Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-19
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 juin 1914 19 juin 1914
Description : 1914/06/19 (A34,N12004). 1914/06/19 (A34,N12004).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721704
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/12/2020
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1 i
Variétés Economiqncs et Politiques
IMPRESSIONSDE NEW-YORK
Nous commençons aujourd'hui la publica-
tion de la série d'articles que nom adresse
notre collaborateur André Siegfried, au cours
de son voyage aux Etats-Unis et au Canada.
Les choses belles ne sont pas nécessaire-
ment grandes, mais il y a, dans les choses
yraiment grandes, un élément certain de
beauté. Telle est l’impression que m’a lais-
sée New-Ÿork, que je n’avais pas vue de-
puis dix ans.
Le charme des Etats-Unis (et ils ont un
indiscutable charme), c’est leur exotisme.
Quelques apparences, toutes superficielles,
y sont anglaises ; en réalité, il s’agit bien
d’un Nouveau Monde, n’ayant plus qu’une
parenté lointaine avec l’Ancien Continent.
La nature d’abord est taillée dans des
proportions plus larges. Par une chaude et
merveilleuse nuit de mai l’arrivée dans la
rade, avec les mille lumières des étoiles et
les lumières presque aussi nombreuses de
ta côte évoque quelque rêve de nature et
d’humanité tropicale. Voici, sur la pointe
extrême de la terre, en face de l’Atlantique,
lés illuminations violentes du Goucy Is-
land (leur Majic City). De près, ce serait
un spectacle vulgaire. De loin, c’est une
évocation uu peu mystérieuse de fête et de
luxe. Et,puis, tout au fond, à une hauteur
énorme et comme invraisemblable, voilà
les buildings géants, dont l’éclairage sur
l’horizon sombre donne une impression
d’étonnante lanterne magique. Tout cela
est énorme, et l’on comprend un peu que
les Américains, quand ils viennent chez
nous, trouvent tout petit.
L’entrée dans le port, le lendemain ma-
tin, et la vue de la ville dans la splendeur
d’un beau jour d’été ne modifient pas cette
première impression. Située sur une lon-
gue langue de terre pointue, entre deux
fleuves larges comme des estuaires, la cité
de New-York, avec ses deux villes an-
nexes de Brooklyn et de New-Jersey City,
rappelle un peu, par sa position, la Corne
d’Or de Constantinople. Les eaux très
bleues sillonnées d’innombrables nayires,
la triste masse-rouge briqus^des villes qui
se dressent àütour dès dedfc bras do mer,
l’immense activité, l’intensité de vie que-
respire cet ensemble colossal de cinq mil-
lions d’àmes, voilà un décor merveilleux ;
de capitale mondiale. Qaelle magnifique
série un Claude Monet ne tirerait-il pas du
puissant spectacle de celte ville étonnante I j
Par exemple, il n’y a que l’ensemble quU
puisse fleaawnae impression, de beauté. |H
détail est simplement affreux. Toutes ces
maisons, carrées, sans toits, ressemblent à
une accumulation de boiter d'épicerie
géantes qu’on aurait mises côte à côte.
C’est au milieu d’elles que s’élèvent, dans»
le quartier des affaires et un peu plus loin,
dans le quartier des hôtels, les fameux
buildings cent fois décrits. En dix ans, leur
nombre, leur hauteur se sont prodigieuse-
ment accrus. C’est par douzaine que s’élè-
vent ces bâtisses, la plupart exactement,
semblables, comme architecture, à des com-
modes ou à des armoires monstres. En 1904,
lors de mon dernier voyage, le plus grand
building avait 40 étages. On a, depuis, édi-
fié un nouveau bâtiment de 60 étages et de
230 mètres de haut, le Woolworth building.
Sa forme affecte une ressemblance tout à
fait inattendue avec la cathédrale de Stras-
bourg vue par le devant. Il y a une sorte de
clocher doré gothique. Du haut de cette
tour, d’où l'on domine cent kilomètres de
paysage, on peut voir, tout à côté, un autre
■■BnHBMBHnanBBBHnmRHnnHinni
building géant, dont le toit est manifeste-j
ment copié de la Sainte-Chapelle. Le Hall*
central du monument est d’un style byzan-
tin surchargé, où aucune dorure n’a été
épargnée. Les Romains de la décadence se
plaisaient^ ces combinaisons de styles dis-
parates. Du reste, de même que ce New-
York géant, la Rome impériale devait don-
ner constamment l’impression du colossal,
sinon de la pure beauté.
Les hommes qu: circulent dans cette
ville en armées pressées, sans cesse renou-
velées, donnent plutôt l’idée d’un peuple
en formation que d’une population consti-
tuée. Je n’avais pas conservé le souvenir
que leur type fût si peu fondu. Sur cinq
hommes qui passent on discerne aisément
un juif (ils sont 1 million à New-York), un
Irlandais, un Allemand, un Méditerranéen ;
les types purement yankees sont rares. Cela
forme un mélange singulier de caractéristi-
*ques ethniques qui semblent se contredire.
Les gens sont à la fois flegmatiques et exci-
tés ; et ce n’est pas sans étonnement qu’on
retrouve un peu partout des attitudes pares-
seuses et un peu canailles de lazzaroni t
Mais, ce que tous ces hommes ont, sans
conteste, c'est une allure commune. Oui,
c’est par là qu’ils sont vraiment unifiés et
qu’ils forment, sinon par la race, au moins
par l’âme (si l’on peut dire), un peuple
ayant sa personnalité. Une activité tendue,
qui ne se relâche pas, une*volonté con-
sciente de se pousser, de percer, d’agir,
voilà ce qui, sans-exception, distingue
chacun d’eux. C’est comme une estampille
que l’Amérique met immédiatement, sur
eux. Et de l’action puissante de ce creuset,
les éléments envoyés par la vieille Europe
sortent décidément méconnaissables. Je
n’avais jamais senti si fortement à quel
point le Nouveau Monde est vraiment un
autre monde.
ANDRÉ SIEGFRIED.
I. JOUB mwm
et la Commission des Crédits
Nos lecteurs verront d’autre paFt que la
Commission des Crédits, qui fait office de la
grande Cumihisaiuu da~ Budget, ~ a xlioisv
hier pour un de ses vice-présidents, M.
Jules Siegfried.
On sait que l’honorable député de la lre
Circonscription du Havre était un des qua-
tre membres désignés pour cette Commis-
sion par le Groupe des Républicains de Gau-
che dont il fait partie et qui compte 54 ins-
crits.
’ 'TTrnmrpT^iTopft^^ ■
res ces décisions, qui prouvent la confiance
dont M. Jules Siegfried est honoré, aux
allégations d’une certaine presse qui, à
bout d’arguments, prétendait ridiculement
que notre ami était tenu en suspicion dans
son propre groupe.
Le président de la Répnbliqae a reçu hier*
matin, à onze heures et demie, les chanteurs-
suédois venus à Paris à l’occasion du Con-
grès olympique, qui lui ont été présentés
par le comte Gytdenstolpe, ministre de
Suède à Paris.
Au cours de leur réception, iis ont fait en-
tendre plusieurs de leurs chants. Un lunch
leur a été servi à l’issue de cette audition.
L’organisation des transports par chemin
de fer et par automobiles, afférente aï»
voyage que M. Poincaré doit faire, an moi»
d’août prochain, sur la route des Alpes, a été*
confiée à la Compagnie P.-L.-M.
j r LINQE SALE
Nous avons reçu d’un correspondant
anonyme de la région une communi-
cation dont nous ne donnerons un ex-
trait que pour dire que nous ne la
publierons pas ; nous supprimons d’ail-
leurs tout nom de lieu et toute ini-
tiale. Cela s’intitule Scène de Mé-
nage et nous y lisons ce qui suit :
Le mari désirait se rendre, avec ses
amis de l’Amicale,*au Congrès de Cher-
bourg. Cette prétention eut le don de
mettre sa bien tendre épouse dans une
colère folle. Pensez donc, avec l’Ami-
cale, elle qui a son banc bien en évi-
dence à l’Eglise, celà ne pouvait pas
être et ce ne serait pas. Aussi pour bien
lui prouver sa douceur elle se précipita
sur lui, lui arracha et lui déchira en
morceaux une première chemise, puis
une deuxième et certainement toutes
les autres auraient subi le même sort
si le mari poussé à bout ne l’avait en-
fin confirmée.
