Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-25
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 juin 1914 25 juin 1914
Description : 1914/06/25 (A34,N12010). 1914/06/25 (A34,N12010).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172176d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
34«* Année — ü* f2,010 A& Pages) S Centimes — gfffflftfl M) WATtPI — g Centime f8 Pages) M 25 Inin 1014
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La Vie Artistique et Littéraire
LES MÉCONNUS
« Littérateur libre ». C’est une qualifica-
tion un peu bizarre, un terme qui peut
prêter à la méprise. La personnalité litté-
raire ne va pas sans indépendance : ce lit-
térateur libre semble se prévaloir d’une li-
berté qui est la condition même et toute
naturelle de l’exercice de son art.
A moins qu’il ne faille attribuer au mot
la portée d’un principe, la caractéristique
d’ün programme, d’une école, et que le ter-
me qui le spécialise entende affirmer la ré-
solution d’un esprit affranchi des règles
traditionnelles, épris d’innovation hardie,
libre dans ses oonceptions, libre dans sa
forme.
La vérité est beaucoup plus simple et la
chose vaut mieux que son titre.
Le littérateur libre est un jeune — et
vous savez què la jeunesse n’a pas d’âge en
ces matières—qui possède du talent et que
l’on ignore.
C’est un ami des lettres qui n’a encore
écrit que pour lui-même et attend depuis
longtemps l’heure où l’occasion lui sera
donnée de se faire connaître au grand pu-
blic par la voie de l’édition.
C’est un de ces innombrables travailleurs
obscurs nichés dans Paris, ou perdus dans
les trous de province, qui vivent d’illusions,
se grisent de phrases, se bercent de rimes,
.dans le vain espoir de faire un jour leur
trouée.
La tâche est rude. La joie intime d’ali-
gner des mots et d’en taire jaillir la belle
harmonie a pour lendemain d’amertume la
peine de ne pouvoir livrer à d’autres ce
que l’âme du poète ou du romancier recéla
de musiques, de grâce, de charme, de
sensibilité. Car l’égoïsme ne saurait ha-
biter un coeur artiste, et le plaisiF de créer
se double en lui de la faculté de faire
éprouver aux autres les émotions qu’il a
ressenties.
Us sont légion ces rêveurs solitaires,
dDnt les manuscrits s’entassent, inutiles,
dans la nuit poussiéreuse des tiroirs. Paris
leur apparaît comme une cité de légende,
lointaine, inaccessible ; la vitrine de l’édi-
teur comme Un coin privilégié d’un temple
où Je&jranommées se consacrent.
Lorsque le jeûne écrivain a tenté ün jour
d& saisir la Chimère au vol, de venir avec
une ingénuité touchante offrir le produit
de son effort, de ses veilles, au grand prê-
tre éditeur, il a fait prestement demi-tour et
est retourné vers ses paperasses, un peu
plus déçu, un peu plus meurtri.
Il a vu le marché du livre envahi par
d’âpres industriels, la littérature tarifée
cumule une marchandise banale, soutenue
danS’Son cours par des réclames chèrement
payées, assimilée à une pâte à rasoir ou à
Une spécialité pharmaceutique, prônée à
forfait et désormais mêlée à des .questions
de mercantilisme et de lucre.
La férocité pratique de nos temps utili-
taires Veut bien distribuer de la gloire, mais,
même à ses heures perdues, elle a soin de
faire connaître que l’éloge de l’Art et de la
Beauté se paie d’avance, tant la ligne.
Un -groupe de littérateurs, inquiets de
cette situation et émus de ces injustices,
vient d’avoir une bien belle pensée, si belle
en vérité que mon scepticisme inpénitenl
voudrait n’en point ternir la générosité ar-
dente.
Il a songé à prendre la défense de ces
victimes, à débroussailler pour eux la ha ie
serrée que les « arrivés » et les « arrivis-
tes » forment entre l’éditeur et le libraire,
entre le libraire et le public.il a pensé qu’il
lui serait possible d’atteindre le but cherché J
en constituant une sorte de conseil central
pour la protection et l’aide des écrivains
ignorés, dépourvus de relations plus pré-
oieuses souvent que le talent, et dont le
mérite justifie pleinement l’honneur d’être
connus, lus, achetés.
C’est daus l’esprit de ses promoteurs une
oeuvre de régénération littéraire en faveur
d’auteurs affranchis de toute attache offi-
cielle. Le Uonseil « ne juge pas ». Il se
borne à « signaler », à mettre en relief les
littérateurs probes et méconnus que le pu-
blic doit connaître, estimer, et que, pour
des raisons diverses, il peut quelquefois
préférer à des noms plus tapageurs, à des
célébrités surfaites et surchauffées.
Ce Comité de patronage entend naturel-
lement donner à son rôle son caractère et
son action féconde par la rigueur des exi-
gences qu’il s’impose, par son impartialité
absolue, par son-indépendante intégrité,
par l’autorité de ses jugements. La confiance
du public dépend directement, au reste, des
scrupules absolus de sou devoir.
Les noms qu’il groupe déjà dans son ini-
tiative sont des garants de sa compétence :
Richepia, Paul Adam, Rosny, Verhaeren,
Remy de Gourmont, etc.
Ce Conseil de défense, qui ne fait pas de
critique, n’établit ni degrés ni comparaisons,
limite son intervention à signaler à l’alten-»
tion publique l’oeuvre de talent, à découvrir
le mérite littéraire quelqu’il soit, qu’il
vienne de Paris ou du fond du village, ce
groupe peut faire utile et bonne besogne.
N’aurait-il pour effet que de mettre en
lumière chaque année quelques noms seu-
lement dignes de l’Art et des Lettres et qui,
sans lui, seraient demeurés à jamais igno-
rés, qu’il rendrait à la cause intellectuelle
un service immense, d’autant plus noble,
d’autant plus grand, qu’il est désintéressé.
C’est un mouvement qu’il faut faire con-
naître, aussi bien dans l’intérêt du littéra-
teur que dans celui de ses lecteurs orien-
tés vers des oeuvres plus hautes. C’est un
geste généreux, éloquent, presque auda-
cieux, qui veut prouver à une époque où
tout s’achète, que l’Art n’est pas forcé-*
ment et exclusivement une « affaire ».
Qui ne s’inclinerait deyant la noblesse*
d’une foi aussi vaillante ? Qui ne ferait des.
voeux sincères pour la réussite des projets'*
qu’elle anime, en osant entrevoir, très cou-
rageusement, une ère de réparation légi-
time, je ne dirai pas pour le littérateur
libre —ces mots accouptésfentdécidément
mine singulière — mais plus simplement
pour le résigné sans amertume qui entre*»
tient toujours la petite flamme d’espoir efc
berce son pauvre rêve de méconnu en?
s’empressant d’en bâtir un autre.
ALBBRT-HERRENSCHMIDT.
VÊBOMmiKBmÊBmÊetmieasiaeÊKUtmbamimmmKgnimsfssmsfSa
LE TRQNEDE SERBIE
. Le Roi Pierre transmet ses pouvoirs au
Prince Héritier
Une première dépêche de l’agença Havaet
annonçait hier l'abdication du roi Pierre.
Cette nouvelle n’était pas tout à fait exacte*
car il ne s’agit que d’une délégation prov£
soire de pouvoirs, comme on le verra par le
télégramme ci-dessous :
BELGRADE, 24 juin. — Le Journal Officiel a
publié hier aprè3-midi dans une édition spé-
. ciate, la proclamation suivante du roi :
-« Me trouvant empêché, pour quelque
; temps, par mon état de santé, d’exercer me»
pouvoirs royaux, je prescris, en vertu de
! l’article 69 de la Constitution, que le prince
héritier Alexandre gouverna en mon nom
pendant toute la durée de mon traitement.
