le public, par la bouche
des grands pontifes du commerce et
de l'industrie, déclarait impérieuse-
ment au ministre « qu’il était inad-
missible que quelques centaines de
fonctionnaires tiennent ainsi Paris
sous leur domination. » (Le Figaro),
mais ils ajoutaient non moins impé-
rieusement : « peu nous importe qu’ils
aient tort ou raison ; cela, ne nous re-
garde pas ; nous ne savons qu’une
chose c’est que notre courrier ne nous
parvient plus ; que comptez-vous
faire ? » (idem).
Le bon M. Thomson s’est dit que le
plus pressé était donc de faire distri-
buer le courrier, que, pour cela, ü nèr
fallait pas « envenimer la situation xt
mais essayer de parlementer, de dissi-
per les malentendus pour faire cesser
au plus tôt la grève,pardon la suspen-
sion de travail. H y a.réussi, seulementH
maintenant on lui reproche de ne pasf
avoir réprimé l’indiscipline et dot
s’être incliné devant les menaces révo-
lutionnaires.
Pour nous, nous n’avons pas le cou-
rage de jeter la pierre au ministre,
qui, dans des circonstances difficiles,
s’est conduit en brave homme. Mais
nous voudrions penser qu'à l'avenir
des précautions seront prises pour évi-
ter de pareilles scènes de désordre qui
nous mèneraient bientôt à un état com-
plet d’anarchie. Toutefois, pour qu’un
gouvernement puisse non seulement
exiger la discipline mais avoir l’auto-
rité nécessaire pour l’imposer, il fau-
drait évidemment qu'il ait lui-même
de la fermeté dans ses décisions'et de
la suite dans ses desseins.
Il semble bien, de l'aveu unanime,
que la demande des sous-agents qui
est à l’origine de tout ce conflit était
légitime ; ils désiraient, on le sait,
que leur indemnité de séjour fût por-
tée de 3oo à t+00francs. Cette aug-
mentation fut votée par la Chambre
le i‘r avril de celte année, avec l’appui
du gouvernement, mais le Sénat l’a
rejetée lundi dernier, sans que son
attention ait été attirée, il est vrài, sur
l’urgence de cette mesure, le gouverne-
ment étant occupé ailleurs ; de sorte
que les facteurs ont pu croire que
ce n’était qu’une farce dt Ier avril.
« Anarchie partout » s’écrie le
Temps, qui se demande comment
l’administration a pu ignorer l’impor-
tance que les sous-agents attachaient
à cette revendication et qui déclare
avec raison que si les gouvernements
fiaient préoccupés d’autre chose que
de politique pure et que s’il y avait
des méthodes de travail parlementaire
01 fi ne verrait pas d’aussi graves événe-
ments ayant pour origine un simple
malentendu.
Notre grave confrère ajoute mélan-
coliquement, avec tout son sérieux,
« l’opinion est indulgente aux grands
facteurs de désordre... » Soyons
donc, pour cette fois, indulgents aussi
pour les petits facteurs l
CASPAR-JORDAN.
T--niiiTmr-iïïntTiiiii—nirmn-niiTnim 111111 » 1 « III'ÜM—I
Le Rajah de Pudukota
et son cheval Lilium
Ceci n’est pas un conte des mille et une
nuits ; c’est uné histoire bien parisienne.
Le rajab de Pudukota, riche propriétaire
de la province de Madras, en est le héros.
Il était venu à Parte pour la grande saison
hippique et voulut s’intéresser an peu à une
des grandes épreuves qui allaient se courir.
Mais on rajah ues’intéresse pas à une grande
épreuve comme vous et moi, en mettant
cwit sous sur le favori au Pari mutuel... If
l’achète, le favori, et il gagne la grande
épreuve.
Le rajah de Pudukota pensa donc à ache-
ter Sardanapàle, le favori du Derby ; mais oa
lui dit que le propriétaire de Sardanapale,
M. de Rothschild, était assez à son aise et ne/'
se laisserait pis sédnire par l’appât de quel-
ques billets de mille. De même, M. James
Henaessy, propriétaire de Lord Loris, aimait
mieux garder son crack et gagaer le Grand
Steeple, qui se courait hier, pour son propre»
compte.
Le nabab de Madras se rabattit donc sur
Lilium, le cheval en vne de la Grande Cour-
se de haies, et fit un pont d’or à M. Louis
Prale, propriétaire du cheval.
Le rajah fit sensation, hier, dès son arri-
vée an pesage d’Auteuil. Dans sa tenue de
spor.man impeccable, ce bel homme bronzé
avait fort grand air.
Lilium gagna. On vit son Altesse aller au
devant de son crack après ta coure et faire
an pesage une rentrée triomphale, parmi les
acclamations.
Il parut seulement un pen surpris que le
bruit ne fût pas plus considérable.
a Dans mon pays, confia-t-il à notre con-
frère Gaston Saint-Valéry, de l'Echo des Cour-
ses, quand je suis victorieux, j’ai droit à vingt
et un coups de canon... Or, je n’entends
rien... M aurait-on oublié ? »
La victoire de Lilinm a rapporté 87,000
francs à son propriétaire, pins 120,000 francs
de pari3.
Interviewé après cette victoire le rajah de
Pudukota a déclaré à un de nos confrères:
« Oa me disait que j’avais payé le cheval
trop cher. Il a gagné, il gagnera encore. J’en
suis très fi.er.Je suis le premier rajah qai ait
gagné la Grande Course de haies.
» Mon rêve de sportsman est réalisé. Car
je suis, avant tout, nn sportsman. Je suis
Champion de tennis, j’âi tné quatre élé-
phants, deux tigres, trois léopards et un
rhinocéros...»
Parlant de sa vie à Paris, le rajah a ajouté :
— « Je me couche à dix heures, je suis
très sage. Et, cependant, je ne suis pas ma-
rié ; j’ai 37 aus, quelque fortune, et des bi-
joux plein mes tiroirs. »
Et puis :
— « J'ai 420,000 sujets, Un vieux château
et plusieurs éléphants de gala, me confié le
prince. Je suis souvent dehors, en France
principalement, où je viens pour ma santé.
ii'MrjwwrrinurM—fj—■««gaantj—wrnmun'MÉaMMaimiBi
Espions Démasqués
Les polices mobile et spéciale ont procédé,
en gare de Nancy, à l’arrestation de plu-
sieurs individus, sujets allemands et suisses,
dent un a été trouvé porteur de balles de
fasil Lebel, nouveau modèle, sur la prove-
nance desquelles il n’a pu foarnir d’explica-
tions plausibles. Trois de ces individus ont
été maintenus en état d’arrestation et mis à
la disposition du parquet. Les autorités judi-
ciaires et policières gardent le pins grand
mystère au sujet des arrestations en ques-
tion.
Ii s’agirait, croit-on, d’individus affiliés à
une bande ayant ponr objet de favoriser la
désertion des militaires en garnison dans la
région et qai aurait également, dit-on, des
ramifications avec une bande d’espions char- 1
gés de se procurer des modèles des nouvel-
les munitions qui viennent d’être distribuées
dans les corps de troupe de la région de
l’Est.
