Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-06-18
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 juin 1914 18 juin 1914
Description : 1914/06/18 (A34,N12003). 1914/06/18 (A34,N12003).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1721696
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/12/2020
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Le Petit Havre
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La Vie Arlisliqnc cl Littéraire
FËOÉRiGK CHEZ LUI
Il est à présumer que la vulgarisation
intensive du cinématographe simplifiera
/Singulièrement le travail des bibliographes
anecdotiques. Ils s’occupaient, hier encore,
;à glaner parmi les souvenirs, à feuilleter
des pages jaunies, à recueillir de-ci de-là au
hasard des documents et des lectures, des
traits, des mots, des aventures montrant
plus profondément l’intimité de leur héros.
Le film fera tout de suite la besogne. Nos
célébrités contemporaines s’offrent d’elles-
mêmes à son indiscrétion. Les ministres
d’avant-hier n’étaient pas encore nommés
qu’ils étaient « tournés », surpris dans la
familiarité de la vie quotidienne, happés à
leur première sortie dans la rue, ou cueil-
lis dans leur salon, et présentés le soir
même sur l’écran, avec un sans-gêne qui
est bien du régime de la liberté mais qui
ne contribue peut-être pas beaucoup à im-
poser le respect des foules.
Le cinématographe notant les coins pit-
toresques de la vie des hommes illustres,
c'est un des traits piquants de notre épo-
que.
Quel dommage que le temps de Frédé-
rick Lemaître ne l’ai point connu. Il eut
inscrit des détails savoureux de cette exis-
tence cahotée et bizarre où s’associèrent
le génie le plus clairvoyant des choses du
théâtre et les facéties les plus extraordi-
naires d’une bohème fantasque.
Les souvenirs apportent seulement des
éléments à l’histoire et mettent au portrait
îles traits complémentaires.
En voici quelques-uns assez neufs et
d’une amusante originalité. Ils sont fournis
par M. Porel, le comédien, qui évoque un
passé, pas très lointain encore, où se dressa
la curieuse silhouette d’un Frédérick à son
crépuscule.
Il était l’ami de son fils Chafles.il lui avait
parlé souvent de son glorieux père et la ten-
dresse filiale voulut que Porel lui fit enten-
dre son admiration passionnée. Le débutant
courut donc le saluer un soir de représenta-
tion, entre deux entr’actes. Frédérick écou-
ta les compliments dans le costume de son
rôle: celui d’un amiral en grande tenue,
couvert de décorations, bien campé,buvant
à petits coups, dans un gobelet d’argent,
du .vin rouge sucré, qu’il prisait dans un
saladier d’étain et dont il avait jeté quelques
lampées sur les murs, pour l’odeur. Car
Frédérick aimait ce parfum de vinasse. Il
se créait une atmosphère..
L’artiste se montra indulgent et paternel
pour le jeune qui, très sincèrement, venait
lui tresser des couronnes. Il eut même la
bonne grâce de l’inviter à dîner chez lui,
10, rue de Vendôme, aujourd’hui rue Bé-
ranger. Il le reçut cérémonieusement, avec
toute la majesté d’un comédien notoire qui
s’imagine, descendu des planches, que les.
décors l’ont suivi par déférence et que sa
vie réelle se poursuit sous la solennité des
portiques.
Et, pourtant, en quel décor authentique
Frédérick promenait ses loisirs :
« Quel intérieur bizarre l Une anticham-
bre sans autre meuble qu’un lur.tre en
zinc d’art avec des bouchons d’eau de seltz
sur les bobèches cassées ; sur la cheminée,
une pendule qui ne marchait pas ; un salon
«n déménagement, des sacs de nuit, des
cannes, des parapluies, des chaussons de
Strasbourg, des brochures en tas, des chai-
ses dépareillées, des meubles en désordre ;
sur la cheminée, encore une pendule qui ne
marchait pas.
» Vêtu d’une robe de chambre qu’il por-
tait depuis vingt ans, qui datait de Robert
Macaire, sur laquelle tous les oiseaux de la
création semblaient avoir laissé des traces,
qui luisait comme le fond d’une cage,
comme une cuirasse, et sous laquelle il
était encore en chemise, sa crinière inces-
samment tourmentée par une main fié-
vreuse, pressée en pyramide, ébouriffée
au-dessus de son crâne monumental, avec
ses grands yeux bruns expressifs, ses
larges gestes arrondis, c’était vraiment un
être lioffmanesque. »
Plioto .t Cliché Psltl Bavn
Frédérick LEMAITRE à vingt-cinq ans
Au-dessous : Frédérick dans " Robert IHacaire
Sous son malpropre accoutrement, Fré-
dérick était cependant d’une propreté
méticuleuse : les pots à eau du cabinet de
toilette arboraient des proportions inaccou-
tumées, attestant la faveur des ablutions.
Ce que fut ce dîner, on le devine. Boi-
leau en eut fait des rime? plaisantes comme
« pendant » au festinTidicule. M. Porel en
trace l’amusant croquis :
« Un domestique pâlot, vêtu d’un habit
rapiécé, annonce : « Le dîner est servi ».
Oh ! la nappe est éblouissante, l’argenterie
ancienne, le dîner sent bon... A côté de la
suspension, pend, décroché, le cordon de la
' sonnette, où le domestique maladroit va se
prendre les pieds régulièrement à chaque
entrée, note comique dans ce repas céré-
monieux. Frédérick s’installe presque cou-
ché d’un côté de la table, les invités sont en
face, coude au corps. Charles, moi, Napo-
léon, son troisième fils et une jeune per-
sonne de dix-huit ans, très jolie. La société
des femmes et le cigare, c’était, pour Fré-
dérick, d’impérieuses nécessités.
» Comme la vieillesse rendait difficile
le recrutement du personnel qu’il avait
toujours eu facilement autrefois autour
de lui, il faisait insérer aux Petites Affi-
ches l’avis suivant : « On demande des de-
moiselles de compagnie, rue Vendôme,
chez Mme Antoine ». Ce nom incolore ca-
chait Ruy Blas vieilli, Richard d’Arlinglon
solitaire. Oh 1 la vieillesse 1 Comme Dumas,
il ne voulait pas l’admettre : au bas de son
portrait-charge dans un journal, je trouve
en reproduction de son écriture cette
phrase mélancolique : « Peintre, mon ami,
chargez-vous de la caricature des jeunes, le
temps se charge de celle des vieux i »
» Notre voisine était donc une recrue du
bureau de placement, une gentille bonne
à tout faire, engagée spécialement pour
lui donner l’illusion de la jeunesse et de
Tamour.
» Le domestique verse du bordeaux. Fré
dérick lève son verre, qu’il voulait qu’on
ne lavât jamais, murmure : « Mon bénédi-
cité », le porte à ses lèvres, et, phuh 1
phuh ! phuh ! comme avec un vaporisateur,
lance à sa place, sur la nappe, une partie
du liquide. Dame 1 la robe de chambre au
plastron luisant, le verre douteux et le vin
répandu, c’était beaucoup ; mais ce tyran
m’observait : il n’admettait pas qu’on ne
mangeât pas de tout chez lui 1 Ce fut vrai-
ment insupportable jusqu’au café, jusqu’au
cigare.
» Alors, brusquement, avec un mauvais
visage, il se tourna vers la jeune personne
qui cassait encore des quatre mendiants,lui
indiqua la porte de la chambre à coucher où
elle s’enfuit sans un mot, emportant son
assiette, et dit : « Maintenant que nous som-
mes entre artistes, parlons théâtre ».
Excité par le vin, lancé sur la pente des
souvenirs, il ressuscitait le passé avec des
paroles vibrantes, des gestes échevelés.