1 » PIERRE, Roi. »
LA DEMISSION
DE M. H. GENESTAL
M. Henri Génestal a donné sa dé-
mission de maire du Havre, hier soir,
en séance du Conseil. AL Bricha a
exprimé, en quelques phrases bien
choisies, les sentiments de l'assemblée
municipale pour son président unani-
mement respecté. Nous aurions voulu
à notre tour, dire ce que M. Génestal
a fait et a été pour sa cité toute entière ;
le président du Conseil d'Administra
tion de notre journal nous a interdits
de le J aire ; nos lecteurs reconnaîtront
tout de suite là un des principaux traité
qui caractérisent la physionomie de
celui qui, au cours de sa longue car-
rière, a toujours su être à la Jois émi-
nent et modeste, agissant et discret».
M. Génestal s’en va en invoquant
son âge et son état de santé qui, dit-
il, ne le rendent plus « apte à accom-
plir comme il convient les devoirs qui
incombent au chej de V-Administration
de notre grande cité ». M. Bricha a
protesté en excellents termes contre
ces paroles, en lui répondant : « Ja-
mais vous n’avez été mieux en posses-
sion de vos remarquables moyens ;
jamais la vivacité de votre esprit n’a
été prise en défaut. »
Quant à nous, il nous plaît de rap-
peler que M. Génestal termine offi-
ciellement sa carrière administrative,
et c'est tout ce que nous en dirons,
comme il l’a commencée, dans le même
sentiment de l’importance et du sé-
rieux des Jonctions municipales et le
même souci de ne pas y être injérieur .
Il abandonne la direction de la Mai-
rie bien avant l’heure de la retraite ;
il s’était rejusé autrejois à poser sa
candidature alors que déjà beaucoup
l’estimaient qualifié pour siéger au
Conseil.
M. Génestal n’est entré à l’Hôtel de
Ville qu’en 1S81 ; or dès i86g un
siège lui avait été offert, et il s’était
récusé en objectant qu’il n’avait ni
l’âgé ni l’autorité nécessaires pour rem-
plir un pareil mandat, ce qui Jai-
sait écrire au Journal du Havre, alors
*rgane d’avant-garde :
« Nous ne pouvons que regretter la
détermination de M. Génestal qui
obéit, en cette circonstance, à des scru-
pules exagérés. Nos regrets, nous en
sommes Certains, seront partagés par
un grand nombre de nos concitoyens
qui avaient vu avec plaisir sa candida-
ture... » •
Au moment où notre ami quitte
la Mairie, nous ne pouvons pas ne pas
penser à tout ce personnel de l’Hôtel
de Ville qui a reçu tant de marques
de sa bienveillance et qui, sons sa di-
rection, pouvait se considérer comme
constituant une sorte de Jamille ; nous
sommes sûr qu’il y a aujourd’hui
quelque tristesse dans bien des Joyers
où le nom de M. Gcnestal n’est pro-
noncé qu’avec vénération. C'est qu’en
effet la bonté est une de ses caracté-
ristiques les plus Jrappantes ; tous
ceux qui l’ont approché, et ont été
d'emblée encouragés ou réconjortés
par son sourire, en ont Jait l’expé-
rience.
Si en se retirant, M. Genestal pro-
voque les regrets non seulement de
son entourage et de ses amis, mais de
J tous, c’est qu’à ses qualités d’esprit et
de coeur, il ajoute une impartialité et
un libéralisme absolus. Certes, dans
sa carrière politique, il s’est toujours
appuyé sur le parti républicain, mais
il a toujours eu en vue, en même
temps, les intérêts de toutes les collec-
tivités de notre ville et a tenu à Jaire
à chacun la part qui lui revient.
« Tout ce que je vous permets de
dire, nous déclarait M. Genestal,
c’est que j’ai beaucoup aimé ma cité. »
Nous avons peut-être été au delà de la
permission qu’il nous a donnée, mais
nous sommes convaincu d’être l’in-
terprète de tous nos lecteurs en lui
disant que sa cité lui est reconnais-
sante de cette affection qu’il lui a té-
moignée avec tant de dévouement et
de distinction.
P. H..
MiimiS
MSÏIIRS
A-ulosev de t’JUfilet de* Porte*
Le début de l’après-midi a été marqué par
l’agitation assez vive qui s’est manifestée
aux environs immédiats de l’hôtel des pos-
tes. Les facteurs qui viennent prendre leur
service d’une part, et les parents et amis des
manifestants d’autre paît, forment dans les
rues Etienne-Marcel et Jean-Jacques Rous-
seau des groupes compacts. Et comme les
commerçants et industriels viennent assez
nombreux pour réclamer — bien vaine-
ment — leur courrier, des discussions s’en-
gagent, parfois assez vives ; des incidents, se
produisent, mais ils n’atteigneat générale-
ment aucun caractère de gravité.
£« tiéciaien de 1U. Thoanaoa*.
S,e trovuit sregaa-eaed
A deux heures, le ministre dn commerce
viaot à.l’Hôtel des Postes. Aussitôt M. Her-
man ie rejointe! lui fait part de la demande
d s manifestants, qui sont eux-mêmes in-
formes du retour de M. Thomson et atten-
dent sa décision.
Une demi-he.ure s’écoule en conférence
entre le ministre du commerce et ses colla-
borateurs. Puis M. Herman, receveur prin-
cipal, et M. Ferrière, directeur des postes
pour le département de la S due, se rendent
dans la salle où depuis le matin les mani-
festants se sont volontaire ment emprison-
nés. Au milieu d’un profond silence, M. Her-
maq informe les manifestants du résultat
de sa mission :
— N. le ministre du commerce, leur dit-
il, serait tout disposé à recevoir votre délé-
gation, mais il ne peut le faire dans les con-
ditions actuelles. Déblayez la salle où vous
ôtes et immédiatement votre délégation sera
reçue.
A ce moment des cris divers s’élèvent :
— Qu’appelez vous « déblayer »? Et notre
« papier » qui le distribuera ? Les soldats,
n’esi-ce pas ? C’e3t cë que nous ne voulons
pas ! Nous ne sommes pas en grève et som-
mes tout prêts à reprendre notre travail.
M Herman reprend alors :
— Nous ne nous opposons nullement à ce
que vous repreniez votre travail, si vous
vous sentez en état de l’accomplir. Décidez
vous.
Un délégué, M. Sorreti, du dix-huitième
arrondissement, harangue alors les manî-
fc tants. Il leur répète ce que vient de dire
M. Herman, et daus le hall, transformé en
salle de meeting, met aux voix la reprise du
travail à la condition qu’une délégation sera
reçue par le ministre du commerce.
A l’immense majorité, la reprise du tra-
vail cst votée et cinq minutes plus tard, sous
la direction de M. Herman, la distribntion
des lettres commence.
A trois heures, les voitures à chevaux et
automobiles postales quittaient l'hôtel des
postes, emmenant les facteurs et leurs char-
gements de lettres et d’imprimés. Des taxis
étaient aussi mobilisés. Un quart d’heure
plus tard, le courrier parvenait au* destina-
taires des quartiers du centre.
nu CONSEIL MÜWCIPiH
Séance dix 2*4 Juin 1914
Présidence de M. GÉNESTAL, Maire
LA DEMISSION DE M. GENESTAL
Manifestations de sympathies du Conseil Municipal
L’HOTEL DE LA RUE DU LYCÉE : AFFECTATION
Le Monument de l’Amiral Mouchez
QUESTIONS DE VOIRIE
An début de sa séance, le Conseil munici-
pal s’est rénni en comité secret.
M. Génestal a tait part à ses Collègues,
dans tes termes suivants, de sa démission
de maire :
« Mes chers Collègues,
» Depuis un certain temps je sens de pins
en plus les effets de la vieillesse qui m’avait
longtemps épargné. Viennent s’y joindre les
inconvénients d’un état maladif qui exige de
sérieuses précautions. Aussi je ne me sens
pins apte à accomplir comme il convient
les devoirs qui incombent an chef de l’Ad-
ministration de notre grande Cité.
» C’est pourquoi j’ai cru devoir adresser
à M. le Préfet ma démission de Maire.