Les trois individus arrêtés se nomment :
François Harder, horloger, à Nancy ; Pierre
Acht, opérateur photographe, tous les deux
sujets allemand?, et Pie Allemann, sujet
suisse, ouvrier coiûeur.
*
É É
On donne maintenant les détails suivants
au sujet des arrestations qui ont été opérées
à Berlin :
Une première inspection des ingénienrs
ayant révélé la disparition de plans, on orga-
nisa une surveillance qai donna de fories
raisons de soupçonner l’adjudant Pohl. On
procéda à son arrestation et il fit des avenx
complets. On trouva sur lui l’adressa du
docteur Blumenthal, de Dresde, que Pohl
déclara être son complice.
La police a établi qne le soi-disant Blu-
menthal était nn nommé Kart Kaul, origi-
naire de Berlin, auquel des autorités de
Saint-Pétersbourg auraient établi an faux
passeport, qui lui avait permis de résider
a Dresde sous le nom du docteur Blumen-
thal.
L’arrestation de Pohl avait été tenue rigou-
reusement secrète ; aussi a-t-on pu arrê’er
également Kaui quelques jours après. Il a
fait, lui aussi, des aveux.
Les Secteurs de la Chambre
Nous avons dit comment la répartition des
places des députés, dans la salle des séances,
avait été arrêtée, mardi, par les présidents
des groupes et comment les non-inscrits,
anssi bien ceux de gauche que les « sau-
vages », avaient été placés à l’extrême-
droite.
Or le groupe des non-inscrits de gauche,
mécontent de cet échec et désireux d8 siéger
sur les bancs les plus élevés derrière la gau-
che radicale, ne s’est pas tenu pour battu.
Us vont obtenir satisfaction et voici com-
ment : ils n'avaient été, on se rappelle, re-
poussés si loin par les autres partis que
pour la raison qu’un groupe des députés non
inscrits aux groupes ne constituait pas un
gronpe politique. Aussi, mercredi, ie groupe
a-t-il décidé de changer ce titre pour ce lui
d’« Union républicaine radicale et socialis-
te », et, en raison de ce changement a-t-il
obtenu de la présidence de la Chambre d'oc-
cuper suivant son désir, les trois ban-
quettes supérieures du secteur de la gauche
radicale.
Ainsi donc MM. Barthou, Bourély, Can-
dace, Garré-Bonvaiet, Dafo3, Diague, Lucien
Dumont, Fiandin, Igaace, Klotz, Lajarrige,
Landry, Lsboucq, André Lefèvre, Lemery,
Millerand, Miliiaax, Molle, Faisant, Roux-
Costadau, André Tardieu, Magniez, Plisson-
nier, siégeront désormais « à la montagne »
de la gauche radicale.
Q uant à M. Briand, qui n’appartient à au-
cun groupe, pas même à celui des non-ins-
crits, il se trouvait, par suite de la nouvelle
classification adoptée, rejeté également à
l’extrême-droite. Sur sa demande ii sera, se-
lon toutes probabilités, placé à la gauche des
radicaux unifiés.
LE RÉGENT DE SERBIE
Photo ,t Cliché Petit Havre
La remise du pouvoir par le roi Pierre â
son fils a causé une certaine surprise. En
effet, le roi se rend aux eaux chaque année
et jamais il n’a fait appel à son successeur.
On se demande s’il n’existe pas des raisons
cachées qui expliquent cette décision.
Nul n’ignore, en effet, que le parti militai-
re serbe, très mécontent du sort qui lui est
fait dans l’Etat, a créé au gouvernement,
dans ces derniers temps, de réels embarras.
Tout d’abord, les officiers se sont plaints
très vivement de la disgrâce du colonel
Michitch, l’homme de confiance du général
Putnik, à qui le gouvernement reprochait de
n’avoir pas pris dos précautions suffisante!
contre l'agression albanaise de l’été dernier.
Plus tard, l’armée voulut voir augmenter les
crédits militaires et le Parlement s’y oppo-
sait. Enfla, un décret rendu il y a quelques
semaines subordonnait les autorités mili-
taires aux autorités civiles en Nouvelle'
Serbie.
Tous ces causes ont porté au comble le
mécontentement des officiers et un grand
nombre d’entre eux se sont groupés autour
du fils ainé du roi, le prince Georges, qui est
aujourd’hui âgé de 27 ans, et qui a dû re-
noncer à toutes ses prérogatives en 1900 à la
suite d’incidents retentissants.
On dit maintenant qne le roi a voulu affir-
mer sans.délai, l’autorité de son fils cadet,
Alexandre, âgé de moins de 26 ans, et q< i
avait été proclamé prince royal, en remp a-
cement de son ainé.
Dans ces conditions, la remise temporaire
du pouvoir par le roi Pierre à son fi!s est
considérée comme le prélude d’une abdica-
tion qui se produira prochainement.
Il ne tant pas oublier d’ailleurs que le roi
est âgé de 70 ans et que sa sauté est tiès
affaiblie par de constantes douleurs rhuma-
tismales.
Le titulaire actuel du trôné n’est pas un
inconnu ponr nos concitoyens. Il vint en
eff .-t en notre ville le 13 décembre 1913, et fut
ilors l’hôte de la maison Schneider dont il
visita en détails les importants établisse-
ments de Gontreville-I Orcher.
Le prince Alexandre est né le 4 décembre
1838. Il est le troisième enfant du roi Pierre
[®r ; l’aîné de cenx-ci est la princesse Hé ènc,
née le 23 octobre 1884 ; le second, le prince
ïeorges, né le 27 août 1887, a été dans
'obligation de renoncer à ses droits de prin-
îe héritier.
Fréquemment i! avait donné, par son ca-
ractère impétueux, quelques soucis à son
dère et au gouvernement ; à diverses repri-
ses, en 1907, en 1908, il avait eu des alterca-
;ioas fâcheuses avec des officiers. En mars
Dernière Heure i
PARIS, TROIS HEURES MATIN
' DÉPÊCHES COMMERCIALES
NAEET^XJX
I.OXIIItKS. 25 Juin. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant..; facil0 t60-/- -/- 17/6
8 mois J 160 12/6 -/- 17/8
ETAIN
Comptant ./ 1138 10/-; -/- 72 6
i mois (soutenu t ^37 5/- -716
FER
Comptant..) calme 61/1 % -/- 1 ya i
B mois... .1 61/6 1 k d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 24 juin UU.
NEW-YORK, 23 JUIN
Cotonn : juillet, baisse 6 points ; août,
laisse 4 points ; octobre, baisse 3 points ;
janvier, baisse 5 points. — Soutenu.
Caléa < baisse 5 à 9 points.
NEW-YORK, 23 JUIN |
' 11 ion t. menu:
Cuivre Standard disp. 13 80 13 50
— août... 13 25 13 50
Amalgamut. l u|i... 67 »/» 68 7 8
fc’e*’ 14 75 14 75
CHICAGO. 23 JUIN *
C. DD JOUR G. RHECKD .
Blé sur...... Juillet.... 79 1/4 79 1/8 '
— ...... Septembre 79 »/» 73 7 8
liait sur Juillet.... 68»/» 68 7/8
—, Septembre 68 1 8 67 »/»
Saindoux sur. Juillet.... 10 02 10 07 1
“ Septembre! 1017 10 ïi j
AU COMITÉ FR4NCE-ARÉRIQUE
Le président de ia République et Mme
Poincaré ont assisté hier soir à un grand di-
ner offert par le Comité France-Amérique
pour célébrer le 5« anniversaire de sa ion-
dation.
