Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 juin 1914 23 juin 1914
Description : 1914/06/23 (A34,N12008). 1914/06/23 (A34,N12008).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k172174n
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
34“ AMM — Pi* 11008 Pagès) 1 fentiaw — EffiTOi BU IVffl — SüentfiMM (G Pages! Mardi 43 Jnm 1«i4
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Administration, Impressions et Annonces, TEL. 10.47
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : EÂNEOLET Havre
LG PGtit HavrG
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
3.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ANJrOJfCES
f AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, bout 1 de Strasoourg.
il L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
I» PETIT HA VRE est désigné peur les Annonces Judiciaires et légales
.. nrtnFTnrTTîffg*
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS UN AH J
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, m KI» AI?. « A ■?. 1
l’Oise et la Somme . * BO ° Fr- * ® 1
Autres Départements ] G Fr. M.M. SO SS » 1
Union Postale |lO » SO Fr. -40 » 1
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous tes Bureaux de Poste de France f
Variétés Eeonomiqnes o! Politiques
le Canada comme
Nation indépendante
Ottawa, le 6 juin 1914.
Un .séjour d’une semaine à Ottawa, capi-
tale du Canada, et plusieurs conversations
avec les hommes politiques les plus quali-
fiés, m’ont permis de préciser jusqu’à quel
peint le Dominion est resté une colonie et
jusqu’à quel point il est devenu, comme l’a
dit sir Wilfrid Laurier, « une nation ».
Autonomie, indépendance ? on devine que
celte alternative intéresse non seulement
l’avenir du Canada lui-même, mais encore
celui de l’empire britannique tout entier.
le dirai de suite que, ma dernière visite
ici remontant à dix années, j’ai été profon-
dément frappé des progrès faits dans les
esprits canadiens par la notion de l’indé-
pendance.
En théorie et en fait, le Canada jouit de
l’autonomie, c’est-à-dire de la pleine direc-
tion de ses affaires intérieures, depuis en-
viron soixante ans. Il fait^ librement ses
propres lois, s’administre lui-même par
l’intermédiaire d’un ministère responsa-
ble et d’une Chambre élue. Le gouverneur
.général nommé par l’Angleterre n’a pas
plus de pouvoirs que notre président de la
République. En fait, son rôle dans la poli-'
tique intérieure est nul. La colonie ne sup-
porterait pas qu’il prétendît en jouer uu.
Jusqu’ici, rien qui ne soit connu, ancien,
admis de tous. Mais il était inévitable
tju’après avoir conquis son autonomie pour
les affaires intérieures, le Canada voulût
bénéficier de la même liberté dans ses rela-
tions extérieures/ Degré par degré, dans
les trente dernières années, il s’est ainsi
avancé dans la voie de l’indépendance au
point que le seul lieu effectif qui subsiste
avec la Métropole est la reconnaissance de
la même couronne et du même roi.
Il y a fort longtemps que l’Angleterre
s’est dessaisie du droit d’imposer au Ca-
nada ses tarifs de douane. Dès 1830, la co-
lonie élevait des barrières douanières
contre la mère-patrie elle-même. C’était
une conséquence normale de l’autonomie.
Mais l’Angleterre se réservait d’être tou-
jours l’intermédiaire du Canada pour les
traités intéressant la colonie. Les traités de
commerce signés par le 'gouvernement de
Londres s’appliquaient automatiquement
jau Canada.
Dès 1882, l’opinion canadienne protestait
Contre cette situation. M. Blake, chef de
l’opposition libérale, demandait le droit
pour la colonie d’entrer en relations direc-
tes avec les puissances étrangères pour la
négociation des traités de commerce. Mais
la prétention paraissait alors si audacieuse
que le premier ministre canadien de l’épo-
que, sir John Macdonald, répondait : « De
quelque nom que vous l’appeliez, votre
proposition signifie séparatisme et indé-
pendance. »
Eh bien ! Ce que sir John Macdonald dé-
nommait séparatisme, un Wilfrid Laurier,
dans son long ministère de quinze années
(1898-1911), l’a presque intégralement ob-
tenu.
Il est désormais, entendu que les traités
de commerce de la Grande-Bretagne ne s’ap-
pliquent plus au Canada que si celui-ci le
demande expressément. D’autre part, en
fait sinon tout à fait en droit, la colonie né-
gocie directement ses propres traités. Le
rôle de l’Angleterre se borne à une présen-
tation de pure forme des négociateurs cana-
diens. La présentation faite, c’est à peine si
le gouvernement de Londres connaît les*
conversations qui s’ensuivent. C’est ainsi’
qu’ont été conduites les négociations pour
le traité de commerce franco-canadien
(1909) et celles du traité de commerce amé-
rico-canadien (1911). La souveraineté an-
glaise est sauvegardée par une formalité de
protocole, mais serait-il exagéré, dans l’es-
pèce, de dire que la souveraineté canadien-
ne est devenue une réalité ?
Ce point étant aoquis pour le Canada, il ‘
était inévitable que le gouvernement d’Ot-
tawa voulût se créer les instruments diplo-
matiques nécessaires, et notamment une <
représentation consulaire propre. Il y a
fort longtemps que Paris possède un « com-
rnissairegénéral du Canada », avec cer-]
tains pouvoirs d’un consul. Mais sir Wil-
frid Laurier est allé plus loin. En 1909, il
a créé à Ottawa un « département canadien-
des affaires extérieures », dont le rôle est*
de « s’occuper uniquement des relations
avec les puissances étrangères ».
Un peu plus tard, en 1911, un nouveau
pas a été fait par la création d’une Commis-
sion mixte permanente de trois Américains
et de trois Canadiens destinée à étudiée tou-
tes les questions, intéressant les relations**
extérieures des dèux pays. Ce n’est pas u»
secret que, si sir Wilfrid Laurier revient
au pouvoir, il créera, à Washington, un*
agent consulaire ou diplomatique canadien.
Tout ceci, sans doute, se fait ou se fera avec?
l’agrément officiel de l’Angleterre, qui, dus
point de vue de la lettre, sauve la face«(
Mais n’est-ce pas, en fait, les conditions»
même de l’indépendance ?
Reste enfin la grave, la suprême ques-
tion de la guerre. Le Canada est il entraînée
automatiquement dans les guerres de l’An»»*
gleterre ? « Quand la métropole est en état
'de guerre, a dit sir Wilfrid Laurier, le Cà*
nada est en état de guerre ». Mais il a ajou»
té ensuite que le Dominion restait juge dw
l’opportunité de son intervention. M. Bor-
den, le premier ministre actuel, a en fait
adopté la même attitude. De telle sort»
que si la guerre éclate, le Canada se ré-
serve la pleine liberté d’y prendre ou de n’y
pas prendre part.
Pour conclure, en quoi consiste, à l'heure*?
présente, lé lien entre la Colonie et la Mère
Patrie ? Le lien légal réside uniquement
dans le fait que l’Angleterre et; le Canada
ont le même roi, celui-ci étant représenté
à Ottawa par un gouverneur portant le titres
de vice-roi. Quant au lien moral il est fait*'
d’une longue tradition et d’un sincère atta-
chement au « vieux pays ». Mais d’ores et
déjà le mot « Colonie » semble ici démodé;
on a l’impression qu’il humilie un peu les
Canadiens. Ceux-ci répètent avec une juste
fierté le mot de sir Wilfrid Laurier « Canada*
is a nation ».
ANDRÉ SIEGFRIED.
Au Groupe antialcoolique
de la Chambre
SI. Jule.s Siegfried est nommé vice-président
Le groupe antialcoolique s'est reconstitué
hier et a nommé son bureau ainsi qu’il suit:
Président : M. Schmidt ; vice-présidents :
MM. Vaillant, Godard, Lemire, Siegfried ;
secrétaire générai, M. Latond ; secrétaires :
MM. HOnorat, Lugol, Oiagne, de Chambran ;
questeur : M. Mauger.
Le groupe a décidé de mettre à l’ordre dn
joar'de ses premières séances l’interdiction
de l’absinthe, la limitation du nombre des
débits et la suppression dn privilège des
bouilleurs de cru.
rmnir IHHTIIIIMIHIIMII ■IIIHIIH imm >»ww — miniiniM —■ ■
M. VIVIAN!
ET L’ALLIANCE
Nos lecteurs ont lu, hier, les décla-
rations faites par M. Viviani au cor-
respondant parisien du Novoïe Wré-
mya de Saint-Pétersbourg ; d’autre
part, le Journal des Débats, si bien
renseigné sur les choses de Russie,
nous dit que le ministère Viviani ins-
pire pleine confiance aux journaux
russes « autant qu’eut pu le faire un,
ministère Ribot ». A la bonne heure !