» Je demeure Conseiller municipal. Il me
serait trop pénible en effet de rester étran-
ger à la marche des affaires municipales qni
ont fait depuis six ans l’objet de mes cons-
tantes préoccupations.
» Vous m’avez, Messieurs, depuis que nous
travaillons ensemble, donné de multiples
preuves de votre sympatbie et avez ainsi
rendu ma tâche facile et agréable. Je vous
en Buis profondément reconnaissant, et je
garderai un précieux souvenir des années
pendant lesquelles j’ai dirigé les délibéra-
tions du Conseil municipal.
» Permettez-moi de remercier pins parti-
culièrement Messieurs les Adjoints, qui, en
j toutes circonstances, m’ont manifesté leur
affectueuse confiance et m’ont prêté nue col-
laboration dévouée.
» Je ne veux pas oublier Messieurs les
Conseillers délégués, dont le concours a été
si utile à mon Administration.
» Laissez-moi en terminant vons dire à
tous, Messienrs, que vous donnez à notre
population le spectacle réconfortant d’une
assemblée se consacrant avec assiduité et
persévérance à la laborieuse étude des af-
faires municipales et n’ayant qn’nne seule
pensée, celle de la grandeur de notre Ville.»
M. Bricka.au nom de ses collègues duCon-
seil, a prononcé les paroles ci-après :
« Monsieur le maire, mon cher ami,
» Qaelqnes-uns de nos collègues ont pensé,
qu’en qualité d’un des plus anciens conseil-
lers municipaux, il m’appartenait de vons
exprimer notre bien vif regret de vous voir
quitter la Mairie. C’est pour moi nn grand
honneur, mais qui ne manque pas de me
mettre dans un sérieux embarras, car je suis
depuis trop longtemps votre fidèle ami, pour
pouvoir dire à coear ouvert tout le bien que
je pense de vous.
» Du reste, la forme même que vous ve-
nez d’adopter pour nous faire part de votre
décision, me dicte mon devoir. Ennemi des
vaines manifestations, vous avez vouln ré-
server à la stricte intimité dn Conseil mu-
nicipal la communication qni nous met à
tous la tristesse au coeur.
» Quoique votre résolution ne fût pas tont
à fait inattendae, nous nous flattions de l’es-
poir de vous voir conserver pendant quel-
que temps encore vos fonctions de premier
magistrat de notre cité. Mais les raisons qne
vous nous donnez nous forcent à nons in-
cliner. Les précantions qu’exige la conserva-
tion de votre santé s’accommodent malavec la
rignenr de notre climat pendant la mauvaise
saison. Cependant vous voudrez bien me
permettre d’être, ponr une fois, en désaccord
avec vons et de protester bien amicalement,
mais fermement, contre les prétendus effets
de la vieillesse que vous avez cru devoir in-
voquer. Jamais en effet vous n’avez été
mieux en possession de vos remarquables
moyens, jamais la vivacité dn votre esprit
n’a été prise en défaut, et puisque vous vou-
lez bien consentir à rester notre collègue au
Conseil mnnicipal, nous sommes heureux
que ces précieuses qualités continuent à de-
meurer an service de la ville.
» Monsieur le maire,
» Au moment où vous allez prendre un
légitime repos,que vous avez mérité par une
longue existence toute de dévouement à la
République et à la ville dn Havre, permet-
tez-moi de vous adresser tes sincères remer-
ciements de vos collègues, auxquels s’asso-
ciera, j’en suis convaincu, la population tout
entière, reconnaissante de tout ce qne vous
avez lait ponr notre cité, dans l’accomplisse-
ment de vos divers mandats, àu cours de
votre brillant» carrière publique. »
M. de Grandmaison, en qneiqnes paroles
d’une courtoisie parfaite, s’est associé aux
poroles de sympathie et aux regrets expri-
més par M. Bricka. - -
***
La Séance Publique
La séance pnbliqne dn Conseil municipar
s’est ouverte hier soir, à neuf heures, à l’is-
sue de la séance tenue en Comité secret, et
durant laquelle M. H. Génestal, maire, avait
fait part à l’assemblée communale de la dé-
cision qu’il avait prise de se retirer.
M. Génestal, maire, présidait cette séance
publique, entouré de MM. Morgand, Serru-
rier, Jennequin, Badoureau, Valentin, ad-
joints. Etaient en outre présents, MM. Cher-
fils, Bricka, Basset, Windesheim, Gripois,
Dero, Allan, Le Chapelain, Lenormand,
Beurrier, Coulon, Langlois, Grenier-Lemar-
chand, Begouen-Demeaux, Salacrou, Lang,
Mailiarl, Schoux, Coty, Masselin, Encontre,
Meyer, Brot, de Grandmaison, Déliot, Du-
rand-Viel, Masqueher.
Bien que l’ordre dn jour ne comportât
guère que des questions d’ordre, la discus-
sion, par instants, a été assez vive, notam-
ment an sujet de l’affectation de l’Hôtel nou-
vellement acquis rue du lycée et au sujet
d’une proposition de la Société Protectrice
des Animaux offrant à la ville une voiture,
un cheval et ses harnais pour le transport
des chiens à la fonrrière. Débats assez vifs.
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
TtAEETA.XJX
LONDRES, S4 Juin. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE, BAISSE
CUIVRE
Comptant.. , * 61 -/- -/- -/-
5 mois..... *6112/6 -/- -/-
ETAIN
Comptant.. *139 2,6 -/- 2/6
S mois soutenu t1M 17/6 j/»
FER
Comptant. • ç&iQQg 51/i % 1 ■/* t ^ d
3 mois i Bi/6 i d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du î3 juin 1914.
NEW-YORK, 24 JUIN
Coton» t juillet, hausse il points ; août,
hausse 16 points ; octobre, hausse 13 points ;
janvier, hansse 15 points. — Soutenu.
Colé» > baisse 10 à 12 points.
NEW-YORK, 24 JUIN
.. n ion t ntcnuT
Cuivre Standard disp. 13 50 13 50
— août 13 50 13 50
Amalgamas. Ce»,..; 68 7/8 70 1/8
Ver 14 75 14 75
CHICAGO, 24 JUIN
G. DU JOUR R8KCR* •*
Blé sur Juillet.... 79 1 8 79 7/8
— Septembre 76 7 8 *79 »/»
Maïs sur..... Juillet.... 68 7/8 69 1/4
— ..... Septembre 67 »>» 67 3 8
Saindoux sur. Juillet.... 10 07 10 07
- Septembre 10 Si 10 27
L’Agitation des Postiers
EST TERMINÉE
A l’issue de leur entrevue avec M. Thom-
son, les délégués des sons-agents se sont
réunis et ont rédigé la note suivante :
« Le ministre du commerce et des postes
et télégraphes a reçu hier après-midi une
délégation des sous-agents de la recette prin-
cipale.
» Aprè3 nn échange de vnes sur la situa-
tion créée par l'agitation causée par le vote
du budget dans lequel n’étaient pas compri-
ses les indemnités votées par la Chambre, le
ministre s’est engagé, au nom du gouverne-
ment, à soutenir leurs revendications au
moment du vote du budget en deuxième'
lecture au Sénat. »
M. Thomson, en quittant l’Hôtel des Pos-
tes, a déclaré qu’il avait accordé une entre-
vue aux facteurs, sous la condition expresse
qn’ils reprendraient immédiatement le tra-
vail sans conditions.
***
Le ministre du commerce et de l’industrie
communique la note suivante :
« M. Thomson, dans sa réponse aux délé-
gués des sous-agents, a déclaré qu’au mo-
ment oü les délégués yenaient lui faire con-
naître — et il les en remerciait — que les
sous-agents avaient repris leur travail, il te-
nait à constater devant enx, comme il t’avait
fait hier soir, que la manifestation qui ve-
nait de se produire n’était nullement motÿ-
vée. Il leur a rappelé qne les promesses fai-
tes anx services des postes et télégraphes
avaient été tenues.