Falstaff, le roi Lear, Shylock, Othello
revivaient tour à tour entre deux bo.uffées
de tabac. Dans cet intérieur étrange, dans
cet invraisemblable mêli-mêlo où l’Art
vieilli s’était fait une retraite, Frédérick-
Lemaître réalisait une autre forme, bien im-
prévue, de « Désordre et Génie ».
Le 21 janvier 1875, l’artiste parut pour,
la dernière fois devant le public. C’était
dans la reprise du Crime de Faverne. Le
vieux lion était souffrant. Il se traîna sur la
scène, éteint, découragé. Quelques jours
après, il se retirait ; et ce fut le commence-
ment de la fin.
Le véritable comédien qui quitte à jamais
les portants commence à mourir un peu.
Une longue année glissa 1, année d’amer-
tume, de souffrance, d’oubli. La maladie
acheva son oeuvre. Le 26. janvier 1876, la
Mort vint chercher, en. son logis, pour le
rôle suprême, le grand, le génial artiste qui
avait fait vibrer
Toutes les passions de la pauvre âme humaine.
Ce n’est point la première fois que nous
émettons ce désir, mais tant l’on crie Noël
qu’à la fin il vient, assure le dicton.
Frédérick, eu buste de bronze ou de mar-
bre, ne pourrait-il pas dignement voisiner
avec Gasimir Delavigne, dans le foyer du
théâtre de sa ville natale ?
ALBERT-HERRENSCIIMIDT.
to Maritime en Angleterre
700 Vapeurs immobilisés
La grève générale des mécaniciens de la
marine marchande, qui devait éclater au-
jourd’hui, est commencée depuis hier dans
les ports principaux.
Les grévistes réclament nne augmentation
de salaire.
Il est probable que la grève cansera nn
chômage complet dans ie transport des car-
gaisons dans tons les ports et amènera nne
suspension de travail, notamment dans les
centres honilliers du pays de Galles.
On s’attend à ce que, par suite de la grève
700 vapeurs soient immobilisés aujourd’hui.
APRÈS L’ORAGE
Avant d’arriver au Palais-Bourbon
pour y voir le ministère Viviani affron-
ter victorieusement les embûches qui
se dressaient sous ses pas, nous avons
dû éviter nous-mêmes’celles que le sol
de Paris présentait de toutes parts,
aux alentours de la gare Saint-La-
zare l
Cette arrivée dans la capitale, landi
soir, avait quelque chose d'autant plus
lugubre que nous ignorions encore ce
qui s’était passé ; ces places et ces rues
sombres, ces barrages d’agents el de
soldais, ces porhpiers occupés à de
mystérieuses besognes, tout cela vous
donnait le frisson de quelque révolu-
tion ou de quelque tremblement de
terre ; d’autant plus que la zone ra-
vagée et interdite semblait s’étendre
indéfiniment : rue du Havre, boule-
vard Haussmann, place Saint-Augus-
tin, place Saint-Philippe-du-Roule ; en
arrivant aux Champs-Elysées on était
enfin heureux mais presque étonné de
retrouver Paris, sous son aspect nor-
mal et séduisant.
Et nous apprenons que tout ce boule-
versement est simplement le résultat
d’une heure d'orage, que les égouts
ont crevé, que la chaussée s’est affais-
sée de partout, que l’on cherche des
cadavres l Oh ! l’horreur d’une pa-
reille mort : la vie parisienne se dé-
roule trépidante, une auto passe con-
duisant une femme élégante, un
gouffre s'ouvre, tout disparaît l Et
les manquants ! ceux que l’on attend
sans espoir dans quelque foyer en se
disant qu’ils sont sàns doute là-bas,
dans le trou t
Si maintenant on affronte la mort
rien qu’à traverser la rue, la vie de
Paris ne va pas devenir gaie, surtout
en temps d’orage. Mais il est vrai que
Paris en a vu bien d’autres et qu’il
sait garder son entrain au milieu des
pires calamités ; naguère, pendant les
inondations, il s’est essayé avec com-
plaisance aux plaisirs de Venise ;
bientôt, la catastrophe de lundi ne
sera plus que prétexte à caricatures
sur les gorges, ravins et autres beau-
tés naturelles de la capitale que l’Eu-
rope nous envie.
S’il vaut mieux, après tout, que le
piéton ne s’hypnotise pas sur le danger
qu’il court, de même d’ailleurs que
l’automobiliste, il serait bon, par con-
tre, que les administrations compé
tentes aient un peu plus de mémoirei
et que le souvenir des victimes les
hante au point d’éviter aux Parisiens
le retour de pareils désastres.
Nous ne prétendons pas connaître
les responsabilités encourues ni les re-
mèdes techniques nécessaires, mais
c’est une gageure que d’évider d’au-
tant plus Paris par en' dessous que la
circulation devient plus intense par ;
en dessus, et pour la tenir il faut être
prêt à parer à toute surprise, même
au plus formidable dès orages. Nous
avons confiance en la science des in-
génieurs, mais nous voudrions être
sûr qu’eux-mêmes ne se fient pas trop
au miraçle en vertu duquel ce qui a
tenu tiendrai
CASPAR-JORDAN.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(M ROTOR CORRESPONDANT FARTICOUKR)
Paris, 17 juin. 1
Le Sénat va commencer aujourd’hui la
discussion du budget de 1914... E fin 1...
Cet événement sensationnel n’a pas amené
beaucoup plus de monde que o'hriiitnde
dans la salle des séances, et les couloirs sont
parfaitement calmes. Les sénateurs s'occu-
pent beaucoup plus des événements passés
que de la discussion qui est ouverte avec
huit ou neuf mois de retard, c«r le budye'
eût dû être voté pendant la session extraor-
dinaire de 1913, taudis que l’on a vécu jus-
qu’ici .avec des douzièmes provisoires. Oo
calcule qu’il en faudra certainement un
septième pour le mois de juillet. Ou aura
ainsi le record de l’incohérence et de la
mauvaise gestion. Les sénateurs déc’arent
que ce n’est pas leur faute et iis ont raison.
M. Aimond, rapporteur générai, a le pre-
mier pris la parole.On cannait sa haute com-
petence. Tout d’abord, il a voulu disculper
la Haute-Assemblée des reproches qui poar-
laient lui êlre adresses en dfcarant qu’elle
était prête à accomplir son oeuvre avant la
fiu de la précédente législature, puis il a exa-
miné la situation budgétaire qui est grave.
[Vous ne pouvons pas suivre M. Aimond
dans tous ses développements, triais nous de-
vons reconnaiire qu’il a parlé avec beaucoup
de sine-rite.
Il a été très applaudi, surfont lorsque,
abordant la réforme fisca e,i! a ajouté quVbe
est chose débeate à réaliser et à n’entrepren-
dre qu’avec prudence.
Nous voici loin de l’impétuosité de la
Chambre qui l'incorpore dans la loi de finan
ces sans savoir si elle pourrait être mise sur
pied dans les six mois qui nous séparent de
1915.
M. Aimond a terminé brillamment, disant
que la crise financière ne prendra fin que
si on se décide à adopter les mesures néces-
saires sans faire des questions budgétaires
des questions de parti. C’est le voe a de tous
ceux qui ne séparent pas l’intérêt de la Ré-
publique de celui de la France.
Le Sénat a apprécié beaucoup ce noble
langage et l’orateur, en regagnant sa place, a
reçu de nombreuses félicitations de ses col-
lègues.
M. Chéron, qui a succédé à M. Aimond, a
dit aussi de tort bonnes^çhoses. Il ne consi-
dère pas l’impôt sur le revenu comme une
panacée universelle et croit que l’on sera
obligé de recourir toujours aux impôts indi-
rects. D’après lui, les meilleurs impôts sont
ceux qu’on est habitué à payer.