Des discours ont été prononcés par M. Ga-
briel Ilanotaux qui a insisté sur l’oeuvre ac-
complie par la France an Canal de Panama
et par le président de la République qui a
parlé du rôle de la France dans les deux
Amériques.
<& •
MUTATIONS
Le capitaine de réserve Gosselin, dn 1er ré-
giment d’artillerie à pied au Havre, passe au
3« rogimeDt à pied à Cherbourg.
Les sous-lieutenants ds réserve Cbossat et
Qhiquemelle, du 1er régiment d’artillerie à
pied au Havre, passent, ie premier au 6e ré-
giment à pied et ie second au D' régiment
d'artillerie lourde à Sis sonnes, ponr y ter-
miner leur deuxième année de service actif.
Le sous-lieutenant Le Parmentier, du 1er
régiment d’artillerie à pied au Havre, passe
au 2« régiment d’artilierie lourde à Saint-
Germain.
ÉCOLE SPÉCIALE MILITAIRE
L'Officiel publie la première liste des candi-
dats à l’Ecole spéciale militaire en 1914 ayant
subi les épreuves écrites à Paris et admis A
subir les épreuves orales.
HANSI REÇOIT UN PRIX
DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
L’Académie Française a décerné hier un
prix de mille francs an dessinateur Hansi,
pour son ouvrage l’Histoire d’Alsace.
L’Agitation des Postiers
A l’issue du mêeting qu’ils ont tenu hier
soir à la Bourse du travail, les sous-agents
des Postes ont adopté à l’unanimité l’ordre
du jour suivant :
« Les sous-agents des P. T. T., au nombre
de quatre mille, félicitent leurs camarades
de la Recette principale de l’attitude éner-
gique qu’ils ont eue en signe de protesta-
tion contre le manvais vouloir du Sénat.
» Après avoir entendn leurs camarades dn
Conseil d’administration, se déclarent soli-
daires ët unis pour tonte action que l’orga-
nisation syndicale leur recommandera ; af-
firment plus que jamais leur désir de voir
le Parlement taire droit anx améliorations
qui ont motivé leurs protestations et que le
gouvernement, par la parole du ministre
des postes et télégraphes, a reconnues légi-
times ; s’excusent auprès du public et du
commerce parisien du préjudice qu’ils ont
pu leur causer et émettent l’espoir qu’ils
1rs aideront à obtenir le salaire que, depuis
1910, la Chambre des députés avait accor-
dée ; envoient leur salut fraternel anx ca-
marades du Congrès international des
P. T. T. à Londres et se séparent aux cris
de : «Frais de séjour 1 Frais de séjour 1 Vive
le Syndicat 1 »
***
De son côté, le Conseil d’administration de
l’Association générale des agents des P . T. T
réunis a vote une motion rappelant que
l’Association générale s’était toujours pro-
noncée en faveur de l’égalité de frais de sé-
jour entre agents et sous agents.
Le Conseil exprime aux sous agents la
sympathie da l’Association et espère que le
Sénat reconnaîtra la légitimité de la modes-
te revendication de leurs camarades en
adoptant ie projet gouvernemental voté par
la Chambre.
A minait 10, le meeting a pris fin et les
postiers ont quitté la Bourse du Travail sans
incident.
MARSEILLE. — Au cours d’une réunion
aa'iis ont tenue dans la soirée, les sous-
agents des P. T. T. ont voté un ordre du
jour dans lequel ils déclarent qu’ils comp-'
lent sur ia fermeté de M. Thomson ponr en-
gager ie Sinat à ne pas persister dans sa ré-
solution ; que, dn reste, une indemnité de
résidence ponr les seuls sous-agents de Paris
ne suffirait pas à régler la question ; que la
mesure doit s’étendre à ceux de toutes les
villes où existent des irais de séjour alloués
aux ag mis.
Iis se déclarent résolus à faire aboutir ra-
pidement cette revendication et félicitent
leurs camarades sous-agents de Paris de leur
attitude énergique.
A l’issue de cette réunion, plusieurs grou-
pes de sous-agents ont parcouru ia ville en
poussant des cris divers.
BAGARRE ENTRE GRÉVISTES ET
^ GENDARMES
BREST. — Des troubles se sont produits
hier a Guilvinec.
Hier matin, à six heures, les employés en
grève de l’usine de petits pois se sont rendus,
drapeau rouge en tête, devait la Société
brestoise où le personnel continuait à tra-
vailler. Ils ont obligé les ouvrières à sortir
et ont teuté de faire nn mauvais parti à la
contre-maîtrçsse qui a du êi.re protégée par
des gendarmes à cheval.
A an certain moment, la situation est de-
venue critique. Une grêle de pierres s’est
abattue sur les gendarmes et un brigadier a
été blessé au front.
Un commissaire spécial a da se réfugier
dans un débit voisin.
Une femme a été blessée par un cheval.
Quarante gendarmes à cheval viendront
renforcer aujourd’hui ceux qui se trouvent
déjà à Guilvinec.
VIOLENT INCENDIE
TOULOUSE. — Un violent incendie a détroit
un immeuble situé rue du Pont-Neuf, à Lan-
gone, dans la Lozère.
Mme veuve Mathieu, âgée de 96 ans, a été
carbonisée. Une voisine, Mme veuve Borne,
a été grièvemeat brûlée à la tête.
VOLS A LA POSTE DE REIMS
REIMS. — Des vois duraient depuis deux
ans environ au bureau de postes ae Reims.
Les soupçons s’étant portés sur le facteur
Mollinger, on apprit que celui-ci, qui avait
un domicile rue des Filles-Dieu, possédait,
rue des Trois-Baisinets, une chambre garnie,
qn’il avait louée sous le nom d’Eugène Du-
rand.
Dans cette chambre, véritable magasin où
le facteur entassait les objets qu’il dérobait,
on trouva dix sacs postaux remplis de let-
tres et de paqnets d'échantillons.
Certains plis étaient vienx de plus de deux
ans.
On dut prendre une voiture pour enlever
tous les obj ts découverts dans la chambre.
Des lettres chargées avec d'importantes
valeurs out été retrouvées.
On pense avoir affaire à un maniaque dn
vol car parmi les plis détournés on a trouvé
les objets les plus divers : pipes, bijoux,
bandages orthopédiques, etc., etc.
Moliinger a été écroué à la prison.
UN BLESSÉ SUCCOMBE
EPERNAY. — M. Georges Gérard, âgé de
18 ans, employé de commerce, qui fat blessé
lors de l’explosion da ballon qui éclata ré-
cemment à la fête de Sézanne, vient de
mourir.
LA CRISE MUNICIPALE A LILLE
LILLE.— Le Conseil municipal a réélu
maire M. Delesalie, démissionnaire à la suite
des incidents électoraux du 10 mai dernier.