» Le gouvernement et les deux Chambres,
par l’inscription d’une augmentation de
6.800,000 fraucs au budget de 1914 et d’nne
augmentation de 12 millions au budget de
1915, avaient montré qu’ils se préoccupaient
d ! la situation des ouvriers, sous-agents et
agents des postes.
Sans doute, d’autres améliorations pou-
vaient être poursuivies. Le Parlement l’avait
reconnu et sur la question des frais de sé-
jour, notamment, le gouvernement, il y a
quelques mois, n’avait ménagé aucun effort
pour obtenir une satisfaction qu’it trouvait
légitime. Il n’a pas changé d’avis sur cette
question. Il reste partisan de cette mesure.
Le ministre invite les délégués à avoir cou
fiance en lui.
Pour le surplus des revendications, le gou-
vernement auquel it n’était pas admissible
qu’on imposât des conditions parce qu’il
avait la défense des intérêts généraux du pays
et qu’il ne pouvait admettre qu’un grand
service d’Etat fut entravé, était également
animé — on n’en saurait douter — d’an es-
prit de bienveillance et d’équité.
Il devait faire respecter la discipline, mais
il ne pouvait avoir le désir d’aigrir et d’en-
venimer la situation au moment où la crise
prenait fin grâce à l’action de la persuasion
ministérielle et par l'effort solidaire d’une
médiation dont il fallait tenir compte. .
**#
Une manifestation a eu lieu, hier soir, vers
sept heures et demie, au bureau de postes de
la rue Jovffroy.
Un certain nombre de facteurs des postes
ont conspué le Sénat. Des agents sont inter-
venus. Les facteurs ayant appris que leurs
collègues de la rue du Louvre avaient repris
le travail, les manifestants se sont dispersés
sans autre incident.
m ' ' —«
L’AMIRAL HOUSSINE EN CORSE
TOUBON. — L’armée navale est partie hier
après-midi ponr la Corse.
L’amiral russe Roussine a pris passage sur
le Courbet avec les amiraux Boué de Lape-
reyre et Pivet.
M. Delcassé est à bord du Voltaire.
DANS L’ARMÉE
Sont promus capitaines: les lieutenants
Point, dit 104e, affecté au 129®, et Denesmay,
du 129e, affecté au 109e.
Mutations :
M Eon, colonel du 129e d’infanterie, passe
au 45e.
M. Loizillon, capitaine au 15e bataillon de
chasseurs, passe au 129e.
M. Salie, lieutenant-colonel au !29® d’in-
tanterie, est nommé colonel de ca même ré-
giment.
Le chef de bataillon Viennet, du 39e, est
promu lieutenant-colonel et affecté au 129®.
Le capitaine Graviôre, dû 129«, est affecté
au 148e.
Le capitaine Lalauze, du recrutement, est
affecté au 129e.
Les Conditions de l’Emprunt
L’Officiel publie aujourd’hui un déc-et en
date du 24 juin 1914 autorisant le ministre
des finances à aliéner la somme de rentes
3,50/0amortissab!es nécessaire pour réaliser
un emprunt de 805 millions.
Ce decret est ainsi conçu :
Article premier. — Le ministre des finan-
ces est autorisé à procéder par voie de sous-
cription publique à l’aliénation de la somme
de rentes 3,5 0/0 amortissables nécessaire
ponr réaliser en exécution do l’article pre-
mier de la loi du 20 juin 1914, nn capital
maximum de 805 millions de Irancj.
Article 2. — Les titres de rentes 3,5 0/0
amortissables sont émis au taux de 91 francs,
par 3 fr. 50 de rentes..
Article 3. — Le capital au pair des rentes
3,5 0/0 amortissables à créer en vue de l’ar-
ticle pieroier de la loi. ci-dessus viséo, sera
divisé en 73 séries remboursables annuelle-
ment par la voie du s,ort, en 25 ans, conlor-
mément au tableau d’amortissement qui se-
ra produit sur chacun des titres émis.
Les séries non sorties au tirage sont tou-
jours remboursables par anticipation.
Les tirages au sort auront lieu le 1er juillet
de chaque année. J
Le premier tirage devra être effectué le I
1» juillet 1915 et le remboursement dn capi-
tal s-ra pxigibie à partir de l’échéance du
coupon qui sait chaqne tirage
Les arrérages des rentes 3,5 0/0 amortissa-
bles seront payables aux époques des 16 fé-
vrier, 16 mai, 16 août et 16 novembre de cha-
que année.
Les arrérages des rentes appartenant aux
séries désignées par le sort pour le rembour-
sement en capital, cesseront de courir à da-
ter de l’échéance de ce remboursement et le
capital ne sera tenu à la disposition de
l’ayant droit que sous la remise des conpons
non échus qol auraient été détachés d’un
type au porteur appelé au remboursement.
Article 4. —Le,minimum de rentes 3,5 0/0
amortissables inscriptibie est fixé à 7 fr.
Les inscriptions de rente seront au choix'
des parties nominatives ou au porteur.
Les inscriptions nominatives seront déli-
vrées pour toute somme de 7 fr. on multiple
de 7 fr.
Les rentes au porteur seront ênqises dans
les coupures ci-après : 7 fr. de rentes, 14 fr.,
35 fr., 70 fr., 140 fr., 350 fr., 700 fr., 1,400 fr.
ei 1,750 fr.
Articles. — Tontes les opérations relati-
ves an transfert ou à la conversion des ren-
tes 3 5 0/0 amortissables seront effectuées
conformément aux dispositions qui régisent
les rentes 3 0/0 amortissables inscrites au
Grand Livre de la Dette pablique.
Les titres au porteur appartenant à une
même série de remboursement seront sus-
ceptibles de réanion.
Les titres nominatifs pourront compren-
dre indistinctement des rentes inscrites an
nom do même titulaire appartenant à diffé-
rentes séries de remboursement.
Article 6. — L’impôt sur le revenu auquel
sont assujetties les rentes 3,5 0/0 amortissa-
bles est liquidé sur le montant brut des ar-
rérages.
Le montant de l’impôt sera ordonnancé
an profit du Trésor sur les crédits ouverts
pour le service de l’emprunt dans les dix
fours qui suivent la date d’échéance. Il est
perça par voie de prélèvement sur ces arré-
rages au moment même de leur paiement.
Article 7. — Le paiement des arrérages,
trimestriels aura lien à la caisse des compta-
bles du Trésor à Paris ou dans les départe-
ments.
Le remboursement des titres appartenant
aux séries désiguées par l’amortissement par
voie dn sort sera effectué par Je caissier-
payeur central dn Trésor public à Paris et
pour son compte dans les départements.
Article 8. — Le ministre des finances est
chargé de déterminer les autres conditions
de l’émission.
AFFAIRE DE TRAHISON
EN ALLEMAGNE
BERLIN. — Les journaux annoncent qa’ane
affaire de trahison vient d’être découverte à
Dusseldorf.
Trois employés de la Manufacture d’ar-
mes ont été arrêtés. Ils sont accusés d’avoir
dérobé dans l’établissement et vendu à une
puissance étrangère des déflagrateurs d’o-
bus.
PROVINCE DÉVASTÉE
PAR UN OURAGAN
CHICAGO.— Un ouragan a dévasté, pendant
ia dernière nuit, ie Sud' de la province de
Dakota.
De nombreux bâtiments ont été détroits.
Il y a nn certain nombre de blessés.
CHICAGO. — L’ouragan a causé la mort de
quatre personnes à Minneapolis ; aux envi-
rons, deux personnes ont été mortellement
bl6SSé6S.
On évalue à nn million de dollars les dé-
gâts constatés à Watertown.
Les ligues télégraphiques sont presque
entièrement détruites dans ia région où le
cyclone s’est abattu.
LA TURQUIE ACHÈTE DES AVIONS
CONSTANTINOPLE. — Le minjstre de la mari-
ne a commandé à dos maisons françaises
trente hydravions livrables rapidement ; le
ministre a également commandé en France
douze aéroplanes.