M. Perehot pense, an contraire, que notre
système fiscal est dans l’impossibilité de faire»
face aux besoins actuels. L9 sénateur des-
Balles-Alpes est partisan, on le sait, d’un
impôt sur le revenu. Il croit que lui seul
peut résoudre le problème actuellement
posé. : • v-a
Le Sénat, un pen fatigué a remis à demain
la suite de la discussion.
T. II.
» ^
SENAT
Séance du î 7 juin
La séance est ouverte à 2 h. 50, sous la
présidence de M. Antonin Dubost.
Le Budget, de 1914
Le Sénat aborde la discussion générale dn
budget de 1914.
La parole est à M. Aimond, rapporteur
général.
Le Sénat ne pent créer des ressources, dit-
il. Il ne peut que comprimer les dépenses*,
ce qui d’ailieurs, n’est pas facile. Il assisté"
pour ainsi dire impuissant au flot montant
des déficits budgétaires. Il ne lni est pas
possible d’empêcher le recours aux douziè-
mes provisoires. Il vote le budget avec la
plus grande rapidité. Cette année même,
nous étions prêts à le discuter et à le voter
avant la fin de la précédente législature.
—- 1 : 11 * — 1 . ”T
Le retard qui s’est produit ne nous est-paf
împulab e
A droite : Nomrafz les coupables !
M. Aimond : Il ns m’appartient pas de 18
fure. Je veux simplement constater quels
situation budgétaire est grave. Noire devoir
est d’exposer aux contribuables pourquoi il
est indispensable de leur réclamer de nou-
veaux et importants sacrifices.
Les chiftres totaux des dépenses et des re-
cettes inscrits dans le projet que nous voui
soumettons ne correspondent pas à la réalité
des choses : les recettes annoncées sont su-
périeures do plus de 300 millions aux recet-
tes probables. D’autre part les dépenses du
Maroc ne sont pas comprises dans les crédits
budgétaires.
Le»128 millions dn programme naval doi-
vent être couverts au moyen d’un compte
spécial gagé par l’emprunt.
Le Sénat a voté en mars dernier 488 mil-
lions de crédits additionnels aux crédits pro-
visoires pour les dépenses extraordinaires de
ia guerre, ces crédits jusqu’à présent restent
en l’air. Ils ne sont couverts par aucune
recette correspondante. An total 910 mil-
lions de dépensés hors budget devront être
payés avant le 31 décembro sur les re .sour-
ces du Trésor.
Ou objectera que ce soit là des dépenses
extraordinaires qui devraient être acquittée*
au moyen d’un certain nombre d’annuités.
Cela est peut-être exact pour les dépense*
de la guerre, mais pour celles de la marine,
pourcel'rs du Maroc.
M. Milliès Lacroix : Les dépenses du Ma-
roc prévues cette année pour 230 millions,
vont s’élever à 240 millions pour 1915 et on
ne peut prévoir qu’elles diminueront, do
moins dans les 5 prochaines années. Ce'a ré-
sulte de documents officiels.
M. le Rapporteur général : J’en prend*
acte et je.eonClus qne les dépenses-du Maroc
ne sont pas extraordinaires mais permanen-
tes au moins pour plusieurs années en-
core.
IvI. Nouions : Le gouvernement, voulant
d-;g «*r m trésorerie a.déridé d’aff cter sur
les 800 millions de i’emprunt q ii va ê^ra
réalisé 200 millions à la couverture des dé-
penses du Maroc.
M. Millies Lacroix : Mais ou ne peut cou-
vrir des dépenses avec des ressources de
trésorerie,
M. le Ministre des finances : Bien en-
tendu I Mais n’empèehe que nous avons cru
répondre aux vues de la Chambre et dû
Sénat eu proposant des mesures suscepti-
bles de rendre de l’élasticité à la Tréso-
rerie.
M. le Rapporteur général examine en-
suite le budget de 1015 qui se présentera
avec un déficit initial de 450 millions au mi-
nimum.
Tous les partis, dit-il, ont leur égale res-
ponsabilité dans l’accroissement des dé-
penses. .. -
L’orateur rappelle les caractéristiques du
budget présenté par M. Ch. Dumont l’année
dernière et dn budget rectifié présenté en-
suite par M. Cailiaux.
Il résume les décisions prises par la Cham-
bre et tes propositions de la Commission des
finances. Il constate que le déficit n’est pas
couvert dans ie budget de 1914 ; c’est au bud-
get de 1915 qu’il appartiendra de régler cette
question.
Il ajouteqaelaréforme fiscale est chose dé-
licite à réaliser, surtout au point de vne des
recettes communales et départementales ;
Il ne faut donc la faire qu’avec prudence.
La Chambre a incorporé dans le budget de
1914 un impôt générai sur le reveau qui est
une supertaxe, un impôt de superposition,
M. Touron proposé un autre système do su-
pertaxe. En tout cas quel que soit le systè-
me adopté, ou ne pourra en tirer plus d une
centaiue de millions.
M. Ribot de son côté, a envisagé nn nou-
vel impôt sur les successions qui pourrait,
d’après lai, fournir pins de cent millions.
M. Ribot : Je n’ai pas ch ffré le produit
exact, J’ai parlé seulement d’an maximum
de 121 millions.
M. le Rapporteur général : La vérité est
qu’il faudra pour combler le déficit suivre
l'exemple des Anglais, recourir à la fois aux
impôts directs et aux impôts indirects. Tout
ce qu'on peut exiger, c'est que ces derniers
ne frappent pas les objets de première né-
cessité.
Couvrons, ajoute-t-il, les dépenses perma-
nentes au moyen de ressources perma-
nentes.
A cette condition la sitnation s’améliorera
petit à petit Les plus-values normales per-
mettront alors de faire lace aux augmenta-
tions normales de dépenses.
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 17 Juin, Dépêche de 4 h. 30
"1 TON COURS HAUSSE BAISSB
ccrvnE
Comptant.. .. , * 6t I»/- B/- -/-
3 mois 1 «62 7/8 B/- -/-
ETAI.Y
Comptant.. «137 10/- 80/- -/-
3 mois terme « 139 2/6 *7/6 -/-
FER
domptant., facile &*/■* -/- 1 d
1 mois i Si/3 -/- 2 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
la id juin 1914,
NKW-YORK, 17 JIJIN
Cotona * juillet, hansse 10 points ; août,
hausse 10 points ; octobre, hansse 9 points ;
janvier, hansse 9 points. — Sontenn.
Calés i baisse 1 point à hansse & points.
. NSW-YORK, 17 JUIN
«. H nn «. ntcmiT
Suivre Standard disp. 13 62 13 50
— août 13 62 13 50
Amalgamât. Cou... 70 3 8 70 3 8
fer 44 75 14 75
CHICAGO, 17 JUIN
, e. DC IOUB a, PURCSD
■Blé sur...'...' Juillet.... 0) 7 8 83 1/4
— Septembre 8t 14 8t l/t
Maïs sur Juillet.... 70 l'4 70 3/8'
■ — ..... Septembre 64 3 8 67 3 8
Saindouxsar.: Juillet.... io iO 10 03
t4,:~ ~ Septembre 10 il 10 80
M. POINCARÉ AU CONGRÈS OLYMPIQUE
Le président de la République a assisté,
hier après-midi, dans le grand amphithéâtre
de la Sorbonne, à la séance solennelle organi-
sée en vüe de ia célébration du 20» anniver-
saire du rétablissement des jeux olympiques.
Un discours a été prononcé par M. de
Conbertin, président dn congrès. Des objets
d’art ont été ensuite remis à M. Loubet,
ancien président de la République; à M.
Liard, vice-recteur de l’Université de Paris,
et à M. de Conrcel, sénateur, ancien ambas-
sadeur. Au cours de celle séance, se sont
fait entendre cent chanteurs suédois.