M. Delesalie a accepté de reprendre ses
fonctions.
ACTES DE BRIGANDAGE EN CHINE
PÉKIN. — Les soldajs ont fait cause com-
mune arec les brigands pour piller Kaljan et
brûler une partie de cette ville.
Le pillage qni a commencé mercredi soir,
n’a pris fin qu’hier,à quatre heures du matin.
Les fils télégraphiques ont été coupés.
Les sujets étrangers et leurs biens parais-
sent avoir été épargnés.
UN LEGS D’UN MILLION
MARSEILLE. — Le préfet des Bouches-du-
Rhône vient d’être avisé qu’au languedocien,
M. Baille, de Saint-Martin-de-Cran, récem-
ment décédé à F orence, a légué par testa-
ment une somme de un million de francs au
Musée du Louvre.
Voici le texte de cette partie du testament 2
« Je donne au Musée du Louvre un mil-
lion de francs. Le capital sera inaliénable et
le revenu servira à enrichir ie musée par
l’achat de tableaux de grands maîtres ou de
mérite supérieur.
» Lorsque, par l’insuffisance des fonds ou
quelque autre motif, l’Administration du
musée ne pourra pas employer le revenu,
celui-ci sera capitalisé sous forme de réserve
jusqu’à ce que l’occasion se présente d'em-
ployer les sommes accumulées à combler
quelque lacune dans les collections. »
Le généreux donateur lègue en outre sa
maison de Marseiltan et plusieurs autres
propriétés. Sa maison de Saint Martin-de-
Crau permettra de construire un asile de
vieillards.
FIN DE GRÈVE
LIMOGES. — On signale que la grève de*
tramways départementaux est terminée.
UN FOU MEURTRIER
TOULON. — M. François Porre, docteur en
médecine, à Saint-Maxime, canton de Gri-
maud, avait été appelé à la propriété des
Fagots pour soigner la fermier qui donnait
des signes de démence.
A l’arrivée de docteur, le malade se jeta
sur lui, le renversa et le tua à coups de poi-
gnard. Le fou avait en effet dissimulé son
arme dans son pantalon.
Son crime commis, le fou s’enfuit, semant
la terreur sur son passage.
Il mordit cruellement deux hommes qui
s’étaient mis à sa poursuite, ainsi qu’nn en-
fant qn’il recontra snr sa route.
Les gendarmes et les habitants n’ayant pn
s’emparer du forcené durent se résigner i
l’abattre à coups de revolver.
Administratear - Délégué-Gérant
O. RANDOLET
ifiainiatration. Impressions et Annonces, TEL. 10.47
£5, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
-e plus fort Tirage des Journaux de la Régior,
RÉDACTEUR EN CHEF
Î,-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone g 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ABTBrojrcEfli
AU HAVRE...BUREAU DO JOURNAL, 11?, bout* de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS........ < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
La PETIT HAVRE est désigné pour las Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS UN AN
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, 1 m — n „„ _ „
l’Oise et la Somme ® Fr. i S Fr.
Autres Départements 6 Fr. MX 50 22 »
Union Postale 10 » 20 Fr.
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux da Poste de France
-, Nfeÿ»agg3saaifl8S: Hiwnr
Variétés Economiques et Politiques
wrfirn—a—p—au—hari—rrwirrgnwa—aw
SIR WILFRID LAURIER
Ottawa, le 8 juin i9li.
Le Canada a eu deux grands ministres,
sir John Macdonald et sir Wilfrid Laurier.
Le nom du premier est associé à la créa-
tion du premier chemin de fer transconti-
nental canadien, le Canadian Pacific Rail-
way. Quant au second, c’est lui qui, dans
les vingt dernières années, a présidé au
merveilleux développement économique du
Dominion, tout en conduisant peu à peu
le Canada à sa majorité politique et en lui
assurant désormais une place dans le con-
cert des nations.
Sir Wilfrid Laurier est donc une des
grandes figures politiques de l’Amérique
du Nord. 11 ne serait du reste déplacé sur
aucun théâtre. J’ai eu l’honneur de faire sa
connaissance, en 1898, trois ans après son
accession au gouvernement.
Je viens de le revoir, à Ottawa, trois ans
après sa chute du ministère. Il avait été
sans interruption au pouvoir de 1896 à
1911, un record de longévité ministérielle
sans doute.
Aujourd’hui chef de l’opposition libérale,
sir Wiilrid demeure quand même le pre-
mier personnage du Canada. C’est vers lui
que se tourne tout d’abord l’attention des
étrangers ; c’est à lui encore que s’adres-
sent ses compatriotes de tous partis, dès
qu’une grave question se pose. Son nom
est sur toutes les lèvres, sur tous les murs.
Un immense hôtel vient d’être construit à
Ottawa : on lui a donné le nom de Château
Laurier.
Mais cet homme d’Etat canadien, ce sujet
britannique, ce premier ministre d’une co-
lonie anglaise a un titre particulier à notre
intérêt : c’est un français de race et de
langue. Descendant d’ancêtres poitevins, il
est né dans la vieille province canadienne
française de Québec. Catholique de reli-
- gion, d’éducation exclusivement canadien-
ne, il ne savait pas l’anglais à vingt ans.
jC’êst avec des professeurs qu’il l’a appris.
Or aujourd’hui, de l’aveu de tous, il esHe
premier orateur du Canada — soit en an-
glais, soit en français. Son éloquence, sin-
gulier mélange de froideur britannique;
d’élégance française, de perfection classi-
que, constitue uu style vraiment original,
probablement unique, et dont il est à croire
que le Canada ne donnera plus d’autre
exemple.
Membre du parti libéral canadien, sir
’Wilfrid Laurier a fait ses premières armes
dans les années qui suivirent 1870. Disci-
ple de Gladstone, c’est un libéral en matiè-
re économique et aussi en matière de poli-
tique religieuse. Sans doute, nos anticléri-
caux le trouveraient singulièrement pâle.
)U n’a pas craint cependant de tenir tête aux
ambitieuses prétentions des grands prélats
canadiens. C’est malgré eux qu’il a obtenu
en 1/896 la victoire et le pouvoir, L’épisco-
pal ne le lui a jamais pardonné.Premier mi-
nistre tout puissant, il n’a jamais été au
fond que toléré par les prêtres. En 1911,
c’est partiellement sous leurs coups qu’il
est tombé.
Premier ministre français d’une colonie .
anglaise, sir Wilfrid Laurier n’a pu se
maintenir quinze ans au pouvoir que par
un véritable prodige d’habileté, Ajouterai-
je que la diplomatie n’a pas été la seule
raison de sa durée. La source véritable de
«a force a été une vision claire de ce qu’il
veulait et une profonde honnêteté jointe à
un charme irrésistible.
Représentant de la race française, sir
Wilfrid Laurier devait inévitablement être
en butte à la suspicion, à la jalousie de
l’opinion canadienne anglaise. La province
anglaise d’Ontario ne l’a jamais complète-/
ment adopté : c’est avec une joie violente,
avec une sorte de soulagement qu’elle a
salué sa chute.