Administrateur • Délégué - Gérant
O. RANDOLET
idmnistrâüan, Impressions ut Annonces. TEL. 10.17
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : EANDOLET Havre
Le Petit Havre
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Secrétaire Général : TH. VALLÈS
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AU HAVRE....» BUREAU DU JOURNAL, 112, boul* de Strasoourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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,. PETIT HAVRE est désigné poulies Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS TROIS Mois Six Mois Un An
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, . ri r» « p» «air*
l’Oise et la Somme .\ 4 50 9 Fr‘ * m
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Union Postale 40 » 3O Fr. -40 »
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
La Vie Artistique et Littéraire
LES MÉCONNUS
« Littérateur libre ». C’est une qualifica-
tion un peu bizarre, un terme qui peut
prêter à la méprise. La personnalité litté-
raire ne va pas sans indépendance : ce lit-
térateur libre semble se prévaloir d’une li-
berté qui est la condition même et toute
naturelle de l’exercice de son art.
A moins qu’il ne faille attribuer au mot
la portée d’un principe, la caractéristique
d’ün programme, d’une école, et que le ter-
me qui le spécialise entende affirmer la ré-
solution d’un esprit affranchi des règles
traditionnelles, épris d’innovation hardie,
libre dans ses oonceptions, libre dans sa
forme.
La vérité est beaucoup plus simple et la
chose vaut mieux que son titre.
Le littérateur libre est un jeune — et
vous savez què la jeunesse n’a pas d’âge en
ces matières—qui possède du talent et que
l’on ignore.
C’est un ami des lettres qui n’a encore
écrit que pour lui-même et attend depuis
longtemps l’heure où l’occasion lui sera
donnée de se faire connaître au grand pu-
blic par la voie de l’édition.
C’est un de ces innombrables travailleurs
obscurs nichés dans Paris, ou perdus dans
les trous de province, qui vivent d’illusions,
se grisent de phrases, se bercent de rimes,
.dans le vain espoir de faire un jour leur
trouée.
La tâche est rude. La joie intime d’ali-
gner des mots et d’en taire jaillir la belle
harmonie a pour lendemain d’amertume la
peine de ne pouvoir livrer à d’autres ce
que l’âme du poète ou du romancier recéla
de musiques, de grâce, de charme, de
sensibilité. Car l’égoïsme ne saurait ha-
biter un coeur artiste, et le plaisiF de créer
se double en lui de la faculté de faire
éprouver aux autres les émotions qu’il a
ressenties.
Us sont légion ces rêveurs solitaires,
dDnt les manuscrits s’entassent, inutiles,
dans la nuit poussiéreuse des tiroirs. Paris
leur apparaît comme une cité de légende,
lointaine, inaccessible ; la vitrine de l’édi-
teur comme Un coin privilégié d’un temple
où Je&jranommées se consacrent.
Lorsque le jeûne écrivain a tenté ün jour
d& saisir la Chimère au vol, de venir avec
une ingénuité touchante offrir le produit
de son effort, de ses veilles, au grand prê-
tre éditeur, il a fait prestement demi-tour et
est retourné vers ses paperasses, un peu
plus déçu, un peu plus meurtri.
Il a vu le marché du livre envahi par
d’âpres industriels, la littérature tarifée
cumule une marchandise banale, soutenue
danS’Son cours par des réclames chèrement
payées, assimilée à une pâte à rasoir ou à
Une spécialité pharmaceutique, prônée à
forfait et désormais mêlée à des .questions
de mercantilisme et de lucre.
La férocité pratique de nos temps utili-
taires Veut bien distribuer de la gloire, mais,
même à ses heures perdues, elle a soin de
faire connaître que l’éloge de l’Art et de la
Beauté se paie d’avance, tant la ligne.
Un -groupe de littérateurs, inquiets de
cette situation et émus de ces injustices,
vient d’avoir une bien belle pensée, si belle
en vérité que mon scepticisme inpénitenl
voudrait n’en point ternir la générosité ar-
dente.
Il a songé à prendre la défense de ces
victimes, à débroussailler pour eux la ha ie
serrée que les « arrivés » et les « arrivis-
tes » forment entre l’éditeur et le libraire,
entre le libraire et le public.il a pensé qu’il
lui serait possible d’atteindre le but cherché J
en constituant une sorte de conseil central
pour la protection et l’aide des écrivains
ignorés, dépourvus de relations plus pré-
oieuses souvent que le talent, et dont le
mérite justifie pleinement l’honneur d’être
connus, lus, achetés.
C’est daus l’esprit de ses promoteurs une
oeuvre de régénération littéraire en faveur
d’auteurs affranchis de toute attache offi-
cielle. Le Uonseil « ne juge pas ». Il se
borne à « signaler », à mettre en relief les
littérateurs probes et méconnus que le pu-
blic doit connaître, estimer, et que, pour
des raisons diverses, il peut quelquefois
préférer à des noms plus tapageurs, à des
célébrités surfaites et surchauffées.
Ce Comité de patronage entend naturel-
lement donner à son rôle son caractère et
son action féconde par la rigueur des exi-
gences qu’il s’impose, par son impartialité
absolue, par son-indépendante intégrité,
par l’autorité de ses jugements. La confiance
du public dépend directement, au reste, des
scrupules absolus de sou devoir.
Les noms qu’il groupe déjà dans son ini-
tiative sont des garants de sa compétence :
Richepia, Paul Adam, Rosny, Verhaeren,
Remy de Gourmont, etc.
Ce Conseil de défense, qui ne fait pas de
critique, n’établit ni degrés ni comparaisons,
limite son intervention à signaler à l’alten-»
tion publique l’oeuvre de talent, à découvrir
le mérite littéraire quelqu’il soit, qu’il
vienne de Paris ou du fond du village, ce
groupe peut faire utile et bonne besogne.
N’aurait-il pour effet que de mettre en
lumière chaque année quelques noms seu-
lement dignes de l’Art et des Lettres et qui,
sans lui, seraient demeurés à jamais igno-
rés, qu’il rendrait à la cause intellectuelle
un service immense, d’autant plus noble,
d’autant plus grand, qu’il est désintéressé.
C’est un mouvement qu’il faut faire con-
naître, aussi bien dans l’intérêt du littéra-
teur que dans celui de ses lecteurs orien-
tés vers des oeuvres plus hautes. C’est un
geste généreux, éloquent, presque auda-
cieux, qui veut prouver à une époque où
tout s’achète, que l’Art n’est pas forcé-*
ment et exclusivement une « affaire ».
Qui ne s’inclinerait deyant la noblesse*
d’une foi aussi vaillante ? Qui ne ferait des.
voeux sincères pour la réussite des projets'*
qu’elle anime, en osant entrevoir, très cou-
rageusement, une ère de réparation légi-
time, je ne dirai pas pour le littérateur
libre —ces mots accouptésfentdécidément
mine singulière — mais plus simplement
pour le résigné sans amertume qui entre*»
tient toujours la petite flamme d’espoir efc
berce son pauvre rêve de méconnu en?
s’empressant d’en bâtir un autre.
ALBBRT-HERRENSCHMIDT.
VÊBOMmiKBmÊBmÊetmieasiaeÊKUtmbamimmmKgnimsfssmsfSa
LE TRQNEDE SERBIE
. Le Roi Pierre transmet ses pouvoirs au
Prince Héritier
Une première dépêche de l’agença Havaet
annonçait hier l'abdication du roi Pierre.
Cette nouvelle n’était pas tout à fait exacte*
car il ne s’agit que d’une délégation prov£
soire de pouvoirs, comme on le verra par le
télégramme ci-dessous :
BELGRADE, 24 juin. — Le Journal Officiel a
publié hier aprè3-midi dans une édition spé-
. ciate, la proclamation suivante du roi :
-« Me trouvant empêché, pour quelque
; temps, par mon état de santé, d’exercer me»
pouvoirs royaux, je prescris, en vertu de
! l’article 69 de la Constitution, que le prince
héritier Alexandre gouverna en mon nom
pendant toute la durée de mon traitement.