Ce récit Junambulesque nous a laissé
rêveur, car pourquoi s’attaquer spé-
cialement aux chemises du malheu-,.
reux mari ? La chemise était-elle, en
Voccurence, la bannièrê de la libre
pensée ? Ou bien la femme espérait-
çlle, en mettant en morceaux le linge
de son mari, Vempêcher de partir, la
chemise "étant de rigueur au, Congrès
de Cherbourg ?
Mais nous faisons trop d’honneur à
notre correspondant, qui nous paraît
dénué de tout sens du ridicule, en
nous creusant la tête sur ces ques-
tions ; nous lui dirons seulement pour-
quoi, tout en riant à ses dépens, nous
ne publions pas sa communication en
« Régionale » et nous espérons, du
même coup, décourager ceux qui se-
raient tentés de faire comme lui.
Nous ne publions jamais rien d’ano-
nyme ; l'anonymat est le voile du
mensonge, comme dirait M. Prudhom-
me, ou des rancunes personnelles dont
nous n’avons pas à nous faire l’instru-
ment. (Au fait, ne serait-ce pas le mari
lui-même, qui nous a écrit pour tirer
vengeance subie ?y
Les intéressent pas ; il y en a trop t D’ail-
leurs, nous préférons laisser les gens
laver leur linge sale, ou lé déchirer,,,
en famille. Un journal n’est pas une
loge de concierge ni un lavoir. Si nous
accueillons volontiers toutes les infor-
mations„ d’ordre publie, fussent-elles*
empreintes^Stùrbofz^tSik' 1 JifiFw
mand répandu à profusion dans nos
campagnes, nous n’avons aucune envie 4
de franchir le fameux mur de la vie
privée pour recueillir des papotages ■
empreints seulement de mesquinerie.
Enfin et surtout, notre anticlérica-
lisme ne va pas jusqu’à nous mêler
d’histoires dé chemises, heureusement
pour notre réputation. Sans doute,
avoir le désir d’assister au Congrès
des Amicales est bien ; mais avoir
de la dignité dans son ménage est
mieux, et si des militants ont parfois
besoin de faire l’éducation laïque de
leur femme, nous leur conseilleronsé
d'employer des moyens plus honora-
bles que de les « confirmer », ce qui
est encore un vestige des pratiques
ecclésiastiques.
jCASPAR-J ORD AN.
UN ATTENTAT
CONTRE LE TRAIN DU TSAR
On télégraphie de Saint-Pétersbourg à la Ga-
zette berlinoise de Midi qu’une formidable ex- ;
plosion a fait sauter, près de la station de
Tschudnow, .un train-poste qui suivait im-
médiatement le convoi impérial ramenant le
tsar, sa famille et sa suite de Kichinef à
Saint-Pétersbourg.
La locomotive et plusieurs wagons ont été
renversés.
De nombreux voyageurs ont été griève-
ment blessés.
L’enquête, dit la Gazette berlinoise de midi,
sé poursuit dans le plus grand secret. Il n’y
a'cependant aucun donte qu’il s’agisse d’un
attentat prémédité contre le convoi impérial
et qui n’a manqué son effet que par uirre-
tard dé l’èxplosion préparée.
A Berlin, on n’a pas d’autres nouvelles.
La Gazette de Saint-Pétersbourg publie, de
son ®ô’é, une dépêche de Kiet, annonçant
qu’une bombe a éclaté sous la locomotive
d’un train-poste, qui avait été lancée entre
le passage des trains spéciaux ramenant la
famille impériale à T?ar»k<5ïe Selo. La loco- :
motive du train-poste a déraillé. Il y a eu
trois blessés.
La Turquie répond à la Grèce
On mande dé Constanlinople :
La noie de la Porte a été remise hier
soir aux ambassadeurs des puissances. Etie
est signée par le grand-vizir et déclare, eu
substance, que les faits dénoncés aux puissan-
ces par la Grèce ne répondent pas à la réa-
lité.
LaPorte admet bien que certains inci-
dents se sont produits après l’immigration
de milliers de personnes habitant tes terri-
toires occupés par les peuples balkaniques
et qui ont dû se retirer en Anatolie ; mais la
courtoisie de la population de ce pays est
trop connue pour qu’on puisse admettre nn
seul instant les faits reprochés par la Grèce.
La Porte expose, en outre, tes mesures
qu’elle a prises et rappelle notamment les
voyages d’inspection faits par le ministre*
Tataat bey à Andrinople et eu Anatolie.
Grâce à l’activité du ministre, les popula-
tions ont été tranquillisées.
La Porte désire que ses affirmations soient
vérifiées. Elle demande qu'un délégué de
chaque puissance accompagne Talaat bey
dans sa tournée d’inspection en Macédoine
pour constater les souffrances des musul-
mans et voir si la Turquie ou d’autres pays
sont les véritables coupables des excès dé-
noncés à l'indignation publique. >
&*•*$***■? Ift iaifl T '
Des mines ont été placées à l’entrée du
golfe de Smyrne.
♦ l ■ ■
La Chauffe dans la Marine Anglaise
Mercredi après-midi a eu lieu à la Cham-
bre des Communes le débat sur le contrat
enjrePAmirauté -anglaise et T «Anglo Per-
sian (Kl
On sait que le gouvernement propasffiK®
l’acquisition de deux millions de livres ster-
ling d’actions de T « Anglo Perslan Oii >
dans le but de s’assurer le contrôle de cette
compagnie, qui est susceptible de fournir la
presque totalité du pétrole nécessaire à la
consommation de la marine anglaise.
Les deux millions de livres sterling ne se-
ront pas demandés à l'impôt mats seront cou-
verts par nn emprunt.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’appui
de cette motion, M. Winston Churchill a ex-
pliqué que l’objet de sa proposition était d’as-
surer à la manne la fourniture du combus-
tible qui lui est nécessaire.
— Pour cela a dit le ministre, il. faut que
l’amirauté ait la prédominance snr des gise-
ments de pétrole quelque part, et ceux du
Perse sont les seuls qui remplissent les con-
ditions voulues. Les terrains pétrolifères du
Nord suffiraient seuls à tous les besoins de
l’amirauté pendant longtemps, et en outre
nous contrôlerons pendant cinquante ans la
production d’une région pétrolifère presque
aussi étendue que la France et l’Allemagne
réunies.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(m narras COHRESPONOANT rAxncuuxaj
Paris, 18 juin.
Les couloirs des deux Chambres sont très
calmes aujourd’nui. Au Palais-Bourbon
comme aiLLu*embourg, on se repose des
émotions de ces jours-ci et le public lui-
même est restreint. Ce n’est pas tous les
jours fête.
Beaucoup de députés étant absents, c'était
certainement le moment de distribuer une
proposition d’un nouveau député, M. Jobert,
tendant à interdire le vote par procuration.
Cet honorable représentant qui nous vient
de l’Yonne, où il fut ouvrier gazier, fait re-
marquer que, au cours de la dernière légis-
lature, on a pu citer des séances où vingt
députés, parfois moins, étaient présents,
alors qu’au vote les urnes contenaient plus
de cinq cents bulletins. Il déclare que cela
produi.ait dans tout le pays un effet déplo-
rable.
L'indignation de M. Jobert part d’une
belle âme, mais sa candeur est grande s’il
se figure que, comme il le demande, le vote
individuel va être rétabli. Gageons que les
choses resteront en l’état et que son projet
de résolution aura encore moins de succès
que les feuilles de présence que les députes
devaient signer à partir du 17 juillet 1909 et
qu’ils signèrent si peu que la Chambre fut
obligée a renoncer à ce système.
Donc les députés n’étaient pas nombreux
aujourd'hui, au début de la séance, mais
les socialistes, surexcités sans doute par ie
temps orageux, ne se sont pas montrés
moins broyants. M. Eluder ayant déposé
une demande d’interpellation sur la regret-
table catastrophe qui s’est produite à Paris,
M. René Renoult, ministre des travaux pu-
blics, a demandé très justement que cette
interpellation n’eut lieu que lorsque l’en-
quête ouverte actuellement serait terminée.