D’autre part, premier ministre du Canada
tout entier, obligé de tenir la balance égale
en toutes les races et toutes les religions,
sir Wilfrid Laurier ne pouvait manquer de
mécontenter les Canadiens français intran-
sigeants. Dès 1900, alors que la Province
française de Québec était encore toute à la
joie d’avoir, pour la première fois, un Fran-
çais comme premier ministre du Canada, il
se trouvait déjà des « nationalistes » pour
lui reprocher de faire aux intérêts britan-
niques des concessions excessives.
La grande sagesse de Laurier a été de ne
jamais se laisser trop entraîner d’un côté
ou de l’autre. « Je suis avant tout Cana-
dien », répondait-il invariablement à ceux
qui lui demandaient d’être d’abord Anglais
ou d’abord Français. C’est grâce à lui que
l’unité canadienne, eette plante délicate et
qui peut-être ne durera pas toujours, a
prospéré jusqu’ici avec une magnifique vi-
gueur.
Un jour est arrivé cependant où des ran-
cunes contradictoires, mais accumulées et
coalisées, ont eu raison de lui. C’est sous
les coups combinés pt convergents des jin-
goes de l’Ontario et des nationalistes de
Québec qu’il est tombé en 1911.
Bénéficiant des loisirs que l’opposition
lui ménage, j’ai pu voir, de plus près que
je ne l’avais fait jusqu’ici, ce remarquable
homme d’Ëtat. Mentionnerai-je sa magnifi-
que stature physique, son allure originale
où il y a de l’anglais, , du français de la
vieille France et aussi je ne sais quoi du
chef indien de grande race ? Mentionnerai-
je aussi cette physionomie à la fois avenan-
te, réservée, d’une extraordinaire finesse ?
Mentionnerai-je encore, dans ses manières,
cette union de la correction anglaise avec
notre ancienne urbanité française? Tout
cela sans doute aide à connaître sir Wilfrid .
Laurier. Mais ce qu’il faut retenir de cette
belle figure politique, c’est l’équilibre par-
fak de tous ses jugements, l’impression
d’harmonie qui se dégage de toutes ses con-
ceptions. Le Canada n’a pas eu de meilleur
pilote que celui-là. Souhaitons qu’il soit
bientôt rappelé à la passerelle du comman-
dement.
ANDRÉ SIEGFRIED.
mm mis—sa— 1
Le Palais-Bourlion trop étroit
La Chambre irait siéger à Versailles
Le bureau de la Chambre a examiné hier
dans quelles conditions il serait possible de
remédier au défaut d’espace que présente ,
le Palais-Bourbon, tant en ce qui concerne
la salle des séances que les locaux annexes
de la Chambre.
La construction d’une nouvelle salle des
stances s’imposerait. Mais eu raison de la
situation financière, il est peu probable que
le Parlement soit disposé à voter les crédits
nécessaires.
Le bureau de la Chambre a examiné alors s’il ,
ne serait pa* possible de demander que la Cham-
bre aille siéger à Versailles jusqu’à ce que le
Palais-Bourbon puisse être mis en mesure de ré-
pondre à tous les sei vices nécessaires.
Le bureau n’a pas encore pris à ce sujet
de décision définitive.
APRÈS LA GREVE
Mais d’abord y a-t-il eu grève ?
Pour le pro/ane, vain lecteur de
lettres ou de journaux, peut-être, mais
non pas pour l’initié syndiqué ; invi-
tés à sortir des salles du tri, les pos-
tiers se sont en effet refusés à le
faire pour ne pas être en état de
grève ; se croiser les bras à l’intérieur
de l’Hôtel des Postes et empêcher le
service, c'est simplement une habileté
de métier ; la grève ne commence que
lorsqu’on reste chez soif
Nous doutons fort que cette habileté
ait été goûtée des milliers de commer-
çants dont le courrier a subi vingt-
quatre heures ou quarante-huit heures
de retard et dont les affaires ont eu à
souffrir, sans parler de la multitude
trop négligée de ceux qui écrivent pour
le plaisir d’écrire. Encore doivent-ils
tous se féliciter,apres bien des angois-
ses, que cela se soit arrangé assez vite.
Le pauvre M. Thomson a dû être bien
tiraillé entre l’indiscipline des postiers
d’une part et les exigences contradic-
toires du public d’autre part. Les fac-
teurs sont inexcusables d’avoir tout-&-
coup interrompu le service, sans même
crier gare, et le gouvernement ne
peut tolérer de pareils procédés d’in-
timidation. Oui, mais, derrière cette
attitude condamnable il y avait des
revendications raisonnables sanction-
nées par des promesses gouvernemen-
tales. .,
D’autre part, le public, par la bouche
des grands pontifes du commerce et
de l'industrie, déclarait impérieuse-
ment au ministre « qu’il était inad-
missible que quelques centaines de
fonctionnaires tiennent ainsi Paris
sous leur domination. » (Le Figaro),
mais ils ajoutaient non moins impé-
rieusement : « peu nous importe qu’ils
aient tort ou raison ; cela, ne nous re-
garde pas ; nous ne savons qu’une
chose c’est que notre courrier ne nous
parvient plus ; que comptez-vous
faire ? » (idem).
Le bon M. Thomson s’est dit que le
plus pressé était donc de faire distri-
buer le courrier, que, pour cela, ü nèr
fallait pas « envenimer la situation xt
mais essayer de parlementer, de dissi-
per les malentendus pour faire cesser
au plus tôt la grève,pardon la suspen-
sion de travail. H y a.réussi, seulementH
maintenant on lui reproche de ne pasf
avoir réprimé l’indiscipline et dot
s’être incliné devant les menaces révo-
lutionnaires.
Pour nous, nous n’avons pas le cou-
rage de jeter la pierre au ministre,
qui, dans des circonstances difficiles,
s’est conduit en brave homme. Mais
nous voudrions penser qu'à l'avenir
des précautions seront prises pour évi-
ter de pareilles scènes de désordre qui
nous mèneraient bientôt à un état com-
plet d’anarchie. Toutefois, pour qu’un
gouvernement puisse non seulement
exiger la discipline mais avoir l’auto-
rité nécessaire pour l’imposer, il fau-
drait évidemment qu'il ait lui-même
de la fermeté dans ses décisions'et de
la suite dans ses desseins.
Il semble bien, de l'aveu unanime,
que la demande des sous-agents qui
est à l’origine de tout ce conflit était
légitime ; ils désiraient, on le sait,
que leur indemnité de séjour fût por-
tée de 3oo à t+00francs. Cette aug-
mentation fut votée par la Chambre
le i‘r avril de celte année, avec l’appui
du gouvernement, mais le Sénat l’a
rejetée lundi dernier, sans que son
attention ait été attirée, il est vrài, sur
l’urgence de cette mesure, le gouverne-
ment étant occupé ailleurs ; de sorte
que les facteurs ont pu croire que
ce n’était qu’une farce dt Ier avril.
« Anarchie partout » s’écrie le
Temps, qui se demande comment
l’administration a pu ignorer l’impor-
tance que les sous-agents attachaient
à cette revendication et qui déclare
avec raison que si les gouvernements
fiaient préoccupés d’autre chose que
de politique pure et que s’il y avait
des méthodes de travail parlementaire
01 fi ne verrait pas d’aussi graves événe-
ments ayant pour origine un simple
malentendu.