Voilà un ton qui contraste agréable- J
ment avec celui d’une certaine partie
de la presse que nous avions signalé il
y a huit jours. Parce que l’honorable
M. Ribot avait été renversé, il sem-
blait, alors, que tout était perdu, au
point que T Etranger avait le droit de
se mêler de nos affaires;pour le moirls,
envisager un ministère dont le pro-
gramme militaire ne serait pas iden-
tique à celui de son prédécesseur,
c’était porter une grave atteinte à
l’alliance Jranco-russe !
Le ministère Viviani s’est néan-
moins constitué et a Jait approuver
par la Chambre une conception mili-
taire sensiblement différente de celle
de M. Ribot, puisqu’il admet la possi-
bilité, après la réalisation de certaines
réjormes « d’un allègement partiel
des charges militaires », tandis que
son prédécesseur avait déclaré que ces
réjormes ne pourraient que se sura-
jouter à la loi de trois ans. Certes, le
président du Conseil a Jait les décla-
rations les plus fermes pour attester
qu’à aucun moment notre Jorce mili-
taire actuelle ne serait compromise,
_ mais on ne pouvait vraiment pas s’i-
maginer qu’aucun chej de gouverne-
ment put être disposé à prononcer des :
paroles imprudentes pour notre dé-
fense nationale. Aucun chef de gou-
vernement ne pouvait non plus avoir la
pensée de méconnaître notre alliance
avec la Russie
S’il était nécessaire d’en donner
une preuve, M. Viviani vient de le
faire d'une façon catégorique en ac-
cordant un de ses premiers interviews
à l’envoyé du, Novoïe Wrémya :
f‘ Au moment où je. prends la direc-
tion des Affaires étrangères, a-t-il dé-
claré, il m’est particulièrement agréable
de vous affirmer mon absolue convic-
tion en l’efficacité d’un accord qu’avec
mes prédécesseurs j’ai toujours con-
sidéré comme immuable ”,
Si nous souhaitons que notre pays
tienne toujours son rôle d'allié avec
dignité, si nous voudrions que l’on
n’oublie pas que la sympathie des
peuples russes va vers notre terre de
liberté et de progrès, nous savons,
d’autre part, que l’alliance est la base
nécessaire de notre politique étran-
gère, qu’elle nous a permis, à l’ori-
gine, de reprendre avec éclat notre
placé au soleil de l’Europe, et qu'elle
est une garantie de notre sécurité et
de la paix générale ’.
C’est dans ce sens d’une action pa-
cifique que M. Viviani, pour bien pré-
ciser sa pensée, a tenu à marquer
l’orientation qu’il compte conserver à
notre collaboration avec la Rassie :
« Cette défense de la paix ne me pré-
occupe pas moins que mes devanciers,
et je serai heureux, pour ma part, d’y
collaborer avec M. Goremykine et M.
Sazonow. » Cette invitation est claire
et nous sommes convaincu qu’elle ren-
contrera le meilleur écho auprès des
gouvernants russes, mais elle ne laisse
aucun espoir aux pêcheurs en eau trou-
ble ; notre pays restera fort pour être
prêt à toute éventualité, mais il n’en-
tend poursuivre qu’une oeuvre de paix.
Le président du Conseil, rappelant
les efforts faits au cours des guerres
balkaniques pour limiter le plus possi-
ble le cônflit, a tenu à mettre en évi-
dence le rôle de l’Angleterre et l’amitié
qui nous lie à elle : « La Russie et la
France n’auraient pu réaliser aussi
pleinement leur oeuvre sans l’entente
commune qui les associe l’une et l’au-
tre à l’Angleterre. » Il n’y a certes
pour nous qu’honneur et profit à com-
pléter l’Alliance par la Triple Entente
qui nous unit cordialement à la plus
grande puissance maritime du monde
et à la patrie des plus anciennes tradi-
tions libérales.
Le mois prochain, M. Viviani ac-
compagnera le président de la Répu-
blique en Russie ; nul doute qu’il y
soit bien accueilli ; en attendant,
l’amiral Roussine, chef d’état-major
général de la marine russe, est venu
nous voir. Allons, l’alliance ne va pas
si mal, malgré un ministère « avan-
cé », et nous avions bien raison de ne
pas nous Jrapper l’autre jour t
CASPAR-JORDAN.
La date de l’Emprunt
de 805 millions
M Nouions, ministre des finances, a fixé
au 7 jaillet prochain la date de l’émission de
l’emprunt de 803 millions.
Quatre versements seront faits :
1» An jour de la souscription ;
2° Le jour de la répartition ;
3» En septembre ;
4« En décembre de la présente année.
LA CRÉATION
d’une Escadrille d’Avions
On annonce qn’nne escadrille d’avions qui
fera partie intégrante de l’armée navale va
être constituée au même titre que les flottil-
les de torpilleurs et de sous-marins. Cette
escadrille, sons le commandement de l’ami-
ral Bôué de Lapeyrère, sera entraînée en
liaison avec les cuirassés et Les croisears ; la
Foudre continuerait à abriter les avions,
mais d’autres navires des escadres en rece-
vraient anssi.
C’est en quelque sorte la consécration
comme force militaire de l’aviation navale
que toutes les marines développent à l’envi.
Dans notre flotte, l’hydravion est snrtont
destiné an service de reconnaissance, mais
ailleurs on le considère, ainsi que le diçi-
* geable, comme arme de combat, en Angle-
terre particulièrement, où des expériences
sont poursuivies avec une méthode très re-
marquable par l’armée et par la marine.
La direction générale de l'aéronautique en
Angleterre va occuper à Orfordness, dans le
Suffolk, une vaste lande pour y établir une
station d’aviation et y conduire des expé-
riences secrètes avec des armes à feu. La se-
maine dernière le dirigeable naval Gamma
attaquait, deux nuits de suite, l’arsenal de
Portsmouth ; la première, éclairant de ses
projecteurs ateliers, magasins et dépôts, tan-
dis que les projecteurs de la défense de la
cô e le suivaient dans ses évolutions ; et la
seconde, tous feux éteints sur tous les navi-
res dans l’arsenal et dans les casernes'. Sur
divers points le dirigeable laissa tomber des
fasées représentant des projectiles.
Partout on travaille, et 1 important est de
ne pas se laisser distancer dans ancnn des
* modes d’emploi de l’arme nouvelle.
La Mission Navale Busse
A Paris
Déjeuner au ministère de la marine.
M. Gauthier affirme la solidarité
de l’effort militaire de la France
et de la Russie.
M. Gauthier, ministre de la marine, a of-
fert hier an déjeuner à l’amiral Roussine,
chef d’état-major général de la marine russe,
et anx officiers qui l’accompagnent. MM.
Viviani, président du Conseil, et Messimy,
ministre ae la guerre, y assistaient.
An dessert, M. Gauthier a prononcé le toast
que voici ;
« Amiral,
» Je suis heureux de vous dire le grand
plaisir que j’éprouve à recevoir dans cet
nôtel de ia marine française, le brillant chef
d’état-major général qui concourt, avec une
compétence et un éclat incomparables au
développement et à la mise en oeuvre de ia
marine rosse.
» C’est avec un soin attentif, et pour ainsi
dire an jour le jour, que nous suivons les
efforts que vous faites pour augmenter votre
puissance navale et que nous applaudissons
aux snccès qui les couronnent.
» Demain, le rapide vous emportera vers
notre armée navale.
» Vous y recevrez de son chef l’hospitalité
la plus large et la plus cordiale.
» De cette visite, vous emporterez de votre
côté — J’en ai l’espoir — l’impression que la
France ne recule devant ancnn sacrifice
ponr rester fidèle à ses traditions, à son
alliance et à ses amitiés.
» C’est dans ces sentiments, messieurs,
que je porte la santé de Sa Majesté l’empe-
reur, Sa Majesté l’impératrice, et de toute la
famille impériale.
» Je vous convie, anssi, messieurs, à por-
ter avec moi la santé de l’éminent chef d’état-
major général de la marine russe, l’amiral
Roussine, celle des vaillants officiers qui
l’accompagnent et de la marine impériale
tout entière.