M. Lanche, député socialiste du 11« arron-
dissement de Paris, n’ayant sans doute pas
confiance dans les ingénieurs, a réclamé
alors qne les Syndicats ouvriers participent
à l’enquête. M. René Reooult a répondu que
leurs délégués seraient entendus.
Cela n’a pas satisfait M. Lauche et ses amis
de l’extrême gauche. Iis veulent que ce
soient les Syndicats qui soient juges. Le mi-
nistre, ne voulant pas leur donner satisfac-
tions, ils ont refusé d’accorder le délai de
dix jours qui leur était demandé et ils se
sont, livrés à un tapage tel que la séance n’a
'pa etrereonunuee.
M. Deschanei a flétri justement cette atti-
tude, se plaignant que ce soient toujours les
mêmes qui troublent l’ordre it tyrannisent
leurs collègues puis il s’est couvert, leur
laissant la responsabilité de cette obstruc-
tion. La séance a été snspendoe une demi-
heure au milieu d’une émotion bien natu-
relle.
A la reprise, la Chambre a validé divers
députés, notamment M. Lagrosllbère, dont
SB£lagifaa a donné lieu à l’ouverture d’une
m il» iiiinfT'WWInn,,... •.
M. Betoulle a essayé
l’invalidation de M. Sapions dans ia 2« cir-
conscription de Gambrai. Son principal ar-
gument était que M. Seydoux a un frère qui
occupe 2,300 ouvriers.
.Les socialistes, seuls, se sont prononcés
contre M. Siydoux qui a été très bien dé-
fendu par M. Léon Bérard, l’ancien sous-se-
crétaire d’Etat aux beaux-arts.
Avant d’aborder ia discussion des diffé-
rents chapitres du budget de 1914, le Sénat a
continué, dans sa séance d’aujourd'hui, à le
discuter généralement.
Le ministre des finances, M. Noulens, qni
est nn optimiste, a tenu à rassurer la Haute-
Assemblée sur l’état de notre trésorerie. Ce
n’est que par mesure de prudence que le
Gouvernement se décide à émettre up em-
prunt, les plus-values sont importantes et
in H inniHM-r-uian—m • • ii»-r—-r—" ■■'—ï»™
le pays supporte allègrement les charges
nouvelles.
Après fil Nonlens, M Jenonvrier, sénateur
d’Ille-et-Vilaine et avocat, entreprend non
sans humour, le procès de la politique finan-
cière des ministères précédents. Il a voté,
sans regrets les dépenses militaires, mais il
dénonce le traité marocain qui a t'ait de nous,
dit-il, les gendarmes de l’Europe, avec tontes
les charges de l’entreprise, mais non tous
les profits.
M. Jenonvrier récolte les applaudissements
dî ia droite et ceux de M. Cléinenceau. M. de
Lamarzelle, sénateur du Morbihan est dti
même avis que son collègue de Bretagne : le
traité Caillaux relatif au Congo est une des
principales cause* du déficit actuel. M. üou-
mer, lui, estime que la .mauvaise gestion des
fonds publics a fait tout le mal.
Toutes ces opinions sont intéressantes ;
mtfis malheureusement le vole d s animes
du budget est retirdé par tant d’éloquence.
Le rapporteur général, M. Ainrrond. ramène
enfin le Sénat au sens de la réalité. On adop-
te à mains levées la presque totalité ces
chapitre du budget des finances, des mon-
naies et de {imprimerie nationale, il faut
finir, avant la fin du mois pour éviter ua
nouveau douzième provisoire.
T. H;
■■
SENAT
Se’ance du 18 juin
La séance est ouverte sous la présidence
de M. Antonin Dubost, président.
Le Budget de 1914
Le Sénat continue la discussion générale
du budget de 1914.
M. Noulens, mmistre des finances, a la
parole.
Discours de M. Noalena
M Noulens : Je suis d’accord avec M. AI-
moud et avec M. Chérôn gar l’inconvénient
que présente l’examen tardif du budget, par
le Sénat et sur l’affirmation que ia haute
assemblée n’est nullement responsable de ce
retard. Ti faudrait que tes Chambres arri-
vassent à voter le budget dans les délais
normaux.
M. Fabien Cesbron : Qu’on suspende
l’indemnité parlementaire si elles ne le font
pas.
M. Noulens : Le gouvernement sera prêt,
le moment venu, à suggérer au Parlement
les remèdes qui lui paraîtront pertinents Je
pa se à l’examen de ia situation budgétaire
actuelle. Cette situation est difficile et ce'a & -
.raison de constantes augmentations de .dé-
penses dues notamment aux besoins .de^ls
défense nationale. Le même état dé choses
se trouve d’aiIleurs â^l’élrajigfir, en Allema-
gtrerun Angleterre/ënltalie, en Belgique.
L’orateur analyse les propositions budgé-
taires formulées pour l’exercice 1914 par M.
Charles Dumont puis par son successeur.
Il est incontestable que le budget de -1914,
tel que l’a voté la Chambre, n'est pas admi-
rablement équilibré.
Notre Trésorerie est dans nne situation dé-
licate. Elle manque d'élasticité. Mais on ne
peut dire que les choses en soient arrivées à
un tel point qu’il soit indispensable de faire
immédiatement un emprunt. C’est seule-
ment par mesnre de prudence que nous
proposons aux Chambres de réaiisep..axant
les vacances un emprunt de 800 millions.
M. Noulens constate ensuite que le budget
MHÉ^^résentera un déficit ae 330 à 600
million
observer no esprit rigoureux d’économies,"™
contrôler et Comprimer les dépenses.
La politique du gouvernement se résume
en trois termes :
Tout d’abord, l'incorporation dans le bud-
get de 1914 du projet d’impôt général sur la
revenu, ensuite, le vote dans le budget de
1913 d’un impôt sur le capital, enfin l’adop-
lion définitive de l'ensemble de la réforme
fiscale adoptée par ia Chambre en 1909.
M. Aimond : Sur ce dernier point le gou-
vernement nous apportera-t-il son con-
cours.
M Noulens : Parfaitement.
Le-ministre termine en déclarant qu’en
réalité nos finances ne sont pas menacées.
L’activité de notre pays permet d’espérer
une amélioration rapide de la situation bud-
gétaire. Unissons-nous, sans exception de
parti, pour favoriser celte amélioration et
pour conserver à la France son rang et le
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
1 DÉPÊCHES COMMERCIALES
■METRAUX
\ LONDRES, 18 Juin, Dépêche ie 4 h. S (T
TON COURS HAUSSE BAISSB
[ CUIVRE
Comptant.*.; *61 IÎ/6 -/- 2/6
3 mois..... *62 6/- ~J- 2/6
ÉTAIN
Comptant., * 138 -/- 15/- -/-
8 mois i calme, 4 139 15/- IB/- -/-
FER
Comptant .4 Cttlme„ 61/1 K -/- -/-
B mois i 61/6
> Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 17 juin 1914.
NEW-YORK, 18 JUIN
Cotons s juillet, inchangé ; août, baisse
I point ; octobre, baisse 2 points ; janvier,
baisse 2 points. — Soutenu.
Calée i hausse 3 à 4 points.
NEW-YORK, 18 JUIN
t. n ion «. ntemr
Cuivre Standard disp. 13 62 13 63
— août 13 62 13 62
Amalgamat. COII. .. 70 7 8 70 3 8
Ver 14 75 14 75
CHICAGO, 18 JUIN
■L " 9 J-1~ *
C. DU JOUR C. PRECED
Blé 8ur..r.«V Juillet 8î »/» 917/8
....t, Septembre 8168 8114
Maïs sur mulet.... 69 7 8 70 1 4
— ....^ Septembre 67 1/4 64 3-8
Saindoux sur. mulet.... 10
Septembre .10 80 10 17
LES INTERPELLATIONS
SUR L’EMPRUNT
Deux amendements ont été déposés hier
sur le projet d’emprunt.
Le premier est de M. Emmanuel Brousse.
Il propose de porter de 803 à 1,500 mil-
lions le chiffee de l’emprunt. Le second est
de M. Jacques Stern. Il demande, au lieu
d’un emprnnt, une émission de 805 millions
de bons du trésor 4 0/0, amortissement en
20 ans.