Notre grave confrère ajoute mélan-
coliquement, avec tout son sérieux,
« l’opinion est indulgente aux grands
facteurs de désordre... » Soyons
donc, pour cette fois, indulgents aussi
pour les petits facteurs l
CASPAR-JORDAN.
T--niiiTmr-iïïntTiiiii—nirmn-niiTnim 111111 » 1 « III'ÜM—I
Le Rajah de Pudukota
et son cheval Lilium
Ceci n’est pas un conte des mille et une
nuits ; c’est uné histoire bien parisienne.
Le rajab de Pudukota, riche propriétaire
de la province de Madras, en est le héros.
Il était venu à Parte pour la grande saison
hippique et voulut s’intéresser an peu à une
des grandes épreuves qui allaient se courir.
Mais on rajah ues’intéresse pas à une grande
épreuve comme vous et moi, en mettant
cwit sous sur le favori au Pari mutuel... If
l’achète, le favori, et il gagne la grande
épreuve.
Le rajah de Pudukota pensa donc à ache-
ter Sardanapàle, le favori du Derby ; mais oa
lui dit que le propriétaire de Sardanapale,
M. de Rothschild, était assez à son aise et ne/'
se laisserait pis sédnire par l’appât de quel-
ques billets de mille. De même, M. James
Henaessy, propriétaire de Lord Loris, aimait
mieux garder son crack et gagaer le Grand
Steeple, qui se courait hier, pour son propre»
compte.
Le nabab de Madras se rabattit donc sur
Lilium, le cheval en vne de la Grande Cour-
se de haies, et fit un pont d’or à M. Louis
Prale, propriétaire du cheval.
Le rajah fit sensation, hier, dès son arri-
vée an pesage d’Auteuil. Dans sa tenue de
spor.man impeccable, ce bel homme bronzé
avait fort grand air.
Lilium gagna. On vit son Altesse aller au
devant de son crack après ta coure et faire
an pesage une rentrée triomphale, parmi les
acclamations.
Il parut seulement un pen surpris que le
bruit ne fût pas plus considérable.
a Dans mon pays, confia-t-il à notre con-
frère Gaston Saint-Valéry, de l'Echo des Cour-
ses, quand je suis victorieux, j’ai droit à vingt
et un coups de canon... Or, je n’entends
rien... M aurait-on oublié ? »
La victoire de Lilinm a rapporté 87,000
francs à son propriétaire, pins 120,000 francs
de pari3.
Interviewé après cette victoire le rajah de
Pudukota a déclaré à un de nos confrères:
« Oa me disait que j’avais payé le cheval
trop cher. Il a gagné, il gagnera encore. J’en
suis très fi.er.Je suis le premier rajah qai ait
gagné la Grande Course de haies.
» Mon rêve de sportsman est réalisé. Car
je suis, avant tout, nn sportsman. Je suis
Champion de tennis, j’âi tné quatre élé-
phants, deux tigres, trois léopards et un
rhinocéros...»
Parlant de sa vie à Paris, le rajah a ajouté :
— « Je me couche à dix heures, je suis
très sage. Et, cependant, je ne suis pas ma-
rié ; j’ai 37 aus, quelque fortune, et des bi-
joux plein mes tiroirs. »
Et puis :
— « J'ai 420,000 sujets, Un vieux château
et plusieurs éléphants de gala, me confié le
prince. Je suis souvent dehors, en France
principalement, où je viens pour ma santé.
ii'MrjwwrrinurM—fj—■««gaantj—wrnmun'MÉaMMaimiBi
Espions Démasqués
Les polices mobile et spéciale ont procédé,
en gare de Nancy, à l’arrestation de plu-
sieurs individus, sujets allemands et suisses,
dent un a été trouvé porteur de balles de
fasil Lebel, nouveau modèle, sur la prove-
nance desquelles il n’a pu foarnir d’explica-
tions plausibles. Trois de ces individus ont
été maintenus en état d’arrestation et mis à
la disposition du parquet. Les autorités judi-
ciaires et policières gardent le pins grand
mystère au sujet des arrestations en ques-
tion.
Ii s’agirait, croit-on, d’individus affiliés à
une bande ayant ponr objet de favoriser la
désertion des militaires en garnison dans la
région et qai aurait également, dit-on, des
ramifications avec une bande d’espions char- 1
gés de se procurer des modèles des nouvel-
les munitions qui viennent d’être distribuées
dans les corps de troupe de la région de
l’Est.
Les trois individus arrêtés se nomment :
François Harder, horloger, à Nancy ; Pierre
Acht, opérateur photographe, tous les deux
sujets allemand?, et Pie Allemann, sujet
suisse, ouvrier coiûeur.
*
É É
On donne maintenant les détails suivants
au sujet des arrestations qui ont été opérées
à Berlin :
Une première inspection des ingénienrs
ayant révélé la disparition de plans, on orga-
nisa une surveillance qai donna de fories
raisons de soupçonner l’adjudant Pohl. On
procéda à son arrestation et il fit des avenx
complets. On trouva sur lui l’adressa du
docteur Blumenthal, de Dresde, que Pohl
déclara être son complice.
La police a établi qne le soi-disant Blu-
menthal était nn nommé Kart Kaul, origi-
naire de Berlin, auquel des autorités de
Saint-Pétersbourg auraient établi an faux
passeport, qui lui avait permis de résider
a Dresde sous le nom du docteur Blumen-
thal.
L’arrestation de Pohl avait été tenue rigou-
reusement secrète ; aussi a-t-on pu arrê’er
également Kaui quelques jours après. Il a
fait, lui aussi, des aveux.
Les Secteurs de la Chambre
Nous avons dit comment la répartition des
places des députés, dans la salle des séances,
avait été arrêtée, mardi, par les présidents
des groupes et comment les non-inscrits,
anssi bien ceux de gauche que les « sau-
vages », avaient été placés à l’extrême-
droite.
Or le groupe des non-inscrits de gauche,
mécontent de cet échec et désireux d8 siéger
sur les bancs les plus élevés derrière la gau-
che radicale, ne s’est pas tenu pour battu.
Us vont obtenir satisfaction et voici com-
ment : ils n'avaient été, on se rappelle, re-
poussés si loin par les autres partis que
pour la raison qu’un groupe des députés non
inscrits aux groupes ne constituait pas un
gronpe politique. Aussi, mercredi, ie groupe
a-t-il décidé de changer ce titre pour ce lui
d’« Union républicaine radicale et socialis-
te », et, en raison de ce changement a-t-il
obtenu de la présidence de la Chambre d'oc-
cuper suivant son désir, les trois ban-
quettes supérieures du secteur de la gauche
radicale.
Ainsi donc MM. Barthou, Bourély, Can-
dace, Garré-Bonvaiet, Dafo3, Diague, Lucien
Dumont, Fiandin, Igaace, Klotz, Lajarrige,
Landry, Lsboucq, André Lefèvre, Lemery,
Millerand, Miliiaax, Molle, Faisant, Roux-
Costadau, André Tardieu, Magniez, Plisson-
nier, siégeront désormais « à la montagne »
de la gauche radicale.