L’amiral Roussine s’est levé à son tour et
a prononcé le toast suivant :
« Je sais très touché des paroles que vient
de prononcer M. le ministre de la marine et
je ne manquerai pas d’en faire part à S. M.
l’empereur.
» C’est nn grand honneur pour moi d’avoir
été délégué par mon souverain pour repré-
senter fa marine russe auprès du gouverne-
ment français, dn ministre de la marine et
des éminents officiers généraux de la marine
française qui m’entourent.
» J’ai eu l’honneur d’ê're reçu par M. le
président de la République. Je me ferai un,
devoir agréable de rapporter à Sa Majesté
les paroles flatteuses et si cordiales pour la
Russie qu’il m’a adressées.
» Ce matin j’ai eu le plaisir de m’entrete-
nir avec le contre-amiral directeur de l'Eco-
le supérieure de la marine. Je remercie M.le
minfitred’avoir bien voulu me ménager nn
entretien qui a été des plus intéressants. En
raison même de l’intérêt que cet entretien a
soulevé, je me permets de demander à M. le
ministre de la marine la favenr de le re-
prendre après les entrevues qui me sont ré-
servées avec le chef d’état-major général de
la marine.
» Je me lais nn honneur de lever mon
verre à la santé de M. le président de la Ré-
publique, de M. le ministre de la marine, et
je bois-à la prospérité et à la gloire de la ma-
rine française et de ses vaillants officiers.
Quelques instants après, l’amiral Roussine
s'est levé de nouveau, et s’adressant au mi-
nistre de la guerre, a exprimé en quelques
mots brefs tout le fruit que l’armée russe
avait retiré de l’étude des méthodes et des
doctrines en usage dans l’armée française, et
a témoigné toute son admiration pour le
haut easeignement militaire donné en Fran-
ce à l’Ecole supérieure de guerre.
M. MesMmy a répondu en disant combien
il était fier des appréciations élogieuses que
l'amiral Roussine venait d’exprimer à l’égard
de notre armée et dn haut easeignement de
notre Ecole de guerre, et il a terminé en
affirmant sa terme cenfiance dans la valeur
des denx armées et sa conviction qn’eiles
seraient, en tontes circonstances, à ia hau-
teur de leur tâche, et que leur puissance
combinée était te meilleur garant du main-
tien des dispositions pacifiques dont ne ces-
sent de s’inspirer les deux gouvernements
alliés.
.■umjMm L Ml' * rrrwa
UN DOMPTEUR
dévoré par ses Lions
Un télégramme de Chicago donne nn récit
terrible de la mort d'an dompteur dévoré
dans son Cirqae.
Le dompteur du nom de Dietrich est entré
sans lumière dans nne cage contenant six
lions. Il n’y était pas plutôt entré qu’une des
bêtes sauta sur lai. L-s autres l’imitèrent et
le dévorèrent en partie.
Afin de leur arracher ie cadavre, les em-
ployés du cirque durent jeter nn produit
dont les émanations réussirent à éloigner les
lions de leur proie.
Au cours de la panique, un des lions se
saura dans les rues de ta ville, où il terro-
risa les habitants. On pnt finalement le ra-
mener dans sa cage sans qu’il ait blessé per
sonne.
Les Duellistes
s’impatientent
1» M. Jean Stem, le sportsman bien connn,
a envoyé denx de ses amis, le prince Murat
et le duc de Brissac, à M. J. Trarieux, direc-
teur d’un journal d* courses. M. Trarieux s
désigné pour le représenter MM. Robert
Bernstein et Pierre Gillon. Ces derniers esti-
mant, an nom de leur client, que celui-ci
n’avait pas dépassé son droit de critiqüe, un
Tribunal arbitrai dira qui a raison et si nne
rencontre doit avoir lieu.
2° A la suite d’an incident snivi de voies
de fait entre M. Maiilochon fils et M. Jeze-
quel, une rencontre a été décidée. M. Maillo-
chon fils ne s’étant pas présenté sur le ter-
rain a été carencé. Le marquis Viel des Ri-
vières et le comte de Peyronnet, témoins de
M. Jezeqael, viennent d’envoyer à leur tour
leurs témoins à ceux de M. Maiilochon.
3» M. Victor Robinet, président du Comité
d’action de la Confédération générale du pe-
tit commerce, se jugeant offensé, a envoyé
MM. Marcel Cachin et Arthur Yaîabrègue à
M. Georges Berry, député. Ce dernier va
constituer ses représentants.
4® Le capitaine Desqaübet, se jugeant of-
fensé par nn article de M. Bompard, direc-
teur d’un jonrnai de courses, a envoyé ses
témoins, MM. Laurent et Ràinond, à M.
Bompard.
L’IMPOT SUR LE REVENU
La Commission du Sénat en yole l’in cor-
poration dans la loi de finances
Le ministère, des finances communique la note
suivante :
Le ministre des finances a été entendn ce
matin par la Commission sénatoriale de l'im-
pôt sur le revenu, à laquelle avait été en-
voyé pour avis le projet d’impôt général de
superposition incorporé par la Chambre dans
la Toi de finances de 1914.
Après avoir exposé les grandes lignes du
projet, M. Noulens a signalé qu’il serait dôsl
râble d’y apporter quelques légères retou-
ches n’en modifiant d'ailleurs ni le sens .ni
la portée.
Il a insisté snr l’importance capitale qu’at-
tache le gouvernement an maintien du pro-
jet dans Te budget et sur la nécessité, pous
la Commission, de se prononcer dans an
délai assez bref pour que la discussion de-
vant le Sénat ne subisse aucun ajourne-
ment, ajoutant qu’il préférerait renonce»
aux retouches signalées par lui plutôt qui
d’instituer à leur sujet un débat susceptible
de faire remettre en question l’incorpora'
tion du projet dans la loi de finances dt
1914.
Après le départ dn ministre, la Commis
sion, par 10 voix contre 2, s’est prononcé»
ponr l’incorporation, dans ia loi de finances,
dn projet, ainsi que l’a demandé le minis-
tre, et elle a amendé les mod fications sug-
gérées par M. Naolens, en s’inspirant des
propositions faites par MM. Ribot et Aimond.
La Commission se réunira à la fin de la
semaine pour entendre l’avis que doit rédi
ger en son nom M. Aimond, et ponr arrêter
le texte définitif dn projet.
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 33 Juin. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE —
Comptant. „„ t6!-/- -/- 7/6
S mois t61I2/6 -/- 7/6
ETAIN
Comptant . 4 138 7,6 20/- -/-
3 mois irrégul. tl4oa/6 a0/_ ./.
FER
Comptant ..1 calme 81/1 % -/- il
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 19 juin 1914.
NEW-YORK, 22 JUIN
Cotons s jnitiet, hausse 5 points ; août,*
hausse 7 points ; octobre, hausse 12 points ;
janvier, hausse 13 points. — Ferme.
Calé» i hausse 2 à 4 points.
N K W-YORK. 22 JUIN
tu ion i. mainr *
poivre Standard disD. 13 33 13 60
— août 13 55 13 60
Imalgamats €op«.. 71 18 71 i/&
ik m KL 7S
CHICAGO, 22 JUIN
(h DP JOUR A. PRBCftn
816 sur...... Juillet.... 81 i/4 82 1/2
■ r- J Septembre 80 i 8 81 1/4
fiais sur...ut millet.... 68 3/4 69 7/8
Septembre 67 » » 67 3 4
1 >ux aar, Juillet.... 10 10 10 15
P- .. Septembre 10 27 JL 10 U
LES EBOULEMENTS DE PARIS
Répondant à une interpellation sur les*:
effondrements qui se produisirent le 13 juin
dans les rues de Paris, M. Delanney, préfet
de la Seine, a détendu son administration
d'avoir commis aucune imprudence.
Le réseau du Métropolitain a été arrêté
bien avant qn’il ne fut préfet de la Seine et
la partie qui se poursuit actuellement, l’est
exactement dans les conditions des précé-.
dentés.
M. Delanney se demande alors si les res-
ponsabilités ne remontent pas à l’origine en
1897.
Suivant l’avis formel de M. Bienvenu, in-
génieur en chef des travaux de ia ville, la
construction du Métropolitain amène plutôt
une consolidation du sol. Si des accidents
se produisent c’est uniquement lorsque le
Métro est en cours d’exécution.
Les travaux ont été faits dans les condi-
tions normales de sécurité, mais T’orage ex-
ceptionnel du 13 juin est nn fait imprévu
qui a bouleversé toutes les conditions nor-
males de sécarité.