LA CATASTROPHE DE PARIS
Hier soir, vers cinq heures et demie, les
ouvriers qui travaillaient dans l'excavation
dn boulevard Haussmann réussirent à dé-
gager le corps d’un homme jusqu’à la cein-
ture ; le reste du corps était enfoui sons nn
amas de pierres et de tnyaux.
Il ne fallut pas moins de denx heures
pour parvenir à dégager complètement le
cadavre. On vit alors qa’nn des bras était
crispé dans nn geste de protection an des-
sus de la tête. Ou souleva lé corps avec de
grandes précautions et on le recouvrit d’une
banne. Ou le hissa alors en dehors de l’ex-
cavation an moyen d’nne benne. Là, tandis
que les gardes républicains de service pré-
sentaient les armes et que les assistants se
découvraient, on procéda à la mise en bière.
Le corps fut ensuite transporté an poste
de police de la rue d’Anjou.
La victime est M. Gustave Ribaut, 37 ans,
employé dans nne Compagnie d’assurances
de la place Vendôme et demeurant à Sar-
tronviüe, 6, rue Céline.
M. Ribaut était marié et père de deux en-
fante.
UN AMBASSADEUR DE CHINE
A L’ÉLYSÉE
Le président de la République a reçu hier,
à midi, en audience officielle M. Lou Tseng-
Tsiang, ambassadeur extraordinaire, chargé
par M. le président de ia République chi-
noise de remettre à M. le président de la Ré-
publique les insignes de i Ordre du Grand
Mérite.
A J’issue de l’audience, le président de la
République a retenu à déjeuner l’ambassa-
deur et les membres de spn ambassade.
LES GROUPES A ;LA CHAMBRE
L'Officiel publie la liste électorale des grou-
pes qui se répartissent ainsi ;
Action libérale, 23.
Droite, 15.
Indépendants de droite, 44.
Indépendants de gauche, 21.
Fédération républicaine, 86.
Gauche démocratique, 34.
Républicains de gauche, 54.
Gauche radicale, 66.
Radicaux unifiés, 172.
Républicains socialistes, 23.
Socialistes unifiés, 101.
CHUTE MORTELLE
DU COMMANDANT FÉLIX
CHARTRES. — Hier, après-midi, le comman-
dant Félix expérimentait un appareil muni
d’un dispositif de stabilité automatique,
lorsque, volant à nne hauteur de vingt mè-
tres, on vit l’appareil .s'abattre brnsquement
sur ie sol..
Ou se précipita an secours du comman-
dant qui gisait inanimé sons son appareil.
L’infortuné officier avait ie crâne défoncé par
des tubes de direction ; il ne tarda pas à ex-
pirer.
On pense qn’ayant coupé brnsquement
l'allumage et ayant voulu taire planer son
appareil, le commandant n’a pu réussir à
le redresser. C’est alors aue s'est produite la
kchute.
UNE COLLISIONIEN MANCHE
LONDRES. — Le Lloyd annonce que le va-
peur Kaiser-Wilhelm est entré en collision
avec la vapeur anglais Ince-Marc, dans la
Manche.
Le vapeur lnce-Marc a eu son avant forte-
ment endommagé.
Le Kaiser-Wilhelm allait de Sonthampton à
New-York.
La codision s’est produite par temps de
brouillard.
LE CONGRÈS DES AGENTS
DES DOUANES
Le Congrès de l'Union générale des agents
des services actifs des Douanes françaises
s’est ouvert hier.
It a adopté à l’unanimité nn ordre da jonr
demandant pour les douaniers la liberté
d’être membres ou administrateurs de so-
ciétés coopératives, ne distribuant à leurs
sociétaires aucun bénéfice provenant de la
véite au public.
NAUFRAGE D’UN VAPEUR
TOULON. — Un vapeur s’est brisé pendant
la dernière nuit sur un rocher à environ
quinze kilomètres en face des îles d’Hyères.
Il s’agit du vapeur Le-Planier, d’une Com-
pagnie marseillaise.
Les vint-huit hommes formant l’éqnipage
ont été sau vés.
Le commandant a fait preuve de beancoup
de sang-froid ; il a quitté son bâtiment le
dernier, seulement quand les embarcations
de sauvetage ont été a la mer.
Le chargement de ce navire se composait
de sacs de farine.
Ce vapeur allait d’Antibes à Marseille.
y in
VIOLENT ORAGE
EPERNAY. — Au cours d’un violent orage,
M. Jules Voisin, 50 ans, agriculteur à Ma-
reiily, a été tué par la tondre.
SAUVETEURS RÉCOMPENSÉS
La iondation Carnegie a distribué nn cer-
tain nombre de récompenses parmi lesquel-
les nous relevons les suivantes :
Médaille d’argent à M. Halley qui, le 4 sep-
sembre 1913, sauva trois enfants tombés dans
i’avant-port, à Ronfleur.
Médaille de bronze et 200 francs d’alloca-
tion à M. Blandin, demeurant au Havre, qui,
le 5 octobre 1913, sauva une fillette tombée
dans le bassin du Roy.
L’AFFAIRE CADIOU
BREST. — Le rapport de l’expert Grivollat
a été communiqué hier à l’ingenieur Pierre
et à son défenseur. j
Si, dans ses conclusions, l’expert croit pen- j
voir apporter à ia justice quelques présomp-1
tions a la charge de l’ingénieur Pierre, il ré- '
suite cependant des termes dn rapport que
la preuve n’a pu être faite d’uns manière
décisive.
a Nous affirmons bien, dit M. Grivollat,
que la balle qui a tué M. Gadiou est de mê
me fabrication que ceiies vendues par l’ar-
murier Marie. C’est nne balle blindée de
velo-dog, de cartoucherie française, mais
cette fabrication est répandue partout et on
la trouve chez tons les armuriers.. Nous ne
trouvons rien dans les pièces à conviction,
ajoute l’expert, qui puisse apporter un peu
de lumière et fournir une preuve éclatante.»
OUVRIERS BRÛLÉS
TOULON; — Pat saite de la.rnptnre de la
chaîne d’an palan à l’Ecole de pyrotechnie,
nn obus est tombé dans nnè cuve contenant
an liquide en ébuiilion.
Trois ouvriers ont été grièvement brûlés
par les éclaboussures du liquide.
LE VOYAGE DU
VICE-AMIRAL ROUSSIXE
SAINT-PÉTERSBOURG.— Le vice-ainiral Rous-
sine, chef de l’état-major général de la ma-
rine est parti hier soir oonr Paris.
LA DÉFENSE DE DURAZZ0
VIFNNË.— Ou mande de Valona.â la Corm-
pondance Albanaise qu’après nn combat
acharné contre les rebelles, les troupes gou-
vernementales ont pris d’assaut les hauteurs
d’Ardenica et out obligé les rebelles â dispa-
raître.
Ceux ci se retirèrent vers Léonchno, pour-
suivis par les troupes du prince.
DURAZZO, 5 h. 15.— Un corps expédition-
naire d’environ mille mirdittes et malissore*
a été entouré par les insurgés et décimS.
DURAZZO.— Parmi les personnes tomb'éi
du côté des rebelles se trouve un officie*
turc qui était un des principaux instigateur*
4a mouvement révolutionnaire.
LE CÛNFLIT"TURCQ-GREC
ATHÈNES. — Les persécutions contre let
grecs eu Asie Mineure diminuent, ce qtx
amène ici nne certaine détente.
DES OBUS TOMBENT PRÈS DE DEUX
VILLAGES
Pendant des tirs de guerre effectués en
pleine campagne par le 38* d'artillerie,
dans l’arrondissement d’Uzès, des obns sa
sont égarés dn côté des villages de Lnssan et
de Fontarèche.