Q uant à M. Briand, qui n’appartient à au-
cun groupe, pas même à celui des non-ins-
crits, il se trouvait, par suite de la nouvelle
classification adoptée, rejeté également à
l’extrême-droite. Sur sa demande ii sera, se-
lon toutes probabilités, placé à la gauche des
radicaux unifiés.
LE RÉGENT DE SERBIE
Photo ,t Cliché Petit Havre
La remise du pouvoir par le roi Pierre â
son fils a causé une certaine surprise. En
effet, le roi se rend aux eaux chaque année
et jamais il n’a fait appel à son successeur.
On se demande s’il n’existe pas des raisons
cachées qui expliquent cette décision.
Nul n’ignore, en effet, que le parti militai-
re serbe, très mécontent du sort qui lui est
fait dans l’Etat, a créé au gouvernement,
dans ces derniers temps, de réels embarras.
Tout d’abord, les officiers se sont plaints
très vivement de la disgrâce du colonel
Michitch, l’homme de confiance du général
Putnik, à qui le gouvernement reprochait de
n’avoir pas pris dos précautions suffisante!
contre l'agression albanaise de l’été dernier.
Plus tard, l’armée voulut voir augmenter les
crédits militaires et le Parlement s’y oppo-
sait. Enfla, un décret rendu il y a quelques
semaines subordonnait les autorités mili-
taires aux autorités civiles en Nouvelle'
Serbie.
Tous ces causes ont porté au comble le
mécontentement des officiers et un grand
nombre d’entre eux se sont groupés autour
du fils ainé du roi, le prince Georges, qui est
aujourd’hui âgé de 27 ans, et qui a dû re-
noncer à toutes ses prérogatives en 1900 à la
suite d’incidents retentissants.
On dit maintenant qne le roi a voulu affir-
mer sans.délai, l’autorité de son fils cadet,
Alexandre, âgé de moins de 26 ans, et q< i
avait été proclamé prince royal, en remp a-
cement de son ainé.
Dans ces conditions, la remise temporaire
du pouvoir par le roi Pierre à son fi!s est
considérée comme le prélude d’une abdica-
tion qui se produira prochainement.
Il ne tant pas oublier d’ailleurs que le roi
est âgé de 70 ans et que sa sauté est tiès
affaiblie par de constantes douleurs rhuma-
tismales.
Le titulaire actuel du trôné n’est pas un
inconnu ponr nos concitoyens. Il vint en
eff .-t en notre ville le 13 décembre 1913, et fut
ilors l’hôte de la maison Schneider dont il
visita en détails les importants établisse-
ments de Gontreville-I Orcher.
Le prince Alexandre est né le 4 décembre
1838. Il est le troisième enfant du roi Pierre
[®r ; l’aîné de cenx-ci est la princesse Hé ènc,
née le 23 octobre 1884 ; le second, le prince
ïeorges, né le 27 août 1887, a été dans
'obligation de renoncer à ses droits de prin-
îe héritier.
Fréquemment i! avait donné, par son ca-
ractère impétueux, quelques soucis à son
dère et au gouvernement ; à diverses repri-
ses, en 1907, en 1908, il avait eu des alterca-
;ioas fâcheuses avec des officiers. En mars
Dernière Heure i
PARIS, TROIS HEURES MATIN
' DÉPÊCHES COMMERCIALES
NAEET^XJX
I.OXIIItKS. 25 Juin. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE
Comptant..; facil0 t60-/- -/- 17/6
8 mois J 160 12/6 -/- 17/8
ETAIN
Comptant ./ 1138 10/-; -/- 72 6
i mois (soutenu t ^37 5/- -716
FER
Comptant..) calme 61/1 % -/- 1 ya i
B mois... .1 61/6 1 k d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 24 juin UU.
NEW-YORK, 23 JUIN
Cotonn : juillet, baisse 6 points ; août,
laisse 4 points ; octobre, baisse 3 points ;
janvier, baisse 5 points. — Soutenu.
Caléa < baisse 5 à 9 points.
NEW-YORK, 23 JUIN |
' 11 ion t. menu:
Cuivre Standard disp. 13 80 13 50
— août... 13 25 13 50
Amalgamut. l u|i... 67 »/» 68 7 8
fc’e*’ 14 75 14 75
CHICAGO. 23 JUIN *
C. DD JOUR G. RHECKD .
Blé sur...... Juillet.... 79 1/4 79 1/8 '
— ...... Septembre 79 »/» 73 7 8
liait sur Juillet.... 68»/» 68 7/8
—, Septembre 68 1 8 67 »/»
Saindoux sur. Juillet.... 10 02 10 07 1
“ Septembre! 1017 10 ïi j
AU COMITÉ FR4NCE-ARÉRIQUE
Le président de ia République et Mme
Poincaré ont assisté hier soir à un grand di-
ner offert par le Comité France-Amérique
pour célébrer le 5« anniversaire de sa ion-
dation.
Des discours ont été prononcés par M. Ga-
briel Ilanotaux qui a insisté sur l’oeuvre ac-
complie par la France an Canal de Panama
et par le président de la République qui a
parlé du rôle de la France dans les deux
Amériques.
<& •
MUTATIONS
Le capitaine de réserve Gosselin, dn 1er ré-
giment d’artillerie à pied au Havre, passe au
3« rogimeDt à pied à Cherbourg.
Les sous-lieutenants ds réserve Cbossat et
Qhiquemelle, du 1er régiment d’artillerie à
pied au Havre, passent, ie premier au 6e ré-
giment à pied et ie second au D' régiment
d'artillerie lourde à Sis sonnes, ponr y ter-
miner leur deuxième année de service actif.
Le sous-lieutenant Le Parmentier, du 1er
régiment d’artillerie à pied au Havre, passe
au 2« régiment d’artilierie lourde à Saint-
Germain.
ÉCOLE SPÉCIALE MILITAIRE
L'Officiel publie la première liste des candi-
dats à l’Ecole spéciale militaire en 1914 ayant
subi les épreuves écrites à Paris et admis A
subir les épreuves orales.
HANSI REÇOIT UN PRIX
DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
L’Académie Française a décerné hier un
prix de mille francs an dessinateur Hansi,
pour son ouvrage l’Histoire d’Alsace.
L’Agitation des Postiers
A l’issue du mêeting qu’ils ont tenu hier
soir à la Bourse du travail, les sous-agents
des Postes ont adopté à l’unanimité l’ordre
du jour suivant :
« Les sous-agents des P. T. T., au nombre
de quatre mille, félicitent leurs camarades
de la Recette principale de l’attitude éner-
gique qu’ils ont eue en signe de protesta-
tion contre le manvais vouloir du Sénat.