Dans Ie3 couloirs, on annonçait que la
Commission des crédits, désireuse de faire
discuter le projet d’emprunt dès la séance
d’aujourd'hui, ferait tous ses efforts pour
que s*n rapport puisse être inséré au Jour-
nal Officiel de ce matin.
Le débat en séance publique sera très co-
pieux et les socialistes unifiés ont l'inten-
tion de le faire porter : 1» Sur l’immunité
de la rente. Les socialistes estiment que le
fait de frapper d’un impôt les titres de l’em-
prunt projeté en exonérant les rentes exis-
tantes, créérait an privilège ponr les por-
teurs de rentes anciennes, ce qu'ils se refu-
sent à admettre ; 2» Sur le type du titre. Ce
type, en effet, variera certainement selon
qu’on résoudra la question précédente par
la négative ou l’affirmative ; 3° Sur la forme
de l’émission. L’emprunt sera-t-il émis par
tranches ou en totalité ; 4» Sur la question
de savoir si on comprendra dans l’emprunt
les dépenses du Maroc. Ces dépenses ne
peuvent en effet, suivant an certain nombre
de députés, être considérées comme extraor-
dinaires, puisqu’elles se renouvellent cha-
que année ; 5° Sur la question de la cou-
verture. .
De nombreux orateurs prendront la pa-
role,
LA COMMISSION DES CRÉDITS S'EST
PRONONCÉE SUR L'EMPRUNT
La commission des crédits après avoir exa-
miné les dispositions du projet a adopté l’ào-
torisation d’une émission de 800,000,000 fr.
à 3 1/2 0/0, remboursables en 25 années,
c'est-à-dire l’article 1er du projet.
La Commission a ensuite entendu M. Nou-
lens, sur certaines modalités du projet.
Les articles 2, 3, 4 ont été adoptés sans
modifications, ainsi que l’ensemble du pro-
jet.
M. Metin a déposé aussitôt son rapport qui
parait ce matin à l'Officiel.
La discussion viendra cet après-midi de-
vant la Chambre.
LA MORT DU COMMANDANT FÉLIX
CHARTRES. — Le corps du commandant
Félix a été conduit hier, à quatre heures, â
la gare, d’où il sera dirigé sur Paris où les
obsèques auront lieu aujourd’hui.
Derrière le char couvert de fleurs, on re-
marquait la veuve du commandant et sa
soeur ; le préfet, le maire, le colonel Ber-
trand, du 26« d’artillerie, èt de nombreux
officiers de la garnison.
A la gare, ie colonel Bertrand, après avoir
rappelé les éminents services du comman-
dant Félix, a adressé an émouvant adieu au
camarade tombé au champ d’honneur.
INCIDENTS A LA MAIRIE DE MARSEILLE
MARSEILLE. — Des incidents se sont pro-
duits à la mairie de Marseille à l’occasion de
l’élection de M. Pierre, premier adjoint,
comme maire, en remplacement de M. Cba-
not, démissionnaire.
Un lampadaire à gaz a été brisé. La police
a opéfié plusieurs arrestations.
A ia sortie de ia séance, des groupes ont
parcouru ia ville en criant : < Démission I »
Des bagarres se sont produites sur divers
points.
M. Ftaissières, sénateur, s’est rendu à lai
préfecture pour protester contre les condi-
tions dans lesquelles s’est effectuée l'élec-
tion du maire,
LA CRISE SARDINIÈRE
QUIMPER.— Les fabricants de conserves
adbéraut an Syndicat national, ayant des
usines dans ia région de Concarneau, se sont
réunis hier à Quimper.
A la suite du refas des pêchears de leur
livrer la sardine au poids et du refus des ou-
vrières de travailler le poisson ainsi acheté,
ils ont décidé la fermeture des usines à par-
tir d’aujourd'hui 19 juin.
LE CONGRÈS DES AGENTS
DES DOUANES
Le Congrès des agents des services actifs
des douanes a approuvé l’action engagée par
ie bureau, de concert avec les associations
de fonctionnaires dépendant des finances,
en vue d’obtenir la représentation du per-
sonnel dans les Conseils d’avancement et de
discipline.
A propos des indemnités de résidence, le
Congrès a voté l’ordre du jour suivant :
a Le Congrès, maintenant ses revendica-
tions en ceqai concerne les indemnités de
résidence et les indemnités pour charges de
familles, émet te voeu que, conformément à
ce qui a été lait pour les militaires, ces deux
Questions soient solutionnées séparément
ans un bref délai. »
UN SUICIDE AU PARC DE VERSAILLES
VERSAILLES. — On a découvert, hier ma-
tin, au bord du canal du Parc de Versailles,
le corps d’un jeune homme élégamment
vèlu, la tète trouée d’une balle de revolver,
les pieds plongeant dans l’eau.
On a trouvé dans les poches de la victime
un portefeuille contenant une carte d’élec-
teur au nom de Gaston Baucherot, née en
1891, demeurant 6, rue Mignard, à Paris.
- Bien que le suicide ne semble pas contes-
table, le Parquet de Versailles, ému de cer-
taines étrangetés, a prescrit une enquête
pour en étabur les causes.
LES OBSÈQUES DE Mme CROZES
Les obsèques de Mme Albert Crozes, née
Martinet, veuve de l’inspecteur général- des
finances, ancien directeur au ministère, chef
de Cabinet de M. Mathieu Bodet, ministre des
finances, décédée, victime de la catastrophe
de la place Saint-Philippe-du-Roule, ont été
célébrées hier malin, a dix beures et demie;
en l’églse de la Madeleine où les assistants
se sont réunis.
Le docteur Philippe Maréchal, maire du
8» arrondissement ; MM. Godon et Deroste,
adjoints et M. Biré, chef des bureaux de la
mairie, représentaient la municipalité et le
préfet de la Seine. _
LE FEU A BORD D'UN SOUS-MARIN
CHERBOURG. — Un incendie s’est daclaré
hier après-midi à bord du sous-marin Gus-
tave-Zedé, un tube apportant ie petrole aux
machines ayant crevé.
Les secours sont arrivés promptement. .
Les dégâts matériels sont importants.
NAVIRE FRANÇAIS AVARIÉ
LONDRES. — JLue dépêche de Newcastle?
adressée au Lloyf annonce qu’à la suite de
la dernière tempête, on signale de nombreu-
ses avaries et des ntuitrages.
C’est aiasi que la barque française Duc-
d’Aumale a perdu sa mâture.
La tempête continu^,
UN PAQUEBOT ALLEMAND ÉCHOUÉ
LONDRES. — Le vapeur allemand Bulow
s’est écheué à l’Ouest de Portiand, hier à
midi, par an épais brouillard.
La position dû bâtiment n’est pas critique.
On a toutefois du procéder au débarque-
ment des passagers.
L'INCENDIE DES DOCKS DE GLASGOW
GLASGOW. — On s’est rendu maure du feu
qui s’était déclaré dans les Docks.
Les dégâts sont évalués à 6,250,090 francs,
y compris Ja perte de trois vaisseaux et. les
dommages causés à Quatre autres.
LA SITUATION A DURAZZ0
DURAZZO, 18 juin, Ih. 35 de l’après-midi.
— Le c-iime régne ici. On vient de retirer les
renforts de matelots italiens et austro-hon-
grois.
Ce matin, à 5 heures, le vapeur austro-
hongrois Herzégovine, affrété par le gouver-
nement albanais, a parcouru la côte et a tiré
plusieurs coups de canon sur Cbiak et sur
Cavaja. :
LE CONFLIT GRÉCO-TURC
CONSTANTINOPLE. — Tous les steamers e»
plusieurs remorqueurs grecs de la Mer Noire
et d’ici sont partis pour les eaux grecques.
LE DÉRAILLEMENT DU
TRAIN POSTAL RUSSE
S.UNT-PETERSBOURG. — Mercredi, à ane
heure et oemie de l’après-midi, à la vente
527, à partir de Kasatin, un déraillement
s’est produit sur la voie de gauche au passa-
ge du train n° 4.
La locomotive et trois wagons de marchan-
dises ont été détruits. Uc employé du' train
a été grièvement blessé. Le mécanicien et le
chauffeur n’ont été que légèrement atteints.
L’enquête à laquelle on a procédé a établi
que la voie était intacte et que l’accident est
dû an mauvais état de ia locomotive.