1 » PIERRE, Roi. »
LA DEMISSION
DE M. H. GENESTAL
M. Henri Génestal a donné sa dé-
mission de maire du Havre, hier soir,
en séance du Conseil. AL Bricha a
exprimé, en quelques phrases bien
choisies, les sentiments de l'assemblée
municipale pour son président unani-
mement respecté. Nous aurions voulu
à notre tour, dire ce que M. Génestal
a fait et a été pour sa cité toute entière ;
le président du Conseil d'Administra
tion de notre journal nous a interdits
de le J aire ; nos lecteurs reconnaîtront
tout de suite là un des principaux traité
qui caractérisent la physionomie de
celui qui, au cours de sa longue car-
rière, a toujours su être à la Jois émi-
nent et modeste, agissant et discret».
M. Génestal s’en va en invoquant
son âge et son état de santé qui, dit-
il, ne le rendent plus « apte à accom-
plir comme il convient les devoirs qui
incombent au chej de V-Administration
de notre grande cité ». M. Bricha a
protesté en excellents termes contre
ces paroles, en lui répondant : « Ja-
mais vous n’avez été mieux en posses-
sion de vos remarquables moyens ;
jamais la vivacité de votre esprit n’a
été prise en défaut. »
Quant à nous, il nous plaît de rap-
peler que M. Génestal termine offi-
ciellement sa carrière administrative,
et c'est tout ce que nous en dirons,
comme il l’a commencée, dans le même
sentiment de l’importance et du sé-
rieux des Jonctions municipales et le
même souci de ne pas y être injérieur .
Il abandonne la direction de la Mai-
rie bien avant l’heure de la retraite ;
il s’était rejusé autrejois à poser sa
candidature alors que déjà beaucoup
l’estimaient qualifié pour siéger au
Conseil.
M. Génestal n’est entré à l’Hôtel de
Ville qu’en 1S81 ; or dès i86g un
siège lui avait été offert, et il s’était
récusé en objectant qu’il n’avait ni
l’âgé ni l’autorité nécessaires pour rem-
plir un pareil mandat, ce qui Jai-
sait écrire au Journal du Havre, alors
*rgane d’avant-garde :
« Nous ne pouvons que regretter la
détermination de M. Génestal qui
obéit, en cette circonstance, à des scru-
pules exagérés. Nos regrets, nous en
sommes Certains, seront partagés par
un grand nombre de nos concitoyens
qui avaient vu avec plaisir sa candida-
ture... » •
Au moment où notre ami quitte
la Mairie, nous ne pouvons pas ne pas
penser à tout ce personnel de l’Hôtel
de Ville qui a reçu tant de marques
de sa bienveillance et qui, sons sa di-
rection, pouvait se considérer comme
constituant une sorte de Jamille ; nous
sommes sûr qu’il y a aujourd’hui
quelque tristesse dans bien des Joyers
où le nom de M. Gcnestal n’est pro-
noncé qu’avec vénération. C'est qu’en
effet la bonté est une de ses caracté-
ristiques les plus Jrappantes ; tous
ceux qui l’ont approché, et ont été
d'emblée encouragés ou réconjortés
par son sourire, en ont Jait l’expé-
rience.
Si en se retirant, M. Genestal pro-
voque les regrets non seulement de
son entourage et de ses amis, mais de
J tous, c’est qu’à ses qualités d’esprit et
de coeur, il ajoute une impartialité et
un libéralisme absolus. Certes, dans
sa carrière politique, il s’est toujours
appuyé sur le parti républicain, mais
il a toujours eu en vue, en même
temps, les intérêts de toutes les collec-
tivités de notre ville et a tenu à Jaire
à chacun la part qui lui revient.
« Tout ce que je vous permets de
dire, nous déclarait M. Genestal,
c’est que j’ai beaucoup aimé ma cité. »
Nous avons peut-être été au delà de la
permission qu’il nous a donnée, mais
nous sommes convaincu d’être l’in-
terprète de tous nos lecteurs en lui
disant que sa cité lui est reconnais-
sante de cette affection qu’il lui a té-
moignée avec tant de dévouement et
de distinction.
P. H..
MiimiS
MSÏIIRS
A-ulosev de t’JUfilet de* Porte*
Le début de l’après-midi a été marqué par
l’agitation assez vive qui s’est manifestée
aux environs immédiats de l’hôtel des pos-
tes. Les facteurs qui viennent prendre leur
service d’une part, et les parents et amis des
manifestants d’autre paît, forment dans les
rues Etienne-Marcel et Jean-Jacques Rous-
seau des groupes compacts. Et comme les
commerçants et industriels viennent assez
nombreux pour réclamer — bien vaine-
ment — leur courrier, des discussions s’en-
gagent, parfois assez vives ; des incidents, se
produisent, mais ils n’atteigneat générale-
ment aucun caractère de gravité.
£« tiéciaien de 1U. Thoanaoa*.
S,e trovuit sregaa-eaed
A deux heures, le ministre dn commerce
viaot à.l’Hôtel des Postes. Aussitôt M. Her-
man ie rejointe! lui fait part de la demande
d s manifestants, qui sont eux-mêmes in-
formes du retour de M. Thomson et atten-
dent sa décision.
Une demi-he.ure s’écoule en conférence
entre le ministre du commerce et ses colla-
borateurs. Puis M. Herman, receveur prin-
cipal, et M. Ferrière, directeur des postes
pour le département de la S due, se rendent
dans la salle où depuis le matin les mani-
festants se sont volontaire ment emprison-
nés. Au milieu d’un profond silence, M. Her-
maq informe les manifestants du résultat
de sa mission :
— N. le ministre du commerce, leur dit-
il, serait tout disposé à recevoir votre délé-
gation, mais il ne peut le faire dans les con-
ditions actuelles. Déblayez la salle où vous
ôtes et immédiatement votre délégation sera
reçue.
A ce moment des cris divers s’élèvent :
— Qu’appelez vous « déblayer »? Et notre
« papier » qui le distribuera ? Les soldats,
n’esi-ce pas ? C’e3t cë que nous ne voulons
pas ! Nous ne sommes pas en grève et som-
mes tout prêts à reprendre notre travail.
M Herman reprend alors :
— Nous ne nous opposons nullement à ce
que vous repreniez votre travail, si vous
vous sentez en état de l’accomplir. Décidez
vous.
Un délégué, M. Sorreti, du dix-huitième
arrondissement, harangue alors les manî-
fc tants. Il leur répète ce que vient de dire
M. Herman, et daus le hall, transformé en
salle de meeting, met aux voix la reprise du
travail à la condition qu’une délégation sera
reçue par le ministre du commerce.
A l’immense majorité, la reprise du tra-
vail cst votée et cinq minutes plus tard, sous
la direction de M. Herman, la distribntion
des lettres commence.
A trois heures, les voitures à chevaux et
automobiles postales quittaient l'hôtel des
postes, emmenant les facteurs et leurs char-
gements de lettres et d’imprimés. Des taxis
étaient aussi mobilisés. Un quart d’heure
plus tard, le courrier parvenait au* destina-
taires des quartiers du centre.
nu CONSEIL MÜWCIPiH
Séance dix 2*4 Juin 1914
Présidence de M. GÉNESTAL, Maire
LA DEMISSION DE M. GENESTAL
Manifestations de sympathies du Conseil Municipal
L’HOTEL DE LA RUE DU LYCÉE : AFFECTATION
Le Monument de l’Amiral Mouchez
QUESTIONS DE VOIRIE
An début de sa séance, le Conseil munici-
pal s’est rénni en comité secret.
M. Génestal a tait part à ses Collègues,
dans tes termes suivants, de sa démission
de maire :
« Mes chers Collègues,
» Depuis un certain temps je sens de pins
en plus les effets de la vieillesse qui m’avait
longtemps épargné. Viennent s’y joindre les
inconvénients d’un état maladif qui exige de
sérieuses précautions. Aussi je ne me sens
pins apte à accomplir comme il convient
les devoirs qui incombent an chef de l’Ad-
ministration de notre grande Cité.
» C’est pourquoi j’ai cru devoir adresser
à M. le Préfet ma démission de Maire.