La séance du Conseil municipal a été en-
suite levée.
L'AMOUR QUI TUE
Yiiiette Juvénal habite 173, boulevard
Yictor-Hugo, à Saint-Ouen, à côté d’une jeu-
ne femme, Mme Thomas, ponr laquelle il
avait nne forte inclination. Mme Thomas
n’aimait pas Juvénal. Et c’est sans doute ce
qui fit que ie voisin qnerella sa voisine.
La discossian s’envenima à ce point qne*
Yiiiette Javénal frappa Mme Thomas d’un-
coup de couteau en plein coeur.
La malheureuse succomba aussitôt. Le
meurtrier a été arrêté et une enquêts est
.ouverte
BANQUET DU COMITE REPUBLICAIN DU
COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE
M. Mascuraud a présidé hier soir le ban-
quet mensuel du Comité républicain dn
Commerce et de Plndustrie.
Dans le disconrs qu’il a prononcé à celle
occasion, M. Mascuraud a traité la question
fiscale à l’ordre du jour.
Parlant de l'impôt sur le capital que le
gouvernement annonce dans sa déclaration
et qui doit servir à couvrir l’emprunt récem-
ment voté, M. Mascuraud dit qu’il se ralliera
à une taxe sur ia fortune acquise, prélevée
seulement au décès du possédant, taxe qui
admettrait une exemption totale ponr les
pelites successions et ne se confondrait pas
avec tes droits de mutation.
Au sujet du projet d’impôt progressif sur
les revenus, M. Mascuraud dit que grâce à
1’interventioa du comité, l’idée d’un contrôle
à exercer par la consultation des livres des
commerçants, est uaaniinement rejetée.
L’ACCIDENT DU BOULEVARD
SAINT-GERMAIN
M. Mélin, commissaire de police dn quar-
tier du Vai de-Grâce, a continué hier matin
son enquête au sujet de l’accident d'autobus
qui s’est produit boulevard Saini-Gertnain.
Les témoignages recueillis concluent tous
à la responsabilité du chauffeur de i’auto-
taxi, André Dumas. C’est pour épargner la
taxi, qui allait être infailliblement écrasé,
que le wattman de l’autobus Pigalie-Halle-
aux-Ylns a donné un brusque coup de volant
à droite.
Aussi ie magistrat a-t-il mis André Damas
en état d’arrestation. Le chauffenr sera diri-
gé, dans la soirée, sur le Dépôt.
L'ANCIEN POSTE DES TORPILLEURS
DE TANCARVILLB
VOfficiel publie un décret affectant an dé-
partement des travaux publics l’ancienjoaste
. des torpilleurs de Tancamilô
RIXE ENTRE TERRASSIERS
ALBI. — Une rixe a éclaté pour des motifs
intimes entre des terrassiers es*agnols tra-
vaillant sur la ligne en construction d’Albi à
Saint-Affrique.
Les trois frères Mendez se sont acharnés
snr nn de leurs adversaires nommé Catala-
gut et lai ont fracturé le crâne à coups de
pierres. Us ont ensuite tourné leur fureur
contre un contremaître et nn terrassier qui
étaient intervenus. Iis les ont également
frappés avec violence.
L’un des frères Mendez s’est enfin précipité
snr Catalagut qui gisait à terre et lui a arra-
ché la lèvre inférieure d’un coup de dent.
Deax des frères Mendez ont été arrêtés,
mais ie troisième a réussi à prendre la
fuite. --
AVEUX D'UNE COUPABLE
BREST. — Françoise Labat, qui était accu-
sée d’avoir tué d’on coup de revolver son
amant, le mécanicien de la marine Alexan-
dre Laur, pendant qu’il dormait, et qui pré-
tendait avoir été d’abord blessée par lui, a
fait des aveux complets.
Après avoii»tiré sur son amant, elle a tenté
de se suicider, mais ne s’est fait qu’nne bles-
snre légère.
La femme Labat a été écrouée sons lin-
culpalion d’assassiaat.
INCENDIES CRIMINELS
REIMS.— Depuis trois mois, cinq incendies
criminels ont détruit des fermes dans le vil-
lage de Tramery sans qu’on parvint à arrêter
le coupable. .....
La terreur régnait et les enquêtes judiciai-
res ne réussissaient pas à ramener le calme.
Hier après-midi, la police mobile de Reims
a réussi à mettre ia main sur 1 incendiaire..
C’est un jeûné domestique de cnltnre nom-
, méGiliery, âgé de 13 ans.
Le gamin a avoué qu’il mettait le feu pour
jouir du spectacle des incendies.
L'incendiaire a été conduit à la prison de
Reims
LE CRIME D’UN DOMESTIQUE
LAVAL. — Mlle Engénie Gantier, 22 ans,
demeurant ch*z ses parents fermiers à l’An-
juère, a été étranglée hier soir, puis violée
par nn nommé Jonin, 32 ans, domestique de
ferme. . / o
Jouin qui était au service des époux Gau-
tier depuis sept années, a disparu.
Le parquet s’est rendu sur les lieux du
crime pour ouvrir une enquête.
TEMPÊTE SUR LE LAC DE CONSTANCE
CONSTANCE. — Une tempête a sévi, hier
après-midi, sur la partie occidentale du
lac.
Sur soixante bateaux de pêche, un cer-
tain nombre ont chaviré.
L’on sait qu’il y a quatre pêcheurs noyés,
mais il est à craindre qu’il n’y ait d’autres
victimes. _
A 4,100 MÈTRES
AVEC TROIS PASSAGERS
VIENNE.— AU cours du meeting d’aviation
le lieutenant en premier Bier a établi le re-
cord du monde, en/atteianant, avec trois pas-
sagers la hauteur de 4,100 mètres.
LA CATASTROPHE MINIÈRE DU CANADA
WINNIPEG. — Le nombre des morts dans le
récent désastre minier est de 189.
181 corps ont été retrouvés.
39 mineurs ont pn s’enfuir ; 9 ont été sau-
vés par des équipes de secours,
LA CONFÉRENCE DE NIAGARA FALLS
NIAGARA FALLS. — Les Etats-Unis ont in-
vité les représentants dn général Caranza à
avoir un entretien avec èeux du général
Huerta.
Les délégués da général Huerta se sont
montrés disposés à conférer avec les consti-
tutionnalistes.
LA QUESTION ALBANAISE
VALLONA.— Un combat a eu lien au village
de Carbonara, anx environs de Suskina. Ce
combat fut saspendu au crépuscule ; mai»
on croit qn’il a été repris aujourd’hui. On
ignore le chiffres de pertes.
Seit Kemal, rédacteur en chef du journal
Populli, paraissant à Vallona, a été bloesé
grièvement. Transporté aujourd'hui à Val-
lona, il a été l’objet de manifestations de
sympathie*
Les insurgés ont cerné El-Bassan.
Hier des coups de feu ont été échangés à
Replen, près de la frontière, entre les Epiro-
tes et les Albanais. -
De Dnrazzo et de Fieri, des demandes d»
renforts arrivent à Vallona.
* *
Le gouvernement a envoyé deux parle-
mentaires, Baba Andi et Mortuzi, chez les i»
snrgés.
Ces parlementaires ont pour mission d’ac-
corder anx insurgés la trêve de trois jours
qu’ils avaient demandée, afin de- préparer
l'entrevue qui doit avoir lieu le 23 juin au
pont de la Lagune.
Torkhin pacha a remis hier soir au mi-
nistre d’Italie la lettre saivante :
Je sois heureux de constater que dans les
caisses qui ont été saisies chez le colonel
Mnricchio et chez le professeur Chinigo, ou
n’a rien trouvé de compromettant. Ea con-
séquence, l’innocence da colonel et da pro-
fesseur a été démontrée. Le gouvernement
albanais déplore cet incident regrettable qui
a occasionné une violation des capitula-
tions. Il est superflu d’ajouter que le gou-
vernement emploiera tous les moyens afin
que de semblables incidents ne se reprodui-
sent pas.
v TURKHAN.
VIENNE. — On lit dans la Wienne Algmeim
Zeitunç qne les brnits propagés par certain»
journaux étrangers touchant 1 envoi du
troupes austro-hongroises en Albanie se-
raient déclarés i&u par des personnalités
.compétentes.