La version d’après laquelle il y aurait en
tentative criminelle est de pure invention.
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1 i
Variétés Economiqncs et Politiques
IMPRESSIONSDE NEW-YORK
Nous commençons aujourd'hui la publica-
tion de la série d'articles que nom adresse
notre collaborateur André Siegfried, au cours
de son voyage aux Etats-Unis et au Canada.
Les choses belles ne sont pas nécessaire-
ment grandes, mais il y a, dans les choses
yraiment grandes, un élément certain de
beauté. Telle est l’impression que m’a lais-
sée New-Ÿork, que je n’avais pas vue de-
puis dix ans.
Le charme des Etats-Unis (et ils ont un
indiscutable charme), c’est leur exotisme.
Quelques apparences, toutes superficielles,
y sont anglaises ; en réalité, il s’agit bien
d’un Nouveau Monde, n’ayant plus qu’une
parenté lointaine avec l’Ancien Continent.
La nature d’abord est taillée dans des
proportions plus larges. Par une chaude et
merveilleuse nuit de mai l’arrivée dans la
rade, avec les mille lumières des étoiles et
les lumières presque aussi nombreuses de
ta côte évoque quelque rêve de nature et
d’humanité tropicale. Voici, sur la pointe
extrême de la terre, en face de l’Atlantique,
lés illuminations violentes du Goucy Is-
land (leur Majic City). De près, ce serait
un spectacle vulgaire. De loin, c’est une
évocation uu peu mystérieuse de fête et de
luxe. Et,puis, tout au fond, à une hauteur
énorme et comme invraisemblable, voilà
les buildings géants, dont l’éclairage sur
l’horizon sombre donne une impression
d’étonnante lanterne magique. Tout cela
est énorme, et l’on comprend un peu que
les Américains, quand ils viennent chez
nous, trouvent tout petit.
L’entrée dans le port, le lendemain ma-
tin, et la vue de la ville dans la splendeur
d’un beau jour d’été ne modifient pas cette
première impression. Située sur une lon-
gue langue de terre pointue, entre deux
fleuves larges comme des estuaires, la cité
de New-York, avec ses deux villes an-
nexes de Brooklyn et de New-Jersey City,
rappelle un peu, par sa position, la Corne
d’Or de Constantinople. Les eaux très
bleues sillonnées d’innombrables nayires,
la triste masse-rouge briqus^des villes qui
se dressent àütour dès dedfc bras do mer,
l’immense activité, l’intensité de vie que-
respire cet ensemble colossal de cinq mil-
lions d’àmes, voilà un décor merveilleux ;
de capitale mondiale. Qaelle magnifique
série un Claude Monet ne tirerait-il pas du
puissant spectacle de celte ville étonnante I j
Par exemple, il n’y a que l’ensemble quU
puisse fleaawnae impression, de beauté. |H
détail est simplement affreux. Toutes ces
maisons, carrées, sans toits, ressemblent à
une accumulation de boiter d'épicerie
géantes qu’on aurait mises côte à côte.
C’est au milieu d’elles que s’élèvent, dans»
le quartier des affaires et un peu plus loin,
dans le quartier des hôtels, les fameux
buildings cent fois décrits. En dix ans, leur
nombre, leur hauteur se sont prodigieuse-
ment accrus. C’est par douzaine que s’élè-
vent ces bâtisses, la plupart exactement,
semblables, comme architecture, à des com-
modes ou à des armoires monstres. En 1904,
lors de mon dernier voyage, le plus grand
building avait 40 étages. On a, depuis, édi-
fié un nouveau bâtiment de 60 étages et de
230 mètres de haut, le Woolworth building.
Sa forme affecte une ressemblance tout à
fait inattendue avec la cathédrale de Stras-
bourg vue par le devant. Il y a une sorte de
clocher doré gothique. Du haut de cette
tour, d’où l'on domine cent kilomètres de
paysage, on peut voir, tout à côté, un autre
■■BnHBMBHnanBBBHnmRHnnHinni
building géant, dont le toit est manifeste-j
ment copié de la Sainte-Chapelle. Le Hall*
central du monument est d’un style byzan-
tin surchargé, où aucune dorure n’a été
épargnée. Les Romains de la décadence se
plaisaient^ ces combinaisons de styles dis-
parates. Du reste, de même que ce New-
York géant, la Rome impériale devait don-
ner constamment l’impression du colossal,
sinon de la pure beauté.
Les hommes qu: circulent dans cette
ville en armées pressées, sans cesse renou-
velées, donnent plutôt l’idée d’un peuple
en formation que d’une population consti-
tuée. Je n’avais pas conservé le souvenir
que leur type fût si peu fondu. Sur cinq
hommes qui passent on discerne aisément
un juif (ils sont 1 million à New-York), un
Irlandais, un Allemand, un Méditerranéen ;
les types purement yankees sont rares. Cela
forme un mélange singulier de caractéristi-
*ques ethniques qui semblent se contredire.
Les gens sont à la fois flegmatiques et exci-
tés ; et ce n’est pas sans étonnement qu’on
retrouve un peu partout des attitudes pares-
seuses et un peu canailles de lazzaroni t
Mais, ce que tous ces hommes ont, sans
conteste, c'est une allure commune. Oui,
c’est par là qu’ils sont vraiment unifiés et
qu’ils forment, sinon par la race, au moins
par l’âme (si l’on peut dire), un peuple
ayant sa personnalité. Une activité tendue,
qui ne se relâche pas, une*volonté con-
sciente de se pousser, de percer, d’agir,
voilà ce qui, sans-exception, distingue
chacun d’eux. C’est comme une estampille
que l’Amérique met immédiatement, sur
eux. Et de l’action puissante de ce creuset,
les éléments envoyés par la vieille Europe
sortent décidément méconnaissables. Je
n’avais jamais senti si fortement à quel
point le Nouveau Monde est vraiment un
autre monde.
ANDRÉ SIEGFRIED.
I. JOUB mwm
et la Commission des Crédits
Nos lecteurs verront d’autre paFt que la
Commission des Crédits, qui fait office de la
grande Cumihisaiuu da~ Budget, ~ a xlioisv
hier pour un de ses vice-présidents, M.
Jules Siegfried.
On sait que l’honorable député de la lre
Circonscription du Havre était un des qua-
tre membres désignés pour cette Commis-
sion par le Groupe des Républicains de Gau-
che dont il fait partie et qui compte 54 ins-
crits.
’ 'TTrnmrpT^iTopft^^ ■
res ces décisions, qui prouvent la confiance
dont M. Jules Siegfried est honoré, aux
allégations d’une certaine presse qui, à
bout d’arguments, prétendait ridiculement
que notre ami était tenu en suspicion dans
son propre groupe.
Le président de la Répnbliqae a reçu hier*
matin, à onze heures et demie, les chanteurs-
suédois venus à Paris à l’occasion du Con-
grès olympique, qui lui ont été présentés
par le comte Gytdenstolpe, ministre de
Suède à Paris.
Au cours de leur réception, iis ont fait en-
tendre plusieurs de leurs chants. Un lunch
leur a été servi à l’issue de cette audition.
L’organisation des transports par chemin
de fer et par automobiles, afférente aï»
voyage que M. Poincaré doit faire, an moi»
d’août prochain, sur la route des Alpes, a été*
confiée à la Compagnie P.-L.-M.
j r LINQE SALE
Nous avons reçu d’un correspondant
anonyme de la région une communi-
cation dont nous ne donnerons un ex-
trait que pour dire que nous ne la
publierons pas ; nous supprimons d’ail-
leurs tout nom de lieu et toute ini-
tiale. Cela s’intitule Scène de Mé-
nage et nous y lisons ce qui suit :
Le mari désirait se rendre, avec ses
amis de l’Amicale,*au Congrès de Cher-
bourg. Cette prétention eut le don de
mettre sa bien tendre épouse dans une
colère folle. Pensez donc, avec l’Ami-
cale, elle qui a son banc bien en évi-
dence à l’Eglise, celà ne pouvait pas
être et ce ne serait pas. Aussi pour bien
lui prouver sa douceur elle se précipita
sur lui, lui arracha et lui déchira en
morceaux une première chemise, puis
une deuxième et certainement toutes
les autres auraient subi le même sort
si le mari poussé à bout ne l’avait en-
fin confirmée.