Dans cette dernière localité, la fille dn
maire, Mlle Vaientine Vaiiat, a été blessée
par nn éclat.
Une enquête est prescrite pour établir les
responsabilités de cet accident.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
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Le Petit Havre
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La Vie Arlisliqnc cl Littéraire
FËOÉRiGK CHEZ LUI
Il est à présumer que la vulgarisation
intensive du cinématographe simplifiera
/Singulièrement le travail des bibliographes
anecdotiques. Ils s’occupaient, hier encore,
;à glaner parmi les souvenirs, à feuilleter
des pages jaunies, à recueillir de-ci de-là au
hasard des documents et des lectures, des
traits, des mots, des aventures montrant
plus profondément l’intimité de leur héros.
Le film fera tout de suite la besogne. Nos
célébrités contemporaines s’offrent d’elles-
mêmes à son indiscrétion. Les ministres
d’avant-hier n’étaient pas encore nommés
qu’ils étaient « tournés », surpris dans la
familiarité de la vie quotidienne, happés à
leur première sortie dans la rue, ou cueil-
lis dans leur salon, et présentés le soir
même sur l’écran, avec un sans-gêne qui
est bien du régime de la liberté mais qui
ne contribue peut-être pas beaucoup à im-
poser le respect des foules.
Le cinématographe notant les coins pit-
toresques de la vie des hommes illustres,
c'est un des traits piquants de notre épo-
que.
Quel dommage que le temps de Frédé-
rick Lemaître ne l’ai point connu. Il eut
inscrit des détails savoureux de cette exis-
tence cahotée et bizarre où s’associèrent
le génie le plus clairvoyant des choses du
théâtre et les facéties les plus extraordi-
naires d’une bohème fantasque.
Les souvenirs apportent seulement des
éléments à l’histoire et mettent au portrait
îles traits complémentaires.
En voici quelques-uns assez neufs et
d’une amusante originalité. Ils sont fournis
par M. Porel, le comédien, qui évoque un
passé, pas très lointain encore, où se dressa
la curieuse silhouette d’un Frédérick à son
crépuscule.
Il était l’ami de son fils Chafles.il lui avait
parlé souvent de son glorieux père et la ten-
dresse filiale voulut que Porel lui fit enten-
dre son admiration passionnée. Le débutant
courut donc le saluer un soir de représenta-
tion, entre deux entr’actes. Frédérick écou-
ta les compliments dans le costume de son
rôle: celui d’un amiral en grande tenue,
couvert de décorations, bien campé,buvant
à petits coups, dans un gobelet d’argent,
du .vin rouge sucré, qu’il prisait dans un
saladier d’étain et dont il avait jeté quelques
lampées sur les murs, pour l’odeur. Car
Frédérick aimait ce parfum de vinasse. Il
se créait une atmosphère..
L’artiste se montra indulgent et paternel
pour le jeune qui, très sincèrement, venait
lui tresser des couronnes. Il eut même la
bonne grâce de l’inviter à dîner chez lui,
10, rue de Vendôme, aujourd’hui rue Bé-
ranger. Il le reçut cérémonieusement, avec
toute la majesté d’un comédien notoire qui
s’imagine, descendu des planches, que les.
décors l’ont suivi par déférence et que sa
vie réelle se poursuit sous la solennité des
portiques.
Et, pourtant, en quel décor authentique
Frédérick promenait ses loisirs :
« Quel intérieur bizarre l Une anticham-
bre sans autre meuble qu’un lur.tre en
zinc d’art avec des bouchons d’eau de seltz
sur les bobèches cassées ; sur la cheminée,
une pendule qui ne marchait pas ; un salon
«n déménagement, des sacs de nuit, des
cannes, des parapluies, des chaussons de
Strasbourg, des brochures en tas, des chai-
ses dépareillées, des meubles en désordre ;
sur la cheminée, encore une pendule qui ne
marchait pas.
» Vêtu d’une robe de chambre qu’il por-
tait depuis vingt ans, qui datait de Robert
Macaire, sur laquelle tous les oiseaux de la
création semblaient avoir laissé des traces,
qui luisait comme le fond d’une cage,
comme une cuirasse, et sous laquelle il
était encore en chemise, sa crinière inces-
samment tourmentée par une main fié-
vreuse, pressée en pyramide, ébouriffée
au-dessus de son crâne monumental, avec
ses grands yeux bruns expressifs, ses
larges gestes arrondis, c’était vraiment un
être lioffmanesque. »
Plioto .t Cliché Psltl Bavn
Frédérick LEMAITRE à vingt-cinq ans
Au-dessous : Frédérick dans " Robert IHacaire
Sous son malpropre accoutrement, Fré-
dérick était cependant d’une propreté
méticuleuse : les pots à eau du cabinet de
toilette arboraient des proportions inaccou-
tumées, attestant la faveur des ablutions.
Ce que fut ce dîner, on le devine. Boi-
leau en eut fait des rime? plaisantes comme
« pendant » au festinTidicule. M. Porel en
trace l’amusant croquis :
« Un domestique pâlot, vêtu d’un habit
rapiécé, annonce : « Le dîner est servi ».
Oh ! la nappe est éblouissante, l’argenterie
ancienne, le dîner sent bon... A côté de la
suspension, pend, décroché, le cordon de la
' sonnette, où le domestique maladroit va se
prendre les pieds régulièrement à chaque
entrée, note comique dans ce repas céré-
monieux. Frédérick s’installe presque cou-
ché d’un côté de la table, les invités sont en
face, coude au corps. Charles, moi, Napo-
léon, son troisième fils et une jeune per-
sonne de dix-huit ans, très jolie. La société
des femmes et le cigare, c’était, pour Fré-
dérick, d’impérieuses nécessités.
» Comme la vieillesse rendait difficile
le recrutement du personnel qu’il avait
toujours eu facilement autrefois autour
de lui, il faisait insérer aux Petites Affi-
ches l’avis suivant : « On demande des de-
moiselles de compagnie, rue Vendôme,
chez Mme Antoine ». Ce nom incolore ca-
chait Ruy Blas vieilli, Richard d’Arlinglon
solitaire. Oh 1 la vieillesse 1 Comme Dumas,
il ne voulait pas l’admettre : au bas de son
portrait-charge dans un journal, je trouve
en reproduction de son écriture cette
phrase mélancolique : « Peintre, mon ami,
chargez-vous de la caricature des jeunes, le
temps se charge de celle des vieux i »
» Notre voisine était donc une recrue du
bureau de placement, une gentille bonne
à tout faire, engagée spécialement pour
lui donner l’illusion de la jeunesse et de
Tamour.
» Le domestique verse du bordeaux. Fré
dérick lève son verre, qu’il voulait qu’on
ne lavât jamais, murmure : « Mon bénédi-
cité », le porte à ses lèvres, et, phuh 1
phuh ! phuh ! comme avec un vaporisateur,
lance à sa place, sur la nappe, une partie
du liquide. Dame 1 la robe de chambre au
plastron luisant, le verre douteux et le vin
répandu, c’était beaucoup ; mais ce tyran
m’observait : il n’admettait pas qu’on ne
mangeât pas de tout chez lui 1 Ce fut vrai-
ment insupportable jusqu’au café, jusqu’au
cigare.
» Alors, brusquement, avec un mauvais
visage, il se tourna vers la jeune personne
qui cassait encore des quatre mendiants,lui
indiqua la porte de la chambre à coucher où
elle s’enfuit sans un mot, emportant son
assiette, et dit : « Maintenant que nous som-
mes entre artistes, parlons théâtre ».
Excité par le vin, lancé sur la pente des
souvenirs, il ressuscitait le passé avec des
paroles vibrantes, des gestes échevelés.