Administrateur - Délégué - Gérant
O. RANDOLET
Administration, Impressions et Annonces, TEL. 10.47
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : EÂNEOLET Havre
LG PGtit HavrG
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
RÉDACTEUR EN CHEF
3.-J. CASPAR - JORDAN
Téléphone t 14.80
Secrétaire Général : TH. VALLÉE
Rédaction, 35, rue Fontenelle - Tél. 7.60
ANJrOJfCES
f AU HAVRE BUREAU DU JOURNAL, 112, bout 1 de Strasoourg.
il L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
A PARIS < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
I» PETIT HA VRE est désigné peur les Annonces Judiciaires et légales
.. nrtnFTnrTTîffg*
ABONNEMENTS TROIS MOIS SIX MOIS UN AH J
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure, m KI» AI?. « A ■?. 1
l’Oise et la Somme . * BO ° Fr- * ® 1
Autres Départements ] G Fr. M.M. SO SS » 1
Union Postale |lO » SO Fr. -40 » 1
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous tes Bureaux de Poste de France f
Variétés Eeonomiqnes o! Politiques
le Canada comme
Nation indépendante
Ottawa, le 6 juin 1914.
Un .séjour d’une semaine à Ottawa, capi-
tale du Canada, et plusieurs conversations
avec les hommes politiques les plus quali-
fiés, m’ont permis de préciser jusqu’à quel
peint le Dominion est resté une colonie et
jusqu’à quel point il est devenu, comme l’a
dit sir Wilfrid Laurier, « une nation ».
Autonomie, indépendance ? on devine que
celte alternative intéresse non seulement
l’avenir du Canada lui-même, mais encore
celui de l’empire britannique tout entier.
le dirai de suite que, ma dernière visite
ici remontant à dix années, j’ai été profon-
dément frappé des progrès faits dans les
esprits canadiens par la notion de l’indé-
pendance.
En théorie et en fait, le Canada jouit de
l’autonomie, c’est-à-dire de la pleine direc-
tion de ses affaires intérieures, depuis en-
viron soixante ans. Il fait^ librement ses
propres lois, s’administre lui-même par
l’intermédiaire d’un ministère responsa-
ble et d’une Chambre élue. Le gouverneur
.général nommé par l’Angleterre n’a pas
plus de pouvoirs que notre président de la
République. En fait, son rôle dans la poli-'
tique intérieure est nul. La colonie ne sup-
porterait pas qu’il prétendît en jouer uu.
Jusqu’ici, rien qui ne soit connu, ancien,
admis de tous. Mais il était inévitable
tju’après avoir conquis son autonomie pour
les affaires intérieures, le Canada voulût
bénéficier de la même liberté dans ses rela-
tions extérieures/ Degré par degré, dans
les trente dernières années, il s’est ainsi
avancé dans la voie de l’indépendance au
point que le seul lieu effectif qui subsiste
avec la Métropole est la reconnaissance de
la même couronne et du même roi.
Il y a fort longtemps que l’Angleterre
s’est dessaisie du droit d’imposer au Ca-
nada ses tarifs de douane. Dès 1830, la co-
lonie élevait des barrières douanières
contre la mère-patrie elle-même. C’était
une conséquence normale de l’autonomie.
Mais l’Angleterre se réservait d’être tou-
jours l’intermédiaire du Canada pour les
traités intéressant la colonie. Les traités de
commerce signés par le 'gouvernement de
Londres s’appliquaient automatiquement
jau Canada.
Dès 1882, l’opinion canadienne protestait
Contre cette situation. M. Blake, chef de
l’opposition libérale, demandait le droit
pour la colonie d’entrer en relations direc-
tes avec les puissances étrangères pour la
négociation des traités de commerce. Mais
la prétention paraissait alors si audacieuse
que le premier ministre canadien de l’épo-
que, sir John Macdonald, répondait : « De
quelque nom que vous l’appeliez, votre
proposition signifie séparatisme et indé-
pendance. »
Eh bien ! Ce que sir John Macdonald dé-
nommait séparatisme, un Wilfrid Laurier,
dans son long ministère de quinze années
(1898-1911), l’a presque intégralement ob-
tenu.
Il est désormais, entendu que les traités
de commerce de la Grande-Bretagne ne s’ap-
pliquent plus au Canada que si celui-ci le
demande expressément. D’autre part, en
fait sinon tout à fait en droit, la colonie né-
gocie directement ses propres traités. Le
rôle de l’Angleterre se borne à une présen-
tation de pure forme des négociateurs cana-
diens. La présentation faite, c’est à peine si
le gouvernement de Londres connaît les*
conversations qui s’ensuivent. C’est ainsi’
qu’ont été conduites les négociations pour
le traité de commerce franco-canadien
(1909) et celles du traité de commerce amé-
rico-canadien (1911). La souveraineté an-
glaise est sauvegardée par une formalité de
protocole, mais serait-il exagéré, dans l’es-
pèce, de dire que la souveraineté canadien-
ne est devenue une réalité ?
Ce point étant aoquis pour le Canada, il ‘
était inévitable que le gouvernement d’Ot-
tawa voulût se créer les instruments diplo-
matiques nécessaires, et notamment une <
représentation consulaire propre. Il y a
fort longtemps que Paris possède un « com-
rnissairegénéral du Canada », avec cer-]
tains pouvoirs d’un consul. Mais sir Wil-
frid Laurier est allé plus loin. En 1909, il
a créé à Ottawa un « département canadien-
des affaires extérieures », dont le rôle est*
de « s’occuper uniquement des relations
avec les puissances étrangères ».
Un peu plus tard, en 1911, un nouveau
pas a été fait par la création d’une Commis-
sion mixte permanente de trois Américains
et de trois Canadiens destinée à étudiée tou-
tes les questions, intéressant les relations**
extérieures des dèux pays. Ce n’est pas u»
secret que, si sir Wilfrid Laurier revient
au pouvoir, il créera, à Washington, un*
agent consulaire ou diplomatique canadien.
Tout ceci, sans doute, se fait ou se fera avec?
l’agrément officiel de l’Angleterre, qui, dus
point de vue de la lettre, sauve la face«(
Mais n’est-ce pas, en fait, les conditions»
même de l’indépendance ?
Reste enfin la grave, la suprême ques-
tion de la guerre. Le Canada est il entraînée
automatiquement dans les guerres de l’An»»*
gleterre ? « Quand la métropole est en état
'de guerre, a dit sir Wilfrid Laurier, le Cà*
nada est en état de guerre ». Mais il a ajou»
té ensuite que le Dominion restait juge dw
l’opportunité de son intervention. M. Bor-
den, le premier ministre actuel, a en fait
adopté la même attitude. De telle sort»
que si la guerre éclate, le Canada se ré-
serve la pleine liberté d’y prendre ou de n’y
pas prendre part.
Pour conclure, en quoi consiste, à l'heure*?
présente, lé lien entre la Colonie et la Mère
Patrie ? Le lien légal réside uniquement
dans le fait que l’Angleterre et; le Canada
ont le même roi, celui-ci étant représenté
à Ottawa par un gouverneur portant le titres
de vice-roi. Quant au lien moral il est fait*'
d’une longue tradition et d’un sincère atta-
chement au « vieux pays ». Mais d’ores et
déjà le mot « Colonie » semble ici démodé;
on a l’impression qu’il humilie un peu les
Canadiens. Ceux-ci répètent avec une juste
fierté le mot de sir Wilfrid Laurier « Canada*
is a nation ».
ANDRÉ SIEGFRIED.
Au Groupe antialcoolique
de la Chambre
SI. Jule.s Siegfried est nommé vice-président
Le groupe antialcoolique s'est reconstitué
hier et a nommé son bureau ainsi qu’il suit:
Président : M. Schmidt ; vice-présidents :
MM. Vaillant, Godard, Lemire, Siegfried ;
secrétaire générai, M. Latond ; secrétaires :
MM. HOnorat, Lugol, Oiagne, de Chambran ;
questeur : M. Mauger.
Le groupe a décidé de mettre à l’ordre dn
joar'de ses premières séances l’interdiction
de l’absinthe, la limitation du nombre des
débits et la suppression dn privilège des
bouilleurs de cru.
rmnir IHHTIIIIMIHIIMII ■IIIHIIH imm >»ww — miniiniM —■ ■
M. VIVIAN!
ET L’ALLIANCE
Nos lecteurs ont lu, hier, les décla-
rations faites par M. Viviani au cor-
respondant parisien du Novoïe Wré-
mya de Saint-Pétersbourg ; d’autre
part, le Journal des Débats, si bien
renseigné sur les choses de Russie,
nous dit que le ministère Viviani ins-
pire pleine confiance aux journaux
russes « autant qu’eut pu le faire un,
ministère Ribot ». A la bonne heure !