Ce récit Junambulesque nous a laissé
rêveur, car pourquoi s’attaquer spé-
cialement aux chemises du malheu-,.
reux mari ? La chemise était-elle, en
Voccurence, la bannièrê de la libre
pensée ? Ou bien la femme espérait-
çlle, en mettant en morceaux le linge
de son mari, Vempêcher de partir, la
chemise "étant de rigueur au, Congrès
de Cherbourg ?
Mais nous faisons trop d’honneur à
notre correspondant, qui nous paraît
dénué de tout sens du ridicule, en
nous creusant la tête sur ces ques-
tions ; nous lui dirons seulement pour-
quoi, tout en riant à ses dépens, nous
ne publions pas sa communication en
« Régionale » et nous espérons, du
même coup, décourager ceux qui se-
raient tentés de faire comme lui.
Nous ne publions jamais rien d’ano-
nyme ; l'anonymat est le voile du
mensonge, comme dirait M. Prudhom-
me, ou des rancunes personnelles dont
nous n’avons pas à nous faire l’instru-
ment. (Au fait, ne serait-ce pas le mari
lui-même, qui nous a écrit pour tirer
vengeance
Les
leurs, nous préférons laisser les gens
laver leur linge sale, ou lé déchirer,,,
en famille. Un journal n’est pas une
loge de concierge ni un lavoir. Si nous
accueillons volontiers toutes les infor-
mations„ d’ordre publie, fussent-elles*
empreintes^Stùrbofz^tSik' 1 JifiFw
mand répandu à profusion dans nos
campagnes, nous n’avons aucune envie 4
de franchir le fameux mur de la vie
privée pour recueillir des papotages ■
empreints seulement de mesquinerie.
Enfin et surtout, notre anticlérica-
lisme ne va pas jusqu’à nous mêler
d’histoires dé chemises, heureusement
pour notre réputation. Sans doute,
avoir le désir d’assister au Congrès
des Amicales est bien ; mais avoir
de la dignité dans son ménage est
mieux, et si des militants ont parfois
besoin de faire l’éducation laïque de
leur femme, nous leur conseilleronsé
d'employer des moyens plus honora-
bles que de les « confirmer », ce qui
est encore un vestige des pratiques
ecclésiastiques.
jCASPAR-J ORD AN.
UN ATTENTAT
CONTRE LE TRAIN DU TSAR
On télégraphie de Saint-Pétersbourg à la Ga-
zette berlinoise de Midi qu’une formidable ex- ;
plosion a fait sauter, près de la station de
Tschudnow, .un train-poste qui suivait im-
médiatement le convoi impérial ramenant le
tsar, sa famille et sa suite de Kichinef à
Saint-Pétersbourg.
La locomotive et plusieurs wagons ont été
renversés.
De nombreux voyageurs ont été griève-
ment blessés.
L’enquête, dit la Gazette berlinoise de midi,
sé poursuit dans le plus grand secret. Il n’y
a'cependant aucun donte qu’il s’agisse d’un
attentat prémédité contre le convoi impérial
et qui n’a manqué son effet que par uirre-
tard dé l’èxplosion préparée.
A Berlin, on n’a pas d’autres nouvelles.
La Gazette de Saint-Pétersbourg publie, de
son ®ô’é, une dépêche de Kiet, annonçant
qu’une bombe a éclaté sous la locomotive
d’un train-poste, qui avait été lancée entre
le passage des trains spéciaux ramenant la
famille impériale à T?ar»k<5ïe Selo. La loco- :
motive du train-poste a déraillé. Il y a eu
trois blessés.
La Turquie répond à la Grèce
On mande dé Constanlinople :
La noie de la Porte a été remise hier
soir aux ambassadeurs des puissances. Etie
est signée par le grand-vizir et déclare, eu
substance, que les faits dénoncés aux puissan-
ces par la Grèce ne répondent pas à la réa-
lité.
LaPorte admet bien que certains inci-
dents se sont produits après l’immigration
de milliers de personnes habitant tes terri-
toires occupés par les peuples balkaniques
et qui ont dû se retirer en Anatolie ; mais la
courtoisie de la population de ce pays est
trop connue pour qu’on puisse admettre nn
seul instant les faits reprochés par la Grèce.
La Porte expose, en outre, tes mesures
qu’elle a prises et rappelle notamment les
voyages d’inspection faits par le ministre*
Tataat bey à Andrinople et eu Anatolie.
Grâce à l’activité du ministre, les popula-
tions ont été tranquillisées.
La Porte désire que ses affirmations soient
vérifiées. Elle demande qu'un délégué de
chaque puissance accompagne Talaat bey
dans sa tournée d’inspection en Macédoine
pour constater les souffrances des musul-
mans et voir si la Turquie ou d’autres pays
sont les véritables coupables des excès dé-
noncés à l'indignation publique. >
&*•*$***■? Ift iaifl T '
Des mines ont été placées à l’entrée du
golfe de Smyrne.
♦ l ■ ■
La Chauffe dans la Marine Anglaise
Mercredi après-midi a eu lieu à la Cham-
bre des Communes le débat sur le contrat
enjrePAmirauté -anglaise et T «Anglo Per-
sian (Kl
On sait que le gouvernement propasffiK®
l’acquisition de deux millions de livres ster-
ling d’actions de T « Anglo Perslan Oii >
dans le but de s’assurer le contrôle de cette
compagnie, qui est susceptible de fournir la
presque totalité du pétrole nécessaire à la
consommation de la marine anglaise.
Les deux millions de livres sterling ne se-
ront pas demandés à l'impôt mats seront cou-
verts par nn emprunt.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’appui
de cette motion, M. Winston Churchill a ex-
pliqué que l’objet de sa proposition était d’as-
surer à la manne la fourniture du combus-
tible qui lui est nécessaire.
— Pour cela a dit le ministre, il. faut que
l’amirauté ait la prédominance snr des gise-
ments de pétrole quelque part, et ceux du
Perse sont les seuls qui remplissent les con-
ditions voulues. Les terrains pétrolifères du
Nord suffiraient seuls à tous les besoins de
l’amirauté pendant longtemps, et en outre
nous contrôlerons pendant cinquante ans la
production d’une région pétrolifère presque
aussi étendue que la France et l’Allemagne
réunies.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(m narras COHRESPONOANT rAxncuuxaj
Paris, 18 juin.
Les couloirs des deux Chambres sont très
calmes aujourd’nui. Au Palais-Bourbon
comme aiLLu*embourg, on se repose des
émotions de ces jours-ci et le public lui-
même est restreint. Ce n’est pas tous les
jours fête.
Beaucoup de députés étant absents, c'était
certainement le moment de distribuer une
proposition d’un nouveau député, M. Jobert,
tendant à interdire le vote par procuration.
Cet honorable représentant qui nous vient
de l’Yonne, où il fut ouvrier gazier, fait re-
marquer que, au cours de la dernière légis-
lature, on a pu citer des séances où vingt
députés, parfois moins, étaient présents,
alors qu’au vote les urnes contenaient plus
de cinq cents bulletins. Il déclare que cela
produi.ait dans tout le pays un effet déplo-
rable.
L'indignation de M. Jobert part d’une
belle âme, mais sa candeur est grande s’il
se figure que, comme il le demande, le vote
individuel va être rétabli. Gageons que les
choses resteront en l’état et que son projet
de résolution aura encore moins de succès
que les feuilles de présence que les députes
devaient signer à partir du 17 juillet 1909 et
qu’ils signèrent si peu que la Chambre fut
obligée a renoncer à ce système.
Donc les députés n’étaient pas nombreux
aujourd'hui, au début de la séance, mais
les socialistes, surexcités sans doute par ie
temps orageux, ne se sont pas montrés
moins broyants. M. Eluder ayant déposé
une demande d’interpellation sur la regret-
table catastrophe qui s’est produite à Paris,
M. René Renoult, ministre des travaux pu-
blics, a demandé très justement que cette
interpellation n’eut lieu que lorsque l’en-
quête ouverte actuellement serait terminée.
M. Lanche, député socialiste du 11« arron-
dissement de Paris, n’ayant sans doute pas
confiance dans les ingénieurs, a réclamé
alors qne les Syndicats ouvriers participent
à l’enquête. M. René Reooult a répondu que
leurs délégués seraient entendus.