» Après avoir entendn leurs camarades dn
Conseil d’administration, se déclarent soli-
daires ët unis pour tonte action que l’orga-
nisation syndicale leur recommandera ; af-
firment plus que jamais leur désir de voir
le Parlement taire droit anx améliorations
qui ont motivé leurs protestations et que le
gouvernement, par la parole du ministre
des postes et télégraphes, a reconnues légi-
times ; s’excusent auprès du public et du
commerce parisien du préjudice qu’ils ont
pu leur causer et émettent l’espoir qu’ils
1rs aideront à obtenir le salaire que, depuis
1910, la Chambre des députés avait accor-
dée ; envoient leur salut fraternel anx ca-
marades du Congrès international des
P. T. T. à Londres et se séparent aux cris
de : «Frais de séjour 1 Frais de séjour 1 Vive
le Syndicat 1 »
***
De son côté, le Conseil d’administration de
l’Association générale des agents des P . T. T
réunis a vote une motion rappelant que
l’Association générale s’était toujours pro-
noncée en faveur de l’égalité de frais de sé-
jour entre agents et sous agents.
Le Conseil exprime aux sous agents la
sympathie da l’Association et espère que le
Sénat reconnaîtra la légitimité de la modes-
te revendication de leurs camarades en
adoptant ie projet gouvernemental voté par
la Chambre.
A minait 10, le meeting a pris fin et les
postiers ont quitté la Bourse du Travail sans
incident.
MARSEILLE. — Au cours d’une réunion
aa'iis ont tenue dans la soirée, les sous-
agents des P. T. T. ont voté un ordre du
jour dans lequel ils déclarent qu’ils comp-'
lent sur ia fermeté de M. Thomson ponr en-
gager ie Sinat à ne pas persister dans sa ré-
solution ; que, dn reste, une indemnité de
résidence ponr les seuls sous-agents de Paris
ne suffirait pas à régler la question ; que la
mesure doit s’étendre à ceux de toutes les
villes où existent des irais de séjour alloués
aux ag mis.
Iis se déclarent résolus à faire aboutir ra-
pidement cette revendication et félicitent
leurs camarades sous-agents de Paris de leur
attitude énergique.
A l’issue de cette réunion, plusieurs grou-
pes de sous-agents ont parcouru ia ville en
poussant des cris divers.
BAGARRE ENTRE GRÉVISTES ET
^ GENDARMES
BREST. — Des troubles se sont produits
hier a Guilvinec.
Hier matin, à six heures, les employés en
grève de l’usine de petits pois se sont rendus,
drapeau rouge en tête, devait la Société
brestoise où le personnel continuait à tra-
vailler. Ils ont obligé les ouvrières à sortir
et ont teuté de faire nn mauvais parti à la
contre-maîtrçsse qui a du êi.re protégée par
des gendarmes à cheval.
A an certain moment, la situation est de-
venue critique. Une grêle de pierres s’est
abattue sur les gendarmes et un brigadier a
été blessé au front.
Un commissaire spécial a da se réfugier
dans un débit voisin.
Une femme a été blessée par un cheval.
Quarante gendarmes à cheval viendront
renforcer aujourd’hui ceux qui se trouvent
déjà à Guilvinec.
VIOLENT INCENDIE
TOULOUSE. — Un violent incendie a détroit
un immeuble situé rue du Pont-Neuf, à Lan-
gone, dans la Lozère.
Mme veuve Mathieu, âgée de 96 ans, a été
carbonisée. Une voisine, Mme veuve Borne,
a été grièvemeat brûlée à la tête.
VOLS A LA POSTE DE REIMS
REIMS. — Des vois duraient depuis deux
ans environ au bureau de postes ae Reims.
Les soupçons s’étant portés sur le facteur
Mollinger, on apprit que celui-ci, qui avait
un domicile rue des Filles-Dieu, possédait,
rue des Trois-Baisinets, une chambre garnie,
qn’il avait louée sous le nom d’Eugène Du-
rand.
Dans cette chambre, véritable magasin où
le facteur entassait les objets qu’il dérobait,
on trouva dix sacs postaux remplis de let-
tres et de paqnets d'échantillons.
Certains plis étaient vienx de plus de deux
ans.
On dut prendre une voiture pour enlever
tous les obj ts découverts dans la chambre.
Des lettres chargées avec d'importantes
valeurs out été retrouvées.
On pense avoir affaire à un maniaque dn
vol car parmi les plis détournés on a trouvé
les objets les plus divers : pipes, bijoux,
bandages orthopédiques, etc., etc.
Moliinger a été écroué à la prison.
UN BLESSÉ SUCCOMBE
EPERNAY. — M. Georges Gérard, âgé de
18 ans, employé de commerce, qui fat blessé
lors de l’explosion da ballon qui éclata ré-
cemment à la fête de Sézanne, vient de
mourir.
LA CRISE MUNICIPALE A LILLE
LILLE.— Le Conseil municipal a réélu
maire M. Delesalie, démissionnaire à la suite
des incidents électoraux du 10 mai dernier.
M. Delesalie a accepté de reprendre ses
fonctions.
ACTES DE BRIGANDAGE EN CHINE
PÉKIN. — Les soldajs ont fait cause com-
mune arec les brigands pour piller Kaljan et
brûler une partie de cette ville.
Le pillage qni a commencé mercredi soir,
n’a pris fin qu’hier,à quatre heures du matin.
Les fils télégraphiques ont été coupés.
Les sujets étrangers et leurs biens parais-
sent avoir été épargnés.
UN LEGS D’UN MILLION
MARSEILLE. — Le préfet des Bouches-du-
Rhône vient d’être avisé qu’au languedocien,
M. Baille, de Saint-Martin-de-Cran, récem-
ment décédé à F orence, a légué par testa-
ment une somme de un million de francs au
Musée du Louvre.
Voici le texte de cette partie du testament 2
« Je donne au Musée du Louvre un mil-
lion de francs. Le capital sera inaliénable et
le revenu servira à enrichir ie musée par
l’achat de tableaux de grands maîtres ou de
mérite supérieur.
» Lorsque, par l’insuffisance des fonds ou
quelque autre motif, l’Administration du
musée ne pourra pas employer le revenu,
celui-ci sera capitalisé sous forme de réserve
jusqu’à ce que l’occasion se présente d'em-
ployer les sommes accumulées à combler
quelque lacune dans les collections. »
Le généreux donateur lègue en outre sa
maison de Marseiltan et plusieurs autres
propriétés. Sa maison de Saint Martin-de-
Crau permettra de construire un asile de
vieillards.
FIN DE GRÈVE
LIMOGES. — On signale que la grève de*
tramways départementaux est terminée.
UN FOU MEURTRIER
TOULON. — M. François Porre, docteur en
médecine, à Saint-Maxime, canton de Gri-
maud, avait été appelé à la propriété des
Fagots pour soigner la fermier qui donnait
des signes de démence.
A l’arrivée de docteur, le malade se jeta
sur lui, le renversa et le tua à coups de poi-
gnard. Le fou avait en effet dissimulé son
arme dans son pantalon.
Son crime commis, le fou s’enfuit, semant
la terreur sur son passage.
Il mordit cruellement deux hommes qui
s’étaient mis à sa poursuite, ainsi qu’nn en-
fant qn’il recontra snr sa route.
Les gendarmes et les habitants n’ayant pn
s’emparer du forcené durent se résigner i
l’abattre à coups de revolver.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.68%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.68%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172177s/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172177s/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172177s/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172177s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172177s