Voilà un ton qui contraste agréable- J
ment avec celui d’une certaine partie
de la presse que nous avions signalé il
y a huit jours. Parce que l’honorable
M. Ribot avait été renversé, il sem-
blait, alors, que tout était perdu, au
point que T Etranger avait le droit de
se mêler de nos affaires;pour le moirls,
envisager un ministère dont le pro-
gramme militaire ne serait pas iden-
tique à celui de son prédécesseur,
c’était porter une grave atteinte à
l’alliance Jranco-russe !
Le ministère Viviani s’est néan-
moins constitué et a Jait approuver
par la Chambre une conception mili-
taire sensiblement différente de celle
de M. Ribot, puisqu’il admet la possi-
bilité, après la réalisation de certaines
réjormes « d’un allègement partiel
des charges militaires », tandis que
son prédécesseur avait déclaré que ces
réjormes ne pourraient que se sura-
jouter à la loi de trois ans. Certes, le
président du Conseil a Jait les décla-
rations les plus fermes pour attester
qu’à aucun moment notre Jorce mili-
taire actuelle ne serait compromise,
_ mais on ne pouvait vraiment pas s’i-
maginer qu’aucun chej de gouverne-
ment put être disposé à prononcer des :
paroles imprudentes pour notre dé-
fense nationale. Aucun chef de gou-
vernement ne pouvait non plus avoir la
pensée de méconnaître notre alliance
avec la Russie
S’il était nécessaire d’en donner
une preuve, M. Viviani vient de le
faire d'une façon catégorique en ac-
cordant un de ses premiers interviews
à l’envoyé du, Novoïe Wrémya :
f‘ Au moment où je. prends la direc-
tion des Affaires étrangères, a-t-il dé-
claré, il m’est particulièrement agréable
de vous affirmer mon absolue convic-
tion en l’efficacité d’un accord qu’avec
mes prédécesseurs j’ai toujours con-
sidéré comme immuable ”,
Si nous souhaitons que notre pays
tienne toujours son rôle d'allié avec
dignité, si nous voudrions que l’on
n’oublie pas que la sympathie des
peuples russes va vers notre terre de
liberté et de progrès, nous savons,
d’autre part, que l’alliance est la base
nécessaire de notre politique étran-
gère, qu’elle nous a permis, à l’ori-
gine, de reprendre avec éclat notre
placé au soleil de l’Europe, et qu'elle
est une garantie de notre sécurité et
de la paix générale ’.
C’est dans ce sens d’une action pa-
cifique que M. Viviani, pour bien pré-
ciser sa pensée, a tenu à marquer
l’orientation qu’il compte conserver à
notre collaboration avec la Rassie :
« Cette défense de la paix ne me pré-
occupe pas moins que mes devanciers,
et je serai heureux, pour ma part, d’y
collaborer avec M. Goremykine et M.
Sazonow. » Cette invitation est claire
et nous sommes convaincu qu’elle ren-
contrera le meilleur écho auprès des
gouvernants russes, mais elle ne laisse
aucun espoir aux pêcheurs en eau trou-
ble ; notre pays restera fort pour être
prêt à toute éventualité, mais il n’en-
tend poursuivre qu’une oeuvre de paix.
Le président du Conseil, rappelant
les efforts faits au cours des guerres
balkaniques pour limiter le plus possi-
ble le cônflit, a tenu à mettre en évi-
dence le rôle de l’Angleterre et l’amitié
qui nous lie à elle : « La Russie et la
France n’auraient pu réaliser aussi
pleinement leur oeuvre sans l’entente
commune qui les associe l’une et l’au-
tre à l’Angleterre. » Il n’y a certes
pour nous qu’honneur et profit à com-
pléter l’Alliance par la Triple Entente
qui nous unit cordialement à la plus
grande puissance maritime du monde
et à la patrie des plus anciennes tradi-
tions libérales.
Le mois prochain, M. Viviani ac-
compagnera le président de la Répu-
blique en Russie ; nul doute qu’il y
soit bien accueilli ; en attendant,
l’amiral Roussine, chef d’état-major
général de la marine russe, est venu
nous voir. Allons, l’alliance ne va pas
si mal, malgré un ministère « avan-
cé », et nous avions bien raison de ne
pas nous Jrapper l’autre jour t
CASPAR-JORDAN.
La date de l’Emprunt
de 805 millions
M Nouions, ministre des finances, a fixé
au 7 jaillet prochain la date de l’émission de
l’emprunt de 803 millions.
Quatre versements seront faits :
1» An jour de la souscription ;
2° Le jour de la répartition ;
3» En septembre ;
4« En décembre de la présente année.
LA CRÉATION
d’une Escadrille d’Avions
On annonce qn’nne escadrille d’avions qui
fera partie intégrante de l’armée navale va
être constituée au même titre que les flottil-
les de torpilleurs et de sous-marins. Cette
escadrille, sons le commandement de l’ami-
ral Bôué de Lapeyrère, sera entraînée en
liaison avec les cuirassés et Les croisears ; la
Foudre continuerait à abriter les avions,
mais d’autres navires des escadres en rece-
vraient anssi.
C’est en quelque sorte la consécration
comme force militaire de l’aviation navale
que toutes les marines développent à l’envi.
Dans notre flotte, l’hydravion est snrtont
destiné an service de reconnaissance, mais
ailleurs on le considère, ainsi que le diçi-
* geable, comme arme de combat, en Angle-
terre particulièrement, où des expériences
sont poursuivies avec une méthode très re-
marquable par l’armée et par la marine.
La direction générale de l'aéronautique en
Angleterre va occuper à Orfordness, dans le
Suffolk, une vaste lande pour y établir une
station d’aviation et y conduire des expé-
riences secrètes avec des armes à feu. La se-
maine dernière le dirigeable naval Gamma
attaquait, deux nuits de suite, l’arsenal de
Portsmouth ; la première, éclairant de ses
projecteurs ateliers, magasins et dépôts, tan-
dis que les projecteurs de la défense de la
cô e le suivaient dans ses évolutions ; et la
seconde, tous feux éteints sur tous les navi-
res dans l’arsenal et dans les casernes'. Sur
divers points le dirigeable laissa tomber des
fasées représentant des projectiles.
Partout on travaille, et 1 important est de
ne pas se laisser distancer dans ancnn des
* modes d’emploi de l’arme nouvelle.
La Mission Navale Busse
A Paris
Déjeuner au ministère de la marine.
M. Gauthier affirme la solidarité
de l’effort militaire de la France
et de la Russie.
M. Gauthier, ministre de la marine, a of-
fert hier an déjeuner à l’amiral Roussine,
chef d’état-major général de la marine russe,
et anx officiers qui l’accompagnent. MM.
Viviani, président du Conseil, et Messimy,
ministre ae la guerre, y assistaient.
An dessert, M. Gauthier a prononcé le toast
que voici ;
« Amiral,
» Je suis heureux de vous dire le grand
plaisir que j’éprouve à recevoir dans cet
nôtel de ia marine française, le brillant chef
d’état-major général qui concourt, avec une
compétence et un éclat incomparables au
développement et à la mise en oeuvre de ia
marine rosse.
» C’est avec un soin attentif, et pour ainsi
dire an jour le jour, que nous suivons les
efforts que vous faites pour augmenter votre
puissance navale et que nous applaudissons
aux snccès qui les couronnent.
» Demain, le rapide vous emportera vers
notre armée navale.
» Vous y recevrez de son chef l’hospitalité
la plus large et la plus cordiale.
» De cette visite, vous emporterez de votre
côté — J’en ai l’espoir — l’impression que la
France ne recule devant ancnn sacrifice
ponr rester fidèle à ses traditions, à son
alliance et à ses amitiés.
» C’est dans ces sentiments, messieurs,
que je porte la santé de Sa Majesté l’empe-
reur, Sa Majesté l’impératrice, et de toute la
famille impériale.
» Je vous convie, anssi, messieurs, à por-
ter avec moi la santé de l’éminent chef d’état-
major général de la marine russe, l’amiral
Roussine, celle des vaillants officiers qui
l’accompagnent et de la marine impériale
tout entière.