Falstaff, le roi Lear, Shylock, Othello
revivaient tour à tour entre deux bo.uffées
de tabac. Dans cet intérieur étrange, dans
cet invraisemblable mêli-mêlo où l’Art
vieilli s’était fait une retraite, Frédérick-
Lemaître réalisait une autre forme, bien im-
prévue, de « Désordre et Génie ».
Le 21 janvier 1875, l’artiste parut pour,
la dernière fois devant le public. C’était
dans la reprise du Crime de Faverne. Le
vieux lion était souffrant. Il se traîna sur la
scène, éteint, découragé. Quelques jours
après, il se retirait ; et ce fut le commence-
ment de la fin.
Le véritable comédien qui quitte à jamais
les portants commence à mourir un peu.
Une longue année glissa 1, année d’amer-
tume, de souffrance, d’oubli. La maladie
acheva son oeuvre. Le 26. janvier 1876, la
Mort vint chercher, en. son logis, pour le
rôle suprême, le grand, le génial artiste qui
avait fait vibrer
Toutes les passions de la pauvre âme humaine.
Ce n’est point la première fois que nous
émettons ce désir, mais tant l’on crie Noël
qu’à la fin il vient, assure le dicton.
Frédérick, eu buste de bronze ou de mar-
bre, ne pourrait-il pas dignement voisiner
avec Gasimir Delavigne, dans le foyer du
théâtre de sa ville natale ?
ALBERT-HERRENSCIIMIDT.
to Maritime en Angleterre
700 Vapeurs immobilisés
La grève générale des mécaniciens de la
marine marchande, qui devait éclater au-
jourd’hui, est commencée depuis hier dans
les ports principaux.
Les grévistes réclament nne augmentation
de salaire.
Il est probable que la grève cansera nn
chômage complet dans ie transport des car-
gaisons dans tons les ports et amènera nne
suspension de travail, notamment dans les
centres honilliers du pays de Galles.
On s’attend à ce que, par suite de la grève
700 vapeurs soient immobilisés aujourd’hui.
APRÈS L’ORAGE
Avant d’arriver au Palais-Bourbon
pour y voir le ministère Viviani affron-
ter victorieusement les embûches qui
se dressaient sous ses pas, nous avons
dû éviter nous-mêmes’celles que le sol
de Paris présentait de toutes parts,
aux alentours de la gare Saint-La-
zare l
Cette arrivée dans la capitale, landi
soir, avait quelque chose d'autant plus
lugubre que nous ignorions encore ce
qui s’était passé ; ces places et ces rues
sombres, ces barrages d’agents el de
soldais, ces porhpiers occupés à de
mystérieuses besognes, tout cela vous
donnait le frisson de quelque révolu-
tion ou de quelque tremblement de
terre ; d’autant plus que la zone ra-
vagée et interdite semblait s’étendre
indéfiniment : rue du Havre, boule-
vard Haussmann, place Saint-Augus-
tin, place Saint-Philippe-du-Roule ; en
arrivant aux Champs-Elysées on était
enfin heureux mais presque étonné de
retrouver Paris, sous son aspect nor-
mal et séduisant.
Et nous apprenons que tout ce boule-
versement est simplement le résultat
d’une heure d'orage, que les égouts
ont crevé, que la chaussée s’est affais-
sée de partout, que l’on cherche des
cadavres l Oh ! l’horreur d’une pa-
reille mort : la vie parisienne se dé-
roule trépidante, une auto passe con-
duisant une femme élégante, un
gouffre s'ouvre, tout disparaît l Et
les manquants ! ceux que l’on attend
sans espoir dans quelque foyer en se
disant qu’ils sont sàns doute là-bas,
dans le trou t
Si maintenant on affronte la mort
rien qu’à traverser la rue, la vie de
Paris ne va pas devenir gaie, surtout
en temps d’orage. Mais il est vrai que
Paris en a vu bien d’autres et qu’il
sait garder son entrain au milieu des
pires calamités ; naguère, pendant les
inondations, il s’est essayé avec com-
plaisance aux plaisirs de Venise ;
bientôt, la catastrophe de lundi ne
sera plus que prétexte à caricatures
sur les gorges, ravins et autres beau-
tés naturelles de la capitale que l’Eu-
rope nous envie.
S’il vaut mieux, après tout, que le
piéton ne s’hypnotise pas sur le danger
qu’il court, de même d’ailleurs que
l’automobiliste, il serait bon, par con-
tre, que les administrations compé
tentes aient un peu plus de mémoirei
et que le souvenir des victimes les
hante au point d’éviter aux Parisiens
le retour de pareils désastres.
Nous ne prétendons pas connaître
les responsabilités encourues ni les re-
mèdes techniques nécessaires, mais
c’est une gageure que d’évider d’au-
tant plus Paris par en' dessous que la
circulation devient plus intense par ;
en dessus, et pour la tenir il faut être
prêt à parer à toute surprise, même
au plus formidable dès orages. Nous
avons confiance en la science des in-
génieurs, mais nous voudrions être
sûr qu’eux-mêmes ne se fient pas trop
au miraçle en vertu duquel ce qui a
tenu tiendrai
CASPAR-JORDAN.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(M ROTOR CORRESPONDANT FARTICOUKR)
Paris, 17 juin. 1
Le Sénat va commencer aujourd’hui la
discussion du budget de 1914... E fin 1...
Cet événement sensationnel n’a pas amené
beaucoup plus de monde que o'hriiitnde
dans la salle des séances, et les couloirs sont
parfaitement calmes. Les sénateurs s'occu-
pent beaucoup plus des événements passés
que de la discussion qui est ouverte avec
huit ou neuf mois de retard, c«r le budye'
eût dû être voté pendant la session extraor-
dinaire de 1913, taudis que l’on a vécu jus-
qu’ici .avec des douzièmes provisoires. Oo
calcule qu’il en faudra certainement un
septième pour le mois de juillet. Ou aura
ainsi le record de l’incohérence et de la
mauvaise gestion. Les sénateurs déc’arent
que ce n’est pas leur faute et iis ont raison.
M. Aimond, rapporteur générai, a le pre-
mier pris la parole.On cannait sa haute com-
petence. Tout d’abord, il a voulu disculper
la Haute-Assemblée des reproches qui poar-
laient lui êlre adresses en dfcarant qu’elle
était prête à accomplir son oeuvre avant la
fiu de la précédente législature, puis il a exa-
miné la situation budgétaire qui est grave.
[Vous ne pouvons pas suivre M. Aimond
dans tous ses développements, triais nous de-
vons reconnaiire qu’il a parlé avec beaucoup
de sine-rite.
Il a été très applaudi, surfont lorsque,
abordant la réforme fisca e,i! a ajouté quVbe
est chose débeate à réaliser et à n’entrepren-
dre qu’avec prudence.
Nous voici loin de l’impétuosité de la
Chambre qui l'incorpore dans la loi de finan
ces sans savoir si elle pourrait être mise sur
pied dans les six mois qui nous séparent de
1915.
M. Aimond a terminé brillamment, disant
que la crise financière ne prendra fin que
si on se décide à adopter les mesures néces-
saires sans faire des questions budgétaires
des questions de parti. C’est le voe a de tous
ceux qui ne séparent pas l’intérêt de la Ré-
publique de celui de la France.
Le Sénat a apprécié beaucoup ce noble
langage et l’orateur, en regagnant sa place, a
reçu de nombreuses félicitations de ses col-
lègues.
M. Chéron, qui a succédé à M. Aimond, a
dit aussi de tort bonnes^çhoses. Il ne consi-
dère pas l’impôt sur le revenu comme une
panacée universelle et croit que l’on sera
obligé de recourir toujours aux impôts indi-
rects. D’après lui, les meilleurs impôts sont
ceux qu’on est habitué à payer.