» Je demeure Conseiller municipal. Il me
serait trop pénible en effet de rester étran-
ger à la marche des affaires municipales qni
ont fait depuis six ans l’objet de mes cons-
tantes préoccupations.
» Vous m’avez, Messieurs, depuis que nous
travaillons ensemble, donné de multiples
preuves de votre sympatbie et avez ainsi
rendu ma tâche facile et agréable. Je vous
en Buis profondément reconnaissant, et je
garderai un précieux souvenir des années
pendant lesquelles j’ai dirigé les délibéra-
tions du Conseil municipal.
» Permettez-moi de remercier pins parti-
culièrement Messieurs les Adjoints, qui, en
j toutes circonstances, m’ont manifesté leur
affectueuse confiance et m’ont prêté nue col-
laboration dévouée.
» Je ne veux pas oublier Messieurs les
Conseillers délégués, dont le concours a été
si utile à mon Administration.
» Laissez-moi en terminant vons dire à
tous, Messienrs, que vous donnez à notre
population le spectacle réconfortant d’une
assemblée se consacrant avec assiduité et
persévérance à la laborieuse étude des af-
faires municipales et n’ayant qn’nne seule
pensée, celle de la grandeur de notre Ville.»
M. Bricka.au nom de ses collègues duCon-
seil, a prononcé les paroles ci-après :
« Monsieur le maire, mon cher ami,
» Qaelqnes-uns de nos collègues ont pensé,
qu’en qualité d’un des plus anciens conseil-
lers municipaux, il m’appartenait de vons
exprimer notre bien vif regret de vous voir
quitter la Mairie. C’est pour moi nn grand
honneur, mais qui ne manque pas de me
mettre dans un sérieux embarras, car je suis
depuis trop longtemps votre fidèle ami, pour
pouvoir dire à coear ouvert tout le bien que
je pense de vous.
» Du reste, la forme même que vous ve-
nez d’adopter pour nous faire part de votre
décision, me dicte mon devoir. Ennemi des
vaines manifestations, vous avez vouln ré-
server à la stricte intimité dn Conseil mu-
nicipal la communication qni nous met à
tous la tristesse au coeur.
» Quoique votre résolution ne fût pas tont
à fait inattendae, nous nous flattions de l’es-
poir de vous voir conserver pendant quel-
que temps encore vos fonctions de premier
magistrat de notre cité. Mais les raisons qne
vous nous donnez nous forcent à nons in-
cliner. Les précantions qu’exige la conserva-
tion de votre santé s’accommodent malavec la
rignenr de notre climat pendant la mauvaise
saison. Cependant vous voudrez bien me
permettre d’être, ponr une fois, en désaccord
avec vons et de protester bien amicalement,
mais fermement, contre les prétendus effets
de la vieillesse que vous avez cru devoir in-
voquer. Jamais en effet vous n’avez été
mieux en possession de vos remarquables
moyens, jamais la vivacité dn votre esprit
n’a été prise en défaut, et puisque vous vou-
lez bien consentir à rester notre collègue au
Conseil mnnicipal, nous sommes heureux
que ces précieuses qualités continuent à de-
meurer an service de la ville.
» Monsieur le maire,
» Au moment où vous allez prendre un
légitime repos,que vous avez mérité par une
longue existence toute de dévouement à la
République et à la ville dn Havre, permet-
tez-moi de vous adresser tes sincères remer-
ciements de vos collègues, auxquels s’asso-
ciera, j’en suis convaincu, la population tout
entière, reconnaissante de tout ce qne vous
avez lait ponr notre cité, dans l’accomplisse-
ment de vos divers mandats, àu cours de
votre brillant» carrière publique. »
M. de Grandmaison, en qneiqnes paroles
d’une courtoisie parfaite, s’est associé aux
poroles de sympathie et aux regrets expri-
més par M. Bricka. - -
***
La Séance Publique
La séance pnbliqne dn Conseil municipar
s’est ouverte hier soir, à neuf heures, à l’is-
sue de la séance tenue en Comité secret, et
durant laquelle M. H. Génestal, maire, avait
fait part à l’assemblée communale de la dé-
cision qu’il avait prise de se retirer.
M. Génestal, maire, présidait cette séance
publique, entouré de MM. Morgand, Serru-
rier, Jennequin, Badoureau, Valentin, ad-
joints. Etaient en outre présents, MM. Cher-
fils, Bricka, Basset, Windesheim, Gripois,
Dero, Allan, Le Chapelain, Lenormand,
Beurrier, Coulon, Langlois, Grenier-Lemar-
chand, Begouen-Demeaux, Salacrou, Lang,
Mailiarl, Schoux, Coty, Masselin, Encontre,
Meyer, Brot, de Grandmaison, Déliot, Du-
rand-Viel, Masqueher.
Bien que l’ordre dn jour ne comportât
guère que des questions d’ordre, la discus-
sion, par instants, a été assez vive, notam-
ment an sujet de l’affectation de l’Hôtel nou-
vellement acquis rue du lycée et au sujet
d’une proposition de la Société Protectrice
des Animaux offrant à la ville une voiture,
un cheval et ses harnais pour le transport
des chiens à la fonrrière. Débats assez vifs.
Dernière Heure
PARI8. TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
TtAEETA.XJX
LONDRES, S4 Juin. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE, BAISSE
CUIVRE
Comptant.. , * 61 -/- -/- -/-
5 mois..... *6112/6 -/- -/-
ETAIN
Comptant.. *139 2,6 -/- 2/6
S mois soutenu t1M 17/6 j/»
FER
Comptant. • ç&iQQg 51/i % 1 ■/* t ^ d
3 mois i Bi/6 i d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du î3 juin 1914.
NEW-YORK, 24 JUIN
Coton» t juillet, hausse il points ; août,
hausse 16 points ; octobre, hausse 13 points ;
janvier, hansse 15 points. — Soutenu.
Colé» > baisse 10 à 12 points.
NEW-YORK, 24 JUIN
.. n ion t ntcnuT
Cuivre Standard disp. 13 50 13 50
— août 13 50 13 50
Amalgamas. Ce»,..; 68 7/8 70 1/8
Ver 14 75 14 75
CHICAGO, 24 JUIN
G. DU JOUR R8KCR* •*
Blé sur Juillet.... 79 1 8 79 7/8
— Septembre 76 7 8 *79 »/»
Maïs sur..... Juillet.... 68 7/8 69 1/4
— ..... Septembre 67 »>» 67 3 8
Saindoux sur. Juillet.... 10 07 10 07
- Septembre 10 Si 10 27
L’Agitation des Postiers
EST TERMINÉE
A l’issue de leur entrevue avec M. Thom-
son, les délégués des sons-agents se sont
réunis et ont rédigé la note suivante :
« Le ministre du commerce et des postes
et télégraphes a reçu hier après-midi une
délégation des sous-agents de la recette prin-
cipale.
» Aprè3 nn échange de vnes sur la situa-
tion créée par l'agitation causée par le vote
du budget dans lequel n’étaient pas compri-
ses les indemnités votées par la Chambre, le
ministre s’est engagé, au nom du gouverne-
ment, à soutenir leurs revendications au
moment du vote du budget en deuxième'
lecture au Sénat. »
M. Thomson, en quittant l’Hôtel des Pos-
tes, a déclaré qu’il avait accordé une entre-
vue aux facteurs, sous la condition expresse
qn’ils reprendraient immédiatement le tra-
vail sans conditions.
***
Le ministre du commerce et de l’industrie
communique la note suivante :
« M. Thomson, dans sa réponse aux délé-
gués des sous-agents, a déclaré qu’au mo-
ment oü les délégués yenaient lui faire con-
naître — et il les en remerciait — que les
sous-agents avaient repris leur travail, il te-
nait à constater devant enx, comme il t’avait
fait hier soir, que la manifestation qui ve-
nait de se produire n’était nullement motÿ-
vée. Il leur a rappelé qne les promesses fai-
tes anx services des postes et télégraphes
avaient été tenues.