L’amiral Roussine s’est levé à son tour et
a prononcé le toast suivant :
« Je sais très touché des paroles que vient
de prononcer M. le ministre de la marine et
je ne manquerai pas d’en faire part à S. M.
l’empereur.
» C’est nn grand honneur pour moi d’avoir
été délégué par mon souverain pour repré-
senter fa marine russe auprès du gouverne-
ment français, dn ministre de la marine et
des éminents officiers généraux de la marine
française qui m’entourent.
» J’ai eu l’honneur d’ê're reçu par M. le
président de la République. Je me ferai un,
devoir agréable de rapporter à Sa Majesté
les paroles flatteuses et si cordiales pour la
Russie qu’il m’a adressées.
» Ce matin j’ai eu le plaisir de m’entrete-
nir avec le contre-amiral directeur de l'Eco-
le supérieure de la marine. Je remercie M.le
minfitred’avoir bien voulu me ménager nn
entretien qui a été des plus intéressants. En
raison même de l’intérêt que cet entretien a
soulevé, je me permets de demander à M. le
ministre de la marine la favenr de le re-
prendre après les entrevues qui me sont ré-
servées avec le chef d’état-major général de
la marine.
» Je me lais nn honneur de lever mon
verre à la santé de M. le président de la Ré-
publique, de M. le ministre de la marine, et
je bois-à la prospérité et à la gloire de la ma-
rine française et de ses vaillants officiers.
Quelques instants après, l’amiral Roussine
s'est levé de nouveau, et s’adressant au mi-
nistre de la guerre, a exprimé en quelques
mots brefs tout le fruit que l’armée russe
avait retiré de l’étude des méthodes et des
doctrines en usage dans l’armée française, et
a témoigné toute son admiration pour le
haut easeignement militaire donné en Fran-
ce à l’Ecole supérieure de guerre.
M. MesMmy a répondu en disant combien
il était fier des appréciations élogieuses que
l'amiral Roussine venait d’exprimer à l’égard
de notre armée et dn haut easeignement de
notre Ecole de guerre, et il a terminé en
affirmant sa terme cenfiance dans la valeur
des denx armées et sa conviction qn’eiles
seraient, en tontes circonstances, à ia hau-
teur de leur tâche, et que leur puissance
combinée était te meilleur garant du main-
tien des dispositions pacifiques dont ne ces-
sent de s’inspirer les deux gouvernements
alliés.
.■umjMm L Ml' * rrrwa
UN DOMPTEUR
dévoré par ses Lions
Un télégramme de Chicago donne nn récit
terrible de la mort d'an dompteur dévoré
dans son Cirqae.
Le dompteur du nom de Dietrich est entré
sans lumière dans nne cage contenant six
lions. Il n’y était pas plutôt entré qu’une des
bêtes sauta sur lai. L-s autres l’imitèrent et
le dévorèrent en partie.
Afin de leur arracher ie cadavre, les em-
ployés du cirque durent jeter nn produit
dont les émanations réussirent à éloigner les
lions de leur proie.
Au cours de la panique, un des lions se
saura dans les rues de ta ville, où il terro-
risa les habitants. On pnt finalement le ra-
mener dans sa cage sans qu’il ait blessé per
sonne.
Les Duellistes
s’impatientent
1» M. Jean Stem, le sportsman bien connn,
a envoyé denx de ses amis, le prince Murat
et le duc de Brissac, à M. J. Trarieux, direc-
teur d’un journal d* courses. M. Trarieux s
désigné pour le représenter MM. Robert
Bernstein et Pierre Gillon. Ces derniers esti-
mant, an nom de leur client, que celui-ci
n’avait pas dépassé son droit de critiqüe, un
Tribunal arbitrai dira qui a raison et si nne
rencontre doit avoir lieu.
2° A la suite d’an incident snivi de voies
de fait entre M. Maiilochon fils et M. Jeze-
quel, une rencontre a été décidée. M. Maillo-
chon fils ne s’étant pas présenté sur le ter-
rain a été carencé. Le marquis Viel des Ri-
vières et le comte de Peyronnet, témoins de
M. Jezeqael, viennent d’envoyer à leur tour
leurs témoins à ceux de M. Maiilochon.
3» M. Victor Robinet, président du Comité
d’action de la Confédération générale du pe-
tit commerce, se jugeant offensé, a envoyé
MM. Marcel Cachin et Arthur Yaîabrègue à
M. Georges Berry, député. Ce dernier va
constituer ses représentants.
4® Le capitaine Desqaübet, se jugeant of-
fensé par nn article de M. Bompard, direc-
teur d’un jonrnai de courses, a envoyé ses
témoins, MM. Laurent et Ràinond, à M.
Bompard.
L’IMPOT SUR LE REVENU
La Commission du Sénat en yole l’in cor-
poration dans la loi de finances
Le ministère, des finances communique la note
suivante :
Le ministre des finances a été entendn ce
matin par la Commission sénatoriale de l'im-
pôt sur le revenu, à laquelle avait été en-
voyé pour avis le projet d’impôt général de
superposition incorporé par la Chambre dans
la Toi de finances de 1914.
Après avoir exposé les grandes lignes du
projet, M. Noulens a signalé qu’il serait dôsl
râble d’y apporter quelques légères retou-
ches n’en modifiant d'ailleurs ni le sens .ni
la portée.
Il a insisté snr l’importance capitale qu’at-
tache le gouvernement an maintien du pro-
jet dans Te budget et sur la nécessité, pous
la Commission, de se prononcer dans an
délai assez bref pour que la discussion de-
vant le Sénat ne subisse aucun ajourne-
ment, ajoutant qu’il préférerait renonce»
aux retouches signalées par lui plutôt qui
d’instituer à leur sujet un débat susceptible
de faire remettre en question l’incorpora'
tion du projet dans la loi de finances dt
1914.
Après le départ dn ministre, la Commis
sion, par 10 voix contre 2, s’est prononcé»
ponr l’incorporation, dans ia loi de finances,
dn projet, ainsi que l’a demandé le minis-
tre, et elle a amendé les mod fications sug-
gérées par M. Naolens, en s’inspirant des
propositions faites par MM. Ribot et Aimond.
La Commission se réunira à la fin de la
semaine pour entendre l’avis que doit rédi
ger en son nom M. Aimond, et ponr arrêter
le texte définitif dn projet.
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 33 Juin. Dépêche de 4 h. 30
TON COURS HAUSSE BAISSE
CUIVRE —
Comptant. „„ t6!-/- -/- 7/6
S mois t61I2/6 -/- 7/6
ETAIN
Comptant . 4 138 7,6 20/- -/-
3 mois irrégul. tl4oa/6 a0/_ ./.
FER
Comptant ..1 calme 81/1 % -/- il
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 19 juin 1914.
NEW-YORK, 22 JUIN
Cotons s jnitiet, hausse 5 points ; août,*
hausse 7 points ; octobre, hausse 12 points ;
janvier, hausse 13 points. — Ferme.
Calé» i hausse 2 à 4 points.
N K W-YORK. 22 JUIN
tu ion i. mainr *
poivre Standard disD. 13 33 13 60
— août 13 55 13 60
Imalgamats €op«.. 71 18 71 i/&
ik m KL 7S
CHICAGO, 22 JUIN
(h DP JOUR A. PRBCftn
816 sur...... Juillet.... 81 i/4 82 1/2
■ r- J Septembre 80 i 8 81 1/4
fiais sur...ut millet.... 68 3/4 69 7/8
Septembre 67 » » 67 3 4
1 >ux aar, Juillet.... 10 10 10 15
P- .. Septembre 10 27 JL 10 U
LES EBOULEMENTS DE PARIS
Répondant à une interpellation sur les*:
effondrements qui se produisirent le 13 juin
dans les rues de Paris, M. Delanney, préfet
de la Seine, a détendu son administration
d'avoir commis aucune imprudence.
Le réseau du Métropolitain a été arrêté
bien avant qn’il ne fut préfet de la Seine et
la partie qui se poursuit actuellement, l’est
exactement dans les conditions des précé-.
dentés.
M. Delanney se demande alors si les res-
ponsabilités ne remontent pas à l’origine en
1897.
Suivant l’avis formel de M. Bienvenu, in-
génieur en chef des travaux de ia ville, la
construction du Métropolitain amène plutôt
une consolidation du sol. Si des accidents
se produisent c’est uniquement lorsque le
Métro est en cours d’exécution.
Les travaux ont été faits dans les condi-
tions normales de sécurité, mais T’orage ex-
ceptionnel du 13 juin est nn fait imprévu
qui a bouleversé toutes les conditions nor-
males de sécarité.