M. Perehot pense, an contraire, que notre
système fiscal est dans l’impossibilité de faire»
face aux besoins actuels. L9 sénateur des-
Balles-Alpes est partisan, on le sait, d’un
impôt sur le revenu. Il croit que lui seul
peut résoudre le problème actuellement
posé. : • v-a
Le Sénat, un pen fatigué a remis à demain
la suite de la discussion.
T. II.
» ^
SENAT
Séance du î 7 juin
La séance est ouverte à 2 h. 50, sous la
présidence de M. Antonin Dubost.
Le Budget, de 1914
Le Sénat aborde la discussion générale dn
budget de 1914.
La parole est à M. Aimond, rapporteur
général.
Le Sénat ne pent créer des ressources, dit-
il. Il ne peut que comprimer les dépenses*,
ce qui d’ailieurs, n’est pas facile. Il assisté"
pour ainsi dire impuissant au flot montant
des déficits budgétaires. Il ne lni est pas
possible d’empêcher le recours aux douziè-
mes provisoires. Il vote le budget avec la
plus grande rapidité. Cette année même,
nous étions prêts à le discuter et à le voter
avant la fin de la précédente législature.
—- 1 : 11 * — 1 . ”T
Le retard qui s’est produit ne nous est-paf
împulab e
A droite : Nomrafz les coupables !
M. Aimond : Il ns m’appartient pas de 18
fure. Je veux simplement constater quels
situation budgétaire est grave. Noire devoir
est d’exposer aux contribuables pourquoi il
est indispensable de leur réclamer de nou-
veaux et importants sacrifices.
Les chiftres totaux des dépenses et des re-
cettes inscrits dans le projet que nous voui
soumettons ne correspondent pas à la réalité
des choses : les recettes annoncées sont su-
périeures do plus de 300 millions aux recet-
tes probables. D’autre part les dépenses du
Maroc ne sont pas comprises dans les crédits
budgétaires.
Le»128 millions dn programme naval doi-
vent être couverts au moyen d’un compte
spécial gagé par l’emprunt.
Le Sénat a voté en mars dernier 488 mil-
lions de crédits additionnels aux crédits pro-
visoires pour les dépenses extraordinaires de
ia guerre, ces crédits jusqu’à présent restent
en l’air. Ils ne sont couverts par aucune
recette correspondante. An total 910 mil-
lions de dépensés hors budget devront être
payés avant le 31 décembro sur les re .sour-
ces du Trésor.
Ou objectera que ce soit là des dépenses
extraordinaires qui devraient être acquittée*
au moyen d’un certain nombre d’annuités.
Cela est peut-être exact pour les dépense*
de la guerre, mais pour celles de la marine,
pourcel'rs du Maroc.
M. Milliès Lacroix : Les dépenses du Ma-
roc prévues cette année pour 230 millions,
vont s’élever à 240 millions pour 1915 et on
ne peut prévoir qu’elles diminueront, do
moins dans les 5 prochaines années. Ce'a ré-
sulte de documents officiels.
M. le Rapporteur général : J’en prend*
acte et je.eonClus qne les dépenses-du Maroc
ne sont pas extraordinaires mais permanen-
tes au moins pour plusieurs années en-
core.
IvI. Nouions : Le gouvernement, voulant
d-;g «*r m trésorerie a.déridé d’aff cter sur
les 800 millions de i’emprunt q ii va ê^ra
réalisé 200 millions à la couverture des dé-
penses du Maroc.
M. Millies Lacroix : Mais ou ne peut cou-
vrir des dépenses avec des ressources de
trésorerie,
M. le Ministre des finances : Bien en-
tendu I Mais n’empèehe que nous avons cru
répondre aux vues de la Chambre et dû
Sénat eu proposant des mesures suscepti-
bles de rendre de l’élasticité à la Tréso-
rerie.
M. le Rapporteur général examine en-
suite le budget de 1015 qui se présentera
avec un déficit initial de 450 millions au mi-
nimum.
Tous les partis, dit-il, ont leur égale res-
ponsabilité dans l’accroissement des dé-
penses. .. -
L’orateur rappelle les caractéristiques du
budget présenté par M. Ch. Dumont l’année
dernière et dn budget rectifié présenté en-
suite par M. Cailiaux.
Il résume les décisions prises par la Cham-
bre et tes propositions de la Commission des
finances. Il constate que le déficit n’est pas
couvert dans ie budget de 1914 ; c’est au bud-
get de 1915 qu’il appartiendra de régler cette
question.
Il ajouteqaelaréforme fiscale est chose dé-
licite à réaliser, surtout au point de vne des
recettes communales et départementales ;
Il ne faut donc la faire qu’avec prudence.
La Chambre a incorporé dans le budget de
1914 un impôt générai sur le reveau qui est
une supertaxe, un impôt de superposition,
M. Touron proposé un autre système do su-
pertaxe. En tout cas quel que soit le systè-
me adopté, ou ne pourra en tirer plus d une
centaiue de millions.
M. Ribot de son côté, a envisagé nn nou-
vel impôt sur les successions qui pourrait,
d’après lai, fournir pins de cent millions.
M. Ribot : Je n’ai pas ch ffré le produit
exact, J’ai parlé seulement d’an maximum
de 121 millions.
M. le Rapporteur général : La vérité est
qu’il faudra pour combler le déficit suivre
l'exemple des Anglais, recourir à la fois aux
impôts directs et aux impôts indirects. Tout
ce qu'on peut exiger, c'est que ces derniers
ne frappent pas les objets de première né-
cessité.
Couvrons, ajoute-t-il, les dépenses perma-
nentes au moyen de ressources perma-
nentes.
A cette condition la sitnation s’améliorera
petit à petit Les plus-values normales per-
mettront alors de faire lace aux augmenta-
tions normales de dépenses.
Dernière Heure
PARI8, TROIS HEURES MATIN
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 17 Juin, Dépêche de 4 h. 30
"1 TON COURS HAUSSE BAISSB
ccrvnE
Comptant.. .. , * 6t I»/- B/- -/-
3 mois 1 «62 7/8 B/- -/-
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domptant., facile &*/■* -/- 1 d
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
la id juin 1914,
NKW-YORK, 17 JIJIN
Cotona * juillet, hansse 10 points ; août,
hausse 10 points ; octobre, hansse 9 points ;
janvier, hansse 9 points. — Sontenn.
Calés i baisse 1 point à hansse & points.
. NSW-YORK, 17 JUIN
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Suivre Standard disp. 13 62 13 50
— août 13 62 13 50
Amalgamât. Cou... 70 3 8 70 3 8
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CHICAGO, 17 JUIN
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Saindouxsar.: Juillet.... io iO 10 03
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M. POINCARÉ AU CONGRÈS OLYMPIQUE
Le président de la République a assisté,
hier après-midi, dans le grand amphithéâtre
de la Sorbonne, à la séance solennelle organi-
sée en vüe de ia célébration du 20» anniver-
saire du rétablissement des jeux olympiques.
Un discours a été prononcé par M. de
Conbertin, président dn congrès. Des objets
d’art ont été ensuite remis à M. Loubet,
ancien président de la République; à M.
Liard, vice-recteur de l’Université de Paris,
et à M. de Conrcel, sénateur, ancien ambas-
sadeur. Au cours de celle séance, se sont
fait entendre cent chanteurs suédois.
LA CATASTROPHE DE PARIS
Hier soir, vers cinq heures et demie, les
ouvriers qui travaillaient dans l'excavation
dn boulevard Haussmann réussirent à dé-
gager le corps d’un homme jusqu’à la cein-
ture ; le reste du corps était enfoui sons nn
amas de pierres et de tnyaux.