» Le gouvernement et les deux Chambres,
par l’inscription d’une augmentation de
6.800,000 fraucs au budget de 1914 et d’nne
augmentation de 12 millions au budget de
1915, avaient montré qu’ils se préoccupaient
d ! la situation des ouvriers, sous-agents et
agents des postes.
Sans doute, d’autres améliorations pou-
vaient être poursuivies. Le Parlement l’avait
reconnu et sur la question des frais de sé-
jour, notamment, le gouvernement, il y a
quelques mois, n’avait ménagé aucun effort
pour obtenir une satisfaction qu’it trouvait
légitime. Il n’a pas changé d’avis sur cette
question. Il reste partisan de cette mesure.
Le ministre invite les délégués à avoir cou
fiance en lui.
Pour le surplus des revendications, le gou-
vernement auquel it n’était pas admissible
qu’on imposât des conditions parce qu’il
avait la défense des intérêts généraux du pays
et qu’il ne pouvait admettre qu’un grand
service d’Etat fut entravé, était également
animé — on n’en saurait douter — d’an es-
prit de bienveillance et d’équité.
Il devait faire respecter la discipline, mais
il ne pouvait avoir le désir d’aigrir et d’en-
venimer la situation au moment où la crise
prenait fin grâce à l’action de la persuasion
ministérielle et par l'effort solidaire d’une
médiation dont il fallait tenir compte. .
**#
Une manifestation a eu lieu, hier soir, vers
sept heures et demie, au bureau de postes de
la rue Jovffroy.
Un certain nombre de facteurs des postes
ont conspué le Sénat. Des agents sont inter-
venus. Les facteurs ayant appris que leurs
collègues de la rue du Louvre avaient repris
le travail, les manifestants se sont dispersés
sans autre incident.
m ' ' —«
L’AMIRAL HOUSSINE EN CORSE
TOUBON. — L’armée navale est partie hier
après-midi ponr la Corse.
L’amiral russe Roussine a pris passage sur
le Courbet avec les amiraux Boué de Lape-
reyre et Pivet.
M. Delcassé est à bord du Voltaire.
DANS L’ARMÉE
Sont promus capitaines: les lieutenants
Point, dit 104e, affecté au 129®, et Denesmay,
du 129e, affecté au 109e.
Mutations :
M Eon, colonel du 129e d’infanterie, passe
au 45e.
M. Loizillon, capitaine au 15e bataillon de
chasseurs, passe au 129e.
M. Salie, lieutenant-colonel au !29® d’in-
tanterie, est nommé colonel de ca même ré-
giment.
Le chef de bataillon Viennet, du 39e, est
promu lieutenant-colonel et affecté au 129®.
Le capitaine Graviôre, dû 129«, est affecté
au 148e.
Le capitaine Lalauze, du recrutement, est
affecté au 129e.
Les Conditions de l’Emprunt
L’Officiel publie aujourd’hui un déc-et en
date du 24 juin 1914 autorisant le ministre
des finances à aliéner la somme de rentes
3,50/0amortissab!es nécessaire pour réaliser
un emprunt de 805 millions.
Ce decret est ainsi conçu :
Article premier. — Le ministre des finan-
ces est autorisé à procéder par voie de sous-
cription publique à l’aliénation de la somme
de rentes 3,5 0/0 amortissables nécessaire
ponr réaliser en exécution do l’article pre-
mier de la loi du 20 juin 1914, nn capital
maximum de 805 millions de Irancj.
Article 2. — Les titres de rentes 3,5 0/0
amortissables sont émis au taux de 91 francs,
par 3 fr. 50 de rentes..
Article 3. — Le capital au pair des rentes
3,5 0/0 amortissables à créer en vue de l’ar-
ticle pieroier de la loi. ci-dessus viséo, sera
divisé en 73 séries remboursables annuelle-
ment par la voie du s,ort, en 25 ans, conlor-
mément au tableau d’amortissement qui se-
ra produit sur chacun des titres émis.
Les séries non sorties au tirage sont tou-
jours remboursables par anticipation.
Les tirages au sort auront lieu le 1er juillet
de chaque année. J
Le premier tirage devra être effectué le I
1» juillet 1915 et le remboursement dn capi-
tal s-ra pxigibie à partir de l’échéance du
coupon qui sait chaqne tirage
Les arrérages des rentes 3,5 0/0 amortissa-
bles seront payables aux époques des 16 fé-
vrier, 16 mai, 16 août et 16 novembre de cha-
que année.
Les arrérages des rentes appartenant aux
séries désignées par le sort pour le rembour-
sement en capital, cesseront de courir à da-
ter de l’échéance de ce remboursement et le
capital ne sera tenu à la disposition de
l’ayant droit que sous la remise des conpons
non échus qol auraient été détachés d’un
type au porteur appelé au remboursement.
Article 4. —Le,minimum de rentes 3,5 0/0
amortissables inscriptibie est fixé à 7 fr.
Les inscriptions de rente seront au choix'
des parties nominatives ou au porteur.
Les inscriptions nominatives seront déli-
vrées pour toute somme de 7 fr. on multiple
de 7 fr.
Les rentes au porteur seront ênqises dans
les coupures ci-après : 7 fr. de rentes, 14 fr.,
35 fr., 70 fr., 140 fr., 350 fr., 700 fr., 1,400 fr.
ei 1,750 fr.
Articles. — Tontes les opérations relati-
ves an transfert ou à la conversion des ren-
tes 3 5 0/0 amortissables seront effectuées
conformément aux dispositions qui régisent
les rentes 3 0/0 amortissables inscrites au
Grand Livre de la Dette pablique.
Les titres au porteur appartenant à une
même série de remboursement seront sus-
ceptibles de réanion.
Les titres nominatifs pourront compren-
dre indistinctement des rentes inscrites an
nom do même titulaire appartenant à diffé-
rentes séries de remboursement.
Article 6. — L’impôt sur le revenu auquel
sont assujetties les rentes 3,5 0/0 amortissa-
bles est liquidé sur le montant brut des ar-
rérages.
Le montant de l’impôt sera ordonnancé
an profit du Trésor sur les crédits ouverts
pour le service de l’emprunt dans les dix
fours qui suivent la date d’échéance. Il est
perça par voie de prélèvement sur ces arré-
rages au moment même de leur paiement.
Article 7. — Le paiement des arrérages,
trimestriels aura lien à la caisse des compta-
bles du Trésor à Paris ou dans les départe-
ments.
Le remboursement des titres appartenant
aux séries désiguées par l’amortissement par
voie dn sort sera effectué par Je caissier-
payeur central dn Trésor public à Paris et
pour son compte dans les départements.
Article 8. — Le ministre des finances est
chargé de déterminer les autres conditions
de l’émission.
AFFAIRE DE TRAHISON
EN ALLEMAGNE
BERLIN. — Les journaux annoncent qa’ane
affaire de trahison vient d’être découverte à
Dusseldorf.
Trois employés de la Manufacture d’ar-
mes ont été arrêtés. Ils sont accusés d’avoir
dérobé dans l’établissement et vendu à une
puissance étrangère des déflagrateurs d’o-
bus.
PROVINCE DÉVASTÉE
PAR UN OURAGAN
CHICAGO.— Un ouragan a dévasté, pendant
ia dernière nuit, ie Sud' de la province de
Dakota.
De nombreux bâtiments ont été détroits.
Il y a nn certain nombre de blessés.
CHICAGO. — L’ouragan a causé la mort de
quatre personnes à Minneapolis ; aux envi-
rons, deux personnes ont été mortellement
bl6SSé6S.
On évalue à nn million de dollars les dé-
gâts constatés à Watertown.
Les ligues télégraphiques sont presque
entièrement détruites dans ia région où le
cyclone s’est abattu.
LA TURQUIE ACHÈTE DES AVIONS
CONSTANTINOPLE. — Le minjstre de la mari-
ne a commandé à dos maisons françaises
trente hydravions livrables rapidement ; le
ministre a également commandé en France
douze aéroplanes.
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