Cela n’a pas satisfait M. Lauche et ses amis
de l’extrême gauche. Iis veulent que ce
soient les Syndicats qui soient juges. Le mi-
nistre, ne voulant pas leur donner satisfac-
tions, ils ont refusé d’accorder le délai de
dix jours qui leur était demandé et ils se
sont, livrés à un tapage tel que la séance n’a
'pa etrereonunuee.
M. Deschanei a flétri justement cette atti-
tude, se plaignant que ce soient toujours les
mêmes qui troublent l’ordre it tyrannisent
leurs collègues puis il s’est couvert, leur
laissant la responsabilité de cette obstruc-
tion. La séance a été snspendoe une demi-
heure au milieu d’une émotion bien natu-
relle.
A la reprise, la Chambre a validé divers
députés, notamment M. Lagrosllbère, dont
SB£lagifaa a donné lieu à l’ouverture d’une
m il» iiiinfT'WWInn,,... •.
M. Betoulle a essayé
l’invalidation de M. Sapions dans ia 2« cir-
conscription de Gambrai. Son principal ar-
gument était que M. Seydoux a un frère qui
occupe 2,300 ouvriers.
.Les socialistes, seuls, se sont prononcés
contre M. Siydoux qui a été très bien dé-
fendu par M. Léon Bérard, l’ancien sous-se-
crétaire d’Etat aux beaux-arts.
Avant d’aborder ia discussion des diffé-
rents chapitres du budget de 1914, le Sénat a
continué, dans sa séance d’aujourd'hui, à le
discuter généralement.
Le ministre des finances, M. Noulens, qni
est nn optimiste, a tenu à rassurer la Haute-
Assemblée sur l’état de notre trésorerie. Ce
n’est que par mesure de prudence que le
Gouvernement se décide à émettre up em-
prunt, les plus-values sont importantes et
in H inniHM-r-uian—m • • ii»-r—-r—" ■■'—ï»™
le pays supporte allègrement les charges
nouvelles.
Après fil Nonlens, M Jenonvrier, sénateur
d’Ille-et-Vilaine et avocat, entreprend non
sans humour, le procès de la politique finan-
cière des ministères précédents. Il a voté,
sans regrets les dépenses militaires, mais il
dénonce le traité marocain qui a t'ait de nous,
dit-il, les gendarmes de l’Europe, avec tontes
les charges de l’entreprise, mais non tous
les profits.
M. Jenonvrier récolte les applaudissements
dî ia droite et ceux de M. Cléinenceau. M. de
Lamarzelle, sénateur du Morbihan est dti
même avis que son collègue de Bretagne : le
traité Caillaux relatif au Congo est une des
principales cause* du déficit actuel. M. üou-
mer, lui, estime que la .mauvaise gestion des
fonds publics a fait tout le mal.
Toutes ces opinions sont intéressantes ;
mtfis malheureusement le vole d s animes
du budget est retirdé par tant d’éloquence.
Le rapporteur général, M. Ainrrond. ramène
enfin le Sénat au sens de la réalité. On adop-
te à mains levées la presque totalité ces
chapitre du budget des finances, des mon-
naies et de {imprimerie nationale, il faut
finir, avant la fin du mois pour éviter ua
nouveau douzième provisoire.
T. H;
■■
SENAT
Se’ance du 18 juin
La séance est ouverte sous la présidence
de M. Antonin Dubost, président.
Le Budget de 1914
Le Sénat continue la discussion générale
du budget de 1914.
M. Noulens, mmistre des finances, a la
parole.
Discours de M. Noalena
M Noulens : Je suis d’accord avec M. AI-
moud et avec M. Chérôn gar l’inconvénient
que présente l’examen tardif du budget, par
le Sénat et sur l’affirmation que ia haute
assemblée n’est nullement responsable de ce
retard. Ti faudrait que tes Chambres arri-
vassent à voter le budget dans les délais
normaux.
M. Fabien Cesbron : Qu’on suspende
l’indemnité parlementaire si elles ne le font
pas.
M. Noulens : Le gouvernement sera prêt,
le moment venu, à suggérer au Parlement
les remèdes qui lui paraîtront pertinents Je
pa se à l’examen de ia situation budgétaire
actuelle. Cette situation est difficile et ce'a & -
.raison de constantes augmentations de .dé-
penses dues notamment aux besoins .de^ls
défense nationale. Le même état dé choses
se trouve d’aiIleurs â^l’élrajigfir, en Allema-
gtrerun Angleterre/ënltalie, en Belgique.
L’orateur analyse les propositions budgé-
taires formulées pour l’exercice 1914 par M.
Charles Dumont puis par son successeur.
Il est incontestable que le budget de -1914,
tel que l’a voté la Chambre, n'est pas admi-
rablement équilibré.
Notre Trésorerie est dans nne situation dé-
licate. Elle manque d'élasticité. Mais on ne
peut dire que les choses en soient arrivées à
un tel point qu’il soit indispensable de faire
immédiatement un emprunt. C’est seule-
ment par mesnre de prudence que nous
proposons aux Chambres de réaiisep..axant
les vacances un emprunt de 800 millions.
M. Noulens constate ensuite que le budget
MHÉ^^résentera un déficit ae 330 à 600
million
observer no esprit rigoureux d’économies,"™
contrôler et Comprimer les dépenses.
La politique du gouvernement se résume
en trois termes :
Tout d’abord, l'incorporation dans le bud-
get de 1914 du projet d’impôt général sur la
revenu, ensuite, le vote dans le budget de
1913 d’un impôt sur le capital, enfin l’adop-
lion définitive de l'ensemble de la réforme
fiscale adoptée par ia Chambre en 1909.
M. Aimond : Sur ce dernier point le gou-
vernement nous apportera-t-il son con-
cours.
M Noulens : Parfaitement.
Le-ministre termine en déclarant qu’en
réalité nos finances ne sont pas menacées.
L’activité de notre pays permet d’espérer
une amélioration rapide de la situation bud-
gétaire. Unissons-nous, sans exception de
parti, pour favoriser celte amélioration et
pour conserver à la France son rang et le
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
1 DÉPÊCHES COMMERCIALES
■METRAUX
\ LONDRES, 18 Juin, Dépêche ie 4 h. S (T
TON COURS HAUSSE BAISSB
[ CUIVRE
Comptant.*.; *61 IÎ/6 -/- 2/6
3 mois..... *62 6/- ~J- 2/6
ÉTAIN
Comptant., * 138 -/- 15/- -/-
8 mois i calme, 4 139 15/- IB/- -/-
FER
Comptant .4 Cttlme„ 61/1 K -/- -/-
B mois i 61/6
> Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 17 juin 1914.
NEW-YORK, 18 JUIN
Cotons s juillet, inchangé ; août, baisse
I point ; octobre, baisse 2 points ; janvier,
baisse 2 points. — Soutenu.
Calée i hausse 3 à 4 points.
NEW-YORK, 18 JUIN
t. n ion «. ntemr
Cuivre Standard disp. 13 62 13 63
— août 13 62 13 62
Amalgamat. COII. .. 70 7 8 70 3 8
Ver 14 75 14 75
CHICAGO, 18 JUIN
■L " 9 J-1~ *
C. DU JOUR C. PRECED
Blé 8ur..r.«V Juillet 8î »/» 917/8
....t, Septembre 8168 8114
Maïs sur mulet.... 69 7 8 70 1 4
— ....^ Septembre 67 1/4 64 3-8
Saindoux sur. mulet.... 10
Septembre .10 80 10 17
LES INTERPELLATIONS
SUR L’EMPRUNT
Deux amendements ont été déposés hier
sur le projet d’emprunt.
Le premier est de M. Emmanuel Brousse.
Il propose de porter de 803 à 1,500 mil-
lions le chiffee de l’emprunt. Le second est
de M. Jacques Stern. Il demande, au lieu
d’un emprnnt, une émission de 805 millions
de bons du trésor 4 0/0, amortissement en
20 ans.
Dans Ie3 couloirs, on annonçait que la
Commission des crédits, désireuse de faire
discuter le projet d’emprunt dès la séance
d’aujourd'hui, ferait tous ses efforts pour
que s*n rapport puisse être inséré au Jour-
nal Officiel de ce matin.