Il ne fallut pas moins de denx heures
pour parvenir à dégager complètement le
cadavre. On vit alors qa’nn des bras était
crispé dans nn geste de protection an des-
sus de la tête. Ou souleva lé corps avec de
grandes précautions et on le recouvrit d’une
banne. Ou le hissa alors en dehors de l’ex-
cavation an moyen d’nne benne. Là, tandis
que les gardes républicains de service pré-
sentaient les armes et que les assistants se
découvraient, on procéda à la mise en bière.
Le corps fut ensuite transporté an poste
de police de la rue d’Anjou.
La victime est M. Gustave Ribaut, 37 ans,
employé dans nne Compagnie d’assurances
de la place Vendôme et demeurant à Sar-
tronviüe, 6, rue Céline.
M. Ribaut était marié et père de deux en-
fante.
UN AMBASSADEUR DE CHINE
A L’ÉLYSÉE
Le président de la République a reçu hier,
à midi, en audience officielle M. Lou Tseng-
Tsiang, ambassadeur extraordinaire, chargé
par M. le président de ia République chi-
noise de remettre à M. le président de la Ré-
publique les insignes de i Ordre du Grand
Mérite.
A J’issue de l’audience, le président de la
République a retenu à déjeuner l’ambassa-
deur et les membres de spn ambassade.
LES GROUPES A ;LA CHAMBRE
L'Officiel publie la liste électorale des grou-
pes qui se répartissent ainsi ;
Action libérale, 23.
Droite, 15.
Indépendants de droite, 44.
Indépendants de gauche, 21.
Fédération républicaine, 86.
Gauche démocratique, 34.
Républicains de gauche, 54.
Gauche radicale, 66.
Radicaux unifiés, 172.
Républicains socialistes, 23.
Socialistes unifiés, 101.
CHUTE MORTELLE
DU COMMANDANT FÉLIX
CHARTRES. — Hier, après-midi, le comman-
dant Félix expérimentait un appareil muni
d’un dispositif de stabilité automatique,
lorsque, volant à nne hauteur de vingt mè-
tres, on vit l’appareil .s'abattre brnsquement
sur ie sol..
Ou se précipita an secours du comman-
dant qui gisait inanimé sons son appareil.
L’infortuné officier avait ie crâne défoncé par
des tubes de direction ; il ne tarda pas à ex-
pirer.
On pense qn’ayant coupé brnsquement
l'allumage et ayant voulu taire planer son
appareil, le commandant n’a pu réussir à
le redresser. C’est alors aue s'est produite la
kchute.
UNE COLLISIONIEN MANCHE
LONDRES. — Le Lloyd annonce que le va-
peur Kaiser-Wilhelm est entré en collision
avec la vapeur anglais Ince-Marc, dans la
Manche.
Le vapeur lnce-Marc a eu son avant forte-
ment endommagé.
Le Kaiser-Wilhelm allait de Sonthampton à
New-York.
La codision s’est produite par temps de
brouillard.
LE CONGRÈS DES AGENTS
DES DOUANES
Le Congrès de l'Union générale des agents
des services actifs des Douanes françaises
s’est ouvert hier.
It a adopté à l’unanimité nn ordre da jonr
demandant pour les douaniers la liberté
d’être membres ou administrateurs de so-
ciétés coopératives, ne distribuant à leurs
sociétaires aucun bénéfice provenant de la
véite au public.
NAUFRAGE D’UN VAPEUR
TOULON. — Un vapeur s’est brisé pendant
la dernière nuit sur un rocher à environ
quinze kilomètres en face des îles d’Hyères.
Il s’agit du vapeur Le-Planier, d’une Com-
pagnie marseillaise.
Les vint-huit hommes formant l’éqnipage
ont été sau vés.
Le commandant a fait preuve de beancoup
de sang-froid ; il a quitté son bâtiment le
dernier, seulement quand les embarcations
de sauvetage ont été a la mer.
Le chargement de ce navire se composait
de sacs de farine.
Ce vapeur allait d’Antibes à Marseille.
y in
VIOLENT ORAGE
EPERNAY. — Au cours d’un violent orage,
M. Jules Voisin, 50 ans, agriculteur à Ma-
reiily, a été tué par la tondre.
SAUVETEURS RÉCOMPENSÉS
La iondation Carnegie a distribué nn cer-
tain nombre de récompenses parmi lesquel-
les nous relevons les suivantes :
Médaille d’argent à M. Halley qui, le 4 sep-
sembre 1913, sauva trois enfants tombés dans
i’avant-port, à Ronfleur.
Médaille de bronze et 200 francs d’alloca-
tion à M. Blandin, demeurant au Havre, qui,
le 5 octobre 1913, sauva une fillette tombée
dans le bassin du Roy.
L’AFFAIRE CADIOU
BREST. — Le rapport de l’expert Grivollat
a été communiqué hier à l’ingenieur Pierre
et à son défenseur. j
Si, dans ses conclusions, l’expert croit pen- j
voir apporter à ia justice quelques présomp-1
tions a la charge de l’ingénieur Pierre, il ré- '
suite cependant des termes dn rapport que
la preuve n’a pu être faite d’uns manière
décisive.
a Nous affirmons bien, dit M. Grivollat,
que la balle qui a tué M. Gadiou est de mê
me fabrication que ceiies vendues par l’ar-
murier Marie. C’est nne balle blindée de
velo-dog, de cartoucherie française, mais
cette fabrication est répandue partout et on
la trouve chez tons les armuriers.. Nous ne
trouvons rien dans les pièces à conviction,
ajoute l’expert, qui puisse apporter un peu
de lumière et fournir une preuve éclatante.»
OUVRIERS BRÛLÉS
TOULON; — Pat saite de la.rnptnre de la
chaîne d’an palan à l’Ecole de pyrotechnie,
nn obus est tombé dans nnè cuve contenant
an liquide en ébuiilion.
Trois ouvriers ont été grièvement brûlés
par les éclaboussures du liquide.
LE VOYAGE DU
VICE-AMIRAL ROUSSIXE
SAINT-PÉTERSBOURG.— Le vice-ainiral Rous-
sine, chef de l’état-major général de la ma-
rine est parti hier soir oonr Paris.
LA DÉFENSE DE DURAZZ0
VIFNNË.— Ou mande de Valona.â la Corm-
pondance Albanaise qu’après nn combat
acharné contre les rebelles, les troupes gou-
vernementales ont pris d’assaut les hauteurs
d’Ardenica et out obligé les rebelles â dispa-
raître.
Ceux ci se retirèrent vers Léonchno, pour-
suivis par les troupes du prince.
DURAZZO, 5 h. 15.— Un corps expédition-
naire d’environ mille mirdittes et malissore*
a été entouré par les insurgés et décimS.
DURAZZO.— Parmi les personnes tomb'éi
du côté des rebelles se trouve un officie*
turc qui était un des principaux instigateur*
4a mouvement révolutionnaire.
LE CÛNFLIT"TURCQ-GREC
ATHÈNES. — Les persécutions contre let
grecs eu Asie Mineure diminuent, ce qtx
amène ici nne certaine détente.
DES OBUS TOMBENT PRÈS DE DEUX
VILLAGES
Pendant des tirs de guerre effectués en
pleine campagne par le 38* d'artillerie,
dans l’arrondissement d’Uzès, des obns sa
sont égarés dn côté des villages de Lnssan et
de Fontarèche.
Dans cette dernière localité, la fille dn
maire, Mlle Vaientine Vaiiat, a été blessée
par nn éclat.
Une enquête est prescrite pour établir les
responsabilités de cet accident.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la UISÜE IHTERÎIRTIGH0LE
SOS, vue Sl-Lnzure, 108
(Immeuble ie l’HOTEL T ER H INUS)
et dans les PRINCIPAUX KIOSQUES
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