La séance du Conseil municipal a été en-
suite levée.
L'AMOUR QUI TUE
Yiiiette Juvénal habite 173, boulevard
Yictor-Hugo, à Saint-Ouen, à côté d’une jeu-
ne femme, Mme Thomas, ponr laquelle il
avait nne forte inclination. Mme Thomas
n’aimait pas Juvénal. Et c’est sans doute ce
qui fit que ie voisin qnerella sa voisine.
La discossian s’envenima à ce point qne*
Yiiiette Javénal frappa Mme Thomas d’un-
coup de couteau en plein coeur.
La malheureuse succomba aussitôt. Le
meurtrier a été arrêté et une enquêts est
.ouverte
BANQUET DU COMITE REPUBLICAIN DU
COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE
M. Mascuraud a présidé hier soir le ban-
quet mensuel du Comité républicain dn
Commerce et de Plndustrie.
Dans le disconrs qu’il a prononcé à celle
occasion, M. Mascuraud a traité la question
fiscale à l’ordre du jour.
Parlant de l'impôt sur le capital que le
gouvernement annonce dans sa déclaration
et qui doit servir à couvrir l’emprunt récem-
ment voté, M. Mascuraud dit qu’il se ralliera
à une taxe sur ia fortune acquise, prélevée
seulement au décès du possédant, taxe qui
admettrait une exemption totale ponr les
pelites successions et ne se confondrait pas
avec tes droits de mutation.
Au sujet du projet d’impôt progressif sur
les revenus, M. Mascuraud dit que grâce à
1’interventioa du comité, l’idée d’un contrôle
à exercer par la consultation des livres des
commerçants, est uaaniinement rejetée.
L’ACCIDENT DU BOULEVARD
SAINT-GERMAIN
M. Mélin, commissaire de police dn quar-
tier du Vai de-Grâce, a continué hier matin
son enquête au sujet de l’accident d'autobus
qui s’est produit boulevard Saini-Gertnain.
Les témoignages recueillis concluent tous
à la responsabilité du chauffeur de i’auto-
taxi, André Dumas. C’est pour épargner la
taxi, qui allait être infailliblement écrasé,
que le wattman de l’autobus Pigalie-Halle-
aux-Ylns a donné un brusque coup de volant
à droite.
Aussi ie magistrat a-t-il mis André Damas
en état d’arrestation. Le chauffenr sera diri-
gé, dans la soirée, sur le Dépôt.
L'ANCIEN POSTE DES TORPILLEURS
DE TANCARVILLB
VOfficiel publie un décret affectant an dé-
partement des travaux publics l’ancienjoaste
. des torpilleurs de Tancamilô
RIXE ENTRE TERRASSIERS
ALBI. — Une rixe a éclaté pour des motifs
intimes entre des terrassiers es*agnols tra-
vaillant sur la ligne en construction d’Albi à
Saint-Affrique.
Les trois frères Mendez se sont acharnés
snr nn de leurs adversaires nommé Catala-
gut et lai ont fracturé le crâne à coups de
pierres. Us ont ensuite tourné leur fureur
contre un contremaître et nn terrassier qui
étaient intervenus. Iis les ont également
frappés avec violence.
L’un des frères Mendez s’est enfin précipité
snr Catalagut qui gisait à terre et lui a arra-
ché la lèvre inférieure d’un coup de dent.
Deax des frères Mendez ont été arrêtés,
mais ie troisième a réussi à prendre la
fuite. --
AVEUX D'UNE COUPABLE
BREST. — Françoise Labat, qui était accu-
sée d’avoir tué d’on coup de revolver son
amant, le mécanicien de la marine Alexan-
dre Laur, pendant qu’il dormait, et qui pré-
tendait avoir été d’abord blessée par lui, a
fait des aveux complets.
Après avoii»tiré sur son amant, elle a tenté
de se suicider, mais ne s’est fait qu’nne bles-
snre légère.
La femme Labat a été écrouée sons lin-
culpalion d’assassiaat.
INCENDIES CRIMINELS
REIMS.— Depuis trois mois, cinq incendies
criminels ont détruit des fermes dans le vil-
lage de Tramery sans qu’on parvint à arrêter
le coupable. .....
La terreur régnait et les enquêtes judiciai-
res ne réussissaient pas à ramener le calme.
Hier après-midi, la police mobile de Reims
a réussi à mettre ia main sur 1 incendiaire..
C’est un jeûné domestique de cnltnre nom-
, méGiliery, âgé de 13 ans.
Le gamin a avoué qu’il mettait le feu pour
jouir du spectacle des incendies.
L'incendiaire a été conduit à la prison de
Reims
LE CRIME D’UN DOMESTIQUE
LAVAL. — Mlle Engénie Gantier, 22 ans,
demeurant ch*z ses parents fermiers à l’An-
juère, a été étranglée hier soir, puis violée
par nn nommé Jonin, 32 ans, domestique de
ferme. . / o
Jouin qui était au service des époux Gau-
tier depuis sept années, a disparu.
Le parquet s’est rendu sur les lieux du
crime pour ouvrir une enquête.
TEMPÊTE SUR LE LAC DE CONSTANCE
CONSTANCE. — Une tempête a sévi, hier
après-midi, sur la partie occidentale du
lac.
Sur soixante bateaux de pêche, un cer-
tain nombre ont chaviré.
L’on sait qu’il y a quatre pêcheurs noyés,
mais il est à craindre qu’il n’y ait d’autres
victimes. _
A 4,100 MÈTRES
AVEC TROIS PASSAGERS
VIENNE.— AU cours du meeting d’aviation
le lieutenant en premier Bier a établi le re-
cord du monde, en/atteianant, avec trois pas-
sagers la hauteur de 4,100 mètres.
LA CATASTROPHE MINIÈRE DU CANADA
WINNIPEG. — Le nombre des morts dans le
récent désastre minier est de 189.
181 corps ont été retrouvés.
39 mineurs ont pn s’enfuir ; 9 ont été sau-
vés par des équipes de secours,
LA CONFÉRENCE DE NIAGARA FALLS
NIAGARA FALLS. — Les Etats-Unis ont in-
vité les représentants dn général Caranza à
avoir un entretien avec èeux du général
Huerta.
Les délégués da général Huerta se sont
montrés disposés à conférer avec les consti-
tutionnalistes.
LA QUESTION ALBANAISE
VALLONA.— Un combat a eu lien au village
de Carbonara, anx environs de Suskina. Ce
combat fut saspendu au crépuscule ; mai»
on croit qn’il a été repris aujourd’hui. On
ignore le chiffres de pertes.
Seit Kemal, rédacteur en chef du journal
Populli, paraissant à Vallona, a été bloesé
grièvement. Transporté aujourd'hui à Val-
lona, il a été l’objet de manifestations de
sympathie*
Les insurgés ont cerné El-Bassan.
Hier des coups de feu ont été échangés à
Replen, près de la frontière, entre les Epiro-
tes et les Albanais. -
De Dnrazzo et de Fieri, des demandes d»
renforts arrivent à Vallona.
* *
Le gouvernement a envoyé deux parle-
mentaires, Baba Andi et Mortuzi, chez les i»
snrgés.
Ces parlementaires ont pour mission d’ac-
corder anx insurgés la trêve de trois jours
qu’ils avaient demandée, afin de- préparer
l'entrevue qui doit avoir lieu le 23 juin au
pont de la Lagune.
Torkhin pacha a remis hier soir au mi-
nistre d’Italie la lettre saivante :
Je sois heureux de constater que dans les
caisses qui ont été saisies chez le colonel
Mnricchio et chez le professeur Chinigo, ou
n’a rien trouvé de compromettant. Ea con-
séquence, l’innocence da colonel et da pro-
fesseur a été démontrée. Le gouvernement
albanais déplore cet incident regrettable qui
a occasionné une violation des capitula-
tions. Il est superflu d’ajouter que le gou-
vernement emploiera tous les moyens afin
que de semblables incidents ne se reprodui-
sent pas.
v TURKHAN.
VIENNE. — On lit dans la Wienne Algmeim
Zeitunç qne les brnits propagés par certain»
journaux étrangers touchant 1 envoi du
troupes austro-hongroises en Albanie se-
raient déclarés i&u par des personnalités
.compétentes.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.72%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.72%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k172174n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k172174n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k172174n/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k172174n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k172174n