Le débat en séance publique sera très co-
pieux et les socialistes unifiés ont l'inten-
tion de le faire porter : 1» Sur l’immunité
de la rente. Les socialistes estiment que le
fait de frapper d’un impôt les titres de l’em-
prunt projeté en exonérant les rentes exis-
tantes, créérait an privilège ponr les por-
teurs de rentes anciennes, ce qu'ils se refu-
sent à admettre ; 2» Sur le type du titre. Ce
type, en effet, variera certainement selon
qu’on résoudra la question précédente par
la négative ou l’affirmative ; 3° Sur la forme
de l’émission. L’emprunt sera-t-il émis par
tranches ou en totalité ; 4» Sur la question
de savoir si on comprendra dans l’emprunt
les dépenses du Maroc. Ces dépenses ne
peuvent en effet, suivant an certain nombre
de députés, être considérées comme extraor-
dinaires, puisqu’elles se renouvellent cha-
que année ; 5° Sur la question de la cou-
verture. .
De nombreux orateurs prendront la pa-
role,
LA COMMISSION DES CRÉDITS S'EST
PRONONCÉE SUR L'EMPRUNT
La commission des crédits après avoir exa-
miné les dispositions du projet a adopté l’ào-
torisation d’une émission de 800,000,000 fr.
à 3 1/2 0/0, remboursables en 25 années,
c'est-à-dire l’article 1er du projet.
La Commission a ensuite entendu M. Nou-
lens, sur certaines modalités du projet.
Les articles 2, 3, 4 ont été adoptés sans
modifications, ainsi que l’ensemble du pro-
jet.
M. Metin a déposé aussitôt son rapport qui
parait ce matin à l'Officiel.
La discussion viendra cet après-midi de-
vant la Chambre.
LA MORT DU COMMANDANT FÉLIX
CHARTRES. — Le corps du commandant
Félix a été conduit hier, à quatre heures, â
la gare, d’où il sera dirigé sur Paris où les
obsèques auront lieu aujourd’hui.
Derrière le char couvert de fleurs, on re-
marquait la veuve du commandant et sa
soeur ; le préfet, le maire, le colonel Ber-
trand, du 26« d’artillerie, èt de nombreux
officiers de la garnison.
A la gare, ie colonel Bertrand, après avoir
rappelé les éminents services du comman-
dant Félix, a adressé an émouvant adieu au
camarade tombé au champ d’honneur.
INCIDENTS A LA MAIRIE DE MARSEILLE
MARSEILLE. — Des incidents se sont pro-
duits à la mairie de Marseille à l’occasion de
l’élection de M. Pierre, premier adjoint,
comme maire, en remplacement de M. Cba-
not, démissionnaire.
Un lampadaire à gaz a été brisé. La police
a opéfié plusieurs arrestations.
A ia sortie de ia séance, des groupes ont
parcouru ia ville en criant : < Démission I »
Des bagarres se sont produites sur divers
points.
M. Ftaissières, sénateur, s’est rendu à lai
préfecture pour protester contre les condi-
tions dans lesquelles s’est effectuée l'élec-
tion du maire,
LA CRISE SARDINIÈRE
QUIMPER.— Les fabricants de conserves
adbéraut an Syndicat national, ayant des
usines dans ia région de Concarneau, se sont
réunis hier à Quimper.
A la suite du refas des pêchears de leur
livrer la sardine au poids et du refus des ou-
vrières de travailler le poisson ainsi acheté,
ils ont décidé la fermeture des usines à par-
tir d’aujourd'hui 19 juin.
LE CONGRÈS DES AGENTS
DES DOUANES
Le Congrès des agents des services actifs
des douanes a approuvé l’action engagée par
ie bureau, de concert avec les associations
de fonctionnaires dépendant des finances,
en vue d’obtenir la représentation du per-
sonnel dans les Conseils d’avancement et de
discipline.
A propos des indemnités de résidence, le
Congrès a voté l’ordre du jour suivant :
a Le Congrès, maintenant ses revendica-
tions en ceqai concerne les indemnités de
résidence et les indemnités pour charges de
familles, émet te voeu que, conformément à
ce qui a été lait pour les militaires, ces deux
Questions soient solutionnées séparément
ans un bref délai. »
UN SUICIDE AU PARC DE VERSAILLES
VERSAILLES. — On a découvert, hier ma-
tin, au bord du canal du Parc de Versailles,
le corps d’un jeune homme élégamment
vèlu, la tète trouée d’une balle de revolver,
les pieds plongeant dans l’eau.
On a trouvé dans les poches de la victime
un portefeuille contenant une carte d’élec-
teur au nom de Gaston Baucherot, née en
1891, demeurant 6, rue Mignard, à Paris.
- Bien que le suicide ne semble pas contes-
table, le Parquet de Versailles, ému de cer-
taines étrangetés, a prescrit une enquête
pour en étabur les causes.
LES OBSÈQUES DE Mme CROZES
Les obsèques de Mme Albert Crozes, née
Martinet, veuve de l’inspecteur général- des
finances, ancien directeur au ministère, chef
de Cabinet de M. Mathieu Bodet, ministre des
finances, décédée, victime de la catastrophe
de la place Saint-Philippe-du-Roule, ont été
célébrées hier malin, a dix beures et demie;
en l’églse de la Madeleine où les assistants
se sont réunis.
Le docteur Philippe Maréchal, maire du
8» arrondissement ; MM. Godon et Deroste,
adjoints et M. Biré, chef des bureaux de la
mairie, représentaient la municipalité et le
préfet de la Seine. _
LE FEU A BORD D'UN SOUS-MARIN
CHERBOURG. — Un incendie s’est daclaré
hier après-midi à bord du sous-marin Gus-
tave-Zedé, un tube apportant ie petrole aux
machines ayant crevé.
Les secours sont arrivés promptement. .
Les dégâts matériels sont importants.
NAVIRE FRANÇAIS AVARIÉ
LONDRES. — JLue dépêche de Newcastle?
adressée au Lloyf annonce qu’à la suite de
la dernière tempête, on signale de nombreu-
ses avaries et des ntuitrages.
C’est aiasi que la barque française Duc-
d’Aumale a perdu sa mâture.
La tempête continu^,
UN PAQUEBOT ALLEMAND ÉCHOUÉ
LONDRES. — Le vapeur allemand Bulow
s’est écheué à l’Ouest de Portiand, hier à
midi, par an épais brouillard.
La position dû bâtiment n’est pas critique.
On a toutefois du procéder au débarque-
ment des passagers.
L'INCENDIE DES DOCKS DE GLASGOW
GLASGOW. — On s’est rendu maure du feu
qui s’était déclaré dans les Docks.
Les dégâts sont évalués à 6,250,090 francs,
y compris Ja perte de trois vaisseaux et. les
dommages causés à Quatre autres.
LA SITUATION A DURAZZ0
DURAZZO, 18 juin, Ih. 35 de l’après-midi.
— Le c-iime régne ici. On vient de retirer les
renforts de matelots italiens et austro-hon-
grois.
Ce matin, à 5 heures, le vapeur austro-
hongrois Herzégovine, affrété par le gouver-
nement albanais, a parcouru la côte et a tiré
plusieurs coups de canon sur Cbiak et sur
Cavaja. :
LE CONFLIT GRÉCO-TURC
CONSTANTINOPLE. — Tous les steamers e»
plusieurs remorqueurs grecs de la Mer Noire
et d’ici sont partis pour les eaux grecques.
LE DÉRAILLEMENT DU
TRAIN POSTAL RUSSE
S.UNT-PETERSBOURG. — Mercredi, à ane
heure et oemie de l’après-midi, à la vente
527, à partir de Kasatin, un déraillement
s’est produit sur la voie de gauche au passa-
ge du train n° 4.
La locomotive et trois wagons de marchan-
dises ont été détruits. Uc employé du' train
a été grièvement blessé. Le mécanicien et le
chauffeur n’ont été que légèrement atteints.
L’enquête à laquelle on a procédé a établi
que la voie était intacte et que l’accident est
dû an mauvais état de ia locomotive.
La version d’après laquelle il y aurait en
tentative criminelle est de pure invention.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRAIRIE INTERNATHE
108) rue St-Lazare, 108
(immeuble de t HOTEL TERHiHUS)
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